Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-03-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 mars 1931 09 mars 1931
Description : 1931/03/09 (A32,N39). 1931/03/09 (A32,N39).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63803146
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRBNTMEUXÎEMË ANNEE. NQ 9». as NUMERO ; 80 OBNTIMfcS LUNDI SOIR, 9 MARS 1931.
JOURMLJJUOTIDIEH
Rédaction & Administration t
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PARIS 0*7
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10
Toujours lacrise du Caoutchouc
) -
Depuis deux semaines les Commissions des
Colonies et des Douanes de la Chambre des
députés reçoivent des délégations de planteurs
de caoutchouc et de fabricants d'articles en
caoutchouc. Planteurs et fabricants soutiennent
ou combattent avec âpreté le projet gouverne-
mental tendant à établir une taxe spéciale sur
le caoutchouc entrant en France.
Nous avons déjà dit, dans ce joumat, ce que
nom pensions de cette taxe. Notre opinion
vient d'être renforcée par quelques documentai
que nous avons pu nous procurer. Ces docu-
ments prouvent surabondamment que les diffi-
cultés rencontrées actuellement par certaines
sociétés importantes, proviennent surtout de
l'imprévoyance qui a présidé à leur administra-
tion dans les années favorables. Citons quelques
exemples.
La Société Financière des Caoqtchoucs,
franco-belge, s'intéresse à de nombreuses affai-
res de caoutchouc. Bien que cette Société soit
plutét une Holding qu'une Société exploitante,
elle est malgré tout vivement intéressée à l'éta-
blissement de la taxe en question. Or, cette
Société a réalisé depuis la guerre des bénéfices
nets considérables : 12 millions en 1925, 44
millions en 1927, 37 millions en 1928, 27
millions en 1929. Son président, M. Olivier
de Rivaud, ainsi que les dix autres adminis-
trateurs se sont attribués pendant ces années-
là des tantièmes royaux : 500.000 francs pour
chacun en IVZo.
La Compagnie des Caoutchoucs de Padang
dont les plantations cultivées d'hévéas occu-
pent en Indochine, à Sumatra et en Malaisie
près de 10.000 hectares a réalisé les bénéfices
suivants : 9 millions en 1924 ; 32 millions en
1926; 20 millions en 1927; 13 millions en
1929. En 1926, chaque administrateur a perçu
un tantième égal à 450.000 francs..
Les Plantations du T erres-Rouges, dont le
président est encore M. Olivier de Rivaud
ont en Indochine une surface plantée en hévéas
de 17.000 hectares. Les bénéfices réalisés pour
un capital social de 46 millions ^augmenté der-
nièrement] ont été de : 38 millions en 1926.
Il militons en 1928, 12 millions en 1929. En
1926, le total des tantièmes distribués a atteint
le chiffre de 1.891000 francs.
Arrêtons-là notre énumération et constatons
que si pendant les années d'abondance les ad-
ministrateurs de ces sociétés avaient versé une
partie des bénéfices à une caisse de réserve et
ne s'étaient pas si généreusement octroyé des
tantièmes somptueux, ils n'auraient peut-être
eDil mendier à la pçrtc du Parlement.
hauds ïJ leur.
sera-uil certainement demandé.
Cet constatations d'ordre financier étant
faites, il n'est peut-être pas, sans intérêt, pour
le lecteur des Annales Coloniales de jeter un
coup d'oeil sur la production mondiale du
caoutchouc.
, En 1929, les différents pays producteurs
ont fourni les quantités suivantes - : --
Tonnes
Possessions britanniques 534.000
Indes Néerlandaises.,. 256.000
Indochine 10.500
Autres pays possesseurs de plan-
talions 4 * ; *4 *. *
Colonies françaises d Afrique à
cueillette sylvestre ,. 2.500
Brésil et pays à cueillette sylvestre 24.500
Total • Tonnes 863.000
Depuis le début du siècle la production de
caoutchouc des colonies françaises se répartit
ainsi qu'il suit :
En 1900, production totale de 4.016 ton-
nes dont 2.975 pour r A.O.F. et 655 pour
TA.E.F. ;
En 1913, production totale de 5.751 tonnes
dont 3.579 pour l'A.O.F., 1.853 pour
I.'A.E.F. et 214 pour rindochine ;
En 1919, production totale de 6.625 ton-
nes, dont 789 pour l'-A.O.F.. 2.528 pour
l'AE-F- et 6.796 pour l'Indochine;
En 1924, production totale de 10.468 ton.
nes dont 1.283 pour l'A.O.F. 1.408 pour
l'AEF. et 6,796 pour l'Indochine;
Enfin en 1929, production totale de 12.840
tonnes dont 418 pour r A.O. F ., 1.168 pour
r A.E.F.. 945 pour le Cameroun et 10.309
pour l'Indochine.
Comme on le voit la production indôchinoise
est depuis la guerre rapidement ascendante, si
l'on en croit la note suivante, fournie par
l'Union.des planteurs de caoutchouc en 'nJo-
chine, cette ascension va se poursuivre suivant
un rythme accéléré-
« Si la production de caoutchouc de l' indo-
« chine ne doit être que de 11 à 12.000 ton-
« nés en 1930, il n en reste pas moins que
« cette production ne pourra que s'accroître
« dans les années oui vont venir et cela par le
« simple jeu de l entrée en rapport des diffé-
« rentes extensions réalisées depuis 1925.
uAc:tuellement, en effet, les 370 domaines
« de toutes tailles qui ont été plantés en
« hévéas, tard en Cockbchtne qu'au Cam-
« hodge, couvrent 105.000 ha environ sur les-
« quels 75.000 ha ne sont pas encore entrés
« en rapport.
« Dans ces conditions, on peut admettre que
« la production globale de l'Indochine serait
n à partir de 1)40, sans qu'aucune extension
« nouvelle ne soit réalisée, de l'ordre de
« 50-000 TONNES par an, et que la produc-
« lion de ces divers domaines dépassera
« 30.000 tonnes dès 1935.
« Il faut remarquer, au surplus, qu'il n'a été
« ici tenu .nul compte des accroissements de
« rendement qui pourraient être légitimement
« attendus des extensions réalisées en matériel
v vu mqd; cm tel
« de plantation sélettiomté ou greffé; un tel
a matériel tlemrll, en effel, donner un rende-
a ment /fan moins 7 a 800 kgsè rltmate, au
« lieo dfo rmimm actuellement obtenu de
a 430$500 fa*.
« Cet accroissement de récolte portera la
« production totale aux environs de 80.000
« tonnes.
L'Union des Planteurs Indochinois fait évi.
demment preuve d'un robuste optimisme. Nous
nous garderons bien cependant d'affirmer que
toutes ses espérances sont folles et chiméri-
ques. Nous demanderons tout simplement si les
planteurs anglais et néerlandais ne nourrissent
pas des espérances analogues quant au dévelop-
pement de leurs propres plantations ? Si oui,
où. en serons-nous en 1940 ?
C'est en examinant, dans un prochain article
les statistiques relatives à la consommation du
caoutchouc, que nous pourrons peut-tre acqué-
rir à ce sujet quelque précision.
Georges JVo u et te,
député de Saôtus-et-Lolre,
Vice-président de la Commission des Colonies,
\Hce-prtsldcnt de la Commission des Milles.
Pépéchesde l'Indochine
Le gouverneur Davis au Cambodge
S. I, Dwiglu Davis, gouverneur général
îles Philippines, est arrivé samcdi, à 11 heu-
res, à la Résidence Supérieure, à Plwm-
Pcnh devatU laquelle une compagnie de ti-
railleurs carnuboagiens rendait les honneurs.
Il fut accueilli à sa descente de voiture
par le Hésident supérieur Lavit. Après l'exé-
cution des hymnes américain et français,
mil lieu la présentation des personnalités
composant la suite du gouverneur générai,
qui, accompagné du Hésidmt supérieur, se
rendU, à 16 h. 30, au Palais. Là il fut sa-
lué par les membres du gouvernement cam-
bodgie-n et comluht dans la saUc du trône
auprès de S. M. Sisowa-tk Monivvng, vetue
du costume national, ainsi d'alUeurs que
tous les lfu onctionnaires Indigènes qui assis-
taient à lit, réception.
Après quelques paroles de bienvenue, le
llol rem il au gouverneur Davis, le grand
cordon de l'Ordre lCoynl, et les insignes de
divers autres ordres aux personnalités de la
suite. I.I! Hol s'entretint très aimablement
avec son hôte, lequel se retira peu après,
salué à son départ avec tes fnémes hon-
neurs qu'à Varrivée. Aussitôt alwès, le Hoi,
accommtgné de tous ses ministres, arrivait
au Palais de la Résidence et rendait sa vi-
site au Gouverneur des Philippines. Le gou-
verneur général Davis, accompagné de son
fils, de sa fille et de diverses itcrsonnaiij'és,
visita le A USCIC Albert-Sarrau t et la ville.
.4 !O heures, le Gouverneur général, son
fils, Miss Davis, les membres de sa. suite,
assistèrent au Palais nu grand dtner offert,
par le Hol. Le Itrsldeftt supérieur et tous
les chefs de service civils et militaires y
ass liaient également. Le Hésident supérieur
porta un loast auquel répondit le gouver-
neur génral Davis,
Un gala de danses cambodgiennes eut lieu
ensuite dans la. grande salle des fêtes. Les
ballerines royales, vêtues de costumes d'or,
parsemés de pierres précieuses, éentcrvcill.
lèrent les hôtes du flol.
De gouverneur général Davis est parti ce
matin à 6 heures pour Sien-tteal, accompa-
gnrl par le Résident de cette province.
(Indapacl'fi.)
i <>»
Alto ! Aile le SalftoR
Paris, samedi, ait Café de Paris, 2 h. 30 ;
le déjeuner s'achcve tranquillement. Le chas-
l è ve franql4
seur s'approche :
M. le Gouverneur général, OH VOUS de-
maude de Saigon.
Et M. Pierre Pasquier se rend au télé-
phone à une allure modérée ; l'heureux
homme ne craint pas d'être coupé,
Cinq minutes s'écoulent.
Le Gouverneur général de. VIndochine re-
vient à sa pface. Son intérimaire, AI. Ro-
bin, sachant qu'il déjeunait là, lui fait fin
bref exposé de la situation en Indochine
depuis sa dernière communication.
Au point de vue politique, rien à signaler,
au point de vue, économique les planteurs
d'hévéas redoublent de S.O.S. et demandent
le vote rapide du projet qui les intéresse.
la conversation reprend à table.
C'est tout de même assez émouvant ces
communications lointaines venant de notre
France d'Asie et reçues sur les bords de la
Seine. ici ou là.
La restriction de la production
- do caoutchouc
̃ 1'.
Il semble se préciser qu'un accord doive
se faire entre les représentants de l'indus-
trie hollandaise et anglaise du Caoutchouc
et que les autorités des Indes néerlandaises
,seraient aujourd'hui disposées à l'établisse-
ment d'un programme de restrictions.
L'annonce de cette nouvelle a eu comme
conséquence une augmentation des cours du
caoutchouc sur le marché.
Nous rappelons à ce sujet que les indus-
triels français ont fait une énergique op-
position au projet d'une taxation spéciale
du caoutchouc sur le marché français dans
le but de subventionner la production indo-
chinoise.
Si l'acrord se réalisait entre l'Angleterre
et la Hollande la conséquence pourrait s'en
faire sentir dans les résolutions auxquelles
s'arrêtera notre gouvernement.
Pour le Libéria
-
M. Brunot. gouverneur des Colonies, délé-
gué pour l'administration générale t s'embar-
quera-U semaine prochaine à destination de
Monrovia. Il paît avec deux autres délégués,
un Hollandais comme technicien financier et un
délégué anglais comme technicien hygiénique,
eh de oofittftler la situation du Uwna.
Les styles coloniaux
m
B r
III'!
-
M
EXPOSITION COLO-
NIALE va être l'oc-
casion de présen-
ter au grand public
les échantillons les
plus caractéristi-
ques de. l'art co-
lonial. Quelle St!t.a Ici réaction de la foule
des visiteurs en face de ces productions
dont quelques-unes sont de purs chefs-d'œu-
vre, créations d'hommes si différents par
la race, par les pays où ils viveni, par leuri
religions, par toutes les sources de leur ins-
piration ? Sera-ce simplement curiosité à
l'égard des réalisations isslte s de iiiortdc3
lointains et mystérieux ? -Sera-ce. une admi-
ration dictée par le snobisme pour les Ital-
vetés ou les complications d'un art venu d'au
delà des mers 1 Comment permettre ait spec-
tateur, souvent inattentif, de fonder son ju-
gement sur des bases solides en l'amenant
à retrouver, dans les créations de l'esprit
llIImailt. dont quelques-unes datent de. plu-
sieurs siècles, ou même de plusieurs millé-
nairfs, la marque et les apports successifs
des civilisations qui se sont, durant cette
longue période étendues stir le monde en se
recouvrant les unes les autres!
Cette éducation dIt profane en matière
d'arts coloniaux. M. Emile Bayard, inspecX
teur général de VEnseignement artistique et*
des musées au ministère des Beaux-arts. l'a
entreprise ci. malgré les difficultés, réussie,
dans le livre qu'il vient de publier. l'Art de
reconnaître l'es styles coloniaux de la
France (1).
Sous une forme particulièrement at04
trayante et d'autant plus instructive que
Vouvrage est illustré de nombreuses photo
graphies qui permettent aisément de com-
prendre le texte et guident le lecteur dans
le plus admirable voyage, de découvertes ar-
tistiques à travers nos colonies, M. Emile
Bayard présente, tour à four, l'art africain
(Afriqlh' du Nord, Afrique occidentale et
centrale. Madagascar), l'art asiatique, l'art
océanien, l'art américain.
A travers des manifestations artistiques
de tout ordre et d'apparence souvent très
dissemblable, il a su définir la part qui re-
vient à l'influence des grands courants eth-
niques et ()' ccllf des circonstances naturelles
dans les diverses colonies.
Il nous moulu
« La Grèce gravitant autour de l'Orient
en Asie Mineure et en Perse puis de
l'Occident, des Colonies de la Grande
Grèce et du bassin tout entier de la Médi-
terranée; Konie couvrant le sol africain et
européen de monuments grandioses dont
elle tenait le modèle de la Grèce ; les arts
do l'tndc et de la Chine engendrant l'art
khmer comme Byzance (qui cumula les in-
fluences grecques et romaine avec le char-
me violent de l'Orient) domina notre école
romane et périgourdine j l'art musulman,
courant de la Ilerse à -
courant de la Perse à l']',nyptc, de l'Egypte
il, l'Espagne, pour gagner l'Afrique, la .Tu-
nisie et le Maroc. »
Et il nous exPliquc, dans le: détail, (om.
ment « chacune de nos colonies portant cet
son sol, en sa flore et en sa faune, comme
en sa race, Vinspiration qui varie la valeur
el l'éloquence de la moindre création, l'art
de la nature exalte diversement celui des
hommes,
Le chapitre le moins intéressant du livre
n'est pas celui où il examine quelle peut
être l'action de la France four développer
l'art colonial sans le dénaturer. Il estime
qu'il faut, avant tout, laisser l'artiste imli-
gèlle maître de ses inspirations vis-à-vis de
la nature et de son sol, ne lui imposer ni
dogme ni procédé qui risque d'altérer sa
vision primitive, mais stimuler, si possible,
son imagination, pour l'arracher à une re-
production servile des modèles du passé.
A ce point de vue le contact de nos artistes
métropolitains avec les colonies, inauguré
par la Société coloniale des artistes français
et facilité par la création de bourses de
voyage comme celle qui est duc à la généro-
sité de mon ami M. Marcel Rttedel, direc-
teur des Annales Coloniales, apparaît com-
me l'tm des moyens les plus efficaces de re-
nouveler les sources de Vinspiration, à la
fois de l'art métropolitain et de l'art colo-
nial.
M. le maréchal Lyautey a écrit au livre
de M. Emile Bayard une courte mais subs-
tantieUe préface..
d Votre leçon, écrit-il, ne se borne pas à
l'esthétique. Elle s'élève à la connaissance
générale de l'homme, qu'il habite la côte
méditerranéenne de l'Afrique ou l'Asie loin-
taine.
Il En aidant à le faire comprendre, vous
aidez à le faire aimer et à le faire respec-
ter dans ses croyances, dans ses institutions,
dans ses œuvres et dans ses mœurs.
<( Et vtfilà la condition de toute politique
coloniale. »
Apres un pareil aoge du grand Colonial,
M. Emile Bayard ne peut manquer de ren-
contrer beaucoup de lecteurs,, désireux de
suivre son enseignement.
Henry Bérenger,
Sénateur de la Gua
sfdmt de la Commission det
Affaira Etrangère#.
(1) Garnier frères, (dit.
Pour le caoutchouc
i
11 est probable que, suivant les suggestions
de M. Etienne Fougère, président de la Com-
mission des Douanes, le projet de loi compor-
tant la création d'une taxe en faveur des pro-
ducteurs de caoutchoucs serait admis mais à la
condition que, lorsque les prix du caoutchouc
redeviendront rftnuns-ateun, les planteurs paie-
ront une petite prime qui viendra alimenter la
cause de compensation, en prévision des mau-
vais joon paillote.
Conseil de Cabinet
La liaison du Maroc oriental
avec la mer
Au cours du conseil de cabinet tenu samedi
soir, M. François Poncet, qui avait eu précé-
demment une longue conversation avec M. Lu-
cien Saint, résident général au Maroc, a infor-
mé ses collègues du gouvernement qu'à la suite
d'une conférence tenue le 2 mars, la question
qui s'est posée entre l'Algérie et le Maroc au
sujet de la liaisoi) du Maroc oriental avec la
mer pouvait être considérée comme résolue.
Les représentants du protectorat ont renoncé,
en effet, dans les circonstances actuelles, à
l'établissement d'une ligne de chemin de fer
et d'un port à Saïdia. Le gouvernement général
de l'Algérie s'est engagé d' autre part, à per-
fectionner le port de Nemours et à relier ce
port à la ligne-d'Oudjda dans un délai de cinq
ans.
Le conseil a approuvé l'accord ainsi établi,
Toutefois il a réservé sa liberté d'appréciation
en ce qui concerne l'éventualité de la construc-
tion à Saïdia d'un cable d'embarquement.
Au conseil supérieur des colonies
La ctiun ùes Travaux. publics, des
publics, des
moyens de communication, de la Marine
marchande et des Pêches du Conseil supé-
rieur des colonies s'est réunie ce matin
9 mats pour examiner un rapport sur les
conditions de nationalité des navires effec-
tuant des transports de l'Administration à
destination des colonies.
La loi du q août 1921. art. 5 Uoi Gue-
pratte) spécifie que le transport des cargai-
sous d'Etat et autres assimilés doit à con-
ditions égales être effectué sous pavillon
fnlllais. Déjà le Département, antérieure-
ment à cette loi, exigeait le pavillon fran-
çais sans faire appel à la concurrence étran-
gère, il a maintenu ce mème principe après
la mise en vigueur de la loi Gueprutte.
Une protestation a été adressée h ce su-
jet en se basant sur une circulaire du mi-
nistre de la marine marchande qui, d'après
des intéressé», doncrait une autre interpré-
tation.
La commission a approuvé en principe les
conclusions du rapport.
AU SENAT
---
DEBATS
Des sous pour l'Exposition
Demain vient au Sénat la discussion des
crédits (68 millions d'une part et tz de l'au-
tte) pour l'Exposition coloniale.
Elections au Conseil Général
en Algérie
Hier ont eu lieu à St'diman, département
d'Oran, les élections du Conseil général! pour
cette circonscription.
Ont obtenu : M>M. Chanut, parti Molle,
636 voix ; Dubois, socialiste, 754 ; Fouque,
parti du travail, 307. Ballottage.
A remarquer la régression du parti anti-
sémite.
8.a
Le voyage présidentiel
en Tunisie
On nous informe de Marseille que le général
Audibert, de la Maison militaire du Président
de la République, qui s'est embarqué à Tunis
hier pour la France, après avoir réglé sur place
avec le résident général les derniers détails du
voyage que le Président de la République doit
effectuer en Tunisie le mois prochain est atten-
du incessamment.
Le chef de l'Etat sera accompagné de M.
Jules Michel, secrétaire général de l'Elysée;
de M. Rossy, directeur de son Cabinet; du
général Audibert et du vice-amiral Vedel.
Au cours de son séjour, qui se prolongera
pendant une semaine, le Président visitera suc-
cessivement Tunis, Kairouan et Sfax, puis, de
là, gagnera une oasis du Sud.
Notre action au Maroc
«>«
Les bureaux de renseignements du Djebel
Sagho et des Mcskuitta ont reçu de nom-
breuses familles qui demandaient l'aman.
Notre pénétration pacifique s'accentue dans
le Haut Draa. Nos officiers et nos troupçs
y reçoivent le meilleur accueil et sont sol-
licités d'agir, pour protéger contre les pil-
lards et les coupeurs de routes, les popula-
tions sédentaires de ce pays. L'Anti-Atlas
va donc, à très brève échéance, être entre
nos mains sans coup férir.
C'est un heureux préambule à l'action de
pénétration pacifique qui continue chez les
Aït-Atta du Sahara, immense confédération
qui. comprend cinq fractions importantes
obéissant aux ordres du môme chef de guerre
et dont on attend la soumission à brève
échéance.
-00.
Un cyclône à la Réunion
1'" <–.
Un ouragan cycloniquc. s'est abattu sur
Vile de la Réunion les 6, 7 et 8 mars, avec
un grain violent et un vent soufflant en tem-
pête. Toutes lt'S, communications téléphoni-
ques dans Vile ont été coupées. Kcs rouies
étaient impraticables. Saint-Denis et les en
virons immédiats ont peu souffert jusqu'à
présent, mais les dorks du port de Pointe-
des-Galets sont découverts en frarUe. On ne
signale pas de victimes.
(Par dépfche.)
A l'Exposition Coloniale
>–•»<>«–< --- ---..
Pétronille, le quadrille commence
Le fils de feu le sénateur de la Seine-Infé-
rieurs, dont les ancêtres ont créé une marque
de Iromages inimitable, M. Charles Gervais,
président de la Société des Parcs d' Attractions
de l'Exposition Coloniale, a chargé M.
Edmonci Koie de collaborer avec lui à l' ani-
mation de l'île de Bercy. Grâce aux concours
des grands couturiers, de décorateurs comme
Boll. Colin, Deshayes, etc., et à l'esprit si
parisien des deux organisateurs, lés deux. îles
(Bercy et Reullly) seront parmi les coins les
plus vivants de l Exposition.
On sait que la Société des Parcs d' Attrac-
tions à laquelle a été concédé le monopole de
toutes les distractions de Vincennes, pourra
également compter sur le concours de notre
excellent ami M. Fernand Rouvray, l'auteur
bien connu, qui occupa jadis les plus hautes
situations coloniales, auquel le Commissariat
général de l'Exposition a confié l'organisation
des fêtes de la grande manifestation internatio-
nale.
Appartements à louer
Le sens de l' humour aurait-il trouvé en ces
tristes jours son dernier retuge parmi les orga-
nisateurs de l' Exposition Coloniale.
Le maréchal Lyautey nous adresse en effet
le communiqué suivant :
En vue de l'ajfluence des visiteurs à l'Expo-
sition Coloniale et de la répercussion qu'elle
aura sur les possibilités et les conditions de lo-
gement à Paris, un comité vient d'être institué,
sous la présidence de M. Gaston-Gérard, sous-
secrétaire d'Etat aux Travaux publics et au
Tourisme.
Ce comité aura pour mission, à la fois, de
réaliser les moyens propres à faciliter le loge-
ment des particuliers et des familles dans les
hôtels, maisons meublées, pensions de jamille.
Il est composé de : MM. Mcrain, ancien
préfet de police, représentant de l'Expositior
Coloniale; Bassompierre-Sevrin, sous-directeui
du Plan de Paris, représentant du préjet de le
Seine; d'un représentant du gouverneur mili-
taire et de M. Marchand, directeur adjoint dt
la police municipale, représentant du préfet d(
police.
Que tu dis 1
A l'heure actuelle plus de deux cents chan-
tiers de constructions d'immeubles sont délais-
sés par les entrepreneurs devant la pénurie de
locataires. Il y a en effet plus de vingt mille
appartements à louer nous ne comptons pas
les appartements à souscrire ou à vendre o.
dans la capitale : presque tous sont sans re-
prise, un très grand nombre sont situés non pas
dans les quartiers excentriques, ni dans les
constructions neuves hiais en des maisons
d'avant-guerre et au centre de la capitale.
Quant aux appartements meublés la publi-
cité la plus intense sous toutes ses formes ne
procure pas de locataires à leurs titulaires.
Pour les hôtels n'en parlons pas. Tous ont
un ou plusieurs étages fermés.
Pouvons-nous espérer que l'Exposition Co-
loniale de 1931 leur procurera la clientèle exo-
tique qui leur fait défaut puisque nos corres-
pondants d'Amérique comme de France nous
écrivent que sans les Annales Coloniales ils
ignoreraient qu'il y a cette année une manifes-
tation grandiose à Vincennes.
Le faire serait folie, comme dit la chanson.
Entrez, entrez, comme chez Nicolet
il est probable que les visiteurs étrangers
bénéficieront de la réduction de 30 à l'aller
et au retour sur le billet qui sera délivré à
l'aide de la carte de légitimation et facilitera
la visite aux intéressés de tous les pays d' Eu-
rcpe. Les négociations entreprises par le gou-
verneur général Marcel Olivier, délégué géné-
ral, secondé par M. Roger Homo, directeur
général de la propagande et de la publicité
continuent à ce sujet avec les compagnies de
navigation françaises.
Un grand mouvement se dessine d'ailleurs à
l'étranger en faveur de l' Exposition et de très
nombreuses demandes de renseignements sont
parvenues au commissariat de touristes alle-
mands, belges, hollandais, hongrois, tchécoslo-
vaques, italiens, américains et égyptiens, dési-
reux de venir en France dès le mois de mai.
Dans certaines corporations du nord de l'Italie,
on fait deposer par les ouvriers une somme
mensuel le pour leur permettre de venir visiter
l'Exposition Coloniale.
Rappelons que les Allemands envisagent la
possibilité d'organiser des services automobiles
Patis-Berlin pendant la durée de l' Exposition,
qui selon l' affluence deviendront quotidiens,
eepèrent-t-ils, le maréchal Lyautey aussi.
La participation des pays
de l'Union Indochinoise
Tous les pays de l'Union Indochinoise par-
ticiperont chacun dans leur spécialité à l'Expo-
sition Coloniale de 1931 qui ouvrira ses portes
eu 15 avril au 15 octobre.
La plupart des déléguk de chaque sen-ice
sont déjà partis où sur le point de partir.
Un détachement de la garde indigène de 150
hommes prix dans les brigades du Tonkin, An-
nam, Cambodge et Laos sous le commande-
ment d'un inspecteur, s'embarquera fin mars
avec 45 musiciens de la musique de la garde
indigène de Hué.
Le Cambodge enverra 50 danseuses, chan-
teurs et musiciens.
Le Laos enverra un village composé de 33
hommes et 12 femmes avec les matériaux né-
cessaiie.* pour la construction d'une maison lao-
tienne sur pilotis,
La Cochinchine enverra une troupe théâtrale
de 15 artistes.
Le Tonkin enverra 30 boutiques et des arti-
sans, ouvriers en écaille, en ivoire, brodeurs.
marchands de soie, conducteurs de métiers à
tisser de Hadong, ouvriers et vendeurs, des
ouvriers en bois sculptés, en cuivre. Les petits
arlisans fabriqueront sur place des jôuets en
fer blanc pour le Têt des objets en papier, des
objets votifs, etc-, etc.
Tous les participants indigènes seront nour-
ris et loés par r administration, leur surveil-
lance sera assurée par le personnel Européen
des différents services détachés à l'Exposition
sous la direction de M. Vintrebert, la direc-
tion générale sera confiée à M. Eckert, com-
missaire-adjoint à l'Exposition qui «' embar-
quera pour France via Amérique fin lévrier ou
commencement de mars.
Les participants indigène? partiront de façon
à arriver juste pour l'ouverture de l'Exposition
ou quelques jours après de façon à éviter les
grands froids et aussi pour éviter les frais oné-
reux de nourriture et d' entretien.
L'Exposition des artistes animaliers
-
C'est à la Galerie G. Petit que les peintres,
sculpteurs et décorateurs animaliers font leur
treizième exposition.
Tous les amateurs de la faune exotique
iront admirer la belle tigresse et ses petits,
bronze à cire perdue de Gardet, les tigres de
Brcnet et de Nam (bois htqué), les chameaux
très décoratifs de Doigneau et son cavalier
marocain se profilant sur la ville blanche ;
le lion de Mlle Piffard coloré comme un bi-
belot chinois, ceux de Guyot, Rr:tig et Gotid-
chaux ; les éléphants de Virion, Alargat et
celui de Deluermoz qui a beaucoup de carac-
tère ; les ours de J. Cartici, le gorille de
Chopart, le cynocéphale de J. Graves, le cer-
copithèque de Rousseau, le crocodile de Mar-
sa et le lama de Mile Profilet ; puis les per-
roquets et gazelles de Camille Roche qui for-
ment des taches amusantes sur un fond d'or
et l'aigle en bois exécuté par Le Bourgeois
pour 'le champ d'aviation d'Orly.
Enfin des cavaliers chinois de René Jullien
et des scènes de la vie indienne rapportées
par Paul Cozé de son dernier voyage dans
l'Ouest-Canadien.
Tamaris.
Au Conseil d'État
En Algérie. Attribution de parcelles
de terrains
A la requête des nommés Ouadfel Ali ben
Mohamed - au nombre de cinq demeu-
rant au douar El lfParsi, commune mixte
d'Oum-cl-Bouaghi (Constantine), le Conseil
d'Etat a annulé l'arrêté en date du Il juin
1927 par lequel le Gouverneur général de
l'Algérie a attribué les lots de terrains por-
tant n° 1 et 2 du douar El Hassi aux
nommés Medjajou attendu que les requé-
rants avaient la jouissance effective des lots
1 et 2 du plan dressé à la suite de l'en-
quctc partielle.
D'autre part, l'attribution des autres lots
a été faite au profit des occupants qui
avaient la jouissance effective du sol, dès
lors, les requérants sont fondés à demander
l'annulation de l'arrêté précité.
1JRL EN SECONDE PAGE
A m Chambre
Le mouvomPTil commercial rie l'A. L. F.
1.8, mort, do Joan Gelmrrt
L'Aviation colonie.
L'Indochine
au Club du Faubourg
On aurait pu croire, que c'était l'annonce
au programme de u l'illustre oratrice la prin-
cesse Jeanne Bibcsco, dans l'Esprit Prophé-
tique x qui dès f4 heures avait rempli h
craquer le théfxtre de la Gaité-Rochéchouarl.
En vérité, le public impatient, frémissant,
maîtrisé seulement par ce remarquable
dompteur de foule qu'est Léo Poldès,
n'était réuni là que pour assister et prendre
part au fameux débat annoncé sur l'Indo-
chine.
C'est sans enthousiasme, semble-t-il, que
l'assemblée assiste à la première partie des
réjouissances et demeure dans les espaces
interplanétaires avec : « l'astrologie existe-t-
elle ? »
L'arrivée de M. Alexandre Vu renne, dé-
puté du Puy-de-Dôme, ancien gouverneur
général de l'Indochine, produit une chute
verticale et supraterrestro de l'attention de
l'auditoire, que l'orateur ne pourra plus en-
rayer. On chuchote : « C'est Varenne, voib
Yarenne. mais il est très jeune. mais il
a une barbe magnifique!. »
Tnus les problèmes de la destinée humai-
ne d'après la position des astres le jour de
la naissance, sont abandonnés pour l'avenir
(le. (j'ui lui, ne dépend, en gran-
de partie, que du champ magnétique de la
France.
Accusés en chair et en os
Aujourd'hui, les accusés ne sont pas de-)
feuillets relié?, rangés en pile sur une table
all tapis vert, mais des héros bien vivants,
non pas évoqués, niais asMs dans la salle.
M. Léo Poldès appelle les accusés :
cc M. Louis Roubaud ! » reporter célèbre
du Petit l'alisicll, auteur de « Fiel Natny la
tragédie indochinoise. n. Grand, taillé en
fnrcc, l'ceil empreint d'une douceur humai-
ne qui n'a rien de sentimentale, M. Rou-
baud se lève, il est présent.
Snnt présents aussi : MM. Gustave (all
therot, professeur à l'Institut Catholique,
auteur du livre le Polehrvisine au.i cola-
'i>cs: René Vanlande et sou livre l'indo-
rMII,: SOIf:: la menace communiste ; le capi-
taine Paul Monet, auteur des Jtiuniersy le
lieutenant-colonel Ferrnndi, qui présentera
une éloquente défense des officiers de l'ar-
mée coloniale et des troupes indigènes.
M. Rcné Vanlande est le premier accusé
appelé t: h la harrc n, Après avoir présenté
le panésryrique de son livre, à la manière
de l'Echo ie Parij, il conte une petite hU-
JOURMLJJUOTIDIEH
Rédaction & Administration t
S4, UHI MMMMlar
PARIS 0*7
ftUpH. 1 LOUVRig le-U
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10
Toujours lacrise du Caoutchouc
) -
Depuis deux semaines les Commissions des
Colonies et des Douanes de la Chambre des
députés reçoivent des délégations de planteurs
de caoutchouc et de fabricants d'articles en
caoutchouc. Planteurs et fabricants soutiennent
ou combattent avec âpreté le projet gouverne-
mental tendant à établir une taxe spéciale sur
le caoutchouc entrant en France.
Nous avons déjà dit, dans ce joumat, ce que
nom pensions de cette taxe. Notre opinion
vient d'être renforcée par quelques documentai
que nous avons pu nous procurer. Ces docu-
ments prouvent surabondamment que les diffi-
cultés rencontrées actuellement par certaines
sociétés importantes, proviennent surtout de
l'imprévoyance qui a présidé à leur administra-
tion dans les années favorables. Citons quelques
exemples.
La Société Financière des Caoqtchoucs,
franco-belge, s'intéresse à de nombreuses affai-
res de caoutchouc. Bien que cette Société soit
plutét une Holding qu'une Société exploitante,
elle est malgré tout vivement intéressée à l'éta-
blissement de la taxe en question. Or, cette
Société a réalisé depuis la guerre des bénéfices
nets considérables : 12 millions en 1925, 44
millions en 1927, 37 millions en 1928, 27
millions en 1929. Son président, M. Olivier
de Rivaud, ainsi que les dix autres adminis-
trateurs se sont attribués pendant ces années-
là des tantièmes royaux : 500.000 francs pour
chacun en IVZo.
La Compagnie des Caoutchoucs de Padang
dont les plantations cultivées d'hévéas occu-
pent en Indochine, à Sumatra et en Malaisie
près de 10.000 hectares a réalisé les bénéfices
suivants : 9 millions en 1924 ; 32 millions en
1926; 20 millions en 1927; 13 millions en
1929. En 1926, chaque administrateur a perçu
un tantième égal à 450.000 francs..
Les Plantations du T erres-Rouges, dont le
président est encore M. Olivier de Rivaud
ont en Indochine une surface plantée en hévéas
de 17.000 hectares. Les bénéfices réalisés pour
un capital social de 46 millions ^augmenté der-
nièrement] ont été de : 38 millions en 1926.
Il militons en 1928, 12 millions en 1929. En
1926, le total des tantièmes distribués a atteint
le chiffre de 1.891000 francs.
Arrêtons-là notre énumération et constatons
que si pendant les années d'abondance les ad-
ministrateurs de ces sociétés avaient versé une
partie des bénéfices à une caisse de réserve et
ne s'étaient pas si généreusement octroyé des
tantièmes somptueux, ils n'auraient peut-être
eDil mendier à la pçrtc du Parlement.
hauds ïJ leur.
sera-uil certainement demandé.
Cet constatations d'ordre financier étant
faites, il n'est peut-être pas, sans intérêt, pour
le lecteur des Annales Coloniales de jeter un
coup d'oeil sur la production mondiale du
caoutchouc.
, En 1929, les différents pays producteurs
ont fourni les quantités suivantes - : --
Tonnes
Possessions britanniques 534.000
Indes Néerlandaises.,. 256.000
Indochine 10.500
Autres pays possesseurs de plan-
talions 4 * ; *4 *. *
Colonies françaises d Afrique à
cueillette sylvestre ,. 2.500
Brésil et pays à cueillette sylvestre 24.500
Total • Tonnes 863.000
Depuis le début du siècle la production de
caoutchouc des colonies françaises se répartit
ainsi qu'il suit :
En 1900, production totale de 4.016 ton-
nes dont 2.975 pour r A.O.F. et 655 pour
TA.E.F. ;
En 1913, production totale de 5.751 tonnes
dont 3.579 pour l'A.O.F., 1.853 pour
I.'A.E.F. et 214 pour rindochine ;
En 1919, production totale de 6.625 ton-
nes, dont 789 pour l'-A.O.F.. 2.528 pour
l'AE-F- et 6.796 pour l'Indochine;
En 1924, production totale de 10.468 ton.
nes dont 1.283 pour l'A.O.F. 1.408 pour
l'AEF. et 6,796 pour l'Indochine;
Enfin en 1929, production totale de 12.840
tonnes dont 418 pour r A.O. F ., 1.168 pour
r A.E.F.. 945 pour le Cameroun et 10.309
pour l'Indochine.
Comme on le voit la production indôchinoise
est depuis la guerre rapidement ascendante, si
l'on en croit la note suivante, fournie par
l'Union.des planteurs de caoutchouc en 'nJo-
chine, cette ascension va se poursuivre suivant
un rythme accéléré-
« Si la production de caoutchouc de l' indo-
« chine ne doit être que de 11 à 12.000 ton-
« nés en 1930, il n en reste pas moins que
« cette production ne pourra que s'accroître
« dans les années oui vont venir et cela par le
« simple jeu de l entrée en rapport des diffé-
« rentes extensions réalisées depuis 1925.
uAc:tuellement, en effet, les 370 domaines
« de toutes tailles qui ont été plantés en
« hévéas, tard en Cockbchtne qu'au Cam-
« hodge, couvrent 105.000 ha environ sur les-
« quels 75.000 ha ne sont pas encore entrés
« en rapport.
« Dans ces conditions, on peut admettre que
« la production globale de l'Indochine serait
n à partir de 1)40, sans qu'aucune extension
« nouvelle ne soit réalisée, de l'ordre de
« 50-000 TONNES par an, et que la produc-
« lion de ces divers domaines dépassera
« 30.000 tonnes dès 1935.
« Il faut remarquer, au surplus, qu'il n'a été
« ici tenu .nul compte des accroissements de
« rendement qui pourraient être légitimement
« attendus des extensions réalisées en matériel
v vu mqd; cm tel
« de plantation sélettiomté ou greffé; un tel
a matériel tlemrll, en effel, donner un rende-
a ment /fan moins 7 a 800 kgsè rltmate, au
« lieo dfo rmimm actuellement obtenu de
a 430$500 fa*.
« Cet accroissement de récolte portera la
« production totale aux environs de 80.000
« tonnes.
L'Union des Planteurs Indochinois fait évi.
demment preuve d'un robuste optimisme. Nous
nous garderons bien cependant d'affirmer que
toutes ses espérances sont folles et chiméri-
ques. Nous demanderons tout simplement si les
planteurs anglais et néerlandais ne nourrissent
pas des espérances analogues quant au dévelop-
pement de leurs propres plantations ? Si oui,
où. en serons-nous en 1940 ?
C'est en examinant, dans un prochain article
les statistiques relatives à la consommation du
caoutchouc, que nous pourrons peut-tre acqué-
rir à ce sujet quelque précision.
Georges JVo u et te,
député de Saôtus-et-Lolre,
Vice-président de la Commission des Colonies,
\Hce-prtsldcnt de la Commission des Milles.
Pépéchesde l'Indochine
Le gouverneur Davis au Cambodge
S. I, Dwiglu Davis, gouverneur général
îles Philippines, est arrivé samcdi, à 11 heu-
res, à la Résidence Supérieure, à Plwm-
Pcnh devatU laquelle une compagnie de ti-
railleurs carnuboagiens rendait les honneurs.
Il fut accueilli à sa descente de voiture
par le Hésident supérieur Lavit. Après l'exé-
cution des hymnes américain et français,
mil lieu la présentation des personnalités
composant la suite du gouverneur générai,
qui, accompagné du Hésidmt supérieur, se
rendU, à 16 h. 30, au Palais. Là il fut sa-
lué par les membres du gouvernement cam-
bodgie-n et comluht dans la saUc du trône
auprès de S. M. Sisowa-tk Monivvng, vetue
du costume national, ainsi d'alUeurs que
tous les lfu onctionnaires Indigènes qui assis-
taient à lit, réception.
Après quelques paroles de bienvenue, le
llol rem il au gouverneur Davis, le grand
cordon de l'Ordre lCoynl, et les insignes de
divers autres ordres aux personnalités de la
suite. I.I! Hol s'entretint très aimablement
avec son hôte, lequel se retira peu après,
salué à son départ avec tes fnémes hon-
neurs qu'à Varrivée. Aussitôt alwès, le Hoi,
accommtgné de tous ses ministres, arrivait
au Palais de la Résidence et rendait sa vi-
site au Gouverneur des Philippines. Le gou-
verneur général Davis, accompagné de son
fils, de sa fille et de diverses itcrsonnaiij'és,
visita le A USCIC Albert-Sarrau t et la ville.
.4 !O heures, le Gouverneur général, son
fils, Miss Davis, les membres de sa. suite,
assistèrent au Palais nu grand dtner offert,
par le Hol. Le Itrsldeftt supérieur et tous
les chefs de service civils et militaires y
ass liaient également. Le Hésident supérieur
porta un loast auquel répondit le gouver-
neur génral Davis,
Un gala de danses cambodgiennes eut lieu
ensuite dans la. grande salle des fêtes. Les
ballerines royales, vêtues de costumes d'or,
parsemés de pierres précieuses, éentcrvcill.
lèrent les hôtes du flol.
De gouverneur général Davis est parti ce
matin à 6 heures pour Sien-tteal, accompa-
gnrl par le Résident de cette province.
(Indapacl'fi.)
i <>»
Alto ! Aile le SalftoR
Paris, samedi, ait Café de Paris, 2 h. 30 ;
le déjeuner s'achcve tranquillement. Le chas-
l è ve franql4
seur s'approche :
M. le Gouverneur général, OH VOUS de-
maude de Saigon.
Et M. Pierre Pasquier se rend au télé-
phone à une allure modérée ; l'heureux
homme ne craint pas d'être coupé,
Cinq minutes s'écoulent.
Le Gouverneur général de. VIndochine re-
vient à sa pface. Son intérimaire, AI. Ro-
bin, sachant qu'il déjeunait là, lui fait fin
bref exposé de la situation en Indochine
depuis sa dernière communication.
Au point de vue politique, rien à signaler,
au point de vue, économique les planteurs
d'hévéas redoublent de S.O.S. et demandent
le vote rapide du projet qui les intéresse.
la conversation reprend à table.
C'est tout de même assez émouvant ces
communications lointaines venant de notre
France d'Asie et reçues sur les bords de la
Seine. ici ou là.
La restriction de la production
- do caoutchouc
̃ 1'.
Il semble se préciser qu'un accord doive
se faire entre les représentants de l'indus-
trie hollandaise et anglaise du Caoutchouc
et que les autorités des Indes néerlandaises
,seraient aujourd'hui disposées à l'établisse-
ment d'un programme de restrictions.
L'annonce de cette nouvelle a eu comme
conséquence une augmentation des cours du
caoutchouc sur le marché.
Nous rappelons à ce sujet que les indus-
triels français ont fait une énergique op-
position au projet d'une taxation spéciale
du caoutchouc sur le marché français dans
le but de subventionner la production indo-
chinoise.
Si l'acrord se réalisait entre l'Angleterre
et la Hollande la conséquence pourrait s'en
faire sentir dans les résolutions auxquelles
s'arrêtera notre gouvernement.
Pour le Libéria
-
M. Brunot. gouverneur des Colonies, délé-
gué pour l'administration générale t s'embar-
quera-U semaine prochaine à destination de
Monrovia. Il paît avec deux autres délégués,
un Hollandais comme technicien financier et un
délégué anglais comme technicien hygiénique,
eh de oofittftler la situation du Uwna.
Les styles coloniaux
m
B r
III'!
-
M
EXPOSITION COLO-
NIALE va être l'oc-
casion de présen-
ter au grand public
les échantillons les
plus caractéristi-
ques de. l'art co-
lonial. Quelle St!t.a Ici réaction de la foule
des visiteurs en face de ces productions
dont quelques-unes sont de purs chefs-d'œu-
vre, créations d'hommes si différents par
la race, par les pays où ils viveni, par leuri
religions, par toutes les sources de leur ins-
piration ? Sera-ce simplement curiosité à
l'égard des réalisations isslte s de iiiortdc3
lointains et mystérieux ? -Sera-ce. une admi-
ration dictée par le snobisme pour les Ital-
vetés ou les complications d'un art venu d'au
delà des mers 1 Comment permettre ait spec-
tateur, souvent inattentif, de fonder son ju-
gement sur des bases solides en l'amenant
à retrouver, dans les créations de l'esprit
llIImailt. dont quelques-unes datent de. plu-
sieurs siècles, ou même de plusieurs millé-
nairfs, la marque et les apports successifs
des civilisations qui se sont, durant cette
longue période étendues stir le monde en se
recouvrant les unes les autres!
Cette éducation dIt profane en matière
d'arts coloniaux. M. Emile Bayard, inspecX
teur général de VEnseignement artistique et*
des musées au ministère des Beaux-arts. l'a
entreprise ci. malgré les difficultés, réussie,
dans le livre qu'il vient de publier. l'Art de
reconnaître l'es styles coloniaux de la
France (1).
Sous une forme particulièrement at04
trayante et d'autant plus instructive que
Vouvrage est illustré de nombreuses photo
graphies qui permettent aisément de com-
prendre le texte et guident le lecteur dans
le plus admirable voyage, de découvertes ar-
tistiques à travers nos colonies, M. Emile
Bayard présente, tour à four, l'art africain
(Afriqlh' du Nord, Afrique occidentale et
centrale. Madagascar), l'art asiatique, l'art
océanien, l'art américain.
A travers des manifestations artistiques
de tout ordre et d'apparence souvent très
dissemblable, il a su définir la part qui re-
vient à l'influence des grands courants eth-
niques et ()' ccllf des circonstances naturelles
dans les diverses colonies.
Il nous moulu
« La Grèce gravitant autour de l'Orient
en Asie Mineure et en Perse puis de
l'Occident, des Colonies de la Grande
Grèce et du bassin tout entier de la Médi-
terranée; Konie couvrant le sol africain et
européen de monuments grandioses dont
elle tenait le modèle de la Grèce ; les arts
do l'tndc et de la Chine engendrant l'art
khmer comme Byzance (qui cumula les in-
fluences grecques et romaine avec le char-
me violent de l'Orient) domina notre école
romane et périgourdine j l'art musulman,
courant de la Ilerse à -
courant de la Perse à l']',nyptc, de l'Egypte
il, l'Espagne, pour gagner l'Afrique, la .Tu-
nisie et le Maroc. »
Et il nous exPliquc, dans le: détail, (om.
ment « chacune de nos colonies portant cet
son sol, en sa flore et en sa faune, comme
en sa race, Vinspiration qui varie la valeur
el l'éloquence de la moindre création, l'art
de la nature exalte diversement celui des
hommes,
Le chapitre le moins intéressant du livre
n'est pas celui où il examine quelle peut
être l'action de la France four développer
l'art colonial sans le dénaturer. Il estime
qu'il faut, avant tout, laisser l'artiste imli-
gèlle maître de ses inspirations vis-à-vis de
la nature et de son sol, ne lui imposer ni
dogme ni procédé qui risque d'altérer sa
vision primitive, mais stimuler, si possible,
son imagination, pour l'arracher à une re-
production servile des modèles du passé.
A ce point de vue le contact de nos artistes
métropolitains avec les colonies, inauguré
par la Société coloniale des artistes français
et facilité par la création de bourses de
voyage comme celle qui est duc à la généro-
sité de mon ami M. Marcel Rttedel, direc-
teur des Annales Coloniales, apparaît com-
me l'tm des moyens les plus efficaces de re-
nouveler les sources de Vinspiration, à la
fois de l'art métropolitain et de l'art colo-
nial.
M. le maréchal Lyautey a écrit au livre
de M. Emile Bayard une courte mais subs-
tantieUe préface..
d Votre leçon, écrit-il, ne se borne pas à
l'esthétique. Elle s'élève à la connaissance
générale de l'homme, qu'il habite la côte
méditerranéenne de l'Afrique ou l'Asie loin-
taine.
Il En aidant à le faire comprendre, vous
aidez à le faire aimer et à le faire respec-
ter dans ses croyances, dans ses institutions,
dans ses œuvres et dans ses mœurs.
<( Et vtfilà la condition de toute politique
coloniale. »
Apres un pareil aoge du grand Colonial,
M. Emile Bayard ne peut manquer de ren-
contrer beaucoup de lecteurs,, désireux de
suivre son enseignement.
Henry Bérenger,
Sénateur de la Gua
sfdmt de la Commission det
Affaira Etrangère#.
(1) Garnier frères, (dit.
Pour le caoutchouc
i
11 est probable que, suivant les suggestions
de M. Etienne Fougère, président de la Com-
mission des Douanes, le projet de loi compor-
tant la création d'une taxe en faveur des pro-
ducteurs de caoutchoucs serait admis mais à la
condition que, lorsque les prix du caoutchouc
redeviendront rftnuns-ateun, les planteurs paie-
ront une petite prime qui viendra alimenter la
cause de compensation, en prévision des mau-
vais joon paillote.
Conseil de Cabinet
La liaison du Maroc oriental
avec la mer
Au cours du conseil de cabinet tenu samedi
soir, M. François Poncet, qui avait eu précé-
demment une longue conversation avec M. Lu-
cien Saint, résident général au Maroc, a infor-
mé ses collègues du gouvernement qu'à la suite
d'une conférence tenue le 2 mars, la question
qui s'est posée entre l'Algérie et le Maroc au
sujet de la liaisoi) du Maroc oriental avec la
mer pouvait être considérée comme résolue.
Les représentants du protectorat ont renoncé,
en effet, dans les circonstances actuelles, à
l'établissement d'une ligne de chemin de fer
et d'un port à Saïdia. Le gouvernement général
de l'Algérie s'est engagé d' autre part, à per-
fectionner le port de Nemours et à relier ce
port à la ligne-d'Oudjda dans un délai de cinq
ans.
Le conseil a approuvé l'accord ainsi établi,
Toutefois il a réservé sa liberté d'appréciation
en ce qui concerne l'éventualité de la construc-
tion à Saïdia d'un cable d'embarquement.
Au conseil supérieur des colonies
La ctiun ùes Travaux. publics, des
publics, des
moyens de communication, de la Marine
marchande et des Pêches du Conseil supé-
rieur des colonies s'est réunie ce matin
9 mats pour examiner un rapport sur les
conditions de nationalité des navires effec-
tuant des transports de l'Administration à
destination des colonies.
La loi du q août 1921. art. 5 Uoi Gue-
pratte) spécifie que le transport des cargai-
sous d'Etat et autres assimilés doit à con-
ditions égales être effectué sous pavillon
fnlllais. Déjà le Département, antérieure-
ment à cette loi, exigeait le pavillon fran-
çais sans faire appel à la concurrence étran-
gère, il a maintenu ce mème principe après
la mise en vigueur de la loi Gueprutte.
Une protestation a été adressée h ce su-
jet en se basant sur une circulaire du mi-
nistre de la marine marchande qui, d'après
des intéressé», doncrait une autre interpré-
tation.
La commission a approuvé en principe les
conclusions du rapport.
AU SENAT
---
DEBATS
Des sous pour l'Exposition
Demain vient au Sénat la discussion des
crédits (68 millions d'une part et tz de l'au-
tte) pour l'Exposition coloniale.
Elections au Conseil Général
en Algérie
Hier ont eu lieu à St'diman, département
d'Oran, les élections du Conseil général! pour
cette circonscription.
Ont obtenu : M>M. Chanut, parti Molle,
636 voix ; Dubois, socialiste, 754 ; Fouque,
parti du travail, 307. Ballottage.
A remarquer la régression du parti anti-
sémite.
8.a
Le voyage présidentiel
en Tunisie
On nous informe de Marseille que le général
Audibert, de la Maison militaire du Président
de la République, qui s'est embarqué à Tunis
hier pour la France, après avoir réglé sur place
avec le résident général les derniers détails du
voyage que le Président de la République doit
effectuer en Tunisie le mois prochain est atten-
du incessamment.
Le chef de l'Etat sera accompagné de M.
Jules Michel, secrétaire général de l'Elysée;
de M. Rossy, directeur de son Cabinet; du
général Audibert et du vice-amiral Vedel.
Au cours de son séjour, qui se prolongera
pendant une semaine, le Président visitera suc-
cessivement Tunis, Kairouan et Sfax, puis, de
là, gagnera une oasis du Sud.
Notre action au Maroc
«>«
Les bureaux de renseignements du Djebel
Sagho et des Mcskuitta ont reçu de nom-
breuses familles qui demandaient l'aman.
Notre pénétration pacifique s'accentue dans
le Haut Draa. Nos officiers et nos troupçs
y reçoivent le meilleur accueil et sont sol-
licités d'agir, pour protéger contre les pil-
lards et les coupeurs de routes, les popula-
tions sédentaires de ce pays. L'Anti-Atlas
va donc, à très brève échéance, être entre
nos mains sans coup férir.
C'est un heureux préambule à l'action de
pénétration pacifique qui continue chez les
Aït-Atta du Sahara, immense confédération
qui. comprend cinq fractions importantes
obéissant aux ordres du môme chef de guerre
et dont on attend la soumission à brève
échéance.
-00.
Un cyclône à la Réunion
1'" <–.
Un ouragan cycloniquc. s'est abattu sur
Vile de la Réunion les 6, 7 et 8 mars, avec
un grain violent et un vent soufflant en tem-
pête. Toutes lt'S, communications téléphoni-
ques dans Vile ont été coupées. Kcs rouies
étaient impraticables. Saint-Denis et les en
virons immédiats ont peu souffert jusqu'à
présent, mais les dorks du port de Pointe-
des-Galets sont découverts en frarUe. On ne
signale pas de victimes.
(Par dépfche.)
A l'Exposition Coloniale
>–•»<>«–< --- ---..
Pétronille, le quadrille commence
Le fils de feu le sénateur de la Seine-Infé-
rieurs, dont les ancêtres ont créé une marque
de Iromages inimitable, M. Charles Gervais,
président de la Société des Parcs d' Attractions
de l'Exposition Coloniale, a chargé M.
Edmonci Koie de collaborer avec lui à l' ani-
mation de l'île de Bercy. Grâce aux concours
des grands couturiers, de décorateurs comme
Boll. Colin, Deshayes, etc., et à l'esprit si
parisien des deux organisateurs, lés deux. îles
(Bercy et Reullly) seront parmi les coins les
plus vivants de l Exposition.
On sait que la Société des Parcs d' Attrac-
tions à laquelle a été concédé le monopole de
toutes les distractions de Vincennes, pourra
également compter sur le concours de notre
excellent ami M. Fernand Rouvray, l'auteur
bien connu, qui occupa jadis les plus hautes
situations coloniales, auquel le Commissariat
général de l'Exposition a confié l'organisation
des fêtes de la grande manifestation internatio-
nale.
Appartements à louer
Le sens de l' humour aurait-il trouvé en ces
tristes jours son dernier retuge parmi les orga-
nisateurs de l' Exposition Coloniale.
Le maréchal Lyautey nous adresse en effet
le communiqué suivant :
En vue de l'ajfluence des visiteurs à l'Expo-
sition Coloniale et de la répercussion qu'elle
aura sur les possibilités et les conditions de lo-
gement à Paris, un comité vient d'être institué,
sous la présidence de M. Gaston-Gérard, sous-
secrétaire d'Etat aux Travaux publics et au
Tourisme.
Ce comité aura pour mission, à la fois, de
réaliser les moyens propres à faciliter le loge-
ment des particuliers et des familles dans les
hôtels, maisons meublées, pensions de jamille.
Il est composé de : MM. Mcrain, ancien
préfet de police, représentant de l'Expositior
Coloniale; Bassompierre-Sevrin, sous-directeui
du Plan de Paris, représentant du préjet de le
Seine; d'un représentant du gouverneur mili-
taire et de M. Marchand, directeur adjoint dt
la police municipale, représentant du préfet d(
police.
Que tu dis 1
A l'heure actuelle plus de deux cents chan-
tiers de constructions d'immeubles sont délais-
sés par les entrepreneurs devant la pénurie de
locataires. Il y a en effet plus de vingt mille
appartements à louer nous ne comptons pas
les appartements à souscrire ou à vendre o.
dans la capitale : presque tous sont sans re-
prise, un très grand nombre sont situés non pas
dans les quartiers excentriques, ni dans les
constructions neuves hiais en des maisons
d'avant-guerre et au centre de la capitale.
Quant aux appartements meublés la publi-
cité la plus intense sous toutes ses formes ne
procure pas de locataires à leurs titulaires.
Pour les hôtels n'en parlons pas. Tous ont
un ou plusieurs étages fermés.
Pouvons-nous espérer que l'Exposition Co-
loniale de 1931 leur procurera la clientèle exo-
tique qui leur fait défaut puisque nos corres-
pondants d'Amérique comme de France nous
écrivent que sans les Annales Coloniales ils
ignoreraient qu'il y a cette année une manifes-
tation grandiose à Vincennes.
Le faire serait folie, comme dit la chanson.
Entrez, entrez, comme chez Nicolet
il est probable que les visiteurs étrangers
bénéficieront de la réduction de 30 à l'aller
et au retour sur le billet qui sera délivré à
l'aide de la carte de légitimation et facilitera
la visite aux intéressés de tous les pays d' Eu-
rcpe. Les négociations entreprises par le gou-
verneur général Marcel Olivier, délégué géné-
ral, secondé par M. Roger Homo, directeur
général de la propagande et de la publicité
continuent à ce sujet avec les compagnies de
navigation françaises.
Un grand mouvement se dessine d'ailleurs à
l'étranger en faveur de l' Exposition et de très
nombreuses demandes de renseignements sont
parvenues au commissariat de touristes alle-
mands, belges, hollandais, hongrois, tchécoslo-
vaques, italiens, américains et égyptiens, dési-
reux de venir en France dès le mois de mai.
Dans certaines corporations du nord de l'Italie,
on fait deposer par les ouvriers une somme
mensuel le pour leur permettre de venir visiter
l'Exposition Coloniale.
Rappelons que les Allemands envisagent la
possibilité d'organiser des services automobiles
Patis-Berlin pendant la durée de l' Exposition,
qui selon l' affluence deviendront quotidiens,
eepèrent-t-ils, le maréchal Lyautey aussi.
La participation des pays
de l'Union Indochinoise
Tous les pays de l'Union Indochinoise par-
ticiperont chacun dans leur spécialité à l'Expo-
sition Coloniale de 1931 qui ouvrira ses portes
eu 15 avril au 15 octobre.
La plupart des déléguk de chaque sen-ice
sont déjà partis où sur le point de partir.
Un détachement de la garde indigène de 150
hommes prix dans les brigades du Tonkin, An-
nam, Cambodge et Laos sous le commande-
ment d'un inspecteur, s'embarquera fin mars
avec 45 musiciens de la musique de la garde
indigène de Hué.
Le Cambodge enverra 50 danseuses, chan-
teurs et musiciens.
Le Laos enverra un village composé de 33
hommes et 12 femmes avec les matériaux né-
cessaiie.* pour la construction d'une maison lao-
tienne sur pilotis,
La Cochinchine enverra une troupe théâtrale
de 15 artistes.
Le Tonkin enverra 30 boutiques et des arti-
sans, ouvriers en écaille, en ivoire, brodeurs.
marchands de soie, conducteurs de métiers à
tisser de Hadong, ouvriers et vendeurs, des
ouvriers en bois sculptés, en cuivre. Les petits
arlisans fabriqueront sur place des jôuets en
fer blanc pour le Têt des objets en papier, des
objets votifs, etc-, etc.
Tous les participants indigènes seront nour-
ris et loés par r administration, leur surveil-
lance sera assurée par le personnel Européen
des différents services détachés à l'Exposition
sous la direction de M. Vintrebert, la direc-
tion générale sera confiée à M. Eckert, com-
missaire-adjoint à l'Exposition qui «' embar-
quera pour France via Amérique fin lévrier ou
commencement de mars.
Les participants indigène? partiront de façon
à arriver juste pour l'ouverture de l'Exposition
ou quelques jours après de façon à éviter les
grands froids et aussi pour éviter les frais oné-
reux de nourriture et d' entretien.
L'Exposition des artistes animaliers
-
C'est à la Galerie G. Petit que les peintres,
sculpteurs et décorateurs animaliers font leur
treizième exposition.
Tous les amateurs de la faune exotique
iront admirer la belle tigresse et ses petits,
bronze à cire perdue de Gardet, les tigres de
Brcnet et de Nam (bois htqué), les chameaux
très décoratifs de Doigneau et son cavalier
marocain se profilant sur la ville blanche ;
le lion de Mlle Piffard coloré comme un bi-
belot chinois, ceux de Guyot, Rr:tig et Gotid-
chaux ; les éléphants de Virion, Alargat et
celui de Deluermoz qui a beaucoup de carac-
tère ; les ours de J. Cartici, le gorille de
Chopart, le cynocéphale de J. Graves, le cer-
copithèque de Rousseau, le crocodile de Mar-
sa et le lama de Mile Profilet ; puis les per-
roquets et gazelles de Camille Roche qui for-
ment des taches amusantes sur un fond d'or
et l'aigle en bois exécuté par Le Bourgeois
pour 'le champ d'aviation d'Orly.
Enfin des cavaliers chinois de René Jullien
et des scènes de la vie indienne rapportées
par Paul Cozé de son dernier voyage dans
l'Ouest-Canadien.
Tamaris.
Au Conseil d'État
En Algérie. Attribution de parcelles
de terrains
A la requête des nommés Ouadfel Ali ben
Mohamed - au nombre de cinq demeu-
rant au douar El lfParsi, commune mixte
d'Oum-cl-Bouaghi (Constantine), le Conseil
d'Etat a annulé l'arrêté en date du Il juin
1927 par lequel le Gouverneur général de
l'Algérie a attribué les lots de terrains por-
tant n° 1 et 2 du douar El Hassi aux
nommés Medjajou attendu que les requé-
rants avaient la jouissance effective des lots
1 et 2 du plan dressé à la suite de l'en-
quctc partielle.
D'autre part, l'attribution des autres lots
a été faite au profit des occupants qui
avaient la jouissance effective du sol, dès
lors, les requérants sont fondés à demander
l'annulation de l'arrêté précité.
1JRL EN SECONDE PAGE
A m Chambre
Le mouvomPTil commercial rie l'A. L. F.
1.8, mort, do Joan Gelmrrt
L'Aviation colonie.
L'Indochine
au Club du Faubourg
On aurait pu croire, que c'était l'annonce
au programme de u l'illustre oratrice la prin-
cesse Jeanne Bibcsco, dans l'Esprit Prophé-
tique x qui dès f4 heures avait rempli h
craquer le théfxtre de la Gaité-Rochéchouarl.
En vérité, le public impatient, frémissant,
maîtrisé seulement par ce remarquable
dompteur de foule qu'est Léo Poldès,
n'était réuni là que pour assister et prendre
part au fameux débat annoncé sur l'Indo-
chine.
C'est sans enthousiasme, semble-t-il, que
l'assemblée assiste à la première partie des
réjouissances et demeure dans les espaces
interplanétaires avec : « l'astrologie existe-t-
elle ? »
L'arrivée de M. Alexandre Vu renne, dé-
puté du Puy-de-Dôme, ancien gouverneur
général de l'Indochine, produit une chute
verticale et supraterrestro de l'attention de
l'auditoire, que l'orateur ne pourra plus en-
rayer. On chuchote : « C'est Varenne, voib
Yarenne. mais il est très jeune. mais il
a une barbe magnifique!. »
Tnus les problèmes de la destinée humai-
ne d'après la position des astres le jour de
la naissance, sont abandonnés pour l'avenir
(le. (j'ui lui, ne dépend, en gran-
de partie, que du champ magnétique de la
France.
Accusés en chair et en os
Aujourd'hui, les accusés ne sont pas de-)
feuillets relié?, rangés en pile sur une table
all tapis vert, mais des héros bien vivants,
non pas évoqués, niais asMs dans la salle.
M. Léo Poldès appelle les accusés :
cc M. Louis Roubaud ! » reporter célèbre
du Petit l'alisicll, auteur de « Fiel Natny la
tragédie indochinoise. n. Grand, taillé en
fnrcc, l'ceil empreint d'une douceur humai-
ne qui n'a rien de sentimentale, M. Rou-
baud se lève, il est présent.
Snnt présents aussi : MM. Gustave (all
therot, professeur à l'Institut Catholique,
auteur du livre le Polehrvisine au.i cola-
'i>cs: René Vanlande et sou livre l'indo-
rMII,: SOIf:: la menace communiste ; le capi-
taine Paul Monet, auteur des Jtiuniersy le
lieutenant-colonel Ferrnndi, qui présentera
une éloquente défense des officiers de l'ar-
mée coloniale et des troupes indigènes.
M. Rcné Vanlande est le premier accusé
appelé t: h la harrc n, Après avoir présenté
le panésryrique de son livre, à la manière
de l'Echo ie Parij, il conte une petite hU-
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