Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-03-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 mars 1931 07 mars 1931
Description : 1931/03/07 (A32,N38). 1931/03/07 (A32,N38).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380313s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TIUSNT&DBU30BMB ANNM 1TF«tB. 01 ftq : 10 MNTIUR SAMEDI SOIR, 7 MARS 1931,
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Les Annales Coloniales
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"il l' '- ""-
La France Féminine en Extrême-Orient
- - > m.%m <–
Ppur les spectacles d'activité missionnaire
que nous réserve la prochaine Exposition
Coloniale, on ne pouvait souhaiter une Ultis-
ttation plus éclatante que cette Hjitoire gé-
nérale de la communauté dès Filles - de^ Saini-
Paul-de-Chartres, naguère entreprise par le
regretté chanoine Jean Vaudon, ét dont un
quatrième volume achève la publication.
J'ose dire que l'on ne pourra désormais
décrire et - préciser l'œuvre sociale de l'a
France en Indochine sans recourir à cet ou-
vrage. L'Académie, il y a trois ans, en attri-
buant aux Sœurs de Saint-Paul-de-Ghartrcs
le grand prix de langue française, voulait
honorer leur effort civilisateur en pays d'ou-
tre-mer. Elles sont là-bas, depuis plusieurs
générations, les représentantes par excellen-
ce de notre esprit de charité bienfaisante ;
et tant que nos lois le permirent, elles y
incarnèrent, aussi, notre esprit de générosité
éducatrice.
Paul Bert et M. Paul Doumer, Lanessan
et M. Alexandre Varenne, élèvent la voix,
dans le livre du chanoine Vaudon, comme
témoins -die leurs actes d'héroïsme, et comme
témoins, aussi, de tout ce qu'il y a d'in-
cômparable vaillance dans le trantran quo-
tidien de leur vie de sacrifices. Une nuance
d'émotion plus subtile, et qui - nous laisse
douloureusement rêveurs, s attache a un nu.
tre ordre de témoignages hommages ren-
dus à leurs insignes services dans certaines
lettres officielles qui, tout en même temps, les
relèvent de ces Services, pour des raisons d'or-
dre politique, ou plutôt philosophique.
Mais combien je préfère encore, à ces
proses de chancellerie, des impressions vi-
suelles et vivantes! Il y a quelque trente-
cinq ans, au cours d'une do ses randonnées
au Tonkin, un chef d'escadron notait : « A
quatre kilomètres de Hué, à la pagode de
Confucius, sur la route du retour, lon-
gue station chez les Sœurs Annamites,
méconnaissables sous l'habit patieil : et tou-
tes riantes, actives, parmi deux cents in-
digènes : crèche, pensionnat, hôpltal, asiie
de vieillards, elles Surveillent tout, soi-
gnent tout ; et il s'en réfugie ici de la
misère physique et morale 1 Inutile de dé-
velopper t visite poignante au premier
chef. * Le futur maréchal Lyautey car
c'est lui qui tient ici la pliume n'a besoin
que de quelques lignes pour ramasser une
vision et dégager tout ce qu'elle contient
d'élément Spirituel. Des oasis comme celle
v qu'il décrit; ici, il y en a dans toute la pé-
, ¡ 'Dliitntertnd«hbt.,ieet pallttmt 'Ótrs'dntrevott la
cornette et le fichu blanc des Soeurs de Char-
tres,
Parfois des ouragans passent; leurs fra-
giles demeures sucéotnbent; tes murs de boue
qui les abritaient s'effondrent; autour d'elles
,et de leur émouvante clientèle de misères, il
ne reste plus qu'un peu de treillage. Elles
s-aocommodent de l'a catastrophe j elles
s'égaient même en s'entendant appeler « les
alouettés de Saint Paul » j et joyeusement,
écrivant à leur famille, elles rient et veulent
faire rire : « On a de l'eau Jusqu'aux che-
villes ib, « on va pieds nus comme des ca-
nards w. A la visite des typhons, une autre
succède, plus lugubre encore : celle du cho-
léra i de pied ferme, elles attendent, se re-
layent pour soigner, aider a nourrir, mourir
elles-mêmes peut-être.
Comment elles sont séduites par l'amitié
des lépreux, comment cette déchéance les
appelle et les attire, le bel écrivain qu'est
3t. Roland Dorgelès le racontait en 1925
dans son livre: La route mandarine. Il nous
promenai dans la léproserie, de l'île du Dra-
gon, « cimetière de v ivants où personne
n'aborde », ét Où, volontairement, viennent
sinbumer des existences de jeunes Françai-
ses. * Ces femmes en cornette, écrivait-il,
oîit quitté la France à vingt ans,. sachant
qu'elles partaifcnt pour soigner les lépreux et
Qu'elles ne reviendraient plus. Depuis, com-
bien de paquebots ont ramené à Marseille
dea trafiquants. enrichis ! On en a décoré pllU-
sieurs ces dernières années. Et ma pensée
seLrëù&rte vers .cette- sainte. Sœur Brigitte.
tâigelUê 7dç Sâint-taûl-de-CKârtres, qui
contracta 'le mal en soignant les lépreux de
Bangkok, et qui se mourait, souriante, dans
uhe petite case blanche de l'ilfe du Dragon t.
A la générât ion d'avant, d'autres Sœurs
dé Chartres, sur un signe de l'amiral Cour-
bèt;, étaient veriúe s'irtstater au Tonkin, en
pleine guerre, et tout de suije y "iwaientéte
comme enracinées par la sensation même du
péril.. Autour, d'elles, partout, » des trophées
de martyrs : des coutses - affolées - d'indigènes
chrétiens, qui risquaient d'être jetés à la ri-
viæi attachés tout vivants à des troncs d ar-
bres ; d'effrayants récits sur les traitements
qu'avaient subis les missionnaires au cours
du dernier demi-siècle; et les Sœurs consta-
taifent, « à Peine arrivées dans Hanoï, que
pour leur faire franchir sans trop d'insécu-
rité les douze cents mètres qui les séparaient.
de la résidence épiscopale, Mgr Pugimef de-
vait leur donner une escorte de séminaristes
indigènes arntés de bambous, de lances et de
vieux fusils. Elles vivâiént en d'incessantes
alarmes ; le voisinage de la mort donnai à
leurs existences, non point l'attrait du ris-
que, mais le charme le plus viril d'un
confiant et docile abandon ; et s'étant vouées
à une volonté plus haute qu'elles, il leur plai-
sait de se sentir à sa merci.
Ainsi prolongeaient-elles l'esprit tradition-
neH et la tranquille audace de cette famille
religieuse qui, déià, à la fin de l'ancien ré-
gime, donnait l'exemple d'essaimer outre-
mer, et qui jrafrde ainsi la gloire d'une de-
varrcfere, dans l'histoire de Invocation colo-
tffftîi et missionnaire de la femme française.
Apm Marie de-H'Incarnation, la Touran-
gelle, après Marguerite Bourgeoys, la
Champenoise, après nos Hospitalières de
Dieppe ou de la Flèche, messagères de notre
âme dans la France canadienne de
Louis XIII et de Louis XIV, cest de Chai.
tres qu'au temps de Louis XV notre domaine
colonial vit arriver, sous l'habit des Sœurs
de Saint-Pauli, un flot d'infirmières et d'édu-
catrices, et le flot, depuis lr rs, ne s'est jamais
tari. Les yeux fixés sur les lointaines tours
de la cathédrale de Chartres, elles s'achemi-
nent vers le noviciat, scandant d'un pas de
pèlerin, comme autrefois Charles Péguy,
l'interminable plaine beauceronne ; et la ba-
silique chartraine les protège de son ombre,
comme l'un de ces lieux inspirés auxquels
est à jamais attachée, par une sorte de gra-
titude filiale, la spiritualité française.
Mais l'agenouillement, dans un tel sanc-
tuaire, n'est pour les âmes qu'une occasion
de reprendre élan ; et lorsque la France tout
court, que ce soit celle de Louif XV ou celle
de la troisième République, cherche des bon-
nes volontés féminines pour ouvrir à la
France religieuse les routes d'outre-mer et
pour faire, très au loin, aimer la mère patrie,
toujours à Chartres des voix s'élèvent, qui
répondent : Nous sommes là.
Le monument d'histoire qu'a édifié le cha-
noine Jean Vaudon et que les spécialistes des
choses coloniales n'ont plus le droit d'igno-
rer, glorifie justement les filles de Saint-
Paul-de-Chartres d'avoir, dès l'e dix-htiitième
siècle, donné le branle à cette activité mis-
sionnaire de la femme, dont les dix-neuvième
et vingtième siècles ont marqué l'épanouisse-
ment, et dont. sous toutes les latitudes, la
lf plus grande France" tire profit.
Georges Gayau,
de l'Académie Française.
Le voyage présidentiel
en Tunisie
.8, ––-
On sait que le Président de la Républi-
que devait précédemment s'embarquer à
Toulon pour se rendre au Cinquantenaire
de la Régence. Contrairement aux premières
dispositions prises, le Président de la Ré-
publique s'embarquera à Villefranche-sur-
Mer. La première escadre saluera son dé-
part.
C'est le 9 avril, dans la matinée, que M.
Gaston Doumergue arrivera. Il assistera, à
midi, à Nice,, à un grand banquet pflert par
le Conseil général des Alpes-Maritimes, là
municipalité et la Chambre de commerce.
Le départ de. Villefranche du chef de
l'Etat est fixé à 14 Il. 30. Une division de
croiseurs escortera M. Doumergue, qui sera
accompagné notamment de MM. Briand et
Charles Dumont.
---- -
M. Jouhaux à Tunis
AI. Jouham, secrétaire général de la
C.G.'C. est arrivé à Tunis, venant de
France. Il a reçu le meilleur accueil de
nombreux curieux..
(Par Dépêche.)
.,.
Les anciens combattants du Maroc
félicitent M. Briand
81
Les anciens combattants républicains du
Maroc envoient au grand ministre Briand
leurs félicitations pour son œuvre pacifique
et comptent sur lui pour la poursuivre selon
les vœux de la France républicaine.
A la banque
de l'Afrique Occidentale
.1.'
M. Henri Nôuvioti, administrateur direc-
teur général de la Banque de VAfrique oc-
cidentale, est admis à faire valoir ses droits
à la retraite en tant que directeur général,
mais reste administrâtes de la Banque.
Il est remplacé comme directeur général
de la Banque de VAfrique occidentale par
M. Edwin Poilay, secrétaire général de la
Banque de l Indochine.
C'est un excellent choix, dont nous ne sau-
rions trop féliciter la Banque de l'Afrique
occidentale qui aura à sa tète un homme
jeune, actif, compétent et prudent.
Louis Antériou est mort
Louis Antériou, député de l'Ardèche de-
puis 1919, vient de mourir. Il était né à la
Voulte-sur-Rhône (Ardèche), le 14 juin t887.
Receveur principal des contributions direc-
tes, maire et conseiller général de la Voulte,
il avait été élu pour la première fois le
t6 novembre 1919 et constamment réélu de-
puis. Il appartenait au groupe républicain
socialiste. Il avait été plusieurs fois minis-
tre des Pensions (dans les 20 et 3e cabinets
Painlevé (mars-novembre 1925), dans le
5e cabinet Poincaré (novembre 1928, juillet
1929) et dans le 130 cabinet Briand (juillet-
octobre 1929). Gravement blessé pendant la
guerre aux Dardanelles, il s'était dévoué
aux associations d'anciens combattants, qui
lui étaient inaltérablement attachés.
Louis Antériou avait été séduit un moment
par les grands problèmes coloniaux et avait
de 1921 à 1914 apporté une fidèle et intéres-
sante collaboration aux Annales Coloniales.
Depuis, il n'avait pas perdu de vue les pro-
blèmes coloniaux et si ses manifestations de
sympathie à la cause coloniale étaient moins
publiques, son attachement demeurait. Il
était même rentré l'an dernier à la Com-
mission de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
Mieux vaut tard
LES sénateurs, pour une
fois, ont fait men-
tir les mauvais bruits
qui courent partout
dans les couloirs, les
salles de rédaction,
le grand public, la
campagne et la vil-
le : maison de repos où règne une douce
somnolence.
Nenni l
La Chambre a mis dix ans bien comptés-
pour voter le projet concernant le renouvelle-
ment du privilège de la Banque de l'indo-
tltine. Le Sénat n'a pas mis six semaines à
rendre définitif le projet qu'avait adopté les
Palais-Bourbon.
Je ne reviendrai ici ni sur les négocia-,
lions longues et compliquées auxquelles a
donné lieu l'étahlissement du nouveau sta-
tut du grand établissement financier qui
depuis plus de cinquante ans, collabore avec
activité, habileté et souci de la bonne marche
des al/flircs nationales et privées en Indo-
chine.
La Banque de VIndochine n'est compa-
rable à aucune autre banque d'émission de
notre empire colonial. Elle rayonne non seu-
lement sur toute l'Indochine, Djibouti, les
Etablissements français dans 1'lnde et .toutes
nos colonies d'Océanie, mais clle est là
French Bank, comme on dit, la mer Rouge
Passée, dans tous les pays indépendants,
dans toutes les colonies étrangères. Il ne
pouvait être question à son sujet d'un régime
omnibus.
Tout est bien qui finit bien : tout le,
monde trouve son compte dans le nouvel
accord ; certes, la Banque de l'Indochine
en compensation d'une prolongation de du.-
rée de 25 ans, et de certaills avantages con-
servés sur les bénéfices passés, abandonne
une importante partie de ses 'bénéfices à ve-
nir à l'Etat, oit mieux aux colonies où elle
exerce, son action. Cette action elle-même
sera plus étroitement en collaboration avec
V administration, puisque dans le conseil
d'administration, qui- comptera désormais 20
membres, le président, et cinq de ses collè-
gues seront désignés par les ministères des'
Finances, des Affaires étrangères et des Co-
lonies. Mais le régime provisoire qui séVis-i
sait depuis douze ans avec une vingtaine de
prorogations à la. petite semaine prend fin.
L Indochine trouve son compte dans une
participation aux bénéfices qui peut être
considérable si demaiit la direction est aussi
bien tenue qu'elle Pétait Mer. les colonies
où opère la Banque de VIndochine vont se
voir ouvrir des crédits sans intérêts : l Indo-
chine 16 millions, les autres 4 millions. plus
t2 milHons d'avances pour les sociétés de
crédit agricole.
Souhaitons seulement que les principes
d'ordre et d'économie qui ont présidé au
nouveau ré pinte bancaire de notre établisse-
ment d'Extrhne Orient puissent être calqués
nttand reviendra devant le Parlement le- sta-
tut de la Banque de France, vieille maison
'où le désordre et la gabegie sévissent.
Oustric regnante.
Marcel JKctécfef.
:v .,
A la Présidence
Réceptions
M. Gaston Doumergue, président de la
République a reçu S. M. Bao-Daï, empe-
reur d'Annam.
Le Président a également reçu Mgr Le-
maître, évêque de Carthage. Il a, d'autre
part, accordé une audience à MM. Roume
et Allègre qu'accompagnait M. Noguès, di-
recteur de l'exploitation de ta Compagnie
Air-Orient.
–;
Une conférence de Mgr Lemaltre
-– '11
A la réunion des étudiants, S.G. Mgr Le-
maitre a donné, devant une nombreuse assis-
tance, une conférence des plus documentées
sur le rôle civilisateur des Missionnaires. Il
s'est particulièrement étendu sur le Soudan,
dont les habitants entourent les missions
d'une particulière estime, en reconnaissance
des bienfaits matériels et moraùx qu'ils en
reçoivent.
Mgr Lemaître a été longuement applaudi.
-
Uoe coDsigne trop bien gardée
Une consigne trop bien gardée
Les factionnaires sénégalais à qui une
consigne est confiée l'exécutent toujours avec
une extraordinaire rigueur ; ce sont des cœurs
fidèles et dociles. On se raconte, à ce su-
jet, entre coloniaux, des anecdotes pro-
bantes.
Or, tout dernièrement, à Rochefort, un
Sénégalais de faction crut devoir comprendre
que l'immobilité absolue lui était imposée. Le
froid était intense, il eut les deux pieds gelés
et dut subir une double amputation.
N'ést-ce pas un genre d'héroïsme ?
A l'Académie des Inscriptions
et W..Lettrei
Subventions
Au cours de sa dernière séance l'assem-
blée a voté 30.000 francs à M. Thureau-
Dangin pour les fouilles de' Tell-Ahmar et
ses publications archéologiques , et 6.000
francs au R. P. Mouterde pour sa mission
épi graphique en Syrie du Nord.
A l'Exposition Coloniale
La première conférence hebdomadaire
Il s'agit de conférences hebdomadaires en-
tre le Commissariat Général et les délégués
de la presse française.
La première s'est tenue à midi moins le
quart, au Commissariat Général.
Beaucoup de journalistes avaient .répondu
à l'invite de M. Homo, chef de la propa-
gande.
La majorité des organisateurs étaient pré-
sents. Le Gouverneur général Marcel Olivier
présidait ; MM. Homo et Trillat l'assis-
taient.
La séance à été ouverte par M. Marcel
Olivier qui précisa le but de ces réunions,tout
amicales, organisées autant pour renseigner
globalement la presse que pour lui éviter des
dérangements inutiles. Puis il déclara avec
volonté que l'inauguration de l'exposition
ne sera pas reculée.
Enfin, il donna la parole aux journalistes.
Peu en profitèrent.
On parla voirie, photographie, propa-
gande, et M. Roger Homo parla surtout pro-
pagande.
Bref, on a tout lieu, de regretter que ces
conférences n'aient pas eu lieu un ou deux
ans plus tôt. -
La presse aurait etc tenseignée, Cela au-
rait mieux valu.
A deux mois de l'exposition, cette petite
réunion" charmante au 1 surplus, avait l'air
d'une justification, et c'est dommage.
..,ra.arc:e"e Defflns.
L'Angleterre n'exposera pas
Pour des raisons d'économie et vu la crise
actuelle des affaires le Gouvernement bri-
tannique vient de faire savoir qu'il ne par-
ticiperait pas à l'Exposition de Vincenncs.
Toutefois un bureau de renseignements sera
installé à la Cité des Informations.
Le Pavillon de la Tunisie
Le pavillon principal de la section tuni-
sienne à l'Exposition coloniale sera, on le
sait, constitué par un grand palais avec pa-
tio extérieur. Voici quelques détails sur son
aménagement : dans la salle centrale, un
certain nombre de stands présenteront au
public les principux produits de la Tunisie
(forêts, pêcheries, éponges, élevage, vigne,
céréales, mines, etc.). Au-dessus de cha-
cun de ces stands, un panneau décoratif ou
un diorama montrera un épisode caractéris-
tique de l'exploitation de ce produit.
Tout autour de la salle principale, se
trouveront réparties les salles d'exposition
de. l'organisation économique et sociale de
la Régence (P.T.T., Travaux publics, Hy-
giène Enseignement, Beaux-Arts, etc.).
Enfin, le public pourra se promener dans
une reconstitution fidèle des fameux souks
do Tunis, avec leurs petits artisans, leurs
marchands d'étoffes et de parfums, leurs pâ-
tiftseries en plein vent.
La grève est partiellement terminée
Le calme est revenu sur les chantiers et le
travail a repris un.cours à peu près normal.
Les patrons charpentiers et menuisiers ont,
en effet, d'un commun accord, licencié ceux
de leurs ouvriers qui s'étaient mis en grè-
ve et en ont réembauché d'autres. Hier ma-
tin, le travail s'est poursuivi dans le calme,
et si tous les vides ont été en partie com-
blés il y a lieu de penser que les travaux
ne seront nullement retardés par cet inci-
dent.
D'autre part, on annonce que les grévistes
ont tenu un meeting rue Mathurin-Moreau.
Aucun incident ne s'est produit.
Seuls, les ouvriers de ces corporations
travaillant aux pavillons des Missions et de
Madagascar, ne se sont pas présentés à
l'heure habituelle. Le nombre des grévistes,
de ce fait, s'élève à environ 150.
Les artistes catholiques de France
et le pavillon des missions
Le Pavillon des Missions à l'Exposition
Coloniale de Paris mettra en évidence l'im-
mense et magnifique travail d'évangélisa-
tion et de civilisation des missionnaires fran-
çais.
Les plus grands parmi les artistes catho.
liques français participent à la construction
et à la décoration du Pavillon. MM. Desval-
lières, Maurice Denis, Lucien Simon, Henri
Maret, Buffet, Delamarre, Droz, Storez,
Mlles Roux et Peyre et l'architecte du Pa-
villon, M. Tournon, ont, par exemple, donné
leur concours pour en faire un monument
qui servira dignement la cause des Missions.
Le généreux dévouement de ces artistes
catholiques, en même temps qu'il affirme le
progrès continu de la renaissance religieuse
des Beaux-Arts en France, fera du Pavillon
des Missions, un magnifique hommage à la
France Missionnaire.
(Agence F ides.)
44»
Les progrès scolaires ducatholicisme
dans le Maroc Espagnol
Plus de 2.000 élèves, catholiques, musul-
mans ou juifs, suivent les leçons des francis-
cains maîtres d'école.
Le Vicariat Apostolique de Tanger, confié
aux franciscains espagnols, connaît une vé-
ritable ère de prospérité. Les paroisses s'y
développent méthodiquement, et l'on ne
compte pas moins de soixante centres reli-
gieux régulièrement constitués avec leur
église et leur résidence.
Mais c'est surtout dans l'ordre scolaire
que se remarquent les progrès les plus
sûrs. 35 écoles pour enfants groupent 2.094
élèves, garçons et filles ; la écoles supérieu-
res ont 350 élèves et enfin, 4 écoles profes-
sionnelles 225 étudiants. Ceux-ci sont accep-
tés sans différence de race ou de religion.
Dans la seule ville de Tanger, sur 883 élèves
fréquentant les écoles catholiques, on trouve
348 musulmans, et 24 juifs. Cette diversité
est le meilleur hommage rendu par la popu-
lation elle-même à l'enseignement des mis-
sionnaires espagnols.
(Ag/mee Fides.)
- .,.
LIRE EN SECONDE PAGE i
A la Chambre
LIRE EN TROISIEME PAGE :
Les dépêches de l'Indochine
Notivelles de l'A, E? P,
(
AU SÉNAT
Le renouvellement du Privilège
de la Banque de l'Indochine
>-ffl+mw (
AMBIANCE
Jeudi, c'était grand gala en l'honneur du
ténor célèbre Briand. En ce vendredi de ca-
rême, la tenue de soirée n'est pas de rigueur,
c'est en famille que l'on se nourrit d'outillage
national, de pétrole, et des francs, des pias-
tres, des roupies de la Banque de l'Indochine.
Aux fauteuils de velours rouges, quelques
sénateur! s'épanouissant ; aux galeries, pas de
public, une seule dame fait des grâces, vêtue
d'azur comme la vierge de St-Sulpice chère à
l'Anatole France de la Révolte des Anges.
En cimaise, Saint-Louis rend la- Justice. Au
fauteuil présidentiel, M. Paul Doumer statufié
en Dieu le Père règne sur les crânes chauves
et les têtes blanchissantes des pères conscrits.
M. Dominique Dclahaye, sénateur de Mai-
ne-et-Loire, s' abrite derrière sa bibliothèque
portative, tandis que M. Paul Strauss au fond
du siège cramoisi achève de se dématérialiser
lentement et l'on ne trouve plus qu'une paire
de lunettes et la touffe de cheveux gris du
drame de Micky. M. Joseph Caillaux le crâne
aussi rose que le célèbre porte-bonheur, joue
avec ses poucej « les jolies marionnettes qui
font des risette3 » ce qui est un divertissement
d'enfance.
Et tous les discours, au pied de M. Paul
Doumer impassible, aussi empesé que le de-
vant amidonné de scn impeccable chemise,
tous les discours débutent par la formule sacra-
mentelle : « Je serai très court ».
En attendant, le Temps allégorique fauche
les minutes et même les heures. Le voyage en
Chine n'est pas commencé, son nautonnier,
M. le Ministre des Colonies vient d'arriver.
Nous sommes en pleine « Terre Promise »
et dans ce film pétrolifère, M. Henri Roy
tient le rôle de grande vedette, tandis que
M. Louis Rollin remplit une doublure de cé-
phalopode. *
, UN MEMBRE DU CLUB
DES CENT
M. Henri Roy possède au Sénat une
grande autorité morale et une non moins grosse
influence parlementaire.
Car, c'est un des membres les plus mar-
3uants de ce groupe sénatorial..gui compte plus
de cent membres.
Toutes les opinions politiques y voisinent
fraternellement, sous le vocable du Saint
Grand Schelem et des quatre évangélistes sans
atout. Le club est le groupe du « bridge du
Sénat » qui siège en permanence à la commis-
sion » et qui compte plus de membres assidus
que les séances publiques de la Haute Assem-
blée elle-même, M. Henri Roy qui a un goût
marqué pour les coups de roulis pose la ques-
tion grave :
« Pourquoi les décrets du régime des pétro-
les dorment-ils encore au fond des tiroirs de
M. Rollin ? Est-ce pour que. parce que. ».
L'ART DE PARLER
POUR NE RIEN DIRE
C'est le comble du grand art déclamatoire
de M. Louis Rollin. Au moins, les discours
mollusquifiés n'ont rient de compromettant. Ti-
midement, en saint homme bourré de tartufferie
il sort cet irrésistible argument :
« Si les décrets sont encore au fond de mon
tiroir c'est qu'un coritre-projet socialiste est dé-
posé à la Chambre. vous voyez les raisons
de ma réserve. ».
Si vous n'avez rien à nous dire M. Rollin
parlez-nous du carburant végétal, voilà une
grande question nationale que vous pourrez ser-
vir sans réticence provenant de l'Irak.
« ANNE ! MA SŒUR ANNE 1
NE VOIS-TU RIEN VENIR ? »
En fait de Banque de l'Indochine, M. Flan-
din, ministre des Finances qui est grand.
grand. grand. prononce un discours chiffré,
somnifère qu'il réussit à sursaturer de morphi-
ne. Il parle en billets de banque de « matelas
permanent » et la noble assemblée doit lutter
énergiquement contre le sommeil. Lui-même
a une éloquence et des gestes de somnambule.
ENFIN 1 LA LUMIERE VIENT
DE L'ORIENT
C'est M. Albert Lebrun rapporteur, qui
allume la lanterne indochinoise. Il n' y a qu'à
l'écouter pour lui donner raison et voter sans
hésitation le renouvellement du privilège de la
Banque de l'Indochine. Nous sommes sur le
terrain mouvant de l'escompte et de l'émission.
Bien que l'un des doyens des Assemblées par-
lementaires, onze ans de Sénat et vingt ans de
Chambre, M. A Lebrun a l'allure très jeune.
Le travail et une vie bien réglée font plus
pour la verdeur humaine que Tes greffes de
Voronof et les inoculations de Jaworski. Il
faut dire aussi qu'il n'y avait pas bien long-
temps qu'il était sorti de l'Ecole Polytechni-
que, quand les électeurs de l'arrondissement de
Briey allèrent chercher .le jeune conseiller gé-
néra l de Audun-le-Roman pour en faire le
bénjamin du Palais-Bourbon, en remplacement
du vénéré Alfred Mezières, membre de l' Aca-
démie Française, professeur de littérature
étrangère à la Sorbonne, envoyé au Sénat.
La formation scientifique de, M, Albert Le-
brun donne à sa parole une allure nette et pré-
cise. Son passage au ministère des Colonies où
il fut appelé une première fois par M. Joseph
Caillaux, en 1911 lui a fait conserver un atta-
chement particulier pour les grands problèmes
coloniaux. l ier pour le,,% gran d s Prob lèmes
ACCORD PARFAIT
M. Jean Philip, rapporteur de la Commis-
sion des Colonies soutient sur le mode majeur
le discours de M. Albert Lebrun. Puis il atta-
que le thème intéressant des ravages de l' usure
chez les indigènes indoehinois, qui favorisent
le bouillon de culture bolchévique. Nous en
sommes au crédit agricole.
A L'UNISSON
Jeune, vif, alerte M. Paul Reynaud gagne
la tribune et tranche dans le vif du sujet.
Voilà 11 ans que la Banque de l'Indochine
attend le renouvellement pour 25 ans de son
privilège d'émission, il s'agit de ne plus retar-
der de 60 minutes ce vote urgent. M. le mi-
nistre des Colonies débute sans périphrase :
a Je ne viens pas défendre un projet qui
n'est pas combattu, mais répondre à M. Phi-
lip au sujet des crédits agricoles.
Et M. Paul Reynaud qui a le bon sens
politique de ne pas voir la main de Moscou
partout, là où il n' y a que des hommes, ré-
clamant un supplément de destinée., et pour
« qui, il suivra en Indochine une politique de
fermeté, mais avssi et d'abord une politique
de réforme » et la Haute Assemblée applaudit
unaniment ces deri.iers mots.
Malheureusement la séance n' est pas close
sur cet acte d' espérance et M. Paul Doumer
déjà levé pour la récitation des articles se ras-
seoit.
NOUS CHERCHONS UN HOMME 1
NOUS CHERCHONS UN HOMME.!
Rip après Diogène, lanterne en mains cher-
chait un homme : Sous les lustres, balustres et
dorures du Sénat on cherche M. le Moignic,
sénateur de l'Inde. Mais toutes les estafettes
dépêchées à la buvette, à la Rotonde, au Cafe
de Versai/les, chez Laoenue même, n'arrivent
pas à trouver M. le Moignic. Le temps
presse.
Son frère de lait, ou plutôt non, car ils per-
sonnifient l'Oreste et le Pylade de l'apéritif.
M. Tissier se dévoue et patauge désespéré-
ment entre nos comptoirs des Indes.
Tout le monde sait que M, Tissier se croit
compétent en matière coloniale parce qu'H
fut,, il y a trente ans, té t hei-Camille Pelletan, rue Royale, et dame,
il faut des navires pour aller aux colonies.
Son second titre de gloire est qu'il fit il y
a 3 ans, un petit voyage de 6 semaines, na-
versée comprise, pour ne pas laisser M. Le
Moignic affronter seul les électeurs sénatoriaux
de nos cinq établissements.
M. Tissier surexcite la patience de M. Jo.
seph Caillaux qui l'interrompt sèchement et
souhaite certainemnt que le piteux sénateur du
Vaucluse s'ôte de son soleil.
Et M. le ministre des Colonies, persuadé
que le grand ami de M. le Moignic veut
s'instruire promet gentiment, bien qu énervé :
« Je ferai une enquête sur ce point ».
En attendant, le projet est voté à l'unani -
mité.
̃t» ̃
DEBATS
Voici d'après le Journal Officiel les dé-
bats concernant la Banque de Indochine :
DISCOURS DE M. ALBERT LEBRUN
M. Albert Lebrun, rapporteur. J'ai
l'honneur de demander au Sénat, d'accord
avec le Gouvernement, de vouloir bien dé-
clarer l'urgence.
M. le président. Je consulte le Sénat
emr l'urgence qui est demandée par la
commission, d'accord avec le Gouverne-
ment.
Il n'y a pas d'opposition ?.
L'urgence est déclarée.
La narole, dans la discussion générale,
est il M. le rapporteur.
M. le rapporteur, Messieurs, vous vous
rappelez les débats importants qui se sont
déroulés ici lors de l'examen et de la dis-
cussion de deux projets de loi relatifs l'un
•Madagascar en 19.25, l'autre au renouvelle-
nien't, du pirivilège de la banque de l'Afri-
que occidentale en 1029. Dans ces deux oc-
casions, Gouvcrncmomt et Parlement se
sont trouvés d'accnrd pour imposer aux
.statuts des instituts coloniaux d'émission
des caractéristiques nouvelles. A l'exemple
de ce qui avait été fait par d'autres pays,
comme la neluiqne dans son Congo, on a
songé A associer la puissance publique et
l'initiative privée dans une sorte d'économie
mixte.
L'Etat est appelé à souscrire une partie
du capital : il reçoit une part correspon-
dante des bénéfices et. nar sa représenta-
tion dans les conseils d'adminisfralion. il
en suit la poli-liane el, au heso-in. l'influence
comme il convient. Par aiLleurs. des rede-
vnnccs substantielles sonit demandées h la
banque, en échange des bénéfices réalisés
par suite du rvrivilège d'émission qui lui est
concédé, grùce auxquels les colonies trou-
vent des rcfasourcps importantes soit pour
couvrir leurs dépenses publiques, soi!
mieux pour venir au secours do la produc-
tion et d'institutions d'intérêt gén6ral.
Le nouveau projet
C'e ,""nl ces mômes principes qui ont. été
mis eu omvre dans les délibérations fort
longues - puisqu'elles ont commencé en
11):?f) oui se sont d'r'-'u).s r'11 t r'l' l' RI A 1
et la Banque de lqndochin, abandonnées
et renrises fonr à leur n^nd-nnt ces ().n 7 e
années. Toutefois, sur certains points, ids
ont été noussés plus avant dans leurs eon-
sérruonôes 1\ la suilo des expériences du
pass-ô pt. sur d'autre ils on.' été assoupis
ivïiir s'ndnntor nu-* (,fIn('f"",.;I;rrll""<; spé-
ciales de la Banque de l'Indochine qui font
d'elle une banque d'affaires en mime
temps qme. d'émission et d'escompte, qui
JouutjLueTioleu
Réduction & Administratif« t
« lie.
PARIS (ri
Ht.uv.
- meHiuuu«Mi
1 1 .J ",. -. - - olt - .° -.
L "}I--,' ",:" "l' _:"ë'.-:::r",:.:.C': 8' l
Les Annales Coloniales
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Tou. les articles publiés dans notre journal ne peuvent
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"il l' '- ""-
La France Féminine en Extrême-Orient
- - > m.%m <–
Ppur les spectacles d'activité missionnaire
que nous réserve la prochaine Exposition
Coloniale, on ne pouvait souhaiter une Ultis-
ttation plus éclatante que cette Hjitoire gé-
nérale de la communauté dès Filles - de^ Saini-
Paul-de-Chartres, naguère entreprise par le
regretté chanoine Jean Vaudon, ét dont un
quatrième volume achève la publication.
J'ose dire que l'on ne pourra désormais
décrire et - préciser l'œuvre sociale de l'a
France en Indochine sans recourir à cet ou-
vrage. L'Académie, il y a trois ans, en attri-
buant aux Sœurs de Saint-Paul-de-Ghartrcs
le grand prix de langue française, voulait
honorer leur effort civilisateur en pays d'ou-
tre-mer. Elles sont là-bas, depuis plusieurs
générations, les représentantes par excellen-
ce de notre esprit de charité bienfaisante ;
et tant que nos lois le permirent, elles y
incarnèrent, aussi, notre esprit de générosité
éducatrice.
Paul Bert et M. Paul Doumer, Lanessan
et M. Alexandre Varenne, élèvent la voix,
dans le livre du chanoine Vaudon, comme
témoins -die leurs actes d'héroïsme, et comme
témoins, aussi, de tout ce qu'il y a d'in-
cômparable vaillance dans le trantran quo-
tidien de leur vie de sacrifices. Une nuance
d'émotion plus subtile, et qui - nous laisse
douloureusement rêveurs, s attache a un nu.
tre ordre de témoignages hommages ren-
dus à leurs insignes services dans certaines
lettres officielles qui, tout en même temps, les
relèvent de ces Services, pour des raisons d'or-
dre politique, ou plutôt philosophique.
Mais combien je préfère encore, à ces
proses de chancellerie, des impressions vi-
suelles et vivantes! Il y a quelque trente-
cinq ans, au cours d'une do ses randonnées
au Tonkin, un chef d'escadron notait : « A
quatre kilomètres de Hué, à la pagode de
Confucius, sur la route du retour, lon-
gue station chez les Sœurs Annamites,
méconnaissables sous l'habit patieil : et tou-
tes riantes, actives, parmi deux cents in-
digènes : crèche, pensionnat, hôpltal, asiie
de vieillards, elles Surveillent tout, soi-
gnent tout ; et il s'en réfugie ici de la
misère physique et morale 1 Inutile de dé-
velopper t visite poignante au premier
chef. * Le futur maréchal Lyautey car
c'est lui qui tient ici la pliume n'a besoin
que de quelques lignes pour ramasser une
vision et dégager tout ce qu'elle contient
d'élément Spirituel. Des oasis comme celle
v qu'il décrit; ici, il y en a dans toute la pé-
, ¡ 'Dliitntertnd«hbt.,ieet pallttmt 'Ótrs'dntrevott la
cornette et le fichu blanc des Soeurs de Char-
tres,
Parfois des ouragans passent; leurs fra-
giles demeures sucéotnbent; tes murs de boue
qui les abritaient s'effondrent; autour d'elles
,et de leur émouvante clientèle de misères, il
ne reste plus qu'un peu de treillage. Elles
s-aocommodent de l'a catastrophe j elles
s'égaient même en s'entendant appeler « les
alouettés de Saint Paul » j et joyeusement,
écrivant à leur famille, elles rient et veulent
faire rire : « On a de l'eau Jusqu'aux che-
villes ib, « on va pieds nus comme des ca-
nards w. A la visite des typhons, une autre
succède, plus lugubre encore : celle du cho-
léra i de pied ferme, elles attendent, se re-
layent pour soigner, aider a nourrir, mourir
elles-mêmes peut-être.
Comment elles sont séduites par l'amitié
des lépreux, comment cette déchéance les
appelle et les attire, le bel écrivain qu'est
3t. Roland Dorgelès le racontait en 1925
dans son livre: La route mandarine. Il nous
promenai dans la léproserie, de l'île du Dra-
gon, « cimetière de v ivants où personne
n'aborde », ét Où, volontairement, viennent
sinbumer des existences de jeunes Françai-
ses. * Ces femmes en cornette, écrivait-il,
oîit quitté la France à vingt ans,. sachant
qu'elles partaifcnt pour soigner les lépreux et
Qu'elles ne reviendraient plus. Depuis, com-
bien de paquebots ont ramené à Marseille
dea trafiquants. enrichis ! On en a décoré pllU-
sieurs ces dernières années. Et ma pensée
seLrëù&rte vers .cette- sainte. Sœur Brigitte.
tâigelUê 7dç Sâint-taûl-de-CKârtres, qui
contracta 'le mal en soignant les lépreux de
Bangkok, et qui se mourait, souriante, dans
uhe petite case blanche de l'ilfe du Dragon t.
A la générât ion d'avant, d'autres Sœurs
dé Chartres, sur un signe de l'amiral Cour-
bèt;, étaient veriúe s'irtstater au Tonkin, en
pleine guerre, et tout de suije y "iwaientéte
comme enracinées par la sensation même du
péril.. Autour, d'elles, partout, » des trophées
de martyrs : des coutses - affolées - d'indigènes
chrétiens, qui risquaient d'être jetés à la ri-
viæi attachés tout vivants à des troncs d ar-
bres ; d'effrayants récits sur les traitements
qu'avaient subis les missionnaires au cours
du dernier demi-siècle; et les Sœurs consta-
taifent, « à Peine arrivées dans Hanoï, que
pour leur faire franchir sans trop d'insécu-
rité les douze cents mètres qui les séparaient.
de la résidence épiscopale, Mgr Pugimef de-
vait leur donner une escorte de séminaristes
indigènes arntés de bambous, de lances et de
vieux fusils. Elles vivâiént en d'incessantes
alarmes ; le voisinage de la mort donnai à
leurs existences, non point l'attrait du ris-
que, mais le charme le plus viril d'un
confiant et docile abandon ; et s'étant vouées
à une volonté plus haute qu'elles, il leur plai-
sait de se sentir à sa merci.
Ainsi prolongeaient-elles l'esprit tradition-
neH et la tranquille audace de cette famille
religieuse qui, déià, à la fin de l'ancien ré-
gime, donnait l'exemple d'essaimer outre-
mer, et qui jrafrde ainsi la gloire d'une de-
varrcfere, dans l'histoire de Invocation colo-
tffftîi et missionnaire de la femme française.
Apm Marie de-H'Incarnation, la Touran-
gelle, après Marguerite Bourgeoys, la
Champenoise, après nos Hospitalières de
Dieppe ou de la Flèche, messagères de notre
âme dans la France canadienne de
Louis XIII et de Louis XIV, cest de Chai.
tres qu'au temps de Louis XV notre domaine
colonial vit arriver, sous l'habit des Sœurs
de Saint-Pauli, un flot d'infirmières et d'édu-
catrices, et le flot, depuis lr rs, ne s'est jamais
tari. Les yeux fixés sur les lointaines tours
de la cathédrale de Chartres, elles s'achemi-
nent vers le noviciat, scandant d'un pas de
pèlerin, comme autrefois Charles Péguy,
l'interminable plaine beauceronne ; et la ba-
silique chartraine les protège de son ombre,
comme l'un de ces lieux inspirés auxquels
est à jamais attachée, par une sorte de gra-
titude filiale, la spiritualité française.
Mais l'agenouillement, dans un tel sanc-
tuaire, n'est pour les âmes qu'une occasion
de reprendre élan ; et lorsque la France tout
court, que ce soit celle de Louif XV ou celle
de la troisième République, cherche des bon-
nes volontés féminines pour ouvrir à la
France religieuse les routes d'outre-mer et
pour faire, très au loin, aimer la mère patrie,
toujours à Chartres des voix s'élèvent, qui
répondent : Nous sommes là.
Le monument d'histoire qu'a édifié le cha-
noine Jean Vaudon et que les spécialistes des
choses coloniales n'ont plus le droit d'igno-
rer, glorifie justement les filles de Saint-
Paul-de-Chartres d'avoir, dès l'e dix-htiitième
siècle, donné le branle à cette activité mis-
sionnaire de la femme, dont les dix-neuvième
et vingtième siècles ont marqué l'épanouisse-
ment, et dont. sous toutes les latitudes, la
lf plus grande France" tire profit.
Georges Gayau,
de l'Académie Française.
Le voyage présidentiel
en Tunisie
.8, ––-
On sait que le Président de la Républi-
que devait précédemment s'embarquer à
Toulon pour se rendre au Cinquantenaire
de la Régence. Contrairement aux premières
dispositions prises, le Président de la Ré-
publique s'embarquera à Villefranche-sur-
Mer. La première escadre saluera son dé-
part.
C'est le 9 avril, dans la matinée, que M.
Gaston Doumergue arrivera. Il assistera, à
midi, à Nice,, à un grand banquet pflert par
le Conseil général des Alpes-Maritimes, là
municipalité et la Chambre de commerce.
Le départ de. Villefranche du chef de
l'Etat est fixé à 14 Il. 30. Une division de
croiseurs escortera M. Doumergue, qui sera
accompagné notamment de MM. Briand et
Charles Dumont.
---- -
M. Jouhaux à Tunis
AI. Jouham, secrétaire général de la
C.G.'C. est arrivé à Tunis, venant de
France. Il a reçu le meilleur accueil de
nombreux curieux..
(Par Dépêche.)
.,.
Les anciens combattants du Maroc
félicitent M. Briand
81
Les anciens combattants républicains du
Maroc envoient au grand ministre Briand
leurs félicitations pour son œuvre pacifique
et comptent sur lui pour la poursuivre selon
les vœux de la France républicaine.
A la banque
de l'Afrique Occidentale
.1.'
M. Henri Nôuvioti, administrateur direc-
teur général de la Banque de VAfrique oc-
cidentale, est admis à faire valoir ses droits
à la retraite en tant que directeur général,
mais reste administrâtes de la Banque.
Il est remplacé comme directeur général
de la Banque de VAfrique occidentale par
M. Edwin Poilay, secrétaire général de la
Banque de l Indochine.
C'est un excellent choix, dont nous ne sau-
rions trop féliciter la Banque de l'Afrique
occidentale qui aura à sa tète un homme
jeune, actif, compétent et prudent.
Louis Antériou est mort
Louis Antériou, député de l'Ardèche de-
puis 1919, vient de mourir. Il était né à la
Voulte-sur-Rhône (Ardèche), le 14 juin t887.
Receveur principal des contributions direc-
tes, maire et conseiller général de la Voulte,
il avait été élu pour la première fois le
t6 novembre 1919 et constamment réélu de-
puis. Il appartenait au groupe républicain
socialiste. Il avait été plusieurs fois minis-
tre des Pensions (dans les 20 et 3e cabinets
Painlevé (mars-novembre 1925), dans le
5e cabinet Poincaré (novembre 1928, juillet
1929) et dans le 130 cabinet Briand (juillet-
octobre 1929). Gravement blessé pendant la
guerre aux Dardanelles, il s'était dévoué
aux associations d'anciens combattants, qui
lui étaient inaltérablement attachés.
Louis Antériou avait été séduit un moment
par les grands problèmes coloniaux et avait
de 1921 à 1914 apporté une fidèle et intéres-
sante collaboration aux Annales Coloniales.
Depuis, il n'avait pas perdu de vue les pro-
blèmes coloniaux et si ses manifestations de
sympathie à la cause coloniale étaient moins
publiques, son attachement demeurait. Il
était même rentré l'an dernier à la Com-
mission de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
Mieux vaut tard
LES sénateurs, pour une
fois, ont fait men-
tir les mauvais bruits
qui courent partout
dans les couloirs, les
salles de rédaction,
le grand public, la
campagne et la vil-
le : maison de repos où règne une douce
somnolence.
Nenni l
La Chambre a mis dix ans bien comptés-
pour voter le projet concernant le renouvelle-
ment du privilège de la Banque de l'indo-
tltine. Le Sénat n'a pas mis six semaines à
rendre définitif le projet qu'avait adopté les
Palais-Bourbon.
Je ne reviendrai ici ni sur les négocia-,
lions longues et compliquées auxquelles a
donné lieu l'étahlissement du nouveau sta-
tut du grand établissement financier qui
depuis plus de cinquante ans, collabore avec
activité, habileté et souci de la bonne marche
des al/flircs nationales et privées en Indo-
chine.
La Banque de VIndochine n'est compa-
rable à aucune autre banque d'émission de
notre empire colonial. Elle rayonne non seu-
lement sur toute l'Indochine, Djibouti, les
Etablissements français dans 1'lnde et .toutes
nos colonies d'Océanie, mais clle est là
French Bank, comme on dit, la mer Rouge
Passée, dans tous les pays indépendants,
dans toutes les colonies étrangères. Il ne
pouvait être question à son sujet d'un régime
omnibus.
Tout est bien qui finit bien : tout le,
monde trouve son compte dans le nouvel
accord ; certes, la Banque de l'Indochine
en compensation d'une prolongation de du.-
rée de 25 ans, et de certaills avantages con-
servés sur les bénéfices passés, abandonne
une importante partie de ses 'bénéfices à ve-
nir à l'Etat, oit mieux aux colonies où elle
exerce, son action. Cette action elle-même
sera plus étroitement en collaboration avec
V administration, puisque dans le conseil
d'administration, qui- comptera désormais 20
membres, le président, et cinq de ses collè-
gues seront désignés par les ministères des'
Finances, des Affaires étrangères et des Co-
lonies. Mais le régime provisoire qui séVis-i
sait depuis douze ans avec une vingtaine de
prorogations à la. petite semaine prend fin.
L Indochine trouve son compte dans une
participation aux bénéfices qui peut être
considérable si demaiit la direction est aussi
bien tenue qu'elle Pétait Mer. les colonies
où opère la Banque de VIndochine vont se
voir ouvrir des crédits sans intérêts : l Indo-
chine 16 millions, les autres 4 millions. plus
t2 milHons d'avances pour les sociétés de
crédit agricole.
Souhaitons seulement que les principes
d'ordre et d'économie qui ont présidé au
nouveau ré pinte bancaire de notre établisse-
ment d'Extrhne Orient puissent être calqués
nttand reviendra devant le Parlement le- sta-
tut de la Banque de France, vieille maison
'où le désordre et la gabegie sévissent.
Oustric regnante.
Marcel JKctécfef.
:v .,
A la Présidence
Réceptions
M. Gaston Doumergue, président de la
République a reçu S. M. Bao-Daï, empe-
reur d'Annam.
Le Président a également reçu Mgr Le-
maître, évêque de Carthage. Il a, d'autre
part, accordé une audience à MM. Roume
et Allègre qu'accompagnait M. Noguès, di-
recteur de l'exploitation de ta Compagnie
Air-Orient.
–;
Une conférence de Mgr Lemaltre
-– '11
A la réunion des étudiants, S.G. Mgr Le-
maitre a donné, devant une nombreuse assis-
tance, une conférence des plus documentées
sur le rôle civilisateur des Missionnaires. Il
s'est particulièrement étendu sur le Soudan,
dont les habitants entourent les missions
d'une particulière estime, en reconnaissance
des bienfaits matériels et moraùx qu'ils en
reçoivent.
Mgr Lemaître a été longuement applaudi.
-
Uoe coDsigne trop bien gardée
Une consigne trop bien gardée
Les factionnaires sénégalais à qui une
consigne est confiée l'exécutent toujours avec
une extraordinaire rigueur ; ce sont des cœurs
fidèles et dociles. On se raconte, à ce su-
jet, entre coloniaux, des anecdotes pro-
bantes.
Or, tout dernièrement, à Rochefort, un
Sénégalais de faction crut devoir comprendre
que l'immobilité absolue lui était imposée. Le
froid était intense, il eut les deux pieds gelés
et dut subir une double amputation.
N'ést-ce pas un genre d'héroïsme ?
A l'Académie des Inscriptions
et W..Lettrei
Subventions
Au cours de sa dernière séance l'assem-
blée a voté 30.000 francs à M. Thureau-
Dangin pour les fouilles de' Tell-Ahmar et
ses publications archéologiques , et 6.000
francs au R. P. Mouterde pour sa mission
épi graphique en Syrie du Nord.
A l'Exposition Coloniale
La première conférence hebdomadaire
Il s'agit de conférences hebdomadaires en-
tre le Commissariat Général et les délégués
de la presse française.
La première s'est tenue à midi moins le
quart, au Commissariat Général.
Beaucoup de journalistes avaient .répondu
à l'invite de M. Homo, chef de la propa-
gande.
La majorité des organisateurs étaient pré-
sents. Le Gouverneur général Marcel Olivier
présidait ; MM. Homo et Trillat l'assis-
taient.
La séance à été ouverte par M. Marcel
Olivier qui précisa le but de ces réunions,tout
amicales, organisées autant pour renseigner
globalement la presse que pour lui éviter des
dérangements inutiles. Puis il déclara avec
volonté que l'inauguration de l'exposition
ne sera pas reculée.
Enfin, il donna la parole aux journalistes.
Peu en profitèrent.
On parla voirie, photographie, propa-
gande, et M. Roger Homo parla surtout pro-
pagande.
Bref, on a tout lieu, de regretter que ces
conférences n'aient pas eu lieu un ou deux
ans plus tôt. -
La presse aurait etc tenseignée, Cela au-
rait mieux valu.
A deux mois de l'exposition, cette petite
réunion" charmante au 1 surplus, avait l'air
d'une justification, et c'est dommage.
..,ra.arc:e"e Defflns.
L'Angleterre n'exposera pas
Pour des raisons d'économie et vu la crise
actuelle des affaires le Gouvernement bri-
tannique vient de faire savoir qu'il ne par-
ticiperait pas à l'Exposition de Vincenncs.
Toutefois un bureau de renseignements sera
installé à la Cité des Informations.
Le Pavillon de la Tunisie
Le pavillon principal de la section tuni-
sienne à l'Exposition coloniale sera, on le
sait, constitué par un grand palais avec pa-
tio extérieur. Voici quelques détails sur son
aménagement : dans la salle centrale, un
certain nombre de stands présenteront au
public les principux produits de la Tunisie
(forêts, pêcheries, éponges, élevage, vigne,
céréales, mines, etc.). Au-dessus de cha-
cun de ces stands, un panneau décoratif ou
un diorama montrera un épisode caractéris-
tique de l'exploitation de ce produit.
Tout autour de la salle principale, se
trouveront réparties les salles d'exposition
de. l'organisation économique et sociale de
la Régence (P.T.T., Travaux publics, Hy-
giène Enseignement, Beaux-Arts, etc.).
Enfin, le public pourra se promener dans
une reconstitution fidèle des fameux souks
do Tunis, avec leurs petits artisans, leurs
marchands d'étoffes et de parfums, leurs pâ-
tiftseries en plein vent.
La grève est partiellement terminée
Le calme est revenu sur les chantiers et le
travail a repris un.cours à peu près normal.
Les patrons charpentiers et menuisiers ont,
en effet, d'un commun accord, licencié ceux
de leurs ouvriers qui s'étaient mis en grè-
ve et en ont réembauché d'autres. Hier ma-
tin, le travail s'est poursuivi dans le calme,
et si tous les vides ont été en partie com-
blés il y a lieu de penser que les travaux
ne seront nullement retardés par cet inci-
dent.
D'autre part, on annonce que les grévistes
ont tenu un meeting rue Mathurin-Moreau.
Aucun incident ne s'est produit.
Seuls, les ouvriers de ces corporations
travaillant aux pavillons des Missions et de
Madagascar, ne se sont pas présentés à
l'heure habituelle. Le nombre des grévistes,
de ce fait, s'élève à environ 150.
Les artistes catholiques de France
et le pavillon des missions
Le Pavillon des Missions à l'Exposition
Coloniale de Paris mettra en évidence l'im-
mense et magnifique travail d'évangélisa-
tion et de civilisation des missionnaires fran-
çais.
Les plus grands parmi les artistes catho.
liques français participent à la construction
et à la décoration du Pavillon. MM. Desval-
lières, Maurice Denis, Lucien Simon, Henri
Maret, Buffet, Delamarre, Droz, Storez,
Mlles Roux et Peyre et l'architecte du Pa-
villon, M. Tournon, ont, par exemple, donné
leur concours pour en faire un monument
qui servira dignement la cause des Missions.
Le généreux dévouement de ces artistes
catholiques, en même temps qu'il affirme le
progrès continu de la renaissance religieuse
des Beaux-Arts en France, fera du Pavillon
des Missions, un magnifique hommage à la
France Missionnaire.
(Agence F ides.)
44»
Les progrès scolaires ducatholicisme
dans le Maroc Espagnol
Plus de 2.000 élèves, catholiques, musul-
mans ou juifs, suivent les leçons des francis-
cains maîtres d'école.
Le Vicariat Apostolique de Tanger, confié
aux franciscains espagnols, connaît une vé-
ritable ère de prospérité. Les paroisses s'y
développent méthodiquement, et l'on ne
compte pas moins de soixante centres reli-
gieux régulièrement constitués avec leur
église et leur résidence.
Mais c'est surtout dans l'ordre scolaire
que se remarquent les progrès les plus
sûrs. 35 écoles pour enfants groupent 2.094
élèves, garçons et filles ; la écoles supérieu-
res ont 350 élèves et enfin, 4 écoles profes-
sionnelles 225 étudiants. Ceux-ci sont accep-
tés sans différence de race ou de religion.
Dans la seule ville de Tanger, sur 883 élèves
fréquentant les écoles catholiques, on trouve
348 musulmans, et 24 juifs. Cette diversité
est le meilleur hommage rendu par la popu-
lation elle-même à l'enseignement des mis-
sionnaires espagnols.
(Ag/mee Fides.)
- .,.
LIRE EN SECONDE PAGE i
A la Chambre
LIRE EN TROISIEME PAGE :
Les dépêches de l'Indochine
Notivelles de l'A, E? P,
(
AU SÉNAT
Le renouvellement du Privilège
de la Banque de l'Indochine
>-ffl+mw (
AMBIANCE
Jeudi, c'était grand gala en l'honneur du
ténor célèbre Briand. En ce vendredi de ca-
rême, la tenue de soirée n'est pas de rigueur,
c'est en famille que l'on se nourrit d'outillage
national, de pétrole, et des francs, des pias-
tres, des roupies de la Banque de l'Indochine.
Aux fauteuils de velours rouges, quelques
sénateur! s'épanouissant ; aux galeries, pas de
public, une seule dame fait des grâces, vêtue
d'azur comme la vierge de St-Sulpice chère à
l'Anatole France de la Révolte des Anges.
En cimaise, Saint-Louis rend la- Justice. Au
fauteuil présidentiel, M. Paul Doumer statufié
en Dieu le Père règne sur les crânes chauves
et les têtes blanchissantes des pères conscrits.
M. Dominique Dclahaye, sénateur de Mai-
ne-et-Loire, s' abrite derrière sa bibliothèque
portative, tandis que M. Paul Strauss au fond
du siège cramoisi achève de se dématérialiser
lentement et l'on ne trouve plus qu'une paire
de lunettes et la touffe de cheveux gris du
drame de Micky. M. Joseph Caillaux le crâne
aussi rose que le célèbre porte-bonheur, joue
avec ses poucej « les jolies marionnettes qui
font des risette3 » ce qui est un divertissement
d'enfance.
Et tous les discours, au pied de M. Paul
Doumer impassible, aussi empesé que le de-
vant amidonné de scn impeccable chemise,
tous les discours débutent par la formule sacra-
mentelle : « Je serai très court ».
En attendant, le Temps allégorique fauche
les minutes et même les heures. Le voyage en
Chine n'est pas commencé, son nautonnier,
M. le Ministre des Colonies vient d'arriver.
Nous sommes en pleine « Terre Promise »
et dans ce film pétrolifère, M. Henri Roy
tient le rôle de grande vedette, tandis que
M. Louis Rollin remplit une doublure de cé-
phalopode. *
, UN MEMBRE DU CLUB
DES CENT
M. Henri Roy possède au Sénat une
grande autorité morale et une non moins grosse
influence parlementaire.
Car, c'est un des membres les plus mar-
3uants de ce groupe sénatorial..gui compte plus
de cent membres.
Toutes les opinions politiques y voisinent
fraternellement, sous le vocable du Saint
Grand Schelem et des quatre évangélistes sans
atout. Le club est le groupe du « bridge du
Sénat » qui siège en permanence à la commis-
sion » et qui compte plus de membres assidus
que les séances publiques de la Haute Assem-
blée elle-même, M. Henri Roy qui a un goût
marqué pour les coups de roulis pose la ques-
tion grave :
« Pourquoi les décrets du régime des pétro-
les dorment-ils encore au fond des tiroirs de
M. Rollin ? Est-ce pour que. parce que. ».
L'ART DE PARLER
POUR NE RIEN DIRE
C'est le comble du grand art déclamatoire
de M. Louis Rollin. Au moins, les discours
mollusquifiés n'ont rient de compromettant. Ti-
midement, en saint homme bourré de tartufferie
il sort cet irrésistible argument :
« Si les décrets sont encore au fond de mon
tiroir c'est qu'un coritre-projet socialiste est dé-
posé à la Chambre. vous voyez les raisons
de ma réserve. ».
Si vous n'avez rien à nous dire M. Rollin
parlez-nous du carburant végétal, voilà une
grande question nationale que vous pourrez ser-
vir sans réticence provenant de l'Irak.
« ANNE ! MA SŒUR ANNE 1
NE VOIS-TU RIEN VENIR ? »
En fait de Banque de l'Indochine, M. Flan-
din, ministre des Finances qui est grand.
grand. grand. prononce un discours chiffré,
somnifère qu'il réussit à sursaturer de morphi-
ne. Il parle en billets de banque de « matelas
permanent » et la noble assemblée doit lutter
énergiquement contre le sommeil. Lui-même
a une éloquence et des gestes de somnambule.
ENFIN 1 LA LUMIERE VIENT
DE L'ORIENT
C'est M. Albert Lebrun rapporteur, qui
allume la lanterne indochinoise. Il n' y a qu'à
l'écouter pour lui donner raison et voter sans
hésitation le renouvellement du privilège de la
Banque de l'Indochine. Nous sommes sur le
terrain mouvant de l'escompte et de l'émission.
Bien que l'un des doyens des Assemblées par-
lementaires, onze ans de Sénat et vingt ans de
Chambre, M. A Lebrun a l'allure très jeune.
Le travail et une vie bien réglée font plus
pour la verdeur humaine que Tes greffes de
Voronof et les inoculations de Jaworski. Il
faut dire aussi qu'il n'y avait pas bien long-
temps qu'il était sorti de l'Ecole Polytechni-
que, quand les électeurs de l'arrondissement de
Briey allèrent chercher .le jeune conseiller gé-
néra l de Audun-le-Roman pour en faire le
bénjamin du Palais-Bourbon, en remplacement
du vénéré Alfred Mezières, membre de l' Aca-
démie Française, professeur de littérature
étrangère à la Sorbonne, envoyé au Sénat.
La formation scientifique de, M, Albert Le-
brun donne à sa parole une allure nette et pré-
cise. Son passage au ministère des Colonies où
il fut appelé une première fois par M. Joseph
Caillaux, en 1911 lui a fait conserver un atta-
chement particulier pour les grands problèmes
coloniaux. l ier pour le,,% gran d s Prob lèmes
ACCORD PARFAIT
M. Jean Philip, rapporteur de la Commis-
sion des Colonies soutient sur le mode majeur
le discours de M. Albert Lebrun. Puis il atta-
que le thème intéressant des ravages de l' usure
chez les indigènes indoehinois, qui favorisent
le bouillon de culture bolchévique. Nous en
sommes au crédit agricole.
A L'UNISSON
Jeune, vif, alerte M. Paul Reynaud gagne
la tribune et tranche dans le vif du sujet.
Voilà 11 ans que la Banque de l'Indochine
attend le renouvellement pour 25 ans de son
privilège d'émission, il s'agit de ne plus retar-
der de 60 minutes ce vote urgent. M. le mi-
nistre des Colonies débute sans périphrase :
a Je ne viens pas défendre un projet qui
n'est pas combattu, mais répondre à M. Phi-
lip au sujet des crédits agricoles.
Et M. Paul Reynaud qui a le bon sens
politique de ne pas voir la main de Moscou
partout, là où il n' y a que des hommes, ré-
clamant un supplément de destinée., et pour
« qui, il suivra en Indochine une politique de
fermeté, mais avssi et d'abord une politique
de réforme » et la Haute Assemblée applaudit
unaniment ces deri.iers mots.
Malheureusement la séance n' est pas close
sur cet acte d' espérance et M. Paul Doumer
déjà levé pour la récitation des articles se ras-
seoit.
NOUS CHERCHONS UN HOMME 1
NOUS CHERCHONS UN HOMME.!
Rip après Diogène, lanterne en mains cher-
chait un homme : Sous les lustres, balustres et
dorures du Sénat on cherche M. le Moignic,
sénateur de l'Inde. Mais toutes les estafettes
dépêchées à la buvette, à la Rotonde, au Cafe
de Versai/les, chez Laoenue même, n'arrivent
pas à trouver M. le Moignic. Le temps
presse.
Son frère de lait, ou plutôt non, car ils per-
sonnifient l'Oreste et le Pylade de l'apéritif.
M. Tissier se dévoue et patauge désespéré-
ment entre nos comptoirs des Indes.
Tout le monde sait que M, Tissier se croit
compétent en matière coloniale parce qu'H
fut,, il y a trente ans, té t hei-
il faut des navires pour aller aux colonies.
Son second titre de gloire est qu'il fit il y
a 3 ans, un petit voyage de 6 semaines, na-
versée comprise, pour ne pas laisser M. Le
Moignic affronter seul les électeurs sénatoriaux
de nos cinq établissements.
M. Tissier surexcite la patience de M. Jo.
seph Caillaux qui l'interrompt sèchement et
souhaite certainemnt que le piteux sénateur du
Vaucluse s'ôte de son soleil.
Et M. le ministre des Colonies, persuadé
que le grand ami de M. le Moignic veut
s'instruire promet gentiment, bien qu énervé :
« Je ferai une enquête sur ce point ».
En attendant, le projet est voté à l'unani -
mité.
̃t» ̃
DEBATS
Voici d'après le Journal Officiel les dé-
bats concernant la Banque de Indochine :
DISCOURS DE M. ALBERT LEBRUN
M. Albert Lebrun, rapporteur. J'ai
l'honneur de demander au Sénat, d'accord
avec le Gouvernement, de vouloir bien dé-
clarer l'urgence.
M. le président. Je consulte le Sénat
emr l'urgence qui est demandée par la
commission, d'accord avec le Gouverne-
ment.
Il n'y a pas d'opposition ?.
L'urgence est déclarée.
La narole, dans la discussion générale,
est il M. le rapporteur.
M. le rapporteur, Messieurs, vous vous
rappelez les débats importants qui se sont
déroulés ici lors de l'examen et de la dis-
cussion de deux projets de loi relatifs l'un
•Madagascar en 19.25, l'autre au renouvelle-
nien't, du pirivilège de la banque de l'Afri-
que occidentale en 1029. Dans ces deux oc-
casions, Gouvcrncmomt et Parlement se
sont trouvés d'accnrd pour imposer aux
.statuts des instituts coloniaux d'émission
des caractéristiques nouvelles. A l'exemple
de ce qui avait été fait par d'autres pays,
comme la neluiqne dans son Congo, on a
songé A associer la puissance publique et
l'initiative privée dans une sorte d'économie
mixte.
L'Etat est appelé à souscrire une partie
du capital : il reçoit une part correspon-
dante des bénéfices et. nar sa représenta-
tion dans les conseils d'adminisfralion. il
en suit la poli-liane el, au heso-in. l'influence
comme il convient. Par aiLleurs. des rede-
vnnccs substantielles sonit demandées h la
banque, en échange des bénéfices réalisés
par suite du rvrivilège d'émission qui lui est
concédé, grùce auxquels les colonies trou-
vent des rcfasourcps importantes soit pour
couvrir leurs dépenses publiques, soi!
mieux pour venir au secours do la produc-
tion et d'institutions d'intérêt gén6ral.
Le nouveau projet
C'e ,""nl ces mômes principes qui ont. été
mis eu omvre dans les délibérations fort
longues - puisqu'elles ont commencé en
11):?f) oui se sont d'r'-'u).s r'11 t r'l' l' RI A 1
et la Banque de lqndochin, abandonnées
et renrises fonr à leur n^nd-nnt ces ().n 7 e
années. Toutefois, sur certains points, ids
ont été noussés plus avant dans leurs eon-
sérruonôes 1\ la suilo des expériences du
pass-ô pt. sur d'autre ils on.' été assoupis
ivïiir s'ndnntor nu-* (,fIn('f"",.;I;rrll""<; spé-
ciales de la Banque de l'Indochine qui font
d'elle une banque d'affaires en mime
temps qme. d'émission et d'escompte, qui
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