Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-03-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 mars 1931 03 mars 1931
Description : 1931/03/03 (A32,N36). 1931/03/03 (A32,N36).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380311z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
«WWSNmDEUXÎEW NNn.n, - a B6. * 1 1 1 Ef WUMWno 1 w tlWTINM MARDI SOIll, 8 MARS 1931,
JOURNAL QUOTIDIEN
Réfaction & Administration l
14, RU Il .1-1.
PARIS a-) -
QÚPH. t LOUVRB 11-lf
- RICIIULIEU 07-34
1- C 9
Les Annales Coloniales
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Le Crédit Colonial
) ..e (
L'intéressant débat qui a eu lieu le 19 fé-
vrier au Sénat a permis de préciser la portée
des dispositions législatives adoptées par les
deux Chambres, autorisant le Gouvernement à
étendre le champ d'application de la Con-
vention passée le 24 mars 1929 entre l'Etat
et le Crédit National et homologuée par la
loi du 10 avril 1929, en vue des prêts à
consentir par cet établissement à certaines ca-
tégories de sinistrés du cyclone de la Gua-
delupe.
Le projet de loi, adopté sans débats par la
Chambre des Députés et présenté par le Gou.
vernement au vote de la Haute-Assemblée,
ne comportait, on Je sait, quun article uni-
que ainsi libellé :
- « Le ministre des Finances et le ministre
des Colonies sont autorisés à passer avec le
Crédit National des conventions étendant à
des prêts que cet établissement consentirait à
de* exploitations agricoles, cormnerciales, ou
industrielles appartenant à des citoyens, su-
jets ou protégés français et situées dans les
colonies, pays de protectorat ou pays sous
mandat, tout ou partie des dispositions conte-
nues dans r article 8 de la Conventioh du
24 mars 1929. »
Cet article de loi était interprété par cer-
tains comme devant permettre la constitution
immédiate de l'organisme indispensable pour
faire bénéficier nos colonies # des crédits à
moyen et à long terme dont plusieurs ont un
besoin urgent en cette période de crise éco-
nomique et que les banques d'émission, et
les banques privées ne sont pas toujours en
état de leur - fournir. En d'autres termes, le
vote du Sénat apparaissait à quelques-uns
comme devant consacrer définitivement la créa-
tion du Crédit Colonial. ,
Après - les observations présentées à. la tri-
bune par M Abel Gardey et Maurice Viol-
lette, au nom des Commissions des Finances
et des Colonies, et celles, si judicieuses
auxquelles j'ai tenu à m'associer de tnon
ami M. Léonus Bénard, après les explications
très franches fournies par M. Paul Reynaud,
• Ministre des Colonies et M. P. E. Flandin,
ministre dés Finances, on ne saurait désormais
se méprendre sur le caractère exact de l'auto-
risation donnée au Gouvernement.
Elle est, en effet, limitée à la préparation j
des conventions à passer avec le Crédit Natio-
hat,. pour apporter une aide momentanée à
1 économie des Nouveles-Hébrides et de la
Nouvelle-Calédonie, particulièrement troublées
bar certaines répercussions de la crise mon-
dBîër ̃ • - • -
En vue de ces opérations de crédit, étant
donné, par ailleurs, la nécessité d'aboutir rapi-
dement, le Gouvernement, ne pouvant songer
à construire de toutes pièces un organisme nou-
veau, s'est adressé au Crédit National.
La convention du 24 mars 1929 avait
créé, en principe, une forme de Cré-
dit Colonial, car, non seulement elle
avait étendu aux Colonies le champ d'ac-
tion du Crédit National mais encore elle
avait élargi ce champ d' action, en décidant
que le Crédit National pouvait se livrer, lors-
Qu'il s'iurit de Colonies à des opérations de
prêts agricoles. Elle avait déterminé les condi-
tions auxquelles ces prêts pourraient être con-
sentis. Elle prévoyait et réglementait, en butte,
l'octroi de prêts aux sinistrés de la Guade-
loupe. L'article 8 de la Convention décidait
enfin la création d'une caisse de réserve spé-
cialement affectée à la garantie du rembour-
sement de ces prêts et prévoyait, notamment,
que cette caisse recevrait, pendant dix ans, une
annuité de 12 mitions sur la majoration versée
par l'Etat au Crédit National, majoration des-
tinée à faire face aux frais de gestion de cet
établissement.
Se trouvant dans l'obligation d'apporter à
certaines colonies un secours immédiat, le
Gouvernement a demandé au Parlement
d'étendre ces dispositions de l'article 8 de la
Convention de 1929 à des prêts qui seraient
faits dans des circonstances détenninées, à
d'autres colonies que la Guadeloupe.
Le fonds de réserve créé par l'article 8, de-
vait, dès qu'il aurait atteint, après conclusions
de tous les prêts consentis à la Guadeloupe,
75 du solde de ces prêts, cesser de recevoir
le versement annuel de 12 millions dont bénéfi-
cierait alors, intégralement, le budget de
l'Etat.
M. Abel Gardey, rapporteur général de la
Commission des Finances du Sénat a exposé
quelle était actuellement la situation du fonds
de réserve Le montant des prêts consentis aux
propriétaires Quadeloupéens est de 36.367.000
francs. Au moment où sera effectué, très pro-
chainement, le versement statutaire de 12 mil-
lions de francs afférent à l'exercice en cours,
le fonds de réserve s'élèvera à 25 millions.
Or, ce chiffre, compte tenu des rembourse-
ments effectués ou à effectuer d'ici là, dépas-
sera 75 du solde des prêts et le prélève-
ment de 12 millions devrait,normalement, faire
retour à l'Etat.
En élargissant la base des prêts que pourra
consentir le Crédit National aux Colonies,
l'Etat ne fait donc que retarder le moment
où le budget doit bénéficier du prélèvement
de-12 milions. C'est à cela que se limitent ses
engagements financiers d'après le texte qui
vient d'être voté et qui s applique spéciale-
ment, je le répète, à nos Colonies du Pacifi-
que.
Le Ministre des Colonies a dû reconnaître
par ailleurs, que la procédure d'urgence em-
ployée en la circonstance est tout à fait ex-
ceptionnelle et que le Parlement aurait dû être
saisi, en bonne règle, du texte des nouvelles
Conventions à intervenir, avant d accorder
l'autorintion sollicitée. Ces Conventions, une
I -ai l leurs mmim -aux
foi établies, seront d'ailleurs soumises aux
Omnniniom des Finances et des Colonies.
Diverses autres questions ont encore été sou-
levées ; il a été entendu que les prêts du Cré-
dit National ne devaient être consentis qu'aux
particuliers et ne pourraient servir, en aucun
cas, à soutenir des établissements financiers.
Enfin, il a été admis, d'après l'expérience
que j'ai tenu à rappeler de la Guade-
loupe, où le Crédit National habilité à con-
sentir des prêts jusqu'à concurrence de 175
millions n'a prêté, en réalité, que 36 millions,
en raison des conditions imposées aux emprun-
teurs et du taux élevé des emprunts, qu'il était
souhaitable de trouver, pour les colonies, dans
la crise agricole et industrielle qu'elles traver-
sent, un système plus souple comme procé-
dure, plus modéré comme taux, plus adopté
comme latitude et qui ne soit pas aussi dra-
conien que les conditions légales actuelles du
Crédit National. Et j'ai tenu à préciser, en
outre, que les parlementaires de la Guade-
loupe n'ont pas dit leur dernier mot sur les
rajustements définitifs que la Colonie attend de
la Métropole.
En résumé, le texte qui vient d'être voté,
ne résout pas tout le problème de la création
du Crédit Colonial. Il ne s'agissait, en réalité,
selon l'expression même de M. le Ministre
des Colonies, que d'émettre, d'urgence, un
vote qui répondait à un besoin urgent.
M. le Président Steeg, avait envisagé un
projet complet de Crédit Colonial. Ce projet
ne saurait être abandonné. Maintenant que les
décisions immédiatement nécessaires ont été
prises, il conviendra d'entreprendre à loisir
l'étude des programmes d'ensemble, à longue
portée, autour desquels devra s'instituer un
large débat, pour qu'aux solutions fragmentai-
res d'hier et d'aujourd'hui, succède enfin la
solution générale et définitive que nos Colonies
attendent du Gouvernement et du Parlement.
Henry Bérenger,
Sénateur de ta Guadeloupe, Vice-Pré-
sident de la Commission des
Allatre, BtrG"aéré..
Mgr Baudrillart à Rabat
»♦»
Mgr liaudriltarl rétabli est arrivé à Ntl-
bttlj accompagné par AI gr Vieille, êvêqite dit
Maroc.
- (Par dépêche.)
01"
Marocaine et vedette parisienne
.1'
Mlle Exiane qui, après une longue"absence,
teyient à lj^ftcèner, vientv^e remporter un bril--
lant succès à la Potinière.
Où était-el)e pendant son éclipse théâtrale ?
Simplement au Maroc.
Elle vivait dans un superbe palais dans les
beaux environs de Marrakech et, si elle ne
menait pas l'existence du harem, elle a porté
dans la colonie française de Marrakech et dans
les hautes sphères indigènes le charme d'une
parisienne qui n'a pas dit son dernier mot à la
Capitale, et elle retournera au Maroc car, c'est
avec peine qu'elle le quitta et c'est au dernier
moment qu'elle prit 1 avion pour venir tenir
son rôle aux répétitions de « la Tuile d' Ar-
gent »
Et à ce propos, rappelons que Mlle Exiane
s'lait Yanhe et que, à la suite d'un.pro-
cès qu'elle eut avec l'exquise comédienne Léo-
nie Yane, qui créa jadis l'Aîné, de Jules Le-
maître au Gymnase, elle devint Yane avec son
nom simplifié, tout comme Simone.et Huguette,
après leur divorce respectif, devinrent Simone
ex-Le Bargy et Huguette ex-Duflos.
Sic transit nomen. car la gloire reste.
-- «*$go -
Les explorations forestières
I en Afrique Equatoflale
Le commerce du bois au Gabon. se ressent
très fortement de la crise mondiale. Tout der-
nièrement le conseil fut suggéré au Gouver-
neur Général de l'Afrique Ëquatoriale par des
personnes paraissant qualifiées de continger la
production de l'okoumé. En conséquence; un
arrêté local fut préparé. Ce texte portait que
l'exportation de l'Okoumé ne serait autorisée
que dans la proportion de 800 tonnes par su-
perficie de 2.500 hectares de forêts exploitées.
Mais de véhémentes protestations s'élevè-
rent, les moyens et petits exploitants faisant
remarquer qu'à ee rythme leur industrie deve-
nait pratiquement déficitaire.
M. Antonetti de retour d une tournée sur
les confins du Tchad s'emploie en ce moment
à régler cette question.
De son côté le ministre des Colonies préoc-
cupé de cette situation vient de décider l'en-
voi au Gabon et au Moyen Congo de M. Le-
jeune, membre du Conseil Supérieur des Co-
lonieg et du Comité d'Experts du bureau inter-
national du travail, en vue d'étudier sur place
la crise du commerce des bois.
La lutte contre la maladie
du sommeil au Cameroun
-– "1
La lutte contre la maladie du sommeil au
Cameroun a pris une ampleur et donne des
résultats dont on ne saura jamais assez re-
mercier le Gouverneur Marchand, Commis-
saire de 1a République, dans l'ancienne co-
lonie allemande. -
Le Service de la phophylaxic vient d'être
remanié dans un sens très heureux : il ren-
tre aujourd'hui sous l'entière direction du
chef du Service de Santé au Cameroun.
Cette centralisation permettra de réunir en
un faisceau les activités éparses, et d'em-
ployer à la lutte entreprise l'ensemble des
médecins présents dans la colonie, quelle que
soit, par ailleurs) leur affectation spéciale.
INVITE AUX PRODUCTEURS
COLONIAUX
--qq q p
- - e À àN,%
r- 1 -1"?. 'e0
t, - - dà
n réunissant, ce ma-
tin, à l'Automobi-
le-Club de France,
autour du comman-
dant Bénard U
Pontois et de ses
vaillants collabora-
teurs, l'élitc du
monde colonial gui
pouvait venir à
cette heure si im-
périeuse pour les
hommes d'afiaires, les organisateurs de la
mission des Cargos de Désert Laffly ont
marqué un point décisif dans la grande
partie que jatte la production coloniale.
La crise qui sévit en'A. O. F. où la prin-
cipale culture est Varachide, menace d'être
catastrophique si on n'y apporte remède au-
trement que par ce palliatif, moyen de for-
tune provisoire, qu'est la prime à la produc-
tion. indispensable dans les heures noires
que nous traverSOlls, le système deviendrait
néfaste s'il se prolongeait au delà des limi-
tes de temps nécessaires à trouver les solu-
tions plus on moins définitives. Ce serait un
dumping qui favoriserait l'apathie et para-
lyserait les iuitiatives.
- Les moteurs à huile lourde des Cargos du
Désert ont fait le raid Alger-Gao et rcfour,
par Gabès et Tunis avec du mazout.
Pourquoi ?
Non pas parce que l'huile d'arachide ne
peut pas actionner les moteurs (des essais
ont été concluants, définitifs) mais simple-
ment parce qu'industriellement l'hieilc d'ara-
chide que nous produisons n'est pas actuel-
lement en état d'alimenter les moteurs. Est-
elle trop fluide ? N'est-elle pas assez pure 1..
Deux questions qui peuvent être facile-
ment résolues par les Icclmiciclts. Reste le
prix. Le mazout rev/eutti 1.500 et 1.800 fr.
la tonne sur la Cote d'Afrique l'huile d'ara-
chide, fabriquée sur place, industriellement
par grande quantité petlt-clle être produite
au même Prix t
Si oui aujourd'hui, le problème de la crise
de VA. O. F. est résolu demaitt.
Si non, il faut que les grandes sociétés
qui ont été les animatrices commerciales de
la Côte d'Afrique s'attachent résolument à
résoudre ce problème.
Les Indes néerlandaises, si je suis bien
renseigné, Produisent une huile d'arachide
ctt. tous points supérieure à celle de mire
A. O. F.
La plus importante des sociétés de l'Afri-
que Occidentale. la S. C. O. A. avait, il me
semble, tenté il y a quelques années d'en-
trer dans la voie tracée par les Hollandais
et que lui avait indiquée M. Gabriel Angonl-
vant revenant de lava et de Sumatra.
Donnez, Messieurs les productclirs. l'ali-
ment nécessaire aux Cargos du Désert.
_aree' JCuetfel.
-.664b.
AU SENAT
«»«
Le budget des Colonies
La Commission sénatoriale a approuvé
hier, dans son ensemble, le projet gouver-
nemental.
Elle a toutefois comprimé le budget pour
une somme totale de 4 millions de francs.
A LA CHAMBRE
»♦»
DSBATS
Lentement la Chambre poursuit la discus-
sion du budget. Elle en a terminé hier avec
les conventions des travaux publics et l'en-
seignement technique.
Elle aborde aujourd'hui la discussion gé-
nérale sur le budget des Affaires étrangères :
et nous en arrivons ainsi aux grandes séan-
ces oratoires dont M. Briand est l'essentiel
attrait.
M. Pierre Laval aura-t-il à temps « son
budget » ?
A l'Académie des Sciences
-
Une élection
Au cours de sa dernière réunion l'Acadé-
mie des Sciences a élu membre titulaire dans
sa section de minéralogie : M. Charles Jacob,
professeur à la Sorbonne. Il est l'auteur d'im-
portants travaux de géologie concernant l'Indo-
chine et la région des Pyrénées.
iote.
Un tarif télégraphique à revoir
«4»
Sous le titre de « Privilégiés » un journal
professionnel des Postes fait remarquer les
anomalies suivantes :
Le coût d'un télégramme à destination de
la Guyane française, voie Radio-France, est
de 31 fr. 35 par mot, alors que pour la
Guyane hollandaise il n'est que de 13 fr. 35 ;
Pour les Antilles françaises, même voie,
16 fr. 80, alors que pour Cuba il n'est que
de 0 fr. 8s ;
Pour l'Indochine, via T. S. F., il est de
15 fr. 50, alors que pour le Siam il n'est
que de 12 francs ;
Pour le Congo français, il est de 15 fr.,
alors que pour le Congo belge il n'est que de
it fr. 50.
Il serait temps semble-t-il d'unifier des ta-
rifs aussi dissemblables pour des pays aussi
voisins. Il serait bon que les colonies fran-
çaises bénéficiassent des perceptions « amica-
es » des autres pays.
Mais quand on songe que des détails aussi
simples n'ont pas même été étudiés, on ne
s'étonne point de la crise grave que subit la
France extérieure.
SYMPHONIE EXOT1 QUE
M. Alfred Chaumel et Mme Geneviève
Chel sont attendus lundi prochain à Syd-
ney arrivant de Singapour viq Sumatra à bord
du Neuze/and. ils poursuivent leur magnifique
randonnée de la Symphonie Exotique réalisant
les plus prestigieux tours de force qu'aient ja-
mais tentés. les cinéastes les plus notoires.
Partis de Paris fin novembre après avoir au
début de ce mois filmé le Maroc, ils ont pris
le bateau à Marseille, tournant en cours de
route Port-Saïd, Djibouti, Colombo, l'Inde,
Singapour, l'Indochine, prenant du 25 - au 27
janvier les grandes manœuvres au Tonkin suc-
cessivement en avion et sur terre et assistant à
ce spectacle, unique à Angkor du 2 au 4 fé-
vrier; les fêtes offertes au roi en l' honneur de
son départ pour 1 Exposition Coloniale de Vin-
cennes en mai prochain.
M. Alfred - Chaumel et Mme Geneviève
Chaumel qui exécutent le tour du monde avec
le patronage officiel du Ministère des Colonies,
de la Société de Géographie de Paris et de
l'Exposition Coloniale de Vincennes arriveront
le 12 mars à Nouméa qu'ils quitteront le 24
mars à bord du Laperouse à destination de
Papeete.
Nous souhaitons bonne continuation de
voyage aux courageux cinéastes qui, sans perdre
haleine, nous préparent une réalisation excep-
tionnelle si l'on en juge,.par les premiers en-
vois déjà arrivés à Paris.
Tu te rends compte.
UNE CHANSON MALGACHE
DEVANT L'ACADEMIE.
On connaît sans doute l'affaire - Ramona.
Vous savez bien.
Ramona, j'ai fait un rêve merveilleux
Ramona
Mais oui cette fameuse Ramona, signée de
Mabel Woytte et que revendique M. Lande-
roin l Vous ne connaissez point M. Lande-
roin ? Sachez donc que cç souriant composi-
teur composa à MadagtUcar, dans sa prime
jeuneMe. un menuet et que c'est de ce menuet
qui se serait inspiré l'auteur en vogue.
Voici d'ailleurs les explications que donna
M. Landeroin au cours d'un dîner aréopagi-
que.
Il Avilit que do convaincue lu tribunal, je
devais convaincre mon uvocat. lil n'était
pus :du tout convaincu, ot lorsqu'il mpprit
que le rapport des experts était défavora-
ble, il no vounut plus, plaider devant le tri-
Jjunoil et ario demanda de me désister.
« Voilà où j'en suis.
« Pourtant, il est évident que NWbel
en écrivant liamona, ""(l
monuerque je com-posai à Madagascar au
temps de ma jeunesse. -
« 22 notes do Ramona -entre auolres coïn-
cident exactement avec mon menuet.
« Les anachroses et les rosalles sont les
mômes : c'est facile a voir.
Il Or', un simple calcul des .prooobiUtés
prouve qu'il n'y a qu'uno chance sur plus
do 3 millions pour qu'uno coïncidence por-
tant ,sur 22 notes soit fortuite 1
« Une chance sur plus .de 3 millions t
u Je vais donc demander qu'un membre
de l'Académie des Sciences soit adjoint au
jury pour montrer au tribunal l'évidence de
cette preuve mathématique 1
Mais que dit le rapport signé de MM. Ra-
baud, Aubert et Huet. Il V est longuement
question d'anachroses et de rozalies, de Cho-
pin, de Mendelssohn, de Schumann. Bref l'on
y démontre très gentiment que M. Landeroin
est dans son tort.
M. Galma a pris depuis hier les intérêts du
musicien lésé, indiquant qu'il demanderait au
tribunal un rapport, émanant, non point de
grands maUres, mais de « pairs ». Sans doute
le tribunal aura-t-il à entendre le disque de Ra-
mona et celui du menuet.
Pourvu qu'un musicien malgache ou hawaïen
n'intervienne pas et réclame à son tour comme
sa propriété artistique le menuet de M. Lande-
roin 1 -
1. A
̃̃ o»
Une architecture coloniale
lt.
Nous avons signalé que nos colonies, plus
principalement celles de l'Afrique occiden.
tale et cquatoriale, gagneraient en charme et
en commodités si elles adoptaient pour la
construction aussi bien des immeubles admi-
nistratifs que des habitations privées, une
architecture qui soit exotique autant par le
type, que par des détails définis selon le cli-
mat et ses nécessités.
La Guadeloupe qui s'est orientée dans ce
sens, aujourd'hui qu'elle a à réparer ses rui-
nes, a pris d'heureuses dispositions qui ont
permis de donner aux maisons récemment
construites un cachet tout particulier qui ne
manque pas d'agrément ni non plus de résis-
tance spéciale aux forces élémentaires dont
il convient toujours de tenir compte dans le
pays.
Nous voudrions avoir l'assurance que Ta-
matave qui se rebâtit lentement, mais se re-
bâtit quand même, ne renouvelle pas l'er-
reur autrefois commise.
.,.
La femme coloniale
L'œuvre de la préparation de la femme
française à la vie coloniale, organisée sous
les auspices du professeur Henri Labbé,
membre du Conseil supérieur d'hygiène en
France, et de l'inspecteur général des Ser-
vices de Santé des colonies Lasnet, est en-
trée dans sa période de pleine activité.
L'enseignement spécial dont il est question
sera donné par des personnalités qualifiées :
Mmes Chivas-Baron et A. Quérillac, les pro-
fesseurs Brumpt, membre de l'Académie de
médecine; Tanon, de l'Institut colonial; mé-
decin général Bouffarcl, membre du Conseil
supérieur des colonies ; G. Hardy, directeur
de l'Ecole coloniale ; docteur Hubert, méde-
cin à l'hôpital Ambroise-Paré ; Léger, ancien
directeur de l'Institut Pasteur à Dakar, etc.
Il est donné chflque samedi, a 4 h. 30, à
l'Ecole colomale,
A lautomobile- Club de France
Les "Cargos du Désert" à l'honneur
). -.. (
A l'Automobile-Club a eu lieu ce matin la
réception officielle des membres de la mis-
sion des « Cargos du Désert » Laffly qui
après un séjour de trois mois dans le Sud-
Algérien et le centre africain, viennent de
rentrer à Paris. Cette mission dont le but
était essentiellement scientifique comprenait
M. Bénard Le Pontois, le commandant Be-
gouen, le capitaine d'aviation Le Camus,
M. de Saint- Just, Mlle Camuzet et le docteur
Kossovitch.
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
accompagné de son officier d'ordonnance le
commandant Leboiteux, assistait à cette céré-
monie.
A onze heures, place de la Concorde,
les trois cargos Laffly sont à l'ancre,
devant l'Automobile-Club de France. Voici,
le (t Maréchal-Lyautey »3 le « René-Es-
tienne », le « Charles-de-Foucaulù x, les
héros sur loues d'une randonnée de 10.000
kilomètres dans les régions les moins con-
nues du Sahara.
Ce 3 mars, le l out-Paris, toujours sympa.
thique aux initiatives audacieuses, réserve un
chaleureux accueil au rapide et fructueux rc-
tour de la Mission Scientifique Saharienne
dirigée par le commandant Bénard Le Pon-
tois.
Etaient présents également le maréchal
Lyautey, Commissaire général de l'Exposi-
tion; M. Marçel Olivier, délégué général du
Gouvernement à l'Exposition Coloniale ;
MM. Emile Morinaud, sous-secrétaire d'Etat
à l'Education physique ; Pierre Taittinger,
Pierre Roux-Freissineng et Ernest Outrey,
président et vice-présidents de la commission
de l'Algérie, des Colonies et des Protecto-
rats de la Chambre ; Morain, commissaire gé-
néral adjoint et Vatin-Pérignon, secrétaire
général de l'Exposition Coloniale; André
Michelin, A.-R. Fontaine, le capitaine Brun,
du ministère de l'Air ; Maurice Lamy, Pey-
rot des Gâchons, Lecavir, Gellen, Jouachim,
etc., etc.
M. de Rohan peint en termes éloquents
l'historique de la Mission et l'éloge des
« Cargos du Désert » Laffly à l'huile lourde
qui demain peut devenir huile d'arachide car-
burant national.
En quelques mots M. le maréchal Lyautey
souligne l'importante de l'expérience colo-
niale tentée par les cargos Laffly. Demain,
probablement, dit-il, l'huile d'arachide sera
le carburant national.
Discours de M. Paul Raynaud
Ministre des Colonies
M. le ministre des Colonies s'est arrêté au
bord du désert 5 cette .impression est restée
inoublhLble.
Lui aussi fait hautement, chaudement,
l'éloge des c( Cargos du Désert » Laffly et de
l'immense avenir colonial que cette magnifi-
que entreprise peut ouvrir au carburant vé-
gétill. Problème national. 11 est le grand fait,
absolument nouveau qu'il faut retenir de
cette victorieuse randonnée.
Et M. Paul Reynaud termine sur cette
image heureuse : « Si le coq gaulois gratte
le sol du désert avec obstination, il fera de
grandes choses. »
- Enfin, le commandant Bénard Le Pontois
retrace avec enthousiasme. les diverses péri-
péties en sa mission dont,sont sortis victo-
rieux les Cargos du Désert.
Tandis que les discours, les poignées de
mains, le Champagne, les petits fours, les
plantes vertes fêtent les voyageurs qui re-
viennent de la mer de sable et d'or rouge,
faisons le point ;
Le bilan du commandant Bénard le Pontois
Le but poursuivi par le savant préhistorien
est atteint. Le commandant Bénard Le Pon-
tois a recueilli des collections du plus haut
intérêt.
Parmi ces précieux documents se trouvent
des squelettes exhumés des haint/j. du Dé-
sert de la Soif, de la Montagne Rose en
fac e de Gao, des tumitli du lloggar et de la
steppe de 1 Exlrt-me-Sud Tunisien ; des mo-
biliers très anciens, des colliers contenant
des milliers de perles néolithiques, des ha-
ches, des séries de pièces paléolithiques et
néolithiques, etc.
Un tel bilan prouve bien que l'Afrique
française est couverte des restes de cet
homme primitif que la curiosité humaine
poursuit avidemment.
La préhistoire, ou plutôt « l'aventure hu-
maine Il, vient de s'enrichir de pièces rares
et de collections d'une valeur exceptionnelle.
Il faut ajouter à cela des observations
scientifiques, des collections d'histoire natu-
relle, un grand film documentaire sur le Sa-
hara, le Hoggar et la région dei inares en-
tre le Niger et l'Air.
Une voiture coloniale
Enfin, je réussis à obtenir de M. Peyroi
des Gacbuns) le compétent directeur commer-
cial des Etablissements Laffly, quelques mi-
nutes d'entretien :
Vos impressions, monsieur le Direc-
teur?
- Mais) excellentes. C'est le G novembre
dernier, la veille du départ de Paris des
« Cargos du Désert » Laftly, que j'ai confié
aux Annales Coloiiiales, la foi que j'avais en
la pleine réussite de nos cars.
Aujourd'hui, l'aventure saharienne est
concluante, la voiture coloniale existe. Je ré-
pète, qu'elle est d'un type absolument nou-
veau. Elle est équipée d'un moteur 40 CV à
huile lourde, avec boîte de vitesse pouvant
marcher de 1 kilomètre à 50 kilomètres à
l'heure, ce qui permet de vaincre l'ensable.
ment et de gravir tous les genres d'escarpe-
ments. Sa dépense est fortement diminuée, le
rayon d'action considérablement augmenté
est le double de celui que peut donner le
moteur à essence, la consommation d'eau est
réduite presque a rien.
Ces voitures ayant parcouru depuis leur
départ d'Alger, une distance de 10.000 km.
n'ont été ravitaillées en combustible qu'une
fois à Gao.
Et je quitte M. Peyrot des Cachons sur
cette affirmation d'une haute importance
pour notre Afrique et pour toute la France
extérieure : « Notre voiture coloniale est nu
point, les trois « Cargos du Désert ,\ 1 .dh'
eu sont la preuve en action. »
Un carburant colonial
,L.es (t Cargos du Désert » r.afHy équipe, 'h
moteurs à huile lourde C.L.M., po: 'd. 'n
question de l'huile d'arachide, carli'iiv.- t co-
lonial et national.
Afin d'avoir quelques précise :̃ .c
m'adresse a M. Lédlèrcs, le distingue' ingé-
nieur-conseil. de la Compagnie Lilloi.-e ucs
Moteurs, que je. prends fort au dépourvu
mais qui accepte très aimablement de ié-
pondre à la curiosité des Anna te s f nlon-a-
les :
Un fuit al certain, Vhuila d'uniludi 1/
un. très bon combustible, il de gave un ".,. e,ii-
voir calorifique inférieur au gdi-oU, lu-ais
préparée spécialement, l'huile d'ahld,iti(.
peut devenir le combustible de l'avenir
Du reste, à l'heure actfldlr" eetfr '/ucï*/>r >
n'est pas une question di, lechiii(liti. -lif
de vue lechniqne /Il solution est .1 ':fr n ̃
moteurs C. L.M. qui permettent 'i a
des combustibles les plus différents. {,'i,. '/:'
gas-oil. huile de schiste, lignite, fui !- >i',
cine, etc., brûlent de Vhuile d'ara,'{" - :')',,
les essais à ce point de vue sont -fr..
l.>onc, le problème de Vhuile d .ic'i.:-t1
est uniquement d'ord re écononi iqu-.. i. ,
blême mour/ial repose sur le (OJ/I'I,I,.(;('(' ̃<
plus économique. Mais, il est eert.m; jne >
France, des cinq parties du monde, étant
une nation agricole, le carburant végétal
prend une importance de premier plan qui
réclame toute u notre attention. »
Jc livre aux méditations de nos colonies
productrices d'arachides, les réflexions de
AI. Léchères.
Evidemment, il s'agit là de compte* d<'
ménage; il faudrait que, par sa qualité et
son prix de revient, l'huile d'arachide puisse,
lutter victorieusement nvec le. uas-oil.
En attendant, l'enjeu est si intéressant et.
mérite si bien tous les etïorts, qu'il convient
de répéter te que. disait dernièrement, très
énergiquement dans ces colonnes, le Dilec-
teur des Annales (,'uloniales
(C Le carburant végétal doit vainc iv. »
Voilà une victoire qui pourrait bien, en ef-
fet,, bouleverser la face économique de notre.
A.O.F. Décidément, les Cargos du Désert
Laffly viennent d'accomplir en faveur de la
plus Grande France, un magnifique effort
constructif, sans compter que leur n Trans-
saharien » n'ensablera pas des milliards. No-
tre époque est par excellence le siècle de
l'automobile.
Au Conseil d'Etat
–»♦ «
En Algérie. Attribution de parcelle de
terrains.
A la requête du nommé El Aïfit Aliiiiecl,
demeurant douar M'Toussa, commune mix-
te de Khenchela (Constantine), le Conseil
d'Etat a annulé un arrêté du Gouverneur
général de l'Algérie, en date du 7 janvier
1927, par lequel ce haut fonctionnaire a ho-
mologué les résultats de l'enquête partielle
n° 6611, en ce qui concerne le lot n° 15,
parcelle El Hamon et a attribué ladite par-
celle au nommé Benablas Ahmed ben De-
nadji, demeurant également douar M'Toussa.
Attendu, a déclaré le Conseil d'Etat,
qu'il résulte de l'instruction et notamment
des procès-verbaux d'enquête, que le requé-
rant était possesseur effectif de la parcelle
litigieuse ;
Dès lors, le requérant est fondé à sou-
tenir que c'est à tort que l'arrêté attaqué a
fait attribution de ladite parcelle au nommé
Benablas Ahmed ben Denadji.
Et le Conseil de décider que le requérant
soit renvoyé devant le Gouverneur généial
pour telle mesure que de droit en ce qui
concerne le lot dont s'agit.
due- --
L'Empereur d'Annam à Rouen
--.
L'empereur d'Annam, accompagné du prin-
ce Vinh Can, son cousin, est allé incognito à
Rouen. Il a visité la ville et a repris ensuite le
rapide de Paris.
Au Conseil Général
de la Guyane
•+«
La session ordinaire du (.'ow'i! Général dr
la Guyane a été ouverte à Cayenne le 29 uo-
vembre dernier par M. le Gouverneur Sia.
doux qui a prononcé à cette occasion un dis-
cours qui fait l'objet de cet article.
Ses premières paroles ont été pour rappeler
aux Conseillers généraux qu'en leur soumet-
tant, il y a un an. le projet de budget pour
193°, il leur avait fait remarquer que depuis
quinze ans, à l'exception de trois années, les
comptes d'exercice s'étaient soldés par de,
excédents de dépenses et que les années cri-
tiques qui s'annonçaient ne permettaient de
liquider l'arriéré de dette? que par !c con.
cours financier de la Métropole.
Cette aide donnée par le contribuable de
France.} a dit le Gouverneur, devait âtre1 à
mon avis, une raison de plus poltr la colonie
de travailler elle-même à son propre redres-
sement et il a continué en disant :
Un an a passé depuis le moment où j'(\.
primais mes manières de voir.
La Métropole nous a. donné treize mil-
lions (13.000.000) pour amortir les dettes de
hl colonie et le Ministre a bien voulu m'as-
surer qu'il demanderait au /'arlement mu
subvention permettant, l'équilibre du budget
de 1930.
Comment III colonie s"e>t-ellc comportée
de son côtr'?
Assez mal. a dit M. Siadoux, si Von se
réfère aux statistiques.
En prenant pour base les résultats des
trois premiers tI imestre de l'année en cours
(n'ouhlions pas pie le. Gouverneur n pro-
JOURNAL QUOTIDIEN
Réfaction & Administration l
14, RU Il .1-1.
PARIS a-) -
QÚPH. t LOUVRB 11-lf
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Les Annales Coloniales
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Le Crédit Colonial
) ..e (
L'intéressant débat qui a eu lieu le 19 fé-
vrier au Sénat a permis de préciser la portée
des dispositions législatives adoptées par les
deux Chambres, autorisant le Gouvernement à
étendre le champ d'application de la Con-
vention passée le 24 mars 1929 entre l'Etat
et le Crédit National et homologuée par la
loi du 10 avril 1929, en vue des prêts à
consentir par cet établissement à certaines ca-
tégories de sinistrés du cyclone de la Gua-
delupe.
Le projet de loi, adopté sans débats par la
Chambre des Députés et présenté par le Gou.
vernement au vote de la Haute-Assemblée,
ne comportait, on Je sait, quun article uni-
que ainsi libellé :
- « Le ministre des Finances et le ministre
des Colonies sont autorisés à passer avec le
Crédit National des conventions étendant à
des prêts que cet établissement consentirait à
de* exploitations agricoles, cormnerciales, ou
industrielles appartenant à des citoyens, su-
jets ou protégés français et situées dans les
colonies, pays de protectorat ou pays sous
mandat, tout ou partie des dispositions conte-
nues dans r article 8 de la Conventioh du
24 mars 1929. »
Cet article de loi était interprété par cer-
tains comme devant permettre la constitution
immédiate de l'organisme indispensable pour
faire bénéficier nos colonies # des crédits à
moyen et à long terme dont plusieurs ont un
besoin urgent en cette période de crise éco-
nomique et que les banques d'émission, et
les banques privées ne sont pas toujours en
état de leur - fournir. En d'autres termes, le
vote du Sénat apparaissait à quelques-uns
comme devant consacrer définitivement la créa-
tion du Crédit Colonial. ,
Après - les observations présentées à. la tri-
bune par M Abel Gardey et Maurice Viol-
lette, au nom des Commissions des Finances
et des Colonies, et celles, si judicieuses
auxquelles j'ai tenu à m'associer de tnon
ami M. Léonus Bénard, après les explications
très franches fournies par M. Paul Reynaud,
• Ministre des Colonies et M. P. E. Flandin,
ministre dés Finances, on ne saurait désormais
se méprendre sur le caractère exact de l'auto-
risation donnée au Gouvernement.
Elle est, en effet, limitée à la préparation j
des conventions à passer avec le Crédit Natio-
hat,. pour apporter une aide momentanée à
1 économie des Nouveles-Hébrides et de la
Nouvelle-Calédonie, particulièrement troublées
bar certaines répercussions de la crise mon-
dBîër ̃ • - • -
En vue de ces opérations de crédit, étant
donné, par ailleurs, la nécessité d'aboutir rapi-
dement, le Gouvernement, ne pouvant songer
à construire de toutes pièces un organisme nou-
veau, s'est adressé au Crédit National.
La convention du 24 mars 1929 avait
créé, en principe, une forme de Cré-
dit Colonial, car, non seulement elle
avait étendu aux Colonies le champ d'ac-
tion du Crédit National mais encore elle
avait élargi ce champ d' action, en décidant
que le Crédit National pouvait se livrer, lors-
Qu'il s'iurit de Colonies à des opérations de
prêts agricoles. Elle avait déterminé les condi-
tions auxquelles ces prêts pourraient être con-
sentis. Elle prévoyait et réglementait, en butte,
l'octroi de prêts aux sinistrés de la Guade-
loupe. L'article 8 de la Convention décidait
enfin la création d'une caisse de réserve spé-
cialement affectée à la garantie du rembour-
sement de ces prêts et prévoyait, notamment,
que cette caisse recevrait, pendant dix ans, une
annuité de 12 mitions sur la majoration versée
par l'Etat au Crédit National, majoration des-
tinée à faire face aux frais de gestion de cet
établissement.
Se trouvant dans l'obligation d'apporter à
certaines colonies un secours immédiat, le
Gouvernement a demandé au Parlement
d'étendre ces dispositions de l'article 8 de la
Convention de 1929 à des prêts qui seraient
faits dans des circonstances détenninées, à
d'autres colonies que la Guadeloupe.
Le fonds de réserve créé par l'article 8, de-
vait, dès qu'il aurait atteint, après conclusions
de tous les prêts consentis à la Guadeloupe,
75 du solde de ces prêts, cesser de recevoir
le versement annuel de 12 millions dont bénéfi-
cierait alors, intégralement, le budget de
l'Etat.
M. Abel Gardey, rapporteur général de la
Commission des Finances du Sénat a exposé
quelle était actuellement la situation du fonds
de réserve Le montant des prêts consentis aux
propriétaires Quadeloupéens est de 36.367.000
francs. Au moment où sera effectué, très pro-
chainement, le versement statutaire de 12 mil-
lions de francs afférent à l'exercice en cours,
le fonds de réserve s'élèvera à 25 millions.
Or, ce chiffre, compte tenu des rembourse-
ments effectués ou à effectuer d'ici là, dépas-
sera 75 du solde des prêts et le prélève-
ment de 12 millions devrait,normalement, faire
retour à l'Etat.
En élargissant la base des prêts que pourra
consentir le Crédit National aux Colonies,
l'Etat ne fait donc que retarder le moment
où le budget doit bénéficier du prélèvement
de-12 milions. C'est à cela que se limitent ses
engagements financiers d'après le texte qui
vient d'être voté et qui s applique spéciale-
ment, je le répète, à nos Colonies du Pacifi-
que.
Le Ministre des Colonies a dû reconnaître
par ailleurs, que la procédure d'urgence em-
ployée en la circonstance est tout à fait ex-
ceptionnelle et que le Parlement aurait dû être
saisi, en bonne règle, du texte des nouvelles
Conventions à intervenir, avant d accorder
l'autorintion sollicitée. Ces Conventions, une
I -ai l leurs mmim -aux
foi établies, seront d'ailleurs soumises aux
Omnniniom des Finances et des Colonies.
Diverses autres questions ont encore été sou-
levées ; il a été entendu que les prêts du Cré-
dit National ne devaient être consentis qu'aux
particuliers et ne pourraient servir, en aucun
cas, à soutenir des établissements financiers.
Enfin, il a été admis, d'après l'expérience
que j'ai tenu à rappeler de la Guade-
loupe, où le Crédit National habilité à con-
sentir des prêts jusqu'à concurrence de 175
millions n'a prêté, en réalité, que 36 millions,
en raison des conditions imposées aux emprun-
teurs et du taux élevé des emprunts, qu'il était
souhaitable de trouver, pour les colonies, dans
la crise agricole et industrielle qu'elles traver-
sent, un système plus souple comme procé-
dure, plus modéré comme taux, plus adopté
comme latitude et qui ne soit pas aussi dra-
conien que les conditions légales actuelles du
Crédit National. Et j'ai tenu à préciser, en
outre, que les parlementaires de la Guade-
loupe n'ont pas dit leur dernier mot sur les
rajustements définitifs que la Colonie attend de
la Métropole.
En résumé, le texte qui vient d'être voté,
ne résout pas tout le problème de la création
du Crédit Colonial. Il ne s'agissait, en réalité,
selon l'expression même de M. le Ministre
des Colonies, que d'émettre, d'urgence, un
vote qui répondait à un besoin urgent.
M. le Président Steeg, avait envisagé un
projet complet de Crédit Colonial. Ce projet
ne saurait être abandonné. Maintenant que les
décisions immédiatement nécessaires ont été
prises, il conviendra d'entreprendre à loisir
l'étude des programmes d'ensemble, à longue
portée, autour desquels devra s'instituer un
large débat, pour qu'aux solutions fragmentai-
res d'hier et d'aujourd'hui, succède enfin la
solution générale et définitive que nos Colonies
attendent du Gouvernement et du Parlement.
Henry Bérenger,
Sénateur de ta Guadeloupe, Vice-Pré-
sident de la Commission des
Allatre, BtrG"aéré..
Mgr Baudrillart à Rabat
»♦»
Mgr liaudriltarl rétabli est arrivé à Ntl-
bttlj accompagné par AI gr Vieille, êvêqite dit
Maroc.
- (Par dépêche.)
01"
Marocaine et vedette parisienne
.1'
Mlle Exiane qui, après une longue"absence,
teyient à lj^ftcèner, vientv^e remporter un bril--
lant succès à la Potinière.
Où était-el)e pendant son éclipse théâtrale ?
Simplement au Maroc.
Elle vivait dans un superbe palais dans les
beaux environs de Marrakech et, si elle ne
menait pas l'existence du harem, elle a porté
dans la colonie française de Marrakech et dans
les hautes sphères indigènes le charme d'une
parisienne qui n'a pas dit son dernier mot à la
Capitale, et elle retournera au Maroc car, c'est
avec peine qu'elle le quitta et c'est au dernier
moment qu'elle prit 1 avion pour venir tenir
son rôle aux répétitions de « la Tuile d' Ar-
gent »
Et à ce propos, rappelons que Mlle Exiane
s'lait Yanhe et que, à la suite d'un.pro-
cès qu'elle eut avec l'exquise comédienne Léo-
nie Yane, qui créa jadis l'Aîné, de Jules Le-
maître au Gymnase, elle devint Yane avec son
nom simplifié, tout comme Simone.et Huguette,
après leur divorce respectif, devinrent Simone
ex-Le Bargy et Huguette ex-Duflos.
Sic transit nomen. car la gloire reste.
-- «*$go -
Les explorations forestières
I en Afrique Equatoflale
Le commerce du bois au Gabon. se ressent
très fortement de la crise mondiale. Tout der-
nièrement le conseil fut suggéré au Gouver-
neur Général de l'Afrique Ëquatoriale par des
personnes paraissant qualifiées de continger la
production de l'okoumé. En conséquence; un
arrêté local fut préparé. Ce texte portait que
l'exportation de l'Okoumé ne serait autorisée
que dans la proportion de 800 tonnes par su-
perficie de 2.500 hectares de forêts exploitées.
Mais de véhémentes protestations s'élevè-
rent, les moyens et petits exploitants faisant
remarquer qu'à ee rythme leur industrie deve-
nait pratiquement déficitaire.
M. Antonetti de retour d une tournée sur
les confins du Tchad s'emploie en ce moment
à régler cette question.
De son côté le ministre des Colonies préoc-
cupé de cette situation vient de décider l'en-
voi au Gabon et au Moyen Congo de M. Le-
jeune, membre du Conseil Supérieur des Co-
lonieg et du Comité d'Experts du bureau inter-
national du travail, en vue d'étudier sur place
la crise du commerce des bois.
La lutte contre la maladie
du sommeil au Cameroun
-– "1
La lutte contre la maladie du sommeil au
Cameroun a pris une ampleur et donne des
résultats dont on ne saura jamais assez re-
mercier le Gouverneur Marchand, Commis-
saire de 1a République, dans l'ancienne co-
lonie allemande. -
Le Service de la phophylaxic vient d'être
remanié dans un sens très heureux : il ren-
tre aujourd'hui sous l'entière direction du
chef du Service de Santé au Cameroun.
Cette centralisation permettra de réunir en
un faisceau les activités éparses, et d'em-
ployer à la lutte entreprise l'ensemble des
médecins présents dans la colonie, quelle que
soit, par ailleurs) leur affectation spéciale.
INVITE AUX PRODUCTEURS
COLONIAUX
--qq q p
- - e À àN,%
r- 1 -1"?. 'e0
t, - - dà
n réunissant, ce ma-
tin, à l'Automobi-
le-Club de France,
autour du comman-
dant Bénard U
Pontois et de ses
vaillants collabora-
teurs, l'élitc du
monde colonial gui
pouvait venir à
cette heure si im-
périeuse pour les
hommes d'afiaires, les organisateurs de la
mission des Cargos de Désert Laffly ont
marqué un point décisif dans la grande
partie que jatte la production coloniale.
La crise qui sévit en'A. O. F. où la prin-
cipale culture est Varachide, menace d'être
catastrophique si on n'y apporte remède au-
trement que par ce palliatif, moyen de for-
tune provisoire, qu'est la prime à la produc-
tion. indispensable dans les heures noires
que nous traverSOlls, le système deviendrait
néfaste s'il se prolongeait au delà des limi-
tes de temps nécessaires à trouver les solu-
tions plus on moins définitives. Ce serait un
dumping qui favoriserait l'apathie et para-
lyserait les iuitiatives.
- Les moteurs à huile lourde des Cargos du
Désert ont fait le raid Alger-Gao et rcfour,
par Gabès et Tunis avec du mazout.
Pourquoi ?
Non pas parce que l'huile d'arachide ne
peut pas actionner les moteurs (des essais
ont été concluants, définitifs) mais simple-
ment parce qu'industriellement l'hieilc d'ara-
chide que nous produisons n'est pas actuel-
lement en état d'alimenter les moteurs. Est-
elle trop fluide ? N'est-elle pas assez pure 1..
Deux questions qui peuvent être facile-
ment résolues par les Icclmiciclts. Reste le
prix. Le mazout rev/eutti 1.500 et 1.800 fr.
la tonne sur la Cote d'Afrique l'huile d'ara-
chide, fabriquée sur place, industriellement
par grande quantité petlt-clle être produite
au même Prix t
Si oui aujourd'hui, le problème de la crise
de VA. O. F. est résolu demaitt.
Si non, il faut que les grandes sociétés
qui ont été les animatrices commerciales de
la Côte d'Afrique s'attachent résolument à
résoudre ce problème.
Les Indes néerlandaises, si je suis bien
renseigné, Produisent une huile d'arachide
ctt. tous points supérieure à celle de mire
A. O. F.
La plus importante des sociétés de l'Afri-
que Occidentale. la S. C. O. A. avait, il me
semble, tenté il y a quelques années d'en-
trer dans la voie tracée par les Hollandais
et que lui avait indiquée M. Gabriel Angonl-
vant revenant de lava et de Sumatra.
Donnez, Messieurs les productclirs. l'ali-
ment nécessaire aux Cargos du Désert.
_aree' JCuetfel.
-.664b.
AU SENAT
«»«
Le budget des Colonies
La Commission sénatoriale a approuvé
hier, dans son ensemble, le projet gouver-
nemental.
Elle a toutefois comprimé le budget pour
une somme totale de 4 millions de francs.
A LA CHAMBRE
»♦»
DSBATS
Lentement la Chambre poursuit la discus-
sion du budget. Elle en a terminé hier avec
les conventions des travaux publics et l'en-
seignement technique.
Elle aborde aujourd'hui la discussion gé-
nérale sur le budget des Affaires étrangères :
et nous en arrivons ainsi aux grandes séan-
ces oratoires dont M. Briand est l'essentiel
attrait.
M. Pierre Laval aura-t-il à temps « son
budget » ?
A l'Académie des Sciences
-
Une élection
Au cours de sa dernière réunion l'Acadé-
mie des Sciences a élu membre titulaire dans
sa section de minéralogie : M. Charles Jacob,
professeur à la Sorbonne. Il est l'auteur d'im-
portants travaux de géologie concernant l'Indo-
chine et la région des Pyrénées.
iote.
Un tarif télégraphique à revoir
«4»
Sous le titre de « Privilégiés » un journal
professionnel des Postes fait remarquer les
anomalies suivantes :
Le coût d'un télégramme à destination de
la Guyane française, voie Radio-France, est
de 31 fr. 35 par mot, alors que pour la
Guyane hollandaise il n'est que de 13 fr. 35 ;
Pour les Antilles françaises, même voie,
16 fr. 80, alors que pour Cuba il n'est que
de 0 fr. 8s ;
Pour l'Indochine, via T. S. F., il est de
15 fr. 50, alors que pour le Siam il n'est
que de 12 francs ;
Pour le Congo français, il est de 15 fr.,
alors que pour le Congo belge il n'est que de
it fr. 50.
Il serait temps semble-t-il d'unifier des ta-
rifs aussi dissemblables pour des pays aussi
voisins. Il serait bon que les colonies fran-
çaises bénéficiassent des perceptions « amica-
es » des autres pays.
Mais quand on songe que des détails aussi
simples n'ont pas même été étudiés, on ne
s'étonne point de la crise grave que subit la
France extérieure.
SYMPHONIE EXOT1 QUE
M. Alfred Chaumel et Mme Geneviève
Chel sont attendus lundi prochain à Syd-
ney arrivant de Singapour viq Sumatra à bord
du Neuze/and. ils poursuivent leur magnifique
randonnée de la Symphonie Exotique réalisant
les plus prestigieux tours de force qu'aient ja-
mais tentés. les cinéastes les plus notoires.
Partis de Paris fin novembre après avoir au
début de ce mois filmé le Maroc, ils ont pris
le bateau à Marseille, tournant en cours de
route Port-Saïd, Djibouti, Colombo, l'Inde,
Singapour, l'Indochine, prenant du 25 - au 27
janvier les grandes manœuvres au Tonkin suc-
cessivement en avion et sur terre et assistant à
ce spectacle, unique à Angkor du 2 au 4 fé-
vrier; les fêtes offertes au roi en l' honneur de
son départ pour 1 Exposition Coloniale de Vin-
cennes en mai prochain.
M. Alfred - Chaumel et Mme Geneviève
Chaumel qui exécutent le tour du monde avec
le patronage officiel du Ministère des Colonies,
de la Société de Géographie de Paris et de
l'Exposition Coloniale de Vincennes arriveront
le 12 mars à Nouméa qu'ils quitteront le 24
mars à bord du Laperouse à destination de
Papeete.
Nous souhaitons bonne continuation de
voyage aux courageux cinéastes qui, sans perdre
haleine, nous préparent une réalisation excep-
tionnelle si l'on en juge,.par les premiers en-
vois déjà arrivés à Paris.
Tu te rends compte.
UNE CHANSON MALGACHE
DEVANT L'ACADEMIE.
On connaît sans doute l'affaire - Ramona.
Vous savez bien.
Ramona, j'ai fait un rêve merveilleux
Ramona
Mais oui cette fameuse Ramona, signée de
Mabel Woytte et que revendique M. Lande-
roin l Vous ne connaissez point M. Lande-
roin ? Sachez donc que cç souriant composi-
teur composa à MadagtUcar, dans sa prime
jeuneMe. un menuet et que c'est de ce menuet
qui se serait inspiré l'auteur en vogue.
Voici d'ailleurs les explications que donna
M. Landeroin au cours d'un dîner aréopagi-
que.
Il Avilit que do convaincue lu tribunal, je
devais convaincre mon uvocat. lil n'était
pus :du tout convaincu, ot lorsqu'il mpprit
que le rapport des experts était défavora-
ble, il no vounut plus, plaider devant le tri-
Jjunoil et ario demanda de me désister.
« Voilà où j'en suis.
« Pourtant, il est évident que NWbel
en écrivant liamona, ""(l
monuerque je com-posai à Madagascar au
temps de ma jeunesse. -
« 22 notes do Ramona -entre auolres coïn-
cident exactement avec mon menuet.
« Les anachroses et les rosalles sont les
mômes : c'est facile a voir.
Il Or', un simple calcul des .prooobiUtés
prouve qu'il n'y a qu'uno chance sur plus
do 3 millions pour qu'uno coïncidence por-
tant ,sur 22 notes soit fortuite 1
« Une chance sur plus .de 3 millions t
u Je vais donc demander qu'un membre
de l'Académie des Sciences soit adjoint au
jury pour montrer au tribunal l'évidence de
cette preuve mathématique 1
Mais que dit le rapport signé de MM. Ra-
baud, Aubert et Huet. Il V est longuement
question d'anachroses et de rozalies, de Cho-
pin, de Mendelssohn, de Schumann. Bref l'on
y démontre très gentiment que M. Landeroin
est dans son tort.
M. Galma a pris depuis hier les intérêts du
musicien lésé, indiquant qu'il demanderait au
tribunal un rapport, émanant, non point de
grands maUres, mais de « pairs ». Sans doute
le tribunal aura-t-il à entendre le disque de Ra-
mona et celui du menuet.
Pourvu qu'un musicien malgache ou hawaïen
n'intervienne pas et réclame à son tour comme
sa propriété artistique le menuet de M. Lande-
roin 1 -
1. A
̃̃ o»
Une architecture coloniale
lt.
Nous avons signalé que nos colonies, plus
principalement celles de l'Afrique occiden.
tale et cquatoriale, gagneraient en charme et
en commodités si elles adoptaient pour la
construction aussi bien des immeubles admi-
nistratifs que des habitations privées, une
architecture qui soit exotique autant par le
type, que par des détails définis selon le cli-
mat et ses nécessités.
La Guadeloupe qui s'est orientée dans ce
sens, aujourd'hui qu'elle a à réparer ses rui-
nes, a pris d'heureuses dispositions qui ont
permis de donner aux maisons récemment
construites un cachet tout particulier qui ne
manque pas d'agrément ni non plus de résis-
tance spéciale aux forces élémentaires dont
il convient toujours de tenir compte dans le
pays.
Nous voudrions avoir l'assurance que Ta-
matave qui se rebâtit lentement, mais se re-
bâtit quand même, ne renouvelle pas l'er-
reur autrefois commise.
.,.
La femme coloniale
L'œuvre de la préparation de la femme
française à la vie coloniale, organisée sous
les auspices du professeur Henri Labbé,
membre du Conseil supérieur d'hygiène en
France, et de l'inspecteur général des Ser-
vices de Santé des colonies Lasnet, est en-
trée dans sa période de pleine activité.
L'enseignement spécial dont il est question
sera donné par des personnalités qualifiées :
Mmes Chivas-Baron et A. Quérillac, les pro-
fesseurs Brumpt, membre de l'Académie de
médecine; Tanon, de l'Institut colonial; mé-
decin général Bouffarcl, membre du Conseil
supérieur des colonies ; G. Hardy, directeur
de l'Ecole coloniale ; docteur Hubert, méde-
cin à l'hôpital Ambroise-Paré ; Léger, ancien
directeur de l'Institut Pasteur à Dakar, etc.
Il est donné chflque samedi, a 4 h. 30, à
l'Ecole colomale,
A lautomobile- Club de France
Les "Cargos du Désert" à l'honneur
). -.. (
A l'Automobile-Club a eu lieu ce matin la
réception officielle des membres de la mis-
sion des « Cargos du Désert » Laffly qui
après un séjour de trois mois dans le Sud-
Algérien et le centre africain, viennent de
rentrer à Paris. Cette mission dont le but
était essentiellement scientifique comprenait
M. Bénard Le Pontois, le commandant Be-
gouen, le capitaine d'aviation Le Camus,
M. de Saint- Just, Mlle Camuzet et le docteur
Kossovitch.
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
accompagné de son officier d'ordonnance le
commandant Leboiteux, assistait à cette céré-
monie.
A onze heures, place de la Concorde,
les trois cargos Laffly sont à l'ancre,
devant l'Automobile-Club de France. Voici,
le (t Maréchal-Lyautey »3 le « René-Es-
tienne », le « Charles-de-Foucaulù x, les
héros sur loues d'une randonnée de 10.000
kilomètres dans les régions les moins con-
nues du Sahara.
Ce 3 mars, le l out-Paris, toujours sympa.
thique aux initiatives audacieuses, réserve un
chaleureux accueil au rapide et fructueux rc-
tour de la Mission Scientifique Saharienne
dirigée par le commandant Bénard Le Pon-
tois.
Etaient présents également le maréchal
Lyautey, Commissaire général de l'Exposi-
tion; M. Marçel Olivier, délégué général du
Gouvernement à l'Exposition Coloniale ;
MM. Emile Morinaud, sous-secrétaire d'Etat
à l'Education physique ; Pierre Taittinger,
Pierre Roux-Freissineng et Ernest Outrey,
président et vice-présidents de la commission
de l'Algérie, des Colonies et des Protecto-
rats de la Chambre ; Morain, commissaire gé-
néral adjoint et Vatin-Pérignon, secrétaire
général de l'Exposition Coloniale; André
Michelin, A.-R. Fontaine, le capitaine Brun,
du ministère de l'Air ; Maurice Lamy, Pey-
rot des Gâchons, Lecavir, Gellen, Jouachim,
etc., etc.
M. de Rohan peint en termes éloquents
l'historique de la Mission et l'éloge des
« Cargos du Désert » Laffly à l'huile lourde
qui demain peut devenir huile d'arachide car-
burant national.
En quelques mots M. le maréchal Lyautey
souligne l'importante de l'expérience colo-
niale tentée par les cargos Laffly. Demain,
probablement, dit-il, l'huile d'arachide sera
le carburant national.
Discours de M. Paul Raynaud
Ministre des Colonies
M. le ministre des Colonies s'est arrêté au
bord du désert 5 cette .impression est restée
inoublhLble.
Lui aussi fait hautement, chaudement,
l'éloge des c( Cargos du Désert » Laffly et de
l'immense avenir colonial que cette magnifi-
que entreprise peut ouvrir au carburant vé-
gétill. Problème national. 11 est le grand fait,
absolument nouveau qu'il faut retenir de
cette victorieuse randonnée.
Et M. Paul Reynaud termine sur cette
image heureuse : « Si le coq gaulois gratte
le sol du désert avec obstination, il fera de
grandes choses. »
- Enfin, le commandant Bénard Le Pontois
retrace avec enthousiasme. les diverses péri-
péties en sa mission dont,sont sortis victo-
rieux les Cargos du Désert.
Tandis que les discours, les poignées de
mains, le Champagne, les petits fours, les
plantes vertes fêtent les voyageurs qui re-
viennent de la mer de sable et d'or rouge,
faisons le point ;
Le bilan du commandant Bénard le Pontois
Le but poursuivi par le savant préhistorien
est atteint. Le commandant Bénard Le Pon-
tois a recueilli des collections du plus haut
intérêt.
Parmi ces précieux documents se trouvent
des squelettes exhumés des haint/j. du Dé-
sert de la Soif, de la Montagne Rose en
fac e de Gao, des tumitli du lloggar et de la
steppe de 1 Exlrt-me-Sud Tunisien ; des mo-
biliers très anciens, des colliers contenant
des milliers de perles néolithiques, des ha-
ches, des séries de pièces paléolithiques et
néolithiques, etc.
Un tel bilan prouve bien que l'Afrique
française est couverte des restes de cet
homme primitif que la curiosité humaine
poursuit avidemment.
La préhistoire, ou plutôt « l'aventure hu-
maine Il, vient de s'enrichir de pièces rares
et de collections d'une valeur exceptionnelle.
Il faut ajouter à cela des observations
scientifiques, des collections d'histoire natu-
relle, un grand film documentaire sur le Sa-
hara, le Hoggar et la région dei inares en-
tre le Niger et l'Air.
Une voiture coloniale
Enfin, je réussis à obtenir de M. Peyroi
des Gacbuns) le compétent directeur commer-
cial des Etablissements Laffly, quelques mi-
nutes d'entretien :
Vos impressions, monsieur le Direc-
teur?
- Mais) excellentes. C'est le G novembre
dernier, la veille du départ de Paris des
« Cargos du Désert » Laftly, que j'ai confié
aux Annales Coloiiiales, la foi que j'avais en
la pleine réussite de nos cars.
Aujourd'hui, l'aventure saharienne est
concluante, la voiture coloniale existe. Je ré-
pète, qu'elle est d'un type absolument nou-
veau. Elle est équipée d'un moteur 40 CV à
huile lourde, avec boîte de vitesse pouvant
marcher de 1 kilomètre à 50 kilomètres à
l'heure, ce qui permet de vaincre l'ensable.
ment et de gravir tous les genres d'escarpe-
ments. Sa dépense est fortement diminuée, le
rayon d'action considérablement augmenté
est le double de celui que peut donner le
moteur à essence, la consommation d'eau est
réduite presque a rien.
Ces voitures ayant parcouru depuis leur
départ d'Alger, une distance de 10.000 km.
n'ont été ravitaillées en combustible qu'une
fois à Gao.
Et je quitte M. Peyrot des Cachons sur
cette affirmation d'une haute importance
pour notre Afrique et pour toute la France
extérieure : « Notre voiture coloniale est nu
point, les trois « Cargos du Désert ,\ 1 .dh'
eu sont la preuve en action. »
Un carburant colonial
,L.es (t Cargos du Désert » r.afHy équipe, 'h
moteurs à huile lourde C.L.M., po: 'd. 'n
question de l'huile d'arachide, carli'iiv.- t co-
lonial et national.
Afin d'avoir quelques précise :̃ .c
m'adresse a M. Lédlèrcs, le distingue' ingé-
nieur-conseil. de la Compagnie Lilloi.-e ucs
Moteurs, que je. prends fort au dépourvu
mais qui accepte très aimablement de ié-
pondre à la curiosité des Anna te s f nlon-a-
les :
Un fuit al certain, Vhuila d'uniludi 1/
un. très bon combustible, il de gave un ".,. e,ii-
voir calorifique inférieur au gdi-oU, lu-ais
préparée spécialement, l'huile d'ahld,iti(.
peut devenir le combustible de l'avenir
Du reste, à l'heure actfldlr" eetfr '/ucï*/>r >
n'est pas une question di, lechiii(liti. -lif
de vue lechniqne /Il solution est .1 ':fr n ̃
moteurs C. L.M. qui permettent 'i a
des combustibles les plus différents. {,'i,. '/:'
gas-oil. huile de schiste, lignite, fui !- >i',
cine, etc., brûlent de Vhuile d'ara,'{" - :')',,
les essais à ce point de vue sont -fr..
l.>onc, le problème de Vhuile d .ic'i.:-t1
est uniquement d'ord re écononi iqu-.. i. ,
blême mour/ial repose sur le (OJ/I'I,I,.(;('(' ̃<
plus économique. Mais, il est eert.m; jne >
France, des cinq parties du monde, étant
une nation agricole, le carburant végétal
prend une importance de premier plan qui
réclame toute u notre attention. »
Jc livre aux méditations de nos colonies
productrices d'arachides, les réflexions de
AI. Léchères.
Evidemment, il s'agit là de compte* d<'
ménage; il faudrait que, par sa qualité et
son prix de revient, l'huile d'arachide puisse,
lutter victorieusement nvec le. uas-oil.
En attendant, l'enjeu est si intéressant et.
mérite si bien tous les etïorts, qu'il convient
de répéter te que. disait dernièrement, très
énergiquement dans ces colonnes, le Dilec-
teur des Annales (,'uloniales
(C Le carburant végétal doit vainc iv. »
Voilà une victoire qui pourrait bien, en ef-
fet,, bouleverser la face économique de notre.
A.O.F. Décidément, les Cargos du Désert
Laffly viennent d'accomplir en faveur de la
plus Grande France, un magnifique effort
constructif, sans compter que leur n Trans-
saharien » n'ensablera pas des milliards. No-
tre époque est par excellence le siècle de
l'automobile.
Au Conseil d'Etat
–»♦ «
En Algérie. Attribution de parcelle de
terrains.
A la requête du nommé El Aïfit Aliiiiecl,
demeurant douar M'Toussa, commune mix-
te de Khenchela (Constantine), le Conseil
d'Etat a annulé un arrêté du Gouverneur
général de l'Algérie, en date du 7 janvier
1927, par lequel ce haut fonctionnaire a ho-
mologué les résultats de l'enquête partielle
n° 6611, en ce qui concerne le lot n° 15,
parcelle El Hamon et a attribué ladite par-
celle au nommé Benablas Ahmed ben De-
nadji, demeurant également douar M'Toussa.
Attendu, a déclaré le Conseil d'Etat,
qu'il résulte de l'instruction et notamment
des procès-verbaux d'enquête, que le requé-
rant était possesseur effectif de la parcelle
litigieuse ;
Dès lors, le requérant est fondé à sou-
tenir que c'est à tort que l'arrêté attaqué a
fait attribution de ladite parcelle au nommé
Benablas Ahmed ben Denadji.
Et le Conseil de décider que le requérant
soit renvoyé devant le Gouverneur généial
pour telle mesure que de droit en ce qui
concerne le lot dont s'agit.
due- --
L'Empereur d'Annam à Rouen
--.
L'empereur d'Annam, accompagné du prin-
ce Vinh Can, son cousin, est allé incognito à
Rouen. Il a visité la ville et a repris ensuite le
rapide de Paris.
Au Conseil Général
de la Guyane
•+«
La session ordinaire du (.'ow'i! Général dr
la Guyane a été ouverte à Cayenne le 29 uo-
vembre dernier par M. le Gouverneur Sia.
doux qui a prononcé à cette occasion un dis-
cours qui fait l'objet de cet article.
Ses premières paroles ont été pour rappeler
aux Conseillers généraux qu'en leur soumet-
tant, il y a un an. le projet de budget pour
193°, il leur avait fait remarquer que depuis
quinze ans, à l'exception de trois années, les
comptes d'exercice s'étaient soldés par de,
excédents de dépenses et que les années cri-
tiques qui s'annonçaient ne permettaient de
liquider l'arriéré de dette? que par !c con.
cours financier de la Métropole.
Cette aide donnée par le contribuable de
France.} a dit le Gouverneur, devait âtre1 à
mon avis, une raison de plus poltr la colonie
de travailler elle-même à son propre redres-
sement et il a continué en disant :
Un an a passé depuis le moment où j'(\.
primais mes manières de voir.
La Métropole nous a. donné treize mil-
lions (13.000.000) pour amortir les dettes de
hl colonie et le Ministre a bien voulu m'as-
surer qu'il demanderait au /'arlement mu
subvention permettant, l'équilibre du budget
de 1930.
Comment III colonie s"e>t-ellc comportée
de son côtr'?
Assez mal. a dit M. Siadoux, si Von se
réfère aux statistiques.
En prenant pour base les résultats des
trois premiers tI imestre de l'année en cours
(n'ouhlions pas pie le. Gouverneur n pro-
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