Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-03-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 mars 1931 02 mars 1931
Description : 1931/03/02 (A32,N35). 1931/03/02 (A32,N35).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380310j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. IN"
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LUNDI SOIR, 2 MARS 19&1.
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1 PARIS UV)
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Les Annales Coloniales
t" O#nottcet et réclames sont reçu" «.. DlRECTBUR'PONOATBUR , Marcel RUBDBL l'ous les articles publiés dans noire journal ne peuivent
bureau, du foitrnal. 1., n tira reproduit, qu'en citant les ANNALEs COLONIALR>S.
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La Crise en Nouvelle-Calédonie
: 1
'.:' t +qb ( -
Nos colonies se plaignent du marasme
des affaires. Elles sont touchées, au même
'titre que, la Métropole et le reste des Nations
par la crise économique.
L'Europe est durement frappée. Et,
l'Amérique qui pensait être épargnée, est
.vivement touchée à son tour. Le chômage se
multiplie. Il y a plus de s millions de chô-
meurs secourus aux Etats-Unis, plus de 3
millions en Allemagne, presque autant en
Angleterre et un demi-million en Ital!ie, 15
millions dans le monde entier.
La crise économique est générale. Elle a
comme génératrice d'ailleurs la crise morale
qui est sortie des flancs de La guerre et de
l'après-guerre et a désaxé les esprits. C'ee
une maladie en profondeur, par conséquent
fa guérison sera laborieuse et la convales-
cence longue. '- -
La crise économique que nous subissons
trouve sa raison d'être dans la surproduction
et la sous-consommation.
La machine s'est développée, elle produit
en unité autant que dix ouvriers. Elle a jeté
sur le marché des quantités de matières et
marchandises qui dépassent les besoins. La
politique funeste des hauts prix a aboutira
là vie de plus en plus chère. La capacité
d'achat de chacun diminuant fatalement
dans ces conditions, la sousonsommation
est siirvenue et avec elle la mévente et, par
voie de conséquence; le chômage avec son
cortège de troubles et de misères.
La France qui avait échappé au malaise
pendant-un certain temps, se trouve sérieu-
sement touchée, à son tour. Le chômage com-
mence chez elle. Elle a dépassé les prix
mondiaux, de sorte que les marchandises
étrangères, ;malgré les droits dopaniers sans
cesse relevés, tiennent facilement à l'inté-
rieur concurrencer les produits manufactu-
4 les. de. même, matière d'origine nationale.
L uipament industriel- des nations étran-
/',. br vient apporter ,en- £lu&t' à rtôs indus-
triés, un gros obstaplë-ir la pénétration des
ma'rcHës étrjmgerSet les hauts prix français
çqritribtjfëftt* au surplus, à la - raréfaction de
nos exportations. Le thermomètre de la ba-
lance commerciale accuse le déficit. Voilà le
-alJ prédit depuis plusieurs années par des
,. esprits aivëttis. J
., ,' Les gouvernements français successive-
ment ne se sont pas préoccupés de'la vie
-. eh&re. Us étaient , bien frappés ..comme tout
Jenténde dU paradoxe dé la baisse des ma-
--,et., d., rixe de 8ros alors
prix a "monté en France dé-
puta Huit mots de ia à 15 points. Les sa-
laires sont pttyés 10 en moins en Belgique
qu'en France et le pain s'y vehd près de la
moitié moins.
- - -
Mais, les gouvernants ont vécu dans la
confiance et la paresse. Quand ils ont pré-
senté des mesures, c'est à la sollicitation
impérieuse - des intérêt particuliers et corpo-
ratifs qui demandaient tantôt les uns, tan-
tôt les autres à être protégés à mesure qu'ils
étaient atteints par la crise. On a donc pra-
tiqué une politique de protectionnisme ou-
tranciér. C est-à-dire qu'on s'est abandonné
à l'empirisme, et aux moyens de fortune.
Aujourd'hui on doit se rendre compte que
le remède fondamental à la crise n'est pas
là, puisque la politique douanière pratiquée
d'ailleurs par tous les Etats n'a ni écarté
ni peut-être ralenti la crise.
La Nouvelle-Calédonie a suivi la courbe
de la dépression générale. La première
btanche atteinte de ses exportations a été
les produits agricoles: coton, café, coprah.
L'avilissement des prix qui a diminué la ca-
pacité d'achat des colons a été l'un des fac-
itfcurs principaux de la paralysie économique.
Les prix de revient dépassent les prix de
vente. La vraie solution à la crise, ici com-
me dans les autres pays, .se trouve dans
l'abaissement des prix de. revient.
L'industrie minière est la principale ar-
mature de la Nouvelle-Calédonie avec des
compléments placés dans l'élevage, les bois
et la pêche. Une société nickélifère s'est
trouvée dans l'obligation de réduire son ex-
ploitation et de congédier un assez grand
nombre d'ouvriers.Le marché du minerai de
chrome a fléchi.
Pour le bois, il y a arrêt complet des
exportations sur l'Australie, en raison d'un
droit d'entrée très élevé dans ce eYs.
Des mesures ont été prises pour remédier
à la crise : abaissement du fret, prime pour
le coton, diminution des prix de la main-
d'œuvre. Les bouchers de la Place ont tenté
de parer à, l'avilissement du prix du bétail
en stabilisant le prix d'achat. Le Conseil
général a pris des mesures heureuses à pro-
pos de l'élevage. Au point de vue douanier,
il a relevé les droits sur la viande salée
étrangère et les conserves de viande. La
Colonie réclame la suppression du droit
d'entrée èn France, de 1,80 sur le café.
Les affaires générales du pays languis-
sent. Pourtant largent ne manque pas, les
dépôts en Banque en sont la preuve. Ce qui
manque, c'est la confiance. La restriction du
crédit par les Etablissements commerciaux
augmente le - malaise. - - - u
Les 75 millions accordés à la Nouvelle-
Calédonie dans l'emprunt d'outillage colo-
nial viendront à point pour redonner de la
vitalité aux populations de l'lte. Toutefois,
ce que craignent les habitants, c'est que
l'emprunt serve plutôt à des travaux somp-
tuaires (môle, égouts, remblaiement de la
baie de la Moselle), au lieu d'être plus par-
ticulièrement réservé aux travaux productifs.
Le budget de la Colonie, d'autre part, exige
de sérieuses mesures d'assainissement. Les
recettes diminuent et les dépenses continuent
eu s'accroissent. Des compressiqps et des
économies s'imposent si l'on veut éviter - de
nouveaux impôts. C'est le vœu des habi-
tants exprimé par le Bulletin du Com-
merce de la Nouvelle-Calédonie et des Nou-
velles-Hébrides.
Le projet de loi que viennent de voter
les deux chambres relatif au Crédit Colo.
nial, favorisera l'activité économique à la
Nouvelle-Calédonie et aux Nouvelles-Hébri-
des comme dans le reste dc notre Empire
Colonial.
ta, Dettierre,
Sénateur du Nord,
Membre cte la commission
, , Sénatoriale des Affaires Etrangères.
A LA CHAMBRE
- LES DEBATS
Subventions pour l'Algérie
Samedi 28, après en avoir terminé dans la
matinée avec les chapitres du budget de la
J ltstice, la Chambre s'est attaquée au bud-
get de
Justice, l'Intérieur. Le débat, à la discussion
générale? s'est engagé sur les subventions des
collectivités secondaires, départements et
commîmes et s'est poursuivi, au titre de la
Sûreté générale, comme de coutume sur les
•4 millions de fonds secrets qui, en définitive,
ont été accordés au gouvernement. Sous ce
même titre de la Sûreté générale, le chapi-
tre qui accorde une subvention de y. < 20.000
francs pour les territoires du Sud de l'AI.
gérie a été voté sans discussion.
Enfin, cette après-midi-là, avant de se sé-
parer, la Chambre s'est heureusement déci-
dée à ouvrir un crédit de 12 millions pour
l'Exposition Coloniale et destiné à sa publi-
cité. Il était essentiel qu'une manifestation
de cette importance ait à sa disposition les
moyehs de mettre de son côté les chances
-les plus grandes de complète réussite.
12 millions marchent
Hier dimanche, ce fut au tour du budget
des Conventions de subir l'assaut des discus-
sions. 11 n'en fut pas de même l'après-midi
pour une série de textes secondaires adoptés
sans débat et parmi lesquels nous cicrons. te
projet relatif à la partfeipation de l'Ensei-
gnement technique à l'Exposition Colollinte.
Ce matin suite de la discussion du budget
des Conventions.
; ̃ «M»-
Loi relative du Crédit Colonial
f'l
Le Journal officiel a publié la loi autorisant
le ministre des Finances et le mlniitre des
avec le^édit Nlliôhal des
inventions éiendànt & deif fwéU que cet éta-
blissement consentirait à. deselploitatlÓlls agri-
coles, comnaeréi.les ou industrielles appartenant
à des citoyens, sujets ou protégés français et
situés dans les colonies, pays de protectorat ou
pays sous mandat, tout ou partie des disposi-
tions contenues dans l'article 8 de la conven-
tion du 24 mars 1929.
M. Lucien Saiat vient à Paris
»♦«
M. Lucien Saint, Résident Général de
France au Maroc, est attendu mardi à Mar-
seille. 11 viendra directement à Paris. Il a
quitté, samedi dernier, Rabat, en automo-
bile, à 9 h. 30 qt, après avoir déjeuné à
Casablanca, s'est embarqué à 16 heures à
bord du Maréchal-hyauley^ de la Compagnie
Paquet.
M. Lucien Saint vient à Paris pour la
discussion du budget du Protectorat maro-
cain.
Malade
Mgr Alfred Baudrillart, membre de l'Aca-
démie françaisc, recteur de l'Institut catho-
lique de Paris, qui était débarqué hier à
Tanger, atteint d'une légère laryngite, a
été obligé de se reposer dans cette ville. Il
n'est reparti qu'aujourd'hui pour Casablanca.
La pacification au Maroc
D*4-
Au sujet de l'avance que nous annoncions,
la Résidence générale donne les détails sui-
vants :
(c Le général Giraud a occupé samedi ma-
tin, à ti heures, la fertile oasis de Taouz,
située en bordure de la Hammada, à envi-
ron 60 km. au sud-est de la palmeraie du
Tafilalet. La djemaa s'était présentée la
veille à Mcghrimine pour offrir sa soumis-
sion.
Conformément aux promesses qui avaient
été faites, l'occupation a pu être réalisée
sans aucun incident.
Elle nous donne ainsi la maîtrise des
points d'eau les plus importants utilisés par
les djiouclis qui venaient inquiéter les confins
algéro-marocains et nous permet également
de protéger efficacement la tribu des Aït Bou
Reck, avec laquelle nous étions depuis long-
temps en relation.
Les troupes régulières et supplétives vien-
nent d'effectuer des travaux de routes et de
pistes dans les territoires nouvellement sou-
mis dans le Tadla.
Los quelques irréductibles qui ne sont pas
soumis dans cette région se sont réfugiés
chez les Aït Chokmanos de la rive gauche de
l'oued el Abid, abandonnant leurs terres et
leurs douars. »
--.
Tunisie-Algérie -Maroc
L'ambassadeur des Etats-Unis à Paris et
Mme Walter Edge dont nous avions annoncé
Çrécédemtnent le prochain départ pour la
Tuniwie et l'Algérie, poursuivront leur ran.
donnée dans toute notre Afrique du Nord et
finiront par le Maroc,
Liuposidon confidentielle
-08
E ne sont f as-les An-
nales Coloniales,
qui ont forté les
premières, ce juste
et navrant discré-
dit, sur la publi-
cité faite jusqu'u
ce jour, à ce qui
doit être la plus
grandiose, la plus
mondialement po
pulaire des manifestations de la France Ex.
téricure.
Voici d'abord, les lamentations de M.Lotus
Proust, député d) Indre-et-Loire :
En Scandinavie, aux Etats-Unis, en Amé-,
rique du Sud, on ignore tout, de la formi-
dable manifestation coloniale qui va se pro-
duire en France. C'est une exposition confi-
dentielle en somme, que nous préparons à
Vincennes. »
Et M. Ernest Outrey, députe de Coda h-
chine, qui sait, sûrement quelles neiges d'tlll-
tan les premiers millions sont ailes rejoindre,
renchérit, sur ce thème quasi dramatique
(nous ne sommes plus qu'à deux mois de
l'inauguration de Vincenllcs!) mais en récla-
mant des millions jusqu'à cellt! -.. sans s'in-
quiéter de savoir si ces nouvelles provisions
ne tomberont pas, elles aussi, dans le lolt-
ne au des soeurs Daitaïdes.
Enfin, M. Lucien Casparin, député de la
Réunion, dans plusieurs journaux,notamment
le Petit Bleu, s'élève véhémentement contre
le silence fait, autour 'de VExposition dans
la Presse pttr les organisateurs malgré les
millions dont ils ont déjà disposé jusqu'à ce
jour,
Puisque cc. premier son de cloche com-
mence à prendre l'élan d'un carillon sonore,
nous n'avons plus de scrupules à révéler les
tristes doléances métropolitaines qui, depuis
des mois ci des mois, nous arrivent chaque
jour. Sans aller chercher l'ignara)tce de la
Scandinavie ou des Etats-Unis, il nous suffit
d'exposer celle de nos départements.
Entre de trop nombreuses lettres, voici au
hasard, cette émallaltl. d'un médecin, ancien
combattant, secrétaire du Comité de Propa-
gande Coloniale de Basse-Normandie :
Monsieur le Directeur,
Je me permets de vous écrire ces lignes,
persuadé que vous aurela bonté de les ac-
cueillir.
Il s'agit de l'Exposition Coloniale. cet ef-
fort national qui devait magnifier la France
et ses colonies. Or, le dois insister sur ce
fait navrant, vraiment trop tangible, de la
totale indifférence des provinciaux ''-1 'gard
de 'eette-niaiiifeatirttonr dontron devràitt poUF
le-moins, paHer et entendre parler. Notre
Comité de Propagande ne peut rien, faute
de fonds indispensables. Nous ne faisons
rien, aucun écho de l'Exposition de Vincen-
nes ne nous parvient ; même inaction dans
le groupement régional des Anciens Combat-
tants qui comprend plus de vingt mille
membres cotisants dont de nombreux colo-
niaux, etc.
Ainsi, du Nord ail Sud* de l'Est à l'Ouest
ce sont les mêmes doltances, les mêmes gra-
ves avertissements.
Baydux, Caeti, Lisicux, etc., pour ne et
ter que cette région, ces villes normandes
n'étaient pourtant pas des trous à dédaigltrt,
on devait au moins, y entendre parler de
V Exposition Coloniale.
Ainsi, ni par le cinéma, ni par Vaffiche,
ni par les journaux régionaux, ni par les As-
sociations d'anciclrs combattants et autres,
( malgré les quelque dix milions déjà volés
pour la publicité des bons de la propagande,
rien n'a êtl tenté en fait d'élémentaire Im-
blicité.
En alimeltlaut ce néant avec les douze mil-
lions d'argent frais, nous conservons les
justes inquiétudes que les comptes sommaires
de M. Archimbaudn' ont nullement dissipées.
D'après le dictionnaire, confidentiel est
un dérivé de confidence qui signifie : secret
« être dans la confidence d'un complot ». Il
est bien évident que l'Exposition de plein atr
de Vincennes n*a rien d'un dessein coupable.
Le complot, conscient ou inconscient, existe
uniquement dans le secret de la répartition
des fonds de propagande qui, quoi qu'en
pense M. Archimbaitd, dont la vue est sou-
vent moins courte, n'atteignent pas leur but.
A ce point de vue, M. Ernest Outrey et
M. Louis Proust ont parfaitement raison ;
« L'Exposition Coloniale est une exposition
confidentielle » et si la publicité n'aperçoit,
même pas au compte-goutté, l'argent qui lui
est consacré, c'est que la source est est dc'-
puis longtemps captée.
Harcef Kuétfef.
La téléphonie France-Maroc
Le service téléphonique entre la France et
le Maroc français, qui fonctionne pendant
deux heures le matin, de dix heures à midi,
est prolongé d'une heure, l'après-midi, de
15 à 16 heures, depuis le tor mars 1931.
Il est rappelé que l'échange de conversa-
tions ordinaires est admis entre tous les ré-
seaux français et tous les réseaux du Maroc
français. La taxe correspondante est de m
francs pour les trois premières minutes et de
37 francs par minute supplémentaire.
Le monument Dai Piaz au Maroc
sera maugnré le 21 mars
L'inauguration à Casablanca du monu-
ment élevé à la mémoire de M. Dal Piaz,
Président de l'a Compagnie Générale Trans-
atlantique, créateur du tourisme Nord-Afri-
cain, aura lieu le samedi 21 mars.
C'est M. Gaston-Gérard, le sympathique
Sous-Secrétaire d'Etat aux Travaux publics
et au Tourisme, qui présidera officiellement
- cette cérémonie. --
NOMÊt SUR BLANC
Pharisaïsme
Il me faut revenir sur le cas Octave Hom-
berg. Cet aventurier de phynance qui a coUté
à i épargne trançaise tant de milliards avec
tous ses titres coiontaux qui n'étaient pas des
valeurs, avec la bociété tinancière trançaise
et Coloniale, le Créait toncier de ïlndocnme,
la Société Indochinoise de L'utuiru '1 ropicales,
la Société dés Caoutchoucs de t'Indochine, la
(Société Industrielle de Chimie d'hjctrème-
Vrient; la Société Lotonnière de Saigon, la
Société des Sucreries et Raffineries de l'indo-
thitie, la Société de Chalandage et Hemor-
rua," de l' inaochine, les Minerais de. la G rati-
fie-lie, les Comptoirs Sénégalais, etc., etc., a
fait lç plongeon il y a trois mois.
f Au début de décembre devant une situation
inextricable que deux hommes de haute valeur
et de probité indiscutable tôuttoyés - dans les
Entreprises d'Octave, Homberg, MM. Gabriel
Cordier et Léon Boulle soupçonnaient et dont
ils arrachèrent l'aveu au financier dans la cité
un S.O.S. tut tancé auprès, des grandes ban-
ques. La Banque de l'Indochine t ut obligée
de répondre à l'appel, les lâcheuses entrepri-
ses d Octave Homberg ayant eu pour la plu-
part leurs bases en Indochine, la Banque
Liazard qui avait été associée aux splendeurs
de I agiotage du début sur les titres Indochi-
noise de Cultures Tropicales, Financière Fran-
çaise et Coloniale sucreries, oerreries, produits
chimiques et autres sous-produits rentra dans
des affaires dont le mauvais caractère d' Octave
Homberg avait chassé ce groupe, enfin l'Union
PilrlsÍénrfe vint en troisième pour alléger la
Chargé des deux premières.
JÎI s'agissait alors de faire face aux échéan-
ces de un d'année et d'assurer aux sociétés
imprudentes qui avaient conrté leurs fonds à
ta boctété Financière Française et Coloniale la
libre disposition de leurs dépôts Les fonds
turent faite par le groupe de banques précitées
et en retour, elles prirent ce qua était natu
ret comme gages, c'est-à-dire en hypothèque,
toutes les vateurs de la Société Financière
Française et Coloniale, consistant en un porte-
feuille dont la valeur ne pouvait être accep-
té, que sous bénéfices d'inventaire auquel
Optayé Homberg ajouta dans un geste magna-
niOle; la totalité de ses biens et de ceux de sa
fe|hme. C'est là où le geste aurait eu plus de
valeur s'il avait été moins ostentatoire et plus
réiL -
evidetment on annonce que l'Hôtel de la
sduf du Général d'Atidigné, la collection de
taBleauxr l'écurie Je courses, le haras d'Octa-
vJr^Hombérit subirent Yembarjo de ceux qui
ont avec courage et déslntétesaemfent cherché
à évitef l'ultime catastrophe à Octave Hom-
berg.
Mai. de tous côtés, l'on chuchote, non, on
dit ouvertement, couramment, qu'Octave Hom-
berg a garé, mis à l'abri une trentaine de mil-
lions qui lui permettront de couler confortable-
ment ses vieux jours. Evidemment ce n' est pas
grand tune il y a quelque six ans à près d'un mil-
liard, mais c'est beaucoup pour tous les pau-
vres bougres qui sur la foi de ses boniments se
sont ruinés jusqu'à leur dernier sou, confondant,
les pauvres, colonies avec Octave Homberg
pieds humides, mais c'est beaucoup aussi pour
Octave Homberg lui-même qui, malgré son
intelligence et son don pour la spéculation
n'avait ni deux, ni trois millions lorsqu'il partit
aux Etats-Unis à la fin de la guerre, à la com-
mission des Changes.
Stupéfiant, en vérité, ce conte fantastique.
Stupéfiants en vérité, ces comptes fantasti
ques.
- Stupéfiante en vérité cette constatation qui
nous permet d'enregistrer que trois mois après
l'aveu, Octave Homberg parade encore au
Conseil Supérieur de l'Exposition Coloniale
aux côtés du maréchal Lyautey qui lui fait
mille grâces et trouve symbolique a présence
de cette personnalité bien parisienne parmi les
grosses légumes de l'Exposition.
Ici comme ailleurs, Octave Homberg devrait
avoir la pudeur de démissionner de ses situa-
tions officielles dans les organisations colonia-
les, avant que l'opinion publique excédée l'en
chasse.
E,*A ngety.
4.
La lutte contre le bruit
va s'étendre à l'Algérie
«»»
011 se souvient qu'à la suite des vives pro-
testations de la part des riverains des che-
mins de fer un décret, rendu en Conseil
d'Etat, a été pris le a mai 1930, réglemen-
tant l'emploi du sifflet des locomotives. Hier
l'assemblée générale du Conseil d'Etat a
adopté un projet de décret portant extension
à l'Algérie de ces mêmes mesures prises en
France.
Espérons que le résultat de ce silence com-
mandé ne sera pas le redoublement des ac-
cidents comme cela se passe à Paris après
minuit dans les artères de la Capitale.
- ffle-
UNE ESCADRILLE ANGLAISE A ORAN
Une escadrille anglaise, composée de cinq
sous-marins et d'un navire ravitailleur, est
venue mouiller au port d'Oran. Elle doit Ré.
journer quelques jours.
"1.
L'exotisme au théâtre
Pour la' représentation de Couss-Couss, la
Scala a fait peau neuve : la façade a été entiè-
rement transformée par Boussard, d'après des
maquettes de Raymond Lopez, architecte-dé-
corateur. Et on a déjà, grâce à cela, un avant-
- de l'exotisme de la prochaine Exposition
Coloniale.
Comme partout !
«♦«
Notre excellent confrère l'Intransigeant
publiait hier l'écho suivant ;
Une grande maison de l'aéronautique apprit
l'autre dimanche que son banquier, gêné
dans sa trésorerie, ne pourrait acquitter une
prochaine échéance. Il s'agissait de vingt-
cinq millions.
Le directeur de ladite maison n'entrevoit
qu'une ressource : demander à l'Etat, qui lui
devait de grosses sommes, de hâter ses paie-
ments, et ainsi la situation serait sauvée.
Mais un dimanche !
Il va au ministère de l'Air, et dit à un
planton :
Quelle est l'adresse personnelle du se-
crétaire général du ministre?
Je vais la lui demander, monsieur.
Il est là? Un dimanche?
Bien sûr. Et le ministre aussi. 11 est
en conférence, avec le général Weygand,
mais je vais le prévenir, dès qu'il sera libre.
Et c'est ainsi qy'un dimanche de février
furent prises sur-le-champ, entre le secré-
taire général et le ministre les mesures qui
s'imposaient pour sauver une de nos plus
importantes maisons d'aviation.
Si du temps de M. Paul-Prudcnt Paintevè
il n'clt était pas ainsi ait ministère de l'Air,
par contre, le travail du dimanc/Ze est de
tradition rue Oudinot. M. François Pietri y
venait fréquemment le dimanche et y po-
tassait les questions à l'ordre du jour avec
AI. Joseph. l'émillettce grise de la maison.
Ill, Steeg et M. Auguste Brunei y ont tra-
vaillé dimanches et jours de fête pendant le
court temps du ministère Steeg, et M. Paul
Rcynaud alerte bien souvent non seulement
soit dévoué et vaillant chef de cabinet M.
Keller, mais aussi les directeurs de ses
grands services.
44»-
Bossoutrot et Rossi ont réussi
L'aviation française
détient de nouveau les records du monde
Jeudi dernier 28 février, à 6 h. 57, le pi-
lote-chef Bossoutrot et l'adjudant-chcf Rossi
décollaient de l'aérodrome de la Sénin
près d'Oran pour s'attaquer aux records du
monde de distance et de durée en circuit
fermé, records détenus par les italiens Mad-
dalena et Cecconi avec 8.188 km. 800 en
67 h. 131 C'était leur quatrième tentative,
les trois première!' ayant échoué à cause de
la tempête. Ils atterrissaient hier à leur
point de départ à to h. 10 ayant couvert
8.805 km. en un vol de 75 h. 23. Bossoutrot
et Rossi ont donc parcouru 716 km. 200 de
plus et ont tenu l'air 8 h. ià par delà 1.,
précédente performance. Cette magnifique
victoire, acquise sur un Blériot 110 à mono-
moteur Hispano 600 C.V., redonne donc à la
France deux records de plus et des plus eu
Viables. Si Ton songe, en effet, au temps ri
la distance perdus dahs les virages, à !;̃.
formidable tempête qui réduisit un morneiv.
leur vitesse à 80 km. (l'avion avait jusque-Hl
marché aux environs de 140) on conviendra
que ces glorieux pilotes auraient couvert en-
viron 9.500 km. si le match eût été disputé
en ligne droite. L'équipage, qui avait, en
effet, emporte 6.230 litres d'essence et 830
, -ec -oo litres clé car-
litres d'huile, a atterri avec 300 litres de car-
burant à bord, c'est-à-dire de quoi lutter en-
core pendant cinq heures. Mais la tempête
fut la plus forte.
Voici donc Bossoutrot insciivant une fois
de plus son nom au palmarès des records de
distance; voici donc Rossi récompense de
son courage et de sa ténacité. C'est un ex-
ploit sans réserve qui vient d'être accompli
par deux aviateurs français sur un terrain
de protectorat français et auquel il faut ap-
plaudir hautement. en attendant que la
belle équipe se mette sur les rangs pour dis-
puter le record mondial en ligne droite.
Les projets de Boussoutrot
Après, avoir goûte un repos bien gagné,
Bossoutrot a fait quelques déclarations rela-
tives à ses impressions sur sa tentative et
ses projets :
Le décollagef malgré notre lourde char-
ge j s'est effectué sans difficulté et nous avons
été tout de suite sur notre circuit.
Les deux premières journées n'eurent pas
d'histoire : beau iviiips, bonnes consomma-
tions de combustible. Aussi, avions-noits déjà
la certitude de voler pendant 85 heures et
d'obtenir les 10.000 kilomètres;
En effet3 pendant les 58 premières hcureSj
nous avons parcouru 7.250 m. à la moyenne
horaire de 125 km.
Malhcureus'-ment, le troisième jozir, dans
Vaprès-midit le vent s'éleva. Il y eut ensuite
une accalmie de 10 à 20 heures; lluÛS} à
partir de cc moment, les rafales reprirent et,
par instant ce fut ttn vent de tempête} souf-
flant à plus de go km. à l heure.
Vous pensez si nous étions secoues far les
remous. En outrc) notre vitesse était considé-
rablement réduite et notre consommation
accritc.
Nous avons lutté ainsi toute la nuit, et
sans une minute de repos.
Nous aurions pu voler encore quatre heu-
reSj car nous avions encore 300 litres d'es-
sence; maiSj à 10 h. 19, les records étant
battus, et bien battus, et nous trouvant exté-
nués, nous avons atterri" profondément tou-
chés par les inoubliables acclamations de la
population oranaise.
Maintenant que nous avons le record nous
allons rentrer en France par la voie des airs"
et en juin, après avoir équipé notre, appareil
d'un moteur de 650 CV, nous tenterons ta
ligne droite New-York-Sibérie, soit une dis-
tance d'environ 13.000 kilomètres.
Inauguration du port de Douala
L'inauguration officielle du port de Douala a
eu lieu samedi. Les représentants du commerce
de Douala et de la compagnie de Navigation
assistaient à cette cérémonie qui a provoqué
un vif enthotrsiasme.
Tout le monde ici se déclare enchanté de
l'achèvement des nouveaux travaux et des pers-
pectives que le meilleur aménagement du port
ouvre au développement du transit
(Par dépêche.)
Reines et Reines
̃ e»
L'élection de la Reine de Paris ainsi que
le couronnement de Mlle Joséphine Baker,
reine des Colonies, sont définitivement fixés
au mardi 10 mars, à 15 heures, à la salle
Pleyel, 252, Faubourg Saint-Honoré, au cours
d'une grande matinée artistique.
iLoin de nous l'idée de discuter le charme,
la souplesse et la grâce tcline de la vedette
du Casino de Paris. La France l'a adoptée,
mais quand 0/1 discute comme Reine de Pa-
ris une jeune femme parce que bien qu'ha-
bitant la Capitale elle est née dans le Nord,
peut-être trouvera-t-on excessif qu'un comité
sans mandat ait sacré Reine des Colonies
la voluptueuse artiste des grands musics-
halls parisiens, originaire de l'une des Caro-
Unes à moins que ce soit de la Floride ou
de la Louisiane.
Et puis Reine des Colonies, il en faudra
plusieurs. On ne peut comparer la Cambod-
gienne à la mûlatresse, la négresse à la
Tahitienne, la berbère à la femme Hova,
sans oublier les Créoles qui, par delà des
mers, continuent sans mélange la tradition
métropolitaine.
Déjà un comité est en formation pour
consacrer les charmes si divers des femmes
de la France d'outre-mer. Les Amealés Co-
loniales l'aideront à consacrer la renommée
des plus belles.
Election cantonale à la Guadeloupe
--. 1
NI. Charles Moynac, ancien chef du ser-
vice de l'enseignement, directeur du jour-
nal La Démocratie sociale, à Basse-Terre, a
été élu conseiller général du canton de Ca-
pesterre, en remplacement de M. Bolivar,
ancien président du Conseil général, décédé.
Dépêchesde l'Indochine
»♦»
M. Robin en Annam
Le. Gou verneur qcnêral p. i. ftobin a ins-
pecta le 20 et la 27 fcwler. accompagné du
général JJillultc et du Résident supérieur
tl: il IHw,m, les. poslcs militaires et la garde
indigène créés dans la province de Quanfl-
NOlll, dans-le centre Annam, à la suite des
récentes ienlutives de troubles fomentées
par les communistes. Il a constaté L'excel-
lente organisation des postes dont la. répar-
tition permrl une surrrjtlnnrc étroit,* et
ronshinH de. taule. 1,1 ri'oiei i-.y.. IH>'\;
r< nsclgnriiient-s' lui ;»/ fOimiib nar 'n,.'
i'Hafs ir p tst-'s - i's dru/'U.nt d'une. /ncOH
* * 11 ̃' It. che c< "("'1 il. :1' dl'/ ;,(', IiI' ( ttii'j- yyai csl
rass'ir''-' p. r !fis iroireii'in /¿ri
:il ;; t/v-j l'ordre eti IvC'-fvir" ut hou-
nu le !>nn L>• V-u'ucrvr.'! j "Cra!. n.
(',) r.l/'rilll: Ii :'Ρ.';,""IH duus m- ,(1; ce. J'
'h ndretli. il a pris (•'s-'. :,:, ;̃ t»"U»î "e!'"
Scarlon.
Retour de Ml Robin
Le liouocmcur général p. i. Jiobin ve-
nant de IIanoï par la voie de lerre est ar-
rivé le 2«S février à Saigon où Il recevra la
semaine prochaine S. lï. le Gouverneur des
Philippines, attendu le 3 mars.
Au théâtre de Saigon
..,.
Mme Cécile Sorel irait en Indochine
M. le gouverneur général Pasquier vient de
transmettre à Hanoï une proposition de Mme
Cécile Sorel, qui envisage de donner une sai-
son en Indochine avec une troupe de quinze
artistes. La durée en serait de deux mois, un
en Cochinchine. Un au Tonkin. Le répertoire
comprendrait divers chefs d' oeuvre classiques
et des pièces modernes.
Autres candidatures
Pour le théâtre, en plus de la candidature
de Mme Cécile Sorel, cinq autres ont été dé-
posées à la mairie de Saïgon; ce sont celles de
MM.. Glos, directeur du théâtre de Casablan-
ca, Richaud, artiste lyrique ; Eyman, de
Mayerhoffen, auteur dramatique et Breton-
Caubet qui eux furent autrefois concession-
naires du théâtre d'Hanoï.
4..
Encouragements à l'Elevage
A partir du 1er avril prochain, de larges
encouragements seront mis par l'Administra-
tion à la disposition des Sociétés Coopérati-
ves d'Elevage qui auront ainsi toutes facilités
pour faire l'acquisition d'animaux reproduc-
teurs d'élite soit dans les milieux indigènes,
soit dans les concours spéciaux de races.
En outre, ces syndicats agissant pour le
compte de leurs adhérents bénéficieront d'une
prime à l'importation dont le taux, révisable
chaque année, sera fLxé pour l'exercice 1931-
1932 à 15 de la valeur de l'animal, jusqu'à
concurrence d'une valeur maxima du géni-
teur de 8.000 francs pour les grandes espèces
et de 1.500 francs pour les ovins et les por-
cins, et ce pour tous les géniteurs dont l'im-
portation aura été approuvée par le Chef du
Service de l'Elevage. Le bénéfice de tels en-
couragements sera naturellement limité par
les crédits dont dispose ce service.
Ces nouvelle? dispositions qui 11c manque-
ront pas d'exercer une heureuse influence sur
le développement de l'élevage marocain ont
été prises sur l'initiative du Service de l'Ele.
vage qui ne pouvait plus suffire aux deman-
des de prêts de géniteurs présentées par les
groupements libres d'éleveurs et parce que
l'expérience a montré que les animaux ainsi
prêtés ne recevaient pas toujours tous les
soins désirables.
A la date de ce jour, les Sociétés Coopéra-
tives d'Elevage régulièrement constituées et
autorisées par arrêtés du Directeur Général
de.l'Agriculture, du Commerce et de la Colo-
nisation, sont celles des Régions de Rabat,
Fez, Marrakech, Safi. De plus, une Associa-
tion des Aduiiniblraleurs des Coopératives
d'Elevage du Maroc a été constituée çt nS\l'
lb mranmo tao. IMBS
LUNDI SOIR, 2 MARS 19&1.
; JOUftMlJ^OTIDIEII -
t
Réduction & Administration t
u,mii*nékTm*
1 PARIS UV)
TtUra.iiouvni leilsi
- RICHBLIBU1741
Les Annales Coloniales
t" O#nottcet et réclames sont reçu" «.. DlRECTBUR'PONOATBUR , Marcel RUBDBL l'ous les articles publiés dans noire journal ne peuivent
bureau, du foitrnal. 1., n tira reproduit, qu'en citant les ANNALEs COLONIALR>S.
ABONNeMENTS
la Revue mensuelle:
Ua M 6 Moi. 8 Moi*
- - -
France at
Colonies 1801) 100 > 50 »
Étranger..240B 126 D 70 »
On s'abonne sans frais dam
tous les bureaux de poste.
La Crise en Nouvelle-Calédonie
: 1
'.:' t +qb ( -
Nos colonies se plaignent du marasme
des affaires. Elles sont touchées, au même
'titre que, la Métropole et le reste des Nations
par la crise économique.
L'Europe est durement frappée. Et,
l'Amérique qui pensait être épargnée, est
.vivement touchée à son tour. Le chômage se
multiplie. Il y a plus de s millions de chô-
meurs secourus aux Etats-Unis, plus de 3
millions en Allemagne, presque autant en
Angleterre et un demi-million en Ital!ie, 15
millions dans le monde entier.
La crise économique est générale. Elle a
comme génératrice d'ailleurs la crise morale
qui est sortie des flancs de La guerre et de
l'après-guerre et a désaxé les esprits. C'ee
une maladie en profondeur, par conséquent
fa guérison sera laborieuse et la convales-
cence longue. '- -
La crise économique que nous subissons
trouve sa raison d'être dans la surproduction
et la sous-consommation.
La machine s'est développée, elle produit
en unité autant que dix ouvriers. Elle a jeté
sur le marché des quantités de matières et
marchandises qui dépassent les besoins. La
politique funeste des hauts prix a aboutira
là vie de plus en plus chère. La capacité
d'achat de chacun diminuant fatalement
dans ces conditions, la sousonsommation
est siirvenue et avec elle la mévente et, par
voie de conséquence; le chômage avec son
cortège de troubles et de misères.
La France qui avait échappé au malaise
pendant-un certain temps, se trouve sérieu-
sement touchée, à son tour. Le chômage com-
mence chez elle. Elle a dépassé les prix
mondiaux, de sorte que les marchandises
étrangères, ;malgré les droits dopaniers sans
cesse relevés, tiennent facilement à l'inté-
rieur concurrencer les produits manufactu-
4 les. de. même, matière d'origine nationale.
L uipament industriel- des nations étran-
/',. br vient apporter ,en- £lu&t' à rtôs indus-
triés, un gros obstaplë-ir la pénétration des
ma'rcHës étrjmgerSet les hauts prix français
çqritribtjfëftt* au surplus, à la - raréfaction de
nos exportations. Le thermomètre de la ba-
lance commerciale accuse le déficit. Voilà le
-alJ prédit depuis plusieurs années par des
,. esprits aivëttis. J
., ,' Les gouvernements français successive-
ment ne se sont pas préoccupés de'la vie
-. eh&re. Us étaient , bien frappés ..comme tout
Jenténde dU paradoxe dé la baisse des ma-
--,et., d., rixe de 8ros alors
prix a "monté en France dé-
puta Huit mots de ia à 15 points. Les sa-
laires sont pttyés 10 en moins en Belgique
qu'en France et le pain s'y vehd près de la
moitié moins.
- - -
Mais, les gouvernants ont vécu dans la
confiance et la paresse. Quand ils ont pré-
senté des mesures, c'est à la sollicitation
impérieuse - des intérêt particuliers et corpo-
ratifs qui demandaient tantôt les uns, tan-
tôt les autres à être protégés à mesure qu'ils
étaient atteints par la crise. On a donc pra-
tiqué une politique de protectionnisme ou-
tranciér. C est-à-dire qu'on s'est abandonné
à l'empirisme, et aux moyens de fortune.
Aujourd'hui on doit se rendre compte que
le remède fondamental à la crise n'est pas
là, puisque la politique douanière pratiquée
d'ailleurs par tous les Etats n'a ni écarté
ni peut-être ralenti la crise.
La Nouvelle-Calédonie a suivi la courbe
de la dépression générale. La première
btanche atteinte de ses exportations a été
les produits agricoles: coton, café, coprah.
L'avilissement des prix qui a diminué la ca-
pacité d'achat des colons a été l'un des fac-
itfcurs principaux de la paralysie économique.
Les prix de revient dépassent les prix de
vente. La vraie solution à la crise, ici com-
me dans les autres pays, .se trouve dans
l'abaissement des prix de. revient.
L'industrie minière est la principale ar-
mature de la Nouvelle-Calédonie avec des
compléments placés dans l'élevage, les bois
et la pêche. Une société nickélifère s'est
trouvée dans l'obligation de réduire son ex-
ploitation et de congédier un assez grand
nombre d'ouvriers.Le marché du minerai de
chrome a fléchi.
Pour le bois, il y a arrêt complet des
exportations sur l'Australie, en raison d'un
droit d'entrée très élevé dans ce eYs.
Des mesures ont été prises pour remédier
à la crise : abaissement du fret, prime pour
le coton, diminution des prix de la main-
d'œuvre. Les bouchers de la Place ont tenté
de parer à, l'avilissement du prix du bétail
en stabilisant le prix d'achat. Le Conseil
général a pris des mesures heureuses à pro-
pos de l'élevage. Au point de vue douanier,
il a relevé les droits sur la viande salée
étrangère et les conserves de viande. La
Colonie réclame la suppression du droit
d'entrée èn France, de 1,80 sur le café.
Les affaires générales du pays languis-
sent. Pourtant largent ne manque pas, les
dépôts en Banque en sont la preuve. Ce qui
manque, c'est la confiance. La restriction du
crédit par les Etablissements commerciaux
augmente le - malaise. - - - u
Les 75 millions accordés à la Nouvelle-
Calédonie dans l'emprunt d'outillage colo-
nial viendront à point pour redonner de la
vitalité aux populations de l'lte. Toutefois,
ce que craignent les habitants, c'est que
l'emprunt serve plutôt à des travaux somp-
tuaires (môle, égouts, remblaiement de la
baie de la Moselle), au lieu d'être plus par-
ticulièrement réservé aux travaux productifs.
Le budget de la Colonie, d'autre part, exige
de sérieuses mesures d'assainissement. Les
recettes diminuent et les dépenses continuent
eu s'accroissent. Des compressiqps et des
économies s'imposent si l'on veut éviter - de
nouveaux impôts. C'est le vœu des habi-
tants exprimé par le Bulletin du Com-
merce de la Nouvelle-Calédonie et des Nou-
velles-Hébrides.
Le projet de loi que viennent de voter
les deux chambres relatif au Crédit Colo.
nial, favorisera l'activité économique à la
Nouvelle-Calédonie et aux Nouvelles-Hébri-
des comme dans le reste dc notre Empire
Colonial.
ta, Dettierre,
Sénateur du Nord,
Membre cte la commission
, , Sénatoriale des Affaires Etrangères.
A LA CHAMBRE
- LES DEBATS
Subventions pour l'Algérie
Samedi 28, après en avoir terminé dans la
matinée avec les chapitres du budget de la
J ltstice, la Chambre s'est attaquée au bud-
get de
Justice, l'Intérieur. Le débat, à la discussion
générale? s'est engagé sur les subventions des
collectivités secondaires, départements et
commîmes et s'est poursuivi, au titre de la
Sûreté générale, comme de coutume sur les
•4 millions de fonds secrets qui, en définitive,
ont été accordés au gouvernement. Sous ce
même titre de la Sûreté générale, le chapi-
tre qui accorde une subvention de y. < 20.000
francs pour les territoires du Sud de l'AI.
gérie a été voté sans discussion.
Enfin, cette après-midi-là, avant de se sé-
parer, la Chambre s'est heureusement déci-
dée à ouvrir un crédit de 12 millions pour
l'Exposition Coloniale et destiné à sa publi-
cité. Il était essentiel qu'une manifestation
de cette importance ait à sa disposition les
moyehs de mettre de son côté les chances
-les plus grandes de complète réussite.
12 millions marchent
Hier dimanche, ce fut au tour du budget
des Conventions de subir l'assaut des discus-
sions. 11 n'en fut pas de même l'après-midi
pour une série de textes secondaires adoptés
sans débat et parmi lesquels nous cicrons. te
projet relatif à la partfeipation de l'Ensei-
gnement technique à l'Exposition Colollinte.
Ce matin suite de la discussion du budget
des Conventions.
; ̃ «M»-
Loi relative du Crédit Colonial
f'l
Le Journal officiel a publié la loi autorisant
le ministre des Finances et le mlniitre des
avec le^édit Nlliôhal des
inventions éiendànt & deif fwéU que cet éta-
blissement consentirait à. deselploitatlÓlls agri-
coles, comnaeréi.les ou industrielles appartenant
à des citoyens, sujets ou protégés français et
situés dans les colonies, pays de protectorat ou
pays sous mandat, tout ou partie des disposi-
tions contenues dans l'article 8 de la conven-
tion du 24 mars 1929.
M. Lucien Saiat vient à Paris
»♦«
M. Lucien Saint, Résident Général de
France au Maroc, est attendu mardi à Mar-
seille. 11 viendra directement à Paris. Il a
quitté, samedi dernier, Rabat, en automo-
bile, à 9 h. 30 qt, après avoir déjeuné à
Casablanca, s'est embarqué à 16 heures à
bord du Maréchal-hyauley^ de la Compagnie
Paquet.
M. Lucien Saint vient à Paris pour la
discussion du budget du Protectorat maro-
cain.
Malade
Mgr Alfred Baudrillart, membre de l'Aca-
démie françaisc, recteur de l'Institut catho-
lique de Paris, qui était débarqué hier à
Tanger, atteint d'une légère laryngite, a
été obligé de se reposer dans cette ville. Il
n'est reparti qu'aujourd'hui pour Casablanca.
La pacification au Maroc
D*4-
Au sujet de l'avance que nous annoncions,
la Résidence générale donne les détails sui-
vants :
(c Le général Giraud a occupé samedi ma-
tin, à ti heures, la fertile oasis de Taouz,
située en bordure de la Hammada, à envi-
ron 60 km. au sud-est de la palmeraie du
Tafilalet. La djemaa s'était présentée la
veille à Mcghrimine pour offrir sa soumis-
sion.
Conformément aux promesses qui avaient
été faites, l'occupation a pu être réalisée
sans aucun incident.
Elle nous donne ainsi la maîtrise des
points d'eau les plus importants utilisés par
les djiouclis qui venaient inquiéter les confins
algéro-marocains et nous permet également
de protéger efficacement la tribu des Aït Bou
Reck, avec laquelle nous étions depuis long-
temps en relation.
Les troupes régulières et supplétives vien-
nent d'effectuer des travaux de routes et de
pistes dans les territoires nouvellement sou-
mis dans le Tadla.
Los quelques irréductibles qui ne sont pas
soumis dans cette région se sont réfugiés
chez les Aït Chokmanos de la rive gauche de
l'oued el Abid, abandonnant leurs terres et
leurs douars. »
--.
Tunisie-Algérie -Maroc
L'ambassadeur des Etats-Unis à Paris et
Mme Walter Edge dont nous avions annoncé
Çrécédemtnent le prochain départ pour la
Tuniwie et l'Algérie, poursuivront leur ran.
donnée dans toute notre Afrique du Nord et
finiront par le Maroc,
Liuposidon confidentielle
-08
E ne sont f as-les An-
nales Coloniales,
qui ont forté les
premières, ce juste
et navrant discré-
dit, sur la publi-
cité faite jusqu'u
ce jour, à ce qui
doit être la plus
grandiose, la plus
mondialement po
pulaire des manifestations de la France Ex.
téricure.
Voici d'abord, les lamentations de M.Lotus
Proust, député d) Indre-et-Loire :
En Scandinavie, aux Etats-Unis, en Amé-,
rique du Sud, on ignore tout, de la formi-
dable manifestation coloniale qui va se pro-
duire en France. C'est une exposition confi-
dentielle en somme, que nous préparons à
Vincennes. »
Et M. Ernest Outrey, députe de Coda h-
chine, qui sait, sûrement quelles neiges d'tlll-
tan les premiers millions sont ailes rejoindre,
renchérit, sur ce thème quasi dramatique
(nous ne sommes plus qu'à deux mois de
l'inauguration de Vincenllcs!) mais en récla-
mant des millions jusqu'à cellt! -.. sans s'in-
quiéter de savoir si ces nouvelles provisions
ne tomberont pas, elles aussi, dans le lolt-
ne au des soeurs Daitaïdes.
Enfin, M. Lucien Casparin, député de la
Réunion, dans plusieurs journaux,notamment
le Petit Bleu, s'élève véhémentement contre
le silence fait, autour 'de VExposition dans
la Presse pttr les organisateurs malgré les
millions dont ils ont déjà disposé jusqu'à ce
jour,
Puisque cc. premier son de cloche com-
mence à prendre l'élan d'un carillon sonore,
nous n'avons plus de scrupules à révéler les
tristes doléances métropolitaines qui, depuis
des mois ci des mois, nous arrivent chaque
jour. Sans aller chercher l'ignara)tce de la
Scandinavie ou des Etats-Unis, il nous suffit
d'exposer celle de nos départements.
Entre de trop nombreuses lettres, voici au
hasard, cette émallaltl. d'un médecin, ancien
combattant, secrétaire du Comité de Propa-
gande Coloniale de Basse-Normandie :
Monsieur le Directeur,
Je me permets de vous écrire ces lignes,
persuadé que vous aurela bonté de les ac-
cueillir.
Il s'agit de l'Exposition Coloniale. cet ef-
fort national qui devait magnifier la France
et ses colonies. Or, le dois insister sur ce
fait navrant, vraiment trop tangible, de la
totale indifférence des provinciaux ''-1 'gard
de 'eette-niaiiifeatirttonr dontron devràitt poUF
le-moins, paHer et entendre parler. Notre
Comité de Propagande ne peut rien, faute
de fonds indispensables. Nous ne faisons
rien, aucun écho de l'Exposition de Vincen-
nes ne nous parvient ; même inaction dans
le groupement régional des Anciens Combat-
tants qui comprend plus de vingt mille
membres cotisants dont de nombreux colo-
niaux, etc.
Ainsi, du Nord ail Sud* de l'Est à l'Ouest
ce sont les mêmes doltances, les mêmes gra-
ves avertissements.
Baydux, Caeti, Lisicux, etc., pour ne et
ter que cette région, ces villes normandes
n'étaient pourtant pas des trous à dédaigltrt,
on devait au moins, y entendre parler de
V Exposition Coloniale.
Ainsi, ni par le cinéma, ni par Vaffiche,
ni par les journaux régionaux, ni par les As-
sociations d'anciclrs combattants et autres,
( malgré les quelque dix milions déjà volés
pour la publicité des bons de la propagande,
rien n'a êtl tenté en fait d'élémentaire Im-
blicité.
En alimeltlaut ce néant avec les douze mil-
lions d'argent frais, nous conservons les
justes inquiétudes que les comptes sommaires
de M. Archimbaudn' ont nullement dissipées.
D'après le dictionnaire, confidentiel est
un dérivé de confidence qui signifie : secret
« être dans la confidence d'un complot ». Il
est bien évident que l'Exposition de plein atr
de Vincennes n*a rien d'un dessein coupable.
Le complot, conscient ou inconscient, existe
uniquement dans le secret de la répartition
des fonds de propagande qui, quoi qu'en
pense M. Archimbaitd, dont la vue est sou-
vent moins courte, n'atteignent pas leur but.
A ce point de vue, M. Ernest Outrey et
M. Louis Proust ont parfaitement raison ;
« L'Exposition Coloniale est une exposition
confidentielle » et si la publicité n'aperçoit,
même pas au compte-goutté, l'argent qui lui
est consacré, c'est que la source est est dc'-
puis longtemps captée.
Harcef Kuétfef.
La téléphonie France-Maroc
Le service téléphonique entre la France et
le Maroc français, qui fonctionne pendant
deux heures le matin, de dix heures à midi,
est prolongé d'une heure, l'après-midi, de
15 à 16 heures, depuis le tor mars 1931.
Il est rappelé que l'échange de conversa-
tions ordinaires est admis entre tous les ré-
seaux français et tous les réseaux du Maroc
français. La taxe correspondante est de m
francs pour les trois premières minutes et de
37 francs par minute supplémentaire.
Le monument Dai Piaz au Maroc
sera maugnré le 21 mars
L'inauguration à Casablanca du monu-
ment élevé à la mémoire de M. Dal Piaz,
Président de l'a Compagnie Générale Trans-
atlantique, créateur du tourisme Nord-Afri-
cain, aura lieu le samedi 21 mars.
C'est M. Gaston-Gérard, le sympathique
Sous-Secrétaire d'Etat aux Travaux publics
et au Tourisme, qui présidera officiellement
- cette cérémonie. --
NOMÊt SUR BLANC
Pharisaïsme
Il me faut revenir sur le cas Octave Hom-
berg. Cet aventurier de phynance qui a coUté
à i épargne trançaise tant de milliards avec
tous ses titres coiontaux qui n'étaient pas des
valeurs, avec la bociété tinancière trançaise
et Coloniale, le Créait toncier de ïlndocnme,
la Société Indochinoise de L'utuiru '1 ropicales,
la Société dés Caoutchoucs de t'Indochine, la
(Société Industrielle de Chimie d'hjctrème-
Vrient; la Société Lotonnière de Saigon, la
Société des Sucreries et Raffineries de l'indo-
thitie, la Société de Chalandage et Hemor-
rua," de l' inaochine, les Minerais de. la G rati-
fie-lie, les Comptoirs Sénégalais, etc., etc., a
fait lç plongeon il y a trois mois.
f Au début de décembre devant une situation
inextricable que deux hommes de haute valeur
et de probité indiscutable tôuttoyés - dans les
Entreprises d'Octave, Homberg, MM. Gabriel
Cordier et Léon Boulle soupçonnaient et dont
ils arrachèrent l'aveu au financier dans la cité
un S.O.S. tut tancé auprès, des grandes ban-
ques. La Banque de l'Indochine t ut obligée
de répondre à l'appel, les lâcheuses entrepri-
ses d Octave Homberg ayant eu pour la plu-
part leurs bases en Indochine, la Banque
Liazard qui avait été associée aux splendeurs
de I agiotage du début sur les titres Indochi-
noise de Cultures Tropicales, Financière Fran-
çaise et Coloniale sucreries, oerreries, produits
chimiques et autres sous-produits rentra dans
des affaires dont le mauvais caractère d' Octave
Homberg avait chassé ce groupe, enfin l'Union
PilrlsÍénrfe vint en troisième pour alléger la
Chargé des deux premières.
JÎI s'agissait alors de faire face aux échéan-
ces de un d'année et d'assurer aux sociétés
imprudentes qui avaient conrté leurs fonds à
ta boctété Financière Française et Coloniale la
libre disposition de leurs dépôts Les fonds
turent faite par le groupe de banques précitées
et en retour, elles prirent ce qua était natu
ret comme gages, c'est-à-dire en hypothèque,
toutes les vateurs de la Société Financière
Française et Coloniale, consistant en un porte-
feuille dont la valeur ne pouvait être accep-
té, que sous bénéfices d'inventaire auquel
Optayé Homberg ajouta dans un geste magna-
niOle; la totalité de ses biens et de ceux de sa
fe|hme. C'est là où le geste aurait eu plus de
valeur s'il avait été moins ostentatoire et plus
réiL -
evidetment on annonce que l'Hôtel de la
sduf du Général d'Atidigné, la collection de
taBleauxr l'écurie Je courses, le haras d'Octa-
vJr^Hombérit subirent Yembarjo de ceux qui
ont avec courage et déslntétesaemfent cherché
à évitef l'ultime catastrophe à Octave Hom-
berg.
Mai. de tous côtés, l'on chuchote, non, on
dit ouvertement, couramment, qu'Octave Hom-
berg a garé, mis à l'abri une trentaine de mil-
lions qui lui permettront de couler confortable-
ment ses vieux jours. Evidemment ce n' est pas
grand
liard, mais c'est beaucoup pour tous les pau-
vres bougres qui sur la foi de ses boniments se
sont ruinés jusqu'à leur dernier sou, confondant,
les pauvres, colonies avec Octave Homberg
pieds humides, mais c'est beaucoup aussi pour
Octave Homberg lui-même qui, malgré son
intelligence et son don pour la spéculation
n'avait ni deux, ni trois millions lorsqu'il partit
aux Etats-Unis à la fin de la guerre, à la com-
mission des Changes.
Stupéfiant, en vérité, ce conte fantastique.
Stupéfiants en vérité, ces comptes fantasti
ques.
- Stupéfiante en vérité cette constatation qui
nous permet d'enregistrer que trois mois après
l'aveu, Octave Homberg parade encore au
Conseil Supérieur de l'Exposition Coloniale
aux côtés du maréchal Lyautey qui lui fait
mille grâces et trouve symbolique a présence
de cette personnalité bien parisienne parmi les
grosses légumes de l'Exposition.
Ici comme ailleurs, Octave Homberg devrait
avoir la pudeur de démissionner de ses situa-
tions officielles dans les organisations colonia-
les, avant que l'opinion publique excédée l'en
chasse.
E,*A ngety.
4.
La lutte contre le bruit
va s'étendre à l'Algérie
«»»
011 se souvient qu'à la suite des vives pro-
testations de la part des riverains des che-
mins de fer un décret, rendu en Conseil
d'Etat, a été pris le a mai 1930, réglemen-
tant l'emploi du sifflet des locomotives. Hier
l'assemblée générale du Conseil d'Etat a
adopté un projet de décret portant extension
à l'Algérie de ces mêmes mesures prises en
France.
Espérons que le résultat de ce silence com-
mandé ne sera pas le redoublement des ac-
cidents comme cela se passe à Paris après
minuit dans les artères de la Capitale.
- ffle-
UNE ESCADRILLE ANGLAISE A ORAN
Une escadrille anglaise, composée de cinq
sous-marins et d'un navire ravitailleur, est
venue mouiller au port d'Oran. Elle doit Ré.
journer quelques jours.
"1.
L'exotisme au théâtre
Pour la' représentation de Couss-Couss, la
Scala a fait peau neuve : la façade a été entiè-
rement transformée par Boussard, d'après des
maquettes de Raymond Lopez, architecte-dé-
corateur. Et on a déjà, grâce à cela, un avant-
- de l'exotisme de la prochaine Exposition
Coloniale.
Comme partout !
«♦«
Notre excellent confrère l'Intransigeant
publiait hier l'écho suivant ;
Une grande maison de l'aéronautique apprit
l'autre dimanche que son banquier, gêné
dans sa trésorerie, ne pourrait acquitter une
prochaine échéance. Il s'agissait de vingt-
cinq millions.
Le directeur de ladite maison n'entrevoit
qu'une ressource : demander à l'Etat, qui lui
devait de grosses sommes, de hâter ses paie-
ments, et ainsi la situation serait sauvée.
Mais un dimanche !
Il va au ministère de l'Air, et dit à un
planton :
Quelle est l'adresse personnelle du se-
crétaire général du ministre?
Je vais la lui demander, monsieur.
Il est là? Un dimanche?
Bien sûr. Et le ministre aussi. 11 est
en conférence, avec le général Weygand,
mais je vais le prévenir, dès qu'il sera libre.
Et c'est ainsi qy'un dimanche de février
furent prises sur-le-champ, entre le secré-
taire général et le ministre les mesures qui
s'imposaient pour sauver une de nos plus
importantes maisons d'aviation.
Si du temps de M. Paul-Prudcnt Paintevè
il n'clt était pas ainsi ait ministère de l'Air,
par contre, le travail du dimanc/Ze est de
tradition rue Oudinot. M. François Pietri y
venait fréquemment le dimanche et y po-
tassait les questions à l'ordre du jour avec
AI. Joseph. l'émillettce grise de la maison.
Ill, Steeg et M. Auguste Brunei y ont tra-
vaillé dimanches et jours de fête pendant le
court temps du ministère Steeg, et M. Paul
Rcynaud alerte bien souvent non seulement
soit dévoué et vaillant chef de cabinet M.
Keller, mais aussi les directeurs de ses
grands services.
44»-
Bossoutrot et Rossi ont réussi
L'aviation française
détient de nouveau les records du monde
Jeudi dernier 28 février, à 6 h. 57, le pi-
lote-chef Bossoutrot et l'adjudant-chcf Rossi
décollaient de l'aérodrome de la Sénin
près d'Oran pour s'attaquer aux records du
monde de distance et de durée en circuit
fermé, records détenus par les italiens Mad-
dalena et Cecconi avec 8.188 km. 800 en
67 h. 131 C'était leur quatrième tentative,
les trois première!' ayant échoué à cause de
la tempête. Ils atterrissaient hier à leur
point de départ à to h. 10 ayant couvert
8.805 km. en un vol de 75 h. 23. Bossoutrot
et Rossi ont donc parcouru 716 km. 200 de
plus et ont tenu l'air 8 h. ià par delà 1.,
précédente performance. Cette magnifique
victoire, acquise sur un Blériot 110 à mono-
moteur Hispano 600 C.V., redonne donc à la
France deux records de plus et des plus eu
Viables. Si Ton songe, en effet, au temps ri
la distance perdus dahs les virages, à !;̃.
formidable tempête qui réduisit un morneiv.
leur vitesse à 80 km. (l'avion avait jusque-Hl
marché aux environs de 140) on conviendra
que ces glorieux pilotes auraient couvert en-
viron 9.500 km. si le match eût été disputé
en ligne droite. L'équipage, qui avait, en
effet, emporte 6.230 litres d'essence et 830
, -ec -oo litres clé car-
litres d'huile, a atterri avec 300 litres de car-
burant à bord, c'est-à-dire de quoi lutter en-
core pendant cinq heures. Mais la tempête
fut la plus forte.
Voici donc Bossoutrot insciivant une fois
de plus son nom au palmarès des records de
distance; voici donc Rossi récompense de
son courage et de sa ténacité. C'est un ex-
ploit sans réserve qui vient d'être accompli
par deux aviateurs français sur un terrain
de protectorat français et auquel il faut ap-
plaudir hautement. en attendant que la
belle équipe se mette sur les rangs pour dis-
puter le record mondial en ligne droite.
Les projets de Boussoutrot
Après, avoir goûte un repos bien gagné,
Bossoutrot a fait quelques déclarations rela-
tives à ses impressions sur sa tentative et
ses projets :
Le décollagef malgré notre lourde char-
ge j s'est effectué sans difficulté et nous avons
été tout de suite sur notre circuit.
Les deux premières journées n'eurent pas
d'histoire : beau iviiips, bonnes consomma-
tions de combustible. Aussi, avions-noits déjà
la certitude de voler pendant 85 heures et
d'obtenir les 10.000 kilomètres;
En effet3 pendant les 58 premières hcureSj
nous avons parcouru 7.250 m. à la moyenne
horaire de 125 km.
Malhcureus'-ment, le troisième jozir, dans
Vaprès-midit le vent s'éleva. Il y eut ensuite
une accalmie de 10 à 20 heures; lluÛS} à
partir de cc moment, les rafales reprirent et,
par instant ce fut ttn vent de tempête} souf-
flant à plus de go km. à l heure.
Vous pensez si nous étions secoues far les
remous. En outrc) notre vitesse était considé-
rablement réduite et notre consommation
accritc.
Nous avons lutté ainsi toute la nuit, et
sans une minute de repos.
Nous aurions pu voler encore quatre heu-
reSj car nous avions encore 300 litres d'es-
sence; maiSj à 10 h. 19, les records étant
battus, et bien battus, et nous trouvant exté-
nués, nous avons atterri" profondément tou-
chés par les inoubliables acclamations de la
population oranaise.
Maintenant que nous avons le record nous
allons rentrer en France par la voie des airs"
et en juin, après avoir équipé notre, appareil
d'un moteur de 650 CV, nous tenterons ta
ligne droite New-York-Sibérie, soit une dis-
tance d'environ 13.000 kilomètres.
Inauguration du port de Douala
L'inauguration officielle du port de Douala a
eu lieu samedi. Les représentants du commerce
de Douala et de la compagnie de Navigation
assistaient à cette cérémonie qui a provoqué
un vif enthotrsiasme.
Tout le monde ici se déclare enchanté de
l'achèvement des nouveaux travaux et des pers-
pectives que le meilleur aménagement du port
ouvre au développement du transit
(Par dépêche.)
Reines et Reines
̃ e»
L'élection de la Reine de Paris ainsi que
le couronnement de Mlle Joséphine Baker,
reine des Colonies, sont définitivement fixés
au mardi 10 mars, à 15 heures, à la salle
Pleyel, 252, Faubourg Saint-Honoré, au cours
d'une grande matinée artistique.
iLoin de nous l'idée de discuter le charme,
la souplesse et la grâce tcline de la vedette
du Casino de Paris. La France l'a adoptée,
mais quand 0/1 discute comme Reine de Pa-
ris une jeune femme parce que bien qu'ha-
bitant la Capitale elle est née dans le Nord,
peut-être trouvera-t-on excessif qu'un comité
sans mandat ait sacré Reine des Colonies
la voluptueuse artiste des grands musics-
halls parisiens, originaire de l'une des Caro-
Unes à moins que ce soit de la Floride ou
de la Louisiane.
Et puis Reine des Colonies, il en faudra
plusieurs. On ne peut comparer la Cambod-
gienne à la mûlatresse, la négresse à la
Tahitienne, la berbère à la femme Hova,
sans oublier les Créoles qui, par delà des
mers, continuent sans mélange la tradition
métropolitaine.
Déjà un comité est en formation pour
consacrer les charmes si divers des femmes
de la France d'outre-mer. Les Amealés Co-
loniales l'aideront à consacrer la renommée
des plus belles.
Election cantonale à la Guadeloupe
--. 1
NI. Charles Moynac, ancien chef du ser-
vice de l'enseignement, directeur du jour-
nal La Démocratie sociale, à Basse-Terre, a
été élu conseiller général du canton de Ca-
pesterre, en remplacement de M. Bolivar,
ancien président du Conseil général, décédé.
Dépêchesde l'Indochine
»♦»
M. Robin en Annam
Le. Gou verneur qcnêral p. i. ftobin a ins-
pecta le 20 et la 27 fcwler. accompagné du
général JJillultc et du Résident supérieur
tl: il IHw,m, les. poslcs militaires et la garde
indigène créés dans la province de Quanfl-
NOlll, dans-le centre Annam, à la suite des
récentes ienlutives de troubles fomentées
par les communistes. Il a constaté L'excel-
lente organisation des postes dont la. répar-
tition permrl une surrrjtlnnrc étroit,* et
ronshinH de. taule. 1,1 ri'oiei i-.y.. IH>'\;
r< nsclgnriiient-s' lui ;»/ fOimiib nar 'n,.'
i'Hafs ir p tst-'s - i's dru/'U.nt d'une. /ncOH
* * 11 ̃' It. che c< "("'1 il. :1' dl'/ ;,(', IiI' ( ttii'j- yyai csl
rass'ir''-' p. r !fis iroireii'in /¿ri
:il ;; t/v-j l'ordre eti IvC'-fvir" ut hou-
nu le !>nn L>• V-u'ucrvr.'! j "Cra!. n.
(',) r.l/'rilll: Ii :'Ρ.';,""IH duus m- ,(1; ce. J'
'h ndretli. il a pris (•'s-'. :,:, ;̃ t»"U»î "e!'"
Scarlon.
Retour de Ml Robin
Le liouocmcur général p. i. Jiobin ve-
nant de IIanoï par la voie de lerre est ar-
rivé le 2«S février à Saigon où Il recevra la
semaine prochaine S. lï. le Gouverneur des
Philippines, attendu le 3 mars.
Au théâtre de Saigon
..,.
Mme Cécile Sorel irait en Indochine
M. le gouverneur général Pasquier vient de
transmettre à Hanoï une proposition de Mme
Cécile Sorel, qui envisage de donner une sai-
son en Indochine avec une troupe de quinze
artistes. La durée en serait de deux mois, un
en Cochinchine. Un au Tonkin. Le répertoire
comprendrait divers chefs d' oeuvre classiques
et des pièces modernes.
Autres candidatures
Pour le théâtre, en plus de la candidature
de Mme Cécile Sorel, cinq autres ont été dé-
posées à la mairie de Saïgon; ce sont celles de
MM.. Glos, directeur du théâtre de Casablan-
ca, Richaud, artiste lyrique ; Eyman, de
Mayerhoffen, auteur dramatique et Breton-
Caubet qui eux furent autrefois concession-
naires du théâtre d'Hanoï.
4..
Encouragements à l'Elevage
A partir du 1er avril prochain, de larges
encouragements seront mis par l'Administra-
tion à la disposition des Sociétés Coopérati-
ves d'Elevage qui auront ainsi toutes facilités
pour faire l'acquisition d'animaux reproduc-
teurs d'élite soit dans les milieux indigènes,
soit dans les concours spéciaux de races.
En outre, ces syndicats agissant pour le
compte de leurs adhérents bénéficieront d'une
prime à l'importation dont le taux, révisable
chaque année, sera fLxé pour l'exercice 1931-
1932 à 15 de la valeur de l'animal, jusqu'à
concurrence d'une valeur maxima du géni-
teur de 8.000 francs pour les grandes espèces
et de 1.500 francs pour les ovins et les por-
cins, et ce pour tous les géniteurs dont l'im-
portation aura été approuvée par le Chef du
Service de l'Elevage. Le bénéfice de tels en-
couragements sera naturellement limité par
les crédits dont dispose ce service.
Ces nouvelle? dispositions qui 11c manque-
ront pas d'exercer une heureuse influence sur
le développement de l'élevage marocain ont
été prises sur l'initiative du Service de l'Ele.
vage qui ne pouvait plus suffire aux deman-
des de prêts de géniteurs présentées par les
groupements libres d'éleveurs et parce que
l'expérience a montré que les animaux ainsi
prêtés ne recevaient pas toujours tous les
soins désirables.
A la date de ce jour, les Sociétés Coopéra-
tives d'Elevage régulièrement constituées et
autorisées par arrêtés du Directeur Général
de.l'Agriculture, du Commerce et de la Colo-
nisation, sont celles des Régions de Rabat,
Fez, Marrakech, Safi. De plus, une Associa-
tion des Aduiiniblraleurs des Coopératives
d'Elevage du Maroc a été constituée çt nS\l'
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