Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-02-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 février 1931 28 février 1931
Description : 1931/02/28 (A32,N34). 1931/02/28 (A32,N34).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380309w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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AU MAROC
> m*m <–'
Guerre aux AcrldlélUi
En fait de conquêtes autoritaires et au-
tres procédés analogues, que les insatisfaits
nous reprochent véhémentement; M. Lucien
Saint, réminent 'Résident Général' au Maroc,
a déclaré, depuis quelques mois, une guérit,
sans merci aux criquets-pèlerins.
Les invasions pédiodiques des acridiens-
dévastateurs sont immensément redoutables
pour les agriculteurs français et indigènes.
Ces insectes s'avancent en colonnes sau-
teuses, puig s'élèvent en énormes nuages,
poussés par le vent, ils prennent terre sur-
tout au crépuscule sur les cultures et les
prairies qu'ils détruisent de fond en com-
ble. 11 n'en reste rien au matin quand te
nuage s'élève pour aller recommencer plus
loin.
Les acridiens ne s'attaquent pas seule-
ment aux plantes herbacées, ils. détruisent
tout le feuillage et même l'écorce des arbres
fruitiers, des orangers, des arbres forestiers,
des vignes.
C'est dire, l'intérêt de première grandeur
qui s'attache à cette lutte pour la vie des
cultures.
Or, les vols de criquets-pèlerins ont fait !
de nouveau, depuis le début de novembre,
leur apparition au Maroc. Le gros de l'in-
vasion a survolé le Sous, pendant le mois de
janvier; quelques vols évoluent dans la ré-
gion de Mogador et au-dessus de la zone
comprise entre El Kelaa et Demnat.
Enfin, dans le Nord, des essaims oilt été
observés à proximité de Guercif et de Taza,
ainsi qu'à JJI-Ajoun et à Berkane,
Immédiatement, mobilisation générale de
toutes les ressources du pays en hommes et
matériell, Dans la vallée du Sous il a été
possible de procéder à des destructions im-
portantes, facilitées par f'acridiophugie des
habitants qui se régalent de criquets grillés
oU salés, et stimulées par des primes al-
louées aux populations.
Les services intéressés ont pris, séance te-
nante, - toutes les dispositions nécessaires
pour assurer lit destruction des jeunes insec-
tes au fur et h mesure de leurs éclosions et
pour sauvegarder ainsi les récoltes dont
l'existence était menacée par la voracité
bien connue des llarves. Des stocks impor-
tants de matériel de lutte sont constitués, les
transports sont organisés en vue d'assurer un
ravitaillement rapide des chantiers de lutte
et des accOttIs ont 4té conclus avec la mino-
* e jM^r^lla-^OTrtitute wentueile du
tâb nécessaiïe à la lutte.
- Lépàndage des appâts
11 convient de souligner que c'est grâce
il l'utilisation de l'a méthode de l'épandage
des appâts que la lutte gigantesque qu'im-
posaient "les éclipsions provenant de 830.000
hedtares de pontes; a pu être menée à bien
en assurant la destruction de plus de 90
des insectes avant que des colonnes ne se
soient formées. C'est l.à un résultat que, à
notre connaissance aucun Gouvernement
n'avait encore enregistré dans la lutte contre
une invasion de cette importance. Celle-ci
compte, en effet, parmi les deux ou trois
invasions les plus importantes qu'on ait eu,
depuis l'occupation française, à combattre en
Afrique du Nord et dont les répercussions
économiques et sociales sont encore présentes
à là mémoire. Il faut dire aussi que les
techniciens des services centraux de Rabat
oht été admirablement secondés dans le" bled
par les autorités locales. ,
A la tête de bataillons de travailleurs
d'un effectif parfois supérieur à 3.000
hommes, certains contrôleurs civils ou offi-
ciers de renseignements ont tenu la campa-
gne pendant plusieurs semaines, couchant
sous la téttte et parfois, au hasard dés pour-
suites, à la belle étoile, dirigeant en per-
sonne la destruction dès « mages » qui
s'ébataleht sans-cesse plus nombreux et
plus épais sur les terres les plus riches et
les récoltes les miéux préparées. M. Lucien
Sairit a rendu publiquement et solennelle-
ment hommage à ces dévouements qui se
sont manifestés, comme toujours, malgré
l'immense fatigue de cette guerre d un
genre imprévu, livrée dans une atmosphère
de calme et .de modestie au-dessus de tout.
éloge. '-
Pour l'avenir
Les techniciens se sont attachés à perfec-
tionner l'épandage des appâts, procédé qui
s'était révélé d'une valeur incontestable.
C'est ainsi, que dés essais ont été entrepris
pour substituer à l'arsénite de soude, du
fluosilicate de soude, produit meilleur mar-
ché que l'arsénite, pratiquement aussi toxi-
que que celui-ci pour les insectes, tout en
l'étant beaucoup, moins pour les hommes
et les aniinàux domestiques. D'autres essais
ont été poursuivis, notamment en vue de
rechercher des produits ayant, sous un fai.
ble poids, des propriétés attractives équi-
valentes ou supérieures à la mélasse.
Enfin, c'est également en vue de stimuler
la recherche de - procédés nouveaux, présen-
tant "des avantages réels sur les méthodes
actuelles, que l'Administration du Protecto-
rat a institué Un concours avec l'attribution
de primes importantes.
Le -Service de te Défense des cultures /-a"
apporté des contributions importantes à nos
connaissances sur la biologie du criquet-
pèlerin. Il a obtenu, expérimentalement, des
formes sédentaires et a donné une descrip-
tion de celles-ci à l'état larvaire j il a d'au-
tre part, démontré l'existence d'une généra-
tion estivale effectuant une migration du
pord vers le sud et poursuit ses études en
vue de connaître le cycle de génératisons du
criquet-pèlerin..
Une liaison des plus fructueuses a été
établie entre les chefs de circonscription du
Gouvernement de la Mauritanie et l'Admi-
nistration du Protectorat en vue de suivre,
'au jour le jour, lia marche des essaims enva-
hissant le Maroc. Cette collaboration a per-
mis certaines observations intéressantes sur
la marche des invasions gagnant le terri-
toire marocain et donnera, dans l'avenir,
des résultats d'une grande portée pratique.
C'est qu'en effet, on a pu constater que
les invasions du Maroc sont déterminées,
depuis 1927, par des essaims provenant des
territoires du Draa, de la Seguiat. el Ha-
mara et de la Mauritanie. Le Maroc aurait
donc un régime d'invasion qui lui est pro-
pre, et la recherche des territoires d'habitat
permanent du criquet-pèlerin serait, en ce
qui concerne le pays, intimement liée à la
soumission des tribus fixées au sud de
l1'Anti-Atlas.
Nul doute que lorsque ces régions seront
définitivement pacifiées, le problème, ne
comportant plus d'inconnue, fera l'objet
d'une solution radicale qui permettra aux
agriculteurs français et indigènes de se li-
vrer en toute tranquilité d'esprit à leurs tra-
vaux.
Tel est le splendide résultat humanitaire
que poursuit M. Lucien Saint et qu'ill doit
atteindre rapidement.
Peut-on mieux et plus efficacement servir
le haut mandat de protection que la France
exerce au Maroc, qu'en délivrant ce pays
d'un terrible fléau.
JSrfôMff tJVéroiif
Sénateur de la Haute-Loiret
, Vice-président de la Commi'eton
des Douanes.
«H» ̃ - ̃ ̃ ̃̃ ̃
Les Cargos du Désert
t Il'
Mardi à l'Automobile Club de France
C'est le mardi 3 mais, à 11 heures, sous
les auspices u Maréchal. Lyautey. qu'aura
lieu la réception donnée aux membres de la
Mission Scientifique Saharienne. On y célé-
brera son sympathique chef , le Commandant
Bernait) Le Pontoi.. qui a rapporté de ses
séjours au Désert de la Soif, au Hoggarj
dans la Réaion des Mares entre le Niger et
AYr. etc..; une' documentation météorologi-
que* scientffRjjue, p<4histotiqtfe, artistique.de
premier ordre et dont on a mésurer l'im-
portance à l'Exposition Co loniale.
Un y célébrera aussi, les efforts couronnés
de succès de là Maison Lafffa» oui vient ainsi
clf obtenir une réussite coloniale dés plue inté-
ressantes en mettant au point les fameux Car-
gos du Désert Latffa.
Ces cars équipés de moteurs Dièse) à huile
lourde sont une précieuse promesse pour
l'avenir-
La mousse du champagne et les périodes
des discours s'en iront en fumée. Mais il res-
tera les constructifs efforts d'audacieux, de
persévérants, d'entreprenants Français qui ont
Ilèrvi au mieux les intérêts de la plus Grande
France,
L'antenne coloniale
»+«
La Tunisie va avoir don poste de T. S. F.
Ainsi que nous l'avions précédemment si-
gnalé la Tunisie- va pouvoir installer un
poste particulier de T. S.F, dont il faut sou-
haiter l'aménagement avant les fêtés du Cin-
quantenaire. Ce poste d'une puissance de
25 kw antenne serait édifié par Radio-Tou-
louse qui prendrait à sa. charge les 4 mil-
lions de travaux à effectuer.
Les représentants de la firme métropoli-
taine en question ont fait les premières dé-
marches à la Résidënce Générale et à la Di-
rection de l'Office Postal, avec l'appui de la
Chambre de Commerce qui a rédigé un vœu
i demandant que toutes facilités soient données
pour la réalisation d'un poste de radiodiffu-
sion sous le contrôle du Gouvernement.
Autune décision ne sera vraisemblablement
prise avant un certain temps car la Résidence
sera amenée à consulter le département sur
une question qui peut soulever maints problè-
mes délicats de politique intérieure et géné-
rale,
L'installation de ce poste sera faite assez
loin de la ville afin de ne pas gêner les ré-
ceptions des concerts européens.
Il est tout à fait heureux que la Tunisie
qui, seule dans l'Afrique. du Nord, n'avait
point de poste émetteur songe à établir un
programme de radiodiffusion. C'est une né-
cessité inéluctable de notre époque et nul
gouvernement ne saurait s'en passer.
La pacification au Maroc
! ''11
Depuis la dernière avance de 13 kilomètres
dont nous avons rend u compte, on signale de
nouvelles soumissions.
Les progrès de la pacification permettent de
prévoir peur le printemps prochain la réduc-
tion complète de la tache du Tadta et l oc-
cupation toute pacifique de la rive droite de
loued El Abid jusqu'à Ouazizert.
D'autre part, nos troupes vont très prochai-
nement commencer dans le Tafilalet des..
rations en vue de la réduction de la courtine
de l'oued El Abid. Peut-être pousseront-elles
jusqu'à Taouz, ce qui nous permettrait de
contrôler dTitne façon pins effective le Djebel
Sine et augmenterait notablement mue in-
fluence politique àms tous les confins Itlgéro-
msTocahw.
Moooculture et Polyculture
'<*
oici bien longtemps
déjà que je déllon.
c c , périodique-
ment) dans les An-
nales Coloniales et
à la tribune du Sé-
nat, le daftgeft
pour nos colonies
en général et nos
vieilles coloiiiesj ",
---- particulier. -- de - la
Monoculture. Les faits, à maintes reprises,
m'ont ltélast donné raison.
Les crises successives qui ont amené la mè
vente des rhums, ou la mévente du sucre, le
cyclône de la Guadeloupe, cllsuite, ont fflon,
tré, notamment, quelles graves perturbations
économiques pouvait entraîner une diminu-
lion de rendement de la culture ou de V in-
dustrie de la canne à sucre lorsque cette
culture et cette industriet à peu près en ie-
hors de toute autre, doivent alimenter lé
budget de la colonie et constituent, en fait,
sa seule source de richesse.
Aussi ai-je été particulierement heureux
de coltslaJcr, en Usant le dernier numéro dit
Bulletin du Syndicat des producteurs dl,
rhum des Antilles, que la nécessité de déve-
lopper la polyculture apparaît à ceux-mêmes
qtti, particulièrement intéressés au développe-
ment de la culture de la canne avaient ten
dance jusqu'ici à redouter la concurrence des
diverses cultures secondaires.
M. M. Monroux, vice-président du Syoi-
dicatf après avolr remarqué « qu'tm coup
d'oeil jeté sur un budget quelconque d'une
de nos Antilles permet de se convaincre que
le rhum et le sucre fournissent plus de la
moitié des recettes » ajoute les judicieuses
réflexions suivantes :
« Que Vindustrie la plus prospère ci I*
« plus répandue soit celle qui contribue le
« plus aux charges publiques, c'est arithme-
* tique, c'est normol.
« Mais quand cette industrie, à elle seule,
« procure plus de la moitié des recettes, il
« y a danger pour elle et danger pour le
« budget.
« Danger jottt elle - car, des qu'un b6-
« soin de ressottrccs, raisonnable ou non se
« fait sçlttir, c'est à elle qu'on s'adresse.
« sans mesure, au risque de tller la potllt
c aux œufs d' or.
c Danger pour le budget, car, si, pour
« une raison quelconquef perturbations èco-
« mmiques, cataclysmesr cette industrie est.
« déficitaire, le budget est en péril, Vbqui-
« libre est rompu.
c En face de ce double danger, quels sont
« les devoirs d'une collectivité prévoyante 1
« La réponse n'est pas douteuse : il faut dc-
c velopper l'activité économique, cllcourager,
« étendre les industries débutantes ou patt-
c vres susceptibles de re"demeltf., en faire
« naître de nouvelles, mais sans brimer et
j « surtout sans tuer les industries anciennes
« -brosifères. -
On ne saurait trop féliciter Al. Monroux 1
d'avoir aussi nettement posé la question, Il
est certain qu'à côté de la canne à sucre qui
est et restera la culture principale dans nos
colotties antillaises, il faut favoriser le déve-
loppement d'autres cultures, comme celle de
la banat", d'autres industries, comme l'ex-
ploitation forestière qui peuvent, et doivent,
lorsqu'elles auront obtenu leur plein rende-
ment, concourir dans une large mesure à ali-
menter le budget et à accroître la prospérité
générale.
C'est ce que je me suis toujours e fforce
de faire comprendre, en montrant que cet
accroissement de la prospérité, loin d'être
une cause de difficultés pour les industries
anciennes faciliterait, au contraire, leurs pro-
grès, en rendant possibles certaines amélio-
rations indispensables qui ne sauraient-, ail-
jourd'hui être complètement réalisées
même lorsqu'elles sont parfaitement raison
- nables sans risquer, selon l'expression
de M. Motlrottx, de « tuer la poule aux œufs
d'or ».
J'ajoute que Vaccroissement de prospérité
obtenu par le développement méthodique et
raisonné de la polyculture autait également
une heureuse, répercussion, non seidcmetif. sur
le commerce extérieur de la Colonie, au bé-
néfice de toutes les industries locales, mais
aussi sur les échanges entre la Métropole et
la Colonie dont le pouvoir d'achat se trou-
verait considérablement augmenté.
Et je -serais heureux si les arguments pré-
sentés par le vice-président du Syndicat des
Producteurs de rhum des Antilles pouvaient
enfin triompher des dernières préventions
contre les cultures et industries secondaires
dont le développement ne sera vraiment as-
suri, pour le plus gralldt bien de l'avenir éco-
nomique et social de nos vieux départements
d'outre-mer que le, joui1 où tous seront d'ac-
cord pour le réalisef, dans l'union et dans
l'ordre, -
Mry Bêrmnflrer,
Sénateur de la Guadeloupe, Viet-M
fume de la Ctfmmlesftm dm
Af/ëiris lttrmuêms.
A tlHtpMtthm Coloniale
1 1
La participation tchécoslovaque
D'après les Narodni Listy, les autorités
tchécoslovaques ont reçu et reçoivent encore
des demandes de renseignement de la part
de corporations et de maisons d'exportation
sur l'Exposition de Vincennes, On estime
qu'au moins 40.000 Tdticoslov&qUFs viitr.-
ront l'Exposition,
ALAÇHAHBPI
.,.
LES DEBATS
Dans la journée d'hier, vendredi 2y, le
matin et. l'après-midi, la Chambre a pour-
suivi l'examen du budget des Beaux-Arts et
de la Justice et entendu les interpellations
sur la crise économique.
Au cours de la séance de nuit consacrée
à la discussion du budget de la Justice, M.
Anatole de Monzie, dans une de ses inter-
ventions étincelantes dont il a le secret,
s'attaquant à l'organisation boursière, a dit
et combien cela nous intéresse ici où nous
ne cessons de nous élever contre ce pillage
de l'épargne pour lequel les entreprises co-
loniales servent à la fois de prétexte et de
victime ! que d'après un calcul très exact
qu'il avait établi lui-même « l'épargne fran-
çaise a perdu 2 milliards et demi dans les
t, nt reprises coloniales M, et cela duj fait du
léveloppement à la Bourse du marché hors-
:ote coté opposé au hors-cote non coté
< auquel un ministre des Finances qui fut
Lussi un garde des Sceaux (et non sans bruit t)
h. donné un moment l'estampille officiel ».
Ce matin, vote des chapitres.
Î ,.
Dans lesjonnlssions
A LA COMMISSION DES DOUANES
DE LA CHAMBRE
̃ frogets coloniaux
Un certain nombre de projets de loi, por-
fant ratification de divers décrets pris dans
te courant de l'année 1930, viennent d'être
Approuvés par la commission des douanes et
âes conventions commerciales de la Cham-
bre :
- le Un décret du 5 septembre 1930 approu-
vant une délibération de la commission per-
manente du conseil de gouvernement de Ftn-
dochine tendant à maintenir en vigueur les
eroits inscrits au tarif spécial de-la colonie
trn ce qui concerne les avoines et pommes
tic terre ;
2" Un décret du 5 juillet 1930 complétant
te décret organique du 23 juin 1931, sur le
fonctionnement du service des douanes à la
Côte française des Somalis;
3" Un décret du 5 juillet 1930 accordant
le bénéfice de l'admission en franchise des
droits de douane en France et en Algérie à
certains produits originaires de la Côte
d'Ivoire et du Dahomey;
4° Un décret du 18 juin 1930 rejetant une
délibération de la commission permanente
des délégations financières de Madagascar,
tendant à maintenir au taux de 34 fr. 80 les
100 kilos lè droit de douane spécial, applica-
ble au lait concentré additionné de sucre im-
porté de l'étranger dans la colonie de Ma-
dagascar et dépendances;
5° 'La commission des douanes a enfin rec-
tifié la délibération de la commission per-
tinente du Conseil de gouvernement, de, l'In-
dochine; eh date du 23 janvier 1930j tendant
au maintien des droits de douane inscrits au
tarif Spécial Indochinois sur les produits su*
crés.
A LA COMMISSION D'AMEME
DES COLONIES ET PROTECTORATS
A 17 h. 30, hier, s'est réuni la Commission
de l'Algérie, des Colonies et Protectorats.
Elle a entendu les délégués des planteurs
de caoutchouc qui ont exposé )eur thèse, et
qui se sont montrés entièrement favorables au
projet qui les intéressent.
etow
AU SENAT
Le renouvellement du privilège
de la Banque de l'Indochine
Le projet comportant renouvellement du
privilège de la Banque de l'Indochine, et
déjà approuvé par les Commissions des Fi-
nances et des Colonies, viendra en discus-
sion jeudi prochain.
Réunie l'autre jour, la Commission des
Colonies avait approuvé h, l'unanimité le
rapport, de M. Jean Philip sur le renouvel-
lement du privilège de la Banque de l'In-
dochine.
MM. Léon Perrier, Albert Lebrun, Henry
Bérenger et Steeg ont présenté diverses ob-
servations.
La Commission avait aussi entendu un ex-
posé de M. Léonus Bénard sur le monopole
de l'alcool industriel.
- Le sénateur de la Réunion a examiné le
projet au point de vue de ses répercussions
sur l'action économique, sociale et financière
de nos vieilles possessions d'outre-mer. Il
a. fait des réserves sur les dispositions pro-
posées par M. Tournan au nom de la Com-
mission saisie au fond du projet.
La Commission examinera à nouveau la
question au cours d'une séance ultérieure.
M. Paul Reynaud a visité
les chantiers de rExpositioD
te
Afin de constater l'état des travaux de
l'Exposition Coloniale de Vincennes, M. Paul
Reynaud, ministre des Colonies, s'est rendu
hier sur les chantiers. Il a été reçu par le
maréchal Lyautey, commissaire général et
par le gouverneur général Olivier, délégué
général. -
Au cours de sa visite, le ministre s'est plus
particulièrement arrêté au palais de, la Sec-
tion métropolitaine. Après un arrêt devant
les palais des Sections coloniales et étran-
gères, il a tenu à parcourir le Pavillon de
l'Indochine et a véritablement admiré la ma-
gnifique reconstitution d'Angkor-Vat.
Après cette promenade d'inspection, le mi-
nistre a félicité le maréchal Lyautey et ses
collaborateurs des résultats obtenus, résultats
qui, selon sa propre parole, font bien augu-
rer du succès de la grande manifestation in-
ternationale qui ne doit manquer d'attirer
bientôt à Paris les visiteurs du - monde entier.
4»0-
Ucmqiantenaire de Ja Tunisie
.e.
Par le paquebot Duc-d'Aumale ont quitté
Marseille, hier, à destination de Tunis, le
général Àudibert, de la maison militaire
présidentielle, et M, Sisteron, commissaire
spécial à l'Elysée, qui vont régler sur plnrr
les détails du voyage de M. Doumergue.
Dans les Etablissements
Français de l'Inde
»e«
Le cae Juvanon
M. Adrien Juvanon, gouverneur des Eta-
blissements français dans l'Inde alerté téle-
graphiquement que. l'opinion publique métro-
politaine s'inquiète des multiples mauvais]
cas dans lesquels il s'est. mis depuis six mois,
récidive. Nous regrettons que cet aimable. et
spirituel fonctionnaire à la veille de. prendre
une. retraite que de longs et loyaux services
justifient, ne veuille pas s'en aller en beauté.
Il nous faut, avant d'aborde, d'autres ques-
tions dont Vimportance n'est pas moindre t il
nous faut, dis-je, vider l'abcès dbnt nous
avons parlé la semaine dernière; le conflit ai-
gu qui a mis en butte aux mauvais procédés
de M. Juvanon un honnête fonctionnaire
agrégé de. l' Université, directeur de l'ensei-
gnement dans le.s Etablissements français
dans l'Inde ; M. Doreau.
--- M. - Doreau a refusé. il y a quelques mois,
de devenir un agent électoral et de faire de-
venir des agents électoraux les instituteurs
placés sous ses ordres. Pour réduire son oppo-
sition, M. Juvanon a sur un rapport volontai-
rement erroné, adressé par lui au ministre,
Provoqué une suspension de solde sans limite
de temps à l'égard du chef du service. de
VEnseignement il y a trois mois de cela.
L'intéressé protesta et le ministre, après exa-
men du dossier, décida de limiter à quinze
jours la StlSpe.s;Qn de solde précédemment
infligée par M. Juvanon. Cette décision fut
communiquée télé graphiquement à M. Juva-
non le 9 février dermer, En même temps M.
Paul Reynaud prescrivait au gouverneur de
s'entendre avec son distingué collaborateur,
dans un but d'apaisement. Tons ceux qui con-
naissent la haute probité et le caractère droit
de M. Doreau qui lut en France un de nos
Plus distingués universitaires savent que la
chose était facile du moins de son côté. Mais
de Vautre, M. Juvanon,.s'entêtant dans une
conception erronée: de sa charge, ttégligea
jusqu'au 24 février d'aviser M. Doreau des
ordres qu'il avait reçus. Le 24 seulement,
sans tenter la moindre conciliation, il cont-
inunitnui son dossier au chef de service de
l'Enseignement et le lendemain il prenait
un arrêt infligeant lui-même une suspension
de solde de quinze jours à M. Doreau à dater
dit 25 février j et cela sans avoir réparé sa
faute, c'est-à-dire sans avoir rendu à ce fonc-
tionnaire f chargé de. famille, l'arriéré de ses
trois derniers mois de soldes. Bien mieux M.
Juvanon ne cache pas son intention d'essayer
d'embarquer M. Doreau à Vexpiration de
cette smtdioJl, Cela iauserait, je ne dis pas
des désordre. mais ce qui est plus grave, un
sérieux -désarroi moral pari les populations
de nos établissements qui ont su apprécier le
directeur de l'Enseignement à sa valeur.
Voilà une méthode d'admillistratiolt colo-
niale que nous ne saurions to';rt'f parmi les
populations primitives de l'Afrique Centrale,
a fortiori chez nos amis Hindous dont tous
ceux qui le connaissent appréciellt les quali-
tés de sensibilité, de cœur et d'esprit.
- eie
L'Empereur d'Annan
an Ministère des Celonfes
«♦«
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies, a
reçu jeudi soir, au Ministère des Colonies
S. M, Boa-Daï, empereur d'Annam, en pré-
sence de M. Pasquier, gouverneur général de
l'Indochine.
Le jeune souverain était accompagné de
son précepteur à Paris, M. Charles gouver-
neur général honoraire des Colon i es.
alb !
Emission des Emprunts Coloniaux
«+» ̃
Le Journal officiel a publié le 25 février 1
1931 le texte de deux lois du 22 février 1931
autorisant, la première, les Gouvernements
généraux de l'Afrique Occidentale, de l'In-
docliine et de Madagascar, les Commissariats
de la République française au Togo et au
Cameroun, à contracter des emprupts. for-
mant un ensemble de 3.900 millions de
francs ; la seconde, le Gouvernement général
de l'Afrique Equatoriale à réaliser de nou-
veaux emprunts.
Les ministres des Finances et des Colonies
ont décidé de procéder immédiatement à
l'émission d'une première tranche de ces em-
prunts à concurrence des montants ci-après :
Afrique Occidentale 215 millions de francs.
Indochine. , , , , 200 -
Madagascar 240 -
Togo, , , , , , , , , , 27 -
Cameroun, , , , , 20 -
Afrique Equator. 220 -
Soit, au total. 922 millions de francs.
Les textes de loi susvisés prescrivent de
procéder à un appel à la concurrence entre
les établissements de crédit auxquels il sera
recouru pour la réalisation des emprunts.
Le présent avis a pour objet d'inviter les
"établissements qui seraient désireux d'assu-
mer la prise ferme d'une ou plusieurs des
premières tranches d'emprunts précitées à
en présenter la demande au ministère des
Colonies (Commission des Emprunts colo-
niaux) avant le 5 mars.
A l'appui de cette demande, les établisse-
ments devront fournir les pièces ci-après :
a) Copie des statuts ou de l'acte constitutif
de l'établissement;
b) Liste des administrateurs ou dirigeants ;
e) Bilan publié à la clôture du dernier
exercice social ;
d) Relevé des opérations d'émission faites
au cours des années 1929 et 1930;
c) Eventuellement, liste des autres éta-
blissements dont le concours leur est assuré
pour la prise ferme d'une ou plusieurs des
premières tranches d'emprunt précitées.
La Commission des Emprunts coloniaux
arrêtera, après examen des documents ainsi
produits, la liste définitive des Banques ad-
mises à concourir pour la réalisation des
emprunts.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Les oariipnmts coloniaux.
Pouir res&erner les liens de l'amitié fran-
oo-marocaine. --
L'Aviation coloniale.
Dépêchesde rlndochiD
»>»!
M. Robin en Annam
Le Gouverneur général p. i. Robin, arrivé
à Hué dans la soirée du 24, a présidé te
lendemain ta séance du Conseil des Minis-
tres de V Annam, au cours de laquelle le
ministre de l'Intérieur, N'Ghuubai g ex-
primé les sentiments de grgtitud^ du Gou-
vernement annamite pour V efficacité des
mesures pHses en vue d'achever le rétablis.-
sement de l'ordre dans les provins.es de
Vinh et de Hatinh et de maîtriser L'agita-
tion communiste dans celle de Quang-Ngai.
Le Régent a offert au Palais Royal, en son
honneur, un dîner auquel ont assisté te gé-
néral Billotte, te Résident supérieur Le Fol-
les hauts dignitaires de la Cour, de nom-
breuses personnalités françaises et anna-
mites, Au dessert, le régent témoigna en
termes chaleureux de la gratitude du peu-
ple paisible et laborieux de l'Annam pour
la protectiori du Gouvernement général
contre les fauteurs de désordre, Il rr-
oia les troupes de t'Indochine et leur chef,
et rendit hommage aux qualités déployées
par le Résident supérieur de VAnnam- Le
Gouverneur général p. i. Robin en te re-
merciant, évoqua le souvenir du Gouver-
neur général Pasquier, qui déploie toute
son activité en France, afin de faire aboutir
(fis projets tendant à de nouveaux progrès
moraut et matériels des populations indo-
chinoises. Il se déclara heureux de pouvoir.
constater avec le Régent les résultats ob-
tenus pour le rétablissement de la tranquit-
lité dans te pays.
.-.-.
Engrais et Sauterelles au Sénégal
t.
La question de l'emploi rationnel des en-
grais est à l'étude depuis quelques années
déjà à la Station agricole de Bambey qui
poursuit activement des recherches.
Les renseignements obtenus seront contrô-
lés au cours de cette année sur des surfaces
plus étendues à la ferme-école de Louga et
en certains points des Cercles de Kaolack et
de I hiès si les Sociétés de Prévoyance de
ces circonscriptions peuvent se procurer les
engrais nécessaires.
D'autre part, la lutte antiacridieune est
poursuivie avec persévérance sur toute
l'étendue du territoire. La population qui
s'est rendue compte du danger que consti-
tuent les invasions de sauterelles joint vo-
lontiers ses efforts à ceux des équipes de dé-
fense organisées par les Administrateurs
Commandants de Cercle. Les moyens mis en
Œuvre, blenjjue n'étant pas particulièrement
perfectionnés; ont permis cependant d'obte-
nir des résultats appréciables.
Des appareils cypriotes vont bientôt être
expérimentés et, suivant les résultats obte-
nus, seront répandus en plus grand nombre
dans les Cercles.
Les régions abritant des acridiens adultes
ou des criquets seront, après battage des
arachides et enlèvement des récoltes, ration-
nellement mises à feu par des équipes diri-
gées par des agents d'agriculture et du
conditionnement.
LA POLITIQUE AGRICOLE
AU SOUDAN
Par YVES CAZAUX.
«♦«
Interview de M. Terrasson de Fougère,
Gouverneur du Soudan
Comme toutes les autres colonies le Sou-
dan a, lui aussi, subi la « crise ». Et c'est
d'elle tout de suite que J. Tcrrasson de Fou-
gère m'entretient. Elle a considérablement
affecté le Soudan mais cependant le mal
n'a pas eu l'étendue que l'on craignait un
moment. Ainsi les premières alarmes pas-
sées, put-on réduire les événements à leur
exacte proportion.
TRANSPORTS,
Il a fallu surtout assurer ces temps-ci
l'écoulement des arachides. Ce qui 11e fut
pas aisé car les prix de transport en désac-
cord avec les cours nouveaux de l'arachide
rendait difficile, presque impossible, toute
exportation du produit. La colonie se
voyait menacée, de perdre plusieurs mois
d'effort, toute sa récolte. C'est pourquoi
avec l'aide de M. Brévié une réduction des
prix de transport fut obtenue, en même
temps que les expéditeurs comprirent l'inté-
rêt d'une méthode qu'on n'avait jamais
cessé jusqu'alors de leur préconiser : ils
firent décortiquer l'arachide avant son trans-
port diminuant ainsi d'un poids mort consi-
dérable les charges de leurs expéditions.
Bien entendu, les bénéfices des opérations
réalisées au moyen de tels expédients fu-
rent infimes. L'indigène (auquel, évidemment
on ne peut rien expliquer des vicissitudes
des marches mondiaux ni des origines con-
fuses de la. crise!) prétend qu'on le vole et
va sans doute diminuer beaucoup sa produc-
tion.
Ceci si l'on me permet une idée person-
nelle en parenthèse à l'interview qu'a bien
voulu me donner si aimablement M. Terras-
son de Fougère n'est d'ailleurs que la
conséquence logique de toutes les crises de
surproduction ou de sous-consommation ana-
logues à celles que nous traversons. L'équi-
libre est dans cette abstention du produc-
teur ou, alors, dans l'effort inventif qui
t'amène à comprimer ses prix de revient
pour élargir ses débouchés. Il faut donc es-
pérer qu'après cette grève du travail que
l'indigène va sans doute s'imposer, il com-
prendra par intuition l'intérêt qu'il peut y
avoir pour lui à récolter mieux, plus vite,
à moins de frais pour vendre certes moins
cher, mais pour vendre davantage. Et ce qui
est juste pour l'indigène, vaut à plus forte
raison pour toutes les sociétés commerciale.
La prospérité générale demande un accrois-
sement de la production, mais uniquement
dans la limite où elle peut être, tempérée
par une réduction appropriée des prix.
A cette politique économique, me dira M.
Terrasson de Fougère, la colonie et l'A.O.F.
ont une collaboration précieuse à apporter,
en réalisant au plus tôt l'aménagement la
réfection de la voie ferrée Kayes-Bamako.
Sur cette voie trop ancienne on ne peut à
l'heure actuelle lancer que des trains lé-
gers trop coôieux en raison de leur multipli-
cité, que nécessite le trafic. Des l'instant où
t¡tft'QaV1(i!"1û1 ÀNNJÛN, m Ns A4, ¥A,lr'-,", r«0 caN"at.qll «AMM)! MOIR, W i^VRlSR JOfll,
-
MlihMJVQTIMt»
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Rédaction & Administration t
M, RMMNNMlMlir
- PARI* (1*0
tthtra. i LOUVM iii-W
- RIOHBMKU VF «M
i t t f 1 à& - t 1 N e
Les Annales Cctoniates
!, e s, n n ,e
CM annonces et ridâmes toHf reçue* AN
bureau du tourow.
DIRECTEUR-FONDATIUR > Marcel RUEDBL
Tous lesarticies publiés dans notre fournal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES CoLOIfIALll.
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Un il 6 flot. 8 Mol.
France et
Celoniei KOa 100 » M »
Étranger..240» 125 à los
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
AU MAROC
> m*m <–'
Guerre aux AcrldlélUi
En fait de conquêtes autoritaires et au-
tres procédés analogues, que les insatisfaits
nous reprochent véhémentement; M. Lucien
Saint, réminent 'Résident Général' au Maroc,
a déclaré, depuis quelques mois, une guérit,
sans merci aux criquets-pèlerins.
Les invasions pédiodiques des acridiens-
dévastateurs sont immensément redoutables
pour les agriculteurs français et indigènes.
Ces insectes s'avancent en colonnes sau-
teuses, puig s'élèvent en énormes nuages,
poussés par le vent, ils prennent terre sur-
tout au crépuscule sur les cultures et les
prairies qu'ils détruisent de fond en com-
ble. 11 n'en reste rien au matin quand te
nuage s'élève pour aller recommencer plus
loin.
Les acridiens ne s'attaquent pas seule-
ment aux plantes herbacées, ils. détruisent
tout le feuillage et même l'écorce des arbres
fruitiers, des orangers, des arbres forestiers,
des vignes.
C'est dire, l'intérêt de première grandeur
qui s'attache à cette lutte pour la vie des
cultures.
Or, les vols de criquets-pèlerins ont fait !
de nouveau, depuis le début de novembre,
leur apparition au Maroc. Le gros de l'in-
vasion a survolé le Sous, pendant le mois de
janvier; quelques vols évoluent dans la ré-
gion de Mogador et au-dessus de la zone
comprise entre El Kelaa et Demnat.
Enfin, dans le Nord, des essaims oilt été
observés à proximité de Guercif et de Taza,
ainsi qu'à JJI-Ajoun et à Berkane,
Immédiatement, mobilisation générale de
toutes les ressources du pays en hommes et
matériell, Dans la vallée du Sous il a été
possible de procéder à des destructions im-
portantes, facilitées par f'acridiophugie des
habitants qui se régalent de criquets grillés
oU salés, et stimulées par des primes al-
louées aux populations.
Les services intéressés ont pris, séance te-
nante, - toutes les dispositions nécessaires
pour assurer lit destruction des jeunes insec-
tes au fur et h mesure de leurs éclosions et
pour sauvegarder ainsi les récoltes dont
l'existence était menacée par la voracité
bien connue des llarves. Des stocks impor-
tants de matériel de lutte sont constitués, les
transports sont organisés en vue d'assurer un
ravitaillement rapide des chantiers de lutte
et des accOttIs ont 4té conclus avec la mino-
* e jM^r^lla-^OTrtitute wentueile du
tâb nécessaiïe à la lutte.
- Lépàndage des appâts
11 convient de souligner que c'est grâce
il l'utilisation de l'a méthode de l'épandage
des appâts que la lutte gigantesque qu'im-
posaient "les éclipsions provenant de 830.000
hedtares de pontes; a pu être menée à bien
en assurant la destruction de plus de 90
des insectes avant que des colonnes ne se
soient formées. C'est l.à un résultat que, à
notre connaissance aucun Gouvernement
n'avait encore enregistré dans la lutte contre
une invasion de cette importance. Celle-ci
compte, en effet, parmi les deux ou trois
invasions les plus importantes qu'on ait eu,
depuis l'occupation française, à combattre en
Afrique du Nord et dont les répercussions
économiques et sociales sont encore présentes
à là mémoire. Il faut dire aussi que les
techniciens des services centraux de Rabat
oht été admirablement secondés dans le" bled
par les autorités locales. ,
A la tête de bataillons de travailleurs
d'un effectif parfois supérieur à 3.000
hommes, certains contrôleurs civils ou offi-
ciers de renseignements ont tenu la campa-
gne pendant plusieurs semaines, couchant
sous la téttte et parfois, au hasard dés pour-
suites, à la belle étoile, dirigeant en per-
sonne la destruction dès « mages » qui
s'ébataleht sans-cesse plus nombreux et
plus épais sur les terres les plus riches et
les récoltes les miéux préparées. M. Lucien
Sairit a rendu publiquement et solennelle-
ment hommage à ces dévouements qui se
sont manifestés, comme toujours, malgré
l'immense fatigue de cette guerre d un
genre imprévu, livrée dans une atmosphère
de calme et .de modestie au-dessus de tout.
éloge. '-
Pour l'avenir
Les techniciens se sont attachés à perfec-
tionner l'épandage des appâts, procédé qui
s'était révélé d'une valeur incontestable.
C'est ainsi, que dés essais ont été entrepris
pour substituer à l'arsénite de soude, du
fluosilicate de soude, produit meilleur mar-
ché que l'arsénite, pratiquement aussi toxi-
que que celui-ci pour les insectes, tout en
l'étant beaucoup, moins pour les hommes
et les aniinàux domestiques. D'autres essais
ont été poursuivis, notamment en vue de
rechercher des produits ayant, sous un fai.
ble poids, des propriétés attractives équi-
valentes ou supérieures à la mélasse.
Enfin, c'est également en vue de stimuler
la recherche de - procédés nouveaux, présen-
tant "des avantages réels sur les méthodes
actuelles, que l'Administration du Protecto-
rat a institué Un concours avec l'attribution
de primes importantes.
Le -Service de te Défense des cultures /-a"
apporté des contributions importantes à nos
connaissances sur la biologie du criquet-
pèlerin. Il a obtenu, expérimentalement, des
formes sédentaires et a donné une descrip-
tion de celles-ci à l'état larvaire j il a d'au-
tre part, démontré l'existence d'une généra-
tion estivale effectuant une migration du
pord vers le sud et poursuit ses études en
vue de connaître le cycle de génératisons du
criquet-pèlerin..
Une liaison des plus fructueuses a été
établie entre les chefs de circonscription du
Gouvernement de la Mauritanie et l'Admi-
nistration du Protectorat en vue de suivre,
'au jour le jour, lia marche des essaims enva-
hissant le Maroc. Cette collaboration a per-
mis certaines observations intéressantes sur
la marche des invasions gagnant le terri-
toire marocain et donnera, dans l'avenir,
des résultats d'une grande portée pratique.
C'est qu'en effet, on a pu constater que
les invasions du Maroc sont déterminées,
depuis 1927, par des essaims provenant des
territoires du Draa, de la Seguiat. el Ha-
mara et de la Mauritanie. Le Maroc aurait
donc un régime d'invasion qui lui est pro-
pre, et la recherche des territoires d'habitat
permanent du criquet-pèlerin serait, en ce
qui concerne le pays, intimement liée à la
soumission des tribus fixées au sud de
l1'Anti-Atlas.
Nul doute que lorsque ces régions seront
définitivement pacifiées, le problème, ne
comportant plus d'inconnue, fera l'objet
d'une solution radicale qui permettra aux
agriculteurs français et indigènes de se li-
vrer en toute tranquilité d'esprit à leurs tra-
vaux.
Tel est le splendide résultat humanitaire
que poursuit M. Lucien Saint et qu'ill doit
atteindre rapidement.
Peut-on mieux et plus efficacement servir
le haut mandat de protection que la France
exerce au Maroc, qu'en délivrant ce pays
d'un terrible fléau.
JSrfôMff tJVéroiif
Sénateur de la Haute-Loiret
, Vice-président de la Commi'eton
des Douanes.
«H» ̃ - ̃ ̃ ̃̃ ̃
Les Cargos du Désert
t Il'
Mardi à l'Automobile Club de France
C'est le mardi 3 mais, à 11 heures, sous
les auspices u Maréchal. Lyautey. qu'aura
lieu la réception donnée aux membres de la
Mission Scientifique Saharienne. On y célé-
brera son sympathique chef , le Commandant
Bernait) Le Pontoi.. qui a rapporté de ses
séjours au Désert de la Soif, au Hoggarj
dans la Réaion des Mares entre le Niger et
AYr. etc..; une' documentation météorologi-
que* scientffRjjue, p<4histotiqtfe, artistique.de
premier ordre et dont on a mésurer l'im-
portance à l'Exposition Co loniale.
Un y célébrera aussi, les efforts couronnés
de succès de là Maison Lafffa» oui vient ainsi
clf obtenir une réussite coloniale dés plue inté-
ressantes en mettant au point les fameux Car-
gos du Désert Latffa.
Ces cars équipés de moteurs Dièse) à huile
lourde sont une précieuse promesse pour
l'avenir-
La mousse du champagne et les périodes
des discours s'en iront en fumée. Mais il res-
tera les constructifs efforts d'audacieux, de
persévérants, d'entreprenants Français qui ont
Ilèrvi au mieux les intérêts de la plus Grande
France,
L'antenne coloniale
»+«
La Tunisie va avoir don poste de T. S. F.
Ainsi que nous l'avions précédemment si-
gnalé la Tunisie- va pouvoir installer un
poste particulier de T. S.F, dont il faut sou-
haiter l'aménagement avant les fêtés du Cin-
quantenaire. Ce poste d'une puissance de
25 kw antenne serait édifié par Radio-Tou-
louse qui prendrait à sa. charge les 4 mil-
lions de travaux à effectuer.
Les représentants de la firme métropoli-
taine en question ont fait les premières dé-
marches à la Résidënce Générale et à la Di-
rection de l'Office Postal, avec l'appui de la
Chambre de Commerce qui a rédigé un vœu
i demandant que toutes facilités soient données
pour la réalisation d'un poste de radiodiffu-
sion sous le contrôle du Gouvernement.
Autune décision ne sera vraisemblablement
prise avant un certain temps car la Résidence
sera amenée à consulter le département sur
une question qui peut soulever maints problè-
mes délicats de politique intérieure et géné-
rale,
L'installation de ce poste sera faite assez
loin de la ville afin de ne pas gêner les ré-
ceptions des concerts européens.
Il est tout à fait heureux que la Tunisie
qui, seule dans l'Afrique. du Nord, n'avait
point de poste émetteur songe à établir un
programme de radiodiffusion. C'est une né-
cessité inéluctable de notre époque et nul
gouvernement ne saurait s'en passer.
La pacification au Maroc
! ''11
Depuis la dernière avance de 13 kilomètres
dont nous avons rend u compte, on signale de
nouvelles soumissions.
Les progrès de la pacification permettent de
prévoir peur le printemps prochain la réduc-
tion complète de la tache du Tadta et l oc-
cupation toute pacifique de la rive droite de
loued El Abid jusqu'à Ouazizert.
D'autre part, nos troupes vont très prochai-
nement commencer dans le Tafilalet des..
rations en vue de la réduction de la courtine
de l'oued El Abid. Peut-être pousseront-elles
jusqu'à Taouz, ce qui nous permettrait de
contrôler dTitne façon pins effective le Djebel
Sine et augmenterait notablement mue in-
fluence politique àms tous les confins Itlgéro-
msTocahw.
Moooculture et Polyculture
'<*
oici bien longtemps
déjà que je déllon.
c c , périodique-
ment) dans les An-
nales Coloniales et
à la tribune du Sé-
nat, le daftgeft
pour nos colonies
en général et nos
vieilles coloiiiesj ",
---- particulier. -- de - la
Monoculture. Les faits, à maintes reprises,
m'ont ltélast donné raison.
Les crises successives qui ont amené la mè
vente des rhums, ou la mévente du sucre, le
cyclône de la Guadeloupe, cllsuite, ont fflon,
tré, notamment, quelles graves perturbations
économiques pouvait entraîner une diminu-
lion de rendement de la culture ou de V in-
dustrie de la canne à sucre lorsque cette
culture et cette industriet à peu près en ie-
hors de toute autre, doivent alimenter lé
budget de la colonie et constituent, en fait,
sa seule source de richesse.
Aussi ai-je été particulierement heureux
de coltslaJcr, en Usant le dernier numéro dit
Bulletin du Syndicat des producteurs dl,
rhum des Antilles, que la nécessité de déve-
lopper la polyculture apparaît à ceux-mêmes
qtti, particulièrement intéressés au développe-
ment de la culture de la canne avaient ten
dance jusqu'ici à redouter la concurrence des
diverses cultures secondaires.
M. M. Monroux, vice-président du Syoi-
dicatf après avolr remarqué « qu'tm coup
d'oeil jeté sur un budget quelconque d'une
de nos Antilles permet de se convaincre que
le rhum et le sucre fournissent plus de la
moitié des recettes » ajoute les judicieuses
réflexions suivantes :
« Que Vindustrie la plus prospère ci I*
« plus répandue soit celle qui contribue le
« plus aux charges publiques, c'est arithme-
* tique, c'est normol.
« Mais quand cette industrie, à elle seule,
« procure plus de la moitié des recettes, il
« y a danger pour elle et danger pour le
« budget.
« Danger jottt elle - car, des qu'un b6-
« soin de ressottrccs, raisonnable ou non se
« fait sçlttir, c'est à elle qu'on s'adresse.
« sans mesure, au risque de tller la potllt
c aux œufs d' or.
c Danger pour le budget, car, si, pour
« une raison quelconquef perturbations èco-
« mmiques, cataclysmesr cette industrie est.
« déficitaire, le budget est en péril, Vbqui-
« libre est rompu.
c En face de ce double danger, quels sont
« les devoirs d'une collectivité prévoyante 1
« La réponse n'est pas douteuse : il faut dc-
c velopper l'activité économique, cllcourager,
« étendre les industries débutantes ou patt-
c vres susceptibles de re"demeltf., en faire
« naître de nouvelles, mais sans brimer et
j « surtout sans tuer les industries anciennes
« -brosifères. -
On ne saurait trop féliciter Al. Monroux 1
d'avoir aussi nettement posé la question, Il
est certain qu'à côté de la canne à sucre qui
est et restera la culture principale dans nos
colotties antillaises, il faut favoriser le déve-
loppement d'autres cultures, comme celle de
la banat", d'autres industries, comme l'ex-
ploitation forestière qui peuvent, et doivent,
lorsqu'elles auront obtenu leur plein rende-
ment, concourir dans une large mesure à ali-
menter le budget et à accroître la prospérité
générale.
C'est ce que je me suis toujours e fforce
de faire comprendre, en montrant que cet
accroissement de la prospérité, loin d'être
une cause de difficultés pour les industries
anciennes faciliterait, au contraire, leurs pro-
grès, en rendant possibles certaines amélio-
rations indispensables qui ne sauraient-, ail-
jourd'hui être complètement réalisées
même lorsqu'elles sont parfaitement raison
- nables sans risquer, selon l'expression
de M. Motlrottx, de « tuer la poule aux œufs
d'or ».
J'ajoute que Vaccroissement de prospérité
obtenu par le développement méthodique et
raisonné de la polyculture autait également
une heureuse, répercussion, non seidcmetif. sur
le commerce extérieur de la Colonie, au bé-
néfice de toutes les industries locales, mais
aussi sur les échanges entre la Métropole et
la Colonie dont le pouvoir d'achat se trou-
verait considérablement augmenté.
Et je -serais heureux si les arguments pré-
sentés par le vice-président du Syndicat des
Producteurs de rhum des Antilles pouvaient
enfin triompher des dernières préventions
contre les cultures et industries secondaires
dont le développement ne sera vraiment as-
suri, pour le plus gralldt bien de l'avenir éco-
nomique et social de nos vieux départements
d'outre-mer que le, joui1 où tous seront d'ac-
cord pour le réalisef, dans l'union et dans
l'ordre, -
Mry Bêrmnflrer,
Sénateur de la Guadeloupe, Viet-M
fume de la Ctfmmlesftm dm
Af/ëiris lttrmuêms.
A tlHtpMtthm Coloniale
1 1
La participation tchécoslovaque
D'après les Narodni Listy, les autorités
tchécoslovaques ont reçu et reçoivent encore
des demandes de renseignement de la part
de corporations et de maisons d'exportation
sur l'Exposition de Vincennes, On estime
qu'au moins 40.000 Tdticoslov&qUFs viitr.-
ront l'Exposition,
ALAÇHAHBPI
.,.
LES DEBATS
Dans la journée d'hier, vendredi 2y, le
matin et. l'après-midi, la Chambre a pour-
suivi l'examen du budget des Beaux-Arts et
de la Justice et entendu les interpellations
sur la crise économique.
Au cours de la séance de nuit consacrée
à la discussion du budget de la Justice, M.
Anatole de Monzie, dans une de ses inter-
ventions étincelantes dont il a le secret,
s'attaquant à l'organisation boursière, a dit
et combien cela nous intéresse ici où nous
ne cessons de nous élever contre ce pillage
de l'épargne pour lequel les entreprises co-
loniales servent à la fois de prétexte et de
victime ! que d'après un calcul très exact
qu'il avait établi lui-même « l'épargne fran-
çaise a perdu 2 milliards et demi dans les
t, nt reprises coloniales M, et cela duj fait du
léveloppement à la Bourse du marché hors-
:ote coté opposé au hors-cote non coté
< auquel un ministre des Finances qui fut
Lussi un garde des Sceaux (et non sans bruit t)
h. donné un moment l'estampille officiel ».
Ce matin, vote des chapitres.
Î ,.
Dans lesjonnlssions
A LA COMMISSION DES DOUANES
DE LA CHAMBRE
̃ frogets coloniaux
Un certain nombre de projets de loi, por-
fant ratification de divers décrets pris dans
te courant de l'année 1930, viennent d'être
Approuvés par la commission des douanes et
âes conventions commerciales de la Cham-
bre :
- le Un décret du 5 septembre 1930 approu-
vant une délibération de la commission per-
manente du conseil de gouvernement de Ftn-
dochine tendant à maintenir en vigueur les
eroits inscrits au tarif spécial de-la colonie
trn ce qui concerne les avoines et pommes
tic terre ;
2" Un décret du 5 juillet 1930 complétant
te décret organique du 23 juin 1931, sur le
fonctionnement du service des douanes à la
Côte française des Somalis;
3" Un décret du 5 juillet 1930 accordant
le bénéfice de l'admission en franchise des
droits de douane en France et en Algérie à
certains produits originaires de la Côte
d'Ivoire et du Dahomey;
4° Un décret du 18 juin 1930 rejetant une
délibération de la commission permanente
des délégations financières de Madagascar,
tendant à maintenir au taux de 34 fr. 80 les
100 kilos lè droit de douane spécial, applica-
ble au lait concentré additionné de sucre im-
porté de l'étranger dans la colonie de Ma-
dagascar et dépendances;
5° 'La commission des douanes a enfin rec-
tifié la délibération de la commission per-
tinente du Conseil de gouvernement, de, l'In-
dochine; eh date du 23 janvier 1930j tendant
au maintien des droits de douane inscrits au
tarif Spécial Indochinois sur les produits su*
crés.
A LA COMMISSION D'AMEME
DES COLONIES ET PROTECTORATS
A 17 h. 30, hier, s'est réuni la Commission
de l'Algérie, des Colonies et Protectorats.
Elle a entendu les délégués des planteurs
de caoutchouc qui ont exposé )eur thèse, et
qui se sont montrés entièrement favorables au
projet qui les intéressent.
etow
AU SENAT
Le renouvellement du privilège
de la Banque de l'Indochine
Le projet comportant renouvellement du
privilège de la Banque de l'Indochine, et
déjà approuvé par les Commissions des Fi-
nances et des Colonies, viendra en discus-
sion jeudi prochain.
Réunie l'autre jour, la Commission des
Colonies avait approuvé h, l'unanimité le
rapport, de M. Jean Philip sur le renouvel-
lement du privilège de la Banque de l'In-
dochine.
MM. Léon Perrier, Albert Lebrun, Henry
Bérenger et Steeg ont présenté diverses ob-
servations.
La Commission avait aussi entendu un ex-
posé de M. Léonus Bénard sur le monopole
de l'alcool industriel.
- Le sénateur de la Réunion a examiné le
projet au point de vue de ses répercussions
sur l'action économique, sociale et financière
de nos vieilles possessions d'outre-mer. Il
a. fait des réserves sur les dispositions pro-
posées par M. Tournan au nom de la Com-
mission saisie au fond du projet.
La Commission examinera à nouveau la
question au cours d'une séance ultérieure.
M. Paul Reynaud a visité
les chantiers de rExpositioD
te
Afin de constater l'état des travaux de
l'Exposition Coloniale de Vincennes, M. Paul
Reynaud, ministre des Colonies, s'est rendu
hier sur les chantiers. Il a été reçu par le
maréchal Lyautey, commissaire général et
par le gouverneur général Olivier, délégué
général. -
Au cours de sa visite, le ministre s'est plus
particulièrement arrêté au palais de, la Sec-
tion métropolitaine. Après un arrêt devant
les palais des Sections coloniales et étran-
gères, il a tenu à parcourir le Pavillon de
l'Indochine et a véritablement admiré la ma-
gnifique reconstitution d'Angkor-Vat.
Après cette promenade d'inspection, le mi-
nistre a félicité le maréchal Lyautey et ses
collaborateurs des résultats obtenus, résultats
qui, selon sa propre parole, font bien augu-
rer du succès de la grande manifestation in-
ternationale qui ne doit manquer d'attirer
bientôt à Paris les visiteurs du - monde entier.
4»0-
Ucmqiantenaire de Ja Tunisie
.e.
Par le paquebot Duc-d'Aumale ont quitté
Marseille, hier, à destination de Tunis, le
général Àudibert, de la maison militaire
présidentielle, et M, Sisteron, commissaire
spécial à l'Elysée, qui vont régler sur plnrr
les détails du voyage de M. Doumergue.
Dans les Etablissements
Français de l'Inde
»e«
Le cae Juvanon
M. Adrien Juvanon, gouverneur des Eta-
blissements français dans l'Inde alerté téle-
graphiquement que. l'opinion publique métro-
politaine s'inquiète des multiples mauvais]
cas dans lesquels il s'est. mis depuis six mois,
récidive. Nous regrettons que cet aimable. et
spirituel fonctionnaire à la veille de. prendre
une. retraite que de longs et loyaux services
justifient, ne veuille pas s'en aller en beauté.
Il nous faut, avant d'aborde, d'autres ques-
tions dont Vimportance n'est pas moindre t il
nous faut, dis-je, vider l'abcès dbnt nous
avons parlé la semaine dernière; le conflit ai-
gu qui a mis en butte aux mauvais procédés
de M. Juvanon un honnête fonctionnaire
agrégé de. l' Université, directeur de l'ensei-
gnement dans le.s Etablissements français
dans l'Inde ; M. Doreau.
--- M. - Doreau a refusé. il y a quelques mois,
de devenir un agent électoral et de faire de-
venir des agents électoraux les instituteurs
placés sous ses ordres. Pour réduire son oppo-
sition, M. Juvanon a sur un rapport volontai-
rement erroné, adressé par lui au ministre,
Provoqué une suspension de solde sans limite
de temps à l'égard du chef du service. de
VEnseignement il y a trois mois de cela.
L'intéressé protesta et le ministre, après exa-
men du dossier, décida de limiter à quinze
jours la StlSpe.s;Qn de solde précédemment
infligée par M. Juvanon. Cette décision fut
communiquée télé graphiquement à M. Juva-
non le 9 février dermer, En même temps M.
Paul Reynaud prescrivait au gouverneur de
s'entendre avec son distingué collaborateur,
dans un but d'apaisement. Tons ceux qui con-
naissent la haute probité et le caractère droit
de M. Doreau qui lut en France un de nos
Plus distingués universitaires savent que la
chose était facile du moins de son côté. Mais
de Vautre, M. Juvanon,.s'entêtant dans une
conception erronée: de sa charge, ttégligea
jusqu'au 24 février d'aviser M. Doreau des
ordres qu'il avait reçus. Le 24 seulement,
sans tenter la moindre conciliation, il cont-
inunitnui son dossier au chef de service de
l'Enseignement et le lendemain il prenait
un arrêt infligeant lui-même une suspension
de solde de quinze jours à M. Doreau à dater
dit 25 février j et cela sans avoir réparé sa
faute, c'est-à-dire sans avoir rendu à ce fonc-
tionnaire f chargé de. famille, l'arriéré de ses
trois derniers mois de soldes. Bien mieux M.
Juvanon ne cache pas son intention d'essayer
d'embarquer M. Doreau à Vexpiration de
cette smtdioJl, Cela iauserait, je ne dis pas
des désordre. mais ce qui est plus grave, un
sérieux -désarroi moral pari les populations
de nos établissements qui ont su apprécier le
directeur de l'Enseignement à sa valeur.
Voilà une méthode d'admillistratiolt colo-
niale que nous ne saurions to';rt'f parmi les
populations primitives de l'Afrique Centrale,
a fortiori chez nos amis Hindous dont tous
ceux qui le connaissent appréciellt les quali-
tés de sensibilité, de cœur et d'esprit.
- eie
L'Empereur d'Annan
an Ministère des Celonfes
«♦«
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies, a
reçu jeudi soir, au Ministère des Colonies
S. M, Boa-Daï, empereur d'Annam, en pré-
sence de M. Pasquier, gouverneur général de
l'Indochine.
Le jeune souverain était accompagné de
son précepteur à Paris, M. Charles gouver-
neur général honoraire des Colon i es.
alb !
Emission des Emprunts Coloniaux
«+» ̃
Le Journal officiel a publié le 25 février 1
1931 le texte de deux lois du 22 février 1931
autorisant, la première, les Gouvernements
généraux de l'Afrique Occidentale, de l'In-
docliine et de Madagascar, les Commissariats
de la République française au Togo et au
Cameroun, à contracter des emprupts. for-
mant un ensemble de 3.900 millions de
francs ; la seconde, le Gouvernement général
de l'Afrique Equatoriale à réaliser de nou-
veaux emprunts.
Les ministres des Finances et des Colonies
ont décidé de procéder immédiatement à
l'émission d'une première tranche de ces em-
prunts à concurrence des montants ci-après :
Afrique Occidentale 215 millions de francs.
Indochine. , , , , 200 -
Madagascar 240 -
Togo, , , , , , , , , , 27 -
Cameroun, , , , , 20 -
Afrique Equator. 220 -
Soit, au total. 922 millions de francs.
Les textes de loi susvisés prescrivent de
procéder à un appel à la concurrence entre
les établissements de crédit auxquels il sera
recouru pour la réalisation des emprunts.
Le présent avis a pour objet d'inviter les
"établissements qui seraient désireux d'assu-
mer la prise ferme d'une ou plusieurs des
premières tranches d'emprunts précitées à
en présenter la demande au ministère des
Colonies (Commission des Emprunts colo-
niaux) avant le 5 mars.
A l'appui de cette demande, les établisse-
ments devront fournir les pièces ci-après :
a) Copie des statuts ou de l'acte constitutif
de l'établissement;
b) Liste des administrateurs ou dirigeants ;
e) Bilan publié à la clôture du dernier
exercice social ;
d) Relevé des opérations d'émission faites
au cours des années 1929 et 1930;
c) Eventuellement, liste des autres éta-
blissements dont le concours leur est assuré
pour la prise ferme d'une ou plusieurs des
premières tranches d'emprunt précitées.
La Commission des Emprunts coloniaux
arrêtera, après examen des documents ainsi
produits, la liste définitive des Banques ad-
mises à concourir pour la réalisation des
emprunts.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Les oariipnmts coloniaux.
Pouir res&erner les liens de l'amitié fran-
oo-marocaine. --
L'Aviation coloniale.
Dépêchesde rlndochiD
»>»!
M. Robin en Annam
Le Gouverneur général p. i. Robin, arrivé
à Hué dans la soirée du 24, a présidé te
lendemain ta séance du Conseil des Minis-
tres de V Annam, au cours de laquelle le
ministre de l'Intérieur, N'Ghuubai g ex-
primé les sentiments de grgtitud^ du Gou-
vernement annamite pour V efficacité des
mesures pHses en vue d'achever le rétablis.-
sement de l'ordre dans les provins.es de
Vinh et de Hatinh et de maîtriser L'agita-
tion communiste dans celle de Quang-Ngai.
Le Régent a offert au Palais Royal, en son
honneur, un dîner auquel ont assisté te gé-
néral Billotte, te Résident supérieur Le Fol-
les hauts dignitaires de la Cour, de nom-
breuses personnalités françaises et anna-
mites, Au dessert, le régent témoigna en
termes chaleureux de la gratitude du peu-
ple paisible et laborieux de l'Annam pour
la protectiori du Gouvernement général
contre les fauteurs de désordre, Il rr-
oia les troupes de t'Indochine et leur chef,
et rendit hommage aux qualités déployées
par le Résident supérieur de VAnnam- Le
Gouverneur général p. i. Robin en te re-
merciant, évoqua le souvenir du Gouver-
neur général Pasquier, qui déploie toute
son activité en France, afin de faire aboutir
(fis projets tendant à de nouveaux progrès
moraut et matériels des populations indo-
chinoises. Il se déclara heureux de pouvoir.
constater avec le Régent les résultats ob-
tenus pour le rétablissement de la tranquit-
lité dans te pays.
.-.-.
Engrais et Sauterelles au Sénégal
t.
La question de l'emploi rationnel des en-
grais est à l'étude depuis quelques années
déjà à la Station agricole de Bambey qui
poursuit activement des recherches.
Les renseignements obtenus seront contrô-
lés au cours de cette année sur des surfaces
plus étendues à la ferme-école de Louga et
en certains points des Cercles de Kaolack et
de I hiès si les Sociétés de Prévoyance de
ces circonscriptions peuvent se procurer les
engrais nécessaires.
D'autre part, la lutte antiacridieune est
poursuivie avec persévérance sur toute
l'étendue du territoire. La population qui
s'est rendue compte du danger que consti-
tuent les invasions de sauterelles joint vo-
lontiers ses efforts à ceux des équipes de dé-
fense organisées par les Administrateurs
Commandants de Cercle. Les moyens mis en
Œuvre, blenjjue n'étant pas particulièrement
perfectionnés; ont permis cependant d'obte-
nir des résultats appréciables.
Des appareils cypriotes vont bientôt être
expérimentés et, suivant les résultats obte-
nus, seront répandus en plus grand nombre
dans les Cercles.
Les régions abritant des acridiens adultes
ou des criquets seront, après battage des
arachides et enlèvement des récoltes, ration-
nellement mises à feu par des équipes diri-
gées par des agents d'agriculture et du
conditionnement.
LA POLITIQUE AGRICOLE
AU SOUDAN
Par YVES CAZAUX.
«♦«
Interview de M. Terrasson de Fougère,
Gouverneur du Soudan
Comme toutes les autres colonies le Sou-
dan a, lui aussi, subi la « crise ». Et c'est
d'elle tout de suite que J. Tcrrasson de Fou-
gère m'entretient. Elle a considérablement
affecté le Soudan mais cependant le mal
n'a pas eu l'étendue que l'on craignait un
moment. Ainsi les premières alarmes pas-
sées, put-on réduire les événements à leur
exacte proportion.
TRANSPORTS,
Il a fallu surtout assurer ces temps-ci
l'écoulement des arachides. Ce qui 11e fut
pas aisé car les prix de transport en désac-
cord avec les cours nouveaux de l'arachide
rendait difficile, presque impossible, toute
exportation du produit. La colonie se
voyait menacée, de perdre plusieurs mois
d'effort, toute sa récolte. C'est pourquoi
avec l'aide de M. Brévié une réduction des
prix de transport fut obtenue, en même
temps que les expéditeurs comprirent l'inté-
rêt d'une méthode qu'on n'avait jamais
cessé jusqu'alors de leur préconiser : ils
firent décortiquer l'arachide avant son trans-
port diminuant ainsi d'un poids mort consi-
dérable les charges de leurs expéditions.
Bien entendu, les bénéfices des opérations
réalisées au moyen de tels expédients fu-
rent infimes. L'indigène (auquel, évidemment
on ne peut rien expliquer des vicissitudes
des marches mondiaux ni des origines con-
fuses de la. crise!) prétend qu'on le vole et
va sans doute diminuer beaucoup sa produc-
tion.
Ceci si l'on me permet une idée person-
nelle en parenthèse à l'interview qu'a bien
voulu me donner si aimablement M. Terras-
son de Fougère n'est d'ailleurs que la
conséquence logique de toutes les crises de
surproduction ou de sous-consommation ana-
logues à celles que nous traversons. L'équi-
libre est dans cette abstention du produc-
teur ou, alors, dans l'effort inventif qui
t'amène à comprimer ses prix de revient
pour élargir ses débouchés. Il faut donc es-
pérer qu'après cette grève du travail que
l'indigène va sans doute s'imposer, il com-
prendra par intuition l'intérêt qu'il peut y
avoir pour lui à récolter mieux, plus vite,
à moins de frais pour vendre certes moins
cher, mais pour vendre davantage. Et ce qui
est juste pour l'indigène, vaut à plus forte
raison pour toutes les sociétés commerciale.
La prospérité générale demande un accrois-
sement de la production, mais uniquement
dans la limite où elle peut être, tempérée
par une réduction appropriée des prix.
A cette politique économique, me dira M.
Terrasson de Fougère, la colonie et l'A.O.F.
ont une collaboration précieuse à apporter,
en réalisant au plus tôt l'aménagement la
réfection de la voie ferrée Kayes-Bamako.
Sur cette voie trop ancienne on ne peut à
l'heure actuelle lancer que des trains lé-
gers trop coôieux en raison de leur multipli-
cité, que nécessite le trafic. Des l'instant où
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