Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-02-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 26 février 1931 26 février 1931
Description : 1931/02/26 (A32,N33). 1931/02/26 (A32,N33).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380308g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-OEUXIIE ANNEE. N° 33.
us NUMERO : 80 CENTIMES
JEUDI SOIR, 26 FEYRIEH 1931.
JOURNAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
34, RUI du Mont-Tiiauor
PARIS O")
TltLItPH. : LOUVRE 19-37
RICHELIEU «7-84
Les Annales Coloniales
Dit annonces et réclames sont reçue. au DIRECTEUR FONDATEUR. Marcel Ru EDEL t'ous les articles /nthlit s dans votre journal ne peuvent
bureau du tournai. WIUTCRSUR.RGPIIIMTBUR MARCOI RUCUCL LURT, reproduits qu'en citant les ASSAI.EH COLONIAJ.E.S.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle :
Un tn HMon a oi,
France et
Colonies 180 » 100 » 50 »
Etranger.. 240 » 12b » 70 »
On s'ul.;onn sons frais dans
tous les bureaux de poste.
La crise du Caoutchouc
) (
Nous avons souligné, dans un précédent ar-
ticle, l'importance de la crise que subissent les
entreprises indochinoises spécialisées dans la
plantation du caoutchouc. Les doléances des
planteurs ont été entendues par le Gouverne-
ment; un projet de loi a été déposé sous le nu-
méro 4. Il 7. Ce projet actuellement soumis à
l'examen des Commissions des Douanes et des
Colonies tend « à établir une taxe spéciale tem-
poraire sur certains produits coloniaux français
et étrangers ».
En ce qui concerne le caoutchouc, ce projet
de loi dispose qu'il est établi pendant une du-
rée de dix années un droit spécial applicable
à toute importation en France de produits sui-
vants : Caoutchouc, balata, gutta-percha,
bruts ou refondm en masse. Ce droit sera de
0 fr. 60 par kilo. Il est indiqué en outre que
le produit de ces droits sera réparti entre les
colonies dans la limite des crédits ouverts par
la loi des finances et dans les conditions qui
seront fixées par décret. Cette dernière dispo-
sition semble peu explicite. Mais, commentée
par M. Pietri le 27 novembre 1930 devant la
Conunission des Colonies, elle veut signifier
que le produit de la taxe sera versé sous forme
de subvention aux planteurs proportionnelle-
ment aux quantités de caoutchouc qu ils pro-
duisent.
Ce projet de loi est ingénieusement conçu,
mais il ne saurait recueillir notre approbation
pour des raisons multiples que nous allons ex-
poser très succinctement.
Tout d abord, nous estimons que la crise
caoutchoutière actuelle ne sera pas résolue par
la mise en application du texte de Joi soumis
au Parlement. Cette crise a pour cause pro-
fonde une surproduction mondiale qui a pour
conséquence un écroulement des prix de vente.
Toute mesure qui n' aboutit pas à limiter ou à
restreindre cette surproduction est inopérante.
Or, l'attribution de subventions importantes aux
planteurs indochinois ne peut que les inciter
à accroître les plantations existantes. Cela est
si vrai que M. Outrey a déclaré lui-même de-
vant la Commission des Colonies que l Indo-
chine va d'ici quelques années quintupler sa
production de caoutchouc ; il estime que l'aide
financière apportée aux planteurs leur permet-
tra d'obtenir avant dix ans une récolte voisine
de 50.000 tonnes, alors qu elle est environ
de 8 à 10.000 tonnes actuellement. Comme
l'effort d'encouragement fait par la France en
faveur de son caoutchouc colonial, sera unité
par les Hollandais, les Anglais, les Améri-
cains, que chaque peuple aura à cœur de sou-
tenir, par tous les moyens possibles ses pro-
pres plantations, nul doute qu' avant dix ans
le marché mondial, déjà encombré par le
caoutchouc en sera submergé. Les prix ridicu-
lement bas que nous connaissons aujourd hui,
apparaîtront très enviables en comparaison de
ceux qui seront alors pratiqués. Nous estimons
donc, que la solution préconisée par les auteurs
du projet de loi 4.117 est une solution pares-
seuse et inopérante. Seule, une entente inter.
nationale entre les planteurs de caoutchouc
entente ayant pour but d'instituer un contin.
gentement de la production, pourrait abouti
à une solution satisfaisante. Nous pourri on
ajouter que les mesures proposées poussent i
l'accélération de la surproduction au momen
même où la consommation du caoutchouc sem
ble marquer un tçmps d'arrêt comme en témoi
gne la crise sévissant sur l'industrie automo
bile.
Mais, il est une autre raison qui nous pousse
à combattre le projet gouvernemental. Llle
nous est tournie par l'examen même du résul-
tat auquel aboutira la répartition du produit de
la taxe. Rappelons que la taxe de 0 fr. 60
par kilo du caoutchouc entrant en France
jouera sur un tonnage de 70.000 tonnes en-
viron. Le produit de cette taxe sera donc de
42 millions de francs. Ces 42 millions seront
répartis entre les planteurs coloniaux ; ces
planteurs produisent 10.000 tonnes. Ils rece-
vront donc plus de 4 francs de prime par
kilo de caoutchouc lécolté. Quels seront les
principaux bénéficiaires de cette libéralité prin-
cière ? Ce sera essentiellement certaines gros-
ses Sociétés, par exemple les Plantations des
Terres-Rouges. Cette Société produisant, a elle
seule près du quart de la récolte indochinoise
(2.085.994 kilogrammes en 1927), recevra an-
nuellement une subvention voisine de 10 mil-
* lions de francs, cette pluie d'or devant, aux
termes mêmes du projet de loi se continuer
pendant 10 ans, le cadeau fait aux bienheu-
reux actionnaires de ladite Société va s'élever
ainsi à la coquette somme de cent millions de
francs. Quelques autres Sociétés vont égale-
ment recevoir des sommes considérables, de
telle sorte qu'il restera en fin de compte quel-
ques centaines de milliers de francs pour se-
courir les trois cents petits planteurs indochi-
nois. Or. ce sont ces derniers qui devraient
tout particulièrement être encouragés. Ils méri-
tent infiniment plus la sollicitude de la métro-
pole que les grandes Sociétés dont 1 adminis-
tration a été souvent imprévoyante. Elles
n'ont pas su durant les bonnes années amasser
des réserves suffisantes. Nous avons vu, par
exemple, les Terres-Rouges réaliser en 1917,
un bénéfice net de 25.769.864 francs, avec un
capital social de 46 millions. N était-t-il pas
indiqué de verser une bonne partie de ces bé-
néfices à une caisse de réserve en prévision des
mauvais jours ? On ne l' a pas fait. Aujour-
d'hui, on vient demander au consommateur
français de payer une taxe spéciale sur le
caoutchouc, pour pallier aux désastreuses con-
séquences d'une lamentable administration.
C'eaf immoral.
M lis notre opposition au projet gouverne-
mental est surtout déterminée par notre croyan-
ce que ce projet constitue une innovation ex-
trêmement dangereuse en matière économique.
Jusqu ici, lorsqu' il semblait indispensable de
favoriser telle ou telle branche de la produc-
tion nationale, on avait recours à la classique
protection douanière ; le consommateur en fai-
sait certes les frais, mais le contribuable y
trouvait tout profit, puisque le - Trésor encaissait
des sommes importantes.
Désormais, en ce qui concerne le caout-
chouc, le consommateur et le contribuable se-
ront également dépouillés. D'autre part, le
Gouvernement pourra-t-i l s'opposer à ce que
ne se généralise le système qu'il se propose
d'inaugurer. Demain, le producteur de ble
demandera l'établissement d'une taxe spéciale
sur le blé importé, taxe qui devra être répar-
tie entre les céréaliculteurs ; il existera une
crise de mévente du charbon français; pour-
quoi ne pas établir une taxe spéciale sur les
40 millions de tonnes de charbon importé et
ne pas répartir le produit de cette taxe entre
les houillères ; pourquoi ne pas prendre des
mesures analogues en faveur de tous nos pro-
duits manufacturés ? Ces mesures seront bien-
tôt réclamées de tous côtés, et de toutes parts
on s'appuiera sur le précédent créé par le pro-
jet gouvernemental n° 4.117. C'est toute une
politique économique nouvelle qui aura été
amorcée. Le Gouvernement est-il décidé à s'y
engager ? N'en voit-il pas le danger ?
On a fait valoir en faveur de la taxe pré-
conisée un certain nombre d arguments que
nous ne pouvons passer sous silence.
Cette taxe, a-t-on dit, est tout simplement
une taxe de statistique. On se moque vraiment,
car c' est une taxe ad oalorem de plus de 13
(0 fr. 60 par kilo ; le kilog coûte 4 fr- 50).
Cette taxe se justifie pour des motifs de
sécurité nationale ; nous devons pouvoir en cas
de guerre trouver dans notre Indochine tout
le caoutchouc nécessaire. L' argument est vala-
ble pour n'importe quelle matière première,
pour n' importe quel produit fabriqué. D' autre
part, en cas de guerre, qui nous vendra du
pétrole nous vendra aussi du caoutchouc (sauf
la Russie bien entendu).
Cette taxe aura pour effet de sauver du
chômage 80.000 coolies. Disons que nous
avons en France 1 million de chômeurs ; des
taxes analogues les tireront aussi vraisembla-
blement d'affaire.
Bref, tous ces arguments sont de peu de
poids et nous persistons à penser pour notre
part qu'en inaugurant un système de taxes spé-
ciales destinées à être ristournées à telle ou
telle catégorie de producteur, le Gouvernement
s'engagerait dans une voie périlleuse. De plus,
en ce qui concerne le caoutchouc, la mesure
nous apparaît comme immorale et inopérante.
C'est pour cefa que nous nous y opposerons.
Si toutefois la taxe devait malgré tout être
adoptée par le Parlement, nous demanderions
à ce que les subventions accordées aux plan-
teurs soient remboursées dans un délai déter-
miné, En effet, si ces subventions, comme
d'aucuns le proclament, doivent avoir pour
effet de faire prospérer a nouveau les entre-
prises caoutchoutières, il serait injuste que
l'Etat ne participe pas à cette prospérité qu il
aura suscitée par des sacrifices importants. Nous
proposerons qu en échange de toute subven-
tion accordée, il soit remis à r Etat un certain
nombre d'actions ou d'obligations de la So-
ciété subventionnée. Il serait vraiment para-
doxal que la Nation ne soit associée des
planteurs qu' aux jours de malheur et qu' on
ne veuille plus la connaître dans la période des
vaches grasses.
Georges Nouelle,
Député de Saône-et-Loirc,
Vice-président de la Commission
des Colonies, Membre de la
Commission des MInes et de la
Force motrice.
Un torpilleur se rendant à Bizerte
est avarié par la tempête
Voici quelques détails sur l'accident survenu
en mer au torpilleur Bordelais :
ci Dans l'après-midi de samedi, le torpilleur
Bordelais quittait le port, se rendant à Bizerte,
lorsqu'au large des côtes de Provence, il s'est
trouvé devant une très grosse mer résultant
d'une violente tempête venant de nord-ouest.
Le Bordelais a essayé de continuer sa route,
mais il a subi alors diverses avaries qui n'ont
d'ailleurs causé aucun accident de personne
mais qui ont immobilisé ses machines. Force
lui a donc été de demander - dimanche après-
midi, assistance au vice-amiral Durand-Vieil,
commandant en chef la première escadre, qui
a aussitôt envoyé vers le point signalé le Fou-
droyant, de la 9° division de la force navale
et qui a obtenu, de la direction du port de
Toulon qu'elle envoie également un remor-
quer.
« Les deux bâtiments ont rencontré de leur
côté une très grosse mer au large et fe vice-ami-
ral commandant en chef a dû encore faire diri-
ger vers le Bordelais, ainsi que le Foudroyant,
le croiseur Tourville, de la première division
légère et les torpilleurs Jaguar, battant pavillon
du contre-amiral Drujos, Verdun et Vauban,
pour porter une nouvelle assistance au Borde-
lais. Tous ces bâtiments sont maintenant au-
près de ce dernier, depuis hier 22 heures,
prêts à le prendre en remorque dès que le
temps le permettra. »
La mer s'est calmée assez sensiblement, le
torpilleur Foudroyant, de l'escadre, et le re-
morqueur Goliath, de la direction du port de
Toulon, ont pu approchçr le torpilleur Borde-
lais; le Goliath l'a pris à la remorque pour le
conduite, suivant l'état de la mer, à Ajscrio, à
Bizerte ou à Toulon.
Grands et Petits Ports
.8.
17 1 illili ----
«- ;i la - - -
OCR avoir une flotte
marclumde, il faut
des paquebots et
des cargos ; pour
avoir des paque-
bots et des cargos,
il faut avoir des
ports.
C'est une vérité
* qui semble sim-
pliste. Elle peut
être formulée sous
J forme de syllo-
gisme.
C'est le. moment de le répéter sous toutes
ses formes, car, eu France, on ne semble
pas, malgré son évidence, l'avoir vraiment
comprise : il suffit de constater quelle a étt
et quelle est encore notre politique des ports
pour s'en convaincre.
Pour les grands ports de rrance, on s'est
décidé à sortir de l'inertie traditionnelle
depuis quelques années. Encore faut-il
ajouter que ce n'est pas l'Etat qui a fait
l'effort nécessaire. Les grands travaux exé-
cutés postérieurement à la guerre l'ont été
depuis qu'on a appliqué la formule du
It port Autonome ib.
Pour les Ports « non autonomes » de la
M être foie et surtout pour les ports des Co-
lonies on peut dire que tout reste à faire.
C'est notre collègue RI. Candace qui, à
la Chambre, vendredi dernier, citait le fait
suivant : au Natal un vapeur embarque du
mais au rythme de 161 tonnes par heure.
Ce même bateau qui vient souvent à Mada-
gascar, ne charge dall," ses ports qu'à la ca-
dence de ioo tonnes par jour et encore, par
mauvais temps, doit-il dérader comme ses
compagnons d'infortune et aller au large
faire des ronds dans l'eau, en attendant
l'accalmie.
Cette remarque, faite an moment de la dis-
cussion dit budget de la Marine Marchaude,
n'était même pas à sa place puisque la di-
rection des forts anomalie qui en en-
traîne beaucoup drautres est rattachée
encore au. Ministère des Travaux Pu-
blics1
Si l'on considère non plus les grands
ports, mais les petits, on arrive à des cons-
tations misérables.
Cette année, une sous-commission de la
Marine Marchande a fait un inventaire hâtif
- car ce n'est et cela ne pouvait être qu'lin
inventaire hâtif des besoins de nos petits
ports de pèche français.
Il ne reste plus qu'à financer les innom-
brables travaux dont l'urgence est reconnue
et surtout à adopter un régime autre qui
celui existant : en effet, actuellement, l'Etat
ne paie qu'un tiers de la dépense. Or, qui
dit « petit » port dit port- « sans ressour-
ces », incapable de supporter les deux tiers
de la dépense. C'est comme si l'Etat ne
donnait rien.
Pour l'instant, qu'il s'agisse des ports
coloniaux ou métro hoh tains, le Gouverne-
ment calme les inquiétudes et les impatiences
en déclarant : « C'est dans le programme
de l'Outillage National. »
Espérons que ce programme pourra satis-
faire toutes les espérances qu'il a fait naî-
tre.
Il aura fort à faire!
lUlcllel Geisldoer/er,
Député des Côtes-du-Nord
Secrétaire de la Commission
de la Marine Marchande
DÉPART
M. Bourgine, Gouverneur de la Guyane,
s'embarquera à la fin du mois prochain.
-- 1000 - -----------
AFFECTATION
'.1
M. Brunot, Gouverneur des Colonies,
Gouverneur des Comores, est mis à la dispo-
sition du Ministre des Affaires étrangères.
Nul doute que cette affectation ne permette
une prochaine, utilisation des semices de cet
èminent fonctionnaire, spécialisé tout parti-
culièrement dans les questions sociales illdi-
gènes et les problèmes africaills.
La politique coloniale
du parti radical
Une importante réunion se tenait hier soir
au comité exécutif du parti radical-socialiste
que présidait M. DaIdier, assisté de MM.
Dalimier et Ducos. "Parmi les parlementai-
res présents : MM. Edouard Herriot, De-
bierre, Marchandeau, André Marie, Ar-
chimbaud, Marcombcs, Itruyas, Proust, Gé-
nébrier, F rançois-Albert, Margaine, Sar-
raut, etc.
Après un discours préliminaire de M. Da-
ladier s'est ouverte la discussion sur la po-
litique coloniale du parti par un exposé de
M. Joutcl.
Puis Mme. Kracmer-lîach, dans un dis-
cours précis et émouvant, a évoqué le ser-
vage de la femme indigène dans la plupart
de nos possessions.
M. Pfeiffer, ancien secrétaire du comité
exécutif, a. complété, par ta narration de
son récent voyage aux Indes, le rapport de
M. Joutct.
Puis M. Daladier ayant dit qu'un scrutin
à la tribune était annoncé à la Chambre, la
séance a été levée, l'ordre du jour relatif à
la politique intérieure et à la discipline
étant renvoyé pour discussion au n mars.
Les Cargos du Désert"
Ce n'est que la semaine prochaine qu'aura
lieu, à l' Autumobile-Club, la réception en
l'honneur de la mission des « Cargos du
Désert » Laflly et de son chef, le Comman-
dant Bénard le Pontois.
Légumes et fruits algériens
S'il se trouve en ce moment à Paris des
producteurs algériens de fuits et de légu-
mes, nous leur conseillons une promena-
de aux Halles.
Ils pourront ainsi constater que les pom-
mes de terre nouvelles ne sont pas abon-
dantes sur le marché et que nous n'en re-
cevons que fort peu d'Algérie malgré les
prix élevés pratiqués sur cette denrée et
qui oscillent, selon les provenances, entre
100 et 140 francs les 100 kilos. 1
Même pénurie en ce qui concerne les
oranges et mandarines de notre grande co-
lonie. Les mandarines algériennes sont
pourtant cotées de 350 à 600 francs et les
oranges de 250 à 300 francs.
Raréfie-t-on la marchandise pourtant pé-
rissable, ou s'agit-il d'un défaut d'organisa-
tion dans les expéditions ? C'est une question
à examiner par les producteurs d'Algérie.
Un emprunt marocain
La semaine prochaine sera émis une tran-
che de 391 millions sur l'Emprunt marocain
voté il y a deux ans. Le Journal Officiel
publie le décret autorisant le Gouvernement
chéri tien à contracter cet emprunt qui sera
représenté par 391.000- obligations au por-
teur de 1.000 francs nominal chacune. pro-
ductives d'intérêt au taux de 4 ','o par an.
Un hydravion tombe en panne
en Méditerranée
»♦«
Nous apprenons de Perpignan a la date
du 24 février qu'un hydravion commercial
qui avait quitté Alger à 8 h. 15, pour Mar-
seille, a été, par suite d'une panne de mo-
teur, obligé d'amérir, vers trois heures de
l'après-midi, devant Cerbère, à quinze cents
mètres de la cote.
Des canots de sauvetage ont été aussitôt
détachés au secours de 1 appareil, de Port-
Vendres, cependant qu'un cargo qui se trou-
vait à proximité s'approchait de l'avion.
Les manœuvres de sauvetage ont été par-
ticulièrement compliquées à cause de l'état
de la mer.
Après plusieurs ruptures d'amarres, l'hy-
dravion a pu cependant être remorqué par
un vapeur dans la direction du plus pro-
chain port espagnol.
Mais la mer continuant à être particuliè-
rement mauvaise, des canots de sauvetage
partis au secours de l'hydravion ont dû re-
gagner Cerbère sans résultat.
Le vapeur qui avait réussi à remorquer
l'hydravion et qui se trouve être le cargo
espagnol Strlhti a vu bientôt les amarres
qui le reliaient il l'appareil rompues.
11 n'a pas été possible de recueillir l'équi-
page. à bord de l'hydravion.
Le cargo Stella reste sur les lieux, dans
l'expectative, tandis que l'hydravion a ten-
dance à dériver vers le cap Creuz. La mer
continue à être démontée.
Après avoir dérivé pendant quelques heu-
res, toujours balancé par une; forte houle,
l'hydravion a lïni par couler.
Le Stella a pu recueillir le pilote I.ar-
bonne. qu'il a débarqué à Sète mais on doit
déplorer la mort du radiotélégraphiste Bos-
sard qui !"ct noyé en essayant de gagner
le bateau.
.T 11 • •
Une nouvelle mission
dans la République de Liberia
Les Pères de la province irlandaise des
Missions africaines de Lyon, qui ont la
chaige r la République de Li-
beria, ont pris l'initiative d'ouvrir, parmi
les sauvages régions de l'arrière-pays, un
nouveau champ d'apostolat. Le 29 décem-
bre, un missionnaire est parti de Montovia
pour Kakata, à une cinquantaine de kilo-
mètres de la capitale. De là, presque tou-
jours à pied, le religieux, en huit jours, a
dû atteindre Saklape, Sanaquelli et Tappi
Town. Dès que possible, d'autres mission-
naires le rejoindrorft, La population de ces
régions est composée de tribus primitives,
vivant en petits villages et semble mûre
pour l'évangélisation.
(Agence bides.)
loin
Dépêches de rlnochine
M. Robin inspecte
Le Gouverneur général p. i. Robin, se
rendant en Cochinchine ,a, consacré la jour-
née du 21 à visiter et à inspecter, avec le
Résident supérieur en Annam, les régions
des provinces Vinlt et Hatinh, qui furent le
théâtre de Vagitation communiste au cours
des derniers mois.
Dans tous les cenires, les mandarins, les
autorités cantonales et communales lui re-
mirent solennellement des adresses attes-
tant la volonté des populations de se pro-
téger contre les fauteurs de troubles et leur
satisfaction des mesures prises. T.c Gou-
verneur général p. i. qui. était accompagné
d", général Rillot.tr, 'a constaté. Vexcellente
organisation du réseau de postes de surveil-
lance de la. région ; la bonne tf'nH( des mi-
litaires du bataillon de 1(7, T.égion, qui. a su
gagner la confiance et la sympathie des
habitants. M. Robin a inspecté les déta-
chements de la. garde indigène gui par son
inlassable, énergie et, sa vi' gilance incessan-
te, coopère avec les unités militaires, de la
façon la plus efficace au maintien de L'or-
ffr",
ITldopacifi.
La faune des colonies françaises
par le professeur Gruvel
D'un ouvrage de M. Gruvel on peut tirer
toujours un agrément, un enseignement et un
profit.
Nous signalqps donc à nos lecteurs que les
quatre premiers fascicules du tome IV de la
Faune des Colonies françaises du savant pro-
fesseur viennent de paraître. M. Mangin en a
fait la présentation à l'Académie des Sciences.
-–
Le tourisme colonial
ttr
Les Fédérations des Syndicats d'Initiative
ont tenu leur Congrès
Avant-hier se tenaient les assises annuel-
les des fédérations de syndicats d'initiative
que présidait M. Gaston-Gérard, sous-se-
crétaire d'Etat .1 - Travaux publics et au
Tourisme, assisté de M. Pierre Audigier,
président de l'Union, et de M. Paul Vallat,
président de la Fédération de la Région pa-
risienne et directeur de l'Office nationr.l du
tourisme.
L'assemblée a approuvé à l'unanimité le
rapport sur les travaux de l'exercice et pro-
cédé à l'étude de questions intéressant le
voyage et le séjour dans nos régions, la pro-
pagande, la documentation en langues fran-
çaise, anglaise, allemande et espagnole,
l'Exposition coloniale de 1931, le fonction-
nement des syndicats d'initiative, la pro-
tection des monuments naturels et des sites
la « Maison de France », le Crédit national
hôtelier, etc. Plusieurs vœux ont été émis
concernant ces diverses questions.
A l'issue de l'assemblée, un banquet a été
servi, auquel assistaient, entre autres per-
sonnalités MM. Fernand David, ancien mi-
nistre, président du Conseil d'administra-
tion de l'Office national du tourisme; Pas-
quier, gouverneur général de l'Indochine;
Borrel, président du groupe parlementaire
du tourisme ; Contenot, vice-président du
Conseil municipal de Paris ; Auscher et Ma-
ringei, vite-présidents du Touring-Club de
France, et des représentants des Compa-
gnie de chemins de fer, de l'hôtellerie et
des agences de voyage. Après la remise de
la plaque de vermeil de l'Union à M. Val-
lat, plusieurs orateurs ont pris la parole,
notamment M. Gaston-Gérard, qui a défini
le rôle et l'importance des 700 syndicats
d'initiative de la France métropolitaine et
d'outre-mer qui composent le Il tourisme
réceptif ».
« La France, a dit en substance le minis-
tre du Tourisme, doit s'organiser pour être
le premier centre d'attraction du monde en
mettant en valeur ses richesses..thermales,
ses souvenirs historiques- et l a'rchéoloiq ues,
ainsi que son patrimoine intellectuel et ar-
tistique. Son programme doit consister en
premier lieu à aménager son outillage ré-
ceptif: routes, hôtels, bureaux de renseigne-
ments. Le développement de l'hygiène dans
les campagnes et l'embellissemnt des villa-
ges doivent faire partie de ce programme,
ainsi que la suppression des entraves fisca-
les et douanières. Après quoi nous devrons
nous efforcer d'attirer la clientèle étrangère
en intensifiant notre propagande. »
A la suite du banquet, les délégués ont
l-t( reçu:=; Ü l'Expo,;ition coloniale et ont pu
se rendre compte de l'elTort déjà accompli
pour que cette manifestation soit digne on
tous points du magnifique domaine colonial
français.
A propos de la Foire
de Tripoli
La presse fasciste ne laisse passer au-
cune occasion de remettre sur le tapis la
question des droite de l'Italie en Afrique,
plus particulièrement sur les territoires
avoisinant le Tchad, et qui reviendraient à
nos voisins héritiers des t urcs.
Quoique la preuve ait été cent fois faite
de la vanité de ces prétentions lesquelles,
au surplus, prennent, selon les circonstan-
ces, les formes les plus diverses, rien n'y
fait, et le moindre prétexte est saisi dans le
but évident d'envenimer la querelle.
Aujourd'hui c'est la Foire de Tripoli qui
retient l'attention. Nous souhaitons à cette
manifestation tout le succès possible. Mais
que démontrera-t-elle ?
Elle évoquera sans doute beaucoup plus
le passé de Rome et de la Tripolitaine
qu'elle ne fera la démonstration d'un droit
nouveau.
Mais avec sa population pléthorique l'Ita-
lie prétend installer des colons dans la Co-
lonie qui lui fait face, non seulement sur
le littoral de la Tripolitaine mais encore
sur les plateaux de l'intérieur. Et après?
Après, c'est l'infertile désert et un climat
où jamais race européenne ne pourra faire
souche.
Et pourtant c'est la question de l'expan-
sion de la race, qui aujourd'hui est mise
en avant.
La. France ne pourra jamais peupler ses
colonies africaines avec sa natalité défi-
cicnte. Il en serait tout autrement de l'Ita-
lie. Donc, place à cette dernière en Afrique,
et naturellement en Afrique française.
Comme on le voit, le problème évolue, et
en évoluant, s'amplifie. Il comporte aujour-
d'hui la jonction de la Tripolitaine au Ca-
meroun dont le mandat passerait à nos voi-
sins. Et avec le Cameroun, seule voie d'éva-
cuation de l'Oubangui et du Tchad, ces
ceux dernières colonies françaises rentre-
raient dans la sphère d'action italienne.
Un transsaharien naturellement italien
compléterait l'œuvre.
Et tout cela est dit, écrit, répété juste à
un moment où l'Italie à bout de ressources,
sollicite de prêteurs étrangers une aide in-
dispensable à ses tinances obérées.
Il serait temps de couper court à des in-
sistances qui sont bien près de devenir in-
tolérables.
La. meilleure réponse, et la plus péremp-
toire, ne serait-ce pas de mettre en train
notre Transsaharien ? Ainsi serait affirmée
111K y»ux de tons l'intangible unité de nos
possessions africaines.
A l'Exposition Coloniale
68
Le pavillon des Missions
Il y a deux ans, la catholique Espagne
avait mis à l'honneur ses missionnaires à
l'Exposition de Barcelone.
Un pavillon magnifique avait été cons-
truit par le gouvernement où les Mission-
naires n'avaient eu qu'à installer leurs œu-
vres. Le gouvernement apportait en valeur
une somme de 2 millions de pesetas aux
œuvres missionnaires et assurait le gardien-
nage de ce pavillon, sans compter les nom-
breuses autres facilités qu'il a accordées.
A Anvers, l'an dernier, la Belgique of-
frit, d'une façon plus modeste, mais très
efficace tout de même, une belle i place à
ses missionnaires dans Le Pavillon du
Congo.
La France, cette année-ci, se devait, elle
aussi, de faire une place à ses missionnaires
qui, tout le monde en conviendra, sont les
infatigables ouvriers de la civilisation chré-
tienne dans les pays où ils se dévouent.
M. le maréchal Lyautey qui connaît les
missionnaires pour les avoir vus à l'œuvre,
leur a réservé une place de choix à l'Ex-
position Coloniale.
C'est pourquoi, quand on pénètre sur les
c'iantiers de Vincennes, l'intérêt du visiteur
f.st tout de suite attiré par urre église en
construction ; on se croirait dans une de nos
vieilles villes de France où les grands toits
cuivrés de nos cathédrales dominent les
alentours, vivant symbole du sentiment re-
ligieux qui domine nos existences humaines.
Ce Pavillon des Missions se trouve au
carrefour d'intérêt de l'Exposition Coloniale
et symbolise admirablement l'œuvre de
l'Eglise Une dans tous les siècles et dans
toutes les nations, tandis qu'alentour se
succèdent les pavillons des plus diverses
civilisations, comme des cuites les plus
multiplcs,
Beaux-Arts
Le Comité central d'organisation des
Beaux-Arts informe que, pour répondre au
désir d'un certain nombre d'artistes, la
date du dépôt des œuvres d'art d'inspira-
tion coloniale destinées au Palais des Beaux-
Arts qui avait été fixée comme dernière li-
mite au ior mars a été reportée au 7 mars
(Grand Palais, porte C) les œuvres de pein-
ture, architecture, gravure, arts décoratifs,
etc.) (dépôt de marbres et sculptures, 182,
rue de l'Université).
La Littérature à l'Exposition Coloniale
L'Exposition Coloniale nous réserve bien
des surprises agréahles.
Entre autres, nous y verrons la fameuse
case polynésienne de Rarahu, la tendre hé-
roïne du « Mariage de Loti o. ,
Les admirateurs, du romanoiêr-marin pour-
ront ainsi revivre l'atmosphère d'un char-
mant roman exotique.
.------
Budget du Territoire
de l'Inini à la Guyane
Nous extrayons les renseignements suivants
du rapport de présentation du budget du Ter-
ritoire de l'Inini pour 1931.
Ce budget a été arrêté en recettes et en
dépenses à la somme de s ix millions trois cent
cinq mille francs. C'est le premier budget
portant sur une année complète, celui qui ou-
vrira l'ère des réalisations.
Si les recettes de l'exercice 1931 s'élèvent
à plus de six millions, bien que la subvention
de la Métropole ne soit que de deux millions
(2.000.000), la raison principale en est qu'elles
comprennent pour 3.486.000 francs la contri-
bution consentie par le Gouverneur Général de
l'Indochine à l'effet d'entretenir en 1931 dans
les établissements pénitentiaires spéciaux nou-
vellement créés dans l'Inini des condamnés aux
travaux forcés d'origine indochinoise destinés à
permettre la mise en valeur du Territoire.
Les recettes propres du Territoire s'élèvent
seulement à 560.200 francs qui se décompo-
sent comme il suit :
1 Les revenus du Domaine d'un total de
trois cent mille francs dont ci-dessous le dé-
tail :
Francs
a) Redevances minières. 130.000
h) Redevances forestières 125.000
c) Licences personnelles 50.000
2" Les revenus provenant de l'émission de
figurines postales évaluées à 50.000 francs.
3° Les recettes diverses telles que la vente
de timbres dans le Territoire, les taxes sur les
mandats et articles d'argent, les produits de
la T.S.F., soit globalement 142 000 francs.
Les recettes diverses envisagées n'étant pas
suffisantes pour permettre l'équilibre du budget
qui se trouvera grevé de lourdes dépenses de
premier établissement, un prélèvemeut de
250.000 francs a été prévu sur la Caisse de
réserve du Territoire qui recevra, les fonds non
employés du budget partiel de 1930.
Les dépenses vont permettre le commence-
ment d'installation de trois circonscriptions
administratives avec. leur personnel, leurs postes
de T. S. F. et leur service médical ; l'organi-
sation des bureaux du chei-lieu, l'établisse-
ment des camps de condamnés asiatiques et les
premiers travaux de colonisation.
L'installation successive de trois circonscrip-
tions est prévue pour l' année 19ÎJ.
La circonscription de l'Ouest comprendra le
bassin rive droite du lleuve Maroni et le bassin
de la rivière Mana.
La circonscription du centre aura son chef-
lieu à Saint-Elie.
Dans la circonscription de lT\»t, il ne sera
effectué en 1931 que des reconnaissances pré.
paratoires.
Les transportés asiatiques fourniVont la
main-d cruvre nécessaire aux travaux d'aména-
gement et d'entretien du poste. 'U'IC cultures
vivrir(' et aux travaux de route*.
us NUMERO : 80 CENTIMES
JEUDI SOIR, 26 FEYRIEH 1931.
JOURNAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
34, RUI du Mont-Tiiauor
PARIS O")
TltLItPH. : LOUVRE 19-37
RICHELIEU «7-84
Les Annales Coloniales
Dit annonces et réclames sont reçue. au DIRECTEUR FONDATEUR. Marcel Ru EDEL t'ous les articles /nthlit s dans votre journal ne peuvent
bureau du tournai. WIUTCRSUR.RGPIIIMTBUR MARCOI RUCUCL LURT, reproduits qu'en citant les ASSAI.EH COLONIAJ.E.S.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle :
Un tn HMon a oi,
France et
Colonies 180 » 100 » 50 »
Etranger.. 240 » 12b » 70 »
On s'ul.;onn sons frais dans
tous les bureaux de poste.
La crise du Caoutchouc
) (
Nous avons souligné, dans un précédent ar-
ticle, l'importance de la crise que subissent les
entreprises indochinoises spécialisées dans la
plantation du caoutchouc. Les doléances des
planteurs ont été entendues par le Gouverne-
ment; un projet de loi a été déposé sous le nu-
méro 4. Il 7. Ce projet actuellement soumis à
l'examen des Commissions des Douanes et des
Colonies tend « à établir une taxe spéciale tem-
poraire sur certains produits coloniaux français
et étrangers ».
En ce qui concerne le caoutchouc, ce projet
de loi dispose qu'il est établi pendant une du-
rée de dix années un droit spécial applicable
à toute importation en France de produits sui-
vants : Caoutchouc, balata, gutta-percha,
bruts ou refondm en masse. Ce droit sera de
0 fr. 60 par kilo. Il est indiqué en outre que
le produit de ces droits sera réparti entre les
colonies dans la limite des crédits ouverts par
la loi des finances et dans les conditions qui
seront fixées par décret. Cette dernière dispo-
sition semble peu explicite. Mais, commentée
par M. Pietri le 27 novembre 1930 devant la
Conunission des Colonies, elle veut signifier
que le produit de la taxe sera versé sous forme
de subvention aux planteurs proportionnelle-
ment aux quantités de caoutchouc qu ils pro-
duisent.
Ce projet de loi est ingénieusement conçu,
mais il ne saurait recueillir notre approbation
pour des raisons multiples que nous allons ex-
poser très succinctement.
Tout d abord, nous estimons que la crise
caoutchoutière actuelle ne sera pas résolue par
la mise en application du texte de Joi soumis
au Parlement. Cette crise a pour cause pro-
fonde une surproduction mondiale qui a pour
conséquence un écroulement des prix de vente.
Toute mesure qui n' aboutit pas à limiter ou à
restreindre cette surproduction est inopérante.
Or, l'attribution de subventions importantes aux
planteurs indochinois ne peut que les inciter
à accroître les plantations existantes. Cela est
si vrai que M. Outrey a déclaré lui-même de-
vant la Commission des Colonies que l Indo-
chine va d'ici quelques années quintupler sa
production de caoutchouc ; il estime que l'aide
financière apportée aux planteurs leur permet-
tra d'obtenir avant dix ans une récolte voisine
de 50.000 tonnes, alors qu elle est environ
de 8 à 10.000 tonnes actuellement. Comme
l'effort d'encouragement fait par la France en
faveur de son caoutchouc colonial, sera unité
par les Hollandais, les Anglais, les Améri-
cains, que chaque peuple aura à cœur de sou-
tenir, par tous les moyens possibles ses pro-
pres plantations, nul doute qu' avant dix ans
le marché mondial, déjà encombré par le
caoutchouc en sera submergé. Les prix ridicu-
lement bas que nous connaissons aujourd hui,
apparaîtront très enviables en comparaison de
ceux qui seront alors pratiqués. Nous estimons
donc, que la solution préconisée par les auteurs
du projet de loi 4.117 est une solution pares-
seuse et inopérante. Seule, une entente inter.
nationale entre les planteurs de caoutchouc
entente ayant pour but d'instituer un contin.
gentement de la production, pourrait abouti
à une solution satisfaisante. Nous pourri on
ajouter que les mesures proposées poussent i
l'accélération de la surproduction au momen
même où la consommation du caoutchouc sem
ble marquer un tçmps d'arrêt comme en témoi
gne la crise sévissant sur l'industrie automo
bile.
Mais, il est une autre raison qui nous pousse
à combattre le projet gouvernemental. Llle
nous est tournie par l'examen même du résul-
tat auquel aboutira la répartition du produit de
la taxe. Rappelons que la taxe de 0 fr. 60
par kilo du caoutchouc entrant en France
jouera sur un tonnage de 70.000 tonnes en-
viron. Le produit de cette taxe sera donc de
42 millions de francs. Ces 42 millions seront
répartis entre les planteurs coloniaux ; ces
planteurs produisent 10.000 tonnes. Ils rece-
vront donc plus de 4 francs de prime par
kilo de caoutchouc lécolté. Quels seront les
principaux bénéficiaires de cette libéralité prin-
cière ? Ce sera essentiellement certaines gros-
ses Sociétés, par exemple les Plantations des
Terres-Rouges. Cette Société produisant, a elle
seule près du quart de la récolte indochinoise
(2.085.994 kilogrammes en 1927), recevra an-
nuellement une subvention voisine de 10 mil-
* lions de francs, cette pluie d'or devant, aux
termes mêmes du projet de loi se continuer
pendant 10 ans, le cadeau fait aux bienheu-
reux actionnaires de ladite Société va s'élever
ainsi à la coquette somme de cent millions de
francs. Quelques autres Sociétés vont égale-
ment recevoir des sommes considérables, de
telle sorte qu'il restera en fin de compte quel-
ques centaines de milliers de francs pour se-
courir les trois cents petits planteurs indochi-
nois. Or. ce sont ces derniers qui devraient
tout particulièrement être encouragés. Ils méri-
tent infiniment plus la sollicitude de la métro-
pole que les grandes Sociétés dont 1 adminis-
tration a été souvent imprévoyante. Elles
n'ont pas su durant les bonnes années amasser
des réserves suffisantes. Nous avons vu, par
exemple, les Terres-Rouges réaliser en 1917,
un bénéfice net de 25.769.864 francs, avec un
capital social de 46 millions. N était-t-il pas
indiqué de verser une bonne partie de ces bé-
néfices à une caisse de réserve en prévision des
mauvais jours ? On ne l' a pas fait. Aujour-
d'hui, on vient demander au consommateur
français de payer une taxe spéciale sur le
caoutchouc, pour pallier aux désastreuses con-
séquences d'une lamentable administration.
C'eaf immoral.
M lis notre opposition au projet gouverne-
mental est surtout déterminée par notre croyan-
ce que ce projet constitue une innovation ex-
trêmement dangereuse en matière économique.
Jusqu ici, lorsqu' il semblait indispensable de
favoriser telle ou telle branche de la produc-
tion nationale, on avait recours à la classique
protection douanière ; le consommateur en fai-
sait certes les frais, mais le contribuable y
trouvait tout profit, puisque le - Trésor encaissait
des sommes importantes.
Désormais, en ce qui concerne le caout-
chouc, le consommateur et le contribuable se-
ront également dépouillés. D'autre part, le
Gouvernement pourra-t-i l s'opposer à ce que
ne se généralise le système qu'il se propose
d'inaugurer. Demain, le producteur de ble
demandera l'établissement d'une taxe spéciale
sur le blé importé, taxe qui devra être répar-
tie entre les céréaliculteurs ; il existera une
crise de mévente du charbon français; pour-
quoi ne pas établir une taxe spéciale sur les
40 millions de tonnes de charbon importé et
ne pas répartir le produit de cette taxe entre
les houillères ; pourquoi ne pas prendre des
mesures analogues en faveur de tous nos pro-
duits manufacturés ? Ces mesures seront bien-
tôt réclamées de tous côtés, et de toutes parts
on s'appuiera sur le précédent créé par le pro-
jet gouvernemental n° 4.117. C'est toute une
politique économique nouvelle qui aura été
amorcée. Le Gouvernement est-il décidé à s'y
engager ? N'en voit-il pas le danger ?
On a fait valoir en faveur de la taxe pré-
conisée un certain nombre d arguments que
nous ne pouvons passer sous silence.
Cette taxe, a-t-on dit, est tout simplement
une taxe de statistique. On se moque vraiment,
car c' est une taxe ad oalorem de plus de 13
(0 fr. 60 par kilo ; le kilog coûte 4 fr- 50).
Cette taxe se justifie pour des motifs de
sécurité nationale ; nous devons pouvoir en cas
de guerre trouver dans notre Indochine tout
le caoutchouc nécessaire. L' argument est vala-
ble pour n'importe quelle matière première,
pour n' importe quel produit fabriqué. D' autre
part, en cas de guerre, qui nous vendra du
pétrole nous vendra aussi du caoutchouc (sauf
la Russie bien entendu).
Cette taxe aura pour effet de sauver du
chômage 80.000 coolies. Disons que nous
avons en France 1 million de chômeurs ; des
taxes analogues les tireront aussi vraisembla-
blement d'affaire.
Bref, tous ces arguments sont de peu de
poids et nous persistons à penser pour notre
part qu'en inaugurant un système de taxes spé-
ciales destinées à être ristournées à telle ou
telle catégorie de producteur, le Gouvernement
s'engagerait dans une voie périlleuse. De plus,
en ce qui concerne le caoutchouc, la mesure
nous apparaît comme immorale et inopérante.
C'est pour cefa que nous nous y opposerons.
Si toutefois la taxe devait malgré tout être
adoptée par le Parlement, nous demanderions
à ce que les subventions accordées aux plan-
teurs soient remboursées dans un délai déter-
miné, En effet, si ces subventions, comme
d'aucuns le proclament, doivent avoir pour
effet de faire prospérer a nouveau les entre-
prises caoutchoutières, il serait injuste que
l'Etat ne participe pas à cette prospérité qu il
aura suscitée par des sacrifices importants. Nous
proposerons qu en échange de toute subven-
tion accordée, il soit remis à r Etat un certain
nombre d'actions ou d'obligations de la So-
ciété subventionnée. Il serait vraiment para-
doxal que la Nation ne soit associée des
planteurs qu' aux jours de malheur et qu' on
ne veuille plus la connaître dans la période des
vaches grasses.
Georges Nouelle,
Député de Saône-et-Loirc,
Vice-président de la Commission
des Colonies, Membre de la
Commission des MInes et de la
Force motrice.
Un torpilleur se rendant à Bizerte
est avarié par la tempête
Voici quelques détails sur l'accident survenu
en mer au torpilleur Bordelais :
ci Dans l'après-midi de samedi, le torpilleur
Bordelais quittait le port, se rendant à Bizerte,
lorsqu'au large des côtes de Provence, il s'est
trouvé devant une très grosse mer résultant
d'une violente tempête venant de nord-ouest.
Le Bordelais a essayé de continuer sa route,
mais il a subi alors diverses avaries qui n'ont
d'ailleurs causé aucun accident de personne
mais qui ont immobilisé ses machines. Force
lui a donc été de demander - dimanche après-
midi, assistance au vice-amiral Durand-Vieil,
commandant en chef la première escadre, qui
a aussitôt envoyé vers le point signalé le Fou-
droyant, de la 9° division de la force navale
et qui a obtenu, de la direction du port de
Toulon qu'elle envoie également un remor-
quer.
« Les deux bâtiments ont rencontré de leur
côté une très grosse mer au large et fe vice-ami-
ral commandant en chef a dû encore faire diri-
ger vers le Bordelais, ainsi que le Foudroyant,
le croiseur Tourville, de la première division
légère et les torpilleurs Jaguar, battant pavillon
du contre-amiral Drujos, Verdun et Vauban,
pour porter une nouvelle assistance au Borde-
lais. Tous ces bâtiments sont maintenant au-
près de ce dernier, depuis hier 22 heures,
prêts à le prendre en remorque dès que le
temps le permettra. »
La mer s'est calmée assez sensiblement, le
torpilleur Foudroyant, de l'escadre, et le re-
morqueur Goliath, de la direction du port de
Toulon, ont pu approchçr le torpilleur Borde-
lais; le Goliath l'a pris à la remorque pour le
conduite, suivant l'état de la mer, à Ajscrio, à
Bizerte ou à Toulon.
Grands et Petits Ports
.8.
17 1 illili ----
«- ;i la - - -
OCR avoir une flotte
marclumde, il faut
des paquebots et
des cargos ; pour
avoir des paque-
bots et des cargos,
il faut avoir des
ports.
C'est une vérité
* qui semble sim-
pliste. Elle peut
être formulée sous
J forme de syllo-
gisme.
C'est le. moment de le répéter sous toutes
ses formes, car, eu France, on ne semble
pas, malgré son évidence, l'avoir vraiment
comprise : il suffit de constater quelle a étt
et quelle est encore notre politique des ports
pour s'en convaincre.
Pour les grands ports de rrance, on s'est
décidé à sortir de l'inertie traditionnelle
depuis quelques années. Encore faut-il
ajouter que ce n'est pas l'Etat qui a fait
l'effort nécessaire. Les grands travaux exé-
cutés postérieurement à la guerre l'ont été
depuis qu'on a appliqué la formule du
It port Autonome ib.
Pour les Ports « non autonomes » de la
M être foie et surtout pour les ports des Co-
lonies on peut dire que tout reste à faire.
C'est notre collègue RI. Candace qui, à
la Chambre, vendredi dernier, citait le fait
suivant : au Natal un vapeur embarque du
mais au rythme de 161 tonnes par heure.
Ce même bateau qui vient souvent à Mada-
gascar, ne charge dall," ses ports qu'à la ca-
dence de ioo tonnes par jour et encore, par
mauvais temps, doit-il dérader comme ses
compagnons d'infortune et aller au large
faire des ronds dans l'eau, en attendant
l'accalmie.
Cette remarque, faite an moment de la dis-
cussion dit budget de la Marine Marchaude,
n'était même pas à sa place puisque la di-
rection des forts anomalie qui en en-
traîne beaucoup drautres est rattachée
encore au. Ministère des Travaux Pu-
blics1
Si l'on considère non plus les grands
ports, mais les petits, on arrive à des cons-
tations misérables.
Cette année, une sous-commission de la
Marine Marchande a fait un inventaire hâtif
- car ce n'est et cela ne pouvait être qu'lin
inventaire hâtif des besoins de nos petits
ports de pèche français.
Il ne reste plus qu'à financer les innom-
brables travaux dont l'urgence est reconnue
et surtout à adopter un régime autre qui
celui existant : en effet, actuellement, l'Etat
ne paie qu'un tiers de la dépense. Or, qui
dit « petit » port dit port- « sans ressour-
ces », incapable de supporter les deux tiers
de la dépense. C'est comme si l'Etat ne
donnait rien.
Pour l'instant, qu'il s'agisse des ports
coloniaux ou métro hoh tains, le Gouverne-
ment calme les inquiétudes et les impatiences
en déclarant : « C'est dans le programme
de l'Outillage National. »
Espérons que ce programme pourra satis-
faire toutes les espérances qu'il a fait naî-
tre.
Il aura fort à faire!
lUlcllel Geisldoer/er,
Député des Côtes-du-Nord
Secrétaire de la Commission
de la Marine Marchande
DÉPART
M. Bourgine, Gouverneur de la Guyane,
s'embarquera à la fin du mois prochain.
-- 1000 - -----------
AFFECTATION
'.1
M. Brunot, Gouverneur des Colonies,
Gouverneur des Comores, est mis à la dispo-
sition du Ministre des Affaires étrangères.
Nul doute que cette affectation ne permette
une prochaine, utilisation des semices de cet
èminent fonctionnaire, spécialisé tout parti-
culièrement dans les questions sociales illdi-
gènes et les problèmes africaills.
La politique coloniale
du parti radical
Une importante réunion se tenait hier soir
au comité exécutif du parti radical-socialiste
que présidait M. DaIdier, assisté de MM.
Dalimier et Ducos. "Parmi les parlementai-
res présents : MM. Edouard Herriot, De-
bierre, Marchandeau, André Marie, Ar-
chimbaud, Marcombcs, Itruyas, Proust, Gé-
nébrier, F rançois-Albert, Margaine, Sar-
raut, etc.
Après un discours préliminaire de M. Da-
ladier s'est ouverte la discussion sur la po-
litique coloniale du parti par un exposé de
M. Joutcl.
Puis Mme. Kracmer-lîach, dans un dis-
cours précis et émouvant, a évoqué le ser-
vage de la femme indigène dans la plupart
de nos possessions.
M. Pfeiffer, ancien secrétaire du comité
exécutif, a. complété, par ta narration de
son récent voyage aux Indes, le rapport de
M. Joutct.
Puis M. Daladier ayant dit qu'un scrutin
à la tribune était annoncé à la Chambre, la
séance a été levée, l'ordre du jour relatif à
la politique intérieure et à la discipline
étant renvoyé pour discussion au n mars.
Les Cargos du Désert"
Ce n'est que la semaine prochaine qu'aura
lieu, à l' Autumobile-Club, la réception en
l'honneur de la mission des « Cargos du
Désert » Laflly et de son chef, le Comman-
dant Bénard le Pontois.
Légumes et fruits algériens
S'il se trouve en ce moment à Paris des
producteurs algériens de fuits et de légu-
mes, nous leur conseillons une promena-
de aux Halles.
Ils pourront ainsi constater que les pom-
mes de terre nouvelles ne sont pas abon-
dantes sur le marché et que nous n'en re-
cevons que fort peu d'Algérie malgré les
prix élevés pratiqués sur cette denrée et
qui oscillent, selon les provenances, entre
100 et 140 francs les 100 kilos. 1
Même pénurie en ce qui concerne les
oranges et mandarines de notre grande co-
lonie. Les mandarines algériennes sont
pourtant cotées de 350 à 600 francs et les
oranges de 250 à 300 francs.
Raréfie-t-on la marchandise pourtant pé-
rissable, ou s'agit-il d'un défaut d'organisa-
tion dans les expéditions ? C'est une question
à examiner par les producteurs d'Algérie.
Un emprunt marocain
La semaine prochaine sera émis une tran-
che de 391 millions sur l'Emprunt marocain
voté il y a deux ans. Le Journal Officiel
publie le décret autorisant le Gouvernement
chéri tien à contracter cet emprunt qui sera
représenté par 391.000- obligations au por-
teur de 1.000 francs nominal chacune. pro-
ductives d'intérêt au taux de 4 ','o par an.
Un hydravion tombe en panne
en Méditerranée
»♦«
Nous apprenons de Perpignan a la date
du 24 février qu'un hydravion commercial
qui avait quitté Alger à 8 h. 15, pour Mar-
seille, a été, par suite d'une panne de mo-
teur, obligé d'amérir, vers trois heures de
l'après-midi, devant Cerbère, à quinze cents
mètres de la cote.
Des canots de sauvetage ont été aussitôt
détachés au secours de 1 appareil, de Port-
Vendres, cependant qu'un cargo qui se trou-
vait à proximité s'approchait de l'avion.
Les manœuvres de sauvetage ont été par-
ticulièrement compliquées à cause de l'état
de la mer.
Après plusieurs ruptures d'amarres, l'hy-
dravion a pu cependant être remorqué par
un vapeur dans la direction du plus pro-
chain port espagnol.
Mais la mer continuant à être particuliè-
rement mauvaise, des canots de sauvetage
partis au secours de l'hydravion ont dû re-
gagner Cerbère sans résultat.
Le vapeur qui avait réussi à remorquer
l'hydravion et qui se trouve être le cargo
espagnol Strlhti a vu bientôt les amarres
qui le reliaient il l'appareil rompues.
11 n'a pas été possible de recueillir l'équi-
page. à bord de l'hydravion.
Le cargo Stella reste sur les lieux, dans
l'expectative, tandis que l'hydravion a ten-
dance à dériver vers le cap Creuz. La mer
continue à être démontée.
Après avoir dérivé pendant quelques heu-
res, toujours balancé par une; forte houle,
l'hydravion a lïni par couler.
Le Stella a pu recueillir le pilote I.ar-
bonne. qu'il a débarqué à Sète mais on doit
déplorer la mort du radiotélégraphiste Bos-
sard qui !"ct noyé en essayant de gagner
le bateau.
.T 11 • •
Une nouvelle mission
dans la République de Liberia
Les Pères de la province irlandaise des
Missions africaines de Lyon, qui ont la
chaige r la République de Li-
beria, ont pris l'initiative d'ouvrir, parmi
les sauvages régions de l'arrière-pays, un
nouveau champ d'apostolat. Le 29 décem-
bre, un missionnaire est parti de Montovia
pour Kakata, à une cinquantaine de kilo-
mètres de la capitale. De là, presque tou-
jours à pied, le religieux, en huit jours, a
dû atteindre Saklape, Sanaquelli et Tappi
Town. Dès que possible, d'autres mission-
naires le rejoindrorft, La population de ces
régions est composée de tribus primitives,
vivant en petits villages et semble mûre
pour l'évangélisation.
(Agence bides.)
loin
Dépêches de rlnochine
M. Robin inspecte
Le Gouverneur général p. i. Robin, se
rendant en Cochinchine ,a, consacré la jour-
née du 21 à visiter et à inspecter, avec le
Résident supérieur en Annam, les régions
des provinces Vinlt et Hatinh, qui furent le
théâtre de Vagitation communiste au cours
des derniers mois.
Dans tous les cenires, les mandarins, les
autorités cantonales et communales lui re-
mirent solennellement des adresses attes-
tant la volonté des populations de se pro-
téger contre les fauteurs de troubles et leur
satisfaction des mesures prises. T.c Gou-
verneur général p. i. qui. était accompagné
d", général Rillot.tr, 'a constaté. Vexcellente
organisation du réseau de postes de surveil-
lance de la. région ; la bonne tf'nH( des mi-
litaires du bataillon de 1(7, T.égion, qui. a su
gagner la confiance et la sympathie des
habitants. M. Robin a inspecté les déta-
chements de la. garde indigène gui par son
inlassable, énergie et, sa vi' gilance incessan-
te, coopère avec les unités militaires, de la
façon la plus efficace au maintien de L'or-
ffr",
ITldopacifi.
La faune des colonies françaises
par le professeur Gruvel
D'un ouvrage de M. Gruvel on peut tirer
toujours un agrément, un enseignement et un
profit.
Nous signalqps donc à nos lecteurs que les
quatre premiers fascicules du tome IV de la
Faune des Colonies françaises du savant pro-
fesseur viennent de paraître. M. Mangin en a
fait la présentation à l'Académie des Sciences.
-–
Le tourisme colonial
ttr
Les Fédérations des Syndicats d'Initiative
ont tenu leur Congrès
Avant-hier se tenaient les assises annuel-
les des fédérations de syndicats d'initiative
que présidait M. Gaston-Gérard, sous-se-
crétaire d'Etat .1 - Travaux publics et au
Tourisme, assisté de M. Pierre Audigier,
président de l'Union, et de M. Paul Vallat,
président de la Fédération de la Région pa-
risienne et directeur de l'Office nationr.l du
tourisme.
L'assemblée a approuvé à l'unanimité le
rapport sur les travaux de l'exercice et pro-
cédé à l'étude de questions intéressant le
voyage et le séjour dans nos régions, la pro-
pagande, la documentation en langues fran-
çaise, anglaise, allemande et espagnole,
l'Exposition coloniale de 1931, le fonction-
nement des syndicats d'initiative, la pro-
tection des monuments naturels et des sites
la « Maison de France », le Crédit national
hôtelier, etc. Plusieurs vœux ont été émis
concernant ces diverses questions.
A l'issue de l'assemblée, un banquet a été
servi, auquel assistaient, entre autres per-
sonnalités MM. Fernand David, ancien mi-
nistre, président du Conseil d'administra-
tion de l'Office national du tourisme; Pas-
quier, gouverneur général de l'Indochine;
Borrel, président du groupe parlementaire
du tourisme ; Contenot, vice-président du
Conseil municipal de Paris ; Auscher et Ma-
ringei, vite-présidents du Touring-Club de
France, et des représentants des Compa-
gnie de chemins de fer, de l'hôtellerie et
des agences de voyage. Après la remise de
la plaque de vermeil de l'Union à M. Val-
lat, plusieurs orateurs ont pris la parole,
notamment M. Gaston-Gérard, qui a défini
le rôle et l'importance des 700 syndicats
d'initiative de la France métropolitaine et
d'outre-mer qui composent le Il tourisme
réceptif ».
« La France, a dit en substance le minis-
tre du Tourisme, doit s'organiser pour être
le premier centre d'attraction du monde en
mettant en valeur ses richesses..thermales,
ses souvenirs historiques- et l a'rchéoloiq ues,
ainsi que son patrimoine intellectuel et ar-
tistique. Son programme doit consister en
premier lieu à aménager son outillage ré-
ceptif: routes, hôtels, bureaux de renseigne-
ments. Le développement de l'hygiène dans
les campagnes et l'embellissemnt des villa-
ges doivent faire partie de ce programme,
ainsi que la suppression des entraves fisca-
les et douanières. Après quoi nous devrons
nous efforcer d'attirer la clientèle étrangère
en intensifiant notre propagande. »
A la suite du banquet, les délégués ont
l-t( reçu:=; Ü l'Expo,;ition coloniale et ont pu
se rendre compte de l'elTort déjà accompli
pour que cette manifestation soit digne on
tous points du magnifique domaine colonial
français.
A propos de la Foire
de Tripoli
La presse fasciste ne laisse passer au-
cune occasion de remettre sur le tapis la
question des droite de l'Italie en Afrique,
plus particulièrement sur les territoires
avoisinant le Tchad, et qui reviendraient à
nos voisins héritiers des t urcs.
Quoique la preuve ait été cent fois faite
de la vanité de ces prétentions lesquelles,
au surplus, prennent, selon les circonstan-
ces, les formes les plus diverses, rien n'y
fait, et le moindre prétexte est saisi dans le
but évident d'envenimer la querelle.
Aujourd'hui c'est la Foire de Tripoli qui
retient l'attention. Nous souhaitons à cette
manifestation tout le succès possible. Mais
que démontrera-t-elle ?
Elle évoquera sans doute beaucoup plus
le passé de Rome et de la Tripolitaine
qu'elle ne fera la démonstration d'un droit
nouveau.
Mais avec sa population pléthorique l'Ita-
lie prétend installer des colons dans la Co-
lonie qui lui fait face, non seulement sur
le littoral de la Tripolitaine mais encore
sur les plateaux de l'intérieur. Et après?
Après, c'est l'infertile désert et un climat
où jamais race européenne ne pourra faire
souche.
Et pourtant c'est la question de l'expan-
sion de la race, qui aujourd'hui est mise
en avant.
La. France ne pourra jamais peupler ses
colonies africaines avec sa natalité défi-
cicnte. Il en serait tout autrement de l'Ita-
lie. Donc, place à cette dernière en Afrique,
et naturellement en Afrique française.
Comme on le voit, le problème évolue, et
en évoluant, s'amplifie. Il comporte aujour-
d'hui la jonction de la Tripolitaine au Ca-
meroun dont le mandat passerait à nos voi-
sins. Et avec le Cameroun, seule voie d'éva-
cuation de l'Oubangui et du Tchad, ces
ceux dernières colonies françaises rentre-
raient dans la sphère d'action italienne.
Un transsaharien naturellement italien
compléterait l'œuvre.
Et tout cela est dit, écrit, répété juste à
un moment où l'Italie à bout de ressources,
sollicite de prêteurs étrangers une aide in-
dispensable à ses tinances obérées.
Il serait temps de couper court à des in-
sistances qui sont bien près de devenir in-
tolérables.
La. meilleure réponse, et la plus péremp-
toire, ne serait-ce pas de mettre en train
notre Transsaharien ? Ainsi serait affirmée
111K y»ux de tons l'intangible unité de nos
possessions africaines.
A l'Exposition Coloniale
68
Le pavillon des Missions
Il y a deux ans, la catholique Espagne
avait mis à l'honneur ses missionnaires à
l'Exposition de Barcelone.
Un pavillon magnifique avait été cons-
truit par le gouvernement où les Mission-
naires n'avaient eu qu'à installer leurs œu-
vres. Le gouvernement apportait en valeur
une somme de 2 millions de pesetas aux
œuvres missionnaires et assurait le gardien-
nage de ce pavillon, sans compter les nom-
breuses autres facilités qu'il a accordées.
A Anvers, l'an dernier, la Belgique of-
frit, d'une façon plus modeste, mais très
efficace tout de même, une belle i place à
ses missionnaires dans Le Pavillon du
Congo.
La France, cette année-ci, se devait, elle
aussi, de faire une place à ses missionnaires
qui, tout le monde en conviendra, sont les
infatigables ouvriers de la civilisation chré-
tienne dans les pays où ils se dévouent.
M. le maréchal Lyautey qui connaît les
missionnaires pour les avoir vus à l'œuvre,
leur a réservé une place de choix à l'Ex-
position Coloniale.
C'est pourquoi, quand on pénètre sur les
c'iantiers de Vincennes, l'intérêt du visiteur
f.st tout de suite attiré par urre église en
construction ; on se croirait dans une de nos
vieilles villes de France où les grands toits
cuivrés de nos cathédrales dominent les
alentours, vivant symbole du sentiment re-
ligieux qui domine nos existences humaines.
Ce Pavillon des Missions se trouve au
carrefour d'intérêt de l'Exposition Coloniale
et symbolise admirablement l'œuvre de
l'Eglise Une dans tous les siècles et dans
toutes les nations, tandis qu'alentour se
succèdent les pavillons des plus diverses
civilisations, comme des cuites les plus
multiplcs,
Beaux-Arts
Le Comité central d'organisation des
Beaux-Arts informe que, pour répondre au
désir d'un certain nombre d'artistes, la
date du dépôt des œuvres d'art d'inspira-
tion coloniale destinées au Palais des Beaux-
Arts qui avait été fixée comme dernière li-
mite au ior mars a été reportée au 7 mars
(Grand Palais, porte C) les œuvres de pein-
ture, architecture, gravure, arts décoratifs,
etc.) (dépôt de marbres et sculptures, 182,
rue de l'Université).
La Littérature à l'Exposition Coloniale
L'Exposition Coloniale nous réserve bien
des surprises agréahles.
Entre autres, nous y verrons la fameuse
case polynésienne de Rarahu, la tendre hé-
roïne du « Mariage de Loti o. ,
Les admirateurs, du romanoiêr-marin pour-
ront ainsi revivre l'atmosphère d'un char-
mant roman exotique.
.------
Budget du Territoire
de l'Inini à la Guyane
Nous extrayons les renseignements suivants
du rapport de présentation du budget du Ter-
ritoire de l'Inini pour 1931.
Ce budget a été arrêté en recettes et en
dépenses à la somme de s ix millions trois cent
cinq mille francs. C'est le premier budget
portant sur une année complète, celui qui ou-
vrira l'ère des réalisations.
Si les recettes de l'exercice 1931 s'élèvent
à plus de six millions, bien que la subvention
de la Métropole ne soit que de deux millions
(2.000.000), la raison principale en est qu'elles
comprennent pour 3.486.000 francs la contri-
bution consentie par le Gouverneur Général de
l'Indochine à l'effet d'entretenir en 1931 dans
les établissements pénitentiaires spéciaux nou-
vellement créés dans l'Inini des condamnés aux
travaux forcés d'origine indochinoise destinés à
permettre la mise en valeur du Territoire.
Les recettes propres du Territoire s'élèvent
seulement à 560.200 francs qui se décompo-
sent comme il suit :
1 Les revenus du Domaine d'un total de
trois cent mille francs dont ci-dessous le dé-
tail :
Francs
a) Redevances minières. 130.000
h) Redevances forestières 125.000
c) Licences personnelles 50.000
2" Les revenus provenant de l'émission de
figurines postales évaluées à 50.000 francs.
3° Les recettes diverses telles que la vente
de timbres dans le Territoire, les taxes sur les
mandats et articles d'argent, les produits de
la T.S.F., soit globalement 142 000 francs.
Les recettes diverses envisagées n'étant pas
suffisantes pour permettre l'équilibre du budget
qui se trouvera grevé de lourdes dépenses de
premier établissement, un prélèvemeut de
250.000 francs a été prévu sur la Caisse de
réserve du Territoire qui recevra, les fonds non
employés du budget partiel de 1930.
Les dépenses vont permettre le commence-
ment d'installation de trois circonscriptions
administratives avec. leur personnel, leurs postes
de T. S. F. et leur service médical ; l'organi-
sation des bureaux du chei-lieu, l'établisse-
ment des camps de condamnés asiatiques et les
premiers travaux de colonisation.
L'installation successive de trois circonscrip-
tions est prévue pour l' année 19ÎJ.
La circonscription de l'Ouest comprendra le
bassin rive droite du lleuve Maroni et le bassin
de la rivière Mana.
La circonscription du centre aura son chef-
lieu à Saint-Elie.
Dans la circonscription de lT\»t, il ne sera
effectué en 1931 que des reconnaissances pré.
paratoires.
Les transportés asiatiques fourniVont la
main-d cruvre nécessaire aux travaux d'aména-
gement et d'entretien du poste. 'U'IC cultures
vivrir(' et aux travaux de route*.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 79.97%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 79.97%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6380308g/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6380308g/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6380308g/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6380308g
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6380308g