Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-02-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 février 1931 24 février 1931
Description : 1931/02/24 (A32,N32). 1931/02/24 (A32,N32).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63803072
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
a
1
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. - No 82.. NUMERO : 80 CENTIMES MARDI SOIR, 24 FEVRIER 1931.
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Les Annales Coloniales
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Ion» las Dumiu de poste.
AU LAOS
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Le Laos, dont l'image sur une carte ret.
semble un peu à cellle de l'Italie, une botte
dont le pied serait semblable à celui det.
Chinoises, sp développe du Nord-Ouest au
Sud-Est, sur une longueur d'environ I.CO\'
kilomètres.
Sa largeur est de 400 kilomètres vers le
nord à la hauteur de Luang-Prabang. Sa
partie lia plus étroite atteint à peine 100
Kilomètres à Paksane, puis s'élargit pro-
gressivement jusqu'à 250 kilomètres dans
les nrovinces du Sud.
Il est bordé au Nord par le Tonkin, JE.
Yunnam et la Birmanie ; à l'Ouest par le
Siam j au Sud par le Cambodge ; A
l'Ouest par TAnnanv.
Entièrement entouré par les terres, ie,
Laos forme une Hinterlland qui, ans,
moyens de communications suffisants à l'in-
térieur et sans accès à la mer. n'a jamais
pu utiliser ses richesses naturelles.
Sur une partie de sa longueur, cependant.
le Lacs- n'est pas loin de la mer. Les pro-
vinces de Càmmon. de Savannaket, de Sa-
ravane, ne sont séparées du golfe du Ton-
kin et de ta. mer de Chine que par l'Ân-
nam qui forme une étroite bande de terre
d'une largeur de 40 à 50 kilomètres; mais
jusqu'à ces temps derniers, aucune route 11e
traversait la chaîne montagneuse et le Laos
était isolé, non seulement de la côte, mais
de rAnnam.
Récemment encore, la seule artère qui
unissait les diverses régions de ce grand
pays était le Mékong qui, du Nord au Sud.
penchant 2.000 kilomètres, en partie le loi-
de. en partie le traverse.
Les provinces de Bassac, de Saravane, dr
Cammon, dé Vientiane, de Luang-Prabang,
et du Haut-Mékong communiquaient entf
elles. • i
Quatre cependant, celles de Phongsaly, de
Hua Pang, de Tran Nlnh au Nord, .¡.l'i\'-
lopeu au Sud; n'avaient aucun accès au l\1t"
kong
De nombreuses petites villes ou bourgs
des importantes existent au bord du fleuve-
Houelsai, près de la frontière birmane, à
à.400 kilomètres de la mer, Luang-Prabang,
capitale Nord, actuelle résidence de Sa Ma;
jéflté Sisavang Vong, Vientiane, Paksane,
Tttckek, Savanakek, Paksé, Bassnc, sont les
principales en descendant le cours du Mé-
Kong qui, à son entrée dans le Cambodge,
M-gg»id-ig ett plus de 40 kt-
-àttEllMird- 1
aboutir à la nier:
11 y a peu de temps encore, aucun moyen
de communication n'existait sur le fleuve:
les barques légères à rames, avec leur pilote
et leur barreur, étaient le seul mode de
transport. Il fallait plus de vingt jours pour
aller de Vientiane a Luang-Prabang, ptès
de trente pour atteindre Houeisa) et la fron-
tière birmane (le rétour, d'ailleurs, a'eff'îc-
tuait trois fois plus vite). Aujourd'hui, le
Voyageur qui a franchi en chaloupe à va-
* peur les 1.200 kilomètres qui séparent Sat-
gon de Vientiane, peut, grâce aux pirogues
à moteur qui franchissent aisément les rapi-
des se rendre à Luang-Prabang en trois
jours et demi et à la frontière birmane en
six.
Le bief du Haut-Mékong est sillonné
maintenant par ces nouvelles pirogues qui
assurent le service postal étendu depuis le
premier janvier de Luang-Prabang à Houei-
sal.
Les divers grands travaux exécutés de-
puis une dizaine d'années ,dans le lit du fleu-
vé ont ainsi permis de relier., de façon effec-
tive et relativement rapide le Laos du Nord
au Sud ; mais seul le bief intérieur au Sud
t'e Vientiane peut être réellement utilisé pour
ries lins économiques puisque cette partie
saule supporte des embarcations d'une cer-
taine dimension..
, .Cela eût été insuffisant pour déblbquer le
Laos, si des voies def communication terres-
tres n'avaient été entreprises. 11 reste beau-
coup à faire. Nous ne sommes qu'au début
de la création d'un réseau routier nécessai-
re au développement du pays. Il y a cinq
ans, aucuhe route empierrée à chaussée pra-
ticable toute l'année n'existait. Heuls, quel-
ques rares sentiers principaux et quelques
pistes charretières plus rares encore par-
taient des petites villes. Aujourd'hui, des
toutes véritables sont entreprises; les unes
sont de réelles voies de débloquement trans-
versales, aboutissant; aux portes de VAniiam;
d'autres sont d'un intérêt local ; elles rayon-
nent autour des centres en direction des
• voies de pénétration-ou des régions agricoles
et -minières; d'autres relient les centres en-
tre eux.
Actuellement. dp- Paksé une toute pratica-
ble aux autos permet d'atteindre Saravane à
l'îist et une autre vers l'Ouest aboutit dans
le Siam à Phimoum, près d'Oubonc, termi-
nus de chemin de fer de Bangkok.
Quatre voies principales de pénétration
ont été ouvertes: l'une part de Savannakek
et, par Lao-Bao, rejoint à Dong-Ha en An-
nam la grande route parallèle au transindo-
chinois qui permet de gagner facilement
Tourane. Elle est entièrement empierrée ;
elle a 500 kilomètres et relie, actuelléilient'
Xçieng-Kouang à Vinh, se prolongeant en
direction de Luang-Prabang et de Ban-Don.
Elle rejoindra la route amorcée entre Vien-
tiane et Luang-Prabang.
Entre les deux, une troisième voie en
cours d'empierrement, réunissant par le col
de Mu-Ouia Taltkek à Ita-Tinb sur l'a gran-
de route transindochinoise, mettra en com-
munication la vallée du Mékong avec le pon
de Vinh
De Takkek à Savannakek, les travaux
sont commencés et sont le début d'une piste
empierrée parallèle au Mékong qui, par
Khorn, se dirigera vers Kratié et Saigon.
Ces routes auront une largeur ..de 5 mè-
tres, sauf dans quelques parties rocheuses
à flanc de côteau où elles seront réduites à
3 mètres; de nombreux ouvrages d'art ont
dû être construits. Les ponts flottants en
bambou sur les rivières ou les ponts en char-
pente seront remplacés progressivement par
des bacs ou par des ponts définitifs ou bien
par des ouvrages semi-définitifs sur piles en
maçonnerie. Tous ces travaux ont pu Être
exécutés parce qu'ils ont été mis à la charge
du budget général.
Tout cela ne serait pas suffisant si le
pays n'était doté d'une voie de liaison per
manente et rapide vers la mer.
Une ligne de chemin de fer de 186 km
de longueur réunira le Laos à la côte d'An-
nam.. En Indochine, le tracé suit la route de
pénétration de Takkek à Ha-Tinh et relie-
ra, par le col de Mu-Guia, Takkek à Tan-
tlap, gare du transindochinois; elle se con-
tinuera d'un autre côté vers le Siam, pat
la ligne projetée en direction de Khorn et-
de Korat où elle rejoindra l!a ligne de Bang-
kok qui est actuellement construite.
L'infrastructure est déià commencée et
les -travaux sont conduits avec rapidité aux
deux extrémités. Pour la partie centrale, on
en est encore aux travaux de préparation,
car c'est sur cette partie centrale que se con-
centrent toutes les difficultés.
Le téléférique qui doit desservir les chan
tiers est presque achevé.' Le chemin de ser-
vice qui permettra la circulation le long des
chantiers et la répartition des matériaux
amenés aux stations du téléférique a été amé-
nagé.
Enfin, l'organisation sanitaire destinée à
lutter contre le paludisme qui sévit dans ces
régions a été soigneusement étudiée. Il ne
reste plus maintenant 'qu'à construire le
chemin de fer qui permettra le peuplement
du Laos et la mise en valeur de ses grandes
richesses inexploitées.
Ca*ntti Député dû tt Bttrel Secrétaire de la Com-
mission de l'Algérie, dos Colonies, et
des Protectorats.
8.. ,
A charge dé réciprocité
- -', pas
Les Annales Coloniales ont relaté dans
leur dernier numéro que la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats
avait entendu les délégués des syndicats des
Commerçants de Paris, qui lui ont exposé
la nécessité d'intensifier la propagande de
l'Exposition Coloniale.
C'est parfait, et nous approuvons pleine-
ment la démarche ainsi tentée, d'autant plus
que les Annales Coloniales entretiennent de-
puis bien longtemps une rubrique extrême-
ment large consacrée à cette même exposi-
tion.
Il est juste que le commerce parisien re-
tire de la grande mantfestation prochaine
tout lfc profit qu'il peut légitimement es-
compter.
Mais le commerce parisien est-il bien cer-
tain d'avoir, de son côté, fait en faveur de
l'Exposition, tout ce qu'il devait faire?
Il ne sufnt pas d'offrir aux étrangers ou
même aux provinciaux un beau spectacle et
des attractions de toutes sortes pour les dé-
cider. Il convient, surtout de leur dire :
nous vous amuserons, vous instruirons et
vous ferons faire des affaires aux conditions
les plus raisonnables. - --"
Dans ce sens, et puisqu'il s'agit de pro-
pagande, quelles sont les initiatives à, l'actif
du commerce de- la Capitale? Où sont les
annonces et les affiches de la corporation
hôtelière, par exemple?
La Presse a tu - et ce fut un tort le
demi-écliec des fêtes du Centenaire de l'Al-
gérie; du en grande partie aux manœuvres
d'une spéculation maladroite dont l'effet le
plus certain a été d'àrrêtcr un nombre consi-
dérable de touristes.
Le commerce parisien tombera-t-il dans la
même erreur?
Je coniiais, pour ma part, des coloniaux
qui, bien ou, mal avertis, appelés à se ren-
dre en France en 1931, ont déjà pris leurs
dispositions pour quitter la Capitale avant
l'ouverture de l'Exposition ou n'y arriver
que plus tard.>
Le motif? L'augmentation présumée ex-
cessive du coût de la vie.
Car, il ne faut pas oublier, qu'aux dépen-
sas que les étrangers auront à faire chez
nous, s'ajoutent des frais de transport extrê-
mement élevés, quand la voie maritime est
employée.
Ayant apporté une large contribution à
cette propagande que le commerce de Paris
réclame aujourd'hui des pouvoirs publics,
nous nous croyons en droit de dire. à ce
même commerce : « Que comptez-vous faire?
De votre côté surtout, il n'y a plus une mi-
nute à perdre. L'Exposition Coloniale ne
doit légitimement vous rapporter que dans
la mesure où vous aurez aide à sa réussite. )t
"e.C!o..
Gouverneur- honoraire des Colonies.
.,. –-
Contre l'esclavage sur les bords
de la Mer Roige
IÉ>
En réponse à une question qui lui a été
posée au sujet des mesures à prendre pour
mettre fin à l'esclavage dans la région de la
mer Rouge, M. Dalton, sous-secrétaire par-
lementaire au Foreign Office, a déclaré que
le gouvernement britannique consultait à ce
sujet les gouvernements français et italien.
H a ajouté qu'on se proposait d'employer des
hydravions pour coopérer dans la mer Rouge
avec les batitnents français, britanniques et
italiens.
Le prix du Ministre
des Colonies
«♦«
H
riir
ous ceux qui se
consacrent à un
apostolat c le er -
clecut à influencer
surtout la j c u -
nesse.
L'homme mûr
est souvent u n
homme de parti pris. Il a des idées arrêtées
et, soit par ri flexion, soit par amour-propre,
soit par entêtement, soit souvent par intérêt
persotmel, il est; au fond, peu influençable.
Quand tl s'agit de développer l'esprit
colonial, il est donc naturel de s'adresser
avant tout à la jeunesse. Plus tard, a l'en-
seignement » viendrait. trop tard 1
On ne doit donc pas s'étonner que M. le
ministre des Colonies ait récemment abordé
ce problètne :
« Ce qu'il faut créer, ce que nous travail-
« Ions à créer, c'est un état d'âme nouveau,
« a dit M. Paul Reynaud. Les Français sa-
« vent qu'ils ont un empire, mais ils ne le
CI sentent pas. Il faut qu'ils vivent par la
« penséc; la vie des colonies, qu'ils aient la
« fierté de l'effort accompli par les leurs sur
« les terres lointaines. L'Exposition Colo-
« niale nous y aidera. Mais c'est sur l'âme
« de l'enfant qu'il faut agir. C'est son maî-
« tre qui doit être, par l'image et par le
« récit, le grand propagandiste colonial! »
M. Patil Reynaud s'est borné à poser
le principe sans donner d'outres indications.
Il me permettra d'illtlstrer son discours
par un exemple,. car d'lletrreuses initiatives
privées se sont déjà mani festées en ce sens,
et ceux qiii, dès à présent, (t sentent » la
France coloniale, ont mente trouvé un ex-
cellent moyen de faire comprendre et aimer
nos colonies.
Je n'en veux pour preuve que l'idée d'un
de mes compatriotes qui a fonde au collège
de Dinan, oh il a fait ses études, un prix
spécial en souvenir de son frère ne à la Mar-
tinique et tlll: () Verdun CIl., 1917.
Cette fondation, dont. j'ai parlé déjà il y
a quelques mois, mais sur laquelle je crois
utile de revenir, est Ici meilleure qu'on
puisse faire pour crier l' « état d'âme »
dont parle M. Paul Reynaud.
Ce prix est destiné à l'élève pii, dans une
composition spéciala sur un sujet ayant trait
à Vhistoire politique, économique ou sociale
de notre empire colonial, aura produit le
meilleur mémoire, te prix devra tomister
en ouvrages sur nos colonies en ghtéral, et
de préférence l'Afrique du Nord, choisis de
telle sorte qu'ils donnent au bénéficiaire
une vue vivante, intéressante et attachante
de 14 vie coloniale.
Celui qui a trouvé une formule aussi-
complète et aussi harmonieuse, autrefois
professeur, est aujourd'hui contrôleur au
Maroc et Von peut, par ce seul exemple,
juger Vexcellent fonctionnaire colonial qu'il
est devenu,
Son exemple doit être suivi.
De tels prix devraient être créés dans
tous les grands lycées et collèges de France
pour créer l'état d'âme colonial, éveiller les
vocations coloniales solides.
Pour'qufii le ministère des Colonies ne
créerait-il pas un prix analogue dans les
grands collèges, chaque année ?
Nous espérons que M. le ministre des Co-
lonies ira jusqu'au bout de son idée et que
nous pourrons couronner cette année nos
jeunes « coloniaux » en leur remettant le
Prix du Ministre des Colonies, dans nos
collèges de province,
lUticHei Ge(«fDéputé des Côtes-durNord
Secrétaire de la Commission
de la Marine Marchande
dbea-
CINÉMA COLONIAL
La « Croix du Sud »
André Hugon, qui vient de terminer le
montage de La Femme et le Rossignol. se
dispose à retourner en Afrique pour tourner
La Croix du Sud. dont l'action principale se
passera dans le Hoggat.
-----
M. Charléty à l'Académie
des Sciences Morales et Politiques
.8.
M. Sébastien Charléty, recteur de l'Uni-
versité de Paris, a été élu à l'Académie des
sciences morales et politiques en remplace-
ment de Jean Brunhes.
M. Charléty est âgé de 63 ans. Il est
connu par des ouvrages d'histoire réputés.
Agrégé d'histoire à 23 ans, il fut maître
de conférences à la Faculté de Lyon, puis
professeur d'histoire. En 1908', il était
nommé directeur général de l'enseignement
en Tunisie. Il a laissé dans le protectorat
le souvenir d'un patriote et d'un ardent
champion de la cause française.
Il participa à la rédaction de la grande
Histoire de France d'Ernest Lavisse, dans
laquelle il composa les volumes sur Ta Res-
tauration et la Monarchie de Juillet.
En 1919, à sa rentrée de la Tunisie, il
fut nommé à la. direction générale de t'Ins-
truction publique et des Beaux-arts, à
Strasbourg, à l'université de laquelle il ap-
porta tout son dévouement.
En 192?, il devint recteur de l'univer-
sité de Paris. On n'a pas oublié l'activité
qu'il manifesta au profit de la Cité des étu-
diants,
Le budget dfr- la Tànisiè
Un dlsdwirs de M., Mancefon"
Hier matin, le Grand Conseil a ouvert sa
session ordinaire .consacrée à l'établissement
du budget ordinaire.
M. François Manceron, résident général,
prenant la parole ed présence des deux sec-
tions française et indigène réunies en séance
plénière, a rappelé que la Tunisie, pas plus
que les autres pays, n.'a échappé à la crise
économique mondiale. La situation économi-
que de la Tunisie a encore été aggravée par
la sécheresse qui a sévi au début de l'hiver.
Le gouvernement a dû se préoccuper de cette
question et a fait accorder des avances aux
colons par des établissements de crédit. Des
secours ont, en outre, été accordés aux culti-
vateurs indigènes. Des -chantiers ont été
ouverts où peuvent travailler les indigents.
L'eau étant un élément primordial de pros-
périté pour le pays, les travaux de recherche
ont été entrepris et se poursuivent. Une
coopération, encouragée par la législation,
contre l'usurér fléau des campagnes tuni-
siennes, a été mise à l'étude. L'établisse-
ment de juridictions prud'hommales a été
envisagé.
Le budget a été établi en tenant compte de
la crise économique. L'Administration des
Finafices, notamment, a réalisé des réduc-
tions importantes dans les emprunts tuni-
siens.
En terminant, le résident général a déclaré
que les difficultés de la situation actuelle ne
doivent pas faire perdre de vue l'importance
de l'œuvre réalisée en Tunisie depuis 50 ans
dans l'union et la collaboration de tous les
éléments de la population. Le président de la
République, lors de son prochain voyage dans
le Protectorat, pourra en faire l'heureuse
constatation.
La séance a été suspendue après le dis-
cours du résident.
A la reprise, les deux sections se sont réu-
nies séparément pour l'élection de leurs bu-
reaux. La section française a élu vice-prési-
dent M. Gaudiani ; second vice-président,
M. Ventre ; secrétaire, M. Boisée ; secrétaire-
adjoint, M. Novak.
M. Manceron a ensuite déclaré la séance
xlose.
«4»
Les "Cargol du Désert
vont être fêtés à l'A. C. F.
.e.
C'est vendiedi et non jeudi que les « car-,
gos du désert » Laffly seront fêtés à T Auto-
mobile-Club en la personne de M. Bénard le
Pontois et de leur courageux équipage.
Les. camions sont rentrés au bercail par la
route après avoir tâche facile traversé la
France de Marseille à Paris.
• Le ministre des Colonies présidera probable-
ment cette cérémonie.
«*toi
La tempête en Méditerranée
1t «
La violente tempête de nord-ouest qui
soufflait depuis quelques jours sur le golfe
du Lion semble s'être apaisée. Néanmoins,
la mer reste houleuse. Plusieurs navires qui
auraient dû arriver avant-hier sont entrés
dans le port. Ce sont : VAlsinaJ le Gouver-
neur-ùênèral-Jonnartj le Cyrnos et le Mot-
Ion. Le Katori Maru est entré dans les bas-
sins hier après-midi. La Marsa Il est égale-
ment attendu ce matin.
40400
LtAviatioD Coloniale
e.
Paillard et Mailloux s'attaquent au record
Les aviateurs Paillard et Mailloux ont
pris leur vol iL 10 h. 12, de l'aérodrome de
la Senia, près d'Oran, pilotant un Berriard-
Hispano-Suiza 050 CV.
Le décollage s'est effectué en r5" sur
1.500 mètres. Le Bernard emporte 7.000
litras d'essence. Paillard et Mailloux espè-
rent tenir l'air pendant une cinquantaine
d'heures. Le circuit a parcourir est le sui-
vant : le jour, un quadrilatère dont les
angles sont constitués par Lourmel, Aïn-el-
Arba, Desbrouville et Popt-aux-Poules (202
km.). La nuit, la ligne droite Lourmel-Aïn-
el-Arbà (92 km.). A 12 heures, Paillard et
Mailloux revenaient sur l'aérodrome de la
Senia et faisaient savoir, par message
lesté, qu'en raieon du mauvais temps ils
chfLngetÜent de circuit et prenaient le trian-
"glc Lourmel-la Soiiia-Port-anx-Poules.
A 18 h. 28, Paillard et Mailloux tournaient
régulièrement à une moyenne de 180 kilo-
mètres à l'iieuro.
Travaux à Fez
L'aérodrome de FM signale des travaux
d'aménagement. La signalisation est faite
par panineaux blancs. On demande aux
aviateurs d'atterrir avec prudence.
De nouvelles lignes transafricaines
Au cours du dernier Conseil des minis-
tres d'hier, le ministre de l'Air a été auto--
îisié à déposer un projet de loi portant créa-
tion •d'une Société transafricaiine destinée à,
établir une liaison aérienne entre la France
et ses possessions) africaines, depuis l'Al-
gérie jusqu'à Madagascar.
Vers l'Indochine
Pendant que le deuxième courrier de Saï-
gon poursuit, son vol régulier (on le, signa-
lait hier à Akyab), les prochains départs
sont annoncés pour le 28 de Marseille, pour
le 4 mars de Saïgon.
« Pivolo » est à Paris
Le commandant Pelletier di'Oisy qui a ki
direction de J'escadrille de Marrakech est
en ee moment à Paris où il suit les cours
spéciaux à son grade.
Dépêches de l'Indochine
En vue de l'arrivée du Gouverneur général
DIVis.
Le Gouverneur général p. i. Robin a quitté
Hanoi le 23 dans la soirée par noie de terra
à destination de Saïffon où il' recevra le
Gouverneur général des PhUippéties Davis
qui est qliendu le 3 mars 1931.
Le Budget des Colonies à la Chambre
: > -.- t
La Chambre a voté sur le coup de i Itcu-
re ce matin le budget des Colonies.
Nous disions hier qtie la discussion avait
été d'une extrême indigence. Nous avons le
regret de devoir persévérer dans cette opi-
nion. Si M. Graëvc* a dit moins eu le mérite
de la brièveté et M. Frossard celui de la
clarté, M. Candacc, par contre, a été voi-
sin du ridicule, et M. Roux-Frcissincng a
dû braver Vimpatience justifiée de la Cham-
bre. M. Moutet, ce soir, n'a été ni Irès neuf
ni très COlttStructij.
Reste Je discours de M. Paul Reynaud,
qui a plu par sa clarté, par sa forme et par
sa décision. La majorité gouvernementale
a vigoureusement applaudi la déclaration dc
guerre que le ministre a faite au commu-
nisme. Par contre, la gauche et Vextrême-
gauche ont été très hostiles, beaucoup plus
hostiles qu'elles ne l'avaient été mente l'an-
liée dcntière, en pleine crise indochinoisc.
aux déclarations de M. Pietri; que M. Mar-
ty ait manifesté, cela n'est, pas de grande
cOlfséquelfcc. Les déclarations de M. Varen-
ne, par contre, sont plus graves. Les aver-
tissemellts, son invitation à ne pas créer de
Lambessa annamite ont leur importance.
Le budget est* vote.
La question d'Indochine reste ouverte.
C'est sous le ,-.ym I
C'est sous le symbole charmant de l'aurore
aux doigts de roses, et la décoration sportive
de M. Henry Paté, que commence cette re-
présentation coloniale.
9 h. 30 ! L'heure est si matinale que l'as-
semblée est peu nombreuse. Au banc du gou-
vernement sont assis M. le ministre des Colo-
nies; M. Pietri, ministre du Budget; M. Ar-
chimbaud, rapporteur.
Le rideau est levé, la sonnette retentit, les
vedettes sont en retard. « En scène M. Guer-
nut, en scène pour le un ! » Mais le député
de
nut, l'Aisne brille par son absence. M. Henry
Paté est excel lent dans le tôle de régisseur de
Music-Hall; gras, en habit, tête de minuit
Place Pigalle. il imite Bouisson avec la gros-
sièreté en moins.
C'est devant une salle vide que M. de Tas-
tes détaille son numéto.
Une certitude
Nous pouvons; être assurés, qu'à l' heure ac-
tuelle, M. de fastes ne possède pas une va-
leur de caoutchouc. Aussi, son petit talent de
société s'emploie à déraciner les plantatiom
d'hévéas
« La crise du caoutchouc, reprend-il au re-
frain c'est la crise de la spéculation. »
Puis, il entonne une chansonnette gaie :
« Monsieur le ministre des Colonies veuil-
lez faire attention ! »
Il faut que la métropole surveille l'Indochi-
ne, il s'y passe des choses. des choses.
Voyez par-ci, voyez par-là!.. ,on vole les cais-
ses publiques, on pillé l'exploitation des forêts,
on fraude les taxes. 11 est grand temps que la
Mère-Patrie se mêle de contrôler les abus de
cette fille éloignée. L'idée d'une surveillance
émeut tellement M. Outrey qui vient d'arri-
ver, qu'outré et privé de ses moyens il ne
trouve à lancer à M. de Tastes qu'une injure
personnelle: « Il ne faudrait pas cependant, par
ce que votre frère a eu des déceptions admi-
nistratives en Indochine, critiquer l'administra-
tion de la Colonie 1. »
Tandis que la Chambre, au ralenti, s' éver-
tue à comprendre, pourquoi M. Outrey, dé-
puté, redoute tant que le Parlement s' intéresse
au Gouvernement général' d'Hanoi, pourquoi
il réclame l'omnipotence pour M. Pasquier,
M. Moutet s'écrie : <( Attention !. l' Indo-
chine c'est la chasse gardée de M. Outrey ! »
Toutes les passions personnelles sont soule-
vées; le budget est loin. On assiste à une vé-
ritable tempête sous un crâne outreyen.
M. de Tastes claironne ce qu'il appelle les
escroqueries étouffées ; le scandale des Sucre-
ries de Phu-My celui des Hévéas de Co-
chinchine.
Ici, nous nous permettons une innocente ré-
flexion :
Pourquoi M. de Tastes a-t-il monté en
épingle de cravate, ces deux affaires qui après
tout ne représentent que de très petits intérêts
et peu d'argent de perdu, alors qu'il a laissé
de côté tous Jes grands chevaliers d'industrie
et les capitaines de la phynance, les Octave
Homberg,si éloquemment stigmatisé à la Cham-
bre par MM. Ernest Outrey (jadis) et Mar-
cel Cachin (itou), les de Rivaud, les colonel
Bernard et autres Fommervault qui sous le vo-
cable indochinois ont coûté cinq milliards de
francs à l'épargne française et qui ont ruiné
pour longtemps la confiance métropolitaine
dans les affaires coloniales.
Air de la lettre
M. Henry Paté accueille M. Doriot à la
tribune par une invitation à la rapidité : « Nous
espérons tous que vous n'abuserez pas des ins-
tants de la Chambre. »
M. Doriot ne parlera que pendant une heure
d'horloge sans faire grâce d'une seconde. Le
terrain reste brQlant, nous sommes toujours sur
les plantations d'hévéas.
M. Moutet entonne l'air de la lettre. Nous
apprenons qu: à ce sujet il a envoyé une longue
missive à M. Paul Reynaud et il se plaint
amèrement de ce que le Ministère des Colo-
nies dédaigne la correspondance de MM. les
députés et la laisse tomber au rebut. Du coup,
M, le ministre des Colonies se lève et nous
révèle le peu de patience dont dispose M.
Moutet :
« M. Moutet, vous voulez parler de la lettre
que vous m'avez adressée avant-hier; je l'ai re-
çue hier matin, j'y répondrai demain après-
midi, je n'ai vraiment pas eu le temps t. »
Vraiment il n'y a pas de temps de perdu.
Marius est du Midi.
On lit dans les « Annales Coloniales ».
Avec aisance et autorité M. de Warren mè-
ne tambour battant, mèche allumée un discours
de bon sens. Enfin nous voilà en face non plus
de crieries politiques mais de très heureuses
suggestions coloniales. Au sujet de l'huile
d'arachide qui subit une grave crise de méven-
te, il cite un article paru dans les Annales
Coloniales à la suite de la concluante réussite
des « cargos du désert Laffly » équipés de mo-
teurs à huile lourde, article qui prouve que
l'huile d'arachide peut trouver comme carbu-
rant des débouchés illimités.
Au sujet des prétentions italiennes sur le
Transsaharien de Tripoli au Tchad par deux
fois M. de Warren citera avec beaucoup de
bonheur un article et un éditorial de M. Roux-
Freissineng parus également dans les Annales
Coloniales.
Voilà de la solide documentation.
Les erreurs de M. Louis Proust
Il est fort probable que M. Louis Proust
ne lit ni les Annales Coloniales, ni aucune
brochure spécialisée sur le sujet qu'il attaque
complètement à faux.
Il est d'une douloureuse évidence que les
médecins manquent aux colonies, 680 pour
44.069.771 habitants ! C'est une grave pénu-
rie. Mais, la solution du problème n'est pas
dans la seule augmentation des médecins mili-
taires qui bénéficient seuls de très grands avan-
tages pécuniers.
Les médecins civils, quoi qu'en pense M.
Louis Proust, ne demandent pas mieux que de
quitter la métropole, mais il faut égaliser les
traitements et les indemnités de séjour. Le
galon n'est pas toujours une preuve de talent
et les médecins civils ont droit de vivre aussi
i dignement que les médecins militaires. La mi-
sère ne doit pas être leur lot.
j Midi Bon appétit Messieurs !. Et les mi-
l nistres intègres et les conseillers vertueux en
vont assouvir leur faim.
A l'abri du Pin des Landes
Trois heures ! M. Léo Bouyssou occupe le
fauteuil présidentiel. Ses mouvements et sa
parole probablement accordés au-dessous de 32
vibrations ne font aucun bruit. Aussi tout à
l' heure sera-t-il dans l'impossibilité de calmer
la ruée déclamatoire de Marty l'enragé.
F. le Camp
On commençait à somnoler, bercés par les
molles paroles comme dans un palanquin quand
cette expression énergique mit debout toutes les
torpeurs.
M. Frossard, grand, taillé en angles impo-
sants, sonore de verbe, luisant de crâne et de
cheveux en couronne macadamisée, occupe la
tribune. Il détaille simplement le conflit qui
s'est élevé en Indochine entre les fonctionnai-
ires et l'administration locale. Il rappelle que
le 30 mars 1930 le gouverneur de la Cochin-
chine termina un peu rudement une conversa-
tion engagée avec un syndicat de fonctionnai-
lot
res :
1 Le gouverneur les traita de prébendiers, il
bouscula M. Aubry ancien député, président
de l'Union et mutilé de guerre à 75 %, puis
les mit tous à la porte avec le fameux f. le
camp.
Qu'y a-t-il d'exact dans ce récit. Oh, vérité
historique !
M. le Ministre dément évidemment.
Le Serpent d'Etoiles
Maintenant sous le pin des Landes s' épa-
nouit le bananier. M. Candace amoureux du
style ampoulé et des accents cornéliens occupe
la tribune et remplit l'hémicycle de ses vocité
rations.
Il commence par faire le procès de l'inorga-
nisation du Ministère des Colonies où il n' a
pas encore trouvé place :- son index vengeur
reste braqué en canon de revolver sur M. Paul
Reynaud et sur M. Biaise Diagnel envie sous-
secrétaire d'Etat. - Attention au bol de vi-
triol 1
Caudace hurle, se promène, gesticule, se dé-
mène. Il sanglote sur « les éléments d'huma-
nité embryonnaire » et les œuvres admirables
de la Mère-Patrie et dans un impressionnant
moulinet de bras, il lance sa péroraison; il
s'agit de la charrue de la France « attelée aux
étoiles d'or des divines idées ».
Comptes de Ménage
Comme M. Pierre Taittinger, le distingué
directeur de Paris-Nouvelles vient de réclamer
en termes élégants les 12 millions pour la pro-
pagande de l'Exposition Coloniale, M. Ar-
chimbaud que l'on entend du reste fort mal
fournit un compte sans détail sur l'emploi des
cinq premiers millions dépensés jusqu'ici pour
la publicité de l'Exposition Coloniale.
Etant donné qu'il s'agit d' un magnifique
effort en faveur de la France Extérieure on
voudrait croire M. le Rapporteur. Mais c'est
impossible, à part d'affreux timbres et des affi-
ches aussi rares que médiocres, aucune publi-
cité n'a touché la population.
Un fait est certain, l' argent est dépensé.
Où, quand, comment ? Voilà ce que n'expli-
que pas M. Archimbaud. Ce compte de cui-
sinière est tout en sou du franc.
Jusqu'au bout !
Dans toutes ses réponses, dans son discours
aussi M. le ministre des Colonies est net, caté-
gorique. Le gros de ses efforts se portera en
Indochine contre le communisme, jusqu'au
bout, il luttera contre Moscou.
Il parle et ne veut pas laisser M. Ernest
Outrey l'interrompre.
Pauvre Emest 1 M. Pietri lui fait aussi, le
coup du pète François. D'autres peuvent inter-
rompre M, Reynaud, d'autres pouvaient in-
terrompre M. Outrey, pour lui les discours
des ministres ont des barrières infranchissables.
Aussi tandis qu'André Martv beugle, Emest
1
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. - No 82.. NUMERO : 80 CENTIMES MARDI SOIR, 24 FEVRIER 1931.
JOURNAL JQUOTIDIEI
9
Rédaction & Administration i
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1- PARIS 011)
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Les Annales Coloniales
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On •'•doiim mm firtl» im
Ion» las Dumiu de poste.
AU LAOS
,r .-
Le Laos, dont l'image sur une carte ret.
semble un peu à cellle de l'Italie, une botte
dont le pied serait semblable à celui det.
Chinoises, sp développe du Nord-Ouest au
Sud-Est, sur une longueur d'environ I.CO\'
kilomètres.
Sa largeur est de 400 kilomètres vers le
nord à la hauteur de Luang-Prabang. Sa
partie lia plus étroite atteint à peine 100
Kilomètres à Paksane, puis s'élargit pro-
gressivement jusqu'à 250 kilomètres dans
les nrovinces du Sud.
Il est bordé au Nord par le Tonkin, JE.
Yunnam et la Birmanie ; à l'Ouest par le
Siam j au Sud par le Cambodge ; A
l'Ouest par TAnnanv.
Entièrement entouré par les terres, ie,
Laos forme une Hinterlland qui, ans,
moyens de communications suffisants à l'in-
térieur et sans accès à la mer. n'a jamais
pu utiliser ses richesses naturelles.
Sur une partie de sa longueur, cependant.
le Lacs- n'est pas loin de la mer. Les pro-
vinces de Càmmon. de Savannaket, de Sa-
ravane, ne sont séparées du golfe du Ton-
kin et de ta. mer de Chine que par l'Ân-
nam qui forme une étroite bande de terre
d'une largeur de 40 à 50 kilomètres; mais
jusqu'à ces temps derniers, aucune route 11e
traversait la chaîne montagneuse et le Laos
était isolé, non seulement de la côte, mais
de rAnnam.
Récemment encore, la seule artère qui
unissait les diverses régions de ce grand
pays était le Mékong qui, du Nord au Sud.
penchant 2.000 kilomètres, en partie le loi-
de. en partie le traverse.
Les provinces de Bassac, de Saravane, dr
Cammon, dé Vientiane, de Luang-Prabang,
et du Haut-Mékong communiquaient entf
elles. • i
Quatre cependant, celles de Phongsaly, de
Hua Pang, de Tran Nlnh au Nord, .¡.l'i\'-
lopeu au Sud; n'avaient aucun accès au l\1t"
kong
De nombreuses petites villes ou bourgs
des importantes existent au bord du fleuve-
Houelsai, près de la frontière birmane, à
à.400 kilomètres de la mer, Luang-Prabang,
capitale Nord, actuelle résidence de Sa Ma;
jéflté Sisavang Vong, Vientiane, Paksane,
Tttckek, Savanakek, Paksé, Bassnc, sont les
principales en descendant le cours du Mé-
Kong qui, à son entrée dans le Cambodge,
M-gg»id-ig ett plus de 40 kt-
-àttEllMird- 1
aboutir à la nier:
11 y a peu de temps encore, aucun moyen
de communication n'existait sur le fleuve:
les barques légères à rames, avec leur pilote
et leur barreur, étaient le seul mode de
transport. Il fallait plus de vingt jours pour
aller de Vientiane a Luang-Prabang, ptès
de trente pour atteindre Houeisa) et la fron-
tière birmane (le rétour, d'ailleurs, a'eff'îc-
tuait trois fois plus vite). Aujourd'hui, le
Voyageur qui a franchi en chaloupe à va-
* peur les 1.200 kilomètres qui séparent Sat-
gon de Vientiane, peut, grâce aux pirogues
à moteur qui franchissent aisément les rapi-
des se rendre à Luang-Prabang en trois
jours et demi et à la frontière birmane en
six.
Le bief du Haut-Mékong est sillonné
maintenant par ces nouvelles pirogues qui
assurent le service postal étendu depuis le
premier janvier de Luang-Prabang à Houei-
sal.
Les divers grands travaux exécutés de-
puis une dizaine d'années ,dans le lit du fleu-
vé ont ainsi permis de relier., de façon effec-
tive et relativement rapide le Laos du Nord
au Sud ; mais seul le bief intérieur au Sud
t'e Vientiane peut être réellement utilisé pour
ries lins économiques puisque cette partie
saule supporte des embarcations d'une cer-
taine dimension..
, .Cela eût été insuffisant pour déblbquer le
Laos, si des voies def communication terres-
tres n'avaient été entreprises. 11 reste beau-
coup à faire. Nous ne sommes qu'au début
de la création d'un réseau routier nécessai-
re au développement du pays. Il y a cinq
ans, aucuhe route empierrée à chaussée pra-
ticable toute l'année n'existait. Heuls, quel-
ques rares sentiers principaux et quelques
pistes charretières plus rares encore par-
taient des petites villes. Aujourd'hui, des
toutes véritables sont entreprises; les unes
sont de réelles voies de débloquement trans-
versales, aboutissant; aux portes de VAniiam;
d'autres sont d'un intérêt local ; elles rayon-
nent autour des centres en direction des
• voies de pénétration-ou des régions agricoles
et -minières; d'autres relient les centres en-
tre eux.
Actuellement. dp- Paksé une toute pratica-
ble aux autos permet d'atteindre Saravane à
l'îist et une autre vers l'Ouest aboutit dans
le Siam à Phimoum, près d'Oubonc, termi-
nus de chemin de fer de Bangkok.
Quatre voies principales de pénétration
ont été ouvertes: l'une part de Savannakek
et, par Lao-Bao, rejoint à Dong-Ha en An-
nam la grande route parallèle au transindo-
chinois qui permet de gagner facilement
Tourane. Elle est entièrement empierrée ;
elle a 500 kilomètres et relie, actuelléilient'
Xçieng-Kouang à Vinh, se prolongeant en
direction de Luang-Prabang et de Ban-Don.
Elle rejoindra la route amorcée entre Vien-
tiane et Luang-Prabang.
Entre les deux, une troisième voie en
cours d'empierrement, réunissant par le col
de Mu-Ouia Taltkek à Ita-Tinb sur l'a gran-
de route transindochinoise, mettra en com-
munication la vallée du Mékong avec le pon
de Vinh
De Takkek à Savannakek, les travaux
sont commencés et sont le début d'une piste
empierrée parallèle au Mékong qui, par
Khorn, se dirigera vers Kratié et Saigon.
Ces routes auront une largeur ..de 5 mè-
tres, sauf dans quelques parties rocheuses
à flanc de côteau où elles seront réduites à
3 mètres; de nombreux ouvrages d'art ont
dû être construits. Les ponts flottants en
bambou sur les rivières ou les ponts en char-
pente seront remplacés progressivement par
des bacs ou par des ponts définitifs ou bien
par des ouvrages semi-définitifs sur piles en
maçonnerie. Tous ces travaux ont pu Être
exécutés parce qu'ils ont été mis à la charge
du budget général.
Tout cela ne serait pas suffisant si le
pays n'était doté d'une voie de liaison per
manente et rapide vers la mer.
Une ligne de chemin de fer de 186 km
de longueur réunira le Laos à la côte d'An-
nam.. En Indochine, le tracé suit la route de
pénétration de Takkek à Ha-Tinh et relie-
ra, par le col de Mu-Guia, Takkek à Tan-
tlap, gare du transindochinois; elle se con-
tinuera d'un autre côté vers le Siam, pat
la ligne projetée en direction de Khorn et-
de Korat où elle rejoindra l!a ligne de Bang-
kok qui est actuellement construite.
L'infrastructure est déià commencée et
les -travaux sont conduits avec rapidité aux
deux extrémités. Pour la partie centrale, on
en est encore aux travaux de préparation,
car c'est sur cette partie centrale que se con-
centrent toutes les difficultés.
Le téléférique qui doit desservir les chan
tiers est presque achevé.' Le chemin de ser-
vice qui permettra la circulation le long des
chantiers et la répartition des matériaux
amenés aux stations du téléférique a été amé-
nagé.
Enfin, l'organisation sanitaire destinée à
lutter contre le paludisme qui sévit dans ces
régions a été soigneusement étudiée. Il ne
reste plus maintenant 'qu'à construire le
chemin de fer qui permettra le peuplement
du Laos et la mise en valeur de ses grandes
richesses inexploitées.
Ca*ntti
mission de l'Algérie, dos Colonies, et
des Protectorats.
8.. ,
A charge dé réciprocité
- -', pas
Les Annales Coloniales ont relaté dans
leur dernier numéro que la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats
avait entendu les délégués des syndicats des
Commerçants de Paris, qui lui ont exposé
la nécessité d'intensifier la propagande de
l'Exposition Coloniale.
C'est parfait, et nous approuvons pleine-
ment la démarche ainsi tentée, d'autant plus
que les Annales Coloniales entretiennent de-
puis bien longtemps une rubrique extrême-
ment large consacrée à cette même exposi-
tion.
Il est juste que le commerce parisien re-
tire de la grande mantfestation prochaine
tout lfc profit qu'il peut légitimement es-
compter.
Mais le commerce parisien est-il bien cer-
tain d'avoir, de son côté, fait en faveur de
l'Exposition, tout ce qu'il devait faire?
Il ne sufnt pas d'offrir aux étrangers ou
même aux provinciaux un beau spectacle et
des attractions de toutes sortes pour les dé-
cider. Il convient, surtout de leur dire :
nous vous amuserons, vous instruirons et
vous ferons faire des affaires aux conditions
les plus raisonnables. - --"
Dans ce sens, et puisqu'il s'agit de pro-
pagande, quelles sont les initiatives à, l'actif
du commerce de- la Capitale? Où sont les
annonces et les affiches de la corporation
hôtelière, par exemple?
La Presse a tu - et ce fut un tort le
demi-écliec des fêtes du Centenaire de l'Al-
gérie; du en grande partie aux manœuvres
d'une spéculation maladroite dont l'effet le
plus certain a été d'àrrêtcr un nombre consi-
dérable de touristes.
Le commerce parisien tombera-t-il dans la
même erreur?
Je coniiais, pour ma part, des coloniaux
qui, bien ou, mal avertis, appelés à se ren-
dre en France en 1931, ont déjà pris leurs
dispositions pour quitter la Capitale avant
l'ouverture de l'Exposition ou n'y arriver
que plus tard.>
Le motif? L'augmentation présumée ex-
cessive du coût de la vie.
Car, il ne faut pas oublier, qu'aux dépen-
sas que les étrangers auront à faire chez
nous, s'ajoutent des frais de transport extrê-
mement élevés, quand la voie maritime est
employée.
Ayant apporté une large contribution à
cette propagande que le commerce de Paris
réclame aujourd'hui des pouvoirs publics,
nous nous croyons en droit de dire. à ce
même commerce : « Que comptez-vous faire?
De votre côté surtout, il n'y a plus une mi-
nute à perdre. L'Exposition Coloniale ne
doit légitimement vous rapporter que dans
la mesure où vous aurez aide à sa réussite. )t
"e.C!o..
Gouverneur- honoraire des Colonies.
.,. –-
Contre l'esclavage sur les bords
de la Mer Roige
IÉ>
En réponse à une question qui lui a été
posée au sujet des mesures à prendre pour
mettre fin à l'esclavage dans la région de la
mer Rouge, M. Dalton, sous-secrétaire par-
lementaire au Foreign Office, a déclaré que
le gouvernement britannique consultait à ce
sujet les gouvernements français et italien.
H a ajouté qu'on se proposait d'employer des
hydravions pour coopérer dans la mer Rouge
avec les batitnents français, britanniques et
italiens.
Le prix du Ministre
des Colonies
«♦«
H
riir
ous ceux qui se
consacrent à un
apostolat c le er -
clecut à influencer
surtout la j c u -
nesse.
L'homme mûr
est souvent u n
homme de parti pris. Il a des idées arrêtées
et, soit par ri flexion, soit par amour-propre,
soit par entêtement, soit souvent par intérêt
persotmel, il est; au fond, peu influençable.
Quand tl s'agit de développer l'esprit
colonial, il est donc naturel de s'adresser
avant tout à la jeunesse. Plus tard, a l'en-
seignement » viendrait. trop tard 1
On ne doit donc pas s'étonner que M. le
ministre des Colonies ait récemment abordé
ce problètne :
« Ce qu'il faut créer, ce que nous travail-
« Ions à créer, c'est un état d'âme nouveau,
« a dit M. Paul Reynaud. Les Français sa-
« vent qu'ils ont un empire, mais ils ne le
CI sentent pas. Il faut qu'ils vivent par la
« penséc; la vie des colonies, qu'ils aient la
« fierté de l'effort accompli par les leurs sur
« les terres lointaines. L'Exposition Colo-
« niale nous y aidera. Mais c'est sur l'âme
« de l'enfant qu'il faut agir. C'est son maî-
« tre qui doit être, par l'image et par le
« récit, le grand propagandiste colonial! »
M. Patil Reynaud s'est borné à poser
le principe sans donner d'outres indications.
Il me permettra d'illtlstrer son discours
par un exemple,. car d'lletrreuses initiatives
privées se sont déjà mani festées en ce sens,
et ceux qiii, dès à présent, (t sentent » la
France coloniale, ont mente trouvé un ex-
cellent moyen de faire comprendre et aimer
nos colonies.
Je n'en veux pour preuve que l'idée d'un
de mes compatriotes qui a fonde au collège
de Dinan, oh il a fait ses études, un prix
spécial en souvenir de son frère ne à la Mar-
tinique et tlll: () Verdun CIl., 1917.
Cette fondation, dont. j'ai parlé déjà il y
a quelques mois, mais sur laquelle je crois
utile de revenir, est Ici meilleure qu'on
puisse faire pour crier l' « état d'âme »
dont parle M. Paul Reynaud.
Ce prix est destiné à l'élève pii, dans une
composition spéciala sur un sujet ayant trait
à Vhistoire politique, économique ou sociale
de notre empire colonial, aura produit le
meilleur mémoire, te prix devra tomister
en ouvrages sur nos colonies en ghtéral, et
de préférence l'Afrique du Nord, choisis de
telle sorte qu'ils donnent au bénéficiaire
une vue vivante, intéressante et attachante
de 14 vie coloniale.
Celui qui a trouvé une formule aussi-
complète et aussi harmonieuse, autrefois
professeur, est aujourd'hui contrôleur au
Maroc et Von peut, par ce seul exemple,
juger Vexcellent fonctionnaire colonial qu'il
est devenu,
Son exemple doit être suivi.
De tels prix devraient être créés dans
tous les grands lycées et collèges de France
pour créer l'état d'âme colonial, éveiller les
vocations coloniales solides.
Pour'qufii le ministère des Colonies ne
créerait-il pas un prix analogue dans les
grands collèges, chaque année ?
Nous espérons que M. le ministre des Co-
lonies ira jusqu'au bout de son idée et que
nous pourrons couronner cette année nos
jeunes « coloniaux » en leur remettant le
Prix du Ministre des Colonies, dans nos
collèges de province,
lUticHei Ge(«f
Secrétaire de la Commission
de la Marine Marchande
dbea-
CINÉMA COLONIAL
La « Croix du Sud »
André Hugon, qui vient de terminer le
montage de La Femme et le Rossignol. se
dispose à retourner en Afrique pour tourner
La Croix du Sud. dont l'action principale se
passera dans le Hoggat.
-----
M. Charléty à l'Académie
des Sciences Morales et Politiques
.8.
M. Sébastien Charléty, recteur de l'Uni-
versité de Paris, a été élu à l'Académie des
sciences morales et politiques en remplace-
ment de Jean Brunhes.
M. Charléty est âgé de 63 ans. Il est
connu par des ouvrages d'histoire réputés.
Agrégé d'histoire à 23 ans, il fut maître
de conférences à la Faculté de Lyon, puis
professeur d'histoire. En 1908', il était
nommé directeur général de l'enseignement
en Tunisie. Il a laissé dans le protectorat
le souvenir d'un patriote et d'un ardent
champion de la cause française.
Il participa à la rédaction de la grande
Histoire de France d'Ernest Lavisse, dans
laquelle il composa les volumes sur Ta Res-
tauration et la Monarchie de Juillet.
En 1919, à sa rentrée de la Tunisie, il
fut nommé à la. direction générale de t'Ins-
truction publique et des Beaux-arts, à
Strasbourg, à l'université de laquelle il ap-
porta tout son dévouement.
En 192?, il devint recteur de l'univer-
sité de Paris. On n'a pas oublié l'activité
qu'il manifesta au profit de la Cité des étu-
diants,
Le budget dfr- la Tànisiè
Un dlsdwirs de M., Mancefon"
Hier matin, le Grand Conseil a ouvert sa
session ordinaire .consacrée à l'établissement
du budget ordinaire.
M. François Manceron, résident général,
prenant la parole ed présence des deux sec-
tions française et indigène réunies en séance
plénière, a rappelé que la Tunisie, pas plus
que les autres pays, n.'a échappé à la crise
économique mondiale. La situation économi-
que de la Tunisie a encore été aggravée par
la sécheresse qui a sévi au début de l'hiver.
Le gouvernement a dû se préoccuper de cette
question et a fait accorder des avances aux
colons par des établissements de crédit. Des
secours ont, en outre, été accordés aux culti-
vateurs indigènes. Des -chantiers ont été
ouverts où peuvent travailler les indigents.
L'eau étant un élément primordial de pros-
périté pour le pays, les travaux de recherche
ont été entrepris et se poursuivent. Une
coopération, encouragée par la législation,
contre l'usurér fléau des campagnes tuni-
siennes, a été mise à l'étude. L'établisse-
ment de juridictions prud'hommales a été
envisagé.
Le budget a été établi en tenant compte de
la crise économique. L'Administration des
Finafices, notamment, a réalisé des réduc-
tions importantes dans les emprunts tuni-
siens.
En terminant, le résident général a déclaré
que les difficultés de la situation actuelle ne
doivent pas faire perdre de vue l'importance
de l'œuvre réalisée en Tunisie depuis 50 ans
dans l'union et la collaboration de tous les
éléments de la population. Le président de la
République, lors de son prochain voyage dans
le Protectorat, pourra en faire l'heureuse
constatation.
La séance a été suspendue après le dis-
cours du résident.
A la reprise, les deux sections se sont réu-
nies séparément pour l'élection de leurs bu-
reaux. La section française a élu vice-prési-
dent M. Gaudiani ; second vice-président,
M. Ventre ; secrétaire, M. Boisée ; secrétaire-
adjoint, M. Novak.
M. Manceron a ensuite déclaré la séance
xlose.
«4»
Les "Cargol du Désert
vont être fêtés à l'A. C. F.
.e.
C'est vendiedi et non jeudi que les « car-,
gos du désert » Laffly seront fêtés à T Auto-
mobile-Club en la personne de M. Bénard le
Pontois et de leur courageux équipage.
Les. camions sont rentrés au bercail par la
route après avoir tâche facile traversé la
France de Marseille à Paris.
• Le ministre des Colonies présidera probable-
ment cette cérémonie.
«*toi
La tempête en Méditerranée
1t «
La violente tempête de nord-ouest qui
soufflait depuis quelques jours sur le golfe
du Lion semble s'être apaisée. Néanmoins,
la mer reste houleuse. Plusieurs navires qui
auraient dû arriver avant-hier sont entrés
dans le port. Ce sont : VAlsinaJ le Gouver-
neur-ùênèral-Jonnartj le Cyrnos et le Mot-
Ion. Le Katori Maru est entré dans les bas-
sins hier après-midi. La Marsa Il est égale-
ment attendu ce matin.
40400
LtAviatioD Coloniale
e.
Paillard et Mailloux s'attaquent au record
Les aviateurs Paillard et Mailloux ont
pris leur vol iL 10 h. 12, de l'aérodrome de
la Senia, près d'Oran, pilotant un Berriard-
Hispano-Suiza 050 CV.
Le décollage s'est effectué en r5" sur
1.500 mètres. Le Bernard emporte 7.000
litras d'essence. Paillard et Mailloux espè-
rent tenir l'air pendant une cinquantaine
d'heures. Le circuit a parcourir est le sui-
vant : le jour, un quadrilatère dont les
angles sont constitués par Lourmel, Aïn-el-
Arba, Desbrouville et Popt-aux-Poules (202
km.). La nuit, la ligne droite Lourmel-Aïn-
el-Arbà (92 km.). A 12 heures, Paillard et
Mailloux revenaient sur l'aérodrome de la
Senia et faisaient savoir, par message
lesté, qu'en raieon du mauvais temps ils
chfLngetÜent de circuit et prenaient le trian-
"glc Lourmel-la Soiiia-Port-anx-Poules.
A 18 h. 28, Paillard et Mailloux tournaient
régulièrement à une moyenne de 180 kilo-
mètres à l'iieuro.
Travaux à Fez
L'aérodrome de FM signale des travaux
d'aménagement. La signalisation est faite
par panineaux blancs. On demande aux
aviateurs d'atterrir avec prudence.
De nouvelles lignes transafricaines
Au cours du dernier Conseil des minis-
tres d'hier, le ministre de l'Air a été auto--
îisié à déposer un projet de loi portant créa-
tion •d'une Société transafricaiine destinée à,
établir une liaison aérienne entre la France
et ses possessions) africaines, depuis l'Al-
gérie jusqu'à Madagascar.
Vers l'Indochine
Pendant que le deuxième courrier de Saï-
gon poursuit, son vol régulier (on le, signa-
lait hier à Akyab), les prochains départs
sont annoncés pour le 28 de Marseille, pour
le 4 mars de Saïgon.
« Pivolo » est à Paris
Le commandant Pelletier di'Oisy qui a ki
direction de J'escadrille de Marrakech est
en ee moment à Paris où il suit les cours
spéciaux à son grade.
Dépêches de l'Indochine
En vue de l'arrivée du Gouverneur général
DIVis.
Le Gouverneur général p. i. Robin a quitté
Hanoi le 23 dans la soirée par noie de terra
à destination de Saïffon où il' recevra le
Gouverneur général des PhUippéties Davis
qui est qliendu le 3 mars 1931.
Le Budget des Colonies à la Chambre
: > -.- t
La Chambre a voté sur le coup de i Itcu-
re ce matin le budget des Colonies.
Nous disions hier qtie la discussion avait
été d'une extrême indigence. Nous avons le
regret de devoir persévérer dans cette opi-
nion. Si M. Graëvc* a dit moins eu le mérite
de la brièveté et M. Frossard celui de la
clarté, M. Candacc, par contre, a été voi-
sin du ridicule, et M. Roux-Frcissincng a
dû braver Vimpatience justifiée de la Cham-
bre. M. Moutet, ce soir, n'a été ni Irès neuf
ni très COlttStructij.
Reste Je discours de M. Paul Reynaud,
qui a plu par sa clarté, par sa forme et par
sa décision. La majorité gouvernementale
a vigoureusement applaudi la déclaration dc
guerre que le ministre a faite au commu-
nisme. Par contre, la gauche et Vextrême-
gauche ont été très hostiles, beaucoup plus
hostiles qu'elles ne l'avaient été mente l'an-
liée dcntière, en pleine crise indochinoisc.
aux déclarations de M. Pietri; que M. Mar-
ty ait manifesté, cela n'est, pas de grande
cOlfséquelfcc. Les déclarations de M. Varen-
ne, par contre, sont plus graves. Les aver-
tissemellts, son invitation à ne pas créer de
Lambessa annamite ont leur importance.
Le budget est* vote.
La question d'Indochine reste ouverte.
C'est sous le ,-.ym I
C'est sous le symbole charmant de l'aurore
aux doigts de roses, et la décoration sportive
de M. Henry Paté, que commence cette re-
présentation coloniale.
9 h. 30 ! L'heure est si matinale que l'as-
semblée est peu nombreuse. Au banc du gou-
vernement sont assis M. le ministre des Colo-
nies; M. Pietri, ministre du Budget; M. Ar-
chimbaud, rapporteur.
Le rideau est levé, la sonnette retentit, les
vedettes sont en retard. « En scène M. Guer-
nut, en scène pour le un ! » Mais le député
de
nut, l'Aisne brille par son absence. M. Henry
Paté est excel lent dans le tôle de régisseur de
Music-Hall; gras, en habit, tête de minuit
Place Pigalle. il imite Bouisson avec la gros-
sièreté en moins.
C'est devant une salle vide que M. de Tas-
tes détaille son numéto.
Une certitude
Nous pouvons; être assurés, qu'à l' heure ac-
tuelle, M. de fastes ne possède pas une va-
leur de caoutchouc. Aussi, son petit talent de
société s'emploie à déraciner les plantatiom
d'hévéas
« La crise du caoutchouc, reprend-il au re-
frain c'est la crise de la spéculation. »
Puis, il entonne une chansonnette gaie :
« Monsieur le ministre des Colonies veuil-
lez faire attention ! »
Il faut que la métropole surveille l'Indochi-
ne, il s'y passe des choses. des choses.
Voyez par-ci, voyez par-là!.. ,on vole les cais-
ses publiques, on pillé l'exploitation des forêts,
on fraude les taxes. 11 est grand temps que la
Mère-Patrie se mêle de contrôler les abus de
cette fille éloignée. L'idée d'une surveillance
émeut tellement M. Outrey qui vient d'arri-
ver, qu'outré et privé de ses moyens il ne
trouve à lancer à M. de Tastes qu'une injure
personnelle: « Il ne faudrait pas cependant, par
ce que votre frère a eu des déceptions admi-
nistratives en Indochine, critiquer l'administra-
tion de la Colonie 1. »
Tandis que la Chambre, au ralenti, s' éver-
tue à comprendre, pourquoi M. Outrey, dé-
puté, redoute tant que le Parlement s' intéresse
au Gouvernement général' d'Hanoi, pourquoi
il réclame l'omnipotence pour M. Pasquier,
M. Moutet s'écrie : <( Attention !. l' Indo-
chine c'est la chasse gardée de M. Outrey ! »
Toutes les passions personnelles sont soule-
vées; le budget est loin. On assiste à une vé-
ritable tempête sous un crâne outreyen.
M. de Tastes claironne ce qu'il appelle les
escroqueries étouffées ; le scandale des Sucre-
ries de Phu-My celui des Hévéas de Co-
chinchine.
Ici, nous nous permettons une innocente ré-
flexion :
Pourquoi M. de Tastes a-t-il monté en
épingle de cravate, ces deux affaires qui après
tout ne représentent que de très petits intérêts
et peu d'argent de perdu, alors qu'il a laissé
de côté tous Jes grands chevaliers d'industrie
et les capitaines de la phynance, les Octave
Homberg,si éloquemment stigmatisé à la Cham-
bre par MM. Ernest Outrey (jadis) et Mar-
cel Cachin (itou), les de Rivaud, les colonel
Bernard et autres Fommervault qui sous le vo-
cable indochinois ont coûté cinq milliards de
francs à l'épargne française et qui ont ruiné
pour longtemps la confiance métropolitaine
dans les affaires coloniales.
Air de la lettre
M. Henry Paté accueille M. Doriot à la
tribune par une invitation à la rapidité : « Nous
espérons tous que vous n'abuserez pas des ins-
tants de la Chambre. »
M. Doriot ne parlera que pendant une heure
d'horloge sans faire grâce d'une seconde. Le
terrain reste brQlant, nous sommes toujours sur
les plantations d'hévéas.
M. Moutet entonne l'air de la lettre. Nous
apprenons qu: à ce sujet il a envoyé une longue
missive à M. Paul Reynaud et il se plaint
amèrement de ce que le Ministère des Colo-
nies dédaigne la correspondance de MM. les
députés et la laisse tomber au rebut. Du coup,
M, le ministre des Colonies se lève et nous
révèle le peu de patience dont dispose M.
Moutet :
« M. Moutet, vous voulez parler de la lettre
que vous m'avez adressée avant-hier; je l'ai re-
çue hier matin, j'y répondrai demain après-
midi, je n'ai vraiment pas eu le temps t. »
Vraiment il n'y a pas de temps de perdu.
Marius est du Midi.
On lit dans les « Annales Coloniales ».
Avec aisance et autorité M. de Warren mè-
ne tambour battant, mèche allumée un discours
de bon sens. Enfin nous voilà en face non plus
de crieries politiques mais de très heureuses
suggestions coloniales. Au sujet de l'huile
d'arachide qui subit une grave crise de méven-
te, il cite un article paru dans les Annales
Coloniales à la suite de la concluante réussite
des « cargos du désert Laffly » équipés de mo-
teurs à huile lourde, article qui prouve que
l'huile d'arachide peut trouver comme carbu-
rant des débouchés illimités.
Au sujet des prétentions italiennes sur le
Transsaharien de Tripoli au Tchad par deux
fois M. de Warren citera avec beaucoup de
bonheur un article et un éditorial de M. Roux-
Freissineng parus également dans les Annales
Coloniales.
Voilà de la solide documentation.
Les erreurs de M. Louis Proust
Il est fort probable que M. Louis Proust
ne lit ni les Annales Coloniales, ni aucune
brochure spécialisée sur le sujet qu'il attaque
complètement à faux.
Il est d'une douloureuse évidence que les
médecins manquent aux colonies, 680 pour
44.069.771 habitants ! C'est une grave pénu-
rie. Mais, la solution du problème n'est pas
dans la seule augmentation des médecins mili-
taires qui bénéficient seuls de très grands avan-
tages pécuniers.
Les médecins civils, quoi qu'en pense M.
Louis Proust, ne demandent pas mieux que de
quitter la métropole, mais il faut égaliser les
traitements et les indemnités de séjour. Le
galon n'est pas toujours une preuve de talent
et les médecins civils ont droit de vivre aussi
i dignement que les médecins militaires. La mi-
sère ne doit pas être leur lot.
j Midi Bon appétit Messieurs !. Et les mi-
l nistres intègres et les conseillers vertueux en
vont assouvir leur faim.
A l'abri du Pin des Landes
Trois heures ! M. Léo Bouyssou occupe le
fauteuil présidentiel. Ses mouvements et sa
parole probablement accordés au-dessous de 32
vibrations ne font aucun bruit. Aussi tout à
l' heure sera-t-il dans l'impossibilité de calmer
la ruée déclamatoire de Marty l'enragé.
F. le Camp
On commençait à somnoler, bercés par les
molles paroles comme dans un palanquin quand
cette expression énergique mit debout toutes les
torpeurs.
M. Frossard, grand, taillé en angles impo-
sants, sonore de verbe, luisant de crâne et de
cheveux en couronne macadamisée, occupe la
tribune. Il détaille simplement le conflit qui
s'est élevé en Indochine entre les fonctionnai-
ires et l'administration locale. Il rappelle que
le 30 mars 1930 le gouverneur de la Cochin-
chine termina un peu rudement une conversa-
tion engagée avec un syndicat de fonctionnai-
lot
res :
1 Le gouverneur les traita de prébendiers, il
bouscula M. Aubry ancien député, président
de l'Union et mutilé de guerre à 75 %, puis
les mit tous à la porte avec le fameux f. le
camp.
Qu'y a-t-il d'exact dans ce récit. Oh, vérité
historique !
M. le Ministre dément évidemment.
Le Serpent d'Etoiles
Maintenant sous le pin des Landes s' épa-
nouit le bananier. M. Candace amoureux du
style ampoulé et des accents cornéliens occupe
la tribune et remplit l'hémicycle de ses vocité
rations.
Il commence par faire le procès de l'inorga-
nisation du Ministère des Colonies où il n' a
pas encore trouvé place :- son index vengeur
reste braqué en canon de revolver sur M. Paul
Reynaud et sur M. Biaise Diagnel envie sous-
secrétaire d'Etat. - Attention au bol de vi-
triol 1
Caudace hurle, se promène, gesticule, se dé-
mène. Il sanglote sur « les éléments d'huma-
nité embryonnaire » et les œuvres admirables
de la Mère-Patrie et dans un impressionnant
moulinet de bras, il lance sa péroraison; il
s'agit de la charrue de la France « attelée aux
étoiles d'or des divines idées ».
Comptes de Ménage
Comme M. Pierre Taittinger, le distingué
directeur de Paris-Nouvelles vient de réclamer
en termes élégants les 12 millions pour la pro-
pagande de l'Exposition Coloniale, M. Ar-
chimbaud que l'on entend du reste fort mal
fournit un compte sans détail sur l'emploi des
cinq premiers millions dépensés jusqu'ici pour
la publicité de l'Exposition Coloniale.
Etant donné qu'il s'agit d' un magnifique
effort en faveur de la France Extérieure on
voudrait croire M. le Rapporteur. Mais c'est
impossible, à part d'affreux timbres et des affi-
ches aussi rares que médiocres, aucune publi-
cité n'a touché la population.
Un fait est certain, l' argent est dépensé.
Où, quand, comment ? Voilà ce que n'expli-
que pas M. Archimbaud. Ce compte de cui-
sinière est tout en sou du franc.
Jusqu'au bout !
Dans toutes ses réponses, dans son discours
aussi M. le ministre des Colonies est net, caté-
gorique. Le gros de ses efforts se portera en
Indochine contre le communisme, jusqu'au
bout, il luttera contre Moscou.
Il parle et ne veut pas laisser M. Ernest
Outrey l'interrompre.
Pauvre Emest 1 M. Pietri lui fait aussi, le
coup du pète François. D'autres peuvent inter-
rompre M, Reynaud, d'autres pouvaient in-
terrompre M. Outrey, pour lui les discours
des ministres ont des barrières infranchissables.
Aussi tandis qu'André Martv beugle, Emest
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