Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-02-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 17 février 1931 17 février 1931
Description : 1931/02/17 (A32,N28). 1931/02/17 (A32,N28).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380303d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. N° 28.
US NUMERO : 80 CENTIMES
MAUDI soin. 17 FEYKlEIt 10.11.
JOUAIUI QUOTIDIER
Réduction & Administration s
m m a méemm
PARIS (I
Ttutra. i LeUVM 19-ST
KMHtUMU ai."
Les Annales Coloniales
ces MIIOIIC" et réclames totu tWÇMM m
fcvraatf éà (Mimai.
DiRECT&UR.FoNDATBUit : Mtroel RUEDEL
foui Les articLe, publiés dans notre journal ne pevveni
être reprodufl. qu'en citant les Ajmalss Colonialb.
ABONNEMENTS
am la Revue mensuelle :
u. 8 Mei, 8 aleil
FrUMtt
celonl. tH. 100 » M »
Étr«nf«r.. 240 • 126 » 70 »
On s'abonne mus frite dtgs
tous la bureaux de poste.
Ltltalie et le Transsaharien
v- -a. 'W. J *
Le retard inexplicable apporté paq la
France à construire le Transsaharien projeté
depuis si longtemps, a pour effet de surexci-
ter les convoitises de l'Italie, en lui laissant
l'espoir de substituer à ce chemin de fer, une
autre voie ferrée, celle-là italienne, qui par-
tirait de Tripoli, en passant par le Tchad pour
aboutir au Congo Belge.
C'est à n'en pas douter une des raisons pour
lesquelles les Italiens mettent tant de hâte à
conquérir le sud de la Lybie (Tripolitaine et
Cyrenaïque). Ils viennent tout récemment d'en-
trer - dans Koufra.
Nos voisins se rendent mieux compte que
nous, hélas 1 de l'intérêt supérieur qu'offre la
liaison par le rail de l'Afrique Centrale avec
les rives de la Méditerranée, par suite avec
l'Europe.
Leur presse coloniale se plaît à mettre en
relief les riches destinées de j'Afrique Equa-
toriale Française (comme du Soudan Egyp-
tien)
Et dit M. Viola (journaliste très versé en
matière coloniale) dans un article de « la Ve-
dette d'Italie », d'octobre dernier ; « Pour les
« œuvres constructives intéressant notre avenir
« et notre influence dans le monde, l'Italie
« doit retenir celle de son extension par Tri-
« poli vers le Sahara Oriental et 1 Afrique
« iLquatoriale ».
« L épopée impériale doit se poursuivre au
Il continent noir.
« L'Afrique de demain, écrit encore
M. Marco Popilio dans le « Régime Fas-
ciste » de Crémone, est pour les peuples jeu-
nes, sains et à démographie exubérante » (1).
Ils confirment l'un et l'autre les déclarations
de M. Pace, député, devant la Chambre ita-
lienne, au cours de la discussion du Budget
ÇoloniaJ, en 1930, qui n'a pas hésité à ré-
clamer pour l'Italie tous les territoires jus-
qu'au Tchad, donc : le Tibesti, le Boukrou,
l'Eanedi, le Kanem, le Baghirmi et 1 Oudai,
ajoutant que les arguments juridiques invoqués
par les Français pour expliquer leur présence,
au nord du Tchad, étaient inexistants.
Ces arguments ont cependant, quoi qu en
pense l'honorable député italien, quelque va-
leur. 1
C'est une convention expresse passée, le
21 mars 1899, avec l' Angleterre (comme so-
lution de l'incident de Fachoda) qui a fixé
la frontière séparant les possessions françaises
de ces régions de la zone d influence anglaise
et de celle que l' on pouvait considérer comme
l'extrême limite du territoire ottoman U noter
que la Turquie n'a jamais exercé de domina.
tion effective en dehors de la Lybie aujour-
d'hui italienne; elle n'en a eu que des vel-
-- léités - sans jamais aucune réalisation).
Et cette convention tranco-anglaise n est
pas demeurée étrangère à l'Italie. Ce n'est pas
pour celle-ci, ainsi que l'affirme M. le Séna-
teur Celisia dans la Revue « Ecchi Com-
menti » « res intercalios acta ». Dans des ac-
cords intervenus avec la France, les 14 dé-
cembre 1900 et Ier novembre 1902, (lettres
échangées entre le ministre des Affaires Etran-
gères Italien et notre Ambassadeur à Rome)
l'Italie a reconnu formellement cette frontière
ce qui a été avoué par M. Tittoni (mi-
nistre des Affaires Etrangères) devant la
Chambre italienne, le 27 septembre 1919, et
aussi dans son discours au Congrès Colonial,
la même année.
On est donc mal venu, aujourd hui, de
l'autre côté des Alpes, à invoquer en faisant
état du traité de Lausanne de 1912, l'héri-
tage de droits ayant appartenu à la Turquie.
11 est vrai que l'Italie a une autre corde à
son arc :
Elle allègue qu en vertu de l'article 13 du
traité de Londres (1915) elle peut exiger
« quelques compensations équitables » qui lui
ont été promises pour le cas où la France et
la Grande-Bretagne augmenteraient leurs do-
maines coloniaux d'Afrique, hypothèse réali-
sée par le traité de Versailles.
Mais de ces promesses il lui a été tenu
compte:
L'Angleterre lui a consenti, en 1924-1925
la cession du « Joubaland » en Somalie et
des oasis de Djaraboud et de Koufra sur la
frontière éUPtienne.
La France, de son côté, lui a abandonne
bénévolement les oasis de Barka et de
Farhouat ainsi que la route traversée par les
caravanes entre Ghat, Rhadames et Thummo
(12 septembre 1919).
De plus, des avantages lui ont été accor-
dés lors de l'établissement du Statut Inter-
national de Tanger, malgré qu'en 1900 elle
eut renoncé à toute prétention au Maroc, en
éc hange de sa liberté d action en Tripoli-
talDe.
Elle n'adresse aucune demande à I Angle-
terre, convaincue qu'elle n'en pourrait rien ob-
tenir.
Mais elle continue à s , en prendre l à la
France arguant de ce que dans 1 Acte de sep-
tembre 1919, qui a fixé la frontière de la
Tripolitaine, il est écrit: « Les parties se sont
mises d'accord sur les points suivants (Ghat,
Rhadames et Thummo), tout en réservant
d'autres points pour un prochain examen. »
Il est bien évident qu'il ne peut s am,
comme le fait judicieusement remarquer M.
Pierre Bernus (Reçue de Paris, lor novem-
bre 1930), que de quelques points de détail,
de modifications locales et non pas d'un bou-
leversement de la carte africaine.
L'Italie, pour donner de la force à sa re-
vendication, invoque sa superpopulation, elle
réclame « sa place au soleil » en face de la
France qui « fléchit tous le poids colossal
d'un empire colonial hors de proportion avec
- ressources démographiques » Corriere
del Sera - (Nous faisons observer, tout de
(1) Bulletin de rAfrique Française de Janvier
m*
suite, que les colonies de l'Afrique Centrale
ne sont pas des pays de peuplement. Les Al-
lemands ne comptaient pas, en 1914, dans
toutes leurs colonies 14.000 habitants.)
Et elle pousse ses ambitions, après s'être
attribué tous les territoires de la Tripolitaine
au Tchad, jusqu'à s'adjuger encore le Came-
rown pour sa part des mandats.
M Le Cameroum, alors, contribuerait gran-
« dement à l'équilibre colonial de l'Afrique,
u Il formerait avec la Lybie rattachée au
un corridor unique de la- Méditer-
« Tchad, à l'Atlantique (Ugo Bussi, Avenir
« ranée
de Tripoli) ».
Donc de Tripoli à Douala, une large bande
de terrain, italienne, couperait en deux nos
possessions en Afrique.
Et t'itatie envisage ces abandons de notre
part avec une assurance et une désinvolture
dont le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elles
ne manquent point d'audace.
Elle se propose de s'emparer de ces terri-
toires, sans tenir aucun compte de leur déten-
tion effective par la France.
------- - - -
« Les postes de spahis pançais y sont clair-
« semés. Les colonnes italiennes continue-
« ront vers le Sud leur avance lente mais
« sûre. Après la prise de Koufra elles abor-
« deront les pentes du Tibesti et les monts
« de Thummo.
« Ces occupations créeront en notre faveur
« un état de fait qui fera tomber en nos mains
« d'autres pièces de cet intéressant mais non
« délimité échiquier ».
(M. Vîoîa précité « Vedette d'Italie »).
Il paraît, au surplus, que notre intérêt bien
entendu est d'accepter au plus tôt ces condi-
tion. Agir autrement serait faire fi de l'amitié
italienne.
On se demande si l'on ne rêve point.
Ainsi après de si grands efforts, après les
prodiges accomplis par nos explorateurs et nos
héroïques soldats, après tant de sacrifices d'ar-
gent et de sang, pour réaliser la conquête et
l'unification ensuite de notre vaste domaine co-
lonial en Afrique, nous permettrions, de gaieté
de cœur, qu'une autre nation qui n'a d' au-
tre droit et n'aurait d'autre excuse que ses
aspirations mégalomanes, vint s'implanter
au milieu de nos colonies, les séparer en deux
parties désormais sans contact. Nous consen-
tirions à compromettre irrémédiablement l' ave-
nir de cet empire si péniblement constitué, à
détruire, par un geste, le fruit de notre acti-
vité tenace et continue pendant plus d'un siè-
cle 1
Nos amis italiens ont vraiment de singu-
lières illusions I.
S'ils se croyaient lésés par le traité de Ver-
sailles, on ne comprend pas d'abord, qu'ils
y aient apposé leur signature. Et de toute fa-
çon, ils doivent s'adresser pour avoir répara-
tion à tous les alliés qui l'ont signé avec eux.
Pourquoi la France serait-elle tenue de sup-
porter seule les conséquences de la prétendue
injustice dont ils se plaignent I.
Mais le but réel, pratique, poursuivi par
l'Italie c'est, nous l'avons dit, la construction
d'un Transsaharien reliant par le Tchad, Tri-
poli au Congo. D'ailleurs elle ne le cache
nullement.
Tripoli, affirment tous ses écrivains colo-
niaux, est le point de la Méditerranée le
mieux placé pour servir de départ à ce che-
min de fer, et surtout le plus favorable aux
intérêts italiens.
Les invitations lancées par l'Institut Auto-
nome de la Foire qui s'ouvrira à Tripoli en
mars prochain, soulignent que « les opéra-
« tions militaires récentes, en rendant la sé-
« curité aux anciennes routes caravanières qui
« aboutissaient à Tripoli, (on feint d'ignorer
« qu'il en existait d'autres) ont déplacé les
« axes des courants commerciaux, attirant
« vers le système économique du port de in.
« poli, d'immenses zones productives à l'inté-
« rieur de l'Afrique », la mission de l'Insti-
« tut est de faire converger à Tripoli, disci-
« plinées, par un esprit coordinateur et désin-
« téruaé, et de Tripoli de faire rayonner les
« activités et les initiatives de tous pays ».
Et M. Carlo Gloria dans le « Ressegna
Italiana », en novembre 1930, précise, invo-
quant Reclus : « Une voie ferrée joignant Tri-
« poli aux régions équatoriales serait destinée
« à devenir une des plus grandes voies maî-
« tresses du commerce mondial. »
Le Transsaharien préparé par la France et
qui aboutirait à Tombouctou (il faut dire à
Gao) ne desservirait que très indirectement la
région du Tchad. Celui qu'envisage l'Ita-
lie donnera la vie non seulement à l'Afri-
que Equatoriale mais au Soudan Egyptien.
11 sera T rabafricain.
« Cette voie ferrée, poursuit M. Carlo Glo-
« ria, traverserait une région du Sahara qui
« ne serait pas plus difficile que celles qui
« sont traversées par les divers tracés français
« à l'étude. Son parcours serait plus court
« enfin géographiquement elle serait tout indi-
« quée pour devenir l'axe central, direct,
v de la Méditerranée, en direction duquel il
« faudrait faire converger les voies françaises,
« belges et britanniques qui relient les diver-
« ses colonies au centre de l'Afrique. »
De même, M. Bondioli, dans 1 Italie
de Milan, (articles des 18 et 28 décembre
1930) après avoir indiqué les tracés sur les-
qels les milieux français doivent encore s'ac-
corder, préconise le Transsaharien Italien qui
serait « non seulement le plus naturel, mais
« le plus court ; et il convoierait la moitié
« au moins du commerce de l'Afrique Equa-
« toriale. Par contre, le Transsaharien fran-
« çais, reconnaît-il, porterait un bien rude
a coup au commerce de h Lybie, déjà mo.
« dette t n
A cela nous répondrons :
Que, d'abord, il n'est nullement prouvé
que le tracé par la Tripolitaine n'offre pu
plus de difficultés d'exécution que celui !
adopté dans l'Ouest Algérien.
Le contraire est même infiniment probable 1
En second lieu, que le Transsaharien abou-
tissant à Gao peut aisément être prolongé jus-
qu'au Congo Belge soit par voie du Tchad
(hors les régions sahariennes et les obstacles
du désert, une plus grande longueur n'offre
qu'un minime inconvénient) soit en ligne
directe jusqu'à Banghi, en traversant la Ni-
géria, si un accord, qui est très vraisembla-
ble, intervient avec l'Angleterre. ---
En tout cas, nous n wons aucun motif de
fournir à l'Italie les moyens de créer en Tri-
politaine, à notre détriment, une zone de
transit exclusive, « dont l'importance, comme
« l'affirment nos rivaux, irait chaque jour en
« grandissant par l'intensification des échan-
« ges entre le centre du continent noir et l' Eu-
« rope » ; alors que nous avons la possibi-
lité d'instituer nous-mêmes une zone sembla-
ble dans notre propre territoire, usant simple-
ment de droits qui nous appartiennent sans
aucune contestation.
Il faut espérer que les prétentions inouïes
de la « nation sœur », chaque jour plus for-
melles, plus pressantes, seront pour notre Gou-
vernement un avertissement salutaire, et qu'il
comprendra enfin combien il est urgent de réa-
liser la liaison ferrée entre notre Afrique du
Nord et nos colonies de l' A.O. F. et de
l'A.E.F.
Aussi bien nous ne pouvons, sans manquer
à l'engagement tacite que nous avons pris en-
vers le monde entier en établissant notre do-
mination sur ces régions, et sous peine de jus-
tifier le reproche qui nous est adressé de suc-
comber sous un fardeau trop lourd, différer
davantage la mise en valeur de ces domaines
immenses et encore inexploités qui provoquent
des jalousies si vives et tant d' appétits. Seul
le rail, en supprimant le-" distances, permet-
tra l' accomplissement - de cette grande œuvre
et de celle plus grande encore qui s impose à
nous comme un devoir impérieux ; savoir de
ne pas laisser plus longtemps les populations
dont nous avons pris la charge, et qui sont
pour la plupart si proches encore de la nature,
croupir dans la misère et l'ignorance, de leur
apporter effectivement tous les bienfaits maté-
riels, intellectuels et moraux de notre civili-
sation.
Hnux-Freimmincng.
Député d'Oran,
Vice-Président de la Commotion
de l'Algérie, des Colonies et
des Protectorats.
.-.a -----
La crise dans nos colonies
du Pacifique
IL N'Y A PAS DE GUICHETS FERMES
Dans notre article du 12 février sur la crise
économique et financière en Nouvelle-Calédo-
nie et aux Nouvelles-Hébrides, nous avons an-
noncé, sur la foi de renseignements erronés,
que les Etablissements Ballande avaient sus-
pendu leurs paiements.
Mieux informés, nous sommes en mesure
d'indiquer que cette ancienne et importante
maison qui tient une place prépondérante dans
le commerce français du Pacifique n'a jamais
cessé de faire face- à ses engagements.
D'une enquête à laquelle nous nous sommes
livrés, il résulte que les banquiers de cette
maison n'ont pas cessé un instant de lui témoi-
gner leur confiance. Nous ne devons pas moins
louer la très heureuse initiative de notre mi-
nistre des Colonies qui, avec la vue directe
qu'il a de nos grands intérêts coloniaux, a pris
les mesures nécessaires pour permettre à nos
colons du Pacifique austral d'obtenir les délais
indispensables pour se libérer des sommes im-
portantes qu'ils avaient été dans la nécessité
d'emprunter pour leur établissement.
U n'est pas douteux que des maisons de
commerce, quels que soient les moyens dont
elles disposent, ne peuvent immobiliser leurs
fonds dans des prêts à long terme. Par contre,
le Crédit National qui s'est parfaitement ac-
quitté de l'importante mission qui lui avait été
dévolue dans le financement de la réparation
des dommages causés par - la guerre, - va pou-
voir, en raison des mesures dont les Annales
Coloniales ont déjà parlé, appliquer des mé-
thodes qui ont fait leurs preuves, et grâce aux
dispositions déjà votées par la Chambre et
que le Sénat ne saurait tarder à ratifier, il
pourra apporter son concours à nos compa-
triotes d'outre-mer et permettre à nos maisons
de commerce de poursuivre leurs opérations et
leur œuvre colonisatrice.
Ces mesures d'urgence que le Gouverne-
ment n'a pas hésité à prendre pour remédier à
la crise économique qui sévit durement dans
nos colonies, ne laissent en rien préjuger de la
forme définitive oui sera donnée à l'organisa-
tion du crédit colonial.
---_.-- "----' ..---..------.-
Pour la mise en valeur
au territoire fle rinlnl
J '1 'h 1
L tnini recevra très proc h ainement le pre-
mier envoi des condamnés indochinois qui, aux
termes de la réglementation nouvelle, doivent
être envoyés en Guyane française.
Le climat de cette colonie ne différant pas
profondément de celui de notre grande posses-
sion d'Extrême-Orient, on est en droit d' es-
pérer que l'administration locale pourra tirer
avantageusement parti Hu travail de ses nou-
veaux hôtes
Il n'est que temps de songer à la mise en
valeur d'un territoire immense dont les richesses
pïodigieuses n'ont jamais fait l'objet d'une
exploitation rationnelle.
Scolarité Tunisienne
-
ktait eu pleine guerre :
novembre 1915. Une
toute jeune française
débarquait à Paris,
afin de poursuivre
ses études de mé-
decine. Ses parents,
depuis quelque vingt ans, habitaient la
Tunisie. Elle, bravait la capitale, crjec l'ills-
truction reçue dans tilt lycée de la Régence.
Déjà, la jeune étudiante témoignait élo-
quemment en faveur de la scolarité tuni-
stcm/c. La discipline scientifique qui lui
areait été inculquée, dès son jcuIlt: âge,
devait développer si heureusement ses fa-
cultés naturelles que, sortie de l' Internat
dans les premiers rangsf la jeune Tunisienne
est aujourd1 hui une docUncsse réputée.
Or, depuis la guerre, V œuvre scolaire, en
Tunisie, s'est intensifiée de telle façon, que
les chiffres seuls doués d'un potn'oir de
persuasion mathématique, imposent fill-
croyable effort accompli en quelques années.
Qu'on songe, que les crédits inscrits pour
la première fois au budget, au titre de V en-
seignement, étaient de 1.800 francs ! Ils
s'élèvent aujourd'hui à près de 60 milliolls.
1884 1.800 francs
igio 2.750.829 ---
1920 12.073.220
1930 59-7 H-958
Dans le même temps, le nombre des élèves
est passé, de 4-654 en 1885, à 71.269 au
lor janvier 1930. Soit, en y ajoutant les
2.795 auditeurs des cours d'adultes, une po-
pulation scolaire de 74.064. Cette population
scolaire est actuellement répartie entre 461
établissements publics et 31 écoles privées.
Dans ce nombre, n'entrent pas en ligne de
compte, les 22.000 élèves des Kouttabs et
les 2.000 étudiants de la Grande Mosquce.
Soulignons tout de suite Vactif intérêt que
M. ilfcmccroll, le distingué Résident Géné-
ral, porte aux écoles professionnelles comme
à Venseignement supérieur. Dans les écoles
trmlco-arabes, établissements primaires plus
spécialement réservés aux indigènes, Vap-
prentissage est organisé.
L'enseignement pratique est dOllllé, soit
à Vicole même, soit dans les ateliers patro-
naux où les élèves sont placés à certaines
heures : le nombre de ces apprentis dépasse
actuellement 600. Dans le but de maintenir
et d'étendre au dehors l'action de l'Ecole,
des Bibliothèques populaires sont fondées
un peu partout par la Direction de VIns-
truction Publique et avec le concours de
VAlliance Française et souvent des Muni-
- cipalités.
Ainsi, avant de livrer à la connaissance
publique de grossières et malfaisantes er-
reurs, les détracteurs de notre œuvre scolaire
en Afrique du Nord devraient se renseigner.
La réalité déjà fort admirable leur impose-
rait silence.
Evidemment, l'œuvre scolaire de la
France, dans la Régence, n'est pas achevée,
mais les sacrifices consentis ci les résultats
obtenus militent en faveur d'un victorieux
avenir.
La Tunisie de 193 1, comme aux temps de
la splendeur lIll/mlmane, est un foyer intel-
lectuel brillant d'un si vif éclat que son sol
retient et favorise le travail d'un Pierre
Hubac, d'un Henri Fauconnier. C'est tou-
jours le même ciel qui plafonne 0 les écoles »
que fréquentait saint Augustin et que favo-
rise de tous ses efforts M. Manccron ; ces
écoles qui, à tous les degrés, sous le signe
de la France, défiichenl les cerveaux et
servent la civilisation.
Cil. OeMerre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission des Affaires
Etrangères.
------------ i ----
Les planteurs de calé
de Madagascar
Pendant que ballottés entre les tendances
les plus diverses, Ministres et Commissions
parlementaires font de leur mieux pour aboutir
et prendre les mesures de protection destinées
à venir en aide aux agriculteurs de nos colo-
nies. certains planteurs de cafés de Mada-
gascar, beaucoup plus résolus, se décident pour
des moyens radicaux. C'est ainsi que les pro-
ducteurs indigènes déclarent renoncer à la
culture du café pour revenir à celle des den-
rées vivrières : ils peuvent le faire beaucoup
plus aisément que les Européens ; ce qu'ils ont
investi dans leurs domaines restreints, c'est
beaucoup plus le travail de leurs bras que des
capitaux.
Ce n'est pas en vain que ces mdigenes en-
tendent parler de surproduction. Il y a des
conseils qui, à la longue, agissent. Qu'en
sortira-t-il ?
Justement ému de ces tendances, M. Cayla
conseille aux indigènes de ne pas se jeter à
corps perdu dans une erreur dangereuse pour
l'économie de la Grande lie et signale au
département le danger de ce virage.
la fin du Ramadan
,t,
Le Ramadan prend fin demain mercredi
18 février. Une magnifique cérémonie reli-
gieuse aura lieu a U Mosquée de Paris le
jeudi 19 février suivie d'une cérémonie reli-
gieuse vers 10 h. 30.
An conseil supérieur des colonies
Comme suite à l'information que nous avons
publiée hier, voici quelques précisions sur la
séance que la section du 1 ourisme, de la
Chasse, de la Propagande coloniale, de l'En-
seignement et des Beaux-Arts du Conseil Su-
périeur des Colonies, tenait hier matin.
On a tout d'abord rappelé les critiques dont
avaient fait l' objet depuis de longues années
les méthodes et les tendances de l'enseigne-
ment relatif aux colonies dans les établisse..
ments métropolitains de tous ordres, en ce qui
concerne notamment le nombre des heures
consacrées à cet enseignement, ainsi que les
sanctions prévues.
L'inspecteur-conseil de l'Instruction publi-
que à l'Administration centrale des Colonies a
alors mis la section au courant des améliora-
tions apportées dans cet ordre d'idées depuis
quelques années, surtout depuis deux ans, épo-
que à laquelle une interrogation obligatoire sur
la géographie coloniale française a été impo-
sée aux candidats au baccalauréat ; pour les
candidats au brevet supérieur, une question sur
les colonies est également imposée.
L'inspecteur-conseil a rappelé que le Mi-
nistère des Colonies a obtenu l'inscription au
programme de la classe de philosophie de la
question des devoirs des nations colonisatrices.
Enfin, il a montré que, par suite de la créa-
tion dans un certain nombre de lycées d'un
cours de préparation à l'Ecole Coloniale, cette
dernière se trouve classée au rang des grandes
écoles : Normale, Polytechnique, Saint-Cyr,
Centrale, etc.
C'est un effort considérable de propagande
coloniale que vient ainsi de réaliser l'Univer-
sité de France, et dont il faut lui être recon-
naissant.
Enfin, 1 Université a accordé également
l' assimi lation de nombreux diplômes de l' en-
seignement donné dans les colonies aux di-
plômes correspondants métropolitains pour per-
mettre d effectuer les études de t'enseignement
supérieur.
Les méthodes à envisager pour faire mieux
connaître nos colonies : bibliothèques, bourses
de voyage, etc., ont été étudiées. Enfin,
l' Exposition coloniale va permettre de déve-
lopper l'effort de * l'Université Française
orienté vers nos colonies.
09 0
Les Sections de l' Agriculture et du Com-
merce du Conseil supérieur des colonies se
réuniront vendredi prochain 20 février à
10 heures du matin.
A l'ordre du jour figure la suite de l'exa-
men :
1° De la question de l'organisation des ser-
vices d'agriculture et scientifique.
2° Des mesures propres à parer aux consé-
quences de la crise économique.
AU SEMAT
PROJET DE LOI
Le Crédit Colonial
M. Paul Reynaud a déposé aujourd'hui sur
le bureau du Sénat le projet de loi en faveur
des Nouvelles-Hébrides voté par la Chambre
la semaine dernière.
On sait que ce projet qui décide d'avance
à faire par le Crédit National aux Nouvelle-
Hébrides est la première réalisation du Cré-
dit colonial dont l'aménagement définitif sera
prochainement réglé.
-- --- .----------- ----------------
Coïncidence !
A huit jours de distante, hi Parque im-
placable a frappe les deux candidats du
Bloc National à la Martinique en 19.24. MM.
Louis Séjourne et Paul Merlin, et tandis
que M. Louis Séjourné disparait dans une
catastrophe politico-financilrc, pour laquelle
il etaii poursuivi, ainsi qu'un de ses parrains
politiques M. J. Lagrosillière, ancien député
socialiste (l'autre parrain M. Fernand Clerc
étant depuis cinquante ans le chef le plus
écouté du parti libéral) notre regretté ami
Paul Merlin qui faisait avec beaucoup de
finesse le bulletin de politique intérieure du
Temps s'en va comblé d'honneurs et d'an-
nées.
Rappelons que leurs deux concurrents,
îlus du Cartel des républicains socialistes,
des radicaux-socialistes et des socialistes
S. F. I.O. étaient M. Victor Sévère, maire de
Fort-de-France, et Alcidc Delmont qui, de-
puis, a fréquenté les avenues du pouvoir.
-----.----- -.-. - _h_
DÉPART
M. de Guise, gouverneur de la Guinée et
Mme de Guise quitteront Paris jeudi prochain
à 19 h. 20 pour Bordeaux où ils s'embarque-
ront le 21 à destination de Dakar.
LÉGION D'HONNEUR
MINISTERE DES COLONIES
Sont promus :
Au gracie de commandeur (au titre mili-
taire), M. Coste (Marie-Antoine), inspecteur
de lr" classe des colonies.
Au grade d'officicr (au titre civil) : M.
Chauvelot (Robert, Charle, Edouard), publi-
ciste explorateur.
LIlU EN SECONDE PAGE :
L'Aviateur Noguès a ramène le comm-1
d'Indochine.
La bataille des questions écrites.
Une fête indochinois n lu (.lt4'-
taire.
Le commerce de la France
avec ses colonies en 1930
0-be
uii i poui nj.jo *|lie 1 a été le nimivthi' ni
des e< iianges < oiniun( i.ui\ entre la France
et ses co!oiiic> :
Importations dalh i.i Métropole 0 mi'.
1 iards 333. 7o<;.oo<) Jiaiu^.
Exportations de la Métropole veis les
Colonies : S milliards N5j.31y.ooo.
Soit une différence fie 2 milliards 5^«S mil-
lions XI".()(HJ francs en faveur de la Mé-
tropole.
Le détail d>' te, totaux est le suivant
L Afrique du Nord iioih a vendu puui
4 milliards J5iicliete pour o milliards 5y5.504.000 francs.
Sur l'ensemble de nos possessions, l'Algé-
«
lie vient toujours en tête, avec les chiffres
suivants :
Importations des marchandises française.-»
4 milliards 5O3.556.000 francs.
Exportations vers la I-tance 5 milliard"
-•">>-j4~.1v;») francs.
La I unisie tient le second rang avec un
( hiflre total de 1 milliard 57y-4i7-(»oo francs
dont yi5 milliards 543.000 lianes d'importa-
tions et 6O3.S74.000 11 ancs d'importation de
produits métropolitains.
"lent ensuite l'Indochine. Elle nous a
vendu pour 526.059.000 francs et nous a
acheté pour 896.313.000 francs.
Pour le Maroc, l'cnscmbl, du tralic a été
de 1.4iN.059.000 francs, se décomposant com-
me suit: Achat de produits métropolitains,
1.110.405.00»» fr. ; vente à la Métropole,
301.054.000 francs.
Pour l'A. O. F., nous avons leçu
754.105.000 fiancs d<> produits et nous lui
avons vendu pour 54^-5'ooo francs.
Madagascar nous a acheté pour 240.707.000
lianes et nous a vendu pour 2 55,lï.ooU fr.
En ce qui concerne ies autres colonies
l'ensemble des échanges se monte : achats
faits a la Métropole : 5i 1 .434.uoo fr. ; ventes
a la Métropole ; ^27.5(18.000 francs.
Ajoutons que la Syrie, pendant l'année
>t la FIance pour 'l),lïo.()()U
francs et lui a vendu pour 61.194.000 francs.
I'ar comparaison avec l'année 1929, 011 en-
registre en moins, pour les importation-,
78b.y14.00u francs et O58.93N.000 francs en
moins également pour les expoi talions. Si-
gnalons toutefois que, par rapport a l'année
1929, l'Algérie accuse pour 1')3" une plus-
value de 503.6S3.000 francs aux importa-
tions, et de (i2.66r.CMM) francs aux exporta-
tions.
–-–
L'action coloniale
M. Fiancctte, député de la Seiue, vient
d'écrire au président du Conseil une lettre
où il signale les désastreux effets de la crise
du chômage qui sévit dans la région pari-
sienne. Il préconise certaines mesures en
faveur des industries atteintes : crédits à
long terme et surtout débouchés nouveaux
pour les articles d'orfèvrerie, d'ébénisterie,
de maroquinerie en organisant une active
propagande aux colonies.
q Il existe, dit-il, certainement de nom-
breux moyens de mettre à la disposition de
nos sujets coloniaux les pruduits de l'indu.
trie de la Métropole, mais je crois que si
nous organisions pour commencer une gran.
de exposition en Afrique du Nord, avec toute
la publicité nécessaire, nous pourrions sans
nul doute trouver ainsi des débouchés qui
permettraient, dans une large mesure, de
placer ce que la consommation nationale ne
peut plus actuellement absorber.
m Certes, les chômeurs doivent être large-
ment secourus et leurs allocations augmcn-
t -; ( I
tées dans toute la mesure du possible ; mais
le véritable moyen de parer au chùmagc,
c'est d'essayer d'cil supprimer les causes en
fournissant de commandes les différentes in
dustries d'exportation, grâce aux clients nou-
veaux que la propagande que nous prêconi.
sons pourra gagner eu faveur des objets LI-
briqués en France et notamment à l'ari. Il
M. F iancettc signale en terminant l'ur-
gence des mesures à prendre et souhaite que
le Président du Conseil les fasse bientôt l'n-
trer <( dans le domaine des réalisations ».
De l'origine des Almovarides
M. Jean Lefranc, dans un article sur
( Chana, empire blanc du Sahara o, pu-
blie par Le 1 emps, parle des recherches de
M. Maurice Delatosse sur l'emplacement
exact de (ihana, et il indique d'une façon très
brève que vers io;6 cet empire fut détruit
par les Almoravides.
Le souvenir des Almoravides est en géné-
rai lié à celui de l'Espagne et on peut se
demander ce qui les attirait sur la rive sou-
danaise du Sahara. Nous tenons de M.
Maurice Delafosse lui-même les détails sui-
vants sur l'origine de cette dynastie.
Quand l'islamisme pénétra parmi les tti-
bu* maures du nord du Sénégal, U-s premiers
couveitis en Imite aux perséi.ulion>, s'abii
tèrent derrière des murs et reçurent le sur-
nom de « Al murati D, c'est-à-dire les « en
fermes » qu' devint ensui te celui d'Alinora
vides. Devenus puissants ils passèrent de la
défense à l'attaque, convertirent, le reste
des Maures et s'emparèrent de Ghana. Il
traversèrent le Sahara et établirent leui
domination sur le Maroc puis sur l'Espagne
oubliant complètement leurs origines séné-
galaises. Il fallait la science de M. Df'hfo",.
pour les retrouver.
M. C.
-- --_h_- -^4*.
Une conférence
Samedi proi hain 21 février, a 1; h. 4,, .n:
,our., d'une réunion de la SOt iété •:
l'histoire des Colonies françaises » k l'Agl'n
ce Economique de l'Indochine sous la préc.
dence du maréchal Kranchet d' Esnére\.
assisté du général Marchand, le médecin
néral Emily parlera de la Mission Ll1
chand. On sait que le conférencier a. pri.
part à cette expédition de laquelle il a rar
porté de nombreuses vues photographique'
qui seront projettes au OUI:" de cette iê 14-
nion.
US NUMERO : 80 CENTIMES
MAUDI soin. 17 FEYKlEIt 10.11.
JOUAIUI QUOTIDIER
Réduction & Administration s
m m a méemm
PARIS (I
Ttutra. i LeUVM 19-ST
KMHtUMU ai."
Les Annales Coloniales
ces MIIOIIC" et réclames totu tWÇMM m
fcvraatf éà (Mimai.
DiRECT&UR.FoNDATBUit : Mtroel RUEDEL
foui Les articLe, publiés dans notre journal ne pevveni
être reprodufl. qu'en citant les Ajmalss Colonialb.
ABONNEMENTS
am la Revue mensuelle :
u. 8 Mei, 8 aleil
FrUMtt
celonl. tH. 100 » M »
Étr«nf«r.. 240 • 126 » 70 »
On s'abonne mus frite dtgs
tous la bureaux de poste.
Ltltalie et le Transsaharien
v- -a. 'W. J *
Le retard inexplicable apporté paq la
France à construire le Transsaharien projeté
depuis si longtemps, a pour effet de surexci-
ter les convoitises de l'Italie, en lui laissant
l'espoir de substituer à ce chemin de fer, une
autre voie ferrée, celle-là italienne, qui par-
tirait de Tripoli, en passant par le Tchad pour
aboutir au Congo Belge.
C'est à n'en pas douter une des raisons pour
lesquelles les Italiens mettent tant de hâte à
conquérir le sud de la Lybie (Tripolitaine et
Cyrenaïque). Ils viennent tout récemment d'en-
trer - dans Koufra.
Nos voisins se rendent mieux compte que
nous, hélas 1 de l'intérêt supérieur qu'offre la
liaison par le rail de l'Afrique Centrale avec
les rives de la Méditerranée, par suite avec
l'Europe.
Leur presse coloniale se plaît à mettre en
relief les riches destinées de j'Afrique Equa-
toriale Française (comme du Soudan Egyp-
tien)
Et dit M. Viola (journaliste très versé en
matière coloniale) dans un article de « la Ve-
dette d'Italie », d'octobre dernier ; « Pour les
« œuvres constructives intéressant notre avenir
« et notre influence dans le monde, l'Italie
« doit retenir celle de son extension par Tri-
« poli vers le Sahara Oriental et 1 Afrique
« iLquatoriale ».
« L épopée impériale doit se poursuivre au
Il continent noir.
« L'Afrique de demain, écrit encore
M. Marco Popilio dans le « Régime Fas-
ciste » de Crémone, est pour les peuples jeu-
nes, sains et à démographie exubérante » (1).
Ils confirment l'un et l'autre les déclarations
de M. Pace, député, devant la Chambre ita-
lienne, au cours de la discussion du Budget
ÇoloniaJ, en 1930, qui n'a pas hésité à ré-
clamer pour l'Italie tous les territoires jus-
qu'au Tchad, donc : le Tibesti, le Boukrou,
l'Eanedi, le Kanem, le Baghirmi et 1 Oudai,
ajoutant que les arguments juridiques invoqués
par les Français pour expliquer leur présence,
au nord du Tchad, étaient inexistants.
Ces arguments ont cependant, quoi qu en
pense l'honorable député italien, quelque va-
leur. 1
C'est une convention expresse passée, le
21 mars 1899, avec l' Angleterre (comme so-
lution de l'incident de Fachoda) qui a fixé
la frontière séparant les possessions françaises
de ces régions de la zone d influence anglaise
et de celle que l' on pouvait considérer comme
l'extrême limite du territoire ottoman U noter
que la Turquie n'a jamais exercé de domina.
tion effective en dehors de la Lybie aujour-
d'hui italienne; elle n'en a eu que des vel-
-- léités - sans jamais aucune réalisation).
Et cette convention tranco-anglaise n est
pas demeurée étrangère à l'Italie. Ce n'est pas
pour celle-ci, ainsi que l'affirme M. le Séna-
teur Celisia dans la Revue « Ecchi Com-
menti » « res intercalios acta ». Dans des ac-
cords intervenus avec la France, les 14 dé-
cembre 1900 et Ier novembre 1902, (lettres
échangées entre le ministre des Affaires Etran-
gères Italien et notre Ambassadeur à Rome)
l'Italie a reconnu formellement cette frontière
ce qui a été avoué par M. Tittoni (mi-
nistre des Affaires Etrangères) devant la
Chambre italienne, le 27 septembre 1919, et
aussi dans son discours au Congrès Colonial,
la même année.
On est donc mal venu, aujourd hui, de
l'autre côté des Alpes, à invoquer en faisant
état du traité de Lausanne de 1912, l'héri-
tage de droits ayant appartenu à la Turquie.
11 est vrai que l'Italie a une autre corde à
son arc :
Elle allègue qu en vertu de l'article 13 du
traité de Londres (1915) elle peut exiger
« quelques compensations équitables » qui lui
ont été promises pour le cas où la France et
la Grande-Bretagne augmenteraient leurs do-
maines coloniaux d'Afrique, hypothèse réali-
sée par le traité de Versailles.
Mais de ces promesses il lui a été tenu
compte:
L'Angleterre lui a consenti, en 1924-1925
la cession du « Joubaland » en Somalie et
des oasis de Djaraboud et de Koufra sur la
frontière éUPtienne.
La France, de son côté, lui a abandonne
bénévolement les oasis de Barka et de
Farhouat ainsi que la route traversée par les
caravanes entre Ghat, Rhadames et Thummo
(12 septembre 1919).
De plus, des avantages lui ont été accor-
dés lors de l'établissement du Statut Inter-
national de Tanger, malgré qu'en 1900 elle
eut renoncé à toute prétention au Maroc, en
éc hange de sa liberté d action en Tripoli-
talDe.
Elle n'adresse aucune demande à I Angle-
terre, convaincue qu'elle n'en pourrait rien ob-
tenir.
Mais elle continue à s , en prendre l à la
France arguant de ce que dans 1 Acte de sep-
tembre 1919, qui a fixé la frontière de la
Tripolitaine, il est écrit: « Les parties se sont
mises d'accord sur les points suivants (Ghat,
Rhadames et Thummo), tout en réservant
d'autres points pour un prochain examen. »
Il est bien évident qu'il ne peut s am,
comme le fait judicieusement remarquer M.
Pierre Bernus (Reçue de Paris, lor novem-
bre 1930), que de quelques points de détail,
de modifications locales et non pas d'un bou-
leversement de la carte africaine.
L'Italie, pour donner de la force à sa re-
vendication, invoque sa superpopulation, elle
réclame « sa place au soleil » en face de la
France qui « fléchit tous le poids colossal
d'un empire colonial hors de proportion avec
- ressources démographiques » Corriere
del Sera - (Nous faisons observer, tout de
(1) Bulletin de rAfrique Française de Janvier
m*
suite, que les colonies de l'Afrique Centrale
ne sont pas des pays de peuplement. Les Al-
lemands ne comptaient pas, en 1914, dans
toutes leurs colonies 14.000 habitants.)
Et elle pousse ses ambitions, après s'être
attribué tous les territoires de la Tripolitaine
au Tchad, jusqu'à s'adjuger encore le Came-
rown pour sa part des mandats.
M Le Cameroum, alors, contribuerait gran-
« dement à l'équilibre colonial de l'Afrique,
u Il formerait avec la Lybie rattachée au
un corridor unique de la- Méditer-
« Tchad, à l'Atlantique (Ugo Bussi, Avenir
« ranée
de Tripoli) ».
Donc de Tripoli à Douala, une large bande
de terrain, italienne, couperait en deux nos
possessions en Afrique.
Et t'itatie envisage ces abandons de notre
part avec une assurance et une désinvolture
dont le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elles
ne manquent point d'audace.
Elle se propose de s'emparer de ces terri-
toires, sans tenir aucun compte de leur déten-
tion effective par la France.
------- - - -
« Les postes de spahis pançais y sont clair-
« semés. Les colonnes italiennes continue-
« ront vers le Sud leur avance lente mais
« sûre. Après la prise de Koufra elles abor-
« deront les pentes du Tibesti et les monts
« de Thummo.
« Ces occupations créeront en notre faveur
« un état de fait qui fera tomber en nos mains
« d'autres pièces de cet intéressant mais non
« délimité échiquier ».
(M. Vîoîa précité « Vedette d'Italie »).
Il paraît, au surplus, que notre intérêt bien
entendu est d'accepter au plus tôt ces condi-
tion. Agir autrement serait faire fi de l'amitié
italienne.
On se demande si l'on ne rêve point.
Ainsi après de si grands efforts, après les
prodiges accomplis par nos explorateurs et nos
héroïques soldats, après tant de sacrifices d'ar-
gent et de sang, pour réaliser la conquête et
l'unification ensuite de notre vaste domaine co-
lonial en Afrique, nous permettrions, de gaieté
de cœur, qu'une autre nation qui n'a d' au-
tre droit et n'aurait d'autre excuse que ses
aspirations mégalomanes, vint s'implanter
au milieu de nos colonies, les séparer en deux
parties désormais sans contact. Nous consen-
tirions à compromettre irrémédiablement l' ave-
nir de cet empire si péniblement constitué, à
détruire, par un geste, le fruit de notre acti-
vité tenace et continue pendant plus d'un siè-
cle 1
Nos amis italiens ont vraiment de singu-
lières illusions I.
S'ils se croyaient lésés par le traité de Ver-
sailles, on ne comprend pas d'abord, qu'ils
y aient apposé leur signature. Et de toute fa-
çon, ils doivent s'adresser pour avoir répara-
tion à tous les alliés qui l'ont signé avec eux.
Pourquoi la France serait-elle tenue de sup-
porter seule les conséquences de la prétendue
injustice dont ils se plaignent I.
Mais le but réel, pratique, poursuivi par
l'Italie c'est, nous l'avons dit, la construction
d'un Transsaharien reliant par le Tchad, Tri-
poli au Congo. D'ailleurs elle ne le cache
nullement.
Tripoli, affirment tous ses écrivains colo-
niaux, est le point de la Méditerranée le
mieux placé pour servir de départ à ce che-
min de fer, et surtout le plus favorable aux
intérêts italiens.
Les invitations lancées par l'Institut Auto-
nome de la Foire qui s'ouvrira à Tripoli en
mars prochain, soulignent que « les opéra-
« tions militaires récentes, en rendant la sé-
« curité aux anciennes routes caravanières qui
« aboutissaient à Tripoli, (on feint d'ignorer
« qu'il en existait d'autres) ont déplacé les
« axes des courants commerciaux, attirant
« vers le système économique du port de in.
« poli, d'immenses zones productives à l'inté-
« rieur de l'Afrique », la mission de l'Insti-
« tut est de faire converger à Tripoli, disci-
« plinées, par un esprit coordinateur et désin-
« téruaé, et de Tripoli de faire rayonner les
« activités et les initiatives de tous pays ».
Et M. Carlo Gloria dans le « Ressegna
Italiana », en novembre 1930, précise, invo-
quant Reclus : « Une voie ferrée joignant Tri-
« poli aux régions équatoriales serait destinée
« à devenir une des plus grandes voies maî-
« tresses du commerce mondial. »
Le Transsaharien préparé par la France et
qui aboutirait à Tombouctou (il faut dire à
Gao) ne desservirait que très indirectement la
région du Tchad. Celui qu'envisage l'Ita-
lie donnera la vie non seulement à l'Afri-
que Equatoriale mais au Soudan Egyptien.
11 sera T rabafricain.
« Cette voie ferrée, poursuit M. Carlo Glo-
« ria, traverserait une région du Sahara qui
« ne serait pas plus difficile que celles qui
« sont traversées par les divers tracés français
« à l'étude. Son parcours serait plus court
« enfin géographiquement elle serait tout indi-
« quée pour devenir l'axe central, direct,
v de la Méditerranée, en direction duquel il
« faudrait faire converger les voies françaises,
« belges et britanniques qui relient les diver-
« ses colonies au centre de l'Afrique. »
De même, M. Bondioli, dans 1 Italie
de Milan, (articles des 18 et 28 décembre
1930) après avoir indiqué les tracés sur les-
qels les milieux français doivent encore s'ac-
corder, préconise le Transsaharien Italien qui
serait « non seulement le plus naturel, mais
« le plus court ; et il convoierait la moitié
« au moins du commerce de l'Afrique Equa-
« toriale. Par contre, le Transsaharien fran-
« çais, reconnaît-il, porterait un bien rude
a coup au commerce de h Lybie, déjà mo.
« dette t n
A cela nous répondrons :
Que, d'abord, il n'est nullement prouvé
que le tracé par la Tripolitaine n'offre pu
plus de difficultés d'exécution que celui !
adopté dans l'Ouest Algérien.
Le contraire est même infiniment probable 1
En second lieu, que le Transsaharien abou-
tissant à Gao peut aisément être prolongé jus-
qu'au Congo Belge soit par voie du Tchad
(hors les régions sahariennes et les obstacles
du désert, une plus grande longueur n'offre
qu'un minime inconvénient) soit en ligne
directe jusqu'à Banghi, en traversant la Ni-
géria, si un accord, qui est très vraisembla-
ble, intervient avec l'Angleterre. ---
En tout cas, nous n wons aucun motif de
fournir à l'Italie les moyens de créer en Tri-
politaine, à notre détriment, une zone de
transit exclusive, « dont l'importance, comme
« l'affirment nos rivaux, irait chaque jour en
« grandissant par l'intensification des échan-
« ges entre le centre du continent noir et l' Eu-
« rope » ; alors que nous avons la possibi-
lité d'instituer nous-mêmes une zone sembla-
ble dans notre propre territoire, usant simple-
ment de droits qui nous appartiennent sans
aucune contestation.
Il faut espérer que les prétentions inouïes
de la « nation sœur », chaque jour plus for-
melles, plus pressantes, seront pour notre Gou-
vernement un avertissement salutaire, et qu'il
comprendra enfin combien il est urgent de réa-
liser la liaison ferrée entre notre Afrique du
Nord et nos colonies de l' A.O. F. et de
l'A.E.F.
Aussi bien nous ne pouvons, sans manquer
à l'engagement tacite que nous avons pris en-
vers le monde entier en établissant notre do-
mination sur ces régions, et sous peine de jus-
tifier le reproche qui nous est adressé de suc-
comber sous un fardeau trop lourd, différer
davantage la mise en valeur de ces domaines
immenses et encore inexploités qui provoquent
des jalousies si vives et tant d' appétits. Seul
le rail, en supprimant le-" distances, permet-
tra l' accomplissement - de cette grande œuvre
et de celle plus grande encore qui s impose à
nous comme un devoir impérieux ; savoir de
ne pas laisser plus longtemps les populations
dont nous avons pris la charge, et qui sont
pour la plupart si proches encore de la nature,
croupir dans la misère et l'ignorance, de leur
apporter effectivement tous les bienfaits maté-
riels, intellectuels et moraux de notre civili-
sation.
Hnux-Freimmincng.
Député d'Oran,
Vice-Président de la Commotion
de l'Algérie, des Colonies et
des Protectorats.
.-.a -----
La crise dans nos colonies
du Pacifique
IL N'Y A PAS DE GUICHETS FERMES
Dans notre article du 12 février sur la crise
économique et financière en Nouvelle-Calédo-
nie et aux Nouvelles-Hébrides, nous avons an-
noncé, sur la foi de renseignements erronés,
que les Etablissements Ballande avaient sus-
pendu leurs paiements.
Mieux informés, nous sommes en mesure
d'indiquer que cette ancienne et importante
maison qui tient une place prépondérante dans
le commerce français du Pacifique n'a jamais
cessé de faire face- à ses engagements.
D'une enquête à laquelle nous nous sommes
livrés, il résulte que les banquiers de cette
maison n'ont pas cessé un instant de lui témoi-
gner leur confiance. Nous ne devons pas moins
louer la très heureuse initiative de notre mi-
nistre des Colonies qui, avec la vue directe
qu'il a de nos grands intérêts coloniaux, a pris
les mesures nécessaires pour permettre à nos
colons du Pacifique austral d'obtenir les délais
indispensables pour se libérer des sommes im-
portantes qu'ils avaient été dans la nécessité
d'emprunter pour leur établissement.
U n'est pas douteux que des maisons de
commerce, quels que soient les moyens dont
elles disposent, ne peuvent immobiliser leurs
fonds dans des prêts à long terme. Par contre,
le Crédit National qui s'est parfaitement ac-
quitté de l'importante mission qui lui avait été
dévolue dans le financement de la réparation
des dommages causés par - la guerre, - va pou-
voir, en raison des mesures dont les Annales
Coloniales ont déjà parlé, appliquer des mé-
thodes qui ont fait leurs preuves, et grâce aux
dispositions déjà votées par la Chambre et
que le Sénat ne saurait tarder à ratifier, il
pourra apporter son concours à nos compa-
triotes d'outre-mer et permettre à nos maisons
de commerce de poursuivre leurs opérations et
leur œuvre colonisatrice.
Ces mesures d'urgence que le Gouverne-
ment n'a pas hésité à prendre pour remédier à
la crise économique qui sévit durement dans
nos colonies, ne laissent en rien préjuger de la
forme définitive oui sera donnée à l'organisa-
tion du crédit colonial.
---_.-- "----' ..---..------.-
Pour la mise en valeur
au territoire fle rinlnl
J '1 'h 1
L tnini recevra très proc h ainement le pre-
mier envoi des condamnés indochinois qui, aux
termes de la réglementation nouvelle, doivent
être envoyés en Guyane française.
Le climat de cette colonie ne différant pas
profondément de celui de notre grande posses-
sion d'Extrême-Orient, on est en droit d' es-
pérer que l'administration locale pourra tirer
avantageusement parti Hu travail de ses nou-
veaux hôtes
Il n'est que temps de songer à la mise en
valeur d'un territoire immense dont les richesses
pïodigieuses n'ont jamais fait l'objet d'une
exploitation rationnelle.
Scolarité Tunisienne
-
ktait eu pleine guerre :
novembre 1915. Une
toute jeune française
débarquait à Paris,
afin de poursuivre
ses études de mé-
decine. Ses parents,
depuis quelque vingt ans, habitaient la
Tunisie. Elle, bravait la capitale, crjec l'ills-
truction reçue dans tilt lycée de la Régence.
Déjà, la jeune étudiante témoignait élo-
quemment en faveur de la scolarité tuni-
stcm/c. La discipline scientifique qui lui
areait été inculquée, dès son jcuIlt: âge,
devait développer si heureusement ses fa-
cultés naturelles que, sortie de l' Internat
dans les premiers rangsf la jeune Tunisienne
est aujourd1 hui une docUncsse réputée.
Or, depuis la guerre, V œuvre scolaire, en
Tunisie, s'est intensifiée de telle façon, que
les chiffres seuls doués d'un potn'oir de
persuasion mathématique, imposent fill-
croyable effort accompli en quelques années.
Qu'on songe, que les crédits inscrits pour
la première fois au budget, au titre de V en-
seignement, étaient de 1.800 francs ! Ils
s'élèvent aujourd'hui à près de 60 milliolls.
1884 1.800 francs
igio 2.750.829 ---
1920 12.073.220
1930 59-7 H-958
Dans le même temps, le nombre des élèves
est passé, de 4-654 en 1885, à 71.269 au
lor janvier 1930. Soit, en y ajoutant les
2.795 auditeurs des cours d'adultes, une po-
pulation scolaire de 74.064. Cette population
scolaire est actuellement répartie entre 461
établissements publics et 31 écoles privées.
Dans ce nombre, n'entrent pas en ligne de
compte, les 22.000 élèves des Kouttabs et
les 2.000 étudiants de la Grande Mosquce.
Soulignons tout de suite Vactif intérêt que
M. ilfcmccroll, le distingué Résident Géné-
ral, porte aux écoles professionnelles comme
à Venseignement supérieur. Dans les écoles
trmlco-arabes, établissements primaires plus
spécialement réservés aux indigènes, Vap-
prentissage est organisé.
L'enseignement pratique est dOllllé, soit
à Vicole même, soit dans les ateliers patro-
naux où les élèves sont placés à certaines
heures : le nombre de ces apprentis dépasse
actuellement 600. Dans le but de maintenir
et d'étendre au dehors l'action de l'Ecole,
des Bibliothèques populaires sont fondées
un peu partout par la Direction de VIns-
truction Publique et avec le concours de
VAlliance Française et souvent des Muni-
- cipalités.
Ainsi, avant de livrer à la connaissance
publique de grossières et malfaisantes er-
reurs, les détracteurs de notre œuvre scolaire
en Afrique du Nord devraient se renseigner.
La réalité déjà fort admirable leur impose-
rait silence.
Evidemment, l'œuvre scolaire de la
France, dans la Régence, n'est pas achevée,
mais les sacrifices consentis ci les résultats
obtenus militent en faveur d'un victorieux
avenir.
La Tunisie de 193 1, comme aux temps de
la splendeur lIll/mlmane, est un foyer intel-
lectuel brillant d'un si vif éclat que son sol
retient et favorise le travail d'un Pierre
Hubac, d'un Henri Fauconnier. C'est tou-
jours le même ciel qui plafonne 0 les écoles »
que fréquentait saint Augustin et que favo-
rise de tous ses efforts M. Manccron ; ces
écoles qui, à tous les degrés, sous le signe
de la France, défiichenl les cerveaux et
servent la civilisation.
Cil. OeMerre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission des Affaires
Etrangères.
------------ i ----
Les planteurs de calé
de Madagascar
Pendant que ballottés entre les tendances
les plus diverses, Ministres et Commissions
parlementaires font de leur mieux pour aboutir
et prendre les mesures de protection destinées
à venir en aide aux agriculteurs de nos colo-
nies. certains planteurs de cafés de Mada-
gascar, beaucoup plus résolus, se décident pour
des moyens radicaux. C'est ainsi que les pro-
ducteurs indigènes déclarent renoncer à la
culture du café pour revenir à celle des den-
rées vivrières : ils peuvent le faire beaucoup
plus aisément que les Européens ; ce qu'ils ont
investi dans leurs domaines restreints, c'est
beaucoup plus le travail de leurs bras que des
capitaux.
Ce n'est pas en vain que ces mdigenes en-
tendent parler de surproduction. Il y a des
conseils qui, à la longue, agissent. Qu'en
sortira-t-il ?
Justement ému de ces tendances, M. Cayla
conseille aux indigènes de ne pas se jeter à
corps perdu dans une erreur dangereuse pour
l'économie de la Grande lie et signale au
département le danger de ce virage.
la fin du Ramadan
,t,
Le Ramadan prend fin demain mercredi
18 février. Une magnifique cérémonie reli-
gieuse aura lieu a U Mosquée de Paris le
jeudi 19 février suivie d'une cérémonie reli-
gieuse vers 10 h. 30.
An conseil supérieur des colonies
Comme suite à l'information que nous avons
publiée hier, voici quelques précisions sur la
séance que la section du 1 ourisme, de la
Chasse, de la Propagande coloniale, de l'En-
seignement et des Beaux-Arts du Conseil Su-
périeur des Colonies, tenait hier matin.
On a tout d'abord rappelé les critiques dont
avaient fait l' objet depuis de longues années
les méthodes et les tendances de l'enseigne-
ment relatif aux colonies dans les établisse..
ments métropolitains de tous ordres, en ce qui
concerne notamment le nombre des heures
consacrées à cet enseignement, ainsi que les
sanctions prévues.
L'inspecteur-conseil de l'Instruction publi-
que à l'Administration centrale des Colonies a
alors mis la section au courant des améliora-
tions apportées dans cet ordre d'idées depuis
quelques années, surtout depuis deux ans, épo-
que à laquelle une interrogation obligatoire sur
la géographie coloniale française a été impo-
sée aux candidats au baccalauréat ; pour les
candidats au brevet supérieur, une question sur
les colonies est également imposée.
L'inspecteur-conseil a rappelé que le Mi-
nistère des Colonies a obtenu l'inscription au
programme de la classe de philosophie de la
question des devoirs des nations colonisatrices.
Enfin, il a montré que, par suite de la créa-
tion dans un certain nombre de lycées d'un
cours de préparation à l'Ecole Coloniale, cette
dernière se trouve classée au rang des grandes
écoles : Normale, Polytechnique, Saint-Cyr,
Centrale, etc.
C'est un effort considérable de propagande
coloniale que vient ainsi de réaliser l'Univer-
sité de France, et dont il faut lui être recon-
naissant.
Enfin, 1 Université a accordé également
l' assimi lation de nombreux diplômes de l' en-
seignement donné dans les colonies aux di-
plômes correspondants métropolitains pour per-
mettre d effectuer les études de t'enseignement
supérieur.
Les méthodes à envisager pour faire mieux
connaître nos colonies : bibliothèques, bourses
de voyage, etc., ont été étudiées. Enfin,
l' Exposition coloniale va permettre de déve-
lopper l'effort de * l'Université Française
orienté vers nos colonies.
09 0
Les Sections de l' Agriculture et du Com-
merce du Conseil supérieur des colonies se
réuniront vendredi prochain 20 février à
10 heures du matin.
A l'ordre du jour figure la suite de l'exa-
men :
1° De la question de l'organisation des ser-
vices d'agriculture et scientifique.
2° Des mesures propres à parer aux consé-
quences de la crise économique.
AU SEMAT
PROJET DE LOI
Le Crédit Colonial
M. Paul Reynaud a déposé aujourd'hui sur
le bureau du Sénat le projet de loi en faveur
des Nouvelles-Hébrides voté par la Chambre
la semaine dernière.
On sait que ce projet qui décide d'avance
à faire par le Crédit National aux Nouvelle-
Hébrides est la première réalisation du Cré-
dit colonial dont l'aménagement définitif sera
prochainement réglé.
-- --- .----------- ----------------
Coïncidence !
A huit jours de distante, hi Parque im-
placable a frappe les deux candidats du
Bloc National à la Martinique en 19.24. MM.
Louis Séjourne et Paul Merlin, et tandis
que M. Louis Séjourné disparait dans une
catastrophe politico-financilrc, pour laquelle
il etaii poursuivi, ainsi qu'un de ses parrains
politiques M. J. Lagrosillière, ancien député
socialiste (l'autre parrain M. Fernand Clerc
étant depuis cinquante ans le chef le plus
écouté du parti libéral) notre regretté ami
Paul Merlin qui faisait avec beaucoup de
finesse le bulletin de politique intérieure du
Temps s'en va comblé d'honneurs et d'an-
nées.
Rappelons que leurs deux concurrents,
îlus du Cartel des républicains socialistes,
des radicaux-socialistes et des socialistes
S. F. I.O. étaient M. Victor Sévère, maire de
Fort-de-France, et Alcidc Delmont qui, de-
puis, a fréquenté les avenues du pouvoir.
-----.----- -.-. - _h_
DÉPART
M. de Guise, gouverneur de la Guinée et
Mme de Guise quitteront Paris jeudi prochain
à 19 h. 20 pour Bordeaux où ils s'embarque-
ront le 21 à destination de Dakar.
LÉGION D'HONNEUR
MINISTERE DES COLONIES
Sont promus :
Au gracie de commandeur (au titre mili-
taire), M. Coste (Marie-Antoine), inspecteur
de lr" classe des colonies.
Au grade d'officicr (au titre civil) : M.
Chauvelot (Robert, Charle, Edouard), publi-
ciste explorateur.
LIlU EN SECONDE PAGE :
L'Aviateur Noguès a ramène le comm-1
d'Indochine.
La bataille des questions écrites.
Une fête indochinois n lu (.lt4'-
taire.
Le commerce de la France
avec ses colonies en 1930
0-be
uii i poui nj.jo *|lie 1 a été le nimivthi' ni
des e< iianges < oiniun( i.ui\ entre la France
et ses co!oiiic> :
Importations dalh i.i Métropole 0 mi'.
1 iards 333. 7o<;.oo<) Jiaiu^.
Exportations de la Métropole veis les
Colonies : S milliards N5j.31y.ooo.
Soit une différence fie 2 milliards 5^«S mil-
lions XI".()(HJ francs en faveur de la Mé-
tropole.
Le détail d>' te, totaux est le suivant
L Afrique du Nord iioih a vendu puui
4 milliards J5
Sur l'ensemble de nos possessions, l'Algé-
«
lie vient toujours en tête, avec les chiffres
suivants :
Importations des marchandises française.-»
4 milliards 5O3.556.000 francs.
Exportations vers la I-tance 5 milliard"
-•">>-j4~.1v;») francs.
La I unisie tient le second rang avec un
( hiflre total de 1 milliard 57y-4i7-(»oo francs
dont yi5 milliards 543.000 lianes d'importa-
tions et 6O3.S74.000 11 ancs d'importation de
produits métropolitains.
"lent ensuite l'Indochine. Elle nous a
vendu pour 526.059.000 francs et nous a
acheté pour 896.313.000 francs.
Pour le Maroc, l'cnscmbl, du tralic a été
de 1.4iN.059.000 francs, se décomposant com-
me suit: Achat de produits métropolitains,
1.110.405.00»» fr. ; vente à la Métropole,
301.054.000 francs.
Pour l'A. O. F., nous avons leçu
754.105.000 fiancs d<> produits et nous lui
avons vendu pour 54^-5'ooo francs.
Madagascar nous a acheté pour 240.707.000
lianes et nous a vendu pour 2 55,lï.ooU fr.
En ce qui concerne ies autres colonies
l'ensemble des échanges se monte : achats
faits a la Métropole : 5i 1 .434.uoo fr. ; ventes
a la Métropole ; ^27.5(18.000 francs.
Ajoutons que la Syrie, pendant l'année
>t la FIance pour 'l),lïo.()()U
francs et lui a vendu pour 61.194.000 francs.
I'ar comparaison avec l'année 1929, 011 en-
registre en moins, pour les importation-,
78b.y14.00u francs et O58.93N.000 francs en
moins également pour les expoi talions. Si-
gnalons toutefois que, par rapport a l'année
1929, l'Algérie accuse pour 1')3" une plus-
value de 503.6S3.000 francs aux importa-
tions, et de (i2.66r.CMM) francs aux exporta-
tions.
–-–
L'action coloniale
M. Fiancctte, député de la Seiue, vient
d'écrire au président du Conseil une lettre
où il signale les désastreux effets de la crise
du chômage qui sévit dans la région pari-
sienne. Il préconise certaines mesures en
faveur des industries atteintes : crédits à
long terme et surtout débouchés nouveaux
pour les articles d'orfèvrerie, d'ébénisterie,
de maroquinerie en organisant une active
propagande aux colonies.
q Il existe, dit-il, certainement de nom-
breux moyens de mettre à la disposition de
nos sujets coloniaux les pruduits de l'indu.
trie de la Métropole, mais je crois que si
nous organisions pour commencer une gran.
de exposition en Afrique du Nord, avec toute
la publicité nécessaire, nous pourrions sans
nul doute trouver ainsi des débouchés qui
permettraient, dans une large mesure, de
placer ce que la consommation nationale ne
peut plus actuellement absorber.
m Certes, les chômeurs doivent être large-
ment secourus et leurs allocations augmcn-
t -; ( I
tées dans toute la mesure du possible ; mais
le véritable moyen de parer au chùmagc,
c'est d'essayer d'cil supprimer les causes en
fournissant de commandes les différentes in
dustries d'exportation, grâce aux clients nou-
veaux que la propagande que nous prêconi.
sons pourra gagner eu faveur des objets LI-
briqués en France et notamment à l'ari. Il
M. F iancettc signale en terminant l'ur-
gence des mesures à prendre et souhaite que
le Président du Conseil les fasse bientôt l'n-
trer <( dans le domaine des réalisations ».
De l'origine des Almovarides
M. Jean Lefranc, dans un article sur
( Chana, empire blanc du Sahara o, pu-
blie par Le 1 emps, parle des recherches de
M. Maurice Delatosse sur l'emplacement
exact de (ihana, et il indique d'une façon très
brève que vers io;6 cet empire fut détruit
par les Almoravides.
Le souvenir des Almoravides est en géné-
rai lié à celui de l'Espagne et on peut se
demander ce qui les attirait sur la rive sou-
danaise du Sahara. Nous tenons de M.
Maurice Delafosse lui-même les détails sui-
vants sur l'origine de cette dynastie.
Quand l'islamisme pénétra parmi les tti-
bu* maures du nord du Sénégal, U-s premiers
couveitis en Imite aux perséi.ulion>, s'abii
tèrent derrière des murs et reçurent le sur-
nom de « Al murati D, c'est-à-dire les « en
fermes » qu' devint ensui te celui d'Alinora
vides. Devenus puissants ils passèrent de la
défense à l'attaque, convertirent, le reste
des Maures et s'emparèrent de Ghana. Il
traversèrent le Sahara et établirent leui
domination sur le Maroc puis sur l'Espagne
oubliant complètement leurs origines séné-
galaises. Il fallait la science de M. Df'hfo",.
pour les retrouver.
M. C.
-- --_h_- -^4*.
Une conférence
Samedi proi hain 21 février, a 1; h. 4,, .n:
,our., d'une réunion de la SOt iété •:
l'histoire des Colonies françaises » k l'Agl'n
ce Economique de l'Indochine sous la préc.
dence du maréchal Kranchet d' Esnére\.
assisté du général Marchand, le médecin
néral Emily parlera de la Mission Ll1
chand. On sait que le conférencier a. pri.
part à cette expédition de laquelle il a rar
porté de nombreuses vues photographique'
qui seront projettes au OUI:" de cette iê 14-
nion.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 82.34%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 82.34%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6380303d/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6380303d/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6380303d/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6380303d
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6380303d