Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-02-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 février 1931 10 février 1931
Description : 1931/02/10 (A32,N24). 1931/02/10 (A32,N24).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380299z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE, N* 24. LE NUMERO : 80 CENTIMES - MARDI SOlft, 10 FEVRIER 1931.
• JOUmiJIQQTIDIil
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PARIS on
TtLÉPll. t LOUVRK 1V-S7
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Les Annales Coloniales
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La Radioélectricité Coloniale
v J-
Le ftééeau Radiotélégraphique Intercolonial
) -
Aucun des miracles, parmi ceux que la
science a multipliés eh un siècle, n'est plus
précieux dans ses conséquences que la radio-
électricité.
Au point de vUe colonial nous avons là, à
développer le plus puissant des traits d'union
entre fa France des cinq parties.
Etant donné les services incalculables que
la radioélectricité est appelée de plus en plus
à rendre à notre empire de cent millions d'ha-
bitants, il est indispensable de faire le point
pour les liaisons à grande portée, comme cëla
vient d'être fait dans les colonnes des An-
nales Coloniales, pour les réseaux radiotété-
graphiques locaux.
11 était indispensable (et la guerre de 1914-
ly 18 la surabondamment prouve; que la
France pût être en liaisôri constante avec son
domaine colonial sans être soumise au con-
trôle des Compagnies étrangères qui déte-
naient et qui détiennent encore la plus, grosse
partie du réseau mondial des câbles sous-ma-
rins. Sans revenir sur les négligences et les
lenteurs du passé, au lieu d'évoquer des re-
grets stériles, regardons l'avenir.
- Il Faut pourtant retenir un fait. Pendant que
se poursuivaient sans résultats les discussions
relatives à la création du réseau intercolonial
français, l'Allemagne avait préparé deux
grandes communications radiotélégraphiques
Germano-Américaines, installé des postes in-
tercoloniaux au Togo et dans le Sud-Ouest
africain, etc. Quand la guerre éclata, tous ces
moyens entrèrent en jeu : et à la faveur de la
TSF. les navires germaniques avisés à temps,
jusque dans les mers lointaines, purent pren-
dre des dispositions pour se mettre à l'abri ou
entreprendre leurs raids désastreux pour nous.
Par constraste, dans nos possessions fran-
çaises, on ne trouvait à là mobilisation aucune
station puissante en service.
Les hostilités se prolongent, la guerre sous-
marine fait son œuvre, menaçant les commu-
nications que nous avions par câbles avec nos
possessions. il faut aviser. En 1917 on dé-
cide que des stations puissantes seront instal-
lées à Saïda, à Bamako; à Brazzaville, à Ta-
nanarive et à giïston,
Il est consolant de constater que les len-
teurs administratives apportées à la na issance
tint permis de
profuer des progrès considérables de la tech-
nique, et 3e mettre en jeu des organes très,
perfectionnés, d'un rendement inespéré, no-
tamment des alternateurs à haute fréquence
8ethenod..Latoùr fournis par la Société Fran-
çaise Radioélectrique.
A l'exception de la station de Saïda dont
la suppression avait été décidéé, les dates sui-
vantes marquèrent d'importantes inaugurations :
Saïgon: le 17 janvier 1924.
Tananarive : le 27 novembre 1924.
Bamako : le 27 novembre 1924.
BrazzaviRe : le 29 avril 1927.
, Ces stations qui assurent les communica-
tions bilatérales entre elles et avec la Métro-
pote ne constituaient que la première tranche
du réseau général.
-. A -. iI.
Il restait à relier avec la France nos colo-
nies du Pacifique (ouvelleCalédonie, Eta-
blissements Français d'Océanie) les Antilles,
la Côtç^Française des Somalis. le Sénégal.
Le premier projet d'achèvement du réseau
consistait à doter les colonies désignées ci-des-
sus d' organes à ondes longues de très grande
puissance, analogues à ceux nus en oeuvre en
Indochine, en Afrique Occidentale Française
et à Madagascar.
C'était là un programme de travaux très
coûteux.
Fort heureusement, il n'avait, pour des rai -
sons d'ordre budgétaire, reçu qu'un commen-
cement d'exécution quand la technique révéla
les possibilités de communiquer à grande dis-
tance en utilisant des ondes courtes:
Les dépense; d'installation des dispositifs
à ondes courtes devant être notablement infé-
rieures à celles des systèmes à ondes longues
à grande puissance et les frais d entretien et
d'exploitation réduits de façon appréciable, il
fut tlécidé que les nouvelles installations se-
raient ainsi constituées ; et que les organes à
ondes longues des stations existantes seraient
doublées d'émetteurs à ondes courtes.
Le programme d'achèvement du réseau in-
tercolonial se traduisait alors comme suit :
Stations nouvelles
A Djibouti : 1 poste à ondes courtes de
3 kilowatts-antenne.
A Papeete : 1 poste à ondes courtes de 3
kilowatts-antenne.
A Nouméa : 1 poste à ondes courtes de 25
kilowatts-antenne.
A Fort-dé-France : 1 poste à ondes cour-
tes de 5 kilowatts-antenne.
A Dakar : 1 poste à ondes courtes de 5
ki lowatts-antenne.
- Station de doublement
A Bamako, à Brazzaville, à Tananarive, 1
poste à ondes courtes de 5 kilowatts-antenne.
Station spéciale
1 poste à ondes courtes d' 1 kilowatt-antenne
à SaintPierreetMiquelon.
De plus, en Indochine, la réorganisation du
centre radioélectrique intercoldhial à ondes
longues de Saigon fut décidée. Ce centre
comportera deux émetteurs à ondes courtes
dirigées stabilisés par quartz d'une puis-
sance de 15 kilowatts-antenne, pouvant tra-
vailler chacun sur deux longueurs d'onde
réglées à l'avance, soit en télégraphie, soit en
téïéphonh. Les 4 antennes dirigées ou aériens*
! sont des aîttonnes S. f. R. Ç. 1\1
du type en au construites pour des fyl,
tjjvB qétevmiflfes.
L'état d'avancement des travaux d'achève-
ment du réseau intercolonial est actuellement
le suivant :
Le poste de Djibouti fonctionne depuis
1925. L'entrée en exploitation des postes de
Nouméa, Papeete et Saint-Pierre est immi-
nente, les essais de ces postes étant ou ter-
minés ou sur le point de l'etre. Les travaux
d'installation des stations de Dakar et Fort-
de France sont en cours, les stations entreront
vraisemblablement en service vers le mois de
septembre prochain.
A Saigon- les travaux se poursuivent acti-
vement. ils jseront terminés au début du
deuxième trimestre de l'année en cours.
Les travaux d'installation des postes émet-
teurs de doublement des stations à ondes lon-
gues de BamakQ, Brazzaville et Tananarive
sont également en cours, sous la direction du
Département des Postes, Télégraphes et Té-
léphones qui exploite déjà tes organes à on-
des longues.-
Il est intéressant de mentionner, que dès la
fin de l'année 1920, époque à laquelle la
France a pu disposer de stations émettrices
puissantes, notamment celle de Croix-d'Hins
près Bordeaux, les dispositions turent prises
pour assurer avec toutes nos possessions d' ou-
tre-mer des liaisons radiotélégraphiques unila-
térales fonctionnant dans le sens France-Co-
lonies.
Ce service, qui impliquait l'obligation
d'emprunter la voie du câble sous-marin pour
transmettre les télégrammes des colonies, ainsi
que les accusés de réception à ceux expédiés
1 1":' -. i i
ae rrance, tant que les organes correspondants
à grande portée dont il a été parlé ne se-
raient pas terminés, a toujours parfaitement
fonctionné.
A ce service unilatéral se substitue natu-
rellèment le service radiotélégraphique bilaté-
ral, au fur et à mesure des réalisations colo-
niales.
Ainsi donc, à bref délai, le but poursuivi
sera atteint. La France sera dotée d'un orga-
nisme puissant et sûr, la mettant en rapports
directs avec ses possessions coloniales. I* af-
franchissant de la sujétion des câbles sous-
marins étrangers, permettant à nos principales
colonies de communiquer entre elles, avec de
grands pays étrangers ou avec leurs colonies
les plus éloignées
Le rôle du réseau radiotélégraphique inter-
colonial ne se limite pas, d'ailleurs. aux trans-
missions de télégrammes.
Leur concours pourra être requis dans bien
des circonstances.
, On sait déjà combien le problème de
l'heure, résolu grâce à la T. S. F., présente
d'importance, notamment pour les explora..
teurs, les géÕèfésiens, les navigateurs et les
astronomes.
Il y a donc un intérêt capital à ce que le
plus grand nombre possible de nos grandes
stations coloniales puissent envoyer des si-
gnaux horaires.
Leur contribution sera particulièrement utile
lorsqu'on 1933 et par ta suite tous les cinq
ans, sera reprise la gran de opération interna-
tionale qui a été ettectuée en 1 gZb avec le
concours Su général Ferrié et qui consistait à
déterminer avec la plus grande exactitude les
positions de 42 points répartis sur la surface
de la terre et devant servir ultérieurement de
points de départ de canevas géodésiques.
On se rend également compte de l'intérêt
que peuvent présenter pour l'étude de la pro-
pagation des ondes courtes les observations
faites sur les émissions de nos stations interco-
loniales.
Puisque toutes les stations radiotélégraphi-
ques intercoloniales sont, ou seront équipées
avec du matériel d'émission à ondes courtes,
la question de la suppression des organes à
ondes longues qui sont en service depuis quel-
ques années paraît devoir se poser.
Il s'agit aStre surtout très prudent et de
ne pas précipiter la décision à prendre, en dé-
pit de l'intérêt qui s'attache a la diminution
des dépenses d exploitation de ces stations.
La propagation des ondes courtes est très
capricieuse. Les lois qui régissent les phéno-
mènes qui marquent cette propagation sont en-
core inconnues, et les observations déjà faites
dans le temps et dans l'espace nous incitent à
conserver encore plus ou moins longtemps les
installations à ondes longues dont nous dispo-
sons. Elles pourront nous être très utiles (le
cas s'est déjà produit) si, à un moment donné,
les émissions sur ondes courtes sont en défaut.
S'il est vain de nier que la réalisation du
programme de construction du Réseau inter-
colonial a nécessité de trop longs délais et
qu'elle n' a peut être pas été exempte d'er-
reurs inhérentes à toute entreprise de grande
envergure, aujourd'hui il n'est que de se ré-
jouir, car le but est atteint ou à la veille de
l'être.
en. xieoierre,
Sénateur du Nord,
Membre de ta Commission des Allaire.
BtraftoÓres,
M. Manceron rejoint son poste
«94
Ce matin, sont arrivés à Marseille M. Man-
ceron, Résident général de France en Tuni-
sie, Mme Manceron et le commandant Beu-
cler, chef du cabinet militaire. M. Manceron
avait quitté Paris hier à 17 h. 15 pour pou-
voir prendre, si le temps le permet, l'hydra-
vion taisant le service Marwille-Ajaccio-lu-
nit. A l'heure où irotrç mettons sous presse,
nous ignorons encore si tes circonstances atmos-
phériques ont autorisé son départ ou 8 ils ont
été obligés dç pendre le bateau.
Au Dahomey
LA ROUTE
g »♦«
Voccasion de l'inau-
guration rccentc
de la rouie de
Porto-Novo. Coi
tonou, M. le gou-
verneur Reste a
prononcé un dis-
cours ilitéressaiti,
non seulement au point de vite de sa tenue
littéraire, mals/parce qu'il permet de mesu-
rer l'action bienfaisante de la France au
Dahomey.
Ce discours, ce n'est pas une suite de
phrases fortes et élégmltes, on nous reproche
tant « les mois » 1 Le discours de M. Reste,
c'est de l'action.
Or, dans l'interview donné le 24 janvier
par M. Tellicr aux Annales Coloniales, je
relève cette rassurante affirmation :
« M. Reste a établi un programme écono-
mique d'accord avec les Chambres de com-
merce ; ce programme, je compte l'appliquer
après examen de la colonie et de la situation
actuelle qui peut nécessiter de ci, de là,
quelques retouches. »
Les hommes peuvent changer, l'unité d'ac-
tion bienfaisante est promise au Dahomey.
L'action, du reste, qu'il s'agisse d'assis-
tance sociale ou de développement économi-
que, sera extrêmement favorisée par la route.
Dès son arrivée ail Dahomey, M. Reste
s'est attaqué au problème de ICI circulatioll.
Porto-Novo demeurait complète ment iso-
lée. « Elle formait, elle, la ca pitale, un îlot
au milieu du Dahomey. Comme au temps
jadis, les marais en interdisaient jalouse-
ment- l'accès. »
« Cette route, poursuit Ill. Reste, je l'di
voulue dès le premier jour; je l'ai voulue des
mon premier voyage à Porto-Novo. Elle est
achevée aujourd'hui et ce n'est pas sans une
joie prof onde que je l'ai parcourue, sous le
sotâl clair, en cette après-midi radieuse qui
voit, enfin, Porto-Novo donner la main à
Coionou. »
Longue de 30 kilomètres. large de IIcllf
mètres, entièrement construite en dix mois,
cette nouvelle voie de civilisation se dtVC-
loppe dans la zone de l'Atlantique si déshé-
ritée jusqu'ici, et déjà sur tout son parcours
s'étclldellt des coco/craies, des plantations
de manioc et d'ignames. Grâce à elle, la zone
.qu'elle Ogvetsc se transforme, ajoutons toute
la physionomie du Dahomey également. Car
« la frospénie matérielle d'un pays, mainte-
nant plus que jamais, est fonction de ses
routes. Les routes porteuses de peuple, selon
Vexpression si heureuse du vieux Pausanias,
le géographe grec, les routes unissent ci
maintiennent, Elles conditionnent le progrès
économique et social. »
Ainsi, et la route de Porto-Novo-CoUnou
en est le vivant symbole, le Dahomey sort
de sa trop longue léthargie. Réveillé, il a
pris conscience de ses forces latentes, M.
Reste a compris pour lui qu'il devait faire
son unité économique ; à réaliser cet objec-
tif il s'est employé de toutes ses forces et
de toute sait âme. Le succès a magni fique-
ment couronné sa volonté tenace, et les va-
leureux collaborateurs qui l'assistèrent dans
cette lutte quotidienne, âpre et violente. Car
« les difficultés à vaincre jurent énormes :
les marais de Sème semblaient un obstacle
infranchissable ».
Le programme des rouies dahoméennes en
pleine voie d'exécution se poursuit active.
ment : la route de Sakéié à Pobé est poussée
vers Savé, mettant ainsi lç Niger à un jour
de Porto-Novo. Les roules de Bimbchéré à
Ko mandé, de N' Dali à Djougou s'achèvent
heureusement. Enfin, la route d'Abomev ii
Parahoué a été dotée d'un pont, magnifique
sur le Couffo.
« La route, dans tous Les temps, dans ions
les pays, a été créatrice d'un renouveau gé
itérai de .vic., créatrice de iïispi-
ratrice d'art. »
Édouard JVérow,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vtce-préstdetai de la Commission
del Douanes.
Les Emprunts Coloniaux
L'emprunt de Madagascar
C'est l'emprunt de Madagascar qui sera le
premier lancé, de tous ceux qui ont été votés
définitivement. par le Sénat jeudi dernier.
La première tranche de l'emprunt de Mada-
gascar, de 182 millions de francs environ, sera
émise à la fin du mois prochain.
AH Conseil Supérieur de la Guerre
«+«
Les nominations du général Weygand
et du général Gamelin
Le général Weygand remplace le maréchal
Pétain comme vice-président du Conseil su-
périeur de la guerre et inspecteur général
de l'armée.
Personne n'a oublié son rang brillant pen-
dant la guerre.
Après sa mission en Pologne, il fut en-
voyé en Syrie en qualité de Haut-Commis-
saire de la République française et de com-
mandant en chef de l'armée du Levant.
Rappelé en France, il reçut la grand'eroix
de -là Légion d'honneur; on le fit entrer au
Conseil supérieur de la guerre et on lui
donna la direction du centre des hautes étu-
des militaires.
Le général Gameliu, lu nouveau chef
d'état-major général de l'armée, assura
après la guerre les fonctions de chef de la
mlssiqn tpilitfiii^e française au Brésil, Après
le désastre do Soueicla, il remplaça le gé-
néral Sarrail comme commandant supérieur
des troupes du Levant et réussit à ramener
le calme en Syrie.
La vérité sur Y Asia
t.
En fait de vérité sur Y Asia, ce vieux na-
vire appartenant à M. Cyprien Fabre, admi-
nistrateur délégué de la Compagnie des Char-
geurs Réunis, qui a flambé aussi rapidement
qu'un fagot de bois résineux le 21 mai 1930,
en rade de Djeddah, ayant à son bord 1,500
pèlerins musulmans, pas une explication
plausible n'a été fournie.
M. X. de. Hauteclocque a été le témoin
horrifié de cette « catastrophe qui fera date
dans nos annales maritimes ». Il nous a dé-
peint en phrases hallucinantes, la vision
d'enfer, l'atroce supplice des 112 protégés de
la France qui périrent dans l'épouvante des
fuies tourments : brûles, noyés ou broyés par
les squales (cent douze, chiffre officiel, la
vérité officieuse va de 162 à. nombre sinis-
tre sur lequel on a fait silence. Et le mystère
angoissant plane toujours sur cet effroyable
incendie. Rappelez-vous plutôt ce troublant
passage du récit de M. X. de Hauteclocque :
« Par hasard, je suis venu coucher à bord
du Uelgraito. A terre, on crève de chaleur.
La rade est paisible. Près de nous, trois ba-
teaux anglais, le Dara, le Roda, le Thaïf. A
huit cents mètres bâbord, de l'autre côté des
Prisants qui déferlent sur les bancs de corail,
Un grand vapeur blanc, déjà illuminé ; VAsia.
Un 8' peu plus loin, VArabtstaiij anglais.
8' heures du soir. Guy Viot, notre officier
radio-télégraphiste, passe à son collègue de
l'AsÏtt., le message qu'on échange toujours
entre bateaux français mouillés en eaux
lointaines.
(1 Rien de nouveau ? Bonne nuit. »
L'4«'(i répond le signal traditionnel :
« Rien de nouveau. Merci. Bonne nuit. »
Et presque aussitôt, notre Marconi recom-
mence à grésiller. 1.' ASÍll nous rappelle. A
toute allure, inlassablement, il répète les
trois lettres tragiques : S.O.S., S.O.S., S.O.
S., le cri de détresse. Qu'est-ce que cela veut
dire ? Sur le navire qui se découpe tout près
dans le crépuscule, on. ne voit rien de sus-
pect. Pas un cri. Ont-ils une voie d'eau à
bord, une émeutc. ? Leur radio est-il devenu
fou ?
Quelques minutes après, message du com-
mandant Marchiando, de l'Asia. Quatre peti-
tes phrases, laconiques, poignantes :
Il fat le frit dans la cale 2, ri Vavant, 1.500
pèlerins et 100 hommes d'équipage à bord.
Impossible de mettre les embarcations à la
mer. Prière à tous les navires sur rade d'en-
voyer leurs canots à mon seconrs. »
Ensuite, et même au cours des articles sui-
vants consacrés au procès devant la justice
bédouine pas une explication ne nous est
fournie sur quelques mots qui impliquent
une si poigants- insécurité à l'avenir pour
tous les usagers des bateaux des frères
ey ,prien Fabre quel que soit le fanion qu'ils
arborent, « impossible de ihettre les canots
de sauvetage à lit mer », Ces embarcations
et le matériel de secours étaient-ils donc hors
d'usage ? Dans ces conditions il faut admet-
tre que le Service d'Inspection Maritimlr""c:le
Marseille a endossé une lourde responsabilité
en tolérant, mûmc pour un dernier voyage le
départ de ce navire usé. Mais a-t-on déjà vu
l'Inspection Maritime d'un port interdire le
départ d'un navire quand il appartient à des
magnats de l'armement?
Et puis est-ce pour s'assurer le concours
plus dévoué ou plus servil de M. Henri Tas-
so. député de Marseille, président de la com-
mission de la Marine Marchande de la Cham-
bre et fournisseur des compagnies contrôlées
par MM. Cyprien Fabre, que le gnome de la
Marine Marchande M. Louis Rollin a dotinô
la Légion d'Honneur au mois de juillet der-
nier à un docteur Tasso de Marseille?
Voici un sinistre qui remet en question la
vitalité présente, l'avenir de notre Marine
Marchande. Il est regrettable qu'une Compa-
gnie de Navigation subventionnée par l'Etat
serve d'une manière aussi néfaste le haut
renom de la France grande puissance Musul-
mane. Tandis que la Compagnie française de
navigation à vapeur (Cyprien Fabre) et les
Chargeurs Réunis dépensent l'argent gé-
néreusement pour l'embellissement et la
publicité du Brassa, paquebot consacré à l'in-
ternationale clientèle de luxe des croisiè-
res en Norvège; quelques rares sabots sont
jugés assez bons pour le transport de nos
coloniaux français et indigènes sur les côtes
d'Afrique ou en Extrême-Orient.
La' vérité sur le sinistre de l'Asia repose
encore dans les flancs carbonisés du vaisseau
dantesque. Il faut espérer pour la sécurité à
venir des passagers qui confieront leur vie
aux frères Cyprien Fabre que cette vérité
sera révélée un jour prochain.
Une enquête parlementaire impartiale est
la seule garantie efficace à donner aux usa-
gers de ces Compagnies de quelque race
qu'ils soient contre le retour d'une aussi
effroyable catastrophe.
M. de Cliappedelainc voudra-t-il se rendre
solidaire des crimes couverts par M. Louis
Rollin, alors ministre de la Marine Mar-
chande ou écoutera-t-il la voix de la conscien-
ce populaire justement irritée?
L'Angely.
4» --------
Dépêches de rlndochin
»♦»
Essais de manifestation
Dans la soirée du 8 courant, à Saïgon, à
la sortie du stade, à t'angle des rues La-
reynières et Logrand-Delalirayo, un groupe
d'individus tentèrent de déployer dès dra-
peaux rouges et de haranguer le public.
Plusieurs inspecteurs do la stirelô, qui
surveillaient la sortie, intervinrent aussi-
tôt. L'inspecteur Legrand procédait à l'ar-
restation d'un des ma?iifeslants, lorsqu'un
autre lui tira une balle de revolvn• dans la
poitrine. Grièvement blessé, Legrand mou-
rut à l'hôpital. L'assassin fut immédiate-
ment arrêté par un autre ir\snec(cu\' qui
essuya deux coups do feu sqxiç être al-
ttnt. Cinq man-ilcstants furent appréhen-
dés. Le Gouverneur Krauthelmcr se vendit
aussitôt à Vhôpital, saluer la dépouille de
la victime du devoir. Le Gouverneur gé-
néral P. 1. tiobin a décerné à litre pos*
thum la métaille d'honneur de la palier, il
Vinspecteur Lefjrand^
- Indopacifl.
La crise économique
aux Colonies
848
A la fin de cette semaine, comme suite à
la proposition de M. Paul Reynaud, ministre
des Colonies, pour remédier à la crise mon-
diale qui atteint tout particulièrement les ma-
tières premières coloniales, MM. Flandin et
Paul Reynaud déposeront un projet de loi
autorisant le Crédit National à appliquer aux
opérations de prêts aux colonies, pays de pro-
tectorat et pays sous mandat, la garantie de
l'article 8 de la Convention du 24 mars 1929.
On se souvient peut-être que cet article vise
la constitution d'un fonds de réserve spécial
aux prêts.
---.-.-
L'arachide au Sénégal
«̃»«
Quels que soient le marasme qui sévit ac-
tuellement sur le commerce du Sénégal et les
informations pesâ?iriis!tes qui représentent la
culture de 1 arachide en régression, les faits
suivants témOignenb d'un bel effort de produc-
tion : Au 31 décembre 1930 et pour toute
l'année écoulée, le Sénégal a exporté 504.000
tonnes. Jamais ce tonnage n'avait été atteint
dans - toute - - l'A. O. F. En 1926, -- année - de la
plus forte production, le Sénégal avait exporté
483.980 tonnes. En, 1930, année de crise, le
chiffre de 500.000 tonnes est pour la première
fois dépassé. Il est bien entendu que ces ré-
sultats intéressent deux traites : celle de 1929-
1930, à compter du f janvier 1930 et
celle qui a commencé en novembre dernier et
qui est encore en cours, mais qui est considérée
jusqu'au 31 décembre pour les besoins de là
statistique annuelle.
---- -.- ----
Les concessions en A. 0. F.
-+----
M. Brévié, Gouverneur général de l'A.O.
F., vient de faire connaître que M. Carde,
son prédécesseur, a prorogé, au cours de ces
dernières années, les délais de mise en valeur
de plusieurs concessions sises en Guinée, au
Sénégal et au Soudan.
L'Administration de l'Afrique occidentale
française n'a jamajs exercé avçc rigueur son
droit de retrait des concessions territoriales en
cas de non-mise en valeur dans les délais im-
partis. Les lieutenants-gouverneurs des colo-
nies du groupe ont fait preuve de la plus
grande largeur de vues à ce sujet. Ainsi, le
gouverneur de la Haute-Volta vient, par arrêté
du 25 décembre 1930, de proroger de deux
ans le délai de mise en valeur des terrains
urbains de Bobo-Dioulasso.
M. Krévie se déclare lui-même prët à exa-
miner avec la plus grande bienveillance, en
considération de la crise actuelle, tous les cas
d'espèce qui lui seront soumis, ne - pouvant
envisager une sorte de moratoire général qui
bénéficierait plutôt aux spéculateurs qu'aux
véritables colons.
:
Pour une aide à la production
indigène en A. E. F.
Nos lecteurs savent que dans l'emprunt
voté récemment par le Parlement au titre
de l'Afrique Equatoriale française, est com-
prise une somme de 20 millions spéciale-
ment affectée à une aide à la production in-
digent'.
Les bas cours des différents produits de
notre grande colonie de l'Equateur ne rému-
nèrent plus,en effet, l'effort des populations,
d'où un découragement contre lequel il con-
vient de remédier.
Cette question a retenu d'une façon toute
spéciale l'attention du ministre des Colonies
et elle vient d'être réglée après un échange
de vues entre M. Paul Raynaud, M. Diagne,
sous-secrétaire d'Etat ; M. Régismanset, di-
recteur des Affaires économiques, et M. Ro-
ger Gallard, sénateur, rapporteur du Bud-
get de l'emprunt de l'A.E.F.
Les dispositions adoptées font les suivan-
tes : des primes seront attribuées à l'expor-
tation pour les oléagineux, le coton, et le
caoutchouc, selon les cours variables de ces
denrées. Et comme selon- toute vraisemblan-
ce les 20 millions ne seront pas utilisés com-
plètement, la somme restante servira à la
constitution d'une caisse de crédit agricole en
faveur des producteurs indigènes.
- -------4.---
Le quinquina à la Réunion
Voici déjà longtemps qu'on s'occupe de la
culture du Quinquina à la. Réunion.
Bon nombre de particuliers avaient porté
leurs efforts sur l'acclimatement de cette
plante dans l'île. Mais le beau zèle du dé-
but n'a guère duré.
La colonie a repris plus tard ces essais à
son compte, en affectant à la culture du
Quinquina deux domaines situés l'un dans
les gorges de la rivière de Saint-Denis et
l'autre dans la vallée de la rivière des
pluies.
Il ne paraît pas que le choix de ces loca-
lités ait été particulièrement heureux. Les
arbres ont poussé peut-être trop vite et trop
en tiges. Toujours est-il que leur rendement
est très médiocre. 3 environ de quinine
contre 8 et 14 à Java.
La réorganisation de la justice
en Indochine
»4i
La Commission de réorganisation de la jus-
tice, siégeant au Ministère des Colonies, exa-
mine actuellement un projet de réorganisation
judiciaire de l'Indochine, soumis au ministre,
par le Gouverneur général Pasquier,
Présidée par M- Faucher, conseiller d'Etat,
cette Commission a déjà tenu trois séances et
elle poursuivra son élude le jeudi 12 février.
A l'Académie des Sciences
»»•
Pour remplacer l'huile de ricin
Dans sa dernière séance, l'Assemblée a
entendu M. Gabriel Bertrand exposer une dé-
couverte capable d'apporter un bouleversement
assez grand dans la culture coloniale et, mo-
mentanément, dans l'industrie et l'aviation.
Jusqu'ici, en effet, les moteurs d'avions étaient
Jusqu' i c i , à l'huile de r i c i n, et l' on ne conna i s-
lubrifiés à l'huile de ricin, et l'on ne connais-
sait aucune huile capable de la remplacer. Or,
M. Margaillan, directeur du laboratoire des
corps gras, à Marseille, a extrait d'une graine
exotique, wrighlia, une huile qui a toutes les
propriétés de l'huile de ricin. Ce qu'il y a de
curieux, cest que la plante n'appartient nulle-
ment à la famille des euphorbiacées, comme
le ricin, mais à celle des apocyrées.
_-4).;..-.-
«4»
Une pépite monstre
«♦«
Le mois dernier, d'heureux prospecteurs ont
découvert à Larkinville une pépite pesant 78
livres, d'une valeur de 5.438 livres sterling.
Les mines Sud-Africaines sont riches en sur-
prises, comme on le voit.
Tu te rends compte.
1
POUR CE QUE LIRE
EST LE PROPRE DE L'HOMME
Nous découpons dans un des derniers nu-
méros de Comœdia le petit entrefilet suivant :
Le Cinéma pour l'Exposition Coloniale
L'Expoil.ion coloniale s'ouvrira ou mai :
à juger par l'ampleur dea travaux, l'évé-
nement sera d'importance et devrait ame-
ner à Paris nombre du provinciaux et
d'étrangers. Ce surcroît de population
Ilotlanle aura d'heul"cuses répercussions
sur la marche du commerce en général et
sur celui du spectacle en ptuticulÏer,
Le cinéma a donc le devoir d'aider
de toute sa puissance a la réussite de cette
Exposition.
Un des moyens les plus pratiques serait
de réunir en un documentaire réduit les
vues les plus typiques de no-s colonies, les
mœurs, les coutumes do leurs indigènes et
de les présenter des maintenant dans les
salles cinématographique© de France et rie
l'étranger. Une sonorisation adéquate, un
commentaire parlé adroit pourraient illus-
trer le llfrn et en faire, outre le levier de
publicité, un excellent spectacle.
- Sans doute M. le Ministre des Colonies
accorderait-il son patronago a cette idée
et nos grands cinémas do province accueil-
leraient-ils, avec joie une bande qui inté-
ressera le public et démontrera une fois
etc plus la force de propagande du cinéma.
l'AMLOSS.
Que noire confrère admelle avec son sourire
habituel une petite rectification : Elle s'impose
d'autant plus que Comœdia se doit d'être le
premier renseigné et que la signature de Pan-
eloss devrait lut permettre de cultiver sans
heurt le petit jardin de l'information cinéma-
iographique.
Pangloss devrait savoir que M. Alfred
Chatimel à qui nous devons ce Réveil d' une
Race, qui passa triomphalement dans une salle
des boulevards, est parti depuis quelques se-
maines déjà pour tourner Symphonie Exotique
et que les Annales Coloniales, reçues quoti-
diennement par Pangloss à son journal, ont pu-
blié pas mal d'articles ou de reportages vécus
à ce sujet.
Il suffisait évidemment de les lire avant
d'émettre une suggestion à refatd ement. Mais
lire n'est pas toujours, on le voit, le propre de
1-' homme.
Un humoriste disait un jour : « Eire Pan-
gloss n'empêche pas d'êlre Candide. » Ne
soyons pas si méchant. Tout continue à aller
pour le mieux dans le meilleur des mondes
cinématographiques.
1. A.
-–
A l'Exposition Coloniale
nf.
NntTIinatiDIlS
L'organisation des congrès de l'Exposition
coloniale internationale vient d'être ctf'initi
ment arrêtée.
M. Du Vivier de Streel esi - ','1,;" ,j\1',-
teur des Congrès dont M. Let,-.-,,, t-u
crétaire général.
Les bureaux de la direction des Congrès
sont installés 97, rue Saint-Lazare.
- - ,. - .- ---- , -
jues uongres
Nous avons déjà signalé différents Con-
grès qui se tiendront pendant l'Exposition de
Vincennes. En voici une liste à peu près com-
plète. Nous disons II à peu près » car de nom-
breuses assemblées viendront encore élargir le
cadre d'études économiques qui vont faire de
ces manifestations un ensemble d'investigations
jamais réalisé.
Dans l' ordre proprement intellectuel, citons
le Congrès de la Fédération des Travailleurs
intellectuels ; le congrès international des Ecri-
vains (sous les auspices de la Société des Gens
de Lettres) ; le congrès de la rrotection des
Savants et Chercheurs désintéressés ; les con-
grès de Géographie Commerciale, des Recher-
ches Scientifiques Coloniales, des Langues
Africaines.
Dans l'ordre social, le Congrès national des
Femmes ; le congrès de la RadiocUffusion ;
1 , • 1 ,- L'T T_I :
une joumee iniernauanaie ae 1 uroamsme.
Dans l'ordre médical : congrès d'Ophtalmo-
logie, de Pharmacie Journées médicales co-
loniales (Aviation sanitaire) ; congrès de Pa-
thologie comparée.
Dans r Qrdr économique et industriel : les
congrès du Froid, de la Production du Coton,
• JOUmiJIQQTIDIil
Rédaction & A dministration ;
à4, MI II 080-TWU
PARIS on
TtLÉPll. t LOUVRK 1V-S7
- RICHELIEU «7-M
- 0
Les Annales Coloniales
- têt annonces et réclames sont reçut» -
frurecu du foumai.
DIRECTEUR-FONOATRUR : Maroef RU EDEL
Tous les articles publiés dans noire journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES."
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France et
Colonie. 180 » 100. 10.
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tous les bureaux de poste.
La Radioélectricité Coloniale
v J-
Le ftééeau Radiotélégraphique Intercolonial
) -
Aucun des miracles, parmi ceux que la
science a multipliés eh un siècle, n'est plus
précieux dans ses conséquences que la radio-
électricité.
Au point de vUe colonial nous avons là, à
développer le plus puissant des traits d'union
entre fa France des cinq parties.
Etant donné les services incalculables que
la radioélectricité est appelée de plus en plus
à rendre à notre empire de cent millions d'ha-
bitants, il est indispensable de faire le point
pour les liaisons à grande portée, comme cëla
vient d'être fait dans les colonnes des An-
nales Coloniales, pour les réseaux radiotété-
graphiques locaux.
11 était indispensable (et la guerre de 1914-
ly 18 la surabondamment prouve; que la
France pût être en liaisôri constante avec son
domaine colonial sans être soumise au con-
trôle des Compagnies étrangères qui déte-
naient et qui détiennent encore la plus, grosse
partie du réseau mondial des câbles sous-ma-
rins. Sans revenir sur les négligences et les
lenteurs du passé, au lieu d'évoquer des re-
grets stériles, regardons l'avenir.
- Il Faut pourtant retenir un fait. Pendant que
se poursuivaient sans résultats les discussions
relatives à la création du réseau intercolonial
français, l'Allemagne avait préparé deux
grandes communications radiotélégraphiques
Germano-Américaines, installé des postes in-
tercoloniaux au Togo et dans le Sud-Ouest
africain, etc. Quand la guerre éclata, tous ces
moyens entrèrent en jeu : et à la faveur de la
TSF. les navires germaniques avisés à temps,
jusque dans les mers lointaines, purent pren-
dre des dispositions pour se mettre à l'abri ou
entreprendre leurs raids désastreux pour nous.
Par constraste, dans nos possessions fran-
çaises, on ne trouvait à là mobilisation aucune
station puissante en service.
Les hostilités se prolongent, la guerre sous-
marine fait son œuvre, menaçant les commu-
nications que nous avions par câbles avec nos
possessions. il faut aviser. En 1917 on dé-
cide que des stations puissantes seront instal-
lées à Saïda, à Bamako; à Brazzaville, à Ta-
nanarive et à giïston,
Il est consolant de constater que les len-
teurs administratives apportées à la na issance
tint permis de
profuer des progrès considérables de la tech-
nique, et 3e mettre en jeu des organes très,
perfectionnés, d'un rendement inespéré, no-
tamment des alternateurs à haute fréquence
8ethenod..Latoùr fournis par la Société Fran-
çaise Radioélectrique.
A l'exception de la station de Saïda dont
la suppression avait été décidéé, les dates sui-
vantes marquèrent d'importantes inaugurations :
Saïgon: le 17 janvier 1924.
Tananarive : le 27 novembre 1924.
Bamako : le 27 novembre 1924.
BrazzaviRe : le 29 avril 1927.
, Ces stations qui assurent les communica-
tions bilatérales entre elles et avec la Métro-
pote ne constituaient que la première tranche
du réseau général.
-. A -. iI.
Il restait à relier avec la France nos colo-
nies du Pacifique (ouvelleCalédonie, Eta-
blissements Français d'Océanie) les Antilles,
la Côtç^Française des Somalis. le Sénégal.
Le premier projet d'achèvement du réseau
consistait à doter les colonies désignées ci-des-
sus d' organes à ondes longues de très grande
puissance, analogues à ceux nus en oeuvre en
Indochine, en Afrique Occidentale Française
et à Madagascar.
C'était là un programme de travaux très
coûteux.
Fort heureusement, il n'avait, pour des rai -
sons d'ordre budgétaire, reçu qu'un commen-
cement d'exécution quand la technique révéla
les possibilités de communiquer à grande dis-
tance en utilisant des ondes courtes:
Les dépense; d'installation des dispositifs
à ondes courtes devant être notablement infé-
rieures à celles des systèmes à ondes longues
à grande puissance et les frais d entretien et
d'exploitation réduits de façon appréciable, il
fut tlécidé que les nouvelles installations se-
raient ainsi constituées ; et que les organes à
ondes longues des stations existantes seraient
doublées d'émetteurs à ondes courtes.
Le programme d'achèvement du réseau in-
tercolonial se traduisait alors comme suit :
Stations nouvelles
A Djibouti : 1 poste à ondes courtes de
3 kilowatts-antenne.
A Papeete : 1 poste à ondes courtes de 3
kilowatts-antenne.
A Nouméa : 1 poste à ondes courtes de 25
kilowatts-antenne.
A Fort-dé-France : 1 poste à ondes cour-
tes de 5 kilowatts-antenne.
A Dakar : 1 poste à ondes courtes de 5
ki lowatts-antenne.
- Station de doublement
A Bamako, à Brazzaville, à Tananarive, 1
poste à ondes courtes de 5 kilowatts-antenne.
Station spéciale
1 poste à ondes courtes d' 1 kilowatt-antenne
à SaintPierreetMiquelon.
De plus, en Indochine, la réorganisation du
centre radioélectrique intercoldhial à ondes
longues de Saigon fut décidée. Ce centre
comportera deux émetteurs à ondes courtes
dirigées stabilisés par quartz d'une puis-
sance de 15 kilowatts-antenne, pouvant tra-
vailler chacun sur deux longueurs d'onde
réglées à l'avance, soit en télégraphie, soit en
téïéphonh. Les 4 antennes dirigées ou aériens*
! sont des aîttonnes S. f. R. Ç. 1\1
du type en au construites pour des fyl,
tjjvB qétevmiflfes.
L'état d'avancement des travaux d'achève-
ment du réseau intercolonial est actuellement
le suivant :
Le poste de Djibouti fonctionne depuis
1925. L'entrée en exploitation des postes de
Nouméa, Papeete et Saint-Pierre est immi-
nente, les essais de ces postes étant ou ter-
minés ou sur le point de l'etre. Les travaux
d'installation des stations de Dakar et Fort-
de France sont en cours, les stations entreront
vraisemblablement en service vers le mois de
septembre prochain.
A Saigon- les travaux se poursuivent acti-
vement. ils jseront terminés au début du
deuxième trimestre de l'année en cours.
Les travaux d'installation des postes émet-
teurs de doublement des stations à ondes lon-
gues de BamakQ, Brazzaville et Tananarive
sont également en cours, sous la direction du
Département des Postes, Télégraphes et Té-
léphones qui exploite déjà tes organes à on-
des longues.-
Il est intéressant de mentionner, que dès la
fin de l'année 1920, époque à laquelle la
France a pu disposer de stations émettrices
puissantes, notamment celle de Croix-d'Hins
près Bordeaux, les dispositions turent prises
pour assurer avec toutes nos possessions d' ou-
tre-mer des liaisons radiotélégraphiques unila-
térales fonctionnant dans le sens France-Co-
lonies.
Ce service, qui impliquait l'obligation
d'emprunter la voie du câble sous-marin pour
transmettre les télégrammes des colonies, ainsi
que les accusés de réception à ceux expédiés
1 1":' -. i i
ae rrance, tant que les organes correspondants
à grande portée dont il a été parlé ne se-
raient pas terminés, a toujours parfaitement
fonctionné.
A ce service unilatéral se substitue natu-
rellèment le service radiotélégraphique bilaté-
ral, au fur et à mesure des réalisations colo-
niales.
Ainsi donc, à bref délai, le but poursuivi
sera atteint. La France sera dotée d'un orga-
nisme puissant et sûr, la mettant en rapports
directs avec ses possessions coloniales. I* af-
franchissant de la sujétion des câbles sous-
marins étrangers, permettant à nos principales
colonies de communiquer entre elles, avec de
grands pays étrangers ou avec leurs colonies
les plus éloignées
Le rôle du réseau radiotélégraphique inter-
colonial ne se limite pas, d'ailleurs. aux trans-
missions de télégrammes.
Leur concours pourra être requis dans bien
des circonstances.
, On sait déjà combien le problème de
l'heure, résolu grâce à la T. S. F., présente
d'importance, notamment pour les explora..
teurs, les géÕèfésiens, les navigateurs et les
astronomes.
Il y a donc un intérêt capital à ce que le
plus grand nombre possible de nos grandes
stations coloniales puissent envoyer des si-
gnaux horaires.
Leur contribution sera particulièrement utile
lorsqu'on 1933 et par ta suite tous les cinq
ans, sera reprise la gran de opération interna-
tionale qui a été ettectuée en 1 gZb avec le
concours Su général Ferrié et qui consistait à
déterminer avec la plus grande exactitude les
positions de 42 points répartis sur la surface
de la terre et devant servir ultérieurement de
points de départ de canevas géodésiques.
On se rend également compte de l'intérêt
que peuvent présenter pour l'étude de la pro-
pagation des ondes courtes les observations
faites sur les émissions de nos stations interco-
loniales.
Puisque toutes les stations radiotélégraphi-
ques intercoloniales sont, ou seront équipées
avec du matériel d'émission à ondes courtes,
la question de la suppression des organes à
ondes longues qui sont en service depuis quel-
ques années paraît devoir se poser.
Il s'agit aStre surtout très prudent et de
ne pas précipiter la décision à prendre, en dé-
pit de l'intérêt qui s'attache a la diminution
des dépenses d exploitation de ces stations.
La propagation des ondes courtes est très
capricieuse. Les lois qui régissent les phéno-
mènes qui marquent cette propagation sont en-
core inconnues, et les observations déjà faites
dans le temps et dans l'espace nous incitent à
conserver encore plus ou moins longtemps les
installations à ondes longues dont nous dispo-
sons. Elles pourront nous être très utiles (le
cas s'est déjà produit) si, à un moment donné,
les émissions sur ondes courtes sont en défaut.
S'il est vain de nier que la réalisation du
programme de construction du Réseau inter-
colonial a nécessité de trop longs délais et
qu'elle n' a peut être pas été exempte d'er-
reurs inhérentes à toute entreprise de grande
envergure, aujourd'hui il n'est que de se ré-
jouir, car le but est atteint ou à la veille de
l'être.
en. xieoierre,
Sénateur du Nord,
Membre de ta Commission des Allaire.
BtraftoÓres,
M. Manceron rejoint son poste
«94
Ce matin, sont arrivés à Marseille M. Man-
ceron, Résident général de France en Tuni-
sie, Mme Manceron et le commandant Beu-
cler, chef du cabinet militaire. M. Manceron
avait quitté Paris hier à 17 h. 15 pour pou-
voir prendre, si le temps le permet, l'hydra-
vion taisant le service Marwille-Ajaccio-lu-
nit. A l'heure où irotrç mettons sous presse,
nous ignorons encore si tes circonstances atmos-
phériques ont autorisé son départ ou 8 ils ont
été obligés dç pendre le bateau.
Au Dahomey
LA ROUTE
g »♦«
Voccasion de l'inau-
guration rccentc
de la rouie de
Porto-Novo. Coi
tonou, M. le gou-
verneur Reste a
prononcé un dis-
cours ilitéressaiti,
non seulement au point de vite de sa tenue
littéraire, mals/parce qu'il permet de mesu-
rer l'action bienfaisante de la France au
Dahomey.
Ce discours, ce n'est pas une suite de
phrases fortes et élégmltes, on nous reproche
tant « les mois » 1 Le discours de M. Reste,
c'est de l'action.
Or, dans l'interview donné le 24 janvier
par M. Tellicr aux Annales Coloniales, je
relève cette rassurante affirmation :
« M. Reste a établi un programme écono-
mique d'accord avec les Chambres de com-
merce ; ce programme, je compte l'appliquer
après examen de la colonie et de la situation
actuelle qui peut nécessiter de ci, de là,
quelques retouches. »
Les hommes peuvent changer, l'unité d'ac-
tion bienfaisante est promise au Dahomey.
L'action, du reste, qu'il s'agisse d'assis-
tance sociale ou de développement économi-
que, sera extrêmement favorisée par la route.
Dès son arrivée ail Dahomey, M. Reste
s'est attaqué au problème de ICI circulatioll.
Porto-Novo demeurait complète ment iso-
lée. « Elle formait, elle, la ca pitale, un îlot
au milieu du Dahomey. Comme au temps
jadis, les marais en interdisaient jalouse-
ment- l'accès. »
« Cette route, poursuit Ill. Reste, je l'di
voulue dès le premier jour; je l'ai voulue des
mon premier voyage à Porto-Novo. Elle est
achevée aujourd'hui et ce n'est pas sans une
joie prof onde que je l'ai parcourue, sous le
sotâl clair, en cette après-midi radieuse qui
voit, enfin, Porto-Novo donner la main à
Coionou. »
Longue de 30 kilomètres. large de IIcllf
mètres, entièrement construite en dix mois,
cette nouvelle voie de civilisation se dtVC-
loppe dans la zone de l'Atlantique si déshé-
ritée jusqu'ici, et déjà sur tout son parcours
s'étclldellt des coco/craies, des plantations
de manioc et d'ignames. Grâce à elle, la zone
.qu'elle Ogvetsc se transforme, ajoutons toute
la physionomie du Dahomey également. Car
« la frospénie matérielle d'un pays, mainte-
nant plus que jamais, est fonction de ses
routes. Les routes porteuses de peuple, selon
Vexpression si heureuse du vieux Pausanias,
le géographe grec, les routes unissent ci
maintiennent, Elles conditionnent le progrès
économique et social. »
Ainsi, et la route de Porto-Novo-CoUnou
en est le vivant symbole, le Dahomey sort
de sa trop longue léthargie. Réveillé, il a
pris conscience de ses forces latentes, M.
Reste a compris pour lui qu'il devait faire
son unité économique ; à réaliser cet objec-
tif il s'est employé de toutes ses forces et
de toute sait âme. Le succès a magni fique-
ment couronné sa volonté tenace, et les va-
leureux collaborateurs qui l'assistèrent dans
cette lutte quotidienne, âpre et violente. Car
« les difficultés à vaincre jurent énormes :
les marais de Sème semblaient un obstacle
infranchissable ».
Le programme des rouies dahoméennes en
pleine voie d'exécution se poursuit active.
ment : la route de Sakéié à Pobé est poussée
vers Savé, mettant ainsi lç Niger à un jour
de Porto-Novo. Les roules de Bimbchéré à
Ko mandé, de N' Dali à Djougou s'achèvent
heureusement. Enfin, la route d'Abomev ii
Parahoué a été dotée d'un pont, magnifique
sur le Couffo.
« La route, dans tous Les temps, dans ions
les pays, a été créatrice d'un renouveau gé
itérai de .vic., créatrice de iïispi-
ratrice d'art. »
Édouard JVérow,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vtce-préstdetai de la Commission
del Douanes.
Les Emprunts Coloniaux
L'emprunt de Madagascar
C'est l'emprunt de Madagascar qui sera le
premier lancé, de tous ceux qui ont été votés
définitivement. par le Sénat jeudi dernier.
La première tranche de l'emprunt de Mada-
gascar, de 182 millions de francs environ, sera
émise à la fin du mois prochain.
AH Conseil Supérieur de la Guerre
«+«
Les nominations du général Weygand
et du général Gamelin
Le général Weygand remplace le maréchal
Pétain comme vice-président du Conseil su-
périeur de la guerre et inspecteur général
de l'armée.
Personne n'a oublié son rang brillant pen-
dant la guerre.
Après sa mission en Pologne, il fut en-
voyé en Syrie en qualité de Haut-Commis-
saire de la République française et de com-
mandant en chef de l'armée du Levant.
Rappelé en France, il reçut la grand'eroix
de -là Légion d'honneur; on le fit entrer au
Conseil supérieur de la guerre et on lui
donna la direction du centre des hautes étu-
des militaires.
Le général Gameliu, lu nouveau chef
d'état-major général de l'armée, assura
après la guerre les fonctions de chef de la
mlssiqn tpilitfiii^e française au Brésil, Après
le désastre do Soueicla, il remplaça le gé-
néral Sarrail comme commandant supérieur
des troupes du Levant et réussit à ramener
le calme en Syrie.
La vérité sur Y Asia
t.
En fait de vérité sur Y Asia, ce vieux na-
vire appartenant à M. Cyprien Fabre, admi-
nistrateur délégué de la Compagnie des Char-
geurs Réunis, qui a flambé aussi rapidement
qu'un fagot de bois résineux le 21 mai 1930,
en rade de Djeddah, ayant à son bord 1,500
pèlerins musulmans, pas une explication
plausible n'a été fournie.
M. X. de. Hauteclocque a été le témoin
horrifié de cette « catastrophe qui fera date
dans nos annales maritimes ». Il nous a dé-
peint en phrases hallucinantes, la vision
d'enfer, l'atroce supplice des 112 protégés de
la France qui périrent dans l'épouvante des
fuies tourments : brûles, noyés ou broyés par
les squales (cent douze, chiffre officiel, la
vérité officieuse va de 162 à. nombre sinis-
tre sur lequel on a fait silence. Et le mystère
angoissant plane toujours sur cet effroyable
incendie. Rappelez-vous plutôt ce troublant
passage du récit de M. X. de Hauteclocque :
« Par hasard, je suis venu coucher à bord
du Uelgraito. A terre, on crève de chaleur.
La rade est paisible. Près de nous, trois ba-
teaux anglais, le Dara, le Roda, le Thaïf. A
huit cents mètres bâbord, de l'autre côté des
Prisants qui déferlent sur les bancs de corail,
Un grand vapeur blanc, déjà illuminé ; VAsia.
Un 8' peu plus loin, VArabtstaiij anglais.
8' heures du soir. Guy Viot, notre officier
radio-télégraphiste, passe à son collègue de
l'AsÏtt., le message qu'on échange toujours
entre bateaux français mouillés en eaux
lointaines.
(1 Rien de nouveau ? Bonne nuit. »
L'4«'(i répond le signal traditionnel :
« Rien de nouveau. Merci. Bonne nuit. »
Et presque aussitôt, notre Marconi recom-
mence à grésiller. 1.' ASÍll nous rappelle. A
toute allure, inlassablement, il répète les
trois lettres tragiques : S.O.S., S.O.S., S.O.
S., le cri de détresse. Qu'est-ce que cela veut
dire ? Sur le navire qui se découpe tout près
dans le crépuscule, on. ne voit rien de sus-
pect. Pas un cri. Ont-ils une voie d'eau à
bord, une émeutc. ? Leur radio est-il devenu
fou ?
Quelques minutes après, message du com-
mandant Marchiando, de l'Asia. Quatre peti-
tes phrases, laconiques, poignantes :
Il fat le frit dans la cale 2, ri Vavant, 1.500
pèlerins et 100 hommes d'équipage à bord.
Impossible de mettre les embarcations à la
mer. Prière à tous les navires sur rade d'en-
voyer leurs canots à mon seconrs. »
Ensuite, et même au cours des articles sui-
vants consacrés au procès devant la justice
bédouine pas une explication ne nous est
fournie sur quelques mots qui impliquent
une si poigants- insécurité à l'avenir pour
tous les usagers des bateaux des frères
ey ,prien Fabre quel que soit le fanion qu'ils
arborent, « impossible de ihettre les canots
de sauvetage à lit mer », Ces embarcations
et le matériel de secours étaient-ils donc hors
d'usage ? Dans ces conditions il faut admet-
tre que le Service d'Inspection Maritimlr""c:le
Marseille a endossé une lourde responsabilité
en tolérant, mûmc pour un dernier voyage le
départ de ce navire usé. Mais a-t-on déjà vu
l'Inspection Maritime d'un port interdire le
départ d'un navire quand il appartient à des
magnats de l'armement?
Et puis est-ce pour s'assurer le concours
plus dévoué ou plus servil de M. Henri Tas-
so. député de Marseille, président de la com-
mission de la Marine Marchande de la Cham-
bre et fournisseur des compagnies contrôlées
par MM. Cyprien Fabre, que le gnome de la
Marine Marchande M. Louis Rollin a dotinô
la Légion d'Honneur au mois de juillet der-
nier à un docteur Tasso de Marseille?
Voici un sinistre qui remet en question la
vitalité présente, l'avenir de notre Marine
Marchande. Il est regrettable qu'une Compa-
gnie de Navigation subventionnée par l'Etat
serve d'une manière aussi néfaste le haut
renom de la France grande puissance Musul-
mane. Tandis que la Compagnie française de
navigation à vapeur (Cyprien Fabre) et les
Chargeurs Réunis dépensent l'argent gé-
néreusement pour l'embellissement et la
publicité du Brassa, paquebot consacré à l'in-
ternationale clientèle de luxe des croisiè-
res en Norvège; quelques rares sabots sont
jugés assez bons pour le transport de nos
coloniaux français et indigènes sur les côtes
d'Afrique ou en Extrême-Orient.
La' vérité sur le sinistre de l'Asia repose
encore dans les flancs carbonisés du vaisseau
dantesque. Il faut espérer pour la sécurité à
venir des passagers qui confieront leur vie
aux frères Cyprien Fabre que cette vérité
sera révélée un jour prochain.
Une enquête parlementaire impartiale est
la seule garantie efficace à donner aux usa-
gers de ces Compagnies de quelque race
qu'ils soient contre le retour d'une aussi
effroyable catastrophe.
M. de Cliappedelainc voudra-t-il se rendre
solidaire des crimes couverts par M. Louis
Rollin, alors ministre de la Marine Mar-
chande ou écoutera-t-il la voix de la conscien-
ce populaire justement irritée?
L'Angely.
4» --------
Dépêches de rlndochin
»♦»
Essais de manifestation
Dans la soirée du 8 courant, à Saïgon, à
la sortie du stade, à t'angle des rues La-
reynières et Logrand-Delalirayo, un groupe
d'individus tentèrent de déployer dès dra-
peaux rouges et de haranguer le public.
Plusieurs inspecteurs do la stirelô, qui
surveillaient la sortie, intervinrent aussi-
tôt. L'inspecteur Legrand procédait à l'ar-
restation d'un des ma?iifeslants, lorsqu'un
autre lui tira une balle de revolvn• dans la
poitrine. Grièvement blessé, Legrand mou-
rut à l'hôpital. L'assassin fut immédiate-
ment arrêté par un autre ir\snec(cu\' qui
essuya deux coups do feu sqxiç être al-
ttnt. Cinq man-ilcstants furent appréhen-
dés. Le Gouverneur Krauthelmcr se vendit
aussitôt à Vhôpital, saluer la dépouille de
la victime du devoir. Le Gouverneur gé-
néral P. 1. tiobin a décerné à litre pos*
thum la métaille d'honneur de la palier, il
Vinspecteur Lefjrand^
- Indopacifl.
La crise économique
aux Colonies
848
A la fin de cette semaine, comme suite à
la proposition de M. Paul Reynaud, ministre
des Colonies, pour remédier à la crise mon-
diale qui atteint tout particulièrement les ma-
tières premières coloniales, MM. Flandin et
Paul Reynaud déposeront un projet de loi
autorisant le Crédit National à appliquer aux
opérations de prêts aux colonies, pays de pro-
tectorat et pays sous mandat, la garantie de
l'article 8 de la Convention du 24 mars 1929.
On se souvient peut-être que cet article vise
la constitution d'un fonds de réserve spécial
aux prêts.
---.-.-
L'arachide au Sénégal
«̃»«
Quels que soient le marasme qui sévit ac-
tuellement sur le commerce du Sénégal et les
informations pesâ?iriis!tes qui représentent la
culture de 1 arachide en régression, les faits
suivants témOignenb d'un bel effort de produc-
tion : Au 31 décembre 1930 et pour toute
l'année écoulée, le Sénégal a exporté 504.000
tonnes. Jamais ce tonnage n'avait été atteint
dans - toute - - l'A. O. F. En 1926, -- année - de la
plus forte production, le Sénégal avait exporté
483.980 tonnes. En, 1930, année de crise, le
chiffre de 500.000 tonnes est pour la première
fois dépassé. Il est bien entendu que ces ré-
sultats intéressent deux traites : celle de 1929-
1930, à compter du f janvier 1930 et
celle qui a commencé en novembre dernier et
qui est encore en cours, mais qui est considérée
jusqu'au 31 décembre pour les besoins de là
statistique annuelle.
---- -.- ----
Les concessions en A. 0. F.
-+----
M. Brévié, Gouverneur général de l'A.O.
F., vient de faire connaître que M. Carde,
son prédécesseur, a prorogé, au cours de ces
dernières années, les délais de mise en valeur
de plusieurs concessions sises en Guinée, au
Sénégal et au Soudan.
L'Administration de l'Afrique occidentale
française n'a jamajs exercé avçc rigueur son
droit de retrait des concessions territoriales en
cas de non-mise en valeur dans les délais im-
partis. Les lieutenants-gouverneurs des colo-
nies du groupe ont fait preuve de la plus
grande largeur de vues à ce sujet. Ainsi, le
gouverneur de la Haute-Volta vient, par arrêté
du 25 décembre 1930, de proroger de deux
ans le délai de mise en valeur des terrains
urbains de Bobo-Dioulasso.
M. Krévie se déclare lui-même prët à exa-
miner avec la plus grande bienveillance, en
considération de la crise actuelle, tous les cas
d'espèce qui lui seront soumis, ne - pouvant
envisager une sorte de moratoire général qui
bénéficierait plutôt aux spéculateurs qu'aux
véritables colons.
:
Pour une aide à la production
indigène en A. E. F.
Nos lecteurs savent que dans l'emprunt
voté récemment par le Parlement au titre
de l'Afrique Equatoriale française, est com-
prise une somme de 20 millions spéciale-
ment affectée à une aide à la production in-
digent'.
Les bas cours des différents produits de
notre grande colonie de l'Equateur ne rému-
nèrent plus,en effet, l'effort des populations,
d'où un découragement contre lequel il con-
vient de remédier.
Cette question a retenu d'une façon toute
spéciale l'attention du ministre des Colonies
et elle vient d'être réglée après un échange
de vues entre M. Paul Raynaud, M. Diagne,
sous-secrétaire d'Etat ; M. Régismanset, di-
recteur des Affaires économiques, et M. Ro-
ger Gallard, sénateur, rapporteur du Bud-
get de l'emprunt de l'A.E.F.
Les dispositions adoptées font les suivan-
tes : des primes seront attribuées à l'expor-
tation pour les oléagineux, le coton, et le
caoutchouc, selon les cours variables de ces
denrées. Et comme selon- toute vraisemblan-
ce les 20 millions ne seront pas utilisés com-
plètement, la somme restante servira à la
constitution d'une caisse de crédit agricole en
faveur des producteurs indigènes.
- -------4.---
Le quinquina à la Réunion
Voici déjà longtemps qu'on s'occupe de la
culture du Quinquina à la. Réunion.
Bon nombre de particuliers avaient porté
leurs efforts sur l'acclimatement de cette
plante dans l'île. Mais le beau zèle du dé-
but n'a guère duré.
La colonie a repris plus tard ces essais à
son compte, en affectant à la culture du
Quinquina deux domaines situés l'un dans
les gorges de la rivière de Saint-Denis et
l'autre dans la vallée de la rivière des
pluies.
Il ne paraît pas que le choix de ces loca-
lités ait été particulièrement heureux. Les
arbres ont poussé peut-être trop vite et trop
en tiges. Toujours est-il que leur rendement
est très médiocre. 3 environ de quinine
contre 8 et 14 à Java.
La réorganisation de la justice
en Indochine
»4i
La Commission de réorganisation de la jus-
tice, siégeant au Ministère des Colonies, exa-
mine actuellement un projet de réorganisation
judiciaire de l'Indochine, soumis au ministre,
par le Gouverneur général Pasquier,
Présidée par M- Faucher, conseiller d'Etat,
cette Commission a déjà tenu trois séances et
elle poursuivra son élude le jeudi 12 février.
A l'Académie des Sciences
»»•
Pour remplacer l'huile de ricin
Dans sa dernière séance, l'Assemblée a
entendu M. Gabriel Bertrand exposer une dé-
couverte capable d'apporter un bouleversement
assez grand dans la culture coloniale et, mo-
mentanément, dans l'industrie et l'aviation.
Jusqu'ici, en effet, les moteurs d'avions étaient
Jusqu' i c i , à l'huile de r i c i n, et l' on ne conna i s-
lubrifiés à l'huile de ricin, et l'on ne connais-
sait aucune huile capable de la remplacer. Or,
M. Margaillan, directeur du laboratoire des
corps gras, à Marseille, a extrait d'une graine
exotique, wrighlia, une huile qui a toutes les
propriétés de l'huile de ricin. Ce qu'il y a de
curieux, cest que la plante n'appartient nulle-
ment à la famille des euphorbiacées, comme
le ricin, mais à celle des apocyrées.
_-4).;..-.-
«4»
Une pépite monstre
«♦«
Le mois dernier, d'heureux prospecteurs ont
découvert à Larkinville une pépite pesant 78
livres, d'une valeur de 5.438 livres sterling.
Les mines Sud-Africaines sont riches en sur-
prises, comme on le voit.
Tu te rends compte.
1
POUR CE QUE LIRE
EST LE PROPRE DE L'HOMME
Nous découpons dans un des derniers nu-
méros de Comœdia le petit entrefilet suivant :
Le Cinéma pour l'Exposition Coloniale
L'Expoil.ion coloniale s'ouvrira ou mai :
à juger par l'ampleur dea travaux, l'évé-
nement sera d'importance et devrait ame-
ner à Paris nombre du provinciaux et
d'étrangers. Ce surcroît de population
Ilotlanle aura d'heul"cuses répercussions
sur la marche du commerce en général et
sur celui du spectacle en ptuticulÏer,
Le cinéma a donc le devoir d'aider
de toute sa puissance a la réussite de cette
Exposition.
Un des moyens les plus pratiques serait
de réunir en un documentaire réduit les
vues les plus typiques de no-s colonies, les
mœurs, les coutumes do leurs indigènes et
de les présenter des maintenant dans les
salles cinématographique© de France et rie
l'étranger. Une sonorisation adéquate, un
commentaire parlé adroit pourraient illus-
trer le llfrn et en faire, outre le levier de
publicité, un excellent spectacle.
- Sans doute M. le Ministre des Colonies
accorderait-il son patronago a cette idée
et nos grands cinémas do province accueil-
leraient-ils, avec joie une bande qui inté-
ressera le public et démontrera une fois
etc plus la force de propagande du cinéma.
l'AMLOSS.
Que noire confrère admelle avec son sourire
habituel une petite rectification : Elle s'impose
d'autant plus que Comœdia se doit d'être le
premier renseigné et que la signature de Pan-
eloss devrait lut permettre de cultiver sans
heurt le petit jardin de l'information cinéma-
iographique.
Pangloss devrait savoir que M. Alfred
Chatimel à qui nous devons ce Réveil d' une
Race, qui passa triomphalement dans une salle
des boulevards, est parti depuis quelques se-
maines déjà pour tourner Symphonie Exotique
et que les Annales Coloniales, reçues quoti-
diennement par Pangloss à son journal, ont pu-
blié pas mal d'articles ou de reportages vécus
à ce sujet.
Il suffisait évidemment de les lire avant
d'émettre une suggestion à refatd ement. Mais
lire n'est pas toujours, on le voit, le propre de
1-' homme.
Un humoriste disait un jour : « Eire Pan-
gloss n'empêche pas d'êlre Candide. » Ne
soyons pas si méchant. Tout continue à aller
pour le mieux dans le meilleur des mondes
cinématographiques.
1. A.
-–
A l'Exposition Coloniale
nf.
NntTIinatiDIlS
L'organisation des congrès de l'Exposition
coloniale internationale vient d'être ctf'initi
ment arrêtée.
M. Du Vivier de Streel esi - ','1,;" ,j\1',-
teur des Congrès dont M. Let,-.-,,, t-u
crétaire général.
Les bureaux de la direction des Congrès
sont installés 97, rue Saint-Lazare.
- - ,. - .- ---- , -
jues uongres
Nous avons déjà signalé différents Con-
grès qui se tiendront pendant l'Exposition de
Vincennes. En voici une liste à peu près com-
plète. Nous disons II à peu près » car de nom-
breuses assemblées viendront encore élargir le
cadre d'études économiques qui vont faire de
ces manifestations un ensemble d'investigations
jamais réalisé.
Dans l' ordre proprement intellectuel, citons
le Congrès de la Fédération des Travailleurs
intellectuels ; le congrès international des Ecri-
vains (sous les auspices de la Société des Gens
de Lettres) ; le congrès de la rrotection des
Savants et Chercheurs désintéressés ; les con-
grès de Géographie Commerciale, des Recher-
ches Scientifiques Coloniales, des Langues
Africaines.
Dans l'ordre social, le Congrès national des
Femmes ; le congrès de la RadiocUffusion ;
1 , • 1 ,- L'T T_I :
une joumee iniernauanaie ae 1 uroamsme.
Dans l'ordre médical : congrès d'Ophtalmo-
logie, de Pharmacie Journées médicales co-
loniales (Aviation sanitaire) ; congrès de Pa-
thologie comparée.
Dans r Qrdr économique et industriel : les
congrès du Froid, de la Production du Coton,
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