Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-02-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 février 1931 02 février 1931
Description : 1931/02/02 (A32,N19). 1931/02/02 (A32,N19).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380294w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
1
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. - No 19. -.- Llg NUMERO t 80 CENTIMES LUDI SOIR, 2 FEVRIER 1931,
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Les Annales Coloniales
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1
L'Industrie des Tapis en Algérie
:
A -. '-
La fabrication des tapis en Algérie est
passée par trois périodes successives : une
première période qui se termina au milieu
du i8* siècle peut être considérée comme une
yéntable floraison ; puis, au cours du 1841
et de la première moitié du ige, torpeur, puis
régression et décadence complète ; mais, de-
puis lors, un effort de redressement remar-
quable par ses résultats a été accompli.
IL semble que l'industrie du tapis soit très
ancienne dans l'Afrique du Nord. Les tapis
de Tlemcen, de Mila, de Nédroma, d'Oran,
de Cherchel, de Miliana, de Kalaa sont ci-
tés dans de très anciens ouvrages.
Lors de la conquête de 1.'Algérie, on a
trouvé dans différentes mosquées, en par-
ticulier dans celle de la Kasbah, à Alger,
et de la Porte-Neuve, des tapis magnifiques
fabriqués déjà depuis de longues années.
Ces tapis, qui portent des noms différents
suivant leur forme, sont, d'après les procé-
dés de leur fabrication, divisés en deux
rands groupes : les « zerbias », tapis' de
Jaaute laIDe. et les « djeltoul *, tapis ras. -
Alger, Aumale, Biskra, Bou-Saada, Ka-
laa, Saïda, Tlemcen étaient à cette époque,
parmi de nombreux centres de fabrication,
les plus réputés.
Ces tapis de bonne fabrication avaient
pour caractéristique leur ornementation très
réduite, carrés, losanges, triangles, toutes fi.
gures géométriques élémentaires, chevrons,
faisaient partie du répertoire habituel : au-
cune représentation d'êtres vivants.
Les couleurs assez variées étaient obte-
nues par des teintures d'origine végétale. Le
rouge était produit par la garance, la co-
chenille, ou le chêne Kermès, suivant le ton
désiré; le jaune par le mélange de garance
et de « gaude » ; le bleu était tiré de l'in-
digo. Certaines couleurs composées, comme
le vert, étaient obtenues par des mélanges,
fjoit de mousse de garance et de- décoction de
feuilles d' .U', azaz, P, soit .par un mélange
dé jaune et de bleu. Pour fabriquer quel-
qués autres couleurs comme le noir ou le
violet, il était nécessaire d'ajouter aux élé-
ments végétaux soit du sulfate de fer, soit
de la-crème de tartre, mais, en général, tou-
tes les teintures étàient à base presque exclu-
"', li,'4;11(OHtt.gétl:l.", ': ., :.
'• .)j imp.hfJ ,q\û. ftous rèsteht' 4® cette
\jépoqtië sont.àsse bien cofl$®wéfy et les .cou-
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l1 'i..car 11.,. n'(,llléÏ\\ ru auss! teatix
£ eu "MbfNSsi.;.Cftf iU beafex
ni. aussi .cçtix /ae 'îatrquie, qr ia
quantité fatoriqiree suffit îi peine au* be-
soins Õu pays. En effet, seuls' des spécia.
listes appelés 1 reggams » étaient capables
de. produire d'autres modèles, et les élèves
qu'ils faisaient clans les tribus où ils se ren-
daient et donnaient des leçons de tissage ne
pouvaient guère fabriquer que des modèles
bons pour l'usage local.
La décadence se précipita pour des cau-
ses diverses qui suivirent 1830 ) d'abord, le
progrès matériel des populations indigènes
remplaça la tente et. les tapis qui y servaient
de lit par des maisons ou clee gourbis garnis
de meubles véritables. ','
La disparition progressive du nomadisme ;
et Des progrès de 1 agriculture amenèrent une
- diminution très sensible du nombre de mou-
tons réduisant la production de la lame, la
destruction des forêts de chêne kermès 11e 1
Kalaa, le remplacement progressif des cul-
turcs de garance, eL de gaude par des cultu-
res plus rémunératrices raréfiant les produits
végétaux, employés pour les teintures, pro-
duisirent une véritable crise des. anciennes
matières premières. Les teintures à basa
d'aniline substituées aux teintures végétales
donnèrent de mauvais résultats ; l'es tons
criards obtenus par elles dégradaient les
déssins et les couleurs s'altéraient rapide-
ment.
- De plus, les « reggams » qui connaissaient
bien' les procédés antiques de fabrication,
gardiens de la tradition de là styjisation.qui,
par la purété des lignes, faisait la caracté-
ristique des tapis d'autrefois, disparurent,
chassés par les ptolrè du machinisme, par
la créatioh deS manufactures.
Pour toutes ces raisons, l'e tapis algéricfi
jadis solide, aux ornements sobres et pres-
Ique symboliques, aux, couleurs aussi écla-
tantes, que durables, ne pouvaient plus être
fabriqué. Toutes les qualités qui faisaient
sa réputation s'étaient évanouies et ce fut- la
décadence.
Aujourd'hui, l'industrie du tapis a été ré-
générée par les patients' efforts de l'Admi-
nistration Académique, dont les initiatives
persévérantes ont été couronnées de succès.
Elle chercha d'abord dans les modèles exis-
tants, en les épurant et en les corrigeant, le
type, primitif, classique, et elle élimina soi-
gneusement toute introduction de style hé-
téroclite. Elle s'efforça ensuite de supprimer
les inconvénients produits par l'emploi des
teintures à base d'aniline, et demanda aux
progrès de la chimie industrielle récente l'es
Temèdes nécessaires. Elle utilisa les colo
fants nouvellement découverts, le blteu et le
iolet- de cobalt, le jaune de cadmium, l'ou-
Iremer de Guimet et l'alizaruie et l'indigotine
qui offraient un éclat franc, loyal, et don-
naient des teintes superbe' résistant aussi
bien à la lumière et au lavage que les tein-
tures de jadis.
Dans les écoles de (Villes indigènes, créées
1ft 1850, où l'on enseigne d'abofd 41% pe-
tites filles les connaissances courantes, com-
ne dans nos écoles primaires ordinaires,
puis les arts Tnénagers, on apprend, plus
Wrdf aux grandes, lorsque les parents le
demandent, le tissage des tapis dans des
ateliers d'apprentissage spéciaux.
t -
Le plus souvent, ces élèves acquièrent une
réelle dextérité et certaines deviennent des
ouvrières extrêmement habiles. Dans les éco-
les ouvroirs, dont les principales sont celles
d'Alger, de Constantine, de Blida et d'Oran,
des résultats parfaits ont été obtenus, de vé-
ritables créatipns artistiques ont été îéa limées
et on a pu voir à l'exposition des Arts Déco-
ratifs de Paris des modèles d'une originalité
puissante et d'une exécution impeccable.
Tapis de Guergour, du Djebel Amour, de
Kalaa, du Maroc, de Kairouan sont exécu-
tés dans ces écoles et ces ouvroirs. Les peti-
tes âpprenties de début, devenues des exécu-
.tantes parfaites, en sortant d'apprentissage,
rentrent chez elles et elles continuent à tra-
vailler grâce à l'école qui, souvent, leur
fournit les matières premières, et leur trans-
met des commandes rémunératrices.
Camittc Br'.8.'-
Député de l'Eure,
Membre de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des protectorats.
Le cyclone de Madagascar
1
D'après les dernières nouvelles, il apportât
aue le cyclone qui a touché Madagascar entre
le 24 et le 28 janvier dernier a causé peu de
Jégctti dans fcs drconscrlplions J'A mbilobé et
de Nouibé.
Par contre, on signale des dégâts atteignant
une" certaine importance dans la circonscription
de Vohemar où plusieurs casemates indigènes
ont été détruites, des arbres abattus, des lignes
télégraphiques coupées. De petits ouvrages
d'art sur des routes secondaires ont été enle-
vés et les culture, assez. jortemeot enJommtI-
gées par tes inondations dans les circonscrip-
tions J'A mbilobé et de Nossibé.
Sur la côte, quelques chalands, trompant
leurs amarres, ont été entraînés en pleine mer.
Jusqu'à aujourd'hui on slgnate un indigène
disparu et plusieurs blessés.
A l'Exposition Coloniale
Il.
Le Palais de l'Hindoustan
i5emaîn>màrdi II t" heures' aura ltéti. à
..I:"E.otlÓn', .colo!\iàl' làpçso dç la pvç-
,mi.èh\-p.$r u palais Vf^Htlpustîtn.,
irïl 11 I 11 •' 1 .1 I,yi * I. –'l' - y • '-r V .-rri.i-
Un théâtre à iParis
pour les petite indigènes
Depuis sa création, le succès du
Depuis sa création, le succès du Théâtre
du Petit-Monde progresse sans cesse.
Les « grands, enfants », c'est-à-dire les
parents, revivent les histoires de leur jeu-
nesse et les « petits » s'amusent au récit
des aventures des personnages de Perrault,
de la comtesse de Ségur, etc.
Plusieurs consèillers mùnicipaux ont ma-
nifcsté l'intention de faire défiler ces per-
sonnages devant les yeux émerveillés des
« petits, indigènes Il dont les parents seront
à Paris soit comme visiteurs de l'Exposi-
tion Coloniale de 1931, soit'conime collabo-
rateurs de cette grandiose manifestation du
commerce. :.
Pour ces « petits enfants indigènes. »
M. Pierre Humble, le distingué et sympa-
thique directeur du Théâtre du Petit-
Monde qui de tout cœur a applaudi à cette
initiative, nous a déclaré qu'il « monterait »
tout spécialement des pièces rappelant à
ces petits spectateurs, les légendes fameuses
et les histoires pittoresques de leurs con-
trées lointaines.
Les Annales Coloniales se font un plaisir
de féliciter hautement les conseillers muni-
cipaux qui ont élaboré ce projet et M.
Pierre Humble qui en prépare la belle réa-
lisation.
S. Baststtncaufi.
--
PROPAGANDE
L'Exposition Coloniale commencé à inté-
resser nos confrères étrangers. Alors que
jusqu'au mois de juin dernier un silence
presque absolu entourait les préparatifs de
Vinccniics une pluie d'articles déterle au-
jourd'hui autour des chantiers de la Porte-
Dorée.
C'est ainsi qu'on a pu relever de septem-
bre à novembre 195 articles sur l'Exposition
dans la presse néerlandaise, 136 articles
dans la presse portugaise, 95 dans la
presse italienne, une centaine environ dans
la presse des pays de l'Europe centrale.
La brillante réception que Paris a faite
à M. Bascon Clertip, commissaire des Etats-
Unis, a valu plusieurs centaines d'articles
dans la presse américaine.
La presse allemande elle-même suit le
mouvement.
A quoi devons-nous cela? à la visite
qu'organisa en juiller dernier le Commis-
sariat général à l'intention des correspon-
dants parisiens des grands journaux étran-
gers.
Mais il reste encore un tout petit effort
à fournir.
Les provinces de France qui ont souscrit
à l'emprunt sont assez mal informées. Elles
n'ont à lire que le démarquage qu'ici et là
on veut bien faire de la presse parisienne.
C'est insuffisant. Etnoya. ne parlons ni des
journaux coloniaux, ni des confrères pari-
siens à quelques .rares exceptions près.
Il ne messierait point que, sous pré-
texte de créer un courant de sympathie à
l'étranger, on oubUlt tes artisans de la
première heure. Ce serait injuste et mala-
droit. - ";..
: ,..,.-..
Au Dahomey
Ruche au Travail
RESTE profite des
dernières semaines
qu'il passe au Da-
homey pour fairt
jtisqu au bout œu-
vre utile. Il doit
remplacer inces-
Sammellt à la Côte d'Ivoire M. BréviL, lui-
même successeur de M. Carde à Dakar.
Dans quinze jours, M. Tellier arrivera à
Porto-Novo. Tous ceux qui le connaissent
savent que l oeitvre de SOIl prédécesseur rera
poursuivie et développée.
La circulaire de M. Reste, en date du
1 r novembre 1930, cst un témoignage des
plus réconfortants. Vingt-six pages d'une
petite brochure révèlent la vitalité, l'élan,
la rationalisation aussi, de notre effort au
Dahomey.
L'illtérét de cette croisade d'intensifica-
tion de la production agricole et pastorale,
s'est en premier lieu attaché au palmier à
huile car cet oléagineux tient une place
essentielle dans la vie du Dahoméen. Il est
à l'heure actuelle le facteur fondamental
de sa richesse ; les amandes et les huiles de
palmes atteignent, en valeur, les 4/e des ex-
portations de la colonie. Or, si le palmier
à huile conditionne toute l'activité commer-
ciale du pays, il faut bien constater que
« les exportations d'huile et d'amalldes
sont, depuis quelques années, en régression
marquée ».
Les expéditions d'huile sont tombées de
18.000 tonnes en 1919 à 12.000 en 1929 ;
les sârties d'alllalldes sont passées de 48.000
tonnes en 1919 à 30.000 en 1929.
Il est bien évident qu'il y a là Un véritable
danger pour le Dahomcy, d'autant plus me-
naçant que d'autres contrées d'Afrique et
même d Asie (Java, Sumatra) se sont, mises
à la culture en grand du palmier à huile et
nous font, aciueUetlreltt, sur les marchés
d Europe et d'Amérique une concurrence
des plus âPres. Concurrence redoutable par
la quantité d'huile jetée sur le marché et
par la qualité de cette huile: a les huiles
dahoméennes ayaut une acidité pouvant
aller de 25 à 40 sont facilement. supplan-
tées sur le marché mondial par les huiles
néerlandaises dont , l'acidité ne dépasse pas
5 »•
Id .,. .',
Tel est ¥avertissement donne Pei !J.
Bpstà j il eàmtjwidt 'fy.&éritftscs'
iiAws. r. ; Éxf&pnhr t''1' h/. r ;,.fll UJt r}, "r.JI-:
situàli&C. 'qiarifiàftte qui le /eutc?'tirl-G(m.-
vtrneur frescjmt ïmn^dlalentem dés re ̃
rnèdes cfficatcs ;
10 A ugmenter la production
2Améliorer la qualité des produits.
Pour atteindre ce double but, il faut ré-
nover les palmeraies trop vieilles, mesure
d'élémentaire prudence, que l'indigène livré
à lui-même a négligé.
Il faut aussi sélectionner les qualités lo-
cales, travail qui déjà se poursuit active-
ment à Pobé. -
l'ortire du jour de M. Reste est flet, tout
à l'action :
« Il faut qu'en 5 ailS, 5 à 10 millions de
palmiers sélectionnés soient plantes au
Dahomey. »
Puis, il s'agit, d'organiser l'industrialisa-
tion de la production, les méthodes indi-
gènes primitives ne permettent d'obtenir fil
huile que 8 à to du poids des fruits,
alors qu'avec. des inojcets d'extractioiz mé-
caniques (usines) le rendement serait dou-
Ue.
« L'avenir de la production oléifère est
dqtic intimement lié au développement dit
machinisme. »
Félicitons-nous de ce que quelques diri-
geants de la S.C.Q.A. aient, pris l'ittitiative,
il y a quelques années de sélectionner, d'in-
dustrialiser la culture et le traitement, des
arachides selon Ici procédés employés dans
les Indes Néerlandaises,
Malheureusement, il n'v a bas beaucoup
d'exemples dit même genre. 1 1
Puisse ce trop rapide examen de la cir-
culaire de M. Restef pcrmettre: de saisir
l'importance des problèmes, urgents à ré-
soudre au Dahomey. Je me réserve d'ex-
poser prochainement le plan rationnel de
développement poursuivi actuellement. D'ljà
les efforts portent leurs fruits : « pendant
les dix premiers mois de 1930, les exporta-
tions d'huile et amandes de palmes, pour ne
parler. que de celles-là, ont été supérieures,
de plus de 18.000 tonnes à celles de la meil-
leure année ».
Nous pouvons donc faire nôtre la conclu-
sion de M. Reste :
« Ainsi, regardons l'avenir avec confiance
et consacrons-nous de toutes nos forces à
cette œuvre si prenante et si vivante. »
Écfotittrtf ivérest,
Sénateur de la Haute-Lotte,
Vive-préstdont de la Commission
des Douanes.
CINÉMA COLONIAL
1.1'
Voyage à Angkhor
Dans les actualités sonores de cette le-
maine passe une toute petite bande tournée
en avion : quelques vues du temple d'Ang-
khor-Whats prises du haut du ciel et sous
des angles différents.
On eût aimé que l'opérateur s'arrêtât un
instant près des dômes et des portails
étrangement ciselés et révélât au public les
prodiges et les magnificences de l'art
Khmer. Mais les yeux ont à peine eu le
temps de goûter l'ordonnance architecturale
du temple que déjà s'évanouit la vision.
C'est fort dommage. Mais nous n'en goû-
terons qtft mieux la Symphonie Exotique
.tue-Of Alfred Chaumel est en train de rda.
User.
Les emprunts coloniaux
au Sénat
Contrairement à ce qui a été envisagé
samedi, M. Pault Doumer, président du
Sénat, d'acoord avec le Président de la
Commission des Colonies du Sénat, a
maintenu la discussion des emprunts colo-
niaux à l'ordre du jour de demain mardi
de la Haute-Assemblée. Il est probable
qu'une seule séance suffira pour obtenir le
vote si impatiemment attendu de ces pro-
jets.
18.8 -
Le Cabinet
du Ministre des Colonies
Voici la composition du cabinet de M.
Paul Reynaud, ministre des Colonies :
Chef du cabinet : M. Georges Keller,
sous-directeur au ministère des Colonies;
Chefs adjoints : MM. Pierre Pagès, ins-
Eecteur des colonies ; Maurice Turpaud, pu-
bliciste ;
Chef du secrétariat particulier : M. Mau-
rice Signoret, ancien chef du secrétariat
particulier du ministère des finances;
Chargé démission : M. Henri du Mou-
lin inspecteur des finances;
Chargé du service parlementaire (Cham-
bre des députés). M. Gaston Palewski ;
Attaché : M. Robert Bétolaud, avocat à
la Cour d'appel, ancien secrétaire de la
conférence des avocats.
Officier d'ordonnance : M. le capitaine
Daru.
--
Dépêches de l'Indochine
A la commission criminelle de Kie-Nan
La commission criminelle, réunie le 29
ianvitw, à Kie-Nan (Ton/tin) pour juger les
individus affiliés aux organisations com-
munistes ou. révolutionnaires et accusés de
coniplo't contre la s dreté die l'Etat, de pilla-
ges. die tentatives de meurtre et de fabri-
cation d'explosifs, a prononcé quatre con-
damnallons aux travaux forcés A perpé-
tuité, une par contumace a 20 ans, une à
10 ans ;doux à dix ans (le détention, huit
à cinq ans, onze à cinq ans de prison, qua-
tre à 3 ans, une à 2 ans, une à cinq ans
avec sursis ; une à 10 ans de détention
dans une colonie pénitentiaire : en outre
cent quwantio individus seront déportés.
Dix sppt inculpés ont été acquUlés. Les ac-
Aura}}: fiaient défendus par des aooenis du
fmvrçau. dû nuno'l et de Haïpl^ng.
fI" 1..
l<' a Haute^niré('^s!^n )hrancVr- : mvfiwii&iitb V ,.
Là orge
du Mekmg a siégé à VîcnUânc du 17 au 20
fanvi&r, ixve atmosphère parfaite. « régné
pendant toute let darde de In conférence,
t'ettuento s'est faite sur de nombreuses
questions qui concernent la zone frontière.
Situation de la province de Vinh
La situation continue à s'améliorer rapi-
dement dans la province de Vinh. Au cours
de la cérémonie solennelle du 28 courant,
les villages de lluyen et de Nghiloc ont fait
leur soumission. Nombre de cartes de sou-
mission ont été distribuées dans la pro-
vince.
^4»
Tu te rends compte.
VOUS AUREZ LA LUNE 1
Ce refrain des déclarations ministérielles et
des lanceurs d'affaires véreuses, voire vis-
queuses, sera une réalité de demain.
La machine ronde ne suffit plus aux ambi
tions des coloniaux, ils rêvent à la lune. 0
lune qui éclairas pendant des millénaires les
danses mystiques des peuplades primitives, tu
ne seras bientôt qu'une annexe de la Riviera,
et les acleurs -plus ou moins conscients di la
fumisterie humaine s'offriront une saison au
delà de l'éther comme il est élégant mainte-
nant de s'adonner à l'hérolne ou à l'opium.
Pprtout, pn cherche à atteindre la lune,
nulle part on ne parait plus près d'y arriver
qu'au delà du Rhin.
"- C'est le sujet d'une récents conférence faitç
à Vienne où l'auteur déclare hésiter, entre
Mars et la Lune, pour passer ses vacances.
Si les savants s'en mêlent, les boursicotiers
et autres jeteurs de poudre aux yeux sont
battus d'avance.
M. C.
LE JARDIN SOUS LA PLUIE
L'air du Jardin des Plantes de Paris ne
semble point inspirer les pensionnaires colo-
niaui qu'il renferme. Avant-hier mourait Zaza-
Liseiie, la jeune girafe ; hier Lamadou, le
plus beau des chimpanzés, s'évadait de sa
cage et, pour se promener rue Cuvier, allon-
geait un solide direct au creux de l'estomac
au gardien, défonçait la porte et sautait le
mur. Malheureusement pour lui, il tombait au
milieu d'un groupe d'étudiants en médecine
qui, après lui avoir fait faire quelques pas en
le tenant par la main, le remirent triomphale-
ment aux poignes de l'autorité.
Nous sommuallés voir -- Lamadou hier
après-midi. Il pleuvait sur la ville:, Lamadou
était sage. Il épluchait les cacahuètes, pelait
les oranges, faisait ses pieds au mur et ses
gambades habituelles. De temps en temps, du
coin de I'oeil. il surveillait malicieusement le
brave gardien qu'il mit knock-out jetait sur
la foule un regard étonné et candide, regar-
dait le ciel, les arbres par-dessus le mur et se
grattait en songeant aux horizons perdus. En
somme, un triomphateur assez modeste.
Nous avons quitté Lamadou entouré de la
foule et par les sentiers boueux et ravinés ga-
gné la sortie des hommes. Les arbres du Jar-
ilin se noyaient de crachin. Les animaux, sous
le toit des cabanes, regardaient tomber la
S laie. La prison des animaux était bien triste
1er.
4.
M. Manceron est à Paris
It,
Ce matin, est arrivé à la gare de Lyon M.
Manceron, Résident général de Tunisie, et
Mme Manceron. Le ministre de France avait
débarqué hier aptès-midi à Marseille du Duc-
d' Aumale.
M. Manceron, dont le séjour à Pari s sera
de courte durée, étudiera ici les détails du
voyage que le Président de la République
doit faire dans la Régence au printemps pro-
chain.
Questionné sur la situation actuelle de la
Tunisie, M. le Résident Manceron a indiqué
que le protectorat se ressent, évidemment, de
la crise économique mondiale, aggravée, en
certaines régions, par la faiblesse de ']a récolte
des céréales, de l'olive et le mauvais état des
troupeaux : « Mais. a-t-il ajouté, au cours
d'un voyage de quatre ou cinq jours que je
viens de faire dans le Sud tunisien, j'ai pu
constater que la population n'avait nullement
perdu courage. Des pluies récentes, assez
abondantes, avaient ramené parmi elle un réel
optimisme. »
Le bey de Tunis
félicite M. Laval
l' *––
A l'occasion de l'avènement du nouveau
cabinet Laval, le bey de Tunis a adressé ses
félicitations au président du Conseil.
A la Cité Universitaire
l'
Après la Banque d'Etat du Maroc,
la Banque de l'Algérie
La Banque de l'Algérie vient de fonder
une Chambre à la Cité universitaire.
Il est entendu que si l'Afrique du Nord
décide de construire une maison à la Cité
universitaire, la souscription de la Banque de
l'Algérie sera reversée à cette oeuvre.
Elle permettra, en attendant, de faire attri-
buer à un étudiant de l'Afrique du Nord une
des chambres de la « Maon des Provinces
de France » actuellement ef) construction.
Des Nouvelles ,.
de la mission NllbaR
̃N0U0 avons exposé eu temps opportun les
buis .q)i'$»\lai,t poursuivie nu Cum:ra\\u.e
.*..«vmttée à Vingéniey*»
en ch-of ¡\ldh,J.u:" Nos h.çt\lIl':.;. se souvien-
nent que la mis1 ion rn qlH.tl: dl a été char-
gée l'ur Je GQUvtnic-mur.t. do ie meilleur tracé d'an rhemin dr. iV: destiné à
relier lus doux colonies du 'J\h;ul ot de
l'Oitb,mgui au Cameroun pour leur assurer
vers la mer la voie d'évacuation commode
qui leur fait défaut.
La mission Milhau est arrivée aujour-
d'hui à pied d'oeuvre.
Elle a dû d'abord stationner quelque
temps pour la mise au point de son maté-
riel automobile.
Malgré ce contre-temps, la période d'or-
ganisation a été réduite au minimum à cinq
jours il Douala, quinze jours à peine à
yaoundé; de sorte que débarquée au Ca-
meroun le 21 novembre dernier elle a pu
commencer des le 8 décembre ses opérations
sur le terrain.
L'ingénieur Milhau est très satisfait des
travaux de sa mission. En trois semaines
des reconnaissances ont été elfectuées dans
la zone Yaoundé-Bazzona, 80 kilomètres de
tracé ont été reconnus depuis Yaoundé jus-
qu'aux abords de la Sanaga que la mission
remonte maintenant en direction du nord-
est. Elle sera probablement à Dcng-Dang
vers le 20 ianvier et a Baïbokoum fin mars,
conformément au programme tracé.
Ainsi qu'il a été prévu, la mission opère
en trois groupes : deux groupes techniques
et un troisième qui procède à l'enquête éco-
nomique et sanitaire destinée à évaluer les
ressources disponibles en main-d'œuvre et
le trafic probable de la future ligne.
Dans l'ensemble, le pays est beaucoup
plus peuplé que le Congo auquel il res-
semble par le climat, les ressources natu-
relles, les mœurs et coutumes de ses popu-
lations. Celles-ci, fort douces, paraissent
toutefois plus laborieuses si l'on en juge par
l'abondance et l'étendue des plantations.
Outre les cultures vivrières, on rencontre
beaucoup de plantations de caféiers, culture
qui parait des plus intéressantes pour
l'avenir du pays.
Pour le moment, la crise économique sé-
vit durement au Cameroun. Le sud-est du
territoire est particulièrement affecté en
raison de l'effondrement des cours du
caoutchouc qui constituait la principale res-
source de la région. La plupart des facto-
reries sont fermées. C'est ainsi qu'à Ba-
souri, sur 18 commerçants européens, il
n'en reste que trois. A Aboug Niang, la ré-
duction est encore plus forte. Aux dernières
nouvelles les prix dlachat du caoutchouc
marquaient une légère reprise. En atten-
dant, dans la zone du palmier à huile, les
indigènes se rabattent sur les palmistes pour
se procurer quelques ressources.
Le sud du Cameroun vient d'être éprouvé
en outre par une invasion de sauterelles,
phénomène extrêmement rare dans des ré-
gions aussi rapprochées de l'Equateur.
D'immenses nuages de plusieurs kilomè-
tres de ces insectes se sont abattus dans la
région de Bafia, Nanga Eboka, Batouri. La
profondeur des vols dépassait 10 kilomètres.
Heureusement que dans ces régions les
dégâts que peuvent produire les sauterelles
sont loin d'atteindre les proportions que
l'on observe dans le sud algérien en rai-
son de l'abondance et de la vigueur de la
végétation. Il y a tant d'arbres et d'arbus-
tes dans la forêt et. la plaine, que les sau-
terelles ne sauraient en venir à bout. En
outre, la récolte de maïs est rentrée ; le
manioc n'est guère vulnérable, pas plus que
les bananiers. Les caféiers, particulièrement
les jeunes plants sont seuls en danger.
L'ojjice national
de l'alcool et les rhums
.t.
On sait que la loi de contingent a assiré
aux rhums coloniaux ce que l'on pourrait
appeler un statut, et ce, jusqu'au 31 décem-
bre 1939. Tablant sur l'état de choses qu'ils
pouvaient croire stable, les distillateurs colo-
niaux et même par voie de conséquence les
planteurs de cannes à sucre, ont réglé leurs
cultures et organisé leurs usines.
Or, voici qu'ils se sentent menacés par le
projet de loi concernant l'institution d'un
Office national de l'alcool.
La tendance qui se dessine en vue de
normaliser la production et les cours des
alcools libres est une extension de la main-
mise de l'Etat, directement, ou par l'Office
projeté, non seulement sur les alcools libres
de bouche qui, par une sorte de réquisition,
reviendraient à l'Office national de l'alcool
pour Stre restitués au marché à des condi-
tions spéciales.
Echapperaient à cette réquisition certains
spiritueux circulant avec des acquits sur pa-
pier jaune d'or, et qui ont certaines qualités
ou se prêtent à des emplois spéciaux. Or,
les rhums devraient erâce nrécisément à
leurs qualités, entrer dans cette catégorie et
c'est ce qui semble ne pas devoir se réaliser.
Dans tous les cas, le Syndicat des Pro-
ducteurs de sucre et de rhums des Colonies
françaises estime justement que cette den-
rée devrait échapper au régime que l'on
voudrait instituer pour les alcools de bou.
che métropolitains. Il fait, en effet remar-
quer que la charge prévue aujourd'hui pour
les alcools de bouche, sous forme de perte à
la réquisition, au profit du futur Office, a
déjà été imposée aux rhums sous la forme
du contingentement limitant leur importa-
tion sur le territoire métropolitain complété
par taxe qui frappe les quantités introduites
en sus de ce contingent.
Si, par impossible, les nouvelles disposi-
tions envisagées entraient en pratique, il en
résulterait pour nos colonies une charge
pouvant être évaluée de 26 à 65 millions,
suivant certaines éventualités. Sans comp-
ter que la contribution déjà payée au pro-
fit du budget métropolitain par les rhums
des colonies en application des lois de con-
- tingentement ainsi que les énormes impôts
locaux continueraient à être perçus. -
Est-ce bien le moment de porter atteinte
à la réglementation favorable du contingen-
tement des rhums, grâce à laquelle, dans la
débâcle économique de nos possessions d'ou-
tre mer, nos vieilles colonies se maintien-
nent en bonne posture? Elles ont réglé toute
leur activité dans le sens d'une production
st-fibilisée pour une période de dix HnT'kSl
par la 1.6i, ï'mv. autre lui défaisant la
sjefnté, vàwt-cllô'Jeu, îanVncr^à/ la qu'c-
Jes connurent aïirrefoie/
Ce?! la question, quÉ le TF'arlerncftt aura
résoudre. Nous souhaitons vivement qu'il n
'nrrÍ.'tc pas .il une rncsUlc qui, plus tara,
ramènerait d/yvant ollos nos vieil 1 ts colonies
devenues h. leur tour quémandeuses.
P.-c. Georges Françoim
Gouverneur honoraire des Colonte.
Au Conseil Général
des Etablissements
Français de l'Inde
La session ordinaire du Conseil généra
des Etablissements Français dans l'Inde
été ouverte le 22 novembre dernier par. un
long discours .cIe M. le Gouverneur Adrie..
Juvanon qui a donné à l'Assemblée local.
des explications détaillées sur le projet èt"-
budget qu'il soumet à ses délibérations poi
l'année îcm.
Avant de parler du budget M. Juvanon
entretenu l'Assemblée de l'accueil qui lui *
été fait à son arrivée dans la colonie et d
réceptions chaleureuses et touchantes dont
avait été l'objet. 11 s'est livré ensuite à se ̃
propre éloge par d'interminables considé-
rations sur sa personnalité en affirmant que,
comme chef, il apporta à côté d'une bien-
veillante affabilité, une fermeté nécessaire
et indispensable et il a fait mention d'm,
parti français et d'un parti dit hindou sépa-
tatistc, voire xénophobe, qui existerait dans
la colonie. Il a déclaré à ce sujet que sur la
vieille terre de Dupleix, restée française,
bien française, il n'y a et il ne saurait y
avoir que des Français, de bons et loyaux
Français, attachés de tout leur cœur comme
de toute leur âme à la Grande Patrie, à la.
France immortelle, que personnifie la Ré-
publique.
Apres cet exode très personnel et un peu
long (il occupe trois pages du Journal offi-
ciel de la colonie), le Gouverneur a parlé de
son projet de budget pour 1931 et il a dit
que la situation financière de l'Inde fran-
çaise était bonne dans son ensemble. Il a.
oublié de dire qui avait mis un peu d'équi-
libre dans le budget.
Lorsque M. le Gouverneur de Guise est
arrivé à Pondichéry en 1928, il a trouvé une
situation financière qui se présentait sous un
jour peu favorable. Il y avait des restes à
recouvrer en progression constante depuis
plusieurs années et une caisse de réserve
appauvrie dont les disponibilités étaient
presque constamment et totalement engagées
pour assurer les moyens de trésorerie.
M. Juvanon a déclaré daus son discours :
« Qu'au 31 octobre 1930 la caisse de réserve
possède un totot de 866.457 Rs. 824.
Si l'on retranche du total des tonds libres
la somme de 108.000 Rs. déjà affectée à des
travaux d'utilité publique) l'avoir disponible
s'élève encore à 621.352 fts, 254. C'est dtre
que notre caisse de réserve est on ne peut
plus florissante et que Von peut., sans crain-
te, affirmer Vexcellence de la situation fi-
nancière générale de Vlnde française.
Le budget de 1930 avait été arrêté, tant tn
recettes qu'en dépenses, à la somme de
2.811.825 Ps.
Celui de 1931 l'est, tant en recettes qu'eu
dépenses, à celle de 2.890.320 Rs. d'où une
augmentation de 78.405 Rs.
Il s'équilibre avec ses ressources frtfrtt,
sans prélèvement ordinaire, seul Io prélève-
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. - No 19. -.- Llg NUMERO t 80 CENTIMES LUDI SOIR, 2 FEVRIER 1931,
JOUftML jljdTIOtM
Réduction & Administration t
M, RM M MM-TMlir
PARIS o")
-
TttaJtmi. 1 louvhb it-sy
RieHKMVU I7*M
Les Annales Coloniales
bn.KT.«R-l»oNO*t.ui«, Marea! RUKDBL SSL
burm de ,. --. lar. reroduils qu'm citant les AllJALU COLORM».
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1
L'Industrie des Tapis en Algérie
:
A -. '-
La fabrication des tapis en Algérie est
passée par trois périodes successives : une
première période qui se termina au milieu
du i8* siècle peut être considérée comme une
yéntable floraison ; puis, au cours du 1841
et de la première moitié du ige, torpeur, puis
régression et décadence complète ; mais, de-
puis lors, un effort de redressement remar-
quable par ses résultats a été accompli.
IL semble que l'industrie du tapis soit très
ancienne dans l'Afrique du Nord. Les tapis
de Tlemcen, de Mila, de Nédroma, d'Oran,
de Cherchel, de Miliana, de Kalaa sont ci-
tés dans de très anciens ouvrages.
Lors de la conquête de 1.'Algérie, on a
trouvé dans différentes mosquées, en par-
ticulier dans celle de la Kasbah, à Alger,
et de la Porte-Neuve, des tapis magnifiques
fabriqués déjà depuis de longues années.
Ces tapis, qui portent des noms différents
suivant leur forme, sont, d'après les procé-
dés de leur fabrication, divisés en deux
rands groupes : les « zerbias », tapis' de
Jaaute laIDe. et les « djeltoul *, tapis ras. -
Alger, Aumale, Biskra, Bou-Saada, Ka-
laa, Saïda, Tlemcen étaient à cette époque,
parmi de nombreux centres de fabrication,
les plus réputés.
Ces tapis de bonne fabrication avaient
pour caractéristique leur ornementation très
réduite, carrés, losanges, triangles, toutes fi.
gures géométriques élémentaires, chevrons,
faisaient partie du répertoire habituel : au-
cune représentation d'êtres vivants.
Les couleurs assez variées étaient obte-
nues par des teintures d'origine végétale. Le
rouge était produit par la garance, la co-
chenille, ou le chêne Kermès, suivant le ton
désiré; le jaune par le mélange de garance
et de « gaude » ; le bleu était tiré de l'in-
digo. Certaines couleurs composées, comme
le vert, étaient obtenues par des mélanges,
fjoit de mousse de garance et de- décoction de
feuilles d' .U', azaz, P, soit .par un mélange
dé jaune et de bleu. Pour fabriquer quel-
qués autres couleurs comme le noir ou le
violet, il était nécessaire d'ajouter aux élé-
ments végétaux soit du sulfate de fer, soit
de la-crème de tartre, mais, en général, tou-
tes les teintures étàient à base presque exclu-
"', li,'4;11(OHtt.gétl:l.", ': ., :.
'• .)j imp.hfJ ,q\û. ftous rèsteht' 4® cette
\jépoqtië sont.àsse bien cofl$®wéfy et les .cou-
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l1 'i..car 11.,. n'(,llléÏ\\ ru auss! teatix
£ eu "MbfNSsi.;.Cftf iU beafex
ni. aussi .cçtix /ae 'îatrquie, qr ia
quantité fatoriqiree suffit îi peine au* be-
soins Õu pays. En effet, seuls' des spécia.
listes appelés 1 reggams » étaient capables
de. produire d'autres modèles, et les élèves
qu'ils faisaient clans les tribus où ils se ren-
daient et donnaient des leçons de tissage ne
pouvaient guère fabriquer que des modèles
bons pour l'usage local.
La décadence se précipita pour des cau-
ses diverses qui suivirent 1830 ) d'abord, le
progrès matériel des populations indigènes
remplaça la tente et. les tapis qui y servaient
de lit par des maisons ou clee gourbis garnis
de meubles véritables. ','
La disparition progressive du nomadisme ;
et Des progrès de 1 agriculture amenèrent une
- diminution très sensible du nombre de mou-
tons réduisant la production de la lame, la
destruction des forêts de chêne kermès 11e 1
Kalaa, le remplacement progressif des cul-
turcs de garance, eL de gaude par des cultu-
res plus rémunératrices raréfiant les produits
végétaux, employés pour les teintures, pro-
duisirent une véritable crise des. anciennes
matières premières. Les teintures à basa
d'aniline substituées aux teintures végétales
donnèrent de mauvais résultats ; l'es tons
criards obtenus par elles dégradaient les
déssins et les couleurs s'altéraient rapide-
ment.
- De plus, les « reggams » qui connaissaient
bien' les procédés antiques de fabrication,
gardiens de la tradition de là styjisation.qui,
par la purété des lignes, faisait la caracté-
ristique des tapis d'autrefois, disparurent,
chassés par les ptolrè du machinisme, par
la créatioh deS manufactures.
Pour toutes ces raisons, l'e tapis algéricfi
jadis solide, aux ornements sobres et pres-
Ique symboliques, aux, couleurs aussi écla-
tantes, que durables, ne pouvaient plus être
fabriqué. Toutes les qualités qui faisaient
sa réputation s'étaient évanouies et ce fut- la
décadence.
Aujourd'hui, l'industrie du tapis a été ré-
générée par les patients' efforts de l'Admi-
nistration Académique, dont les initiatives
persévérantes ont été couronnées de succès.
Elle chercha d'abord dans les modèles exis-
tants, en les épurant et en les corrigeant, le
type, primitif, classique, et elle élimina soi-
gneusement toute introduction de style hé-
téroclite. Elle s'efforça ensuite de supprimer
les inconvénients produits par l'emploi des
teintures à base d'aniline, et demanda aux
progrès de la chimie industrielle récente l'es
Temèdes nécessaires. Elle utilisa les colo
fants nouvellement découverts, le blteu et le
iolet- de cobalt, le jaune de cadmium, l'ou-
Iremer de Guimet et l'alizaruie et l'indigotine
qui offraient un éclat franc, loyal, et don-
naient des teintes superbe' résistant aussi
bien à la lumière et au lavage que les tein-
tures de jadis.
Dans les écoles de (Villes indigènes, créées
1ft 1850, où l'on enseigne d'abofd 41% pe-
tites filles les connaissances courantes, com-
ne dans nos écoles primaires ordinaires,
puis les arts Tnénagers, on apprend, plus
Wrdf aux grandes, lorsque les parents le
demandent, le tissage des tapis dans des
ateliers d'apprentissage spéciaux.
t -
Le plus souvent, ces élèves acquièrent une
réelle dextérité et certaines deviennent des
ouvrières extrêmement habiles. Dans les éco-
les ouvroirs, dont les principales sont celles
d'Alger, de Constantine, de Blida et d'Oran,
des résultats parfaits ont été obtenus, de vé-
ritables créatipns artistiques ont été îéa limées
et on a pu voir à l'exposition des Arts Déco-
ratifs de Paris des modèles d'une originalité
puissante et d'une exécution impeccable.
Tapis de Guergour, du Djebel Amour, de
Kalaa, du Maroc, de Kairouan sont exécu-
tés dans ces écoles et ces ouvroirs. Les peti-
tes âpprenties de début, devenues des exécu-
.tantes parfaites, en sortant d'apprentissage,
rentrent chez elles et elles continuent à tra-
vailler grâce à l'école qui, souvent, leur
fournit les matières premières, et leur trans-
met des commandes rémunératrices.
Camittc Br'.8.'-
Député de l'Eure,
Membre de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des protectorats.
Le cyclone de Madagascar
1
D'après les dernières nouvelles, il apportât
aue le cyclone qui a touché Madagascar entre
le 24 et le 28 janvier dernier a causé peu de
Jégctti dans fcs drconscrlplions J'A mbilobé et
de Nouibé.
Par contre, on signale des dégâts atteignant
une" certaine importance dans la circonscription
de Vohemar où plusieurs casemates indigènes
ont été détruites, des arbres abattus, des lignes
télégraphiques coupées. De petits ouvrages
d'art sur des routes secondaires ont été enle-
vés et les culture, assez. jortemeot enJommtI-
gées par tes inondations dans les circonscrip-
tions J'A mbilobé et de Nossibé.
Sur la côte, quelques chalands, trompant
leurs amarres, ont été entraînés en pleine mer.
Jusqu'à aujourd'hui on slgnate un indigène
disparu et plusieurs blessés.
A l'Exposition Coloniale
Il.
Le Palais de l'Hindoustan
i5emaîn>màrdi II t" heures' aura ltéti. à
..I:"E.otlÓn', .colo!\iàl' làpçso dç la pvç-
,mi.èh\-p.$r u palais Vf^Htlpustîtn.,
irïl 11 I 11 •' 1 .1 I,yi * I. –'l' - y • '-r V .-rri.i-
Un théâtre à iParis
pour les petite indigènes
Depuis sa création, le succès du
Depuis sa création, le succès du Théâtre
du Petit-Monde progresse sans cesse.
Les « grands, enfants », c'est-à-dire les
parents, revivent les histoires de leur jeu-
nesse et les « petits » s'amusent au récit
des aventures des personnages de Perrault,
de la comtesse de Ségur, etc.
Plusieurs consèillers mùnicipaux ont ma-
nifcsté l'intention de faire défiler ces per-
sonnages devant les yeux émerveillés des
« petits, indigènes Il dont les parents seront
à Paris soit comme visiteurs de l'Exposi-
tion Coloniale de 1931, soit'conime collabo-
rateurs de cette grandiose manifestation du
commerce. :.
Pour ces « petits enfants indigènes. »
M. Pierre Humble, le distingué et sympa-
thique directeur du Théâtre du Petit-
Monde qui de tout cœur a applaudi à cette
initiative, nous a déclaré qu'il « monterait »
tout spécialement des pièces rappelant à
ces petits spectateurs, les légendes fameuses
et les histoires pittoresques de leurs con-
trées lointaines.
Les Annales Coloniales se font un plaisir
de féliciter hautement les conseillers muni-
cipaux qui ont élaboré ce projet et M.
Pierre Humble qui en prépare la belle réa-
lisation.
S. Baststtncaufi.
--
PROPAGANDE
L'Exposition Coloniale commencé à inté-
resser nos confrères étrangers. Alors que
jusqu'au mois de juin dernier un silence
presque absolu entourait les préparatifs de
Vinccniics une pluie d'articles déterle au-
jourd'hui autour des chantiers de la Porte-
Dorée.
C'est ainsi qu'on a pu relever de septem-
bre à novembre 195 articles sur l'Exposition
dans la presse néerlandaise, 136 articles
dans la presse portugaise, 95 dans la
presse italienne, une centaine environ dans
la presse des pays de l'Europe centrale.
La brillante réception que Paris a faite
à M. Bascon Clertip, commissaire des Etats-
Unis, a valu plusieurs centaines d'articles
dans la presse américaine.
La presse allemande elle-même suit le
mouvement.
A quoi devons-nous cela? à la visite
qu'organisa en juiller dernier le Commis-
sariat général à l'intention des correspon-
dants parisiens des grands journaux étran-
gers.
Mais il reste encore un tout petit effort
à fournir.
Les provinces de France qui ont souscrit
à l'emprunt sont assez mal informées. Elles
n'ont à lire que le démarquage qu'ici et là
on veut bien faire de la presse parisienne.
C'est insuffisant. Etnoya. ne parlons ni des
journaux coloniaux, ni des confrères pari-
siens à quelques .rares exceptions près.
Il ne messierait point que, sous pré-
texte de créer un courant de sympathie à
l'étranger, on oubUlt tes artisans de la
première heure. Ce serait injuste et mala-
droit. - ";..
: ,..,.-..
Au Dahomey
Ruche au Travail
RESTE profite des
dernières semaines
qu'il passe au Da-
homey pour fairt
jtisqu au bout œu-
vre utile. Il doit
remplacer inces-
Sammellt à la Côte d'Ivoire M. BréviL, lui-
même successeur de M. Carde à Dakar.
Dans quinze jours, M. Tellier arrivera à
Porto-Novo. Tous ceux qui le connaissent
savent que l oeitvre de SOIl prédécesseur rera
poursuivie et développée.
La circulaire de M. Reste, en date du
1 r novembre 1930, cst un témoignage des
plus réconfortants. Vingt-six pages d'une
petite brochure révèlent la vitalité, l'élan,
la rationalisation aussi, de notre effort au
Dahomey.
L'illtérét de cette croisade d'intensifica-
tion de la production agricole et pastorale,
s'est en premier lieu attaché au palmier à
huile car cet oléagineux tient une place
essentielle dans la vie du Dahoméen. Il est
à l'heure actuelle le facteur fondamental
de sa richesse ; les amandes et les huiles de
palmes atteignent, en valeur, les 4/e des ex-
portations de la colonie. Or, si le palmier
à huile conditionne toute l'activité commer-
ciale du pays, il faut bien constater que
« les exportations d'huile et d'amalldes
sont, depuis quelques années, en régression
marquée ».
Les expéditions d'huile sont tombées de
18.000 tonnes en 1919 à 12.000 en 1929 ;
les sârties d'alllalldes sont passées de 48.000
tonnes en 1919 à 30.000 en 1929.
Il est bien évident qu'il y a là Un véritable
danger pour le Dahomcy, d'autant plus me-
naçant que d'autres contrées d'Afrique et
même d Asie (Java, Sumatra) se sont, mises
à la culture en grand du palmier à huile et
nous font, aciueUetlreltt, sur les marchés
d Europe et d'Amérique une concurrence
des plus âPres. Concurrence redoutable par
la quantité d'huile jetée sur le marché et
par la qualité de cette huile: a les huiles
dahoméennes ayaut une acidité pouvant
aller de 25 à 40 sont facilement. supplan-
tées sur le marché mondial par les huiles
néerlandaises dont , l'acidité ne dépasse pas
5 »•
Id .,. .',
Tel est ¥avertissement donne Pei !J.
Bpstà j il eàmtjwidt 'fy.&éritftscs'
iiAws. r. ; Éxf&pnhr t''1' h/. r ;,.fll UJt r}, "r.JI-:
situàli&C. 'qiarifiàftte qui le /eutc?'tirl-G(m.-
vtrneur frescjmt ïmn^dlalentem dés re ̃
rnèdes cfficatcs ;
10 A ugmenter la production
2Améliorer la qualité des produits.
Pour atteindre ce double but, il faut ré-
nover les palmeraies trop vieilles, mesure
d'élémentaire prudence, que l'indigène livré
à lui-même a négligé.
Il faut aussi sélectionner les qualités lo-
cales, travail qui déjà se poursuit active-
ment à Pobé. -
l'ortire du jour de M. Reste est flet, tout
à l'action :
« Il faut qu'en 5 ailS, 5 à 10 millions de
palmiers sélectionnés soient plantes au
Dahomey. »
Puis, il s'agit, d'organiser l'industrialisa-
tion de la production, les méthodes indi-
gènes primitives ne permettent d'obtenir fil
huile que 8 à to du poids des fruits,
alors qu'avec. des inojcets d'extractioiz mé-
caniques (usines) le rendement serait dou-
Ue.
« L'avenir de la production oléifère est
dqtic intimement lié au développement dit
machinisme. »
Félicitons-nous de ce que quelques diri-
geants de la S.C.Q.A. aient, pris l'ittitiative,
il y a quelques années de sélectionner, d'in-
dustrialiser la culture et le traitement, des
arachides selon Ici procédés employés dans
les Indes Néerlandaises,
Malheureusement, il n'v a bas beaucoup
d'exemples dit même genre. 1 1
Puisse ce trop rapide examen de la cir-
culaire de M. Restef pcrmettre: de saisir
l'importance des problèmes, urgents à ré-
soudre au Dahomey. Je me réserve d'ex-
poser prochainement le plan rationnel de
développement poursuivi actuellement. D'ljà
les efforts portent leurs fruits : « pendant
les dix premiers mois de 1930, les exporta-
tions d'huile et amandes de palmes, pour ne
parler. que de celles-là, ont été supérieures,
de plus de 18.000 tonnes à celles de la meil-
leure année ».
Nous pouvons donc faire nôtre la conclu-
sion de M. Reste :
« Ainsi, regardons l'avenir avec confiance
et consacrons-nous de toutes nos forces à
cette œuvre si prenante et si vivante. »
Écfotittrtf ivérest,
Sénateur de la Haute-Lotte,
Vive-préstdont de la Commission
des Douanes.
CINÉMA COLONIAL
1.1'
Voyage à Angkhor
Dans les actualités sonores de cette le-
maine passe une toute petite bande tournée
en avion : quelques vues du temple d'Ang-
khor-Whats prises du haut du ciel et sous
des angles différents.
On eût aimé que l'opérateur s'arrêtât un
instant près des dômes et des portails
étrangement ciselés et révélât au public les
prodiges et les magnificences de l'art
Khmer. Mais les yeux ont à peine eu le
temps de goûter l'ordonnance architecturale
du temple que déjà s'évanouit la vision.
C'est fort dommage. Mais nous n'en goû-
terons qtft mieux la Symphonie Exotique
.tue-Of Alfred Chaumel est en train de rda.
User.
Les emprunts coloniaux
au Sénat
Contrairement à ce qui a été envisagé
samedi, M. Pault Doumer, président du
Sénat, d'acoord avec le Président de la
Commission des Colonies du Sénat, a
maintenu la discussion des emprunts colo-
niaux à l'ordre du jour de demain mardi
de la Haute-Assemblée. Il est probable
qu'une seule séance suffira pour obtenir le
vote si impatiemment attendu de ces pro-
jets.
18.8 -
Le Cabinet
du Ministre des Colonies
Voici la composition du cabinet de M.
Paul Reynaud, ministre des Colonies :
Chef du cabinet : M. Georges Keller,
sous-directeur au ministère des Colonies;
Chefs adjoints : MM. Pierre Pagès, ins-
Eecteur des colonies ; Maurice Turpaud, pu-
bliciste ;
Chef du secrétariat particulier : M. Mau-
rice Signoret, ancien chef du secrétariat
particulier du ministère des finances;
Chargé démission : M. Henri du Mou-
lin inspecteur des finances;
Chargé du service parlementaire (Cham-
bre des députés). M. Gaston Palewski ;
Attaché : M. Robert Bétolaud, avocat à
la Cour d'appel, ancien secrétaire de la
conférence des avocats.
Officier d'ordonnance : M. le capitaine
Daru.
--
Dépêches de l'Indochine
A la commission criminelle de Kie-Nan
La commission criminelle, réunie le 29
ianvitw, à Kie-Nan (Ton/tin) pour juger les
individus affiliés aux organisations com-
munistes ou. révolutionnaires et accusés de
coniplo't contre la s dreté die l'Etat, de pilla-
ges. die tentatives de meurtre et de fabri-
cation d'explosifs, a prononcé quatre con-
damnallons aux travaux forcés A perpé-
tuité, une par contumace a 20 ans, une à
10 ans ;doux à dix ans (le détention, huit
à cinq ans, onze à cinq ans de prison, qua-
tre à 3 ans, une à 2 ans, une à cinq ans
avec sursis ; une à 10 ans de détention
dans une colonie pénitentiaire : en outre
cent quwantio individus seront déportés.
Dix sppt inculpés ont été acquUlés. Les ac-
Aura}}: fiaient défendus par des aooenis du
fmvrçau. dû nuno'l et de Haïpl^ng.
fI" 1..
l<' a Haute^niré('^s!^n )hrancVr- : mvfiwii&iitb V ,.
Là orge
du Mekmg a siégé à VîcnUânc du 17 au 20
fanvi&r, ixve atmosphère parfaite. « régné
pendant toute let darde de In conférence,
t'ettuento s'est faite sur de nombreuses
questions qui concernent la zone frontière.
Situation de la province de Vinh
La situation continue à s'améliorer rapi-
dement dans la province de Vinh. Au cours
de la cérémonie solennelle du 28 courant,
les villages de lluyen et de Nghiloc ont fait
leur soumission. Nombre de cartes de sou-
mission ont été distribuées dans la pro-
vince.
^4»
Tu te rends compte.
VOUS AUREZ LA LUNE 1
Ce refrain des déclarations ministérielles et
des lanceurs d'affaires véreuses, voire vis-
queuses, sera une réalité de demain.
La machine ronde ne suffit plus aux ambi
tions des coloniaux, ils rêvent à la lune. 0
lune qui éclairas pendant des millénaires les
danses mystiques des peuplades primitives, tu
ne seras bientôt qu'une annexe de la Riviera,
et les acleurs -plus ou moins conscients di la
fumisterie humaine s'offriront une saison au
delà de l'éther comme il est élégant mainte-
nant de s'adonner à l'hérolne ou à l'opium.
Pprtout, pn cherche à atteindre la lune,
nulle part on ne parait plus près d'y arriver
qu'au delà du Rhin.
"- C'est le sujet d'une récents conférence faitç
à Vienne où l'auteur déclare hésiter, entre
Mars et la Lune, pour passer ses vacances.
Si les savants s'en mêlent, les boursicotiers
et autres jeteurs de poudre aux yeux sont
battus d'avance.
M. C.
LE JARDIN SOUS LA PLUIE
L'air du Jardin des Plantes de Paris ne
semble point inspirer les pensionnaires colo-
niaui qu'il renferme. Avant-hier mourait Zaza-
Liseiie, la jeune girafe ; hier Lamadou, le
plus beau des chimpanzés, s'évadait de sa
cage et, pour se promener rue Cuvier, allon-
geait un solide direct au creux de l'estomac
au gardien, défonçait la porte et sautait le
mur. Malheureusement pour lui, il tombait au
milieu d'un groupe d'étudiants en médecine
qui, après lui avoir fait faire quelques pas en
le tenant par la main, le remirent triomphale-
ment aux poignes de l'autorité.
Nous sommuallés voir -- Lamadou hier
après-midi. Il pleuvait sur la ville:, Lamadou
était sage. Il épluchait les cacahuètes, pelait
les oranges, faisait ses pieds au mur et ses
gambades habituelles. De temps en temps, du
coin de I'oeil. il surveillait malicieusement le
brave gardien qu'il mit knock-out jetait sur
la foule un regard étonné et candide, regar-
dait le ciel, les arbres par-dessus le mur et se
grattait en songeant aux horizons perdus. En
somme, un triomphateur assez modeste.
Nous avons quitté Lamadou entouré de la
foule et par les sentiers boueux et ravinés ga-
gné la sortie des hommes. Les arbres du Jar-
ilin se noyaient de crachin. Les animaux, sous
le toit des cabanes, regardaient tomber la
S laie. La prison des animaux était bien triste
1er.
4.
M. Manceron est à Paris
It,
Ce matin, est arrivé à la gare de Lyon M.
Manceron, Résident général de Tunisie, et
Mme Manceron. Le ministre de France avait
débarqué hier aptès-midi à Marseille du Duc-
d' Aumale.
M. Manceron, dont le séjour à Pari s sera
de courte durée, étudiera ici les détails du
voyage que le Président de la République
doit faire dans la Régence au printemps pro-
chain.
Questionné sur la situation actuelle de la
Tunisie, M. le Résident Manceron a indiqué
que le protectorat se ressent, évidemment, de
la crise économique mondiale, aggravée, en
certaines régions, par la faiblesse de ']a récolte
des céréales, de l'olive et le mauvais état des
troupeaux : « Mais. a-t-il ajouté, au cours
d'un voyage de quatre ou cinq jours que je
viens de faire dans le Sud tunisien, j'ai pu
constater que la population n'avait nullement
perdu courage. Des pluies récentes, assez
abondantes, avaient ramené parmi elle un réel
optimisme. »
Le bey de Tunis
félicite M. Laval
l' *––
A l'occasion de l'avènement du nouveau
cabinet Laval, le bey de Tunis a adressé ses
félicitations au président du Conseil.
A la Cité Universitaire
l'
Après la Banque d'Etat du Maroc,
la Banque de l'Algérie
La Banque de l'Algérie vient de fonder
une Chambre à la Cité universitaire.
Il est entendu que si l'Afrique du Nord
décide de construire une maison à la Cité
universitaire, la souscription de la Banque de
l'Algérie sera reversée à cette oeuvre.
Elle permettra, en attendant, de faire attri-
buer à un étudiant de l'Afrique du Nord une
des chambres de la « Maon des Provinces
de France » actuellement ef) construction.
Des Nouvelles ,.
de la mission NllbaR
̃N0U0 avons exposé eu temps opportun les
buis .q)i'$»\lai,t poursuivie nu Cum:ra\\u.e
.*..«vmttée à Vingéniey*»
en ch-of ¡\ldh,J.u:" Nos h.çt\lIl':.;. se souvien-
nent que la mis1 ion rn qlH.tl: dl a été char-
gée l'ur Je GQUvtnic-mur.t. do ie
relier lus doux colonies du 'J\h;ul ot de
l'Oitb,mgui au Cameroun pour leur assurer
vers la mer la voie d'évacuation commode
qui leur fait défaut.
La mission Milhau est arrivée aujour-
d'hui à pied d'oeuvre.
Elle a dû d'abord stationner quelque
temps pour la mise au point de son maté-
riel automobile.
Malgré ce contre-temps, la période d'or-
ganisation a été réduite au minimum à cinq
jours il Douala, quinze jours à peine à
yaoundé; de sorte que débarquée au Ca-
meroun le 21 novembre dernier elle a pu
commencer des le 8 décembre ses opérations
sur le terrain.
L'ingénieur Milhau est très satisfait des
travaux de sa mission. En trois semaines
des reconnaissances ont été elfectuées dans
la zone Yaoundé-Bazzona, 80 kilomètres de
tracé ont été reconnus depuis Yaoundé jus-
qu'aux abords de la Sanaga que la mission
remonte maintenant en direction du nord-
est. Elle sera probablement à Dcng-Dang
vers le 20 ianvier et a Baïbokoum fin mars,
conformément au programme tracé.
Ainsi qu'il a été prévu, la mission opère
en trois groupes : deux groupes techniques
et un troisième qui procède à l'enquête éco-
nomique et sanitaire destinée à évaluer les
ressources disponibles en main-d'œuvre et
le trafic probable de la future ligne.
Dans l'ensemble, le pays est beaucoup
plus peuplé que le Congo auquel il res-
semble par le climat, les ressources natu-
relles, les mœurs et coutumes de ses popu-
lations. Celles-ci, fort douces, paraissent
toutefois plus laborieuses si l'on en juge par
l'abondance et l'étendue des plantations.
Outre les cultures vivrières, on rencontre
beaucoup de plantations de caféiers, culture
qui parait des plus intéressantes pour
l'avenir du pays.
Pour le moment, la crise économique sé-
vit durement au Cameroun. Le sud-est du
territoire est particulièrement affecté en
raison de l'effondrement des cours du
caoutchouc qui constituait la principale res-
source de la région. La plupart des facto-
reries sont fermées. C'est ainsi qu'à Ba-
souri, sur 18 commerçants européens, il
n'en reste que trois. A Aboug Niang, la ré-
duction est encore plus forte. Aux dernières
nouvelles les prix dlachat du caoutchouc
marquaient une légère reprise. En atten-
dant, dans la zone du palmier à huile, les
indigènes se rabattent sur les palmistes pour
se procurer quelques ressources.
Le sud du Cameroun vient d'être éprouvé
en outre par une invasion de sauterelles,
phénomène extrêmement rare dans des ré-
gions aussi rapprochées de l'Equateur.
D'immenses nuages de plusieurs kilomè-
tres de ces insectes se sont abattus dans la
région de Bafia, Nanga Eboka, Batouri. La
profondeur des vols dépassait 10 kilomètres.
Heureusement que dans ces régions les
dégâts que peuvent produire les sauterelles
sont loin d'atteindre les proportions que
l'on observe dans le sud algérien en rai-
son de l'abondance et de la vigueur de la
végétation. Il y a tant d'arbres et d'arbus-
tes dans la forêt et. la plaine, que les sau-
terelles ne sauraient en venir à bout. En
outre, la récolte de maïs est rentrée ; le
manioc n'est guère vulnérable, pas plus que
les bananiers. Les caféiers, particulièrement
les jeunes plants sont seuls en danger.
L'ojjice national
de l'alcool et les rhums
.t.
On sait que la loi de contingent a assiré
aux rhums coloniaux ce que l'on pourrait
appeler un statut, et ce, jusqu'au 31 décem-
bre 1939. Tablant sur l'état de choses qu'ils
pouvaient croire stable, les distillateurs colo-
niaux et même par voie de conséquence les
planteurs de cannes à sucre, ont réglé leurs
cultures et organisé leurs usines.
Or, voici qu'ils se sentent menacés par le
projet de loi concernant l'institution d'un
Office national de l'alcool.
La tendance qui se dessine en vue de
normaliser la production et les cours des
alcools libres est une extension de la main-
mise de l'Etat, directement, ou par l'Office
projeté, non seulement sur les alcools libres
de bouche qui, par une sorte de réquisition,
reviendraient à l'Office national de l'alcool
pour Stre restitués au marché à des condi-
tions spéciales.
Echapperaient à cette réquisition certains
spiritueux circulant avec des acquits sur pa-
pier jaune d'or, et qui ont certaines qualités
ou se prêtent à des emplois spéciaux. Or,
les rhums devraient erâce nrécisément à
leurs qualités, entrer dans cette catégorie et
c'est ce qui semble ne pas devoir se réaliser.
Dans tous les cas, le Syndicat des Pro-
ducteurs de sucre et de rhums des Colonies
françaises estime justement que cette den-
rée devrait échapper au régime que l'on
voudrait instituer pour les alcools de bou.
che métropolitains. Il fait, en effet remar-
quer que la charge prévue aujourd'hui pour
les alcools de bouche, sous forme de perte à
la réquisition, au profit du futur Office, a
déjà été imposée aux rhums sous la forme
du contingentement limitant leur importa-
tion sur le territoire métropolitain complété
par taxe qui frappe les quantités introduites
en sus de ce contingent.
Si, par impossible, les nouvelles disposi-
tions envisagées entraient en pratique, il en
résulterait pour nos colonies une charge
pouvant être évaluée de 26 à 65 millions,
suivant certaines éventualités. Sans comp-
ter que la contribution déjà payée au pro-
fit du budget métropolitain par les rhums
des colonies en application des lois de con-
- tingentement ainsi que les énormes impôts
locaux continueraient à être perçus. -
Est-ce bien le moment de porter atteinte
à la réglementation favorable du contingen-
tement des rhums, grâce à laquelle, dans la
débâcle économique de nos possessions d'ou-
tre mer, nos vieilles colonies se maintien-
nent en bonne posture? Elles ont réglé toute
leur activité dans le sens d'une production
st-fibilisée pour une période de dix HnT'kSl
par la 1.6i, ï'mv. autre lui défaisant la
sjefnté, vàwt-cllô'Jeu, îanVncr^à/ la qu'c-
Jes connurent aïirrefoie/
Ce?! la question, quÉ le TF'arlerncftt aura
résoudre. Nous souhaitons vivement qu'il n
'nrrÍ.'tc pas .il une rncsUlc qui, plus tara,
ramènerait d/yvant ollos nos vieil 1 ts colonies
devenues h. leur tour quémandeuses.
P.-c. Georges Françoim
Gouverneur honoraire des Colonte.
Au Conseil Général
des Etablissements
Français de l'Inde
La session ordinaire du Conseil généra
des Etablissements Français dans l'Inde
été ouverte le 22 novembre dernier par. un
long discours .cIe M. le Gouverneur Adrie..
Juvanon qui a donné à l'Assemblée local.
des explications détaillées sur le projet èt"-
budget qu'il soumet à ses délibérations poi
l'année îcm.
Avant de parler du budget M. Juvanon
entretenu l'Assemblée de l'accueil qui lui *
été fait à son arrivée dans la colonie et d
réceptions chaleureuses et touchantes dont
avait été l'objet. 11 s'est livré ensuite à se ̃
propre éloge par d'interminables considé-
rations sur sa personnalité en affirmant que,
comme chef, il apporta à côté d'une bien-
veillante affabilité, une fermeté nécessaire
et indispensable et il a fait mention d'm,
parti français et d'un parti dit hindou sépa-
tatistc, voire xénophobe, qui existerait dans
la colonie. Il a déclaré à ce sujet que sur la
vieille terre de Dupleix, restée française,
bien française, il n'y a et il ne saurait y
avoir que des Français, de bons et loyaux
Français, attachés de tout leur cœur comme
de toute leur âme à la Grande Patrie, à la.
France immortelle, que personnifie la Ré-
publique.
Apres cet exode très personnel et un peu
long (il occupe trois pages du Journal offi-
ciel de la colonie), le Gouverneur a parlé de
son projet de budget pour 1931 et il a dit
que la situation financière de l'Inde fran-
çaise était bonne dans son ensemble. Il a.
oublié de dire qui avait mis un peu d'équi-
libre dans le budget.
Lorsque M. le Gouverneur de Guise est
arrivé à Pondichéry en 1928, il a trouvé une
situation financière qui se présentait sous un
jour peu favorable. Il y avait des restes à
recouvrer en progression constante depuis
plusieurs années et une caisse de réserve
appauvrie dont les disponibilités étaient
presque constamment et totalement engagées
pour assurer les moyens de trésorerie.
M. Juvanon a déclaré daus son discours :
« Qu'au 31 octobre 1930 la caisse de réserve
possède un totot de 866.457 Rs. 824.
Si l'on retranche du total des tonds libres
la somme de 108.000 Rs. déjà affectée à des
travaux d'utilité publique) l'avoir disponible
s'élève encore à 621.352 fts, 254. C'est dtre
que notre caisse de réserve est on ne peut
plus florissante et que Von peut., sans crain-
te, affirmer Vexcellence de la situation fi-
nancière générale de Vlnde française.
Le budget de 1930 avait été arrêté, tant tn
recettes qu'en dépenses, à la somme de
2.811.825 Ps.
Celui de 1931 l'est, tant en recettes qu'eu
dépenses, à celle de 2.890.320 Rs. d'où une
augmentation de 78.405 Rs.
Il s'équilibre avec ses ressources frtfrtt,
sans prélèvement ordinaire, seul Io prélève-
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