Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-01-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 janvier 1931 29 janvier 1931
Description : 1931/01/29 (A32,N17). 1931/01/29 (A32,N17).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63802922
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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TRENTE-DELIXIEMU AN NWS. N° 17. V : • - .:., LE NUMERO : 30 CENTIMES JUUD1 SUIR, Zi JANVIER 103u,
JOURNAL JJUOTIOim
Rédaction & Administration s
I4;ÍII_1".
paiÙS u'r¡ la
TtLtPH. t LOUVRE MM
- RICHELIEU 87.N
Les Annales Coloniales
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Colonies 180» 100) 60.
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Agriculture coloniale
̃ - ̃̃ F >v>ac^T j -–
Sons publions l'un des deux derniers articles
(tue nous avait envoyé notre éminent ami M.
Mario .Ronstan avant de devenir ministre de
l'Instruction Publique.
J'ai souvent montre avec quelles a pré-
cautions » il fallait lire les Rapports et Dis-
cours des gouverneurs de nos Colonies et les
profits moraux que ces hauts fonctionnaires
cherchent tout naturellement à retirer de ces
manifestations oratoires. Je n'ai jamais dit
qu'il ne fallait pas les lire avec attention,
ni prétendu qu'il n'y eût pas là des choses
excellentes. Il faudra que je revienne sur la
situation de D'A. O.F. Des nombreux Rap-
ports et Discours que j'ai examinés à me-
sure qu'ils nous arrivaient, je n'avais pas la
naïveté de conclure que tout ce qu'on me
disait sur la crise économique de notre Afri-
que Occidentale était erroné j mais j'avais
bien l'impression que la crise n'aurait ja-
mais sévi si toutes les mesures annoncées
étaient prises, et si les résultats obtenus
étaient bien ceux qu'on énumérait. En som-
me, ce n'est pas toujours par ce qu'on af-
firme avoir été fait que de pareils documents
offrent un réel intérêt; c'est par ce qu'on
démontre qu'il faudrait faire.
Aujourd'hui, je voudrais parler du dis-
cours prononcé par M. le gouverneur de la
Martinique à l'ouverture de la première ses-
sion ordinaire du conseil généirall en 1930,
tel que je l'ai trouvé dans un recueil officiel.
Il contient sur l'agriculture des pages excel-
lentes. Il y est rappelé que le gouvernement,
dans son programme de redressement écono-
mique, a laissé la première place au dévelop-
pement de la production agiricole, Remar-
quez-le, c'est une règle du genre, une sorte
de lieu commun, entre tant d'autres qui com-
posent le fond même de la littérature des
déclarations ministérielles. Mais -- il n'est pas
inutile de s'emparer de ce lieu commun,
d'une part pour en tirer cette auttre idée que
le chômage, la vie chère, la crise économi-
que, en un mot, ont pour cause primordiale
Pinsuffisance des produits de la terre, et que
c'est là une des suites de la guerre dont
nous ayons le plus à souffrir, et, d'autire
art, pour en Inférer que l'avcnir est aux
pays qui sauraient tirer des terres plus fer-
tiles des rendements supérieurs à ceux de
,Ieu.ri concurrents. Surtout daus une colo-
nie essentiellement agricole dont M le gou-
visrniuf ddftnç (jette aéfinition Sta, Tfrut pfo-
:r,",1i.hn't\;:dè..J'e'xploitatkd,'.:du ̃ soi ; on y Céo-
i!V{":1.Jb" mldéNl!'nd à qUt.I(.l\1C deg'lé que
.,.ï+t.. ""J"J\ ¡:".1" ,::; /t,..l'.if 'Î,' \; ',4.L /,4..:.,,
ru. ai\tv ̃» ,',.
) '-"" i.
'• liWun géî où i'on^re-
connaît les articles traditionnels : organisa-
tlon du crédit agricole, avec caisse centrale,
caises locales, et, parallèlement organi-
sation et multiplication de syndicats de pro-
ducteuis ; amélioration des services de l'ins-
nection agricole, adjonction d'expeflrtb de
culture dont les estimations sont indispen-
sables pour juger exactement les demandes
de prêts ; développement de l'enseignement
agricole à tous les degrés, expositions et
concours agricoles périodiques, chambre con-
sultative d'agriculture, établissement d'une
inspection du travail garantissant les inté-
rêts des travailleurs.
Et M. le gouverneur d'insister encore :
« C'est l'agriculture qui conditionne l'éco-
nomie générale de la Colonie et fait en
grande partie sa population agricole. Les
immenses champs de cannes qui ondulent
dans la campagne, les travailleurs qui s agi-
tent au soleil', semant, sarclant, coupant en
chantant, les beaux enfants qu'on voit cou-
rir insouciants et gais autour des cases sont
les preuves que la Martinique vit de ses po-
pulations laborieuses et douces qui font la
richesse présente. »
Paysage idyllique, mais prenez garde: 1
il y a. une ombre au tableau. Les immenses
champs de cannes qui ondulent dans la cam-
pagnë, s'ils charment les yeux du poète,
préoccupent l'économiste. M. le gouverneur
rappelle fort à propos les dangers qui me-
nacent les pays à monoculture. Il cite 1 exem-
ple de l'ancienne Ile de France, File Maur
rice qui présente plus d'une analogie avec
la Martinique ; elle traverse une période
très difficile, parce que sa seule industrie
est l'industrie sucrière. Sans doute; le péril
otzt mnîns rtressafit à la Martinique : le gou-
vernement a diminué les droits de consom-
mation sur les sucres de toute origine, re-
levé fortement les droits de douane sur les
produits similaires et leurs dérivés, réglé le
contingentement des .rhums, nvesure don\:.
j'entendais hier encore l'éloge à la Commis-
sion Interministérielle de lia Viticulture, en
réponse à un de nos honorables collègues
d'Algérie qui s'opposait à toute réglemen-
tation des cultures au nom du droit de pro-
- nriétê. fort mal entendu.
Mais s'il n'est pas imminent, le péril est
à craindre. Il est permanent partout où il y
a monoculture. Déjà, à une session précé-
dente, le conseil général a accordé a une
société l'aval de la colonie pour 1 installa-
tion d'un frigorifique, afin de développer
et de favoriser la culture et l'exportation des
bananes; M. Alcide Delmont,'qui a accueilli
autrefois le contingentement sans enthou-
siasme, déclarait que la mesure aurait du
moins un résultat heureux, puisqu el e obli-
gerait la Martinique à se livrer à d autres
cultures ; il regrettait que l'a population
Mt ribliirée. cour se nourrir, d avoir recours
aux importations étrangères, ailors qu'elle
aurait pu trouver autour d'elle de qm suf-
fire en grande partie à ses besoins ; que
l'activité des agriculteurs devait se tourner
vers des cultures comme celles du cacaoyer,
du miter, de la vanille, avec d'autant plus
de confiance que les habitants les »
- depuis d. Ittel. et qu'ils ont pmnvê
qu'ils étaient capables d'y .réussir parlaitc-
ment. Il n'est pas jusqu'à l'élevagc que M.
Alcide Delmont ne déclarât trop négligé ; et
il le regrettait en montrant la quantité de
bœufs et de conserves alimentaires que cette
population de 250.000 âmes environ était
contrainte d'importer de l'extérieur.
Ces conseils utiles, M. le gouverneur les
répétait il! y a quelques semaines dans le
document dont je viens de terminer la lec-
ture. Félicitons-le d'avoir proclamé sa vo-
lonté d armer le pays d'une forte organisa-
tion agricole, où les producteurs puissent
rencontrer l'aide matérielle, l'aide morale
dont ils ont besoin ; les informations, les
conseils), les enseignements techniques qui
l'eun. sont nécessaires. Ainsi guidés, nous
souhaitons qu'ils comprennent que, si la
culture de la canne est plus rémunératrice
que les autres, elle risque de devenir une
cause de crise formidable là où les autres
cultures ne sont pas également pratiquées.
Et nous féliciterons davantage encore M. le
gouverneur si les actes répondent aux pa-
roles, et les résultats aux programmes, ce
qui (et ce n'est certes pas pour -- lui que je
le répète) ne nous est pas toujours, apparu
depuis les nombreuses années que nous nous
occupons des questions coloniales et que nous
lisons soigneusement rapports, discours, ma-
nifestations oratoires de ceux qui ont la
change de nos provinces lointaines, et pour
devoir d'agir plutôt que -de parler.
iRffttfio Houston* v
Sénateur de VHèraull,
Ministre de l'Instruction Publique,
A l'Académie de Médecine
La médecine et les médecins au Maroc
M. Léon Bernard, qui revient d'une impor-
tante mission au Maroc, expose 'le rôle du
corps médical au Maroc, l' action qu'il y a
poursuivie, ainsi que les grandes lignes de
l'organisation sanitaire réalisée par le protec-
torat sous l'inspiration du maréchal Lyautey.
Cette organisation concentre sous la même di-
rection l'assistance médicale et la prophylaxie
des maladies, et c'est le même personnel qui
a la conduite des formations hospitalières, du
dépistage des maladies contagieuses et de la
cléîetise contre leur propasatiOD. Au centré, la
direction de1 la Santé publiqueexerce, avec
««in personnel techttiquej le txjfflmanderaerçt et
Ii. COli..,,6et\i%' ,'I!or"ftita.ir)n," ,;'1J.A:1
,1! ":.ff' ..:. "l.:,.,nJ':lt"Íû'¡1\:]\7" .1it "1'
sefce divfcée eh '^w^ipiÉNi':«haç^-4.:un;j
miédecln-chef. 11 y 1 a 11 bweaux d'hygiène
dans les grandes vîllës, 7 agences sanitaires
maritime* dana les ports. On CfJmpte, en outre,
14 groupes sanitaires mobiles et 4 sections de
prophylaxie qui se transportent parmi les popu-
atioiu éloignées ou dispersées. 171 hôpitaux
infirmeries ou dispensaires dans les centres ur-
bains -- ou - dans - le - bled. L'auteur décrit “quel-
ques types , de maternités, de postes avancés.
de dispensaires, parle de l'Institut d'hygiène
de Rabat, résume les résultats acquis dans les
différentes activités sanitaires, montrant la pé-
nétration de l'action médicale parmi les popu-
lations et faisant ressortir l'attachement et la
reconnaissance de celles-ci à l'égard des mé-
decins.
En rendant hommage au corps médical,
ancien et actuel, du Maroc, et à son chef le
docteur Colombani M. L. Bernard rappelle
l'estime en laquelle il était tenu par MM.
Lucien Saint, Th. Steeg, le maréchal Lyau-
tey, et exalte l'oeuvre accomplie au Maroc
par cet animateur et ses éminents successeurs;
A cet hommage, l'Académie tout entière tien,
à s'associer. Elle décide d'adresser ce rap-
port au maréchal..
-
Un navire s'échoue au large
de la Nouvelle-Calédonie
Le p-aquebot Présidènt-Maddison mande
qvùil a intercepté un S.O.S. d'un navire an-
glais à moteurj Enton, de 4.425 tonnes, qui
est échoué sur un récif au large de la Nou-
velle-Calédonie, dans une situation critique.
Le Présidènt-Maddison a retransmis aux au-
torités navales de Honolulu le message de
détresse de l'Enton. Ce dernier était à.
10 h. 20 dit matin (heure du Pacifique), à
220 50 sud et 176°45 est,
Dans la dé'pêcjie, l'Enton ajoutait qu'il
faisait eau rapidement et demandait du se-
cours à tous ceux qui se trouvaient dans le
voisinage.
-
Au Conseil d'État
Rejet de la requête d'un lieutenant
de Santé À Oran
Le 22, octobre 192c, le Gouverneur géuê-
ral de l'Algérie prenait un arrêté rejetant
la demande que M. Marquet, lieutenant de
Santé, demeurant à Oran, lui avait adressée
tendant à ce que soit rapportée la nomina-
tion de M. Anglade au grade de capitaine de
santé et à ce que le requérant soit nommé
audit grade avec effet rétroactif au 25 juin
1035.
Estimant qu'en prenant cette décision, le
Gouverneur général de l'Algérie avait ex-
cédé ses pouvoirs, M. Marquet avait pré-
senté Une requête au Conseil d'Etat, aux
fins d'annulation de la décision dont s'agit.
Appelé à juger cette affaire, le Conseil
d'Etat a rejeté la requête précitée attendu
que M. Marquet ne remplissait ni les condi-
tions posées par les Icis des 30 janvier 1923
et du 18 juillet 1924 pow être nomnfé à
l'emploi dont s'agit ni à celles prévues par
le statut du corps auquel, il appartient pour
être désigné pour le poste supérieur.
..D'I lors, c'est à bon droit que le acm.
verneur général de l'Algérie a rejet€ la d.
mande de M. Marquer,
Il grand conseil National
de la France 610cireoner
-
e
- ,,1
!It: -
m w 16,
N vient de mettre Cil
distribution, à la
Chambre des dépu-
tés, une proposition
de loi signée de
170 députés appar-
tenant aux grou-
pes politiques les plus divers, ayant
pour objet la création d'un grand Conseil
National de la France d'outre-mer. Cette
assemblée, comprenant cinquante membres
au maximum, aurait à étudier les pro-
blèmes d'ordre politique, économique et so-
cial intéressant toutes les possessions fran-
çaises d'outre-mer et à en proposer les solte-
tions au gouvernement.
Les parlementaires coloniaux y siégeraient
comme membres de droit en même temps que
des représentants des ministères intéressés,
des compétences métropolitaines et des délé-
gués français et indigènes des Conseils finan-
ciers ou consultatifs de nos grands gotlverne-
ments dyoutre-itier.
Un règlement d'administration publique
désignerait les organisations médicales, éco-
tlontiques, financières, coloniales, de presse,
appelées à établir la liste des personnes de
la Métropole pouvant faire partie du Grand
Conseil National de la France d'outre-mer.
Les membres dit Conseil, choisis sur cette
liste et proposés par le Président dit Conseil,
seraient nommés par un décret du Président
de la République pour une durée de cinq ans
et rééligibles.
l'idle d'une assemblée de ce genre n'est
pas inédite; dans quelques-unes de ses mo-
dalités, la nouvelle organisation en projet
ressemble même étrangement à un organisme
déjà existant ; le Conseil supérieur des Co-
lonies.
Ce qui est nouveau, c'est que la pro posi-
tion de loi institue un Comité permanent
exécutif comprenant le Président du Conseil
National de la France d'outre-mer et les
cinq vice-présidents des grandes Commis-
sions élues au sein dudit Conseil qui, assisté
d'un secrétaire général également, perma-
nent, aurait pour mission de coordonner les
travaux des Commissions, de procéder aux
études urgentes, de veiller, dans Vintervalle
des sessions, au fonctionnement des services
et d'assurer l'cxécutioll des affaires cou-
rantes.
le Conseil National de la France d'outre-
mt" institué auprès du Président du Côitseil
iÙ:oli #'l:¡;,,,(.t'PlJÍf.tlJJit.i# ',. fi? (l.Jj.$'I/lti.4"l
ih'tc1'iJr''rIi'iil'!t'>'11't!';/'lI'
tàfèntwe, qiU' Vm- a UHt) dé 'crfaf-\tiïiifûhês
reprises, mais qui n'a fit être jusqu'ici réa-
lisée, l'heure ne paraissant pas encore venue
où les différents pays français d'outre-mer
peuvent être groupés sous une même direc-
tion.
Ce projet démontre tout d'abord que
l'idée coloniale dont nous sommes, dans
les Annales Coloniales, les propagandistes
particulièrement actifs gagne de jour en
jour du terrain. La création du gralul Conseil
National de la France d'outre-mer n'en pose
pas moins un certain nombre de questions
très délicates, parmi lesquelles, en premier
lietl, celle des attributions qu'il conviendrait
de lui donner pour ne pas empiéter sur
celles des divers ministères hltéressés.
Quelles que soient, d'ailleurs, ces at/ribu-
tions, il ne faut pas oublier que la décision,
en matière colomale comme en toute autre
matière, appartient d'abord au Parlcmcnt.
Il est donc indispensable, si l'on veut pro-
céder à une large réorgalzisatiolt du domaine
colonial, dont l'opinion publique commence
à apprécier tonte l'importance, que le Parle-
ment tout entier veuille bien, lui aussi, s itt-
téressér aux questions coloniales, les exami-
ner et les résoudre sans retard. Nous venons
de voir, à propos des emprunts coloniaux,
qu'il n'en est malheureusement pas toujours
ainsi et que le vote de projets de loi dont
dépend non seulement l'avenir économique
de certaines de nos grandes colonies, mais
encore leur vie de demaÏlT, s'est trouve trop
longtemps différé.
La création proposée d un Grand Conseil
National de la France d'outre-mer suffira-t-
elle à modifier cet état d'esprit? Il est grand
temps d'aviser et d'adopter, enfin, les mc.
sures qui permettront, dans la paix et dans
le travail, le développement méthodique et
rationnel de notre domaine colonial, en même
temps que l'amélioration des conditions de
vie des populations dont la France a la res-
ponsabilité. Ainsi, seulement; pourra être
menée à bonne fin l'auvre admirable initiée
par nos grands coloniaux au -brix des plus
durs sacritites. 1 -
Henry Bërenger,
Sénateur de ta Gtiadêloups, Vice-Pré-
aident de ta Commission des
A flaire-o etraitudres.
.1.
Une initiative d'un missionnaire
Le Père Barriol, des Missions Etrangères
de Paris, trace une piste en pleine brousse et
organise un service de voitures.
Le Père BarriolJ des Missions Etrangères
de Paris, vient de tracer en pleine brousse,
avec l'aide de ses chrétiens, une piste de
plus de 30 km., reliant ses « centres » de
Paksanc et de Nongboua. Pour épargner à
ses fidèles le portage à dos d'hommes f il
s'est rendu acquéreur d'un troupeau et. d,
plusieurs chars qu'il a mis à la disposition
de ses paroissiens.
La Chambre de Commerce et d'Agriculture
du Laos a tenu à signaler à l'Administration
locale cette amélioration des communica-
tions laotiennes et & féliciter le nouveau
« maître de poite n et l'habile ingénieur.
Agmte. Fîtes.
RUE OUDINOT
-
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
a pris possession hier à 15 heures, des ser-
vices de la rue Oudinot; en présence de M.
Diagnc, sous-secrétaire d'Etat et de M. Au-
guste Brunet, ancien sous-secrétaire d'Etat,
M. Théodore Steeg a présenté à son succes-
seur ses principaux collaborateurs. M. Paul
Rpynaud a immédiatement pris contact avec
les, directeurs et chefs de service de son Dé-
pattement.
Maintien d'un Gouverneur
; en service détaché
Par arrêté du président du Conseil, minis-
tre-des Colonies, en date du 22 janvier 1931,
M. Schoeffler (Ernest-Marie-Hubert), Gou-
verneur de 20 classe des Colonies, en service
détaché en Syrie depuis le or janvier 1920,
a été maintenu dans la même position pour
une durée d'une année à compter du
ier janvier 1931 dans les conditions prévues
à l'article 33 de la loi du 30 décembre 1913.
Ce haut fonctionnaire ; reste pendant cette
période à la disposition du ministre des Af-
faires étrangères pour servir en Syrie.
.–-– .,. –-
Il conseil Snptrlenr
dn Gouvernement d'Alllérie
Au cours de la première réunion du Con-
seil Supérieur du Gouvernement d'Algérie,
M. Jules Carde a prononcé un discours qui
a produit une impression très protonde.
En transmettant au Conseil Supérieur le
budget de 1931-1932, arrêté par les Déléga-
tions Financières à 2.310.507.608 fr. de re-
cettes contre 2.309.987.317 tr. de dépenses,
il a souligné que ce budget comporte un
milliard rien que pour assurer l'exécution
du programme des grands travaux.
M. f Carde a indiqué l'importance qu'il
attache personnellement aux œuvres de pré-
voyance sÓciale, aux habitations à bon mar-
ché pour lesquelles des* crédits dépassant
huit millions ont été demandés et à l'œuvre
de la colonisation sur laquelle l'entente
reste encore à établir entre l'administration
et les délégations au sujet des concessions
de lots d'agrandissements.
H a annoncé qU'il comptait soumettre l'nn
prochain un plan soigneusement établi pour
le reboisement dont la nécessité est reconnue
pdr tous, et; enfin, que les questions de l'as-
sistance sociale par des sociétés indigènes
de prévoyance et de mutualité, les questions
difl, l'habitat et do l'enseignement indigènes
attendaient aussi l'accord du Conseil supé-
rieur à diverses propositions faites par les
délégations.
';i;#''¡.i;wialéji.(1n "1IiCr'(ll,U)"t¡ imr.t_'
excépta&tiBellc. du problème do Veau n'a pas
échappé au Gouverneur général
Les désastres de cette aîmOe constituent
une )lIuBtI'atlun cruelle des vœux exprimés
par le Congrès de l'Eau depuis trois uns. 11
est temps qu'une politique énergique fasse
disparaître les causes essentielles de ce dé-
sastre : le ruissellement et le déboisement.
Les moyens de lutte sont depuis long-
temps connus : interdire d'une façon absolue
le déboisement, reboiser de façon intensive
les régions montagneuses, retenir les eaux
par de petits barrage.s en pierre dans les ra-
vins et par des fossés de niveau, accentuer
la perméabilité des sols rocheux par l'ex-
plosif. -
- Ce programme exige beaucoup d'argent.
Il faudrait donc que le budget du Service
des forêts soit considérablement accru et que
l'Algérie soit dotée d'un personnel d'ingé-
nieurs spécialisés hydrauliques et agronomes.
.,.. --
Revendications italiennes
Examinant la possibilité d'un rapproche-
ment franco-italien le sénateur Bougiovanni
souleva des questions diverses. Reconnais-
sant l'occupation effective par la France du
Barkou, du Tibesti et de l'Ouadaï où jamais
la Turquie n'avait pris pied, il recommande
à son pays de ne pas pousser plus au sud
son entreprise pour laisser une marge
d'échange avec le gouvernement français.
Par ailleurs, les autres litiges : parité na-
valej menace de notre alliance avec la You-
goslavie, protection des Italiens en Tunisie
et en définitive la paix européenne pour-
raient être. aplanis, si la France cédait a
-l'Italie sa colonie de la Côte des Somalis.
Rien que celal.
L'Italie n'avait jamais demandé autant.
Tu te rends compte.
LE POINT DE VUE DU CHAMEAU
Comme chacun le sait, la récolte des dattes
jut cette année déficitaire. Partant, les noyaux
de ces aimables fruits se sont faits aussi rares
que les cheveux de Sophocle avant que le
grand tragique ne succombât sous le poids
d'une tortue tombée du ciel.
Cela. pemez-oous, n'a aucune importance.
Détrompez-cous ; des noyaux de dattes ont
une Valeur marchande, une vettu élémentaire
de premier ordrè. Du moins, pour les cha-
me.. - - -
Ces nobles vaisseaux des sables sont en
effet friands leur sobriété excuse leur gour-
mandise de la farine obtenue par le concas-
sage de ces déchets. Or, le a noua n vaut
actuellement Vingt-quatre francs la « ouïba »
de auarante litres. Les indigènes trouvent le
produit un peit cher, même pour un dessert de
désert. On parle donc ou de fermer momenta-
nément les fabriques de ZQrzis et du Sud- Tu-
nisien ou e les utiliser à la production du
« dattania » humain tout cuit, tout sucré.
- Mats que vont dire les chameaux aux bosses
flasques et aux babines dégoûtées ? Mme du
Gad, qui secourt tous les animaux hormis les
hommes, a là du pain sur la planche. Il n'est
pas possible que la S. P .A. « laisse tomber »
le mrua des nobles setoiteurs. Ce serait vrai-
ment un tour de Jrumadaire.
A*
Dépêches de l'Indochine
-
Les manœuvres militaires indochinoises
Les grandes manœuvres militaires qui se
sont déroutées depuis le 23 courant dans la
région de Phuc-Yen, au nord d'ilanoï, sous
la direction du général Biltotte, comman-
dant supérieur des troupes de L'indocibine,
se sont terminées le 27. Le thème généra
consista, pour un parti sud établi parattè-
lement au cours du Fleuve Rouge à re-
pousser t'avance d'un parti nord, prove-
nant de la réaion frontière. L'action ont se
déroula à travers le site mamelonné des
contreforts du massif montagneux du Tam.
Dao, utilisa tous les éléments des troupes
indochinoises, infanterie coloniale, légion
étrangère, tirailleurs tonkinois avec un ba-
taillon d'indigènes Thos, L'artillerie de cam-
pagne et de montagne, génie, autos mitrail-
leuses, tanks, matériel divers. et les esca-
drilles d'aviation du groupe du Tonkin.
Les troupes européennes et indigènes ri-
valisant d'entrain, firent preuve de solides
qualités manœuvrières très remarquées par
les experts étrangers. Une imposante revue
clôturç, les opérations, l'après-midi du 27
dans la région de Da-Phuc. Elle lut passée
par le Gouverneur général p. i. Robin, en-
touré des autorités civiles et militaires, en
pi'ésence des missions étrangères et au mi-
lieu d'un grand concours de population in-
digène. Elle fui suivie d'un brillant défilé
d'environ 10.000 hommes,
Les paysans de la région ont assisté
en joule aux manœuvres prêtant une
joyeuse assistance aux soldats qui ont rcçtt
dans tous les cantonnements un accueil
cordial.
Réception des chefs étrangers
au Gouvernement général
Le Gouverneur général p. i. Robtn a of-
fert dans, la soirée du 27, un dincr de gala
en l'honneur des officiers étrangers auquel
assistèrent de nombreuses notabilités civi-
les et militaires. Après une allocution du
Gouverneur général p. i. qui a félicité les
trouTJf;/; et leurs chefs pour celle brillante
démonstration et remercié le général BII-
lot le, le major-général JJine. commandant
en chef des forces américaines aux Philip-
pines, exprima au nom des officiers étran-
gers toute sa gratitude pour la cordiale hos-
pitalité de l'lnclochinc.
Le voyage du roi de Luang-Prabang
On annonce de Ilarwl que S. M. Sisa-
vang-Vong, roi du Luayg-Prabanq qui a
quille lct capitale au début de janvier cffcc-
iuc une tournée dans la région du cinq ulè
me lerrlloife militaire. Il reçoit un cllalcll-
reux accueil des populations.
IndoPllciO.
AU YUNNÀN'
..<-.. ,AU. VUNNÀN
:.' '-1.
Pillage et banditisme
Un signale une recrudescence de la pira-
terie tans la région de Mongtscu (Y mu tan)
úit une bande importante de pirates après
avoir arrêté et pillé un train sur la ligne
chinoise aux mines d'étain de Dokéou enlevé 200 voyageurs chinois. Elle menace
la ligne de ta compagnie de chemin de fer
de Laokay à Yunnanfou.
–:
Production et consommation
du cacao
et$
La production du cacao augmente depuis
quelques années, au point qu'elle devient dan-
gereuse pour les cours.
La Cote de l'Or est à la tête des pays pro-
ducteurs avec 40 de la production mon-
diale, 360.000 hectares et 180 millions d' ar-
bres. A noter que cette culture est presque
totalement aux mains des indigènes.
Vient ensuite le Brésil avec 130 millions
d'arbres.
Puis la Nigéria. Saint-Domingue et les
colonies françaises.
L'exportation du cacao ordinaire est la sui-
vante :
UMM913 1'2-124 l'J2o-l'J2'T
Tunnel Tonm-s Tonnes
Côte-dc-l'Or 34.350 193.430 219.960
Brésil 31.140 55.540 66.720
Nigéria 3.320 33.420 37.720
San-Thbmé 34.080 18.320 16.430
San-Domingo 17.990 20.330 22.990
Haïti. 2.440 1.860 1.750
Afr. Equat. et
occid. franç. 4.170 11.680 18.810
Cameroun angt.. 2.670 3.280
Fernando Po 3.590 7.460 5.800
Autres pays 1.750 5.410 6.970
Total 132.830 369.120 299.830
Le pays le plus grand consommateur du
cacao du monde entier est - les Etats-Unis
d'Amérique du Nord ; il en a importé en
1928, pas moins de 170.000 tonnes, plus que
l'Allemagne et l'Angleterre réunies. C'est la
prohibition des boissons alcooliques et l'élé-
vation générale du coût de la vie (standard of
life) qui ont contribué à cette énorme consom-
mation du cacao. Ce cacao vient surtout de
l'Afrique occidentale anglaise, du Brésil et
de Saint-Domingue. Comme deuxième pays
consommateur du cacao se classe l'Allemagne.
En Angleterre, la consommation augmente ;
c'est le cacao de provenance coloniale qui est
importé en premier lieu. La Hollande est
aussi un grand - acheteur du cacao dont la plu-
part est transformé en poudre et en beurre.
La France vient en cinquième lieu; elle con-
somme tout le cacao produit dans ses colonies.
Il faut espérer que les débouchés du cacao
ne diminueront pas malgré l'augmentation de
la consommation du tabac par les femmes, ce
qui réduit la consommation du chocolat, car
il y a encore des pays comme la Russie et
1 d'autres, en Asie, qui peuvent constituer des
marchés importants.
Au Conseil Général
de la Nouvelle-Calédonie
La deuxième session ordinaire du Conseil
Général de la Nouvelle-Calédonie a été ou-
verte le 2 décembre dernier à Nouméa par
M. Thaly gouverneur intérimaire. Il a pro-
noncé à cette occasion une courte allocution
pour exposer à l'Assemblée les caractéristiques
et le plan d'ensemble du budget de l'exercice
1931 permettant à ses membres d'apprécier en
connaissance de cause les propositions soumises
à leurs délibérations.
Avant d'entrer dans les explications qu'il
avait à donner à ce sujet il a déclaré qu'il
avait adressé au Président du Conseil Géniéral
pour être communiqué à ses membres, le dos-
sier reçu du Gouverneur titulaire sur le pro-
gramme des Grands Travaux et de la mise en
valeur de la Colonie par la double formule de
l'Emprunt avec garantie de l'Etat et du méca.
nisme des prestations allemandes.
Vous êtes ainsi, a-t-il dit, pleinement rensei-
gnés sur les documents qui ont reçu l'entière
approbation de M. le Ministre des Colonies et
qui se trouvent à l'heure actuelle soumis à
l'examen du Parlement (Rappelons que ces pa-
roles ont été prononcées le 2 décembre der-
nier)
Après ce préambule le gouverneur fait con-
naître qu'à l'appel de son programme d'em-
prunt M. le Gouverneur Guy on a remis au Mi-
nistre un rapport dans lequel il est dit ceci :
« La Commission d'étude dite Commission
« des Grands Travaux était naturellement
« conduite à faire tout d'abord l'inventaire
« général de ces besoins, tandis que le Gou-
« verneur local, de concert avec le Conseil
« Général entreprenait le redressement finan-
« cier et la création de nouvelles ressources
« budgétaires.
(c La ferme résolution s'y affirmait ensuite
« de parvenir à bref délai, à des formules
« permettant de satisfaire, par les moyens lo-
« eaux, aux besoins les plus impérieux. Le
« plan d'exécution se trouvait ainsi nettement
« défini. Il y avait lieu d' une part d' entrepren-
« dre la première phase avec les ressources
« nouvelles du budget local; d'autre part, et
« en même temps, de préparer tous les élé-
« ments nécessaires à la réalisation des moyens
« extérieurs en vue des phase ultérieures. »
« Dès l'exercice 1926. le budget extraordi-
« naire était créé pour la mise en œuvre de
« la première phase. »
Or, Messieurs, a dit M. Thaiy, en 1931
nous abordotix }..,/ ., phases ultérieures », c'est-
à-dire les phase* de réaUsalicn sur ressources
extérieures, emprunt d prestations allemandes.
D'un autre cote, !-'s charges rfe l'exercice pro-
chain ne permettent pas de uowsuiore avec la
même ordorrinncc ciue précédemment, les en-
treprises sur ressovrees locales et celte consta-
tation m'a conduit à incorporer ces opérations
dans le budget ordinaire.
Il est bien entendu que cette mesure ne con-
cerne que l'exercice 1931 et que les mêmes
causes de créalion du budget extraordinaire pro-
voqueront sa réinstilulion lorsque le moment
sera venu.
Les prévisions budgétaires pour 1931 ont été
arrêtées à 38.650.000 fr.
contre en 1930 36.495.000 fr.
soit une majoration de.,.,. 2.155.000 fr.
Le Gouverneur a signalé à l' attention du
Conseil général les dépenses nouvelles impo-
sées au budget local par la passation au ser-
vice local, de l'hôpital Colonial, par la cession
du Domaine pénitentiaire, par le service de
l'Emprunt qui occasionne en 1931 une inscrip-
tion de 3.837.782 fr. pour les annuités et
l'amortissement, et par le relèvement du trai-
tement des fonctionnaires de la Colonie.
Ces opérations forment un total de 6 mil-
lions 49.000 fr. qui sont fortement compensés
par des recettes dont M. Thaly (ait 1 énumé-
ration et qui laissent un reliquat passif de
2.456.000 francs.
Peur balancer cette insuthsance momentanée
des ressources, le Gouverneur a donné à l' As-
semblée des indications qui permettent d' as-
surer l'équilibre du budget et M. Thaly a ter-
miné son discours par ces paroles :
L'équilibre du budget assuré. Messieurs, ma
mission touche à sa fin; dans quelques jours
nous aurons tous la joie de recevoir le Gou-
verneur titulaire et de lui montrer, une fois dit
plus, noire admiration, notre reconnaissance
profondes pour le prodigieux effort et les déci-
sions capitales réalisées par lui.
Commandant Lammuelle.
(Clu" d'Escadron breveté en retraite).
------ oib
A LA CHAMBRE
La liste des Groupes
Ln liste des groupes de la Chaimbrc a été
publiée hier. Elle s'établit, ainsi ;
Groupe radical-socialiste 113 irve/nihreà
- socialiste 106 -
- de TU. R. D, 85 -
- des républicains de
gauche 6-i
- - de la gauche radie. 51 -
- des indépendante 41 -
- de l'action démocra-
tique et sociale 30 -
des indépendants de
gauche ,.,..,. , , 20 -
des démocrates po-
pulaires 18 -
- de la gaucho socia-
le et radicale. 17 -
ivpnhlio. socialiste. H, -
- socialiste français. 14
- commnnistc. 11 -
Députés n'appartenant iL au-
cun groupe 18 -
On notera que depuis l'établissement, de
ces listes, M. Ossola a quitté le groiapt mr
TRENTE-DELIXIEMU AN NWS. N° 17. V : • - .:., LE NUMERO : 30 CENTIMES JUUD1 SUIR, Zi JANVIER 103u,
JOURNAL JJUOTIOim
Rédaction & Administration s
I4;ÍII_1".
paiÙS u'r¡ la
TtLtPH. t LOUVRE MM
- RICHELIEU 87.N
Les Annales Coloniales
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Directbur.Fondateûr s Marotl RUEDEL
Tous les articUs publiés dans noire journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
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Franoe et
Colonies 180» 100) 60.
Étranger.. 240 9 125 p 70*
On s'abonne sans frais dau
tous les bureaux de poste.
Agriculture coloniale
̃ - ̃̃ F >v>ac^T j -–
Sons publions l'un des deux derniers articles
(tue nous avait envoyé notre éminent ami M.
Mario .Ronstan avant de devenir ministre de
l'Instruction Publique.
J'ai souvent montre avec quelles a pré-
cautions » il fallait lire les Rapports et Dis-
cours des gouverneurs de nos Colonies et les
profits moraux que ces hauts fonctionnaires
cherchent tout naturellement à retirer de ces
manifestations oratoires. Je n'ai jamais dit
qu'il ne fallait pas les lire avec attention,
ni prétendu qu'il n'y eût pas là des choses
excellentes. Il faudra que je revienne sur la
situation de D'A. O.F. Des nombreux Rap-
ports et Discours que j'ai examinés à me-
sure qu'ils nous arrivaient, je n'avais pas la
naïveté de conclure que tout ce qu'on me
disait sur la crise économique de notre Afri-
que Occidentale était erroné j mais j'avais
bien l'impression que la crise n'aurait ja-
mais sévi si toutes les mesures annoncées
étaient prises, et si les résultats obtenus
étaient bien ceux qu'on énumérait. En som-
me, ce n'est pas toujours par ce qu'on af-
firme avoir été fait que de pareils documents
offrent un réel intérêt; c'est par ce qu'on
démontre qu'il faudrait faire.
Aujourd'hui, je voudrais parler du dis-
cours prononcé par M. le gouverneur de la
Martinique à l'ouverture de la première ses-
sion ordinaire du conseil généirall en 1930,
tel que je l'ai trouvé dans un recueil officiel.
Il contient sur l'agriculture des pages excel-
lentes. Il y est rappelé que le gouvernement,
dans son programme de redressement écono-
mique, a laissé la première place au dévelop-
pement de la production agiricole, Remar-
quez-le, c'est une règle du genre, une sorte
de lieu commun, entre tant d'autres qui com-
posent le fond même de la littérature des
déclarations ministérielles. Mais -- il n'est pas
inutile de s'emparer de ce lieu commun,
d'une part pour en tirer cette auttre idée que
le chômage, la vie chère, la crise économi-
que, en un mot, ont pour cause primordiale
Pinsuffisance des produits de la terre, et que
c'est là une des suites de la guerre dont
nous ayons le plus à souffrir, et, d'autire
art, pour en Inférer que l'avcnir est aux
pays qui sauraient tirer des terres plus fer-
tiles des rendements supérieurs à ceux de
,Ieu.ri concurrents. Surtout daus une colo-
nie essentiellement agricole dont M le gou-
visrniuf ddftnç (jette aéfinition Sta, Tfrut pfo-
:r,",1i.hn't\;:dè..J'e'xploitatkd,'.:du ̃ soi ; on y Céo-
i!V{":1.Jb" mldéNl!'nd à qUt.I(.l\1C deg'lé que
.,.ï+t.. ""J"J\ ¡:".1" ,::; /t,..l'.if 'Î,' \; ',4.L /,4..:.,,
ru. ai\tv ̃» ,',.
) '-"" i.
'• liWun géî où i'on^re-
connaît les articles traditionnels : organisa-
tlon du crédit agricole, avec caisse centrale,
caises locales, et, parallèlement organi-
sation et multiplication de syndicats de pro-
ducteuis ; amélioration des services de l'ins-
nection agricole, adjonction d'expeflrtb de
culture dont les estimations sont indispen-
sables pour juger exactement les demandes
de prêts ; développement de l'enseignement
agricole à tous les degrés, expositions et
concours agricoles périodiques, chambre con-
sultative d'agriculture, établissement d'une
inspection du travail garantissant les inté-
rêts des travailleurs.
Et M. le gouverneur d'insister encore :
« C'est l'agriculture qui conditionne l'éco-
nomie générale de la Colonie et fait en
grande partie sa population agricole. Les
immenses champs de cannes qui ondulent
dans la campagne, les travailleurs qui s agi-
tent au soleil', semant, sarclant, coupant en
chantant, les beaux enfants qu'on voit cou-
rir insouciants et gais autour des cases sont
les preuves que la Martinique vit de ses po-
pulations laborieuses et douces qui font la
richesse présente. »
Paysage idyllique, mais prenez garde: 1
il y a. une ombre au tableau. Les immenses
champs de cannes qui ondulent dans la cam-
pagnë, s'ils charment les yeux du poète,
préoccupent l'économiste. M. le gouverneur
rappelle fort à propos les dangers qui me-
nacent les pays à monoculture. Il cite 1 exem-
ple de l'ancienne Ile de France, File Maur
rice qui présente plus d'une analogie avec
la Martinique ; elle traverse une période
très difficile, parce que sa seule industrie
est l'industrie sucrière. Sans doute; le péril
otzt mnîns rtressafit à la Martinique : le gou-
vernement a diminué les droits de consom-
mation sur les sucres de toute origine, re-
levé fortement les droits de douane sur les
produits similaires et leurs dérivés, réglé le
contingentement des .rhums, nvesure don\:.
j'entendais hier encore l'éloge à la Commis-
sion Interministérielle de lia Viticulture, en
réponse à un de nos honorables collègues
d'Algérie qui s'opposait à toute réglemen-
tation des cultures au nom du droit de pro-
- nriétê. fort mal entendu.
Mais s'il n'est pas imminent, le péril est
à craindre. Il est permanent partout où il y
a monoculture. Déjà, à une session précé-
dente, le conseil général a accordé a une
société l'aval de la colonie pour 1 installa-
tion d'un frigorifique, afin de développer
et de favoriser la culture et l'exportation des
bananes; M. Alcide Delmont,'qui a accueilli
autrefois le contingentement sans enthou-
siasme, déclarait que la mesure aurait du
moins un résultat heureux, puisqu el e obli-
gerait la Martinique à se livrer à d autres
cultures ; il regrettait que l'a population
Mt ribliirée. cour se nourrir, d avoir recours
aux importations étrangères, ailors qu'elle
aurait pu trouver autour d'elle de qm suf-
fire en grande partie à ses besoins ; que
l'activité des agriculteurs devait se tourner
vers des cultures comme celles du cacaoyer,
du miter, de la vanille, avec d'autant plus
de confiance que les habitants les »
- depuis d. Ittel. et qu'ils ont pmnvê
qu'ils étaient capables d'y .réussir parlaitc-
ment. Il n'est pas jusqu'à l'élevagc que M.
Alcide Delmont ne déclarât trop négligé ; et
il le regrettait en montrant la quantité de
bœufs et de conserves alimentaires que cette
population de 250.000 âmes environ était
contrainte d'importer de l'extérieur.
Ces conseils utiles, M. le gouverneur les
répétait il! y a quelques semaines dans le
document dont je viens de terminer la lec-
ture. Félicitons-le d'avoir proclamé sa vo-
lonté d armer le pays d'une forte organisa-
tion agricole, où les producteurs puissent
rencontrer l'aide matérielle, l'aide morale
dont ils ont besoin ; les informations, les
conseils), les enseignements techniques qui
l'eun. sont nécessaires. Ainsi guidés, nous
souhaitons qu'ils comprennent que, si la
culture de la canne est plus rémunératrice
que les autres, elle risque de devenir une
cause de crise formidable là où les autres
cultures ne sont pas également pratiquées.
Et nous féliciterons davantage encore M. le
gouverneur si les actes répondent aux pa-
roles, et les résultats aux programmes, ce
qui (et ce n'est certes pas pour -- lui que je
le répète) ne nous est pas toujours, apparu
depuis les nombreuses années que nous nous
occupons des questions coloniales et que nous
lisons soigneusement rapports, discours, ma-
nifestations oratoires de ceux qui ont la
change de nos provinces lointaines, et pour
devoir d'agir plutôt que -de parler.
iRffttfio Houston* v
Sénateur de VHèraull,
Ministre de l'Instruction Publique,
A l'Académie de Médecine
La médecine et les médecins au Maroc
M. Léon Bernard, qui revient d'une impor-
tante mission au Maroc, expose 'le rôle du
corps médical au Maroc, l' action qu'il y a
poursuivie, ainsi que les grandes lignes de
l'organisation sanitaire réalisée par le protec-
torat sous l'inspiration du maréchal Lyautey.
Cette organisation concentre sous la même di-
rection l'assistance médicale et la prophylaxie
des maladies, et c'est le même personnel qui
a la conduite des formations hospitalières, du
dépistage des maladies contagieuses et de la
cléîetise contre leur propasatiOD. Au centré, la
direction de1 la Santé publiqueexerce, avec
««in personnel techttiquej le txjfflmanderaerçt et
Ii. COli..,,6et\i%' ,'I!or"ftita.ir)n," ,;'1J.A:1
,1! ":.ff' ..:. "l.:,.,nJ':lt"Íû'¡1\:]\7" .1it "1'
sefce divfcée eh '^w^ipiÉNi':«haç^-4.:un;j
miédecln-chef. 11 y 1 a 11 bweaux d'hygiène
dans les grandes vîllës, 7 agences sanitaires
maritime* dana les ports. On CfJmpte, en outre,
14 groupes sanitaires mobiles et 4 sections de
prophylaxie qui se transportent parmi les popu-
atioiu éloignées ou dispersées. 171 hôpitaux
infirmeries ou dispensaires dans les centres ur-
bains -- ou - dans - le - bled. L'auteur décrit “quel-
ques types , de maternités, de postes avancés.
de dispensaires, parle de l'Institut d'hygiène
de Rabat, résume les résultats acquis dans les
différentes activités sanitaires, montrant la pé-
nétration de l'action médicale parmi les popu-
lations et faisant ressortir l'attachement et la
reconnaissance de celles-ci à l'égard des mé-
decins.
En rendant hommage au corps médical,
ancien et actuel, du Maroc, et à son chef le
docteur Colombani M. L. Bernard rappelle
l'estime en laquelle il était tenu par MM.
Lucien Saint, Th. Steeg, le maréchal Lyau-
tey, et exalte l'oeuvre accomplie au Maroc
par cet animateur et ses éminents successeurs;
A cet hommage, l'Académie tout entière tien,
à s'associer. Elle décide d'adresser ce rap-
port au maréchal..
-
Un navire s'échoue au large
de la Nouvelle-Calédonie
Le p-aquebot Présidènt-Maddison mande
qvùil a intercepté un S.O.S. d'un navire an-
glais à moteurj Enton, de 4.425 tonnes, qui
est échoué sur un récif au large de la Nou-
velle-Calédonie, dans une situation critique.
Le Présidènt-Maddison a retransmis aux au-
torités navales de Honolulu le message de
détresse de l'Enton. Ce dernier était à.
10 h. 20 dit matin (heure du Pacifique), à
220 50 sud et 176°45 est,
Dans la dé'pêcjie, l'Enton ajoutait qu'il
faisait eau rapidement et demandait du se-
cours à tous ceux qui se trouvaient dans le
voisinage.
-
Au Conseil d'État
Rejet de la requête d'un lieutenant
de Santé À Oran
Le 22, octobre 192c, le Gouverneur géuê-
ral de l'Algérie prenait un arrêté rejetant
la demande que M. Marquet, lieutenant de
Santé, demeurant à Oran, lui avait adressée
tendant à ce que soit rapportée la nomina-
tion de M. Anglade au grade de capitaine de
santé et à ce que le requérant soit nommé
audit grade avec effet rétroactif au 25 juin
1035.
Estimant qu'en prenant cette décision, le
Gouverneur général de l'Algérie avait ex-
cédé ses pouvoirs, M. Marquet avait pré-
senté Une requête au Conseil d'Etat, aux
fins d'annulation de la décision dont s'agit.
Appelé à juger cette affaire, le Conseil
d'Etat a rejeté la requête précitée attendu
que M. Marquet ne remplissait ni les condi-
tions posées par les Icis des 30 janvier 1923
et du 18 juillet 1924 pow être nomnfé à
l'emploi dont s'agit ni à celles prévues par
le statut du corps auquel, il appartient pour
être désigné pour le poste supérieur.
..D'I lors, c'est à bon droit que le acm.
verneur général de l'Algérie a rejet€ la d.
mande de M. Marquer,
Il grand conseil National
de la France 610cireoner
-
e
- ,,1
!It: -
m w 16,
N vient de mettre Cil
distribution, à la
Chambre des dépu-
tés, une proposition
de loi signée de
170 députés appar-
tenant aux grou-
pes politiques les plus divers, ayant
pour objet la création d'un grand Conseil
National de la France d'outre-mer. Cette
assemblée, comprenant cinquante membres
au maximum, aurait à étudier les pro-
blèmes d'ordre politique, économique et so-
cial intéressant toutes les possessions fran-
çaises d'outre-mer et à en proposer les solte-
tions au gouvernement.
Les parlementaires coloniaux y siégeraient
comme membres de droit en même temps que
des représentants des ministères intéressés,
des compétences métropolitaines et des délé-
gués français et indigènes des Conseils finan-
ciers ou consultatifs de nos grands gotlverne-
ments dyoutre-itier.
Un règlement d'administration publique
désignerait les organisations médicales, éco-
tlontiques, financières, coloniales, de presse,
appelées à établir la liste des personnes de
la Métropole pouvant faire partie du Grand
Conseil National de la France d'outre-mer.
Les membres dit Conseil, choisis sur cette
liste et proposés par le Président dit Conseil,
seraient nommés par un décret du Président
de la République pour une durée de cinq ans
et rééligibles.
l'idle d'une assemblée de ce genre n'est
pas inédite; dans quelques-unes de ses mo-
dalités, la nouvelle organisation en projet
ressemble même étrangement à un organisme
déjà existant ; le Conseil supérieur des Co-
lonies.
Ce qui est nouveau, c'est que la pro posi-
tion de loi institue un Comité permanent
exécutif comprenant le Président du Conseil
National de la France d'outre-mer et les
cinq vice-présidents des grandes Commis-
sions élues au sein dudit Conseil qui, assisté
d'un secrétaire général également, perma-
nent, aurait pour mission de coordonner les
travaux des Commissions, de procéder aux
études urgentes, de veiller, dans Vintervalle
des sessions, au fonctionnement des services
et d'assurer l'cxécutioll des affaires cou-
rantes.
le Conseil National de la France d'outre-
mt" institué auprès du Président du Côitseil
iÙ:oli #'l:¡;,,,(.t'PlJÍf.tlJJit.i# ',. fi? (l.Jj.$'I/lti.4"l
ih'tc1'iJr''rIi'iil'!t'>'11't!';/'lI'
tàfèntwe, qiU' Vm- a UHt) dé 'crfaf-\tiïiifûhês
reprises, mais qui n'a fit être jusqu'ici réa-
lisée, l'heure ne paraissant pas encore venue
où les différents pays français d'outre-mer
peuvent être groupés sous une même direc-
tion.
Ce projet démontre tout d'abord que
l'idée coloniale dont nous sommes, dans
les Annales Coloniales, les propagandistes
particulièrement actifs gagne de jour en
jour du terrain. La création du gralul Conseil
National de la France d'outre-mer n'en pose
pas moins un certain nombre de questions
très délicates, parmi lesquelles, en premier
lietl, celle des attributions qu'il conviendrait
de lui donner pour ne pas empiéter sur
celles des divers ministères hltéressés.
Quelles que soient, d'ailleurs, ces at/ribu-
tions, il ne faut pas oublier que la décision,
en matière colomale comme en toute autre
matière, appartient d'abord au Parlcmcnt.
Il est donc indispensable, si l'on veut pro-
céder à une large réorgalzisatiolt du domaine
colonial, dont l'opinion publique commence
à apprécier tonte l'importance, que le Parle-
ment tout entier veuille bien, lui aussi, s itt-
téressér aux questions coloniales, les exami-
ner et les résoudre sans retard. Nous venons
de voir, à propos des emprunts coloniaux,
qu'il n'en est malheureusement pas toujours
ainsi et que le vote de projets de loi dont
dépend non seulement l'avenir économique
de certaines de nos grandes colonies, mais
encore leur vie de demaÏlT, s'est trouve trop
longtemps différé.
La création proposée d un Grand Conseil
National de la France d'outre-mer suffira-t-
elle à modifier cet état d'esprit? Il est grand
temps d'aviser et d'adopter, enfin, les mc.
sures qui permettront, dans la paix et dans
le travail, le développement méthodique et
rationnel de notre domaine colonial, en même
temps que l'amélioration des conditions de
vie des populations dont la France a la res-
ponsabilité. Ainsi, seulement; pourra être
menée à bonne fin l'auvre admirable initiée
par nos grands coloniaux au -brix des plus
durs sacritites. 1 -
Henry Bërenger,
Sénateur de ta Gtiadêloups, Vice-Pré-
aident de ta Commission des
A flaire-o etraitudres.
.1.
Une initiative d'un missionnaire
Le Père Barriol, des Missions Etrangères
de Paris, trace une piste en pleine brousse et
organise un service de voitures.
Le Père BarriolJ des Missions Etrangères
de Paris, vient de tracer en pleine brousse,
avec l'aide de ses chrétiens, une piste de
plus de 30 km., reliant ses « centres » de
Paksanc et de Nongboua. Pour épargner à
ses fidèles le portage à dos d'hommes f il
s'est rendu acquéreur d'un troupeau et. d,
plusieurs chars qu'il a mis à la disposition
de ses paroissiens.
La Chambre de Commerce et d'Agriculture
du Laos a tenu à signaler à l'Administration
locale cette amélioration des communica-
tions laotiennes et & féliciter le nouveau
« maître de poite n et l'habile ingénieur.
Agmte. Fîtes.
RUE OUDINOT
-
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
a pris possession hier à 15 heures, des ser-
vices de la rue Oudinot; en présence de M.
Diagnc, sous-secrétaire d'Etat et de M. Au-
guste Brunet, ancien sous-secrétaire d'Etat,
M. Théodore Steeg a présenté à son succes-
seur ses principaux collaborateurs. M. Paul
Rpynaud a immédiatement pris contact avec
les, directeurs et chefs de service de son Dé-
pattement.
Maintien d'un Gouverneur
; en service détaché
Par arrêté du président du Conseil, minis-
tre-des Colonies, en date du 22 janvier 1931,
M. Schoeffler (Ernest-Marie-Hubert), Gou-
verneur de 20 classe des Colonies, en service
détaché en Syrie depuis le or janvier 1920,
a été maintenu dans la même position pour
une durée d'une année à compter du
ier janvier 1931 dans les conditions prévues
à l'article 33 de la loi du 30 décembre 1913.
Ce haut fonctionnaire ; reste pendant cette
période à la disposition du ministre des Af-
faires étrangères pour servir en Syrie.
.–-– .,. –-
Il conseil Snptrlenr
dn Gouvernement d'Alllérie
Au cours de la première réunion du Con-
seil Supérieur du Gouvernement d'Algérie,
M. Jules Carde a prononcé un discours qui
a produit une impression très protonde.
En transmettant au Conseil Supérieur le
budget de 1931-1932, arrêté par les Déléga-
tions Financières à 2.310.507.608 fr. de re-
cettes contre 2.309.987.317 tr. de dépenses,
il a souligné que ce budget comporte un
milliard rien que pour assurer l'exécution
du programme des grands travaux.
M. f Carde a indiqué l'importance qu'il
attache personnellement aux œuvres de pré-
voyance sÓciale, aux habitations à bon mar-
ché pour lesquelles des* crédits dépassant
huit millions ont été demandés et à l'œuvre
de la colonisation sur laquelle l'entente
reste encore à établir entre l'administration
et les délégations au sujet des concessions
de lots d'agrandissements.
H a annoncé qU'il comptait soumettre l'nn
prochain un plan soigneusement établi pour
le reboisement dont la nécessité est reconnue
pdr tous, et; enfin, que les questions de l'as-
sistance sociale par des sociétés indigènes
de prévoyance et de mutualité, les questions
difl, l'habitat et do l'enseignement indigènes
attendaient aussi l'accord du Conseil supé-
rieur à diverses propositions faites par les
délégations.
';i;#''¡.i;wialéji.(1n "1IiCr'(ll,U)"t¡ imr.t_'
excépta&tiBellc. du problème do Veau n'a pas
échappé au Gouverneur général
Les désastres de cette aîmOe constituent
une )lIuBtI'atlun cruelle des vœux exprimés
par le Congrès de l'Eau depuis trois uns. 11
est temps qu'une politique énergique fasse
disparaître les causes essentielles de ce dé-
sastre : le ruissellement et le déboisement.
Les moyens de lutte sont depuis long-
temps connus : interdire d'une façon absolue
le déboisement, reboiser de façon intensive
les régions montagneuses, retenir les eaux
par de petits barrage.s en pierre dans les ra-
vins et par des fossés de niveau, accentuer
la perméabilité des sols rocheux par l'ex-
plosif. -
- Ce programme exige beaucoup d'argent.
Il faudrait donc que le budget du Service
des forêts soit considérablement accru et que
l'Algérie soit dotée d'un personnel d'ingé-
nieurs spécialisés hydrauliques et agronomes.
.,.. --
Revendications italiennes
Examinant la possibilité d'un rapproche-
ment franco-italien le sénateur Bougiovanni
souleva des questions diverses. Reconnais-
sant l'occupation effective par la France du
Barkou, du Tibesti et de l'Ouadaï où jamais
la Turquie n'avait pris pied, il recommande
à son pays de ne pas pousser plus au sud
son entreprise pour laisser une marge
d'échange avec le gouvernement français.
Par ailleurs, les autres litiges : parité na-
valej menace de notre alliance avec la You-
goslavie, protection des Italiens en Tunisie
et en définitive la paix européenne pour-
raient être. aplanis, si la France cédait a
-l'Italie sa colonie de la Côte des Somalis.
Rien que celal.
L'Italie n'avait jamais demandé autant.
Tu te rends compte.
LE POINT DE VUE DU CHAMEAU
Comme chacun le sait, la récolte des dattes
jut cette année déficitaire. Partant, les noyaux
de ces aimables fruits se sont faits aussi rares
que les cheveux de Sophocle avant que le
grand tragique ne succombât sous le poids
d'une tortue tombée du ciel.
Cela. pemez-oous, n'a aucune importance.
Détrompez-cous ; des noyaux de dattes ont
une Valeur marchande, une vettu élémentaire
de premier ordrè. Du moins, pour les cha-
me.. - - -
Ces nobles vaisseaux des sables sont en
effet friands leur sobriété excuse leur gour-
mandise de la farine obtenue par le concas-
sage de ces déchets. Or, le a noua n vaut
actuellement Vingt-quatre francs la « ouïba »
de auarante litres. Les indigènes trouvent le
produit un peit cher, même pour un dessert de
désert. On parle donc ou de fermer momenta-
nément les fabriques de ZQrzis et du Sud- Tu-
nisien ou e les utiliser à la production du
« dattania » humain tout cuit, tout sucré.
- Mats que vont dire les chameaux aux bosses
flasques et aux babines dégoûtées ? Mme du
Gad, qui secourt tous les animaux hormis les
hommes, a là du pain sur la planche. Il n'est
pas possible que la S. P .A. « laisse tomber »
le mrua des nobles setoiteurs. Ce serait vrai-
ment un tour de Jrumadaire.
A*
Dépêches de l'Indochine
-
Les manœuvres militaires indochinoises
Les grandes manœuvres militaires qui se
sont déroutées depuis le 23 courant dans la
région de Phuc-Yen, au nord d'ilanoï, sous
la direction du général Biltotte, comman-
dant supérieur des troupes de L'indocibine,
se sont terminées le 27. Le thème généra
consista, pour un parti sud établi parattè-
lement au cours du Fleuve Rouge à re-
pousser t'avance d'un parti nord, prove-
nant de la réaion frontière. L'action ont se
déroula à travers le site mamelonné des
contreforts du massif montagneux du Tam.
Dao, utilisa tous les éléments des troupes
indochinoises, infanterie coloniale, légion
étrangère, tirailleurs tonkinois avec un ba-
taillon d'indigènes Thos, L'artillerie de cam-
pagne et de montagne, génie, autos mitrail-
leuses, tanks, matériel divers. et les esca-
drilles d'aviation du groupe du Tonkin.
Les troupes européennes et indigènes ri-
valisant d'entrain, firent preuve de solides
qualités manœuvrières très remarquées par
les experts étrangers. Une imposante revue
clôturç, les opérations, l'après-midi du 27
dans la région de Da-Phuc. Elle lut passée
par le Gouverneur général p. i. Robin, en-
touré des autorités civiles et militaires, en
pi'ésence des missions étrangères et au mi-
lieu d'un grand concours de population in-
digène. Elle fui suivie d'un brillant défilé
d'environ 10.000 hommes,
Les paysans de la région ont assisté
en joule aux manœuvres prêtant une
joyeuse assistance aux soldats qui ont rcçtt
dans tous les cantonnements un accueil
cordial.
Réception des chefs étrangers
au Gouvernement général
Le Gouverneur général p. i. Robtn a of-
fert dans, la soirée du 27, un dincr de gala
en l'honneur des officiers étrangers auquel
assistèrent de nombreuses notabilités civi-
les et militaires. Après une allocution du
Gouverneur général p. i. qui a félicité les
trouTJf;/; et leurs chefs pour celle brillante
démonstration et remercié le général BII-
lot le, le major-général JJine. commandant
en chef des forces américaines aux Philip-
pines, exprima au nom des officiers étran-
gers toute sa gratitude pour la cordiale hos-
pitalité de l'lnclochinc.
Le voyage du roi de Luang-Prabang
On annonce de Ilarwl que S. M. Sisa-
vang-Vong, roi du Luayg-Prabanq qui a
quille lct capitale au début de janvier cffcc-
iuc une tournée dans la région du cinq ulè
me lerrlloife militaire. Il reçoit un cllalcll-
reux accueil des populations.
IndoPllciO.
AU YUNNÀN'
..<-.. ,AU. VUNNÀN
:.' '-1.
Pillage et banditisme
Un signale une recrudescence de la pira-
terie tans la région de Mongtscu (Y mu tan)
úit une bande importante de pirates après
avoir arrêté et pillé un train sur la ligne
chinoise aux mines d'étain de Dokéou enlevé 200 voyageurs chinois. Elle menace
la ligne de ta compagnie de chemin de fer
de Laokay à Yunnanfou.
–:
Production et consommation
du cacao
et$
La production du cacao augmente depuis
quelques années, au point qu'elle devient dan-
gereuse pour les cours.
La Cote de l'Or est à la tête des pays pro-
ducteurs avec 40 de la production mon-
diale, 360.000 hectares et 180 millions d' ar-
bres. A noter que cette culture est presque
totalement aux mains des indigènes.
Vient ensuite le Brésil avec 130 millions
d'arbres.
Puis la Nigéria. Saint-Domingue et les
colonies françaises.
L'exportation du cacao ordinaire est la sui-
vante :
UMM913 1'2-124 l'J2o-l'J2'T
Tunnel Tonm-s Tonnes
Côte-dc-l'Or 34.350 193.430 219.960
Brésil 31.140 55.540 66.720
Nigéria 3.320 33.420 37.720
San-Thbmé 34.080 18.320 16.430
San-Domingo 17.990 20.330 22.990
Haïti. 2.440 1.860 1.750
Afr. Equat. et
occid. franç. 4.170 11.680 18.810
Cameroun angt.. 2.670 3.280
Fernando Po 3.590 7.460 5.800
Autres pays 1.750 5.410 6.970
Total 132.830 369.120 299.830
Le pays le plus grand consommateur du
cacao du monde entier est - les Etats-Unis
d'Amérique du Nord ; il en a importé en
1928, pas moins de 170.000 tonnes, plus que
l'Allemagne et l'Angleterre réunies. C'est la
prohibition des boissons alcooliques et l'élé-
vation générale du coût de la vie (standard of
life) qui ont contribué à cette énorme consom-
mation du cacao. Ce cacao vient surtout de
l'Afrique occidentale anglaise, du Brésil et
de Saint-Domingue. Comme deuxième pays
consommateur du cacao se classe l'Allemagne.
En Angleterre, la consommation augmente ;
c'est le cacao de provenance coloniale qui est
importé en premier lieu. La Hollande est
aussi un grand - acheteur du cacao dont la plu-
part est transformé en poudre et en beurre.
La France vient en cinquième lieu; elle con-
somme tout le cacao produit dans ses colonies.
Il faut espérer que les débouchés du cacao
ne diminueront pas malgré l'augmentation de
la consommation du tabac par les femmes, ce
qui réduit la consommation du chocolat, car
il y a encore des pays comme la Russie et
1 d'autres, en Asie, qui peuvent constituer des
marchés importants.
Au Conseil Général
de la Nouvelle-Calédonie
La deuxième session ordinaire du Conseil
Général de la Nouvelle-Calédonie a été ou-
verte le 2 décembre dernier à Nouméa par
M. Thaly gouverneur intérimaire. Il a pro-
noncé à cette occasion une courte allocution
pour exposer à l'Assemblée les caractéristiques
et le plan d'ensemble du budget de l'exercice
1931 permettant à ses membres d'apprécier en
connaissance de cause les propositions soumises
à leurs délibérations.
Avant d'entrer dans les explications qu'il
avait à donner à ce sujet il a déclaré qu'il
avait adressé au Président du Conseil Géniéral
pour être communiqué à ses membres, le dos-
sier reçu du Gouverneur titulaire sur le pro-
gramme des Grands Travaux et de la mise en
valeur de la Colonie par la double formule de
l'Emprunt avec garantie de l'Etat et du méca.
nisme des prestations allemandes.
Vous êtes ainsi, a-t-il dit, pleinement rensei-
gnés sur les documents qui ont reçu l'entière
approbation de M. le Ministre des Colonies et
qui se trouvent à l'heure actuelle soumis à
l'examen du Parlement (Rappelons que ces pa-
roles ont été prononcées le 2 décembre der-
nier)
Après ce préambule le gouverneur fait con-
naître qu'à l'appel de son programme d'em-
prunt M. le Gouverneur Guy on a remis au Mi-
nistre un rapport dans lequel il est dit ceci :
« La Commission d'étude dite Commission
« des Grands Travaux était naturellement
« conduite à faire tout d'abord l'inventaire
« général de ces besoins, tandis que le Gou-
« verneur local, de concert avec le Conseil
« Général entreprenait le redressement finan-
« cier et la création de nouvelles ressources
« budgétaires.
(c La ferme résolution s'y affirmait ensuite
« de parvenir à bref délai, à des formules
« permettant de satisfaire, par les moyens lo-
« eaux, aux besoins les plus impérieux. Le
« plan d'exécution se trouvait ainsi nettement
« défini. Il y avait lieu d' une part d' entrepren-
« dre la première phase avec les ressources
« nouvelles du budget local; d'autre part, et
« en même temps, de préparer tous les élé-
« ments nécessaires à la réalisation des moyens
« extérieurs en vue des phase ultérieures. »
« Dès l'exercice 1926. le budget extraordi-
« naire était créé pour la mise en œuvre de
« la première phase. »
Or, Messieurs, a dit M. Thaiy, en 1931
nous abordotix }..,/ ., phases ultérieures », c'est-
à-dire les phase* de réaUsalicn sur ressources
extérieures, emprunt d prestations allemandes.
D'un autre cote, !-'s charges rfe l'exercice pro-
chain ne permettent pas de uowsuiore avec la
même ordorrinncc ciue précédemment, les en-
treprises sur ressovrees locales et celte consta-
tation m'a conduit à incorporer ces opérations
dans le budget ordinaire.
Il est bien entendu que cette mesure ne con-
cerne que l'exercice 1931 et que les mêmes
causes de créalion du budget extraordinaire pro-
voqueront sa réinstilulion lorsque le moment
sera venu.
Les prévisions budgétaires pour 1931 ont été
arrêtées à 38.650.000 fr.
contre en 1930 36.495.000 fr.
soit une majoration de.,.,. 2.155.000 fr.
Le Gouverneur a signalé à l' attention du
Conseil général les dépenses nouvelles impo-
sées au budget local par la passation au ser-
vice local, de l'hôpital Colonial, par la cession
du Domaine pénitentiaire, par le service de
l'Emprunt qui occasionne en 1931 une inscrip-
tion de 3.837.782 fr. pour les annuités et
l'amortissement, et par le relèvement du trai-
tement des fonctionnaires de la Colonie.
Ces opérations forment un total de 6 mil-
lions 49.000 fr. qui sont fortement compensés
par des recettes dont M. Thaly (ait 1 énumé-
ration et qui laissent un reliquat passif de
2.456.000 francs.
Peur balancer cette insuthsance momentanée
des ressources, le Gouverneur a donné à l' As-
semblée des indications qui permettent d' as-
surer l'équilibre du budget et M. Thaly a ter-
miné son discours par ces paroles :
L'équilibre du budget assuré. Messieurs, ma
mission touche à sa fin; dans quelques jours
nous aurons tous la joie de recevoir le Gou-
verneur titulaire et de lui montrer, une fois dit
plus, noire admiration, notre reconnaissance
profondes pour le prodigieux effort et les déci-
sions capitales réalisées par lui.
Commandant Lammuelle.
(Clu" d'Escadron breveté en retraite).
------ oib
A LA CHAMBRE
La liste des Groupes
Ln liste des groupes de la Chaimbrc a été
publiée hier. Elle s'établit, ainsi ;
Groupe radical-socialiste 113 irve/nihreà
- socialiste 106 -
- de TU. R. D, 85 -
- des républicains de
gauche 6-i
- - de la gauche radie. 51 -
- des indépendante 41 -
- de l'action démocra-
tique et sociale 30 -
des indépendants de
gauche ,.,..,. , , 20 -
des démocrates po-
pulaires 18 -
- de la gaucho socia-
le et radicale. 17 -
ivpnhlio. socialiste. H, -
- socialiste français. 14
- commnnistc. 11 -
Députés n'appartenant iL au-
cun groupe 18 -
On notera que depuis l'établissement, de
ces listes, M. Ossola a quitté le groiapt mr
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