Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-01-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 janvier 1931 26 janvier 1931
Description : 1931/01/26 (A32,N15). 1931/01/26 (A32,N15).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63802907
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
mENTE-IJEUXIEME ANNEE. o 15. LI; NUMERO: 30 CENTIMES LUNDI SOIR. 26 JANVIER 1931.
30 ŒNEIMES LUNDt SOIR. 26 JANVIER 1931.
JOURNAL OUOTIDIE.
Rédaction & Administration :
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PARIS a*')
TtLCra. : LOUVRE lt-37
RICHELIEU 17-54
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La question des cadres indigènes
co-
Dans le discours qu'il a, en décembre der-
nier, prononcé à l'ouverture de la session du
Conseil du Gouvernement, M. Brévié a consa-
cré quelques pages à l'importante question des
cadres indigènes.
Il a tout d'abord fait remarquer que les
13 millions d'indigènes peuplant l'Afrique oc-
cidentale française sont administrés seulement
par un millier de fonctionnaires de comman-
dement. Chaque administrateur français est
donc chargé de la direction et de l'éducation
de 13.000 indigènes. C'est une charge très
lourde à assumer, surtout si l'on tient compte
que l'A.O.F. s'étend sur 4.500.000 kilo-
mètres carrés.
Dans ces conditions, il a été tout à fait !
impossible d'appliquer aux indigènes la mé-
thode dite « d'administration directe ». Les
rares occasions dans lesquelles cette méthode a
été essayée ont été fournies par des collectes
d'impôts et par l'exécution de travaux publics.
Evidemment, ces occasions n'étaient pas parti-
culièrement favorables pour que le rôle éduca-
teur de l'administrateur puisse s'exercer d'une
façon efficace. D'ailleurs, la plus grosse par-
tie des fonctionnaires de commandement
ignorent les langues et dialectes parlés par
leurs administrés, ce qui est un obstacle
presque insurmontable à l'application de toute
méthode administrative directe.
Il a donc fallu, pour faire comprendre aux
indigènes le but poursuivi par l'Administration,
avoir recours à l'intermédiaire des chefs lo-
caux. Mais les chefs locaux vraiment dignes
du rôle que l'on voulait leur confier sont assez
rares ; beaucoup de ceux qui possédaient les
qualités requises : intelligence, énergie, auto-
rité, avaient été brisés par la conquête. D'au-
tres ont compris très difficilement la tâche qui
leur était assignée et n'ont été que de très mé-
diocres auxiliaires dans l'œuvre de civilisation
que nous avions entreprise. Peut-être, comme
le remarque M. Brévié, avons-nous fr.it preuve
à leur égard d'une trop grande exigence et
avons-nous attendu d'eux une trop rapide per-
fection. « Vouloir transformer du jour au len-
« demain l'aménokal des Oullimiden en un
« collaborateur parfait de notre administration,
« équivaut à muet instantanément le Sire de
a Coucy en Préfet de la troisième Répu-
« blique. »
Cette crise des cadres indigènes retient au
plus haut point l' attention de M. le Gouvei-
neur général qui estime que les chefs sont in-
dispensables comme cadre de la société indi-
gène : « Partout où ils n'existent pas, dit-il,
nos initiatives se perdent dans le vide. Dans
les collectivités primitives et celles-ci sont
encore-nombreuses en Afrique qui n'ont pas
dépassé le stade du patriarcat, l'honune »
trouve jamais le champ nécessaire pour se dé-
velopper jusqu à 1 individualisme intégral. Il
demeure, sa vie durant, la partie d'un tout. Il
est essentiellement un être collectif. Son centre
nerveux est extérieur à lui-même. C'est le pa-
triarche, le chef de village ou de tribu dont
les arches commandent ses réflexes sociaux.
Séparé de ce chef, il n'est plus qu'une cellule
isolée détachée de son agrégat physiologique
et nerveux. Dans les collectivités de cet ordre,
la présence du chef est indispensable, de
même que dans les sociétés supérieures où les
individus se sont libérés du communisme fami-
lial et ont conquis l'intégtité complète de leur
Personnalité, les institutions représentatives sont
r armature indispensable du groupement so-
cial. »
Ayant ainsi déclaré que des chefs indigènes
sont indispensables, M. Brévié indique aussi-
tôt quels sont à ses yeux les meilleurs moyens
pour en avoir à sa disposition.
Il faut tout d'abord savoir s'accommoder de
ceux que l'on a sous la main et ne pas croire
en particulier que tel vieux chef de village ou
de canton infirme, voire aveugle, ne saurait
plus nous servir et doit être destitué. Très jus-
tement, le Gouverneur général souligne que
« l'indigène considère que le vieillard est un
être privilégié participant de certaines puis-
sances surnaturelles, et que la déchéance phy-
sique ne diminue en rien l'influence qu'il peut
exercer sur son entourage »•
D'autre part, M. Brévié déclare que tout
administrateur a pour devoir de veiller très
attentivement sur les chefs qui relèvent de sa
toute puissance. Il doit, tout d'abord, s'accom-
moder de moeurs qui peuvent choquer pro-
fondément mais qu'il n'est pas possible de mo-
difier en une génération; il doit fermer les yeux
sur certains travers de caractères. Nous opine-
rons à condition qu'il ne s'agisse pas bien en-
tendu d'exactions ou de dénis de justice dont
lesdits chefs pourraient se rendre coupables.
Nous aurions voulu qu'ici, M. Brévié nous
indiquât s'il ne croit pas à la possibilité de pré-
parer très sérieusement de tous jeunes indigènes
au rôle futur de chefs de village ou de chefs
de canton. Ces jeunes gens devraient être choi-
sis semble-t-il. parmi les fils de chefs. Il y a
des écoles de fils de chefs en Afrique UCCI-
dentale; y prépare-t-on soigneusement une nou-
velle génération de chefs pouvant avoir dans
quelques années une influence très sérieuse sur
l'évolution de la société indigène? Quels sont
les résultats obtenus? Quelques détails sur ce
point nous auraient vivement intéressés.
Ensuite, le Gouverneur général indique qu'il
est assez malaisé de dire si, oui ou non, 1 ad-
ministration a intérêt à diminuer le nombre des
chefs. Malgré tout il incline à croire que tout
en respectant les situations acquises, il y a un
intérêt incontestable à grouper les petits com-
mandements en chefferies.
Enfin, pour terminer, M. Brévié insiste sur la
nécessité d'accorder aux cadres indigènes une
considération ostentatoire et de les traiter avec
beaucoup d'égards. Nous avons tout à gagner
à accroître leur prestige, car il est inséparable
du nôtre.
Voici donc les mille fonctionnaires du com-
mandement placé sous les ordres de M. Brévié,
pourvus des plus précieuses recommandations sur
le recrutement et le rôle des chefs indigènes.
Souhaitons qu'elles aient été entendues et que
judicieusement appliquées, elles procurent bien-
tôt aux autochtones de l'A.O. F. le bénéfice
d'une plus exacte distribution de la justice et
celui d'une plus grande prospérité économique.
George. JVoiielfc,
Député de Saône-et-Loire, vice-président
de la Commission de latgérie,
des Colonies et des Prolectorats,
membre de la Commission des
Mines.
.t.
Les "Cargos du Disert"
Où en est la mission
scientifique saharienne
On nous avise de Fort-Flatters que la mis-
sion scientifique saharienne des cars Laffly
(t cargos du désert », ayant à sa tête le com-
mandant Bénard Le Pontois, arrivée hier à
Fort-Flatters et qui doit partir pour exécuter
des fouilles à Gassi Touil, a effectué d'impor-
tants travaux.
La mission a séjourné 25 jours au Tede-
fest, au Camp Louis-Marin. Le commandant
Le Camus a dirigé les observations géologi-
ques.
Le comte Begouen, aidé de M. Benoit et
de M. Louis Begouen, a dirigé avec succès
des recherches préhistoriques, recueilli d'inté-
ressantes collections.
Le commandant Bénard Le Pontois est parti
seul dans le haut Igharghar et dans la région
volcanique de l' Amdrar avec un Targui, un
goumier et un chamelier, sans campement, por-
tant seulement de l'eau et des vivres. Il a pu
relever la carte générale de cette région qu'il
estime être très différente de la carte présumée.
Le commandant Bénard Le Pontois est ren-
tré après avoir parcouru à méhari ou à pied
plus de 400 k ilomètres. en rapportant de nom-
breux documents et des collections photogra-
phiques importantes.
Le docteur Kossovitch a poursuivi avec suc-
cès ses travaux d'anthropométrie et de sérolo-
gie. I 1
M. Thomas Rouault, artiste peintre, a rap-
porté une collection remarquable de dessins,
croquis et peintures de types raciaux et de
es.
Mlle Camuzet et M. Saint- Just ont particu-
lièrement contribué au succès des travaux de la
mission.
Les cinéastes Faivre et Parguet ont pour-
suivi la réalisation de leur grand documentaire
saharien.
La mission a stationné à Amguid quelques
heures pour des recherches.
Les « cargos du désert » sont venus de
Tamanrasset et d'Inekker et du nord du Tide-
fest avec sept tonnes de charge. Ils continuent
à être d'excellents instruments d'exploration
saharienne.
-– .-
A l'Exposition Coloniale
1
La musique exotique à l'Exposition
Coloniale
Nous avons déjà annoncé qu'une Commis-
sion de musique exotique présidée par M. Ga-
briel Pierné avait été chargée de grouper tous
les efforts et de composer des programmes
pour organiser les manifestations sonores à
l'Exposition Coloniale. -
Depuis quelque temps déjà, le service de
radiodiffusion coloniale de la rue de Grenelle
donne des disques de musique exotique dont
certains ne manquent pas d'intérêt.
Le projet que M. Gabriel Pierné est chargé
de réaliser comprendra l'ensemble de nos co-
lonies. La Commission qu'il préside invite tou?
les compositeurs de la métropole et des colo-
nies à lui présenter les œuvres qu'ils désire-
raient voir exécuter, de caractère symphonique
ou choral, pourvu qu' elies soient d'inspiration
exotique.
Ces œuvres, manuscrites ou éditées, doivent
parvenir à la Commission des Fêtes de l'Expo-
sition, Grand Palais, Porte C, avant le
1er mars 1931. Un Comité d'examen retiendra
celles qui pourront figurer aux programmes des
manifestations musicales.
Certains éditeurs bien inspirés ont déjà pris
les devants. Mais peut-être n'ont-ils pas été
suffisamment renseignés.
En fait de musique exotique, c'est au Daho-
mey et au Togo qu'il faut aller chercher les
plus caractéristiques effets d'ensemble. Il existe
dans ces deux colonies de véritables corpora-
tions de musiciens et certaines danses chantées
représentant presque de petites partitions or-
chestrées.
Il n'est que temps de sauver de l'oubli ces
airs où se retrouve l'âme même des popula-
tions noires.
Un fait est certain : dans les régions de
l'Afrique facilement accessibles, le phonogra-
phe est très en honneur. Tout indigène en
ayant les moyens ne manque pas de s'en payer
un. Ainsi, la musique nèRre cesse pour les
nègres d' avoir le même attrait qu'autrefois.
Il en est de même pour pas mat d' autres
choses.
A la Commission des Fêtes
M. Fernand Rouvray, l'auteur dramatique
applaudi, vient d'être nommé membre de la
Commission des Fêtes de l'Exposition Colo-
niale que préside M. Jacques Rouché. U sera
pour ce dernier un précieux collaborateur ;
n'est-il pas non seulement le publiciste que l on
connaît, trésorier de la Commission de la So-
ciété des Auteurs de la rue Ballu, mais encore
un brillant fonctionnaire oui fut longtemps atta-
ché au Ministère des Colonies ?
Le problème *
des Fûts à Rhum
A campagne que les
Annales Coloniales
ont entreprise fûur
la défense de la
tonnellerie fran-
(aise, si dangereu-
se m c n t menacée
dans nos colonies
par la concurrence
américaine, a fait
quelque bruit. J'en
ai la preuve certaine par les correspondances
que je reçois, tantôt des organisations syn-
dicahs, tantôt des maisons particulières. Au-
jourd'hui, la Chambre syndicale des tonnel-
leries mécaniques dit Midi de la France nCin-
forme qu'une délégation viendra cette se-
maine exposer à M. le ministre des Colonies
« la situation angoissante du marché fran-
çais des fûts à rhum 9.
le chômage a rapidement augmenté dans
les tonnelleries mécaniques, l'industrie amé-
ricain^ des fûts à rhum triomphe impudem-
ment, et, « par une extravagante anomalie ».
les Américains chassent impitoyablement de
leur territoire nos vins et nos alcools, niais
nous imposent à Vextérieur les emballages
destinés à les contenir.
Les organisations de la Martinique et de
la Métropole ont bien obtenu que le droit
d'entrée de 22 fr. 50 par 100 kilos, qui frap-
pait les fûts américains, ou plutôt qui ne les
empêchait nullement d'envahir nos provinces
lointaines, fut porté à 60 francs. C'était à
la date de 1929. Or, voici ce que la déléga-
tion compte dire au ministre des Colonies :
1° Cette augmentation n'a été d'aucun se-
cours pour nos fûts à rhum ; « nous avons
tout lieu de croire qu'elle n'a pas été appli-
quée ». Comment ? Pourquoi ? Par quel
procédé ou par quel subterfuge ? En tout
cas, une vérification sérieuse s'impose : les
fûts à rhum américains payent-ils - réelle-
ment la taxe de 60 francs par 100 kilos 1
20 Si Vaugmentation n'a pas été appli-
quée, le ministre saura ce qui lui reste à
faire ; si elle l'a été, la délégation lui pro-
posera ou un relèvement des droits de façon
à ce qu'ils soient vraiment protecteurs, ou
l'interdiction des fûts américains dans nos
colonies.
Prenez garde, dira quelqu'un, non sans
motif, la protection oIns; entendue est dan-
gereuse, et la crainte des représailles est le
commencement de. la sagesse. Paroles pru-
dentes, et qu'en a eu le tort de ne pas Icote-
ter plus souvent. Mais, de quelles représail-
les s'agirait-il ici t Ce n'est pas le lapin qui
a commencé. La désinvolture avec laquelle
les Américains traitent les produits français
est connue de tous. Passe encore si une par-
tie des rhums allait en Amérique ! « l.a
France, vers laquelle s'écoule la totalité des
rhums contingentés des colonies, a droit à
la vente des futailles pour contenir ce contin-
gent absorbé par elle. Ce serait une suprême
ironie de voir (c'est le cas acluellemcnt) nos
ouvriers consommateurs de rhum en chô-
mage, alors que les ouvriers des usines amé-
ricailles, qui ne consomment, pas, eux, tra-
vailleraient à plein rendement pour produire
les emballages d'un produit frappé d'inter-
dit chez eux. 11
Voilà textuellement ce que la délégation
compte exposer au ministre des Colonies
elle comprendra, en même temps qu'un
groupe des adhérents à la Chambre syndicale
des tonnelleries mécaniques du Midi, les ion
neliers les plus importants de la (iironde, et
les représentants des industries diverses, bois
menains, f euillards. Tons montreront le
ptril qui s'avance, les ouvriers sans travail,
les tonnelleries « improductives devant un
marché qui est. dû à la FraITce ».
Nous espérons que leur voix sera entendue.
Mario Minus tan,
Sénateur de l'Hérault.
Anoien ministre
Vice-Président de la Commission des Colonies.
Un évêque et un missionnaire
catholiques décorés par le nouvel
empereur d'Ethiopie j j.
Après les /ètcs de son couronnement, le
nouvel empereur d'Ethiopie, llaile Sellas-
sici ¡,.r, a décoré du grand cordon de l'ordre
tic Mënélik, Mgr André Jarosseau, vicaire
(/-ilOsloli'IIU de III Préfecture apostolique de
Djibouti, et a c()n[Ôl'l le grade tic comman-
deur fia l'ordre de l'Etoile d'Ethiopie au
p(' rf Séraphin, capucin, qui, le 21) octobre,
avait présenté à Sa Majesté l'autographe
et les fions dit Saint-Père.
(Agence Fides.)
- -------
Un groupe de séminaristes tonkinois
4 en Bretagne
Préoccupés d'améliore l' tl plus en plus la
formation du clergé tonkinois et, d'il déve-
lopper des élites, les évéques de celle ré-
gion, non contents d'envoyer des sujets
déjà en cours d'éludés ecclésiastiques, soit
à. Pennng, soit à liome ou à l'aris, et
d'avoir rappelé les SuIpie.ions à Hanoi, ont
confié, au cours d<' l'année I1K50, 12 petits
sémiiuiristes à un collège ecclésiastique de.
Bretagne. Ces enfants, dont L'âge varie en-
tre 1;) et 18 ans, ont été choisis parmi ceux
qui donnent les meilleures garanties de per-
sévérance. Leur conduite a donné 1)/Iine
satisfaction à leurs maîtres el fait l'édpilfaiicnae-
tion de leurs condisciples. Aucun d'eux n'a
eu, jusqu'à présent, une mde de conduite
inférieure, nit maximum. Le collège qui les a
reçus est l'Institut N. I). de Creisker, à St-
Pol-lie-Léon (Finistère).
M. Lucien Saint reviendra
prochainement à Paris
0.
Nous avons annoncé l'arrivée de M. Lu-
cien Saint, Résident général à Rabat, mais il
doit revenir bientôt à Paris, au moment où
la Commission des Finances de la Chambre
examinera le budget du Maroc c'est-à-dire
vers la fin de février.
M. Lucien Saint aura également à traiter
la question de l'épuration du litige minier
du Souss et celle de la liquidation des biens
austro-allemands.
Le compte de solde du Maroc sera joint à
celui de l'Office de la liquidation de com-
pensation de France lequel aura à entrer en
négociations avec l'organisme correspondant
allemand, le 17 mai prochain, un an après
la date d'entrée en vigueur du plan Young.
Le Maroc
à la Cité Universitaire
'.1
La Compagnie des Chemins de fer du Ma-
roc vient de former une chambre à la Cité
universitaire.
Elle se réserve la faculté de demander que
cette chambre soit attribuée par priorité au
fils d'un de ses agents faisant des études su-
périeures à Paris.
Cette généreuse initiative porte à sept le
nombre des chambres fondées au profit d'étu-
diants appartenant à des familles fixées au
Maroc. Quatre de ces chambres ont été fon-
dées par le gouvernement chérifien. Les au-
tres l'ont été par la Banque d'Etat du Maroc,
la Compagnie Générale du Maroc et enfin la
Compagnie des Chemins de fer du Maroc.
Nominations de Gouverneurs
Nous publions ci-dessous le texte des no-
minations de gouverneurs paru ait Journal
-Of ficiel d'hier.
Comme les Annales Coloniales ont été les
premières à l'annoncer, M. Maurice Bour-
gine était un de nos plus brillants adminis-
trateurs en chef. Il a attendu IOJ/gtfm ps.
plus qu'à l'ancienneté, une nomination qu'il
aurait dû obtenir depuis quelques années au
choix, et pour mettre une fois de plus à
l'épreuve ses mérites il est envoyé en Guyane
où il trouve une situation particulièrement
difficile. M. Pourgine, originaire de la Réu-
nion, est le gendre de Jeu M. Peuvergne, qui
fut gouverneur des Colonies et le beau-frère
de Ill. Rcpiquct, gouverneur de la Réunion.
La nomination de M. Brunot. aux Como-
res met fin à une situation qui ne pouvait
durer. U n administrateur en chef usé et brûlé
présidait en l'absence du titulaire M. Bereni,
depuis très longtemps aux destinées de cette
colonie dans de telles conditions, que nous
n'avons jamais voulu en parler.
M. Brunot n'aura pas de mal à faire ou-
blier son prédécesseur et à conquérir l'es-
time de tous ses administré s.
Pur décret en date du 18 janvier 1031 rendu
sur la proposition du président du Conseil, mi-
nistre des Colonies, M. Bourgine Maurice, admi-
nistrateur en chef des Colonies, a été nommé
gouverneur de 3° clause des Colonies.
M. Bourgine, tout d'abord nommé au Gouver-
nement de l'Archipel des Comores, en rempla-
cement de M. Béreni, admis a faire valoir ses
droits à la retraite, a été placé hors-endres et
chargé de mission pour exercer il la Guyane
française les fonctions de gouverneur de cette
Colonie pendant l'absence du Gouverneur titu-
laire.
Par décret. en date thi 19 janvier 19?>1, rendu
sur la proposition du président du Conseil, mi-
nistre dos Colonies, M. Brunot (Uirhard-Ed-
moritl-Maurice-Kdouanl), administrateur en chef
des Colonies, IL été nommé gouverneur de 38
classe des Colonies.
M. Brunot, gouverneur de 3" classe des Colo-
nies, a été nomme lieutenant-gouverneur de
l'Archipel des Comores, en remplacement, de
M. liourginu, place hors-cadrcs.
La girafe est morte
On se souvient sans doute de l'arrivée à
Paris de la charmante Zaza-Lisette, cette
jeune girafe qui débarqua à Marseille voici
quelques semaines. Hélas ! Zaza-Lisette est
morte voici trois jours au Jardin des Plan-
tes malgré ses quinze litres de lait quoti-
diens, les soins de chacun et un calorifère
poussé au rouge. Lisette vient d'être em-
portée par une entérite infectieuse (c'est du
moins l'avis du vétérinaire).
- La mort d une telle pensionnaire, nous
explique M. Révenot, le chef des gardiens
de la ménagerie, qui passa plusieurs nuits
dans la cage de l'infortunée Lisette, repré-
sente une perte considérable pour le Mu-
séum et pour les l'arisien. La valeur mar-
chande d'une girafe de 2 m. 50 à 3 mètres
- c'était la taille de Lisette est, en Eu-
rope, de 50.000 à 70.000 francs. Le prix du
voyage, du port à la ménagerie, vient
s'ajouter à cette petite fortune.
Heureusement que, comme la disparue,
presque tous nos animaux sont généralement
offerts par des voyageurs chargés de mis-
sion par le Muséum. Dans ce cas, nous
n'avons que le transport à payer. Encore,
quelquefois, ces frais sont-ils assuns par le
généreux donateur.
On avouera malgré tout qu'il eut été fa-
cile de choisir une autre saison pour accli-
mater un animal aussi fragile.
Mais que les Parisiens se consolent. Le
professeur Bourdel, directeur de la ménage-
rie du jardin des Plantes, a commencé ses
démarelies pour qu'un nouveau girafon rem-
place Lisette aux premiers beaux jours.
.Et, puisque nous parlons de la ménagerie
du Muséum, ajoutons qu'on peut y voir de-
puis quelques jours une curieuse famille do
castor<;, une mère et ses trois enfants !
LIME L\ SHCOXHF, PAG F, :
La vio économique do la grande lie.
TAI radiodiffusion ;\ Madagascar.
A PUnion Coloniale.
On a inauguré « le Jfnn T/aborde n.
Nouvelles de l' A. E. F.
Retour de France
Mgr Guichard, vicaire ajKjstolique du 1
Moyen-Congo, est arrivé cet après-midi à
14 h. 30 par le S/S -venant de Bangui. Il
est rentré d'Europe par Douala.
L'éminent prélat a été salué à son arrivée
par un représentant du Gouverneur Général.
Il a été d'autre part reçu au débarcadère de
la C.G.T. par le clergé et de nombreux
fidèles.
Mgr Guichard s'est déclaré enchanté de
son voyage et ne cachait pas la satisfaction
qu'il éprouvait à reprendre son poste.
Corps diplomatique
Par décision du Président de la Répu-
blique Française en date du 25 novembre
1930, l'exequatur a été accordée à M. Julio
Augusto do Amaral lexeira de SOllza Pinto.
Consul de Portugal au Congo Français.
M. Sou/a Pinto est donc admis désormais
au libre exercice de ses fonctions.
Tourisme et ethnographie
Le Gouvernement, français a été saisi par
M. et Mme Bradlev, citoyens américains,
tous deux membres de la « Royal Géogra-
phie Society » de Londres, d'une demande
de voyage touristique et ethnographique en
A. 'E. F. et au Cameroun.
M. Bradley est un avoué de Chicago connu
outre-Atlantique pour ses travaux de droit
international privé. Il est en outre natura-
liste distingué.
Mme Bradley s'est signaléo à l'attention
par un certain nombre d'ouvrages, tel On
the Gorille l'rail, publié à la suite du voyage
qu'elle entreprit en' 1920-21 du Cap au Congo
Méridional par le Tanganyika, l'Ougoundou
et le Kénia, et Caradoun and Cattnibals,
publié à la suite d'un voyage accompli en
1924-1925 de Mossibassa à l'est du Congo
Belge par le lac Victoria.
M. et Mme Bradley se mettraient en route
dans les premiers mois de 1931, Nul doute
qu'ils ne rapportent de leur voyage un nou-
vel ouvrage documentaire.
Démographie
Le recensement général de la population
de la France et de ses colonies sera opéré en
1931. Le dernier recensement remonte à
1926.
Anciens Combattants Congolais
Le Gouverneur Général vient de fixer par
arrêté la composition du Comité Colonial
des anciens comoattaht.. fie l'A. E. F. Il
comprendra, sous la présidence du Lieute-
nant-Gouverneur du Moyen-Congo, des re-
présentants de l'autorité locale et militaire
et de notables commerçants.
Le Comité aura qualité pour délivrer la
carte réglementaire aux anciens combattants
européens et indigènes résidant en A. E. F.
On sait qu'entre autres avantages, cette
carte comporte, au profit des anciens combat-
tants ayant dépassé l àge de 50 ans, 1 attri-
bution d'une rente annuelle.
Le Gouverneur Général vient de régler,
par arrêté, l'organisation financière du Co-
mité Colonial d'Anciens Combattants de
l'A. E. F.
Les recettes seront formées : II) par les
subventions accordées par l'Office national
du combattant, par les budgets généraux et
locaux, par les communes et établissements
publics, par les personnes ou associat ions
privées ;
20 par le produit dt's dons et ks Luh au
Comité ;
30 par toutes autres ressources qui pour-
raient être affectées au Comité.
Les dépenses comprendront, outre les allo-
cations prévues en faveur des anciens com-
battants, les traitements, indemnités et gages
du personnel, ainsi que les frais d'impression
et «le publication.
Un rapport sera adressé chaque année à
l'appui du compte administratif sur le fonc-
tionnement du Comité au point de vue. finan-
cier.
Au Tibesti
On annonce que la mission chargée do la
prospection géographique, et scientifique du
Tiliesti a quitté Fayal le 13 décembre, se
rendant à Banlaï par l'itinéraire suivant :
Garhm. You. Gourmcn, Oure Ciiiezento.
Cameroun-Tchad
On annonce que la mission ferroviaire
chargée d'étudier le prolongement .III ehemin
de fer Centre-Cameroun en direction de
Fort-Archambault a. commencé son travai l
technique le 8 décembre dans la région
Yaoun dé- Ber tou a.
Or et diamant en Oubangui-Chari
Le Gouvernement Général vient d'être
saisi de la première demande de concession
de mines dans le but d'exploiter les al lovions
diamanti fères en Oubangui-( hari.
Cette demande fait suite a cinq demandes
de concession pour exploitations d alluvions
aurifères dans la menu ( olonie.
--«6640-
Dépêches de l'Indochine
.4»
Doublas Fairbanks viendra en Indochine
Dnuqlas Fairbanks as de l'écran et Vic-
tor Fleminy. directeur de cinémas, bien
connu, arrivés à Tokio le 21 janvier ont
déclaré qu'après avoir fiasse plusieurs
jours au .lai>on, pour >/ excursionner, ils
partiront pour le Siam d'oii ils s'envole-
ront pour le Cambodge, et, l'Indochine.
n Ir), ils ont l'inlention de, chasser la
grosse béfe dans lu iungle fie l'hule puis
ils passeront, trois mois dans f,' Iltllf lit
Sud pour g peindre.
Indopacfi.
L'antenne coloniale
t.1
Le Maroc et la T. S. F.
On sait quelle importance le Maroc atta-
che a ses relations radiophoniques avec le
monde entier et plus partirulièrement avec
la France. Le poste d'émission de Rabat
est, avec celui d'Alger, l'un des meilleurs
postes d'Europe, aussi M. Dubeauclard, ins-
pecteur général des P. T. T., fera à Radio-
Maroc, 496 et 32 m. 26, dimanche, 1 er fé-
vrier, à 21 heures, une causerie sur « l'Etat
de la Radio au Maroc », causerie qui, nous
en sommes sûrs, intéressera vivement tous
les sans-filistes.
Concert Antillais aux P. T. T.
Ce soir, après le relais de Prague par le
poste des P.T.T., la Fédération Nationale
de Radiodiffusion coloniale donnera un con-
cert de musique antillaise avec le concours
d'artistes originaires des Iles.
On présentera des « lliguines » martini-
quaises (chants dansés) harmonisés par le
docteur Helmont.
La conférence économique
de l'Afrique française
Son œuvre
Le premier Congrès de la Conférence
Economique de l'Afrique Française, qui de-
vait avoir lieu ce mois-ci à Dakar et à Al-
ger, vient d'être reporté à la fin de l'année,
en raison de la situation économique ac-
tuelle. Le Comité de Direction a décidé tou-
tefois d'organiser à Paris, au printemps,
une réunion préparatoire au cours de la-
quelle seront présentés les rapports remar-
quables qui lui ont déjà été envoyés.
Nous rappelons que la Conférence Eco-
nomique de l'Afrique Française, organisée
par le Comité Algérie - Tunisie - Maroc,
l'Union Coloniale Française et l'Association
Nationale d'Expansion Economique, avec
l'appui du Comité de l'Afrique Française et
des plus hautes personnalités du monde co-
lonial et de la grande industrie métropoli-
taine, a pour président d honneur M. G.
Doumergue, président de la République.
Elle {':--t placée sous le haut patronage des
membres du gouvernement, de M. le maré-
ehal l.yautey et des Gouverneurs généraux
et des Résidents généraux de l'Afrique Fran-
çaise.
Le but de ce groupement d'Etudes écono-
miques et sociales est de réunir toute docu-
mentation en vue de montrer à l'opinion mé-
tropolitaine et africaine la nécessité et les
meilleurs moyens de développer une colla-
boration qui doit devenir de plus en plus
active, non seulement entre la Métropole et
le bloc de l'Afrique Française, mais égale-
ment entre les différents territoire.
posent notre empile atncain.
Quatre sections ont été créées pour étu-
dier séparément les problèmes économiques,
financiers, sociaux et politiques, et les liai-
sons. Leurs présidents sont : M. Ernest-Pi-
card, président de la Banque de l'Algérie;
M. Duchène, président de la Banque de
l'Afrique Occidentale; M. de Warren, dé-
puté de Meurthe-et-Moselle; M. Diagne,
député du Sénégal.
L'œuvre de la Conférence Economique
sera vraiment d'ordre pratique. Elle fera
connaître les possibilités et les besoins de
notre domaine africain et, réunissant les
hauts fonctionnaires de l'Administration et
les représentants les plus qualifiés du mon-
de commercial et industriel, elle sera, en
quelque sorte, le complément de la Confé-
rence Nord-Africaine, à laquelle prennent
part, chaque année, les Gouverneurs et Ré-
sidents généraux de nos diverses possédions
africaines.
«
La visite du Gouverneur
Général à Tamatave
~4-»
M. le Gouverneur général Cayla s'est rendu
dans le courant du mois de décembre à Tama-
tave. Il a pu y constater avec satislaction l'ac-
tivité des divers chantiers du port et de la
nouvelle ville.
Sur le quai de la darse Mastic, deux grands
hangars sont entrés en service (cependant qu'un
troisième s'achève) et offrent déjà aux mar-
chandises une surface ouverte de plus de 3.000
mètres carrés. Les chantiers et ies ateliers du
Consortium ne sont pas moins animés ; l'em-
ploi d'un outillage puissant et perfectionné
permet d' obtenir des transformations à vue
dfœil ; drague, bétonnières, compresseurs d'air
travaillent à plein rendement.
L' ouvrage de protection de la pointe Hastie
s avance très loin dans la baie. Il est formé
de deux digues parallèles dont la première
atténue l'effet de la lame qui, brisée dans son
élan, retombe dans un espace libre réservé
entre les deux murailles. La construction de la
digue extérieure est assez, délicate. Le béton
devant être coulé à sec, des batardeaux sont
successivement installés et de puissantes pom-
pes fonctionnant sans irrêt, épuisent l'eau d'in-
hltration pendant que les équipes du Smotig
travaillent à la maçonnerie. La vue d'ensemble
du chantier laisse une impression très réconfor-
tante. On se rend compte qu'à Madagascar,
les services de la colonie et les grandes entre-
prises utilisent maintenant toutes les ressources
de la technique moderne.
A proximité du port, un hangar de I 20 mè-
tres sur 15, qui est presque achevé, servira
d'enlrepôl aux marchandises du T.C. K.
Après avoir visité les ouvrages de la Pointe
Mastic, le Gouverneur général a procédé à
l'inauguration de. la partie du boulevard Gai
liéni, comprime entre l' enracinement de t' ancien
wharf et le buste du maréchal, où le cvclonc
de 1^27 avait ouvert une lar^e brèche L'en-
semble du houlevard constitue aujourd'hui une
magnifique promenade en bordure de mer.
A la Pointe T enio, une balise vient d'être
édifiée pour faciliter aux navigateurs l'entrée
du port.
Le terrain d' aviation sur lequel des travaux
de nivellement sont en cours, les camps dit
Smotig et de la Garde indigène furent égale-
30 ŒNEIMES LUNDt SOIR. 26 JANVIER 1931.
JOURNAL OUOTIDIE.
Rédaction & Administration :
14, RM II mont- Th.-
PARIS a*')
TtLCra. : LOUVRE lt-37
RICHELIEU 17-54
I,es le él anale 0
Les Annales Coloniales
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Tous les articles publiés dans notre iournal nn peuvent
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Colonies 180 » 100 » 50.
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tous les bureaux de poste.
La question des cadres indigènes
co-
Dans le discours qu'il a, en décembre der-
nier, prononcé à l'ouverture de la session du
Conseil du Gouvernement, M. Brévié a consa-
cré quelques pages à l'importante question des
cadres indigènes.
Il a tout d'abord fait remarquer que les
13 millions d'indigènes peuplant l'Afrique oc-
cidentale française sont administrés seulement
par un millier de fonctionnaires de comman-
dement. Chaque administrateur français est
donc chargé de la direction et de l'éducation
de 13.000 indigènes. C'est une charge très
lourde à assumer, surtout si l'on tient compte
que l'A.O.F. s'étend sur 4.500.000 kilo-
mètres carrés.
Dans ces conditions, il a été tout à fait !
impossible d'appliquer aux indigènes la mé-
thode dite « d'administration directe ». Les
rares occasions dans lesquelles cette méthode a
été essayée ont été fournies par des collectes
d'impôts et par l'exécution de travaux publics.
Evidemment, ces occasions n'étaient pas parti-
culièrement favorables pour que le rôle éduca-
teur de l'administrateur puisse s'exercer d'une
façon efficace. D'ailleurs, la plus grosse par-
tie des fonctionnaires de commandement
ignorent les langues et dialectes parlés par
leurs administrés, ce qui est un obstacle
presque insurmontable à l'application de toute
méthode administrative directe.
Il a donc fallu, pour faire comprendre aux
indigènes le but poursuivi par l'Administration,
avoir recours à l'intermédiaire des chefs lo-
caux. Mais les chefs locaux vraiment dignes
du rôle que l'on voulait leur confier sont assez
rares ; beaucoup de ceux qui possédaient les
qualités requises : intelligence, énergie, auto-
rité, avaient été brisés par la conquête. D'au-
tres ont compris très difficilement la tâche qui
leur était assignée et n'ont été que de très mé-
diocres auxiliaires dans l'œuvre de civilisation
que nous avions entreprise. Peut-être, comme
le remarque M. Brévié, avons-nous fr.it preuve
à leur égard d'une trop grande exigence et
avons-nous attendu d'eux une trop rapide per-
fection. « Vouloir transformer du jour au len-
« demain l'aménokal des Oullimiden en un
« collaborateur parfait de notre administration,
« équivaut à muet instantanément le Sire de
a Coucy en Préfet de la troisième Répu-
« blique. »
Cette crise des cadres indigènes retient au
plus haut point l' attention de M. le Gouvei-
neur général qui estime que les chefs sont in-
dispensables comme cadre de la société indi-
gène : « Partout où ils n'existent pas, dit-il,
nos initiatives se perdent dans le vide. Dans
les collectivités primitives et celles-ci sont
encore-nombreuses en Afrique qui n'ont pas
dépassé le stade du patriarcat, l'honune »
trouve jamais le champ nécessaire pour se dé-
velopper jusqu à 1 individualisme intégral. Il
demeure, sa vie durant, la partie d'un tout. Il
est essentiellement un être collectif. Son centre
nerveux est extérieur à lui-même. C'est le pa-
triarche, le chef de village ou de tribu dont
les arches commandent ses réflexes sociaux.
Séparé de ce chef, il n'est plus qu'une cellule
isolée détachée de son agrégat physiologique
et nerveux. Dans les collectivités de cet ordre,
la présence du chef est indispensable, de
même que dans les sociétés supérieures où les
individus se sont libérés du communisme fami-
lial et ont conquis l'intégtité complète de leur
Personnalité, les institutions représentatives sont
r armature indispensable du groupement so-
cial. »
Ayant ainsi déclaré que des chefs indigènes
sont indispensables, M. Brévié indique aussi-
tôt quels sont à ses yeux les meilleurs moyens
pour en avoir à sa disposition.
Il faut tout d'abord savoir s'accommoder de
ceux que l'on a sous la main et ne pas croire
en particulier que tel vieux chef de village ou
de canton infirme, voire aveugle, ne saurait
plus nous servir et doit être destitué. Très jus-
tement, le Gouverneur général souligne que
« l'indigène considère que le vieillard est un
être privilégié participant de certaines puis-
sances surnaturelles, et que la déchéance phy-
sique ne diminue en rien l'influence qu'il peut
exercer sur son entourage »•
D'autre part, M. Brévié déclare que tout
administrateur a pour devoir de veiller très
attentivement sur les chefs qui relèvent de sa
toute puissance. Il doit, tout d'abord, s'accom-
moder de moeurs qui peuvent choquer pro-
fondément mais qu'il n'est pas possible de mo-
difier en une génération; il doit fermer les yeux
sur certains travers de caractères. Nous opine-
rons à condition qu'il ne s'agisse pas bien en-
tendu d'exactions ou de dénis de justice dont
lesdits chefs pourraient se rendre coupables.
Nous aurions voulu qu'ici, M. Brévié nous
indiquât s'il ne croit pas à la possibilité de pré-
parer très sérieusement de tous jeunes indigènes
au rôle futur de chefs de village ou de chefs
de canton. Ces jeunes gens devraient être choi-
sis semble-t-il. parmi les fils de chefs. Il y a
des écoles de fils de chefs en Afrique UCCI-
dentale; y prépare-t-on soigneusement une nou-
velle génération de chefs pouvant avoir dans
quelques années une influence très sérieuse sur
l'évolution de la société indigène? Quels sont
les résultats obtenus? Quelques détails sur ce
point nous auraient vivement intéressés.
Ensuite, le Gouverneur général indique qu'il
est assez malaisé de dire si, oui ou non, 1 ad-
ministration a intérêt à diminuer le nombre des
chefs. Malgré tout il incline à croire que tout
en respectant les situations acquises, il y a un
intérêt incontestable à grouper les petits com-
mandements en chefferies.
Enfin, pour terminer, M. Brévié insiste sur la
nécessité d'accorder aux cadres indigènes une
considération ostentatoire et de les traiter avec
beaucoup d'égards. Nous avons tout à gagner
à accroître leur prestige, car il est inséparable
du nôtre.
Voici donc les mille fonctionnaires du com-
mandement placé sous les ordres de M. Brévié,
pourvus des plus précieuses recommandations sur
le recrutement et le rôle des chefs indigènes.
Souhaitons qu'elles aient été entendues et que
judicieusement appliquées, elles procurent bien-
tôt aux autochtones de l'A.O. F. le bénéfice
d'une plus exacte distribution de la justice et
celui d'une plus grande prospérité économique.
George. JVoiielfc,
Député de Saône-et-Loire, vice-président
de la Commission de latgérie,
des Colonies et des Prolectorats,
membre de la Commission des
Mines.
.t.
Les "Cargos du Disert"
Où en est la mission
scientifique saharienne
On nous avise de Fort-Flatters que la mis-
sion scientifique saharienne des cars Laffly
(t cargos du désert », ayant à sa tête le com-
mandant Bénard Le Pontois, arrivée hier à
Fort-Flatters et qui doit partir pour exécuter
des fouilles à Gassi Touil, a effectué d'impor-
tants travaux.
La mission a séjourné 25 jours au Tede-
fest, au Camp Louis-Marin. Le commandant
Le Camus a dirigé les observations géologi-
ques.
Le comte Begouen, aidé de M. Benoit et
de M. Louis Begouen, a dirigé avec succès
des recherches préhistoriques, recueilli d'inté-
ressantes collections.
Le commandant Bénard Le Pontois est parti
seul dans le haut Igharghar et dans la région
volcanique de l' Amdrar avec un Targui, un
goumier et un chamelier, sans campement, por-
tant seulement de l'eau et des vivres. Il a pu
relever la carte générale de cette région qu'il
estime être très différente de la carte présumée.
Le commandant Bénard Le Pontois est ren-
tré après avoir parcouru à méhari ou à pied
plus de 400 k ilomètres. en rapportant de nom-
breux documents et des collections photogra-
phiques importantes.
Le docteur Kossovitch a poursuivi avec suc-
cès ses travaux d'anthropométrie et de sérolo-
gie. I 1
M. Thomas Rouault, artiste peintre, a rap-
porté une collection remarquable de dessins,
croquis et peintures de types raciaux et de
es.
Mlle Camuzet et M. Saint- Just ont particu-
lièrement contribué au succès des travaux de la
mission.
Les cinéastes Faivre et Parguet ont pour-
suivi la réalisation de leur grand documentaire
saharien.
La mission a stationné à Amguid quelques
heures pour des recherches.
Les « cargos du désert » sont venus de
Tamanrasset et d'Inekker et du nord du Tide-
fest avec sept tonnes de charge. Ils continuent
à être d'excellents instruments d'exploration
saharienne.
-– .-
A l'Exposition Coloniale
1
La musique exotique à l'Exposition
Coloniale
Nous avons déjà annoncé qu'une Commis-
sion de musique exotique présidée par M. Ga-
briel Pierné avait été chargée de grouper tous
les efforts et de composer des programmes
pour organiser les manifestations sonores à
l'Exposition Coloniale. -
Depuis quelque temps déjà, le service de
radiodiffusion coloniale de la rue de Grenelle
donne des disques de musique exotique dont
certains ne manquent pas d'intérêt.
Le projet que M. Gabriel Pierné est chargé
de réaliser comprendra l'ensemble de nos co-
lonies. La Commission qu'il préside invite tou?
les compositeurs de la métropole et des colo-
nies à lui présenter les œuvres qu'ils désire-
raient voir exécuter, de caractère symphonique
ou choral, pourvu qu' elies soient d'inspiration
exotique.
Ces œuvres, manuscrites ou éditées, doivent
parvenir à la Commission des Fêtes de l'Expo-
sition, Grand Palais, Porte C, avant le
1er mars 1931. Un Comité d'examen retiendra
celles qui pourront figurer aux programmes des
manifestations musicales.
Certains éditeurs bien inspirés ont déjà pris
les devants. Mais peut-être n'ont-ils pas été
suffisamment renseignés.
En fait de musique exotique, c'est au Daho-
mey et au Togo qu'il faut aller chercher les
plus caractéristiques effets d'ensemble. Il existe
dans ces deux colonies de véritables corpora-
tions de musiciens et certaines danses chantées
représentant presque de petites partitions or-
chestrées.
Il n'est que temps de sauver de l'oubli ces
airs où se retrouve l'âme même des popula-
tions noires.
Un fait est certain : dans les régions de
l'Afrique facilement accessibles, le phonogra-
phe est très en honneur. Tout indigène en
ayant les moyens ne manque pas de s'en payer
un. Ainsi, la musique nèRre cesse pour les
nègres d' avoir le même attrait qu'autrefois.
Il en est de même pour pas mat d' autres
choses.
A la Commission des Fêtes
M. Fernand Rouvray, l'auteur dramatique
applaudi, vient d'être nommé membre de la
Commission des Fêtes de l'Exposition Colo-
niale que préside M. Jacques Rouché. U sera
pour ce dernier un précieux collaborateur ;
n'est-il pas non seulement le publiciste que l on
connaît, trésorier de la Commission de la So-
ciété des Auteurs de la rue Ballu, mais encore
un brillant fonctionnaire oui fut longtemps atta-
ché au Ministère des Colonies ?
Le problème *
des Fûts à Rhum
A campagne que les
Annales Coloniales
ont entreprise fûur
la défense de la
tonnellerie fran-
(aise, si dangereu-
se m c n t menacée
dans nos colonies
par la concurrence
américaine, a fait
quelque bruit. J'en
ai la preuve certaine par les correspondances
que je reçois, tantôt des organisations syn-
dicahs, tantôt des maisons particulières. Au-
jourd'hui, la Chambre syndicale des tonnel-
leries mécaniques dit Midi de la France nCin-
forme qu'une délégation viendra cette se-
maine exposer à M. le ministre des Colonies
« la situation angoissante du marché fran-
çais des fûts à rhum 9.
le chômage a rapidement augmenté dans
les tonnelleries mécaniques, l'industrie amé-
ricain^ des fûts à rhum triomphe impudem-
ment, et, « par une extravagante anomalie ».
les Américains chassent impitoyablement de
leur territoire nos vins et nos alcools, niais
nous imposent à Vextérieur les emballages
destinés à les contenir.
Les organisations de la Martinique et de
la Métropole ont bien obtenu que le droit
d'entrée de 22 fr. 50 par 100 kilos, qui frap-
pait les fûts américains, ou plutôt qui ne les
empêchait nullement d'envahir nos provinces
lointaines, fut porté à 60 francs. C'était à
la date de 1929. Or, voici ce que la déléga-
tion compte dire au ministre des Colonies :
1° Cette augmentation n'a été d'aucun se-
cours pour nos fûts à rhum ; « nous avons
tout lieu de croire qu'elle n'a pas été appli-
quée ». Comment ? Pourquoi ? Par quel
procédé ou par quel subterfuge ? En tout
cas, une vérification sérieuse s'impose : les
fûts à rhum américains payent-ils - réelle-
ment la taxe de 60 francs par 100 kilos 1
20 Si Vaugmentation n'a pas été appli-
quée, le ministre saura ce qui lui reste à
faire ; si elle l'a été, la délégation lui pro-
posera ou un relèvement des droits de façon
à ce qu'ils soient vraiment protecteurs, ou
l'interdiction des fûts américains dans nos
colonies.
Prenez garde, dira quelqu'un, non sans
motif, la protection oIns; entendue est dan-
gereuse, et la crainte des représailles est le
commencement de. la sagesse. Paroles pru-
dentes, et qu'en a eu le tort de ne pas Icote-
ter plus souvent. Mais, de quelles représail-
les s'agirait-il ici t Ce n'est pas le lapin qui
a commencé. La désinvolture avec laquelle
les Américains traitent les produits français
est connue de tous. Passe encore si une par-
tie des rhums allait en Amérique ! « l.a
France, vers laquelle s'écoule la totalité des
rhums contingentés des colonies, a droit à
la vente des futailles pour contenir ce contin-
gent absorbé par elle. Ce serait une suprême
ironie de voir (c'est le cas acluellemcnt) nos
ouvriers consommateurs de rhum en chô-
mage, alors que les ouvriers des usines amé-
ricailles, qui ne consomment, pas, eux, tra-
vailleraient à plein rendement pour produire
les emballages d'un produit frappé d'inter-
dit chez eux. 11
Voilà textuellement ce que la délégation
compte exposer au ministre des Colonies
elle comprendra, en même temps qu'un
groupe des adhérents à la Chambre syndicale
des tonnelleries mécaniques du Midi, les ion
neliers les plus importants de la (iironde, et
les représentants des industries diverses, bois
menains, f euillards. Tons montreront le
ptril qui s'avance, les ouvriers sans travail,
les tonnelleries « improductives devant un
marché qui est. dû à la FraITce ».
Nous espérons que leur voix sera entendue.
Mario Minus tan,
Sénateur de l'Hérault.
Anoien ministre
Vice-Président de la Commission des Colonies.
Un évêque et un missionnaire
catholiques décorés par le nouvel
empereur d'Ethiopie j j.
Après les /ètcs de son couronnement, le
nouvel empereur d'Ethiopie, llaile Sellas-
sici ¡,.r, a décoré du grand cordon de l'ordre
tic Mënélik, Mgr André Jarosseau, vicaire
(/-ilOsloli'IIU de III Préfecture apostolique de
Djibouti, et a c()n[Ôl'l le grade tic comman-
deur fia l'ordre de l'Etoile d'Ethiopie au
p(' rf Séraphin, capucin, qui, le 21) octobre,
avait présenté à Sa Majesté l'autographe
et les fions dit Saint-Père.
(Agence Fides.)
- -------
Un groupe de séminaristes tonkinois
4 en Bretagne
Préoccupés d'améliore l' tl plus en plus la
formation du clergé tonkinois et, d'il déve-
lopper des élites, les évéques de celle ré-
gion, non contents d'envoyer des sujets
déjà en cours d'éludés ecclésiastiques, soit
à. Pennng, soit à liome ou à l'aris, et
d'avoir rappelé les SuIpie.ions à Hanoi, ont
confié, au cours d<' l'année I1K50, 12 petits
sémiiuiristes à un collège ecclésiastique de.
Bretagne. Ces enfants, dont L'âge varie en-
tre 1;) et 18 ans, ont été choisis parmi ceux
qui donnent les meilleures garanties de per-
sévérance. Leur conduite a donné 1)/Iine
satisfaction à leurs maîtres el fait l'édpilfaiicnae-
tion de leurs condisciples. Aucun d'eux n'a
eu, jusqu'à présent, une mde de conduite
inférieure, nit maximum. Le collège qui les a
reçus est l'Institut N. I). de Creisker, à St-
Pol-lie-Léon (Finistère).
M. Lucien Saint reviendra
prochainement à Paris
0.
Nous avons annoncé l'arrivée de M. Lu-
cien Saint, Résident général à Rabat, mais il
doit revenir bientôt à Paris, au moment où
la Commission des Finances de la Chambre
examinera le budget du Maroc c'est-à-dire
vers la fin de février.
M. Lucien Saint aura également à traiter
la question de l'épuration du litige minier
du Souss et celle de la liquidation des biens
austro-allemands.
Le compte de solde du Maroc sera joint à
celui de l'Office de la liquidation de com-
pensation de France lequel aura à entrer en
négociations avec l'organisme correspondant
allemand, le 17 mai prochain, un an après
la date d'entrée en vigueur du plan Young.
Le Maroc
à la Cité Universitaire
'.1
La Compagnie des Chemins de fer du Ma-
roc vient de former une chambre à la Cité
universitaire.
Elle se réserve la faculté de demander que
cette chambre soit attribuée par priorité au
fils d'un de ses agents faisant des études su-
périeures à Paris.
Cette généreuse initiative porte à sept le
nombre des chambres fondées au profit d'étu-
diants appartenant à des familles fixées au
Maroc. Quatre de ces chambres ont été fon-
dées par le gouvernement chérifien. Les au-
tres l'ont été par la Banque d'Etat du Maroc,
la Compagnie Générale du Maroc et enfin la
Compagnie des Chemins de fer du Maroc.
Nominations de Gouverneurs
Nous publions ci-dessous le texte des no-
minations de gouverneurs paru ait Journal
-Of ficiel d'hier.
Comme les Annales Coloniales ont été les
premières à l'annoncer, M. Maurice Bour-
gine était un de nos plus brillants adminis-
trateurs en chef. Il a attendu IOJ/gtfm ps.
plus qu'à l'ancienneté, une nomination qu'il
aurait dû obtenir depuis quelques années au
choix, et pour mettre une fois de plus à
l'épreuve ses mérites il est envoyé en Guyane
où il trouve une situation particulièrement
difficile. M. Pourgine, originaire de la Réu-
nion, est le gendre de Jeu M. Peuvergne, qui
fut gouverneur des Colonies et le beau-frère
de Ill. Rcpiquct, gouverneur de la Réunion.
La nomination de M. Brunot. aux Como-
res met fin à une situation qui ne pouvait
durer. U n administrateur en chef usé et brûlé
présidait en l'absence du titulaire M. Bereni,
depuis très longtemps aux destinées de cette
colonie dans de telles conditions, que nous
n'avons jamais voulu en parler.
M. Brunot n'aura pas de mal à faire ou-
blier son prédécesseur et à conquérir l'es-
time de tous ses administré s.
Pur décret en date du 18 janvier 1031 rendu
sur la proposition du président du Conseil, mi-
nistre des Colonies, M. Bourgine Maurice, admi-
nistrateur en chef des Colonies, a été nommé
gouverneur de 3° clause des Colonies.
M. Bourgine, tout d'abord nommé au Gouver-
nement de l'Archipel des Comores, en rempla-
cement de M. Béreni, admis a faire valoir ses
droits à la retraite, a été placé hors-endres et
chargé de mission pour exercer il la Guyane
française les fonctions de gouverneur de cette
Colonie pendant l'absence du Gouverneur titu-
laire.
Par décret. en date thi 19 janvier 19?>1, rendu
sur la proposition du président du Conseil, mi-
nistre dos Colonies, M. Brunot (Uirhard-Ed-
moritl-Maurice-Kdouanl), administrateur en chef
des Colonies, IL été nommé gouverneur de 38
classe des Colonies.
M. Brunot, gouverneur de 3" classe des Colo-
nies, a été nomme lieutenant-gouverneur de
l'Archipel des Comores, en remplacement, de
M. liourginu, place hors-cadrcs.
La girafe est morte
On se souvient sans doute de l'arrivée à
Paris de la charmante Zaza-Lisette, cette
jeune girafe qui débarqua à Marseille voici
quelques semaines. Hélas ! Zaza-Lisette est
morte voici trois jours au Jardin des Plan-
tes malgré ses quinze litres de lait quoti-
diens, les soins de chacun et un calorifère
poussé au rouge. Lisette vient d'être em-
portée par une entérite infectieuse (c'est du
moins l'avis du vétérinaire).
- La mort d une telle pensionnaire, nous
explique M. Révenot, le chef des gardiens
de la ménagerie, qui passa plusieurs nuits
dans la cage de l'infortunée Lisette, repré-
sente une perte considérable pour le Mu-
séum et pour les l'arisien. La valeur mar-
chande d'une girafe de 2 m. 50 à 3 mètres
- c'était la taille de Lisette est, en Eu-
rope, de 50.000 à 70.000 francs. Le prix du
voyage, du port à la ménagerie, vient
s'ajouter à cette petite fortune.
Heureusement que, comme la disparue,
presque tous nos animaux sont généralement
offerts par des voyageurs chargés de mis-
sion par le Muséum. Dans ce cas, nous
n'avons que le transport à payer. Encore,
quelquefois, ces frais sont-ils assuns par le
généreux donateur.
On avouera malgré tout qu'il eut été fa-
cile de choisir une autre saison pour accli-
mater un animal aussi fragile.
Mais que les Parisiens se consolent. Le
professeur Bourdel, directeur de la ménage-
rie du jardin des Plantes, a commencé ses
démarelies pour qu'un nouveau girafon rem-
place Lisette aux premiers beaux jours.
.Et, puisque nous parlons de la ménagerie
du Muséum, ajoutons qu'on peut y voir de-
puis quelques jours une curieuse famille do
castor<;, une mère et ses trois enfants !
LIME L\ SHCOXHF, PAG F, :
La vio économique do la grande lie.
TAI radiodiffusion ;\ Madagascar.
A PUnion Coloniale.
On a inauguré « le Jfnn T/aborde n.
Nouvelles de l' A. E. F.
Retour de France
Mgr Guichard, vicaire ajKjstolique du 1
Moyen-Congo, est arrivé cet après-midi à
14 h. 30 par le S/S -venant de Bangui. Il
est rentré d'Europe par Douala.
L'éminent prélat a été salué à son arrivée
par un représentant du Gouverneur Général.
Il a été d'autre part reçu au débarcadère de
la C.G.T. par le clergé et de nombreux
fidèles.
Mgr Guichard s'est déclaré enchanté de
son voyage et ne cachait pas la satisfaction
qu'il éprouvait à reprendre son poste.
Corps diplomatique
Par décision du Président de la Répu-
blique Française en date du 25 novembre
1930, l'exequatur a été accordée à M. Julio
Augusto do Amaral lexeira de SOllza Pinto.
Consul de Portugal au Congo Français.
M. Sou/a Pinto est donc admis désormais
au libre exercice de ses fonctions.
Tourisme et ethnographie
Le Gouvernement, français a été saisi par
M. et Mme Bradlev, citoyens américains,
tous deux membres de la « Royal Géogra-
phie Society » de Londres, d'une demande
de voyage touristique et ethnographique en
A. 'E. F. et au Cameroun.
M. Bradley est un avoué de Chicago connu
outre-Atlantique pour ses travaux de droit
international privé. Il est en outre natura-
liste distingué.
Mme Bradley s'est signaléo à l'attention
par un certain nombre d'ouvrages, tel On
the Gorille l'rail, publié à la suite du voyage
qu'elle entreprit en' 1920-21 du Cap au Congo
Méridional par le Tanganyika, l'Ougoundou
et le Kénia, et Caradoun and Cattnibals,
publié à la suite d'un voyage accompli en
1924-1925 de Mossibassa à l'est du Congo
Belge par le lac Victoria.
M. et Mme Bradley se mettraient en route
dans les premiers mois de 1931, Nul doute
qu'ils ne rapportent de leur voyage un nou-
vel ouvrage documentaire.
Démographie
Le recensement général de la population
de la France et de ses colonies sera opéré en
1931. Le dernier recensement remonte à
1926.
Anciens Combattants Congolais
Le Gouverneur Général vient de fixer par
arrêté la composition du Comité Colonial
des anciens comoattaht.. fie l'A. E. F. Il
comprendra, sous la présidence du Lieute-
nant-Gouverneur du Moyen-Congo, des re-
présentants de l'autorité locale et militaire
et de notables commerçants.
Le Comité aura qualité pour délivrer la
carte réglementaire aux anciens combattants
européens et indigènes résidant en A. E. F.
On sait qu'entre autres avantages, cette
carte comporte, au profit des anciens combat-
tants ayant dépassé l àge de 50 ans, 1 attri-
bution d'une rente annuelle.
Le Gouverneur Général vient de régler,
par arrêté, l'organisation financière du Co-
mité Colonial d'Anciens Combattants de
l'A. E. F.
Les recettes seront formées : II) par les
subventions accordées par l'Office national
du combattant, par les budgets généraux et
locaux, par les communes et établissements
publics, par les personnes ou associat ions
privées ;
20 par le produit dt's dons et ks Luh au
Comité ;
30 par toutes autres ressources qui pour-
raient être affectées au Comité.
Les dépenses comprendront, outre les allo-
cations prévues en faveur des anciens com-
battants, les traitements, indemnités et gages
du personnel, ainsi que les frais d'impression
et «le publication.
Un rapport sera adressé chaque année à
l'appui du compte administratif sur le fonc-
tionnement du Comité au point de vue. finan-
cier.
Au Tibesti
On annonce que la mission chargée do la
prospection géographique, et scientifique du
Tiliesti a quitté Fayal le 13 décembre, se
rendant à Banlaï par l'itinéraire suivant :
Garhm. You. Gourmcn, Oure Ciiiezento.
Cameroun-Tchad
On annonce que la mission ferroviaire
chargée d'étudier le prolongement .III ehemin
de fer Centre-Cameroun en direction de
Fort-Archambault a. commencé son travai l
technique le 8 décembre dans la région
Yaoun dé- Ber tou a.
Or et diamant en Oubangui-Chari
Le Gouvernement Général vient d'être
saisi de la première demande de concession
de mines dans le but d'exploiter les al lovions
diamanti fères en Oubangui-( hari.
Cette demande fait suite a cinq demandes
de concession pour exploitations d alluvions
aurifères dans la menu ( olonie.
--«6640-
Dépêches de l'Indochine
.4»
Doublas Fairbanks viendra en Indochine
Dnuqlas Fairbanks as de l'écran et Vic-
tor Fleminy. directeur de cinémas, bien
connu, arrivés à Tokio le 21 janvier ont
déclaré qu'après avoir fiasse plusieurs
jours au .lai>on, pour >/ excursionner, ils
partiront pour le Siam d'oii ils s'envole-
ront pour le Cambodge, et, l'Indochine.
n Ir), ils ont l'inlention de, chasser la
grosse béfe dans lu iungle fie l'hule puis
ils passeront, trois mois dans f,' Iltllf lit
Sud pour g peindre.
Indopacfi.
L'antenne coloniale
t.1
Le Maroc et la T. S. F.
On sait quelle importance le Maroc atta-
che a ses relations radiophoniques avec le
monde entier et plus partirulièrement avec
la France. Le poste d'émission de Rabat
est, avec celui d'Alger, l'un des meilleurs
postes d'Europe, aussi M. Dubeauclard, ins-
pecteur général des P. T. T., fera à Radio-
Maroc, 496 et 32 m. 26, dimanche, 1 er fé-
vrier, à 21 heures, une causerie sur « l'Etat
de la Radio au Maroc », causerie qui, nous
en sommes sûrs, intéressera vivement tous
les sans-filistes.
Concert Antillais aux P. T. T.
Ce soir, après le relais de Prague par le
poste des P.T.T., la Fédération Nationale
de Radiodiffusion coloniale donnera un con-
cert de musique antillaise avec le concours
d'artistes originaires des Iles.
On présentera des « lliguines » martini-
quaises (chants dansés) harmonisés par le
docteur Helmont.
La conférence économique
de l'Afrique française
Son œuvre
Le premier Congrès de la Conférence
Economique de l'Afrique Française, qui de-
vait avoir lieu ce mois-ci à Dakar et à Al-
ger, vient d'être reporté à la fin de l'année,
en raison de la situation économique ac-
tuelle. Le Comité de Direction a décidé tou-
tefois d'organiser à Paris, au printemps,
une réunion préparatoire au cours de la-
quelle seront présentés les rapports remar-
quables qui lui ont déjà été envoyés.
Nous rappelons que la Conférence Eco-
nomique de l'Afrique Française, organisée
par le Comité Algérie - Tunisie - Maroc,
l'Union Coloniale Française et l'Association
Nationale d'Expansion Economique, avec
l'appui du Comité de l'Afrique Française et
des plus hautes personnalités du monde co-
lonial et de la grande industrie métropoli-
taine, a pour président d honneur M. G.
Doumergue, président de la République.
Elle {':--t placée sous le haut patronage des
membres du gouvernement, de M. le maré-
ehal l.yautey et des Gouverneurs généraux
et des Résidents généraux de l'Afrique Fran-
çaise.
Le but de ce groupement d'Etudes écono-
miques et sociales est de réunir toute docu-
mentation en vue de montrer à l'opinion mé-
tropolitaine et africaine la nécessité et les
meilleurs moyens de développer une colla-
boration qui doit devenir de plus en plus
active, non seulement entre la Métropole et
le bloc de l'Afrique Française, mais égale-
ment entre les différents territoire.
posent notre empile atncain.
Quatre sections ont été créées pour étu-
dier séparément les problèmes économiques,
financiers, sociaux et politiques, et les liai-
sons. Leurs présidents sont : M. Ernest-Pi-
card, président de la Banque de l'Algérie;
M. Duchène, président de la Banque de
l'Afrique Occidentale; M. de Warren, dé-
puté de Meurthe-et-Moselle; M. Diagne,
député du Sénégal.
L'œuvre de la Conférence Economique
sera vraiment d'ordre pratique. Elle fera
connaître les possibilités et les besoins de
notre domaine africain et, réunissant les
hauts fonctionnaires de l'Administration et
les représentants les plus qualifiés du mon-
de commercial et industriel, elle sera, en
quelque sorte, le complément de la Confé-
rence Nord-Africaine, à laquelle prennent
part, chaque année, les Gouverneurs et Ré-
sidents généraux de nos diverses possédions
africaines.
«
La visite du Gouverneur
Général à Tamatave
~4-»
M. le Gouverneur général Cayla s'est rendu
dans le courant du mois de décembre à Tama-
tave. Il a pu y constater avec satislaction l'ac-
tivité des divers chantiers du port et de la
nouvelle ville.
Sur le quai de la darse Mastic, deux grands
hangars sont entrés en service (cependant qu'un
troisième s'achève) et offrent déjà aux mar-
chandises une surface ouverte de plus de 3.000
mètres carrés. Les chantiers et ies ateliers du
Consortium ne sont pas moins animés ; l'em-
ploi d'un outillage puissant et perfectionné
permet d' obtenir des transformations à vue
dfœil ; drague, bétonnières, compresseurs d'air
travaillent à plein rendement.
L' ouvrage de protection de la pointe Hastie
s avance très loin dans la baie. Il est formé
de deux digues parallèles dont la première
atténue l'effet de la lame qui, brisée dans son
élan, retombe dans un espace libre réservé
entre les deux murailles. La construction de la
digue extérieure est assez, délicate. Le béton
devant être coulé à sec, des batardeaux sont
successivement installés et de puissantes pom-
pes fonctionnant sans irrêt, épuisent l'eau d'in-
hltration pendant que les équipes du Smotig
travaillent à la maçonnerie. La vue d'ensemble
du chantier laisse une impression très réconfor-
tante. On se rend compte qu'à Madagascar,
les services de la colonie et les grandes entre-
prises utilisent maintenant toutes les ressources
de la technique moderne.
A proximité du port, un hangar de I 20 mè-
tres sur 15, qui est presque achevé, servira
d'enlrepôl aux marchandises du T.C. K.
Après avoir visité les ouvrages de la Pointe
Mastic, le Gouverneur général a procédé à
l'inauguration de. la partie du boulevard Gai
liéni, comprime entre l' enracinement de t' ancien
wharf et le buste du maréchal, où le cvclonc
de 1^27 avait ouvert une lar^e brèche L'en-
semble du houlevard constitue aujourd'hui une
magnifique promenade en bordure de mer.
A la Pointe T enio, une balise vient d'être
édifiée pour faciliter aux navigateurs l'entrée
du port.
Le terrain d' aviation sur lequel des travaux
de nivellement sont en cours, les camps dit
Smotig et de la Garde indigène furent égale-
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