Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-01-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 janvier 1931 24 janvier 1931
Description : 1931/01/24 (A32,N14). 1931/01/24 (A32,N14).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380289k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
t.
[TRENTE-DEUXIEME ANNEE. N° H LE NUMERO î 80 CENTIMES SAMEDI SOIR, 24 JANVIER 1931.
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Rédaction & Administration t
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PARIS 0")
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Les Annales Coloniales
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La protection de fenfance à Dakar
-–-–- t:' .,.,.
La tuberculose sévissait à Dakar. La cause
principale en était dan& les conditions anti-
hygiéniques de l'habitat des indigènes,- en-
tassés dans des cases sans air et sans lu-
mière, horribles taudis, compartimentés en-
core, par les propriétaires, en boxes sombres
où les immondices, les pestilences, la misère
alimentaire ont vite raison des plus robustes
et, naturellement, de l'enfance sordide qui y
grouille.
Mais on a engagé la lutte. On a édifié le
village indigène de Medina, aux larges rues,
aux cases saines et on a entrepris la démo-
lition des quartiers indigènes insalubres de
̃ Dakar-ville.
- On a développé les services de la mater-
nité indigène, avec ses consultations préna-
tales et consultations de nourrissons.
Enfin, depuis mai 1924, on a organisé le
service de prémunition des nouveau-nés in-
digènes contre la tuberculose par le B.C.G.
Actuellement le service du B.C.G. à do-
micile fonctionne avec activité : la presque
totalité des enfants indigènes, nés à Dakar
et dans sa banlieue, sont vaccinés par 4'in-
gestion de 3 doses de B.C.G. préparé
par les services de l'Institut Pasteur de
Dakar dans les dit jours qui sùivent leur
naissance.
Jusqu'ici ce service n'était assuré que par
deux infirmières européennes, Mmes Pichot
et Dèboeuf, qui il me plaît de leur rendre
ce public hommage montrent depuis deux
ans une activité et un dévouement au-dessus
de tout éloge.
Depuis le mois de février dernier, on a
créé, à l'école de médecine indigène, une
section d'infirmières visiteuses indigènes.
Cette œuvre de protection de l'enfance
se complète par la visite médicale .des en-
fants à l'école.
J'ai vu, lors de mon voyage en A.O.F.,
les fiches établies à cet usage, et qui permet-
tent de suivre les enfants non seulement pen-
dant tout le cours de leurs études, mais même
au moment de, leur incorporation au service
militaire.
Chaque jeudi, deux médecins européens
dé l'école de médecine, et tous les élèves de
quatrième année collaborent à cette visite.
Tout ces services fonctionnent sou< 14 di-
1 ïettion d*\in htftnme au dévouement Hdtni-
.enu^ôrgnnisa-
-':1t1 r: .?\.tlY' i1.,
O"V - ,.
,.',. , } ;-, t ',
Mais une oeuvre n.' "Út .tfiù pâr x u-'
fcultatjy/Ceux qui on 4té obtenus à Dakar
itfériteAt qu'on y rgfl&ihissi?,
Un premier contrôle a porté, en 1929,
sur les enfants indigènes, nés entre le icr mai
et le iw novembre 1927.
Pendant cette période, on relève à l'état
f*îvï1 ftâé naissnnraa. -
Nombre d'enfants vaccinés ", 495
i" catégorie : vaccinés à la ma-
ternité , , 267
2"catégorie : vaccinés à domicile
(habitant et soignés dans des
conditions normales) 193
3* catégorie : vaccinés à domicile
(habitant des taudis sans soins
hygiéniques) 35
Nombre d'enfants non vaccinés 190
Total :. 685
Le total de6 décès, jusqu'au 1er mai 1929,
a été de 132 pour les 685 enfants. Les 495
vaccinés ont fourni, jusqu'au 30 mai 1929,
44 décès, soit un pourcentage global de 9,2,
tandis que ce pourcentage est, pour les non-
vaccinés, de 46. Si l'on retranche, pour cette
dernière catégorie, les 41 décès. survenus au
cours des dix premiers jours de la vie, on
trouve encore 47 décès pour 190 non vacci-
nés; soit 24,7
Notons enfin que ce dernier pourcentage
se rapproche beaucoup de celui qui avait été
calculé pour la mortalité générale enfantine,
entre 10 jours et 2 ans, par Heckenroth, pour
la période de 1899 à 1919. Heckenroth
avait relevé 10.556 naissances et 2.645 dé-
cès, entre dix jours et deux ans, soit 25
Dans cette même période, la mortalité
générale infantile, pendant les deux premiè-
res années, était de 35
Ainsi, les mesures prises ont abaissé la
mortalité infantile de 35 à 7 pour la"
catégorie des enfants vaccinés et soumis à
un régime de surveillance hygiénique spécial,
de 35 à 10,3 pour celle des enfants
vaccinés et élevés à domicile dans les condi-
tions ordinaires de vie de la population in-
digène.
Le contrôle pour la pérîode s'étendant du
icr novembre 1927 au icr novembre 1928, à
été fait en octobre 1930. Les résultats ap-
parents sont un peu moins satisfaisants, pa-
raît-il. C'est que Dakjir, dans cette période,
a traversé deux années particulièrement mau-
vaises, au point de vue hygiénique, la peste
ayant sévi avec une intensité inaccoutumée
et ayant modifié les courbes de la mortalité
générale. Cependant, malgré cette cause for-
tuite d'aggravation, la mortalité générale in-
farttilft, au cours des deux premières années
de vie, n'a pas dépassé 24 au lieu de
35 dans la période normale de 1899
'à"J);'9'' .t,:,. ¡.,
,". l" .t 1X6S 'tt!j,. ;t1
!. v ?v|j$|&v .; flfe à^nittistr^tpu'rs.. Ce
n est pas seulement une oativro coïoptale qui
impose le respect rVtçms, c'est même une
oeuvre qui pourrait, diiufc bieli, des cas, ser-
vir de modèle à la métropole.
Peut-on en faire un plus bel éloge ?
istieugote itnlonefllf
Député de ta Haute-Savoie,
Aux délégations financières
de l'Algérie
̃
La session des Délégations financières est
close. Le budget de l'Algérie qu'elles ont
voté dote largement un programme de
grands_ travaux, d'assistance hospitalière et
de constructions d'habitations à bon marché.
Ce budget a pu être équilibré sans recourir
à aucune charge fiscale nouvelle. Toutefois
une majoration de la. taxe sur les essences
d'automobiles a été votée mais elle se rat-
tache à la politique de la route et au pro-
gramme routier.
Avant la clôture, M. iGalle, président des
Délégations financières, et le Gouverneur
général ont échangé des paroles cordiales.
Après avoir assuré qu'il tiendrait la main à
ce que les solutions qui ont été adoptées
soient réalisées dans le moindre délai, M.
Carde s'est félicité du concours qu'il avait
trouvé auprès des délégués financiers.
4»
Dépêches de l'Indochine
•+•–s–
Rapatriement des soldais Yunnanais
Un convoi de 650 soldats yunnanais qui
avaient participé Vété dernier à la cam-
,pagne pontra le Kouangsi, et qui blessés et
malades erraient depuis lors en Chine aux
confins des deux Kouangs, est arrivé à
Haiphong par un vapeur chinois pour être
rapatriés au Yunnaft. Le Gouvernement
général leur a accordé une autorisation de
transit au Tonkin sur la demande du Pou-
vernement de Canton qui assure les frais
lie rapatriement.
Rejet de pourvois en grâce
Le Conseil du Protectorat du Tonkin,
réuni dans la matinée, a donné un avis
défavorable aux pouvoirs formés par les
nommés Tran Xuan Rieu, Ng Khai, Vu
Van Giao, Tran Nhat Dong, Le Hm Canh,
tous cinq condamnés à mort à Vaudience
de la Commission criminelle de IJaï-Vuong.
L'histoire militaire de l'Indochine
à l'Exposition Coloniale
La participation des troupes du groupe
de V Indochine à la. prochaine exposition
coloniale où figureront le palais des forces
militaires d'outre-mer et le palais de l'In-
dochine comprendra notamment la présen-
tation d'une Histoire Militaire de l'Indo-
chine avec l historique des différents
corps et services, des tableaux graphiques,
des portraits, des photographies, des ma..
quelles, une nélrospective de Vancienne ur-
inée annamite, une monographie spéciale
sur l'aéronautique militaire. Vensemble
constitue une réalisation de nature à don-
mer aux visiteurs Vidée exacte de V activité
fie Varmée en Indochine.
Le Libiria devant
la Société des Nations
*+•
L'examen du rapport rédigé par la Com-
mission internationale d'enquête au sujet de
l'esclavage au Libéria a provoqué de la part
du Conseil de la Société des Nations des
commentaires extrêmement sévères.
La Commission a relevé, en effet, le plus.
odieux état de choses qu'il soit possible
d'imaginer. C'est ainsi que les « nègres ci-
vilisés n de la côte et le gouvernement lui-
même, ne se font pas faute de rassembler et
de conduire à coups de triques toute la
main-d'œuvre nécessaire à leurs travaux ou
entreprises. La pratique s'est .établie entre
« nègres civilisés ) de donner des hommes
en garantie d'une dçtte.
Même pour recruter la main-d'œuvre de-
mandée par les autorités espagnoles de Fer-
nando-Po, les fonctionnaires du pays n'hé-
sitent pas à pratiquer des coups de main
dans les villages.
Le représentant du Liberia à Genève rap-
pelle que l'initiative de t'envoi d'une com-
mission d'enquête appartient au gouverne-
ment libérien lui-même et que son gouverne-
ment a fait siennes toutes les conclusions
pourtant sévères du rapport, encore que rien
ne puisse les rendre obligatoires.
Quoi qu'il en soit, il estime que les ré-
formes à entreprendre devront être condui-
tes par étapes, et que le pays étant pauvre,
c'est surtout une réorganisation financière
qui s'impose.
Au nom du Gouvernement britannique, M.
Henderson remercie le rapporteur, M. Za-
leski. Il dit que l'enquête a prouvé le be-
soin de changement au. Libéria; le gouver-
nement libérien a pris à cet égard des enga-
gements formels. M. Henderson exprime
l'espoir que la Société des Nations pourra
aider le Libéria à trouver une solution dans
ses difficultés financières mais les réformes
doivent intervenir sans délai, et on doit re-
connaître que la question financière ne joue
pas dans l'établissement, de ces réformes un
rôle essentiel.
Sur la demande de M. Zaleski, la discus-
sion a été ajournée pour permettre à ce der.
nier de formuler des propositions au Con-
seil.
A l'Académie des Inscription»
et Belles-Lettres
Fouilles algériennes
Au cours de la dernière séance de l' Aca-
démie M. Gsell a lu une étude de M. et de
Mme Alquier sur une stèle portant des dédi-
caces latines à Saturne. Ce monument a été
découvert par les deux archéologues à Ngroud
(Algérie). -
M'oublions pas
les sinistrés d'outre-mer
>0»
WM
u cours d'un récent
Conseil des lJliltis-
tres, M. - Georges
Leygucs, ministre
de l'Intérieur, a
soumis au Conseil
un projét de loi
ouvrant un crédit, extralrdiitair-e de 300 mil-
lions pour subventions et secours pour la ré-
paration des dommages causés, et la recollsti-
tution des capitaux détruits par les calamités
publiques au cours de l'atllzée 1930.
Sénateur d'un département d'outre-nler qui
a subi, le 12 septembre 1928, le plus effroya
ble des calac/pmes, je ne puis qu'applalldir
à cette tltattilesiaUo" de la sollicitude^ gou-
vernementale en faveur de mal/teureusêjs po-
pulations ruinées par quelque catastÂphe,
tempête, inondation, tremblement de terre,
éboule ment ou incendie.
Je me réjouis tout particulièrement de
constater que le Gouvernement entend
comme ce fut déjà le cas pour les sinistrés du
Midi procéder à de larges distributions de
secours, Pour permettre la réparation des
dommages causés et la reconstitution des ca-
pitaux détruits.
Rien de plus naturel et de plus équitable.
Aussi n'est-ce pas sans quelque tristesse 'que
je me reporte aux sombres jours qui ont suivi
le cyclone de la Guadeloupe, pour observer
que nos vaillantes populations Antillaises,
qui avaient pourtant atrocement souffert dans
leur chair comme dans leurs biens, sont loin
d'avoir connu un traitement aussi favorable.
le 29 décembre dernier, M. le Président
du Conseil, ministre des Colonies, a bien
voulu me communiquer officiellement la si-
tuation au 17 novembre 1930, des sommes
accordées aux sûtistrés de Guadeloupe.
De cette communication il ressort que :
Depuis le mois d'avril 1929, 4.084. frets
à long terme représentant 40 millions de
francs et 15.009 prêts d'honneur représentant
13 millions de francs ont été, accordés. Les
premiers sont garantis par une inscription hy-
pothécaire, les seconds, accordés sans garan-
ties, n'en comportent pas moins le paiement
d'intérêts, stipulés, payables d'avance par les
emprunteurs. Le montant desdits intérêts, re-
tenus au moment du versement, s'élevait au
17 novembre 1930 à 648.870 fr.
En outre, il a été accordé 17.468 secours
se montant- à 3.692.603 fr., soit, en moyenne
200 fr. envirôtt par personne SaOtlttiC.
Ainsi, sur la subvention extraordinaire de
i^milltoHSi yotêe, par. lr. Parlement en fa*
veWde là Càletnie. shiisttôe, moins de quatre
mmtàm sdutement ont été « alloues comme
ïn matière de calamités publiques r.
Par Ailleurs, le Crédit National ri le Crè
dit Foncier de France ont été habilites par
la loi à consentir des prêts aux sinistrés, par-
ticuliers et communes. Mais ces prêts sont
remboursables intégralement par les bénéfi-
ciaires et laissent à leur charge un intérêt
dont - le - taux - atteint 5 -- Les - conditions sont
bien moins avantageuses que celles faites aux
sinistrés du Midi qui, non seulement ont reçu
des secours importants mais encore bénéfi-
cient, pour leurs emprunts, d'un taux d'inté-
rat moins élevé et qui n'ont à rembourser
qu'une partie du montant des prêts. Enfilt,
il avait été prévu que la Colonie devait re-
cevoir 45 millions de prestations en Italure,
remboursables en trente ans sans intérêt. La
substitution du flan Young au Plan Dmucs
a ramené cette dotation aux environs de
23 millions et. je n'ai pu obtenir jusqu'ici
qu'elle soit complétée au chiffre primitif,
sous une forme ou sous une autre, bien
qu'elle représente la part de. la Guadeloupe
dans un crédit budgétaire de 100 millions
que j'avais fait inscrire dans la loi de IiI/on-
ces de 1929 en faveur des colonies pauvres
ou simstrées.
La,recoti.stitutiost de la Guadeloupe, en
excellente voie, comporte donc une part énor-
me d'effort personnel, toute à l'honneur des
populations, mais qui a exigé d'elles d'im-
menses sacrifices.
Les députés de la Colonie, MM. G. Cair-
date et E. Graëve, ont déPosé, il y a déjà
plusieurs mois, sur le bureau dé la Cîiam-
bre, une frôposilion de résolutiolt demandant
que les rajustements indispensables soient
apportés aux mesures frises en faveur des
sinistrés de la Guadeloupe, pour les mettre
en (iccprd avec celles dont bénéficiaient les
sinistrés du Midi.
Nous avons, tous trois, multiplie les dé-
marches pour obtenir que le Gouvernement
présente au Parlement les textes nécessaires
à ces rajustemmts. Nous continuerons, sans
nous lasser, à demander que l'on n'oublie
pas les sinistrés français d'outre nier.
Henry Bëvenger*
Sénateur de la tluadegatipe, Vice-Pri-
siéent de la Commission dit
Affaires Etrangères.
La Banane de Guinée
,t,
Il n'arrive pas de la Côte d'Afrique que
de mauvaises nouvelles économiques. Dans
le marasme général, la Guinée pamtt' faire
exception. Les exportations de bananes se
développent. Et l'on sait que les cours de la
banane, résistant à. l'effondrement des autres
produits, se sont maintenus.
Au début du mois, les Guinéens ont salué
comme un signe de victoire le vapeur Kindia
qui quittait Conakry avec un beau charge-
ment : Plus de 600 caisses et plus de T. 100
régimes.
Il y a dix années la Guinée n'exportait
pas 150 tonnes. Dans les onze premiers mois
de 1930, elle envoie au Sénégal, au Maroc,
en Europe, 7.351 tonnes et elle compte que
l'exportation WtaTe atteindra: 9.000 tonnes.
La dmte du cabinet Steeg
.t---
Le cabiiiet Steeg a. été renversé jeudi à la
Chambre par 293 voix contre 283, à la suite
d'une interpellation de M. Buyat (Isère), vi-
'sant la politique agricole du gouvernement
et plus particulièrement les actes de M. Vic-
tor Boret, ministre de l'Agriculture.
Dans lia majorité qui a renversé le cabi-
net Steeg, on remarquera la coalition ordi-
naire, mais non moins choquante, de l'U.
R.D., des cinq autonomistes, des onze com-
munistes, de cinq députés algériens, et de
trois députés coloniaux.
Voici d'ailleurs le détail du vote des dé-
putés coloniaux.
On voté pour le gouvernement :
MM. Thomson (Algérie), Brunei et Gas-
parin (Réunion) ; Graeve (Guadeloupe) ;
Erossard (Martinique) - Outfley (Cochin-
chine); Coponat (Inde).
On voté contre le gouvernement :
MM. Laqtiière, Brière, Ricci, Mallarmé,
Morittaud (Algérie); Candace (Guadeloupe);
Delmont (Martinique) ; Diagnc (Sénégal).
N'ont pas pris part au vote :
MM. Rotix-Frcissincng et Cuttoli (Algé-
rie) ; Lautier (Guyane).
M. Tail/iuger, président de la Commis-
sion des Colonies ; MM. Maginol et Piétri,
anciens ministres des Colonies dans la. pré-
sente législature, ont voté contre le gouver-
nement.
Le Président de la République a pour-
- suivi ses consultations toute la journée de
Vendredi et toute la matinée du samedi. On
parle d'un ministère de concentration, dans
lequel entreraient les radicaux. Il est à crain-
dre, pour la réalisation de cette éventualité,
que l'es radicaux qui ont, dans le cabinet
Steeg, donné tous les leviers de comman-
de aux modérés, ne les exigent cette fois
dans un cabinet qui serait présidé par un
modéré. Ils pourraient faire valoir, dans ce
sens, que les membres modérés du cabinet
Steeg n'ont jamais apporté que leurs pro-
pres voix au gouvernement, alors que dans
un gouvernement de concentration, les ra-
dicaux jetteraient dans la balance le poids
massif de leurs 115 suffrages.
–!– Il
Le renouvellement des Commissions
,t,
La plupart des groupes politiques de la
Chambre ont procédé à la désignation de
leurs candidats en vue du renouvellement
annuel des grandes commissions.
Voici les changements intéressants qui sont
survenus par suite df vacances ou de chan-
gements d'effectifs :
, - faditati:t ont. désigné M, Joufjrautt
pour les Colonies et M. (ddl/ru rJQur .la
marine marchande.
Les républicains de gauche ont désigné
M. Pictti pour la Commission des colonies.
La gauche ta diode a désigné M. Outre y
pour la Commission des douanes.
Au Conseil Économique
du Conseil Supérieur des Colonies
»♦«
Par arrêté du Président du Conseil, minis-
tre des Colonies, en date du 21 janvier 1931,
M. le Général Mangin Louis-Jean-Laurent, a
été nommé Membre du Conseil Ecqnomique
du Conseil supérieur des Colonies.
44*
Deux administrateurs de la banque
Bénard inculpés d'abus
de confiance
-6
Sur réquisitoire du Parquet de la Seine,
M. Brack, juge d'instruction, a inculpé hier
d'abus de confiance MM. Georges Bénard et
Jacques Legrand, administrateurs de la ban-
que Bénard frères et Cic, 18, avenue Mati-
gnon. La banque n'a pu représenter une
somme de 5 millions déposée chez elle par
l'Etat de Costa-Rica pour le service de la
dette envers les obligataires français. La
banque Bénard, on le sait, est en liquidation
judiciaire.
Des bruits circulent très contradictoires,
d'après les uns M. Marcel Bénard, un des
associés de la maison, disparu il y a dix
mois, serait mort dans la plu& complète in-
digence; d'après les autres, il aurait laissé
une fortune s'élevant à des dizaines de mil-
lions susceptible de boucher tous les trous
pour sauver l'honneur de la famille.
- On saura à quoi s'en tenir quand, derrière
le juge d'instruction, la commission parle-
mentaire d'enquête procédera à ses investi-
gations.
Elle trouvera épingles quelques parlemen-
taires de choix parmi lesquels au premier
rang figure le sénateur véreux Yves Le Troc-
quer, ministre de 1919 à 1924 et depuis pré-
sident d'affaires louches coloniales ou métro-
politaines dont la plus renommée le « Kê-
tôt n a attiré à maintes reprises l'attention
de la section financière du Tarquet de la
Seine.
A l'Exposition Coloniale
Un service d'autobus fonctionnera
entre Berlin et Paris
----- - - ------ --
Suivant le lierlincr Tagchlatt, des pour-
parlers seraient en cours en vue d'établir un
service d'autobus entre Berlin et Paris, via
Cologne et Bruxelles, à l'occasion de
l'Exposition coloniale à Paris, afin de
permettre aux visiteurs de cette exposition de
se rendre directement tout en jouissant en
cours de route des beautés de la nature.
Des autobus de Tao chevaux, à 28 places,
avec tout le confort moderne, aménagés pour
qu'on y prenne les repas et qu'on y passe la
nuit, seraient utilisés. pour ces services.
La durée du trajet serait de deux jours à
deux jours et demi.
Des services analogues seraient prévus en-
tre Berlin, Varsovie et la Suisse.
Un Père Blanc obtient le meilleur
diplôme de médecine coloniale
̃o» ̃̃ ̃
Nous apprenons de Douarnenez que le Père
Gounisson, des Pères Blancs, a obtenu les
deux diplômes de médecine coloniale et d'hy-
giène.
Avant de rejoindre sa mission de la Haute-
Volta, ses supérieurs l'avaient envoyé suivre
les cours de l'Institut de médecine coloniale,
fondé à Paris depuis 1902. 60 candidats ont
suivi les cours cette année.
Le Père Gounisson a été classé premier.
Une conférence 1
du R. P. Treilhard de Chardin
.,. –-–
Le R. P. Treilhard de Chardin qui conti-
nue, avec quelques autres, la tradition des
grands missionnaires savants et explorateurs,
a donné dans VHôtel des Etudes une con-
férence très documentée sur les explorations
géologiques et paléontologiques de la Chine.
Il a exposé l'œuvre des R.P. David et Li-
cent et rappelé la découverte par ce dernier,
des restes d'un homme paléontolithique con-
nu sous le nom de l'homme de Pékin.
Le R.P. Treilhard s'apprête à se mettre
en route pour une expédition complète à tra-
vers la Chine.
-«♦*-
Tu te rends compte.
CAVALCADE AVEC OU SANS
, CHAMEAU
Le Comité des Fêtes de Paris est, paraît-il,
en pleine chasse carnavalesque. Il s'agit de
capturer au lasso les animaux de la jungle, de.-
puis le lion noir du cirage jusqu'aux éléphants
sacrés des expositions de blanc, sans oublier les
grues voyageuses et « les nombreux chameaux n
en circulation dans les rues de la capitale. De
beaux exploits cynégétiques permettront d'orga-
niser pour la mi-carême, une grande cavalcade
exotique.
Dans cette première procession, en L'honneur,
de r Exposition Coloniale, les Reines de Paris
devront pareâtte sur le char de l'Oasis court-
vêtues da jeuilles dçi bangniers; M. Auguste
Sabatier, député de Paris et boucher, pourra
les accompagor en pacha, tandis que M. Re-
nard préfet de la Seine sot Algérien à cheval
sur un bourricot pourra leur faire les honneurs.
Verra-t-on M. Pierre Laval qui eut des velléi-
tés indochinoises en Bouddha vivant, M. Steeg
inch' Atlah en marabout. M. Tardieu en iéti-
chiste de la Sangha,
Edmée Fatfarf demeurera, volontaire mus les
drapeaux du mattchal Strfteaud ; retour d' A l-
gérie, Mistinguetl figurera en aimée, Marcelle
Dcnya se baladera avec l'Ombre rouge, MM.
Dufrenne et Vanna réconciliés avec M. Léon
V oUerra donneront facilement une répétition des
réjouissances de Marrakech tandis que les frè-
res Isola se rajeunissant de quarante ans con-
currenceront les petits gala gala de Port-Saïd.
Un auteur célèbre masqué en roi tépretix,
roulera à l'entrée d'un palais indochiûPis ; on
verra un Paul Morand, déguisé en caraïbe sou-
tenir la magie noire de Joséphine Baker.
M. André Demaison, dans l'arche de Noé à
six cylindres. assis sur une peau de tapir appri-
voisera les bêtes que l'on appelle sauvages.
Mme Tjftaïna connaîtra un grand succès dans
le char-agence-de- voyage-autour-des-amants.
Et tant d autres réjouissances 1 tam. tam.
tam. des bamboulas et ,you-you des femmes
berbères t.. Car. il y aura le sopk-autobus des
frères Tharaud, plafonné par les nuits lunaires
d'Alger de M. Louis Bertrand et dirigé par la
Rose des Vents de Mme Myriam Harry et de
la Princesse Bibesco. Ce char sera le triomphe
de la couleur à la mode, du vert des palmes
de Marrakech, au vert dit Nil. de l'Egypte.
En plein désert victorieux, Mme Marcelle
Vioux dans un impressionnant looping, bouclera
la boucle du Grand Erg.
Quoiqu'en pense la plume d'aigle qui fend
l'azur du Petit Bleu, ce ne sera pas là. vn
exotisme à la manque, personne ne criera à la
chienlit, et les pigeons-voyageurs célèbres, à
lire-d'ail es, y gagneront quelques milles de
plus.
Quant à t Exposition Coloniale, gorgée de
l'or des Crédits et des bons à lots, elle se sou-
cie peu de bénéfice et prêtera son généreux
concours au succès des « Batouala » par seul
amour de l'art nègre.
Mnah.
UN MONOPOLE QUI S'EN VA
Jusqu'à ce jour Marseille détenait le sceptre
des histoires de chasse. Il ne se passait jyas
de semaine sans qu'il ne nous parvint de là-
bas une galéjade parfumée d'aïoli et embau-
mée de mistral. Mais hélas Phocée-la-Bavarde
semble perdre une royauté que l'on croyait bien
assise. Il nous parvient, en effet, de Berlin, un
épisode tragi-comique dont la lecture va faire
sursauter Titin, fils d'Olive.
L'avialeur Emst Udct, qui chasse les fait-
ves, avec des amis, dans le Tanganyika, a en-
voyé au Berliner Zeitung le récit d'une expé-
dition qui se pose un peu là.
Alors qu'il volait très bas, afin de prendre
des photographies de fauves, un énorme lion
sauta soudain el réussit à s'accrocher à une aile
de l'avion qui fui fortement endommagée, C'est
au prix de difficultés inouïes que l'aviateur par-
vint à atterrir sans encombre, mais, à peine
l'appareil s'est-il immobilisé, qu'un rhinocéros
attaqua le pilote qui fui assez grièvement
blessé.
Fort heureusement, un second aéroplane ar-
riva rapidement sur les lieux el son équipage
abattit le pachyderme agressif,
La dépêche ne dit pas ce que devint le lion
après avoir abattu sa proie. C'est une grave
lacune.
Entre nous, il V a gros à parier que ce sont
les Bordelais qui, , par jalousie, ont inventé celle
belle aventure.
A.
Les proiets de M. Tellier
pour le Dahomey
Itf
M. le Gouverneur Tellier va rejoindre son
poste au Dahomey.
M. Tellier, dès le début de notre convèrsa-
tion, m'assure qu'il ne connaît pas sa co-
lonie : nous le surprendrons vite en contra-
diction avec lui-même.
« Les problèmes locaux, me dit-il, doivent
être examinés sur place : ce ne sera qu'après
avoir parcouru le Dahomey dans son ensem-
ble que j'en pourrais vraiment connaître les
besoins et que je serais à même de les sa-
tisfaire. » Il ne pense pas que l'on doive in-
nover beaucoup. L'œuvre colonisatrice au
Dahomey poursuivie par tous ceux qui en
eurent autrefois la responsabilité, par. le
Gouverneur Fourn, reprise par M. Reste et
que celui-ci abandonne à son tour à M.
Tellier, doit être continuée. Ce n'est que par
de telles continuités de vues que l'on peut
établir une sage administration.
Assistance
L'essentiel du programme général qu'en-
visage M. Tellier porte sur l'Assistance et
l'Hygiène indigène. Le Gouverneur unira
ses efforts à ceux du docteur Viala avec
l'aide de l' « Œuvre du Berceau Africain 1)
dont M. Le Cesne assume si admirable-
ment la direction. Cette oeuvre a fait
beaucoup au Soudan. Elle étendra mainte-
nant son action au Dahomey. Sous quelles
formes ? Sous formes de soins médicaux, de
conseils et de soins aux femmes enceintes,
par la création de maternités qui en appli-
quant l'hygiène nécessaire aux accouche-
ments combattront la terrible mortalité in-
fantile du Dahomey, enfin par la création de
sortes de Gouttes de lait. M. Tellier espère,
dans le domaine de ces idées, être aidé par
l'initiative privée. Outre le point de vue mo-
ral qui, bien entendu, prime tous les au-
tres et commande à lui seul une telle initia-
tive on peut envisager aussi le point de vue
plus bassement pratique et politique : l'éco-
nomie du pays ne peut que tirer de multi-
ples avantages d'une population saine et
nombreuse, économie dont profiteront d'ail-
leurs ces populations elles-mêmes et l'Euro-
péen. Cependant l'indigène en Afrique Occi-
dentale est souvent, pour les questions mé-
dicales, assez méfiant : il n'accepte pas spon-
tanément le secours que lui apporte l'hygiè-
ne moderne parce qu'il n'en comprend pas
l'utilité : c'est à l'administrateur à la lui
expliquer avec tact, en se mettant à sa por-
téej et surtout en gagnant au préalable sa
confiance ; l'ordre brutal ne réussira jamais ;
il faut expliquer, parler, discuter jusqu'à ce
que timidement l'indigène accepte d'aller
finve une première .expérience dont il y a de
yramles chances qu'elle le convaincra défini-
tivement.
Dévnloppemont - a* •
« Je sais, iri'i dit M, r, >"! ce ^uiit
ses propies mots, que pour le J)¡dtnrnr.:y M.
Reste a élabli un pmgr.unmc économique
d'accord avec les Chambres de commerce ;
ce programme je rompie l'appliquer après
examen do la colonie et de la situation ac-
tuelle qui peut nécessiter de ci, de là, quel-
- ques retouches de détail. 1)
Mais certains produits qui sont la richesse
du pays n'attirent-ils pas plus particulière-
ment votre attention par les problèmes éco-
nomiques qu'ils peuvent poser?
« Si 1 je. trois que l'administration a un
rôle à jouer de conseillère tout au moins
dans une question qui intéresse l'exporta-
tion des huiles de palme 1 Actuellement, le
transport des huiles étant fait par ponchons
c'est-à-dire par barriques ce mode
d'expédition, coûteux, augmente considéra-
blement les prix de revient. Et cependant la
Nigeria anglaise nous donne l'exemple prati-
que du transport des huiles par bateaux-ci-
ternes. Ce procédé, il est vrai, exige la fa-
brication dans toute la colonie d'un seul type
d'huile Standard, (faute de quoi les huiles
supérieures perdraient leurs qualités au
contact des huiles inférieures) mais il réalise
de telles économies qu'on ne saurait assez le
recommander. Il y aurait donc intérêt à ce
que, sur ce point, intervienne une entente
entre les différents producteurs de la colo-
nie : du moins l'administration pourra-t-elle
attirer leur attention sur l'importance que
cette question présente 1 »
« Pour le coton le but cherché en ce mo-
ment est d'y intéresser l'indigène, de l'en-
courager à cette culture. Avec le concours
de l'Association Cotonnière, pour la prépa-
ration de la récolte 1930-31 le Gouvernement
du Dahomey a fait distribuer des semences
sélectionnées dans les moportiuns suivantes :
Tonnes
Cercle d'Abomey 220
Zagnanado 30
Savalou 200
Djougou 100
Altacora .,. 20
Parakou. 20
Kandi ",,,," io
600
Enfin on a dû ces temps-ci cicer des droits
île sortie sur le coton brut pour éviter l'exo-
de vers le Togo d'où il était ensuite réex-
porté. » M. le Gouverneur Tellier approuve
ces mesures qu'il saura mettre en application.
En résume, M. TcHiGr a-pprouvc l'œuvre
de ses prédécesseurs, la continuera imi se
pliant aux nécessités nouvelles qui, chaque
jour, surgissent par la nature des choses.
Plus particulièrement, parce qu'il estime qui
c'est là qu'il reste le plus à faire, il donnera
le meilleur de son activité à la forme la plus-
moderne de Charité qui est l'aide mcdicalc
à ces corps primitifs qui ne la connaisscni
pas encore.
Vves Caxaux,
.--. _0-0-
La duchesse d'Aoste en A. E. F.
là
On annonce la prochaine arrivée à Brazza
dllc de la duchesse d'Aoste qui est partie
il y a plus d'un mois, de Libreville, par 1
voie fluviale, en remontant l'Ogoouc, pou
atteindre le Congo par la voie jadis emprun
tée par de Brazza.
De Brazzaville, la duchesse d'Aoste aura
l'intention de rejoindre Matadi où cllq s'en
barquerait pour Mossamédès,
[TRENTE-DEUXIEME ANNEE. N° H LE NUMERO î 80 CENTIMES SAMEDI SOIR, 24 JANVIER 1931.
JOUMHJjOTIOlBH
Rédaction & Administration t
m, né* tort-mur
PARIS 0")
TtLtPH. « MUVR11147
- RICHELIEU1744
*1 l -
I, 17 t 1 i l 1
Les Annales Coloniales
es -à , ès IC, 1
Les annonces et réclames sont reçues au
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DIRECTEUR-PONDATEUR: Marcel Ruebt-L
Tous les articles publiés dans notre fournal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
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Co)ontM..tMa 100 » 50 o
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tous les bureaux de poste.
La protection de fenfance à Dakar
-–-–- t:' .,.,.
La tuberculose sévissait à Dakar. La cause
principale en était dan& les conditions anti-
hygiéniques de l'habitat des indigènes,- en-
tassés dans des cases sans air et sans lu-
mière, horribles taudis, compartimentés en-
core, par les propriétaires, en boxes sombres
où les immondices, les pestilences, la misère
alimentaire ont vite raison des plus robustes
et, naturellement, de l'enfance sordide qui y
grouille.
Mais on a engagé la lutte. On a édifié le
village indigène de Medina, aux larges rues,
aux cases saines et on a entrepris la démo-
lition des quartiers indigènes insalubres de
̃ Dakar-ville.
- On a développé les services de la mater-
nité indigène, avec ses consultations préna-
tales et consultations de nourrissons.
Enfin, depuis mai 1924, on a organisé le
service de prémunition des nouveau-nés in-
digènes contre la tuberculose par le B.C.G.
Actuellement le service du B.C.G. à do-
micile fonctionne avec activité : la presque
totalité des enfants indigènes, nés à Dakar
et dans sa banlieue, sont vaccinés par 4'in-
gestion de 3 doses de B.C.G. préparé
par les services de l'Institut Pasteur de
Dakar dans les dit jours qui sùivent leur
naissance.
Jusqu'ici ce service n'était assuré que par
deux infirmières européennes, Mmes Pichot
et Dèboeuf, qui il me plaît de leur rendre
ce public hommage montrent depuis deux
ans une activité et un dévouement au-dessus
de tout éloge.
Depuis le mois de février dernier, on a
créé, à l'école de médecine indigène, une
section d'infirmières visiteuses indigènes.
Cette œuvre de protection de l'enfance
se complète par la visite médicale .des en-
fants à l'école.
J'ai vu, lors de mon voyage en A.O.F.,
les fiches établies à cet usage, et qui permet-
tent de suivre les enfants non seulement pen-
dant tout le cours de leurs études, mais même
au moment de, leur incorporation au service
militaire.
Chaque jeudi, deux médecins européens
dé l'école de médecine, et tous les élèves de
quatrième année collaborent à cette visite.
Tout ces services fonctionnent sou< 14 di-
1 ïettion d*\in htftnme au dévouement Hdtni-
.enu^ôrgnnisa-
-':1t1 r: .?\.tlY' i1.,
O"V - ,.
,.',. , } ;-, t ',
Mais une oeuvre n.' "Út .tfiù pâr x u-'
fcultatjy/Ceux qui on 4té obtenus à Dakar
itfériteAt qu'on y rgfl&ihissi?,
Un premier contrôle a porté, en 1929,
sur les enfants indigènes, nés entre le icr mai
et le iw novembre 1927.
Pendant cette période, on relève à l'état
f*îvï1 ftâé naissnnraa. -
Nombre d'enfants vaccinés ", 495
i" catégorie : vaccinés à la ma-
ternité , , 267
2"catégorie : vaccinés à domicile
(habitant et soignés dans des
conditions normales) 193
3* catégorie : vaccinés à domicile
(habitant des taudis sans soins
hygiéniques) 35
Nombre d'enfants non vaccinés 190
Total :. 685
Le total de6 décès, jusqu'au 1er mai 1929,
a été de 132 pour les 685 enfants. Les 495
vaccinés ont fourni, jusqu'au 30 mai 1929,
44 décès, soit un pourcentage global de 9,2,
tandis que ce pourcentage est, pour les non-
vaccinés, de 46. Si l'on retranche, pour cette
dernière catégorie, les 41 décès. survenus au
cours des dix premiers jours de la vie, on
trouve encore 47 décès pour 190 non vacci-
nés; soit 24,7
Notons enfin que ce dernier pourcentage
se rapproche beaucoup de celui qui avait été
calculé pour la mortalité générale enfantine,
entre 10 jours et 2 ans, par Heckenroth, pour
la période de 1899 à 1919. Heckenroth
avait relevé 10.556 naissances et 2.645 dé-
cès, entre dix jours et deux ans, soit 25
Dans cette même période, la mortalité
générale infantile, pendant les deux premiè-
res années, était de 35
Ainsi, les mesures prises ont abaissé la
mortalité infantile de 35 à 7 pour la"
catégorie des enfants vaccinés et soumis à
un régime de surveillance hygiénique spécial,
de 35 à 10,3 pour celle des enfants
vaccinés et élevés à domicile dans les condi-
tions ordinaires de vie de la population in-
digène.
Le contrôle pour la pérîode s'étendant du
icr novembre 1927 au icr novembre 1928, à
été fait en octobre 1930. Les résultats ap-
parents sont un peu moins satisfaisants, pa-
raît-il. C'est que Dakjir, dans cette période,
a traversé deux années particulièrement mau-
vaises, au point de vue hygiénique, la peste
ayant sévi avec une intensité inaccoutumée
et ayant modifié les courbes de la mortalité
générale. Cependant, malgré cette cause for-
tuite d'aggravation, la mortalité générale in-
farttilft, au cours des deux premières années
de vie, n'a pas dépassé 24 au lieu de
35 dans la période normale de 1899
'à"J);'9'' .t,:,. ¡.,
,". l" .t 1X6S 'tt!j,. ;t1
!. v ?v|j$|&v .; flfe à^nittistr^tpu'rs.. Ce
n est pas seulement une oativro coïoptale qui
impose le respect rVtçms, c'est même une
oeuvre qui pourrait, diiufc bieli, des cas, ser-
vir de modèle à la métropole.
Peut-on en faire un plus bel éloge ?
istieugote itnlonefllf
Député de ta Haute-Savoie,
Aux délégations financières
de l'Algérie
̃
La session des Délégations financières est
close. Le budget de l'Algérie qu'elles ont
voté dote largement un programme de
grands_ travaux, d'assistance hospitalière et
de constructions d'habitations à bon marché.
Ce budget a pu être équilibré sans recourir
à aucune charge fiscale nouvelle. Toutefois
une majoration de la. taxe sur les essences
d'automobiles a été votée mais elle se rat-
tache à la politique de la route et au pro-
gramme routier.
Avant la clôture, M. iGalle, président des
Délégations financières, et le Gouverneur
général ont échangé des paroles cordiales.
Après avoir assuré qu'il tiendrait la main à
ce que les solutions qui ont été adoptées
soient réalisées dans le moindre délai, M.
Carde s'est félicité du concours qu'il avait
trouvé auprès des délégués financiers.
4»
Dépêches de l'Indochine
•+•–s–
Rapatriement des soldais Yunnanais
Un convoi de 650 soldats yunnanais qui
avaient participé Vété dernier à la cam-
,pagne pontra le Kouangsi, et qui blessés et
malades erraient depuis lors en Chine aux
confins des deux Kouangs, est arrivé à
Haiphong par un vapeur chinois pour être
rapatriés au Yunnaft. Le Gouvernement
général leur a accordé une autorisation de
transit au Tonkin sur la demande du Pou-
vernement de Canton qui assure les frais
lie rapatriement.
Rejet de pourvois en grâce
Le Conseil du Protectorat du Tonkin,
réuni dans la matinée, a donné un avis
défavorable aux pouvoirs formés par les
nommés Tran Xuan Rieu, Ng Khai, Vu
Van Giao, Tran Nhat Dong, Le Hm Canh,
tous cinq condamnés à mort à Vaudience
de la Commission criminelle de IJaï-Vuong.
L'histoire militaire de l'Indochine
à l'Exposition Coloniale
La participation des troupes du groupe
de V Indochine à la. prochaine exposition
coloniale où figureront le palais des forces
militaires d'outre-mer et le palais de l'In-
dochine comprendra notamment la présen-
tation d'une Histoire Militaire de l'Indo-
chine avec l historique des différents
corps et services, des tableaux graphiques,
des portraits, des photographies, des ma..
quelles, une nélrospective de Vancienne ur-
inée annamite, une monographie spéciale
sur l'aéronautique militaire. Vensemble
constitue une réalisation de nature à don-
mer aux visiteurs Vidée exacte de V activité
fie Varmée en Indochine.
Le Libiria devant
la Société des Nations
*+•
L'examen du rapport rédigé par la Com-
mission internationale d'enquête au sujet de
l'esclavage au Libéria a provoqué de la part
du Conseil de la Société des Nations des
commentaires extrêmement sévères.
La Commission a relevé, en effet, le plus.
odieux état de choses qu'il soit possible
d'imaginer. C'est ainsi que les « nègres ci-
vilisés n de la côte et le gouvernement lui-
même, ne se font pas faute de rassembler et
de conduire à coups de triques toute la
main-d'œuvre nécessaire à leurs travaux ou
entreprises. La pratique s'est .établie entre
« nègres civilisés ) de donner des hommes
en garantie d'une dçtte.
Même pour recruter la main-d'œuvre de-
mandée par les autorités espagnoles de Fer-
nando-Po, les fonctionnaires du pays n'hé-
sitent pas à pratiquer des coups de main
dans les villages.
Le représentant du Liberia à Genève rap-
pelle que l'initiative de t'envoi d'une com-
mission d'enquête appartient au gouverne-
ment libérien lui-même et que son gouverne-
ment a fait siennes toutes les conclusions
pourtant sévères du rapport, encore que rien
ne puisse les rendre obligatoires.
Quoi qu'il en soit, il estime que les ré-
formes à entreprendre devront être condui-
tes par étapes, et que le pays étant pauvre,
c'est surtout une réorganisation financière
qui s'impose.
Au nom du Gouvernement britannique, M.
Henderson remercie le rapporteur, M. Za-
leski. Il dit que l'enquête a prouvé le be-
soin de changement au. Libéria; le gouver-
nement libérien a pris à cet égard des enga-
gements formels. M. Henderson exprime
l'espoir que la Société des Nations pourra
aider le Libéria à trouver une solution dans
ses difficultés financières mais les réformes
doivent intervenir sans délai, et on doit re-
connaître que la question financière ne joue
pas dans l'établissement, de ces réformes un
rôle essentiel.
Sur la demande de M. Zaleski, la discus-
sion a été ajournée pour permettre à ce der.
nier de formuler des propositions au Con-
seil.
A l'Académie des Inscription»
et Belles-Lettres
Fouilles algériennes
Au cours de la dernière séance de l' Aca-
démie M. Gsell a lu une étude de M. et de
Mme Alquier sur une stèle portant des dédi-
caces latines à Saturne. Ce monument a été
découvert par les deux archéologues à Ngroud
(Algérie). -
M'oublions pas
les sinistrés d'outre-mer
>0»
WM
u cours d'un récent
Conseil des lJliltis-
tres, M. - Georges
Leygucs, ministre
de l'Intérieur, a
soumis au Conseil
un projét de loi
ouvrant un crédit, extralrdiitair-e de 300 mil-
lions pour subventions et secours pour la ré-
paration des dommages causés, et la recollsti-
tution des capitaux détruits par les calamités
publiques au cours de l'atllzée 1930.
Sénateur d'un département d'outre-nler qui
a subi, le 12 septembre 1928, le plus effroya
ble des calac/pmes, je ne puis qu'applalldir
à cette tltattilesiaUo" de la sollicitude^ gou-
vernementale en faveur de mal/teureusêjs po-
pulations ruinées par quelque catastÂphe,
tempête, inondation, tremblement de terre,
éboule ment ou incendie.
Je me réjouis tout particulièrement de
constater que le Gouvernement entend
comme ce fut déjà le cas pour les sinistrés du
Midi procéder à de larges distributions de
secours, Pour permettre la réparation des
dommages causés et la reconstitution des ca-
pitaux détruits.
Rien de plus naturel et de plus équitable.
Aussi n'est-ce pas sans quelque tristesse 'que
je me reporte aux sombres jours qui ont suivi
le cyclone de la Guadeloupe, pour observer
que nos vaillantes populations Antillaises,
qui avaient pourtant atrocement souffert dans
leur chair comme dans leurs biens, sont loin
d'avoir connu un traitement aussi favorable.
le 29 décembre dernier, M. le Président
du Conseil, ministre des Colonies, a bien
voulu me communiquer officiellement la si-
tuation au 17 novembre 1930, des sommes
accordées aux sûtistrés de Guadeloupe.
De cette communication il ressort que :
Depuis le mois d'avril 1929, 4.084. frets
à long terme représentant 40 millions de
francs et 15.009 prêts d'honneur représentant
13 millions de francs ont été, accordés. Les
premiers sont garantis par une inscription hy-
pothécaire, les seconds, accordés sans garan-
ties, n'en comportent pas moins le paiement
d'intérêts, stipulés, payables d'avance par les
emprunteurs. Le montant desdits intérêts, re-
tenus au moment du versement, s'élevait au
17 novembre 1930 à 648.870 fr.
En outre, il a été accordé 17.468 secours
se montant- à 3.692.603 fr., soit, en moyenne
200 fr. envirôtt par personne SaOtlttiC.
Ainsi, sur la subvention extraordinaire de
i^milltoHSi yotêe, par. lr. Parlement en fa*
veWde là Càletnie. shiisttôe, moins de quatre
mmtàm sdutement ont été « alloues comme
ïn matière de calamités publiques r.
Par Ailleurs, le Crédit National ri le Crè
dit Foncier de France ont été habilites par
la loi à consentir des prêts aux sinistrés, par-
ticuliers et communes. Mais ces prêts sont
remboursables intégralement par les bénéfi-
ciaires et laissent à leur charge un intérêt
dont - le - taux - atteint 5 -- Les - conditions sont
bien moins avantageuses que celles faites aux
sinistrés du Midi qui, non seulement ont reçu
des secours importants mais encore bénéfi-
cient, pour leurs emprunts, d'un taux d'inté-
rat moins élevé et qui n'ont à rembourser
qu'une partie du montant des prêts. Enfilt,
il avait été prévu que la Colonie devait re-
cevoir 45 millions de prestations en Italure,
remboursables en trente ans sans intérêt. La
substitution du flan Young au Plan Dmucs
a ramené cette dotation aux environs de
23 millions et. je n'ai pu obtenir jusqu'ici
qu'elle soit complétée au chiffre primitif,
sous une forme ou sous une autre, bien
qu'elle représente la part de. la Guadeloupe
dans un crédit budgétaire de 100 millions
que j'avais fait inscrire dans la loi de IiI/on-
ces de 1929 en faveur des colonies pauvres
ou simstrées.
La,recoti.stitutiost de la Guadeloupe, en
excellente voie, comporte donc une part énor-
me d'effort personnel, toute à l'honneur des
populations, mais qui a exigé d'elles d'im-
menses sacrifices.
Les députés de la Colonie, MM. G. Cair-
date et E. Graëve, ont déPosé, il y a déjà
plusieurs mois, sur le bureau dé la Cîiam-
bre, une frôposilion de résolutiolt demandant
que les rajustements indispensables soient
apportés aux mesures frises en faveur des
sinistrés de la Guadeloupe, pour les mettre
en (iccprd avec celles dont bénéficiaient les
sinistrés du Midi.
Nous avons, tous trois, multiplie les dé-
marches pour obtenir que le Gouvernement
présente au Parlement les textes nécessaires
à ces rajustemmts. Nous continuerons, sans
nous lasser, à demander que l'on n'oublie
pas les sinistrés français d'outre nier.
Henry Bëvenger*
Sénateur de la tluadegatipe, Vice-Pri-
siéent de la Commission dit
Affaires Etrangères.
La Banane de Guinée
,t,
Il n'arrive pas de la Côte d'Afrique que
de mauvaises nouvelles économiques. Dans
le marasme général, la Guinée pamtt' faire
exception. Les exportations de bananes se
développent. Et l'on sait que les cours de la
banane, résistant à. l'effondrement des autres
produits, se sont maintenus.
Au début du mois, les Guinéens ont salué
comme un signe de victoire le vapeur Kindia
qui quittait Conakry avec un beau charge-
ment : Plus de 600 caisses et plus de T. 100
régimes.
Il y a dix années la Guinée n'exportait
pas 150 tonnes. Dans les onze premiers mois
de 1930, elle envoie au Sénégal, au Maroc,
en Europe, 7.351 tonnes et elle compte que
l'exportation WtaTe atteindra: 9.000 tonnes.
La dmte du cabinet Steeg
.t---
Le cabiiiet Steeg a. été renversé jeudi à la
Chambre par 293 voix contre 283, à la suite
d'une interpellation de M. Buyat (Isère), vi-
'sant la politique agricole du gouvernement
et plus particulièrement les actes de M. Vic-
tor Boret, ministre de l'Agriculture.
Dans lia majorité qui a renversé le cabi-
net Steeg, on remarquera la coalition ordi-
naire, mais non moins choquante, de l'U.
R.D., des cinq autonomistes, des onze com-
munistes, de cinq députés algériens, et de
trois députés coloniaux.
Voici d'ailleurs le détail du vote des dé-
putés coloniaux.
On voté pour le gouvernement :
MM. Thomson (Algérie), Brunei et Gas-
parin (Réunion) ; Graeve (Guadeloupe) ;
Erossard (Martinique) - Outfley (Cochin-
chine); Coponat (Inde).
On voté contre le gouvernement :
MM. Laqtiière, Brière, Ricci, Mallarmé,
Morittaud (Algérie); Candace (Guadeloupe);
Delmont (Martinique) ; Diagnc (Sénégal).
N'ont pas pris part au vote :
MM. Rotix-Frcissincng et Cuttoli (Algé-
rie) ; Lautier (Guyane).
M. Tail/iuger, président de la Commis-
sion des Colonies ; MM. Maginol et Piétri,
anciens ministres des Colonies dans la. pré-
sente législature, ont voté contre le gouver-
nement.
Le Président de la République a pour-
- suivi ses consultations toute la journée de
Vendredi et toute la matinée du samedi. On
parle d'un ministère de concentration, dans
lequel entreraient les radicaux. Il est à crain-
dre, pour la réalisation de cette éventualité,
que l'es radicaux qui ont, dans le cabinet
Steeg, donné tous les leviers de comman-
de aux modérés, ne les exigent cette fois
dans un cabinet qui serait présidé par un
modéré. Ils pourraient faire valoir, dans ce
sens, que les membres modérés du cabinet
Steeg n'ont jamais apporté que leurs pro-
pres voix au gouvernement, alors que dans
un gouvernement de concentration, les ra-
dicaux jetteraient dans la balance le poids
massif de leurs 115 suffrages.
–!– Il
Le renouvellement des Commissions
,t,
La plupart des groupes politiques de la
Chambre ont procédé à la désignation de
leurs candidats en vue du renouvellement
annuel des grandes commissions.
Voici les changements intéressants qui sont
survenus par suite df vacances ou de chan-
gements d'effectifs :
, - faditati:t ont. désigné M, Joufjrautt
pour les Colonies et M. (ddl/ru rJQur .la
marine marchande.
Les républicains de gauche ont désigné
M. Pictti pour la Commission des colonies.
La gauche ta diode a désigné M. Outre y
pour la Commission des douanes.
Au Conseil Économique
du Conseil Supérieur des Colonies
»♦«
Par arrêté du Président du Conseil, minis-
tre des Colonies, en date du 21 janvier 1931,
M. le Général Mangin Louis-Jean-Laurent, a
été nommé Membre du Conseil Ecqnomique
du Conseil supérieur des Colonies.
44*
Deux administrateurs de la banque
Bénard inculpés d'abus
de confiance
-6
Sur réquisitoire du Parquet de la Seine,
M. Brack, juge d'instruction, a inculpé hier
d'abus de confiance MM. Georges Bénard et
Jacques Legrand, administrateurs de la ban-
que Bénard frères et Cic, 18, avenue Mati-
gnon. La banque n'a pu représenter une
somme de 5 millions déposée chez elle par
l'Etat de Costa-Rica pour le service de la
dette envers les obligataires français. La
banque Bénard, on le sait, est en liquidation
judiciaire.
Des bruits circulent très contradictoires,
d'après les uns M. Marcel Bénard, un des
associés de la maison, disparu il y a dix
mois, serait mort dans la plu& complète in-
digence; d'après les autres, il aurait laissé
une fortune s'élevant à des dizaines de mil-
lions susceptible de boucher tous les trous
pour sauver l'honneur de la famille.
- On saura à quoi s'en tenir quand, derrière
le juge d'instruction, la commission parle-
mentaire d'enquête procédera à ses investi-
gations.
Elle trouvera épingles quelques parlemen-
taires de choix parmi lesquels au premier
rang figure le sénateur véreux Yves Le Troc-
quer, ministre de 1919 à 1924 et depuis pré-
sident d'affaires louches coloniales ou métro-
politaines dont la plus renommée le « Kê-
tôt n a attiré à maintes reprises l'attention
de la section financière du Tarquet de la
Seine.
A l'Exposition Coloniale
Un service d'autobus fonctionnera
entre Berlin et Paris
----- - - ------ --
Suivant le lierlincr Tagchlatt, des pour-
parlers seraient en cours en vue d'établir un
service d'autobus entre Berlin et Paris, via
Cologne et Bruxelles, à l'occasion de
l'Exposition coloniale à Paris, afin de
permettre aux visiteurs de cette exposition de
se rendre directement tout en jouissant en
cours de route des beautés de la nature.
Des autobus de Tao chevaux, à 28 places,
avec tout le confort moderne, aménagés pour
qu'on y prenne les repas et qu'on y passe la
nuit, seraient utilisés. pour ces services.
La durée du trajet serait de deux jours à
deux jours et demi.
Des services analogues seraient prévus en-
tre Berlin, Varsovie et la Suisse.
Un Père Blanc obtient le meilleur
diplôme de médecine coloniale
̃o» ̃̃ ̃
Nous apprenons de Douarnenez que le Père
Gounisson, des Pères Blancs, a obtenu les
deux diplômes de médecine coloniale et d'hy-
giène.
Avant de rejoindre sa mission de la Haute-
Volta, ses supérieurs l'avaient envoyé suivre
les cours de l'Institut de médecine coloniale,
fondé à Paris depuis 1902. 60 candidats ont
suivi les cours cette année.
Le Père Gounisson a été classé premier.
Une conférence 1
du R. P. Treilhard de Chardin
.,. –-–
Le R. P. Treilhard de Chardin qui conti-
nue, avec quelques autres, la tradition des
grands missionnaires savants et explorateurs,
a donné dans VHôtel des Etudes une con-
férence très documentée sur les explorations
géologiques et paléontologiques de la Chine.
Il a exposé l'œuvre des R.P. David et Li-
cent et rappelé la découverte par ce dernier,
des restes d'un homme paléontolithique con-
nu sous le nom de l'homme de Pékin.
Le R.P. Treilhard s'apprête à se mettre
en route pour une expédition complète à tra-
vers la Chine.
-«♦*-
Tu te rends compte.
CAVALCADE AVEC OU SANS
, CHAMEAU
Le Comité des Fêtes de Paris est, paraît-il,
en pleine chasse carnavalesque. Il s'agit de
capturer au lasso les animaux de la jungle, de.-
puis le lion noir du cirage jusqu'aux éléphants
sacrés des expositions de blanc, sans oublier les
grues voyageuses et « les nombreux chameaux n
en circulation dans les rues de la capitale. De
beaux exploits cynégétiques permettront d'orga-
niser pour la mi-carême, une grande cavalcade
exotique.
Dans cette première procession, en L'honneur,
de r Exposition Coloniale, les Reines de Paris
devront pareâtte sur le char de l'Oasis court-
vêtues da jeuilles dçi bangniers; M. Auguste
Sabatier, député de Paris et boucher, pourra
les accompagor en pacha, tandis que M. Re-
nard préfet de la Seine sot Algérien à cheval
sur un bourricot pourra leur faire les honneurs.
Verra-t-on M. Pierre Laval qui eut des velléi-
tés indochinoises en Bouddha vivant, M. Steeg
inch' Atlah en marabout. M. Tardieu en iéti-
chiste de la Sangha,
Edmée Fatfarf demeurera, volontaire mus les
drapeaux du mattchal Strfteaud ; retour d' A l-
gérie, Mistinguetl figurera en aimée, Marcelle
Dcnya se baladera avec l'Ombre rouge, MM.
Dufrenne et Vanna réconciliés avec M. Léon
V oUerra donneront facilement une répétition des
réjouissances de Marrakech tandis que les frè-
res Isola se rajeunissant de quarante ans con-
currenceront les petits gala gala de Port-Saïd.
Un auteur célèbre masqué en roi tépretix,
roulera à l'entrée d'un palais indochiûPis ; on
verra un Paul Morand, déguisé en caraïbe sou-
tenir la magie noire de Joséphine Baker.
M. André Demaison, dans l'arche de Noé à
six cylindres. assis sur une peau de tapir appri-
voisera les bêtes que l'on appelle sauvages.
Mme Tjftaïna connaîtra un grand succès dans
le char-agence-de- voyage-autour-des-amants.
Et tant d autres réjouissances 1 tam. tam.
tam. des bamboulas et ,you-you des femmes
berbères t.. Car. il y aura le sopk-autobus des
frères Tharaud, plafonné par les nuits lunaires
d'Alger de M. Louis Bertrand et dirigé par la
Rose des Vents de Mme Myriam Harry et de
la Princesse Bibesco. Ce char sera le triomphe
de la couleur à la mode, du vert des palmes
de Marrakech, au vert dit Nil. de l'Egypte.
En plein désert victorieux, Mme Marcelle
Vioux dans un impressionnant looping, bouclera
la boucle du Grand Erg.
Quoiqu'en pense la plume d'aigle qui fend
l'azur du Petit Bleu, ce ne sera pas là. vn
exotisme à la manque, personne ne criera à la
chienlit, et les pigeons-voyageurs célèbres, à
lire-d'ail es, y gagneront quelques milles de
plus.
Quant à t Exposition Coloniale, gorgée de
l'or des Crédits et des bons à lots, elle se sou-
cie peu de bénéfice et prêtera son généreux
concours au succès des « Batouala » par seul
amour de l'art nègre.
Mnah.
UN MONOPOLE QUI S'EN VA
Jusqu'à ce jour Marseille détenait le sceptre
des histoires de chasse. Il ne se passait jyas
de semaine sans qu'il ne nous parvint de là-
bas une galéjade parfumée d'aïoli et embau-
mée de mistral. Mais hélas Phocée-la-Bavarde
semble perdre une royauté que l'on croyait bien
assise. Il nous parvient, en effet, de Berlin, un
épisode tragi-comique dont la lecture va faire
sursauter Titin, fils d'Olive.
L'avialeur Emst Udct, qui chasse les fait-
ves, avec des amis, dans le Tanganyika, a en-
voyé au Berliner Zeitung le récit d'une expé-
dition qui se pose un peu là.
Alors qu'il volait très bas, afin de prendre
des photographies de fauves, un énorme lion
sauta soudain el réussit à s'accrocher à une aile
de l'avion qui fui fortement endommagée, C'est
au prix de difficultés inouïes que l'aviateur par-
vint à atterrir sans encombre, mais, à peine
l'appareil s'est-il immobilisé, qu'un rhinocéros
attaqua le pilote qui fui assez grièvement
blessé.
Fort heureusement, un second aéroplane ar-
riva rapidement sur les lieux el son équipage
abattit le pachyderme agressif,
La dépêche ne dit pas ce que devint le lion
après avoir abattu sa proie. C'est une grave
lacune.
Entre nous, il V a gros à parier que ce sont
les Bordelais qui, , par jalousie, ont inventé celle
belle aventure.
A.
Les proiets de M. Tellier
pour le Dahomey
Itf
M. le Gouverneur Tellier va rejoindre son
poste au Dahomey.
M. Tellier, dès le début de notre convèrsa-
tion, m'assure qu'il ne connaît pas sa co-
lonie : nous le surprendrons vite en contra-
diction avec lui-même.
« Les problèmes locaux, me dit-il, doivent
être examinés sur place : ce ne sera qu'après
avoir parcouru le Dahomey dans son ensem-
ble que j'en pourrais vraiment connaître les
besoins et que je serais à même de les sa-
tisfaire. » Il ne pense pas que l'on doive in-
nover beaucoup. L'œuvre colonisatrice au
Dahomey poursuivie par tous ceux qui en
eurent autrefois la responsabilité, par. le
Gouverneur Fourn, reprise par M. Reste et
que celui-ci abandonne à son tour à M.
Tellier, doit être continuée. Ce n'est que par
de telles continuités de vues que l'on peut
établir une sage administration.
Assistance
L'essentiel du programme général qu'en-
visage M. Tellier porte sur l'Assistance et
l'Hygiène indigène. Le Gouverneur unira
ses efforts à ceux du docteur Viala avec
l'aide de l' « Œuvre du Berceau Africain 1)
dont M. Le Cesne assume si admirable-
ment la direction. Cette oeuvre a fait
beaucoup au Soudan. Elle étendra mainte-
nant son action au Dahomey. Sous quelles
formes ? Sous formes de soins médicaux, de
conseils et de soins aux femmes enceintes,
par la création de maternités qui en appli-
quant l'hygiène nécessaire aux accouche-
ments combattront la terrible mortalité in-
fantile du Dahomey, enfin par la création de
sortes de Gouttes de lait. M. Tellier espère,
dans le domaine de ces idées, être aidé par
l'initiative privée. Outre le point de vue mo-
ral qui, bien entendu, prime tous les au-
tres et commande à lui seul une telle initia-
tive on peut envisager aussi le point de vue
plus bassement pratique et politique : l'éco-
nomie du pays ne peut que tirer de multi-
ples avantages d'une population saine et
nombreuse, économie dont profiteront d'ail-
leurs ces populations elles-mêmes et l'Euro-
péen. Cependant l'indigène en Afrique Occi-
dentale est souvent, pour les questions mé-
dicales, assez méfiant : il n'accepte pas spon-
tanément le secours que lui apporte l'hygiè-
ne moderne parce qu'il n'en comprend pas
l'utilité : c'est à l'administrateur à la lui
expliquer avec tact, en se mettant à sa por-
téej et surtout en gagnant au préalable sa
confiance ; l'ordre brutal ne réussira jamais ;
il faut expliquer, parler, discuter jusqu'à ce
que timidement l'indigène accepte d'aller
finve une première .expérience dont il y a de
yramles chances qu'elle le convaincra défini-
tivement.
Dévnloppemont - a* •
« Je sais, iri'i dit M, r, >"! ce ^uiit
ses propies mots, que pour le J)¡dtnrnr.:y M.
Reste a élabli un pmgr.unmc économique
d'accord avec les Chambres de commerce ;
ce programme je rompie l'appliquer après
examen do la colonie et de la situation ac-
tuelle qui peut nécessiter de ci, de là, quel-
- ques retouches de détail. 1)
Mais certains produits qui sont la richesse
du pays n'attirent-ils pas plus particulière-
ment votre attention par les problèmes éco-
nomiques qu'ils peuvent poser?
« Si 1 je. trois que l'administration a un
rôle à jouer de conseillère tout au moins
dans une question qui intéresse l'exporta-
tion des huiles de palme 1 Actuellement, le
transport des huiles étant fait par ponchons
c'est-à-dire par barriques ce mode
d'expédition, coûteux, augmente considéra-
blement les prix de revient. Et cependant la
Nigeria anglaise nous donne l'exemple prati-
que du transport des huiles par bateaux-ci-
ternes. Ce procédé, il est vrai, exige la fa-
brication dans toute la colonie d'un seul type
d'huile Standard, (faute de quoi les huiles
supérieures perdraient leurs qualités au
contact des huiles inférieures) mais il réalise
de telles économies qu'on ne saurait assez le
recommander. Il y aurait donc intérêt à ce
que, sur ce point, intervienne une entente
entre les différents producteurs de la colo-
nie : du moins l'administration pourra-t-elle
attirer leur attention sur l'importance que
cette question présente 1 »
« Pour le coton le but cherché en ce mo-
ment est d'y intéresser l'indigène, de l'en-
courager à cette culture. Avec le concours
de l'Association Cotonnière, pour la prépa-
ration de la récolte 1930-31 le Gouvernement
du Dahomey a fait distribuer des semences
sélectionnées dans les moportiuns suivantes :
Tonnes
Cercle d'Abomey 220
Zagnanado 30
Savalou 200
Djougou 100
Altacora .,. 20
Parakou. 20
Kandi ",,,," io
600
Enfin on a dû ces temps-ci cicer des droits
île sortie sur le coton brut pour éviter l'exo-
de vers le Togo d'où il était ensuite réex-
porté. » M. le Gouverneur Tellier approuve
ces mesures qu'il saura mettre en application.
En résume, M. TcHiGr a-pprouvc l'œuvre
de ses prédécesseurs, la continuera imi se
pliant aux nécessités nouvelles qui, chaque
jour, surgissent par la nature des choses.
Plus particulièrement, parce qu'il estime qui
c'est là qu'il reste le plus à faire, il donnera
le meilleur de son activité à la forme la plus-
moderne de Charité qui est l'aide mcdicalc
à ces corps primitifs qui ne la connaisscni
pas encore.
Vves Caxaux,
.--. _0-0-
La duchesse d'Aoste en A. E. F.
là
On annonce la prochaine arrivée à Brazza
dllc de la duchesse d'Aoste qui est partie
il y a plus d'un mois, de Libreville, par 1
voie fluviale, en remontant l'Ogoouc, pou
atteindre le Congo par la voie jadis emprun
tée par de Brazza.
De Brazzaville, la duchesse d'Aoste aura
l'intention de rejoindre Matadi où cllq s'en
barquerait pour Mossamédès,
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