Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-01-22
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 janvier 1931 22 janvier 1931
Description : 1931/01/22 (A32,N13). 1931/01/22 (A32,N13).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63802885
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. –» No 18.
1
1
US NXJMBRO Î » CENTlME8
JEUDI SOIR, 22 JANVIER 1931.
JOURNAL jmQTIQlfll
Rédaction & A dministration :
3«, RM eu WflRt-Thawr *
PARIS U")
TtLÉPH. i LeUYR. 19-37
- RICHELIEU 87-54
Les Annales Coloniales
Les annonce* et réclames sont reçues au niBcrTeub P>nMrtAi- £ iiB MâmmI BIIPnBI Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
bureau du tournai. , - rcvcvB'i. éti-e i-aproduils qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle :
Un an 6 Mois 3 Moi
France et
colonies 180 » 100 » 60 »
Étranger.. 240» 126 Il 70 D
On s'abonne sans frais dans
tous les-bureaux de poste.
Un livre intéressant
'- - -1:' .a.:..,'" -
Sous le titre « Images et réalités colo-
niajes l, MM. Gaston Pelletier et Louis
Roubaud viennent de publier un bon et beau
f Mvrç..
Bon, car dans son ensemble,, il est bien"
CQmposé. Ses chapitres-se suivent bien agen-
cés.; il est écrit en un style alerte; beau
par les idées, généreuses qu'il contient, par
la conception bien française, d'ailleurs,
qu'ont les auteurs des principes directeurs
de toute colonisation.
Ce livre sera des plus utiles, car il contient
l'essentiel de ce qu'il faut connaître sur nos
colonies, leurs richesses naturelles, leurs
productions diverses actuelles et leurs espé-
rances d'avenir.
Dans une première partie intitulée « les
images, les visages de la France coloniale »,
les auteurs font d'abord ce qu'ils appellent
un inventaire rapide, un tour d'horizon, et
classent en 5 grands groupes nos colonies :
io L'Afrique du Nord ; 2" L'Afrique
occidentale, équatoriale et territoires afri-
cains sous mandat ; 30 Madagascar et Co-
lonies de - l'Océan indien ; - 40 Colonies de
l'Océan Pacifique ; 50 Colonies d'Amérique.
- Une rapide esquisse est faite de chaque
colonie en un résumé clair. Les lecteurs
trouvent les renseignements sommaires mais
suffisants sur la géographie physique, poli-
tique, économique de chaque pays.
Deux colonies retiennent plus particuliè-
rement l'attention de MM. Pelletier et Rou-
baud : Madagascar et l'Indochine.
Je parlerai seulement de Madagascar.
J'ai constaté qu'ils ont dit en un raccourci
de 60 pages, tout ce qui est intéressant sur la
:Orande Ilfe. Des tableaux successifs brossés
à grands-coups de pinceau permettent aux
lecteurs de faire rapidement le tour de l'île
et d'avoir un aperçu très net de sa configu-
ration générale, de ses rives, de ses rivières
aux innombrables chutes, de sa végétation
magnifique, de ses forêts de mimosa ou de
ses forêts sauvages, de sa cité royale, de sa
ville sacrée, de ses innombrables cités aux
aspects si variés.
« Majunga toute blanche sur son fond de
verdure et de terre rouge Il et « Tananarive,
la grande ville rouge qui dresse à flancs de
montagne ses bizarres maisons construites de
terre durcie, ses jardins charmants et ses
hautes terrasses ».
Un tfourt historique nous remet en mé-
- rtÍbite le"% fait? principaux de la Vie do cc
pays, depuis le débarquement des hardis
marins dieppois jusqu'à nos jours. Puis,
l'étude économique est abordée, et c'est le
problème des grands travaux publics déjà
amorcés ou bientôt entrepris à Madagascar
que les auteurs développent avec un souci
d'exactitude auquel je rends hommage ;
inain-d'ceuvre., voies ferrées, électrification,
routes, ports, canaux rien n'est oublié. La
'documentation est parfaite.
'L'agriculture, l'élevage, l'industrie fores-
tière, les richesses minières, autant de titres
de chapitres clairement résumés.
Dans une deuxième partie se trouve l'in-
ventaire des produits du sol et du sous-sol.
Reportons-nous au chapitre qui traite du
sucre ; nous aurons immédiatement la no-
menclature de celles de nos colonies qui en
produisent. Il en est de même pour le café,
le ooton, les bois, l'es minerais, etc.
Mais ce n'est pas tout de produire, il
faut écouler les marchandises. Quelques pa-
ges sur la politique commerciale nous ap-
prennent que les auteurs, ne s'attardant pas
à la crise mondiale actuelle, envisagent
l'avenir sans appréhensions à condition que
nos producteurs n'hésitent pas a adopter les
méthodes de la concurrence étrangère qui se
préoccupe avec souplesse de s'adapter aux
besoins et aux désirs de sa clientèle. -
Dans une troisième partie, le problème
moral, le problème politique et social et le
problème international qui se posent au sujet
de la colonisation sont exposés successive-
ment. Dans cet exposé, on trouve les idées
généreuses' qui font.d' «. Images et réalités
coloniales » un beau livre.
Dans le chapitre : Problème moral, je vois
en sous-titre : la protection dès races indi-
gènes, l'œuvre d'enseignement, l'œuvre , de
fratemité humaine et, avec plus de détails,
F œuvre morale réalisée à Madagascar et en
Indochine. J'y ai trouvé avec -.satisfactiOtl
cette phrase
« La force seule est impuissante et ne peut
maintenir que les apparences fragiles de
l'ordre si la conquête des cœurs n'en conso-
lide les assises. Notre œuvre n'est stable,
elle n'a d'équilibre que si elle repose sur
la raison, sur le droit, sur la justice. »
Et cet autre :
a Dans le domaine de l'enseignement, de
l'assistance médicale, de la protection- du
travail, nous ne sommes pas libres de nous
soustraire à ce double devoir de SERVIR et
d'INSTRUIRE. dont nous avons assumé la
charge. Il
Dans le problème politique sont examinés
à la suite les statuts des indigènes ; dans les
territoires sous mandat, le problème écono-
mique et social de la main-d'œuvre, le tra-
vail forcé. « La main-d'œuvre doit être ali-
mentée, protégée dans sa santé constamment
surveillée et équitablemôiit rémunérée. »
« La formule est donc à trouver, qui con-
cilie les intérêts de la France et celui des
populations qu'elle protège. II. ne peut y
avoir entre elles et nous de malentendu,
£ Seule "la "communion" d'idées et lavcotnmu-
nauté d'efforts créeront la solidarité indis-
soluble des activités laborieuses et des vues
d'avenir.. Notre force fait leur sécurité. Leur
prospérité sera, si nous le voulons, notre for-
tune ; leur ruine serait notre faillite. D
Pour terminer, MM. Pelletier et Roubaurl
examinent' la politique internationale posée
par la répartition des colonies. Certains peu-
ples ont de nombreuses colonies, d'autres en
sont @ dépourvus, ou en ont été dépouillés.
« L'activité coloniale de 1 J Allemagne.,
a l'Italie vers l'Afrique n, * Convoitises
américaines 1, « la Ille Internationale con-
tre les Colonies n, sont autant de chapitres
qui méritent notre attention et sont particu-
lièrement instructifs.
a Pour conserver, pour préserver notre pa-
trimoine colonial des risques et des convoi-
tises, il ne suffit pas d'écarter de ses fron-
tières ceux qui les jalousent ; une loi fatale
et un sourd instinct nous. commandent d'agir
pour en accroître sans cesse, non pas, certes,
l'étendue, mais la valeur. »
« Telle est la position actuelle du pro-
blème. Il s'agit de déterminer quelles initia-
tives et quelles méthodes feront fructifier
l'héritage qui nous est échu et par là justi-
fieront notre présence. »
Et encore :
« Mais vis-à-vis de la conscience interna-
tionale, que nous le voulions ou non, nous
sommes comptables de chaque morceau de
notre empire. »
Les auteurs ont raison. Ils ont placé le
problème colonial sous son véritable jour et
je pourrai faire miennes des phrases que je
trouve dans leur introduction :
« Il ne suffit pas de tracer des plans d'en-
vergure, de défricher de vastes espaces, de
sillonner le sol de routes et de rails : il faut
encore que cet outillage et ces voies de com-
munication répondent à l'intérêt bien com-
pris de tous. Il faut que les masses indigè-
nes aient conscience que nous travaillons
pour elles et non seulement pour nous ; il
faut qu'elles sachent qu'elles recueilleront
les bienfaits de ce labeur fructueux, de cette
plus-value que nos entreprises apportent à
la valeur initiale de leur domaine. A cette
condition seule, elles nous prêteront de
bonne grâce leur concours, qui nous est in-
dispensable J,
fAmille Brique ty
Député de l'Eure,
Membre de ta Commission de l'Mgérté,
des Colonies et des protectorats.
- ',. ; –-*–.
Les étranges défenses
d'un éléphant de l'Oubangui
t..
De l'Afriquc, pays des légendes, nous sont
plus d'une fois arrivées d'étranges nou-
velles.
Ne parlà-t-on pas, il y a quelques années,
de la présence dans certaines régions
de l'Oubangui, d'animaux fabuleux qui,
d'après les descriptions faites, représentaient
comme des sortes de transitions entre des
espèces disparues et des espèces vivantes.
Plus récemment, des indigènes du Sud de
Madagascr, prétendirent avoir rencontré un
énorme oiseau dont la description rappelait
l'épiornis.
Voici qu'aujourd'hui le Muséum est en
possession du squelette de la tête d'un élé-
phant tué il y a deux ans dans l'Ouban-
gui et qui présente de singulières anomalies.
Ses défenses très développées, sont enrou-
lées en spire, de dehors en dedans, formant
une sorte d'anneau complet entourant la
base de la trompe.
Les anomalies de ce genre sont assez fré-
quentes chez l'éléphant d'Afrique. Mais ja-
mais on n'avait observe un cas comparable.
C'est la raison pour laquelle M. le com-
mandant pharmacien Pichat, qui le premier,
à Brazzaville, avait eu l'occasion d'examiner
le crâne en question, avait cru pouvoir, sans
l'affirmer' d'ailleurs, l'attribuer à un dernier
représentant de V elephantus afi-icaitits du dé-
but de l'ère quartcnaire.
Mais l'opinion absolument autorisée émise
par le professeur Anthon) du Muséum, dé-
truit cette hypothèse.
Chez Velephans primigènius c'est-à-dire le
mammouth quaternaire, il existait un enrou-
lement normal des défenses mais qui était
en sens inverse de celui observé ici. En rai-
son d'ailleurs des caractères anatomiques
profondément différents, notamment des
molaires, le professeur Anthony a déclaré
qu'il ne saurait être question de rapprochci
même de loin le crâne examiné, de celui
d'Un mammouth.
Encore une légende qui disparaît. Mais es-
pérons que le squelette du crâne qui repré-
sente une pièce unique en son genre enri-
chira les collections du Muséum.
P. C. 6. F.
*
Un chasseur d'éléphants
revient en avion
.,
Hier est arrivé au Bourgtft l'explorateur
Campbell-Black, de retour d'une mission
d$ns. les régions du lac Victoria (Afrique
Equatoriale).
C'est, à bord du même avion de tourisme,
trimoteur monoplan anglais qui lui servit
à se rendre en -Afrique voici six mois que
Campbell-Black a regagné l'Europe.
Au Kénia, il a été plus spécialement at-
tiré par la chasse à l'élephant sauvage dont
il a tué une trentaine d'exemplaires, et il à
tourné des films documentaires dont il rap-
porté-des originaux à Londres.
Les compagnons de sa mission, Miss
Johnson, le major Jack Côats* et-le méca-
nicien A. Witkins, étaient à bord.
Emprunte Coloniaux
0-60
ÉfttA
Itj,\
7,1
PRES bien du. tra-
vail, le coche ar..
l'ive. au 1111t: It-
aura fallu bien dw
travail fout que le.
Parlement arrive <}]
< voter les emprunts
indispensables, à l essor, que dis-je f à la:1
vie même de nos colonies frallçaises. La crise
, , , 1 dl
économique qui menace le monde 11e mus ai
pas épargnés. Elle est là, et ce qui m'étonne
le plus, c'est Vaveugle obstination de cer- *
t aine s gens, qui font semblant de se (l,mail.. i
der si c'est bien elle. f
Le salut n'est pas tout entier dans le dé-
veloppement des relations commerciales en- ,
tre la France et ses colonies. Mais, si nous ;
les cherchons aussi ailleurs, c'est surtout de
ce côté tl'il faut porter nos efforts. Antartt
de vérités, dites et redites, et qu'on ne doit
pas se lasser de redire, même si l'on s'ex-
pose. au reproche .de manquer d'originalité.
Il etf est de même de celle-ci : doter les colo-
nies de ports, de callat/x, de toules, de' voies
ferrées, d'outillage de. toutes sortes, indus-
triel, agricole, c'est augmenter leur capacité
de prodtictiolt, c'est, multiplier la va/cil" de
leurs échanges avec la métropole et avec les
autres pays, c'est assurer leur prospérité Üo.
nomique.
3 milliards 900 millions vont, être destinés
à cette oeuvre nécessaire,. Afrique Occiden-
tale, Indochine, Madagascar, Togo, Came-
TOtifl vont pouvoir, avec cette somme, s'équi-
per, s'outiller, ou du moins faire face aux
dépenses les plus urgentes qu'imposent Uttr
(Jtllillage, leur équipement. le n'aurai lien
à ajouter à ce qui a été dit cxcellement de-
vant moi, soit à la Commission des colonies,
soit à la Commission des finances, rien aux
rapports si complets, si nourris qu'ont pré
sentes nos excellents collègues dans ces deux
commissions.
Alais je voudrais signaler au grand public
que cet effort financier méritoire n'est pat
de ceux qui atteignent, jusqu'à l'lléroïstne, Je
m'explique. On a eu raison, plus d'une fois,
de comparer "ce que nous avolls fait jusqu'à
ce jour pour nos colonies, et ce que d'autres
ont fait pour les leurs. L'Angleterre,, par
exemple, pour quatre de ses dominions les
mollis peuplés, le Canada, l'Afrique du Sud,
l'Australie, la Nouvelle-Zélande n'a pas lie-
sité à recourir à des emprunts dont le total
s'élève à 200 milliards. J'entends bien que
ce ne sont pas exactement, les mîmes condi-
tions, ni pour la métropole, ni pour les ci.
lonies. Je ne partage pas û&nthousiasm? éé
ceux qui estiment que nous pourrions, far
une politique financière analogue, arriver à
des résultats aussi remarquables. Mais enfin
ces résultats valent la peine d être connus.
Les quatre dominions dont il s'agit sont
beaucoup molus peuplés que l'ensemble de
notre domaine colonial ; leur budget défasse
35 milliards, c'est-à-dire représente sept fois
celui de nos provinces lointaines, et le com-
merce de cc groupe dépasse 250 milliards,
c'est-à-dire représente seize fois et demie ce-
lui de nos colonies françaises, les tlô/res ont,
en effet, exporté 15.691 millions en 1929,
importe 19.656 millions, en tout 34 mil-
liards 777.933.000 francs.
Chiffre mesquin en présence des antres ;
chiffre admirable, cependant, si l'on met en
face celui, des cmprullts qui ont été émis
pour outiller, pour équiper nos possessions
françaises ; emprunts d'avant-guerre et
d'après-guerre, pour nos colonies, ne repré-
sentent pas 4 milliards. Mettez cela en pré-
sence des 200 milliards, dont, l'Angleterre a
pourvu les quatre dominions cités plus haut.
Encore une fois, je Sens bien Par où fèche
l'analogie. Mais alors, mettez en prés cnre
de ces 4 milliards les sommes énormes que
Vcfarzne française a englouties à l'étran-
ger : les cas sont si nombreux oÙ elle a re-
fondu inconsidérément., ou avec la garantie
nicme de l'Etat français, à des appels venus
de l'extérieur 1 Il y a tant, de papiers sans
valeur aucune entre les mains de nos petits
rentiers !
J'ai fins d'une fois noté la différence
énorme entre les capitaux investis par les so-
ciétés frivées dans les colonies étrangères et
dans les colonies françaises. C'est là qu'il
faut souhaiter un « renversement de la 'lla-
peur » ! Il le faut d'autant plus que nous
sommes l'objet d'une surveillance constante
et far fois peu bienveillante de la part, de
ceux qui estiment que nous devrions bien
confier certaines de nos colonies à d'autres
peuples qui Se proclament flus capables de
les exploiter ! Je le déclare sans crainte :
ces milliards 900 millions, trop longtemps
attendus, sont indispensables ; mais il en
faudra d'autres; le seul fait que les pre-
miers auront eu les résultats souhaités ren-
dra les emprunts de demain ou d'après-de-
main plus populaires et plus faciles à réali-
ser ; mais nous sommes dans le bon elle-
min : soyons résolus à nous y engager déci-
dément, et à aller jusqu'ail bout.
Mario jeaustait,
Sénateur de l'Hérault.
Ancien ministre
Vice-Président de la Commission des Colonlei.
nËPAltTS
C'est le 24 janvier que M. B. Diagne s'em- !
barque à Bordeaux pour Dakar avec Mme Dia-
gne et leur jeune fils.
M. Diagne va étudier la crise qui sévit en
A.O. F. et examiner les moyens les plus
efficaces pour y remédier.
Par le même paquebot, s'embarquera égale-
ment M. ^Th. Tellier, Gouverneur du Daho-
mey, qui rejoint POrto-Novo.
Mieux vaut tard
0
que jamais
La production mondiale du caoutchouc pour
1930 est évaluée à 610.000 tonnes, soit
40.000 tonnes de moins qu'en 1929 ; mais
çomme la consommation a baissé en 1930 de
100 000 tonnes, dont 90.000 tonnes, aux Etats-
Unis et 10.000 tonnes en Australie, la surpro-
duction demeure énorme et les slacles sont un
peu plus formidables au début de 1931 qu'ils
ne l'étaient au début de 1930.
Il est évident que le plan Stevenson a com-
plètement échoué et que tout système consis-
tant à procéder sur une 008te échelle au mal-
thusianisme de l'hévéa, est voué au même in-
succès.
Aussi, las de ne pas se sauver en produi-
sant moins, les producteurs semblent Vouloir se
trouver d'accord avec les spécialistes pour
aborder de front la seule solution capable d'ap-
porter un remède au mal ; l'emploi du caout-
chouc pour le paoage;, il ne peut plus être
question de développer la consommation des
pneus, le prix du pneu-mille n'a jamais été
aussi bas, et pour stimulés que soient les achats
là consommation n'ira pas loin. Par contre, je
suis heureux Je, voir M. Eric Miller, dont
l'opinion fait autorité en matière de caoutchouc,
annoncer nettement que llon va procéder au
pavage des rues et des rouies d'une manière
intensive.
Des expériences ont été faites dans plusieurs
villes scandinaves avec le plus grand succès ;
la municipalité d' Hastings, à la suite d'une
décision prise l'an dernier, fait paver en caout-
chouc sa nouvelle promenade, donnant ainsi un
nouvel exemplè de l'application d'un procédé
qui doit cire sûrement suivi, puisque ses mérites
sont appréciés : le pavage en caoutchouc coûte
environ, scion les divers procédés utilisés, trois
'fois plus cher que le pavage en bois, mais dure
environ cinq fois plus.
Depuis dix ans, je ne cesse de le répéter
dans les colonnes des Annales Coloniales ; la
solution de la surproduction du caoutchouc ré-
side non pas dans une réduction à la produc-
tion, mais dans une consommation nouvelle et
considérable, son utilisation pour le pavage, par
exemple. Espérons que les producteurs vont
s entendre avec les municipalités de tous les.
pa\p pour entrer résolument dans cette voie.
voire dans cette voirie.
Marcet Kueetei.
48. -
Les Emprunts Coloniaux
, au Sénat -
Après le retard que l'on connaît, ejest de-
main que doit commencer au Sénat la discus-
sion sur les emprunts coloniaux votés par la
Chambre.
Le rapport général sera présenté par M.
Messimy, président de la Commission des Co-
lonies.
Jusqu'ici, aucune intervention n'est annon-
cée, quoique les orateurs puissent s'inscrire jus-
qu'au dernier moment.
Cependant, de toute façon, on prévoit une
discussion assez courte.
M. Steeg, président du Conseil, ministre des
Colonies, sera naturellement au banc du Gou-
vernement.
Conseil de Cabinet
f
Ce matin à onze heures a eu lieu au Minis-
tère des Colonies la réunion du Conseil de ca-
binet.
Une discussion s' est engagée sur l' ordre du
jour devant la Chambre : sur l'outillage natio-
nal et sur l'interpellation de M. Buyat dont le
texte était parvenu hier soir au gouvernement.
Deux nouveaux évêques
en Indochine
En présence des autorités françaises et an-
namites, Mgr Chabanon, des Missions Etran-
gères de l'aris, et Mgr Garcia, dominicain
espagnol, sont consacrés par le délégué apos-
tolique :
Hue (Annanij Indochine), Il y a quel-
ques semaines, eut lieu à Hué le sacre de
Mgr Alexandre Chabanon, aes Missions
Etrangères de Paris) coadjuteur de Mgr
AllySj vicaire apostolique de Hué, Le pré-
lat consccrateur était Mgr Dreyetj délégué
apostoliquc pour VIndochine; les évêques
assistants, NA'. SS. Chaise, coadjuteur de
Mgr GClldrctlu) vicaire apostolique de Ha-
noï, et de Coônan, coadjuteur de Mgr Mar-
couj vicaire apostolique de Pllat-Dicm" tous
deux des Missions Etrangères de Paris, Les
Missions dominicaines du Tonkin étaient re-
présentées par le vicaire apostolique de' Bac-
Nin/t, Environ 120 prêtres assistaicnt au sa-
cre) ainsi que les autorités françaises et - an-
namites. On remarquait parmi ces dentiers)
tous les hauts mandarins dit « Comat » oit
Conseil des iiiiisistres. Bien qu'à Vexception
de leur collègue de l'intérieur, S. E.
N guyen-hmi-Bais catholique notoire} ils
soient païens, les ministres avaient cepen-
dant tenu à la suite de leur Président et du
Régent à se joindre aux représentants de la
France.
La consécration de Mgr Garcia, vicaire
apostolique de Haïphang a eu lieu à Hai-
duong ville du vicariat où est érigée une
basilique en l'honneur du Bienheureux Hcr-
̃mosilla évoque et ses compagnons martyrs.
Mgr Dreyer consacra le nouveau prélat as-
sisté de NN. SS. Munagorri. de Bui-chu et
Qordaliza, de Bac-Ninh, tous deux domini-
cains espagnols. Le Résident de France et
les deux principaux mandarins catholiques
prirent part à la cérémonie et aux fêtes qui
la suivirent.
! {Agence Fides.)
M. Lucien Saint est rentré 1
a Rabat
*♦»
Hier après-midi, M. Lucien Saint, Rési-
dent général de France au Maroc, est rentré à
Rabat, venant de Tanger, après avoir traversé
Madrid, où il a été reçu par ses amis espa-
gnols. Il était accompagné de son chef de ca-
binet, M. Voigard.
M. Saint a été accueilli par sa maison civile
et militaire et par des notabilités qui lui ont
renouvelé toutes leuts condoléances pour le
deuil qui vient de le frapper..
Le retour de SI Kaddour
f Ben MaMt
S. E. Si Kaddour ben Ghabrit, ministre
plénipotentiaire du Sultan du Maroc, est
arrivé par le courrier d'Alger à Marseille.
Le ministre se rend à Paris.
LA PESTE EN ALCtëRIE
Le ministère de VIntérieur communique la
note suivante t 1
La situation sanitaire en Algérie est main.
tenant redevenue normale. En ce qui con-
cerne la ville de Bônc, le cas de peste qui
avait été signalé est resté isolé et n'a pas
été suivi de décès.
Dans ces conditions, tout danger d'épidé-
mie peut être aujourd'hui considéré comme
écarté,
..,.
En* souvenir du centenaire
de l'Algérie
,.-
Le Conseil municipal de Paris a décidé la
publication -d'un ouvrage destiné à commé-
morer le souvenir du Centenaire de l'Algé-
rie française.
Une somme de 50.000 francs a été votée
pour l'édition de cet ouvrage.
De l'Afrique du Nord
au Cirque d'hiver
»♦»
Après une longue tournée, au cours de
laquelle ils ont visité toutes les villes de
l'Afrique du Nord, la troupe des Athéna dé-
butera, demain, au Cirque d'Hiver.
-– -
AitMVJÊB
*4^
M. Terrasson de Fougères, lieutenant gou-
verneur du Soudan, et Madame, sont arrivés
en France, via Marseille, ta semaine dernière.
Le Gouverneur du Soudan, après s'être re-
posé quelque temps dans sa famille, sera à la
fin du mois à Paris.
Le pavillon des étudiants
coloniaux
«♦»
Le comité du pavillon de la France
d'outrcmer, à la Cité Univcrsitaire, se réu-
nissait hier matin sous la présidence de
l'amiral Lacaze.
Il s'agissait de décider la création de la
Maison des Etudiants coloniaux à la Cité
Universitaire. On sait que déjà l'Indochine
et l'Afrique du Nord ont érigé près de la
Porte d'Orléans leurs pavillons que les
Antilles, la Martinique, la Guadeloupe, la
Réunion et la Guyane avaient décidé leur
construction. Leur comité vient d'être élargi
afin de permettre aux autres possessions de
collaborer a l'u-uvre commune. C'est le doc-
teur Dufourgct qui en sera le secrétaire
général,
Le pavillon des Etudiants d'outre-mer
comprendra 200 chambres. Son édification
coûtera 10 millions. Déjà la Martinique a
souscrit 500.000 francs, soit dix chambres.
Elle en prendra vraisemblablement d'autres
encore.
Le comité a défini l'esprit dans lequel de-
vrait se faire le choix des étudiants d'outre-
mer appelés à bénéficier de l'hospitalité de
la maison commune. Ce sera un esprit de
très large interprétation qui permettra aux
étudiants de couleur méritants de recevoir
l'enseignement de nos facultés. Le fait de
leur rapprochement non seulement des étu-
diants de la Métropole, mais encore de leurs
camarades des autres colonies doit amener
d'excellents résultats. 11. a également été dé-
cidé que si un colon établi à la colonie de-
puis de longues années., voulait faire ad-
mettre son lils à la Maison des Etudiants
d'outre-mer, la faculté lui en serait lais-
sée, à condition qu'il obtienne du gouver-
nement une subvention particulière.
Ainsi donc s'affirmera une fois encore
une politique d'interpénétration qui ne peut
qu'être utile à la France et aux possessions
qu'elle protège.
N. Carton a visité Il
les cnantiersde l'Exposition
Hier après-midi, M. Carton, ancien ministre
des Colonies et Commissaire général de la
Section belge à l'Exposition Coloniale, a vi-
sité les chantiers de l'Exposition de Vincennes.
Il était accompagné de M. de Gaiffier d'Hes-
troy, ambassadeur de Belgique à Paris ; du
baron Guillaume, chancelier de l'Ambassade,
et de M. Perrier, Commissaire général adjoint
de la Section belge.
M. Carton a visité en détail les aménage-
ments de la section, dont l'extérieur est conçu
dans un style congolais simple et pur. L'inté-
rieur, plus luxueux, offrira aux visiteurs des
panoramas qui représenteront les différents
aspects du Congo belge.
L'entrée du pavillon donnera l'illusion de
pénétrer sur un des navires qui font le service
du fleuve. Tout a été prévu pour compl éter
cette illusion.
Les remerciements
de Saint-Domingue à la France
»♦»
On nous informe de Saint-Domingue que
les secours recueillis en France par le co-
mité France-Amérique pour les victimes de
la catastrophe sont arrivés le 5 janvier sur
le navire de guerre français Aldebardlt,
Cette arrivée a soulevé un grand enthou-
siasme à l'égard de la France, et, au. nom
du gouvernement de la République domini-
caine, le secrétaire d'Etat de la Santé pu-
blique a été chargé par le Président de la
République dominicaine de faire parvenir au
comité Franace-Amérique le câble suivant de
remerciements officiels :
« Président comité France-Amérique, Paris.
Saifit-Dontinguej 10 janvier 1931.
Gouvernement et peuple dominicains ex-
priment à cette Société qui s'honore de vo-
tre présidence leur vive gratitude pour l'aide
apportée par l'aviso Aldebaran aux victimes
du cyclone et profitent de cette occasion
pour frier Dieu pour le bonheur du gOrl/ver-
nement et dit peuple français durant cette
année. Docteur A. Fiallo CabralJ secrc-
taire d'Etat de la Santé publique, »
-»@Ob
Au Conseil d'État
L'Administrateur adjoint de la commune
mixte de Souk-Akras (Algérie) obtient
gain de cause.
-Le Conseil d'Etat a rendu un arrêt annu-
lant mi arrêté du Gouverneur général de
l'Algérie en date du 29 août 1927, en tant
qu'il a spécifié que M. Houillier, adminis-
trateur adjoint de la commune mixte de
Souk-Akras, ne pouvait bénéficier que d'un
report, d'un an au titre de ses bonifications
pour services militaires.
Cette haute juridiction a, ainsi, donné
gain de cause à M. Houillier qui, par voie
de requête, demandait l'annulation de l'ar-
rêté précité.
Rejet de la requête d'un commissaire de
police de Tunis
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Emanuelli, demeurant à Tunis, 7, rue
Durand-Claye, avait présentée aux fins d'an-
nulation, pour excès de pouvoir d'un arrêté,
en date du 6 janvier 1920, par lequel le Pre-
mier ministre du Bey de Tunis, a nommé le
requérant commissaire de police à titre tem-
poraire et non commissaire titulaire; il de-
mandait en outre l'annulation d'une déci-
sion du directeur général des Finances du
Protectorat français, en Tunisie, lui relu-
sant le bénéfice des dispositions de l'art. 15
du décret beylical du 24 décembre 1926 re-
latif au régime des pensions des fonction-
naires tunisiens.
.Ainsi que dit, le Conseil d'Etat a rejeté
la requête dont s'agit attendu que M. Ema-
nuclli n'invoque à n l'appui de ses conclusions
aucun vice de la décision du directeur gé-
néral des Finances.
.Les moyens de sa requête visent exclusi-
vement l'arrêté du 6 janv. 1920 dont il n'est
pas contesté que la décision du 29 août 1927
a fait une exacte application.
.Les conclusions dirigées contre l'arrêté
du 6 janvier 1920 n'étant pas recevables, il y
a lieu, par voie de conséquence, de rejeter
comme mal fondées les conclusions dirigées
1 contre la décision du 29 avril 1027.
A la Martinique. - Requête d'un fonction-
naire révoqué. - Droits de l'Adminis-
tration
M. Guannel, ex-commis des Travaux pu-
blics de la Martinique, demeurant à Fort-
de-France, avait présenté un recours au
Conseil d'Etat, aux fins d'annulation - pour
excès de pouvoir - d'un arrêté, en date du
21 juillet 1927, par lequel le Gouverneur de
la. colonie de la Martinique le révoquait de
ses fonctions.
Dans son pourvoi, M. Guannel rappelait
qu'impliqué dans une affaire de détourne-
ments de deniers publics, il avait été ac-
quitte et avait été déchargé de toute respon-
sabilité civile.
Cependant, après avoir été traduit devant
un Conseil de discipline, il avait été révo-
que le 19 août 1923.
Or, le 30 juillet 1924, à sa requête, le
Consl.i l' d'Etat rendait un arrêt annulant la-
dite décision de révocation..,
Dans ces conditions, ajoutait M. Guannel,
à défaut de fait: nouveau, la révocation pro-
noncée par l'arrêté du 21 juillet 1927 cons-
titue une mesure illégale prise en violation
de l'arliclu 113 du même arrêté et de l'ar-
ticle 15 de l'arrêté du 3 août 1921.
D'autre part, affirmait le requérant, le
nouveau Conseil de discipline, irrégulière-
ment composé, n'aurait pas dû avoir com-
munication du dossier de la première en-
quête.
Tels sont les motifs pour lesquels M.
Guannel demandait au Conseil d'Etat l'an-
nulation de l'arrête du Gouverneur de la
Martinique en date du 21 juillet 1927 le ré-
voquant de ses fonctions.
Le Conseil d'Etat a. jugé cette affaire en
rejetant la requête de M. Guannel.
attendu que si. par un arrêt du 30 juillet
1924, le Conseil L annulé l'arrêté, en
date du io avril 1923, par lequel le Gouver-
neur de la Martinique avait révoqué M.
Guannel de ses fonctions, cette décision est
exclusivement fondée sur une irrégularité
tenant du mode de désignation d'un des
membres du Conseil de discipline devant le-
quel avait été traduit M. Guannel.
.Dans ces conditions, elle n'a pu faire
obstacle au droit de l'administration de pour-
suivre l'application des sanctions qui lui pa-
raissaient nécessaires.
D'autre pair, l'arrêt d'acquittement rendu
au profit du requérant par la Cour d'assise
n'a pas eu davantage pour effet de priver
l'administration du droit de prendre à son
égard les mesures disciplinaires que pour-
raient comporter les faits qui lui étaient re-
prochés.
.L'allégation du requérant relativement à
la connaissance qu'aurait eue du dossier de
la première enquête le second Conseil de
discipline ne constitue pas une il régularité
de nature à entacher la décision attaquée.
1
1
US NXJMBRO Î » CENTlME8
JEUDI SOIR, 22 JANVIER 1931.
JOURNAL jmQTIQlfll
Rédaction & A dministration :
3«, RM eu WflRt-Thawr *
PARIS U")
TtLÉPH. i LeUYR. 19-37
- RICHELIEU 87-54
Les Annales Coloniales
Les annonce* et réclames sont reçues au niBcrTeub P>nMrtAi- £ iiB MâmmI BIIPnBI Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
bureau du tournai. , - rcvcvB'i. éti-e i-aproduils qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle :
Un an 6 Mois 3 Moi
France et
colonies 180 » 100 » 60 »
Étranger.. 240» 126 Il 70 D
On s'abonne sans frais dans
tous les-bureaux de poste.
Un livre intéressant
'- - -1:' .a.:..,'" -
Sous le titre « Images et réalités colo-
niajes l, MM. Gaston Pelletier et Louis
Roubaud viennent de publier un bon et beau
f Mvrç..
Bon, car dans son ensemble,, il est bien"
CQmposé. Ses chapitres-se suivent bien agen-
cés.; il est écrit en un style alerte; beau
par les idées, généreuses qu'il contient, par
la conception bien française, d'ailleurs,
qu'ont les auteurs des principes directeurs
de toute colonisation.
Ce livre sera des plus utiles, car il contient
l'essentiel de ce qu'il faut connaître sur nos
colonies, leurs richesses naturelles, leurs
productions diverses actuelles et leurs espé-
rances d'avenir.
Dans une première partie intitulée « les
images, les visages de la France coloniale »,
les auteurs font d'abord ce qu'ils appellent
un inventaire rapide, un tour d'horizon, et
classent en 5 grands groupes nos colonies :
io L'Afrique du Nord ; 2" L'Afrique
occidentale, équatoriale et territoires afri-
cains sous mandat ; 30 Madagascar et Co-
lonies de - l'Océan indien ; - 40 Colonies de
l'Océan Pacifique ; 50 Colonies d'Amérique.
- Une rapide esquisse est faite de chaque
colonie en un résumé clair. Les lecteurs
trouvent les renseignements sommaires mais
suffisants sur la géographie physique, poli-
tique, économique de chaque pays.
Deux colonies retiennent plus particuliè-
rement l'attention de MM. Pelletier et Rou-
baud : Madagascar et l'Indochine.
Je parlerai seulement de Madagascar.
J'ai constaté qu'ils ont dit en un raccourci
de 60 pages, tout ce qui est intéressant sur la
:Orande Ilfe. Des tableaux successifs brossés
à grands-coups de pinceau permettent aux
lecteurs de faire rapidement le tour de l'île
et d'avoir un aperçu très net de sa configu-
ration générale, de ses rives, de ses rivières
aux innombrables chutes, de sa végétation
magnifique, de ses forêts de mimosa ou de
ses forêts sauvages, de sa cité royale, de sa
ville sacrée, de ses innombrables cités aux
aspects si variés.
« Majunga toute blanche sur son fond de
verdure et de terre rouge Il et « Tananarive,
la grande ville rouge qui dresse à flancs de
montagne ses bizarres maisons construites de
terre durcie, ses jardins charmants et ses
hautes terrasses ».
Un tfourt historique nous remet en mé-
- rtÍbite le"% fait? principaux de la Vie do cc
pays, depuis le débarquement des hardis
marins dieppois jusqu'à nos jours. Puis,
l'étude économique est abordée, et c'est le
problème des grands travaux publics déjà
amorcés ou bientôt entrepris à Madagascar
que les auteurs développent avec un souci
d'exactitude auquel je rends hommage ;
inain-d'ceuvre., voies ferrées, électrification,
routes, ports, canaux rien n'est oublié. La
'documentation est parfaite.
'L'agriculture, l'élevage, l'industrie fores-
tière, les richesses minières, autant de titres
de chapitres clairement résumés.
Dans une deuxième partie se trouve l'in-
ventaire des produits du sol et du sous-sol.
Reportons-nous au chapitre qui traite du
sucre ; nous aurons immédiatement la no-
menclature de celles de nos colonies qui en
produisent. Il en est de même pour le café,
le ooton, les bois, l'es minerais, etc.
Mais ce n'est pas tout de produire, il
faut écouler les marchandises. Quelques pa-
ges sur la politique commerciale nous ap-
prennent que les auteurs, ne s'attardant pas
à la crise mondiale actuelle, envisagent
l'avenir sans appréhensions à condition que
nos producteurs n'hésitent pas a adopter les
méthodes de la concurrence étrangère qui se
préoccupe avec souplesse de s'adapter aux
besoins et aux désirs de sa clientèle. -
Dans une troisième partie, le problème
moral, le problème politique et social et le
problème international qui se posent au sujet
de la colonisation sont exposés successive-
ment. Dans cet exposé, on trouve les idées
généreuses' qui font.d' «. Images et réalités
coloniales » un beau livre.
Dans le chapitre : Problème moral, je vois
en sous-titre : la protection dès races indi-
gènes, l'œuvre d'enseignement, l'œuvre , de
fratemité humaine et, avec plus de détails,
F œuvre morale réalisée à Madagascar et en
Indochine. J'y ai trouvé avec -.satisfactiOtl
cette phrase
« La force seule est impuissante et ne peut
maintenir que les apparences fragiles de
l'ordre si la conquête des cœurs n'en conso-
lide les assises. Notre œuvre n'est stable,
elle n'a d'équilibre que si elle repose sur
la raison, sur le droit, sur la justice. »
Et cet autre :
a Dans le domaine de l'enseignement, de
l'assistance médicale, de la protection- du
travail, nous ne sommes pas libres de nous
soustraire à ce double devoir de SERVIR et
d'INSTRUIRE. dont nous avons assumé la
charge. Il
Dans le problème politique sont examinés
à la suite les statuts des indigènes ; dans les
territoires sous mandat, le problème écono-
mique et social de la main-d'œuvre, le tra-
vail forcé. « La main-d'œuvre doit être ali-
mentée, protégée dans sa santé constamment
surveillée et équitablemôiit rémunérée. »
« La formule est donc à trouver, qui con-
cilie les intérêts de la France et celui des
populations qu'elle protège. II. ne peut y
avoir entre elles et nous de malentendu,
£ Seule "la "communion" d'idées et lavcotnmu-
nauté d'efforts créeront la solidarité indis-
soluble des activités laborieuses et des vues
d'avenir.. Notre force fait leur sécurité. Leur
prospérité sera, si nous le voulons, notre for-
tune ; leur ruine serait notre faillite. D
Pour terminer, MM. Pelletier et Roubaurl
examinent' la politique internationale posée
par la répartition des colonies. Certains peu-
ples ont de nombreuses colonies, d'autres en
sont @ dépourvus, ou en ont été dépouillés.
« L'activité coloniale de 1 J Allemagne.,
a l'Italie vers l'Afrique n, * Convoitises
américaines 1, « la Ille Internationale con-
tre les Colonies n, sont autant de chapitres
qui méritent notre attention et sont particu-
lièrement instructifs.
a Pour conserver, pour préserver notre pa-
trimoine colonial des risques et des convoi-
tises, il ne suffit pas d'écarter de ses fron-
tières ceux qui les jalousent ; une loi fatale
et un sourd instinct nous. commandent d'agir
pour en accroître sans cesse, non pas, certes,
l'étendue, mais la valeur. »
« Telle est la position actuelle du pro-
blème. Il s'agit de déterminer quelles initia-
tives et quelles méthodes feront fructifier
l'héritage qui nous est échu et par là justi-
fieront notre présence. »
Et encore :
« Mais vis-à-vis de la conscience interna-
tionale, que nous le voulions ou non, nous
sommes comptables de chaque morceau de
notre empire. »
Les auteurs ont raison. Ils ont placé le
problème colonial sous son véritable jour et
je pourrai faire miennes des phrases que je
trouve dans leur introduction :
« Il ne suffit pas de tracer des plans d'en-
vergure, de défricher de vastes espaces, de
sillonner le sol de routes et de rails : il faut
encore que cet outillage et ces voies de com-
munication répondent à l'intérêt bien com-
pris de tous. Il faut que les masses indigè-
nes aient conscience que nous travaillons
pour elles et non seulement pour nous ; il
faut qu'elles sachent qu'elles recueilleront
les bienfaits de ce labeur fructueux, de cette
plus-value que nos entreprises apportent à
la valeur initiale de leur domaine. A cette
condition seule, elles nous prêteront de
bonne grâce leur concours, qui nous est in-
dispensable J,
fAmille Brique ty
Député de l'Eure,
Membre de ta Commission de l'Mgérté,
des Colonies et des protectorats.
- ',. ; –-*–.
Les étranges défenses
d'un éléphant de l'Oubangui
t..
De l'Afriquc, pays des légendes, nous sont
plus d'une fois arrivées d'étranges nou-
velles.
Ne parlà-t-on pas, il y a quelques années,
de la présence dans certaines régions
de l'Oubangui, d'animaux fabuleux qui,
d'après les descriptions faites, représentaient
comme des sortes de transitions entre des
espèces disparues et des espèces vivantes.
Plus récemment, des indigènes du Sud de
Madagascr, prétendirent avoir rencontré un
énorme oiseau dont la description rappelait
l'épiornis.
Voici qu'aujourd'hui le Muséum est en
possession du squelette de la tête d'un élé-
phant tué il y a deux ans dans l'Ouban-
gui et qui présente de singulières anomalies.
Ses défenses très développées, sont enrou-
lées en spire, de dehors en dedans, formant
une sorte d'anneau complet entourant la
base de la trompe.
Les anomalies de ce genre sont assez fré-
quentes chez l'éléphant d'Afrique. Mais ja-
mais on n'avait observe un cas comparable.
C'est la raison pour laquelle M. le com-
mandant pharmacien Pichat, qui le premier,
à Brazzaville, avait eu l'occasion d'examiner
le crâne en question, avait cru pouvoir, sans
l'affirmer' d'ailleurs, l'attribuer à un dernier
représentant de V elephantus afi-icaitits du dé-
but de l'ère quartcnaire.
Mais l'opinion absolument autorisée émise
par le professeur Anthon) du Muséum, dé-
truit cette hypothèse.
Chez Velephans primigènius c'est-à-dire le
mammouth quaternaire, il existait un enrou-
lement normal des défenses mais qui était
en sens inverse de celui observé ici. En rai-
son d'ailleurs des caractères anatomiques
profondément différents, notamment des
molaires, le professeur Anthony a déclaré
qu'il ne saurait être question de rapprochci
même de loin le crâne examiné, de celui
d'Un mammouth.
Encore une légende qui disparaît. Mais es-
pérons que le squelette du crâne qui repré-
sente une pièce unique en son genre enri-
chira les collections du Muséum.
P. C. 6. F.
*
Un chasseur d'éléphants
revient en avion
.,
Hier est arrivé au Bourgtft l'explorateur
Campbell-Black, de retour d'une mission
d$ns. les régions du lac Victoria (Afrique
Equatoriale).
C'est, à bord du même avion de tourisme,
trimoteur monoplan anglais qui lui servit
à se rendre en -Afrique voici six mois que
Campbell-Black a regagné l'Europe.
Au Kénia, il a été plus spécialement at-
tiré par la chasse à l'élephant sauvage dont
il a tué une trentaine d'exemplaires, et il à
tourné des films documentaires dont il rap-
porté-des originaux à Londres.
Les compagnons de sa mission, Miss
Johnson, le major Jack Côats* et-le méca-
nicien A. Witkins, étaient à bord.
Emprunte Coloniaux
0-60
ÉfttA
Itj,\
7,1
PRES bien du. tra-
vail, le coche ar..
l'ive. au 1111t: It-
aura fallu bien dw
travail fout que le.
Parlement arrive <}]
< voter les emprunts
indispensables, à l essor, que dis-je f à la:1
vie même de nos colonies frallçaises. La crise
, , , 1 dl
économique qui menace le monde 11e mus ai
pas épargnés. Elle est là, et ce qui m'étonne
le plus, c'est Vaveugle obstination de cer- *
t aine s gens, qui font semblant de se (l,mail.. i
der si c'est bien elle. f
Le salut n'est pas tout entier dans le dé-
veloppement des relations commerciales en- ,
tre la France et ses colonies. Mais, si nous ;
les cherchons aussi ailleurs, c'est surtout de
ce côté tl'il faut porter nos efforts. Antartt
de vérités, dites et redites, et qu'on ne doit
pas se lasser de redire, même si l'on s'ex-
pose. au reproche .de manquer d'originalité.
Il etf est de même de celle-ci : doter les colo-
nies de ports, de callat/x, de toules, de' voies
ferrées, d'outillage de. toutes sortes, indus-
triel, agricole, c'est augmenter leur capacité
de prodtictiolt, c'est, multiplier la va/cil" de
leurs échanges avec la métropole et avec les
autres pays, c'est assurer leur prospérité Üo.
nomique.
3 milliards 900 millions vont, être destinés
à cette oeuvre nécessaire,. Afrique Occiden-
tale, Indochine, Madagascar, Togo, Came-
TOtifl vont pouvoir, avec cette somme, s'équi-
per, s'outiller, ou du moins faire face aux
dépenses les plus urgentes qu'imposent Uttr
(Jtllillage, leur équipement. le n'aurai lien
à ajouter à ce qui a été dit cxcellement de-
vant moi, soit à la Commission des colonies,
soit à la Commission des finances, rien aux
rapports si complets, si nourris qu'ont pré
sentes nos excellents collègues dans ces deux
commissions.
Alais je voudrais signaler au grand public
que cet effort financier méritoire n'est pat
de ceux qui atteignent, jusqu'à l'lléroïstne, Je
m'explique. On a eu raison, plus d'une fois,
de comparer "ce que nous avolls fait jusqu'à
ce jour pour nos colonies, et ce que d'autres
ont fait pour les leurs. L'Angleterre,, par
exemple, pour quatre de ses dominions les
mollis peuplés, le Canada, l'Afrique du Sud,
l'Australie, la Nouvelle-Zélande n'a pas lie-
sité à recourir à des emprunts dont le total
s'élève à 200 milliards. J'entends bien que
ce ne sont pas exactement, les mîmes condi-
tions, ni pour la métropole, ni pour les ci.
lonies. Je ne partage pas û&nthousiasm? éé
ceux qui estiment que nous pourrions, far
une politique financière analogue, arriver à
des résultats aussi remarquables. Mais enfin
ces résultats valent la peine d être connus.
Les quatre dominions dont il s'agit sont
beaucoup molus peuplés que l'ensemble de
notre domaine colonial ; leur budget défasse
35 milliards, c'est-à-dire représente sept fois
celui de nos provinces lointaines, et le com-
merce de cc groupe dépasse 250 milliards,
c'est-à-dire représente seize fois et demie ce-
lui de nos colonies françaises, les tlô/res ont,
en effet, exporté 15.691 millions en 1929,
importe 19.656 millions, en tout 34 mil-
liards 777.933.000 francs.
Chiffre mesquin en présence des antres ;
chiffre admirable, cependant, si l'on met en
face celui, des cmprullts qui ont été émis
pour outiller, pour équiper nos possessions
françaises ; emprunts d'avant-guerre et
d'après-guerre, pour nos colonies, ne repré-
sentent pas 4 milliards. Mettez cela en pré-
sence des 200 milliards, dont, l'Angleterre a
pourvu les quatre dominions cités plus haut.
Encore une fois, je Sens bien Par où fèche
l'analogie. Mais alors, mettez en prés cnre
de ces 4 milliards les sommes énormes que
Vcfarzne française a englouties à l'étran-
ger : les cas sont si nombreux oÙ elle a re-
fondu inconsidérément., ou avec la garantie
nicme de l'Etat français, à des appels venus
de l'extérieur 1 Il y a tant, de papiers sans
valeur aucune entre les mains de nos petits
rentiers !
J'ai fins d'une fois noté la différence
énorme entre les capitaux investis par les so-
ciétés frivées dans les colonies étrangères et
dans les colonies françaises. C'est là qu'il
faut souhaiter un « renversement de la 'lla-
peur » ! Il le faut d'autant plus que nous
sommes l'objet d'une surveillance constante
et far fois peu bienveillante de la part, de
ceux qui estiment que nous devrions bien
confier certaines de nos colonies à d'autres
peuples qui Se proclament flus capables de
les exploiter ! Je le déclare sans crainte :
ces milliards 900 millions, trop longtemps
attendus, sont indispensables ; mais il en
faudra d'autres; le seul fait que les pre-
miers auront eu les résultats souhaités ren-
dra les emprunts de demain ou d'après-de-
main plus populaires et plus faciles à réali-
ser ; mais nous sommes dans le bon elle-
min : soyons résolus à nous y engager déci-
dément, et à aller jusqu'ail bout.
Mario jeaustait,
Sénateur de l'Hérault.
Ancien ministre
Vice-Président de la Commission des Colonlei.
nËPAltTS
C'est le 24 janvier que M. B. Diagne s'em- !
barque à Bordeaux pour Dakar avec Mme Dia-
gne et leur jeune fils.
M. Diagne va étudier la crise qui sévit en
A.O. F. et examiner les moyens les plus
efficaces pour y remédier.
Par le même paquebot, s'embarquera égale-
ment M. ^Th. Tellier, Gouverneur du Daho-
mey, qui rejoint POrto-Novo.
Mieux vaut tard
0
que jamais
La production mondiale du caoutchouc pour
1930 est évaluée à 610.000 tonnes, soit
40.000 tonnes de moins qu'en 1929 ; mais
çomme la consommation a baissé en 1930 de
100 000 tonnes, dont 90.000 tonnes, aux Etats-
Unis et 10.000 tonnes en Australie, la surpro-
duction demeure énorme et les slacles sont un
peu plus formidables au début de 1931 qu'ils
ne l'étaient au début de 1930.
Il est évident que le plan Stevenson a com-
plètement échoué et que tout système consis-
tant à procéder sur une 008te échelle au mal-
thusianisme de l'hévéa, est voué au même in-
succès.
Aussi, las de ne pas se sauver en produi-
sant moins, les producteurs semblent Vouloir se
trouver d'accord avec les spécialistes pour
aborder de front la seule solution capable d'ap-
porter un remède au mal ; l'emploi du caout-
chouc pour le paoage;, il ne peut plus être
question de développer la consommation des
pneus, le prix du pneu-mille n'a jamais été
aussi bas, et pour stimulés que soient les achats
là consommation n'ira pas loin. Par contre, je
suis heureux Je, voir M. Eric Miller, dont
l'opinion fait autorité en matière de caoutchouc,
annoncer nettement que llon va procéder au
pavage des rues et des rouies d'une manière
intensive.
Des expériences ont été faites dans plusieurs
villes scandinaves avec le plus grand succès ;
la municipalité d' Hastings, à la suite d'une
décision prise l'an dernier, fait paver en caout-
chouc sa nouvelle promenade, donnant ainsi un
nouvel exemplè de l'application d'un procédé
qui doit cire sûrement suivi, puisque ses mérites
sont appréciés : le pavage en caoutchouc coûte
environ, scion les divers procédés utilisés, trois
'fois plus cher que le pavage en bois, mais dure
environ cinq fois plus.
Depuis dix ans, je ne cesse de le répéter
dans les colonnes des Annales Coloniales ; la
solution de la surproduction du caoutchouc ré-
side non pas dans une réduction à la produc-
tion, mais dans une consommation nouvelle et
considérable, son utilisation pour le pavage, par
exemple. Espérons que les producteurs vont
s entendre avec les municipalités de tous les.
pa\p pour entrer résolument dans cette voie.
voire dans cette voirie.
Marcet Kueetei.
48. -
Les Emprunts Coloniaux
, au Sénat -
Après le retard que l'on connaît, ejest de-
main que doit commencer au Sénat la discus-
sion sur les emprunts coloniaux votés par la
Chambre.
Le rapport général sera présenté par M.
Messimy, président de la Commission des Co-
lonies.
Jusqu'ici, aucune intervention n'est annon-
cée, quoique les orateurs puissent s'inscrire jus-
qu'au dernier moment.
Cependant, de toute façon, on prévoit une
discussion assez courte.
M. Steeg, président du Conseil, ministre des
Colonies, sera naturellement au banc du Gou-
vernement.
Conseil de Cabinet
f
Ce matin à onze heures a eu lieu au Minis-
tère des Colonies la réunion du Conseil de ca-
binet.
Une discussion s' est engagée sur l' ordre du
jour devant la Chambre : sur l'outillage natio-
nal et sur l'interpellation de M. Buyat dont le
texte était parvenu hier soir au gouvernement.
Deux nouveaux évêques
en Indochine
En présence des autorités françaises et an-
namites, Mgr Chabanon, des Missions Etran-
gères de l'aris, et Mgr Garcia, dominicain
espagnol, sont consacrés par le délégué apos-
tolique :
Hue (Annanij Indochine), Il y a quel-
ques semaines, eut lieu à Hué le sacre de
Mgr Alexandre Chabanon, aes Missions
Etrangères de Paris) coadjuteur de Mgr
AllySj vicaire apostolique de Hué, Le pré-
lat consccrateur était Mgr Dreyetj délégué
apostoliquc pour VIndochine; les évêques
assistants, NA'. SS. Chaise, coadjuteur de
Mgr GClldrctlu) vicaire apostolique de Ha-
noï, et de Coônan, coadjuteur de Mgr Mar-
couj vicaire apostolique de Pllat-Dicm" tous
deux des Missions Etrangères de Paris, Les
Missions dominicaines du Tonkin étaient re-
présentées par le vicaire apostolique de' Bac-
Nin/t, Environ 120 prêtres assistaicnt au sa-
cre) ainsi que les autorités françaises et - an-
namites. On remarquait parmi ces dentiers)
tous les hauts mandarins dit « Comat » oit
Conseil des iiiiisistres. Bien qu'à Vexception
de leur collègue de l'intérieur, S. E.
N guyen-hmi-Bais catholique notoire} ils
soient païens, les ministres avaient cepen-
dant tenu à la suite de leur Président et du
Régent à se joindre aux représentants de la
France.
La consécration de Mgr Garcia, vicaire
apostolique de Haïphang a eu lieu à Hai-
duong ville du vicariat où est érigée une
basilique en l'honneur du Bienheureux Hcr-
̃mosilla évoque et ses compagnons martyrs.
Mgr Dreyer consacra le nouveau prélat as-
sisté de NN. SS. Munagorri. de Bui-chu et
Qordaliza, de Bac-Ninh, tous deux domini-
cains espagnols. Le Résident de France et
les deux principaux mandarins catholiques
prirent part à la cérémonie et aux fêtes qui
la suivirent.
! {Agence Fides.)
M. Lucien Saint est rentré 1
a Rabat
*♦»
Hier après-midi, M. Lucien Saint, Rési-
dent général de France au Maroc, est rentré à
Rabat, venant de Tanger, après avoir traversé
Madrid, où il a été reçu par ses amis espa-
gnols. Il était accompagné de son chef de ca-
binet, M. Voigard.
M. Saint a été accueilli par sa maison civile
et militaire et par des notabilités qui lui ont
renouvelé toutes leuts condoléances pour le
deuil qui vient de le frapper..
Le retour de SI Kaddour
f Ben MaMt
S. E. Si Kaddour ben Ghabrit, ministre
plénipotentiaire du Sultan du Maroc, est
arrivé par le courrier d'Alger à Marseille.
Le ministre se rend à Paris.
LA PESTE EN ALCtëRIE
Le ministère de VIntérieur communique la
note suivante t 1
La situation sanitaire en Algérie est main.
tenant redevenue normale. En ce qui con-
cerne la ville de Bônc, le cas de peste qui
avait été signalé est resté isolé et n'a pas
été suivi de décès.
Dans ces conditions, tout danger d'épidé-
mie peut être aujourd'hui considéré comme
écarté,
..,.
En* souvenir du centenaire
de l'Algérie
,.-
Le Conseil municipal de Paris a décidé la
publication -d'un ouvrage destiné à commé-
morer le souvenir du Centenaire de l'Algé-
rie française.
Une somme de 50.000 francs a été votée
pour l'édition de cet ouvrage.
De l'Afrique du Nord
au Cirque d'hiver
»♦»
Après une longue tournée, au cours de
laquelle ils ont visité toutes les villes de
l'Afrique du Nord, la troupe des Athéna dé-
butera, demain, au Cirque d'Hiver.
-– -
AitMVJÊB
*4^
M. Terrasson de Fougères, lieutenant gou-
verneur du Soudan, et Madame, sont arrivés
en France, via Marseille, ta semaine dernière.
Le Gouverneur du Soudan, après s'être re-
posé quelque temps dans sa famille, sera à la
fin du mois à Paris.
Le pavillon des étudiants
coloniaux
«♦»
Le comité du pavillon de la France
d'outrcmer, à la Cité Univcrsitaire, se réu-
nissait hier matin sous la présidence de
l'amiral Lacaze.
Il s'agissait de décider la création de la
Maison des Etudiants coloniaux à la Cité
Universitaire. On sait que déjà l'Indochine
et l'Afrique du Nord ont érigé près de la
Porte d'Orléans leurs pavillons que les
Antilles, la Martinique, la Guadeloupe, la
Réunion et la Guyane avaient décidé leur
construction. Leur comité vient d'être élargi
afin de permettre aux autres possessions de
collaborer a l'u-uvre commune. C'est le doc-
teur Dufourgct qui en sera le secrétaire
général,
Le pavillon des Etudiants d'outre-mer
comprendra 200 chambres. Son édification
coûtera 10 millions. Déjà la Martinique a
souscrit 500.000 francs, soit dix chambres.
Elle en prendra vraisemblablement d'autres
encore.
Le comité a défini l'esprit dans lequel de-
vrait se faire le choix des étudiants d'outre-
mer appelés à bénéficier de l'hospitalité de
la maison commune. Ce sera un esprit de
très large interprétation qui permettra aux
étudiants de couleur méritants de recevoir
l'enseignement de nos facultés. Le fait de
leur rapprochement non seulement des étu-
diants de la Métropole, mais encore de leurs
camarades des autres colonies doit amener
d'excellents résultats. 11. a également été dé-
cidé que si un colon établi à la colonie de-
puis de longues années., voulait faire ad-
mettre son lils à la Maison des Etudiants
d'outre-mer, la faculté lui en serait lais-
sée, à condition qu'il obtienne du gouver-
nement une subvention particulière.
Ainsi donc s'affirmera une fois encore
une politique d'interpénétration qui ne peut
qu'être utile à la France et aux possessions
qu'elle protège.
N. Carton a visité Il
les cnantiersde l'Exposition
Hier après-midi, M. Carton, ancien ministre
des Colonies et Commissaire général de la
Section belge à l'Exposition Coloniale, a vi-
sité les chantiers de l'Exposition de Vincennes.
Il était accompagné de M. de Gaiffier d'Hes-
troy, ambassadeur de Belgique à Paris ; du
baron Guillaume, chancelier de l'Ambassade,
et de M. Perrier, Commissaire général adjoint
de la Section belge.
M. Carton a visité en détail les aménage-
ments de la section, dont l'extérieur est conçu
dans un style congolais simple et pur. L'inté-
rieur, plus luxueux, offrira aux visiteurs des
panoramas qui représenteront les différents
aspects du Congo belge.
L'entrée du pavillon donnera l'illusion de
pénétrer sur un des navires qui font le service
du fleuve. Tout a été prévu pour compl éter
cette illusion.
Les remerciements
de Saint-Domingue à la France
»♦»
On nous informe de Saint-Domingue que
les secours recueillis en France par le co-
mité France-Amérique pour les victimes de
la catastrophe sont arrivés le 5 janvier sur
le navire de guerre français Aldebardlt,
Cette arrivée a soulevé un grand enthou-
siasme à l'égard de la France, et, au. nom
du gouvernement de la République domini-
caine, le secrétaire d'Etat de la Santé pu-
blique a été chargé par le Président de la
République dominicaine de faire parvenir au
comité Franace-Amérique le câble suivant de
remerciements officiels :
« Président comité France-Amérique, Paris.
Saifit-Dontinguej 10 janvier 1931.
Gouvernement et peuple dominicains ex-
priment à cette Société qui s'honore de vo-
tre présidence leur vive gratitude pour l'aide
apportée par l'aviso Aldebaran aux victimes
du cyclone et profitent de cette occasion
pour frier Dieu pour le bonheur du gOrl/ver-
nement et dit peuple français durant cette
année. Docteur A. Fiallo CabralJ secrc-
taire d'Etat de la Santé publique, »
-»@Ob
Au Conseil d'État
L'Administrateur adjoint de la commune
mixte de Souk-Akras (Algérie) obtient
gain de cause.
-Le Conseil d'Etat a rendu un arrêt annu-
lant mi arrêté du Gouverneur général de
l'Algérie en date du 29 août 1927, en tant
qu'il a spécifié que M. Houillier, adminis-
trateur adjoint de la commune mixte de
Souk-Akras, ne pouvait bénéficier que d'un
report, d'un an au titre de ses bonifications
pour services militaires.
Cette haute juridiction a, ainsi, donné
gain de cause à M. Houillier qui, par voie
de requête, demandait l'annulation de l'ar-
rêté précité.
Rejet de la requête d'un commissaire de
police de Tunis
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Emanuelli, demeurant à Tunis, 7, rue
Durand-Claye, avait présentée aux fins d'an-
nulation, pour excès de pouvoir d'un arrêté,
en date du 6 janvier 1920, par lequel le Pre-
mier ministre du Bey de Tunis, a nommé le
requérant commissaire de police à titre tem-
poraire et non commissaire titulaire; il de-
mandait en outre l'annulation d'une déci-
sion du directeur général des Finances du
Protectorat français, en Tunisie, lui relu-
sant le bénéfice des dispositions de l'art. 15
du décret beylical du 24 décembre 1926 re-
latif au régime des pensions des fonction-
naires tunisiens.
.Ainsi que dit, le Conseil d'Etat a rejeté
la requête dont s'agit attendu que M. Ema-
nuclli n'invoque à n l'appui de ses conclusions
aucun vice de la décision du directeur gé-
néral des Finances.
.Les moyens de sa requête visent exclusi-
vement l'arrêté du 6 janv. 1920 dont il n'est
pas contesté que la décision du 29 août 1927
a fait une exacte application.
.Les conclusions dirigées contre l'arrêté
du 6 janvier 1920 n'étant pas recevables, il y
a lieu, par voie de conséquence, de rejeter
comme mal fondées les conclusions dirigées
1 contre la décision du 29 avril 1027.
A la Martinique. - Requête d'un fonction-
naire révoqué. - Droits de l'Adminis-
tration
M. Guannel, ex-commis des Travaux pu-
blics de la Martinique, demeurant à Fort-
de-France, avait présenté un recours au
Conseil d'Etat, aux fins d'annulation - pour
excès de pouvoir - d'un arrêté, en date du
21 juillet 1927, par lequel le Gouverneur de
la. colonie de la Martinique le révoquait de
ses fonctions.
Dans son pourvoi, M. Guannel rappelait
qu'impliqué dans une affaire de détourne-
ments de deniers publics, il avait été ac-
quitte et avait été déchargé de toute respon-
sabilité civile.
Cependant, après avoir été traduit devant
un Conseil de discipline, il avait été révo-
que le 19 août 1923.
Or, le 30 juillet 1924, à sa requête, le
Consl.i l' d'Etat rendait un arrêt annulant la-
dite décision de révocation..,
Dans ces conditions, ajoutait M. Guannel,
à défaut de fait: nouveau, la révocation pro-
noncée par l'arrêté du 21 juillet 1927 cons-
titue une mesure illégale prise en violation
de l'arliclu 113 du même arrêté et de l'ar-
ticle 15 de l'arrêté du 3 août 1921.
D'autre part, affirmait le requérant, le
nouveau Conseil de discipline, irrégulière-
ment composé, n'aurait pas dû avoir com-
munication du dossier de la première en-
quête.
Tels sont les motifs pour lesquels M.
Guannel demandait au Conseil d'Etat l'an-
nulation de l'arrête du Gouverneur de la
Martinique en date du 21 juillet 1927 le ré-
voquant de ses fonctions.
Le Conseil d'Etat a. jugé cette affaire en
rejetant la requête de M. Guannel.
attendu que si. par un arrêt du 30 juillet
1924, le Conseil L annulé l'arrêté, en
date du io avril 1923, par lequel le Gouver-
neur de la Martinique avait révoqué M.
Guannel de ses fonctions, cette décision est
exclusivement fondée sur une irrégularité
tenant du mode de désignation d'un des
membres du Conseil de discipline devant le-
quel avait été traduit M. Guannel.
.Dans ces conditions, elle n'a pu faire
obstacle au droit de l'administration de pour-
suivre l'application des sanctions qui lui pa-
raissaient nécessaires.
D'autre pair, l'arrêt d'acquittement rendu
au profit du requérant par la Cour d'assise
n'a pas eu davantage pour effet de priver
l'administration du droit de prendre à son
égard les mesures disciplinaires que pour-
raient comporter les faits qui lui étaient re-
prochés.
.L'allégation du requérant relativement à
la connaissance qu'aurait eue du dossier de
la première enquête le second Conseil de
discipline ne constitue pas une il régularité
de nature à entacher la décision attaquée.
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