Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-01-19
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 janvier 1931 19 janvier 1931
Description : 1931/01/19 (A32,N11). 1931/01/19 (A32,N11).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380286b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. Ne III.
t
LE NUMERO : 3Q CENTIMES
LUNDI SOIR, 19 JANVIER 1931.
JOMML JMTWH
Rédaction & Administratif* :
M, KM M MNt-f ftlMT
PARIS 0-) ,
VÉLÈPH. 1 LOUVM IMV
MMMtmu «7-M
Les Annales Coloniales
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Em annonce» et réciames sont ",. lM
bureau du tournai.
DIRECTEUR-FONDATEUR , MARCEL RUEDEL
Tou. Les Graclet publiés dan. notre journal ne mimiiI
être reprotJuU. qu'en citant les Amnalu Goumulb.
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La crise économique
en Afrique Occidentale française
A peine installé dans ses nouvelles fonc-
tions de Gouverneur général de l'Afrique oc-
cidentale française, M. Brévié a été dans
l'obligation de prononcer un long et substan-
tiel discours, à l'occasion de l'ouverture de
la session du Conseil de Gouvernement.
Nous avons tenu à lire attentivement le dis-
cours de M. Brévié. Il est long : 91 pages
de textes ! Il est substantiel : des développe-
ments copieux, nourris de faits et de chiffres
sont consacrés aux problèmes politiques so-
ciaux, économiques, financiers qui préoccupent
l'A. O. F. Inutile de dire qu'il déborde
d'admiration pour l' œuvre réalisée par les pré-
décesseurs de M. Brévié, qu'il porte la mar-
que d'un robuste optimisme dans l'avenir de
< la colonie.
Cependant, il nous plait de constater que
le nouveau gouvernement général, de l' A.O.F.
en dépit de la déformation qui peut résulter
d'une longue carrière presque exclusivement
poursuivie en terre africaine, jette un regard
anxieux sur le vaste monde. Il déclare, en ef-
fet que « Les questions économiques restent
« au premier plan de nos préoccupations et
« exigent de notre part, un examen d'autant
« plus attentif que les répercussions de la cri-
« se qui atteint la plupart des nations des deux
« mondes prennent des proportions de jour
<( en jour plus étendues et plus profondes. »
et M. le Gouverneur général se demande
avec angoisse: « Considérée en elle-même
« l'Afrique Occidentale représente-t-elte un
« organisme économique solidement, complè-
« tement constitué, capable de résister vicio-
« rieusement non seulement à ses propres
« causes de défaillances, niais encore à
m celles qui peuvent lui Venir de l'extérieur?»
M. Brévié reconnaît que la crise écono-
mique mondiale a sur la situation de l'A.
O. F. une répercussion grave. Les statisti-
ques qu'il fournit le prouvent d'ailleurs sura-
bondamment : 1 ci chiffres du commerce spé-
cial marquent en 1929 un fléchissement de
plus de 25 millions de francs sur ceux de
1928 et si les exportations marquent encore
une légère progression, les importations accu-
sent une régression très nette. Au point de
vue tonnage le total des importations et des
exportations est en diminution de 32.000
lonnes. Les statistiques encore incomplètes de
1930, semblent établir que ce mouvement de
régression va s' accentuant.
Dans quels domaines ce fléchissement se
marque-t-il surtout ? Essentiellement dans le
commerce des bois de la Côte d'Ivoire et
dans celui des Arachides dù Sénégal.
La crise que subit la production de l'ara-
chide retentit douloureusement sur tout le
Sénégal et même sur l' ensemble de l' A. O.
F. Les cours actuellement pratiqués pour
l'arachide sont largement inférieurs, en valfeur-
or, à ceux qui étaient pratiqués en 1914.
Ces cours ont profondément déçu les indi-
gènes sénégalais qui pour la plupart ne peu-
vent, avec les prix de vente pratiqués, ni
retirer leurs gages, ni même payer leurs
impôts. Alors qu'ils voient s'effondrer les
cours et les matières premières qu'on les a
incités à produire presque exclusivement, ils
constatent que tes cours des .produits fabriqués
qu'ils ont pris l'habitude de se procurer, de-
meurent invariables à inoins qu'ils aient des
tendances à la hausse. Que diraient-ils s'ils
pouvaient savoir qu'en même temps que le
prix de l'arachide s'effondre, le prix de
l'huile dans la métropole se maintient super-
bement à de vertigineuses hauteurs ?
Cette crise de l'arachide qui participe à la
crise mondiale de surproduction a deux effolr
immédiats : le premier se fait sentir sur le
budget même de la colonie, car toute dimi-
nution d'exportation se traduit par une moins-
value dans la perception des droits de doua-
nes; le deuxième effet est une désaffection
profonde de l'indigène pour cette culture de
l'arachide qui ne le nourrit plus.
Il n'appartenait pas à M. Brévié de nous'
indiquer des moyens généraux propres à re-
médier à cette crise mondiale de surproduc-
tion qui retentit si douloureusement sur la
culture de l'arachide comme d'ailleurs sur
.1 l'exploitation des bois de la Côte d'Ivoire,
comme demain elle pourra retentir sur d'autres
production-; de l' A. O. F. : cacao, bananes,
coton, etc. Il ne pouvait qu'indiquer tout
simplement les erreurs qui ont été commises
en A. O. F. et signaler quelques-uns des
palliatifs qu'il se propose d'appliquer :
Une des principales erreurs commises en
A. O. F. réside, d'après M. Brévié, dans
« un investissement excessif des capitaux dans
« les affaires purement commerciales et ban.
« caires, tandis que les exploitations agricoles
« ou industrielles ne disposent que de moyens
« financiers beaucoup plus réduits. » Pour plus
de précision, il nous indique que « sur une
« somme de 710 millions de francs-or à la
« date du 1er janvier 1930, 180 millions,
« c'est-à-dire 26 seulement du total s ap-
« pliquent à la mise en valeur effective des
« richesses du pas par des cultures, exploi-
« tations minières et forestières. » Evidem-
ment, reposant sur de tilles observations éco-
nomiques, la prospérité de l'A. 0. F. nous
semble être bien précaire, et il n'est pas éton-
nant que toute crise mondiale se fasse dure-
ment sentir sur cette terre africaine. Lorsque
la création des richesses est considérée comme
secondaire, et que la spéculation commerciale
ou bancaire constitue l'affaire principale,
toutes les catastrophes sont possibles. Mais
pourquoi est-ce seulement aujourd'hui crue cet
état de choses est signalé? Pourquoi n'a-t-on
pas déjà dénoncé depuis longtemps et, au
sein du Conseil de Gouvernement de Dakar,
et dans la grande presse ces investissements
inconsidérés de capitaux dans des "treprises
commerciales sans avenir ? Pour certains, la
mise en valeur des colonies consiste-t-elle
essentiellement dans le gonflement illimité de
quelques valeurs commerciales.
Bref, l'activité productrice n'a pas été, en
A. O. F., suffisamment alimentée par un
apport de capitaux, d'après M. Brévié. Je
veux bien croire que M. le Gouverneur Gé-
néral estime que ces capitaux auraient dû être
employés à outiller le producteur de façon
à diminuer avant tout le prix de revient. Car,
si de nouveaux capitaux servaient exclusive-
ment à augmenter le volume d'une production
déjà surabondante, ils ne feraient qu'aggraver
la crise économique actuelle.
M Brévié pense atténuer cette crise en
diminuant les droits de sortie de certains pro-
duits. C'est ainsi qu'il indique que les cours
de l' arachide ayant diminué de moitié, il a
réduit dans la même proportion les droits de
douane .sur ce produit. Nous sommes assez
sceptiques sur l'efficacité des mesures de ce
genre et notre scepticisme est justifié par la
comparaison que fait lui-même le Gouverneur
Général entre les droits de sortie pcrçus en
A. O. F. sur les arachides et ceux perçus
par certaines colonies étrangères voisines.
Il nous indique, en effet, qu'alors que le droit
de sortie, qui pour l'A. 0. F. a été ramené
de 44 francs la tonne à 22 francs; il demeure,
pour la Gambie anglaise, fixé à 122 fr. 01
pour 1.000 kgs. Cependant la crise de l'ara-
chide n'est pas plus grave en Gambie anglaise
qu'au Sénégal ! Alors ? ?
M. le Gouverneur Général propose à
vrai dire d'autres palliatifs. Citons : la refonte
de la réglementation sur le crédit agricole,
l'achat de matériel aricole, une réglementa-
tion de la vente par les indigènes des deniers
alimentaires indispensables, l'adoption de
tarifs de transports réduits.
Enfin M. Brévié attend beaucoup de l' Em-
prunt qui permettra à l'A. O. F. de s'ou-
tiller complètement : aménagement des ports,
irrigations, construction de chemin de fer, etc.
Ne se leurre-t-il pas en croyant que cet outil-
làge perfectionné intensifiera la production et
que cela constituera à la crise le remède sou-
verain. Pour notre part nous ne croyons pas
qu'il suffise pour conjurer la crise « de réta-
« blir le niveau de la circulation monétaire
« dans le pays grâce à me production inten-
« sifiéc », comme le pense M. Brévié.
La crise dont on souffre en Afrique Occi -
dentale a avant tout des causes mondiales.
Qu'on ne l'oublie pas à Dakar, et que l'on
ne croit pas trop en la toute-puissance de la
vertu de certains palliatifs appliqués locale-
ment.
deorjyM Ne u elle,
Député de Saônc-et-Loire, vice-nrésident
de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats,
membre de la Commission des
Mines.
de--
A ip Union- Coloniale Française
L'Arachide en A. 0. F.
oe
La question de l'arachide du Sénégal pré-
occupe vivement les milieux coloniaux : le
prix de réalisation de la graine en Europe'
ne dépasse pas à l'heure actuelle £ 7 après
être même tombé, il y a quelques jours, à
£ 6.15,0. Ceci implique un prix d'achat à
l'indigène qui ne peut guère dépasser 30 à
35 francs les 100 kilos puisque les frais ac-
cessoires, tels que frais de transport, taxes
à la sortie, e tc. représentent la différence
entre les prix d'achat et les prix de^réalisa-
-tion sur les marchés européens. Avec une
rémunération aussi réduite de son travail,
l'indigène ne saurait plus vivre; il est donc
indispensable d'augmenter la rémunération
du cultivateur noir et pour cela d'abaisser
le prix de revient de la graine.
Le Gouverneur général Brévié a déjà di-
minué de 50 le droit de sortie appliqué
aux arachides exportées de l'A.O.F. il a lé-
gèrement réduit le tarif de transport par
chemin de fer des arachides du Soudan entre
Bamako et Kaolack, ceci est insuffisant. Il
faut absolument prendre des mesures radica-
les et envisager des dégrèvements beaucoup
plus considérables. Ces mesures, d'autre
part, doivent être prises immédiatement, car
la traite de l'arachide sera terminée dans
cinq ou six semaines. Pourquoi notre admi.
nistration ne suit-elle pas l'exemple de la
Belgique? Le Congo belge, à la suite de di-
minutions de taxes de toutes sortes dont il
a fait bénéficier la production locate a pro-
voqué un déficit de 100 millions dans son
budget, déficit que la Métropole a décidé de
combler.
Un autre risque se pose. aussi qui a été
particulièrement envisagé au cours de la
dernière séance de la-Section de l'Afrique
Occidentale de V Union Coloniale Frallçaisc:
ne vendant plus leurs * arachides ou les ven-
dant mal, les indigènes auront une tendance
naturelle à diminuer leurs ensemencements,
sinon à les supprimer et on peut prévoii
pour la traite prochaine une récolte large-
ment inférieure aux récoltes précédentes.
C'est dire que l'avenir économique du Sé-
négal, pays malheureusement de monopro-
duction, est actuellement en jeu. Les initia-
tives déjà prises par le Gouvernement géné-
ral, celles qu'étudie dès maintenant le Gou-
vernement de M. Stccg, permettent encore
d'espérer q"i.' des solutions satisfaisantes
pourront intervenir prochainement et en
sauvegardant le présent, assurer l'avenir de
la colonie.
Tonneaux! Tonneaux !"
-
E vieux cri des mar-
chands de t o 11-
ncaux a disparu
des rues de la ca
pitale, avec les
omnibus à ImPé-
riale, les fiacres,
lotit le Paris d'au-
tan chanté par De-
saugiers et évo-
qué mélancolique-
ment dans une récente chronique par Mi-
chel -Georges-Mie fiel.
Notons qu'aucune forme cubique, dans
Vindustrie de la tonnellerie moderne, n'est
venue encore remplacer les tonneaux de bon
bois, et les fûts de chêne conservent le sectet
de nous faire du rhum couleur d'or foncé
avec le blanc tafia des Illllillcs. Donc, la
France intérieure et extérieure, étant le-
royaume du vin ci des plus savoureux iiec-
tars, -'Iltl tic niera l'importance de l'indtis-
trie tonnelier c nationale.
Or, cette industrie emploie frincipdlcment
le bois de chêllc rouvre comme matière. pre-
mière. AtW/.Ile autre essence des zones tem-
pérées ne peut lui être utilement substituée.
Et les ressources de la Fronce en cette es-
pèce sont tout à fait, insuf fisantes. La mé-
tropole est donc obligée de. s'approvisionner
,à des prix élevés à l'étranger, notamment
aux Etats-Unis, en Russie, en Yougoslavie.
Dans un article fort bien documenté et
tout à fait à l'ordre du put, Ill. Demou•
geot, faisait remarquer combien l'idée de te-
ellCfCltcr, dans nos colollies, des bois sus-
ceptibles de remplacer ce chêne étranger
dans la tonnellerie apparaît logique et le suc-
cès de ces recherches clairement bienfaisant
par ses ré percussions sur la prospérité géné-
rale. « Si, par surcroît, ces bois devaient,
grâce el leur prix inf érieur, trouver cttx-mc
mes un débouché sur les marchés étrangers
et ouvrir à la tonnellerie française des dé-
bouchés extérieurs fioifr ses produits fabri-
flués, qui doutèrent qu'une fois découverts,
ils ne méritassent qu'on déployât l'effort
nécessaire pour les "exploiter ? »
Ces bois existent dans de bonnes condi-
tions d'exploitabilité en Guyane française.
Ce sont VAngélique Teck de la Guyane et le
Alanil. L'Angélique se recommande tout par-
ticulièrentent pour les fûts destinés à faire
de longs transports ce l'objet en cours de
route de sévères manipulations : denti-
muids, fûts de rhum, etc. Encore pour les
récipients de longue durée et exposés à l'atta-
que des champigttotisr'et des insectes -flans..dc
lieux frais et humides ; foudresi cuves à vin
et à alcool. »
Ainsi, tandis que trop nombreux sont ceux
qui sonnent le glas de notre Guyane, des
Français énergiques, soutenus par des
con naissance s techniques, une exploitation
méthodique, s'efforcent de rendre à cette
colonie maltraitée par les hommes cl les
événements, la prospérité que méritent ses ri-
chesses naturelles.
Il est. bien évident que le commerce des
bois de tonnellerie pour les vins ci les rhums,
seulement dans l'Europe et V Amérique
Atlantique, se cltif frant par plus de 200 mil-
lions de francs, est loin d'être négligeable.
La Guyane française se trouve au centre géo-
graphique de ce commerce et dans la zone
des grandes voies de navigation, ce qui lui
assure Vavantage des facilités de transports
et - des - frets les plus avantageux. Les prin-
cipaux marchés sont, en effet, en France, eu
Algérie, en Espagne et, an IJorttlgaJ, dans
les Antilles françaises et, anglaises, en A'
gcu/inc, au Chili, en Australie el au Cap.
Evidemment, nous ne découvrirons pas en
Guyane la cité fabuleuse du roi « Doré », ni
son palais d'émeraude et de rubis, ni le lac
où il se baignait dans l'or liquide. Mais, ell-
tre tant d'autres richesses naturelles, ce Pa-
radis imaginé par nos pères nous offre sûre-
ment, au scul point de vue de la tonnell'eric,
une ressource des plus précieuses dont il
serait criminel de faire fi.
fitlotsarei Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
vace-TIMRldnt de la (ommfllswf.
des nouanet.
Le voyage présidentiel
en Tunisie
elbe
Certaines dispositions sont déjà prises pour
le voyage que doit faire, au mois d'avril, en
Tunisie, le président Doumergue.
Le chef de l'Etat partira de Toulon pour
se rendre à Tunis. Il s'embarquera sur un des
nouveaux croiseurs légers qui appartiennent à
la première escadre. Un autre navire de cette
force navale tecevra à son bord les ministres
et autres personnalités qui accompagneront le
chef de l'Etat.
Le Président doit rester cinq jours dans la
régence.
On n'a pas encore fixé si le retour se fera
par Marseille ou par T oulon.
Nous aurons
une Mi-Carême coloniale
1.1
Si certaines villes de France ne fêteront
point cette année la Mi-Carême, Paris, par
contre, s'apprête avec éclat à cette réjouis-
sance. On annonce de grandes fêtes qui,
étant donné l'Exposition, seront exclusive-
ment coloniales.
Les reines porteront, paraît-il, le burnous
blanc et leurs suites évoqueront les quatre
coins du monde où nous avons des posses-
sions.
M. Charles Regismanset
Co nattadeur de ta Légion i Honneur *
M. Charles Regismansel, directeur des af-
faires économiques au ministère des Colonies,
est promu commandeur de la Légion d' hon-
neur. Nous nous réjouissons de celle distinc-
tion accordée à un intelligent serviteur de la
granc/e. cause coloniale. Depuis près de 35 ans,
nous sommes lié avec Régis comme tout le
monde l'appelle au ministère des Colonies
d'une vieille camaraderie qui nous a fait nous
joindre, moi venant de la Faculté des lettres
et lui cie. l'Ecole coloniale, à la Ligue Colo-
niale de la Jeunesse, que nous avions fondée
avec quelques - jeunes - gens pleins J'enthousias-
me (H d allant à la fin du siècle dernier. A u-
tour Je' nous et de Charles Noufflard, sous,
l'égide de l'Union Coloniale, s'étaient grou-
pés des étudiants appartenant à toutes les for-
mations de l'enseignement supérieur, lettres,
sciences, médecine, droit, pharmacie, Ecole
coloniale, Institut agrOllomique. La plupart ont
fait brillamment leur chemin ou ont disparu
dans la grande tourmente meurtrière, comme
Joasl, Van Vollenhoven, gouverneur général,
et Jacques Rambaud, maître de conférences à
la Faculté des lettres de Bordeaux. Regis est,
je crois, le premier d'entre eux qui reçoit la
cravate. Qu'il trouve ici nos sincères félicita-
tions : cites vont à l'ami, elles vont aussi au
grand commis. comme on disait au grand siè
cle, qui assure, par sa compétence, la conti-
nuité des directives données au développement
de notre empire extérieur.
M. Jt
Voici lu uiiTiôrc luliiimislnilivc de M. Kegis-
înnnsel :
Clml'k's HogisiiiUiUset tu'* lu 22 juillet l!<77 ; li-
cundû CIL droit ; liuiri'nt de. la l'alcuir- el. de l'Institut. ; diplômé do l'Hcoly coloniale,
réducteur sluguiire tui Ministère llt'S ikilonies,
septembre I8D8 ; cliel de cnliinet. du lieute-
nant gouverneur du Congo fnmeuis, U* septem-
lire JffiJ; sous-cliell dl' ouliinet du ministre des
Colonies, ltr déeeiillrre IVXK> ; sous-eho1" de bu-
tviiu mi Ministère des Colonies, )'-'' juillet 11)07 ;
l'hel'-mljciMl au eu billet «lu ministre des Colo-
nies, lu octobre 1907, cliel de bureau, I01' janvier
11)17 : chef-udjoinl du cabinet du ministre des
Colonies, murs .1917 ; chevalier «le lu Légion
d'Ilointeur janvier HI 1'.1, luisunt fonction dc
sous-IJiroctcur, 23 Juillet 1922 ; cliefr-adjoint du
cabinet du ministre, murs 1924 ; directeur du
l'Agence Générale des Colonies juin .HJ. ; chef
de Cabinet 1925; sous-directeur II. C. I,r ount 1925, direc-
teur des affaires économiques au Ministère des
Colonies, ter septembre .tU25 ; ufllcicr de la Lé-
gion d'Honneur, janvier 1920.
- –-
M. Manceron a visité
lebarrage dfr4'0ued-el-Kébir
̃ M. Manceron, Résident général de France
en Tunisie, a visite aujourd"hui te barrage
d'Oned-el-K ebir, situé en amont de Vont-
du Fahs, a 80 kilomètres de Tunis, ainsi que
les sources du Hargou, qui assurent une par-
tie de ralimentation de J'unis eu eau pota-
blc. Le Nhidt'l/.I gênerai sera de retour à
Tunis dans la matinée de demain.
(Par dé|it'che.)
.--------- .-.---------.- -
Le mauvais temps en Tunisie
provoque
l'écroulement d'une maison
..--
Trois morts
Les pluies torrentie lles tombées ces jours
derniers dans le centre de la régence ont com-
plètement inondé la plaine de Kairouan où la
récolte qui paraissait compromise parait main-
tenant assurée. Les eaux ont provoqué l'écrou-
lement d'une maison habitée par une famille
indigène. Le pète, Cheldly ben Amara, a pu
se sauver i la fcjnme, Fathma bent Lhilied,
et deux enfants de 4 et 6 ans, ont péri écrasés
sous les - décombres.
La plaine de Kairouan a rarement l'avait-
tage d'être entièrement recouverte par les
eaux. Les années de sécheresse s'y font parti-
culièrement ressentir, aussi peut-on augurer fa-
vorablement des récoltes dans l'ensemble du
protectorat lunisien, et l'on doit s'en réjouir.
(Par dépêche.)
--
FOOTBALL ET COLONIES
»+«–
Le jeu.ne fils de M. C'iagne, député du
Sénégal, participera à un match international
de football, dimanche prochain, à Bologne.
11 figurera dans l'épuiqe française. M. Diagne
enmenera ensuite son fils, à la fin du mois, en'
Afrique Occidentale, où il compte rester six
semaines.
-44»
Les" Sœurs blancbes"
dans l'Afrique du Nord
*+«
Hier, dan» les salons de M. et Mme René
Pinon, en présence de Mgr Baudrillart, -du
maréchal Lyauley et d'une élite diplomati-
que et intellectuelle, la sœur missionnaire
Marie-André du Sacré-Cœur, sœur Blanche et
docteur en droit, a fait une conférence du
plus haut intérêt sur la condition de la jeu-
nesse musulmane dans les contrées de l'Afri-
que du Nord. 101 le entretint ses auditeurs
sur l'evuvre civilisatrice des soeurs mission-
naires d'Afrique du cardinal Lavigcrie. Se
donnant entièrement et se dévouant sans
compter, sans faire d'apostolat, direct au
sens où l'on entend ce mot habituellement
elles acquirent dans ces milieux musulmans,
pour le plus grand profit de la civilisation
et de la femme musulmane, une influence
considérable, infiniment bienfaisante et qui
mérite l'estime et la reconnaissance de tous
les bons Français.
Au Conseil Supérieur des Colonies
»♦ «
La Section du Tourisme
La section de tourisme et de propagande
du Conseil supérieur des colonies s'est réunie
ce matin, à dix heures.
M. Auguste Brunet, sous-secrétaire d'Etat
aux colonies, y représentait M. Steeg, pré-
sident du Conseil.
M. Outrey, député de la Cochinchine, pré-
sident de la section du tourisme, a prononcé
quelques mots respectueusement sympathiques
auquel s' est associé M. Lucien Hubert, séna-
teur des Ardennes, ancien minitre, prési-
dent cle la Section économique.
M. Auguste Brunei a répondu en assurant
la section de l'intérêt que porte le président
du Conseil à ses travaux pour l'effort de pro-
pagande qu'elle poursuit. Une discussion s'est
ensuite engagée sur l'organisation du Congrès
du tourisme, qui aura lieu dans le courant
de cet été.
MM. E.. Chaix, président du TouringClub
de France, vice-président de l'Office du tou-
risme; le comte Clary, président du Saint-
Hubert Club de France, Ernest Outrey,
Blanchard de La Brosse, ont pris successive-
ment la parole. M. Diéthelm, directeur des
finances d'Indochine, a annoncé à la section
que le gouvernement général de l'Indochine
accordait une subvention supplémentaire de
25.000 francs, qu'il mettait à la disposition
des organisateur, en plus des crédits qui
avaient déjà été attribués.
–<
RUE OUDINOT
1
M. Steen a reçu le Maréchal Lyautey
M. Th. Stecg, président du Conseil, a
reçu le maréchal Lyautey, commissaire gé-
néral de l'Exposition Coloniale, qui l'a mis
au courant des travaux entrepris à Vincennes
et M. Th. Tissier, vice-président du Conseil
d'Etat qui occupe auprès de M. A. Briand,
une place de choix.
Nominations de gouverneurs
-- à- i
Il est probable que M. Th. Steeg signera
prochainement quelques nominations de gou-
verneurs parmi lesquels nous croyons savoir
Al. Bourgine, qui vient de remplir heureuse-
ment l'intérim du Commissariat de la Répu-
blique au Togo, serait nommé à Cayennc
«remplacement de Al. Si ado us, et de
,.. 1llal)'f également adnuuistratçur eu chcf
des Colonies.
»
Alto! Alto!
»♦*
Aujourd'hui, a eu lieu un banquet organisé
par la Société des abonnés au téléphone,
pour répandre l'idée de liaison téléphonique
plus, étroite et plus fréquente entre la France
et ses Colonies.
Ce déjeuner a été présidé par M. Georges
Bonltel., ministre des r.T.T., assisté de M.
Auguste Brunct, sous-secrétaire d'Etat aux
Colonies.
Les étudiants coloniaux
et l'exemple martiniquais
Ainsi que nous l'avons dit, le Conseil Gé-
néral de la Martinique a décidé, sur la pro-
position du gouverneur de cette colonie, M.
Gerbinis, de fonder dix chambres à la Cité
universitaire.
Il a été nettement stipulé dans la délibéra-
tion que la somme consacrée à la fondation
de ces dix chambres serait affectée à la créa-
tion d'une « Maison de la France d'outre-
mer » au cas où l' ensemble de nos colonies
s'associerait à une initiative de celle nature.
<>»
Le service postal aérien
Marseille-Saigon a été inauguré
- obo --
Le service nustal aérien, qui fonctionnait
depuis plus de deux ans entre Marseille-Ma-
rignane-Athènes-Beyrouth et. Bagdad, est
maintenant prolonge jusqu'à SaIgon.
Le prcm ier départ de cette ligne postale
et commercia le a eu lii*u hier matin, à l'aéro-
drome de Marignane, dans la plus grande
simplicité, en présence des d irecteurs et sous-
directeurs du pnrt, MM. Jaoquot, Tavcrnier
et Faye.
L'hydravion Syrie avait à Itord le pilote
PHindou, le mécanicien Uichaud et le radio-
télégraphiste Ronat, soixante-trois kilos de
courrier et quarante kilos de messagerie.
Deux personnes étaient en outre à hord : le
capitaine Challcs. qui se rend à Bagdad, et
lin passager allant également en Irak.
Le soir, à Paris, la Compagnie privilégiée
qui a organisé le service avec un important
concours de 1'1':1:1(" et du Cotl\"crnC'111rr.l gé-
néral de l'Indochine, a. paraît il. donné un
banquet.
LlHE EN SEÎ.ONng P.\GE :
SiMi'linienls ^îinamiles.
lV.iclion conroi'lco des clinnibres de com-
merce du Sénégal.
Ln. laine soudanaise.
La BiiUdllo. des queslions iVn|.rs.
La crise du enoulo'houe et l'a^rn-ulUirc
vuropéenuo. en Oichindiine.
L'Avialânii coloniale.
La prise de Tombouctou
i60 - -
La Société pour l'Histoire des Colonies
françaises avait organisé samedi dernier, à
l'Agence Economique de l'Indochine, 20, rue
de la Boétie, avec le concours de M. Jac-
ques Méniaud, ancien intendant des troupes
coloniales et ancien secrétaire général du
llaut-Sénégal-Niger, et sous la présidence
du général de Trentinian, une conférence
sur la Prise de Tomboitctou.
En fait, le général de Trentinian étant eu
traitement au Val-dc-Grâce, ce fut M. le
Gouverneur Martineau, président de la So-
ciété, qui dut présenter le conférencier. Il
s acquitta du reste fort bien de sa tâche.
L'auditoire était nombreux et des plus
choisis : la générale Marchand (le général
étant lui-même retenu a la chambre par la
grippe), le général ,Gouraud, Gouverneur mi-
litaire de Paris, le général Pathé, plusieurs
autres généraux et officiers supérieurs, des
membres de l'Institut et nombre de hautes
personnalités coloniales.
Le conférencier s'attacha tout d'abord,
avant de relater les opérations militaires qui
conduisirent à la prise de Tombouctou par
les troupes françaises (janvier 1894), a faire
un bref historique de la conquête du Sou-
dan, à rappeler le rôle joué par les comman-
dants supérieurs (Borgins-Desbordcs, Gallie-
ni, Archinard, Combes) qui se succédèrent
jusqu'à l'arrivée du Gouverneur Grodet et
eurent pour tâche de conquérir le pays, de
le pacifier, puis de le défendre contre les in-
cursions de Samory. Il exposa également
quelle ctait la situation politique et militaire
de la colonie à la fin de l'année 1893, en
quoi consistaient les relations commerciales
des caravaniers du désert et de Tombouctou
avec le pays noir, signala le désir secret des
négociants de cette cité de voir les Fran-
çais venir en force pour les délivrer des pil-
lards touaregs, mais aussi leurs craintes de
représailles, si l'occupation n'était pas défi-
nitive, parla du régime des crueb du fleuve
Niger, seule route pratique d'accès vers la
ville mystérieuse, etc. Bref, tendit à créer,
ce qu'il réussit parfaitement, l'ambiance né-
cessaire pour tenir en éveil l'attention de
l'auditoire et rendre aussi parfaitement com-
préhensibles aux plus profanes, les événe-
ments qui allaient décider de notre action,
au mois de décembre 1893 et faire entrer
Tombouctou dans l'ordre des territoires sou-
mis à notre influence.
1 uis, ce fut la préparation minutieusement
étudiée par le commandant Archinard, le
remplacement du jeune, mais déjà grand chef
alors terrassé par le paludisme, par le lieu.
tenaut-colonel Honnier, l'équipée tragique
des lieutenants de vaisseau Boiteux et Aube,
le départ de Ségou des colonnes Bonnier,
par le fleuve, ot Joffrc, (le futur maréchal
de France) par la rive gauch^-ht Niger,
1 les difficultés éprouvées par la seconde et
qui décidèrent Bonnier à partir à ba rencon-
tre, le drame sanglant de Tacoubao, où tant
de braves trouvèrent la mort, etc.
Tombouctou restait néanmoins occupée pa:
nos troupes et n'a jamais cessé, depuis ce
moment, du voit tlotter notre drapeau.
M. Méniaud, très fréquemment applaudi
durant sa conférence, s'efforça de faire res-
sortir la personnalité, la valeur militaire,
l'abncgation et le courage de tous les grands
soldats qui ont vécu cette glorieuse page de
l'épopée coloniale. Les précisions qu'il a
fournies sur nombre de points seront des
plus utiles pour l'histoire, de la conquête
afiicaine. S'il ne nous avait déjà charmé par
l'ordonnance de son exposé et quelques di-
gressions suggestives, et mérité de ce fait
nos félicitations, noua devrions néanmoins
adresser celles-ci a l'intéressé pour avoir mis
a notre portée une documentation si pré-
cieuse.
---- .--------.-
Deux Conférences
par P.-C. G. F.
»♦«
L Indochine
vue par S. A. la Princesse Murat
L assistance plus que nombreuse et combien
choisie qui se pressait samedi dernier dans la
salle des conférences de r Agence Econo-
mique de I Indochine, a fait un beau voyage.
De Marseille à Saïgon, par Colombo, Sin-
gapour et Poulo-Condor, de Saïgon ensuite, à
travers notre grande colonie, elle a épuisé en
deux heures la somme des féeries extrême.
orientales.
Saïgon, où nous avons créé un centre d'ac-
tivité que les voisins nous envient, ville four-
millante, où notre civilisation se juxtapose à
une autre, très ancienne, centre d'affaires et
de luxe ; Angkor, cité et temple, œuvre d'un
dieu, attestation splendide d'une civilisation
qui vécut là et là disparut, laissant ensevelis
dans les brousses les vestiges d'une archi-
tecture dont l'énormité déconcerte ; les Lao-
tiens et Luang-Prabang, paradis terrestre,
terre d'amour et de poésie, où les fiancés ne
se parlent qu'en chantant, où les femmes sont
éternellement parées de fleurs ; Annam, Ton.
kin ; vie mouvante des fleuves et des rivières
mystère de la forêt ; toutes les bêtes ; diver-
sité infinie des moeurs, des choses et des pay
sages.
Tout cela fut évoqué par un film auque
s'adaptait étroitement un précis et élégant corn
mentairc.
Et le film empruntait une vie supplémen
taire à la hardie voyageuse qu'on y voyai
passer, et qui était celle-là même qui le com
mentait, S, A. la princesse iVlurat, jeune c
belle comme une princesse de légende, et pa
réc comme une idole d'Orient.
Nous souhaitons vivement qu'une prrsenL
lion du genre de celle-ci charme les invités ci
1 Indochine et de celle qui, si bien, la con
pril, soit donnée, non pas une, mais dix foi
au public de notre prochaine Krande expos
tion et plus particulièrement à la jeunesse d
nos écoles. Nul beau conte ne leur salira
t
LE NUMERO : 3Q CENTIMES
LUNDI SOIR, 19 JANVIER 1931.
JOMML JMTWH
Rédaction & Administratif* :
M, KM M MNt-f ftlMT
PARIS 0-) ,
VÉLÈPH. 1 LOUVM IMV
MMMtmu «7-M
Les Annales Coloniales
s 0 9 les
Em annonce» et réciames sont ",. lM
bureau du tournai.
DIRECTEUR-FONDATEUR , MARCEL RUEDEL
Tou. Les Graclet publiés dan. notre journal ne mimiiI
être reprotJuU. qu'en citant les Amnalu Goumulb.
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ttranger.. 240 s 125 » 70 »
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tous les bureaux de poste.
La crise économique
en Afrique Occidentale française
A peine installé dans ses nouvelles fonc-
tions de Gouverneur général de l'Afrique oc-
cidentale française, M. Brévié a été dans
l'obligation de prononcer un long et substan-
tiel discours, à l'occasion de l'ouverture de
la session du Conseil de Gouvernement.
Nous avons tenu à lire attentivement le dis-
cours de M. Brévié. Il est long : 91 pages
de textes ! Il est substantiel : des développe-
ments copieux, nourris de faits et de chiffres
sont consacrés aux problèmes politiques so-
ciaux, économiques, financiers qui préoccupent
l'A. O. F. Inutile de dire qu'il déborde
d'admiration pour l' œuvre réalisée par les pré-
décesseurs de M. Brévié, qu'il porte la mar-
que d'un robuste optimisme dans l'avenir de
< la colonie.
Cependant, il nous plait de constater que
le nouveau gouvernement général, de l' A.O.F.
en dépit de la déformation qui peut résulter
d'une longue carrière presque exclusivement
poursuivie en terre africaine, jette un regard
anxieux sur le vaste monde. Il déclare, en ef-
fet que « Les questions économiques restent
« au premier plan de nos préoccupations et
« exigent de notre part, un examen d'autant
« plus attentif que les répercussions de la cri-
« se qui atteint la plupart des nations des deux
« mondes prennent des proportions de jour
<( en jour plus étendues et plus profondes. »
et M. le Gouverneur général se demande
avec angoisse: « Considérée en elle-même
« l'Afrique Occidentale représente-t-elte un
« organisme économique solidement, complè-
« tement constitué, capable de résister vicio-
« rieusement non seulement à ses propres
« causes de défaillances, niais encore à
m celles qui peuvent lui Venir de l'extérieur?»
M. Brévié reconnaît que la crise écono-
mique mondiale a sur la situation de l'A.
O. F. une répercussion grave. Les statisti-
ques qu'il fournit le prouvent d'ailleurs sura-
bondamment : 1 ci chiffres du commerce spé-
cial marquent en 1929 un fléchissement de
plus de 25 millions de francs sur ceux de
1928 et si les exportations marquent encore
une légère progression, les importations accu-
sent une régression très nette. Au point de
vue tonnage le total des importations et des
exportations est en diminution de 32.000
lonnes. Les statistiques encore incomplètes de
1930, semblent établir que ce mouvement de
régression va s' accentuant.
Dans quels domaines ce fléchissement se
marque-t-il surtout ? Essentiellement dans le
commerce des bois de la Côte d'Ivoire et
dans celui des Arachides dù Sénégal.
La crise que subit la production de l'ara-
chide retentit douloureusement sur tout le
Sénégal et même sur l' ensemble de l' A. O.
F. Les cours actuellement pratiqués pour
l'arachide sont largement inférieurs, en valfeur-
or, à ceux qui étaient pratiqués en 1914.
Ces cours ont profondément déçu les indi-
gènes sénégalais qui pour la plupart ne peu-
vent, avec les prix de vente pratiqués, ni
retirer leurs gages, ni même payer leurs
impôts. Alors qu'ils voient s'effondrer les
cours et les matières premières qu'on les a
incités à produire presque exclusivement, ils
constatent que tes cours des .produits fabriqués
qu'ils ont pris l'habitude de se procurer, de-
meurent invariables à inoins qu'ils aient des
tendances à la hausse. Que diraient-ils s'ils
pouvaient savoir qu'en même temps que le
prix de l'arachide s'effondre, le prix de
l'huile dans la métropole se maintient super-
bement à de vertigineuses hauteurs ?
Cette crise de l'arachide qui participe à la
crise mondiale de surproduction a deux effolr
immédiats : le premier se fait sentir sur le
budget même de la colonie, car toute dimi-
nution d'exportation se traduit par une moins-
value dans la perception des droits de doua-
nes; le deuxième effet est une désaffection
profonde de l'indigène pour cette culture de
l'arachide qui ne le nourrit plus.
Il n'appartenait pas à M. Brévié de nous'
indiquer des moyens généraux propres à re-
médier à cette crise mondiale de surproduc-
tion qui retentit si douloureusement sur la
culture de l'arachide comme d'ailleurs sur
.1 l'exploitation des bois de la Côte d'Ivoire,
comme demain elle pourra retentir sur d'autres
production-; de l' A. O. F. : cacao, bananes,
coton, etc. Il ne pouvait qu'indiquer tout
simplement les erreurs qui ont été commises
en A. O. F. et signaler quelques-uns des
palliatifs qu'il se propose d'appliquer :
Une des principales erreurs commises en
A. O. F. réside, d'après M. Brévié, dans
« un investissement excessif des capitaux dans
« les affaires purement commerciales et ban.
« caires, tandis que les exploitations agricoles
« ou industrielles ne disposent que de moyens
« financiers beaucoup plus réduits. » Pour plus
de précision, il nous indique que « sur une
« somme de 710 millions de francs-or à la
« date du 1er janvier 1930, 180 millions,
« c'est-à-dire 26 seulement du total s ap-
« pliquent à la mise en valeur effective des
« richesses du pas par des cultures, exploi-
« tations minières et forestières. » Evidem-
ment, reposant sur de tilles observations éco-
nomiques, la prospérité de l'A. 0. F. nous
semble être bien précaire, et il n'est pas éton-
nant que toute crise mondiale se fasse dure-
ment sentir sur cette terre africaine. Lorsque
la création des richesses est considérée comme
secondaire, et que la spéculation commerciale
ou bancaire constitue l'affaire principale,
toutes les catastrophes sont possibles. Mais
pourquoi est-ce seulement aujourd'hui crue cet
état de choses est signalé? Pourquoi n'a-t-on
pas déjà dénoncé depuis longtemps et, au
sein du Conseil de Gouvernement de Dakar,
et dans la grande presse ces investissements
inconsidérés de capitaux dans des "treprises
commerciales sans avenir ? Pour certains, la
mise en valeur des colonies consiste-t-elle
essentiellement dans le gonflement illimité de
quelques valeurs commerciales.
Bref, l'activité productrice n'a pas été, en
A. O. F., suffisamment alimentée par un
apport de capitaux, d'après M. Brévié. Je
veux bien croire que M. le Gouverneur Gé-
néral estime que ces capitaux auraient dû être
employés à outiller le producteur de façon
à diminuer avant tout le prix de revient. Car,
si de nouveaux capitaux servaient exclusive-
ment à augmenter le volume d'une production
déjà surabondante, ils ne feraient qu'aggraver
la crise économique actuelle.
M Brévié pense atténuer cette crise en
diminuant les droits de sortie de certains pro-
duits. C'est ainsi qu'il indique que les cours
de l' arachide ayant diminué de moitié, il a
réduit dans la même proportion les droits de
douane .sur ce produit. Nous sommes assez
sceptiques sur l'efficacité des mesures de ce
genre et notre scepticisme est justifié par la
comparaison que fait lui-même le Gouverneur
Général entre les droits de sortie pcrçus en
A. O. F. sur les arachides et ceux perçus
par certaines colonies étrangères voisines.
Il nous indique, en effet, qu'alors que le droit
de sortie, qui pour l'A. 0. F. a été ramené
de 44 francs la tonne à 22 francs; il demeure,
pour la Gambie anglaise, fixé à 122 fr. 01
pour 1.000 kgs. Cependant la crise de l'ara-
chide n'est pas plus grave en Gambie anglaise
qu'au Sénégal ! Alors ? ?
M. le Gouverneur Général propose à
vrai dire d'autres palliatifs. Citons : la refonte
de la réglementation sur le crédit agricole,
l'achat de matériel aricole, une réglementa-
tion de la vente par les indigènes des deniers
alimentaires indispensables, l'adoption de
tarifs de transports réduits.
Enfin M. Brévié attend beaucoup de l' Em-
prunt qui permettra à l'A. O. F. de s'ou-
tiller complètement : aménagement des ports,
irrigations, construction de chemin de fer, etc.
Ne se leurre-t-il pas en croyant que cet outil-
làge perfectionné intensifiera la production et
que cela constituera à la crise le remède sou-
verain. Pour notre part nous ne croyons pas
qu'il suffise pour conjurer la crise « de réta-
« blir le niveau de la circulation monétaire
« dans le pays grâce à me production inten-
« sifiéc », comme le pense M. Brévié.
La crise dont on souffre en Afrique Occi -
dentale a avant tout des causes mondiales.
Qu'on ne l'oublie pas à Dakar, et que l'on
ne croit pas trop en la toute-puissance de la
vertu de certains palliatifs appliqués locale-
ment.
deorjyM Ne u elle,
Député de Saônc-et-Loire, vice-nrésident
de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats,
membre de la Commission des
Mines.
de--
A ip Union- Coloniale Française
L'Arachide en A. 0. F.
oe
La question de l'arachide du Sénégal pré-
occupe vivement les milieux coloniaux : le
prix de réalisation de la graine en Europe'
ne dépasse pas à l'heure actuelle £ 7 après
être même tombé, il y a quelques jours, à
£ 6.15,0. Ceci implique un prix d'achat à
l'indigène qui ne peut guère dépasser 30 à
35 francs les 100 kilos puisque les frais ac-
cessoires, tels que frais de transport, taxes
à la sortie, e tc. représentent la différence
entre les prix d'achat et les prix de^réalisa-
-tion sur les marchés européens. Avec une
rémunération aussi réduite de son travail,
l'indigène ne saurait plus vivre; il est donc
indispensable d'augmenter la rémunération
du cultivateur noir et pour cela d'abaisser
le prix de revient de la graine.
Le Gouverneur général Brévié a déjà di-
minué de 50 le droit de sortie appliqué
aux arachides exportées de l'A.O.F. il a lé-
gèrement réduit le tarif de transport par
chemin de fer des arachides du Soudan entre
Bamako et Kaolack, ceci est insuffisant. Il
faut absolument prendre des mesures radica-
les et envisager des dégrèvements beaucoup
plus considérables. Ces mesures, d'autre
part, doivent être prises immédiatement, car
la traite de l'arachide sera terminée dans
cinq ou six semaines. Pourquoi notre admi.
nistration ne suit-elle pas l'exemple de la
Belgique? Le Congo belge, à la suite de di-
minutions de taxes de toutes sortes dont il
a fait bénéficier la production locate a pro-
voqué un déficit de 100 millions dans son
budget, déficit que la Métropole a décidé de
combler.
Un autre risque se pose. aussi qui a été
particulièrement envisagé au cours de la
dernière séance de la-Section de l'Afrique
Occidentale de V Union Coloniale Frallçaisc:
ne vendant plus leurs * arachides ou les ven-
dant mal, les indigènes auront une tendance
naturelle à diminuer leurs ensemencements,
sinon à les supprimer et on peut prévoii
pour la traite prochaine une récolte large-
ment inférieure aux récoltes précédentes.
C'est dire que l'avenir économique du Sé-
négal, pays malheureusement de monopro-
duction, est actuellement en jeu. Les initia-
tives déjà prises par le Gouvernement géné-
ral, celles qu'étudie dès maintenant le Gou-
vernement de M. Stccg, permettent encore
d'espérer q"i.' des solutions satisfaisantes
pourront intervenir prochainement et en
sauvegardant le présent, assurer l'avenir de
la colonie.
Tonneaux! Tonneaux !"
-
E vieux cri des mar-
chands de t o 11-
ncaux a disparu
des rues de la ca
pitale, avec les
omnibus à ImPé-
riale, les fiacres,
lotit le Paris d'au-
tan chanté par De-
saugiers et évo-
qué mélancolique-
ment dans une récente chronique par Mi-
chel -Georges-Mie fiel.
Notons qu'aucune forme cubique, dans
Vindustrie de la tonnellerie moderne, n'est
venue encore remplacer les tonneaux de bon
bois, et les fûts de chêne conservent le sectet
de nous faire du rhum couleur d'or foncé
avec le blanc tafia des Illllillcs. Donc, la
France intérieure et extérieure, étant le-
royaume du vin ci des plus savoureux iiec-
tars, -'Iltl tic niera l'importance de l'indtis-
trie tonnelier c nationale.
Or, cette industrie emploie frincipdlcment
le bois de chêllc rouvre comme matière. pre-
mière. AtW/.Ile autre essence des zones tem-
pérées ne peut lui être utilement substituée.
Et les ressources de la Fronce en cette es-
pèce sont tout à fait, insuf fisantes. La mé-
tropole est donc obligée de. s'approvisionner
,à des prix élevés à l'étranger, notamment
aux Etats-Unis, en Russie, en Yougoslavie.
Dans un article fort bien documenté et
tout à fait à l'ordre du put, Ill. Demou•
geot, faisait remarquer combien l'idée de te-
ellCfCltcr, dans nos colollies, des bois sus-
ceptibles de remplacer ce chêne étranger
dans la tonnellerie apparaît logique et le suc-
cès de ces recherches clairement bienfaisant
par ses ré percussions sur la prospérité géné-
rale. « Si, par surcroît, ces bois devaient,
grâce el leur prix inf érieur, trouver cttx-mc
mes un débouché sur les marchés étrangers
et ouvrir à la tonnellerie française des dé-
bouchés extérieurs fioifr ses produits fabri-
flués, qui doutèrent qu'une fois découverts,
ils ne méritassent qu'on déployât l'effort
nécessaire pour les "exploiter ? »
Ces bois existent dans de bonnes condi-
tions d'exploitabilité en Guyane française.
Ce sont VAngélique Teck de la Guyane et le
Alanil. L'Angélique se recommande tout par-
ticulièrentent pour les fûts destinés à faire
de longs transports ce l'objet en cours de
route de sévères manipulations : denti-
muids, fûts de rhum, etc. Encore pour les
récipients de longue durée et exposés à l'atta-
que des champigttotisr'et des insectes -flans..dc
lieux frais et humides ; foudresi cuves à vin
et à alcool. »
Ainsi, tandis que trop nombreux sont ceux
qui sonnent le glas de notre Guyane, des
Français énergiques, soutenus par des
con naissance s techniques, une exploitation
méthodique, s'efforcent de rendre à cette
colonie maltraitée par les hommes cl les
événements, la prospérité que méritent ses ri-
chesses naturelles.
Il est. bien évident que le commerce des
bois de tonnellerie pour les vins ci les rhums,
seulement dans l'Europe et V Amérique
Atlantique, se cltif frant par plus de 200 mil-
lions de francs, est loin d'être négligeable.
La Guyane française se trouve au centre géo-
graphique de ce commerce et dans la zone
des grandes voies de navigation, ce qui lui
assure Vavantage des facilités de transports
et - des - frets les plus avantageux. Les prin-
cipaux marchés sont, en effet, en France, eu
Algérie, en Espagne et, an IJorttlgaJ, dans
les Antilles françaises et, anglaises, en A'
gcu/inc, au Chili, en Australie el au Cap.
Evidemment, nous ne découvrirons pas en
Guyane la cité fabuleuse du roi « Doré », ni
son palais d'émeraude et de rubis, ni le lac
où il se baignait dans l'or liquide. Mais, ell-
tre tant d'autres richesses naturelles, ce Pa-
radis imaginé par nos pères nous offre sûre-
ment, au scul point de vue de la tonnell'eric,
une ressource des plus précieuses dont il
serait criminel de faire fi.
fitlotsarei Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
vace-TIMRldnt de la (ommfllswf.
des nouanet.
Le voyage présidentiel
en Tunisie
elbe
Certaines dispositions sont déjà prises pour
le voyage que doit faire, au mois d'avril, en
Tunisie, le président Doumergue.
Le chef de l'Etat partira de Toulon pour
se rendre à Tunis. Il s'embarquera sur un des
nouveaux croiseurs légers qui appartiennent à
la première escadre. Un autre navire de cette
force navale tecevra à son bord les ministres
et autres personnalités qui accompagneront le
chef de l'Etat.
Le Président doit rester cinq jours dans la
régence.
On n'a pas encore fixé si le retour se fera
par Marseille ou par T oulon.
Nous aurons
une Mi-Carême coloniale
1.1
Si certaines villes de France ne fêteront
point cette année la Mi-Carême, Paris, par
contre, s'apprête avec éclat à cette réjouis-
sance. On annonce de grandes fêtes qui,
étant donné l'Exposition, seront exclusive-
ment coloniales.
Les reines porteront, paraît-il, le burnous
blanc et leurs suites évoqueront les quatre
coins du monde où nous avons des posses-
sions.
M. Charles Regismanset
Co nattadeur de ta Légion i Honneur *
M. Charles Regismansel, directeur des af-
faires économiques au ministère des Colonies,
est promu commandeur de la Légion d' hon-
neur. Nous nous réjouissons de celle distinc-
tion accordée à un intelligent serviteur de la
granc/e. cause coloniale. Depuis près de 35 ans,
nous sommes lié avec Régis comme tout le
monde l'appelle au ministère des Colonies
d'une vieille camaraderie qui nous a fait nous
joindre, moi venant de la Faculté des lettres
et lui cie. l'Ecole coloniale, à la Ligue Colo-
niale de la Jeunesse, que nous avions fondée
avec quelques - jeunes - gens pleins J'enthousias-
me (H d allant à la fin du siècle dernier. A u-
tour Je' nous et de Charles Noufflard, sous,
l'égide de l'Union Coloniale, s'étaient grou-
pés des étudiants appartenant à toutes les for-
mations de l'enseignement supérieur, lettres,
sciences, médecine, droit, pharmacie, Ecole
coloniale, Institut agrOllomique. La plupart ont
fait brillamment leur chemin ou ont disparu
dans la grande tourmente meurtrière, comme
Joasl, Van Vollenhoven, gouverneur général,
et Jacques Rambaud, maître de conférences à
la Faculté des lettres de Bordeaux. Regis est,
je crois, le premier d'entre eux qui reçoit la
cravate. Qu'il trouve ici nos sincères félicita-
tions : cites vont à l'ami, elles vont aussi au
grand commis. comme on disait au grand siè
cle, qui assure, par sa compétence, la conti-
nuité des directives données au développement
de notre empire extérieur.
M. Jt
Voici lu uiiTiôrc luliiimislnilivc de M. Kegis-
înnnsel :
Clml'k's HogisiiiUiUset tu'* lu 22 juillet l!<77 ; li-
cundû CIL droit ; liuiri'nt de. la l'alcuir-
réducteur sluguiire tui Ministère llt'S ikilonies,
septembre I8D8 ; cliel de cnliinet. du lieute-
nant gouverneur du Congo fnmeuis, U* septem-
lire JffiJ; sous-cliell dl' ouliinet du ministre des
Colonies, ltr déeeiillrre IVXK> ; sous-eho1" de bu-
tviiu mi Ministère des Colonies, )'-'' juillet 11)07 ;
l'hel'-mljciMl au eu billet «lu ministre des Colo-
nies, lu octobre 1907, cliel de bureau, I01' janvier
11)17 : chef-udjoinl du cabinet du ministre des
Colonies, murs .1917 ; chevalier «le lu Légion
d'Ilointeur janvier HI 1'.1, luisunt fonction dc
sous-IJiroctcur, 23 Juillet 1922 ; cliefr-adjoint du
cabinet du ministre, murs 1924 ; directeur du
l'Agence Générale des Colonies juin .HJ. ; chef
de Cabinet
teur des affaires économiques au Ministère des
Colonies, ter septembre .tU25 ; ufllcicr de la Lé-
gion d'Honneur, janvier 1920.
- –-
M. Manceron a visité
lebarrage dfr4'0ued-el-Kébir
̃ M. Manceron, Résident général de France
en Tunisie, a visite aujourd"hui te barrage
d'Oned-el-K ebir, situé en amont de Vont-
du Fahs, a 80 kilomètres de Tunis, ainsi que
les sources du Hargou, qui assurent une par-
tie de ralimentation de J'unis eu eau pota-
blc. Le Nhidt'l/.I gênerai sera de retour à
Tunis dans la matinée de demain.
(Par dé|it'che.)
.--------- .-.---------.- -
Le mauvais temps en Tunisie
provoque
l'écroulement d'une maison
..--
Trois morts
Les pluies torrentie lles tombées ces jours
derniers dans le centre de la régence ont com-
plètement inondé la plaine de Kairouan où la
récolte qui paraissait compromise parait main-
tenant assurée. Les eaux ont provoqué l'écrou-
lement d'une maison habitée par une famille
indigène. Le pète, Cheldly ben Amara, a pu
se sauver i la fcjnme, Fathma bent Lhilied,
et deux enfants de 4 et 6 ans, ont péri écrasés
sous les - décombres.
La plaine de Kairouan a rarement l'avait-
tage d'être entièrement recouverte par les
eaux. Les années de sécheresse s'y font parti-
culièrement ressentir, aussi peut-on augurer fa-
vorablement des récoltes dans l'ensemble du
protectorat lunisien, et l'on doit s'en réjouir.
(Par dépêche.)
--
FOOTBALL ET COLONIES
»+«–
Le jeu.ne fils de M. C'iagne, député du
Sénégal, participera à un match international
de football, dimanche prochain, à Bologne.
11 figurera dans l'épuiqe française. M. Diagne
enmenera ensuite son fils, à la fin du mois, en'
Afrique Occidentale, où il compte rester six
semaines.
-44»
Les" Sœurs blancbes"
dans l'Afrique du Nord
*+«
Hier, dan» les salons de M. et Mme René
Pinon, en présence de Mgr Baudrillart, -du
maréchal Lyauley et d'une élite diplomati-
que et intellectuelle, la sœur missionnaire
Marie-André du Sacré-Cœur, sœur Blanche et
docteur en droit, a fait une conférence du
plus haut intérêt sur la condition de la jeu-
nesse musulmane dans les contrées de l'Afri-
que du Nord. 101 le entretint ses auditeurs
sur l'evuvre civilisatrice des soeurs mission-
naires d'Afrique du cardinal Lavigcrie. Se
donnant entièrement et se dévouant sans
compter, sans faire d'apostolat, direct au
sens où l'on entend ce mot habituellement
elles acquirent dans ces milieux musulmans,
pour le plus grand profit de la civilisation
et de la femme musulmane, une influence
considérable, infiniment bienfaisante et qui
mérite l'estime et la reconnaissance de tous
les bons Français.
Au Conseil Supérieur des Colonies
»♦ «
La Section du Tourisme
La section de tourisme et de propagande
du Conseil supérieur des colonies s'est réunie
ce matin, à dix heures.
M. Auguste Brunet, sous-secrétaire d'Etat
aux colonies, y représentait M. Steeg, pré-
sident du Conseil.
M. Outrey, député de la Cochinchine, pré-
sident de la section du tourisme, a prononcé
quelques mots respectueusement sympathiques
auquel s' est associé M. Lucien Hubert, séna-
teur des Ardennes, ancien minitre, prési-
dent cle la Section économique.
M. Auguste Brunei a répondu en assurant
la section de l'intérêt que porte le président
du Conseil à ses travaux pour l'effort de pro-
pagande qu'elle poursuit. Une discussion s'est
ensuite engagée sur l'organisation du Congrès
du tourisme, qui aura lieu dans le courant
de cet été.
MM. E.. Chaix, président du TouringClub
de France, vice-président de l'Office du tou-
risme; le comte Clary, président du Saint-
Hubert Club de France, Ernest Outrey,
Blanchard de La Brosse, ont pris successive-
ment la parole. M. Diéthelm, directeur des
finances d'Indochine, a annoncé à la section
que le gouvernement général de l'Indochine
accordait une subvention supplémentaire de
25.000 francs, qu'il mettait à la disposition
des organisateur, en plus des crédits qui
avaient déjà été attribués.
–<
RUE OUDINOT
1
M. Steen a reçu le Maréchal Lyautey
M. Th. Stecg, président du Conseil, a
reçu le maréchal Lyautey, commissaire gé-
néral de l'Exposition Coloniale, qui l'a mis
au courant des travaux entrepris à Vincennes
et M. Th. Tissier, vice-président du Conseil
d'Etat qui occupe auprès de M. A. Briand,
une place de choix.
Nominations de gouverneurs
-- à- i
Il est probable que M. Th. Steeg signera
prochainement quelques nominations de gou-
verneurs parmi lesquels nous croyons savoir
Al. Bourgine, qui vient de remplir heureuse-
ment l'intérim du Commissariat de la Répu-
blique au Togo, serait nommé à Cayennc
«remplacement de Al. Si ado us, et de
,.. 1llal)'f également adnuuistratçur eu chcf
des Colonies.
»
Alto! Alto!
»♦*
Aujourd'hui, a eu lieu un banquet organisé
par la Société des abonnés au téléphone,
pour répandre l'idée de liaison téléphonique
plus, étroite et plus fréquente entre la France
et ses Colonies.
Ce déjeuner a été présidé par M. Georges
Bonltel., ministre des r.T.T., assisté de M.
Auguste Brunct, sous-secrétaire d'Etat aux
Colonies.
Les étudiants coloniaux
et l'exemple martiniquais
Ainsi que nous l'avons dit, le Conseil Gé-
néral de la Martinique a décidé, sur la pro-
position du gouverneur de cette colonie, M.
Gerbinis, de fonder dix chambres à la Cité
universitaire.
Il a été nettement stipulé dans la délibéra-
tion que la somme consacrée à la fondation
de ces dix chambres serait affectée à la créa-
tion d'une « Maison de la France d'outre-
mer » au cas où l' ensemble de nos colonies
s'associerait à une initiative de celle nature.
<>»
Le service postal aérien
Marseille-Saigon a été inauguré
- obo --
Le service nustal aérien, qui fonctionnait
depuis plus de deux ans entre Marseille-Ma-
rignane-Athènes-Beyrouth et. Bagdad, est
maintenant prolonge jusqu'à SaIgon.
Le prcm ier départ de cette ligne postale
et commercia le a eu lii*u hier matin, à l'aéro-
drome de Marignane, dans la plus grande
simplicité, en présence des d irecteurs et sous-
directeurs du pnrt, MM. Jaoquot, Tavcrnier
et Faye.
L'hydravion Syrie avait à Itord le pilote
PHindou, le mécanicien Uichaud et le radio-
télégraphiste Ronat, soixante-trois kilos de
courrier et quarante kilos de messagerie.
Deux personnes étaient en outre à hord : le
capitaine Challcs. qui se rend à Bagdad, et
lin passager allant également en Irak.
Le soir, à Paris, la Compagnie privilégiée
qui a organisé le service avec un important
concours de 1'1':1:1(" et du Cotl\"crnC'111rr.l gé-
néral de l'Indochine, a. paraît il. donné un
banquet.
LlHE EN SEÎ.ONng P.\GE :
SiMi'linienls ^îinamiles.
lV.iclion conroi'lco des clinnibres de com-
merce du Sénégal.
Ln. laine soudanaise.
La BiiUdllo. des queslions iVn|.rs.
La crise du enoulo'houe et l'a^rn-ulUirc
vuropéenuo. en Oichindiine.
L'Avialânii coloniale.
La prise de Tombouctou
i60 - -
La Société pour l'Histoire des Colonies
françaises avait organisé samedi dernier, à
l'Agence Economique de l'Indochine, 20, rue
de la Boétie, avec le concours de M. Jac-
ques Méniaud, ancien intendant des troupes
coloniales et ancien secrétaire général du
llaut-Sénégal-Niger, et sous la présidence
du général de Trentinian, une conférence
sur la Prise de Tomboitctou.
En fait, le général de Trentinian étant eu
traitement au Val-dc-Grâce, ce fut M. le
Gouverneur Martineau, président de la So-
ciété, qui dut présenter le conférencier. Il
s acquitta du reste fort bien de sa tâche.
L'auditoire était nombreux et des plus
choisis : la générale Marchand (le général
étant lui-même retenu a la chambre par la
grippe), le général ,Gouraud, Gouverneur mi-
litaire de Paris, le général Pathé, plusieurs
autres généraux et officiers supérieurs, des
membres de l'Institut et nombre de hautes
personnalités coloniales.
Le conférencier s'attacha tout d'abord,
avant de relater les opérations militaires qui
conduisirent à la prise de Tombouctou par
les troupes françaises (janvier 1894), a faire
un bref historique de la conquête du Sou-
dan, à rappeler le rôle joué par les comman-
dants supérieurs (Borgins-Desbordcs, Gallie-
ni, Archinard, Combes) qui se succédèrent
jusqu'à l'arrivée du Gouverneur Grodet et
eurent pour tâche de conquérir le pays, de
le pacifier, puis de le défendre contre les in-
cursions de Samory. Il exposa également
quelle ctait la situation politique et militaire
de la colonie à la fin de l'année 1893, en
quoi consistaient les relations commerciales
des caravaniers du désert et de Tombouctou
avec le pays noir, signala le désir secret des
négociants de cette cité de voir les Fran-
çais venir en force pour les délivrer des pil-
lards touaregs, mais aussi leurs craintes de
représailles, si l'occupation n'était pas défi-
nitive, parla du régime des crueb du fleuve
Niger, seule route pratique d'accès vers la
ville mystérieuse, etc. Bref, tendit à créer,
ce qu'il réussit parfaitement, l'ambiance né-
cessaire pour tenir en éveil l'attention de
l'auditoire et rendre aussi parfaitement com-
préhensibles aux plus profanes, les événe-
ments qui allaient décider de notre action,
au mois de décembre 1893 et faire entrer
Tombouctou dans l'ordre des territoires sou-
mis à notre influence.
1 uis, ce fut la préparation minutieusement
étudiée par le commandant Archinard, le
remplacement du jeune, mais déjà grand chef
alors terrassé par le paludisme, par le lieu.
tenaut-colonel Honnier, l'équipée tragique
des lieutenants de vaisseau Boiteux et Aube,
le départ de Ségou des colonnes Bonnier,
par le fleuve, ot Joffrc, (le futur maréchal
de France) par la rive gauch^-ht Niger,
1
qui décidèrent Bonnier à partir à ba rencon-
tre, le drame sanglant de Tacoubao, où tant
de braves trouvèrent la mort, etc.
Tombouctou restait néanmoins occupée pa:
nos troupes et n'a jamais cessé, depuis ce
moment, du voit tlotter notre drapeau.
M. Méniaud, très fréquemment applaudi
durant sa conférence, s'efforça de faire res-
sortir la personnalité, la valeur militaire,
l'abncgation et le courage de tous les grands
soldats qui ont vécu cette glorieuse page de
l'épopée coloniale. Les précisions qu'il a
fournies sur nombre de points seront des
plus utiles pour l'histoire, de la conquête
afiicaine. S'il ne nous avait déjà charmé par
l'ordonnance de son exposé et quelques di-
gressions suggestives, et mérité de ce fait
nos félicitations, noua devrions néanmoins
adresser celles-ci a l'intéressé pour avoir mis
a notre portée une documentation si pré-
cieuse.
---- .--------.-
Deux Conférences
par P.-C. G. F.
»♦«
L Indochine
vue par S. A. la Princesse Murat
L assistance plus que nombreuse et combien
choisie qui se pressait samedi dernier dans la
salle des conférences de r Agence Econo-
mique de I Indochine, a fait un beau voyage.
De Marseille à Saïgon, par Colombo, Sin-
gapour et Poulo-Condor, de Saïgon ensuite, à
travers notre grande colonie, elle a épuisé en
deux heures la somme des féeries extrême.
orientales.
Saïgon, où nous avons créé un centre d'ac-
tivité que les voisins nous envient, ville four-
millante, où notre civilisation se juxtapose à
une autre, très ancienne, centre d'affaires et
de luxe ; Angkor, cité et temple, œuvre d'un
dieu, attestation splendide d'une civilisation
qui vécut là et là disparut, laissant ensevelis
dans les brousses les vestiges d'une archi-
tecture dont l'énormité déconcerte ; les Lao-
tiens et Luang-Prabang, paradis terrestre,
terre d'amour et de poésie, où les fiancés ne
se parlent qu'en chantant, où les femmes sont
éternellement parées de fleurs ; Annam, Ton.
kin ; vie mouvante des fleuves et des rivières
mystère de la forêt ; toutes les bêtes ; diver-
sité infinie des moeurs, des choses et des pay
sages.
Tout cela fut évoqué par un film auque
s'adaptait étroitement un précis et élégant corn
mentairc.
Et le film empruntait une vie supplémen
taire à la hardie voyageuse qu'on y voyai
passer, et qui était celle-là même qui le com
mentait, S, A. la princesse iVlurat, jeune c
belle comme une princesse de légende, et pa
réc comme une idole d'Orient.
Nous souhaitons vivement qu'une prrsenL
lion du genre de celle-ci charme les invités ci
1 Indochine et de celle qui, si bien, la con
pril, soit donnée, non pas une, mais dix foi
au public de notre prochaine Krande expos
tion et plus particulièrement à la jeunesse d
nos écoles. Nul beau conte ne leur salira
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