Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-01-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 janvier 1931 12 janvier 1931
Description : 1931/01/12 (A32,N7). 1931/01/12 (A32,N7).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380282p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Les Annales Coloniales
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DIRBCTBUR-FONDATBUR : Marcel RUEDEL
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être reproduits fil' citant le$AURAUS COLOIMM.
ABONNEBENTS
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ttranger 240 » 125 > 70 »
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tous les bureaux de poste.
1
- A la recherche du Remède
C"s..-
Un - communiqué nous a appris que le
Gouvernement s'était longuement préoccupé
'des répercussions de' la crise mondiale sur
notre économie coloniale-
Des. projets ont été élaborés. Les plan-
teurs de caoutchouc, de café et sisal de nos
colonies seront protégés contre la concur-
rence étrangère.
-Me sera-t-il permis de dire que je n'ai
qu'une très médiocre confiance dans l'effica-
cité de tous les remèdes proposés.
Déjà- on a fait remarquer que leur appli-
cation n'aljait pas sans quelques difficultés.
Etablira-t- on des primes à la production ?
Elèvera-t-on simplement les droits de douane
survies, produits similaires de Pétranger ?
'Abaissera-t-on, en même temps, les droits
de. consommation ?
A qui, en définitive, fera-t-on supporter
-* les friJ de la protection accordée au pro-
o ducteur ? ,
Au consommateur national ? Ne craint-on
pas. que celui-ci ne réponde en restreignant
encore davantage sa consommation ?
Au contribuable ? Ne faudra-t-il pas
"alors trouver des ressources budgétaires nou-,
- y elles pour cette protection in-extremis. Et
'le moment est-il bien choisi pour accroître
"des charges qui retomberont, finalement,
tpujôurs sur l'économie nationale ?
Et ce qui est vrai pour: les producteurs
coloniaux de M. Auguste Brunet, ne l'est
pas moins pour les producteurs nationaux de
M. Loucheur, pour les cultivateurs de M.
Victor Boret.
La vérité c'est que la crise économique
mondiale présente ne peut se comparer qu'à
une infection généralisée du corps écono-
mique qu'on ne guérira pas par dès emplâ-
Ires locaux mais par un vigouretix tonique
administré le plus vite possible et. à la plus
haute dose. ou bien par la patience, la tié-
deur du lit et de la chambre, les tisanes
émollientes. :
Avant de se résigner à la seconde théra-
peutique, je voudrais qu'on, essayât de la
- première. ̃
Je vois celle-ci sous deux formes : une
.natlonale, et l'autre internationale.
Tout d'abord, ilr nous faudrait clopper,
Péooihomie - nationale, non pas avec les râ-
clul'ea d'une trésorerie * qui a déjà assez e
faire, porçr se défendre contre les mfsèrés
';;,aj.,.::!!ntÚ;,..av":du rea*.
'sources neuves importantes, immédiatement
dégagées.
Ces ressources existent. Nous avons, au
cours de ces derhfères années, consacré à
l'amortissement de la dette publique des
Sommes qui ont "atteint plusieurs milliards.
Les opérations effeuillées par la Caisse au-
: tonome, dans la seule année 1929, ont pef-
- mis d'opérer une réduction du capital no-
minal de la dette publique de 5 milliards
626 millions de francs.
Or, il me paraît absurde de demander au
• -contribuable français, un pareil offort pour
.l'amortissement de la dette, au moment où
notre économie nationale connait les diffi-
cultés de la crise mondiale.
C'est Paul Leroy-Beaulieu qui n'a jamais
passé, que je sache, pour un esprit très sub-
versif en matière financière, qui a écrit dans
son « traité de la science des finances » :
« 11 y a des cas où l'amortissement est
un bien, au moins politique : c'est chez les
nations qui jouissent de la paix, où les capi-
taux sont abondants, où les taxes sont bien
; établies et n'entravent pas l'industrie et le
commerce. Mais il y a aussi dès cas où
l'amortissement peut être regardé cçfmme un
mal économique. C'est un mal économique
quand la nation est déjà écrasée par le poids
des charges indispensables ; quand il faut,
pour faire face à Il'an-iortissement, établir ou
maintenir des impôts qui sont préjudiciables
t à la production, c'est-à-dire à l'agriculture,
à l'industrie, au commerce. Alors, on em-
pêche la richesse nationale de se développer
dans la mesure où elle eût pu le faire. »
Ce sont des vérités de bon sens que nous
aurions intérêt à méditer, tous, aujourd'hui.
Si l'on renonçait, au moins momentané-
ment, à l'amortissement massif de la dette
: publique on pourrait, immédiatement, dé-
gager dans le budget national, par un sim-
ple jeu d'écritures, 2 milliards au moins de
ressources nouvelles qui pourraient servir à
garantir les intérêts de 40 milliards d'em-
prunts coloniaux, permettant une création
de capitaux productif s, dans un délai plus
ou moins long.
Je répète ici ce que j'ai écrit déjà bien
souvent dans ce journal même, notamment
dans les numéros du 27 octobre, du 4 no-
vembre, du Ier décembre 1930 : il est par-
faitement possible de procurer à l'industrie
nationale un appui efficace et immédiat pour
résister à la crise et de donner, en même
temps, un incomparable essor à l'expansion
économique prochaine de notre domaine co-
lonial africain. Mais il faut le vouloir, sans
souci de heurter des doctrines héritées du
temps de la a politique de la confiance i).
Voilà le premier effort immédiat, voilà le
premier aspect de la politique d'action con-
tre la crise. Mais il ne faut pas oublier que
cette crise n'est point seulement nationale,
mais mondiale.
Il faut donc transposer, sur le terrain in-
ternational'. la politique que nous venons de
définir dans le domaine national.
Il faut, tout d'abord, dégager dans l'éco-
nomie mondiale des ressources du même or-
dre que celles que nous venons de demander
à la suspension, au moins momentanée, de
l'amortissement de la dette publique.
Or, depuis dix ans, toute l'économie mon-
diale se trouve entravée, sinon écrasée, par
le service des dettes internationales de
guerre.
- Est-ce que l'Amérique ne voudra pas com-
prendre, enfin, que c'est son intérêt, autant
que celui de l'Europe, d'annuler toutes lés
dettes de guerre, pour permettre de consa-
crer les milliards ainsi dégagés, à la ga-
rantie d'intérêts par les pays débiteurs de
nouveaux emprunts servant à couvrir l'œuvre
d'aménagement économique des pays neufs,
en donnant du travail à toute l'Europe pour
un siècle au moins ?
N'est-il pas risible d'entendre des hommes
d'Etat, - des économistes, -- des hommes - d'af-
faires nous parler de surproduction, de sur-
capitalisation, quand nous avons, à nOlj por-
tes, un grand continent vide comme l'Afri-
que, des millions d'hommes qui vivent nus,
non parce qu'ils ont trop chaud - comme
le croit' naïvement la foule - mais simple-
ment parce qu'ils n'ont pas l'argent néces-
sàire pour s'acheter des vêtements et qui sont
sous-alimentés pour une raison analogue.
La vérité .c'est que l'Afrique offre un
champ d'intense activité, pour au moins un
siècle, à l'industrie humaine de l'Europe.
On cherche le remède à la crise. Il est là.
Quand on voudra bien le reconnaître, en
même temps, à Paris, à New-York et à
Genève, nous n'aurons plus besoin- d'accor-
der d'illusoires primes à la prôduction ou
de dangereux .tarifs douaniers aux planteurs
de caoutchouc ou de sisal.
£ (leniie Antoneiii,
Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
l'Algéfte.
«4*.
CINÉMA COLONIAL
-
M. Jean Marchai part pour Djibouti
Ainsi que nous l'avons annoncé, M. Mau-
rice Tourneur va faire interpréter à Dji-
bouti quelques scènes de Partir, film tiré du
roman de Roland Dorgelès. Parmi lés ar-
tistes qui vont tourner cette bande figure
M., Jean Marchât, qui, entré à la Comédie-
Française en 1937 , a donné hier sa démission
de pensionnaire. Le transfuge s'embarque ce
soir
, ", - :
Pour ~lê raid Goulette
«4» –• ̃ 11 4
Tananariûe, 10 janvier.
Pour faciliter le raid Gouldte" M, Cayla,
Gouverneur général de Madagascart a accor-
dé t comme son prédécesseur l avait jait en no-
vembre 1929; une subvention de 7CKOOO francs
qui sera versée aux aviateurs à leur arrivée à
Tananar\t)e. L'aérodrome d'iûato offre un bon
terrain el atterrIssage de 1,0$0 sur 760 mètres.
(De notre correspondant,)
Le sinistre de la Pointe-à-Pitre
Le sinistre de la Pointe-à-Pitre
•+«
Tous les immeubles détruits avaient les
res-de-cltaussée construits en maçonnerie et
les étages en bois. Des boutiques occupaient
les r en-de-chaussée et des, appartements 'les
étages.
Les dégâts sont très importants et évalués
à dix millions. L'état d'esprit de la popu-
lation de Pointe-à-Pitre demeure excellent.
Le sauvetage a été très bien organisétou-
tes les communes voisines ont envoyé leurs
pompes, tout s'est opéré dans le pins grand
calme. Le déblaiement des rues était assuré
dès le matin du mercredi 7 janvier.
(Par dépOche.)
La promotion
de la Légion d'Honneur
La promotion de la Légion d'honneur du
ministère des Colonies sortira dans quelques
jours. Elle comporte deux croix de com-
mandeur, dix rosettes d'officier et une
soixantaine de rubans de chevalier.
Un équilibre entre les Colonies et les di-
vers modes d'activité métropolitaines et
lointaines a été ménagé avec un haut souci
de justice.
-
A la Société
de Topographie de France
1It--
La Société de Topographie de France a
procédé, dans le grand amphithéâtre de la
Sorbonne, pour la 49° fois, à la remise an-
nuelle de ses récompenses.
Après une allocution du général Bataille,
président de la Société, le général Niessel,
membre du Conseil supérieur de la guerre,
qui présidait la séance, a rendu hommage à
l'activité des dirigeants et des membres de
la Société.
M. Robert Chauvelot, explorateur, mem-
bre du Conseil supérieur des colonies, pro-
fesseur d'ethnographie au Collège des Scien-
ces sociales, a relaté sa mission au Sahara,
illustrant sa conférence de nombreuses pro-
jections lumineuses.
Le service cinématographique de l'armée
fit ensuite présenter par un de ses officiers,
deux de ses meilleurs films : « Les îles Ker-
guelen » et <( L'offensive générale concen-
trique ».
RIt fin de séance, 90 lauréats reçurent de
justes récompenses à leuw travaux.
AU TOGO
En rade de Lomé
118
INSTITUTION des rè-
gles d e. police
maritime, projet
de décret que
M. Th. Stleg,
président du Con-
seil et ministre
des Colonies vient de mettre au point est
un heureux son de cloche coloniale qui
annonce Vaugmentation du trafic en rade
de Lomé. Par ces temps de crises mondiales
de pareilles constatations sont bonnes à
souligner. Félicitons-en M. Bonnecarrère,
le distingué commissaire de la République
française au Togo.
, Il est vrai que le wharf de ce port est le
seul de la Côte d'Afrique fonctionnant toute
l'année jour et nuit, y compris les diman-
ches et les jours fériés. Le travail de nuit
s'effectue avec toute la sécurité et toute la
célérité désirables grâce à l'éclairage électri-
que exceptionnel dont l'appontement est
équipé.
Son excellent fonctionnement et la' sou-
plesse avec laquelle la Direction sait se plier
atïx nécessités de la navigation font qu'in-
contestablement il est le mieux outillé et le
plus apprécié de tous les wharfs de la côte.
Les Compagnies de navigation y trouvent
toute satisfaction à en juger por les recettes
d'heures supplémentaires qui, de, 158.000
francs en- 1928, sont passées à 446.000
frènçs en 1929 et par les lettres de félici-
tations reçues pour la rapidité avec laquelle
les gr%s chargements s'effectuent la nuit.
Du resté les chiffres sont éloquents 1
Tonnage brut - en tonnes :
Importation 27.579.706. Exportation
22.269.921. Dans ces chiffres, la France
représente à l'importation 13.819,648; à
Vexportation 7.747.589. VAngleterre à l'i-
portation 6.837.922; àjlexportation 10 mil-
lions 459.409. T.' Amérique, importation
2.364.801, exportation 54.513.
Les auttes pavillons fréquentant le fort
de Lomé sont : Italie, Hollande, Allemagne,
Norvège et Danemark. Ce qui forte à 409
les navires entrts dans le wharf en Van
1929. Or, ainsi que le prouve la mesure
prise par M. Steeg, le trafic n'a pas cessé
d'augmenter en 1930.
"Il fctllail Solle"" ré g1er la circulation sur
mer, envisager « des cas d'infraction, des
pénalités excédant parfois celles que le cfwf
dt l'adminiltratifm locale peut èdicter en
application de ses pouvoirs t.
ministre, des Colonies, e - comble la lacune
existante ». Et voici réglementé le mouve-
ment et le stationnement des navires, le char-
gement et. le déchargement, lestage et déles-
tage. La police du wharf, tout comme celle
des villes défend de jeter des ordures, des
décombres, etc. dans les eaux de la rade.
procès-verbal comme sur les trottoirs. Et le
montant des amendes sera attribué au budget
annexe dit, chemin de fer et du wharf.
Ileurcuscment, qu'en dehors des êtres
légendaires, aucun humain ne peut marcher
sur les eaux t 'Autrement, il faudrait de-
main, çloider sur mer, des passages pour
piétons.
Ernest ivaudes,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
-- .-
A l'Académie des Sciences
moralfes et politiques
Des prix pour des travaux coloniaux
L'Académie des Sciences Morales et Poli-
tiques vient, dans sa dernière séance, de mettre
en concours divers sujets s'appliquant à ses
sections de philosophie, de morale, de légis-
lation. Parmi ces sujets, nous trouvons sous la
rubrique d'économie politique : Prix Bordin
(5.000 fr.) à décerner en 1933 ; a La situa-
tion économique et financière de 1 A.O.F. »:
Au titre de la section d'histoire, les concur-
rents auront à lutter pour le Prix Sainiotir
(3.000 fr.) à décerner en 1934, sur : « L'His-
torique de la colonie française du Sénégal de-
puis le Traité de Paris, 30 mai 1814 jusqu'en
1876 ».
.---
Les condoléances marocaines
à M. Lucien Saint
".bu
A l'occasion du décès de la sœur de M. Lu-
cien Saint, de nombreux télégrammes de con-
doléances ont été envoyés à Paris au Résident
général: par le sultan, le maghzen chérifien,
le général commandant en chef, les officiers
supérieurs, le clergé, les commissions muni-
cipalcs, les chambres de commerce et d'agri-
culture et par tous les représentants élus de
la population.
(Par dépêche.)
Au Conseil d9État
Au Conseil. CrÉtat
Rejet des requêtes de deux fonctionnaires
à Tunis
,Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Battcsti, contrôleur principal à la direc-
tion générale des Finances de Tunis, avait
présentée aux fins d'annulation - pour ex-
cès do pouvoir - d'une décision par la-
quelle le Résident général de France à Tu-
nis a refusé de procéder à son reclassement.
Cette même juridiction a rejeté également
la requête qu'un adjoint technique principal
des Ponts et Chaussées et des mines en Tu-
nisie, M. Alépée, avait introduite aux fins
d'une décision du Résident général de
France à Tunis, accordant un avancement
de classe aux anciens adjoints techniques.
La rentrée
au Palais Bourbon
..t. : 1
Conformément à la règle. constitutionnelle,
c'est demain mardi 13 janvier que les Cham-
bres vont rentrer pour leur session ordinaire de
1931.
Les premières séances seront consacrées au
renouvellement des bureaux et à la fixation de
Tordre du jour.
Notons à ce propos qu'au Palais-Bourbon,
la candidature de M. Bouilloux-Lafont à la
présidence libérant automatiquement le fauteujl
de vice-président occupé par le député du Fi-
nistère, M. Candace a laissé dire qu'il pose-
rait sa candidature à cette vice-présidence pour
que la France coloniale soit représentée au
bureau de l'assemblée à l'occasion de l'Expo-
sition Coloniale.
Si, au Sénat, les emprunts coloniaux votés
en novembre au Palais-Bourbon semblent ap-
pelés à venir bientôt à l'ordre du jour, à la
Chambre, par contre, les questions coloniales
paraissent un peu rejetées au second plan. Le
gros morceau va être en effet la discussion du
budget qu'il faut mener rondement si l'on veut
éviter les douzièmes provisoires. La situation
politique d'autre part demeure troublée et peut
donner lieu à des débats nombreux et passion-
nés.
Ce n'est donc que dans quelque temps, sem-
ble-t-il, que l' assemblée pourra s'occuper du
privilège de la Banque d Indochine et de la
protection douanière.
M. R. Antonetti monte au Tchad
-–– 1.
M. H. Antonetti, Gouverneur général de
l'Afrique èquatoriale française, est parti en
tournée d'inspection dans te nord de la co-
lonie. Il remontera jusqu'au lac J'chad.
Son absence sera d'une durée de trois mois.
En quittant Brazzaville il a confié la di-
rection des services à M. Deitte, Gouverneur
de,VOubatighi Chari qui assure l'expédition
des affairc; courantes.
--- «t*
Le Tchad
et le Centre Africain
»♦»
Conférgnce du lieutenant-colonel FERRANDI au
Musée Social (11 janvier 1931).
Pourquoi la France a-t-elle été au Tchad ?
Qu t a-t-il pu déterrer, le coq gaulois, en grat-
tant le sable du désert - comme l'y invitait,
d'un humour si courtois et si délicat, le « Pre-
mier » - britannique du temps dé* contentions
{fanco-anglaises, le noble lord Salisbury ? Et
quels héros, quelles têtes brûlées s obstinèrent
à faire à leur pays l'aumône impériaie, des ter-
ritoires du centre africain, malgré l'indiffé-
rence du public, la malveillance des bureaux,
l'incompréhension des politiciens ?
C'est ce que le colonel Ferrandi -- quo-
rum pars magna juit --, sut exposer avec autant
de clarté et de conviction que de force et de
ferveur.
Nous ne redirons pas l'historique de la
conquête ; les grands noms des grands colo-
niaux qui forcèrent la main aux Pouvoirs pu-
blics : Auguste Terrier, Poulet, chanoine Fou-
reau, Lamy, Gentil, colonel Largeau ; le mi-
racle collectit d un veritable plan d ensemble
poursuivi avec ténacité et précision par tous,
sans jamais avoir été formulé ni arrêté nulle
part et par personne ; ni les résultats splendi-
dement acquis.
Mais ce qu'il sied de souligner, c'est la
mamère décisive dont le colonel Ferrandi a
fait justice de certaines fariboles spécieusement
teintées d'humanitarisme, et qui se résolvent,
à l'examen, eu de sournoises manœuvres anti-
françaises.
Oui, c'est le sang français qui a racheté les
pitoyables flots de sang indigène versés à tor-
rents pour la satisfaction de vils intérêts et de
basses concupiscences, par les pieux esclava-
gistes des zouaias senoussistes, fournisseurs
de vos harems, ô pachas éclairés, effendi pro-
gressistes de Stamboul et d'ailleurs !
Et cette terre, dont les nôtres ont pris pos-
session légitime le jour où ils s'y sont allongés
dans leurs étroits tombeaux car, a dit le
poète : « C'est la cendre des morts qui créa
la patrie »).: cette terre où dorment tant de
Français, voici que des prétentions mégalo-
manes indiscrètement clamées espèrent l'extor-
quer à l'impéritie escomptée chez nos gouver-
nants !
Le colonel Ferrandi a montré lumineuse-
ment qu'une telle cession serait plus qu'un
crime : une faute irréparable ! lourde à jamais
de conséquences pour la vie de notre empire
africain. Gardons la u tête de pont » jetée au
sud du désert : nous avons payé assez cher
les points d'eau qu'elle nous assure ! Surtout,
ne tardons pas à lancer, à travers les sables,
la voie ferrée transsaharienne qui assurera notre
sécurité et suffira à calmer instantanément cer-
taines convoitises.
La projection de films curieux, tournés en
pleine brousse -tchadienne congolaise, tout à
fait uniques et absolument inédits, a suivi la
conférence.
Au début de la séance, l'excellent roman.
cier Jean Renaud avait présenté le conférencier
à l'assistance dans une allocution pleine de
verve et d'esprit - et aussi de coeur.
Herbinet.
ib
LIRE EN SECONDE PAGE :
Le scandale de la Martinique.
Répertoire de l'Officiel.
L'Aviation coloniale.
Dans la Légion d'honneur.
Les Acridiens
Le Maroc cette année a connu, après une
les
période d'attente qui semblait longue, les
pluies bienfaisantes. 11 n'a pas eu, jusqu'à ce
jour, à subir les terribles épreuves qui se sont
abattues sur la majeure partie des terres de
l'Algérie. Bref, si les pluies de janvier et du
printemps sont fidèles au rendez-vous que leur
donnent chaque année les colons, l'année s'an-
nonce meilleure que ne l'ont été les dernières
- fort heureusement d'ailleurs, car il serait
grand temps de v:)ir les beaux jours revenir.
il y a bien une ombre au tableau -, il y
en a toujours. Les acridiens qui ont fait tel-
lement de mal l'an dernier reviennent peut-
être moins nombreux - mais en trop épais
bataillons encore cette année. On en signalait
ces jours-ci aux environs de Tamri, un vol de
plus de trente kilomètres de long, et fort
dense. c'est quelque chose, un vol de trente
kilomètres; la moitié, c'est vrai, de celui de
soixante kilomètres que I on constata 1 an der- 1
nier près de Marrakech. Mais c'est tout de
même un fléau bien considérable. Et il n'est
pas seul malheureusement, ce vol gigantesque.
On en signale d'autres qui, avec l'habileté
prodigieuse de ces méchantes bestioles, arrê-
tées par la neige et le faîte de l'Atlas,
viennent contourner la montagne en passant par
les cols du bord de l'océan.
Néanmoins, il y a pour le protectorat en
général, beaucoup moins à craindre cette an-
née-ci que l'an dernier. Il y aura sans doute
des pertes, mais il est permis d'espérer qu'elles
ne seront pas catastrophiques comme celles de
la dernière campagne.
A signaler à ce sujet que la prime au ra-
massage a été supprimée cette année, parce
que ce moyen de destruction n'a pas rendu
de services proportionnels au sacrifice budgé-
taire qu'il représentait.
C'est possible. Nous sommes mal armés
pour discuter la chose. Seulement la question
qui vient immédiatement à l'esprit est celle-ci.
Quelles autres armes allez-vous employer pour
vaincre l'ennemi ? Où en sont les études
auxquelles devaient se livrer les commissaires
et les' savants de tous les pays intéressés dans
cette lutte; a-t-on imaginé un moyen pratique,
efficace de prévenir ces invasions, ou tout au
moins de leu anéantir avant qu'elles aient en-
gendré le criquet plus odieux encore que le,
sauterelles muges ?
Voilà ce que l'on aimerait savoir. Mais il
est malheureusement à craindre que jusqu'ici
les recherches - que l'on a sans doute pous-
sées très activement n'aient pas donné de ré-
sultats.
£Ou'Le JBarf»ier. --
-- ":. --- .,. --- '--'
L'esclavage au Libéria
,t.
Un rapport
La commission inteluationalc, instituée
par le conseil de la Société des Nations, à
la demande du gouvernement du Libéria,
en vue de faire une enquête sur l'existence
de l'esclavage et du travail forcé dans ce
pays, vient de communiquer .son rapport.
C'est un volumineux document .de 130 pages
imprimées fort intéressant. On peut le qua-
lifier de réquisitoire écrasant contre la si-
tuation qui régnait dans la République de
Libéria au moment de l'enquête, soit du 7
avril au 30 août 1930.
La commission constate notamment que
la politique de la « porte fermée », qui sem-
ble depuis si longtemps avoir été favorisée
par le gouvernement du Libéria, s'oppose à
tout développement du pays, en masquant
la mauvaise administration, en retardant le
progrès de la civilisation et de l'enseigne-
ment, et, d'une manière générale, en étouf-
fant toute entreprise commercialc-
La commission estime également qu'une
telle politique encourage fatalement les
mauvais traitements, les déportations, les
abus d'autorité et les vexations à l'égard des
indigènes, sévices reconnus par les chefs in-
digènes eux-mêmes dans leur déposition.
La commission déclare aussi que la situa-
tion actuelle exige une réorganisation ur-
gente et complète de l'administration de
l'intérieur du pays.
Le premier changement radical que pré-
conise la commission est la destitution des
cinq commissaires de districts qui sont des
fonctionnaires malhonnêtes et corrompus.
Plus loin, la commission ajoute que l'es-
clavage, tel qu'il est connu d'une façon clas-
sique, n'existe pas réellement au Libéria,
mais revêt d'autres formes, telles que l'es-
clavage domestique et la mise en gage, qui
constituent encore des pratiques courantes.
Tant que ces formes d'esclavage seront
reconnues comme valables, au Libéria, la
flétrissure de l'esclavage sera attachée à la
République.
La réponse du Libéria
au mémorandum américain
D'après des renseignements communiqués
par le département d'Etat, le gouvernement
du Libéria a répondu au mémorandum sur
l'esclavage récemment publié par le gouver-
nement des Etats-Unis.
11 se borne à déclarer qu'il accepte en
principe les recommandations de la commis-
sion internationale.
Cette réponse est considérée comme peu
satisfaisante par le département d'Etat de
Washington qui a prié le chargé d'affaires
américain au Libéria de le faire savoir au
gouvernement auprès duquel il est accrédité.
Démission du président
et du vice-président de Libéria
Après la remise du rapport de la commis-
sion d'enquête de la Société des Nations, le
président de la République de Libéria, sir
B. King, et le vice-président, M. Yanzy,
ont donné leur démission. C'est la consé-
quence des informations que nous publions
ci-dessus.
Dépêches de rlndochine
Le général Kaba part pour l'Indochine
Le major général Kaba accompagné du
capitaine Asakawa a quitté To/do pour,
l'lndochine, où il assistera aux manœuvres,
'rendant la visite que lui avait faite le géné-
ral commandant les troupes d'Indochine,
aux manœuvres d'automne.
Réunion du conseil colonial
Le conseil colonial de Cochinchine s'esti
réuni à Saigon, après son récent renouvel-
lement. Il a télégraphié au Gouverneur gé-
néral p. i. Robin pour le prier de transmet-
tre à Paris au Président du Conseil, avec
l'expression de son dévouement, les senti-
ments de reconnaissance des populations
indochinoises heureuses de voir, pour la.
première (ois, le che( (lu gouvernement
prendre le portefeuille des Colonies. Il a
prié également le Gouverneur général p. i.
d'exprimer au Gouverneur général Pas-
quier avec son admiration pour son raid
aérien, ses sentiments dévoués et son dé-
sir d'étroite collaboration. Il a assuré en-
fin le Gouverneur général Robin de sa con-
fiance absolue pour le maintien en Indo-
chine d'une paix nécessaire qui permettra
aux masses laborieuses de poursuivre la
mise en valeur et le développement écono-
mique du pays.
Aviation militaire
Deux avions de L'aéronautique militaise
ont réalisé en 10 heures de vol la première
liaison, dans la même iournée de Saigon
à Luang-Prabang. Un autre avion piloté
par le chef du groupe d'escadrille du Ton-
Icin, le commandant Mathis. a effectué le
10 courant, le trajel Luang-Prabang-lianot
en 1 h. 55 de vol tandis que par les moyens
les plus rapides, par voie de terre, il faut
un minimum de six iours.
(Iiidopacifi.)
- .t.
La lutte contre les stupéfiants
à Genève
»♦»
C'est l'ancien président du Conseil du
Portugal, M. Vasconcellos qui a été élu
président de la Commission consultative de
l'opium à Genève où viennent d'être admis
les pays qui nr fabriquent pas l'opium.
C'est. à dire l'Autrîr.L-*, Belgique, l'Egyp-
te, le Mexique. 'F -ijagne, la Pologne t
l'Uiuguay.
Il e-luit cdL lOi"" Je l,¡'pd..lr pour le "7
md1 prochai"' la oji fir.:ncc ;rternation,il .̃
,tir 1.1 limitation :il; la fabrication deq stu-
péfiants.
La base df, la di-,cu' givn un eçt un ra¡." -
¡'nt de Sir Malfamé Delavigne, an-
glais, qui envisage la limitation de la fa-
brication de l'opiti!n le-11 s !r? dtff - -:ntes ma-
nufactures. rf]
Comme en Turquie des étendues assez
grandes sont consacrées à la culture du pa-
vot.
Chefkct Fuad bey qui représente (e pays,
a donné des renseignements précis sur l'im-
portance de la récolte et les quantités ex-
portées dans les différents pays. 11 a afhr-
mé, d'autre part, qu'un contrôle ligoureux
et efficace l'tait exercé dans tous les terri-
toires turcs tant sur les cultures que sur le
trafic. Dans ces conditions, Chefket Fuad
a déclaré que la Turquie adhérerait à la
Convention de Genève si les gros intérêts
engagés par elle dans le commerce de
l'opium étaient pris en considération.
On signale d'autre part de Nankin que
le ministre des Affaires étrangères de Chine
a déclaré que cet Etat avait déjà entouré le
commerce de l'opium de toutes les garanties
désirables et que même une réglementation
avait été prise en vue de la suppression du
trafic. En attendant, une agence nationale
en voie de formation serait chargée de l'im-
portation et de la vente des narcotiques.
11 prétend que îe trafic illicite serait le
fait des étrangers et cite dans ce sens les
nombreuses, et importantes saisies effectuées
sur des entrées d'opium faites par les Autri-
chiens, les Anglais, les Allemands et les
Japonais. L'aide de la Chine est donc ac-
quise aux efforts qui seront faits par la
Conférence de Genève.
Les sculpteurs de fétiches
»♦«
par GEORGES FRANÇOIS.
Que les coloniaux qui conservent encore au
fond de quelque vieille malle des fétiches au-
thentiques ramenés d'Afrique, les gardent pré-
cieusement. Ils sont détenteurs de spécimens
d'un art qui en dépit de certains qualificatifs
et de certaines incompréhensions reste, qu'on
le veuille ou non, de l'art.
Les ingénus et patients sculpteurs d'autre
fois sont morts sans laisser de continuateurs.
La recherche des petits bénéfices du métier a
tout gâté, sans parler de la sottise de ache-
teur de passage qui n hésite pas à commander
aux actuels fabricants de notre Afrique de
l'Ouest des reproductions d'après gravures, de
profils assyriens et autres.
V oici ce que sous le titre du Marchand de
jéiichcs raconte notre confrère le Courrier de
l'Ouest Ajricairt :
k On le trouve non loin du marché. Il fa-
hrique, paraît-il, lui-même ses fétiches. Il let
fabrique en série, comme Citroën, avec un
peu de fromager, un peu de peinture noire et
un canif. Tous sont faits sur le même modèle
rudimentaire.
Tu comprends, me dit-il, si je les tra-
vaillais davantage on m'accuserait de les faire
venir de France.
Ce sculpteur est d'ailleurs à sa manière un
poète. S'il néglige les formes de ses statuet-
tes, il en soigne par contre religieusement les
chevelures. 11 leur sculpte amoureusement des
TRENTE-DEUXIEME ANNEB N" t La NUMBH) : M OBmMM LUNDI SOIR. ls JANVIER Ml.
JMMMJgOUMM
Médmction & AdministrmHên:
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Les Annales Coloniales
Gif MIIOI&efl et réclames $mi reçues m
Nreiu éu fourmi. «
DIRBCTBUR-FONDATBUR : Marcel RUEDEL
Tous US wMetoi publiés don. notre journal m Mvvmt
être reproduits fil' citant le$AURAUS COLOIMM.
ABONNEBENTS
•M /a Revue menauétle:
Un « 8 Mois $mm$
ffMM 0t
Moitiés ISO b 100.
ttranger 240 » 125 > 70 »
On s'abonne suu trais dam
tous les bureaux de poste.
1
- A la recherche du Remède
C"s..-
Un - communiqué nous a appris que le
Gouvernement s'était longuement préoccupé
'des répercussions de' la crise mondiale sur
notre économie coloniale-
Des. projets ont été élaborés. Les plan-
teurs de caoutchouc, de café et sisal de nos
colonies seront protégés contre la concur-
rence étrangère.
-Me sera-t-il permis de dire que je n'ai
qu'une très médiocre confiance dans l'effica-
cité de tous les remèdes proposés.
Déjà- on a fait remarquer que leur appli-
cation n'aljait pas sans quelques difficultés.
Etablira-t- on des primes à la production ?
Elèvera-t-on simplement les droits de douane
survies, produits similaires de Pétranger ?
'Abaissera-t-on, en même temps, les droits
de. consommation ?
A qui, en définitive, fera-t-on supporter
-* les friJ de la protection accordée au pro-
o ducteur ? ,
Au consommateur national ? Ne craint-on
pas. que celui-ci ne réponde en restreignant
encore davantage sa consommation ?
Au contribuable ? Ne faudra-t-il pas
"alors trouver des ressources budgétaires nou-,
- y elles pour cette protection in-extremis. Et
'le moment est-il bien choisi pour accroître
"des charges qui retomberont, finalement,
tpujôurs sur l'économie nationale ?
Et ce qui est vrai pour: les producteurs
coloniaux de M. Auguste Brunet, ne l'est
pas moins pour les producteurs nationaux de
M. Loucheur, pour les cultivateurs de M.
Victor Boret.
La vérité c'est que la crise économique
mondiale présente ne peut se comparer qu'à
une infection généralisée du corps écono-
mique qu'on ne guérira pas par dès emplâ-
Ires locaux mais par un vigouretix tonique
administré le plus vite possible et. à la plus
haute dose. ou bien par la patience, la tié-
deur du lit et de la chambre, les tisanes
émollientes. :
Avant de se résigner à la seconde théra-
peutique, je voudrais qu'on, essayât de la
- première. ̃
Je vois celle-ci sous deux formes : une
.natlonale, et l'autre internationale.
Tout d'abord, ilr nous faudrait clopper,
Péooihomie - nationale, non pas avec les râ-
clul'ea d'une trésorerie * qui a déjà assez e
faire, porçr se défendre contre les mfsèrés
';;,aj.,.::!!ntÚ;,..av":du rea*.
'sources neuves importantes, immédiatement
dégagées.
Ces ressources existent. Nous avons, au
cours de ces derhfères années, consacré à
l'amortissement de la dette publique des
Sommes qui ont "atteint plusieurs milliards.
Les opérations effeuillées par la Caisse au-
: tonome, dans la seule année 1929, ont pef-
- mis d'opérer une réduction du capital no-
minal de la dette publique de 5 milliards
626 millions de francs.
Or, il me paraît absurde de demander au
• -contribuable français, un pareil offort pour
.l'amortissement de la dette, au moment où
notre économie nationale connait les diffi-
cultés de la crise mondiale.
C'est Paul Leroy-Beaulieu qui n'a jamais
passé, que je sache, pour un esprit très sub-
versif en matière financière, qui a écrit dans
son « traité de la science des finances » :
« 11 y a des cas où l'amortissement est
un bien, au moins politique : c'est chez les
nations qui jouissent de la paix, où les capi-
taux sont abondants, où les taxes sont bien
; établies et n'entravent pas l'industrie et le
commerce. Mais il y a aussi dès cas où
l'amortissement peut être regardé cçfmme un
mal économique. C'est un mal économique
quand la nation est déjà écrasée par le poids
des charges indispensables ; quand il faut,
pour faire face à Il'an-iortissement, établir ou
maintenir des impôts qui sont préjudiciables
t à la production, c'est-à-dire à l'agriculture,
à l'industrie, au commerce. Alors, on em-
pêche la richesse nationale de se développer
dans la mesure où elle eût pu le faire. »
Ce sont des vérités de bon sens que nous
aurions intérêt à méditer, tous, aujourd'hui.
Si l'on renonçait, au moins momentané-
ment, à l'amortissement massif de la dette
: publique on pourrait, immédiatement, dé-
gager dans le budget national, par un sim-
ple jeu d'écritures, 2 milliards au moins de
ressources nouvelles qui pourraient servir à
garantir les intérêts de 40 milliards d'em-
prunts coloniaux, permettant une création
de capitaux productif s, dans un délai plus
ou moins long.
Je répète ici ce que j'ai écrit déjà bien
souvent dans ce journal même, notamment
dans les numéros du 27 octobre, du 4 no-
vembre, du Ier décembre 1930 : il est par-
faitement possible de procurer à l'industrie
nationale un appui efficace et immédiat pour
résister à la crise et de donner, en même
temps, un incomparable essor à l'expansion
économique prochaine de notre domaine co-
lonial africain. Mais il faut le vouloir, sans
souci de heurter des doctrines héritées du
temps de la a politique de la confiance i).
Voilà le premier effort immédiat, voilà le
premier aspect de la politique d'action con-
tre la crise. Mais il ne faut pas oublier que
cette crise n'est point seulement nationale,
mais mondiale.
Il faut donc transposer, sur le terrain in-
ternational'. la politique que nous venons de
définir dans le domaine national.
Il faut, tout d'abord, dégager dans l'éco-
nomie mondiale des ressources du même or-
dre que celles que nous venons de demander
à la suspension, au moins momentanée, de
l'amortissement de la dette publique.
Or, depuis dix ans, toute l'économie mon-
diale se trouve entravée, sinon écrasée, par
le service des dettes internationales de
guerre.
- Est-ce que l'Amérique ne voudra pas com-
prendre, enfin, que c'est son intérêt, autant
que celui de l'Europe, d'annuler toutes lés
dettes de guerre, pour permettre de consa-
crer les milliards ainsi dégagés, à la ga-
rantie d'intérêts par les pays débiteurs de
nouveaux emprunts servant à couvrir l'œuvre
d'aménagement économique des pays neufs,
en donnant du travail à toute l'Europe pour
un siècle au moins ?
N'est-il pas risible d'entendre des hommes
d'Etat, - des économistes, -- des hommes - d'af-
faires nous parler de surproduction, de sur-
capitalisation, quand nous avons, à nOlj por-
tes, un grand continent vide comme l'Afri-
que, des millions d'hommes qui vivent nus,
non parce qu'ils ont trop chaud - comme
le croit' naïvement la foule - mais simple-
ment parce qu'ils n'ont pas l'argent néces-
sàire pour s'acheter des vêtements et qui sont
sous-alimentés pour une raison analogue.
La vérité .c'est que l'Afrique offre un
champ d'intense activité, pour au moins un
siècle, à l'industrie humaine de l'Europe.
On cherche le remède à la crise. Il est là.
Quand on voudra bien le reconnaître, en
même temps, à Paris, à New-York et à
Genève, nous n'aurons plus besoin- d'accor-
der d'illusoires primes à la prôduction ou
de dangereux .tarifs douaniers aux planteurs
de caoutchouc ou de sisal.
£ (leniie Antoneiii,
Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
l'Algéfte.
«4*.
CINÉMA COLONIAL
-
M. Jean Marchai part pour Djibouti
Ainsi que nous l'avons annoncé, M. Mau-
rice Tourneur va faire interpréter à Dji-
bouti quelques scènes de Partir, film tiré du
roman de Roland Dorgelès. Parmi lés ar-
tistes qui vont tourner cette bande figure
M., Jean Marchât, qui, entré à la Comédie-
Française en 1937 , a donné hier sa démission
de pensionnaire. Le transfuge s'embarque ce
soir
, ", - :
Pour ~lê raid Goulette
«4» –• ̃ 11 4
Tananariûe, 10 janvier.
Pour faciliter le raid Gouldte" M, Cayla,
Gouverneur général de Madagascart a accor-
dé t comme son prédécesseur l avait jait en no-
vembre 1929; une subvention de 7CKOOO francs
qui sera versée aux aviateurs à leur arrivée à
Tananar\t)e. L'aérodrome d'iûato offre un bon
terrain el atterrIssage de 1,0$0 sur 760 mètres.
(De notre correspondant,)
Le sinistre de la Pointe-à-Pitre
Le sinistre de la Pointe-à-Pitre
•+«
Tous les immeubles détruits avaient les
res-de-cltaussée construits en maçonnerie et
les étages en bois. Des boutiques occupaient
les r en-de-chaussée et des, appartements 'les
étages.
Les dégâts sont très importants et évalués
à dix millions. L'état d'esprit de la popu-
lation de Pointe-à-Pitre demeure excellent.
Le sauvetage a été très bien organisétou-
tes les communes voisines ont envoyé leurs
pompes, tout s'est opéré dans le pins grand
calme. Le déblaiement des rues était assuré
dès le matin du mercredi 7 janvier.
(Par dépOche.)
La promotion
de la Légion d'Honneur
La promotion de la Légion d'honneur du
ministère des Colonies sortira dans quelques
jours. Elle comporte deux croix de com-
mandeur, dix rosettes d'officier et une
soixantaine de rubans de chevalier.
Un équilibre entre les Colonies et les di-
vers modes d'activité métropolitaines et
lointaines a été ménagé avec un haut souci
de justice.
-
A la Société
de Topographie de France
1It--
La Société de Topographie de France a
procédé, dans le grand amphithéâtre de la
Sorbonne, pour la 49° fois, à la remise an-
nuelle de ses récompenses.
Après une allocution du général Bataille,
président de la Société, le général Niessel,
membre du Conseil supérieur de la guerre,
qui présidait la séance, a rendu hommage à
l'activité des dirigeants et des membres de
la Société.
M. Robert Chauvelot, explorateur, mem-
bre du Conseil supérieur des colonies, pro-
fesseur d'ethnographie au Collège des Scien-
ces sociales, a relaté sa mission au Sahara,
illustrant sa conférence de nombreuses pro-
jections lumineuses.
Le service cinématographique de l'armée
fit ensuite présenter par un de ses officiers,
deux de ses meilleurs films : « Les îles Ker-
guelen » et <( L'offensive générale concen-
trique ».
RIt fin de séance, 90 lauréats reçurent de
justes récompenses à leuw travaux.
AU TOGO
En rade de Lomé
118
INSTITUTION des rè-
gles d e. police
maritime, projet
de décret que
M. Th. Stleg,
président du Con-
seil et ministre
des Colonies vient de mettre au point est
un heureux son de cloche coloniale qui
annonce Vaugmentation du trafic en rade
de Lomé. Par ces temps de crises mondiales
de pareilles constatations sont bonnes à
souligner. Félicitons-en M. Bonnecarrère,
le distingué commissaire de la République
française au Togo.
, Il est vrai que le wharf de ce port est le
seul de la Côte d'Afrique fonctionnant toute
l'année jour et nuit, y compris les diman-
ches et les jours fériés. Le travail de nuit
s'effectue avec toute la sécurité et toute la
célérité désirables grâce à l'éclairage électri-
que exceptionnel dont l'appontement est
équipé.
Son excellent fonctionnement et la' sou-
plesse avec laquelle la Direction sait se plier
atïx nécessités de la navigation font qu'in-
contestablement il est le mieux outillé et le
plus apprécié de tous les wharfs de la côte.
Les Compagnies de navigation y trouvent
toute satisfaction à en juger por les recettes
d'heures supplémentaires qui, de, 158.000
francs en- 1928, sont passées à 446.000
frènçs en 1929 et par les lettres de félici-
tations reçues pour la rapidité avec laquelle
les gr%s chargements s'effectuent la nuit.
Du resté les chiffres sont éloquents 1
Tonnage brut - en tonnes :
Importation 27.579.706. Exportation
22.269.921. Dans ces chiffres, la France
représente à l'importation 13.819,648; à
Vexportation 7.747.589. VAngleterre à l'i-
portation 6.837.922; àjlexportation 10 mil-
lions 459.409. T.' Amérique, importation
2.364.801, exportation 54.513.
Les auttes pavillons fréquentant le fort
de Lomé sont : Italie, Hollande, Allemagne,
Norvège et Danemark. Ce qui forte à 409
les navires entrts dans le wharf en Van
1929. Or, ainsi que le prouve la mesure
prise par M. Steeg, le trafic n'a pas cessé
d'augmenter en 1930.
"Il fctllail Solle"" ré g1er la circulation sur
mer, envisager « des cas d'infraction, des
pénalités excédant parfois celles que le cfwf
dt l'adminiltratifm locale peut èdicter en
application de ses pouvoirs t.
existante ». Et voici réglementé le mouve-
ment et le stationnement des navires, le char-
gement et. le déchargement, lestage et déles-
tage. La police du wharf, tout comme celle
des villes défend de jeter des ordures, des
décombres, etc. dans les eaux de la rade.
procès-verbal comme sur les trottoirs. Et le
montant des amendes sera attribué au budget
annexe dit, chemin de fer et du wharf.
Ileurcuscment, qu'en dehors des êtres
légendaires, aucun humain ne peut marcher
sur les eaux t 'Autrement, il faudrait de-
main, çloider sur mer, des passages pour
piétons.
Ernest ivaudes,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
-- .-
A l'Académie des Sciences
moralfes et politiques
Des prix pour des travaux coloniaux
L'Académie des Sciences Morales et Poli-
tiques vient, dans sa dernière séance, de mettre
en concours divers sujets s'appliquant à ses
sections de philosophie, de morale, de légis-
lation. Parmi ces sujets, nous trouvons sous la
rubrique d'économie politique : Prix Bordin
(5.000 fr.) à décerner en 1933 ; a La situa-
tion économique et financière de 1 A.O.F. »:
Au titre de la section d'histoire, les concur-
rents auront à lutter pour le Prix Sainiotir
(3.000 fr.) à décerner en 1934, sur : « L'His-
torique de la colonie française du Sénégal de-
puis le Traité de Paris, 30 mai 1814 jusqu'en
1876 ».
.---
Les condoléances marocaines
à M. Lucien Saint
".bu
A l'occasion du décès de la sœur de M. Lu-
cien Saint, de nombreux télégrammes de con-
doléances ont été envoyés à Paris au Résident
général: par le sultan, le maghzen chérifien,
le général commandant en chef, les officiers
supérieurs, le clergé, les commissions muni-
cipalcs, les chambres de commerce et d'agri-
culture et par tous les représentants élus de
la population.
(Par dépêche.)
Au Conseil d9État
Au Conseil. CrÉtat
Rejet des requêtes de deux fonctionnaires
à Tunis
,Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Battcsti, contrôleur principal à la direc-
tion générale des Finances de Tunis, avait
présentée aux fins d'annulation - pour ex-
cès do pouvoir - d'une décision par la-
quelle le Résident général de France à Tu-
nis a refusé de procéder à son reclassement.
Cette même juridiction a rejeté également
la requête qu'un adjoint technique principal
des Ponts et Chaussées et des mines en Tu-
nisie, M. Alépée, avait introduite aux fins
d'une décision du Résident général de
France à Tunis, accordant un avancement
de classe aux anciens adjoints techniques.
La rentrée
au Palais Bourbon
..t. : 1
Conformément à la règle. constitutionnelle,
c'est demain mardi 13 janvier que les Cham-
bres vont rentrer pour leur session ordinaire de
1931.
Les premières séances seront consacrées au
renouvellement des bureaux et à la fixation de
Tordre du jour.
Notons à ce propos qu'au Palais-Bourbon,
la candidature de M. Bouilloux-Lafont à la
présidence libérant automatiquement le fauteujl
de vice-président occupé par le député du Fi-
nistère, M. Candace a laissé dire qu'il pose-
rait sa candidature à cette vice-présidence pour
que la France coloniale soit représentée au
bureau de l'assemblée à l'occasion de l'Expo-
sition Coloniale.
Si, au Sénat, les emprunts coloniaux votés
en novembre au Palais-Bourbon semblent ap-
pelés à venir bientôt à l'ordre du jour, à la
Chambre, par contre, les questions coloniales
paraissent un peu rejetées au second plan. Le
gros morceau va être en effet la discussion du
budget qu'il faut mener rondement si l'on veut
éviter les douzièmes provisoires. La situation
politique d'autre part demeure troublée et peut
donner lieu à des débats nombreux et passion-
nés.
Ce n'est donc que dans quelque temps, sem-
ble-t-il, que l' assemblée pourra s'occuper du
privilège de la Banque d Indochine et de la
protection douanière.
M. R. Antonetti monte au Tchad
-–– 1.
M. H. Antonetti, Gouverneur général de
l'Afrique èquatoriale française, est parti en
tournée d'inspection dans te nord de la co-
lonie. Il remontera jusqu'au lac J'chad.
Son absence sera d'une durée de trois mois.
En quittant Brazzaville il a confié la di-
rection des services à M. Deitte, Gouverneur
de,VOubatighi Chari qui assure l'expédition
des affairc; courantes.
--- «t*
Le Tchad
et le Centre Africain
»♦»
Conférgnce du lieutenant-colonel FERRANDI au
Musée Social (11 janvier 1931).
Pourquoi la France a-t-elle été au Tchad ?
Qu t a-t-il pu déterrer, le coq gaulois, en grat-
tant le sable du désert - comme l'y invitait,
d'un humour si courtois et si délicat, le « Pre-
mier » - britannique du temps dé* contentions
{fanco-anglaises, le noble lord Salisbury ? Et
quels héros, quelles têtes brûlées s obstinèrent
à faire à leur pays l'aumône impériaie, des ter-
ritoires du centre africain, malgré l'indiffé-
rence du public, la malveillance des bureaux,
l'incompréhension des politiciens ?
C'est ce que le colonel Ferrandi -- quo-
rum pars magna juit --, sut exposer avec autant
de clarté et de conviction que de force et de
ferveur.
Nous ne redirons pas l'historique de la
conquête ; les grands noms des grands colo-
niaux qui forcèrent la main aux Pouvoirs pu-
blics : Auguste Terrier, Poulet, chanoine Fou-
reau, Lamy, Gentil, colonel Largeau ; le mi-
racle collectit d un veritable plan d ensemble
poursuivi avec ténacité et précision par tous,
sans jamais avoir été formulé ni arrêté nulle
part et par personne ; ni les résultats splendi-
dement acquis.
Mais ce qu'il sied de souligner, c'est la
mamère décisive dont le colonel Ferrandi a
fait justice de certaines fariboles spécieusement
teintées d'humanitarisme, et qui se résolvent,
à l'examen, eu de sournoises manœuvres anti-
françaises.
Oui, c'est le sang français qui a racheté les
pitoyables flots de sang indigène versés à tor-
rents pour la satisfaction de vils intérêts et de
basses concupiscences, par les pieux esclava-
gistes des zouaias senoussistes, fournisseurs
de vos harems, ô pachas éclairés, effendi pro-
gressistes de Stamboul et d'ailleurs !
Et cette terre, dont les nôtres ont pris pos-
session légitime le jour où ils s'y sont allongés
dans leurs étroits tombeaux car, a dit le
poète : « C'est la cendre des morts qui créa
la patrie »).: cette terre où dorment tant de
Français, voici que des prétentions mégalo-
manes indiscrètement clamées espèrent l'extor-
quer à l'impéritie escomptée chez nos gouver-
nants !
Le colonel Ferrandi a montré lumineuse-
ment qu'une telle cession serait plus qu'un
crime : une faute irréparable ! lourde à jamais
de conséquences pour la vie de notre empire
africain. Gardons la u tête de pont » jetée au
sud du désert : nous avons payé assez cher
les points d'eau qu'elle nous assure ! Surtout,
ne tardons pas à lancer, à travers les sables,
la voie ferrée transsaharienne qui assurera notre
sécurité et suffira à calmer instantanément cer-
taines convoitises.
La projection de films curieux, tournés en
pleine brousse -tchadienne congolaise, tout à
fait uniques et absolument inédits, a suivi la
conférence.
Au début de la séance, l'excellent roman.
cier Jean Renaud avait présenté le conférencier
à l'assistance dans une allocution pleine de
verve et d'esprit - et aussi de coeur.
Herbinet.
ib
LIRE EN SECONDE PAGE :
Le scandale de la Martinique.
Répertoire de l'Officiel.
L'Aviation coloniale.
Dans la Légion d'honneur.
Les Acridiens
Le Maroc cette année a connu, après une
les
période d'attente qui semblait longue, les
pluies bienfaisantes. 11 n'a pas eu, jusqu'à ce
jour, à subir les terribles épreuves qui se sont
abattues sur la majeure partie des terres de
l'Algérie. Bref, si les pluies de janvier et du
printemps sont fidèles au rendez-vous que leur
donnent chaque année les colons, l'année s'an-
nonce meilleure que ne l'ont été les dernières
- fort heureusement d'ailleurs, car il serait
grand temps de v:)ir les beaux jours revenir.
il y a bien une ombre au tableau -, il y
en a toujours. Les acridiens qui ont fait tel-
lement de mal l'an dernier reviennent peut-
être moins nombreux - mais en trop épais
bataillons encore cette année. On en signalait
ces jours-ci aux environs de Tamri, un vol de
plus de trente kilomètres de long, et fort
dense. c'est quelque chose, un vol de trente
kilomètres; la moitié, c'est vrai, de celui de
soixante kilomètres que I on constata 1 an der- 1
nier près de Marrakech. Mais c'est tout de
même un fléau bien considérable. Et il n'est
pas seul malheureusement, ce vol gigantesque.
On en signale d'autres qui, avec l'habileté
prodigieuse de ces méchantes bestioles, arrê-
tées par la neige et le faîte de l'Atlas,
viennent contourner la montagne en passant par
les cols du bord de l'océan.
Néanmoins, il y a pour le protectorat en
général, beaucoup moins à craindre cette an-
née-ci que l'an dernier. Il y aura sans doute
des pertes, mais il est permis d'espérer qu'elles
ne seront pas catastrophiques comme celles de
la dernière campagne.
A signaler à ce sujet que la prime au ra-
massage a été supprimée cette année, parce
que ce moyen de destruction n'a pas rendu
de services proportionnels au sacrifice budgé-
taire qu'il représentait.
C'est possible. Nous sommes mal armés
pour discuter la chose. Seulement la question
qui vient immédiatement à l'esprit est celle-ci.
Quelles autres armes allez-vous employer pour
vaincre l'ennemi ? Où en sont les études
auxquelles devaient se livrer les commissaires
et les' savants de tous les pays intéressés dans
cette lutte; a-t-on imaginé un moyen pratique,
efficace de prévenir ces invasions, ou tout au
moins de leu anéantir avant qu'elles aient en-
gendré le criquet plus odieux encore que le,
sauterelles muges ?
Voilà ce que l'on aimerait savoir. Mais il
est malheureusement à craindre que jusqu'ici
les recherches - que l'on a sans doute pous-
sées très activement n'aient pas donné de ré-
sultats.
£Ou'Le JBarf»ier. --
-- ":. --- .,. --- '--'
L'esclavage au Libéria
,t.
Un rapport
La commission inteluationalc, instituée
par le conseil de la Société des Nations, à
la demande du gouvernement du Libéria,
en vue de faire une enquête sur l'existence
de l'esclavage et du travail forcé dans ce
pays, vient de communiquer .son rapport.
C'est un volumineux document .de 130 pages
imprimées fort intéressant. On peut le qua-
lifier de réquisitoire écrasant contre la si-
tuation qui régnait dans la République de
Libéria au moment de l'enquête, soit du 7
avril au 30 août 1930.
La commission constate notamment que
la politique de la « porte fermée », qui sem-
ble depuis si longtemps avoir été favorisée
par le gouvernement du Libéria, s'oppose à
tout développement du pays, en masquant
la mauvaise administration, en retardant le
progrès de la civilisation et de l'enseigne-
ment, et, d'une manière générale, en étouf-
fant toute entreprise commercialc-
La commission estime également qu'une
telle politique encourage fatalement les
mauvais traitements, les déportations, les
abus d'autorité et les vexations à l'égard des
indigènes, sévices reconnus par les chefs in-
digènes eux-mêmes dans leur déposition.
La commission déclare aussi que la situa-
tion actuelle exige une réorganisation ur-
gente et complète de l'administration de
l'intérieur du pays.
Le premier changement radical que pré-
conise la commission est la destitution des
cinq commissaires de districts qui sont des
fonctionnaires malhonnêtes et corrompus.
Plus loin, la commission ajoute que l'es-
clavage, tel qu'il est connu d'une façon clas-
sique, n'existe pas réellement au Libéria,
mais revêt d'autres formes, telles que l'es-
clavage domestique et la mise en gage, qui
constituent encore des pratiques courantes.
Tant que ces formes d'esclavage seront
reconnues comme valables, au Libéria, la
flétrissure de l'esclavage sera attachée à la
République.
La réponse du Libéria
au mémorandum américain
D'après des renseignements communiqués
par le département d'Etat, le gouvernement
du Libéria a répondu au mémorandum sur
l'esclavage récemment publié par le gouver-
nement des Etats-Unis.
11 se borne à déclarer qu'il accepte en
principe les recommandations de la commis-
sion internationale.
Cette réponse est considérée comme peu
satisfaisante par le département d'Etat de
Washington qui a prié le chargé d'affaires
américain au Libéria de le faire savoir au
gouvernement auprès duquel il est accrédité.
Démission du président
et du vice-président de Libéria
Après la remise du rapport de la commis-
sion d'enquête de la Société des Nations, le
président de la République de Libéria, sir
B. King, et le vice-président, M. Yanzy,
ont donné leur démission. C'est la consé-
quence des informations que nous publions
ci-dessus.
Dépêches de rlndochine
Le général Kaba part pour l'Indochine
Le major général Kaba accompagné du
capitaine Asakawa a quitté To/do pour,
l'lndochine, où il assistera aux manœuvres,
'rendant la visite que lui avait faite le géné-
ral commandant les troupes d'Indochine,
aux manœuvres d'automne.
Réunion du conseil colonial
Le conseil colonial de Cochinchine s'esti
réuni à Saigon, après son récent renouvel-
lement. Il a télégraphié au Gouverneur gé-
néral p. i. Robin pour le prier de transmet-
tre à Paris au Président du Conseil, avec
l'expression de son dévouement, les senti-
ments de reconnaissance des populations
indochinoises heureuses de voir, pour la.
première (ois, le che( (lu gouvernement
prendre le portefeuille des Colonies. Il a
prié également le Gouverneur général p. i.
d'exprimer au Gouverneur général Pas-
quier avec son admiration pour son raid
aérien, ses sentiments dévoués et son dé-
sir d'étroite collaboration. Il a assuré en-
fin le Gouverneur général Robin de sa con-
fiance absolue pour le maintien en Indo-
chine d'une paix nécessaire qui permettra
aux masses laborieuses de poursuivre la
mise en valeur et le développement écono-
mique du pays.
Aviation militaire
Deux avions de L'aéronautique militaise
ont réalisé en 10 heures de vol la première
liaison, dans la même iournée de Saigon
à Luang-Prabang. Un autre avion piloté
par le chef du groupe d'escadrille du Ton-
Icin, le commandant Mathis. a effectué le
10 courant, le trajel Luang-Prabang-lianot
en 1 h. 55 de vol tandis que par les moyens
les plus rapides, par voie de terre, il faut
un minimum de six iours.
(Iiidopacifi.)
- .t.
La lutte contre les stupéfiants
à Genève
»♦»
C'est l'ancien président du Conseil du
Portugal, M. Vasconcellos qui a été élu
président de la Commission consultative de
l'opium à Genève où viennent d'être admis
les pays qui nr fabriquent pas l'opium.
C'est. à dire l'Autrîr.L-*, Belgique, l'Egyp-
te, le Mexique. 'F -ijagne, la Pologne t
l'Uiuguay.
Il e-luit cdL lOi"" Je l,¡'pd..lr pour le "7
md1 prochai"' la oji fir.:ncc ;rternation,il .̃
,tir 1.1 limitation :il; la fabrication deq stu-
péfiants.
La base df, la di-,cu' givn un eçt un ra¡." -
¡'nt de Sir Malfamé Delavigne, an-
glais, qui envisage la limitation de la fa-
brication de l'opiti!n le-11 s !r? dtff - -:ntes ma-
nufactures. rf]
Comme en Turquie des étendues assez
grandes sont consacrées à la culture du pa-
vot.
Chefkct Fuad bey qui représente (e pays,
a donné des renseignements précis sur l'im-
portance de la récolte et les quantités ex-
portées dans les différents pays. 11 a afhr-
mé, d'autre part, qu'un contrôle ligoureux
et efficace l'tait exercé dans tous les terri-
toires turcs tant sur les cultures que sur le
trafic. Dans ces conditions, Chefket Fuad
a déclaré que la Turquie adhérerait à la
Convention de Genève si les gros intérêts
engagés par elle dans le commerce de
l'opium étaient pris en considération.
On signale d'autre part de Nankin que
le ministre des Affaires étrangères de Chine
a déclaré que cet Etat avait déjà entouré le
commerce de l'opium de toutes les garanties
désirables et que même une réglementation
avait été prise en vue de la suppression du
trafic. En attendant, une agence nationale
en voie de formation serait chargée de l'im-
portation et de la vente des narcotiques.
11 prétend que îe trafic illicite serait le
fait des étrangers et cite dans ce sens les
nombreuses, et importantes saisies effectuées
sur des entrées d'opium faites par les Autri-
chiens, les Anglais, les Allemands et les
Japonais. L'aide de la Chine est donc ac-
quise aux efforts qui seront faits par la
Conférence de Genève.
Les sculpteurs de fétiches
»♦«
par GEORGES FRANÇOIS.
Que les coloniaux qui conservent encore au
fond de quelque vieille malle des fétiches au-
thentiques ramenés d'Afrique, les gardent pré-
cieusement. Ils sont détenteurs de spécimens
d'un art qui en dépit de certains qualificatifs
et de certaines incompréhensions reste, qu'on
le veuille ou non, de l'art.
Les ingénus et patients sculpteurs d'autre
fois sont morts sans laisser de continuateurs.
La recherche des petits bénéfices du métier a
tout gâté, sans parler de la sottise de ache-
teur de passage qui n hésite pas à commander
aux actuels fabricants de notre Afrique de
l'Ouest des reproductions d'après gravures, de
profils assyriens et autres.
V oici ce que sous le titre du Marchand de
jéiichcs raconte notre confrère le Courrier de
l'Ouest Ajricairt :
k On le trouve non loin du marché. Il fa-
hrique, paraît-il, lui-même ses fétiches. Il let
fabrique en série, comme Citroën, avec un
peu de fromager, un peu de peinture noire et
un canif. Tous sont faits sur le même modèle
rudimentaire.
Tu comprends, me dit-il, si je les tra-
vaillais davantage on m'accuserait de les faire
venir de France.
Ce sculpteur est d'ailleurs à sa manière un
poète. S'il néglige les formes de ses statuet-
tes, il en soigne par contre religieusement les
chevelures. 11 leur sculpte amoureusement des
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