Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-01-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 janvier 1931 10 janvier 1931
Description : 1931/01/10 (A32,N6). 1931/01/10 (A32,N6).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63802818
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
tfRBNTE-DEUXIEME ANNEE. N. 9.
CE NUMERO : » CENTIMES SAMEDI SOIR, 10 JANVIER 193!.
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Les Annales Coloniales
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La Colonisation Française
Si jamais quelqu'un vous disait que le
Giornale p'/lalia comble d'éloges l'cuvre co-
lonisatrice de la France, vous pouvez, sans
hésitation aucune, aftirmcr que c'est une
plaisanterie de mauvais goût. Un de ses cor-
respondants lui envoie de Libreville un arti-
cle intitulé : « Le Gabon sans routes et sans
voies ferrées après un demi-siècle d'occupa-
tion française ». Ce titre seul est tout un
programme, j'entends un programme de cri-
tique. Et ce programme est généreusement
développé.
Ah! certes, l'intention est excellente! On
rappelle à « la grande sœur latine », à la
grande nation française qu'elle a des droits et
des devoirs, dans le cas, où elle l'aurait ou-
blié; qu'elle est exposée « aux feux de la
critique européenne *, dans le cas où elle
ne s'en serait pas encore aperçue; que l'heu-
re est importante, dans le cas où elle ne s'en
serait pas avisée : n'est-on pas dans une
période où tout le monde se tourne vers « les
patrimoines coloniaux P, considère leur ca-
pacité et comme territoires d'exportation et
comme territoires de production, comme sour-
ces de ravitaillement en matières premières?
Et que pourra-t-on conclure s'il apparaît
qu'au Gabon, et comme dans toutes les colo-
nies françaises P, il n'y a aucune organisa-
tion industrielle et commerciale, aucune dis-
cipline sociale des hommes et des choses ?
si l'Europe, qui a intérêt à ce que toutes
les richesses de l'Afrique soient mises en
valeur intelligemment et méthodiquement ad-
ministrées s'aperçoit de cette incapacité de
la grande sœur latine à coloniser? Si on
constate de toute évidence qu'un autre peu-
ple que le Français pourrait faire « plus et
mieux m, infiniment plus, infiniment mieux,
puisque le Français n'a pas fait grand cho-
se?
La réponse est facile à prévoir; une autre
nation européenne viendra déclarer : Ote-
toi de là que je m'y mette. Par exemple,
une nation comme l' Angleterre. Ah ! ce
n'est pas l'Angleterre qui oublie qu'avant
toutes choses un peuple colonisateur doit
pourvoir aux ports maritimes et aux com-
munications intérieures! Ce n'est pas elle
qui ignore. l'art d'imposer sa supériorité à
des races inférieures 91 Mais au reste, pour-
quoi aller chercher bien loin ce qu'on a sous
la main? A Libreville et dans l'intérieur,
sont installés des Italiens commerçants,
courtiers en bois, employés dans des Sociétés
industrielles. Ceux-là, oui, ce sont des gens
qui travaillent 1 a Ils contribuent par une
activité fervente et intelligente à la - fortune
économique du pays 1 » Mais alors le
pays connaît donc une fortune économique,
malgré l'absence de routes, de voies ferrées,
d'organisation industrielle et commerciale,
de discipline sociale des hommes et des cho-
ses ? Cela m'a l'air assez contradictoire.
Pas du tout. Les Français ont heau être des
colonisateurs au-dessous du médiocre ; a les
richesses naturelles dont regorge ce pays »
font qu'il y a là un excédent de recettes de
plusieurs millions par an! ,
Que serait-ce si les Français connaissaient
le métier de colonisateur. Mais ils n'y en-
tendent rien. D'abord, tout Français qui va
aux colonies s'y prend pour « metrte quelque
chose de côté par tous les moyens. et avec
l'intention de décamper le plus rapidement
possible « de ce sale pays » qu'il n'aime pas.
Le fonctionnaire qui s'expatrie y est obligé
« par punition », ou bien y est poussé par-
- ce qu'il dtsire « faire l'acrobate. sans con-
trôle; 1 « s'adapte aussitôt à toutes les com-
promissions 8. Les « pires gredins du monde
administratif sont tabou, ». Pourquoi? Pour
trois r-iisons essentielles :
La première, c'est que la plupart d'entre
eux appartiennent à la franc-maçonnerie. Ah!
ces « ingérences maçonniques » 1 On sait
qu'une fois sur ce sujet l'éloquence fasciste
devient intarissable!
La seconde, c'est qu'un grand nombre sont
i des parents de très hautes personnalités »
et que « les chantages politiques s'insèrent
inévitablement dans cette course à l'argent »;
m n ignore pas que le chantage politique,
les interventions de hautes personnalités, sont
les caractéristiques de la démocratie; ces
maux sont plus rares dans les autres régi-
mes ; ils disparaissent complètement dans le
fascisme conscient et organisé;
La troisième est la plus importante, et on
y revient à plusieurs reprises ; c'est que les
femmes jouent dans tout cela le plus grand
rô.e; ce sont les fenunes qui sont responsa-
bles de cette désorganisation fâcheuse, ce
sont les femmes qui « protègent » les mau-
va is fonctionnaires, ce sont les femmes qui
par « leurs intrigues » entretiennent la cor-
ruption « Régime de vaudeville! m, s' écrie
u'teur avec indignation. Et cela nous rap-
pelle en effet les couplets d'opérette-vaude-
ville comme : Pas de femmes ! Pas o¡e-'
femmes ! Mais cela nous donne aussi l'envie
d'ajouter: Critique et vaullcvillc. ou, comme
l'écrit encore l'autcur, « de pochade ».
Soyons justes cependant. L'auteur de l'ar-
ticle ne veut pas terminer en affirmant qu'il
n'y a pas au Gabon, et dans les colonies
françaises, a des gens honnêtes, des idéalis-
tes, des apôtres sincères de la colonisation ».
''s sont rares, déclare-t-il, mais il y en a.
Où donc que j'y courre? Pas dans a les
caravansérails de la côte 8 assurément, mais
« à l'intérieur, au milieu de la brousse 8.
C'est tout de même un bel éloge pour nos
broussards. J'avoue qu'il ne suffit pas à com-
penser l'injustice de tout ce qui précède.
Mais peut-être nous autoriRera-t-il à conclure
à notre tour qu'il y aurait quelque exagéra-
tion et quelque iniquité à dire à la grande
sœur latine : Ote-toi de là que je m'y mette!
On peut faire mieux, on peut faire plus,
c'est son devoir de s'y employer. Mais c'est
mal la récompenser d £ ce qu'elle a fait que
de raconter qu'elle n'a rien fait du tout.
Mario Hat** tan,
Sénateur de l'Hérault.
Ancien ministre
Vice-Président de la Commission des Colonk..
La consommation des blés
indigènes en Tunisie
Sur l'avis d'une commission composée de
délégués des Chambres d'Agriculture et de
Ce 'tierce, le Gouverneur du Protectorat a
déuaé d'associer la Tunisie aux mesures qui
ont été prises en France et en Algérie pour
remédier à la crise du commerce du blé.
On sait qu'en vue de limiter l' importation
en France des blés exotiques, la loi du 1er dé-
cembre 1929 -- a confié - au Gouvernement fran-
çais le droit de fixer par décret le pourcentage
minimum des blés indigènes que les meuniers
doivent « obligatoirement » mettre en œuvre
pour la fabrication des farines destinées à la
panification et autres usages alimentaires. Aux
termes d'un décret beylical qui figurera inces-
samment au Journal Officiel tunisien, ce pour-
centage sera fixé en Tunisie par arrêté com-
mun du directeur général de l'Agriculture et
du directeur général des Finances.
Pour le tourisme en Tunisie
Un nouveau service automobile vient d'être
inauguré entre Tunis et Teboursouk. Ce ser-
vice, assuré par des cars rapides, conduira
les voyageurs presque aux ruines de Dougga
qui figurent parmi les plus belles et les
mieux conservées de l'Afrique du Nord et
dont l'accès était jusqu'ici assez difficile.
Désormais, elles constitueront un but d'ex-
cursion pouvant très facilement être accom-
plie en une journée.
Sport lord-aldeall
1.'
Maréchal est parti pour l'Algérie
Jean Maréchal a quitté hier à 17 h. 18
Paris à destination d'Alger.
Il va disputer un match contre Charles Pé-
lissier et Binda et commencer sa préparation
en vue des courses sur route.
-
A l'Exposition Coloniale
»•«
La section américaine
Le secrétaire d'Etat des Etats-Unis a nom-
mé conseiller de la Commission américaine à
l'Exposition Coloniale Internationale de Pa-
ris, M. François Menod, conservateur ad-
joint des musées nationaux, ancien directeur
au Secrétariat de ta Société des Natkm.
MORT DE M. MOLLE DÉPUTÉ D'ORAN
Avant-hier, nous parvenait, trop tard pour
que nous puissions l'insérer, la nouvelle de
la mort du docteur Molle, député d'Oran.
M. Molle est décédé à son domicile, 50,
avenue Charles-Floquet, où il se soignait
lui-même pour une grave crise d'urémie.
C'est à la suite d'une syncope plus pronon-
cée que succomba le malade.
Il appartenait au groupe de l'Action dé-
mocratique et sociale, dont les leaders sont
MM. Paul Reynaud et Maginot. Il était chef
du parti antisémite en Oranie.
me-
La peste à Constantine
•+«
Le bruit courait depuis quelques jours que
de nombreux cas de peste étaient signalés
dans les trois départements algériens.
Après information, ces nouvelles sont faus-
ses en ce qui concerne Alger et Oran.
D'autre part, voici le communiqué sani-
taire rédigé par la préfecture de Constantine
à la suite de l'enquête de la Commission dé-
partementale d'hygiène :
« Des cas de peste se sont produits dans
les communes d Ain-N}Lilat de Condé-Smen-
dou et de Barika, parmi la population indi-
gtmc, sur des points nettements limités. A
l'heure actuellet quarante-trois cas ont été
signalés. Les mesures les plus énergiques
isolement complet, cordon sanitaire et vac-
cination ont été prises pour juguler l'épi-
démie menaçante et préserver les communes
avoisinantes. DJjà, on ne signale plus de cas
nouveau dans la commune de Barika. »
Décentralisation artistique
«♦«
C'est le 14 janvier que sera créée, à l'Al-
hambra d'Alger, Tourmente, comédie drama-
tique de notre confrère Charles Cluny. Cette
manifestation de décentralisation artistique
donnera lieu à une imposante solennité, que
présidera M. J. Carde, Gouverneur Général
lie l'Algérie, dont ce sera la première sortie.
Il sera entouré de M. Marcel Peyrouton, se-
crétaire général du Gouvernement général en-
touré du préfet d'Alger et de toutes les per-
sonnalités de la capitale nord-africaine.
On sait que M. Charles Cluny, ancien élève
de l' Ecole normale supérieure est à la fois ro-
mancier, chansonnier, conférencier, chroni-
queuT et auteur dramatique.
A la Ligue des Musulmans
Français de Tunisie
'1
Il
La Ligue des Musul-
mans français de
1 unisie a tenu, le
28 décembre, son
assemblée générale
annuelle. Celte
cérémonie tradi-
tionnelle revêt cha-
que antrce un ca-
ractère de gran-
deur par le nom-
bre et la qualité de ceux qui y participent et
les sentiments qui y sont exprimes.
Ccitc année, l'approche du Cinquante-
naire du Protectorat Français a inspiré au
Président, Alo Kebaili, avocat-défenseur à
Tunis, dcs paroles particulièrement remar-
quables et qu'il faut faire connaître à Vopi-
nion française.
Après avoir cité à l'assemblée maints té-
moignages de sympathie venus de France
ou d'Algérie, il s'est exprimé ainsi :
« Ce n'est point une simple joie d'amour-
propre que je ressens pour la Ligue devant
cette conquête de l'opinion. Elle doit
d'abord y puiser un encouragement pour son
œuvre, une conf irmation de la valeur de
son rôle et enfin la certitude qu'une action
ainsi appréciée lie peut manquer d'être fé-
conde en résultats.
« Notre intervention aux fêtes du Cente-
naire de l'Algérie a quelque peu contribue
à nous mériter cette estime. Félicitons-nous-
en, et trouvons dans ce succès un motif de
plus de prendre une part manifeste à la cé-
lébration au cours de Vannée qui va s'ou-
vrir, du Cinquantenaire du Protectorat fran-
çais en Tunisie.
« Notre qualité de citoyens français d'ori.
gine tunisienne, notre titre de Al tislilmalls
fidèles à leurs traditions en toute liberté
nous font un double devoir de célébrer ce
grand événement par lequel la Tunisie a
pris place dans la civilisation contemporaine.
Pour méconnaître les bienfaits que nous a
apportés l'intervention de la France en ce
pays, il faut être bien ignorant ou de bien
mauvaise foi.
« Reportons nos regards à cinquante aIlS
en arrière : Il y avait, en Tunisie, 4 kilo-
metres de route empierrée, allant de Tunis,
capitale, au Palais beylical du Bardo. En
quelques années, grdce à la France, un ré-
seau de routes a été créé, allant de l'Est a
l'Ouest, du Nord au Sud, apportant à toutes
les régions de la Régence qui s ignoraient des
facultés de communications qui ont trans-
formé le régime économique du pays. *
« La Tunisie n'avait point de ports. Au-
jourd'hui, son magnifique littoral est jalon-
né de grandes stations maritimes : Bizute,
l'unis, Sousse, Sjax, pour ne nommer que
les principales, offrant aux plus gros navi-
res un abri sur, permettant ainsi le dévelop-
pement intensif du commerce tunisien.
« Pour les chemins de fer, qu'avions-nous
ici 1 Douze kilomètres de voie ferrée entre
Tunis et La G oui et te, ligne construite par
une Compagnie italienne, et la ligne de l'u-
nis à T Algérie, qui était, en somme, un pre-
mier geste du Protectorat français avant la
lettre.
a le n'ai pas besoin de vous décrire l'im-
mense système de voies ferrées qui a apporté
la civilisation et la vie dans toutes les
contrées de la Tunisie.
« Quant aux conditions de la vie géné-
rale dans ce pays, que ceux qui par parti
pris refusent de reconnaître, de proclamer
l'énorme changement qui s'est produit, de-
mandent donc à leur père de leur décrire
l'existence des familles tunisiennes avant le
Protectorat,
a Peut-être quelques-unes d'entre elles, fa-
vorisées pour des motifs dont il serait sca-
breux de rechercher l'origine, peuvent-elles
regretter l'époque où elles pressuraient le
pays; mais, pour Vénorme majorité, le Pro-
tectorat a institué ici la sécurité pour leurs
biens et. pour leur vie, en même temps que
le sentiment de leur propre dignité.
a Vous savez ce qu'était l'enseignement.
le ne veux peint, par une sorte de pudeur,
en retracer le tableau.
a Notre origine tunisienne nous crée le
devoir d'attester à la face du monde que
l'œuvre de la France en Tunisie a éti émi-
nemment bienfaisante. Notre titre de ci-
toyens français nous donne le droit d'être
fiers de cette œuvre.
« Ces deux qualités réunies en nous, nous
donnent même le droit de demander à y par-
ticiper, dans l'avenir, d'une façon plus
étroite encore, car notre connaissance du
pays, de ses habitants, de ses langues nous
permettent de rendre des services dont ou
n'a peut-être pas toujours mesuré l'étendue
et apprécié le prix.
« Fils volontaires de la France, nous ap-
portons à sa cause un dévouement que nul
ne saurait dlpasscr, Et devant l'Islam tout
entier, nous affirmolls notre liberté religieuse
quiyest certainement mieux assurée que dans
bien des pays soumis à la loi ",usulmalle,.,'
Ce beau ct noble langage a été vivement
applaudi par plusieurs centaines de Musul-
mems devenus Français par leur propre
choix et représentant une élite intellectuelle
autrement estimable que les dévoyés dont
certains journaux parisiens et italiens ont re-
produit des clucubrations calomnieuses à
l'égard de la France que nos confrères fran-
çais n'auraient certainement pas accueillies
s'ils en avaiellt mieux comm les auteurs.
StllilOllt-ils, du moins, donner à ces décla-
rations singulièrement plus autorisées, la
m(me publicité ?
Bwnmmt Àwaadoa,
Sénateur de la Marne.
Vice-Président de la Commission
dttt notion*».
Que se passe-t-il
aux Etablissements Français
de l'Ide ?
8
D'après les renseignements qui nous par-
viennent M. Adrien Juvanon, gouventettt
des Etablissements français dans l'inde, se
trouverait en difficulté avec ses adiiiiiiistjés.
Les uns qui suivent la famille Gabelé, l'en-
cien président du Conseil général, se plai-
gnent d'être en butte à des manœuvres et à
des tracasseries perpétuelles.
M. Pierre Taittinger et la Liberté se
sont fait à Paris les défenseurs du parti
Gœlelé. Les autres, et c'est la presque tota-
lité de la population hindoue, se plaignent
de voir les mêmes errements se perpétuer et
reprochent aux che f s qu'ils se sont donné
les mêmes procédés et les mêmes errements
qu'à leurs prédécesseurs.
M. Adrien Juvanon qui a plus de
bonne volonté que d'intelligence politique a
donné toute sa confiance à ces chefs hin-
dous.
Mais ont-ils encore la confiance de la
masse ?
Et s'ils ne l'ont plus, comme cela semble
se confirmer, le sympathique et spirituel gou-
verneur de Pondichêry se trouvera entre la
minorité composée du parti G ce bel c et la
totalité du parti hindou étayé seulement par
deux ou trois personnalités désavouées ou à
la veille de l'être.
Dépêches de l'Indochine
o
Le gouverneur Davis
viendrait en Indochine
Des rumeurs courent à Manille au sujet
d'une prochaine visite du Gouverneur gé-
néral Davis en Indochine. Il partirait dans
les premiers jours de mars, il sera accom-
pagné des secrétaires de VAgriculture, du
Commerce et des Communications et du
vicc-président de la « Philippine National
Uank n,
(Indopacili.)
A la mémoire de Joffre
S. M. le roi du Cambodge Moniix j , a
prié M. Robin, gouverneur général p. i. de
transmettre en son nom personnel et au
nom de son peuple, ses condoléances pour
la mort du Maréchal Joffre qu'il connut
personnellement lors de son voiiage au
Cambodge en 19*22. Sa Majesté a demandé
de vouloir bien exprimer à la famille du
Maréchal, la part qu'elle prend à son
deuil.
* .7*; «n Aonani -0--
A Son-y Loc (Annam), prés du fleuve
Song-Ca, un trf-hullen accompaejné seule-
ment (te quelques veilleurs a été 'assailli
par une soixantaine d'individus armés de
coupe-coupc venant des villages voisins.
A la suite de cette agression, le Tri hugen
et trois veilleurs étaient jetés dans le Song
Ka. Les cadavres ont été repêchés.
Une réjuression a suivi une pal rouille
mobile a. tué plusieurs des assaillants.
(De notre correspondant.)
À l'Académie des Inscriptions
, et Belles-lettres
•+«
En Palestine
Dans sa dernière séance, l'Académie a en-
tendu le résultat de vingt ans de recherches
faites à Jéricho, par M. le professeur J. Gars-
tang, de l'Université de Liverpool. Parmi les
constatations présentées, il dit notamment que:
Des deux murs qui entouraient Jéricho, le
mur de base a dû être édifié vers 1800 avant
notre ère, et le mur de crête deux siècles
plus tard. Quant à la date de destruction
de ces fortifications, on peut la fixer aux en-
virons de 1400 avant - Jésus-Christ. Cette
date, fondée sur des témoins céramiques,
virons de 1400 avant Jésus-Christ. Cette date,
était importante à déterminer, parce qu'elle
indique l'époque à laquelle les Israélites ont
pénétré en Palestine. Le résultat historique ac-
quis par M. le professeur J. Garstang obli-
gera donc à relever la date de l'Exode,
qu'on fixait généralement dans la seconde moi-
tié du treizième siècle avant notre ère.
M. René Dussaud, soulignant l'importarlte
de la communication du professeur J. Gars-
tang, a noté la concordance de ses constata-
tions sur certains points historiques avec cet-
les de nos missionnaires à Ras-Shamra, qu'el-
les confirment.
M. Edmond Pottier a échangé avec le pro-
fesseur anglais quelques observations sur les
gisements des céramiques, et M. Moret, qui
avait visité l'an dernier les fouilles de Jéricho
sous la direction de M. Garstang, joignant
son hommage à ceux de ses confrères, a loué
le travail admirable de l'éminent savant.
L'Italie et les mandats coloniaux
La revue Critica Fascista public un arti-
cle concernant les mandats, dans lequel il
est dit que ce problème est des plus
complexes et ne concerne pas seulement la
France et l'Angleterre, mais le monde en-
tier. Elle ajoute qu'au point de vue italien,
la caractéristique principale est le fait qu'ils
sont temporaires, c'est-à-dire sujets à être
revus et même supprimés, tandis que les
contrées sous mandat anglais et français pa-
raissent se transformer en possessions. Or,
les autres nations, dit la revue, ont le de-
voir de dénoncer cette tendance. « Aucune
puissance mandataire, déclare-t-elle, n'a le
dreit d'altérer son mandat ». L'article conclut
par cette affirmation que « si en Afrique et
en Orient il y a une nation qui a une mis-
sion à accomplir, cette nation est l'Italie,
l'ItolVt d*
RUE 0"mNQT
La crise de l'A. 0. F.
M. Steeg, président du Conseil, ministre
des Colonies, a reçu hier matin une déléga-
tion de l'Union coloniale, présentée par M.
Diagne, député du Sénégal, ass.sté du vice-
président de la Chambre de commerce de
rlordeaux, qui est venue l' entretenir de la
situation économique dans l'Atrique-Occidcn-
tale et de la crise des matières premières.
Le président du Conseil, ministre des Co-
lonies, a indiqué que ces problèmes le trou-
vaient tout à fait averti et qu'ils faisaient
l'objet des constantes préoccupations du gou-
vernement,
M. Stccg a demandé des précisions sur le
caractère de la crise et son amplitude.
La situation tragique du Sénégal dont nous
parlons plus haut aura donc bientôt une so-
lution. Les projets les concernant sont à
l'heure actuelle soumis à l'examen des services
compétents, du ministère des Colonies et du
ministère de l'Eccnomie Nationale.
M. Auguste Brunet, sous-secrétaire dEtat
aux Colonies assistait à cette entrevue.
Droits de douane sur les sucres
»♦»
M. Victor Boret, ministre de l'Agriculture,
a reçu, hier matin, M. Lebrun, secrétaire gé-
néral de la Confédération générale des
consommateurs, qui venait l'entretenir de
l'émotion causée dans le public par l'annonce
d'un relèvement éventuel du droit de douane
sur les sucres.
En raison de la situation précaire des plan-
teurs de betteraves, le ministre a déclaré être
dans 1 obligation de demander au 1 arlement
le vote du projet dudit relèvement.
Par contre, M. Victor Boret a affirmé son
intention de provoquer une série de mesures à
combattre la vie chère.
Incendie de la Po=nte-à-Pitre
-
Contrairement aux premières informations,
l'incendie de la I'ointe-à-l'itre a fait une
victime de 60 ans, une cuisinière, dont les
restes mortels furent retrouvés ce matin
dans les décombres de la maison où l'incen-
die a pris naissance.
Goulette est nommé Officier
de la légion d'Ionneur
«♦»
C' est avec joie que le monde colonial ap-
prendra la nomin^if* du capitaine Marrel
Goulette comme officier cftns la Légion d'hon-
neur.
Chacun se souvient en effet que le capitaine
Goulette entreprit avec Marchesseau et Bour-
geois, la randonnée Paris-Madagascar La Réu-
nion et retour et avec Lalouctte les raids Pa-
ris-Téhéran et retour et enfin Paris-Saïgon et
retour.
-
Tu te rends compte.
Interférences
Le ministre de l'Instruction publique
d'Egypte a pris hier une grave décision,
Une dépêche du Caire, nous informe en
effet que tout mariage est désormais interdit
entre les étudiants égyptiens, les sujets natio-
naux envoyés en mission en Angleterre ou
dans d'autre pays et les femmes étrangères.
La note du ministre observe que les étu-
diants égyptiens ne sont que trop enclins à
épouser des jeunes filles étrangères dont ils
ne connaissent ni les habitudes, ni la tradi- I
tion, ni la mentalité, que cette ignorance
conduit presque toujours à des malentendus,
et à des complications légales.
A nous donc, les amours nationales et les
Cupidons xénophobes. Le sang des races
tant pis pour Louis Bertrand doit être,
comme un vin de messe, pur et sans mélange.
Il en coûtera quelques pleurs aux jeunes
misses en mal d'union, mais l'Egypte se fara
da se, si j'ose dire.
Mais voyez-vous qu'un gouverneur prenne
chez nous une telle mesure ? Que devien-
draient les romanciers. et les colons ? On
frémit à de telles pensées. Quoi, plus de
complications sentimentales, plus d'études pro-
fondes sur les sexualités parallèles et les af-
fections entrecroisées?
Joseph fit bien de naiire. voici plus de deux
mille ans. Si le bras du ministre eut été plus
- --- -- -- -
long, la face du monde en eût été changée,
aurait dit Pascal.
Mais, c'est là, une expérience que quelques-
unes ne dédaigneraient point.
1. A.
-.
Les obsèques de Melle Louise Saint
Aujourd'hui, ont été célébrées, a neuf
heures trois quarts, en 1 église Notro-Dame-
des-Champs) les obsèques de Mlle Louise
Saint, sœur u de M. Lucien Saint, Résident
général de t rance au Maroc.
Parmi les personnalités présentes, nous
avons reconnu: MM. Aime berthod, sous-
secrétaire d'Etat; Quinoms de Léon, ambas-
sadeur d Espagne ; Auguste Mounié, sous-
secrétaire d'Etat; Paul Reynaud, Edouard
Soulier, Paul Azan, AUide Delmoni, Lionel
de Tastes, Edouard Renard, Préfet de la
Seine; Liard, secrétaire général de la Ilié-
fecture de police; Maurice iollette, Emile
Moreau, André Althalin, Pierre Ciodin, gr-
néral Pétin, professeur Vinrent, de l'Ins-
titut; professeur Léon Hornaid, Albert Au-
blet, André Jagerschmidt, Pierre Taittinger,
Monnier, préfet du Jura; Paul Catat, Louis
Dorilon, P. Wiriot.
M. Théodore Steeg, Président du Conseil
et M. Auguste Brunet, sous-secrétaire d'Etat
rw* ('.o101';IM, VAnient fr)U repr
Le Katanga
par M. RRi>.
L'occupation du Katanga au Congo belge
date de MJIO; c'esl a celle E,;OT(UE que les
colons tonuerent u.lisabetnville, ce joli ten-
ue uidusuiel en Aiiique tiopicale qui, au
itr janvier UJ30, complaît 3.0^0 Eurupcens
sur les l).uoo Lil III UU au kuUnga. 11 con-
Vcnall, 1 annee ou la Belgique celèbie aor.
Centenaire de lane cunn..tnc 1 îiiiinenje el-
Ion colonial développé par la gluneuae na-
tion et les tcattsauotta magnifiques auxquel-
les il a donne jour dans mus les uoniaines.
notamment dans les entrepiises niinicres,
la monographie publiee par tLmonAittuere
du 1 iaut-is.aianga nous expose en quelques
pages sobrement écrites les étapes reelle
ment magnifiques de l'cmprise minière et in-
dustrielle tle la llclgHlue ur Ull territoire
grand vingt fois comme elle et qui n'est lui-
même qu une paitie de 1 immense colonie ciu
c.011^0 oelge.
Le Katanga est accessible aujourd'hui de
toutes les directions : du Cap, la voie la
plus suivie, étant la plus rapide ; de Matadi,
par Léopoldville, le Kasai et le chemin de
ter du Bas-Congo au Katanga;
De Dar-es-Salam, le langanyika et le ré-
seau ferré et liuvial de la Compagnie des
Grynds Lacs;
De LoblLo-Bay. enfin, le nouveau chemin
de fer du lienguela, et la rouie ensuite sut
500 kilomètres en attendant l'achèvement de
la jonction au Katanga. Cette voie ferrée par-
tant de Lobito-Bay doit linaleiuent cllectuer
sa jonction avec le réseau de l'Angola por-
tugaise pour atteindre Lourenço-Marquès.
Mais le temps n'est pas éloigné ou l'on
pourra se rendre au Katanga en utilisant ex-
clusivement 1 avion. Elisabelhville sera
alors a douze jours de BI uxcllcs et peut-
etre moins encore
La grande richesse du Katanga est le mi-
nerai de cuivre; la région où se trouvent les
gisements est essentiellement constituée pat
des roches sédimentaires, schistes, calcaires
et conglomérats et les concentrations de cui-
vre exploitées aujourd'hui 'e trouvent dans
des zones de cassures. Les espaces nunéralo-
giques les plus répandues sont ia malachite
et la chrysocole ; on rencontre également un
oxyde, la cuprite CI de nombreuses autres
variétés. Dans certains gisements on trouve
des sulfures dans la zone non altérée (chal-
copyrite, bornitc, chalcosine),
Dans les gisements des concessions de
l'U:.ion Minière du Haut-Katanga prospec-
tés au lor janvier 19-9 il a été reconnu
l'existence de 75 millions de tonnes de mi-
nci ai de cuivre d'une teneur variant de 3 à
25 %> avec une moyenne de 7,05 ce qui
correspond à plus de 5 millions de tonnes
de cuivre.
Les installations industrielles destinées à
l'enrichissement des minerais, les différente®
usines métallurgiques, les centrales électri-
ques (35.0VA; k.., J, ics services anncxe,
constituent tout un monde que nous ne pou-
vons décrire dans cette courte note.
La grande industrie minière est implantée
dans le (1 Haut" Katanga entre le ioe pa-
rallèle sud et la colonie anglaise.
C'est un pays largement ondulé, monta-
gneux en certains endroits, recouvert d'une
savane boisée dans laquelle, çà et là se l'en.
contrent des peuplements atteignant quinze
à vingt mètres de hauteur ou de vastes clai-
rières marécageuses. L'altitude du pays est
élevée, elle varie de 1.100 à 1.700 mètres.
L'altitude, jointe à ce fait que le pays est
dans l'hémisphère sud (qui est, dans l'en-
semble, comme on le sait, moins chaud que
l'hémisphère nord à latitude égale) font que
le Haut-Katanga jouit d'un climat tempéré.
L'année n'y comporte que deux saisons :
les pluies, d'octobre a mi-avril ; la saison
sèche ensuite, avec températures assez bas-
ses, oll la nuit parfois. Pendant la journée
la température est agréable toute l'année et
l'Européen la supporte sans peine puisque
les blancs peuvent sans inconvénient tra-
vailler en plein soleil à des travaux de ma-
çonnerie ou de charpente par exemple. La
température moyenne du jour oscille entre
18 et 30°. Le Katanga peut donc être consi-
déré tomme un pays salubre où l'Euiopéen
peut s'établir à condition de prendre certai-
nes précautions comme il est de règle dans
les régions tropicales. La seule maladie sé-
rieuse est le paludisme, mais on sait le
combattre.
Le Katanga n'est pas encore un pays
agricole organisé en vue de produire pour
l'exportation : il est trop éloigné de la côte
et les voies de communication ne permettent
pas, dans leur état actuel, de les transporter
aux ports d'embarquement. Par contre, les
huit mille Européens et les quarante mille
indigènes groupés dans la LOne minière
sont des consommateurs qui font vi\re des
marchés importants. Céréales, lait, beurre,
œufs, volailles, viande de boucherie, légu-
mes ont une vente assurée, et, comme les
indigènes du Katanga produisent très peu de
denrées vivrières on conçoit qu'il y ait pla-
ce, dans ce pays, pour de vastes exploitations
agricoles. Le sol du Katanga est fertile dans
toutes les régions qui ne sont pas minéra-
lisées, les terres aptes à la cultuie dans des
conditions avantageuses sont donc dissémi-
nées, il faut donc le>> rechercher et, si clic:".
sont boisées, il faut procéder au défriche-
ment et au dcssouchage, opérations fort oné-
reuses.
Dans les régions exemptes de mouches
tsé-tsé, les boeufs sont utilisés pour les tra-
vaux agricoles. C'est le cas d'Elisabethvillc
et ses environs et de la contrée voisine du
plateau de Biano. Ailleurs il faut recouru
aux engins mécaniques.
A l'heure actuelle il y a deux catégories
d'agriculteurs au Katanga : de vrais fer-
miers, ail nombre d'une vingtaine ; des agri-
culteurs amateurs, employés, commerçants,
ouvriers qui cultivent quelques parcelles de
terre aux environs des centres européens et
produisent des pommes de terre et des pa-
tates douces.
Près d'Elisabethville et de Likasi ce. sont
les indigènes qui ont aus>i des cultures ma-
raithèies et fournissent à peu piès la totalité
des légumes consommés par les Européens.
Ceux-ci ne connaissent donc pas le régime
de la conserve si nuisible :\ la santé suitout
sous les tropiques. Si les magasins d'Elisa-
bethville et de Likasi sont abondamment
pourvus d'ohjpts de tmito nature ils débitent
CE NUMERO : » CENTIMES SAMEDI SOIR, 10 JANVIER 193!.
JOORMLJIIOTIOlEa
Réduction & Administration ;
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TtLtPH. t UOUVRB IMf
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Les Annales Coloniales
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La Colonisation Française
Si jamais quelqu'un vous disait que le
Giornale p'/lalia comble d'éloges l'cuvre co-
lonisatrice de la France, vous pouvez, sans
hésitation aucune, aftirmcr que c'est une
plaisanterie de mauvais goût. Un de ses cor-
respondants lui envoie de Libreville un arti-
cle intitulé : « Le Gabon sans routes et sans
voies ferrées après un demi-siècle d'occupa-
tion française ». Ce titre seul est tout un
programme, j'entends un programme de cri-
tique. Et ce programme est généreusement
développé.
Ah! certes, l'intention est excellente! On
rappelle à « la grande sœur latine », à la
grande nation française qu'elle a des droits et
des devoirs, dans le cas, où elle l'aurait ou-
blié; qu'elle est exposée « aux feux de la
critique européenne *, dans le cas où elle
ne s'en serait pas encore aperçue; que l'heu-
re est importante, dans le cas où elle ne s'en
serait pas avisée : n'est-on pas dans une
période où tout le monde se tourne vers « les
patrimoines coloniaux P, considère leur ca-
pacité et comme territoires d'exportation et
comme territoires de production, comme sour-
ces de ravitaillement en matières premières?
Et que pourra-t-on conclure s'il apparaît
qu'au Gabon, et comme dans toutes les colo-
nies françaises P, il n'y a aucune organisa-
tion industrielle et commerciale, aucune dis-
cipline sociale des hommes et des choses ?
si l'Europe, qui a intérêt à ce que toutes
les richesses de l'Afrique soient mises en
valeur intelligemment et méthodiquement ad-
ministrées s'aperçoit de cette incapacité de
la grande sœur latine à coloniser? Si on
constate de toute évidence qu'un autre peu-
ple que le Français pourrait faire « plus et
mieux m, infiniment plus, infiniment mieux,
puisque le Français n'a pas fait grand cho-
se?
La réponse est facile à prévoir; une autre
nation européenne viendra déclarer : Ote-
toi de là que je m'y mette. Par exemple,
une nation comme l' Angleterre. Ah ! ce
n'est pas l'Angleterre qui oublie qu'avant
toutes choses un peuple colonisateur doit
pourvoir aux ports maritimes et aux com-
munications intérieures! Ce n'est pas elle
qui ignore. l'art d'imposer sa supériorité à
des races inférieures 91 Mais au reste, pour-
quoi aller chercher bien loin ce qu'on a sous
la main? A Libreville et dans l'intérieur,
sont installés des Italiens commerçants,
courtiers en bois, employés dans des Sociétés
industrielles. Ceux-là, oui, ce sont des gens
qui travaillent 1 a Ils contribuent par une
activité fervente et intelligente à la - fortune
économique du pays 1 » Mais alors le
pays connaît donc une fortune économique,
malgré l'absence de routes, de voies ferrées,
d'organisation industrielle et commerciale,
de discipline sociale des hommes et des cho-
ses ? Cela m'a l'air assez contradictoire.
Pas du tout. Les Français ont heau être des
colonisateurs au-dessous du médiocre ; a les
richesses naturelles dont regorge ce pays »
font qu'il y a là un excédent de recettes de
plusieurs millions par an! ,
Que serait-ce si les Français connaissaient
le métier de colonisateur. Mais ils n'y en-
tendent rien. D'abord, tout Français qui va
aux colonies s'y prend pour « metrte quelque
chose de côté par tous les moyens. et avec
l'intention de décamper le plus rapidement
possible « de ce sale pays » qu'il n'aime pas.
Le fonctionnaire qui s'expatrie y est obligé
« par punition », ou bien y est poussé par-
- ce qu'il dtsire « faire l'acrobate. sans con-
trôle; 1 « s'adapte aussitôt à toutes les com-
promissions 8. Les « pires gredins du monde
administratif sont tabou, ». Pourquoi? Pour
trois r-iisons essentielles :
La première, c'est que la plupart d'entre
eux appartiennent à la franc-maçonnerie. Ah!
ces « ingérences maçonniques » 1 On sait
qu'une fois sur ce sujet l'éloquence fasciste
devient intarissable!
La seconde, c'est qu'un grand nombre sont
i des parents de très hautes personnalités »
et que « les chantages politiques s'insèrent
inévitablement dans cette course à l'argent »;
m n ignore pas que le chantage politique,
les interventions de hautes personnalités, sont
les caractéristiques de la démocratie; ces
maux sont plus rares dans les autres régi-
mes ; ils disparaissent complètement dans le
fascisme conscient et organisé;
La troisième est la plus importante, et on
y revient à plusieurs reprises ; c'est que les
femmes jouent dans tout cela le plus grand
rô.e; ce sont les fenunes qui sont responsa-
bles de cette désorganisation fâcheuse, ce
sont les femmes qui « protègent » les mau-
va is fonctionnaires, ce sont les femmes qui
par « leurs intrigues » entretiennent la cor-
ruption « Régime de vaudeville! m, s' écrie
u'teur avec indignation. Et cela nous rap-
pelle en effet les couplets d'opérette-vaude-
ville comme : Pas de femmes ! Pas o¡e-'
femmes ! Mais cela nous donne aussi l'envie
d'ajouter: Critique et vaullcvillc. ou, comme
l'écrit encore l'autcur, « de pochade ».
Soyons justes cependant. L'auteur de l'ar-
ticle ne veut pas terminer en affirmant qu'il
n'y a pas au Gabon, et dans les colonies
françaises, a des gens honnêtes, des idéalis-
tes, des apôtres sincères de la colonisation ».
''s sont rares, déclare-t-il, mais il y en a.
Où donc que j'y courre? Pas dans a les
caravansérails de la côte 8 assurément, mais
« à l'intérieur, au milieu de la brousse 8.
C'est tout de même un bel éloge pour nos
broussards. J'avoue qu'il ne suffit pas à com-
penser l'injustice de tout ce qui précède.
Mais peut-être nous autoriRera-t-il à conclure
à notre tour qu'il y aurait quelque exagéra-
tion et quelque iniquité à dire à la grande
sœur latine : Ote-toi de là que je m'y mette!
On peut faire mieux, on peut faire plus,
c'est son devoir de s'y employer. Mais c'est
mal la récompenser d £ ce qu'elle a fait que
de raconter qu'elle n'a rien fait du tout.
Mario Hat** tan,
Sénateur de l'Hérault.
Ancien ministre
Vice-Président de la Commission des Colonk..
La consommation des blés
indigènes en Tunisie
Sur l'avis d'une commission composée de
délégués des Chambres d'Agriculture et de
Ce 'tierce, le Gouverneur du Protectorat a
déuaé d'associer la Tunisie aux mesures qui
ont été prises en France et en Algérie pour
remédier à la crise du commerce du blé.
On sait qu'en vue de limiter l' importation
en France des blés exotiques, la loi du 1er dé-
cembre 1929 -- a confié - au Gouvernement fran-
çais le droit de fixer par décret le pourcentage
minimum des blés indigènes que les meuniers
doivent « obligatoirement » mettre en œuvre
pour la fabrication des farines destinées à la
panification et autres usages alimentaires. Aux
termes d'un décret beylical qui figurera inces-
samment au Journal Officiel tunisien, ce pour-
centage sera fixé en Tunisie par arrêté com-
mun du directeur général de l'Agriculture et
du directeur général des Finances.
Pour le tourisme en Tunisie
Un nouveau service automobile vient d'être
inauguré entre Tunis et Teboursouk. Ce ser-
vice, assuré par des cars rapides, conduira
les voyageurs presque aux ruines de Dougga
qui figurent parmi les plus belles et les
mieux conservées de l'Afrique du Nord et
dont l'accès était jusqu'ici assez difficile.
Désormais, elles constitueront un but d'ex-
cursion pouvant très facilement être accom-
plie en une journée.
Sport lord-aldeall
1.'
Maréchal est parti pour l'Algérie
Jean Maréchal a quitté hier à 17 h. 18
Paris à destination d'Alger.
Il va disputer un match contre Charles Pé-
lissier et Binda et commencer sa préparation
en vue des courses sur route.
-
A l'Exposition Coloniale
»•«
La section américaine
Le secrétaire d'Etat des Etats-Unis a nom-
mé conseiller de la Commission américaine à
l'Exposition Coloniale Internationale de Pa-
ris, M. François Menod, conservateur ad-
joint des musées nationaux, ancien directeur
au Secrétariat de ta Société des Natkm.
MORT DE M. MOLLE DÉPUTÉ D'ORAN
Avant-hier, nous parvenait, trop tard pour
que nous puissions l'insérer, la nouvelle de
la mort du docteur Molle, député d'Oran.
M. Molle est décédé à son domicile, 50,
avenue Charles-Floquet, où il se soignait
lui-même pour une grave crise d'urémie.
C'est à la suite d'une syncope plus pronon-
cée que succomba le malade.
Il appartenait au groupe de l'Action dé-
mocratique et sociale, dont les leaders sont
MM. Paul Reynaud et Maginot. Il était chef
du parti antisémite en Oranie.
me-
La peste à Constantine
•+«
Le bruit courait depuis quelques jours que
de nombreux cas de peste étaient signalés
dans les trois départements algériens.
Après information, ces nouvelles sont faus-
ses en ce qui concerne Alger et Oran.
D'autre part, voici le communiqué sani-
taire rédigé par la préfecture de Constantine
à la suite de l'enquête de la Commission dé-
partementale d'hygiène :
« Des cas de peste se sont produits dans
les communes d Ain-N}Lilat de Condé-Smen-
dou et de Barika, parmi la population indi-
gtmc, sur des points nettements limités. A
l'heure actuellet quarante-trois cas ont été
signalés. Les mesures les plus énergiques
isolement complet, cordon sanitaire et vac-
cination ont été prises pour juguler l'épi-
démie menaçante et préserver les communes
avoisinantes. DJjà, on ne signale plus de cas
nouveau dans la commune de Barika. »
Décentralisation artistique
«♦«
C'est le 14 janvier que sera créée, à l'Al-
hambra d'Alger, Tourmente, comédie drama-
tique de notre confrère Charles Cluny. Cette
manifestation de décentralisation artistique
donnera lieu à une imposante solennité, que
présidera M. J. Carde, Gouverneur Général
lie l'Algérie, dont ce sera la première sortie.
Il sera entouré de M. Marcel Peyrouton, se-
crétaire général du Gouvernement général en-
touré du préfet d'Alger et de toutes les per-
sonnalités de la capitale nord-africaine.
On sait que M. Charles Cluny, ancien élève
de l' Ecole normale supérieure est à la fois ro-
mancier, chansonnier, conférencier, chroni-
queuT et auteur dramatique.
A la Ligue des Musulmans
Français de Tunisie
'1
Il
La Ligue des Musul-
mans français de
1 unisie a tenu, le
28 décembre, son
assemblée générale
annuelle. Celte
cérémonie tradi-
tionnelle revêt cha-
que antrce un ca-
ractère de gran-
deur par le nom-
bre et la qualité de ceux qui y participent et
les sentiments qui y sont exprimes.
Ccitc année, l'approche du Cinquante-
naire du Protectorat Français a inspiré au
Président, Alo Kebaili, avocat-défenseur à
Tunis, dcs paroles particulièrement remar-
quables et qu'il faut faire connaître à Vopi-
nion française.
Après avoir cité à l'assemblée maints té-
moignages de sympathie venus de France
ou d'Algérie, il s'est exprimé ainsi :
« Ce n'est point une simple joie d'amour-
propre que je ressens pour la Ligue devant
cette conquête de l'opinion. Elle doit
d'abord y puiser un encouragement pour son
œuvre, une conf irmation de la valeur de
son rôle et enfin la certitude qu'une action
ainsi appréciée lie peut manquer d'être fé-
conde en résultats.
« Notre intervention aux fêtes du Cente-
naire de l'Algérie a quelque peu contribue
à nous mériter cette estime. Félicitons-nous-
en, et trouvons dans ce succès un motif de
plus de prendre une part manifeste à la cé-
lébration au cours de Vannée qui va s'ou-
vrir, du Cinquantenaire du Protectorat fran-
çais en Tunisie.
« Notre qualité de citoyens français d'ori.
gine tunisienne, notre titre de Al tislilmalls
fidèles à leurs traditions en toute liberté
nous font un double devoir de célébrer ce
grand événement par lequel la Tunisie a
pris place dans la civilisation contemporaine.
Pour méconnaître les bienfaits que nous a
apportés l'intervention de la France en ce
pays, il faut être bien ignorant ou de bien
mauvaise foi.
« Reportons nos regards à cinquante aIlS
en arrière : Il y avait, en Tunisie, 4 kilo-
metres de route empierrée, allant de Tunis,
capitale, au Palais beylical du Bardo. En
quelques années, grdce à la France, un ré-
seau de routes a été créé, allant de l'Est a
l'Ouest, du Nord au Sud, apportant à toutes
les régions de la Régence qui s ignoraient des
facultés de communications qui ont trans-
formé le régime économique du pays. *
« La Tunisie n'avait point de ports. Au-
jourd'hui, son magnifique littoral est jalon-
né de grandes stations maritimes : Bizute,
l'unis, Sousse, Sjax, pour ne nommer que
les principales, offrant aux plus gros navi-
res un abri sur, permettant ainsi le dévelop-
pement intensif du commerce tunisien.
« Pour les chemins de fer, qu'avions-nous
ici 1 Douze kilomètres de voie ferrée entre
Tunis et La G oui et te, ligne construite par
une Compagnie italienne, et la ligne de l'u-
nis à T Algérie, qui était, en somme, un pre-
mier geste du Protectorat français avant la
lettre.
a le n'ai pas besoin de vous décrire l'im-
mense système de voies ferrées qui a apporté
la civilisation et la vie dans toutes les
contrées de la Tunisie.
« Quant aux conditions de la vie géné-
rale dans ce pays, que ceux qui par parti
pris refusent de reconnaître, de proclamer
l'énorme changement qui s'est produit, de-
mandent donc à leur père de leur décrire
l'existence des familles tunisiennes avant le
Protectorat,
a Peut-être quelques-unes d'entre elles, fa-
vorisées pour des motifs dont il serait sca-
breux de rechercher l'origine, peuvent-elles
regretter l'époque où elles pressuraient le
pays; mais, pour Vénorme majorité, le Pro-
tectorat a institué ici la sécurité pour leurs
biens et. pour leur vie, en même temps que
le sentiment de leur propre dignité.
a Vous savez ce qu'était l'enseignement.
le ne veux peint, par une sorte de pudeur,
en retracer le tableau.
a Notre origine tunisienne nous crée le
devoir d'attester à la face du monde que
l'œuvre de la France en Tunisie a éti émi-
nemment bienfaisante. Notre titre de ci-
toyens français nous donne le droit d'être
fiers de cette œuvre.
« Ces deux qualités réunies en nous, nous
donnent même le droit de demander à y par-
ticiper, dans l'avenir, d'une façon plus
étroite encore, car notre connaissance du
pays, de ses habitants, de ses langues nous
permettent de rendre des services dont ou
n'a peut-être pas toujours mesuré l'étendue
et apprécié le prix.
« Fils volontaires de la France, nous ap-
portons à sa cause un dévouement que nul
ne saurait dlpasscr, Et devant l'Islam tout
entier, nous affirmolls notre liberté religieuse
quiyest certainement mieux assurée que dans
bien des pays soumis à la loi ",usulmalle,.,'
Ce beau ct noble langage a été vivement
applaudi par plusieurs centaines de Musul-
mems devenus Français par leur propre
choix et représentant une élite intellectuelle
autrement estimable que les dévoyés dont
certains journaux parisiens et italiens ont re-
produit des clucubrations calomnieuses à
l'égard de la France que nos confrères fran-
çais n'auraient certainement pas accueillies
s'ils en avaiellt mieux comm les auteurs.
StllilOllt-ils, du moins, donner à ces décla-
rations singulièrement plus autorisées, la
m(me publicité ?
Bwnmmt Àwaadoa,
Sénateur de la Marne.
Vice-Président de la Commission
dttt notion*».
Que se passe-t-il
aux Etablissements Français
de l'Ide ?
8
D'après les renseignements qui nous par-
viennent M. Adrien Juvanon, gouventettt
des Etablissements français dans l'inde, se
trouverait en difficulté avec ses adiiiiiiistjés.
Les uns qui suivent la famille Gabelé, l'en-
cien président du Conseil général, se plai-
gnent d'être en butte à des manœuvres et à
des tracasseries perpétuelles.
M. Pierre Taittinger et la Liberté se
sont fait à Paris les défenseurs du parti
Gœlelé. Les autres, et c'est la presque tota-
lité de la population hindoue, se plaignent
de voir les mêmes errements se perpétuer et
reprochent aux che f s qu'ils se sont donné
les mêmes procédés et les mêmes errements
qu'à leurs prédécesseurs.
M. Adrien Juvanon qui a plus de
bonne volonté que d'intelligence politique a
donné toute sa confiance à ces chefs hin-
dous.
Mais ont-ils encore la confiance de la
masse ?
Et s'ils ne l'ont plus, comme cela semble
se confirmer, le sympathique et spirituel gou-
verneur de Pondichêry se trouvera entre la
minorité composée du parti G ce bel c et la
totalité du parti hindou étayé seulement par
deux ou trois personnalités désavouées ou à
la veille de l'être.
Dépêches de l'Indochine
o
Le gouverneur Davis
viendrait en Indochine
Des rumeurs courent à Manille au sujet
d'une prochaine visite du Gouverneur gé-
néral Davis en Indochine. Il partirait dans
les premiers jours de mars, il sera accom-
pagné des secrétaires de VAgriculture, du
Commerce et des Communications et du
vicc-président de la « Philippine National
Uank n,
(Indopacili.)
A la mémoire de Joffre
S. M. le roi du Cambodge Moniix j , a
prié M. Robin, gouverneur général p. i. de
transmettre en son nom personnel et au
nom de son peuple, ses condoléances pour
la mort du Maréchal Joffre qu'il connut
personnellement lors de son voiiage au
Cambodge en 19*22. Sa Majesté a demandé
de vouloir bien exprimer à la famille du
Maréchal, la part qu'elle prend à son
deuil.
* .7*; «n Aonani -0--
A Son-y Loc (Annam), prés du fleuve
Song-Ca, un trf-hullen accompaejné seule-
ment (te quelques veilleurs a été 'assailli
par une soixantaine d'individus armés de
coupe-coupc venant des villages voisins.
A la suite de cette agression, le Tri hugen
et trois veilleurs étaient jetés dans le Song
Ka. Les cadavres ont été repêchés.
Une réjuression a suivi une pal rouille
mobile a. tué plusieurs des assaillants.
(De notre correspondant.)
À l'Académie des Inscriptions
, et Belles-lettres
•+«
En Palestine
Dans sa dernière séance, l'Académie a en-
tendu le résultat de vingt ans de recherches
faites à Jéricho, par M. le professeur J. Gars-
tang, de l'Université de Liverpool. Parmi les
constatations présentées, il dit notamment que:
Des deux murs qui entouraient Jéricho, le
mur de base a dû être édifié vers 1800 avant
notre ère, et le mur de crête deux siècles
plus tard. Quant à la date de destruction
de ces fortifications, on peut la fixer aux en-
virons de 1400 avant - Jésus-Christ. Cette
date, fondée sur des témoins céramiques,
virons de 1400 avant Jésus-Christ. Cette date,
était importante à déterminer, parce qu'elle
indique l'époque à laquelle les Israélites ont
pénétré en Palestine. Le résultat historique ac-
quis par M. le professeur J. Garstang obli-
gera donc à relever la date de l'Exode,
qu'on fixait généralement dans la seconde moi-
tié du treizième siècle avant notre ère.
M. René Dussaud, soulignant l'importarlte
de la communication du professeur J. Gars-
tang, a noté la concordance de ses constata-
tions sur certains points historiques avec cet-
les de nos missionnaires à Ras-Shamra, qu'el-
les confirment.
M. Edmond Pottier a échangé avec le pro-
fesseur anglais quelques observations sur les
gisements des céramiques, et M. Moret, qui
avait visité l'an dernier les fouilles de Jéricho
sous la direction de M. Garstang, joignant
son hommage à ceux de ses confrères, a loué
le travail admirable de l'éminent savant.
L'Italie et les mandats coloniaux
La revue Critica Fascista public un arti-
cle concernant les mandats, dans lequel il
est dit que ce problème est des plus
complexes et ne concerne pas seulement la
France et l'Angleterre, mais le monde en-
tier. Elle ajoute qu'au point de vue italien,
la caractéristique principale est le fait qu'ils
sont temporaires, c'est-à-dire sujets à être
revus et même supprimés, tandis que les
contrées sous mandat anglais et français pa-
raissent se transformer en possessions. Or,
les autres nations, dit la revue, ont le de-
voir de dénoncer cette tendance. « Aucune
puissance mandataire, déclare-t-elle, n'a le
dreit d'altérer son mandat ». L'article conclut
par cette affirmation que « si en Afrique et
en Orient il y a une nation qui a une mis-
sion à accomplir, cette nation est l'Italie,
l'ItolVt d*
RUE 0"mNQT
La crise de l'A. 0. F.
M. Steeg, président du Conseil, ministre
des Colonies, a reçu hier matin une déléga-
tion de l'Union coloniale, présentée par M.
Diagne, député du Sénégal, ass.sté du vice-
président de la Chambre de commerce de
rlordeaux, qui est venue l' entretenir de la
situation économique dans l'Atrique-Occidcn-
tale et de la crise des matières premières.
Le président du Conseil, ministre des Co-
lonies, a indiqué que ces problèmes le trou-
vaient tout à fait averti et qu'ils faisaient
l'objet des constantes préoccupations du gou-
vernement,
M. Stccg a demandé des précisions sur le
caractère de la crise et son amplitude.
La situation tragique du Sénégal dont nous
parlons plus haut aura donc bientôt une so-
lution. Les projets les concernant sont à
l'heure actuelle soumis à l'examen des services
compétents, du ministère des Colonies et du
ministère de l'Eccnomie Nationale.
M. Auguste Brunet, sous-secrétaire dEtat
aux Colonies assistait à cette entrevue.
Droits de douane sur les sucres
»♦»
M. Victor Boret, ministre de l'Agriculture,
a reçu, hier matin, M. Lebrun, secrétaire gé-
néral de la Confédération générale des
consommateurs, qui venait l'entretenir de
l'émotion causée dans le public par l'annonce
d'un relèvement éventuel du droit de douane
sur les sucres.
En raison de la situation précaire des plan-
teurs de betteraves, le ministre a déclaré être
dans 1 obligation de demander au 1 arlement
le vote du projet dudit relèvement.
Par contre, M. Victor Boret a affirmé son
intention de provoquer une série de mesures à
combattre la vie chère.
Incendie de la Po=nte-à-Pitre
-
Contrairement aux premières informations,
l'incendie de la I'ointe-à-l'itre a fait une
victime de 60 ans, une cuisinière, dont les
restes mortels furent retrouvés ce matin
dans les décombres de la maison où l'incen-
die a pris naissance.
Goulette est nommé Officier
de la légion d'Ionneur
«♦»
C' est avec joie que le monde colonial ap-
prendra la nomin^if* du capitaine Marrel
Goulette comme officier cftns la Légion d'hon-
neur.
Chacun se souvient en effet que le capitaine
Goulette entreprit avec Marchesseau et Bour-
geois, la randonnée Paris-Madagascar La Réu-
nion et retour et avec Lalouctte les raids Pa-
ris-Téhéran et retour et enfin Paris-Saïgon et
retour.
-
Tu te rends compte.
Interférences
Le ministre de l'Instruction publique
d'Egypte a pris hier une grave décision,
Une dépêche du Caire, nous informe en
effet que tout mariage est désormais interdit
entre les étudiants égyptiens, les sujets natio-
naux envoyés en mission en Angleterre ou
dans d'autre pays et les femmes étrangères.
La note du ministre observe que les étu-
diants égyptiens ne sont que trop enclins à
épouser des jeunes filles étrangères dont ils
ne connaissent ni les habitudes, ni la tradi- I
tion, ni la mentalité, que cette ignorance
conduit presque toujours à des malentendus,
et à des complications légales.
A nous donc, les amours nationales et les
Cupidons xénophobes. Le sang des races
tant pis pour Louis Bertrand doit être,
comme un vin de messe, pur et sans mélange.
Il en coûtera quelques pleurs aux jeunes
misses en mal d'union, mais l'Egypte se fara
da se, si j'ose dire.
Mais voyez-vous qu'un gouverneur prenne
chez nous une telle mesure ? Que devien-
draient les romanciers. et les colons ? On
frémit à de telles pensées. Quoi, plus de
complications sentimentales, plus d'études pro-
fondes sur les sexualités parallèles et les af-
fections entrecroisées?
Joseph fit bien de naiire. voici plus de deux
mille ans. Si le bras du ministre eut été plus
- --- -- -- -
long, la face du monde en eût été changée,
aurait dit Pascal.
Mais, c'est là, une expérience que quelques-
unes ne dédaigneraient point.
1. A.
-.
Les obsèques de Melle Louise Saint
Aujourd'hui, ont été célébrées, a neuf
heures trois quarts, en 1 église Notro-Dame-
des-Champs) les obsèques de Mlle Louise
Saint, sœur u de M. Lucien Saint, Résident
général de t rance au Maroc.
Parmi les personnalités présentes, nous
avons reconnu: MM. Aime berthod, sous-
secrétaire d'Etat; Quinoms de Léon, ambas-
sadeur d Espagne ; Auguste Mounié, sous-
secrétaire d'Etat; Paul Reynaud, Edouard
Soulier, Paul Azan, AUide Delmoni, Lionel
de Tastes, Edouard Renard, Préfet de la
Seine; Liard, secrétaire général de la Ilié-
fecture de police; Maurice iollette, Emile
Moreau, André Althalin, Pierre Ciodin, gr-
néral Pétin, professeur Vinrent, de l'Ins-
titut; professeur Léon Hornaid, Albert Au-
blet, André Jagerschmidt, Pierre Taittinger,
Monnier, préfet du Jura; Paul Catat, Louis
Dorilon, P. Wiriot.
M. Théodore Steeg, Président du Conseil
et M. Auguste Brunet, sous-secrétaire d'Etat
rw* ('.o101';IM, VAnient fr)U repr
Le Katanga
par M. RRi>.
L'occupation du Katanga au Congo belge
date de MJIO; c'esl a celle E,;OT(UE que les
colons tonuerent u.lisabetnville, ce joli ten-
ue uidusuiel en Aiiique tiopicale qui, au
itr janvier UJ30, complaît 3.0^0 Eurupcens
sur les l).uoo Lil III UU au kuUnga. 11 con-
Vcnall, 1 annee ou la Belgique celèbie aor.
Centenaire de lane cunn..tnc 1 îiiiinenje el-
Ion colonial développé par la gluneuae na-
tion et les tcattsauotta magnifiques auxquel-
les il a donne jour dans mus les uoniaines.
notamment dans les entrepiises niinicres,
la monographie publiee par tLmonAittuere
du 1 iaut-is.aianga nous expose en quelques
pages sobrement écrites les étapes reelle
ment magnifiques de l'cmprise minière et in-
dustrielle tle la llclgHlue ur Ull territoire
grand vingt fois comme elle et qui n'est lui-
même qu une paitie de 1 immense colonie ciu
c.011^0 oelge.
Le Katanga est accessible aujourd'hui de
toutes les directions : du Cap, la voie la
plus suivie, étant la plus rapide ; de Matadi,
par Léopoldville, le Kasai et le chemin de
ter du Bas-Congo au Katanga;
De Dar-es-Salam, le langanyika et le ré-
seau ferré et liuvial de la Compagnie des
Grynds Lacs;
De LoblLo-Bay. enfin, le nouveau chemin
de fer du lienguela, et la rouie ensuite sut
500 kilomètres en attendant l'achèvement de
la jonction au Katanga. Cette voie ferrée par-
tant de Lobito-Bay doit linaleiuent cllectuer
sa jonction avec le réseau de l'Angola por-
tugaise pour atteindre Lourenço-Marquès.
Mais le temps n'est pas éloigné ou l'on
pourra se rendre au Katanga en utilisant ex-
clusivement 1 avion. Elisabelhville sera
alors a douze jours de BI uxcllcs et peut-
etre moins encore
La grande richesse du Katanga est le mi-
nerai de cuivre; la région où se trouvent les
gisements est essentiellement constituée pat
des roches sédimentaires, schistes, calcaires
et conglomérats et les concentrations de cui-
vre exploitées aujourd'hui 'e trouvent dans
des zones de cassures. Les espaces nunéralo-
giques les plus répandues sont ia malachite
et la chrysocole ; on rencontre également un
oxyde, la cuprite CI de nombreuses autres
variétés. Dans certains gisements on trouve
des sulfures dans la zone non altérée (chal-
copyrite, bornitc, chalcosine),
Dans les gisements des concessions de
l'U:.ion Minière du Haut-Katanga prospec-
tés au lor janvier 19-9 il a été reconnu
l'existence de 75 millions de tonnes de mi-
nci ai de cuivre d'une teneur variant de 3 à
25 %> avec une moyenne de 7,05 ce qui
correspond à plus de 5 millions de tonnes
de cuivre.
Les installations industrielles destinées à
l'enrichissement des minerais, les différente®
usines métallurgiques, les centrales électri-
ques (35.0VA; k.., J, ics services anncxe,
constituent tout un monde que nous ne pou-
vons décrire dans cette courte note.
La grande industrie minière est implantée
dans le (1 Haut" Katanga entre le ioe pa-
rallèle sud et la colonie anglaise.
C'est un pays largement ondulé, monta-
gneux en certains endroits, recouvert d'une
savane boisée dans laquelle, çà et là se l'en.
contrent des peuplements atteignant quinze
à vingt mètres de hauteur ou de vastes clai-
rières marécageuses. L'altitude du pays est
élevée, elle varie de 1.100 à 1.700 mètres.
L'altitude, jointe à ce fait que le pays est
dans l'hémisphère sud (qui est, dans l'en-
semble, comme on le sait, moins chaud que
l'hémisphère nord à latitude égale) font que
le Haut-Katanga jouit d'un climat tempéré.
L'année n'y comporte que deux saisons :
les pluies, d'octobre a mi-avril ; la saison
sèche ensuite, avec températures assez bas-
ses, oll la nuit parfois. Pendant la journée
la température est agréable toute l'année et
l'Européen la supporte sans peine puisque
les blancs peuvent sans inconvénient tra-
vailler en plein soleil à des travaux de ma-
çonnerie ou de charpente par exemple. La
température moyenne du jour oscille entre
18 et 30°. Le Katanga peut donc être consi-
déré tomme un pays salubre où l'Euiopéen
peut s'établir à condition de prendre certai-
nes précautions comme il est de règle dans
les régions tropicales. La seule maladie sé-
rieuse est le paludisme, mais on sait le
combattre.
Le Katanga n'est pas encore un pays
agricole organisé en vue de produire pour
l'exportation : il est trop éloigné de la côte
et les voies de communication ne permettent
pas, dans leur état actuel, de les transporter
aux ports d'embarquement. Par contre, les
huit mille Européens et les quarante mille
indigènes groupés dans la LOne minière
sont des consommateurs qui font vi\re des
marchés importants. Céréales, lait, beurre,
œufs, volailles, viande de boucherie, légu-
mes ont une vente assurée, et, comme les
indigènes du Katanga produisent très peu de
denrées vivrières on conçoit qu'il y ait pla-
ce, dans ce pays, pour de vastes exploitations
agricoles. Le sol du Katanga est fertile dans
toutes les régions qui ne sont pas minéra-
lisées, les terres aptes à la cultuie dans des
conditions avantageuses sont donc dissémi-
nées, il faut donc le>> rechercher et, si clic:".
sont boisées, il faut procéder au défriche-
ment et au dcssouchage, opérations fort oné-
reuses.
Dans les régions exemptes de mouches
tsé-tsé, les boeufs sont utilisés pour les tra-
vaux agricoles. C'est le cas d'Elisabethvillc
et ses environs et de la contrée voisine du
plateau de Biano. Ailleurs il faut recouru
aux engins mécaniques.
A l'heure actuelle il y a deux catégories
d'agriculteurs au Katanga : de vrais fer-
miers, ail nombre d'une vingtaine ; des agri-
culteurs amateurs, employés, commerçants,
ouvriers qui cultivent quelques parcelles de
terre aux environs des centres européens et
produisent des pommes de terre et des pa-
tates douces.
Près d'Elisabethville et de Likasi ce. sont
les indigènes qui ont aus>i des cultures ma-
raithèies et fournissent à peu piès la totalité
des légumes consommés par les Européens.
Ceux-ci ne connaissent donc pas le régime
de la conserve si nuisible :\ la santé suitout
sous les tropiques. Si les magasins d'Elisa-
bethville et de Likasi sont abondamment
pourvus d'ohjpts de tmito nature ils débitent
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