Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-01-08
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 janvier 1931 08 janvier 1931
Description : 1931/01/08 (A32,N5). 1931/01/08 (A32,N5).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380280v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE, N° 5. LE NUMERO : 30 CENTIMES JEUDI SOIR, 8 JANVIER 1931.
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Les Annales Coloniales
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Le Communisme aux Colonies
r 'a .s
Dans un livre récent, docjgPeAté, plein de
faits précis et d'exemples qui paraissent pro-
bants, M. Gustave Gautherot, professeur à
Phistitut CathoJique, qui fut candidat libéral
à la députation à Puteaux contre André Mar-
ty, tend à démontrer que si les puissances co-
loniales n'y prennent garde toutes leurs pos-
sessions d'Asie et d'Afrique se soulèveront
contre elles à l'appel de la propagande com-
muniste. « Moscou à l'assaut des colonies »,
tel est le cri d'alarme. Il n'étonnera pas ceux
qui, à l'occasion de chaque discussion colo-
niale subissent à la Chambre les discours de
Marcel Cachin. Avec de légères variantes,
inspirées par l'événement du jour, si minime
toit-it, qui sert de prétexte à ses interventions,
ux idées générales, toujours les mêmes, sont
régulièrement exprimées : la société capitaliste
exploite honteusement la laborieuse popula-
tion d'outre-mer; le communisme seul les libé-
rera de la ploutocratie qui les opprime. Par-
fois plus discrètement d'ailleurs, les commu-
nistes déclarent qu'ils s'attaquent aux colonies
fin d'atteindre indirectement la métropole. A
la lecture de certains articles de l'Humanité,
at apparaît que ses rédacteurs ne négligent et
ne négligeront à l'avenir aucune occasion d'in-
tervenir dans nos possessions lointaines pour
faire naître ou pour envenimer des conflits sus-
ceptibles là-bas plus encore qu'en France, de
s'élever soit entre les travailleurs et @ les pa-
trons, soit entre les administrés et l'adminis-
tration.
Ainsi un but apparent, libérer des popu-
lations martyres, un but réel créer des embarras
à notre pays, soulever les indigènes contre lui.
Les communistes essaient de tourner et
d'attaquer par coté des fortunes difficiles à en-
tamer Je front.
Pour démontrer la noblesse du but appa-
rent, ils dénaturent la vérité : l'arrestation
d'un voleur ou d'un criminel est transformée
par leur , presse ,t en une atteinte inconce-
vable à la liberté individuelle : la puni-
tion- des fauteurs de troubles ou de désordres
devient un acte arbitraire accompli par une
administration sans scrupules ; n'a-t-on pas en-
tendu récemment Doriot déclarer à une réu-
nion tenue rue Grange-Batelière, qu'à Yen
Bay des populations paisibles avaient été
provoquées et massacrées par des troupes en-
voyées par le Gouverneur général.
von W. en soat aurivM lei Pte" ancdiils.
t lai vmll ;Yen saY. ce
cien et 'u ent isimassr ç;-e
ce sont les assassins qui ont été fusillés, ce
sont les rebelles qu'il a été nécessaire de chl-
tier.
- Cette action persévérante sur l'opiniçm pu-
blique, tend en France à tenir eh haleine les
troupes communistes *, de lourdes pertes ont
été enregistrées depuis quelques années, pour
(retarder l'heure du déclin, pour remplacer par
de nouvelles recrue, une partie des militants
désabusés qui s'en vont, pour entretenir le feu
sacré de ceux qui restent, il faut à tout prix
à chaque instant découvrir des scandales nou-
veaux, quitte à les provoquer ou à les inven-
ter.
Dans les colonies mêm, la propagande re-
vêt les formes les plus diverses ; elle a su
s'adapter au degré d'émancipation des indigè-
nes et c'est ce qui a permis d'affirmer que
l'agitation moscoutaire y était en réalité peu
accentuée.
Vous prenez pour bolcheviques des mani-
festations qui n'ont rien à voir avec les théories
de Lénine ou de Staline, disent-ils, et ils
citent tel mouvement causé par des revendica-
tions ouvrières, tel autre fomenté au nom du
sentiment national ; ce ne sont que des reven-
dications en vue d'obtenir une liberté plus
grande ; une égalité parfaite avec les citoyens
français ; lisez tel journal malgache, ajoutent-
ils, vous verrez que le seul but de ces der-
niers est d'être naturalisés, tel journal algérien
vous apprendrez que les dirigeants seront sa-
tisfaits si certains impôts trop lourds sont sup-
primés, tel journal annamite et vous saurez
que c'est au nom d'un noble sentiment et pas
pur patriotisme que certains agitateurs se sont
révoltés contre l'autorité française.
Il y a évidemment une part de vrai dans ces
affirmations ; je n'en disconviens pas ; mais il
ne faut pas confondre le prétexte avec la
cause. Donnons-nous la peine de réfléchir,
nous serons frappés par l'unité des méthodes
employées sous toutes les latitudes malgré la
diversité des prétextes invoqués, puis donnons-
nous la peine de rechercher qui étaient et qui
sont encore les promoteurs des manifestations
ou des émeutes.
- - - -
Ce sont certes des indigènes, mais pour la
plupart, plus instruits que les autres, ils ont
fait un séjour hors de leurs pays et ils ont été
en contact souvent très étroit avec des diri-
geants de la 3° internationale.
Les derniers événements qui se sont déroulés
au Tonkin et dans le Nord-Annam l'ont net-
tement démontré: presque tous les Annamites
qui ont joué un rôle important dans le mouve-
ment insurrectionnel ont résidé pendant un
temps assez long à Canton et y ont fréquenté
assidûment les organisations communistes.
Ils ont appris que depuis le début de 1930,
en Annam une seule organisation secrète pla.
cée sous l'égide de Moscou. a réuni tous les
fauteurs de trouble et a remplacé tous les an-
ciens groupements d'allure nationale. A Vinh
en particulier, au moment de la révolte, des
tracts portant la signature du « Conl-San »
distribués à profusion, et des drapeaux rou-
ser avlit–imigites^soviétiques arborés par. les-
manifestants ne laissaient aucun t doute sur
l'origine commufliête de l'insurrection.
< Où en est cette propagandç bolcheviste ;
quels résultats a-t-elle donnés ? Le mouve-
ment communiste est-il en progression et ré-
gression ou simplement stationnaire ? Quelles
mesures peut-on prendre pour l'enrayer oU le
faire disparaître ? Ce sera l'objet d'un pro-
chain article.
Camittes
Député de l'Eure,
Membre de la Commission de VAlgérie,
des Colonies et des protectorats.
Dépêches de rlndochine 1
»»«
A la mémoire de Joffre -
A Saïgon
Des services religieux à la cathédrale et
au temple, à la mémoire du Maréchal
lJoflre, ont été célébrés devant - une assis-
tance énorme. Toutes les autorités civiles
et militaires européennes et indigènes et le
corps consulaire y assistaient.
A Hanoï
11 l'occasion des funérailles du Maréchal
des cérémonies ont eu lieu dans les cinq
capitales de l'Union ainsi qu'à Ford
Bayard.
A lIanoi, devant le monument aux morts
s'est déroulée en présence de MM. Robin,
gouverneur général p. i, du général Billotte,
commandant supérieur des troupes. Devant
commandant supérieur des troupes devant
la foule française et indigène une prise
d'armes des troupes de la garnison.. Le aé-
néral Billotte a rappelé en une courte allo-
cution les services - du Maréchal Joffre et lu
l'ordre du four de la bataille de la Marne.
Une minute de silence a été observée et
la cérémonie s'est terminée par le défilé
des troupes.
Election du bureau au Conseil colonial
ç de l'Indochine.
Le ConfseU colonial en réunion le 6 jan-
vier a constitué son bureau comme suit :
MM. Mathieu, président : Quentru, La-
malhe, vice-président ; Rltl-Quang-Cltieu,
vice-président ; Quérin et Nguyen Van
San, secrétaires.
La presse du Tonkin
à l'Exposition Coloniale
M. Tirard. directeur du journal Le Co-
lon. Français, de Halphong, est nommé dé-
légué de la presse française du Tonkin à
l'Exposition Coloniale.
Le voyage de la mission
siamoise d'aviation
Le général Phya ChalcmhaJw. et les
avialeu/rs siamois qui regagnent Bangkok
directement se sont envolés à 8 heures. Ils
ont%ui.sité, les installations aêr^onauliques de
Dachmai-Tong. Ils ont été cordialement
accueillis pendant leur séjour, mais en rai-
son du deuil naHonal, les réceptions offi-
clelles prévues ont été décommandées.
Les aviateurs siamois sont rentrés hier.
à Bangkok.
Ils se sont déclarés enchantés de la ma-
nière dont ils ont été reçus au Tonkin.
(Indopaefi.)
NOIR SUR BLANC
Feu de Selves
«♦«
MM. Charles Maurras et Léon Daudet
tiennent dans l'Action Française, d'accord
avec M. Tue, à ressusciter M. Justin de
Selves.
Tout le monde se souvient du double jeu de
r ancien préfet de la Seine.
Ancien président du Sénat dans le cabinet
Caillaux en 1911, il était détenteur du porte-
feuille des Affaires étrangères.
Son attitude en ce temps-là r éloigna à peu
près du pouvoir à tout jamais, sauf une résur-
rection de deux mois au Ministère de l'Inté.
rieur.
L on peut dire que bien qu'il ait encore le
souflfe, M. Justin de Selves est bien « feu »
depuis son passage au Quai-d'Orsay.
M. Tue le savait aussi bien que moi.
L'A.
-*«»
UN NAUFRAGE AU LARGE DE CEYLAN
«♦»
Le paquebot Porthosdes Messageries
Maritimes, a recueilli, au large de l'ile de
Ceylan, 42 naufragés du navire norvégien
T ricolor.
-
Un incendie à la Guadeloupe
»»«
Quarante-deux maisons détruites
On nous télégraphie de Pointe-à-Pitre que
42 maisons dont 17 rue Frébault, 20, rue
Tiardes, 1, rue Schoelcher, 4 maisons dans
la cour dont 2 rue Frebault et 2 rue
Scliœlcher ont été détruites. L'incendie qui
a éclaté hier matin à 7 heures dans le cen-
tre commercial de Pointe-à-Pitre est main-
tenant circonscrit. On ne signale aucune
victime.
Les causes du sinistre paraissent d'origine
criminelle.
Le Gouverneur de la Guadeloupe s'est
rendu sur les lieux dès la nouvelle de l'in.
cendie.
Le départ da c, Titaaia
Dakar, 6 janvier. Le contre-torpilleur
Titania a quitté Dakar le 3 janvier.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Un discours de M. Steeg.
L'hommage du Japon au Maréchal Joffre.
Le vrai devoir 1
b
A. O. F. a senti
cruellement les ré-
percussions de la
règle éttfoitemenit
égoïste adoptée par
trop de gouver-
neurs et qui con-
siste a se préoccuper, beaucoup plus, dans
leurs discours, leurs circulaires, leurs dé-
crets, de ce que pense un pouvoir métropo-
litain ignorant que des besoins réels de leurs
colonies.
Cela 11 est peut-être pas très aimable
pour le pouvoir métropolitain. Mais, sauf
cet adjectif que je trouve vraiment sévère,
je n'ai cessé de dire à cette place la même
chose. 011 me rendra cette justice. Et je
n'ai pas attendu que tel de ces gouver.
neurs eiit quitté telle colonie, avec un avan-
cement accordé par ce pouvoir métropoli-
tain malment, pour écrire ce que je pensais,
moi qui avais l'occasion de confronter dis-
cours et circulaires avec les lettres particu-
lières ou les ^renseignements oraux que je
recevais de l'A. O. F. oit d'ailleufs.
Le rail de la Côte d Ivoire, disait la lit-
térature officielle destinée au pouvoir mé-
tropolitain, n'avait jamais été poussé avec
tant d'activité : on constate aujourd'hui
qu'après plus de 15 ans, il a gagné 200
kilomètrest ce qui, pour un rail, n'est mê-
me pas un a train 9 séllatottal. D'autres
que moi ont, dans notre journal, montré te
qu'il fallait. penser du fonctionnement des
wllarfs, et d'autres, avec moi, ce qu'il fal.
lait penser des liaisons ferroviaires, rou-
tières, télégraphiques, etc. Reprenez les do-
cuments destinés à l'édification du pouvoir
métropolitain et de quelques-uns de ceux qui
n'attendent pour admirer que de recevoir
des plaidoyers pro domo, décorés des noms
de Discours pour Vouverture de ceci ou de
cela, de Rapports officiels, et autres voca-
bles administratifs : relisez et comparez, et
à l'avenir gardez en face de ces documents
venus des intéressés, le sang-froid du cri-
tique impartial et soumettez les textes aux
règles de la critique, du témoignage.
Salis cela, on se préparc des réveils fort
durs. Que de fois avons-nous ri pété qiie,
si les capitaux sont pour la mise en valeur
des colonies les. moteurs indispensables, ce
n'est pas coloniser qu'attirer pêle-mêle sur
un -- territoire spéculâtes ç - et. manieurs d'ar-
gent ; que, même au-dessus de l industrie,
qu'incontestablement au-dessus du cotn.
mer ce, il y a l'agriculture : que la terre
'cl tf CoiHftoir 7*'
passr avetntrit champ 11,
colon métropolitain ou indigène avant le
directeur d'usine et le marchand ? Nous.
admettrions, à la rigueur, que les uns et
les autres soient simultanément soutemlS,
aidés, encouragés par tous les moyens ;
nous ne saurions admettrc nue la culture des
terres soit négligée ou. quelque peu oubliée
pour les autres modes d'cxploitatioll, quels
qu'ils soient. Cela se paye, tôt ou tard, et
plus cher qu'on lie l'imagine, à moins
qu'une administration plus sage, pius pré-
voyante, ne se préoccufe de corriger les
conséquences de celle erreur et de revenir
à la vérité.
Cette administration, à son tour, aura
certes le droit de dire au pouvoir métro"p(I-
Litain et à tous ceux qui en France suivent
"avec une attention passionnée les efforts
admirables de nos administrateurs colo-
niaux et de nos gouverneurs, de nos colons
et de nos commerçants, ce qu'elle aura fait,
ce qu'elle compte faire, les résultats qu'elle
obtient et ceux qu'elle espère obtenir. Mais
elle aura tes yeux fixés non sur l'opilliolt
des puissants du jour, ou de ceux qui la
guident par la parole ou l'écriture ; elle
concentrera toute sa force d'attention sur le
but à atteindre qui est non pas de se fabri-
quer une bonne renommée, mais de faire
aimer et respecter le nom de la France,
d élever peu à peu les peuples dont elle a
la tutelle de leur infériorité Pllysiquc, in-
tellectuelle, morale au niveau de notre ci-
vilisation bienfaitrice : œuvre immense et
magnifique au cours de laquelle ceux-là
seuls se créeront un nom glorieux qui aii.
ront oublié de se servir eux-mêmes pour ne
servir que la, plus grande France et se dé-
vouer avec un noble désintéressement à sa
prospérité, à sa grandeur, à son avenir.
iRforlo Roua tan,
Sénateur de l'Hérault.
Ancien ministre'
Vice-Président de la Commission des Colonies.
RUE OUDINOT
<
M. Steeg travaille
Hier, après avoir assisté aux obsèques du
maréchal Joffre, M. Steeg, président du
Conseil, ministre des Colonies, a reçu MM.
Camille Chautemps, Daniélou, A. Sarraut,
Loucheur et Germain-Martin.
Il a conféré avec ses collaborateurs sur dif-
férents problèmes économiques intéressant la
métropole et les colonies.
Mort de Mlle Louise Saint
040
M. Lucien Saint, Résident Général de
France au Maroc, Aient de pevrlre sa sœur,
Mlle Louise Samt, décédée hier matin, à
8 heures, à Paris, 68, rue d'Assas. Le Ré-
sident avait été appelé a son chevet et était
arrivé mardi soir.
Mlle Saint était une artiste peintre
réputée.
Les Annales Coloniales témoignent leur
sympathie très vive à M. et Mme Lucien
Saint, en leur adressant toutes leurs condo-
léances.
Le personnel scientiique colonial
et les difficultés de son recrutement
K»
Dans ses conférences sur les productions
coloniales d'origine végétale, le professeur
Aug. Chevalier a attiré l'attention comme il
convenait sur le personnel scientifique colonial
et sur les difficultés que l'on rencontre à le re-
cruter : rien n'est plus vrai que ce qui a été
dit par le savant botaniste et, d'ailleurs com-
ment en serait-il autrement ?
« Même dans les Laboratoires d'Europe ou
des Etats-Unis les spécialistes qualifiés se
consacrant aux sciences biologiques appliquées
sont très clairsemés. Quand, par surcroît, vous
leur demandez d'aller vivre dans des contrées
nouvelles loin des centres intellectuels aux-
quels ils sont habitués, à moins qu'ils n'aient
la passion de la recherch e et le goût de la
vie coloniale, ils - se déroberont. »
Nous dirons plus : même s ils ont le goût
de la science poussé jusqu'à la passion, ils ne
pourront se montrer désintéressés s' ils ont des
charges de famille et ils ne pourront accepter
de séjourner très loin de la métropole, s'ils
ont des enfants à élever, à faire instruire,
Sauf les cas très rares où des lycées ou des
établissements d'instruction pouvant les rem-
placer jusqu'à l'approche du baccalauréat se
trouvent dans la résidence où ils travaillent.
La création d'un cadre scientifique colonial
est à désirer et permettra, si la porte d'entrée
s' ouvre sur un large parvis, s'il n'est pas en-
cerclé par des règlements étroits, mesquins -
donnant prise à des mesures vexatoires à
l'égard des fonctionnaires scientifiques qui, par
vocation, n'ont rien des qualités demandées
au bon fonctionnaire - d'avoir des chances
de trouver quelques bonnes recrues. Mais l'ex-
périence de tous les jours est là pour montrer
que les administrations coloniales ne sont pas
spécialement sympathiques à l'égard des hom-
mes qui échappent plus ou moins à leur em-
prise et qui ont le grand tort de sembler ne
rien faire d'utile.
Quoi qu'il en soit, il faut stimuler les vo-
cations coloniales parmi tous les établisse-
ments scientifiques métropolitains, universités,
muséums, grandes écoles. « Des élites scienti-
I fiques pour l'étude des multiples problèmes de
sciences pures et appliquées qui se posent dans
les colonies sont plus que jamais nécessaires. »
Il faut des spécialistes nombreux selon chaque
discipline scientifique, car l'étendue des ques-
tions à étudier est généralement très grande :
on se trouve vite en plein inconnu dès que l'on
« creuse » attentivement les problèmes qui sur-
issent à chaque pas et, si 1 on veut les résou.
Sre de façon suffisamment complète, il faut
-^êtrer nombreux dans chaque service spécialisé :
ne perdons pas entièrement l'espoir de voir ce
Programme réalisé.
7 .d.
j –̃–
Nos Colonies
s'associent au deuil national
A Alger
Hier matin, à la cathédrale d'Alger, un ser-
vice solennel a été célébré à la mémoire du
maréchal Joffre par Mgr Leynaud, archevêque
d'Alger, qui a donné l'absoute.
Le Gouverneur général était représenté par
le colonel chef de sa Maison militaire et de
nombreuses personnalités civiles et militaires y
assistaient.
A Tunis
"M. Manceron, Résident général, entouré du
représentant du bey, du général commandant
les troupes, des officiers, des membres du
corps consulaire et des autorités civiles du pro-
tectorat, a assisté au service funèbre à la mé-
moire du maréchal Joffre, que présidait Mgr
Lemaître, archevêque de Carthage.
A Rabat
De grandioses manifestations se sont dérou-
lées dans toutes les villes du Maroc à la mé-
moire du maréchal Joffre.
A Rabat, des officés ont été célébrés à la
cathédrale Saint-Pierre. Le délégué à la Rési-
dence générale et le général Vidalon assis-
taient à la cérémonie.
A 10 heures, la foule s'est rendue au
cimetière et s'est recueillie devant le monu-
ment aux morts, à l'heure même où se dérou-
laient à Paris les funérailles du maréchal.
A Casablanca
En présence des autorités militaires et ci-
viles, vingt-sept groupements patriotiques se
sont réunis, dans la matinée, place de la Vic-
toire, pour rendre hommage à la mémoire du
maréchal loffre.
Un service religieux a été célébré par un
aumônier militaire en présence d'une nom-
breuse assistance.
Un télégramme de Brazzaville
Mme la maréchale Joffre a reçu le télé-
gramme suivant de Brazzaville :
ce Les médaillés militaires de Brazzaville,
profondément affectés par la mort du grand
médaillé, vous expriment leurs condoléances
et leurs regrets sincères. »
Les condoléances de l'Inde française
Le président du Conseil général de l'Inde
française a envoyé à M. Steeg la dépêche sui-
vante:
« Consul général et population Inde cons-
ternés décès illustre maréchal Joffre, vainqueur
Marne, saluent bien bas sa dépouille mortelle
et adressent famille et Gouvernement Républi-
que condoléances émues. »
Celles des anciens combattants
tonkinois
L' Amicale tonkinoise des anciens combat-
tants a fait parvenir au Gouvernement la dé-
pêche ci-dessous :
« Combattants du Tonkin, vivement émus
par deuil illustre maréchal, vous prient présen-
ter condoléances en leur nom, Mme Joffre et
Gouvernement. »
Scandale Caraïbe à la Martinique
> c –-
Ainsi. c'est sous le parrainage de M. J. La-
gi'osillière. conseiller général de la Martinique
et Louis Séjourne, uviuteur distingué ex-condi-
dat du bloc national aux élections législatives
de 19sW, que lu belle Mndinina fait son entrée
dans le but Ouslric, Ouslilric ou OustricarU (se-
lon le quartier). Tout le bleu azuré de la mer
des Antilles n'u pu défendre la Martinique con-
tre les éclaboussures de la formidable vague
de boue, qui en réalité, balaie, sans distinction
dp, parU, les hommes tarés et véreux qu'un fra-
de paérqtui, ilibre de complaisances maintenait dans
gile
la sphère dirigeante.
M. Lagrosiliière doit connaître le vieux pro-
verbe créole : « Tout mllct ni gran zoraille ».
Tous les mulets ont de grandes oreilles ou' « qui
se ressemble s'assemble ». Il ne faut donc pas
s'étonner de trouver ce nouveau requin d'affai-
res attaché à la « Confrérie des pilleurs des
iinances publiques Il dont les membres fonda-
teurs sont Oustic, Raoul Péret, Eugène Lau-
lier, Olivier de Hivaud, Oclave Hombcrg, Bénard
frères H Cie.
Les faits sont ù ce point patents et scanda-
leux que quatre mandats d'amener ont été dé-
cernés par M. Brack, centralisateur de toutes
les affaires de corruption politique. Ces mandats
visent : Lagrosillière; Louis Séjourne. Giraudon,
administrateur de la Société générale d'Entre-
prises électriques dont le siège est 55, rue
d'Amsterdam, société « contrôlée Il pur Oustric:
Henri de Bussière, ingénieur et financier. Ces
deuIX dpmiers sont arrfités ; les deux premiers
prennent encore le frais dans la savane marti-
niquaise, à inouïs qui'
Les inculpations relevées sont celles de cor-
ruption de fonctionnaires et trafic d'influences.
Le vol et le vote. La faillite de la Société des
Etablissements Giraudon, n'a fait que précipi-
ter le scandale, car, depuis plusieurs mois, le
Ministère des Colonies où, jusqu'au mois der-
nier dirigeait, M. Alcide Dolmond, député de la
Martinique, adversaire de M. Lagrosillière et le
Gouverneur d'icelle, M. Gerbinis étaient au pos-
te d'ulerl.',
Mise au point
Quelques erreurs s'étant glissées, dons les
renseignements de la Tresse en général, sur la
personnalité politique des Inculpés, nous trou-
vons intéressant de rétablir la vérité.
En 1924, M. Lagrosillière n'était pas candidat
aux élections législatives. Il avait été autrefois
député socialiste S.F.LU., avait battu M. Fer-
naml Clerc, cher du parti usinier, puis avait
quitté le parli .F,I.O. et s'était Tait l'allié de
la droite. La campagne électorale de 1924 a
prouvé élnqueinment que s'il avait été candidat,
il l'eût été a droite, puisquavue ln concours de
M .Fernand Clerc, usinier et assisté de tous les
plus importants planteurs do canne Ci sucre,
distillateurs do rhum, etc., M. Lagrosillière sou-
tint de loulo sa vigueur les deux candidats do
droite, MM. Séjourné aviateur distingué, qui a
été aux Antilles ,1e délégué général de lit Li-
gue des Intérûts économiques - que présidait M.
Ernest Rilliet ,sônuteur (16 Iti Seine, et Paul
Merlin, rédacteur politique on Temps. Tous les
deux so présentaient sous l'étiquette « Bloc Nn-
tonal ». Ces deux poulains, obtinrent 15.510
voix; ils furent butliji par 24.400 voix fi MM.
Alcide Dolmont qui depuis fut sotis-serrétairè
d'Etat des doux cabinets Tardieu et Victor Sé-
vère, maire oie Fort-de-France, inscrits sur la.
"liste du Cartel dite d'Union Républicaine Dé-
mocratique. -
Tandis que M. Lagrosilll» m toujours versatile
èt « accessible » trouvait sm bénéfice fi porter
arme à droite et soutenait le bloç nnU°n»'L M.
Léniery, sénateur, so dépensait pour le Cartel
que depuis. M. Laai'osiilière ne devait d'ail-
Itîiirs rentrer au parti socia.listo que peu de
temps Ityonl les élections de 1928.
Ce qu'est la S. G. D. M.
Yoir-i 1" genèse du scundulo :
M. «îeorges Giraudon, administrateur délégué
Ktalilisst-'ineiils Ginutikm, entreprise d'élec-
tricité et de travaux publies, 55, rue d'Amster-
dam, uue d«'.s sociétés lai.^aut partie île lu llolfra
holding cré'.e par le IjUIlIIf:IPI' Ouslric s'into-
iessail à lu :-:., G. D, M., Société générale pour
le développement do la Martinique, ayant sou
.siège ii Paris, "^0, rue do la Pépinière, créée en
avril au enpilal de 500.000 francs par MM.
Louis Séjourné, industriel, ancien capitaine
aviateur et eliet d'escadrille, chevalier do Ja Lé-
gion d'honneur, iitulairo do nombreuses puhncs,
dOlTlcurnnt, 15, rue Brown-Sequard, et M. Emile
Aries, demeurant, 10, rue Decaen qui lurent
l'ommés administrateurs.
L'administrateur délégué était M. Henri (te
Bussière l'un des directeurs de service de la
Banque Adam.
Ceux-ci se chargeaient de faire pour la So-
ciété les plans çt devis de travaux à exécuter il
la Martinique. Mais il est à noter que M. Aries
avalit depuis longtemps donné sa démission
quand la justice fut amenée à intervenir.
M. Giraudon chargea l'ancien officier avia-
leur de partir pour la Martinique avec une mis-
sion de géomètres et d'ingénieurs qui devait
s'aboucher avec les principaux représentants ¡let
la colonie pour la création d'un port, de routes
et d'installations d'électricité.
Le bout de l'oreille
Autour d'un vote
A quelles démarches Séjourné se livra-t-il à
lu Martinique ? Toujours est-il que, en décembre
IH:;?!) , le Conseil général de la Martinique, ou
plutôt la majorité socialiste du Conseil, vota le
¡: rincipe de 200 millions de travaux à effectuer
dans la colonie.
Pour trouver immédiatement les fonds, on
aurait recours ù un emprunt.
Par la suite. les socialistes oui avaient « voté
pour » s'aperçurent que l'émission de l'emprunt
entraînerait forcumem le contrôle du ministère
des Colonies, ce qui leur enlèverait l'indèpcn-
uaueo pour le choix des entrepreneurs et l'éta-
blissement des tarifs et des conditions des con-
trats.
Ils .décidèrent alors entre eux de faire voler
à la session do mai )')30 un projet nouveau
consistant : 1" à révoquer le vote de décembre ;
2° ù décider que les 200 millions seraient pris
par tranches annuelles sur le budget local, les
contrats (lcynllt être passés dp gré à gré, et les
travaux exécutés sous le contrôle seul de la
Martinique.
Mais M. Gerbinis, gouverneur de la colonie,
mis au courant de ces projets, intervint énergi-
qupmcnl. Il prorogea l'intersession, si bien que
1-i Conseil général ne put se réunir que le mois
dernier. Mais le gouverneur n'avait fait que
gagner du temps. Ln majorité socialiste vota
son projet en dépit d'une résistance acharnée
do la minorité, qui mnnifrsla avec la chaleur
habituelle il ces pays du solcil, Le projet adopté
indiquait que les travaux seraient exécutés rar
la s. G. D. M. L'ancien aviateur n'avait pas
nerdu -- son - temps.
t'n premier cou Irai fut passé pour l'ludos des
travaux h faire et dos moyens à utiliser >ur
place. Une société d'études ilut alors constituée.
Un second contrat fut passé pour d'impor-
Innls travaux d'électrilicaluin. Ces rouirais de-
vaient êlro exécutés par une autre firme indi-
quée par la S.G.1XM.
Air de la Lettre
L'opposition faite par ,1a minorité an 'ú\ du
projet, n'a pas tardé iL se trouver pleinement
justifiée par les faits.
M. Gerbinis avaii reçu, en novembre dernier,
sans aucun mot d'envoi, deux copies do lettres
portant le cachet humide des tub!issemcnts Gi-
raudon.
La première de ces lettre, datée du 3 avril
1930 élait adressée par M. Giraudon il M. Louis
Séjourné. Elle faisait état d'un contrat aux tpr-
mes duquel Al. Louis Séjourné touchait une
commission de 5 sur les travaux, ce qui
pour 200 millions au.minimum, le chiffra pou-
vant être dépassé, aboutirait au total de 10
millions au moins.
De plus, s'il obtenait des prix plus élevés que
les prix ordinaires de la maison Giraudon et-
do la lirme exécutrice, il touchait 50 du sur-
plus et M. Giraudon l'autre moitié. Il ne sem-
blait pas douteux que l'ancien aviateur obtien-
drait de la majorité du conseil général ces-
conditions meilleures, car déjà M. Giraudon
avait consenti à M. Louis Séjourné des avan-
ces sur les ristournes à venir, avances desti-
nées à « rémunérer des concours politiques »^
La deuxième lettre adressée par Giraudon à
M. de Bussière, administrateur délégué de la,
S.G.D.M le 10 août, établit nettement que M.
LagrosllhêrJ était en fait associé de M. Louis
Séjourné dans l'affaire et dans le contrat des
ristournes.
Ces deux documents furent transmis par M.
Gerbinis au ministère des colonies qui les com-
muniqua, en déposant une plainte, au parquet
île la Seine.
Des investigations eurent Heu, ces jours der-
niers et M. Brack, juge d'instruction, fut saisi
d'un réquisitoire de M. Fontaine, substitut, ten-
dant ù ouvrir une information pour trafic d'in-
lluence, corruption et complicité.
C'est qu'en effet on avait appris que M. La-
grosillière avait louché un chèque de 24.000 fr.
émanant de M. Giraudon. En outre M. Girau-
don avait fait une avance de 6.000 francs. M
Lagrosillière, une autre de 10.000 francs et on
trouva également en faveur de M. Lagrosillière
dans la comptabilité Giruudon un virement de
15.000 francs.
Aussi, hier UluLiu, M. Brack décida-t-il de
lancer contre celui-ci un mandat de perquisI-
tion et d'amener.
Sans difficulté M. Giraudon reconnut qu'il
avait signé, en Daveur de l'nncien député de la
Martinique, un chèque de 24.000 francs.
On trouva, de plus, dans sa comptabilité les
originaux des lettres dont M. Gerbinis avait
reçu copie : la reproduction en avait été tex-
tuelle.
11 fut alors appréhendé, pour être mis à la
disposition de M. Brack, qui procéda dans la
soirée, à son interrogatoire.
M. Giraudon, qui est ingénieur, ûgé de qua-
rante-sept uns, et habite 1, avenue Victor-Eni-
manucl-lll où M. Lcfcbvrc, commissaire aux
délégations judiciaires, a perquisitionné - a
choisi pour défenseur M0 Pierre Wolf.
M. Brack a également lancé trois autres man-
dats, contre MM. Lagrosillière, Séjourné et de
Uussièrc.
L'ancien député serait à la Martinique et sur
Je point de ire venir en France : M. Séjourné
serait également la-bas ; M. do nussièrc, ingé-
nieur qui habite Paris, 4, rue Balny-d'Avri-
COUl't, a été appréhendé.
court, Conduit devant le juge, M. de Bussière
a indiqué, avant d'aller rejoindre à la Santé,
M. Giraudon, qu'il choisissait pour avocat
M'^Laya.
A vrai dire, la S.G.D.M. avait commencé seu-
lement ses opérations a la Martinique roule-
fois, elle avait déjii obtenu deux contrats ovec
le conseil général.
Lo premier ClulL un contrat de 700.000 llrancs
pour études et était relatif il des essais d'éta-
blissement do romes sur 5 ou 10 kilomètres.
Le second , qui concernait l'élcctrllication d'une
jiartio de l'Ile, ilut irepas-é par la S.G.D.M. il
une autre llrmc, niais ne fut pas ratifié par le
gouverneur.
Toutefois, on le sait, en matière de corruj)-
tion et do tralic d'inllucucc n'est l'entente, le
pncle entre le corrupteur et le corrompu qui
conslilue le délit. lEI. dans celle affaire, le ]Jndc
est établi, ainsi que nous l'indiquions hier,
par des documents dont l'authenticité n'est pas
cuntesLee.
Séjourne recevait par contrai dos avances sur
les commissions pour les travaux dont il ob-
tiendrait ln concession et s'était associé à ce
sujet a ver M. Lagrosillière.
I,'article 177 du code pénal prévoit à ce sujet,
pour loulo personne munie d'un mandat élec-
tif, la comparution pour crime devant les assi-
ses, la dégradation civique, une peine do chu,
̃ans de prison et une amende égale nu double
des sommes reçues.
Pour les autres inculpés y compris lus (',,1\\-
plices, les peines prévues vont de I A 5 ans do
prison et comportent des amendes du m')):'-
genre.
Les Etablissements Giraudon
Af. Giraudon était administrateur clé:k-u.j cl
directeur général des entreprises générales elcc-
Irirpios et, industrielles G. Giraudon qui s'oc-
cupaient d'electrilioation et de génie civil. Au
,..,ii'ge île cet établissement, nous avons oUlenu
d'un de ses directeurs les renseignements que
voici : -
Ingénieur des Arts-ct-Méliers, M. Giraud-ui
avait fondé, il y a douze n-ns, une société ou
commandite dont il était, le gérant. Le ,.lt:'\I-
loppement pris par cette allaire l'incita. à la
transformer en société anonyme sous la firme
énoncée plus haut. Le capital en était. fixé a
4 millions. lin 1927, une augmentation le porta
à 10 millions,
lin 1928, «M. Giraudon, qui était entré en re-
lations avec le Jlnancior Oust-ric, accepta que
l'un des- organismes de la banque Oustric, la
Holding française, part fît le capital dus entre-
prise-. (îira 11 don à 20 millions. Un programme
d'activité, de crédits et de dépôts établi d'en-
tente donna, pendant les exercices suivants, c os
résultais brillants, lm 192'.), le chillre d affaires
delà Société '"ut de 10l millions.
Vint le krach de la banque Oustric. Dans ses
caisses se trouvaient en dépôt 17.441.831- îran-'s.
d'urgcnt liquide appartenant aux entreprises Gi-
raudon. 'Celles-ci se trouveront de ce l'ait pla-
cées dans une situation très diiiioilc. Le V21
décembre, le conseil d'administration déposait,
son bilan. Avant-hier malin, les entreprises Gi-
raudon obtenaient le bénélice de ln. liquidation-
judiciaire. M. Manger en l'ut nommé liquida-
teur. Le 18 décembre, lors de l'assemblée gé-
nérale des actionnaires, ,:\1. Giraucioiv avait, ex-
primé l'espoir que l'enlreprise obtiendrait son
concorda t.
Eh même, temps que M. Giraudon avait lié
10 sort, do son entreprise a la Holding française,
il a\nit. conclu un accord avec quatre sociétés
pour oblenir des contrats avec le gouvernement
de la Marlkiiquo Une société anonyme fut
fondée suiis lo tilro de Société générale pour
le développement de la Mari inique. Son siège
social fut établi dans le l>uivau qu'occupe, ;in
srr.o.nd étage du building Sainl-Auum^Uia, tl
soeiélé des établissements français dû la Cûte-
d'Ivoire.
\f. Giraudon en Tut nommé adiiiiniitral-.'-.ir
ainsi que M. Louis Séjourne, poursuivi aujour-
d'hui avec lui. et \L Lagrosillière, qui habitait
la Martinique.
.Lo groupe obtint, il y a un nn. du v»>n«cil
général de la Martinique, dus rouirais d'études.
Les entreprise? Giraudon traitèrent spéciale-
ment un contrat l'étlh.lc de roules de 750.000
francs. T.es administra leurs do la Sor.iété pour
le développement île la ,:\Inrliniqllc, MM. Louis
Séjourné et Lagrosillière, allèrent à Fort-do-
JQtfRMLJIOTlftlII
MMscticn & A iministr*Un :
M, MM M MM-îlafeir
PARIS «
RTKÂPH, I UOUVM TT-if,
memuniiMi
[ 1 (: 0 1
Les Annales Coloniales
En MMMMMM et réclame» sont rtffiMt «
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DIRECTEUR-FONDATEUR I Mareel RUEDEL
rou, U$article» publiât dans notre journal ne peuvent
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France et
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Le Communisme aux Colonies
r 'a .s
Dans un livre récent, docjgPeAté, plein de
faits précis et d'exemples qui paraissent pro-
bants, M. Gustave Gautherot, professeur à
Phistitut CathoJique, qui fut candidat libéral
à la députation à Puteaux contre André Mar-
ty, tend à démontrer que si les puissances co-
loniales n'y prennent garde toutes leurs pos-
sessions d'Asie et d'Afrique se soulèveront
contre elles à l'appel de la propagande com-
muniste. « Moscou à l'assaut des colonies »,
tel est le cri d'alarme. Il n'étonnera pas ceux
qui, à l'occasion de chaque discussion colo-
niale subissent à la Chambre les discours de
Marcel Cachin. Avec de légères variantes,
inspirées par l'événement du jour, si minime
toit-it, qui sert de prétexte à ses interventions,
ux idées générales, toujours les mêmes, sont
régulièrement exprimées : la société capitaliste
exploite honteusement la laborieuse popula-
tion d'outre-mer; le communisme seul les libé-
rera de la ploutocratie qui les opprime. Par-
fois plus discrètement d'ailleurs, les commu-
nistes déclarent qu'ils s'attaquent aux colonies
fin d'atteindre indirectement la métropole. A
la lecture de certains articles de l'Humanité,
at apparaît que ses rédacteurs ne négligent et
ne négligeront à l'avenir aucune occasion d'in-
tervenir dans nos possessions lointaines pour
faire naître ou pour envenimer des conflits sus-
ceptibles là-bas plus encore qu'en France, de
s'élever soit entre les travailleurs et @ les pa-
trons, soit entre les administrés et l'adminis-
tration.
Ainsi un but apparent, libérer des popu-
lations martyres, un but réel créer des embarras
à notre pays, soulever les indigènes contre lui.
Les communistes essaient de tourner et
d'attaquer par coté des fortunes difficiles à en-
tamer Je front.
Pour démontrer la noblesse du but appa-
rent, ils dénaturent la vérité : l'arrestation
d'un voleur ou d'un criminel est transformée
par leur , presse ,t en une atteinte inconce-
vable à la liberté individuelle : la puni-
tion- des fauteurs de troubles ou de désordres
devient un acte arbitraire accompli par une
administration sans scrupules ; n'a-t-on pas en-
tendu récemment Doriot déclarer à une réu-
nion tenue rue Grange-Batelière, qu'à Yen
Bay des populations paisibles avaient été
provoquées et massacrées par des troupes en-
voyées par le Gouverneur général.
von W. en soat aurivM lei Pte" ancdiils.
t lai vmll ;Yen saY. ce
cien et 'u ent isimassr ç;-e
ce sont les assassins qui ont été fusillés, ce
sont les rebelles qu'il a été nécessaire de chl-
tier.
- Cette action persévérante sur l'opiniçm pu-
blique, tend en France à tenir eh haleine les
troupes communistes *, de lourdes pertes ont
été enregistrées depuis quelques années, pour
(retarder l'heure du déclin, pour remplacer par
de nouvelles recrue, une partie des militants
désabusés qui s'en vont, pour entretenir le feu
sacré de ceux qui restent, il faut à tout prix
à chaque instant découvrir des scandales nou-
veaux, quitte à les provoquer ou à les inven-
ter.
Dans les colonies mêm, la propagande re-
vêt les formes les plus diverses ; elle a su
s'adapter au degré d'émancipation des indigè-
nes et c'est ce qui a permis d'affirmer que
l'agitation moscoutaire y était en réalité peu
accentuée.
Vous prenez pour bolcheviques des mani-
festations qui n'ont rien à voir avec les théories
de Lénine ou de Staline, disent-ils, et ils
citent tel mouvement causé par des revendica-
tions ouvrières, tel autre fomenté au nom du
sentiment national ; ce ne sont que des reven-
dications en vue d'obtenir une liberté plus
grande ; une égalité parfaite avec les citoyens
français ; lisez tel journal malgache, ajoutent-
ils, vous verrez que le seul but de ces der-
niers est d'être naturalisés, tel journal algérien
vous apprendrez que les dirigeants seront sa-
tisfaits si certains impôts trop lourds sont sup-
primés, tel journal annamite et vous saurez
que c'est au nom d'un noble sentiment et pas
pur patriotisme que certains agitateurs se sont
révoltés contre l'autorité française.
Il y a évidemment une part de vrai dans ces
affirmations ; je n'en disconviens pas ; mais il
ne faut pas confondre le prétexte avec la
cause. Donnons-nous la peine de réfléchir,
nous serons frappés par l'unité des méthodes
employées sous toutes les latitudes malgré la
diversité des prétextes invoqués, puis donnons-
nous la peine de rechercher qui étaient et qui
sont encore les promoteurs des manifestations
ou des émeutes.
- - - -
Ce sont certes des indigènes, mais pour la
plupart, plus instruits que les autres, ils ont
fait un séjour hors de leurs pays et ils ont été
en contact souvent très étroit avec des diri-
geants de la 3° internationale.
Les derniers événements qui se sont déroulés
au Tonkin et dans le Nord-Annam l'ont net-
tement démontré: presque tous les Annamites
qui ont joué un rôle important dans le mouve-
ment insurrectionnel ont résidé pendant un
temps assez long à Canton et y ont fréquenté
assidûment les organisations communistes.
Ils ont appris que depuis le début de 1930,
en Annam une seule organisation secrète pla.
cée sous l'égide de Moscou. a réuni tous les
fauteurs de trouble et a remplacé tous les an-
ciens groupements d'allure nationale. A Vinh
en particulier, au moment de la révolte, des
tracts portant la signature du « Conl-San »
distribués à profusion, et des drapeaux rou-
ser avlit–imigites^soviétiques arborés par. les-
manifestants ne laissaient aucun t doute sur
l'origine commufliête de l'insurrection.
< Où en est cette propagandç bolcheviste ;
quels résultats a-t-elle donnés ? Le mouve-
ment communiste est-il en progression et ré-
gression ou simplement stationnaire ? Quelles
mesures peut-on prendre pour l'enrayer oU le
faire disparaître ? Ce sera l'objet d'un pro-
chain article.
Camittes
Député de l'Eure,
Membre de la Commission de VAlgérie,
des Colonies et des protectorats.
Dépêches de rlndochine 1
»»«
A la mémoire de Joffre -
A Saïgon
Des services religieux à la cathédrale et
au temple, à la mémoire du Maréchal
lJoflre, ont été célébrés devant - une assis-
tance énorme. Toutes les autorités civiles
et militaires européennes et indigènes et le
corps consulaire y assistaient.
A Hanoï
11 l'occasion des funérailles du Maréchal
des cérémonies ont eu lieu dans les cinq
capitales de l'Union ainsi qu'à Ford
Bayard.
A lIanoi, devant le monument aux morts
s'est déroulée en présence de MM. Robin,
gouverneur général p. i, du général Billotte,
commandant supérieur des troupes. Devant
commandant supérieur des troupes devant
la foule française et indigène une prise
d'armes des troupes de la garnison.. Le aé-
néral Billotte a rappelé en une courte allo-
cution les services - du Maréchal Joffre et lu
l'ordre du four de la bataille de la Marne.
Une minute de silence a été observée et
la cérémonie s'est terminée par le défilé
des troupes.
Election du bureau au Conseil colonial
ç de l'Indochine.
Le ConfseU colonial en réunion le 6 jan-
vier a constitué son bureau comme suit :
MM. Mathieu, président : Quentru, La-
malhe, vice-président ; Rltl-Quang-Cltieu,
vice-président ; Quérin et Nguyen Van
San, secrétaires.
La presse du Tonkin
à l'Exposition Coloniale
M. Tirard. directeur du journal Le Co-
lon. Français, de Halphong, est nommé dé-
légué de la presse française du Tonkin à
l'Exposition Coloniale.
Le voyage de la mission
siamoise d'aviation
Le général Phya ChalcmhaJw. et les
avialeu/rs siamois qui regagnent Bangkok
directement se sont envolés à 8 heures. Ils
ont%ui.sité, les installations aêr^onauliques de
Dachmai-Tong. Ils ont été cordialement
accueillis pendant leur séjour, mais en rai-
son du deuil naHonal, les réceptions offi-
clelles prévues ont été décommandées.
Les aviateurs siamois sont rentrés hier.
à Bangkok.
Ils se sont déclarés enchantés de la ma-
nière dont ils ont été reçus au Tonkin.
(Indopaefi.)
NOIR SUR BLANC
Feu de Selves
«♦«
MM. Charles Maurras et Léon Daudet
tiennent dans l'Action Française, d'accord
avec M. Tue, à ressusciter M. Justin de
Selves.
Tout le monde se souvient du double jeu de
r ancien préfet de la Seine.
Ancien président du Sénat dans le cabinet
Caillaux en 1911, il était détenteur du porte-
feuille des Affaires étrangères.
Son attitude en ce temps-là r éloigna à peu
près du pouvoir à tout jamais, sauf une résur-
rection de deux mois au Ministère de l'Inté.
rieur.
L on peut dire que bien qu'il ait encore le
souflfe, M. Justin de Selves est bien « feu »
depuis son passage au Quai-d'Orsay.
M. Tue le savait aussi bien que moi.
L'A.
-*«»
UN NAUFRAGE AU LARGE DE CEYLAN
«♦»
Le paquebot Porthosdes Messageries
Maritimes, a recueilli, au large de l'ile de
Ceylan, 42 naufragés du navire norvégien
T ricolor.
-
Un incendie à la Guadeloupe
»»«
Quarante-deux maisons détruites
On nous télégraphie de Pointe-à-Pitre que
42 maisons dont 17 rue Frébault, 20, rue
Tiardes, 1, rue Schoelcher, 4 maisons dans
la cour dont 2 rue Frebault et 2 rue
Scliœlcher ont été détruites. L'incendie qui
a éclaté hier matin à 7 heures dans le cen-
tre commercial de Pointe-à-Pitre est main-
tenant circonscrit. On ne signale aucune
victime.
Les causes du sinistre paraissent d'origine
criminelle.
Le Gouverneur de la Guadeloupe s'est
rendu sur les lieux dès la nouvelle de l'in.
cendie.
Le départ da c, Titaaia
Dakar, 6 janvier. Le contre-torpilleur
Titania a quitté Dakar le 3 janvier.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Un discours de M. Steeg.
L'hommage du Japon au Maréchal Joffre.
Le vrai devoir 1
b
A. O. F. a senti
cruellement les ré-
percussions de la
règle éttfoitemenit
égoïste adoptée par
trop de gouver-
neurs et qui con-
siste a se préoccuper, beaucoup plus, dans
leurs discours, leurs circulaires, leurs dé-
crets, de ce que pense un pouvoir métropo-
litain ignorant que des besoins réels de leurs
colonies.
Cela 11 est peut-être pas très aimable
pour le pouvoir métropolitain. Mais, sauf
cet adjectif que je trouve vraiment sévère,
je n'ai cessé de dire à cette place la même
chose. 011 me rendra cette justice. Et je
n'ai pas attendu que tel de ces gouver.
neurs eiit quitté telle colonie, avec un avan-
cement accordé par ce pouvoir métropoli-
tain malment, pour écrire ce que je pensais,
moi qui avais l'occasion de confronter dis-
cours et circulaires avec les lettres particu-
lières ou les ^renseignements oraux que je
recevais de l'A. O. F. oit d'ailleufs.
Le rail de la Côte d Ivoire, disait la lit-
térature officielle destinée au pouvoir mé-
tropolitain, n'avait jamais été poussé avec
tant d'activité : on constate aujourd'hui
qu'après plus de 15 ans, il a gagné 200
kilomètrest ce qui, pour un rail, n'est mê-
me pas un a train 9 séllatottal. D'autres
que moi ont, dans notre journal, montré te
qu'il fallait. penser du fonctionnement des
wllarfs, et d'autres, avec moi, ce qu'il fal.
lait penser des liaisons ferroviaires, rou-
tières, télégraphiques, etc. Reprenez les do-
cuments destinés à l'édification du pouvoir
métropolitain et de quelques-uns de ceux qui
n'attendent pour admirer que de recevoir
des plaidoyers pro domo, décorés des noms
de Discours pour Vouverture de ceci ou de
cela, de Rapports officiels, et autres voca-
bles administratifs : relisez et comparez, et
à l'avenir gardez en face de ces documents
venus des intéressés, le sang-froid du cri-
tique impartial et soumettez les textes aux
règles de la critique, du témoignage.
Salis cela, on se préparc des réveils fort
durs. Que de fois avons-nous ri pété qiie,
si les capitaux sont pour la mise en valeur
des colonies les. moteurs indispensables, ce
n'est pas coloniser qu'attirer pêle-mêle sur
un -- territoire spéculâtes ç - et. manieurs d'ar-
gent ; que, même au-dessus de l industrie,
qu'incontestablement au-dessus du cotn.
mer ce, il y a l'agriculture : que la terre
'cl tf CoiHftoir 7*'
passr avetntrit champ 11,
colon métropolitain ou indigène avant le
directeur d'usine et le marchand ? Nous.
admettrions, à la rigueur, que les uns et
les autres soient simultanément soutemlS,
aidés, encouragés par tous les moyens ;
nous ne saurions admettrc nue la culture des
terres soit négligée ou. quelque peu oubliée
pour les autres modes d'cxploitatioll, quels
qu'ils soient. Cela se paye, tôt ou tard, et
plus cher qu'on lie l'imagine, à moins
qu'une administration plus sage, pius pré-
voyante, ne se préoccufe de corriger les
conséquences de celle erreur et de revenir
à la vérité.
Cette administration, à son tour, aura
certes le droit de dire au pouvoir métro"p(I-
Litain et à tous ceux qui en France suivent
"avec une attention passionnée les efforts
admirables de nos administrateurs colo-
niaux et de nos gouverneurs, de nos colons
et de nos commerçants, ce qu'elle aura fait,
ce qu'elle compte faire, les résultats qu'elle
obtient et ceux qu'elle espère obtenir. Mais
elle aura tes yeux fixés non sur l'opilliolt
des puissants du jour, ou de ceux qui la
guident par la parole ou l'écriture ; elle
concentrera toute sa force d'attention sur le
but à atteindre qui est non pas de se fabri-
quer une bonne renommée, mais de faire
aimer et respecter le nom de la France,
d élever peu à peu les peuples dont elle a
la tutelle de leur infériorité Pllysiquc, in-
tellectuelle, morale au niveau de notre ci-
vilisation bienfaitrice : œuvre immense et
magnifique au cours de laquelle ceux-là
seuls se créeront un nom glorieux qui aii.
ront oublié de se servir eux-mêmes pour ne
servir que la, plus grande France et se dé-
vouer avec un noble désintéressement à sa
prospérité, à sa grandeur, à son avenir.
iRforlo Roua tan,
Sénateur de l'Hérault.
Ancien ministre'
Vice-Président de la Commission des Colonies.
RUE OUDINOT
<
M. Steeg travaille
Hier, après avoir assisté aux obsèques du
maréchal Joffre, M. Steeg, président du
Conseil, ministre des Colonies, a reçu MM.
Camille Chautemps, Daniélou, A. Sarraut,
Loucheur et Germain-Martin.
Il a conféré avec ses collaborateurs sur dif-
férents problèmes économiques intéressant la
métropole et les colonies.
Mort de Mlle Louise Saint
040
M. Lucien Saint, Résident Général de
France au Maroc, Aient de pevrlre sa sœur,
Mlle Louise Samt, décédée hier matin, à
8 heures, à Paris, 68, rue d'Assas. Le Ré-
sident avait été appelé a son chevet et était
arrivé mardi soir.
Mlle Saint était une artiste peintre
réputée.
Les Annales Coloniales témoignent leur
sympathie très vive à M. et Mme Lucien
Saint, en leur adressant toutes leurs condo-
léances.
Le personnel scientiique colonial
et les difficultés de son recrutement
K»
Dans ses conférences sur les productions
coloniales d'origine végétale, le professeur
Aug. Chevalier a attiré l'attention comme il
convenait sur le personnel scientifique colonial
et sur les difficultés que l'on rencontre à le re-
cruter : rien n'est plus vrai que ce qui a été
dit par le savant botaniste et, d'ailleurs com-
ment en serait-il autrement ?
« Même dans les Laboratoires d'Europe ou
des Etats-Unis les spécialistes qualifiés se
consacrant aux sciences biologiques appliquées
sont très clairsemés. Quand, par surcroît, vous
leur demandez d'aller vivre dans des contrées
nouvelles loin des centres intellectuels aux-
quels ils sont habitués, à moins qu'ils n'aient
la passion de la recherch e et le goût de la
vie coloniale, ils - se déroberont. »
Nous dirons plus : même s ils ont le goût
de la science poussé jusqu'à la passion, ils ne
pourront se montrer désintéressés s' ils ont des
charges de famille et ils ne pourront accepter
de séjourner très loin de la métropole, s'ils
ont des enfants à élever, à faire instruire,
Sauf les cas très rares où des lycées ou des
établissements d'instruction pouvant les rem-
placer jusqu'à l'approche du baccalauréat se
trouvent dans la résidence où ils travaillent.
La création d'un cadre scientifique colonial
est à désirer et permettra, si la porte d'entrée
s' ouvre sur un large parvis, s'il n'est pas en-
cerclé par des règlements étroits, mesquins -
donnant prise à des mesures vexatoires à
l'égard des fonctionnaires scientifiques qui, par
vocation, n'ont rien des qualités demandées
au bon fonctionnaire - d'avoir des chances
de trouver quelques bonnes recrues. Mais l'ex-
périence de tous les jours est là pour montrer
que les administrations coloniales ne sont pas
spécialement sympathiques à l'égard des hom-
mes qui échappent plus ou moins à leur em-
prise et qui ont le grand tort de sembler ne
rien faire d'utile.
Quoi qu'il en soit, il faut stimuler les vo-
cations coloniales parmi tous les établisse-
ments scientifiques métropolitains, universités,
muséums, grandes écoles. « Des élites scienti-
I fiques pour l'étude des multiples problèmes de
sciences pures et appliquées qui se posent dans
les colonies sont plus que jamais nécessaires. »
Il faut des spécialistes nombreux selon chaque
discipline scientifique, car l'étendue des ques-
tions à étudier est généralement très grande :
on se trouve vite en plein inconnu dès que l'on
« creuse » attentivement les problèmes qui sur-
issent à chaque pas et, si 1 on veut les résou.
Sre de façon suffisamment complète, il faut
-^êtrer nombreux dans chaque service spécialisé :
ne perdons pas entièrement l'espoir de voir ce
Programme réalisé.
7 .d.
j –̃–
Nos Colonies
s'associent au deuil national
A Alger
Hier matin, à la cathédrale d'Alger, un ser-
vice solennel a été célébré à la mémoire du
maréchal Joffre par Mgr Leynaud, archevêque
d'Alger, qui a donné l'absoute.
Le Gouverneur général était représenté par
le colonel chef de sa Maison militaire et de
nombreuses personnalités civiles et militaires y
assistaient.
A Tunis
"M. Manceron, Résident général, entouré du
représentant du bey, du général commandant
les troupes, des officiers, des membres du
corps consulaire et des autorités civiles du pro-
tectorat, a assisté au service funèbre à la mé-
moire du maréchal Joffre, que présidait Mgr
Lemaître, archevêque de Carthage.
A Rabat
De grandioses manifestations se sont dérou-
lées dans toutes les villes du Maroc à la mé-
moire du maréchal Joffre.
A Rabat, des officés ont été célébrés à la
cathédrale Saint-Pierre. Le délégué à la Rési-
dence générale et le général Vidalon assis-
taient à la cérémonie.
A 10 heures, la foule s'est rendue au
cimetière et s'est recueillie devant le monu-
ment aux morts, à l'heure même où se dérou-
laient à Paris les funérailles du maréchal.
A Casablanca
En présence des autorités militaires et ci-
viles, vingt-sept groupements patriotiques se
sont réunis, dans la matinée, place de la Vic-
toire, pour rendre hommage à la mémoire du
maréchal loffre.
Un service religieux a été célébré par un
aumônier militaire en présence d'une nom-
breuse assistance.
Un télégramme de Brazzaville
Mme la maréchale Joffre a reçu le télé-
gramme suivant de Brazzaville :
ce Les médaillés militaires de Brazzaville,
profondément affectés par la mort du grand
médaillé, vous expriment leurs condoléances
et leurs regrets sincères. »
Les condoléances de l'Inde française
Le président du Conseil général de l'Inde
française a envoyé à M. Steeg la dépêche sui-
vante:
« Consul général et population Inde cons-
ternés décès illustre maréchal Joffre, vainqueur
Marne, saluent bien bas sa dépouille mortelle
et adressent famille et Gouvernement Républi-
que condoléances émues. »
Celles des anciens combattants
tonkinois
L' Amicale tonkinoise des anciens combat-
tants a fait parvenir au Gouvernement la dé-
pêche ci-dessous :
« Combattants du Tonkin, vivement émus
par deuil illustre maréchal, vous prient présen-
ter condoléances en leur nom, Mme Joffre et
Gouvernement. »
Scandale Caraïbe à la Martinique
> c –-
Ainsi. c'est sous le parrainage de M. J. La-
gi'osillière. conseiller général de la Martinique
et Louis Séjourne, uviuteur distingué ex-condi-
dat du bloc national aux élections législatives
de 19sW, que lu belle Mndinina fait son entrée
dans le but Ouslric, Ouslilric ou OustricarU (se-
lon le quartier). Tout le bleu azuré de la mer
des Antilles n'u pu défendre la Martinique con-
tre les éclaboussures de la formidable vague
de boue, qui en réalité, balaie, sans distinction
dp, parU, les hommes tarés et véreux qu'un fra-
de paérqtui, ilibre de complaisances maintenait dans
gile
la sphère dirigeante.
M. Lagrosiliière doit connaître le vieux pro-
verbe créole : « Tout mllct ni gran zoraille ».
Tous les mulets ont de grandes oreilles ou' « qui
se ressemble s'assemble ». Il ne faut donc pas
s'étonner de trouver ce nouveau requin d'affai-
res attaché à la « Confrérie des pilleurs des
iinances publiques Il dont les membres fonda-
teurs sont Oustic, Raoul Péret, Eugène Lau-
lier, Olivier de Hivaud, Oclave Hombcrg, Bénard
frères H Cie.
Les faits sont ù ce point patents et scanda-
leux que quatre mandats d'amener ont été dé-
cernés par M. Brack, centralisateur de toutes
les affaires de corruption politique. Ces mandats
visent : Lagrosillière; Louis Séjourne. Giraudon,
administrateur de la Société générale d'Entre-
prises électriques dont le siège est 55, rue
d'Amsterdam, société « contrôlée Il pur Oustric:
Henri de Bussière, ingénieur et financier. Ces
deuIX dpmiers sont arrfités ; les deux premiers
prennent encore le frais dans la savane marti-
niquaise, à inouïs qui'
Les inculpations relevées sont celles de cor-
ruption de fonctionnaires et trafic d'influences.
Le vol et le vote. La faillite de la Société des
Etablissements Giraudon, n'a fait que précipi-
ter le scandale, car, depuis plusieurs mois, le
Ministère des Colonies où, jusqu'au mois der-
nier dirigeait, M. Alcide Dolmond, député de la
Martinique, adversaire de M. Lagrosillière et le
Gouverneur d'icelle, M. Gerbinis étaient au pos-
te d'ulerl.',
Mise au point
Quelques erreurs s'étant glissées, dons les
renseignements de la Tresse en général, sur la
personnalité politique des Inculpés, nous trou-
vons intéressant de rétablir la vérité.
En 1924, M. Lagrosillière n'était pas candidat
aux élections législatives. Il avait été autrefois
député socialiste S.F.LU., avait battu M. Fer-
naml Clerc, cher du parti usinier, puis avait
quitté le parli .F,I.O. et s'était Tait l'allié de
la droite. La campagne électorale de 1924 a
prouvé élnqueinment que s'il avait été candidat,
il l'eût été a droite, puisquavue ln concours de
M .Fernand Clerc, usinier et assisté de tous les
plus importants planteurs do canne Ci sucre,
distillateurs do rhum, etc., M. Lagrosillière sou-
tint de loulo sa vigueur les deux candidats do
droite, MM. Séjourné aviateur distingué, qui a
été aux Antilles ,1e délégué général de lit Li-
gue des Intérûts économiques - que présidait M.
Ernest Rilliet ,sônuteur (16 Iti Seine, et Paul
Merlin, rédacteur politique on Temps. Tous les
deux so présentaient sous l'étiquette « Bloc Nn-
tonal ». Ces deux poulains, obtinrent 15.510
voix; ils furent butliji par 24.400 voix fi MM.
Alcide Dolmont qui depuis fut sotis-serrétairè
d'Etat des doux cabinets Tardieu et Victor Sé-
vère, maire oie Fort-de-France, inscrits sur la.
"liste du Cartel dite d'Union Républicaine Dé-
mocratique. -
Tandis que M. Lagrosilll» m toujours versatile
èt « accessible » trouvait sm bénéfice fi porter
arme à droite et soutenait le bloç nnU°n»'L M.
Léniery, sénateur, so dépensait pour le Cartel
que depuis. M. Laai'osiilière ne devait d'ail-
Itîiirs rentrer au parti socia.listo que peu de
temps Ityonl les élections de 1928.
Ce qu'est la S. G. D. M.
Yoir-i 1" genèse du scundulo :
M. «îeorges Giraudon, administrateur délégué
Ktalilisst-'ineiils Ginutikm, entreprise d'élec-
tricité et de travaux publies, 55, rue d'Amster-
dam, uue d«'.s sociétés lai.^aut partie île lu llolfra
holding cré'.e par le IjUIlIIf:IPI' Ouslric s'into-
iessail à lu :-:., G. D, M., Société générale pour
le développement do la Martinique, ayant sou
.siège ii Paris, "^0, rue do la Pépinière, créée en
avril au enpilal de 500.000 francs par MM.
Louis Séjourné, industriel, ancien capitaine
aviateur et eliet d'escadrille, chevalier do Ja Lé-
gion d'honneur, iitulairo do nombreuses puhncs,
dOlTlcurnnt, 15, rue Brown-Sequard, et M. Emile
Aries, demeurant, 10, rue Decaen qui lurent
l'ommés administrateurs.
L'administrateur délégué était M. Henri (te
Bussière l'un des directeurs de service de la
Banque Adam.
Ceux-ci se chargeaient de faire pour la So-
ciété les plans çt devis de travaux à exécuter il
la Martinique. Mais il est à noter que M. Aries
avalit depuis longtemps donné sa démission
quand la justice fut amenée à intervenir.
M. Giraudon chargea l'ancien officier avia-
leur de partir pour la Martinique avec une mis-
sion de géomètres et d'ingénieurs qui devait
s'aboucher avec les principaux représentants ¡let
la colonie pour la création d'un port, de routes
et d'installations d'électricité.
Le bout de l'oreille
Autour d'un vote
A quelles démarches Séjourné se livra-t-il à
lu Martinique ? Toujours est-il que, en décembre
IH:;?!) , le Conseil général de la Martinique, ou
plutôt la majorité socialiste du Conseil, vota le
¡: rincipe de 200 millions de travaux à effectuer
dans la colonie.
Pour trouver immédiatement les fonds, on
aurait recours ù un emprunt.
Par la suite. les socialistes oui avaient « voté
pour » s'aperçurent que l'émission de l'emprunt
entraînerait forcumem le contrôle du ministère
des Colonies, ce qui leur enlèverait l'indèpcn-
uaueo pour le choix des entrepreneurs et l'éta-
blissement des tarifs et des conditions des con-
trats.
Ils .décidèrent alors entre eux de faire voler
à la session do mai )')30 un projet nouveau
consistant : 1" à révoquer le vote de décembre ;
2° ù décider que les 200 millions seraient pris
par tranches annuelles sur le budget local, les
contrats (lcynllt être passés dp gré à gré, et les
travaux exécutés sous le contrôle seul de la
Martinique.
Mais M. Gerbinis, gouverneur de la colonie,
mis au courant de ces projets, intervint énergi-
qupmcnl. Il prorogea l'intersession, si bien que
1-i Conseil général ne put se réunir que le mois
dernier. Mais le gouverneur n'avait fait que
gagner du temps. Ln majorité socialiste vota
son projet en dépit d'une résistance acharnée
do la minorité, qui mnnifrsla avec la chaleur
habituelle il ces pays du solcil, Le projet adopté
indiquait que les travaux seraient exécutés rar
la s. G. D. M. L'ancien aviateur n'avait pas
nerdu -- son - temps.
t'n premier cou Irai fut passé pour l'ludos des
travaux h faire et dos moyens à utiliser >ur
place. Une société d'études ilut alors constituée.
Un second contrat fut passé pour d'impor-
Innls travaux d'électrilicaluin. Ces rouirais de-
vaient êlro exécutés par une autre firme indi-
quée par la S.G.1XM.
Air de la Lettre
L'opposition faite par ,1a minorité an 'ú\ du
projet, n'a pas tardé iL se trouver pleinement
justifiée par les faits.
M. Gerbinis avaii reçu, en novembre dernier,
sans aucun mot d'envoi, deux copies do lettres
portant le cachet humide des tub!issemcnts Gi-
raudon.
La première de ces lettre, datée du 3 avril
1930 élait adressée par M. Giraudon il M. Louis
Séjourné. Elle faisait état d'un contrat aux tpr-
mes duquel Al. Louis Séjourné touchait une
commission de 5 sur les travaux, ce qui
pour 200 millions au.minimum, le chiffra pou-
vant être dépassé, aboutirait au total de 10
millions au moins.
De plus, s'il obtenait des prix plus élevés que
les prix ordinaires de la maison Giraudon et-
do la lirme exécutrice, il touchait 50 du sur-
plus et M. Giraudon l'autre moitié. Il ne sem-
blait pas douteux que l'ancien aviateur obtien-
drait de la majorité du conseil général ces-
conditions meilleures, car déjà M. Giraudon
avait consenti à M. Louis Séjourné des avan-
ces sur les ristournes à venir, avances desti-
nées à « rémunérer des concours politiques »^
La deuxième lettre adressée par Giraudon à
M. de Bussière, administrateur délégué de la,
S.G.D.M le 10 août, établit nettement que M.
LagrosllhêrJ était en fait associé de M. Louis
Séjourné dans l'affaire et dans le contrat des
ristournes.
Ces deux documents furent transmis par M.
Gerbinis au ministère des colonies qui les com-
muniqua, en déposant une plainte, au parquet
île la Seine.
Des investigations eurent Heu, ces jours der-
niers et M. Brack, juge d'instruction, fut saisi
d'un réquisitoire de M. Fontaine, substitut, ten-
dant ù ouvrir une information pour trafic d'in-
lluence, corruption et complicité.
C'est qu'en effet on avait appris que M. La-
grosillière avait louché un chèque de 24.000 fr.
émanant de M. Giraudon. En outre M. Girau-
don avait fait une avance de 6.000 francs. M
Lagrosillière, une autre de 10.000 francs et on
trouva également en faveur de M. Lagrosillière
dans la comptabilité Giruudon un virement de
15.000 francs.
Aussi, hier UluLiu, M. Brack décida-t-il de
lancer contre celui-ci un mandat de perquisI-
tion et d'amener.
Sans difficulté M. Giraudon reconnut qu'il
avait signé, en Daveur de l'nncien député de la
Martinique, un chèque de 24.000 francs.
On trouva, de plus, dans sa comptabilité les
originaux des lettres dont M. Gerbinis avait
reçu copie : la reproduction en avait été tex-
tuelle.
11 fut alors appréhendé, pour être mis à la
disposition de M. Brack, qui procéda dans la
soirée, à son interrogatoire.
M. Giraudon, qui est ingénieur, ûgé de qua-
rante-sept uns, et habite 1, avenue Victor-Eni-
manucl-lll où M. Lcfcbvrc, commissaire aux
délégations judiciaires, a perquisitionné - a
choisi pour défenseur M0 Pierre Wolf.
M. Brack a également lancé trois autres man-
dats, contre MM. Lagrosillière, Séjourné et de
Uussièrc.
L'ancien député serait à la Martinique et sur
Je point de ire venir en France : M. Séjourné
serait également la-bas ; M. do nussièrc, ingé-
nieur qui habite Paris, 4, rue Balny-d'Avri-
COUl't, a été appréhendé.
court, Conduit devant le juge, M. de Bussière
a indiqué, avant d'aller rejoindre à la Santé,
M. Giraudon, qu'il choisissait pour avocat
M'^Laya.
A vrai dire, la S.G.D.M. avait commencé seu-
lement ses opérations a la Martinique roule-
fois, elle avait déjii obtenu deux contrats ovec
le conseil général.
Lo premier ClulL un contrat de 700.000 llrancs
pour études et était relatif il des essais d'éta-
blissement do romes sur 5 ou 10 kilomètres.
Le second , qui concernait l'élcctrllication d'une
jiartio de l'Ile, ilut irepas-é par la S.G.D.M. il
une autre llrmc, niais ne fut pas ratifié par le
gouverneur.
Toutefois, on le sait, en matière de corruj)-
tion et do tralic d'inllucucc n'est l'entente, le
pncle entre le corrupteur et le corrompu qui
conslilue le délit. lEI. dans celle affaire, le ]Jndc
est établi, ainsi que nous l'indiquions hier,
par des documents dont l'authenticité n'est pas
cuntesLee.
Séjourne recevait par contrai dos avances sur
les commissions pour les travaux dont il ob-
tiendrait ln concession et s'était associé à ce
sujet a ver M. Lagrosillière.
I,'article 177 du code pénal prévoit à ce sujet,
pour loulo personne munie d'un mandat élec-
tif, la comparution pour crime devant les assi-
ses, la dégradation civique, une peine do chu,
̃ans de prison et une amende égale nu double
des sommes reçues.
Pour les autres inculpés y compris lus (',,1\\-
plices, les peines prévues vont de I A 5 ans do
prison et comportent des amendes du m')):'-
genre.
Les Etablissements Giraudon
Af. Giraudon était administrateur clé:k-u.j cl
directeur général des entreprises générales elcc-
Irirpios et, industrielles G. Giraudon qui s'oc-
cupaient d'electrilioation et de génie civil. Au
,..,ii'ge île cet établissement, nous avons oUlenu
d'un de ses directeurs les renseignements que
voici : -
Ingénieur des Arts-ct-Méliers, M. Giraud-ui
avait fondé, il y a douze n-ns, une société ou
commandite dont il était, le gérant. Le ,.lt:'\I-
loppement pris par cette allaire l'incita. à la
transformer en société anonyme sous la firme
énoncée plus haut. Le capital en était. fixé a
4 millions. lin 1927, une augmentation le porta
à 10 millions,
lin 1928, «M. Giraudon, qui était entré en re-
lations avec le Jlnancior Oust-ric, accepta que
l'un des- organismes de la banque Oustric, la
Holding française, part fît le capital dus entre-
prise-. (îira 11 don à 20 millions. Un programme
d'activité, de crédits et de dépôts établi d'en-
tente donna, pendant les exercices suivants, c os
résultais brillants, lm 192'.), le chillre d affaires
delà Société '"ut de
Vint le krach de la banque Oustric. Dans ses
caisses se trouvaient en dépôt 17.441.831- îran-'s.
d'urgcnt liquide appartenant aux entreprises Gi-
raudon. 'Celles-ci se trouveront de ce l'ait pla-
cées dans une situation très diiiioilc. Le V21
décembre, le conseil d'administration déposait,
son bilan. Avant-hier malin, les entreprises Gi-
raudon obtenaient le bénélice de ln. liquidation-
judiciaire. M. Manger en l'ut nommé liquida-
teur. Le 18 décembre, lors de l'assemblée gé-
nérale des actionnaires, ,:\1. Giraucioiv avait, ex-
primé l'espoir que l'enlreprise obtiendrait son
concorda t.
Eh même, temps que M. Giraudon avait lié
10 sort, do son entreprise a la Holding française,
il a\nit. conclu un accord avec quatre sociétés
pour oblenir des contrats avec le gouvernement
de la Marlkiiquo Une société anonyme fut
fondée suiis lo tilro de Société générale pour
le développement de la Mari inique. Son siège
social fut établi dans le l>uivau qu'occupe, ;in
srr.o.nd étage du building Sainl-Auum^Uia, tl
soeiélé des établissements français dû la Cûte-
d'Ivoire.
\f. Giraudon en Tut nommé adiiiiniitral-.'-.ir
ainsi que M. Louis Séjourne, poursuivi aujour-
d'hui avec lui. et \L Lagrosillière, qui habitait
la Martinique.
.Lo groupe obtint, il y a un nn. du v»>n«cil
général de la Martinique, dus rouirais d'études.
Les entreprise? Giraudon traitèrent spéciale-
ment un contrat l'étlh.lc de roules de 750.000
francs. T.es administra leurs do la Sor.iété pour
le développement île la ,:\Inrliniqllc, MM. Louis
Séjourné et Lagrosillière, allèrent à Fort-do-
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