Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-12-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 décembre 1929 24 décembre 1929
Description : 1929/12/24 (A30,N188). 1929/12/24 (A30,N188).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62806585
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Rédaction & Administration :
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Les Annales Coloniales
Lee annonce# et réclames sont reçues au
bureau du tournai.
DlRKCTKUR.FONOATtUII : Marael RUEDEL
Tout les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANMAUB CoLomum.
ABONNERENTS
avec la Revue mensuetUï
Un se 6 Moi, 8 Mole
france et
colonies 180. too. 50 »
Etranger.. 240. 126 3 70 t
On s'abonne sans Brait dam
tous les bureaux de poste.
La tuberculose aux colonies
ces
La tuberculose pulmonaire, qui fait tant
de victimes en Europe, et notamment en
France, continue à tenir une place impor-
tante dans la nosologie de nos diverses co-
lonies.
En Ittdochine, cette affection constitue la
plus redoutable des maladies sociales et
celle qui présente le plus de danger pour les
populations, en raison de leur genre de vie
et de leurs coutumes familiales, contre les-
quels ont échoué jusqu'ici les exhortations
du corps médical.
On évalue à 3.384 le chiffre des hospitali-
sés pour cette maladie en 1927. Les recher-
ches faites au cours des années précédentes
par les Laboratoires de Cochinchine et de
l'Annam, sur l'index tuberculeux, ont mon-
tré que ce sont les classes moyennes les plus
frappées. C'est la conséquence de leurs ha-
bitudes de sédentarisme et de leur vie en
commun.
On a dirigé contre ce fléau social la vac-
cination par le B.C.G. chez les enfants. De-
puis 1926, plus de 700.000 doses de vaccin
ont été employées et plus de 35.000 jeunes
enfants vaccinés. On y a joint un Institut
de puériculture, renseignement de notions
élémentaires d'hygiène aux enfants des
écoles, des préventoria scolaires en Cochin-
chine, un pour Européens, un pour indi-
gènes. Surveillance de l'hygiène de l'habi-
tation, élimination des chantiers des conta-
gieux, etc.
Dans VInde la tuberculose est comprise
dans les maladies endémiques qui déciment
actuellement nos populations hindoues. On
a fondé à Pondichéry, en 1927, un labora-
toire spécial pour lutter contre cette maladie.
A la Côte des Somalis, nous retrouvons
la tuberculose. Elle sévit sérieusrment sur
les indigènes.
A la Guadeloupe, la tuberculose n'a pas
augmenté depuis une quinzaine d'années.
Elle affecte assez souvent la forme lente et
torpide.
Dans les Etablissements français d'Océa-
me, la tuberculose est avec la syphilis la
principale cause de la dépopulation (Iles
Marquises, Iles Sous-le-Vent).
A Madagascar, la tuberculose est fré-
quente. La forte mortalité des nourrissons
constatée clans maintes régions de la Grande-
Ile parak, en grande partie, lui être impu-
table. Pour lutter contre elle, avec plus
d'efficacité, on a fondé en 1926, à Tanana-
rive, un service de vaccinations antitubercu-
leuses par le B.C.G.
En Afrique Occidentale française, la tu-
berculose est inégalement répandue. Elle
reste stationnaire dans les régions du Séné-
gal, où le climat est chaud et sec ; elle est
plutôt en augmentation dans le pays Serère
dont le climat est humide. Il semble que
l'intensité du mal marche parallèlement à
l'alcoolisme.
A Dakar, on a pris d'utiles mesures de
prophylaxie contre la maladie.
Dans l'Afrique Equatoriale française, on
constate également la tuberculose au Tchad
et au Moyen-Congo. L'indigène de ces colo-
nies présente un terrain favorable au déve-
loppement de la maladie : sous-alimentation,
insuffisance de vêtements, parasitisme intes-
tinal, ignorance complète de tous soins d'hy-
giène.
L'Admihistration de la Colonie et l'As-
sistance médicale s'efforcent l'une et l'autre
de combaftre sa propagation. Eloigner les
sujets contaminés, c'est le meilleur moyen
d'épargner les autres. C'est ce que l'on a
prescrit pour les Européens en particulier
- tirailleurs, agents de l'Administration,
entreprises privées en conseillant leur
rapatriement.
Pour continuer la lutte contre les maladies
cndémo-épidémiques et sociales (syphilis, tu-
berculose), il est nécessaire d'équiper sani-
tairement nos colonies. Il y a lieu de pour-
suivre, notamment, la création de djspen-
saires et d'hôpitaux et de les doter d'un
matériel suffisant et d'un personnel médical
dont l'éducation spéciale a été soignée. Le
personnel médical colonial est insuffisant. Il
faudra prendre les mesures pour le renfor-
cer. On a fondé à Marseille un Institut mé-
dical colonial qui doit y contribuer.
Nous savons que tous ces problèmes de
prophylaxie aux colonies sont activement sui-
vis par les services du Ministère des Colo-
nies çt les Gouverneurs locaux. Il n'y a pas
lieu de le rappeler au ministre actuel des
Colonies, M. François Pietri, si averti des
affaires coloniales.
CIe. Heblerre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission des Affaires
Etrangères.
Dépêches de HndccMM
Congrès bancaire
Un wnçrès réunissant les (Mlégués des
banques provinciales de crédit populaire
agricole du Tonldn et du Nord de VAnnam
a tenu ses assises pour la première fols
à Hanoï dans le courant de la semaine der-
nière. Il a étudié avec la collaboration de
l'inspecteur général de l'Agriculture, les
questions intéressant le fonctionnement de
es CfatJIIsscments, 1 cal'minent crées an
nord de l'Indochine et dont les premiers
résultats SOIU particulièrement t'ncoura~
géants. Le Gouverneur général Pasquiei\
entouré du secrétaire général et du Itési-
dent supérieur au Tonlcin, a. présidé jeudi
la séance de clôt un'. Il a rappelé aux dé-
légués la portée économique et sociale du
crédit agricole, et affirmé son intention.
d'apporter à ces établissements une aine
financière progressivement développée.
L'opium
La commission d'enquête sur le contrôle
de l'opium à fumer en R.Ttrèm."-O,¡col,
nommée par la Société des Nations, est ar-
rivée à Saigon, après avoir terminé ses
enquêtes en Birmanie, Malaisie britanni-
que, aux Indes Néerlandaises et au Siam,
La commission est composée de M. EUs-
trand, ministre de Suède en Argentine, pré-
sident ; de M. Max-leo Gernrd, directeur
général des fonds d'amortissement de la
dette publique belge ; du président de la
Société d'Economie politique tchèque, an-
cien ministre de* Tchécoslovaquie au Bré-
sil. Le secrétaire est M. Renborg, membre
de la section du secrétariat (le la Société
des Nations.
tendant son séjour à Saigon, la commis-
sion sentrettenara atwc i aamtni si laiton
des douanes et régies de la Cochinchine et
les autres départements du (Jouvernement,
ainsi qu'avec les associations privées qu'in-
téresse la question de l'opium,
Indopacift.
V
L'Exposition coloniale
internationale de 1931
t.'
Au Commissariat de l'Afrique Equatoriale
Française
Les sociétés, commerçants, industriels éta-
blis en Afrique Equatoriale Française qui
désirent prendre part à l'Exposition Colo-
niale Internationale de Paris en 1931 sur le
terrain réservé au-Gouvernement général de
l'A.E.F., sont invités à s'adresser àvant le
1* janvier 1930 au Commissariat de cette
colonie, 217, rue Saint-Honoré. Téléph.
Central 96.68-Richelieu 93.87, qui se tient
à leur disposition pour leur donner les ren-
seignements nécessaires.
A I-Union Coloniale
»♦«
Le Syndicat des Planteurs de Vanille se
réunira le 10 janvier prochain à 14 h. 30 en
vue d'examiner les mesures à prendre pour
lutter contre la mévente de la vanille et de
déterminer dans quelles conditions le Syndicat
pourrait participer à l'Exposition Coloniale In-
ternationale de 1931.
Mutilés coloniaux
M. Bordes, Gouverneur général, ayant
adressé à M. le général Gouraud, Gouver-
neur militaire de Paris, le télégramme sui-
vant :
Il Une délégatien de Mutilés et Anciens
u Combattants algériens doit se rendre à
« Paris pour déposer à l'occasion de l'an-
te née dit Centenaire, une palme sur la
Il tombe du Soldat Inconnuj le ier janvier
(f prochain. Interfédération des victimes de
Il la guerre de l'Algérie me prie de vous
u demander de leur réserver l'honneur de
ci rallumer ce soir-là la flamme sur la tombe
« de leur héroïque compagnon d'arme. le
Il ne puis que soumettre ce désir à votre
IC très bienveillant accueil. Sentiments dé-
« voués. Pierre BORMÎS. »
M. Bordes a reçu la réponse ci-après :
« En réponse votre télégramme, suis
« heureux vous dire que Comité flamme ré-
1( serve 1er janvier 18 h. 30, aux Mutilés et
« Anciens Combattants algériens pour rant,
u mer flamme au tombeau Soldat Inconnu.
K Il m'a semblé qu'ils avaient un droit par-
ti ticulier au premier jour de l'année dit
« Centenaire de l'Algérie française. En vous
9 félicitant de présider aux fêtes qui le mar-
« qiteront, vous prie agréer mes sentiments
« très dévoués. - Général GOURAUD. »
Par ailleurs, M. le ministre des Pensions
et M. le général commandant les Invalides
ont fait savoir à M. le Gouverneur général
que la délégation des Anciens Combattants
et Mutilés algériens serait reçue et hébergée
à l'hôtel des Invalides à Paris.
PHILATÉLIE
l' 1
Le timbre du Centenaire de l'Algérie
A l'occasion de la commémoration du
Centenaire de la conquête de l'Algérie,
l'administration des P. T. T. va émettre un
timbre-poste spécial de la valeur de o fr. 50.
Ce timbre, de grand format, tiré en deux
couleurs, bleue et rouge, représente une vue
couleurs, d'Alger prise des hauteurs qui l'en-
du port
vironnent.
Le timbre commémoratif ne sera pas vala-
ble pour la France et l'Algérie indifférem-
ment. Il ne comportera affranchissement que
pour les correspondances originaires de la
Métropole où il pourra être utilisé concur-
remment avec le timbre de o fr. 50, type
« Semeuse ». Il sera mis en vente dans les
bureaux de poste, à partir du ter janvier et
jusqu'au ter juillet suivant. Il aura cepen-
dant une durée de validité illimitée, c'est-à-
dire que quoique non vendu après le
1er juillet, il conservera un pouvoir d'af-
franchissement indéfini après cette limite.
–-–
La croisière du" Tourville"
'1'
Retour
Le croiseur Tourvillc, rentrant de son
voyage autour du monde, a signalé diman-
che soir sa position en Atlantique ; la tra-
versée s'achève, excellente. Le croiseur a
avisé le commandement de la marine de
Lorient qu'il se présentera dans les passes
de Port-Louis aujourd'hui dix heures.
La France cèdera-t-elle une colonie1
à l'Allemagne ?
o 1 c 1 la question
que pose ce matin
l Action Française.
M ais nous ne
sommes plus au
siècle de Frédé.
ric Il :
On respecte un
moulin, OIL vole une
province.
Do c t r i ne de
droit divin ou ré-
galien mais qui n'est plus de mise aujour-
d hui. Déjà, il y a vingt ans, lorsque pour
assurer la paix menacée, M. Cailloux, d'ac-
cord avec la grande majorité du pays, ac*
corda à VAllemagne le bec de canard con-
golais, ce fut un beau tollé dans Vopinion
républicaine. C'étaient des noirs illcultes,
mais ils faisaient partie de la grande fa-
mille française et Von passait notre droit
de protection intellectuelle, morale, sanitaire
et économique aux Allemands !
Aujourd'hui, voici un communiqué de
fAgence Radio donné hier soir à la Presse
et que seul le journal royaliste reproduit en
bonne place, juste au-dessous du leader de
M. Léon Daudet :
On sait qu'au Palais-Bourbon la commis-
sion des Mines a été chargée d'examiner le
statut des mines domaniales. Son rappor-
teur, M. Charlot, député de la Côte-d Or,
s'est, ainsi que nous l'annoncions il y a
quelques jours, prononcé, en son nom, en
faveur du maintien du statu quo dans la
Q----
aarre.
Mais comment obtenir ce maintien?
Nous avons pu savoir que, aans le rap-
port actuellement soumis au gouvernement,
M. Charlot déclare :
« N'y a-t-il donc aucune monnaie d'échan-
ge à jeter dans la balance? Pourquoi per-
sonne ne souffle-t-il mot de la question des
colonies allemandes, dont certaines pour-
raient être remises au Reich, sans aucune
ginc pour nous, en échange du statut poli-
tique et économique du territoire sarrois ? »
Cette suggestion, retenue par la commis-
sion, lui avait été faite par un député lor-
rain, M. - Moncelle, député de - Metz.
D'abord nous pouvons être surpris que
cette suggestion émane d'un député lorrain,
M. Mamelle, représentant de Metz. L'Al-
sace et la Lorraine ont trop souffert dans
leur irrédentisme, pendant 49 ans, pour que
cette initiative de cession d'une colonie
puisse germer dans le cerveau d'un de ses
représentants les plus a patriotes ».
Ensuite, une question se pose. Si les Sar-
rois veulent rester Français, un plébiscite
doit en décider aux termes mimes de ce dé-
sastreux traité de Versailles où la France ne
fut guère représentée par MM. Clemenceau
et Klotz; et alors rien de plus simple s'ils
veulent demeurer autonomes ou redevenir
Allemands en vertu du droit des peuples de
disposer d'eux-mêmes : je ne m'imagine pas
l'opinion publique française exigeant de
conserver la Sarre malgré les Sarrois ou
souscrivant à une opération de ce genre. De
telles épines au pied ou au cœur d'une
grande nation sont des germes de gangrène
politique et morale.
Et puis, quelle est la colonie dont M. Mon-
celle envisage V abandon ?
Est-ce le Togo où M. P. IJollllecarÚu
poursuit depuis de longues années une poli-
tique d'association avec les indigènes cha-
que jour plus féconde en résultats ?
Est-ce le Cameroun où M. Marchand,
continuant l' œuvre de M. Carde a, tout en
développant le réseau ferré, instauré parmi
les indigènes dcs mœurs sociales et des habi-
tudes de culture qui les rapprochent de plus
en plus des peuples civilisés ?
Voudrait-on faire cadeau à VAllemagne,
après lui avoir repris le liée de canard,
de tout notre Congo, celui de M. Brazza,
de Four eau, des frères Fourneau, et de tant
de chefs qui nous ont assure cet immense
patrimoine ? Nous en commençons maintenant
la mise en œuvre rationnelle. Nous agis-
sons pour protéger la santé des indigènes,
selon les méthodes qui ont réussi au Congo
belge.
Tout cela T ne se tient pas.
L'opinion coloniale, toujours alertée, ne
permettrait pas de tels abandollS.
L'opinion publique française, qui a de
plus en plus la mentalité coloniale, serait en
peu de jours unanimement dressée.
Que ce soit dans la Sarre, en Afrique ou
en Asie, fini le temps des échanges immo-
raux.
Désormais, sans effusion de sang, l'écono-
mique ne prévaudra plus contre le droit des
consciences.
Meercd ftsactlei
RACHAT
•+«
Le représentant d'une de nos colonies a une
vie assez agitée. Quoiqu'il ait dépassé large-
ment la cinquantaine, les femmes se succèdent
dans sa jolie garçonnière de la rue Constan-
tine. C'est un Barbe-Bleue moderne.
Désolée de la conduite de son père, sa fille
unique, ayant atteint sa majorité, vient d'en-
trer au Carmel.
Quel est le représentant colonial, visé par
Aux Ecoutes dans cet écho?
Député. ou sénateur, il peut être facile
à trouver par élimination.
TAUX DE LA PIASTRE
l"
1.0 (rouveniour géin'vftl do l'Indochine, vient
Ja (lato (lit 23 tlt"l'.cmbre 1929 le taux officiel
• le !a piastre t"!n LI de 10 fr. 15.
6
A LA CHAMBRE
DEBATS
Les militaires des T. O. E.
La chambre a poureuivi hier La discus-,
sion du budget de la Marine. M. Beaugrand
a déclaré sur le chapitre 39 :
Lors de la suppression de l'arsenal de Ro-
ohefort, un assez grand nombre d'ouvriers ont
été dirigés sur d'autres arsenaux, notamment à
Sidi-AbdaDah.
Or, parmi ces derniers, de nombreux ouvriers
viennent de se voir refuser le renouvellement
de leur séjour.
A-t-on eu à se plaindre de leur conduite ou
de leur travail ? Est-ce l'ouvrage qui manque ?
Pour nous, nous pensons qu'il n'y a là qu'une
nouvelle manifestation de la méthode de ré-
pression que vous avez instaurée dans tous les
établissements militaires.
D'ailleurs, vous ne vous contentez pas de
prendre des sanctions contre les ouvriers; vous
poursuivez ceux-ci jusque dans l'industrie prl-
YtV.
• Kt puis, vous voulez supprimer les organisa-
tions milituires. Vos mouchards et vos agents
provocateurs. (Exclamations sur de nombreux
bancs. )
Af. h, président. Tenez un autre langage 1
(Très bien ! très bien !).
A/. Bcawjrand. - Je parle comme je peux; je
ne suis qu'un ouvrier.
Af. le président. - Il y a des ouvriers qui
n'ont pas plus d'instruction que vous et qui
savent, demeurer corrects (Applaudissements).
A/. Ilcaufirand. - Les mots que j'ai employés
se trouvent dnns le dictionnaire de l'Académie.
Quoi qu'il en soit, Je conclus en disant que
c'est seulement en opposant leur force à la vôtre
que les ouvriers feront triompher leurs revendi-
cations.
M. le ministre de la Martne. -- A Sidi-Abdal-
lali, des travaux considérables ont été effectués
pour améliorer les conditions d'hygiène et de
confort des travailleurs. De celà on ne parle
jamais. (Applaudissements.)
M. J.-f,. DumesnIL, rapporteur. -- Parfaite-
ment, je l'ni constaté au cours d'une Inspection
ment. je
récente.
I.e chapitre 39 est adopté.
Sur 1»; chupitre M (Travllux extraordi-
naires des ports de guerre), M. Geistdoer-
fer a uttiré comme il suit l'attention du mi-
nistre de la marine sur la nécessité
de i-enforcer la protection de la jJéche à
Terre-Neuve :
Otto protection est actuellement assurée par
)f' ith'-d'Ys. mais non pas comme il le faudrait,
pendant tout le temps de la campagne qui dure
de mars à octobre. La protection de la pèche
doit, être non seulement assurée ù Terre-Neuve,
mais aussi au Groenland, et, si le Vlllc-d'Yn se
rend nu Groenland, il faudra le remplacer à
Terre-Neuve par un autre navire.
D'autre part, le service du courrier des pé-
cheurs ne fonctionne pas dans des conditions
satisfaisantes. Il importe de l'améliorer. (Ap-
plaudissements.)
ill le ministre de fa Marine. Vos obser-
vations sont justes. Des mesures sont prises
pour que le Vilte-d'Ys séjourne le plus long-
temps possible à Terre-Neuve. S'il doit s'en éloi.
gner, un autre navire j'y remplacera. (Très
bien ! très bien !)
M. le rapporteur. - S'il était nécessaire de
prévoir de nouveaux crédits pour améliorer le
service du courrier, la commtssion des finances
no les refuserait certainement pas. rApplnudIs-
sements).
Le chupitre M est adopté.
Concessions coloniales
LII Chambre sera appelée il voler jeudi
le projet de loi l'appul't." ipar M. Auguste
Itrunet ayant pour objet de niuinleitir en
vigueur jH.HtIIl'tm ill décembre IW* les dis-
positions de lu loi du T janvier 1920 rela-
tives aux accords conclus entre les conces-
«ionuaires de voies "cirées coloniales t'\ le
il bit
îles contrats de ronces.Mion aux Colonies.
M. François Piètre demande à ce que
le projet soit, voté sans débats.
Au Ministère des Colonies
1
Au cours de la conférence hebdomadaire
des Directeurs du Ministère des Colonies, tenue
hier en présence de M. Pietri, ministre des
Colonies, et de M. Del mont, sous-secrétaire
d'Etat, M. Thalamas, directeur général de
l'instuction publique en Indochine, a exposé
la situation de l'enseignement tant public que
privé dans cette colonie, les progrès accomplis
dans les divers services pédagogiques et les me-
sures nécessaires pour achever la réalisation
d'une politique scolaire adaptée étroitement aux
besoins et aux traditions légitimes des popula-
tions placées sous notre protection. La confé.
rence a examiné, à la suite de ces explieatiorn,
plusieurs projets de décrets relatifs : 1 ° à l'ap.
plication du décret du 14 mai 1924 à l' ensei-
gnement libre donné en langues autres que le
français ou les langues indigènes ; 2° à l'assi-
milation du brevet de capacité de l'enseigne-
ment secondaire local au baccalauréat ; 3° à la
création, à Hanoï, d'une Université pourvue
de la personnalité civile ; 4° à la création, à
Hanoi, d'une Faculté de Médecine et d'une
école de Droit menant jusqu'à la licence.
La conférence de Londres
Aux nominations laites nu Conseil des
ministres d'hier, que nous avons puhlièes,
ajoutons celles de : délégués adjoints, MM.
Hené Massi^li, chef des services fiançais à
la S. 1). N. ; Henri Moysset, professeur à
racole supérieure de guerre navale, direc-
teur du Cabinet du président du Conseil.
I x; Conseil des ministres a, en outre, dé-
cidé d'assurer à la délégation française le
concours de conseillera, parlementaires
choisis dans les deux assemblées.
C'est ainsi que M. André Tardieu a offert
aux memjbres du Parlement dont les noms
suivent, et qui ont accepté, la qualité de
conseillers parlementaires de la délégation
française à la conférence navale de Lon-
dres :
MM. de Kerguézee, président de la Com-
mission de la Marine de guierrei du Sénat ;
Daniélou, président de la même Commis-
sion a la Chambre ; MM. Rio et J.-L. Du-
mesnil, rapporteurs du budget de la Ma-
rine de guerre au Sénat et à la Chambre ;
M. Morinaud, député de l'Algérie ; MM.
Chaumet et Désiré Ferry, anciens ministres
de la Marine.
Le sous-sol malgache
Nous avons eu mainte occasion de parler
des produits du sous-sol malgache. Il nous
parait utils de donner une vue générale de
ce qu'on peut appeler la carte souterraine
de la grande Ile, d'après l'étude d'un émi-
nent spécialiste, M. (ioursal, ingénieur des-
Mines, ancien directeur du Service des
mines de Madagascar.
Ce qui clliractélÍsc les minéraux de M'a-
dagjiscar, écrit M. Gouirsat, c'est, d'une
part, leur variété, d'autre part leur origi-
nalité.
Comment se repartissent-ils dans Mada-
gascar ? Kn gros, Madagascar est consti-
tuée par deux sortes de terrains ? D'une
part, les Plateaux, chaîne plissée de ter-
rains anciens, analogue, par la nature des
roches qui la composent et par l'âge de sa
formation, avec notre Massif Central fran-
çais ; d'autre part, la côte nord-ouest et
ouest, formée de terrains sédimentaires
qui
ouesst, 'étugent depuis les terrains permiens
jusqu'aux terrains quaternaires, et qu'on
rencontre, en s'éloignant de la bordure des
Plateaux, dans l'ordre des plus anciens
aux plus l'écents.
Les terrains anciens des Plateaux recè-
lent l'or, les pierres précieuses, les mine-
rais métalliques divers. le graphite et le
mien, Les terrains sédimentaires renfer-
ment une région de liions aurifères très
importante, celle de l'Andavakoere, île
charbon et vraisemblablement, d'après les
indices connus, le pétrole.
On peut être surplis de voir que, parmi
cette diversité de produits du sous-sol mal-
gache, l'exportation ne porte que sur un
petit nombre. Que conmalt-on en général
des produits miniers exportés de Madagas-
car ? Le graphite et le mica, l'or et les
pierres précieuses^. Ce sont lit, en effet, les
seuls produits qui donnent lieu à une ex-
portation importante.
La raison en est la suivante : le manque
ue moyens île communications économi-
ques et de ports bien outillés dans la plus
grande partie de la colonie.
Il n'est pas douteux que les exportations
minières de Madagascar augmenteront
considérablement avec le développement
des chemins de fer et, chose plus intéres-
sante, porteront sur des minerais que les
frais de transport avaient jusqu'ici empê-
ché d'exploiter. Comment songer, «MI effet,
il faire parcourir ¿le longe transports par
charrettes à des minerais de plomb ou de
nickel ?
Enfin, bien que Madagascar ait été très
prospecté depuis la conquête française et
que certaines régions en soient très bien
connues, il reste encore bien des gîtes mi-
niers inconnus. J'en donnerai deux exem-
ples : la découverte, en 1925, par un pros-
pecteur de Tuléar, M. Jemet, dans le sud-
ouest de l'lte, A environ 150 km. à vol d'oi-
aeau de TulÚur, du gisement de charbon
de la Sakao,prolongement inconnu du petit
bassin houiller de l'Ianaperu ; la décou-
verte, en 1925, par Mlle Brière, minéralo-
giste du Service des Mines, des minerais
rodionctifs à haute teneur, analogues à
ceux qui ont fil il la fortune du kntanga
lCongo belge), dans la province de Fiana-
rantsoa.
Pour passer succinctement, en revue les
produits miniers nous suivrons l'ordre adopté pur les sta-
tistiques de l'Administration des Mines, en
nous abstenant (le commentaires de nature
géologique, et en n'insistant que sur les
minorais qui donnent lieu il une exploita-
tion réelle.
L'or
il la grande produclion minière dl'
Madagascar; déjà avant la conquête, une
Société,en associat ion avec la reine, exploi-
tait les activions aurifères de la région de
Maevatauann. I.a découverte des gisements
filoniens de lWndavakoera, dans la région
d'Ambilobé, au sud de Diégo-Suarez, a ut-
tiré dans cette région un grand nombre de
prospecteurs; le gisement île f Andavakoera
a peut-être produit, 1\ lui seul, la moitié de
la production totale de la colonie. Actuel-
lement il donne une production insigni-
fiante.
La production de l' or, depuis la lin de la
guerre, n'a cessé de décroître très rapide-
ment. Madagascar, qui a produit annueLle.
ment plusieurs tonnes d'or, ne produisait
plus, en 192<>, que JÎOft kg. et en 15*27 que
210 kg. Sur ces chiffres, l'exportation, vers
l'Europe est très faible : 1% kg. en W7!fi,
V) kg. en 1927, 32 kg. en 1928.
Les principales provinces productrices
sont : Maevatanajna (un tiers de la produc-
tion environ), Diego-îSuarez, Mananjary,
Moramanga, Ambositra.
L'or obteuiu est une poudre fine, avec de
rares et très petites pépites. Sa teneur est
très haute, généralement supérieure à 770
millièmes d'or pur, sauf pour le gisement
de l'Andayakoera, où la proportion, d'nr-
gent associe à l'or est de l'ordre de 15
La décroissance de la production est
«lue, d'abord, à l'arréi des exploitations de
l'Andavakoera e| aussi à l'abandon du tra-
vail de l'or par les indigènes. C'est que le
Mallgaehe préfère de beaucoup le travaiil de
la terre qui a pour lui l'immense axantave
de n'èlre pas régulier. 1 .'augmentâtion des
cours des produits agricoles, surtout du
riz et du manioc, a transformé des villages
entiers, venus s'établir pour faire de Tor-
paillage, en agriculteurs.
Les gisements, surtout. les gisements
d'ailuvions, sont bien loin d'être épuiRM,
Verra-t-on une reprise de ces exploitations
avec des procédés plus modernes tels que
dragues ou monitors ? C'est peu probable.
Les pierres précieuses
Elles sont classées eto catégories selon
leurs valeurs.
Première Catégorie. - Ce sont les béryls,
les lourmalines. les opales et les saphirs.
Les plus importantes sont Les béryls, colo-
rés en rose ou bleu, parfois légèrement
verts. Ces pierres, dont la réputation '€«1
Kurope. maluré les travaux de M. le pr
Lacroix, du Muséum, n'est pas encore suf-
fisamment bien établie, ne concurrencent
pas très facilement Les pierres analogues*
or iginaires du Urésil.
Leurs gisements sont rares et surtout très
irréguliers.
La production a été : en 1926 de 181 kg.,
en 1927 de 190 kg., en 1928 de 13» kg.
Deuxième Catégorie. - Ce sont les gre-
nats et les améthystes.
Leur production a été de 1.373 kg. en 1927
et de 2. 134; kg. en 1928.
Troisième Catégorie. La pierre la plus
importante est le grenat employé pour la
pivoterie (montres, horloges) ; elle est sur-
tout produite par un petit nombre d'ex-
ploitations de la région d'Ilioey. La produc-
tion a été de 2 tonnes 5 en 1926, et de 4
tonnes 6 en 1927.
Quatrième Catégorie. Ce sont surtout
les béryls opaques et pierreux qui conati
tuent cette catégorie ; à plusieurs reprises.
des essais ont été faits pour exporter de
Madagascar des béry.ls pierreux pour en
extraire un métal, le glucinium, utilisé
dans certains aciers spéciaux. Mais les
frais de transport rendent cette exportation
très difficile. Aussi les tonnages extraits
sont-ils insignifiants.
Les principales provinces productives de
pierres précieuses sont celles de Tannna-
rive et du Vakinankllratra.
Pierres d'industrie
Ce sont surtout les quartz dans toutes
leurs variétés que Madagascar exporte a
ce titre, à des prix extrêmement variables
selon les emplois auxquels ils sont propres.
Première catégorie. - Ce sont les quartz
bien cristallisés en prismes hexagonaux,
terminés par des pyramides, que l'on uti-
lise en optique, et les quartz colorés en
jaune (clair ou légèrement brun) dits
« quartz citrins », qui sont employés en
joaillerie.
Une nouvelle utilisation de oes quai-tz est
leur emploi comme détecteurs dans cer-
tains appareils de T. S. F. Cet emploi exige
des prismes bien cristallisés, mais permet
d'utiliser des quartz non parfaitement lim-
pides et même givreux.
L'exportation des quarte de la première
catégorie a atteint en 1927 : 2.281 kg. et en
l'.H'K, 1.114.¡-) kg.
Les principales provinces productrices
sont celles de Vakinankaratra et de Mae-
va tanana.
Deuxième clItégoJ'ie.- Ce sont. les quartz
de toutes couleurs, notamment colorés en
rose et enfumée.
Leur exportation s'est élevée en 1921 à
291 kg. et en 1928 à 12.256 kg.
Troisième catégorie.- Ce sont Les quarlz
non cristallisés en prismes, utilisés en par-
ticulier pour la fonte, qu'on emploie pour
la fabrication des appareils de laboratoire
dits Il en silice fondue ».
L'exportation de ces quartz était en 19*57
do 62 tonnes, en 1928 de 39 tonmes.
Les principales provinces productrices de
ces pierres d'industrie sont, pour les
deuxième et troisième catégories, celles de
Moramanga et d'Amboeitra.
Corindon
Le corindon on émeri est. un abrasif,
qu'on exploite à Madagascar dans certai-
nes alluvinnH. Son exportation était en 1927
de 1 Vf> tonnes, en lt*28 de 11 i- tonnes.
I.a principale province productrice est
celle de Moramanga.
Minerais radioactifs
Les seuls qui aient. été exploités A Mada-
gascar sont des minerais à faible radioacti-
vité.
Ces minerais n'ont donné lieu en. 1927 et
1928 à aucune exportation.
Phosphates
Les Ilots du Canal de Mozambique, «ur
la côte ouest de Madagascar, contiennent
des couches de phosphate de chaux qui
provient de la transformation., au contact
des calcaires, des guanos d'oiseaux. Ces
phosphates sont exportés sur l'Afrique du
Sud et la Nouvelle Zélande.
Production en 1927 : û..WO tpnnes ; en
1928 : 8.300 tonnes.
Nous arrivons maintenant aux deux pro-
duits principaux du sous-sol malgaohe, le
mica et le graphite.
Le mica
li se présente sous deux variétés : la
muscovite, qui est 1111 mica clair, et la plilo.
gopite, qui est, un mica brun.
Les micas sont utilisés comme isolante
dans l'industrie électrique, et leur qualité
est caractérisée par la tension maxima
qu'on peut utiliser, de part et d'autre,
d'une plaque sans que le courant électri-
que la traverse.
Kn général, la muscovite est utilitsét
dans les appareils fixes et la phlogopitc
dans les parties tournantes, spécialement
dans les «olLecteum des moteurs.
La statistique des exportations indique
Kn 1927 : muscovite, 37 t. S ; phlogbpne.
j(Hj t. 3.
1 On. 1928 : muscovite, 33 t. 3 ; phlogopitc.
601 t. 9.
Les principales exploitations de musco-
vite se lirouxent daius la région du la*
Alaotra, dans la province, de Moramanga
d'autres exislent dans l'ouest de la pro-
vince de l-'ianarantsoa.
Les principales exploitations de phlogo-
se trouvent dans les provinces suivan-
tes : Hclroka. Fort-Dauphin et Farafan
ga.na.
Madagascar est le quatrième productem
du monde de micas, après l'Inde et lof
F.lals-l:nis prndudenrs de muscovite) e
le Canada «producteur de phlogopitc).
Le graphite
Le graphite est de beaucoup le piodui'
minier le plus important de la Grande lie
tllnt au point de vue de la valeur quo d*
celui du tonnage exporté. Ce tonnage, , qu
pendant la guerre, s'est, élevé jusqu'à 2f) tonnes pcr an, a varié, pendant ces der
nir,rèS années, entre 12.nes. , ,
Fxporlationis : en 1927, I ,¡,,;12!t tonnes , 0.1
1928. 13.N96 tonnes.
Le graphite est utilisé surtout pour la fa-
L8 NlJMtJJH) : Iki CFN FÎMES
~1/~Lt~i oOJii, tsk uiiot-jVitiitibi i,,*lJ.
i
AIRUL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
14, RM tl
PARIS O")
TtktPH. t LOUVRa 19-17
RICHKLIKU W-U
i~ e s à 4 niaitile 7 0
Les Annales Coloniales
Lee annonce# et réclames sont reçues au
bureau du tournai.
DlRKCTKUR.FONOATtUII : Marael RUEDEL
Tout les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANMAUB CoLomum.
ABONNERENTS
avec la Revue mensuetUï
Un se 6 Moi, 8 Mole
france et
colonies 180. too. 50 »
Etranger.. 240. 126 3 70 t
On s'abonne sans Brait dam
tous les bureaux de poste.
La tuberculose aux colonies
ces
La tuberculose pulmonaire, qui fait tant
de victimes en Europe, et notamment en
France, continue à tenir une place impor-
tante dans la nosologie de nos diverses co-
lonies.
En Ittdochine, cette affection constitue la
plus redoutable des maladies sociales et
celle qui présente le plus de danger pour les
populations, en raison de leur genre de vie
et de leurs coutumes familiales, contre les-
quels ont échoué jusqu'ici les exhortations
du corps médical.
On évalue à 3.384 le chiffre des hospitali-
sés pour cette maladie en 1927. Les recher-
ches faites au cours des années précédentes
par les Laboratoires de Cochinchine et de
l'Annam, sur l'index tuberculeux, ont mon-
tré que ce sont les classes moyennes les plus
frappées. C'est la conséquence de leurs ha-
bitudes de sédentarisme et de leur vie en
commun.
On a dirigé contre ce fléau social la vac-
cination par le B.C.G. chez les enfants. De-
puis 1926, plus de 700.000 doses de vaccin
ont été employées et plus de 35.000 jeunes
enfants vaccinés. On y a joint un Institut
de puériculture, renseignement de notions
élémentaires d'hygiène aux enfants des
écoles, des préventoria scolaires en Cochin-
chine, un pour Européens, un pour indi-
gènes. Surveillance de l'hygiène de l'habi-
tation, élimination des chantiers des conta-
gieux, etc.
Dans VInde la tuberculose est comprise
dans les maladies endémiques qui déciment
actuellement nos populations hindoues. On
a fondé à Pondichéry, en 1927, un labora-
toire spécial pour lutter contre cette maladie.
A la Côte des Somalis, nous retrouvons
la tuberculose. Elle sévit sérieusrment sur
les indigènes.
A la Guadeloupe, la tuberculose n'a pas
augmenté depuis une quinzaine d'années.
Elle affecte assez souvent la forme lente et
torpide.
Dans les Etablissements français d'Océa-
me, la tuberculose est avec la syphilis la
principale cause de la dépopulation (Iles
Marquises, Iles Sous-le-Vent).
A Madagascar, la tuberculose est fré-
quente. La forte mortalité des nourrissons
constatée clans maintes régions de la Grande-
Ile parak, en grande partie, lui être impu-
table. Pour lutter contre elle, avec plus
d'efficacité, on a fondé en 1926, à Tanana-
rive, un service de vaccinations antitubercu-
leuses par le B.C.G.
En Afrique Occidentale française, la tu-
berculose est inégalement répandue. Elle
reste stationnaire dans les régions du Séné-
gal, où le climat est chaud et sec ; elle est
plutôt en augmentation dans le pays Serère
dont le climat est humide. Il semble que
l'intensité du mal marche parallèlement à
l'alcoolisme.
A Dakar, on a pris d'utiles mesures de
prophylaxie contre la maladie.
Dans l'Afrique Equatoriale française, on
constate également la tuberculose au Tchad
et au Moyen-Congo. L'indigène de ces colo-
nies présente un terrain favorable au déve-
loppement de la maladie : sous-alimentation,
insuffisance de vêtements, parasitisme intes-
tinal, ignorance complète de tous soins d'hy-
giène.
L'Admihistration de la Colonie et l'As-
sistance médicale s'efforcent l'une et l'autre
de combaftre sa propagation. Eloigner les
sujets contaminés, c'est le meilleur moyen
d'épargner les autres. C'est ce que l'on a
prescrit pour les Européens en particulier
- tirailleurs, agents de l'Administration,
entreprises privées en conseillant leur
rapatriement.
Pour continuer la lutte contre les maladies
cndémo-épidémiques et sociales (syphilis, tu-
berculose), il est nécessaire d'équiper sani-
tairement nos colonies. Il y a lieu de pour-
suivre, notamment, la création de djspen-
saires et d'hôpitaux et de les doter d'un
matériel suffisant et d'un personnel médical
dont l'éducation spéciale a été soignée. Le
personnel médical colonial est insuffisant. Il
faudra prendre les mesures pour le renfor-
cer. On a fondé à Marseille un Institut mé-
dical colonial qui doit y contribuer.
Nous savons que tous ces problèmes de
prophylaxie aux colonies sont activement sui-
vis par les services du Ministère des Colo-
nies çt les Gouverneurs locaux. Il n'y a pas
lieu de le rappeler au ministre actuel des
Colonies, M. François Pietri, si averti des
affaires coloniales.
CIe. Heblerre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission des Affaires
Etrangères.
Dépêches de HndccMM
Congrès bancaire
Un wnçrès réunissant les (Mlégués des
banques provinciales de crédit populaire
agricole du Tonldn et du Nord de VAnnam
a tenu ses assises pour la première fols
à Hanoï dans le courant de la semaine der-
nière. Il a étudié avec la collaboration de
l'inspecteur général de l'Agriculture, les
questions intéressant le fonctionnement de
es CfatJIIsscments, 1 cal'minent crées an
nord de l'Indochine et dont les premiers
résultats SOIU particulièrement t'ncoura~
géants. Le Gouverneur général Pasquiei\
entouré du secrétaire général et du Itési-
dent supérieur au Tonlcin, a. présidé jeudi
la séance de clôt un'. Il a rappelé aux dé-
légués la portée économique et sociale du
crédit agricole, et affirmé son intention.
d'apporter à ces établissements une aine
financière progressivement développée.
L'opium
La commission d'enquête sur le contrôle
de l'opium à fumer en R.Ttrèm."-O,¡col,
nommée par la Société des Nations, est ar-
rivée à Saigon, après avoir terminé ses
enquêtes en Birmanie, Malaisie britanni-
que, aux Indes Néerlandaises et au Siam,
La commission est composée de M. EUs-
trand, ministre de Suède en Argentine, pré-
sident ; de M. Max-leo Gernrd, directeur
général des fonds d'amortissement de la
dette publique belge ; du président de la
Société d'Economie politique tchèque, an-
cien ministre de* Tchécoslovaquie au Bré-
sil. Le secrétaire est M. Renborg, membre
de la section du secrétariat (le la Société
des Nations.
tendant son séjour à Saigon, la commis-
sion sentrettenara atwc i aamtni si laiton
des douanes et régies de la Cochinchine et
les autres départements du (Jouvernement,
ainsi qu'avec les associations privées qu'in-
téresse la question de l'opium,
Indopacift.
V
L'Exposition coloniale
internationale de 1931
t.'
Au Commissariat de l'Afrique Equatoriale
Française
Les sociétés, commerçants, industriels éta-
blis en Afrique Equatoriale Française qui
désirent prendre part à l'Exposition Colo-
niale Internationale de Paris en 1931 sur le
terrain réservé au-Gouvernement général de
l'A.E.F., sont invités à s'adresser àvant le
1* janvier 1930 au Commissariat de cette
colonie, 217, rue Saint-Honoré. Téléph.
Central 96.68-Richelieu 93.87, qui se tient
à leur disposition pour leur donner les ren-
seignements nécessaires.
A I-Union Coloniale
»♦«
Le Syndicat des Planteurs de Vanille se
réunira le 10 janvier prochain à 14 h. 30 en
vue d'examiner les mesures à prendre pour
lutter contre la mévente de la vanille et de
déterminer dans quelles conditions le Syndicat
pourrait participer à l'Exposition Coloniale In-
ternationale de 1931.
Mutilés coloniaux
M. Bordes, Gouverneur général, ayant
adressé à M. le général Gouraud, Gouver-
neur militaire de Paris, le télégramme sui-
vant :
Il Une délégatien de Mutilés et Anciens
u Combattants algériens doit se rendre à
« Paris pour déposer à l'occasion de l'an-
te née dit Centenaire, une palme sur la
Il tombe du Soldat Inconnuj le ier janvier
(f prochain. Interfédération des victimes de
Il la guerre de l'Algérie me prie de vous
u demander de leur réserver l'honneur de
ci rallumer ce soir-là la flamme sur la tombe
« de leur héroïque compagnon d'arme. le
Il ne puis que soumettre ce désir à votre
IC très bienveillant accueil. Sentiments dé-
« voués. Pierre BORMÎS. »
M. Bordes a reçu la réponse ci-après :
« En réponse votre télégramme, suis
« heureux vous dire que Comité flamme ré-
1( serve 1er janvier 18 h. 30, aux Mutilés et
« Anciens Combattants algériens pour rant,
u mer flamme au tombeau Soldat Inconnu.
K Il m'a semblé qu'ils avaient un droit par-
ti ticulier au premier jour de l'année dit
« Centenaire de l'Algérie française. En vous
9 félicitant de présider aux fêtes qui le mar-
« qiteront, vous prie agréer mes sentiments
« très dévoués. - Général GOURAUD. »
Par ailleurs, M. le ministre des Pensions
et M. le général commandant les Invalides
ont fait savoir à M. le Gouverneur général
que la délégation des Anciens Combattants
et Mutilés algériens serait reçue et hébergée
à l'hôtel des Invalides à Paris.
PHILATÉLIE
l' 1
Le timbre du Centenaire de l'Algérie
A l'occasion de la commémoration du
Centenaire de la conquête de l'Algérie,
l'administration des P. T. T. va émettre un
timbre-poste spécial de la valeur de o fr. 50.
Ce timbre, de grand format, tiré en deux
couleurs, bleue et rouge, représente une vue
couleurs, d'Alger prise des hauteurs qui l'en-
du port
vironnent.
Le timbre commémoratif ne sera pas vala-
ble pour la France et l'Algérie indifférem-
ment. Il ne comportera affranchissement que
pour les correspondances originaires de la
Métropole où il pourra être utilisé concur-
remment avec le timbre de o fr. 50, type
« Semeuse ». Il sera mis en vente dans les
bureaux de poste, à partir du ter janvier et
jusqu'au ter juillet suivant. Il aura cepen-
dant une durée de validité illimitée, c'est-à-
dire que quoique non vendu après le
1er juillet, il conservera un pouvoir d'af-
franchissement indéfini après cette limite.
–-–
La croisière du" Tourville"
'1'
Retour
Le croiseur Tourvillc, rentrant de son
voyage autour du monde, a signalé diman-
che soir sa position en Atlantique ; la tra-
versée s'achève, excellente. Le croiseur a
avisé le commandement de la marine de
Lorient qu'il se présentera dans les passes
de Port-Louis aujourd'hui dix heures.
La France cèdera-t-elle une colonie1
à l'Allemagne ?
o 1 c 1 la question
que pose ce matin
l Action Française.
M ais nous ne
sommes plus au
siècle de Frédé.
ric Il :
On respecte un
moulin, OIL vole une
province.
Do c t r i ne de
droit divin ou ré-
galien mais qui n'est plus de mise aujour-
d hui. Déjà, il y a vingt ans, lorsque pour
assurer la paix menacée, M. Cailloux, d'ac-
cord avec la grande majorité du pays, ac*
corda à VAllemagne le bec de canard con-
golais, ce fut un beau tollé dans Vopinion
républicaine. C'étaient des noirs illcultes,
mais ils faisaient partie de la grande fa-
mille française et Von passait notre droit
de protection intellectuelle, morale, sanitaire
et économique aux Allemands !
Aujourd'hui, voici un communiqué de
fAgence Radio donné hier soir à la Presse
et que seul le journal royaliste reproduit en
bonne place, juste au-dessous du leader de
M. Léon Daudet :
On sait qu'au Palais-Bourbon la commis-
sion des Mines a été chargée d'examiner le
statut des mines domaniales. Son rappor-
teur, M. Charlot, député de la Côte-d Or,
s'est, ainsi que nous l'annoncions il y a
quelques jours, prononcé, en son nom, en
faveur du maintien du statu quo dans la
Q----
aarre.
Mais comment obtenir ce maintien?
Nous avons pu savoir que, aans le rap-
port actuellement soumis au gouvernement,
M. Charlot déclare :
« N'y a-t-il donc aucune monnaie d'échan-
ge à jeter dans la balance? Pourquoi per-
sonne ne souffle-t-il mot de la question des
colonies allemandes, dont certaines pour-
raient être remises au Reich, sans aucune
ginc pour nous, en échange du statut poli-
tique et économique du territoire sarrois ? »
Cette suggestion, retenue par la commis-
sion, lui avait été faite par un député lor-
rain, M. - Moncelle, député de - Metz.
D'abord nous pouvons être surpris que
cette suggestion émane d'un député lorrain,
M. Mamelle, représentant de Metz. L'Al-
sace et la Lorraine ont trop souffert dans
leur irrédentisme, pendant 49 ans, pour que
cette initiative de cession d'une colonie
puisse germer dans le cerveau d'un de ses
représentants les plus a patriotes ».
Ensuite, une question se pose. Si les Sar-
rois veulent rester Français, un plébiscite
doit en décider aux termes mimes de ce dé-
sastreux traité de Versailles où la France ne
fut guère représentée par MM. Clemenceau
et Klotz; et alors rien de plus simple s'ils
veulent demeurer autonomes ou redevenir
Allemands en vertu du droit des peuples de
disposer d'eux-mêmes : je ne m'imagine pas
l'opinion publique française exigeant de
conserver la Sarre malgré les Sarrois ou
souscrivant à une opération de ce genre. De
telles épines au pied ou au cœur d'une
grande nation sont des germes de gangrène
politique et morale.
Et puis, quelle est la colonie dont M. Mon-
celle envisage V abandon ?
Est-ce le Togo où M. P. IJollllecarÚu
poursuit depuis de longues années une poli-
tique d'association avec les indigènes cha-
que jour plus féconde en résultats ?
Est-ce le Cameroun où M. Marchand,
continuant l' œuvre de M. Carde a, tout en
développant le réseau ferré, instauré parmi
les indigènes dcs mœurs sociales et des habi-
tudes de culture qui les rapprochent de plus
en plus des peuples civilisés ?
Voudrait-on faire cadeau à VAllemagne,
après lui avoir repris le liée de canard,
de tout notre Congo, celui de M. Brazza,
de Four eau, des frères Fourneau, et de tant
de chefs qui nous ont assure cet immense
patrimoine ? Nous en commençons maintenant
la mise en œuvre rationnelle. Nous agis-
sons pour protéger la santé des indigènes,
selon les méthodes qui ont réussi au Congo
belge.
Tout cela T ne se tient pas.
L'opinion coloniale, toujours alertée, ne
permettrait pas de tels abandollS.
L'opinion publique française, qui a de
plus en plus la mentalité coloniale, serait en
peu de jours unanimement dressée.
Que ce soit dans la Sarre, en Afrique ou
en Asie, fini le temps des échanges immo-
raux.
Désormais, sans effusion de sang, l'écono-
mique ne prévaudra plus contre le droit des
consciences.
Meercd ftsactlei
RACHAT
•+«
Le représentant d'une de nos colonies a une
vie assez agitée. Quoiqu'il ait dépassé large-
ment la cinquantaine, les femmes se succèdent
dans sa jolie garçonnière de la rue Constan-
tine. C'est un Barbe-Bleue moderne.
Désolée de la conduite de son père, sa fille
unique, ayant atteint sa majorité, vient d'en-
trer au Carmel.
Quel est le représentant colonial, visé par
Aux Ecoutes dans cet écho?
Député. ou sénateur, il peut être facile
à trouver par élimination.
TAUX DE LA PIASTRE
l"
1.0 (rouveniour géin'vftl do l'Indochine, vient
• le !a piastre t"!n LI de 10 fr. 15.
6
A LA CHAMBRE
DEBATS
Les militaires des T. O. E.
La chambre a poureuivi hier La discus-,
sion du budget de la Marine. M. Beaugrand
a déclaré sur le chapitre 39 :
Lors de la suppression de l'arsenal de Ro-
ohefort, un assez grand nombre d'ouvriers ont
été dirigés sur d'autres arsenaux, notamment à
Sidi-AbdaDah.
Or, parmi ces derniers, de nombreux ouvriers
viennent de se voir refuser le renouvellement
de leur séjour.
A-t-on eu à se plaindre de leur conduite ou
de leur travail ? Est-ce l'ouvrage qui manque ?
Pour nous, nous pensons qu'il n'y a là qu'une
nouvelle manifestation de la méthode de ré-
pression que vous avez instaurée dans tous les
établissements militaires.
D'ailleurs, vous ne vous contentez pas de
prendre des sanctions contre les ouvriers; vous
poursuivez ceux-ci jusque dans l'industrie prl-
YtV.
• Kt puis, vous voulez supprimer les organisa-
tions milituires. Vos mouchards et vos agents
provocateurs. (Exclamations sur de nombreux
bancs. )
Af. h, président. Tenez un autre langage 1
(Très bien ! très bien !).
A/. Bcawjrand. - Je parle comme je peux; je
ne suis qu'un ouvrier.
Af. le président. - Il y a des ouvriers qui
n'ont pas plus d'instruction que vous et qui
savent, demeurer corrects (Applaudissements).
A/. Ilcaufirand. - Les mots que j'ai employés
se trouvent dnns le dictionnaire de l'Académie.
Quoi qu'il en soit, Je conclus en disant que
c'est seulement en opposant leur force à la vôtre
que les ouvriers feront triompher leurs revendi-
cations.
M. le ministre de la Martne. -- A Sidi-Abdal-
lali, des travaux considérables ont été effectués
pour améliorer les conditions d'hygiène et de
confort des travailleurs. De celà on ne parle
jamais. (Applaudissements.)
M. J.-f,. DumesnIL, rapporteur. -- Parfaite-
ment, je l'ni constaté au cours d'une Inspection
ment. je
récente.
I.e chapitre 39 est adopté.
Sur 1»; chupitre M (Travllux extraordi-
naires des ports de guerre), M. Geistdoer-
fer a uttiré comme il suit l'attention du mi-
nistre de la marine sur la nécessité
de i-enforcer la protection de la jJéche à
Terre-Neuve :
Otto protection est actuellement assurée par
)f' ith'-d'Ys. mais non pas comme il le faudrait,
pendant tout le temps de la campagne qui dure
de mars à octobre. La protection de la pèche
doit, être non seulement assurée ù Terre-Neuve,
mais aussi au Groenland, et, si le Vlllc-d'Yn se
rend nu Groenland, il faudra le remplacer à
Terre-Neuve par un autre navire.
D'autre part, le service du courrier des pé-
cheurs ne fonctionne pas dans des conditions
satisfaisantes. Il importe de l'améliorer. (Ap-
plaudissements.)
ill le ministre de fa Marine. Vos obser-
vations sont justes. Des mesures sont prises
pour que le Vilte-d'Ys séjourne le plus long-
temps possible à Terre-Neuve. S'il doit s'en éloi.
gner, un autre navire j'y remplacera. (Très
bien ! très bien !)
M. le rapporteur. - S'il était nécessaire de
prévoir de nouveaux crédits pour améliorer le
service du courrier, la commtssion des finances
no les refuserait certainement pas. rApplnudIs-
sements).
Le chupitre M est adopté.
Concessions coloniales
LII Chambre sera appelée il voler jeudi
le projet de loi l'appul't." ipar M. Auguste
Itrunet ayant pour objet de niuinleitir en
vigueur jH.HtIIl'tm ill décembre IW* les dis-
positions de lu loi du T janvier 1920 rela-
tives aux accords conclus entre les conces-
«ionuaires de voies "cirées coloniales t'\ le
il bit
îles contrats de ronces.Mion aux Colonies.
M. François Piètre demande à ce que
le projet soit, voté sans débats.
Au Ministère des Colonies
1
Au cours de la conférence hebdomadaire
des Directeurs du Ministère des Colonies, tenue
hier en présence de M. Pietri, ministre des
Colonies, et de M. Del mont, sous-secrétaire
d'Etat, M. Thalamas, directeur général de
l'instuction publique en Indochine, a exposé
la situation de l'enseignement tant public que
privé dans cette colonie, les progrès accomplis
dans les divers services pédagogiques et les me-
sures nécessaires pour achever la réalisation
d'une politique scolaire adaptée étroitement aux
besoins et aux traditions légitimes des popula-
tions placées sous notre protection. La confé.
rence a examiné, à la suite de ces explieatiorn,
plusieurs projets de décrets relatifs : 1 ° à l'ap.
plication du décret du 14 mai 1924 à l' ensei-
gnement libre donné en langues autres que le
français ou les langues indigènes ; 2° à l'assi-
milation du brevet de capacité de l'enseigne-
ment secondaire local au baccalauréat ; 3° à la
création, à Hanoï, d'une Université pourvue
de la personnalité civile ; 4° à la création, à
Hanoi, d'une Faculté de Médecine et d'une
école de Droit menant jusqu'à la licence.
La conférence de Londres
Aux nominations laites nu Conseil des
ministres d'hier, que nous avons puhlièes,
ajoutons celles de : délégués adjoints, MM.
Hené Massi^li, chef des services fiançais à
la S. 1). N. ; Henri Moysset, professeur à
racole supérieure de guerre navale, direc-
teur du Cabinet du président du Conseil.
I x; Conseil des ministres a, en outre, dé-
cidé d'assurer à la délégation française le
concours de conseillera, parlementaires
choisis dans les deux assemblées.
C'est ainsi que M. André Tardieu a offert
aux memjbres du Parlement dont les noms
suivent, et qui ont accepté, la qualité de
conseillers parlementaires de la délégation
française à la conférence navale de Lon-
dres :
MM. de Kerguézee, président de la Com-
mission de la Marine de guierrei du Sénat ;
Daniélou, président de la même Commis-
sion a la Chambre ; MM. Rio et J.-L. Du-
mesnil, rapporteurs du budget de la Ma-
rine de guerre au Sénat et à la Chambre ;
M. Morinaud, député de l'Algérie ; MM.
Chaumet et Désiré Ferry, anciens ministres
de la Marine.
Le sous-sol malgache
Nous avons eu mainte occasion de parler
des produits du sous-sol malgache. Il nous
parait utils de donner une vue générale de
ce qu'on peut appeler la carte souterraine
de la grande Ile, d'après l'étude d'un émi-
nent spécialiste, M. (ioursal, ingénieur des-
Mines, ancien directeur du Service des
mines de Madagascar.
Ce qui clliractélÍsc les minéraux de M'a-
dagjiscar, écrit M. Gouirsat, c'est, d'une
part, leur variété, d'autre part leur origi-
nalité.
Comment se repartissent-ils dans Mada-
gascar ? Kn gros, Madagascar est consti-
tuée par deux sortes de terrains ? D'une
part, les Plateaux, chaîne plissée de ter-
rains anciens, analogue, par la nature des
roches qui la composent et par l'âge de sa
formation, avec notre Massif Central fran-
çais ; d'autre part, la côte nord-ouest et
ouest, formée de terrains sédimentaires
qui
ouesst, 'étugent depuis les terrains permiens
jusqu'aux terrains quaternaires, et qu'on
rencontre, en s'éloignant de la bordure des
Plateaux, dans l'ordre des plus anciens
aux plus l'écents.
Les terrains anciens des Plateaux recè-
lent l'or, les pierres précieuses, les mine-
rais métalliques divers. le graphite et le
mien, Les terrains sédimentaires renfer-
ment une région de liions aurifères très
importante, celle de l'Andavakoere, île
charbon et vraisemblablement, d'après les
indices connus, le pétrole.
On peut être surplis de voir que, parmi
cette diversité de produits du sous-sol mal-
gache, l'exportation ne porte que sur un
petit nombre. Que conmalt-on en général
des produits miniers exportés de Madagas-
car ? Le graphite et le mica, l'or et les
pierres précieuses^. Ce sont lit, en effet, les
seuls produits qui donnent lieu à une ex-
portation importante.
La raison en est la suivante : le manque
ue moyens île communications économi-
ques et de ports bien outillés dans la plus
grande partie de la colonie.
Il n'est pas douteux que les exportations
minières de Madagascar augmenteront
considérablement avec le développement
des chemins de fer et, chose plus intéres-
sante, porteront sur des minerais que les
frais de transport avaient jusqu'ici empê-
ché d'exploiter. Comment songer, «MI effet,
il faire parcourir ¿le longe transports par
charrettes à des minerais de plomb ou de
nickel ?
Enfin, bien que Madagascar ait été très
prospecté depuis la conquête française et
que certaines régions en soient très bien
connues, il reste encore bien des gîtes mi-
niers inconnus. J'en donnerai deux exem-
ples : la découverte, en 1925, par un pros-
pecteur de Tuléar, M. Jemet, dans le sud-
ouest de l'lte, A environ 150 km. à vol d'oi-
aeau de TulÚur, du gisement de charbon
de la Sakao,prolongement inconnu du petit
bassin houiller de l'Ianaperu ; la décou-
verte, en 1925, par Mlle Brière, minéralo-
giste du Service des Mines, des minerais
rodionctifs à haute teneur, analogues à
ceux qui ont fil il la fortune du kntanga
lCongo belge), dans la province de Fiana-
rantsoa.
Pour passer succinctement, en revue les
produits miniers
tistiques de l'Administration des Mines, en
nous abstenant (le commentaires de nature
géologique, et en n'insistant que sur les
minorais qui donnent lieu il une exploita-
tion réelle.
L'or
il la grande produclion minière dl'
Madagascar; déjà avant la conquête, une
Société,en associat ion avec la reine, exploi-
tait les activions aurifères de la région de
Maevatauann. I.a découverte des gisements
filoniens de lWndavakoera, dans la région
d'Ambilobé, au sud de Diégo-Suarez, a ut-
tiré dans cette région un grand nombre de
prospecteurs; le gisement île f Andavakoera
a peut-être produit, 1\ lui seul, la moitié de
la production totale de la colonie. Actuel-
lement il donne une production insigni-
fiante.
La production de l' or, depuis la lin de la
guerre, n'a cessé de décroître très rapide-
ment. Madagascar, qui a produit annueLle.
ment plusieurs tonnes d'or, ne produisait
plus, en 192<>, que JÎOft kg. et en 15*27 que
210 kg. Sur ces chiffres, l'exportation, vers
l'Europe est très faible : 1% kg. en W7!fi,
V) kg. en 1927, 32 kg. en 1928.
Les principales provinces productrices
sont : Maevatanajna (un tiers de la produc-
tion environ), Diego-îSuarez, Mananjary,
Moramanga, Ambositra.
L'or obteuiu est une poudre fine, avec de
rares et très petites pépites. Sa teneur est
très haute, généralement supérieure à 770
millièmes d'or pur, sauf pour le gisement
de l'Andayakoera, où la proportion, d'nr-
gent associe à l'or est de l'ordre de 15
La décroissance de la production est
«lue, d'abord, à l'arréi des exploitations de
l'Andavakoera e| aussi à l'abandon du tra-
vail de l'or par les indigènes. C'est que le
Mallgaehe préfère de beaucoup le travaiil de
la terre qui a pour lui l'immense axantave
de n'èlre pas régulier. 1 .'augmentâtion des
cours des produits agricoles, surtout du
riz et du manioc, a transformé des villages
entiers, venus s'établir pour faire de Tor-
paillage, en agriculteurs.
Les gisements, surtout. les gisements
d'ailuvions, sont bien loin d'être épuiRM,
Verra-t-on une reprise de ces exploitations
avec des procédés plus modernes tels que
dragues ou monitors ? C'est peu probable.
Les pierres précieuses
Elles sont classées eto catégories selon
leurs valeurs.
Première Catégorie. - Ce sont les béryls,
les lourmalines. les opales et les saphirs.
Les plus importantes sont Les béryls, colo-
rés en rose ou bleu, parfois légèrement
verts. Ces pierres, dont la réputation '€«1
Kurope. maluré les travaux de M. le pr
Lacroix, du Muséum, n'est pas encore suf-
fisamment bien établie, ne concurrencent
pas très facilement Les pierres analogues*
or iginaires du Urésil.
Leurs gisements sont rares et surtout très
irréguliers.
La production a été : en 1926 de 181 kg.,
en 1927 de 190 kg., en 1928 de 13» kg.
Deuxième Catégorie. - Ce sont les gre-
nats et les améthystes.
Leur production a été de 1.373 kg. en 1927
et de 2. 134; kg. en 1928.
Troisième Catégorie. La pierre la plus
importante est le grenat employé pour la
pivoterie (montres, horloges) ; elle est sur-
tout produite par un petit nombre d'ex-
ploitations de la région d'Ilioey. La produc-
tion a été de 2 tonnes 5 en 1926, et de 4
tonnes 6 en 1927.
Quatrième Catégorie. Ce sont surtout
les béryls opaques et pierreux qui conati
tuent cette catégorie ; à plusieurs reprises.
des essais ont été faits pour exporter de
Madagascar des béry.ls pierreux pour en
extraire un métal, le glucinium, utilisé
dans certains aciers spéciaux. Mais les
frais de transport rendent cette exportation
très difficile. Aussi les tonnages extraits
sont-ils insignifiants.
Les principales provinces productives de
pierres précieuses sont celles de Tannna-
rive et du Vakinankllratra.
Pierres d'industrie
Ce sont surtout les quartz dans toutes
leurs variétés que Madagascar exporte a
ce titre, à des prix extrêmement variables
selon les emplois auxquels ils sont propres.
Première catégorie. - Ce sont les quartz
bien cristallisés en prismes hexagonaux,
terminés par des pyramides, que l'on uti-
lise en optique, et les quartz colorés en
jaune (clair ou légèrement brun) dits
« quartz citrins », qui sont employés en
joaillerie.
Une nouvelle utilisation de oes quai-tz est
leur emploi comme détecteurs dans cer-
tains appareils de T. S. F. Cet emploi exige
des prismes bien cristallisés, mais permet
d'utiliser des quartz non parfaitement lim-
pides et même givreux.
L'exportation des quarte de la première
catégorie a atteint en 1927 : 2.281 kg. et en
l'.H'K, 1.114.¡-) kg.
Les principales provinces productrices
sont celles de Vakinankaratra et de Mae-
va tanana.
Deuxième clItégoJ'ie.- Ce sont. les quartz
de toutes couleurs, notamment colorés en
rose et enfumée.
Leur exportation s'est élevée en 1921 à
291 kg. et en 1928 à 12.256 kg.
Troisième catégorie.- Ce sont Les quarlz
non cristallisés en prismes, utilisés en par-
ticulier pour la fonte, qu'on emploie pour
la fabrication des appareils de laboratoire
dits Il en silice fondue ».
L'exportation de ces quartz était en 19*57
do 62 tonnes, en 1928 de 39 tonmes.
Les principales provinces productrices de
ces pierres d'industrie sont, pour les
deuxième et troisième catégories, celles de
Moramanga et d'Amboeitra.
Corindon
Le corindon on émeri est. un abrasif,
qu'on exploite à Madagascar dans certai-
nes alluvinnH. Son exportation était en 1927
de 1 Vf> tonnes, en lt*28 de 11 i- tonnes.
I.a principale province productrice est
celle de Moramanga.
Minerais radioactifs
Les seuls qui aient. été exploités A Mada-
gascar sont des minerais à faible radioacti-
vité.
Ces minerais n'ont donné lieu en. 1927 et
1928 à aucune exportation.
Phosphates
Les Ilots du Canal de Mozambique, «ur
la côte ouest de Madagascar, contiennent
des couches de phosphate de chaux qui
provient de la transformation., au contact
des calcaires, des guanos d'oiseaux. Ces
phosphates sont exportés sur l'Afrique du
Sud et la Nouvelle Zélande.
Production en 1927 : û..WO tpnnes ; en
1928 : 8.300 tonnes.
Nous arrivons maintenant aux deux pro-
duits principaux du sous-sol malgaohe, le
mica et le graphite.
Le mica
li se présente sous deux variétés : la
muscovite, qui est 1111 mica clair, et la plilo.
gopite, qui est, un mica brun.
Les micas sont utilisés comme isolante
dans l'industrie électrique, et leur qualité
est caractérisée par la tension maxima
qu'on peut utiliser, de part et d'autre,
d'une plaque sans que le courant électri-
que la traverse.
Kn général, la muscovite est utilitsét
dans les appareils fixes et la phlogopitc
dans les parties tournantes, spécialement
dans les «olLecteum des moteurs.
La statistique des exportations indique
Kn 1927 : muscovite, 37 t. S ; phlogbpne.
j(Hj t. 3.
1 On. 1928 : muscovite, 33 t. 3 ; phlogopitc.
601 t. 9.
Les principales exploitations de musco-
vite se lirouxent daius la région du la*
Alaotra, dans la province, de Moramanga
d'autres exislent dans l'ouest de la pro-
vince de l-'ianarantsoa.
Les principales exploitations de phlogo-
se trouvent dans les provinces suivan-
tes : Hclroka. Fort-Dauphin et Farafan
ga.na.
Madagascar est le quatrième productem
du monde de micas, après l'Inde et lof
F.lals-l:nis prndudenrs de muscovite) e
le Canada «producteur de phlogopitc).
Le graphite
Le graphite est de beaucoup le piodui'
minier le plus important de la Grande lie
tllnt au point de vue de la valeur quo d*
celui du tonnage exporté. Ce tonnage, , qu
pendant la guerre, s'est, élevé jusqu'à 2f)
nir,rèS années, entre 12.
Fxporlationis : en 1927, I ,¡,,;12!t tonnes , 0.1
1928. 13.N96 tonnes.
Le graphite est utilisé surtout pour la fa-
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