Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-12-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 décembre 1929 23 décembre 1929
Description : 1929/12/23 (A30,N187). 1929/12/23 (A30,N187).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280657r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
, TRENTIEME 'ANNEE. N® 187. LE NUMERO : JflTCENTïMES - LUNDI SOIR, 23 DECEMBRE 1929.
JOURNALJUOTIDIIN
dam-
Mèàtution& Administration :
M, IM il Kiit-fftaiir
: PARIS O") -
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France et
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lA ROUTE AERIENNE NORMALE, DE - U FRANCE.
AUX INDES ET AI SUD-AFRICAIN, PASSE PAR TUNIS
- ..8 -
On semble s'être obstiné, dans certaines
chapelles de l'Aéronautique, à jouer la dif-
ficulté pour choisir les itméraires aériens en-
tre la France et le Centre ou le Sud-Afri-
cain et même vers l'Extrême-Orient ou les
Indes.
C'est ainsi que l'on a adopté pour le ser-
vice de la malle aérienne des Indes un par-
cours qui l'expose au moins pendant l'hiver
à une marche irrégulière et même à des vicis-
situdes susceptibles de donner lieu à des*
accidents. Ce parcours comporte, en effet,
sur certains points, une véritable escalade de
montagnes, et l'on sait que tout avion est
particulièrement sensible aux différences des
profondeurs atmosphériques qu'il rencontre.
En outre, il oblige les appareils volants à
s'exposer à de dangereux courants d'air sur
le. littoral de l'Asie Mineure et sur les côtes
de Grèce et d'Italie.
Au contraire, de hautes compétences de
l'Aviation estiment que les itinéraires logi-
ques pour les aviateurs qui, de France, veu-
lent se diriger vers les Indes, ou vers le Sud-
Africain, passent par la Tunisie. Les par-
tisans de cette thèse se rencontrent surtout
chez les pratiquants de l'aviation. Deux
exemples très dignes de remarque se sont
ajoutés récemment, dans la même journée,
à ceux que l'on connaissait déjà.
Un célèbre aviateur anglais, Sir Allan
Cobham, dont le nom est entouré dans l'avia-
tion mondiale d'une haute considération, a
donné le premier. Après avoir fait en An-
gleterre une véritable croisade pour rendre
l'aviation populaire, croisade pratique puis-
que, en cette seule année 1929, il a donné
plus de quarante mille baptêmes de l'air,
Sir Allan Cobham, dirige maintenant son
activité du côté des Colonies.
Il se propose d'étudier l'Afrique, de tra-
cer les grandes routes aériennes qui intéres-
sent ce continent et de faire dans toutes ses
grandes régions ie relevé des terrains d'at-
terrissage nécessaires. -
L est dans ce but qu'il s est envolé, le
12 décembre, du littoral anglais sur son
1 Youth of Britain » pour un voyage dont
le Cap sera le point terminus. Il est arrivé,
le 13 décembre, à l'Aouina, près de Tunis,
où il s'est posé sur le champ d'atterrissage,
de l'Aviation militaire. Du reste, il n'y sé-
journait pas longtemps. Après s'être ravi-
taillé en essence, il reprenait son vol- pour
'Gabès où ll atfrivmtr en moins de deux heures.
":Pout si bref qu'ait été son arrêt, il lui
a permis cependant de causer cordialement
avec quelques personnes qui, avisées de son
arrivée, étaient venues le saluer à l'Aouina.
A quelqu'un qui lui demandait pourquoi,
à partir de la Sicile, il avait cessé do
suivre l'itinéraire quasi officiel pour se di-
liger sur la Tunisie, il a répondu :
« Parce que je tiens la côte africaine de
la-Méditerranée comme beaucoup plus hos-
pitalière que l'autre. De Tunis jusqu'au
Caire, la route est facile et commode. Le
régime des vents y est beaucoup plus régu-
lier que sur le côté européen, et lort trouve
partout des terrains d'atterrissage propi..
ces. »
Et il ajouta textuellement ces mots :
4 C'est le seul itinéraire praticable en toutes
aaïsons. »
Voici une déclaration qui doit être retenue
en raison de sa précision et de l'autorité de
celui qui l'a formulée.
ILe grand biplan bleu et - argent de Sit
Alan Cobhnm, un « Moth Giant » de Ha-
villan'd" à moteur Armstrong Siddeley Ja-
guar, 489 CV, avait a peine disparu à
l'horizon, qu'un magnifique avion français
venait se poser à son tour sur le terrain de
VAouina.
C'était un monoplan Nieuport-Delage 641
ayant pour équipage : le lieutenant Las
sa rie, ^adjudant Rebard, le mécanicien Fal
teau. -
L ensemble de cet avion est d, une Une élé-
gance. Il est construit en bois; tous ses revê-
tements sont en contreplaqué. Sa voilure;
8l'un profil très pur, mesure éhviron 12 mètres
d'envergure, Deux sièges côte à côte, en
conduite intérieure garnissent son poste de
pilotage qui communique avec une cabine
©fr quatre passagers peuvent tenir avec un
bagage assez important.
Son train d'atterrissage à large voie est
à essieu brisé et muni d'amortisseurs pneu-
matiques. Le moteur Lorraine 23P cv est
à 7 cylindres en étoile et à refroidissement
par l'air: ajoutons enfin qu'il actionne une
hélice métallique Ratier à pas variable., --
Ainsi équipé, l'avion peut franchir sans
ravitaillement une distance de 2.600 kilo-
mètres, à la vitesse horaire de croisière de
175 kilomètres. Les aviateurs avaient quitté
le Bourget le matin même, à 4 h. 45 et
éprouvé au départ de grosses difficultés, en
raison de la brume épaisse dont la région
parisienne était couverte. Leur. situation
s'était compliquée par la disparition de
l'éclairage électrique du bord à lasuite d'un
eourt*circtiit qu'ils ne pouvaient réparer. Ce-
pendant, ils ne voulurent pas rebrousser che-
min et continuèrent leur vol vers Istres, où
i1a atterrirent à 10 heures. Après ravitaille-
ment, ils repartaient cap sur la Corse, lon-
geaient la Sardaigne, et atteignant la Tuni-
sie Sous vent de Biaerte, se posaient à Tunis
à t6 heures.
If même personne qui avait déjà interrogé
Vavifttenr anglais demandait. au lieutenant
Lassallc pmftquqi, ayant l'intention de se
Rndm en IExtrême-Orient, il avait dressé
Mil itinéraire par Tunis, et elle recevait une
, r8iame identique à celle qui lui avait été
faite une heure auparavant :
i Pfcrcc que c'est la seule route possible
«hiver. «
Et l'officier français ajoutait : 1 A cette
époque, il est dangereux de passer en Asie-
Mineure et même par le littoral italien. Nous
sommes certains maintenant d'avoir une
bonne traversée jusqu'au Caire et de dépas-
ser ainsi la zone des perturbations. »
Saura-t-on jamais quelles considérations
ont fait choisir pour l'aviation officielle une
route que l'aviation libre évite à cause de
ses dangers? C'est probablement dans un
bureau qu'a- été adopté ce chemin dont ne
veulent, pas ceux qui tracent leur route dans
v les airs. Ceux-ci semblent de plus en plus
faire leur la formule significative du com-
mandant de la Fargue qui voyait à Tunis la
« plaque tournante » de l'aviation africaine.
t* Gattparin.
Député de la Rdunfon.
membre de la Commission de fierté,
des Côtoies et des Protectorats.
Le problème de l'eau an Maroc
1
Concurremment avec la politique minière
destinée à intensifier l'exploitation du
sous-sol marocain, le gouvernement du
protectorat vient d'établir un, programme
de travaux qui, tout en assurant l'irriga-
tion de régions considérables permettront
de récupérer de vastes étendues sur les
« merdjas » (marais) et sur los rives des
lleuves demeurées en friche 'a cause de la
menace des inondations.
C'est ainsi que dans la plaine des Triffas
(Muroc oriental) une étude d'ensemble a été
faite en collaboration avec le oervice des
travaux publics de la zone espagnole, qui
se propose également d'irriguer les terres
« il uces sur la rive gauche de la Moulouya.
Grùcc aux travaux effectués en zone fran-
cnise et qui sont évalués à 53 millions de
francs, on pourra irriguer une vingtaine de
mille hectares de bonne terre.
On poursuit, d'autre part, activement la
construction" du barrage du Beth à El
Kunsera, pour l'irrigation de la plaine de
Sicti-Sllmono et en vue de l'assainissement
futur des mordjas du Beth ; ainsi que la
construction du barrage de l'oued Mellah,
qui favorisera l'extension do la culture ma-
raîchère dans la région de Caisablonca.
(Vaquante millions sont encore prévus
̃pour la dérivation de l'Otim-criRebia en
amont de Kas:bah-Tadlo. et l'irrigation de la
pleine des tseni-Amtr, et vingt millions
pour uin barrago sur l'oued N'Bist, entre
Mnrrakjoch et Amlsmiz.
En lin, on a mis à l'étude la construction
d'un barrage sur l'oued Tesaout et sur
l'oued el Akdar, ainsi que l'aménagement
de l'oued el Abid, qui permettra l'irrigation
d'une cinquantaine de mille hectares de la
plaine des Meni-Moussa et l'obtention d'une
chute d'eau de 60.000 chevaux environ.
M. Lucien Saint attache un intérêt tout
particulier à l'exécution de ce vasto pro-
gramme de travaux hydrauliques qui, tout
on valorisant les terres, créeront des espa-
ces libres pour la colonisation et, par rex-
tension de la. polyculture, doteront le Maroc
d'une assiette économique do plus en plus
large et solide.
Le tunnel de Gibraltar
Le gouvernement espagnol a estimé que
la construction du tunnel sous le détroit de
Gibraltar était la suite logique de la pacifi-
cation du Maroc espagnol maintenant réa.
lisée.
Un comité d'études a précisé son pro-
gramme qui comporte tout d'abord l'étude
des fonds-marins du détroit, la détermina-
tion d'une zone dont la roche offre toute ga-
rantie au point de vue de l'étanchéité et en-
fin l'évaluation du coût des travaux.
Après ce travail de base, les spécialistes
envisageront l'importance économique que
peut avoir le tunnel, la nature des services
qu'il peut rendre au point de vue militaire
et commercial.
Les travaux de la première tranche ont
commencé sur la côte espagnole, à Tarifa,
où un puits .d'un diamètre de o m. 60 a été
foré jusqu'à 100 mètres de profondeur. Il
sera poussé, comme celui de Tanger dont
l'ouverture est prochaine jusqu'à 500 mètres
dépassant ainsi de 100 mètres le plus grand
fond du détroit.
On ne peut comparer le projet du détroit
de Gibraltar à celui du tunnel sous la
Manche. Les fonds sont très supérieurs au
sud de l'Espagne mais la nature des roches
paraît y être plus favorable au percement.
Il va sans dire que' le projet espagnol inté-
resse le Maroc français. Déjà le sud-express
condtiit nombre de touristes craignant la
mer jusqu'à Gibraltar d'où le bateau les
mène à Tanger. *
De Tanger à Rabat ou à Fez, on circule
dans des trains très confortables ou en au-
tos sur une route très bien aménagée. La
création du tunnel poursuivrait le passage
interrompu d'Europe en Afrique. Outre les
voyageurs, nombre de marchandises em-
prunteraient cette voie rapide sûre.
Le projet espagnol eût pU, il y a quelques
années, être taxé de chimérique. Mais
quand on observe ce que nos voisins ont
réalisé depuis quatre à cinq ans au Maroc
espagnol, on est forcé de convenir qu'il y a
chez. eux, quelque chose de changé et qu'ils
peuvent apporter à la réalisation de leur
œuvre sous-marine le même esprit de mé-
thode.
La direction de FAgnee des territoires
africams son MÉkt
Par arrêté du Sous-Secrétaire d'Etat aux
Colonies, en date du 21 décembre 1.929, M.
Léon Truitard, administrateur en chef des
Colonies, Sous-Directeur de l'Agence Eco-
nomique des Territoires Africains scms
Mandat, a été nommé, pour une période de
deux années, Directeur de ladite Agence, en
remplacement de M, PRyrouton, Gouverneur
des OJIomes, appelé à d'autres fonctions.
r .- -
Effervescence 1
̃ 1'1
10
N jeune et syntpathi- I
que gouverneur des
Colonies, qu'une
promotion récente
vient de placer à
la tête de la plus
prospère des colo-
nies de V Afrique
Occidentale Fran-
çaise, me disait, il y a trois semaines, que la
politique française en A. O. F., -malgré son
infériorité sur bien des points vis-à-vis des
méthodes anglaises avait, à un point de vue
fui n'est pas sans importance, une. supério-
rité nettement, caractérisée.
Les Anglais ont fait beau et ont fait
grand à la Côte d'Afrique. Des' chemins de
fer confortables, des ports bien outillé? au
prix de quels sacrifices (Takoradé a coûté
près d'un milliard de francs papier), une
mise. en valeur méthodique, rationnelle et
intensive, tout cela est à noter et à souli-
gner. Mais à côté, des trous béants, peu de
soutes et au point de vue social, pas de po-
litique indigène. Le système du Pacte co-
lonial sévit encore. Rien n'a été fait pour
eux. Et le gouverneur en question ajoutait ;
CI En outre très grosse infériorité dans les
méthodes politiques. Dans notre A. O. F.
le gouverneur gouverne. Les administrateurs
administrent. Les rois ou chefs indigènes
sont respectés et bien traités, mais nous gar-
dons les postes de commande. Les rois ou
chefs sont sous notre autorité et devant les
indigènes le blanc commande. Dans les co-
lonies anglaises, rien de tout cela. Les rois
sont demeurés avec leur pouvoir d'avant
l'occupation, les fonctionnaires anglais, sauf
les gouverneursiSont sous leurs ordres et leur
donnent publiquement des marques de res-
peU et d'obéissance. Le jour où un pépin
surviendra, nos amis anglais auront beau-
coup plus de mal à réprimer un soulève-
ment. que nous n'en auriollS. »
L'insurrection est survenue. Nul doute
que la flotte et l'armée britanniques ne ré-
duisent -à la raison les insurgés comme elles
ont réussi à le faire Cil Palestillc, il y a
deux mois.
£ >*ailleurs les communiqués précisent déjà
par le nombre important des morts indigè-
nes que force reste à la nation protectrice.
Mais en Asie-Mineure, la politique du
pipe-line en Nigéria et en Gold Coast, la
politique de l'arachide, du cacao et du
talé, ne doivent pas faire perdre de vue
aux dirigeants de la plus grande puissance
coloniale du monde qye, de plus en plus.,
il y a autre chose dans tç maintien et le dé-
veloppement des Empires, que la produc-
tion et la surproduction.
On ne bâtit pas indéfiniment sur du sable.
ilfarcel llciedel
-– .,
La conférence de Londres
068 -
Ce matin un Conseil des ministres trè
important a dû procéde'r à la noininationde
membres de la délégation française à li
Conférence -- de - Londres.
Celle-ci comprendra M, André Tardieu,
président du Conseil ; M. Aristide Briand,
ministre des Affaires étrangères; M. C'eor-
ges t Leygues, ministre de la Marine ; M.
iétri, ministre des Colonies, et M. de Fleu-
riau, ambassadeur à Londres.
Elle s'adjoindra un certain nombre d'ex-
perts dont l'amiral Violette, chef d'état-ma-
jor général de la marine.
Le memorandum français expliquant et
mettant au. point diverses questions na-
vales qui seront discutées à la Confé-
rence est arrivé à Londres et aurait,
d'après le Daily Télégraphe causé autant de
déception que de surprise, peut-être plus de
déception encore que de surprise dans les
milieux ministériels britanniques.
Le Gouverneur Général Carde
en tournée au Sénégal
M. J. Carde, Gouverneur Général dj
l'Afrique Occidentale Française, vient d'effec
tiier, dans le Sénégal, un déplacement de hui
jours.
Parti de Dakar le 4 décembre, accompagné
de M. Annet, Directeur du Cabinet Civil, et
du Colonel Vallée, Chef du Cabinet Mili.
taire, il s'est d'abord rendu à Saint-Louis. U
a ensuite visité les travaux du Chemin de fer
du Djorloff, dont la section Louga-Coki vient
d'être ouverte à l'exploitation. De là, il a
gagné Touba et Diourbel, reconnaissant le
tracé du nouveau Chemin de fer du Baol,
Kaolack où les travaux de construction du
Pont Noirot sont en bonne voie, d'achèvement.
M. Carde a terminé sa tournée par une visite
à Ziguinchor et a regagné Dakar le 11 dé-
cembre, favorablement impressionné par 1 état
des récoltes et spécialement de celle dé 1 ara-
chide qui s'annonce des plus satisfaisantes.
Le général Primo de Rivera
au Maroc Espagnol
Un annoncé officiellement la visite du
général Primo dé Rivera en zone espa-
gnole pour le 27 décembre.
Le chef du gouvernement espagnol arri-
vera A Geuttl à bord d'un navire de guerre.
11-sera reçu par le général Jordana et les
notabilités civiles et militaires, ainsi que
par ues représentants - du Maghzen. 0- -
- m grandes Jëtes et paraaes militaires
sont en préparation et les autorités vien-
nent * demander auœ groupements locaum
de préparer une réception digne de la haute
personnalité ^vf vim visiier le pagv.
(IV depeibe.)
Le Transsaharien
vu de la Concorde-gare
Dimanche, place de la Concorde, à trois
heures du matin. Les autos sont là, moteurs
ronflants, attendant le départ pour une
vaste randonnée à travers le Sahara.
Je laisse la brume de cette nuit de dé-
cemble glaciale et neigeuse, envelopper les
membres de la mission. Je ne cherche même
pas à reconnaitre le type des voitures.
Qu'importe la publicité des noms. Le fait
seul compte, révolution répond victorieu-
sement au grave problème du Transsaha-
rien. Ces hommes casqués et cuirassés de
cuir, vont, à l'exemple de tant d'autres, non
pas risquer, mais traverser le désert en
auto (des autos d'un type courant). Ceux-là
partent, d'autres viennent d'arriver. Ai-je
la vision anticipée d'une gare de l'avenir?
Nous sommes peut-être, bien plus près que
nous ne le supposons de la victoire absolue
de la Route et de l'Air sur le rail désuet.
Demain n'appartient pas au chemin de fer.
Tout ce qui roule sur rails est condamné à
Une mort certaine plus ou moins lente.
En France, en Angleterre, en Hollande,
aux Etats-Unis, des signes de décrépitude
sont apparus ; les lignes improductives ont
dû être équipées en pistes pour automobiles.
Tous les jours à heure fixe des transports
de marchandises, de voyageurs, s'effectuent
en autocars, en camions de Paris à Mar-
seille, à Rouen, à Bordeaux, etc., dans les
meilleures conditions de vitesse et d'éco-
nomie.
Le transport mécanique sur rails exige
pour les seules marchandises trois opéra-
tions de mise en voiture. Le transport méca-
nique sur route une seule qui lui permet, à
tarif égal, le service de poste à poste dans
les délais les plus brefs. Et encore, il ne
sera possible de connaître toutes les possi-
bilités de l'automobile que lorsque celle-ci
fonctionnera sur des chemins faits pour ses
'"moyens.
1, Or, tapdis que l'avenir parle si éloquem-
ment, que le dernier Salon des Poids Lourds
a donné la # preuve éclatante du perfection-
nement atteint par les autocars, les camions
de grande puissance et a annoncé, en vé-
rité, le miracle de l'heure suivante : il est
question d'engager la France dans l'intermi-
nable et - coûteuse construction du Transsa-
harien.
Toute la journée du mardi 17 décembre,
la Commission Consultative (une centaine
de membres) a siégé et finalement homolo-
gué les conclusions de- l'organisme d'études.
« Donc, les gens qualifiés pour se prononcer
sur le grave problème du Transsaharien ont
réclamé unanimement sa réalisation ra-
pide. u Quoi qu'en pensent les compétences,
il se pourrait fort bien qu'avant l'inaugura-
tion du premier tronçon de la ligne, les
Voies construites ne soient déraffiées au
profit de la locomotion nouvelle et nous de-
vrons porter allègrement le deuil des mil-
lions, milliards ensablés, qui joncheront
les anciennes pistes chamelières.
Un simple amateur qui vient de faire
Oran-Golfe de Guinée par le désert (soit
14,000 kilomètres), sans appui officiel, sans
connaissances spéciales ni des régions déser-
tiques, ni des besoins de la mécanique, con-
cluait avec le rude bon sens de l'expénence:
« On parle beaucoup du Transsaharien, on
y travaille même avec su;te depuis quelques
mois. Rien de plus naturel, pour ceux qui
pensent à cc la plus grande France ». Mais,
lorsqu'on réfléchit à ce que cet immense
projet représente de coûteux et de lointain,
pourquoi ne pas réaliser ce qui est immé-
diatement réalisable à peu de frais? Que ne
ferait un service automobile avec une orga-
nisation officielle convenable ! »
Seulement, le rude bon sens ne fait mal-
heureusement pas partie de la Commission
Consultative, alors 1. Alors, la parole est
aux gros fournisseurs de l'Etat.
Bonne huile, bonne essence, le carbura-
:eur est excellent, la dynamo sûre. En voi-
ure, les portières claquent. La Concorde-
rare, comme si rien ne s'était passé retombe
jans le silence de la triste nuit de décembre.
Le Sahara et l'Afrique Occidentale
Française vont être à nouveau parcourus
par une mission automobile
Il.
Une vaste randonnée est actuellement
mise sur pied par les Etablissements Peu-
geot. Elle va parcourir le. Sahara et l'Afri-
que occidentale française.
Partant d'Alger.; la mission gagnera Gao
en traversant la Tanesr ouf t. De Gao" elle se
rendra à Niamcn, puis traversera Tombouc-
touj Bourem. et remontera par le Sahara vers
Reggan et Alger.
M. Piètrij ministre des Colonies; M. A.
Delmont" sous-secrétaire d'Etat; le maréchal
Lyautey) M. Antonetti, Gouverneur de l'A.
E. F.) et M. Taittingerj président de la
Commission des Colonies" ont visité avant le
déPart" le stand où sont exposées les voitures
du raid.
-: ~t~
L'affaire Galmot
A Nantes, l'instruclion de l'affaire Galmoi
marque un sérieux temps d'arrêt, tous les in-
culpés ayant été entendus. Douze mises en
liberté provisoire sont préoues pour une date
assez rapprochée.
M. Lemarchand, juge d'instruction, avait dé-
signé trois experts toxicologiques pour pratiquer
Vautopsie du cadavre de M. Galmot, mais
Mme Galmof, mise au courant de ce projet,
s'y est opposée formellement. Seul le cœur de
l'ancien député de la Guyane sera donc sou-
mis à l'examen des experts.
- - - - - ---
Quand on constate le scandale de l'affaire
IIltrmian, dans lequel on essaie æ apfJfJJJcr
sur QTTS SCJSNCE ehariatonesqnef une insxistantc
tocnlpatiim, non comprenons In réserves Je
Mini team fJalfftfJf, qrIj: le jour même dl
Pçnsosstnttf de MI mort, S est itomjée aux fwtsti
HDtc les pifts embûches, notamment lie csm
4ont le pmKÊtr iaoeUt 4MH de 1. 4",..
A LA CHAMBRE
«»̃
DESIGNATION D'UN COMMISSAIRE
PU GOUVERNEMENT
Le Président de la Chambre a lu avant
hier le décret désignant M. Cornu, direc-
teur du contrôle, de la comptabilité et des
affaires algériennes, en qualité de commis-
saire du Gouvernement, pour assister, a
la Chambre des Députés, le Président du
Conseil; ministre de l'Intérieur, dans la
discussion du projet de loi autorisant la
perception des droits, produits et revenus
applicables au budget spécial de' l'Algérie
ipour l'exercice 1930.
PROJET DE LOI
La police d'Etat à Alger
Le président du Conseil, ministre de l'In-
térieur, et le ministre des Finances ont dé-
posé un. projet de loi portant institution de
la pottice'd'État dans l'a commune d'Alger.
Le projet de loi a été renvoyé à la com-
mission de l'administration générafe, dé-
partementale et communale.
Le budget spécial de l'Algérie
Le président diu Conseil, ministre de l'In-
térieur, efle ministre des Finances ont (Dé-
posé un projet de loi tendant à autoriser la
perception des droits', produits et revenus
applicables au budget spécial de l'Algérie
pour l'exercice 1030.
Le projet de loi est renvoyé à la commis-
sion des finances.
DEMANDE D'INTERPELLATION
L'amnistie
M. Marius Moutet a déposé une demande
d'interpellation sur les intentions du Gou-
vernement concernant, avec la gràce de M.
Léon Daudet, l'amnistie des. condamnés
politiques en France et dans les colonies.
«I» :
Le premier
Dominion français
A propos de l'Exposition Coloniale de Vin-
cennes, un journaliste de Saïgon, M. Jacques
Danlor, émet dans la Tribune Indochinoise
un vœu qui, comme on dit, « va loin ».
Résumons et commentons:
Que compte faire VèUte anitainite?. Lais-
sera-t-elle échapper l'occasion merveilleuse
de se révéler à la France f.
Se révéler? Non. Nous savons qu'il existe
une élite annamite. La faire mieux connaî-
tre ? D'accord.
Négligera-t-elle de se rencontrer avec les
élites étrangères colonisées) âmes errantesj
en quêteelles aussi, de sympathies nou-
vellesf
Mais quelles élites étrangères ? Et pour
aboutir exactement à quoi, cette rencontre?
A ceci, apparemment ;
Comment échapper au problème d'une or-
ganisation meilleure du travail indigènet Le
grand organisme de Genève trouvera une
raison d'ftre de présence à ces assises solen-
nelles du travail des peuples colonisés. Sa
haute mission qu'entravent encore' les aPPé-
tits d'un impérialisme hostile peut esquisser
là une intervention utile au sort des peuples
colonisés ses pupilles.
Lors donc qu'à Genève se' poursuit un
grand effort pour résoudre précisément le
« problème d'une organisation meilleure du
travail indigène », on demande à Genève
une intervention. Laquelle? De toute évi-
dence une intervention d'ordre politique gé-
néral, capable mais qu'importe à notre
confrère - de déchaîner les appétits et le
désordre les plus dangereux pour la paix.
Que faudrait-il à VAnnam pour participe1
utilement à cette apothéose en somme,) dt,
travail indigène?
Un coin modesiCj un stand indépendant,
œuvre de sa libre initiative J dont la
loyale signification serait celle-ci: « Nous
sommes un peuple de iS millions, d'un seul
cæurJ d'une seule âme. Nous aimons la
Frances mais aussi notre pays, notre passé
national. Nous souhaitons revivre sous un
régime de liberté qui efface notre déchéance
présente et nous permettej en plein accord
avec la France de prendre place parmi les
nations libres. Nous voulons être le premier
Dominion français. »
D'abord, l'Exposition ne saurait être l'apo-
théose du seul travail indigène. Cette limi-
tation implique l'oubli total des Français qui
ont fourni un travail d'autant plus méritoire
qu'il s'accomplissait sous un climat peu favo-
rable à ces déracinés ; l'oubli de ceux qui
sont morts à la tâche, l'oubli des victoires
remportées sur la famine et la maladie.
Puis, que le peuple annamite soit un peu-
Puis, d'un seul cœur, d'une seule âme »,
ple «
c'est malheureusement inexact.
Tout récemment, comme il s'agissait
d'élire le vice-président annamite du bureau
du « Grand Conseil des Intérêts Economi-
ques et Financiers », un assez violent inci-
ent entre le candidat de la Cochinchine, M.
Bui-quang-Chievl, et le candidat du Tonkin,
M. Sen a permis de constater que l'union
du nord et du sud de l'Indochine n'était pas
absolument fraternelle.
En fait, « l'Union Indochinoise n - tel esi
le vrai nom de la colonie n'est « une n
que par la France, et pour le plus grand
bien de races diverses que la Puissance pro-
tectrice tend sans cesse à rendre réellement
fraternelles, ne fût-ce qu'en multipliant les
échanges économiques et les créations où se
manifeste la communauté d'intérêts.
Enfin, et quoiqu'il ne faille pas s'exagère?
l'influence du « parti constitutionnaliste »,
le mot de « Dominion », que ce parti pro.
nonce, n'est pjft de ceux que l'on puisse pu-
blier à la légère.
Tout gouvernement colonial qui assainit
un pays et augmente sa production, ouvre des
routes, des écoles, des hôpitaux et appelle
dans ses Conseils l'élite indigène, trace une
voie sûre à la liberté et à la justice.
Un Dominion, le moins qu'on en puisse
dire pour ce qui regarde l'Indochine, c'est
que c'est un saut dans l'inconnu,
Ferait-on état, par hasard, pour conseil-
ler ce saut, des exemples du Canada et de
l'Australie qui, par leur population, ne sont
1 rien d'autre que des puissances européen-
nes ?.
ffCRé tfe l«romi9«tére.
L'Aviation Coloniale
L'arrivée à Marseille des corps
des aviateurs anglais Williams et Jenkinj
Demain matin le consul général britanni-
que à Marseille recevra les dépouilles des
aviateurs anglais Williams et Jenhins,
tués dans un accident sur la monlayne Zito
en Tunisie.
Les corps seront transportés sur le
courrier de l'unis Gouverneur-Général-
Gueydon.
(Par dépêche.)
La liaison BeIgique-France-Gongo
M. Laurent Eynac, ministre de l'Air, a
eu vendredi, dans son cabinet, une conver-
sation avec M. Lippens, ministre des voies
et communications et de l'aéronautique de
Belgique pour la mise au point du projet
d'accord fraQco-belge concernant la ligne
aérienne Belgique-France-Congo.
A llssue de cette conversation, M. Lau-
rent Eynac a réuni en un dîner intime M.
Lippens, M. de Gaiftier d'Hestroy, ambas-
sadeur de Belgique. M. Pie tri, ministre des
Finances, • M. Delmont, sous-secrétaire
d'Etat des Colonies et M. Campana, sous-
directeur des Unions au ministère des Af-
faires étrangères, ainsi que les collabora-
teurs immédiats des deux ministres pour
l'aéronautique marchande.
Chichester atterrit près de Tripoli
L'avTateur néo-zélandais Chichester, parti
samedi à 12 h. 55 de Catane, est arrivé
dans les environs de Tripoli à 20 li. 10.
Malgré les signaux lumineux lancés par
l'aéroport de Mellava, l'avion est descendu
sur les salines voisines.
L'aviateur est indemne, mais l'avion est
endommagé.
et la mission Roùx-Caillol ?
On reste sans rfouvelles de l'équipage
JRoux-Caillol qui effectue le voyage Paris
Madagascar. Les régions sauvages survo-
lées et la rareté des communications expli-
quent pcul-èlre ce silence angoissant.
Que devient Le Brix ?
Le Brix et Rossi qui, jeudi, avaient dû
sarreter à Agra à cause du mauvais
temps, espéraient terminer rapidement leur
voyage de liaison postale Paris-SaIgon.
Voici le télégramme qu'ils ont adressé :
AllahaUÏÏd, 21 déc., 21 h. 50 (ItCun: locale).
Nous repartirons dimanche. Nous
çomplons arriver à Saïgon lundi. Nous
avons rencontré beaucoup de mauvais
temps depuis J'unis.
LE BRIx, ROSSI.
Les aviateurs Le Brix et Rossi ont atterri
samedi soir sur l'aérollrome de Bamrauli.
Leur randonnée se termine là leur appa-
reil ayant cessé de fonctionner.
Le capitaine Le Brix aurait télégraphié
au ministre de l'Air à Prtris, pour deman-
der des instructions et des pièces de re-
change.
(Par dépéchc.)
Nous n'avons rcçu depuis aucune autro
nouvelle.
et Lassalle ?
Samedi matin, une escadrille du qua-
trième groupe d'aviation a quitté Tunis
pour se rendre à Gfibès et participer aux
recherches entreprises pour découvrir
l'avion monté par le lieutenant Lassalle,
l'adjudant Rebard et. le mécanicien Fallot
qui, se rendant en Indochine, ont fait es-
cale à Tunis le 1 i décembre.
Ils ont quitté le terrain militaire vers
22 heures et depuis ce moment aucune nou-
velle n'est parvenue.
Les navires de la marine patrouillent
dans le golfe, de Gabès. L'aviation et la
marine font également des recherches.
Allan Cobham à Kartoum
L'aviateur anglais sir Allan Cobham, qui
tente de voler jusqu'au Cap est arrivé sa-
medi à Kartoum.
Accident d'avion en Abyssinie
Un accident d'aviation s'est produit à
Donsic, dans le nord de l'Abyssinic.
Un oncle du négus, qui se trouvait à
bord, a été tué.
La poste aérienne et les fêtes de Noël
et du Nouvel An
Le ministre des P. T. T. communique la
note suivante :
Le nombre des services postaux aérions
français ou parlant de France sera réduit
a l'occasion des Fétcs de Noël et du Nouvel
An.
Seront ..seuls assurés les services indi-
qués ci-après :
1° Le 25 décembre : ligne Toulouse (ou
Marseille) Casablanca ; 2° le 20 décembre :
a) ligne Toulouse (ou Marseille) Casablan-
ca. b) Lignes Paris-Prague-Yarsovie et
Paris-Prague-Constanlinople ; 3° le 1er jan-
vier 1930 : a) ligne Toulouse (ou Marsmlle)
Casahlanca, b) ligne Paris-Bide.
.,..
Nouveaux évêques en mission
Le R. P. Augustin Tardieu, des Missions
étrangères de Paris, a été nommé vicaire
apostolique de Quinhon (Annam). Ce vica-
riat, qui, en 1928, comptait 71-239 catholi-
ques pour 2.500.000 habitants, possède 50
missionnaires de la Société des Missions
étrangères de Paris, et 78 prêtres indigènes.
Il compte en outre 119 séminaristes, 5 frères
des écoles chrétiennes, 314 religieuses, et
210 catéchistes.
Le R. P. Edouard Leys, de la. Société des
Missionnaires d'Afrique (Pères blancs), a été
nommé premier vicaire apostolique du
Kivu, vicariat érigé par décret du 27 no-
vembre, et détaché du vicariat apostolique
du Congo Supérieur. Il est limité à l'Est
par le lac Kivu et par la partie septentrio-
nale du lac Tanganyika, lacs qui le sépa-
rent du vicariat du Rouanda et du vicariat
de l'Ourondi. ,
Le R. P. Hermann Meysing, des Oblats
de Marie-Immaculée, a été nommé vicaim
apostolique de Kimberley, en Afrique d'a
Sud. Né à Birkungen, diocèse de Pader-
born, le 6 septembre 1886, Mgr Meysing est
entré au noviciat des Oblats de Marie-lm.
maculée en '905} et a ordonné prêtre ea
1911. Nommé administrateur dv vicariat -
JOURNALJUOTIDIIN
dam-
Mèàtution& Administration :
M, IM il Kiit-fftaiir
: PARIS O") -
itLftPH. 1 LOUV". ,..,
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Les Annales Coloniales
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Un m 8 Moi.. Mot.
France et
Colonies 180 » 100 > 60 »
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tous les bureaux de poste.
lA ROUTE AERIENNE NORMALE, DE - U FRANCE.
AUX INDES ET AI SUD-AFRICAIN, PASSE PAR TUNIS
- ..8 -
On semble s'être obstiné, dans certaines
chapelles de l'Aéronautique, à jouer la dif-
ficulté pour choisir les itméraires aériens en-
tre la France et le Centre ou le Sud-Afri-
cain et même vers l'Extrême-Orient ou les
Indes.
C'est ainsi que l'on a adopté pour le ser-
vice de la malle aérienne des Indes un par-
cours qui l'expose au moins pendant l'hiver
à une marche irrégulière et même à des vicis-
situdes susceptibles de donner lieu à des*
accidents. Ce parcours comporte, en effet,
sur certains points, une véritable escalade de
montagnes, et l'on sait que tout avion est
particulièrement sensible aux différences des
profondeurs atmosphériques qu'il rencontre.
En outre, il oblige les appareils volants à
s'exposer à de dangereux courants d'air sur
le. littoral de l'Asie Mineure et sur les côtes
de Grèce et d'Italie.
Au contraire, de hautes compétences de
l'Aviation estiment que les itinéraires logi-
ques pour les aviateurs qui, de France, veu-
lent se diriger vers les Indes, ou vers le Sud-
Africain, passent par la Tunisie. Les par-
tisans de cette thèse se rencontrent surtout
chez les pratiquants de l'aviation. Deux
exemples très dignes de remarque se sont
ajoutés récemment, dans la même journée,
à ceux que l'on connaissait déjà.
Un célèbre aviateur anglais, Sir Allan
Cobham, dont le nom est entouré dans l'avia-
tion mondiale d'une haute considération, a
donné le premier. Après avoir fait en An-
gleterre une véritable croisade pour rendre
l'aviation populaire, croisade pratique puis-
que, en cette seule année 1929, il a donné
plus de quarante mille baptêmes de l'air,
Sir Allan Cobham, dirige maintenant son
activité du côté des Colonies.
Il se propose d'étudier l'Afrique, de tra-
cer les grandes routes aériennes qui intéres-
sent ce continent et de faire dans toutes ses
grandes régions ie relevé des terrains d'at-
terrissage nécessaires. -
L est dans ce but qu'il s est envolé, le
12 décembre, du littoral anglais sur son
1 Youth of Britain » pour un voyage dont
le Cap sera le point terminus. Il est arrivé,
le 13 décembre, à l'Aouina, près de Tunis,
où il s'est posé sur le champ d'atterrissage,
de l'Aviation militaire. Du reste, il n'y sé-
journait pas longtemps. Après s'être ravi-
taillé en essence, il reprenait son vol- pour
'Gabès où ll atfrivmtr en moins de deux heures.
":Pout si bref qu'ait été son arrêt, il lui
a permis cependant de causer cordialement
avec quelques personnes qui, avisées de son
arrivée, étaient venues le saluer à l'Aouina.
A quelqu'un qui lui demandait pourquoi,
à partir de la Sicile, il avait cessé do
suivre l'itinéraire quasi officiel pour se di-
liger sur la Tunisie, il a répondu :
« Parce que je tiens la côte africaine de
la-Méditerranée comme beaucoup plus hos-
pitalière que l'autre. De Tunis jusqu'au
Caire, la route est facile et commode. Le
régime des vents y est beaucoup plus régu-
lier que sur le côté européen, et lort trouve
partout des terrains d'atterrissage propi..
ces. »
Et il ajouta textuellement ces mots :
4 C'est le seul itinéraire praticable en toutes
aaïsons. »
Voici une déclaration qui doit être retenue
en raison de sa précision et de l'autorité de
celui qui l'a formulée.
ILe grand biplan bleu et - argent de Sit
Alan Cobhnm, un « Moth Giant » de Ha-
villan'd" à moteur Armstrong Siddeley Ja-
guar, 489 CV, avait a peine disparu à
l'horizon, qu'un magnifique avion français
venait se poser à son tour sur le terrain de
VAouina.
C'était un monoplan Nieuport-Delage 641
ayant pour équipage : le lieutenant Las
sa rie, ^adjudant Rebard, le mécanicien Fal
teau. -
L ensemble de cet avion est d, une Une élé-
gance. Il est construit en bois; tous ses revê-
tements sont en contreplaqué. Sa voilure;
8l'un profil très pur, mesure éhviron 12 mètres
d'envergure, Deux sièges côte à côte, en
conduite intérieure garnissent son poste de
pilotage qui communique avec une cabine
©fr quatre passagers peuvent tenir avec un
bagage assez important.
Son train d'atterrissage à large voie est
à essieu brisé et muni d'amortisseurs pneu-
matiques. Le moteur Lorraine 23P cv est
à 7 cylindres en étoile et à refroidissement
par l'air: ajoutons enfin qu'il actionne une
hélice métallique Ratier à pas variable., --
Ainsi équipé, l'avion peut franchir sans
ravitaillement une distance de 2.600 kilo-
mètres, à la vitesse horaire de croisière de
175 kilomètres. Les aviateurs avaient quitté
le Bourget le matin même, à 4 h. 45 et
éprouvé au départ de grosses difficultés, en
raison de la brume épaisse dont la région
parisienne était couverte. Leur. situation
s'était compliquée par la disparition de
l'éclairage électrique du bord à lasuite d'un
eourt*circtiit qu'ils ne pouvaient réparer. Ce-
pendant, ils ne voulurent pas rebrousser che-
min et continuèrent leur vol vers Istres, où
i1a atterrirent à 10 heures. Après ravitaille-
ment, ils repartaient cap sur la Corse, lon-
geaient la Sardaigne, et atteignant la Tuni-
sie Sous vent de Biaerte, se posaient à Tunis
à t6 heures.
If même personne qui avait déjà interrogé
Vavifttenr anglais demandait. au lieutenant
Lassallc pmftquqi, ayant l'intention de se
Rndm en IExtrême-Orient, il avait dressé
Mil itinéraire par Tunis, et elle recevait une
, r8iame identique à celle qui lui avait été
faite une heure auparavant :
i Pfcrcc que c'est la seule route possible
«hiver. «
Et l'officier français ajoutait : 1 A cette
époque, il est dangereux de passer en Asie-
Mineure et même par le littoral italien. Nous
sommes certains maintenant d'avoir une
bonne traversée jusqu'au Caire et de dépas-
ser ainsi la zone des perturbations. »
Saura-t-on jamais quelles considérations
ont fait choisir pour l'aviation officielle une
route que l'aviation libre évite à cause de
ses dangers? C'est probablement dans un
bureau qu'a- été adopté ce chemin dont ne
veulent, pas ceux qui tracent leur route dans
v les airs. Ceux-ci semblent de plus en plus
faire leur la formule significative du com-
mandant de la Fargue qui voyait à Tunis la
« plaque tournante » de l'aviation africaine.
t* Gattparin.
Député de la Rdunfon.
membre de la Commission de fierté,
des Côtoies et des Protectorats.
Le problème de l'eau an Maroc
1
Concurremment avec la politique minière
destinée à intensifier l'exploitation du
sous-sol marocain, le gouvernement du
protectorat vient d'établir un, programme
de travaux qui, tout en assurant l'irriga-
tion de régions considérables permettront
de récupérer de vastes étendues sur les
« merdjas » (marais) et sur los rives des
lleuves demeurées en friche 'a cause de la
menace des inondations.
C'est ainsi que dans la plaine des Triffas
(Muroc oriental) une étude d'ensemble a été
faite en collaboration avec le oervice des
travaux publics de la zone espagnole, qui
se propose également d'irriguer les terres
« il uces sur la rive gauche de la Moulouya.
Grùcc aux travaux effectués en zone fran-
cnise et qui sont évalués à 53 millions de
francs, on pourra irriguer une vingtaine de
mille hectares de bonne terre.
On poursuit, d'autre part, activement la
construction" du barrage du Beth à El
Kunsera, pour l'irrigation de la plaine de
Sicti-Sllmono et en vue de l'assainissement
futur des mordjas du Beth ; ainsi que la
construction du barrage de l'oued Mellah,
qui favorisera l'extension do la culture ma-
raîchère dans la région de Caisablonca.
(Vaquante millions sont encore prévus
̃pour la dérivation de l'Otim-criRebia en
amont de Kas:bah-Tadlo. et l'irrigation de la
pleine des tseni-Amtr, et vingt millions
pour uin barrago sur l'oued N'Bist, entre
Mnrrakjoch et Amlsmiz.
En lin, on a mis à l'étude la construction
d'un barrage sur l'oued Tesaout et sur
l'oued el Akdar, ainsi que l'aménagement
de l'oued el Abid, qui permettra l'irrigation
d'une cinquantaine de mille hectares de la
plaine des Meni-Moussa et l'obtention d'une
chute d'eau de 60.000 chevaux environ.
M. Lucien Saint attache un intérêt tout
particulier à l'exécution de ce vasto pro-
gramme de travaux hydrauliques qui, tout
on valorisant les terres, créeront des espa-
ces libres pour la colonisation et, par rex-
tension de la. polyculture, doteront le Maroc
d'une assiette économique do plus en plus
large et solide.
Le tunnel de Gibraltar
Le gouvernement espagnol a estimé que
la construction du tunnel sous le détroit de
Gibraltar était la suite logique de la pacifi-
cation du Maroc espagnol maintenant réa.
lisée.
Un comité d'études a précisé son pro-
gramme qui comporte tout d'abord l'étude
des fonds-marins du détroit, la détermina-
tion d'une zone dont la roche offre toute ga-
rantie au point de vue de l'étanchéité et en-
fin l'évaluation du coût des travaux.
Après ce travail de base, les spécialistes
envisageront l'importance économique que
peut avoir le tunnel, la nature des services
qu'il peut rendre au point de vue militaire
et commercial.
Les travaux de la première tranche ont
commencé sur la côte espagnole, à Tarifa,
où un puits .d'un diamètre de o m. 60 a été
foré jusqu'à 100 mètres de profondeur. Il
sera poussé, comme celui de Tanger dont
l'ouverture est prochaine jusqu'à 500 mètres
dépassant ainsi de 100 mètres le plus grand
fond du détroit.
On ne peut comparer le projet du détroit
de Gibraltar à celui du tunnel sous la
Manche. Les fonds sont très supérieurs au
sud de l'Espagne mais la nature des roches
paraît y être plus favorable au percement.
Il va sans dire que' le projet espagnol inté-
resse le Maroc français. Déjà le sud-express
condtiit nombre de touristes craignant la
mer jusqu'à Gibraltar d'où le bateau les
mène à Tanger. *
De Tanger à Rabat ou à Fez, on circule
dans des trains très confortables ou en au-
tos sur une route très bien aménagée. La
création du tunnel poursuivrait le passage
interrompu d'Europe en Afrique. Outre les
voyageurs, nombre de marchandises em-
prunteraient cette voie rapide sûre.
Le projet espagnol eût pU, il y a quelques
années, être taxé de chimérique. Mais
quand on observe ce que nos voisins ont
réalisé depuis quatre à cinq ans au Maroc
espagnol, on est forcé de convenir qu'il y a
chez. eux, quelque chose de changé et qu'ils
peuvent apporter à la réalisation de leur
œuvre sous-marine le même esprit de mé-
thode.
La direction de FAgnee des territoires
africams son MÉkt
Par arrêté du Sous-Secrétaire d'Etat aux
Colonies, en date du 21 décembre 1.929, M.
Léon Truitard, administrateur en chef des
Colonies, Sous-Directeur de l'Agence Eco-
nomique des Territoires Africains scms
Mandat, a été nommé, pour une période de
deux années, Directeur de ladite Agence, en
remplacement de M, PRyrouton, Gouverneur
des OJIomes, appelé à d'autres fonctions.
r .- -
Effervescence 1
̃ 1'1
10
N jeune et syntpathi- I
que gouverneur des
Colonies, qu'une
promotion récente
vient de placer à
la tête de la plus
prospère des colo-
nies de V Afrique
Occidentale Fran-
çaise, me disait, il y a trois semaines, que la
politique française en A. O. F., -malgré son
infériorité sur bien des points vis-à-vis des
méthodes anglaises avait, à un point de vue
fui n'est pas sans importance, une. supério-
rité nettement, caractérisée.
Les Anglais ont fait beau et ont fait
grand à la Côte d'Afrique. Des' chemins de
fer confortables, des ports bien outillé? au
prix de quels sacrifices (Takoradé a coûté
près d'un milliard de francs papier), une
mise. en valeur méthodique, rationnelle et
intensive, tout cela est à noter et à souli-
gner. Mais à côté, des trous béants, peu de
soutes et au point de vue social, pas de po-
litique indigène. Le système du Pacte co-
lonial sévit encore. Rien n'a été fait pour
eux. Et le gouverneur en question ajoutait ;
CI En outre très grosse infériorité dans les
méthodes politiques. Dans notre A. O. F.
le gouverneur gouverne. Les administrateurs
administrent. Les rois ou chefs indigènes
sont respectés et bien traités, mais nous gar-
dons les postes de commande. Les rois ou
chefs sont sous notre autorité et devant les
indigènes le blanc commande. Dans les co-
lonies anglaises, rien de tout cela. Les rois
sont demeurés avec leur pouvoir d'avant
l'occupation, les fonctionnaires anglais, sauf
les gouverneursiSont sous leurs ordres et leur
donnent publiquement des marques de res-
peU et d'obéissance. Le jour où un pépin
surviendra, nos amis anglais auront beau-
coup plus de mal à réprimer un soulève-
ment. que nous n'en auriollS. »
L'insurrection est survenue. Nul doute
que la flotte et l'armée britanniques ne ré-
duisent -à la raison les insurgés comme elles
ont réussi à le faire Cil Palestillc, il y a
deux mois.
£ >*ailleurs les communiqués précisent déjà
par le nombre important des morts indigè-
nes que force reste à la nation protectrice.
Mais en Asie-Mineure, la politique du
pipe-line en Nigéria et en Gold Coast, la
politique de l'arachide, du cacao et du
talé, ne doivent pas faire perdre de vue
aux dirigeants de la plus grande puissance
coloniale du monde qye, de plus en plus.,
il y a autre chose dans tç maintien et le dé-
veloppement des Empires, que la produc-
tion et la surproduction.
On ne bâtit pas indéfiniment sur du sable.
ilfarcel llciedel
-– .,
La conférence de Londres
068 -
Ce matin un Conseil des ministres trè
important a dû procéde'r à la noininationde
membres de la délégation française à li
Conférence -- de - Londres.
Celle-ci comprendra M, André Tardieu,
président du Conseil ; M. Aristide Briand,
ministre des Affaires étrangères; M. C'eor-
ges t Leygues, ministre de la Marine ; M.
iétri, ministre des Colonies, et M. de Fleu-
riau, ambassadeur à Londres.
Elle s'adjoindra un certain nombre d'ex-
perts dont l'amiral Violette, chef d'état-ma-
jor général de la marine.
Le memorandum français expliquant et
mettant au. point diverses questions na-
vales qui seront discutées à la Confé-
rence est arrivé à Londres et aurait,
d'après le Daily Télégraphe causé autant de
déception que de surprise, peut-être plus de
déception encore que de surprise dans les
milieux ministériels britanniques.
Le Gouverneur Général Carde
en tournée au Sénégal
M. J. Carde, Gouverneur Général dj
l'Afrique Occidentale Française, vient d'effec
tiier, dans le Sénégal, un déplacement de hui
jours.
Parti de Dakar le 4 décembre, accompagné
de M. Annet, Directeur du Cabinet Civil, et
du Colonel Vallée, Chef du Cabinet Mili.
taire, il s'est d'abord rendu à Saint-Louis. U
a ensuite visité les travaux du Chemin de fer
du Djorloff, dont la section Louga-Coki vient
d'être ouverte à l'exploitation. De là, il a
gagné Touba et Diourbel, reconnaissant le
tracé du nouveau Chemin de fer du Baol,
Kaolack où les travaux de construction du
Pont Noirot sont en bonne voie, d'achèvement.
M. Carde a terminé sa tournée par une visite
à Ziguinchor et a regagné Dakar le 11 dé-
cembre, favorablement impressionné par 1 état
des récoltes et spécialement de celle dé 1 ara-
chide qui s'annonce des plus satisfaisantes.
Le général Primo de Rivera
au Maroc Espagnol
Un annoncé officiellement la visite du
général Primo dé Rivera en zone espa-
gnole pour le 27 décembre.
Le chef du gouvernement espagnol arri-
vera A Geuttl à bord d'un navire de guerre.
11-sera reçu par le général Jordana et les
notabilités civiles et militaires, ainsi que
par ues représentants - du Maghzen. 0- -
- m grandes Jëtes et paraaes militaires
sont en préparation et les autorités vien-
nent * demander auœ groupements locaum
de préparer une réception digne de la haute
personnalité ^vf vim visiier le pagv.
(IV depeibe.)
Le Transsaharien
vu de la Concorde-gare
Dimanche, place de la Concorde, à trois
heures du matin. Les autos sont là, moteurs
ronflants, attendant le départ pour une
vaste randonnée à travers le Sahara.
Je laisse la brume de cette nuit de dé-
cemble glaciale et neigeuse, envelopper les
membres de la mission. Je ne cherche même
pas à reconnaitre le type des voitures.
Qu'importe la publicité des noms. Le fait
seul compte, révolution répond victorieu-
sement au grave problème du Transsaha-
rien. Ces hommes casqués et cuirassés de
cuir, vont, à l'exemple de tant d'autres, non
pas risquer, mais traverser le désert en
auto (des autos d'un type courant). Ceux-là
partent, d'autres viennent d'arriver. Ai-je
la vision anticipée d'une gare de l'avenir?
Nous sommes peut-être, bien plus près que
nous ne le supposons de la victoire absolue
de la Route et de l'Air sur le rail désuet.
Demain n'appartient pas au chemin de fer.
Tout ce qui roule sur rails est condamné à
Une mort certaine plus ou moins lente.
En France, en Angleterre, en Hollande,
aux Etats-Unis, des signes de décrépitude
sont apparus ; les lignes improductives ont
dû être équipées en pistes pour automobiles.
Tous les jours à heure fixe des transports
de marchandises, de voyageurs, s'effectuent
en autocars, en camions de Paris à Mar-
seille, à Rouen, à Bordeaux, etc., dans les
meilleures conditions de vitesse et d'éco-
nomie.
Le transport mécanique sur rails exige
pour les seules marchandises trois opéra-
tions de mise en voiture. Le transport méca-
nique sur route une seule qui lui permet, à
tarif égal, le service de poste à poste dans
les délais les plus brefs. Et encore, il ne
sera possible de connaître toutes les possi-
bilités de l'automobile que lorsque celle-ci
fonctionnera sur des chemins faits pour ses
'"moyens.
1, Or, tapdis que l'avenir parle si éloquem-
ment, que le dernier Salon des Poids Lourds
a donné la # preuve éclatante du perfection-
nement atteint par les autocars, les camions
de grande puissance et a annoncé, en vé-
rité, le miracle de l'heure suivante : il est
question d'engager la France dans l'intermi-
nable et - coûteuse construction du Transsa-
harien.
Toute la journée du mardi 17 décembre,
la Commission Consultative (une centaine
de membres) a siégé et finalement homolo-
gué les conclusions de- l'organisme d'études.
« Donc, les gens qualifiés pour se prononcer
sur le grave problème du Transsaharien ont
réclamé unanimement sa réalisation ra-
pide. u Quoi qu'en pensent les compétences,
il se pourrait fort bien qu'avant l'inaugura-
tion du premier tronçon de la ligne, les
Voies construites ne soient déraffiées au
profit de la locomotion nouvelle et nous de-
vrons porter allègrement le deuil des mil-
lions, milliards ensablés, qui joncheront
les anciennes pistes chamelières.
Un simple amateur qui vient de faire
Oran-Golfe de Guinée par le désert (soit
14,000 kilomètres), sans appui officiel, sans
connaissances spéciales ni des régions déser-
tiques, ni des besoins de la mécanique, con-
cluait avec le rude bon sens de l'expénence:
« On parle beaucoup du Transsaharien, on
y travaille même avec su;te depuis quelques
mois. Rien de plus naturel, pour ceux qui
pensent à cc la plus grande France ». Mais,
lorsqu'on réfléchit à ce que cet immense
projet représente de coûteux et de lointain,
pourquoi ne pas réaliser ce qui est immé-
diatement réalisable à peu de frais? Que ne
ferait un service automobile avec une orga-
nisation officielle convenable ! »
Seulement, le rude bon sens ne fait mal-
heureusement pas partie de la Commission
Consultative, alors 1. Alors, la parole est
aux gros fournisseurs de l'Etat.
Bonne huile, bonne essence, le carbura-
:eur est excellent, la dynamo sûre. En voi-
ure, les portières claquent. La Concorde-
rare, comme si rien ne s'était passé retombe
jans le silence de la triste nuit de décembre.
Le Sahara et l'Afrique Occidentale
Française vont être à nouveau parcourus
par une mission automobile
Il.
Une vaste randonnée est actuellement
mise sur pied par les Etablissements Peu-
geot. Elle va parcourir le. Sahara et l'Afri-
que occidentale française.
Partant d'Alger.; la mission gagnera Gao
en traversant la Tanesr ouf t. De Gao" elle se
rendra à Niamcn, puis traversera Tombouc-
touj Bourem. et remontera par le Sahara vers
Reggan et Alger.
M. Piètrij ministre des Colonies; M. A.
Delmont" sous-secrétaire d'Etat; le maréchal
Lyautey) M. Antonetti, Gouverneur de l'A.
E. F.) et M. Taittingerj président de la
Commission des Colonies" ont visité avant le
déPart" le stand où sont exposées les voitures
du raid.
-: ~t~
L'affaire Galmot
A Nantes, l'instruclion de l'affaire Galmoi
marque un sérieux temps d'arrêt, tous les in-
culpés ayant été entendus. Douze mises en
liberté provisoire sont préoues pour une date
assez rapprochée.
M. Lemarchand, juge d'instruction, avait dé-
signé trois experts toxicologiques pour pratiquer
Vautopsie du cadavre de M. Galmot, mais
Mme Galmof, mise au courant de ce projet,
s'y est opposée formellement. Seul le cœur de
l'ancien député de la Guyane sera donc sou-
mis à l'examen des experts.
- - - - - ---
Quand on constate le scandale de l'affaire
IIltrmian, dans lequel on essaie æ apfJfJJJcr
sur QTTS SCJSNCE ehariatonesqnef une insxistantc
tocnlpatiim, non comprenons In réserves Je
Mini team fJalfftfJf, qrIj: le jour même dl
Pçnsosstnttf de MI mort, S est itomjée aux fwtsti
HDtc les pifts embûches, notamment lie csm
4ont le pmKÊtr iaoeUt 4MH de 1. 4",..
A LA CHAMBRE
«»̃
DESIGNATION D'UN COMMISSAIRE
PU GOUVERNEMENT
Le Président de la Chambre a lu avant
hier le décret désignant M. Cornu, direc-
teur du contrôle, de la comptabilité et des
affaires algériennes, en qualité de commis-
saire du Gouvernement, pour assister, a
la Chambre des Députés, le Président du
Conseil; ministre de l'Intérieur, dans la
discussion du projet de loi autorisant la
perception des droits, produits et revenus
applicables au budget spécial de' l'Algérie
ipour l'exercice 1930.
PROJET DE LOI
La police d'Etat à Alger
Le président du Conseil, ministre de l'In-
térieur, et le ministre des Finances ont dé-
posé un. projet de loi portant institution de
la pottice'd'État dans l'a commune d'Alger.
Le projet de loi a été renvoyé à la com-
mission de l'administration générafe, dé-
partementale et communale.
Le budget spécial de l'Algérie
Le président diu Conseil, ministre de l'In-
térieur, efle ministre des Finances ont (Dé-
posé un projet de loi tendant à autoriser la
perception des droits', produits et revenus
applicables au budget spécial de l'Algérie
pour l'exercice 1030.
Le projet de loi est renvoyé à la commis-
sion des finances.
DEMANDE D'INTERPELLATION
L'amnistie
M. Marius Moutet a déposé une demande
d'interpellation sur les intentions du Gou-
vernement concernant, avec la gràce de M.
Léon Daudet, l'amnistie des. condamnés
politiques en France et dans les colonies.
«I» :
Le premier
Dominion français
A propos de l'Exposition Coloniale de Vin-
cennes, un journaliste de Saïgon, M. Jacques
Danlor, émet dans la Tribune Indochinoise
un vœu qui, comme on dit, « va loin ».
Résumons et commentons:
Que compte faire VèUte anitainite?. Lais-
sera-t-elle échapper l'occasion merveilleuse
de se révéler à la France f.
Se révéler? Non. Nous savons qu'il existe
une élite annamite. La faire mieux connaî-
tre ? D'accord.
Négligera-t-elle de se rencontrer avec les
élites étrangères colonisées) âmes errantesj
en quêteelles aussi, de sympathies nou-
vellesf
Mais quelles élites étrangères ? Et pour
aboutir exactement à quoi, cette rencontre?
A ceci, apparemment ;
Comment échapper au problème d'une or-
ganisation meilleure du travail indigènet Le
grand organisme de Genève trouvera une
raison d'ftre de présence à ces assises solen-
nelles du travail des peuples colonisés. Sa
haute mission qu'entravent encore' les aPPé-
tits d'un impérialisme hostile peut esquisser
là une intervention utile au sort des peuples
colonisés ses pupilles.
Lors donc qu'à Genève se' poursuit un
grand effort pour résoudre précisément le
« problème d'une organisation meilleure du
travail indigène », on demande à Genève
une intervention. Laquelle? De toute évi-
dence une intervention d'ordre politique gé-
néral, capable mais qu'importe à notre
confrère - de déchaîner les appétits et le
désordre les plus dangereux pour la paix.
Que faudrait-il à VAnnam pour participe1
utilement à cette apothéose en somme,) dt,
travail indigène?
Un coin modesiCj un stand indépendant,
œuvre de sa libre initiative J dont la
loyale signification serait celle-ci: « Nous
sommes un peuple de iS millions, d'un seul
cæurJ d'une seule âme. Nous aimons la
Frances mais aussi notre pays, notre passé
national. Nous souhaitons revivre sous un
régime de liberté qui efface notre déchéance
présente et nous permettej en plein accord
avec la France de prendre place parmi les
nations libres. Nous voulons être le premier
Dominion français. »
D'abord, l'Exposition ne saurait être l'apo-
théose du seul travail indigène. Cette limi-
tation implique l'oubli total des Français qui
ont fourni un travail d'autant plus méritoire
qu'il s'accomplissait sous un climat peu favo-
rable à ces déracinés ; l'oubli de ceux qui
sont morts à la tâche, l'oubli des victoires
remportées sur la famine et la maladie.
Puis, que le peuple annamite soit un peu-
Puis, d'un seul cœur, d'une seule âme »,
ple «
c'est malheureusement inexact.
Tout récemment, comme il s'agissait
d'élire le vice-président annamite du bureau
du « Grand Conseil des Intérêts Economi-
ques et Financiers », un assez violent inci-
ent entre le candidat de la Cochinchine, M.
Bui-quang-Chievl, et le candidat du Tonkin,
M. Sen a permis de constater que l'union
du nord et du sud de l'Indochine n'était pas
absolument fraternelle.
En fait, « l'Union Indochinoise n - tel esi
le vrai nom de la colonie n'est « une n
que par la France, et pour le plus grand
bien de races diverses que la Puissance pro-
tectrice tend sans cesse à rendre réellement
fraternelles, ne fût-ce qu'en multipliant les
échanges économiques et les créations où se
manifeste la communauté d'intérêts.
Enfin, et quoiqu'il ne faille pas s'exagère?
l'influence du « parti constitutionnaliste »,
le mot de « Dominion », que ce parti pro.
nonce, n'est pjft de ceux que l'on puisse pu-
blier à la légère.
Tout gouvernement colonial qui assainit
un pays et augmente sa production, ouvre des
routes, des écoles, des hôpitaux et appelle
dans ses Conseils l'élite indigène, trace une
voie sûre à la liberté et à la justice.
Un Dominion, le moins qu'on en puisse
dire pour ce qui regarde l'Indochine, c'est
que c'est un saut dans l'inconnu,
Ferait-on état, par hasard, pour conseil-
ler ce saut, des exemples du Canada et de
l'Australie qui, par leur population, ne sont
1 rien d'autre que des puissances européen-
nes ?.
ffCRé tfe l«romi9«tére.
L'Aviation Coloniale
L'arrivée à Marseille des corps
des aviateurs anglais Williams et Jenkinj
Demain matin le consul général britanni-
que à Marseille recevra les dépouilles des
aviateurs anglais Williams et Jenhins,
tués dans un accident sur la monlayne Zito
en Tunisie.
Les corps seront transportés sur le
courrier de l'unis Gouverneur-Général-
Gueydon.
(Par dépêche.)
La liaison BeIgique-France-Gongo
M. Laurent Eynac, ministre de l'Air, a
eu vendredi, dans son cabinet, une conver-
sation avec M. Lippens, ministre des voies
et communications et de l'aéronautique de
Belgique pour la mise au point du projet
d'accord fraQco-belge concernant la ligne
aérienne Belgique-France-Congo.
A llssue de cette conversation, M. Lau-
rent Eynac a réuni en un dîner intime M.
Lippens, M. de Gaiftier d'Hestroy, ambas-
sadeur de Belgique. M. Pie tri, ministre des
Finances, • M. Delmont, sous-secrétaire
d'Etat des Colonies et M. Campana, sous-
directeur des Unions au ministère des Af-
faires étrangères, ainsi que les collabora-
teurs immédiats des deux ministres pour
l'aéronautique marchande.
Chichester atterrit près de Tripoli
L'avTateur néo-zélandais Chichester, parti
samedi à 12 h. 55 de Catane, est arrivé
dans les environs de Tripoli à 20 li. 10.
Malgré les signaux lumineux lancés par
l'aéroport de Mellava, l'avion est descendu
sur les salines voisines.
L'aviateur est indemne, mais l'avion est
endommagé.
et la mission Roùx-Caillol ?
On reste sans rfouvelles de l'équipage
JRoux-Caillol qui effectue le voyage Paris
Madagascar. Les régions sauvages survo-
lées et la rareté des communications expli-
quent pcul-èlre ce silence angoissant.
Que devient Le Brix ?
Le Brix et Rossi qui, jeudi, avaient dû
sarreter à Agra à cause du mauvais
temps, espéraient terminer rapidement leur
voyage de liaison postale Paris-SaIgon.
Voici le télégramme qu'ils ont adressé :
AllahaUÏÏd, 21 déc., 21 h. 50 (ItCun: locale).
Nous repartirons dimanche. Nous
çomplons arriver à Saïgon lundi. Nous
avons rencontré beaucoup de mauvais
temps depuis J'unis.
LE BRIx, ROSSI.
Les aviateurs Le Brix et Rossi ont atterri
samedi soir sur l'aérollrome de Bamrauli.
Leur randonnée se termine là leur appa-
reil ayant cessé de fonctionner.
Le capitaine Le Brix aurait télégraphié
au ministre de l'Air à Prtris, pour deman-
der des instructions et des pièces de re-
change.
(Par dépéchc.)
Nous n'avons rcçu depuis aucune autro
nouvelle.
et Lassalle ?
Samedi matin, une escadrille du qua-
trième groupe d'aviation a quitté Tunis
pour se rendre à Gfibès et participer aux
recherches entreprises pour découvrir
l'avion monté par le lieutenant Lassalle,
l'adjudant Rebard et. le mécanicien Fallot
qui, se rendant en Indochine, ont fait es-
cale à Tunis le 1 i décembre.
Ils ont quitté le terrain militaire vers
22 heures et depuis ce moment aucune nou-
velle n'est parvenue.
Les navires de la marine patrouillent
dans le golfe, de Gabès. L'aviation et la
marine font également des recherches.
Allan Cobham à Kartoum
L'aviateur anglais sir Allan Cobham, qui
tente de voler jusqu'au Cap est arrivé sa-
medi à Kartoum.
Accident d'avion en Abyssinie
Un accident d'aviation s'est produit à
Donsic, dans le nord de l'Abyssinic.
Un oncle du négus, qui se trouvait à
bord, a été tué.
La poste aérienne et les fêtes de Noël
et du Nouvel An
Le ministre des P. T. T. communique la
note suivante :
Le nombre des services postaux aérions
français ou parlant de France sera réduit
a l'occasion des Fétcs de Noël et du Nouvel
An.
Seront ..seuls assurés les services indi-
qués ci-après :
1° Le 25 décembre : ligne Toulouse (ou
Marseille) Casablanca ; 2° le 20 décembre :
a) ligne Toulouse (ou Marseille) Casablan-
ca. b) Lignes Paris-Prague-Yarsovie et
Paris-Prague-Constanlinople ; 3° le 1er jan-
vier 1930 : a) ligne Toulouse (ou Marsmlle)
Casahlanca, b) ligne Paris-Bide.
.,..
Nouveaux évêques en mission
Le R. P. Augustin Tardieu, des Missions
étrangères de Paris, a été nommé vicaire
apostolique de Quinhon (Annam). Ce vica-
riat, qui, en 1928, comptait 71-239 catholi-
ques pour 2.500.000 habitants, possède 50
missionnaires de la Société des Missions
étrangères de Paris, et 78 prêtres indigènes.
Il compte en outre 119 séminaristes, 5 frères
des écoles chrétiennes, 314 religieuses, et
210 catéchistes.
Le R. P. Edouard Leys, de la. Société des
Missionnaires d'Afrique (Pères blancs), a été
nommé premier vicaire apostolique du
Kivu, vicariat érigé par décret du 27 no-
vembre, et détaché du vicariat apostolique
du Congo Supérieur. Il est limité à l'Est
par le lac Kivu et par la partie septentrio-
nale du lac Tanganyika, lacs qui le sépa-
rent du vicariat du Rouanda et du vicariat
de l'Ourondi. ,
Le R. P. Hermann Meysing, des Oblats
de Marie-Immaculée, a été nommé vicaim
apostolique de Kimberley, en Afrique d'a
Sud. Né à Birkungen, diocèse de Pader-
born, le 6 septembre 1886, Mgr Meysing est
entré au noviciat des Oblats de Marie-lm.
maculée en '905} et a ordonné prêtre ea
1911. Nommé administrateur dv vicariat -
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