Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-12-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 décembre 1929 21 décembre 1929
Description : 1929/12/21 (A30,N186). 1929/12/21 (A30,N186).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280656b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. - Nq 186.
LE NUMERO * 90 CENTIMES, SAMEDI SOIR, 21 DECEMBRE 1929.
1
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PARIS TtLtPH. i LOUVRE 19-37
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Les Annales Coloniales
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France et
Colonie. 180 u 100 ï 50 a
Etranger.. 240 d 125 D 70 p
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LE numae ainnuE NOIBE.
- 1.8
Le paludismer à côté de la fièvre bilieuse
liématurique, la dysenterie, la trypanoso-
- miase, la dengue, la fièvre récurrente, les
parasitoses intestinales , le - béribéri, la
grippe, la méningite cérébro-spinale, la fie-
vre typhoïde, la tuberculose pulmonaire;
etc., etc., demeurent la grande endémie colo-
niale. 1
En 1927, il s-est manifesté au Sénégal,
sous une forme bénigne chez l'adulte, mais
chez les enfants* l'indice spléno-mégalique
est élevé et beaucoup d'entre eux succom-
bent à des accès pernicieux convulsifs.
, En Mauritanie, il a été constaté principa-
lement pendant l'hivernage dans les régions
basses et inondées.
Au Soudanf le paludisme est avec la s>
philis, l'affection qui donne lieu à plus rie
consultations. Ce sont là deux infections que
là médecine sait combattre ét qu'elle peut
réduire.
En Guinée, comme au Sénégal, il est
commun de rencontrer de grosses rates chez
les enfants.
Au Tdgo, le paludisme s'est présenté uv*x
une assez grande intensité en 1927. C'est
dans les Cercles de Lomé, Anécho et K lou-
to qu'on l'a rencontré le plus. Dans l'en-
semble des consultations, le paludisme s«i
présente dans la. proportion'de 8 à 10 et
a-splénomégalie chez les enfants dans la
proportion de 60 à 80 Dans les Cercles
du Nord, Atakpamé, Sodoké et Mango, il
y a bien moins de paludiques.
, 'Au Camefottn, le paludisme figure au pre.
- mier rang des diverses maladies. Il a causé
chez les Européens, en 1926 et 1927 entre
33 et 38 de la mortalité générale, 51
u /9 des consititants et
des rapatriements, 14 des consultants et
hospitalisés, en 1927.
Pour ce qui concerna les indigènes, 19.377
d'entre eux ont été traités pour paludisme
en rp27 aux consultations des formations
sanitaires, soit environ 5 des paludiques
soumis au traitement spéciiiquc.
En A.jiique équatoriale française, on
trouve le paludisme très répandu1 chez les
Européens et les indigènes au Tchad, nu
Gàbons fdl.\ns. l'Oubaitgiii- Chari. Dans le
Moyen-Congo le paludisme est l'affection la
plus commune chez l'Européen. Sa forme
la-plus fréduente est la rémittent^bilieuse.
.Chez l'indigène il parait .plus rare et l'index
splénique est peu élevé chez l'adulte:
- A Madagascar, le paludisme est l'affeo
tbn qui ^jlTt le plua do "'i£tlmei. Autrefois,
- its-platedu^tm1 épient îndffianSSf. Midis avec
1& tfheminde fer le détachement aes ou-
vriers nécessaires a sa construction, ces con-
Hréesuaat été contaminées et aujourd'hui on
y rencontre des loyers paludiques peut-être
plus importants que dans , les régions cô-
tières, Les habitahts vivant ; ditns*
froid, entassés dans des- Habitations au mi-
lieu de régions marécageuses ou en bordure
des rizi-èreèf sont exposés aux piques' .du
moustique « porteur de germer et ainsi se
propage la malaria de ceux qui habitent la
même chambre.
Dans la ville de Tamatave, le pourcen-
tage des paludéens, par rapport au total des
malades, a été de 53 %, en 1927, et à Ta-
nanarive, la proportion a été de 57 dans
la' ville, 48 dans la province. Le dispen-
saire antipaludéen a donné des milliers de
consultations et traité des milliers de ma-
lades.
La conclusion de ce qui vient d'être dit,
c'est qu'il deyient de plus en plus nécessaire
d'adopter une politique du'paludisme dans
nos colonies. Pour les villes, qu'on ne peut
déplacer, il convient de drainer les marais
et les rizières. Pour les villages, il y a lieu
de les éloigner le plus possible des maré-
cages et des rizières et de les installer sur
les hauteurs voisines.
Nous savons attaquer et détruire dans le
sang l'hèmatozaire palustre que la piqûre
du moustique porteur de germe nous intro-
duit avec son dard. Les moyens de défense,
c'est la destruction des moustiques pprteuts
de< geçme, la quinine préventive çt le mousti-
quaire. La méthode curative par les injec-
tions intraveineuses de bromhydrate de
quinine à 10 a donné les meilleurs résul-
tats (injections quotidiennes jusqu'à 5 cen-
timètres cubes de la solution accompagna
de 0,50 à i gramme de quinine prise pu
os), Avec ces méthodes, on est parvenu a
assainir la vallée du Wardar pendant la
guerre en Macédoine et à garantir ou guérii
les soldats de l'armée d'Orient. Nous pou-
vons faire.de même pour protéger et guérir
du paludisme l'Européen et 1 indigène de
nos colonies. Contre le paludisme qui déter-
mine la cachexie palustrc, la misère physio-
logique et l'amoindrissement du potentiel de
la race, nous avons deux moyens de lutte :
la méthode préventive qui consiste à pour-
suivre la destruction des anophèles, mous-
tiques porteurs de germe dont. la piqûre
produit l&nudttrktywet la m&feoflie aurative
qui consiste dans THïjeetkm d'ans le sang,
ainsi que nous venons die le rappeler, d'une
solution titrée de bromhydrate dp q.uinine
destinée à tuer le microsoàire parasite.
: C'est à ces deux méthodes combinées que
la médecine pdsitive et rationnelle engage
d'avoir recours avec vigueur. et constance.
Cil lJe.'errëj
! Sénateur du Ndrd. -
Membre de la Commission acs. Aff aires
1 -, ,,' Rlhlnllftrc.
CINÉMA COLONIAL
A Madagascar
M. Lédn Poirier et ses compagnons, dont
nous avons déjà entretenu nos lecteurs,
sont tuujdurs à .Madagascar od ils réalisent
leur film exotique 'Çaïn,
̃* Aprèâ quelques reconnaissances parmi les
pandànus les ciccas et les. ravauda, les
pamtënus, étant* choisies, les Sentiers ouverts
clairières ouverts
a icoupa de serpe et de hache; Thoifcy
BoUrdelle ayant-parachevlé son entraînement
muscùîairer et Rama Tahé (Zouzour) -ayant
appris avec les indigènes, - son métier de
S mime pr" tnittve- on a commence à tourner-
rès dè Iéfaka sur la côte Est de Ilité. ;
te tfavàfl ne peut aVoir^JieU. û0e dë di$ç
heutes à 14 heuresrçar la lumiere est, Si
Maflàga&car, ^étrangement, brutale, et quand
les .sont^longues» ne faut plus
Stinger 4rtpuffifer -C'ést donc aux heures les
r plus chaudes ^ue le cinéaste, .'çes interprètes
et 1b vaillant opérateur* Georges , Million,
sont en action, perdus^ la plupart du temps*
d&iis une végétation qùasi bréëilitenne, dans
vunç>, atmospheré de senre çhaude, remplie de
parfums worchldéeâ et ,de-yGls' dé moUsti-1
.ques. Mais quèl admirable décor ! • ;
Cest plus qU'un décor. Une pareille na-
ture a vraiment ï'itrtpbrtancë d-ûft person4
nage avefe lequel l'homme doit lutter et qui
fàitpàr-tie intrinsèque du drame ! ? - !
- j Thomy T Bàûrdellë , et Rama -Tahé en sa-
vent quelque choses eux qui doivent Courir,
dCtni-nus, au .-.. fïliiieU Jës reu^ilés d'alors
- acérées comme des épét d^s épines, de sén-.
qui les griffent jugqu*àu saflg ou sur
le sabîè qui brûle. lëS^piëaS ndft endurcis'.
, -' - - i-mif- ̃ - r
',.. TerH de Ybluf të est un* iilttt 'tlcfà àrlisti-
<^ue et aa btscl nous
rçficontrons un merveilleux documentaire sut
l'slip de Javat, dtfflt tqtftes les beautés sont
passées en revue. DaQses saerées, croisières
en paquebots Qt chasses aux flarrtl>eaux Jet-
tent tout à GOUp une note .extrêmement spec-
taculaire, et lorsque nous 'ajdûterons que
menfe pàr des. artères d\ï talent
m <îreta QSrfbo, LfWis Stone et Nils Asther,
ftouB aurons fait comprendre en peu -de mots
le grand Intérêt de CC ^film, A
• fi»AbysçilliO ,.'
: Çimbdj roi de ht jungle, qui passe à par-
tir d'aujourd'hui, ^st un dccumentaire ~dyune
iwpnnance r-are. Son élaboration a demandé
quatre ans ., de patietrce. d'adresse et. d!IU-
dace aux opérateurs Martin et Osa John-
Son. U fut "tourné en pleine Uniusie afri-
caine, "fentre PAbyssinie et l'Afrique occi-
dentale anglais^; èntre 1923 et 1927,. Toutes
les bêtes du bled ont été surprises par l'ob-
r if »en plfble liberté sans tflfe Jamais
la prtsetTfc de l'observateur soit manifeste,
sons que l'idée mêmt. d^un truquage quel-
conque dés données sauv&gês puisse renif
, à l'eSpHt des 9|pti8tatetirs,' nt^fitnitiuer M
plaisir et amoindrir sôn -etdnnement.
1
Au Conseil d'État
< Bequéte d'un concours
de la Trésorerie de l'Indochine
A la requête de M, Chaveille, commis de
20 classe de la. Trésorerie de l'Indochine,
demçurant à Pnom Penh (Cambodge), 104,
rue du Mont-de-Piété, le Conseil d'Etat a
annulé" - pour excèlt de pouvoir, un arrêté
par lequel le Gouverneur générai de l'Indo-
chine .l'a promu au grade de commis de
2° classe, en. tant que par cet arrêté le Gou-
verneur général a décidé que cette promo-
tion épuisait le rappel. d'ancienneté dont le
requérant était titulaire,., attendu qu'il ne
Suffisait pas au Gouverneur général, en vue
de- permettre,au tequérant d'obtenir l'avan-
cement dont s'agit, d'opérer sur sa bonifica-
tion de prélèvement nécessaire*"pour qu'il
réunit le minimum de dix-huit mois d'an-
cienneté dans; sa classe, exigé par les .dis-
positions des. articles 21, 22 et 23 du décret
du-6 août'v
Il fallait, - en outre, majorer son ancien-
neté de façon à lui donner le pas sur "ses
collègues. £
M. Chavelle a été renvoya devant le Gou-
vernêuti de l'Indochine pour être procédé" &
la détermination de son ancienneté; -
Une institutrice de la Martinique
obtient gain de cause
't.. 1Ir.-"
"Le 30 décembre 1925, le triinistre des Ço-
lonies pfenait un arrêté au^ ternes duquel
-Mme Yoùyptte, institutrice dq la Martini-
oue, deMëurant Fort-def-France, 14) rue
Villaret-Joyeuse, admettait cette fonction-
naire à faire, valoif ses droits à la retraite
avec effet rétroactif ay iir juillet 1926, date
ae s4 radiàtion des centrales de l'activité.
.- Estimant que cette mesure, était entachée
d'excès de pouvoir, ce.tte institutrice en de-
tnandait l'âûnUlatién- au -Conseil d'Etat par
voie de requête Cette haute juridiction a
donné gant de cause V l'intéressée.
Attendu qu'en : 1 Absence 3e toute disposi-
tion l'y autorisant; le ministre des Colonies
ne pbuvait, sans eîEISSflerses pouvoirs, rc-
nielll à la décision, l par laquelle il a admis
là dame Youyottc à la mïSite, ajee effet
rétroactif, t
M. Jlndile Ltmbet est tarit
̃ 1
M. Emile LouljCtr' ancien Président de lie
République, est iflUft hier, âgé de 91 ans,'à
Montélimar. M, TJoribet Avait été porté à la
première législation de TEtat en février
< I i^qû. TI fat -femplvOS en février 1901 par
M. Armand Fallif
rts. - -/
Conférences
Pacte naval
Société des Nations
«♦. -..
m
les discours parle-
mentains, ni les
décisions de Con-
seils de ministres,
ni les Résolutions
de Conférences in-
ternationales. ni
les pactes navals à
deux, trois, quatre pu cinq, comme un
écatté, 'une belote, un bridge ou un poker,
ni les arbitrages de la Société des Nations,
ne prévaudront contre les nécessités impé-
rieuses de tlo(te position aux quatre coins dé
l'univers.
Politique de désarmement, très bien, que
tous les Français y souscrivent, à condition
que cette politique soit une politique géné-
rale desf grands Etats, sur terre et sur mer,
car parmi eux, il y en a trop qui portent en
leur sein un feu impérialiste qu'aucun doc-
teur ne salirait éteindre, le camarade
Snowden a fait à La floye une politique
impérialiste, qui lui a valu les honneurs de
v tous les nationalistes anglais, et le gou-
vernement de Washington est loin aujour-
d'hui de la fameuse doctrine de Alollroel
Dans quelques jours va s'ouvrir la confé-
rence navale; une se tint à Washington,
ccllc-ci aura lieu à Londres. J'ai déjà dit
dans les Annales Coloniales, il y a quelques
mois, soit inutilité, et c'est le moins qu'on en
puisse penser.
La discussion du budget de la marine qui
s'achève à la Chambre a bien précisé notre
position. Je ne m'appesantis pas sur les ex-
Posés de M. J.-L. Dumehiil, ancien minis-
tre de la Marine, Paul-Boncotir, président
de la Commisssiott des Affaires étrangères
et ancien délégué à Genève, Edouard Her-
rtott ancien président du Ôonseil et Geor-
ges Leygtles, actuel ministre de la Marine.
Tous ont exprimé avec les qualités qui leur
sont propres le même sentiment. La France
n'a pas une marine militaire en concordance
avec son développement côtier en Europe,
avec son immense empire colonial, épars aux
auatre coins de la mai>i>emonde. à sui>i>oser
que la boule terrestre ait des coins. «
L'accord préliminaire entre Londres et
Washington nfest pas fait pour arranger les
choses. Les deux grandes puissances anglo-
saxonnes sont d'accord pour continuer paral-
lèlement les constructions natales qui leur
assureront la maîtrise des mers. Eues sont
encore plus d'accord pour laisser à la
#,allc.c;,,:f/talie et,le lapon Ir râte dit'iI!":.
pars es. Vous nie demanderez de quel droit?
Cette conférence de désarmement n'a qu'un
but : la paix. C'est pour la paix que Al M:
Ramsay Mac Donald et le président Hoovef
se sont mis a accord pour offrir aux trots 1
autres puissances convoquées une flotte con-
tingentée qui en feraient d'abord leurs satel-
lites et les mettrait faut bonnement àg leur
merCI.
Si la France était bornée par la Manche,
l'océait, les Pyrénées, la Méditerranée, les
Alpes, le Rhin et la Rhénanie, on s'étonne-
rait même qu'elle souscrive à un tel abandon.
Mais puissance méditerranéenne, par son
Afrique du Nord, puissance de il Atlantique
par ses îles AllttUa/ses, la-Guyane et surtout
la Côte Africaine, appelée-à jouer son rôle
dans l'Océan'Indien et "ë" Extrême-Orient,
la. France est obligée d'avoir des forces lIa-
vales défensives, Suftisafites, comme elle a
besoin d une flotte aérienne rapide, puissante
et multiple.
Et puis, il y a des pays qui sont ap-
pelés à reconstituer- leur marine militaire
comme l'Allemagne, ou à la,' créer de toutes
pièces comme le Brésil, l'Argentine, sans né-
gliger l'Espagne et d'autres encore. Les
ignorer pu les brimer ne peut être qu'une
solution provisoire.
En 'réalité l'Europe d'aujowyphui éclate
datos' ses petits Etats, grands' comme des
fftouchôirs de poche, France, Angleterre, Al-
lemagne, Italie, PologneIls font plus
petit effet quand on regarde la face du
monde, comme disait Suess, que les provin-
ces de France du xvC siècle sur la carte de
l'ancien monde eonnu a cette époque.
'Parlottes sans importance, décisions sans
lendemain ; poussière et poussièrt, tout cela.
En vérité, Edouard Herriot à prononcé le
mot de la fin. La solution" de tout est à Ge-
nève. ,
Avec du sans l'Angleterre, malgré les
instances des Etats-Unis, l'Europe se fera.
Et dans cette formule politique nouvelle,
la France entrera avec son cortègç de colo-
nies multiples et unies comme « une infante
en robè de parade b. 1
JVaircef JVatesfef
AU MUSEUM
M, Mangin, directeur du Muséum, étant
parvenu au terme d'une charge qui est de
cinq ans et qu'il exerçait pour la deuxième
fois, les. professeurs- se sont reuniar hier en
assemblée générale afin de choisir celui
d'entre eux qui serait" proposé à l'agrément
du ministre de l'Instruction publique comme
le plus digne de succéder à M. Mangin., dé-
C'est M, Mangin lui-même qui a été dé-
signé en .première ligne : en seconde ligne,
le choix s'est porté sur M. Roule, profes-
seur d'erpetologie et d'ichtyologie.
La. prochaine ermère fAMe (Mûrit
Alain Gerbault, gui est arrivé à Touton, s'em-
barquera vraiscmblàbloment âvanl là fin du
mois sur le ynchl Ailés, appartenant à Mme
Ifériol, potit1 effectuer une croisière atsez, lon-
gue le long .des côtes algéfWtvfits et tunisien-
lie*. -
n prendra parti en attend*tut, m tournoi in-
lernatlofittl de tennis, à HyffW.
: (Par, dépêche»)
NOIR SUR BLANC
Les timbres de l'Exposition
«»«
Nous avons rendu compte du concours de
timbres pour l'Exposition coloniale. Le résultat
proclamé était le suivant :
Ie prime de 6.000 fr:,: Mme Cayon-Rouan.
2" prime de 6.000 fr. : M. Georges-Charles
Demoulin.
3° prime de 6.000 fr. : M Jean Trubert.
4° prime de 6.000 fr. : M. Joseph de la'
Néiiète.
1rc prime de 2.000 h.. M. Georges Fran-
çois.
2° prime de 2.000 fr. : M. Joseph de la
Nézière.
3° prime de 2.000 fr. : M. Alphonse-Henri
Parent.
4e prime de 2.000 fr. : M. Audiger-Varin.
Tous les artistes membres du jury avaient,
avec une belle unanimité, voté et donné le
1er prix à Mme Marguerite Rouan-Cayon, dont
les lecteurs des Annales Coloniales apprécient
le talent vif et original.
, Le second, M. Georges-Charles Demoulin,
avait présenté une très jolie maquette, le jury
•la retint presque ex-œquo avec celle de Mme
Cayon-Rouan. La localisation un peu trop in-
dochinoise de sa vignette la fit reculer au se-
cond rang, mais bien loin devant ceux qui
bénéficièrent de primes avec lui.
Nous apprenons quç les timbres de l'Expo-
sition seront bientôt tirés et nous nous en ré-
jouissons. Mais ce qui nous surprend, c'est que
le jeune et sympathique sous-secrétaire d'Etat
aux Colonies, M. Alcide Delmont, ait décidé
de tirer aussi trois autres timbres d'artistes colo-
niaux, MM. Georges-François, sous-directeur
aU Ministère des Colonies.; Henry Parent (pri-
me de 2.000 francs chacun) et enfin l'inévita-
ble J. de la Nézière, qui s'est fait octroyer
seul de tous les impétrants deux primes, une
de 6.000 francs, et l'autre de 2.000 francs.
(II n'y a pas de petits bénéfices à négliger.)
Vraiment, voilà un artiste pour lequel 1 Expo-
sition coloniale de Vincennes est. une inépui-
sable vache à lait. Placé second pour le projet
d'affiche, on fait sauter le meilleur artiste,
classé premier, sous un vague et fallacieux pré-
texte de plagiat de Degas, et c'est Joseph de
la Nézière qui décroche la timbale.
Classé 4e et 6" pour le concours de timbres
coloniaux, par un tour de passe-passe, M.
Alcide Delmont lui donne les mêmes avantages
de notoriété qu au premier, tenant pour nuls
les remarquables envois de MM. Georges-
Charles Demoulin et Jean Trubert. Enfin, M.
Joseph de la Nézière renonçant et pour
cttyise, –-, à essayer d's&leyer,Tsept ou huit dio-
ramas mis au concours par la section rétros-
pective, se éontente modestement pour lui tout
•seul de la confection des SIX dioramas du pa-
pillon de la chasse et de la pêche, à lui don-
nés, sans concours, sans appel à ses confrères.
par le - commissaire de -- ladite section - - de --- la
chasse ^t»de la pêche,
Vraiment, nous comprenons les réflexes des
grands artistes coloniaux devant de tels dénis
de justice.
Mais est-ce tout ? Et M. J. de la Nézière
ne bénéficie-t-il que de tous ces avantages à
1. Exposition coloniale internationale de 1931 "i
Peut-être bien que non.
l'/flngely
:
Dépêches de l'Indochine
1,.1 :.
Au YUiitian
La ré})it'ssiuiL de la propatiiuule commu-
niste. [ait t'olliel, des préoccupations cons-
tantes du Directoire yunrunuiis iiaison permaiwiite avec le gouvernement
central de Nankin pour la recherche des
agitateurs extrémistes. Le contrôle des
publications est rigoureusement effectué.
Des forces yuniianaises (fiii comprennent
notamment les troupes, (lu gênerai 1 un-
Chao-Tsunc et du général JTciumq-Kouang-
Tiiig, "Ont été envoyées dans le Kouang-Si
pour engaget une action combinée avec les
forces-cantonnaiscs contre les rebelles. Les
autres troupes, sous le commandement du
président du Directoire, Long-Yun, opérant
aclueuêment contre les dissidents de la ré-
gion dé 'Talifou, seraient ensuite ù'h"igées
aussi ver# le Kouang-Si.
-La Fùtien Bailli et l'Itôtel des Monnaies
de Yunnanfou Sont placée sous le contrôle
direct du commïssatiat des finances.
Le cOurs du change est actuellement de
750 dollars yunnançiis pour 100 piastres in-
i dochinoises.
L'enquête sur l'opium
L& Commission chargée par la S. D. N.
de faire une enquête sur la question de
l'opium en Extrétiie-Orienl, partie d'Europe
depuis le dJbut. de septembre, est arrivée
hier à Aranya, à la frontière dit Siam
qu'elle vient de visiter. Elle est attendue
vandxcM Joir à Saïgon.
- Indopadli.
..,a
Le Waldeck-Roiasseau à Shangai
.,.
Un accident
Un Vapteur japonais, qui ne pouvait plus
gouverner en raison de la violence du cou-
rant, a heurté l'avant du croiseur Waldeck-
Rousseau, puis il jeta l'ancre. Il dévia sous
l'influence du courant et vint aborder l'aviso
Marne, amarré le long du Waldeck.Rou.ç-
seau el le projetant contre le croiseur, lui
causa de légères avaries.
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur général de l'Indochine vient de
faire connaîtra auTnlfrist^re des Colonies qu'à
la date du 20 décembre 1929 le taux officiel de
la piastre était de 10 fr, 20.
LIRE EN SECONDE PAGE :
A la Chambre.
Le bombardcmtml. de R-ome,
Les sauterelles au Maroc
»♦«
Le Maroc qui travaille et réfléchit, voit avec
angoisse croître chaque jour le danger résul-
tant pour lui de l'invasion acridienne. Cer-
taines régions, comme celle des environs im-
médiats de Marrakech et de Chichaoua sont
d'ores et déjà dévastées, il en sera bientôt de
même dans la majeure partie du contrôle civil
de Mogador. La .chaouïa est atteinte, et le
Tadla fortement entamé. On signale les avant-
gardes aux environs de Meknès. Bref c'est le
Maroc entier qui est menacé d'un, terrible
désastre, et demain, peut-être, l'Oranie.
Et malheureusement, malgré les efforts in-
dividuels, secondé par les pouvoirs publics,
on ne voit pas comment arrêter cette vague
immense. Car immense n'est pas exagéré,
qu'on en juge.
Dans le. ladla, le vol qui a été sienatécou-
pant la route de Bbujad à Tadla, avait trente
kilomètres de long sur dix d'épaisseur: Ail-
leurs, un autre venant de Marrakech, et ayant
atteint la route de Mogador à Casa, à la bi-
furcation de Safi, avait quarante-cinq kilomè-
tres de longueur, sur sept ou huit de profon-
deur. Toujours non loin de Mogador, le vol,
arrivant du Tensif, qui est venu jusqu'à 40
kilomètres de Mogador avait 50 kilomètres de
longueur. Un troisième, toujours dans le con-
trôle civil de Mogador, dans le Chiadma,
s'élève sur 80 kilomètres avec une longueur de
5 kilomètres, nous en passons, et beaucoup,
malheureusement.
Combien de milliards de ces vilaines bes-
tioles représentent des vagues de cette im-
portance ? Comment les détruire ?
Il faut l'avouer humblement, la chose est
impossible. On peut tuer, soit en les brûlant
avec des lance-flammes, soit en les ramassant,
soit en les écrasant, des milliers et des milliers
de bêtes. On ne détruira pas ces Quantités
prodigieuses - oui font le vide sur leur pas-
sage - et se déplacent. une fois repues, à
la vitesse de 12 ou 20 kilomètres à l'heure.
Heureusement pour le moment les
récoltes sont peu poussées elles repartiront
peut-être mais les arbres à fruits, les oli-
viers, les amandiers, et même les argoniers,
sont dévastés, il n'est plus question de récolte
possible dans les cultures maraîchères, c' est
a ruine pour la majeure partie des colons, et
'la famine pour l'indigéte.
Et ce n'est pas fini. Actuellement les sau-
terelles sont encore dans l'âge ou elles ne
reproduisent pas. Elles sont rouges, dans quel-
ques temps, quelques jours peut-être) elles
s'accoupleront, passeront au jaune, et com-
menceront à pondfe. 20 à 25 jours plus tard
ce sont les masses compactes, de criquets, deux
fbl's pliis voraces que les mères sauterelles qui
ramperont en grouillant sur le' sol, faisant lit-
téralement table rase sur leur passage, ne lais-
sant que la terre nue, et les cailloux.
Contre eux on est mieux armé il est vrai.
On -connaît le moyen de les exterminer. On
peut fouiller le sol et détruire les larves sur
tes lieux de ponte. Des appâts empoisonnés,
des mélanges de poudres nocives et de mélas-
ses déciment ces affreuses bêtes. On
peut les arrêter et les conduire avec
des kilomètres ds barrages en lamelles de zinc
dans la direction des trous ou des appâts, qui
les tuent, il y a des approvisionnements im.,
portants de ces différents moyens de défense ;
des colons s 'organisent, créent des dépôts en
prévision de la lutte de demain. -
-Mais y aura-t-il assez de ces engins de des
truction ? En tout cas il restera toujours les
lieux de ponte en territoires insoumis, qui don-
neront naissance pour les années à venir à un
renouvellement du fléau.
Tout cela manque de gaité. Leà indigènes
qui demain auront faim. les hommes du bled,
qui voient ou sont menacés de voir l'effort de
plusieurs années anéanti, et la ruine succéder
à Il aisance ont le front soucieux ; cependant
ils luttent avec une ténacité admirable. Dans
les villes on danse, on a des bals. Le cinéma
et le théâtre refusent du monde, les cafés et les
restaurants regorgent de clients : les journaux
consacrent vingt lignes aux sauterelles et par-
lent d'autre chose. C'est la vie insouciante,
au moins en apparence.
Loufs Le Barbier.
1
.'RGlUJSSi.S..
ap 8ROUTDLLES
l' «
Un agent de publicité
met la main sur un fameux tigre
Sous le titre : « Un tigre s'échappe du
Jardin botanique », paraissait le mois der-
nier, dans un grand journal de Cochinchine,
un troublant « fait divèrs n.
Un tigre avait jeté l'alarme dans les rues
de Saïgon. La gendarmerie était partie à sa
poursuite, mais le fauve, « aide par son
flair », avait eu le temps dë perpétuer, avant
de disparaître, les plus singuliers méfaits :
bondissant sur l'étalage de la maison Ma-
citin, il avait fait un confortable et éclecti-
que repas, puis, s'appropriant sans pudeur
un lot de jambons X, de conserves Y et de
boites de lait Z} il s'était promptement sous-
trait aux fureurs vengeresses de l'épicier lésé
et d'une tardive maréchaussée.
Celle-ci, d'ailleurs, était en faute elle
n'avait pas su résister aux séductions d'un
apéritif Chose.
Ainsi put rester impuni, croirait-on, le
plus « à la page » des félins.
Mais non ! L'apéritif, les conserves, le
jambon et l'épicier étaient nommément dé-
signés dans cette information.
Nous en pouvons donc déduire qu'on a re-
trouvé ou, plus exactement, n trouvé » ce
tigre, et que c'est un agent de publicité qui,
n'écoutant que son courage, a mis la main
sur l'animal.
le"gran d journal de
Nous espérons que le grand journal de
Saigon et l'épicier ont su récompenser un
citoyen doué d'autant d'esprit inventif que
de fermeté d'âme.
Autldlonl
La politique d'association
au Togo
Dans la partie du Togo qui nous a été
concédée par le Traité de Versailles, dans ce
Togo qui est sous notre mandat, M. Bonne-
carrère, le très distingué Commissaire de
la République française, a fait de l'associa-
tion avec les races indigènes une des caracté-
ristiques de sa politique. Une fois de plus,
il vient de le prouver, c'est un chapitre nou-
veau à ajouter à ceux que les Annales Colo-
llialcs- ont déjà publiés sur sa belle œuvre
au Togo.
11 a admis certains indigènes au Conseil
d'administration, à la Chambre de com-
merce et dans diverses commissions dont le
rôle est important, commissions des paten
tes, des prisons, d'hygiène, etc.
En 1924 comme les Annales Coloniales
l'ont dit à ce moment-là le Commissaire
a créé des Conseils de notables élus et un
Conseil économique et financier composé
d'Européens et d'indigènes .élus, destinés à
assister le Commissaire de la République
dans l'étude des questions économiques et
financières intéressant le territoire.
Les membres des Conseils des notables
sont élus pour trois ans à la majorité abso-
lue, par deux collèges électoraux compre-
nant, l'un les chefs de canton et les chefs de
village du cercle ou de la subdivision,
l'autre, les chefs de quartier et les chefs de
famille des centres urbains.
Les Conseils des notables se réunissent en
session ordinaire, au moins une fois par
trimestre et en session extraordinaire toutes
les fois que le Commissaire de la Républi-
que, le commandant de cercle ou le chef de
subdivision jugent utiles leur convocation.
Ils élisent eux-mêmes leur bureau. Ils
choisissent dans reur sein les délégués au
Conseil économique. D'autre part, ils sont
obligatoirement consultés sur différents
points, assiette, taux et mode de perception
de taxes et contributions diverses, fixation
du taux de rachat de prestations, etc.
Devant les excellents résultats obtenus, le
ministre des Colonies, sur la proposition de
M. Bonnecarrèrc, institua, le 6 novembre
dernier, des communes mixtes au Togo qui
seront créées ou réorganisées par arrêté du
Commissaire de la République près le Con-
seil d'administration.
Cette institution des communes mixtes
n'est pas nouvelle. Elle date de 1891 et fut
envisngée pour certaines escales du Sénégal
dans les territoires d'administration directe.
Le 15 mai 1912, un décret autorisait le
Gouverneur -- de l'Afrique Occidentale Fran-
çaisc à organiser des communes mixtes
dans les autres colonies de la Fédération.
Au Togo, les règlements s'inspirent de ceux
mis en vigueur en A. O. F.
Les localités 4Ust'hant d'un développe-
ment suffisant pour leur permettre de *ms-
poser des ressources nécessaires à l'équili-
re de leur budget deviendront communes
mixtes.
Lomé, la capitale administrative du tet-
ritoire, Anécho, Palimé, Atakpamé, moins
importantes, mais sièges d'échanges actifs,
passent au rang de communes mixtes.
Elles jouiront de leur personnalité civile,
elles auront à leur tête un administrateur
des colonies qui prendra le titre d'adminis-
trateur-maire, il sera assisté d'une commis-
sion municipale composée de membres eu-
ropéens et indigènes dont la formation
pourra s'effectuer successivement et suivant
le degré de développement^ de la commune
mixte d'après les trois caractéristiques ci1
après.
Premier degré : Commission muniëipale
dont les membres sont nommés par arrêté
du Commissaire de la République en Con-
seil d'administration.
Deuxième degré : Commission municipale
dont les membres sont élus au suffrage res-
treint.
Troisième degré : Commission municipale
dont les membres sont élus au suffrage uni-
versel.
Cette institution révèle encore une fois la
tendance libérale et décentralisatrice de la
puissance mandataire ; elle ne peut être que
favorablement accueillie.
René M*raMë.
L* Aviation Coloniale
8' s
Lassalle en Tripolitaine ?
Le ministère de l'Air communique la note
suivante :
n Les recherches entreprises pour retrou-
ver l'avion du lieutenant Lassalle sont
poursuivies activement Des renseignements
parvenus actuellement, il apparaît comme
certain que les aviateurs auraient franchi
la frontière tripolitaine, en direction de
Tripoli, dans la matinée du 15 décembre.
Il est donc probable que le lieutenant Las-
salin aurait été contraint d'atferrir entre
la Tunisie et Tripoli.
Les recherches se poursuivent avec la
collaboration des autorités italiennes de
TripoHtaine. »
Les obsèques de Williams et Jenkins
Les obsèques des aviateurs anglais Wil-
liams et Jenkins ont eu lieu jeudi après-
midi à Tunis en présence des autorités
civiles, militaires et consulaires.
M. Manccron, ministre de France, rési-
dent général,y assistait «inai que le chef du
protocole représentant Son Altesse le Bey,
le général commandant supérieur des trou-
pes de Tunisie.
Le deuil étail conduit par le consul géné-
ral d'Angleterre et le personnol du consulat,
i.os honneurs militaires ont été rendus par
divers corps dû troupes de la garnison et la
musique militaire.
T.es troupes du groupe d'aviation d'Afri-
que entouraient les deux cercueils qui dis-
paraissaient sous les couronnes et les
Heurs.
La dernière étape de Le Brix et Rosçi
Le Brix et Rossi, arrivés la veille à Agra,
comptaient en repartir hier pour poursui-
vre leur vol sur Saigon, mais une fois en-
core les conditions défavorables les en
empêchaient. Ilfl le faisaient connaître par
le télégramme suivant :
Il Agra, 20 déc., 16 h. 10 (heure locale)
« Nous sommes retardés par un temps
LE NUMERO * 90 CENTIMES, SAMEDI SOIR, 21 DECEMBRE 1929.
1
Réfaction & Administration :
..Mt Iii .i
PARIS TtLtPH. i LOUVRE 19-37
- RICHELIEU 87.
Les Annales Coloniales
4oi annonces et réclames sont reçues au
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DIRECTEUR-FONDATEUR : Marcel RUEDaL
Tous les articles publiés dans notre journal ne psuvenl
être reproduits qu'en citant les ANNALES C0L0NIU.ns.
IBONNEMENTS
avec la Revue mensuelles
Un au 0 Mois 8 Mole.
France et
Colonie. 180 u 100 ï 50 a
Etranger.. 240 d 125 D 70 p
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
LE numae ainnuE NOIBE.
- 1.8
Le paludismer à côté de la fièvre bilieuse
liématurique, la dysenterie, la trypanoso-
- miase, la dengue, la fièvre récurrente, les
parasitoses intestinales , le - béribéri, la
grippe, la méningite cérébro-spinale, la fie-
vre typhoïde, la tuberculose pulmonaire;
etc., etc., demeurent la grande endémie colo-
niale. 1
En 1927, il s-est manifesté au Sénégal,
sous une forme bénigne chez l'adulte, mais
chez les enfants* l'indice spléno-mégalique
est élevé et beaucoup d'entre eux succom-
bent à des accès pernicieux convulsifs.
, En Mauritanie, il a été constaté principa-
lement pendant l'hivernage dans les régions
basses et inondées.
Au Soudanf le paludisme est avec la s>
philis, l'affection qui donne lieu à plus rie
consultations. Ce sont là deux infections que
là médecine sait combattre ét qu'elle peut
réduire.
En Guinée, comme au Sénégal, il est
commun de rencontrer de grosses rates chez
les enfants.
Au Tdgo, le paludisme s'est présenté uv*x
une assez grande intensité en 1927. C'est
dans les Cercles de Lomé, Anécho et K lou-
to qu'on l'a rencontré le plus. Dans l'en-
semble des consultations, le paludisme s«i
présente dans la. proportion'de 8 à 10 et
a-splénomégalie chez les enfants dans la
proportion de 60 à 80 Dans les Cercles
du Nord, Atakpamé, Sodoké et Mango, il
y a bien moins de paludiques.
, 'Au Camefottn, le paludisme figure au pre.
- mier rang des diverses maladies. Il a causé
chez les Européens, en 1926 et 1927 entre
33 et 38 de la mortalité générale, 51
u /9 des consititants et
des rapatriements, 14 des consultants et
hospitalisés, en 1927.
Pour ce qui concerna les indigènes, 19.377
d'entre eux ont été traités pour paludisme
en rp27 aux consultations des formations
sanitaires, soit environ 5 des paludiques
soumis au traitement spéciiiquc.
En A.jiique équatoriale française, on
trouve le paludisme très répandu1 chez les
Européens et les indigènes au Tchad, nu
Gàbons fdl.\ns. l'Oubaitgiii- Chari. Dans le
Moyen-Congo le paludisme est l'affection la
plus commune chez l'Européen. Sa forme
la-plus fréduente est la rémittent^bilieuse.
.Chez l'indigène il parait .plus rare et l'index
splénique est peu élevé chez l'adulte:
- A Madagascar, le paludisme est l'affeo
tbn qui ^jlTt le plua do "'i£tlmei. Autrefois,
- its-platedu^tm1 épient îndffianSSf. Midis avec
1& tfheminde fer le détachement aes ou-
vriers nécessaires a sa construction, ces con-
Hréesuaat été contaminées et aujourd'hui on
y rencontre des loyers paludiques peut-être
plus importants que dans , les régions cô-
tières, Les habitahts vivant ; ditns*
froid, entassés dans des- Habitations au mi-
lieu de régions marécageuses ou en bordure
des rizi-èreèf sont exposés aux piques' .du
moustique « porteur de germer et ainsi se
propage la malaria de ceux qui habitent la
même chambre.
Dans la ville de Tamatave, le pourcen-
tage des paludéens, par rapport au total des
malades, a été de 53 %, en 1927, et à Ta-
nanarive, la proportion a été de 57 dans
la' ville, 48 dans la province. Le dispen-
saire antipaludéen a donné des milliers de
consultations et traité des milliers de ma-
lades.
La conclusion de ce qui vient d'être dit,
c'est qu'il deyient de plus en plus nécessaire
d'adopter une politique du'paludisme dans
nos colonies. Pour les villes, qu'on ne peut
déplacer, il convient de drainer les marais
et les rizières. Pour les villages, il y a lieu
de les éloigner le plus possible des maré-
cages et des rizières et de les installer sur
les hauteurs voisines.
Nous savons attaquer et détruire dans le
sang l'hèmatozaire palustre que la piqûre
du moustique porteur de germe nous intro-
duit avec son dard. Les moyens de défense,
c'est la destruction des moustiques pprteuts
de< geçme, la quinine préventive çt le mousti-
quaire. La méthode curative par les injec-
tions intraveineuses de bromhydrate de
quinine à 10 a donné les meilleurs résul-
tats (injections quotidiennes jusqu'à 5 cen-
timètres cubes de la solution accompagna
de 0,50 à i gramme de quinine prise pu
os), Avec ces méthodes, on est parvenu a
assainir la vallée du Wardar pendant la
guerre en Macédoine et à garantir ou guérii
les soldats de l'armée d'Orient. Nous pou-
vons faire.de même pour protéger et guérir
du paludisme l'Européen et 1 indigène de
nos colonies. Contre le paludisme qui déter-
mine la cachexie palustrc, la misère physio-
logique et l'amoindrissement du potentiel de
la race, nous avons deux moyens de lutte :
la méthode préventive qui consiste à pour-
suivre la destruction des anophèles, mous-
tiques porteurs de germe dont. la piqûre
produit l&nudttrktywet la m&feoflie aurative
qui consiste dans THïjeetkm d'ans le sang,
ainsi que nous venons die le rappeler, d'une
solution titrée de bromhydrate dp q.uinine
destinée à tuer le microsoàire parasite.
: C'est à ces deux méthodes combinées que
la médecine pdsitive et rationnelle engage
d'avoir recours avec vigueur. et constance.
Cil lJe.'errëj
! Sénateur du Ndrd. -
Membre de la Commission acs. Aff aires
1 -, ,,' Rlhlnllftrc.
CINÉMA COLONIAL
A Madagascar
M. Lédn Poirier et ses compagnons, dont
nous avons déjà entretenu nos lecteurs,
sont tuujdurs à .Madagascar od ils réalisent
leur film exotique 'Çaïn,
̃* Aprèâ quelques reconnaissances parmi les
pandànus les ciccas et les. ravauda, les
pamtënus, étant* choisies, les Sentiers ouverts
clairières ouverts
a icoupa de serpe et de hache; Thoifcy
BoUrdelle ayant-parachevlé son entraînement
muscùîairer et Rama Tahé (Zouzour) -ayant
appris avec les indigènes, - son métier de
S mime pr" tnittve- on a commence à tourner-
rès dè Iéfaka sur la côte Est de Ilité. ;
te tfavàfl ne peut aVoir^JieU. û0e dë di$ç
heutes à 14 heuresrçar la lumiere est, Si
Maflàga&car, ^étrangement, brutale, et quand
les .sont^longues» ne faut plus
Stinger 4rtpuffifer -C'ést donc aux heures les
r plus chaudes ^ue le cinéaste, .'çes interprètes
et 1b vaillant opérateur* Georges , Million,
sont en action, perdus^ la plupart du temps*
d&iis une végétation qùasi bréëilitenne, dans
vunç>, atmospheré de senre çhaude, remplie de
parfums worchldéeâ et ,de-yGls' dé moUsti-1
.ques. Mais quèl admirable décor ! • ;
Cest plus qU'un décor. Une pareille na-
ture a vraiment ï'itrtpbrtancë d-ûft person4
nage avefe lequel l'homme doit lutter et qui
fàitpàr-tie intrinsèque du drame ! ? - !
- j Thomy T Bàûrdellë , et Rama -Tahé en sa-
vent quelque choses eux qui doivent Courir,
dCtni-nus, au .-.. fïliiieU Jës reu^ilés d'alors
- acérées comme des épét d^s épines, de sén-.
qui les griffent jugqu*àu saflg ou sur
le sabîè qui brûle. lëS^piëaS ndft endurcis'.
, -' - - i-mif- ̃ - r
',.. TerH de Ybluf të est un* iilttt 'tlcfà àrlisti-
<^ue et aa btscl nous
rçficontrons un merveilleux documentaire sut
l'slip de Javat, dtfflt tqtftes les beautés sont
passées en revue. DaQses saerées, croisières
en paquebots Qt chasses aux flarrtl>eaux Jet-
tent tout à GOUp une note .extrêmement spec-
taculaire, et lorsque nous 'ajdûterons que
menfe pàr des. artères d\ï talent
m <îreta QSrfbo, LfWis Stone et Nils Asther,
ftouB aurons fait comprendre en peu -de mots
le grand Intérêt de CC ^film, A
• fi»AbysçilliO ,.'
: Çimbdj roi de ht jungle, qui passe à par-
tir d'aujourd'hui, ^st un dccumentaire ~dyune
iwpnnance r-are. Son élaboration a demandé
quatre ans ., de patietrce. d'adresse et. d!IU-
dace aux opérateurs Martin et Osa John-
Son. U fut "tourné en pleine Uniusie afri-
caine, "fentre PAbyssinie et l'Afrique occi-
dentale anglais^; èntre 1923 et 1927,. Toutes
les bêtes du bled ont été surprises par l'ob-
r if »en plfble liberté sans tflfe Jamais
la prtsetTfc de l'observateur soit manifeste,
sons que l'idée mêmt. d^un truquage quel-
conque dés données sauv&gês puisse renif
, à l'eSpHt des 9|pti8tatetirs,' nt^fitnitiuer M
plaisir et amoindrir sôn -etdnnement.
1
Au Conseil d'État
< Bequéte d'un concours
de la Trésorerie de l'Indochine
A la requête de M, Chaveille, commis de
20 classe de la. Trésorerie de l'Indochine,
demçurant à Pnom Penh (Cambodge), 104,
rue du Mont-de-Piété, le Conseil d'Etat a
annulé" - pour excèlt de pouvoir, un arrêté
par lequel le Gouverneur générai de l'Indo-
chine .l'a promu au grade de commis de
2° classe, en. tant que par cet arrêté le Gou-
verneur général a décidé que cette promo-
tion épuisait le rappel. d'ancienneté dont le
requérant était titulaire,., attendu qu'il ne
Suffisait pas au Gouverneur général, en vue
de- permettre,au tequérant d'obtenir l'avan-
cement dont s'agit, d'opérer sur sa bonifica-
tion de prélèvement nécessaire*"pour qu'il
réunit le minimum de dix-huit mois d'an-
cienneté dans; sa classe, exigé par les .dis-
positions des. articles 21, 22 et 23 du décret
du-6 août'v
Il fallait, - en outre, majorer son ancien-
neté de façon à lui donner le pas sur "ses
collègues. £
M. Chavelle a été renvoya devant le Gou-
vernêuti de l'Indochine pour être procédé" &
la détermination de son ancienneté; -
Une institutrice de la Martinique
obtient gain de cause
't.. 1Ir.-"
"Le 30 décembre 1925, le triinistre des Ço-
lonies pfenait un arrêté au^ ternes duquel
-Mme Yoùyptte, institutrice dq la Martini-
oue, deMëurant Fort-def-France, 14) rue
Villaret-Joyeuse, admettait cette fonction-
naire à faire, valoif ses droits à la retraite
avec effet rétroactif ay iir juillet 1926, date
ae s4 radiàtion des centrales de l'activité.
.- Estimant que cette mesure, était entachée
d'excès de pouvoir, ce.tte institutrice en de-
tnandait l'âûnUlatién- au -Conseil d'Etat par
voie de requête Cette haute juridiction a
donné gant de cause V l'intéressée.
Attendu qu'en : 1 Absence 3e toute disposi-
tion l'y autorisant; le ministre des Colonies
ne pbuvait, sans eîEISSflerses pouvoirs, rc-
nielll à la décision, l par laquelle il a admis
là dame Youyottc à la mïSite, ajee effet
rétroactif, t
M. Jlndile Ltmbet est tarit
̃ 1
M. Emile LouljCtr' ancien Président de lie
République, est iflUft hier, âgé de 91 ans,'à
Montélimar. M, TJoribet Avait été porté à la
première législation de TEtat en février
< I i^qû. TI fat -femplvOS en février 1901 par
M. Armand Fallif
rts. - -/
Conférences
Pacte naval
Société des Nations
«♦. -..
m
les discours parle-
mentains, ni les
décisions de Con-
seils de ministres,
ni les Résolutions
de Conférences in-
ternationales. ni
les pactes navals à
deux, trois, quatre pu cinq, comme un
écatté, 'une belote, un bridge ou un poker,
ni les arbitrages de la Société des Nations,
ne prévaudront contre les nécessités impé-
rieuses de tlo(te position aux quatre coins dé
l'univers.
Politique de désarmement, très bien, que
tous les Français y souscrivent, à condition
que cette politique soit une politique géné-
rale desf grands Etats, sur terre et sur mer,
car parmi eux, il y en a trop qui portent en
leur sein un feu impérialiste qu'aucun doc-
teur ne salirait éteindre, le camarade
Snowden a fait à La floye une politique
impérialiste, qui lui a valu les honneurs de
v tous les nationalistes anglais, et le gou-
vernement de Washington est loin aujour-
d'hui de la fameuse doctrine de Alollroel
Dans quelques jours va s'ouvrir la confé-
rence navale; une se tint à Washington,
ccllc-ci aura lieu à Londres. J'ai déjà dit
dans les Annales Coloniales, il y a quelques
mois, soit inutilité, et c'est le moins qu'on en
puisse penser.
La discussion du budget de la marine qui
s'achève à la Chambre a bien précisé notre
position. Je ne m'appesantis pas sur les ex-
Posés de M. J.-L. Dumehiil, ancien minis-
tre de la Marine, Paul-Boncotir, président
de la Commisssiott des Affaires étrangères
et ancien délégué à Genève, Edouard Her-
rtott ancien président du Ôonseil et Geor-
ges Leygtles, actuel ministre de la Marine.
Tous ont exprimé avec les qualités qui leur
sont propres le même sentiment. La France
n'a pas une marine militaire en concordance
avec son développement côtier en Europe,
avec son immense empire colonial, épars aux
auatre coins de la mai>i>emonde. à sui>i>oser
que la boule terrestre ait des coins. «
L'accord préliminaire entre Londres et
Washington nfest pas fait pour arranger les
choses. Les deux grandes puissances anglo-
saxonnes sont d'accord pour continuer paral-
lèlement les constructions natales qui leur
assureront la maîtrise des mers. Eues sont
encore plus d'accord pour laisser à la
#,allc.c;,,:f/talie et,le lapon Ir râte dit'iI!":.
pars es. Vous nie demanderez de quel droit?
Cette conférence de désarmement n'a qu'un
but : la paix. C'est pour la paix que Al M:
Ramsay Mac Donald et le président Hoovef
se sont mis a accord pour offrir aux trots 1
autres puissances convoquées une flotte con-
tingentée qui en feraient d'abord leurs satel-
lites et les mettrait faut bonnement àg leur
merCI.
Si la France était bornée par la Manche,
l'océait, les Pyrénées, la Méditerranée, les
Alpes, le Rhin et la Rhénanie, on s'étonne-
rait même qu'elle souscrive à un tel abandon.
Mais puissance méditerranéenne, par son
Afrique du Nord, puissance de il Atlantique
par ses îles AllttUa/ses, la-Guyane et surtout
la Côte Africaine, appelée-à jouer son rôle
dans l'Océan'Indien et "ë" Extrême-Orient,
la. France est obligée d'avoir des forces lIa-
vales défensives, Suftisafites, comme elle a
besoin d une flotte aérienne rapide, puissante
et multiple.
Et puis, il y a des pays qui sont ap-
pelés à reconstituer- leur marine militaire
comme l'Allemagne, ou à la,' créer de toutes
pièces comme le Brésil, l'Argentine, sans né-
gliger l'Espagne et d'autres encore. Les
ignorer pu les brimer ne peut être qu'une
solution provisoire.
En 'réalité l'Europe d'aujowyphui éclate
datos' ses petits Etats, grands' comme des
fftouchôirs de poche, France, Angleterre, Al-
lemagne, Italie, PologneIls font plus
petit effet quand on regarde la face du
monde, comme disait Suess, que les provin-
ces de France du xvC siècle sur la carte de
l'ancien monde eonnu a cette époque.
'Parlottes sans importance, décisions sans
lendemain ; poussière et poussièrt, tout cela.
En vérité, Edouard Herriot à prononcé le
mot de la fin. La solution" de tout est à Ge-
nève. ,
Avec du sans l'Angleterre, malgré les
instances des Etats-Unis, l'Europe se fera.
Et dans cette formule politique nouvelle,
la France entrera avec son cortègç de colo-
nies multiples et unies comme « une infante
en robè de parade b. 1
JVaircef JVatesfef
AU MUSEUM
M, Mangin, directeur du Muséum, étant
parvenu au terme d'une charge qui est de
cinq ans et qu'il exerçait pour la deuxième
fois, les. professeurs- se sont reuniar hier en
assemblée générale afin de choisir celui
d'entre eux qui serait" proposé à l'agrément
du ministre de l'Instruction publique comme
le plus digne de succéder à M. Mangin., dé-
C'est M, Mangin lui-même qui a été dé-
signé en .première ligne : en seconde ligne,
le choix s'est porté sur M. Roule, profes-
seur d'erpetologie et d'ichtyologie.
La. prochaine ermère fAMe (Mûrit
Alain Gerbault, gui est arrivé à Touton, s'em-
barquera vraiscmblàbloment âvanl là fin du
mois sur le ynchl Ailés, appartenant à Mme
Ifériol, potit1 effectuer une croisière atsez, lon-
gue le long .des côtes algéfWtvfits et tunisien-
lie*. -
n prendra parti en attend*tut, m tournoi in-
lernatlofittl de tennis, à HyffW.
: (Par, dépêche»)
NOIR SUR BLANC
Les timbres de l'Exposition
«»«
Nous avons rendu compte du concours de
timbres pour l'Exposition coloniale. Le résultat
proclamé était le suivant :
Ie prime de 6.000 fr:,: Mme Cayon-Rouan.
2" prime de 6.000 fr. : M. Georges-Charles
Demoulin.
3° prime de 6.000 fr. : M Jean Trubert.
4° prime de 6.000 fr. : M. Joseph de la'
Néiiète.
1rc prime de 2.000 h.. M. Georges Fran-
çois.
2° prime de 2.000 fr. : M. Joseph de la
Nézière.
3° prime de 2.000 fr. : M. Alphonse-Henri
Parent.
4e prime de 2.000 fr. : M. Audiger-Varin.
Tous les artistes membres du jury avaient,
avec une belle unanimité, voté et donné le
1er prix à Mme Marguerite Rouan-Cayon, dont
les lecteurs des Annales Coloniales apprécient
le talent vif et original.
, Le second, M. Georges-Charles Demoulin,
avait présenté une très jolie maquette, le jury
•la retint presque ex-œquo avec celle de Mme
Cayon-Rouan. La localisation un peu trop in-
dochinoise de sa vignette la fit reculer au se-
cond rang, mais bien loin devant ceux qui
bénéficièrent de primes avec lui.
Nous apprenons quç les timbres de l'Expo-
sition seront bientôt tirés et nous nous en ré-
jouissons. Mais ce qui nous surprend, c'est que
le jeune et sympathique sous-secrétaire d'Etat
aux Colonies, M. Alcide Delmont, ait décidé
de tirer aussi trois autres timbres d'artistes colo-
niaux, MM. Georges-François, sous-directeur
aU Ministère des Colonies.; Henry Parent (pri-
me de 2.000 francs chacun) et enfin l'inévita-
ble J. de la Nézière, qui s'est fait octroyer
seul de tous les impétrants deux primes, une
de 6.000 francs, et l'autre de 2.000 francs.
(II n'y a pas de petits bénéfices à négliger.)
Vraiment, voilà un artiste pour lequel 1 Expo-
sition coloniale de Vincennes est. une inépui-
sable vache à lait. Placé second pour le projet
d'affiche, on fait sauter le meilleur artiste,
classé premier, sous un vague et fallacieux pré-
texte de plagiat de Degas, et c'est Joseph de
la Nézière qui décroche la timbale.
Classé 4e et 6" pour le concours de timbres
coloniaux, par un tour de passe-passe, M.
Alcide Delmont lui donne les mêmes avantages
de notoriété qu au premier, tenant pour nuls
les remarquables envois de MM. Georges-
Charles Demoulin et Jean Trubert. Enfin, M.
Joseph de la Nézière renonçant et pour
cttyise, –-, à essayer d's&leyer,Tsept ou huit dio-
ramas mis au concours par la section rétros-
pective, se éontente modestement pour lui tout
•seul de la confection des SIX dioramas du pa-
pillon de la chasse et de la pêche, à lui don-
nés, sans concours, sans appel à ses confrères.
par le - commissaire de -- ladite section - - de --- la
chasse ^t»de la pêche,
Vraiment, nous comprenons les réflexes des
grands artistes coloniaux devant de tels dénis
de justice.
Mais est-ce tout ? Et M. J. de la Nézière
ne bénéficie-t-il que de tous ces avantages à
1. Exposition coloniale internationale de 1931 "i
Peut-être bien que non.
l'/flngely
:
Dépêches de l'Indochine
1,.1 :.
Au YUiitian
La ré})it'ssiuiL de la propatiiuule commu-
niste. [ait t'olliel, des préoccupations cons-
tantes du Directoire yunrunuiis
central de Nankin pour la recherche des
agitateurs extrémistes. Le contrôle des
publications est rigoureusement effectué.
Des forces yuniianaises (fiii comprennent
notamment les troupes, (lu gênerai 1 un-
Chao-Tsunc et du général JTciumq-Kouang-
Tiiig, "Ont été envoyées dans le Kouang-Si
pour engaget une action combinée avec les
forces-cantonnaiscs contre les rebelles. Les
autres troupes, sous le commandement du
président du Directoire, Long-Yun, opérant
aclueuêment contre les dissidents de la ré-
gion dé 'Talifou, seraient ensuite ù'h"igées
aussi ver# le Kouang-Si.
-La Fùtien Bailli et l'Itôtel des Monnaies
de Yunnanfou Sont placée sous le contrôle
direct du commïssatiat des finances.
Le cOurs du change est actuellement de
750 dollars yunnançiis pour 100 piastres in-
i dochinoises.
L'enquête sur l'opium
L& Commission chargée par la S. D. N.
de faire une enquête sur la question de
l'opium en Extrétiie-Orienl, partie d'Europe
depuis le dJbut. de septembre, est arrivée
hier à Aranya, à la frontière dit Siam
qu'elle vient de visiter. Elle est attendue
vandxcM Joir à Saïgon.
- Indopadli.
..,a
Le Waldeck-Roiasseau à Shangai
.,.
Un accident
Un Vapteur japonais, qui ne pouvait plus
gouverner en raison de la violence du cou-
rant, a heurté l'avant du croiseur Waldeck-
Rousseau, puis il jeta l'ancre. Il dévia sous
l'influence du courant et vint aborder l'aviso
Marne, amarré le long du Waldeck.Rou.ç-
seau el le projetant contre le croiseur, lui
causa de légères avaries.
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur général de l'Indochine vient de
faire connaîtra auTnlfrist^re des Colonies qu'à
la date du 20 décembre 1929 le taux officiel de
la piastre était de 10 fr, 20.
LIRE EN SECONDE PAGE :
A la Chambre.
Le bombardcmtml. de R-ome,
Les sauterelles au Maroc
»♦«
Le Maroc qui travaille et réfléchit, voit avec
angoisse croître chaque jour le danger résul-
tant pour lui de l'invasion acridienne. Cer-
taines régions, comme celle des environs im-
médiats de Marrakech et de Chichaoua sont
d'ores et déjà dévastées, il en sera bientôt de
même dans la majeure partie du contrôle civil
de Mogador. La .chaouïa est atteinte, et le
Tadla fortement entamé. On signale les avant-
gardes aux environs de Meknès. Bref c'est le
Maroc entier qui est menacé d'un, terrible
désastre, et demain, peut-être, l'Oranie.
Et malheureusement, malgré les efforts in-
dividuels, secondé par les pouvoirs publics,
on ne voit pas comment arrêter cette vague
immense. Car immense n'est pas exagéré,
qu'on en juge.
Dans le. ladla, le vol qui a été sienatécou-
pant la route de Bbujad à Tadla, avait trente
kilomètres de long sur dix d'épaisseur: Ail-
leurs, un autre venant de Marrakech, et ayant
atteint la route de Mogador à Casa, à la bi-
furcation de Safi, avait quarante-cinq kilomè-
tres de longueur, sur sept ou huit de profon-
deur. Toujours non loin de Mogador, le vol,
arrivant du Tensif, qui est venu jusqu'à 40
kilomètres de Mogador avait 50 kilomètres de
longueur. Un troisième, toujours dans le con-
trôle civil de Mogador, dans le Chiadma,
s'élève sur 80 kilomètres avec une longueur de
5 kilomètres, nous en passons, et beaucoup,
malheureusement.
Combien de milliards de ces vilaines bes-
tioles représentent des vagues de cette im-
portance ? Comment les détruire ?
Il faut l'avouer humblement, la chose est
impossible. On peut tuer, soit en les brûlant
avec des lance-flammes, soit en les ramassant,
soit en les écrasant, des milliers et des milliers
de bêtes. On ne détruira pas ces Quantités
prodigieuses - oui font le vide sur leur pas-
sage - et se déplacent. une fois repues, à
la vitesse de 12 ou 20 kilomètres à l'heure.
Heureusement pour le moment les
récoltes sont peu poussées elles repartiront
peut-être mais les arbres à fruits, les oli-
viers, les amandiers, et même les argoniers,
sont dévastés, il n'est plus question de récolte
possible dans les cultures maraîchères, c' est
a ruine pour la majeure partie des colons, et
'la famine pour l'indigéte.
Et ce n'est pas fini. Actuellement les sau-
terelles sont encore dans l'âge ou elles ne
reproduisent pas. Elles sont rouges, dans quel-
ques temps, quelques jours peut-être) elles
s'accoupleront, passeront au jaune, et com-
menceront à pondfe. 20 à 25 jours plus tard
ce sont les masses compactes, de criquets, deux
fbl's pliis voraces que les mères sauterelles qui
ramperont en grouillant sur le' sol, faisant lit-
téralement table rase sur leur passage, ne lais-
sant que la terre nue, et les cailloux.
Contre eux on est mieux armé il est vrai.
On -connaît le moyen de les exterminer. On
peut fouiller le sol et détruire les larves sur
tes lieux de ponte. Des appâts empoisonnés,
des mélanges de poudres nocives et de mélas-
ses déciment ces affreuses bêtes. On
peut les arrêter et les conduire avec
des kilomètres ds barrages en lamelles de zinc
dans la direction des trous ou des appâts, qui
les tuent, il y a des approvisionnements im.,
portants de ces différents moyens de défense ;
des colons s 'organisent, créent des dépôts en
prévision de la lutte de demain. -
-Mais y aura-t-il assez de ces engins de des
truction ? En tout cas il restera toujours les
lieux de ponte en territoires insoumis, qui don-
neront naissance pour les années à venir à un
renouvellement du fléau.
Tout cela manque de gaité. Leà indigènes
qui demain auront faim. les hommes du bled,
qui voient ou sont menacés de voir l'effort de
plusieurs années anéanti, et la ruine succéder
à Il aisance ont le front soucieux ; cependant
ils luttent avec une ténacité admirable. Dans
les villes on danse, on a des bals. Le cinéma
et le théâtre refusent du monde, les cafés et les
restaurants regorgent de clients : les journaux
consacrent vingt lignes aux sauterelles et par-
lent d'autre chose. C'est la vie insouciante,
au moins en apparence.
Loufs Le Barbier.
1
.'RGlUJSSi.S..
ap 8ROUTDLLES
l' «
Un agent de publicité
met la main sur un fameux tigre
Sous le titre : « Un tigre s'échappe du
Jardin botanique », paraissait le mois der-
nier, dans un grand journal de Cochinchine,
un troublant « fait divèrs n.
Un tigre avait jeté l'alarme dans les rues
de Saïgon. La gendarmerie était partie à sa
poursuite, mais le fauve, « aide par son
flair », avait eu le temps dë perpétuer, avant
de disparaître, les plus singuliers méfaits :
bondissant sur l'étalage de la maison Ma-
citin, il avait fait un confortable et éclecti-
que repas, puis, s'appropriant sans pudeur
un lot de jambons X, de conserves Y et de
boites de lait Z} il s'était promptement sous-
trait aux fureurs vengeresses de l'épicier lésé
et d'une tardive maréchaussée.
Celle-ci, d'ailleurs, était en faute elle
n'avait pas su résister aux séductions d'un
apéritif Chose.
Ainsi put rester impuni, croirait-on, le
plus « à la page » des félins.
Mais non ! L'apéritif, les conserves, le
jambon et l'épicier étaient nommément dé-
signés dans cette information.
Nous en pouvons donc déduire qu'on a re-
trouvé ou, plus exactement, n trouvé » ce
tigre, et que c'est un agent de publicité qui,
n'écoutant que son courage, a mis la main
sur l'animal.
le"gran d journal de
Nous espérons que le grand journal de
Saigon et l'épicier ont su récompenser un
citoyen doué d'autant d'esprit inventif que
de fermeté d'âme.
Autldlonl
La politique d'association
au Togo
Dans la partie du Togo qui nous a été
concédée par le Traité de Versailles, dans ce
Togo qui est sous notre mandat, M. Bonne-
carrère, le très distingué Commissaire de
la République française, a fait de l'associa-
tion avec les races indigènes une des caracté-
ristiques de sa politique. Une fois de plus,
il vient de le prouver, c'est un chapitre nou-
veau à ajouter à ceux que les Annales Colo-
llialcs- ont déjà publiés sur sa belle œuvre
au Togo.
11 a admis certains indigènes au Conseil
d'administration, à la Chambre de com-
merce et dans diverses commissions dont le
rôle est important, commissions des paten
tes, des prisons, d'hygiène, etc.
En 1924 comme les Annales Coloniales
l'ont dit à ce moment-là le Commissaire
a créé des Conseils de notables élus et un
Conseil économique et financier composé
d'Européens et d'indigènes .élus, destinés à
assister le Commissaire de la République
dans l'étude des questions économiques et
financières intéressant le territoire.
Les membres des Conseils des notables
sont élus pour trois ans à la majorité abso-
lue, par deux collèges électoraux compre-
nant, l'un les chefs de canton et les chefs de
village du cercle ou de la subdivision,
l'autre, les chefs de quartier et les chefs de
famille des centres urbains.
Les Conseils des notables se réunissent en
session ordinaire, au moins une fois par
trimestre et en session extraordinaire toutes
les fois que le Commissaire de la Républi-
que, le commandant de cercle ou le chef de
subdivision jugent utiles leur convocation.
Ils élisent eux-mêmes leur bureau. Ils
choisissent dans reur sein les délégués au
Conseil économique. D'autre part, ils sont
obligatoirement consultés sur différents
points, assiette, taux et mode de perception
de taxes et contributions diverses, fixation
du taux de rachat de prestations, etc.
Devant les excellents résultats obtenus, le
ministre des Colonies, sur la proposition de
M. Bonnecarrèrc, institua, le 6 novembre
dernier, des communes mixtes au Togo qui
seront créées ou réorganisées par arrêté du
Commissaire de la République près le Con-
seil d'administration.
Cette institution des communes mixtes
n'est pas nouvelle. Elle date de 1891 et fut
envisngée pour certaines escales du Sénégal
dans les territoires d'administration directe.
Le 15 mai 1912, un décret autorisait le
Gouverneur -- de l'Afrique Occidentale Fran-
çaisc à organiser des communes mixtes
dans les autres colonies de la Fédération.
Au Togo, les règlements s'inspirent de ceux
mis en vigueur en A. O. F.
Les localités 4Ust'hant d'un développe-
ment suffisant pour leur permettre de *ms-
poser des ressources nécessaires à l'équili-
re de leur budget deviendront communes
mixtes.
Lomé, la capitale administrative du tet-
ritoire, Anécho, Palimé, Atakpamé, moins
importantes, mais sièges d'échanges actifs,
passent au rang de communes mixtes.
Elles jouiront de leur personnalité civile,
elles auront à leur tête un administrateur
des colonies qui prendra le titre d'adminis-
trateur-maire, il sera assisté d'une commis-
sion municipale composée de membres eu-
ropéens et indigènes dont la formation
pourra s'effectuer successivement et suivant
le degré de développement^ de la commune
mixte d'après les trois caractéristiques ci1
après.
Premier degré : Commission muniëipale
dont les membres sont nommés par arrêté
du Commissaire de la République en Con-
seil d'administration.
Deuxième degré : Commission municipale
dont les membres sont élus au suffrage res-
treint.
Troisième degré : Commission municipale
dont les membres sont élus au suffrage uni-
versel.
Cette institution révèle encore une fois la
tendance libérale et décentralisatrice de la
puissance mandataire ; elle ne peut être que
favorablement accueillie.
René M*raMë.
L* Aviation Coloniale
8' s
Lassalle en Tripolitaine ?
Le ministère de l'Air communique la note
suivante :
n Les recherches entreprises pour retrou-
ver l'avion du lieutenant Lassalle sont
poursuivies activement Des renseignements
parvenus actuellement, il apparaît comme
certain que les aviateurs auraient franchi
la frontière tripolitaine, en direction de
Tripoli, dans la matinée du 15 décembre.
Il est donc probable que le lieutenant Las-
salin aurait été contraint d'atferrir entre
la Tunisie et Tripoli.
Les recherches se poursuivent avec la
collaboration des autorités italiennes de
TripoHtaine. »
Les obsèques de Williams et Jenkins
Les obsèques des aviateurs anglais Wil-
liams et Jenkins ont eu lieu jeudi après-
midi à Tunis en présence des autorités
civiles, militaires et consulaires.
M. Manccron, ministre de France, rési-
dent général,y assistait «inai que le chef du
protocole représentant Son Altesse le Bey,
le général commandant supérieur des trou-
pes de Tunisie.
Le deuil étail conduit par le consul géné-
ral d'Angleterre et le personnol du consulat,
i.os honneurs militaires ont été rendus par
divers corps dû troupes de la garnison et la
musique militaire.
T.es troupes du groupe d'aviation d'Afri-
que entouraient les deux cercueils qui dis-
paraissaient sous les couronnes et les
Heurs.
La dernière étape de Le Brix et Rosçi
Le Brix et Rossi, arrivés la veille à Agra,
comptaient en repartir hier pour poursui-
vre leur vol sur Saigon, mais une fois en-
core les conditions défavorables les en
empêchaient. Ilfl le faisaient connaître par
le télégramme suivant :
Il Agra, 20 déc., 16 h. 10 (heure locale)
« Nous sommes retardés par un temps
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