Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-12-19
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 décembre 1929 19 décembre 1929
Description : 1929/12/19 (A30,N184). 1929/12/19 (A30,N184).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280654h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
ÏÏIKNTIKMK ANNlilO. N° 184. LE NUMERO: 30 CENTIMES IEIOIH KOIU m Mm hAium-'. looq
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PARIS (lN)
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Les Annales Coloniales
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Les banques coloniales
.1.
La question du privilège de la Banque d'In-
dochine et de son renouvellement éventuel pré-
occupe à l'heure actuelle les milieux coloniaux.
le Gouvernement et le Parlement.
o A vrai dire, ce débat n'est pas nouveau, puis-
que le privilège dont, il s'agit, concédé à la
Banque pour une durée de 20 années par décret
du 21 janvier 1875, a été renouvelé, sous ré-
serve de certaines modifications réglementaires
et statutaires, par décrets des 20 février 1866,
16 mai 1900, 4 janvier 1920, et prorogé à ti-
tre précaire pour 1 an les 12 janvier 1921, 1922
et suivants. Il s'étend aujourd'hui sur l'Indo-
chine, l'Océanie, la Nouvelle-Calédonie, les
possessions françaises de l'Inde et la Côte des
Somalis.
Pour bien faire saisir la portée du problème,
nous nous proposons d'étudier, non seulement
la nature et la raison d'être de ce privilège,
mais encore l'organisation et le caractère de la
Banque d'Indochine, son activité dans ses divers
domaines et les modifications qu'il nous paraî-
trait justifié d'apporter au régime en vigueur.
- On sait que les Banques coloniales ont un
double caractère :
Banques d'émission, elles doivent pourvoir la
collectivité de moyens d'échange et régulariser,
par leur taux d'escompte, les grands mouve-
ments de crédits et de numéraire entre nations.
Banques d'affaires des colonies, elles effec-
tuent les opérations de crédit et assurent les par-
ticipations industrielles et commerciales néces-
saires à la mise en valeur du pays.
C'est, nous le verrons, dans cette qualité que
réside l'essentiel du problème qui nous occupe.
Le but de l'émission des billets, dont le pri-
vilège est concédé aux Banques coloniales, est
de doter les colonies d' un instrument monétaire
plus simple que le numéraire en évitant la thé-
saurisation ou la fuite du métal précieux. Depuis
le début du XIXe siècle, le pouvoir d'émettre
des billets, véritable droit régalien, a été érigé
en privilège : la loi du 24 Germinal an XI
(14 avril 1803) a confédéré ce privilège exclusif
à la Banque de France. Les décrets de la
seconde République l'ont étendu ep 1848, à
l'ensemble du territoire métropolitain. Ce mo-
nopole a été attribué dans des conditions ana-
logues aux Banques coloniales dont l'institu-
tion est l'œuvre de la loi du 11 juillet 1851.
Le législateur leur a imposé la règle de la li-
mitation du maximum de l'émission des billets
au triple de l'encaisse métallique, règle empiri-
• que et qui tendait alors à prendre droit de cité
dans la pratique bancaire, et que les circonstan-
ces ont amené les pouvoirs publics à faire fléchir
au cours des années de suerre.
En dehors de l'émission des billets, les Ban-
ques coloniales pratiquent les opérations qui font
partie des attributions des Banques ordinaires,
dans la limite où elles y sont autorisées par
leurs statuts : dépôts (qu'elles ne peuvent boni-
fier d'un intérêt dans les pays où s'exerce leur
privilège, exception faite pour la Banque
d'Indochine jusau'à ce jour car les nouveaux sta-
tuts de cet établissement feront disparaître cette
exception, et celle de r Afrique Occidentale),
escompte, avances à court terme, à échéance
maxima de 120 jours, sur obligations négocia-
bles ou non, et enfin, crédit agricole, qui de-
vait être, dans l'esprit du législateur de 1849-
1851, un des éléments essentiels de leur acti-
vité, en compensation de la suppression de l' es-
clavage qui rendait nécessaire une organisation
du travail permettant de suppléer à la dl"\)
rition d'une main-d'œuvre gratuite. Ce méca-
hisme de crédit, permet au colon d'obtenir des
prêts pour exécuter ses travaux de culture ou de
récolte, en affectant à la garantie de son em-
prunt, ses « récoltes pendantes » ou « mûris-
santes ». Une minutieuse procédure prévue par
la loi fixe des garanties multiples en faveur des
banques, de manière à réduire leur risque au mi-
nimum pour ces avances qui, du fait de leur
renouvellement, ont pour effet une longue im-
mobilisation de capitaux : expertise, déclaration
avec publicité, mesures de contrôle et de sauve-
garde du gage, procédure sommaire d'exécution
du gage en 'cas de non remboursement à
l'échéance, etc.
Ce crédit agricole a rendu les plus grands
services aux colons de nos anciennes possessions
comme en témoigne le chiffre des avances sur
récoltes pendantes qui s' est élevé pour la période
de 1921-1922, dans l'ensemble de nos colonies
de la Martinique, de la Guadeloupe et de la
Réunion, à un total de 4.5I0.0Q0 francs.
Enfin, les opérations de change colonial ont
perdu de leur importance dans les colonies à
mesure que le taux du change devenait plus
indépendant de la balance commerciale, et de-
puis l'extension à notre domaine colonial du
régime de la monnaie de papier. Exception
doit être faite pour l'Indochine, où la question
du change a conservé toute son acuité, par
suite du régime monétaire spécial de rlndo-
chine dont les inconvénients ne sont plus à
démohtrer.
A
Comme contre-partie du privilège, les Ban 0
ques de La Réunion, de la Guadeloupe, de
la Martinique et de la Guyane sont soumises
non seulement aux règles instituées par la légis.
lation sur les sociétés anonymes, mais encore
à certaines obligations particulières stipulées
• dans leurs statuts.
L'assemblée générale qui procède, suivant
la règle commune, à l'élection des administra-
teurs, censeurs, conseilleurs d'escompte et con-
seillers de l'Agence Centrale, est composée,
depuis 1901, non plus seulement des 150 plus
gros actionnaires, mais encore de tous les ac-
tionnaires possédant depuis six mois au moins
10 actions; tout groupe d'actionnaires réunis
sant ce chiffre est représenté par l'un d'eux
pouvant assister personnellement ou par man-
dataire aux assemblées.
L'administration de la Banque est confiée a
un Conseil composé du directeur, de 4 admi.
nistrateurs et de deux suppléants élus pour
4 ans par l'assemblée des titulaires de 10 ac-
tions, assistés de deux censeurs, l'un élu pour
deux ans par l'assemblée des actionnaires, et
devant posséder 10 actions, l'autre nommé par
le ministre des Colonies. En outre, le tréso-
rier-payeur-général ou son délégué assiste aux
réunions en qualité de commissaire du Gouver-
nement avec les droits d'un censeur.
L'intervention de l'Etat, justifiée par le ca-
ractère officiel de la Banque, se marque encore
davantage par le mode de désignation du di-
recteur, nommé par décret présidentiel, sur le
rapport du ministre des Colonies, après avis
du ministre des Finances et consultation de la
Commission de surveillance, révocable dans
les mêmes formes, susceptible d'être suspendu
par le Gouverneur de la Colonie en Conseil.
Appointé par la Banque au traitement fixé par
le ministre, il doit justifier de la propriété de
20 actions et jouit des prérogatives d un prési-
dent de Conseil d'administration et de celles
d'un administrateur-délégué. Tout commerce
ou tout intérêt dans une entreprise commerciale
lui sont interdits, et aucun effet ou engagement
signé de lui ne peut être admis à l'escompte.
Ainsi, le Gouvernement, grâce à son droit de
désigner l'un des censeurs, d'être représenté
par un commissaire aux Assemblées et surtout
de nommer le directeur, possède déjà un pou-
voir d'intervention efficace dans la politique
des Banques coloniales.
Ce pouvoir est encore renforcé
le Par l'institution à Paris d'une Agence
centrale des Banques coloniales, organe de
coordination entre les divers établissements,
et de liaison avec le Comptoir National d'Es-
compte et le Gouvernement, et à la tête du-
quel se trouve placé un Agent central, nommé
par décret présidentiel, avec à ses côtés un
commissaire du Gouvernement nommé par ar-
rêté du minidrt'! de* Colonie* :
2° Par l'institution d'une Commission de
Surveillance de 9 membres, dont un Conseiller
d'Etat, 4 membres nommés par le ministre des
Colonies ; 2 par le ministre des Finances et
2 élus par le Conseil gouvernemental de la
Banque de France ;
3° Par l'organisation d'une inspection offi-
cielle permanente, confiée à des inspecteurs
des Colonies spécialement désignés à cet effet.
Nous verrons dans la suite de cette étude en
quoi la Banque d'Indochine diffère, tant dans
les principes de son action que dans son orga-
nisation, des Banques coloniales.
Georges JVoaielle,
Député de Saône-et-Lotre, vice-vrêsidant
de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats,
membre de la Commission des
Mines.
etoi
L'ANTENNE COLONIALE
1 ♦»
Les liaisons radio-électriques en Algérie
L'Administration algérienne poursuit la
réalisation du programme des liaisons ra-
dio-électriques adopté par les Délégations
financières.
Nous rappelons que ce programme com-
prend :
L'installation d'un poste d3 radio-diffu-
sion, l'installation déniaisons radio-télépho-
niques et radio-télégraphiques avec la Mé.
tropole, ainsi que l'établissement de liaisons
radio-télégraphiques intérieures à la colonie.
La première liaison radio-télégraphique
sera établie entre Oran et la Métropole. Les
terrains des postes d'émission et de réception
nécessaires sont acquis par l'Administration
et les marchés pour la fourniture des appa-
reils, notamment du poste d'émission, se-
ront passés incessamment.
En ce qui concerne les liaisons radio-télé-
graphiques intérieures à la colonie, le Ser-
vice algérien des P. T. T. terminera pro-
chainement la construction d'émetteurs à
ondes courtes, de puissance moyenne, qui
pourront assurer le service entre Alger,
Oran et Constantinc.
La conférence navale
On sait que la France sera représentée à la
conférence navale par cinq délégués princi-
paux.
Trois d'entre eux sont déjà connus : ce sont
MM. Tardieu, Briand et Leygues.
Les deux autres représentants seraient MM.
Pietri, ministre des Colonies, et Daniélou, pré-
sident de la Commission de la Marine de
Guerre à la Chambre.
FRANCE ET COLONIES
Les tribunaux pour enfants
.,.
L'Association amicale des rapporteurs et
délégués près les Tribunaux pour enfants et
adolescents tiendra son assemblée générale
dimanche prochain, 22 décembre, à 10 heu-
res, à la Chambre criminelle de la Cour de
Cassation, sous la présidence de M. Scherd-
lin, président de la Chambre criminelle de
la Cour de Cassation.
A l'ordre du jour figure une communica-
tion de M. le conseiller Coirbay, sur les tri-
bunaux pour enfants en Belgique.
Rappelons que la législation des tribunaux
pour enfants est appliquée également dans
nos colonies.
La craisière da Twmlle
1'1
Le croiseur Tourvillc. venant d'effectuer
le tour tilt monde, est arrivé à Bizerle
mardi à 16 heures.
1 (Pur dépêche.)
Vins algériens
«♦»
~il~,1 t !, 1
E l'avais dit à cette
placc : que les vi-
ticulteurs algériens
viennent rencontrer
les viticulteurs de
la métropole, qu'ils
rompent ensemble
le pain de l'amitié
et choquent leurs verres à la solidarité des
vignerons de la plus grande France ; peu à
peu, les difficultés s'aplaniront et la famille
se retrouvera unie.
Je ne m'étais pas trompé. les viticulteurf
algériens sont allés à Montpellier. On a
causé entre sens bien faits pour s'entendre,
et, samedi dernier, à la Commission Inter-
ministérielle de la Viticulture, nous avons
constaté que la besogne de rapprochement
avait été bien conduite. Demain, ou après-
demain, à Paris, une nouvelle assemblée
sera tenue où les uns et les autres fraterni-
seront. Ils se trouveront devant la motion
que j'ai présentée à la Commission Inter-
ministérielle et qui est ainsi rédiece :
La Commission Interministérielle de la Vi-
ticulture émet le vœu que l'accord néces-
saire à la prospérité de la viticulture métro-
politaine et de la viticulture algérienne, ac-
cord qui semble aisément réalisable à la sui-
te de l'exposé qu'elle a fait de ce problème
urgent, s'établisse dans le plus bref délai,
entre les associations des viticulteurs, sur la
base de la consommation taxée.
Motion sage, raisonnable, conciliatrice,
qui n'engage à ricnt mais qui prépare les
voies à une entente définitive sur ce prin-
cipe : tout contingentement, accepté par la
viticulture métropolitaine et la viticulture
algérienne, doit avoir pour base la consom-
mation taxée.
En gros, voici ce que cela veut dire.
La consommation taxée du marché métro-
politain s'élève à 50 millions d'hectolitres ;
c'est celle-ci qu'il faut avoir sous les yeux,
car, pour cdlc-ci seulement, les chiffres sont
exacts, cOlltrôlés, vérifiés. Sur ces 50 mil-
lions, déclarent les représentants de la C.
G. V. par l'intermédiaire de son secrétaire
général, Elie Bernard, la viticulture métro-
politaine fournit 40 millions d'hectolitres;
l'Algérie 7 millions environ, d'après les sta-
tistiques des dix dernières années; l'étran-
ger 3 millions. Eh bienl engageon-nous à
maintenir le statu quo.
Nous continuons à fournir tous les ans,
nous, producteurs de la métropole, 40 mil-
lions d'hectolitres; vous, vous continues à en
fournir 7; et, par une action commune, nous
nous appliquons à faire reculer devant les
nôtres et les vôtres les 3 millions que nous
importons de V étranger.
« Vous objectereg, ajoute Elie Bernard,
que, par suite de l'augmentation dernière
de vos plantations, votre moyenne d'impor-
tations va s'accroître et dépasser les chif-
fres relevés à ce jour ? Mais il faut observer
qu'il n'est question jusqu'ici que d'importa-
tions en franchise de droits. Si vous voulez
continuer à planter de la vigne, puisque vous
le pouvez, il vous reste à envisager l'expor-
tation dans d'autres pays que la France. »
Voilà les grandes lignes de la proposition
faite à l'Algérie par les vignerons français.
Et que les détails méritent une discussion
longue, sérieuse, approfondie, qui donc le
mettrait en doute ! liais qu'elle constitue
un texte sur lequel on peut raisonnablement,
équitable ment, appuyer une discussion qui
conduise à un accord, cela est non moins
évident. Quelles que soient les modifications
qu'on pourra apporter, quelles que soient
les « transactions » auxauellcs. de fart
et d'autre, on sera conduit, il n'en reste pas
moins vrai que les avantages de la proposi-
tion sont bien ceux qu'Flie Bernard a hlU-
mérés ;
i° Fille assure une plus grande sincérité
dans les déclarations de récolte ;
20 Elle protège le vigneron français con-
tre l'cllvalrisscmcllt des vins algériens, et
cela, au moyen du seul contrôle possible, le
contrôle en douane ;
30 Malgré une réglementation différente,
elle établit l'égalité de traitement entre les
viticulteurs algériens et métropolitains, leur*
intérêts restant solidaires;
4° Elle respecte l'union douanière et Vin-
dépendance administrative de l'Algérie ;
50 Elle ménage les intérêts du consom-
mateur.
Ami lecteur, cette dernière phrase te fait
sourire l fe te prouverai qu'elle est conf orme
à la réalité, et que ce boit garçon de payant
ne sera pas, cette fois, la victime inno-
cente. A demain!
Mario tlousian.
Sénateur de VWlrauit,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
i
RUE OUDINOT
«♦«
L'aéronautique et la météorologie
coloniales
M. Piétri, ministre des Colonies, a reçu
une délégation du comité de l'aéronautique
et de la météorologie coloniales qui lui a fait
part d'un certain nombre de vœux récemment
adoptés par ce comité.
Dépêches de l'Indochine
«♦«
M. Pasquier, Retour du Laos, est rentré
* à Hanoi
M. le (iouverneur général Pasquier re-
venant d'une tournée d'inspection au Laos
cal rentré à Hanoï le 12 courant dans la
soirée après avoir visité sur le chemin dit
retour tes mines d'étain de la région de
ThaltheU. IL a déclaré avoir été très satis-
fait de son voyage et de l'effort considéra-
ble actuellement développé au l.a()s.
Le Grand Prix
de Langue Française
Dans sa séance du 19 décembre, l'Acadé-
mie française annonce solennellement qu'elle
a décerné à la Société des Missions africai-
nes de Lyon le grand prix de la langue fran-
çaise (10.000 fr.) pour reconnaître les ser-
vices rendus en Afrique Noire par cette
Congrégation.
La Société des Missions africaines fut fon-
dée à Lyon en 1856 par Mgr de Marion de
Brésillac. Le Supérieur général actuel est le
R. P. Chabeft, résidant à Lyon. Dans l'en-
semble, la Société qui compte aujourd'hui
plus de sept cents membres, est chargée de
huit vicariats apostoliques, trois préfectures
apostoliques et une mission. La partie la
plus importante de ces territoires est située
sur la Côte Occidentale d'Afrique désignée
géographiquement Côte de Guinée ou Guinée
supérieure; à l'intérieur du Continent Noir
les territoires de ces Missions s'étendent jus-
qu'aux régions riveraines du lac Tchatl.
Par l'attribution du Grand Prix de la lan-
gue française l'Académie a tenu à rendre
hommage à la Société des Missions africai-
nes pour les efforts et les sacrifices qu'elle a
toujours noblement consentis parmi ces peu-
ples neufs, à la cause de la civilisation et
de l'influence française par sa formation mo-
rale et religieuse, par son enseignement sco-
laire, par ses hôpitaux et ses dispensaires,
par ses écoles professionnelles et ses diverses
œuvres sociales et d assistance.
Mais, ce qui surtout a provoqué le témoi-
gnage de sympathie de l'Académie française,
c'est l'œuvre spontanée et si émouvante de
la « Reconnaissance Africaine ». Cette oeu-
vre est née du profond sentiment de grati-
tude qu'éprouve un peuple d'Afrique envers
tous ceux qui ont contribué par leur ail-
lance, par leurs sacrifices, par leur talent ou
leur charité à le faire entrer dans le mouve-
ment de la civilisation française. Cette gra-
titude s'est traduite par un double geste:
l'un spirituel, l'autre intellectuel, afin
d'élever un monument durable de leur re-
connaissance envers les héros qui avaient
-sacrifié leur vie pour donner le Dahomey à
la France, les indigènes ont résolu de cons-
truiie à leurs frais une église commémora-
tive à l'ombre de laquelle pussent reposer
les officiers, sous-officiers et soldats français
tombés durant la campagne du général
Dodds.
En même temps qu'ils commençaient la
construction de ce pieux monument les jeu-
nes Dahoméens et les chefs, sortis des écoles
de nos missions, fondaient sous la direction
du R. P. Aupiais une revue, la Reconnais-
sance Africaine, destinée à créer et à main-
tenir parmi les indigènes chrétiens un lien
intellectuel et religieux, à défendre leurs in-
térêts économiques et moraux, à recueillir
à conserver et à transmettre à la postérité
les traditions orales avec leurs légendes,
leur littérature, leur philosophie souvent si
pleines de sagesse et de haute moralité.
C'est ce culte fervent envers la petite pa-
trie embelli et ennobli par un élan d'amour
et de gratitude envers la grande, la France
civilisatrice, que l'Académie française a
voulu encourager et récompenser de son
grand prix de langue française. Elle a tenu
à montrer, en face des résultats obtenus,
que la méthode suivie par nos missionnaires
est la bonne et qu'elle est le page d'un heu-
reux avenir tant pour la Colonie que la Mère
Patrie.
Les thèses coloniales
se@
Le verbe berbère
M, A. Hasset, agrégé de grammaire, ri sou-
tenu les deux thèses suivantes pour le docto-
rat devant la Faculté des lettres de l'Uni-
versité de Paris, en Sorbonne, aujourd'hui
jeudi : thèse complémentaire, H Etude de
géographie linguistique en Kabylie » ; thèse
principale, « Le verbe berbère ».
,
L'hygiène mentale aux
colonies
La commission consultative d'hygiène
mentale aux colonies, fondée il y a deux ans
par le docteur Toulouse, a repris ses tra-
vaux le 17 décembre, sous la présidence du
médecin-inspecteur général Emily. A cette
réunion, assistaient notamment : le profes-
seur (;enil-Perrin, le docteur de Clëram-
bault, les docteurs Gustave Martin, Casanove
et Augaglleur. M. Alcide Delmont, sous-se-
crétaire d'Etat, a ouvert la séance. Il a re-
mercié les membres de la commission con-
sultative de leur collaboration, à l'œuvre sa-
nitaire coloniale qui se poursuit avec tant
d'activité. Il l^s a particulièrement félicités
de l'élaboration qu'ils viennent d'achever de
la réglementation de l'assistance aux mala-
dies mentales en Indochine, première étape
de l'organisation de la médecine mentale aux
colonies.
Descendons-nous du singe !
---.--
Darwin avait fougueusement démontré
que l'homme était un descendant atténué de
la race simiesque et ('('ttt> croyance avait
pénétré les esprits.
Puis cette thèse fut battue en brèche.
L'homme s'insurgea contre cette paternité
malicieuse.
Le docteur Henry Favitîeld Ostorn, direc-
teur du Muséum américain d'histoire natu-
relle, proclame l'inanité des conceptions dar-
winiennes. Il revient du désert de Gobi où
il découvrit parmi les sables, des squelettes
d'hommes primitifs qui, d'après ses consta-
tations, n'ont aucun rapport avec le singe.
I.'homme descendrait de l'homme, comme
le dit l'Ecriture Ce point de vue plus édi-
fiant est adopté provisoirement, je dis pro-
visoirement, car les adeptes de la thèse si-
miesque nous fourniront sans aucun doute,
de nouveaux arguments qu'ils jugeront irré-
futables et le tournoi reprendra devant un
public sans passion.
M P.
MANDATS COLONIAUX !
Question née de la guerre et combien sujette
aux controverses, malgré la législation minu-
tieuse et prudente des Assemblées qui ont eu
mission d'établir la paix en répartissant les co-
lonies allemandes enlevées à la métropole entre
les principaux alliés.
Leur jugement n'a pas été celui de Salo-
mon.
Et le « British Empire » n'a pas craint de
revendiquer les mandats les plus importants.
Le vieil adage : « Ego nominor leo » n' a
pas menti par la bouche des nobles lords.
A l'Angleterre, fut dévolu l'Ouest-Africain
allemand, dont le système ferroviaire était
déjà, il y a quelque quinze ans, un chef-d' œu-
vre d'organisation germanique.
A l'Angleterre fut dévolu l' immense Est-
Africain allemand aux richesses quasi ignorées.
Les Nippons obtinrent les archipels micro-
nésiens des Carolines, des Mariannes, des
Marshall.
Les Yankees, qui convoitaient l'île de Yap,
purent y installer un câble sous-marin, tandis
qu'à nous, pauvres Français, on consentait tout
juste à nous laisser une partie du Togo et du
Cameroun, nos voisins d'outre-Manche se ré-
servant l' nos voisins d' outre- M anc h e se r é -
servant r autre partie.
De temps en temps, depuis, il est question
d'amender la répartition établie, de réviser ce
fameux problème des mandats.
Les Annales Coloniales ne manquent pas de
souligner chaque fois cette tendance.
C'est au temple génevois que reviendrait,
paraît-il, le périlleux honneur de désagréger
ce bloc inRénieux.
Certes, nos voisins d'outre-Rhin verraient
sans aucun déplaisir la révision du statut co-
lonial, elle ne pourrait être qu'à leur profit
en leur rendant tout ou partie de ce « Deuts-
chtum » si orgueilleusement prolongé à travers
les continents et les mers par la « Welt Eu-
ropa Politik » de l'ex-empereur de Hohenzol-
lern, de Caprivi, de Bulow.
La New Berliner Zeitung se fait l' écho, ces
jours-ci, d'un vent de justice tardive qui nai-
trait dans les chancelleries des anciens adver-
saires de l'Allemagne.
L'esprit de Locarno s'étendrait, d'après
elle, aux mandats coloniaux.
L organe allemand fait allusion au Togo et
au Cameroun placés sous le mandat de la
France et de 1 Italie (sic) , cette dernière puis-
sance doit être remplacée par l'Angleterre.
Bref, le Quai d'Orsay et (p Foreign Office
témoigneraient d'une bonne volonté mani feste
et seraient prêts à rendre à l'Allemagne le
Togo et le Cameroun. Ce beau geste accom-
pli, l'Angleterre négocierait avec le Reich
pour lui recéder quelques parcelles de ce
qu'elle détient en dehors des territoires préci-
tés.
Vraiment ! le Gouvernement de Sa Majesté
britannique envisagerait la révision des man-
dats !
Son esprit colonial lui' dicterait semblable
mesure !
C'est admirable !
Mais pourquoi jouerait-il le rôle de brillant
second ?
Noblesse oblige !
il détient la grosse part, et comme à Fon-
tenoy, nous dirons à M. Mac Donald et à ses
pairs :
« Messieurs les Anglais,, passez les pre-
miers. »
Nul doute que s' ils se montrent généreux,
nous ne saurions être en reste ; ainsi, un article
du Traité de Versailles disparaîtrait de cette
Charte qui a clos le plus grand des cata-
clysmes.
Est-ce rêve ? Une allégorie de t* Albion ma-
gnifique et juste abandonnant ses acquisitions
devant le tribunal grave et humain de Genève!
L'avenir nous l'apprendra !
tlené t*radiù.
440
B~OM~t~
(&, BROUTILLES
SOYONS JUSTES
Un a bonne envie de plaisanter les naï-
vetés des écoliers annamites, que relatent de
temps à autre nos confrères d'Indochine, La
matière est riche, en cocasserie, et, mon
Dieu, il est arrivé ici même que cette
« veine » soit exploitée.
D'abord, n'a-t-on pas souvent signalé en
France, et tout récemment encore, d'in-
croyables réponses de nos propres écoliers
aux questions de leurs maitres?
Puis, dans l'espèce d' << anthologie » que
nous avons sous les yeux, il y a un fond qui
rachète la forme.
Un directeur d'école annamite avait posé
la question suivante :
Si vous étiez l'heureux gagnant d'un lot
de 6o.(K)o piastres} comment utiliseriez-vous
celte somme f
Voici quelques réponses :
J'aiderais mes parents à satisfaire leurs
besoins.
Si je gagnais cette somme si carrossdle} je
secourrai les infirmes qui s'entraînent le long
des routes.
Autre question :
Dites ce que 7'Oiis a va observé lors de
votre dernier voyage en chemin de fer.
Autres réponses :
Je lave mes vêtements, mes souliers, je
les passe, je les plie et les mets dans ma
valise.
/in quittant ma maison, ma mère et mes
frères faisaient comme l'amour.
En me voyant partir, ma mère eut un
grand déchirement d*entrailles.
Evidemment, ces extraits de compositions
« françaises » ne sont pas à donner en
exemple, non plus que celui-ci Je vais voir
quelque étrange serpent et les pâtres dansent
sur les berges et attrapent leur queue et s'y
tiennent debout en triomphateurs, qui évoque,
un Rops pour musée secrot, mais l'on trou-
ve, dans l'ensemble de ces productions, une
sensibilité de bons gosses qui ont bien du
mat, et voilà tout, à apprendre notre langue".
, Auetion.
lA LA CHAMBRE
«♦»
DEBATS
Les territoires du Sud-Algérien
A l'occasion de La diacuasiuii du budget
de l'Intérieur, M. Houx-Freiscsineng, sur le
chapit-ru 8:1 (suhvention de la métropole
pour les territoires du Sud de l'Algérie)
a protesté contre « l'enchevêtrement inex-
tricable des fonctions et des ùircctiollS,
et contre le refus de communication, qui
lui a été opposé, du rapport d'un contrô-
leur signalant les abus et les erreurs de
gesliulI: Lc distingué député d'Oran ajoute:
Je ne puis vous contraindre il Ille communi-
quer les pièces, mais je proteste et je livre ma
protestation ù. la Chambre
J'ai dù puiser ailleurs des renseignements,
bien que cela m'ait été fort pénible. Il y a des
abus, c'est certain. Il y a des froissements en-
tre les populations et certains ofliciers plus ou
moins udroifs, qu'on maintient envers et con-
tre tous. Il y a, pur contre, des officiers qui
ont acquis les sympathies des populations et,
LCux-lil, on les déplace rapidement.
Chose plus urave : dons les territoires du
sud, on subventionne les compagnies de trans-
ports dont plusieurs pointant c'est de no-
toriété publique ne remplissent aucune des
obligations du cahier des charges, Pourquoi,
dans ce cas, ne resitic-t-on pas les contrats et
pourquoi, surtout, ne jamais recourir a l'udjlldi-
cation «•' traiter toujours de gré à gré ?
AI. - Je suis de votre avis. Mais
précisez, citez des cas.
M. Hou.r-1'rcissincnij. Je ne puis pas, on
m'a refusé communication du rapport. C'est à
M. le président du Conseil de s expliquer.
Il y a d'autres abus non moins graves. Lés
territoires du sud sont divisés en trois zones
correspondant aux trois départements d'Oran,
d'Alger et de Constnntine, Il y a des zones où
l'on fait des dépenses somptunires, tandis que
d'autres, comme le sud-oninais, sont complète-
ment déshéritées en ce qui concerne les pistes.
Tandis qu'on dépense des centaines de mille
francs dans les autres zones du sud. on a dé-
pensé, en tout et pour tout, 54.000 fr. dans le
sud-oranais, non seulement pour la route def
Pnlrnicrs, mais pour tout l'ensemble di-s pistes,
certaines pistes dans d'autres zones ont coûté à
elles seules 520.000 fr. et 750.000 francs !
M. le président du Conseil. De quelle date
est votre note ? Mes chiffres ne concordent pas
avec les vôtres.
M. ilotix-Preissinenti. Ma note est du 25
octobre dernier.
Mais voici une question encore beaucoup plus
grave celle de l'aviation. La ligne d'Oran-
Colomb-Béchar avec prolongation sur le Niger
et le Congo Belge était prévue dans le projet
du Gouvernement. On a fait, déjà des travaux
considérables en vue de ce tracé, et on a pré-
vu des terrains de secours et des pylônes de
Jalonnement.
Or, en octobre dernier, j'ai appris avec stu-
péfaction que tout, était change. J'ai trouvé M.
le ministre de l'Air fort impressionné par une
conférence qui s'était tenue à Alger, et au
cours de laquelle M. le directeur des territoires
du sud aurait déclaré que la ligne ne pouvait
passer par Oran, car si elle passait par Oran,
il ne pouvait garnntir lu sécurité des avions.
Mais, j'ai reçu du gênerai Meynier une note
où il proteste. énCrgiquement contre les déclara-
tions qui lui sont prôlées, J'appelle, sur ce
point, toute l'attention du Gouvernement. Le di-
recteur des territoires du sud affirme qu'il a
dit le contraire de ce qui est dans le proces-
verbal.
Alors, il y a lieu de se demander qui a ré-
digé le procès-verbal. C'est, là un fait extrême-
ment grave. Les compagnies aériennes, pour
des misons de convenances personnelles, font
un effort considérable pour empêcher qu'il soit
donner suite à ce projet. J'espère, monsieur le
ministre, que vous ordonnerez une ennuete pour
rechercher quel est. 1 auteur de lu falsification,
et nue vous prendrez les sanctions qui s'impo-
sent. La véritable ligne à créer, est celle que
les Belges ont eux-mêmes con<;ue, et il la cons-
truction de laquelle le directeur des territoires
du sud est absolument favorable.
Ce nue je vous di'inuwle, monsieur le mi-
nistre, 1 c'est de détacher des territoires du sud
toute une large tranche qui doit • *tre jointe a
l'Algérie et, d'autre part, île mettre tin aux
aiiiis que j'ai signalés,
\f Morinaud. -- Il est nécessaire de prolon-
ger très loin vers le sud les territoires iivils.
L'état de. nos communications par voie ferreo
e.-st tri aujourd'hui que l'on ne saurait objecter
rui-M'Ciinlé. Tous les conseils généraux de 1 A -
gcr;e, et. en particulier, le conseil général de
Coiistantine ont. demandé ail Gouvernement de
l'aire \oter une loi modifiant les limites des
territoires du .-ud.
Les territoires civils doiwnt être prolonges
au moins jusqu'à la limite de la voie ferrée.
Les populations vous acclameront.
.le pr.e M. le ministre de nous saisir le plus
tôt possible d'un projet, de loi dans ce sens
Applaudissements mit un ¡"'J'ulld nombre de
ba nés. )
M. le président du Conseil. Sur le point
d" savoir si los limite* actuelles des territoire*
du sud ne doivent pas être niodiliees, JC krill
proi eder à une enquête immédiate. Mais, en
pareille matière, il convient n'être prudent, et
au.-.si de tenir compte des désirs des populations
intéressées.
M. Moux-Kreissinciig estime que les pistes
Sont insiifli.-aiiiiueul entretenues. Il a produit
de-, chiffres, nn'il me permette d'en produire a
mon tour. L'an dernier, le civdit total affecté à.
l'entretien des pistes se chiffrait à ii.:25l ,0n0 fr.
Le I 'îriloire d'Atn-Scfra léneticie d'un crédit
supplémentaire accordé par ie comité du cen-
tenaire.
I(autre part, au budget, du ministère de la
Guerre e>l inscrit uu irêdit. ,:e 350.l'entretien des pistes stratégiques et le crédit,
total dépasse aujourd'hui le iliiffre de 3 niil-
lions. J'ajoute que le projet d'emprunt prévoit
uu crédit de S millions destiné* à l'achèvement
et au bali-age des pistes d'automobiles.
I'.ii ce qui concerne les mio lalités de cette or-
ganisation et les subventions accordées aux
compagnies de 'ransport, M. Uouxd'reissineng
se plaint qu'on n'ait pas recouru au -ystèmo
des adjudications je -uis partisan, en prin-
cipe. de ee s\ slêine et j'étudierai la question.
Il s'est plaint également i,u'on ait refusé «le
lui communiquer un rapport, qui d'ailleurs ne
contient nullement les réclamations dont il a
parlé : il s'agit là d'une question de principe,
car si nous voulons avoir des rapport* sincères
de nos fonctionnaires. 1! faut nue ceux-ci soient,
assures, que leurs rapports ne seront pas livrés
au public.
Si j'avas été averti que M. Roux-Froissineni?
veillait soulever la question vie la ligne d'a\i?i-
tii 11. j'nurais prié M. le ministre de l'Air d'as-
sister à la séance, l'ne commission a été I\or.n.
niée pour étudier cet itinéraire et j'entends r^-
-er\er la décision aux techniciens.
l'ulin, en ce qui concerne une prétendue con-
tradiction entre les déclarations du directeur
des territoire- du Sud et. 'es termes d'un pro-
cès-verbal. j'ouvrirai une. enquête à ce sujet.
M. Hnu,l'-Fl'f'i,,:,.::i/I.Uf, - Le ministre de la
Guerre a accordé un crédit de 410 0m) fr., mol*
tié pour les pistes du Sud-Constantinois peu
pitres par suite du voisinage de la Tripolitaine
--- moitié pour les pistes dn Snd-Oranais. Or,
titi
En ce qui concerne la ligne d'aviation, je r\a
JOUIIIL gUOTIDIEI
Rédaction & Administratifm S
14, Ht H RUlVTfeUir
PARIS (lN)
TlLtra. t LOUVRE IMf
- RICHELIEU 17-14
Les Annales Coloniales
(M annonces et réclames sont reçues m
bure tu éu Journal.
DIRECTEUR.FONDAYKUR T Marotl RUEDEL
Tous las ardoue jmMife dan* no.,. lit"
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AMIREIEITS
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Im» im banm ét pcate.
Les banques coloniales
.1.
La question du privilège de la Banque d'In-
dochine et de son renouvellement éventuel pré-
occupe à l'heure actuelle les milieux coloniaux.
le Gouvernement et le Parlement.
o A vrai dire, ce débat n'est pas nouveau, puis-
que le privilège dont, il s'agit, concédé à la
Banque pour une durée de 20 années par décret
du 21 janvier 1875, a été renouvelé, sous ré-
serve de certaines modifications réglementaires
et statutaires, par décrets des 20 février 1866,
16 mai 1900, 4 janvier 1920, et prorogé à ti-
tre précaire pour 1 an les 12 janvier 1921, 1922
et suivants. Il s'étend aujourd'hui sur l'Indo-
chine, l'Océanie, la Nouvelle-Calédonie, les
possessions françaises de l'Inde et la Côte des
Somalis.
Pour bien faire saisir la portée du problème,
nous nous proposons d'étudier, non seulement
la nature et la raison d'être de ce privilège,
mais encore l'organisation et le caractère de la
Banque d'Indochine, son activité dans ses divers
domaines et les modifications qu'il nous paraî-
trait justifié d'apporter au régime en vigueur.
- On sait que les Banques coloniales ont un
double caractère :
Banques d'émission, elles doivent pourvoir la
collectivité de moyens d'échange et régulariser,
par leur taux d'escompte, les grands mouve-
ments de crédits et de numéraire entre nations.
Banques d'affaires des colonies, elles effec-
tuent les opérations de crédit et assurent les par-
ticipations industrielles et commerciales néces-
saires à la mise en valeur du pays.
C'est, nous le verrons, dans cette qualité que
réside l'essentiel du problème qui nous occupe.
Le but de l'émission des billets, dont le pri-
vilège est concédé aux Banques coloniales, est
de doter les colonies d' un instrument monétaire
plus simple que le numéraire en évitant la thé-
saurisation ou la fuite du métal précieux. Depuis
le début du XIXe siècle, le pouvoir d'émettre
des billets, véritable droit régalien, a été érigé
en privilège : la loi du 24 Germinal an XI
(14 avril 1803) a confédéré ce privilège exclusif
à la Banque de France. Les décrets de la
seconde République l'ont étendu ep 1848, à
l'ensemble du territoire métropolitain. Ce mo-
nopole a été attribué dans des conditions ana-
logues aux Banques coloniales dont l'institu-
tion est l'œuvre de la loi du 11 juillet 1851.
Le législateur leur a imposé la règle de la li-
mitation du maximum de l'émission des billets
au triple de l'encaisse métallique, règle empiri-
• que et qui tendait alors à prendre droit de cité
dans la pratique bancaire, et que les circonstan-
ces ont amené les pouvoirs publics à faire fléchir
au cours des années de suerre.
En dehors de l'émission des billets, les Ban-
ques coloniales pratiquent les opérations qui font
partie des attributions des Banques ordinaires,
dans la limite où elles y sont autorisées par
leurs statuts : dépôts (qu'elles ne peuvent boni-
fier d'un intérêt dans les pays où s'exerce leur
privilège, exception faite pour la Banque
d'Indochine jusau'à ce jour car les nouveaux sta-
tuts de cet établissement feront disparaître cette
exception, et celle de r Afrique Occidentale),
escompte, avances à court terme, à échéance
maxima de 120 jours, sur obligations négocia-
bles ou non, et enfin, crédit agricole, qui de-
vait être, dans l'esprit du législateur de 1849-
1851, un des éléments essentiels de leur acti-
vité, en compensation de la suppression de l' es-
clavage qui rendait nécessaire une organisation
du travail permettant de suppléer à la dl"\)
rition d'une main-d'œuvre gratuite. Ce méca-
hisme de crédit, permet au colon d'obtenir des
prêts pour exécuter ses travaux de culture ou de
récolte, en affectant à la garantie de son em-
prunt, ses « récoltes pendantes » ou « mûris-
santes ». Une minutieuse procédure prévue par
la loi fixe des garanties multiples en faveur des
banques, de manière à réduire leur risque au mi-
nimum pour ces avances qui, du fait de leur
renouvellement, ont pour effet une longue im-
mobilisation de capitaux : expertise, déclaration
avec publicité, mesures de contrôle et de sauve-
garde du gage, procédure sommaire d'exécution
du gage en 'cas de non remboursement à
l'échéance, etc.
Ce crédit agricole a rendu les plus grands
services aux colons de nos anciennes possessions
comme en témoigne le chiffre des avances sur
récoltes pendantes qui s' est élevé pour la période
de 1921-1922, dans l'ensemble de nos colonies
de la Martinique, de la Guadeloupe et de la
Réunion, à un total de 4.5I0.0Q0 francs.
Enfin, les opérations de change colonial ont
perdu de leur importance dans les colonies à
mesure que le taux du change devenait plus
indépendant de la balance commerciale, et de-
puis l'extension à notre domaine colonial du
régime de la monnaie de papier. Exception
doit être faite pour l'Indochine, où la question
du change a conservé toute son acuité, par
suite du régime monétaire spécial de rlndo-
chine dont les inconvénients ne sont plus à
démohtrer.
A
Comme contre-partie du privilège, les Ban 0
ques de La Réunion, de la Guadeloupe, de
la Martinique et de la Guyane sont soumises
non seulement aux règles instituées par la légis.
lation sur les sociétés anonymes, mais encore
à certaines obligations particulières stipulées
• dans leurs statuts.
L'assemblée générale qui procède, suivant
la règle commune, à l'élection des administra-
teurs, censeurs, conseilleurs d'escompte et con-
seillers de l'Agence Centrale, est composée,
depuis 1901, non plus seulement des 150 plus
gros actionnaires, mais encore de tous les ac-
tionnaires possédant depuis six mois au moins
10 actions; tout groupe d'actionnaires réunis
sant ce chiffre est représenté par l'un d'eux
pouvant assister personnellement ou par man-
dataire aux assemblées.
L'administration de la Banque est confiée a
un Conseil composé du directeur, de 4 admi.
nistrateurs et de deux suppléants élus pour
4 ans par l'assemblée des titulaires de 10 ac-
tions, assistés de deux censeurs, l'un élu pour
deux ans par l'assemblée des actionnaires, et
devant posséder 10 actions, l'autre nommé par
le ministre des Colonies. En outre, le tréso-
rier-payeur-général ou son délégué assiste aux
réunions en qualité de commissaire du Gouver-
nement avec les droits d'un censeur.
L'intervention de l'Etat, justifiée par le ca-
ractère officiel de la Banque, se marque encore
davantage par le mode de désignation du di-
recteur, nommé par décret présidentiel, sur le
rapport du ministre des Colonies, après avis
du ministre des Finances et consultation de la
Commission de surveillance, révocable dans
les mêmes formes, susceptible d'être suspendu
par le Gouverneur de la Colonie en Conseil.
Appointé par la Banque au traitement fixé par
le ministre, il doit justifier de la propriété de
20 actions et jouit des prérogatives d un prési-
dent de Conseil d'administration et de celles
d'un administrateur-délégué. Tout commerce
ou tout intérêt dans une entreprise commerciale
lui sont interdits, et aucun effet ou engagement
signé de lui ne peut être admis à l'escompte.
Ainsi, le Gouvernement, grâce à son droit de
désigner l'un des censeurs, d'être représenté
par un commissaire aux Assemblées et surtout
de nommer le directeur, possède déjà un pou-
voir d'intervention efficace dans la politique
des Banques coloniales.
Ce pouvoir est encore renforcé
le Par l'institution à Paris d'une Agence
centrale des Banques coloniales, organe de
coordination entre les divers établissements,
et de liaison avec le Comptoir National d'Es-
compte et le Gouvernement, et à la tête du-
quel se trouve placé un Agent central, nommé
par décret présidentiel, avec à ses côtés un
commissaire du Gouvernement nommé par ar-
rêté du minidrt'! de* Colonie* :
2° Par l'institution d'une Commission de
Surveillance de 9 membres, dont un Conseiller
d'Etat, 4 membres nommés par le ministre des
Colonies ; 2 par le ministre des Finances et
2 élus par le Conseil gouvernemental de la
Banque de France ;
3° Par l'organisation d'une inspection offi-
cielle permanente, confiée à des inspecteurs
des Colonies spécialement désignés à cet effet.
Nous verrons dans la suite de cette étude en
quoi la Banque d'Indochine diffère, tant dans
les principes de son action que dans son orga-
nisation, des Banques coloniales.
Georges JVoaielle,
Député de Saône-et-Lotre, vice-vrêsidant
de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats,
membre de la Commission des
Mines.
etoi
L'ANTENNE COLONIALE
1 ♦»
Les liaisons radio-électriques en Algérie
L'Administration algérienne poursuit la
réalisation du programme des liaisons ra-
dio-électriques adopté par les Délégations
financières.
Nous rappelons que ce programme com-
prend :
L'installation d'un poste d3 radio-diffu-
sion, l'installation déniaisons radio-télépho-
niques et radio-télégraphiques avec la Mé.
tropole, ainsi que l'établissement de liaisons
radio-télégraphiques intérieures à la colonie.
La première liaison radio-télégraphique
sera établie entre Oran et la Métropole. Les
terrains des postes d'émission et de réception
nécessaires sont acquis par l'Administration
et les marchés pour la fourniture des appa-
reils, notamment du poste d'émission, se-
ront passés incessamment.
En ce qui concerne les liaisons radio-télé-
graphiques intérieures à la colonie, le Ser-
vice algérien des P. T. T. terminera pro-
chainement la construction d'émetteurs à
ondes courtes, de puissance moyenne, qui
pourront assurer le service entre Alger,
Oran et Constantinc.
La conférence navale
On sait que la France sera représentée à la
conférence navale par cinq délégués princi-
paux.
Trois d'entre eux sont déjà connus : ce sont
MM. Tardieu, Briand et Leygues.
Les deux autres représentants seraient MM.
Pietri, ministre des Colonies, et Daniélou, pré-
sident de la Commission de la Marine de
Guerre à la Chambre.
FRANCE ET COLONIES
Les tribunaux pour enfants
.,.
L'Association amicale des rapporteurs et
délégués près les Tribunaux pour enfants et
adolescents tiendra son assemblée générale
dimanche prochain, 22 décembre, à 10 heu-
res, à la Chambre criminelle de la Cour de
Cassation, sous la présidence de M. Scherd-
lin, président de la Chambre criminelle de
la Cour de Cassation.
A l'ordre du jour figure une communica-
tion de M. le conseiller Coirbay, sur les tri-
bunaux pour enfants en Belgique.
Rappelons que la législation des tribunaux
pour enfants est appliquée également dans
nos colonies.
La craisière da Twmlle
1'1
Le croiseur Tourvillc. venant d'effectuer
le tour tilt monde, est arrivé à Bizerle
mardi à 16 heures.
1 (Pur dépêche.)
Vins algériens
«♦»
~il~,1 t !, 1
E l'avais dit à cette
placc : que les vi-
ticulteurs algériens
viennent rencontrer
les viticulteurs de
la métropole, qu'ils
rompent ensemble
le pain de l'amitié
et choquent leurs verres à la solidarité des
vignerons de la plus grande France ; peu à
peu, les difficultés s'aplaniront et la famille
se retrouvera unie.
Je ne m'étais pas trompé. les viticulteurf
algériens sont allés à Montpellier. On a
causé entre sens bien faits pour s'entendre,
et, samedi dernier, à la Commission Inter-
ministérielle de la Viticulture, nous avons
constaté que la besogne de rapprochement
avait été bien conduite. Demain, ou après-
demain, à Paris, une nouvelle assemblée
sera tenue où les uns et les autres fraterni-
seront. Ils se trouveront devant la motion
que j'ai présentée à la Commission Inter-
ministérielle et qui est ainsi rédiece :
La Commission Interministérielle de la Vi-
ticulture émet le vœu que l'accord néces-
saire à la prospérité de la viticulture métro-
politaine et de la viticulture algérienne, ac-
cord qui semble aisément réalisable à la sui-
te de l'exposé qu'elle a fait de ce problème
urgent, s'établisse dans le plus bref délai,
entre les associations des viticulteurs, sur la
base de la consommation taxée.
Motion sage, raisonnable, conciliatrice,
qui n'engage à ricnt mais qui prépare les
voies à une entente définitive sur ce prin-
cipe : tout contingentement, accepté par la
viticulture métropolitaine et la viticulture
algérienne, doit avoir pour base la consom-
mation taxée.
En gros, voici ce que cela veut dire.
La consommation taxée du marché métro-
politain s'élève à 50 millions d'hectolitres ;
c'est celle-ci qu'il faut avoir sous les yeux,
car, pour cdlc-ci seulement, les chiffres sont
exacts, cOlltrôlés, vérifiés. Sur ces 50 mil-
lions, déclarent les représentants de la C.
G. V. par l'intermédiaire de son secrétaire
général, Elie Bernard, la viticulture métro-
politaine fournit 40 millions d'hectolitres;
l'Algérie 7 millions environ, d'après les sta-
tistiques des dix dernières années; l'étran-
ger 3 millions. Eh bienl engageon-nous à
maintenir le statu quo.
Nous continuons à fournir tous les ans,
nous, producteurs de la métropole, 40 mil-
lions d'hectolitres; vous, vous continues à en
fournir 7; et, par une action commune, nous
nous appliquons à faire reculer devant les
nôtres et les vôtres les 3 millions que nous
importons de V étranger.
« Vous objectereg, ajoute Elie Bernard,
que, par suite de l'augmentation dernière
de vos plantations, votre moyenne d'impor-
tations va s'accroître et dépasser les chif-
fres relevés à ce jour ? Mais il faut observer
qu'il n'est question jusqu'ici que d'importa-
tions en franchise de droits. Si vous voulez
continuer à planter de la vigne, puisque vous
le pouvez, il vous reste à envisager l'expor-
tation dans d'autres pays que la France. »
Voilà les grandes lignes de la proposition
faite à l'Algérie par les vignerons français.
Et que les détails méritent une discussion
longue, sérieuse, approfondie, qui donc le
mettrait en doute ! liais qu'elle constitue
un texte sur lequel on peut raisonnablement,
équitable ment, appuyer une discussion qui
conduise à un accord, cela est non moins
évident. Quelles que soient les modifications
qu'on pourra apporter, quelles que soient
les « transactions » auxauellcs. de fart
et d'autre, on sera conduit, il n'en reste pas
moins vrai que les avantages de la proposi-
tion sont bien ceux qu'Flie Bernard a hlU-
mérés ;
i° Fille assure une plus grande sincérité
dans les déclarations de récolte ;
20 Elle protège le vigneron français con-
tre l'cllvalrisscmcllt des vins algériens, et
cela, au moyen du seul contrôle possible, le
contrôle en douane ;
30 Malgré une réglementation différente,
elle établit l'égalité de traitement entre les
viticulteurs algériens et métropolitains, leur*
intérêts restant solidaires;
4° Elle respecte l'union douanière et Vin-
dépendance administrative de l'Algérie ;
50 Elle ménage les intérêts du consom-
mateur.
Ami lecteur, cette dernière phrase te fait
sourire l fe te prouverai qu'elle est conf orme
à la réalité, et que ce boit garçon de payant
ne sera pas, cette fois, la victime inno-
cente. A demain!
Mario tlousian.
Sénateur de VWlrauit,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
i
RUE OUDINOT
«♦«
L'aéronautique et la météorologie
coloniales
M. Piétri, ministre des Colonies, a reçu
une délégation du comité de l'aéronautique
et de la météorologie coloniales qui lui a fait
part d'un certain nombre de vœux récemment
adoptés par ce comité.
Dépêches de l'Indochine
«♦«
M. Pasquier, Retour du Laos, est rentré
* à Hanoi
M. le (iouverneur général Pasquier re-
venant d'une tournée d'inspection au Laos
cal rentré à Hanoï le 12 courant dans la
soirée après avoir visité sur le chemin dit
retour tes mines d'étain de la région de
ThaltheU. IL a déclaré avoir été très satis-
fait de son voyage et de l'effort considéra-
ble actuellement développé au l.a()s.
Le Grand Prix
de Langue Française
Dans sa séance du 19 décembre, l'Acadé-
mie française annonce solennellement qu'elle
a décerné à la Société des Missions africai-
nes de Lyon le grand prix de la langue fran-
çaise (10.000 fr.) pour reconnaître les ser-
vices rendus en Afrique Noire par cette
Congrégation.
La Société des Missions africaines fut fon-
dée à Lyon en 1856 par Mgr de Marion de
Brésillac. Le Supérieur général actuel est le
R. P. Chabeft, résidant à Lyon. Dans l'en-
semble, la Société qui compte aujourd'hui
plus de sept cents membres, est chargée de
huit vicariats apostoliques, trois préfectures
apostoliques et une mission. La partie la
plus importante de ces territoires est située
sur la Côte Occidentale d'Afrique désignée
géographiquement Côte de Guinée ou Guinée
supérieure; à l'intérieur du Continent Noir
les territoires de ces Missions s'étendent jus-
qu'aux régions riveraines du lac Tchatl.
Par l'attribution du Grand Prix de la lan-
gue française l'Académie a tenu à rendre
hommage à la Société des Missions africai-
nes pour les efforts et les sacrifices qu'elle a
toujours noblement consentis parmi ces peu-
ples neufs, à la cause de la civilisation et
de l'influence française par sa formation mo-
rale et religieuse, par son enseignement sco-
laire, par ses hôpitaux et ses dispensaires,
par ses écoles professionnelles et ses diverses
œuvres sociales et d assistance.
Mais, ce qui surtout a provoqué le témoi-
gnage de sympathie de l'Académie française,
c'est l'œuvre spontanée et si émouvante de
la « Reconnaissance Africaine ». Cette oeu-
vre est née du profond sentiment de grati-
tude qu'éprouve un peuple d'Afrique envers
tous ceux qui ont contribué par leur ail-
lance, par leurs sacrifices, par leur talent ou
leur charité à le faire entrer dans le mouve-
ment de la civilisation française. Cette gra-
titude s'est traduite par un double geste:
l'un spirituel, l'autre intellectuel, afin
d'élever un monument durable de leur re-
connaissance envers les héros qui avaient
-sacrifié leur vie pour donner le Dahomey à
la France, les indigènes ont résolu de cons-
truiie à leurs frais une église commémora-
tive à l'ombre de laquelle pussent reposer
les officiers, sous-officiers et soldats français
tombés durant la campagne du général
Dodds.
En même temps qu'ils commençaient la
construction de ce pieux monument les jeu-
nes Dahoméens et les chefs, sortis des écoles
de nos missions, fondaient sous la direction
du R. P. Aupiais une revue, la Reconnais-
sance Africaine, destinée à créer et à main-
tenir parmi les indigènes chrétiens un lien
intellectuel et religieux, à défendre leurs in-
térêts économiques et moraux, à recueillir
à conserver et à transmettre à la postérité
les traditions orales avec leurs légendes,
leur littérature, leur philosophie souvent si
pleines de sagesse et de haute moralité.
C'est ce culte fervent envers la petite pa-
trie embelli et ennobli par un élan d'amour
et de gratitude envers la grande, la France
civilisatrice, que l'Académie française a
voulu encourager et récompenser de son
grand prix de langue française. Elle a tenu
à montrer, en face des résultats obtenus,
que la méthode suivie par nos missionnaires
est la bonne et qu'elle est le page d'un heu-
reux avenir tant pour la Colonie que la Mère
Patrie.
Les thèses coloniales
se@
Le verbe berbère
M, A. Hasset, agrégé de grammaire, ri sou-
tenu les deux thèses suivantes pour le docto-
rat devant la Faculté des lettres de l'Uni-
versité de Paris, en Sorbonne, aujourd'hui
jeudi : thèse complémentaire, H Etude de
géographie linguistique en Kabylie » ; thèse
principale, « Le verbe berbère ».
,
L'hygiène mentale aux
colonies
La commission consultative d'hygiène
mentale aux colonies, fondée il y a deux ans
par le docteur Toulouse, a repris ses tra-
vaux le 17 décembre, sous la présidence du
médecin-inspecteur général Emily. A cette
réunion, assistaient notamment : le profes-
seur (;enil-Perrin, le docteur de Clëram-
bault, les docteurs Gustave Martin, Casanove
et Augaglleur. M. Alcide Delmont, sous-se-
crétaire d'Etat, a ouvert la séance. Il a re-
mercié les membres de la commission con-
sultative de leur collaboration, à l'œuvre sa-
nitaire coloniale qui se poursuit avec tant
d'activité. Il l^s a particulièrement félicités
de l'élaboration qu'ils viennent d'achever de
la réglementation de l'assistance aux mala-
dies mentales en Indochine, première étape
de l'organisation de la médecine mentale aux
colonies.
Descendons-nous du singe !
---.--
Darwin avait fougueusement démontré
que l'homme était un descendant atténué de
la race simiesque et ('('ttt> croyance avait
pénétré les esprits.
Puis cette thèse fut battue en brèche.
L'homme s'insurgea contre cette paternité
malicieuse.
Le docteur Henry Favitîeld Ostorn, direc-
teur du Muséum américain d'histoire natu-
relle, proclame l'inanité des conceptions dar-
winiennes. Il revient du désert de Gobi où
il découvrit parmi les sables, des squelettes
d'hommes primitifs qui, d'après ses consta-
tations, n'ont aucun rapport avec le singe.
I.'homme descendrait de l'homme, comme
le dit l'Ecriture Ce point de vue plus édi-
fiant est adopté provisoirement, je dis pro-
visoirement, car les adeptes de la thèse si-
miesque nous fourniront sans aucun doute,
de nouveaux arguments qu'ils jugeront irré-
futables et le tournoi reprendra devant un
public sans passion.
M P.
MANDATS COLONIAUX !
Question née de la guerre et combien sujette
aux controverses, malgré la législation minu-
tieuse et prudente des Assemblées qui ont eu
mission d'établir la paix en répartissant les co-
lonies allemandes enlevées à la métropole entre
les principaux alliés.
Leur jugement n'a pas été celui de Salo-
mon.
Et le « British Empire » n'a pas craint de
revendiquer les mandats les plus importants.
Le vieil adage : « Ego nominor leo » n' a
pas menti par la bouche des nobles lords.
A l'Angleterre, fut dévolu l'Ouest-Africain
allemand, dont le système ferroviaire était
déjà, il y a quelque quinze ans, un chef-d' œu-
vre d'organisation germanique.
A l'Angleterre fut dévolu l' immense Est-
Africain allemand aux richesses quasi ignorées.
Les Nippons obtinrent les archipels micro-
nésiens des Carolines, des Mariannes, des
Marshall.
Les Yankees, qui convoitaient l'île de Yap,
purent y installer un câble sous-marin, tandis
qu'à nous, pauvres Français, on consentait tout
juste à nous laisser une partie du Togo et du
Cameroun, nos voisins d'outre-Manche se ré-
servant l' nos voisins d' outre- M anc h e se r é -
servant r autre partie.
De temps en temps, depuis, il est question
d'amender la répartition établie, de réviser ce
fameux problème des mandats.
Les Annales Coloniales ne manquent pas de
souligner chaque fois cette tendance.
C'est au temple génevois que reviendrait,
paraît-il, le périlleux honneur de désagréger
ce bloc inRénieux.
Certes, nos voisins d'outre-Rhin verraient
sans aucun déplaisir la révision du statut co-
lonial, elle ne pourrait être qu'à leur profit
en leur rendant tout ou partie de ce « Deuts-
chtum » si orgueilleusement prolongé à travers
les continents et les mers par la « Welt Eu-
ropa Politik » de l'ex-empereur de Hohenzol-
lern, de Caprivi, de Bulow.
La New Berliner Zeitung se fait l' écho, ces
jours-ci, d'un vent de justice tardive qui nai-
trait dans les chancelleries des anciens adver-
saires de l'Allemagne.
L'esprit de Locarno s'étendrait, d'après
elle, aux mandats coloniaux.
L organe allemand fait allusion au Togo et
au Cameroun placés sous le mandat de la
France et de 1 Italie (sic) , cette dernière puis-
sance doit être remplacée par l'Angleterre.
Bref, le Quai d'Orsay et (p Foreign Office
témoigneraient d'une bonne volonté mani feste
et seraient prêts à rendre à l'Allemagne le
Togo et le Cameroun. Ce beau geste accom-
pli, l'Angleterre négocierait avec le Reich
pour lui recéder quelques parcelles de ce
qu'elle détient en dehors des territoires préci-
tés.
Vraiment ! le Gouvernement de Sa Majesté
britannique envisagerait la révision des man-
dats !
Son esprit colonial lui' dicterait semblable
mesure !
C'est admirable !
Mais pourquoi jouerait-il le rôle de brillant
second ?
Noblesse oblige !
il détient la grosse part, et comme à Fon-
tenoy, nous dirons à M. Mac Donald et à ses
pairs :
« Messieurs les Anglais,, passez les pre-
miers. »
Nul doute que s' ils se montrent généreux,
nous ne saurions être en reste ; ainsi, un article
du Traité de Versailles disparaîtrait de cette
Charte qui a clos le plus grand des cata-
clysmes.
Est-ce rêve ? Une allégorie de t* Albion ma-
gnifique et juste abandonnant ses acquisitions
devant le tribunal grave et humain de Genève!
L'avenir nous l'apprendra !
tlené t*radiù.
440
B~OM~t~
(&, BROUTILLES
SOYONS JUSTES
Un a bonne envie de plaisanter les naï-
vetés des écoliers annamites, que relatent de
temps à autre nos confrères d'Indochine, La
matière est riche, en cocasserie, et, mon
Dieu, il est arrivé ici même que cette
« veine » soit exploitée.
D'abord, n'a-t-on pas souvent signalé en
France, et tout récemment encore, d'in-
croyables réponses de nos propres écoliers
aux questions de leurs maitres?
Puis, dans l'espèce d' << anthologie » que
nous avons sous les yeux, il y a un fond qui
rachète la forme.
Un directeur d'école annamite avait posé
la question suivante :
Si vous étiez l'heureux gagnant d'un lot
de 6o.(K)o piastres} comment utiliseriez-vous
celte somme f
Voici quelques réponses :
J'aiderais mes parents à satisfaire leurs
besoins.
Si je gagnais cette somme si carrossdle} je
secourrai les infirmes qui s'entraînent le long
des routes.
Autre question :
Dites ce que 7'Oiis a va observé lors de
votre dernier voyage en chemin de fer.
Autres réponses :
Je lave mes vêtements, mes souliers, je
les passe, je les plie et les mets dans ma
valise.
/in quittant ma maison, ma mère et mes
frères faisaient comme l'amour.
En me voyant partir, ma mère eut un
grand déchirement d*entrailles.
Evidemment, ces extraits de compositions
« françaises » ne sont pas à donner en
exemple, non plus que celui-ci Je vais voir
quelque étrange serpent et les pâtres dansent
sur les berges et attrapent leur queue et s'y
tiennent debout en triomphateurs, qui évoque,
un Rops pour musée secrot, mais l'on trou-
ve, dans l'ensemble de ces productions, une
sensibilité de bons gosses qui ont bien du
mat, et voilà tout, à apprendre notre langue".
, Auetion.
lA LA CHAMBRE
«♦»
DEBATS
Les territoires du Sud-Algérien
A l'occasion de La diacuasiuii du budget
de l'Intérieur, M. Houx-Freiscsineng, sur le
chapit-ru 8:1 (suhvention de la métropole
pour les territoires du Sud de l'Algérie)
a protesté contre « l'enchevêtrement inex-
tricable des fonctions et des ùircctiollS,
et contre le refus de communication, qui
lui a été opposé, du rapport d'un contrô-
leur signalant les abus et les erreurs de
gesliulI: Lc distingué député d'Oran ajoute:
Je ne puis vous contraindre il Ille communi-
quer les pièces, mais je proteste et je livre ma
protestation ù. la Chambre
J'ai dù puiser ailleurs des renseignements,
bien que cela m'ait été fort pénible. Il y a des
abus, c'est certain. Il y a des froissements en-
tre les populations et certains ofliciers plus ou
moins udroifs, qu'on maintient envers et con-
tre tous. Il y a, pur contre, des officiers qui
ont acquis les sympathies des populations et,
LCux-lil, on les déplace rapidement.
Chose plus urave : dons les territoires du
sud, on subventionne les compagnies de trans-
ports dont plusieurs pointant c'est de no-
toriété publique ne remplissent aucune des
obligations du cahier des charges, Pourquoi,
dans ce cas, ne resitic-t-on pas les contrats et
pourquoi, surtout, ne jamais recourir a l'udjlldi-
cation «•' traiter toujours de gré à gré ?
AI. - Je suis de votre avis. Mais
précisez, citez des cas.
M. Hou.r-1'rcissincnij. Je ne puis pas, on
m'a refusé communication du rapport. C'est à
M. le président du Conseil de s expliquer.
Il y a d'autres abus non moins graves. Lés
territoires du sud sont divisés en trois zones
correspondant aux trois départements d'Oran,
d'Alger et de Constnntine, Il y a des zones où
l'on fait des dépenses somptunires, tandis que
d'autres, comme le sud-oninais, sont complète-
ment déshéritées en ce qui concerne les pistes.
Tandis qu'on dépense des centaines de mille
francs dans les autres zones du sud. on a dé-
pensé, en tout et pour tout, 54.000 fr. dans le
sud-oranais, non seulement pour la route def
Pnlrnicrs, mais pour tout l'ensemble di-s pistes,
certaines pistes dans d'autres zones ont coûté à
elles seules 520.000 fr. et 750.000 francs !
M. le président du Conseil. De quelle date
est votre note ? Mes chiffres ne concordent pas
avec les vôtres.
M. ilotix-Preissinenti. Ma note est du 25
octobre dernier.
Mais voici une question encore beaucoup plus
grave celle de l'aviation. La ligne d'Oran-
Colomb-Béchar avec prolongation sur le Niger
et le Congo Belge était prévue dans le projet
du Gouvernement. On a fait, déjà des travaux
considérables en vue de ce tracé, et on a pré-
vu des terrains de secours et des pylônes de
Jalonnement.
Or, en octobre dernier, j'ai appris avec stu-
péfaction que tout, était change. J'ai trouvé M.
le ministre de l'Air fort impressionné par une
conférence qui s'était tenue à Alger, et au
cours de laquelle M. le directeur des territoires
du sud aurait déclaré que la ligne ne pouvait
passer par Oran, car si elle passait par Oran,
il ne pouvait garnntir lu sécurité des avions.
Mais, j'ai reçu du gênerai Meynier une note
où il proteste. énCrgiquement contre les déclara-
tions qui lui sont prôlées, J'appelle, sur ce
point, toute l'attention du Gouvernement. Le di-
recteur des territoires du sud affirme qu'il a
dit le contraire de ce qui est dans le proces-
verbal.
Alors, il y a lieu de se demander qui a ré-
digé le procès-verbal. C'est, là un fait extrême-
ment grave. Les compagnies aériennes, pour
des misons de convenances personnelles, font
un effort considérable pour empêcher qu'il soit
donner suite à ce projet. J'espère, monsieur le
ministre, que vous ordonnerez une ennuete pour
rechercher quel est. 1 auteur de lu falsification,
et nue vous prendrez les sanctions qui s'impo-
sent. La véritable ligne à créer, est celle que
les Belges ont eux-mêmes con<;ue, et il la cons-
truction de laquelle le directeur des territoires
du sud est absolument favorable.
Ce nue je vous di'inuwle, monsieur le mi-
nistre, 1 c'est de détacher des territoires du sud
toute une large tranche qui doit • *tre jointe a
l'Algérie et, d'autre part, île mettre tin aux
aiiiis que j'ai signalés,
\f Morinaud. -- Il est nécessaire de prolon-
ger très loin vers le sud les territoires iivils.
L'état de. nos communications par voie ferreo
e.-st tri aujourd'hui que l'on ne saurait objecter
rui-M'Ciinlé. Tous les conseils généraux de 1 A -
gcr;e, et. en particulier, le conseil général de
Coiistantine ont. demandé ail Gouvernement de
l'aire \oter une loi modifiant les limites des
territoires du .-ud.
Les territoires civils doiwnt être prolonges
au moins jusqu'à la limite de la voie ferrée.
Les populations vous acclameront.
.le pr.e M. le ministre de nous saisir le plus
tôt possible d'un projet, de loi dans ce sens
Applaudissements mit un ¡"'J'ulld nombre de
ba nés. )
M. le président du Conseil. Sur le point
d" savoir si los limite* actuelles des territoire*
du sud ne doivent pas être niodiliees, JC krill
proi eder à une enquête immédiate. Mais, en
pareille matière, il convient n'être prudent, et
au.-.si de tenir compte des désirs des populations
intéressées.
M. Moux-Kreissinciig estime que les pistes
Sont insiifli.-aiiiiueul entretenues. Il a produit
de-, chiffres, nn'il me permette d'en produire a
mon tour. L'an dernier, le civdit total affecté à.
l'entretien des pistes se chiffrait à ii.:25l ,0n0 fr.
Le I 'îriloire d'Atn-Scfra léneticie d'un crédit
supplémentaire accordé par ie comité du cen-
tenaire.
I(autre part, au budget, du ministère de la
Guerre e>l inscrit uu irêdit. ,:e 350.
total dépasse aujourd'hui le iliiffre de 3 niil-
lions. J'ajoute que le projet d'emprunt prévoit
uu crédit de S millions destiné* à l'achèvement
et au bali-age des pistes d'automobiles.
I'.ii ce qui concerne les mio lalités de cette or-
ganisation et les subventions accordées aux
compagnies de 'ransport, M. Uouxd'reissineng
se plaint qu'on n'ait pas recouru au -ystèmo
des adjudications je -uis partisan, en prin-
cipe. de ee s\ slêine et j'étudierai la question.
Il s'est plaint également i,u'on ait refusé «le
lui communiquer un rapport, qui d'ailleurs ne
contient nullement les réclamations dont il a
parlé : il s'agit là d'une question de principe,
car si nous voulons avoir des rapport* sincères
de nos fonctionnaires. 1! faut nue ceux-ci soient,
assures, que leurs rapports ne seront pas livrés
au public.
Si j'avas été averti que M. Roux-Froissineni?
veillait soulever la question vie la ligne d'a\i?i-
tii 11. j'nurais prié M. le ministre de l'Air d'as-
sister à la séance, l'ne commission a été I\or.n.
niée pour étudier cet itinéraire et j'entends r^-
-er\er la décision aux techniciens.
l'ulin, en ce qui concerne une prétendue con-
tradiction entre les déclarations du directeur
des territoire- du Sud et. 'es termes d'un pro-
cès-verbal. j'ouvrirai une. enquête à ce sujet.
M. Hnu,l'-Fl'f'i,,:,.::i/I.Uf, - Le ministre de la
Guerre a accordé un crédit de 410 0m) fr., mol*
tié pour les pistes du Sud-Constantinois peu
pitres par suite du voisinage de la Tripolitaine
--- moitié pour les pistes dn Snd-Oranais. Or,
titi
En ce qui concerne la ligne d'aviation, je r\a
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