Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-12-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 décembre 1929 16 décembre 1929
Description : 1929/12/16 (A30,N182). 1929/12/16 (A30,N182).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280652p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNE.. N° t..:
LE NUMERO i 8Q CENTIMES
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LUNDI SOIR, 10 DECEMBRE J929.
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e
La mission Perrot en A. 0. F.
*
Dans un copieux volume sur les produc-
tions végétales indigènes ou cultivées' de
l'Afrique Occidentale (Sahara, Soudan ni-
gérien, Haute-Volta, Guinée) - modestement
sous-titré Rapport de Mission (i), M. le
Professeur Emile Perrot, bien connu de nos
lecteurs, rend compte de sa dernière mis-
sion dans notre grande Colonie de l'Ouest
Africain. Il connaissait déjà les. possessions
françaises de la Côte Occidentale d'Afrique
puisqu'en 1^14, la guerre l'avait surpris
r au Congo belge, et en Afrique Equatoriale
et qu'au retour il avait fructueusement vi-
sité la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Sénégal.
li ne s'est pas borné, au cours de son
voyage en A.. 0, F. qu'il atteignit par le
Sahara, a diriger ses études sur les seules
questions, cependant fort importantes, des
plantes indigènes où cultivées, objet spécial
de sa mission, au contraire, il nous a rap-
porté des observations d'ensemble sur le&
problèmes les plus divers, ce dont il faut le
féliciter. Après d'autres, français ou étran-
gers, il revient avec une impression nette-
ment favorable et, pour qui.le connaît, !e
professeur Perrot juge objectivement. Par
là, ses constatations revêtent un intérêt tout
particulier. 11 les a condensées datis la der-
o nière partie de son rapport. Et ce sont ces
réflexions que nous allons analyser sommai.
rement.
Tout en constatant, en définitive, une aug-
mentation- numérique de la population et son
amélioration sociale, M. Perrot, avec tous les
coloniaux, estime que doit être vigoureuse-
ment continuée la lutte contre la maladie, les
épidémies, la mortalité infantile et il rend
hommage en passant aux efforts déjà faits
et aux résultats obtenus. 11 souhaite une ali-
mentation meilleure, mieux équilibrée, nlus
réparatrice. L'extension du machinisme déjà
commencée dans les services publics et chez
les particuliers représente à ses yeux une
condition indispensable au développement du
pays : car il libère une main-d'œuvre consi-
dérable et évite des ëfforts disproportion-
nésr La politique de lteau lui paraît, à juste
titre primordiale, pour la - mise en valeur
du pays et son équipement. 'Et à cet égard
liA. 0. F, est assez privilégiée aussi bien
par ses gtands fleuves que par ses rivières
côtfères. 11 souhaite voir continuer sans dé-
semparer, la réalisation de l'outillage écono-
mique, ports, voies ferrées, routes. A ce su-
; fèv.jW..-Pvaincu du Transsaharien auquel il préfé-
rait, non sans raison, donner, tout au
- -meine tyrésenterrent - le mm dtt-dhemin
de fer Àlgéro-Soudanals et veut son abou-
tissement dans un port de la Côte d'Ivoire.
Ce chemin de fer, selon lui, aura sinon dès
maintenant, du moins dans un avenir très
rapproché, une réelle valeur économique que
certains lui dénient.
En l'état actuel des choses, en At 0. F.,
la production. coloniale est essentiellement
liée au développement de l'agriculture. C'est
l'évidence même, mais il est bon qu'un
« missionnaire » de la culture scientifique
de M. Perrot affirme à nouveau cette vérité.
Qu'il s'agisse de produits de cueillette ou de
cultures l'A, O.. F. est fcssez favorisée. Sans
brusquer la transition de la cueillette à la
culture, il arrive un moment où la culture
s'impose et les exemples abondent ailleurs.
En Afrique « on tend avec juste raison à la
( culture familiale chez l'indigène b mais il
faut - et ce n'est pas impossible au con-
traire l'introduction de la charrue en Gui-
née sous les efforts du Gouverneur Poiret,
le développement .des cacaoyères indigènes
4ïn Côte, d'Ivoire le montrent faire
t'éducation du producteur. « Et voici bien-
tôt, dit M. Perrdt) que les différentcR for-
mules'à l'essai de métayage et de coopéra-
tion à l'aide du trédit agricole vont trans-
former la production : c'est un heureux pré-
sage. »
Pour les grandes cultures « qui échap-
peront pour longtemps encore aux indigè-
nes tf qui « ne peuvent s'établir et pros-
pérer qu'avec une technique rigoureuse et
vies capitaux abondants », M. Perrot indique
qu' « on tend de plus étl plus a associer la'
culture indigène à la culture européenne a,
ce qui ne peut produire que de bons effets.
Les capitaux, certes,, ne manquent pas en
A. Ô. F., peut-être même, à 1 appréciation
de certains, les investissements sont peut-être
trop considérables ou trop dispersés. ,: -
Sur la questipn technique sur la -forte
- constitution de laquelle tous s ^accord eut -
M. le professeur Perrot approche des vues
particulières qu'il a d'ailleurs exposées à
plusieurs reprises. Il est absolument néces-
saire qu'un service technique d'agriculture
soit rationnellement constitué et qu'il reçoive
z des directives générales scientifiques. On ne
saurait séparer désormais le rôle pratique dit
service de l'agriculture aux Colonies d'une
base scientifique. Elevant le sujet -' à
l'ensemble .des Colonies, réminent profes;
,- seur, le colonial averti- qu'il est voit ainsi
l'organisation i qui aurait ses préférencés.
Tout d'abord une liante directive, un grrmd
Conseil composé d'agtonothes, de spécialis-
tes, de vétérinaires pour établir un program-
ma et coordonner les études et les expérien-
ces,. puis un ou deux ventres de recherches
techniques en relation avec des stations ex-
périmentales à but défini ayant dans leur
orbite le nombre de champs dexperimenta-
iwn nécessaire. Il estime en plus que les
Agronomes doivent être spécialisés, leur re-
crutement et leur situation: améliorés. En-
fin, Î1 déplore, malgré les progrès faits en
ce sens déptitewquelques. années, malgré les
(1) ̃ Sur les productions VSgétttles indigènes
ou éiWtivsion" FWhaVn* .31 de rOtnce National des ma-
tières premières végétales.
-'
créations récentes de chaires, de laboratoires,
de sections coloniales, l'insuffisance de l'en-
seignement et de l'éducation scientifique co-
loniaux en France. Qui n'applaudirait vi-
goureusement des deux mains aux Regrets
du professeur Emile Perrot.
Son volume se terminé par des apprécia-
tions sur l'avenir des régions visitées. Il
est inutile de souligner la valeur de cette
conclusion : a J'ai dégagé des constatations
méritoires. J'ai cru même devoir faire des
suggestions qui ont tout au moins le mérite
d'être sincères et fondées sur une certaine
expérience : elles ne diminuent en rien la
valeur des progrès accomplis qui justifient
une foi ardente dans l'avenir. » -
C'est cette « pleine confiance dans l'ave-
nir » qui clôt ce livre si réconfortant, si
utile, si bienfaisant pour la cause coloniale,
et l'on ne peut que féliciter hautement M.
le professeur Emile Perrot d'avoir si net-
ment, suivant son habituelle méthode, ex-
posé. ce qu'il avait vu, exprimé ses sugges-
tions, constaté les a progrès accomplis ».
Pierre Tatttinger.
Député de Paris,
Président de la Commission do
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats.
A LA CH AMBRE
- .1'
DEBATS
Les poudres
Au cours de la séante de samedi, M. Fa-
bien- AlberUn, parlant de la poudrerie de
Suint-Cliurnas, ru. fait ressortir :
Qu'en raison de sa position géographique, si-
tuée sur les bords de l'étang de Berre, par
conséquent en communication immédiate avec
'Marseille, placée sur la grande voie ferrée Pa-
ris-Lyon-Murseille, qui assure un transport ra-
pide des niatiôrtfs premières et des produits de
fabrication, cette (poudrerie eût été toute dési-
gnée pour mettre on valeur et exploiter nos ri-
ohesses en phosphates d'Algérie et de Tunisie. »
ôiesses cil
M. Charles Baron, plus tard, a exifabriquep
conditions d'établissement d'une falbrique
de clicddllo en Algérie.
M. Charles Baron. On continue a donner
dos accrocs au monopole. J'ail en effet, trouvé,
sous le numéro 4959, un projet de loi dépoSê.
M. Alexandre Millerand régnant, par MM. Char-
les de Lasloyrio. votre prédécesseur, André Ma-
ginot, ministre de la guerre et des pensions,
Maunoury, ministre de l'Intérieur. Cette Initia-
tive gouvernementale a eu pour déplorable
résultat d'ouvrir une nouvelle brèche dans le
mur bien fragile qui défend le monopole "des
poudcuL_ - ,
- Je recommande la lecture de yexpose des
motifs do ce projet.
M. lo gouverneur générai-de l'Algérie, les dé-
légations financières ont réclamé avec énergie
et ils avaient raison l'installation en Al-
gérie d'une usine do ûhedditô. En effetfles trans.
ports d'explosifs sont dangereux et exigent des
primes d'assurance très élevées et de délicates
précautions. On a donc trouvé préférable do
transporter à bien meilleur marché et fabriquer
on Algérlo.
qui est , , tout , un
Dnns cet exposé des motifs, qui est tout un
dtcf.d'couvrc, jo l'elbve les deux phrases sui-
vantes :
« Doux solutions s'offrent a nous : V la créa-
tion, on Algérie, d'une poudrerie nationale pour
l'alimentation en chedaite des consommateurs
algériens; 2* la construction et l'exploitation de
la fabrique pnr l'industrie .privée, pour le comp-
te et sous la surveillance do l'administration des
poudres.. ,.
- Le Gouvernement de l'époque, qui était moins
attaché que vous au principe du monopole. a
Irouivé un argument :
La première solution, c est-à-dire 1 Installation
d'une usine d'Etat en Algérie nécessiterait une
dépense de premier établissement très impor-
'tantc, qu'il ne paraît pas possible d'envisager
tante, la situation budgétaire actuelle. ,
dans
Srtvez-vous combien a coûlé cette usine, mon-
sieur le ministre des Finances V
M. le ministre des Finances. ","",Non.
M. Charles Baron. Eh bien ! Cette usine a
coûté 300.000 francs.
Mais, à cotte époque, messieurs, la France,
cette malheureuse, qui était drapée dans un
manteau de gloire percé, ne pouvait que s'ins-
taller au coin d'une rue et tendre la main;elle
n'nvnit pas 300.000 fr. pour faire respecter son
monopole.
Voilà la raison qui a été donnée a la Cham-
bre et que celle-ci a acceptée.
INou!=\ avons tout de même fait introduire
dans la convention cette phrase :
« Tt est prévu, en outre, que- l'Etat français
aura la faci-lité de racheter à. tout moment l'usi-
ne d'explosifs dont il s agit*.v »
Mais vous allez faire une excellente amure,
q ue cette, usine a ëté
monsieur le ministre, puisoue cette usine a été
construite en 1922 et qu'a cette époque, le
franc n'était ptrs un malheureux petit franc à
qualre sous. Vous pourrez avoir cette usine pour
rien et réaliser, par conséquent, pas mal de
bénéfices sur cette opération que je vous con-
seille vivement de faire. -
Vous resterez ainsi en accord avec vos pi inci,
pes et avec les nécessitô^jAnationales, ce qui est
une très bonne chose. "t,
Sur le même sujet, M. Morinaud est intervenu
comme ift suit :
MM!, M. Charles Tîaron a parlé tout al
de la création -d'une usine de cheddite qui a
été autorisée en Algérie. 11 a critiqué cette auto-
risation il aurait préféré a-t-il dit, que cette
usine fût construite .par l'Etat. En ce clul nous
concerne, nous n'y aurions vu aucun lOOonvé-
qlibnt. -
Mais, je tiens à dire que si la création de cette
usine a été autorisée, c'em, parce que "1 Afrique
du Nord a des besoins exceptionnels en explo-
sifs et qu. 110 songeait nullement a -es.
saUsfaire *pav ses propres moyens, étant donne
la. situation financière de cette* époque. (1res
bien 1 très bien 0 - _'li'-~-
L'Afrique du Nord, vous le savez, jouit d'un
développement minier oonsiaéra-Me. e-lie produtt
2 millions de tonnes de fer, 4 millions de ton-
nes de pliosiiliales, 50.000 bonnes de callamine,
60.000 torirres de plmnb; (Très bien 1 très bien 1)
II" faut, pour assurer cette production, des gxlr
plosifs on quantité considérable.
Avant la création de cette usine, on fle pmt-
vait Iles obtenir, étant donné les duilcudlés de
transport de ces matières, comme on l'aurait
voulu. C'est Tlcsinc dans (l'intérêt de 1 industrie
minière -nord-africaine que la, création de cette
usine a 4m ettlorisée ----
- Elle a été rawiSEBemeni u par WSTRe
étriqué au NW8, car «1 le,était utile et urgente
pour toutes les- minés de. j~ France nord^ifri-
naine, (ApipltrôdiSBCmOTte.)' -v ;
DIORAMAS COLONIAUX
,'1' -
lit
IB
EXPOSITION colo-
uiale de Ê i il-
cennes entre de-
p ui s quelques
mois dans la-
voie féconde. des
concours, des
travaux? des constructions.
Jeudt derniert la grande presse d'infor-
mation Annonçait que la Grande-Bretagne
collaborerait officiellement à la grande ma-
nifestation de 1931. -
Nous Vavions déjà annoncé formellement
dans le numéro des Annales Coloniales du
21 NOVEMBRE (lettre de notre correspon-
dant de Londres).
Réjouissons-nous de Vactivité du piaréc/ial
Lyautey et de ses adjoints.
Mais cela ne doit pas nous faire laisser
dans V ombre les protestations qui nous par-
viennent chaque jour plus nombreuses au
sujet de la partie artistique de VExposition.
Entre beaucoup d'autres, je cite la letire
suivante que j'ai reçue, il y a quelques
jours :
Monsieur - le Directeur,
Vous avez fait une ardente et légitime cam-
pagne en faveur des véritables artistes pein-
tres coloniaux dans les Annales Coloniales.
Vous avez été en la circonstance leur dé-
fenseur passionné, ils vous en sont tous re-
connaissants. Un hardi capitaine a dit jadis:
« 11 n'est pas nécessaire de vaincre pour
combattre, de réussir pour entreprendre. »
C'est pourquoi, malgré toute- votre énergie
nous n àvons pas encore les satisfactions aux-
quelles nous pouvons- légitimement prétem
are.
Le bruit court vous êtes mieux placé
que nous pour savoir- si ce bruit est fondé
qu'il est des dioramas, qu'il est des décora-
tions artistiques de pays coloniaux qui échap-
pent au légitime concours et aussi à la com-
pétence.
- Est-il vrai que, par exemple, pour des pays
sous mandat, une demi-douzaine de dioramas
environ aient été confiés à un peintre qui ne
connaît pas ces régions sans concours,
sans appels de maquette à des artistes ayant
visité ces pays.
Ce ne serait vraiment pas la peine,
qu'ayant échoué successivement au concours
du timbre à celui des affiches et à tant
d'autres, il ait en fin de compte la part du
,11011, parce que celle-là ne' serait donnée
qu'à la faveur. -.
Renseignez-vous et dites-nous ce que vous
savez ?
Un Lauréat de la Société Coloniale
des Artistes Français désillusionné.
Ce que niott 'correspondant m'a,ÛtONce, il
y a déjà quelle temps qu'on m'en avait, fait
fart et il me refusais à crotte que le favo*
ritisme ait réussi à l'Exposition Coloniale
dans une aussi large mesure.
Déjà un de nos plus notoires peintres offi-
ciels' me disait, dans mon bureau, il y a
deux mois à peine, qu'on lui avait. offert de
faire tel diorama rétalant les exploits d'une
héroïque mission dont l'un des chefs tomba,
il y a quelque trente ans sous les coups des
tribus indigènes. Malgré de trop aimables
insistances, il s'y était refusé, arguant qu'il
Savait jamais vu les pays où il devait faire
évoluer son diorama): il maintint son refus
malgré les insistances de ceux qui lui of-
fraient une petite part du gâteau qu'ils
mangeaient.
Il v a maldonne. Ce ne sont pas
des dioramas de pays sous mandat, mais
six dioramas de grandes chasses et de gran-
des pèches, avec des animaux empaillés,
grandeur nature, s'il vous Plaît, qui sont
confiés à M. J. de ta Nézière, dont, de
l'avis de tous les amateurs compétents, de
l'avis de tous les- vrais artistes, la valeur
égale la modestie.
- Il s'agirait etl l'espèce de six dioramas,..-
une .paillel Et pour cela on aurdit négligé
de faire appel à ceux qui ont participé à de
grandes chasses qui ont vu la fdune et la
flore des diverses régions de notre empire
colonial avec des yeux d'artistes, à un Fou-
queray, à un de Feufe, pour l'Indochine, à
un Marcel Gaillard pour l'Afrique équato-
riale, à un Herviault pour le Cameroun, à
un Henry Cayon pour VA.O.F,.quittons
ceux dont le nom ne vient pas aujourd'hui
sous ma plume tri excusent.
Mais cette ltistoire des dioramas dans le
palais de la chaise et de la pèche, serait un
trop gros scandale pour que j'y puisse. croire
et j'attends avec confiance un démenti de là
section artistique dé l'Exposition coloniale
internationale de 1931-
jftfarcièf Rlteifel.
- .-
Dans les missions
-
On télégraphie de Rome ;
Le Père Edouard Leys, père Blanc, est
nommé premier vicaire apostolique de Kivu,
détaché au Haut-Congo; le père Hermann
Meyssing Oblat Marie Immaculée, est nom-
mé vicaire apostolique de Kimberley, Afri-
que Méridionale; le père Pierre Marque,
Dblat Marie Immaculée, est nommé arche-
vêque de Colombo, Ceylan; le père Tomasso
Berutti, jésuite, est nommé premier vicaire
apostolique de Pengf u, Chine ; le père Joseph
Gùy, Oblat de Marie Immaculée, est nommé
vicaire apostolique avec le père Grouard,
Canada; le père Augustin Tardieu,. des Mis-
sions étrangères de Paris, est nommé vicaire
apostolique de Quinhon, Annam.
UMMUt à CI fÆt Rwfeel"
1.'
Le paquebot Fêlix-Romstl, construit peur
le compte de. 14 Compagnie des Messageries
Maritimes, sera lancé aemain à Saint-Na-
mim.
Voici ses caractéristiques ; longueur, 163
mètres i largeur, 20 m, 30; creux, 14 m. , 3°
sur quille ; 8 m, 50 de tirant tPeau ; dépla-
eme.nt, 20.945 tonnes. Le navire est actionné
par un moteur Diesel 41'tnre puissance de
S.OM chevaux, La vitesse prévue est de 18
nœuds.
MM. Lucien Saint et- Pierre Bordes 1
Mt à Paris
«♦» -
M, Lucien iJaint, Résident général de
France au Maroc, qui est arrivé- à Paris
hier après.-midi, .vient élaborer, d'ac-
cord avec les ministères des Affaires étran-
gèj&s et des. Finances, le budget marocain.
D'autre part, M. Pierre Bordes, Gouver-
neur général de l'Algérie, est également ar-
rivé a Paris hier matin, à 8 h. 45, par
le train venant de Marseille.
, - - .,,,
L Institut d'étude des religions
de Rabat
- i»«
On écrit de Rabat que l'Institut d'étude
des religions de Rabat a repris ses cours.
Fondé en janvier 1929 pour faciliter aux ca-
tholiques et aux non-catholiques l'étude des
problèmes qui intéressent le sentiment reli-
gieux-et sont en connexion avec le milieu
au Maroc, - l'Institut comprend déjà trois
chaires de conférences : ethnographie préhis-
torique et préhistoire du Maroc, religion
d'Orient, religion chrétienne.
Deux autres chaires ont été ajoutées. cettè
année t philosophie scolastique et psycholo-
gie linguistique berbère.
La séance d'inauguration a été présidée
par S. G. Mgr Vielle, vicaire apostolique de
Rabat. Devant un auditoire nombreux sur
l'ethnographie protohistorique du Maroc.
Les conférences du premier semestre sont
lesTsuivantes : Philosophie scolastique, par le
P. Pédron; le Problème de l'homme, la vie.
Religions chrétiennes, par le P. Ignace
Agras : le fait d'une religion positive trans-
cendante. Religions d'Orient, par le P.
Méry; aperçu général sur la Perse et les
Persans, études berbères, par le P. Peyri-
guères : la Science vivante de l'âme berbère
et la psychologie linguistique.
Un musée de préhistoire comparée et
d'ethnographie marocaine est en formation,
aifisi qu'une bibliothèque destinée aux audi-
teurs qui fréquentent les cours de l'Institut.
A11 Conseil orttat
"1
A Tlemcen, requête d'un habitant
A la requête du sieur Ykblef Kada Abdel-
Kader -ben Labid ben Kada demeurant à
Tlemcen. le Conseil d'Etat a annulé une
décision du ministre des Pensions refusant
au requérant le* bénéfice de l'art. 59 de la
loi du 31 mars 1919.
L'intéressé a été renvoyé devant le minis-
tre pour être procédé à la liquidation de
pension à laquelle il a droit.
Requête d'un électricien aux chemins de
1er militaires du Maroc.
J^e Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Bertelet, électricien aux Chemins de Fer
Militaires du Maroc, demeurant a Oudjda
(Maroc), avait présentée, aux fins d'annula-
tion d'une décision du ministre de la Guerre
repoussant sa demande d'admission dans la
gendarmerie.
- Le Conseil d'Etat a pris cette décision de
rejet pour les motifs suivants:
« Pour demander l'annulation de la dé-
« cision ministérielle, M. Bertelet soutient
« que c'est irrégulièrement que le ministre
« a refusé son admission dans la gendarme-
« rie en fondant sa décision sur le nombre et
« la nature des punitions encourues par le
« requérant.
.« Or, il appartenait au ministre de la
Il Guerre seul d'apprécier si le candidat à cet
« emploi satisfaisait à la condition de bonne
« conduite exigée par l'article 14 du décret
« du 20 mai 1903.,.. »
Annulation d'un arrêté du gouverneur gé-
néral de l'Indo-Chine.
Le 31 décembre 1925, le Gouverneur Géné-
ral de l'Indochine prenait un arrêté, portant
promotion dans le personnel des commis
greffiers du Service Judiciaire de l'Indo-
chine.
M. Giudiccnti, commis greffier principal
de cette administration attaquait cet arrêté
devant le Conseil d'Etat comme pris en vio-
lation de l'art. 27 de l'arrêté du 20 juin 1921.
Attendu, déclarait-il, que le tableau
d'avancement établi au titre de l'année 1926,
lui avait fait perdre le bénéfice de son ins-
cription sur le tableau d'avancement de 1925
au profit d'un de ses collègues, M. Jason.
Estimant que ledit arrêté était entaché
d'illégalité, M. Giudicenti en demandait
l'annulation au Conseil d Etat.
Appelé à juger cette affaire, cette haute
juridiction lui a donné gain de cause' en an-
nulant l'arrêté du Gouverneur Général de
l'Indochine ainsi que le tablchu d'avance-
ment dont s'agit. u
Attendu que ce déclassèrent a été pro-
noncé sans qu'au préalable un rapport écrit
ait été présënté à la Commission administra-
tive par le chef de service.
.D'autre part le procès-verbal de la
séance au cours de laquelle cette décision a
été" prise ne mentionne pas qu'elle ait été
précédée d'observations motivées présentées
par ce chef de service.
.Dès lors/la décision dont s'agit a été
prise en violation de la disposition réglemen-
taire précitée.
Tels sont les motifs entre autres
pour lesquels le Conseil d'Etat a annulé
l'arrêté du Gouverneur Général, de l'Indo-
chine. Cet arrêt du' Conseil d'Etat précise
le cas échéant, les droits des intéressés.
.1.
L'assassinat de Jean Galmot
v
Re' nouvel inculpé dans t'affaire' Galmot,
Albert Soyon. impliqué plus particulière-
ment dans celle du .meurtre de M. Lanoix,
ancien concierge du cimetière, a été interro-
gé par le magistrat instructeur. Il a reconnu
sa participation au drame, en reconnaissant
qu'il avait jeté des pierres à la victime, mais
ces pierres, a-t-il ajouté, ne l'ont pas at-
teinte.
Il a choisi comme défenseur Mo Monner-
ville.
Une confrontation aura liéu incessamment,
dans làe cabinet du juge, entre Madeleine
Grosdubois, ancienne bonne du maire, M. Go-
ber, et Leopoldine, accusée, comme on sait,
d'avoir dirigé l'émeute contre la maison de
son ancien patron.
'L'Aviation Coloniale
ChaUes a survolé le Maroc
Le ministère de l'Air communique l'in-
formation suivante :
» L'avion français, entièrement blanc,
piloté par le capitaine Challes et le cixlonel
arre-Borges, a passé à Casablanca, le 15,
à 15 h. 23. Il compte quittor la côte afri-
caine au cap Blanc à 1 h. 30 environ, le
16, en direction de Pcrnambouc. L'avion,
muni de T. S.F. émet sur 600 et 900 mètres
indicatif « C X L », toutes les heures à. 50
minutes après l'heure ronde.
Tous les navires sont priés de retrans-
mettre les messages teçus de l'avfon.
Une inspection aérienne
dans le sud algérien
Le coionel Vuillemin, commandant l'avia-
lion en Algérie, d atterri sur le terrain
d'aviation d'Hussein-Dey, après un vol
d'inspection de 4.000 kilomètres qu'il avait
commencé vendredi dernier et poursuivi
au-deasus du Sahara jusque Reggan,
Oualled et Colomb-Béchar.
Le colonel Vuillemin était accompagné
d'un autre avion militaire qui a accompli.
également le voyage sans aucun incident.
Le raid d'Alan Cobham
Poursuivant son voyage en direction de
la Rhodésie (Afrique orientale anglaise),
l'aviateur Alan Cobhmll est arrive à l'aéro-
drome de Tunis le 14- à midi. Il en c-st
reparti il destination de Gabès, où il a
atterri à 17 heures.
Un aviateur suisse s'envole vers l'Afrique
A Duebendorf, près Zurich, l'aviateur
suisse Walter Mitteiholsez, pilotant l'avion
à trois moteurs Switzerlana 11, a pris le
départ pour un nouveau raid a travers
l'Afrique.
Le courrier de Madagascar
L'équipuge Roux, Caillol et Dodeinuns,
qui effectue la liaison aérienne Frunce-
Madagasar ayant passé par Heggan, est
arrivé Ci Gao le 14 décembre dans l'après-
midh
Les départs du courrier aérien
Paris-Saïgon
Pour continuer le magnifique élan qui
emporte "aujourd'hui les ailes françaises
aux quatre coins du monde, un nouvel
équipage tente it son tour le raid do dé-
monstration postale vers Saïgon.
Hier malin, ù. 4 lt.,à2O, l'adjudant HObard,
pilote, le lieutenant Lasalle, second pilote
et navigateur, et le mécanicien Faltot ont
pris le départ du Bourget pour effectuer la
liaison postale France-Indochine.
Les pilotes ont l'intention, après avoir
fait escale à Istres de poursuivre leur
voyage par Alexandrie, Bagdad, Karachi,
Allahabad, Akyad, Bangkok.
Us emportent 19 kilos de courrier postal,
destiné aux différentes escales.
Malgré un vent S.-S.-O. assez violent, le
décollage s'est effectué très facilement et
l'avion, après avoir roulé pendant 400 mè-
tres, s'est envolé et, après uin LOtlr de ter-
rain, disparut vers le sud.
L'équipage du Nieuport-Lorraine est com-
posé du lieutenant Victor Lasalle, qui n'est-
pas un inconnu pour le grand public. Pri-
sonnier au début de la guerre il réqssit à
s'évader. Entré dans l'aviation en 1919
comme lieutenant., il remporte en 1926'la
coupe Bréguel, accomplit l'an d'après avec
Duroyon le magnifique voyage en étoile,
qui, de Paria,. le conduisit à Oslo, puis à
Rome, à Bucarest, à Varsovie et à Lis-
bonne. Avec le mème coéquipier il enlève
de haute lutte le l'olllye de Vineennes en
1928 avec un voyage sans escale d'Agadir
h Pnris.
Officier de la Légion d'honneur, croix de
guerre, Lassalle est un navigateur habile
doué d'une indomptable énergie.
L'adiudant-chef Marcel Rebord, mécani-
cien d aviation à sa< sortie de l'école, appe-
lé en 1917, passe son brevet en juillet 1918.
Blessé dans un accident grave en janvier
1919, Robard est renvoyé dans ses foyers.
Lo temps de se remettre et en 1WI, il entre
comme moniteur à l'école d'entraînement
d'Orly, passe adjudant chef en 1929 et tente
actuellement son premier grand raid. Re-
bard est médaillé militaire.
Leur mécanicien Faltot est de ces jeunes
qui, comme Vigroux, Rapin, Maraot, sont
plein d'une ardeur et d'un cran qu'aucun
obstacle ne rebute.
Après avoir fait escale à Istres, les avia-
teurs sont arrivée à Tunis le 14 dans
l'après-midi. Ils un sont. repartis le soir
même a 21 h. 50, à destination de Benghazi
situé dans le golfe de Syrie, La distance
séparant Tunis de Benghazi est, en ligne
droite, de 1.020 kilomètres. Aucune com-
munication concernant ces aviateurs n'est
parvenue depuis, leur départ de Tunis.
Il n'y a cependant pas lieu de s'étonner
de cette absence de nouvelles, le service
télégraphique ne fonctionnant générale-
ment pas le dimanche en Tripolitainc,
comme, du reste, en bien d'autres endroits.
»*»
Le Brix et Rossi qui désirent relier le
plus rapidement possible. Paris. à Saïgon
nVont pu prendre le départ vu les condi-
tions atmosphériques signali-es au-dossus
du Morvan.
Depuis hier matin, l'avion jaune est
prèt. Ses réservoirs ont absorbé 2.700 litres.
d'essence et le. courrier postal pour Saïgon
est amarre dans la carUnguû.
Au premier bulletin météorologique favo-
rable en ce qui concerne le secteur fran-
çais à survoler après le départ, l'équipage
prendra son essor.
Ce matin, au Botirget, tout le monde est
à son poste et attend sans impatience le
moment propice.
Une tentative Angleterre-Le Cap ?
On sait que le pilote Joncs Williams et
le lieutenant Jcnkims veulent tenter de voler
de Granwell (comté de Lincoln) au Caip,
d'un seul coup d'ajle, ce qui représente une
étape de 9.650 kilomètres.
Les prévisions météorologiques étant fa-
vorables, des préparatifs ont été faits à
r aérodrome de Granwell pour que les avia-
teurs puissent partir aujourd'hui.
A L'INSTITUT
Election
M. Jean Lépine, doyen de la Faculté de
Médecine de Lyon, a été élu, à l'unanimité,
membre correspondant de l'Académie des
Sciences, morales et politiques.
L'œuvre du Maréchal Lyautey -
A celte même séance, M. A. Milderand a
fait hommage d'un cours de législation bud-
gétaire marocaine, professé en 1927 et 1928
par M. André-Jean Godin qui a occupé au
Maroc les postes d'inspecteur de compta-
bilité et de chef de cabinet du directeur
général des Finances. Il a pu, ainsi, dans
l'exercice de ces fonctions, se familiariser
avec les questions qui font l'objet de son
ouvrage le premier qui ait été consacré
à la matière et qui témoigne de cette ex-
périence pratique.
En quelques chapitres, il y expose les
principes généraux de la science finan-
cière et de l'application qui en a été faite
au budget chérifien. Ces pages évoquent
l'image" de Ii l'homme de génie à qui dix
ans suffirent pour faire du Maroc le plus
beau fleuron de - notre couronne africaine.
Deux chiffres, dont l'un ouvre et l'autre
clôt l'ouvrage, éclairent de leur sobre élo-
quence l'aeuvrc admirable du maréchal
Lyautey. Le budget fmarocain était -en
1913 de 23.GOO.OOQ francs, il atteignait, en
1927, 531 millions
11..
L'exposition coloniale
internationale de Paris
Par MIRANE-MARCELLE DEFFINS.
LE CONCOURS D'AFFICHES
DE L'INDOCHINE
Les noms des heureux (très heureux) lau-
réats du concours d'affiches ouvert par le
Gouvernement Général de l'Indochine, sont
connus aujourd'hui.
Hélas !
Deux fois, trois fois, dix fois, cent fois
hélas ! (ajoutez et surajoutez autant de fois
que vous voudrez les et hélas 1 » et vous au-
rez toujours raison).
Je vous avais annoncé certaines composi-
tions remarquables par leur médiocrité, leur
incompréhension, leur stupidité. Je vous en
avais signalé d'autres fort jolies mais sans
nul lien avec le sujet imposé. Une ou deux,
méritant toute l'attention du jury parce que
réunissant les qualités voulues et qu'elles
parlaient beau, droit et franc de la « parti-
cipation de l'Indochine à l'Exposition Colo-
niale de Paris », sujet du concours.
Je n'avais rien dit, bien entendu, des au-
tres, car il- n'y avait vraiment rien à dire,
ne voulant ni perdre mon encre, ni perdre
mon temps, à la façon de-ces candidats»patte-
en l'air et pihceau-au-vent.
Résultat du concours.
PREMIER PRIX : Un annamite accroupi (il
s'agit évidemment du sujet de l'affiche et
non de l'auteur), qui se cramponne après un
caducée. Une carte géographique (l'Indo-
chine y est fort honorablement représentée;
en effet elle couvre les trois quarts de
l'hémisphère). Au bas de l'affiche, un brûle-
parfum, frère jumeau d'une saucisse plate
ou d'une grenouille, E-X.P-O-S-I-T-I-O-N
C-O-L-O-N-1-A-L-E tracé tout de guingois
comme ma nièce sait le faire quand elle a
envie de jouer à cache-cache ou de sauter à
la corde.
Le premier piix gagne 10.000 francs (dix-
mille francs).
On peut dire que ces dix mille francs-là
ont été gagnes dans un fauteuil de sleeping.
L'Indochine a beau être aussi généreuse
qu'elle est riche, c'est pour elle payer évi-
demment cher cet annamite plat, accroché
à ce caducée (voir le modèle page 139 du
Petit Dictionnaire Larousse) que les uns
pourraient prendre à la ligueur pour l'en-
seigne d'un tenancier de produits pharma-
ceutiques d'Haïphong et que d'autres, avec
autant de raisons, pourraient considérer
comme le symbole d'une dysenterie urgente,
naturelle, irréfrénable et sans pudeur. Né-
cessité fait loi. n'est-ce pas ?
DEUXIÈME PRIX (5.000 francs) : Il se trouve
attribué à M. Serré. J'avais signalé son en-
voi (1) remarquable : une tête de boud-
dah très caractéristique et cliaudow à point.
Cet artiste, d'ailleurs, a tout un jeune passé
plein de promesses et de réalisations. Et la
dernière et récente exposition qu'il fit à Pa-
ris, chez Ronard, n'a pas été sans émouvoir
les amateurs de belle et solide peinture,
habituellement si durs à dégeler dans notre
capitale surglacce par les expositions d'art.
TROîSlfeME PRIX: Deux têtes de cambod-
giennes. Deux grosses têtes de clown. Tou-
pets et farine. Les Fratellini sont des beau.
tés à côté de ça. Les bouches, qui avale-
raient le Mékong, tiennent toute l'affiche.
Non. Je plains sincèrement M. Beleugue,
professeur technique adjoint à l'Ecole des
Arts camlfcdgiens, de vivrè avec de pareilles
entités. Je plains aussi ses élèves. Lui s'en
consolera avec les trois mille francs qu'il va
toucher. Ça remet, tout de même la tête à
T.500 francs. Et c'est se payer à bon prix
celle des gens.
Les quatrième et troisième prix ont été
décernés à M. Quang-Tran, de Hanoï. Deux
compositions blanches, noires et jaunes, très
jolies et très stylisées comme l'Annam lui-
même.
Je regrette seulement que les bananes
que porte l'une des femmes si charmantes,
soient de couleur orange et l'ananas peint
avec le même pinceau plongé dans le même
pot de couleur.
Que va s'imaginer encore Paris sur les
bananes coloniales vendues aux petites bou-
tiques? Quelles sont mûres, trop mûres ou
pas mûres?
Le sixième prix a été enlevé également par
un Annamite : M. Dang Tran-coc. de Ha-
noï qui a -donné aussi, dans le même style
heureux de ses congénères, des annamites
« ntourés de noir, de jaune et de blanc.
Et cependant. Je me demande qu'elle
affiche, parmi toutes celles-là, représente,
de près ou de loin, « la participation de
l'Indochine à l'Exposition Coloniale de
Paris » ?
Pas une.
C'est bien à regret qu'il me faut renoncer
M) Voir Annalrs Coloniales du 7 novembre
j 1929.
LE NUMERO i 8Q CENTIMES
- ---
LUNDI SOIR, 10 DECEMBRE J929.
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Les Annales Coloniales
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e
La mission Perrot en A. 0. F.
*
Dans un copieux volume sur les produc-
tions végétales indigènes ou cultivées' de
l'Afrique Occidentale (Sahara, Soudan ni-
gérien, Haute-Volta, Guinée) - modestement
sous-titré Rapport de Mission (i), M. le
Professeur Emile Perrot, bien connu de nos
lecteurs, rend compte de sa dernière mis-
sion dans notre grande Colonie de l'Ouest
Africain. Il connaissait déjà les. possessions
françaises de la Côte Occidentale d'Afrique
puisqu'en 1^14, la guerre l'avait surpris
r au Congo belge, et en Afrique Equatoriale
et qu'au retour il avait fructueusement vi-
sité la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Sénégal.
li ne s'est pas borné, au cours de son
voyage en A.. 0, F. qu'il atteignit par le
Sahara, a diriger ses études sur les seules
questions, cependant fort importantes, des
plantes indigènes où cultivées, objet spécial
de sa mission, au contraire, il nous a rap-
porté des observations d'ensemble sur le&
problèmes les plus divers, ce dont il faut le
féliciter. Après d'autres, français ou étran-
gers, il revient avec une impression nette-
ment favorable et, pour qui.le connaît, !e
professeur Perrot juge objectivement. Par
là, ses constatations revêtent un intérêt tout
particulier. 11 les a condensées datis la der-
o nière partie de son rapport. Et ce sont ces
réflexions que nous allons analyser sommai.
rement.
Tout en constatant, en définitive, une aug-
mentation- numérique de la population et son
amélioration sociale, M. Perrot, avec tous les
coloniaux, estime que doit être vigoureuse-
ment continuée la lutte contre la maladie, les
épidémies, la mortalité infantile et il rend
hommage en passant aux efforts déjà faits
et aux résultats obtenus. 11 souhaite une ali-
mentation meilleure, mieux équilibrée, nlus
réparatrice. L'extension du machinisme déjà
commencée dans les services publics et chez
les particuliers représente à ses yeux une
condition indispensable au développement du
pays : car il libère une main-d'œuvre consi-
dérable et évite des ëfforts disproportion-
nésr La politique de lteau lui paraît, à juste
titre primordiale, pour la - mise en valeur
du pays et son équipement. 'Et à cet égard
liA. 0. F, est assez privilégiée aussi bien
par ses gtands fleuves que par ses rivières
côtfères. 11 souhaite voir continuer sans dé-
semparer, la réalisation de l'outillage écono-
mique, ports, voies ferrées, routes. A ce su-
; fèv.jW..-P
rait, non sans raison, donner, tout au
- -meine tyrésenterrent - le mm dtt-dhemin
de fer Àlgéro-Soudanals et veut son abou-
tissement dans un port de la Côte d'Ivoire.
Ce chemin de fer, selon lui, aura sinon dès
maintenant, du moins dans un avenir très
rapproché, une réelle valeur économique que
certains lui dénient.
En l'état actuel des choses, en At 0. F.,
la production. coloniale est essentiellement
liée au développement de l'agriculture. C'est
l'évidence même, mais il est bon qu'un
« missionnaire » de la culture scientifique
de M. Perrot affirme à nouveau cette vérité.
Qu'il s'agisse de produits de cueillette ou de
cultures l'A, O.. F. est fcssez favorisée. Sans
brusquer la transition de la cueillette à la
culture, il arrive un moment où la culture
s'impose et les exemples abondent ailleurs.
En Afrique « on tend avec juste raison à la
( culture familiale chez l'indigène b mais il
faut - et ce n'est pas impossible au con-
traire l'introduction de la charrue en Gui-
née sous les efforts du Gouverneur Poiret,
le développement .des cacaoyères indigènes
4ïn Côte, d'Ivoire le montrent faire
t'éducation du producteur. « Et voici bien-
tôt, dit M. Perrdt) que les différentcR for-
mules'à l'essai de métayage et de coopéra-
tion à l'aide du trédit agricole vont trans-
former la production : c'est un heureux pré-
sage. »
Pour les grandes cultures « qui échap-
peront pour longtemps encore aux indigè-
nes tf qui « ne peuvent s'établir et pros-
pérer qu'avec une technique rigoureuse et
vies capitaux abondants », M. Perrot indique
qu' « on tend de plus étl plus a associer la'
culture indigène à la culture européenne a,
ce qui ne peut produire que de bons effets.
Les capitaux, certes,, ne manquent pas en
A. Ô. F., peut-être même, à 1 appréciation
de certains, les investissements sont peut-être
trop considérables ou trop dispersés. ,: -
Sur la questipn technique sur la -forte
- constitution de laquelle tous s ^accord eut -
M. le professeur Perrot approche des vues
particulières qu'il a d'ailleurs exposées à
plusieurs reprises. Il est absolument néces-
saire qu'un service technique d'agriculture
soit rationnellement constitué et qu'il reçoive
z des directives générales scientifiques. On ne
saurait séparer désormais le rôle pratique dit
service de l'agriculture aux Colonies d'une
base scientifique. Elevant le sujet -' à
l'ensemble .des Colonies, réminent profes;
,- seur, le colonial averti- qu'il est voit ainsi
l'organisation i qui aurait ses préférencés.
Tout d'abord une liante directive, un grrmd
Conseil composé d'agtonothes, de spécialis-
tes, de vétérinaires pour établir un program-
ma et coordonner les études et les expérien-
ces,. puis un ou deux ventres de recherches
techniques en relation avec des stations ex-
périmentales à but défini ayant dans leur
orbite le nombre de champs dexperimenta-
iwn nécessaire. Il estime en plus que les
Agronomes doivent être spécialisés, leur re-
crutement et leur situation: améliorés. En-
fin, Î1 déplore, malgré les progrès faits en
ce sens déptitewquelques. années, malgré les
(1) ̃ Sur les productions VSgétttles indigènes
ou éiWtivsion" FWhaVn* .31 de rOtnce National des ma-
tières premières végétales.
-'
créations récentes de chaires, de laboratoires,
de sections coloniales, l'insuffisance de l'en-
seignement et de l'éducation scientifique co-
loniaux en France. Qui n'applaudirait vi-
goureusement des deux mains aux Regrets
du professeur Emile Perrot.
Son volume se terminé par des apprécia-
tions sur l'avenir des régions visitées. Il
est inutile de souligner la valeur de cette
conclusion : a J'ai dégagé des constatations
méritoires. J'ai cru même devoir faire des
suggestions qui ont tout au moins le mérite
d'être sincères et fondées sur une certaine
expérience : elles ne diminuent en rien la
valeur des progrès accomplis qui justifient
une foi ardente dans l'avenir. » -
C'est cette « pleine confiance dans l'ave-
nir » qui clôt ce livre si réconfortant, si
utile, si bienfaisant pour la cause coloniale,
et l'on ne peut que féliciter hautement M.
le professeur Emile Perrot d'avoir si net-
ment, suivant son habituelle méthode, ex-
posé. ce qu'il avait vu, exprimé ses sugges-
tions, constaté les a progrès accomplis ».
Pierre Tatttinger.
Député de Paris,
Président de la Commission do
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats.
A LA CH AMBRE
- .1'
DEBATS
Les poudres
Au cours de la séante de samedi, M. Fa-
bien- AlberUn, parlant de la poudrerie de
Suint-Cliurnas, ru. fait ressortir :
Qu'en raison de sa position géographique, si-
tuée sur les bords de l'étang de Berre, par
conséquent en communication immédiate avec
'Marseille, placée sur la grande voie ferrée Pa-
ris-Lyon-Murseille, qui assure un transport ra-
pide des niatiôrtfs premières et des produits de
fabrication, cette (poudrerie eût été toute dési-
gnée pour mettre on valeur et exploiter nos ri-
ohesses en phosphates d'Algérie et de Tunisie. »
ôiesses cil
M. Charles Baron, plus tard, a exifabriquep
conditions d'établissement d'une falbrique
de clicddllo en Algérie.
M. Charles Baron. On continue a donner
dos accrocs au monopole. J'ail en effet, trouvé,
sous le numéro 4959, un projet de loi dépoSê.
M. Alexandre Millerand régnant, par MM. Char-
les de Lasloyrio. votre prédécesseur, André Ma-
ginot, ministre de la guerre et des pensions,
Maunoury, ministre de l'Intérieur. Cette Initia-
tive gouvernementale a eu pour déplorable
résultat d'ouvrir une nouvelle brèche dans le
mur bien fragile qui défend le monopole "des
poudcuL_ - ,
- Je recommande la lecture de yexpose des
motifs do ce projet.
M. lo gouverneur générai-de l'Algérie, les dé-
légations financières ont réclamé avec énergie
et ils avaient raison l'installation en Al-
gérie d'une usine do ûhedditô. En effetfles trans.
ports d'explosifs sont dangereux et exigent des
primes d'assurance très élevées et de délicates
précautions. On a donc trouvé préférable do
transporter à bien meilleur marché et fabriquer
on Algérlo.
qui est , , tout , un
Dnns cet exposé des motifs, qui est tout un
dtcf.d'couvrc, jo l'elbve les deux phrases sui-
vantes :
« Doux solutions s'offrent a nous : V la créa-
tion, on Algérie, d'une poudrerie nationale pour
l'alimentation en chedaite des consommateurs
algériens; 2* la construction et l'exploitation de
la fabrique pnr l'industrie .privée, pour le comp-
te et sous la surveillance do l'administration des
poudres.. ,.
- Le Gouvernement de l'époque, qui était moins
attaché que vous au principe du monopole. a
Irouivé un argument :
La première solution, c est-à-dire 1 Installation
d'une usine d'Etat en Algérie nécessiterait une
dépense de premier établissement très impor-
'tantc, qu'il ne paraît pas possible d'envisager
tante, la situation budgétaire actuelle. ,
dans
Srtvez-vous combien a coûlé cette usine, mon-
sieur le ministre des Finances V
M. le ministre des Finances. ","",Non.
M. Charles Baron. Eh bien ! Cette usine a
coûté 300.000 francs.
Mais, à cotte époque, messieurs, la France,
cette malheureuse, qui était drapée dans un
manteau de gloire percé, ne pouvait que s'ins-
taller au coin d'une rue et tendre la main;elle
n'nvnit pas 300.000 fr. pour faire respecter son
monopole.
Voilà la raison qui a été donnée a la Cham-
bre et que celle-ci a acceptée.
INou!=\ avons tout de même fait introduire
dans la convention cette phrase :
« Tt est prévu, en outre, que- l'Etat français
aura la faci-lité de racheter à. tout moment l'usi-
ne d'explosifs dont il s agit*.v »
Mais vous allez faire une excellente amure,
q ue cette, usine a ëté
monsieur le ministre, puisoue cette usine a été
construite en 1922 et qu'a cette époque, le
franc n'était ptrs un malheureux petit franc à
qualre sous. Vous pourrez avoir cette usine pour
rien et réaliser, par conséquent, pas mal de
bénéfices sur cette opération que je vous con-
seille vivement de faire. -
Vous resterez ainsi en accord avec vos pi inci,
pes et avec les nécessitô^jAnationales, ce qui est
une très bonne chose. "t,
Sur le même sujet, M. Morinaud est intervenu
comme ift suit :
MM!, M. Charles Tîaron a parlé tout al
de la création -d'une usine de cheddite qui a
été autorisée en Algérie. 11 a critiqué cette auto-
risation il aurait préféré a-t-il dit, que cette
usine fût construite .par l'Etat. En ce clul nous
concerne, nous n'y aurions vu aucun lOOonvé-
qlibnt. -
Mais, je tiens à dire que si la création de cette
usine a été autorisée, c'em, parce que "1 Afrique
du Nord a des besoins exceptionnels en explo-
sifs et qu. 110 songeait nullement a -es.
saUsfaire *pav ses propres moyens, étant donne
la. situation financière de cette* époque. (1res
bien 1 très bien 0 - _'li'-~-
L'Afrique du Nord, vous le savez, jouit d'un
développement minier oonsiaéra-Me. e-lie produtt
2 millions de tonnes de fer, 4 millions de ton-
nes de pliosiiliales, 50.000 bonnes de callamine,
60.000 torirres de plmnb; (Très bien 1 très bien 1)
II" faut, pour assurer cette production, des gxlr
plosifs on quantité considérable.
Avant la création de cette usine, on fle pmt-
vait Iles obtenir, étant donné les duilcudlés de
transport de ces matières, comme on l'aurait
voulu. C'est Tlcsinc dans (l'intérêt de 1 industrie
minière -nord-africaine que la, création de cette
usine a 4m ettlorisée ----
- Elle a été rawiSEBemeni u par WSTRe
étriqué au NW8, car «1 le,était utile et urgente
pour toutes les- minés de. j~ France nord^ifri-
naine, (ApipltrôdiSBCmOTte.)' -v ;
DIORAMAS COLONIAUX
,'1' -
lit
IB
EXPOSITION colo-
uiale de Ê i il-
cennes entre de-
p ui s quelques
mois dans la-
voie féconde. des
concours, des
travaux? des constructions.
Jeudt derniert la grande presse d'infor-
mation Annonçait que la Grande-Bretagne
collaborerait officiellement à la grande ma-
nifestation de 1931. -
Nous Vavions déjà annoncé formellement
dans le numéro des Annales Coloniales du
21 NOVEMBRE (lettre de notre correspon-
dant de Londres).
Réjouissons-nous de Vactivité du piaréc/ial
Lyautey et de ses adjoints.
Mais cela ne doit pas nous faire laisser
dans V ombre les protestations qui nous par-
viennent chaque jour plus nombreuses au
sujet de la partie artistique de VExposition.
Entre beaucoup d'autres, je cite la letire
suivante que j'ai reçue, il y a quelques
jours :
Monsieur - le Directeur,
Vous avez fait une ardente et légitime cam-
pagne en faveur des véritables artistes pein-
tres coloniaux dans les Annales Coloniales.
Vous avez été en la circonstance leur dé-
fenseur passionné, ils vous en sont tous re-
connaissants. Un hardi capitaine a dit jadis:
« 11 n'est pas nécessaire de vaincre pour
combattre, de réussir pour entreprendre. »
C'est pourquoi, malgré toute- votre énergie
nous n àvons pas encore les satisfactions aux-
quelles nous pouvons- légitimement prétem
are.
Le bruit court vous êtes mieux placé
que nous pour savoir- si ce bruit est fondé
qu'il est des dioramas, qu'il est des décora-
tions artistiques de pays coloniaux qui échap-
pent au légitime concours et aussi à la com-
pétence.
- Est-il vrai que, par exemple, pour des pays
sous mandat, une demi-douzaine de dioramas
environ aient été confiés à un peintre qui ne
connaît pas ces régions sans concours,
sans appels de maquette à des artistes ayant
visité ces pays.
Ce ne serait vraiment pas la peine,
qu'ayant échoué successivement au concours
du timbre à celui des affiches et à tant
d'autres, il ait en fin de compte la part du
,11011, parce que celle-là ne' serait donnée
qu'à la faveur. -.
Renseignez-vous et dites-nous ce que vous
savez ?
Un Lauréat de la Société Coloniale
des Artistes Français désillusionné.
Ce que niott 'correspondant m'a,ÛtONce, il
y a déjà quelle temps qu'on m'en avait, fait
fart et il me refusais à crotte que le favo*
ritisme ait réussi à l'Exposition Coloniale
dans une aussi large mesure.
Déjà un de nos plus notoires peintres offi-
ciels' me disait, dans mon bureau, il y a
deux mois à peine, qu'on lui avait. offert de
faire tel diorama rétalant les exploits d'une
héroïque mission dont l'un des chefs tomba,
il y a quelque trente ans sous les coups des
tribus indigènes. Malgré de trop aimables
insistances, il s'y était refusé, arguant qu'il
Savait jamais vu les pays où il devait faire
évoluer son diorama): il maintint son refus
malgré les insistances de ceux qui lui of-
fraient une petite part du gâteau qu'ils
mangeaient.
Il v a maldonne. Ce ne sont pas
des dioramas de pays sous mandat, mais
six dioramas de grandes chasses et de gran-
des pèches, avec des animaux empaillés,
grandeur nature, s'il vous Plaît, qui sont
confiés à M. J. de ta Nézière, dont, de
l'avis de tous les amateurs compétents, de
l'avis de tous les- vrais artistes, la valeur
égale la modestie.
- Il s'agirait etl l'espèce de six dioramas,..-
une .paillel Et pour cela on aurdit négligé
de faire appel à ceux qui ont participé à de
grandes chasses qui ont vu la fdune et la
flore des diverses régions de notre empire
colonial avec des yeux d'artistes, à un Fou-
queray, à un de Feufe, pour l'Indochine, à
un Marcel Gaillard pour l'Afrique équato-
riale, à un Herviault pour le Cameroun, à
un Henry Cayon pour VA.O.F,.quittons
ceux dont le nom ne vient pas aujourd'hui
sous ma plume tri excusent.
Mais cette ltistoire des dioramas dans le
palais de la chaise et de la pèche, serait un
trop gros scandale pour que j'y puisse. croire
et j'attends avec confiance un démenti de là
section artistique dé l'Exposition coloniale
internationale de 1931-
jftfarcièf Rlteifel.
- .-
Dans les missions
-
On télégraphie de Rome ;
Le Père Edouard Leys, père Blanc, est
nommé premier vicaire apostolique de Kivu,
détaché au Haut-Congo; le père Hermann
Meyssing Oblat Marie Immaculée, est nom-
mé vicaire apostolique de Kimberley, Afri-
que Méridionale; le père Pierre Marque,
Dblat Marie Immaculée, est nommé arche-
vêque de Colombo, Ceylan; le père Tomasso
Berutti, jésuite, est nommé premier vicaire
apostolique de Pengf u, Chine ; le père Joseph
Gùy, Oblat de Marie Immaculée, est nommé
vicaire apostolique avec le père Grouard,
Canada; le père Augustin Tardieu,. des Mis-
sions étrangères de Paris, est nommé vicaire
apostolique de Quinhon, Annam.
UMMUt à CI fÆt Rwfeel"
1.'
Le paquebot Fêlix-Romstl, construit peur
le compte de. 14 Compagnie des Messageries
Maritimes, sera lancé aemain à Saint-Na-
mim.
Voici ses caractéristiques ; longueur, 163
mètres i largeur, 20 m, 30; creux, 14 m. , 3°
sur quille ; 8 m, 50 de tirant tPeau ; dépla-
eme.nt, 20.945 tonnes. Le navire est actionné
par un moteur Diesel 41'tnre puissance de
S.OM chevaux, La vitesse prévue est de 18
nœuds.
MM. Lucien Saint et- Pierre Bordes 1
Mt à Paris
«♦» -
M, Lucien iJaint, Résident général de
France au Maroc, qui est arrivé- à Paris
hier après.-midi, .vient élaborer, d'ac-
cord avec les ministères des Affaires étran-
gèj&s et des. Finances, le budget marocain.
D'autre part, M. Pierre Bordes, Gouver-
neur général de l'Algérie, est également ar-
rivé a Paris hier matin, à 8 h. 45, par
le train venant de Marseille.
, - - .,,,
L Institut d'étude des religions
de Rabat
- i»«
On écrit de Rabat que l'Institut d'étude
des religions de Rabat a repris ses cours.
Fondé en janvier 1929 pour faciliter aux ca-
tholiques et aux non-catholiques l'étude des
problèmes qui intéressent le sentiment reli-
gieux-et sont en connexion avec le milieu
au Maroc, - l'Institut comprend déjà trois
chaires de conférences : ethnographie préhis-
torique et préhistoire du Maroc, religion
d'Orient, religion chrétienne.
Deux autres chaires ont été ajoutées. cettè
année t philosophie scolastique et psycholo-
gie linguistique berbère.
La séance d'inauguration a été présidée
par S. G. Mgr Vielle, vicaire apostolique de
Rabat. Devant un auditoire nombreux sur
l'ethnographie protohistorique du Maroc.
Les conférences du premier semestre sont
lesTsuivantes : Philosophie scolastique, par le
P. Pédron; le Problème de l'homme, la vie.
Religions chrétiennes, par le P. Ignace
Agras : le fait d'une religion positive trans-
cendante. Religions d'Orient, par le P.
Méry; aperçu général sur la Perse et les
Persans, études berbères, par le P. Peyri-
guères : la Science vivante de l'âme berbère
et la psychologie linguistique.
Un musée de préhistoire comparée et
d'ethnographie marocaine est en formation,
aifisi qu'une bibliothèque destinée aux audi-
teurs qui fréquentent les cours de l'Institut.
A11 Conseil orttat
"1
A Tlemcen, requête d'un habitant
A la requête du sieur Ykblef Kada Abdel-
Kader -ben Labid ben Kada demeurant à
Tlemcen. le Conseil d'Etat a annulé une
décision du ministre des Pensions refusant
au requérant le* bénéfice de l'art. 59 de la
loi du 31 mars 1919.
L'intéressé a été renvoyé devant le minis-
tre pour être procédé à la liquidation de
pension à laquelle il a droit.
Requête d'un électricien aux chemins de
1er militaires du Maroc.
J^e Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Bertelet, électricien aux Chemins de Fer
Militaires du Maroc, demeurant a Oudjda
(Maroc), avait présentée, aux fins d'annula-
tion d'une décision du ministre de la Guerre
repoussant sa demande d'admission dans la
gendarmerie.
- Le Conseil d'Etat a pris cette décision de
rejet pour les motifs suivants:
« Pour demander l'annulation de la dé-
« cision ministérielle, M. Bertelet soutient
« que c'est irrégulièrement que le ministre
« a refusé son admission dans la gendarme-
« rie en fondant sa décision sur le nombre et
« la nature des punitions encourues par le
« requérant.
.« Or, il appartenait au ministre de la
Il Guerre seul d'apprécier si le candidat à cet
« emploi satisfaisait à la condition de bonne
« conduite exigée par l'article 14 du décret
« du 20 mai 1903.,.. »
Annulation d'un arrêté du gouverneur gé-
néral de l'Indo-Chine.
Le 31 décembre 1925, le Gouverneur Géné-
ral de l'Indochine prenait un arrêté, portant
promotion dans le personnel des commis
greffiers du Service Judiciaire de l'Indo-
chine.
M. Giudiccnti, commis greffier principal
de cette administration attaquait cet arrêté
devant le Conseil d'Etat comme pris en vio-
lation de l'art. 27 de l'arrêté du 20 juin 1921.
Attendu, déclarait-il, que le tableau
d'avancement établi au titre de l'année 1926,
lui avait fait perdre le bénéfice de son ins-
cription sur le tableau d'avancement de 1925
au profit d'un de ses collègues, M. Jason.
Estimant que ledit arrêté était entaché
d'illégalité, M. Giudicenti en demandait
l'annulation au Conseil d Etat.
Appelé à juger cette affaire, cette haute
juridiction lui a donné gain de cause' en an-
nulant l'arrêté du Gouverneur Général de
l'Indochine ainsi que le tablchu d'avance-
ment dont s'agit. u
Attendu que ce déclassèrent a été pro-
noncé sans qu'au préalable un rapport écrit
ait été présënté à la Commission administra-
tive par le chef de service.
.D'autre part le procès-verbal de la
séance au cours de laquelle cette décision a
été" prise ne mentionne pas qu'elle ait été
précédée d'observations motivées présentées
par ce chef de service.
.Dès lors/la décision dont s'agit a été
prise en violation de la disposition réglemen-
taire précitée.
Tels sont les motifs entre autres
pour lesquels le Conseil d'Etat a annulé
l'arrêté du Gouverneur Général, de l'Indo-
chine. Cet arrêt du' Conseil d'Etat précise
le cas échéant, les droits des intéressés.
.1.
L'assassinat de Jean Galmot
v
Re' nouvel inculpé dans t'affaire' Galmot,
Albert Soyon. impliqué plus particulière-
ment dans celle du .meurtre de M. Lanoix,
ancien concierge du cimetière, a été interro-
gé par le magistrat instructeur. Il a reconnu
sa participation au drame, en reconnaissant
qu'il avait jeté des pierres à la victime, mais
ces pierres, a-t-il ajouté, ne l'ont pas at-
teinte.
Il a choisi comme défenseur Mo Monner-
ville.
Une confrontation aura liéu incessamment,
dans làe cabinet du juge, entre Madeleine
Grosdubois, ancienne bonne du maire, M. Go-
ber, et Leopoldine, accusée, comme on sait,
d'avoir dirigé l'émeute contre la maison de
son ancien patron.
'L'Aviation Coloniale
ChaUes a survolé le Maroc
Le ministère de l'Air communique l'in-
formation suivante :
» L'avion français, entièrement blanc,
piloté par le capitaine Challes et le cixlonel
arre-Borges, a passé à Casablanca, le 15,
à 15 h. 23. Il compte quittor la côte afri-
caine au cap Blanc à 1 h. 30 environ, le
16, en direction de Pcrnambouc. L'avion,
muni de T. S.F. émet sur 600 et 900 mètres
indicatif « C X L », toutes les heures à. 50
minutes après l'heure ronde.
Tous les navires sont priés de retrans-
mettre les messages teçus de l'avfon.
Une inspection aérienne
dans le sud algérien
Le coionel Vuillemin, commandant l'avia-
lion en Algérie, d atterri sur le terrain
d'aviation d'Hussein-Dey, après un vol
d'inspection de 4.000 kilomètres qu'il avait
commencé vendredi dernier et poursuivi
au-deasus du Sahara jusque Reggan,
Oualled et Colomb-Béchar.
Le colonel Vuillemin était accompagné
d'un autre avion militaire qui a accompli.
également le voyage sans aucun incident.
Le raid d'Alan Cobham
Poursuivant son voyage en direction de
la Rhodésie (Afrique orientale anglaise),
l'aviateur Alan Cobhmll est arrive à l'aéro-
drome de Tunis le 14- à midi. Il en c-st
reparti il destination de Gabès, où il a
atterri à 17 heures.
Un aviateur suisse s'envole vers l'Afrique
A Duebendorf, près Zurich, l'aviateur
suisse Walter Mitteiholsez, pilotant l'avion
à trois moteurs Switzerlana 11, a pris le
départ pour un nouveau raid a travers
l'Afrique.
Le courrier de Madagascar
L'équipuge Roux, Caillol et Dodeinuns,
qui effectue la liaison aérienne Frunce-
Madagasar ayant passé par Heggan, est
arrivé Ci Gao le 14 décembre dans l'après-
midh
Les départs du courrier aérien
Paris-Saïgon
Pour continuer le magnifique élan qui
emporte "aujourd'hui les ailes françaises
aux quatre coins du monde, un nouvel
équipage tente it son tour le raid do dé-
monstration postale vers Saïgon.
Hier malin, ù. 4 lt.,à2O, l'adjudant HObard,
pilote, le lieutenant Lasalle, second pilote
et navigateur, et le mécanicien Faltot ont
pris le départ du Bourget pour effectuer la
liaison postale France-Indochine.
Les pilotes ont l'intention, après avoir
fait escale à Istres de poursuivre leur
voyage par Alexandrie, Bagdad, Karachi,
Allahabad, Akyad, Bangkok.
Us emportent 19 kilos de courrier postal,
destiné aux différentes escales.
Malgré un vent S.-S.-O. assez violent, le
décollage s'est effectué très facilement et
l'avion, après avoir roulé pendant 400 mè-
tres, s'est envolé et, après uin LOtlr de ter-
rain, disparut vers le sud.
L'équipage du Nieuport-Lorraine est com-
posé du lieutenant Victor Lasalle, qui n'est-
pas un inconnu pour le grand public. Pri-
sonnier au début de la guerre il réqssit à
s'évader. Entré dans l'aviation en 1919
comme lieutenant., il remporte en 1926'la
coupe Bréguel, accomplit l'an d'après avec
Duroyon le magnifique voyage en étoile,
qui, de Paria,. le conduisit à Oslo, puis à
Rome, à Bucarest, à Varsovie et à Lis-
bonne. Avec le mème coéquipier il enlève
de haute lutte le l'olllye de Vineennes en
1928 avec un voyage sans escale d'Agadir
h Pnris.
Officier de la Légion d'honneur, croix de
guerre, Lassalle est un navigateur habile
doué d'une indomptable énergie.
L'adiudant-chef Marcel Rebord, mécani-
cien d aviation à sa< sortie de l'école, appe-
lé en 1917, passe son brevet en juillet 1918.
Blessé dans un accident grave en janvier
1919, Robard est renvoyé dans ses foyers.
Lo temps de se remettre et en 1WI, il entre
comme moniteur à l'école d'entraînement
d'Orly, passe adjudant chef en 1929 et tente
actuellement son premier grand raid. Re-
bard est médaillé militaire.
Leur mécanicien Faltot est de ces jeunes
qui, comme Vigroux, Rapin, Maraot, sont
plein d'une ardeur et d'un cran qu'aucun
obstacle ne rebute.
Après avoir fait escale à Istres, les avia-
teurs sont arrivée à Tunis le 14 dans
l'après-midi. Ils un sont. repartis le soir
même a 21 h. 50, à destination de Benghazi
situé dans le golfe de Syrie, La distance
séparant Tunis de Benghazi est, en ligne
droite, de 1.020 kilomètres. Aucune com-
munication concernant ces aviateurs n'est
parvenue depuis, leur départ de Tunis.
Il n'y a cependant pas lieu de s'étonner
de cette absence de nouvelles, le service
télégraphique ne fonctionnant générale-
ment pas le dimanche en Tripolitainc,
comme, du reste, en bien d'autres endroits.
»*»
Le Brix et Rossi qui désirent relier le
plus rapidement possible. Paris. à Saïgon
nVont pu prendre le départ vu les condi-
tions atmosphériques signali-es au-dossus
du Morvan.
Depuis hier matin, l'avion jaune est
prèt. Ses réservoirs ont absorbé 2.700 litres.
d'essence et le. courrier postal pour Saïgon
est amarre dans la carUnguû.
Au premier bulletin météorologique favo-
rable en ce qui concerne le secteur fran-
çais à survoler après le départ, l'équipage
prendra son essor.
Ce matin, au Botirget, tout le monde est
à son poste et attend sans impatience le
moment propice.
Une tentative Angleterre-Le Cap ?
On sait que le pilote Joncs Williams et
le lieutenant Jcnkims veulent tenter de voler
de Granwell (comté de Lincoln) au Caip,
d'un seul coup d'ajle, ce qui représente une
étape de 9.650 kilomètres.
Les prévisions météorologiques étant fa-
vorables, des préparatifs ont été faits à
r aérodrome de Granwell pour que les avia-
teurs puissent partir aujourd'hui.
A L'INSTITUT
Election
M. Jean Lépine, doyen de la Faculté de
Médecine de Lyon, a été élu, à l'unanimité,
membre correspondant de l'Académie des
Sciences, morales et politiques.
L'œuvre du Maréchal Lyautey -
A celte même séance, M. A. Milderand a
fait hommage d'un cours de législation bud-
gétaire marocaine, professé en 1927 et 1928
par M. André-Jean Godin qui a occupé au
Maroc les postes d'inspecteur de compta-
bilité et de chef de cabinet du directeur
général des Finances. Il a pu, ainsi, dans
l'exercice de ces fonctions, se familiariser
avec les questions qui font l'objet de son
ouvrage le premier qui ait été consacré
à la matière et qui témoigne de cette ex-
périence pratique.
En quelques chapitres, il y expose les
principes généraux de la science finan-
cière et de l'application qui en a été faite
au budget chérifien. Ces pages évoquent
l'image" de Ii l'homme de génie à qui dix
ans suffirent pour faire du Maroc le plus
beau fleuron de - notre couronne africaine.
Deux chiffres, dont l'un ouvre et l'autre
clôt l'ouvrage, éclairent de leur sobre élo-
quence l'aeuvrc admirable du maréchal
Lyautey. Le budget fmarocain était -en
1913 de 23.GOO.OOQ francs, il atteignait, en
1927, 531 millions
11..
L'exposition coloniale
internationale de Paris
Par MIRANE-MARCELLE DEFFINS.
LE CONCOURS D'AFFICHES
DE L'INDOCHINE
Les noms des heureux (très heureux) lau-
réats du concours d'affiches ouvert par le
Gouvernement Général de l'Indochine, sont
connus aujourd'hui.
Hélas !
Deux fois, trois fois, dix fois, cent fois
hélas ! (ajoutez et surajoutez autant de fois
que vous voudrez les et hélas 1 » et vous au-
rez toujours raison).
Je vous avais annoncé certaines composi-
tions remarquables par leur médiocrité, leur
incompréhension, leur stupidité. Je vous en
avais signalé d'autres fort jolies mais sans
nul lien avec le sujet imposé. Une ou deux,
méritant toute l'attention du jury parce que
réunissant les qualités voulues et qu'elles
parlaient beau, droit et franc de la « parti-
cipation de l'Indochine à l'Exposition Colo-
niale de Paris », sujet du concours.
Je n'avais rien dit, bien entendu, des au-
tres, car il- n'y avait vraiment rien à dire,
ne voulant ni perdre mon encre, ni perdre
mon temps, à la façon de-ces candidats»patte-
en l'air et pihceau-au-vent.
Résultat du concours.
PREMIER PRIX : Un annamite accroupi (il
s'agit évidemment du sujet de l'affiche et
non de l'auteur), qui se cramponne après un
caducée. Une carte géographique (l'Indo-
chine y est fort honorablement représentée;
en effet elle couvre les trois quarts de
l'hémisphère). Au bas de l'affiche, un brûle-
parfum, frère jumeau d'une saucisse plate
ou d'une grenouille, E-X.P-O-S-I-T-I-O-N
C-O-L-O-N-1-A-L-E tracé tout de guingois
comme ma nièce sait le faire quand elle a
envie de jouer à cache-cache ou de sauter à
la corde.
Le premier piix gagne 10.000 francs (dix-
mille francs).
On peut dire que ces dix mille francs-là
ont été gagnes dans un fauteuil de sleeping.
L'Indochine a beau être aussi généreuse
qu'elle est riche, c'est pour elle payer évi-
demment cher cet annamite plat, accroché
à ce caducée (voir le modèle page 139 du
Petit Dictionnaire Larousse) que les uns
pourraient prendre à la ligueur pour l'en-
seigne d'un tenancier de produits pharma-
ceutiques d'Haïphong et que d'autres, avec
autant de raisons, pourraient considérer
comme le symbole d'une dysenterie urgente,
naturelle, irréfrénable et sans pudeur. Né-
cessité fait loi. n'est-ce pas ?
DEUXIÈME PRIX (5.000 francs) : Il se trouve
attribué à M. Serré. J'avais signalé son en-
voi (1) remarquable : une tête de boud-
dah très caractéristique et cliaudow à point.
Cet artiste, d'ailleurs, a tout un jeune passé
plein de promesses et de réalisations. Et la
dernière et récente exposition qu'il fit à Pa-
ris, chez Ronard, n'a pas été sans émouvoir
les amateurs de belle et solide peinture,
habituellement si durs à dégeler dans notre
capitale surglacce par les expositions d'art.
TROîSlfeME PRIX: Deux têtes de cambod-
giennes. Deux grosses têtes de clown. Tou-
pets et farine. Les Fratellini sont des beau.
tés à côté de ça. Les bouches, qui avale-
raient le Mékong, tiennent toute l'affiche.
Non. Je plains sincèrement M. Beleugue,
professeur technique adjoint à l'Ecole des
Arts camlfcdgiens, de vivrè avec de pareilles
entités. Je plains aussi ses élèves. Lui s'en
consolera avec les trois mille francs qu'il va
toucher. Ça remet, tout de même la tête à
T.500 francs. Et c'est se payer à bon prix
celle des gens.
Les quatrième et troisième prix ont été
décernés à M. Quang-Tran, de Hanoï. Deux
compositions blanches, noires et jaunes, très
jolies et très stylisées comme l'Annam lui-
même.
Je regrette seulement que les bananes
que porte l'une des femmes si charmantes,
soient de couleur orange et l'ananas peint
avec le même pinceau plongé dans le même
pot de couleur.
Que va s'imaginer encore Paris sur les
bananes coloniales vendues aux petites bou-
tiques? Quelles sont mûres, trop mûres ou
pas mûres?
Le sixième prix a été enlevé également par
un Annamite : M. Dang Tran-coc. de Ha-
noï qui a -donné aussi, dans le même style
heureux de ses congénères, des annamites
« ntourés de noir, de jaune et de blanc.
Et cependant. Je me demande qu'elle
affiche, parmi toutes celles-là, représente,
de près ou de loin, « la participation de
l'Indochine à l'Exposition Coloniale de
Paris » ?
Pas une.
C'est bien à regret qu'il me faut renoncer
M) Voir Annalrs Coloniales du 7 novembre
j 1929.
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