Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-12-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 décembre 1929 12 décembre 1929
Description : 1929/12/12 (A30,N180). 1929/12/12 (A30,N180).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280650v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. No 180.
-- LE NUMERO : 30 CENTIMES
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Les Berbères
Les Berbères, premiers habitants-thr Ma-
roc, constituent une race hétérogène com-
posée dee éléments les plus disparates, aux
types les plus variés. Ils paraissent avoir
joué un très grand rôle dans .'es temps an-
cient, mais leur origine reste très obscure.
Les Grecs et les Romains les trouvèrent
établis en Afrique septentrionale et donnè-
rent le nom de « Barbarie t aux régions
qu'ils occupaient. Toutefois, ces derniers
touchèrent peu cette contrée trop lointaine
et d'une conquête trop difficile. Grecs, Car-
thaginois, Romains, Arabes, Turcs envahi-
rent tour à tour le pays. Au Ve siècle, les
Vandales occupèrent la côte de Tingitane'–
- puis les Byzantins s'emparèrent de Tanger et
de Ceuta (Tangis et Septa). Les diverses
dominations qui se succédèrent aboutirent
finalement à loccupation du Maroc par les
Arabes vers 680 et c'est environ en 788 que
commence la série des dynasties musulmanes
du Maghreb. Au Xe siècle, les Berbères fon-
dèrent un immense empire bientôt anéanti
par les invasions multiples qu'ils eurent à
subir; d'où effritement de la race berbère en
une multitude de peuplades dont les croise-
ments avec différents peuples finirent d'al-
térer la pureté. Actuellement les Berbères
se divisent en plusieurs confédérations : les
Touaregs, les Maures, les Kabyles, etc. Il
est impossible. de donner une description
précise de tous ces groupes sous un type
physique unique. Certains individus sont
très bruns, d'autres au contraire très blonds
avec des yeux bleus. Bien qu'ayant em-
prunté certains mots aux Arabes, le Berbère
a sa langue propre qui se décompose elle-
même en plusieurs dialectes. C'est une lan-
gue chamitique et qui s'écrit au moyen des
caractères arabes.
Nous terminerons ces quelques considéra-
tions générales en notant que les Berbères
n'ont, à vrai dire, jamais constitué une na-
tion et nous dirons avec M. Cat : « L'his-
toire de l'Afrique mineure n'est point l'his-
toire d'un peuple, c'est plutôt l'histoire des
étrangers qui sont venus à diverses reprises
tirer parti de cette terre ; c'est l'histoire
même, si on veut, des diverses civilisations,
luttant contre une barbarie toujours renais-
---- sante.. -
Les Berbères habitaient autrefois unique-
ment dans les montagnes. On en trouve en-
core d'ailleurs beaucoup dans le moyen At-
las. Véritables troglodytes, leurs cavernes
constituent d'inaccessibles repaires qui nous
interdisent au Maroc une action offensive de
grande envergure, même avec des bom-
bardements aériens. Aussi force nous est
de recourir à des méthodes prudentes et à
une habile diplomatie si nous voulons désa-
gréger le bloc dissident. Mais à côté de ces
uréductibles adversaires, assurés d'une im-
punité quasi absolue, il est d'autres tribus
berbères, moins sauvages, paisibles, peu hos-
tiles, travaillant et jouissant d'un bien-être
inconnu des montagnards dont les rapines
constituent leurs seules ressources.
Les Berbères se divisent en deux catégo-
ries : les Nomades, d'une part ; les Séden-
taires, d'autre part.
Les Nomades, que l'on rencontre surtout
dans le sud de l'Atlas, vivent sous la tente.
I:a terre est, pour eux, un bien commun, qui
appartient à toute la collectivité. Montés sur
leurs chevaux, ils sillonnent la plaine en
tous sens. Ils sont pasteurs avant tout et
s'adonnent à l'élevage du petit bétail : chè-
vres et moutons. Ils ont ainsi à leur dispo-
sition la viande nécessaire à leur nourriture,
le lait et surtout la laine dont ils font un
commerce assez intense. La vente de cette
marchandise, leur permet de se procurer de
l'argent pour acheter les objets indispensa-
bles tels que les armes, les tapis, les tentes,
les selles et tous autres accessoires de har-
nachement, etc. Elevés à une dure école,
--- ,-- - - -- - - - --
soumis à un entraînement intensif et cons-
tant, ce sont de merveilleux tireurs et de
redoutables ennemis dont la réduction nous
a parfois coûté fort cher. Mais il faut leur
rendre cette justice que leur soumission nous
donne d'excellents soldats : le Berbère qui
passe dans nos rangs est un guerrier remar-
quable tant par son audace que par sa fidé-
lité.
Les Sédentaires vivent souvent en famille
dans les régions montagneuses sur des crêtes
abruptes, véritables nids d'aigles posés sur
des pitons. Positions inexpugnables, aisé-
ment défendables, elles défient tous les as-
sauts. D'autres sédentaires sont installés
dans les vallées où ils ont édifié d'authenti-
ques villages analogues à ceux de chez nous.
Les maisons sont construites en pisé terre
battue mélangée de cailloux et de paille.
Autour des habitations sont aménagés des
jardins potagers avec des arbres. Ce type
d'indigène est individualiste et a une très
haute idée du droit de propriété : son bien
est'nettement séparé de celui du voisin, son
champ est délimité. Il a d'ailleurs le plus
grand respect de la chose d'autrui et toute
atteinte à la propriété privée est sévèrement
réprimée. L'habitation se compose de plu-
sieurs cjiambres closes extérieurement et dis-
posées en forme de cerçle autour d'une cour
Intérieure dans laquelle elles donnent accès.
Elles constituent ainsi une enceinte fermée
,au dehors. La nuit, le bétail est parqué dans
la cour (Kaour). Les murs atteignent une
épaisseur de 60 à 70 cm. et une hauteur de
2 mètres. Les maisons isolées sont l'excep-
tion. L'instinct de conservation qui anime
toutes les bêtes - même la bête humaine -
a poussé les individus a se grouper pour être
fortlt Dans le sud, pour éviter les attiques
is nomades, volontiers pillards, les indigè-
Des virent dans des kasbahs, enceintes forti.
fiées. Ces rudimentaires forteresses abritant
plusieurs centaines de combattants. D'uqe
structure particulièrement solide, aux mu-
f
railles épaisses, percées de créneaux, sur-
plombés de tours aux quatre coins, gardées
la nuit par des sentinelles, ces bâtisses sont
de nature à imposer le respect aux plus au-
dacieux. C'est que la tentation est grande aux
années de disette ! Lorsque, tourmenté par
la faim, le montagnard dévale ses rentes
pour faire irruption dans la plaine et razzier
les récoltes, il faut veiller, l'amie au pied,
pour le recevoir à coups de fusil et refréner
ses appétits. Les sédentaires sont à la fois
pasteurs et agriculteurs. Non seulement ils
élèvent des troupeaux de moutons (notre
cheptel du Maroc est très réputé) dont ils ti-
rent grand profit, mais ils ont su mettre la
terre en valeur et sont devenus d'excellents
laboureurs. D autres sont des artisans spé-
cialisés dans le tissage des étoffes (qui ne
connaît les tapis du Maroc ?), les broderies.
D'autres, enfin, travaillent le bois, le fer et
la maroquinerie. Malgré tout, la principale
occupation du Berbère reste la culture et
l'élevage. Il commence seulement à s'initier
aux mystères du commerce. Cela tient au
fait que pendant très longtemps des entraves
se sont opposées au développement de l'in-
dustrie. D'abord le pays, hostile aux négo-
ciants d'Europe, ne permettait pas à ceux-ci
de s'aventurer sans danger, à l'intérieur ou
de sortir des pistes ordinairement fréquen-
tées et surveillées par nos troupes. Une autre
raison qui a longtemps limité l'essor com-
mercial de cette région, c'est la difficulté
des mo\ ens de communication et la len-
teur des transports. Mais le berbère a
l'âme d'un conunerçant; il sort peu à peu
de ses vieilles habitudes, abandonne ses tra-
ditions surannées et caduques pour suivre
l'exemplc que lui donnent nos colons. Nul
doute que notre trafic commercial ne s'en
ressente heureusement d'ici quelques années.
La religion musulmane remonte à la con-
quête arabe de 660 à 710 et surtout à la
grande invasion de 1048 à 1400. Inutile de
dire qu'elle fut imposée par l'envahisseur.
Elle s'adaptait d ailleurs particulièrement
bien aux idées et aux aspirations du peuple
subjugué, aussi s implanta-t-elle sans trop de
réaction et recruta-t-elle immédiatement de
nombreux adeptes parmi les indigènes. Les
berbères sont des musulmans orthodoxes qui
méconnaissent totalement le Coran. Leur
culte est un mélange de fétichisme, de su-
perstitions, de paganisme, de judaïsme et de
christianisme dans lequel la magie et la sor-
cellerie tiennent une grande place. Ils croient
aux génies et adorent les saints qui sont les
patrons des tribus et des villes où ils sont
enterrés. Ils ont une vénération profonde
pour certains marabouts (religieux maliomé-
tans) qui ont reçu une parcelle de la Baraka
(bénédiction divine) et dont les tombeaux ja-
lonnent tout le Maroc. Ces marabouts d'ail-
leurs jouissent d'une autorité et d'une consi-
dération dont le Sultan lui-même pourrait
être jaloux. A ce sujet, Meknès, par exem-
ple, nous offre le spectacle des fêtes reli-
gieuses données au moment du Mouloud par
les « Aïssaouas » en l'honneur de Sidi Mo-
hammed ben Aïssa, patron de la ville, chef
de leur pieuse compagnie. Ce n'est pendant
quelques jours que défilés avec étendards
rouges et verts déployés, danses nocturnes
au son des tambourins à la lueur des flam-
beaux, immolation de troupeaux entiers de
moutons dévorés crus par une foule déli-
rante, processions accompagnées de danses
effrénées et de cris étourdissants, fantasias
rapides disparaissant dans la poussière. Et
les fanatiques de manger scorpions et ser-
pents au cours de ces réjouissances extraor-
dinaires ou de se passer sur le visage sans
se brûler des torches enflammées, etc. Bi-
zarre hommage rendu à la mémoire d'un
marabout que la légende nous représente
humble et bon, confit en dévotion ! Quel pou-
voir magique n'exerce pas un marabout sur
ses adeptes exaltés! Il peut leur insuffler
une folie frénétique telle qu'ils sont capa-
bles de se livrer impunément aux plus in-
vraisemblables extravagances.
Les Berbères ont d'incontestables qualités:
travailleurs, prévoyants, économes, ils aiment
leur famille par-dessus tout. Très hospita-
liers, ce sont des mutuafistes nés et dont
l'éducation à ce point de vue pourrait servir
de leçon au monde civilisé. Certes, pour cap-
ter leur confiance, il faut déployer une gran-
de habileté, mais une fois qu'on a pu les
gagner à une cause, on peut être sûr de leur
attachement. Constants dans leur amitié,
fidèles à leur parole, la loyauté de ces su-
jets ne se dément jamais. D'une bravourt
même exagérée, ils exigent avant leur sou-
mission de TIvrer un dernier combat (un
baroud d honneur). Nos officiers n ont pas
encore pu leur faire comprendre ce qu'il y
avait de vain dans cette sanglante et su-
prême parade. Ils se battent et quand ils
estiment que la lutte dqit prendre fin, ils
agitent un drapeau. Malheureusement cette
folie coûte encore trop souvent de nombreu-
ses vies humaines. Voilà sur quel drame finit
la dissidence des tribus berbères.
Quand nous aurons su, à force de ténacité
et de patience nous faire des alliés de ces
êtres primitifs mais combien dévoués, nous
aurons au Maroc de chauds partisans dont
la collaboration nous sera des plus pré-
cieuses pour l'exploitation de notre im-
mense empire nord-africain. Félicitons-nous
de trouver là une main-d'œuvre abondante.
Apportons de notre côté à tous ces braves
gens un peu de notre bien-être dont ils sont
avides et heureux de bénéficier. Quoi qu'on
en dise, ceux qui sont venus à nous ne cher-
chent plus à nous quitter. C'est la meilleure
réponse à faire à ceux qui nous accusent de
mener au Maroc une guerre de conquêtes.
ib«eemu. McMr,
Péputé ée Fuit.
Dépenses productives
ou
LS sont deux, et l'on
ne sait quel est le
plus mécontent. ;
deux qui ont passé
de longues années
dans la brousse,
deux qui aiment la
colonie, qui s'en-
nuient au bout de
quelques jours,
quand ils viennent
en France, et qui ne rêvent plus qu'à une
seule et unique chose : repartir.
Mais le premier est tfavis que, si un bon
général économise ses hommes, un bon gou-
verneur ménage ses ouvriers et l'argent de la
Colonie. Or, dit-il, j'ai su qu'un beau matin
l'idée est venue de remonter la vallée d'un
fleuve jusqu'à sa source et d'y créer un ré-
servoir d'eau. Idée excellente. Le plus sim-
ple et le moins coûteux paraissait dcprendrt
des chevaux, des porteurs, et de suivre la
rive' jusqu'en haut. C'était possible, c'était
pratique. Peut-Ure trop pratique, en réa-
lité.
On forme le projet de tracer une piste de
100 kilomètres de long sur 3 mètres de lar-
ge ; ce n'est pas évidemment une largeur
comparable à celle de l'avenue des Champs-
Elysées, mais il y passera moins de voitures.
L'essentiel est que les voitures des autorités
puissent y circuler, aller et retour. Et alors,
dans une région où la mai n-d' oeuvre est pour
ainsi dire réduite ci sa plus simple expres-
sion, dans une contrée que les indigènes ont
fuie, pour n'y plus revenir, à cause de la
tsé-tsé, on charge le cercle de travailler à
cette piste.
Un premier crédit est alloué sur le budget
général ; il devient vite insuffisant ; un T.O.
du gouverneur accorde un nouveau crédit sur
le même chapitre; 200 noirs sont mobilisés
et travaillent pendant trois moiss faites en-
trer en ligne de compte les frais de dépla-
cement de l'administrateur-adjoint, d'une
douzaine de gardes cercle, et faites l'addi-
tion. Tout cela pour un passage. Bien plus,
tout cela pour rien. Car le plus comique de
l'histoire, ou le plus triste, cela dépend du
point de vue, c'est que les autorités n'ont pas
utilisé cette piste. Partis d'un point diffé-
rent, ces messieurs ont dû continuer à cheval
ou du moins n'ont emprunté la piste que sur
- un certain parcours.
« le suis très ennuyé de critiquer mes
supérieurs, me déclare ce brave homme,
mais c'est la vérité même. A vous de juger. »
Il m'est impossible de juger à distance.
Mais d'abord, tout cela n'est pas invraisem-
blable, tout cela n'est pas sans précédent,
et enfin tout cela m'est rapporté par un co-
lonial dans lequel j'ai eu jusqu'ici confiance.
S'il mérite toujours mon estime, s'il faut
croire qu'il continue à être digne de foi, ju-
geons que cette première dépense-là ne sau-
rait être rangée parmi les dépenses produc-
tives. ,
A la seconde. L'autre colonial dont j'ai
parlé m'affirme qu'on a découvert, par des
prospections bien conduites, de la pierre à
chaux en quantité, dans une région oÙ cette
matière première manque absolument : « de
quoi en fournir à toute la colonie 9, insiste-
t-il". en outre, dans les mêmes parages, on a
découvert aussi deux couches de minerai de
cuivre très riches, puis une nouvelle couche
plus riche que les deux autres. Immédiate-
ment, demande de tnatn-d œuvre, de maté-
riel, d'outillage. Réponse : Plus tard, on
verra plus tard. Pour le moment, on a bien
d'autres préoccupations; on attend une dé-
légation française; il faut installer un^avabo
et une salle de bains. Sentiment qui part
d'un bon naturel, les lois de Vhospitalité sont
impérieuses, et nul n'a le droit de s'y sous-
traire. Mais elles ne passent pas avant d'au-
tres qui sont incomparablement plus sa-
crées : c'est de cette région que m'arrivaient,
il y a quelques mois, des plainte* à propos
des dispensaires inexistants, où Von ne
trouve même pas un petit four Pasteur, pas
même du sérum contre les piqûres de ser-
pent là-bas si dangereuses. *
Et mon deuxième colonial de m'interro-
ger : « Ne croyez-vous pas qu'il y ait des
choses plus urgentes dans un pays où nos
moyens financiers sont impuissants pour lut-
ter contre la maladie latente et implacable,
où les statistiques de la population restent
inquiétantes, où. la politique médicale est en-
travée par le manque d'argent. Ce sont là
vraiment des dépenses productives ? »
Cela est exact: l'autre parait être moins
productive, c'est tout ce que j'en veux dire.
Mario JKoamat an.
Sénateur de I Hérault,
Ancien Ministre, Vice-président de ta
Commission des Colonies.
Mesures préconisées
contre la crise viticole
,',
Les mesures préconisées, comme immé-
diatement réalisables, par les associations
viticoles qualifiées sont : le règlement de la
question des vins normaux, l'élévation du
droit protecteur des vins français, la réfor-
me de la perception de la taxe sur le chif-
fre d'affaires, la diminution de 5 francs sur
le droit de circulation; le règlement de la
vente au détail en bouteilles; la suppression
du droit d'octroi de 0,30 par litre dans les
grandes villes ; la mise à la disposition des
viticulteurs de 500 millions par le Crédit
Agricole ; la suppression de l'impôt sur le
transport des vins ; la réorganisation du la-
boratoire des finances; l'application en Al-
boratoire s financesr~ pression des fraudes;
gérie de la loi sur la répression des fraudes ;
élévation de 100 francs du taux de rétro-
cession des alcools industriels ; la surveil-
lance du prix de vente au détail du vin dans
les grands centres ; l'accroissement de la ra-
tion de vin des troupes; l'organisation du
marché colonial ; la définition et le statut
des vins de liqueurs.
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
l' 1
Nomination d'un rapporteur
La^ommission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunit" aujourd'hui
jeudi 12 décembre à 16 heures.
A l'ordre du jour figurent la suite de la
discussion du projet de loi portant renouvel-
lement du privilège de la Banque de l'In-
dochine et la nomination d'un rapporteur,
Les concessions de voies ferrées coloniales
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie hier sous la
présidence de M. Taittinger.
Kl le a adopté le rapport de M. Auguste
Brunet sur le projet de loi ayant pour objet
de maintenir en vigueur jusqu'au 31 décem-
bre 1934 les dispositions de la loi de 1920
sur les concessions de voies ferrées colo-
niales. Le rapport de AI. Brunet n'accorde
cette prorogation que jusqu'au 31 décembre
1030.
N La sécurité du Sud-Algérien
La Commission a entendu ensuite des ob-
servations de M. Roux-Freissineng sur le
budget des territoires du Sud de l'Algérie.
M. Roux-Freissineng, signalant qu'il n'a pu
obtenir communication du projet de budget
préparé par le Conseil de Gouvernement de
l'Algérie, demande que le contrôle parle-
mentaire puisse être exercé.
Parlant ensuite des incidents qui ont en-
sanglanté le Sud-Ot anais, il a insisté au-
près de la Commission pour que des préci-
sions soient demandées au Gouvernement
sur la façon dont il entend mettre fin à cette
situation. Les territoires du Sud pourraient
être pacifiés par la construction d'un che-
min de fer. Cette suggestion, à la suite des
douloureux événements qui ensanglantèrent
les confins algéro-marocains, avait paru ren-
contrer une approbation générale, mais le
Gouvernement fait attendre la décision né-
cessaire.
La Commission a décidé, en conséquence,
de demander à M. le Président du Conseil,
ministre de l'Intérieur, de venir lui exposer
la politique qu'il entend suivre pour pacifier
le Sud de l'Algérie et du Maroc et de venir
loi donner tous les éclaircissements utiles
sur le projet de budget des territoires du
Sud.
La Banque de l'Indochine
La Commission a procédé ensuite à l'exa-
men du projet de loi relatif au renouvelle-
ment du privilège de la Banque de l'Indo-
chine. Des observations ont été présentées
par MM. Nouelle, Varenne, Outrey, Odin,
Aùg. Brunet, Diagne.
M. Nouelle, notamment, a demandé la
réduction à un an de la durée du mandat
des administrateurs nommés par le Gouvei-
nement, durée qui est de cinq ans dans la
convention. Ainsi, dit M. Nouelle, ces ad-
ministrateurs seraient mieux dans la main
du ministre.
M.* Odin répond que, dans ces conditions,
les administrateurs nommés pour cinq ans
par l'assemblée générale des actionnaires,
énéficieraient d'une autorité supérieure à
celle des administrateurs nommés par le
Gouvernement.
M. Nouelle reconnaît, au cours de la dis-
cussion, que la convention donne certains
avantages à l'Etat. Il préférerait néanmoins
une Banque de l'Etat.
M. Alexandre Varenne fait remarquer que
la convention porte indication de versements
d'une part des bénéfices aux << caisses de
crédit agricole It, Il n'est pas question des
caisses de crédit populaire. L'ancien Gou-
verneur général de l'Indochine demande
que le rapport précise les indications de la
convention.
La séance interrompue
L'appel des membres de la Chambre à un
scrutin public a brusquement interrompu la
séance de la Commission qui en a remis la
suite à cet après-midi.
Le voyage de M. Lucien Saint
̃ »♦-
AI. et Mme Lucien Saint, qui sont en Es-
pagne depuis le lundi 9, arriveront à Paris
ait. début de la semaine prochaine.
(Par dépêche.)
M. Maginot décoré
par le Roi d'Espagne
es
Le roi a signé, hier, un décret attribuant
la grand'croix du mérite militaire à M. Ma-
ginot.
M. Cambon parle' à Sofia
de la Tunisie
8
M. Cambon, ministre de France, a fait
dans la salle de l'Alliance Française, une
conférence sur la Tunisie, dont il a retracé
l'histoire, le développement rapide sous la
domination française et la situation ac-
tuelle. Cette conférence était accompagnée
de projections.
Le roi Boris, le prince Cyrille, la prin-
cesse Eudoxie, les représentants du corps
diplomatique et de nombreuses personnes
assistaient à la conférence.
La Grande Bretagne
à l'Exposition Coloniale Internationale
,,' *+*
Voici la confirmation publiée par tous les
journaux d'une information donnée il y a un
moiJ dans les Annales Coloniales :
Le gouvernement britannique vient de faire
savoir au maréchal Lyautey qu'il avait décidé
d'accepter l'invitation du gouvernement fran-
çais de participer à la Cité des Informations
rattachée à l' Exposition.
En outre, le président du Board of Trade
a bien voulu accorder son haut patronage au
Comité franco-britannique en formation à Lon-
dres, sous la présidence d'honneur de notre
ambassadeur.
Ce Comité aura pour objet de grouper, dans
un pavillon spécialement créé à cet effet, les
srandes firmes britanniques de la métropole et
des colonief.
Le commerce de la France
avec ses colonies
Pendant les dix premiers mois de 1929, la
France a importé de ses colonies et protecto-
rats des marchandises représentant les valeurs
suivantes, comparées à celles de la période
correspondante de 1928 :
-------- Importations (en milliers de francs)
1929 1928
Algérie. 2.5347500 2.253^522
lunisie ,. 570.000 441-942
Maroc 422.500 3^3 051
Afrique occidentale
française 717.000 705.976
Madagascar et dé-
pendances ., 306-500 348-448
Indochine hançaise 576.500 557.864
Autres colonies et
pays de protecto-
rat 738 000 795.805
Totaux 5,865.000 5.456-608
Quant à la valeur des exportations françaises
à destination des colonies et pays de protec-
torat, elle s'établit de la façon suivante :
Exportations (en milliers de francs)
1929 1928
Algérie 3-3487500 3 067^553
Tunisie 822-000 613.730
Maroc 1074 000 908.674
Afrique occidentale
française 472.000 521.172
Madagascar et dé-
pendances ,. 339-500 284.000
Indochine française 849-000 745-298
Autres colonies et
pays de protec-
torat 532.500 444 860
Totaux 7-437.500 6.585.287
L'ensemble du trafic entre le métropole et
ses colonies s' élève donc, pour les six pre-
miers mois de 1929, à 13 milliards 302 mil-
lions 500.000 francs.
8.8
Arrivée de M. R. Antonetti
Gouverneur général de l'A. E. F.
-09
Plus de deux cents personnes étaient massées
hier soir à 17 h. 30 sur le quai de la gare
d'Orsay, pour l'arrivée du Gouverneur général
de l'Afrique Equatoriale française, et de Mme
R. Antonetti. Nous avons donné lundi une
interview du Gouverneur général de l'A.E.F.
sur la situation de nôtre Congo.
- - -- --
Parmi les personnalités présentes, signalons
les gouverneurs des Colonies Peyrouton, repré-
sentant le ministre des Colonies ; Lamblin, Es-
tèbe, Fourneau, Maillet, Marcel de Coppet,
Bernard, Sasias, MM. Alph. Fondère, retour
de Brazzaville il y a huit jours, et Marcel Bé-
nard, retour du Tchad il y a trois semaines ;
Georges Boussenot, Jean Weber. Dudet, J.
Méniaud, Mirabel, le colonel Ferrandi, Paul
Bourdarie, Pourroy, etc., etc.
Photographes et opérateurs de cinéma pro-
cèdent à l'envie à des prises de vues.
DÉPART
Vers l'A. O. F.
M. Gustave Gounouillou, co-directeur de
la Petite Gironde et* Mme Gustave Gou-
nouilhou, accompagnée de Mlle Yvonne
Bourgeois, sa sœur, s'embarnueront à Bor-
deaux prochainement sur le tirazza pour vi-
siter l'Afrique Occidentale française.
Ils comptent rentrer en février par le
Maroc et l'Espagne.
Colonies et alcoolisme
08
La Commission des Boissons à la Chambrd
a repoussé une proposition qui tendait à créer
un pavillon de l' antialcoolisme à l'Exposition
Coloniale Internationale.
- -et
CINÉMA COLONIAL
̃
« Partir n
La troupe chargée de la réalisation du
film Partir" tiré du roman de Roland Dor-
gelès, va quitter Paris fin décembre pour
s'embarquer à Marseille à destination de
Port-Saïd.
D'escale en escale elle ira jusqu'à Saïgon
où se déroule l'action du roman. La direc-
tion artistique sera assurée par M. Pierre
Marty. Les principaux rôles seront interpré-
tés par Mmes Jeanne Helbling, Renée Voi-
ler, Blanche Bernis; MM. François Rozet,
joc Hammam, Ziboulski, Jean Godard, Jean
Erard, Paul Herric. Les opérateurs de pri-
ses de vues sont : MM. Georges Asselin et
Jimmy Berliet. Régie générale, M. Jean
Erard. Les décors et maquettes seront de
M. Jean Godard.
4..
L'ANTENNE COLONIALE
1
A l'écoute !
Le 12 et 13 courant les auditeurs des on-
des courtes pourront entendre le raid tenté
vers l'Indochine par Le Brix. L'indicatif de
l'avion est F.A.J .H.U., l'appareil émetteur
travaillera sur 28 mètres, l'indicatif sera
donné par manipulateur automatique et les
indications sur la position de l'avion par
manipulation à main.
.000.
LIRE EN SECONDE PAGE
L'aviation coloniale
I/affairo Bnnania
L'assamitiat de Jean Gaknot,
A la Chambre et au Sénat
A propos d'un appel du Vatican
aux missionnaires
»♦»
L'Osservatore Romano résume les instruc-
tions données par le Pape aux représentants
des instuuu missiollllNres.
Les instructions comporteront trois poiiffs
principaux ;
t" Les missionnaires ne doivent en aucun
lieu faire du nationalisme, Le nationa-
lisme est un véritable lléau et il n'est pas
exagéré de l'appeler une malédiction dans
l'u:uHe des missionnaires;
2" Ceux qui travaillent pour Dieu ne doi-
vent pas se mêler des aflaires séculières ;
3" Les serviteurs de Dieu doivent main-
tenir entre eux une unité de cœur, une
unité de pensée et une unité d'action. C'est
dans cette unité que réside le secret du
succès.
N ul ne contestera le rôle actif joué par
les missions aux colonies. Essentiellement
spirituel, moralisateur et charitable, ce rôle
s'est parfois élargi, ou rétréci, selon le
point de vue, jusqu'à empiéter sur le do-
maine des activités nationales ou propre-
ment séculières.
L interprétation la plus humaine et inter-
nationale des dogmes 11e saurait, en effet,
supprimer radicalement la manifestation de
ce patriotisme instinctif qui apparaît chez
les consciences les plus universelles dès lors
qu'elles subissent l'épreuve de l'éloignement
et du coudoiement quotidien des activités
étrangères.
Le Vatican souhaiterait donc voir chez les
missionnaires de tous pays non seulement
une priorité de l'apostolat religieux sur la
propagande nationale, mais le renoncement
total à cette dernière.
Soit, mais il en va de même en cette ma-
tière que pour le problème du désarmement.
Il s'agit de poser les armes, et toutes les
armes en même temps.
Que les missionnaires espagnols, italiens
et anglo-saxons veuillent bien consentir à
réintégrer leur rôle exclusivement apostoli-
que. Trop fréquemment il est négligé au
profit d'intérêts purement nationaux. Et si
les frères ou les pères français se préoccu-
pent à leur tour de répandre l'influencto
française c'est souvent pour résister à l'ac-
tion insolente de leurs voisins anglo-saxons,
T-t toujours indépendamment, il va de soi,
de pressions ou directives gouvernementales.
Quant aux occupations d'ordre matériel,
on peut sans doute arguer des besoins éco-
nomiques de la mission, de ses fidèles et de
ses protégés, souvent isolés dans des condi-
tions de vie très précaires.
11 demeure cependant évident que le pres.
tige et la dignité des missionnaires ne sau-
raient s'accommoder, sans préjudice de leur
influence, de telles activités incompatibles
avec leur tâche apostolique.
Il est juste au reste de reconnaître que
nos missions françaises aux colonies échap*
pent le plus souvent à de telles critiques.
Partout où elles vivent en voisinage avec les
missions anglo-saxonnes, les voyageurs les
plus impartiaux ont pu constater à quel
point était nécessaire et efficace leur esprit
de désintéressement et d'altruisme total.
Il n'en faudrait pour preuve que l'impres-
sionnant écart qui sépare le budget des unes
et des autres. C'est peut-être, mais pas tou-
jours, une faiblesse aux yeux des indigènes,
mais c'est aussi assurément la garantie d'un
prestige et d'une influence morale profonde.
1. P.
Dépêches de l'Indochine
La coupe « Indochine-Tennis u
l'our la première (ois a été disputée en
Indochine, la coupe « Indochine-Tennis »
crcée pur le (iouverneur général Pasquier
el disputée suivant lu formule de la coupe
Davis entre les divers pays de l'Union.
.lrt\s les épreuves qui eurent lieu à Ha-
noï, l'équipe cochinchiiioise gagna par 4
victoires contre 1 il l'équipe tonldnoise.
La Foire d'Hanoï
La Foire d'Hanoï a été inaugurée sa-
medi par le Résident supérieur Robin, ac-
compagné des hauts fonctionnaires des
services généraux et locaux. Il a été reçu
par M. Perroud, président du comité d'or-
ganisation et président de la Chambre de
Cuuuiierce.
Dimanche eut lieu l'ouverture officielle,
au milieu d'une affluence considérable de
visiteurs, surtout indigènes, venus des pro.
vinces pour la circonstance.
Pendant la matinée de samedi, les mem-
bres de la commission désignée par le co-
mité d'organisation pour la participation
dit Tonkin à l'exposition coloniale interna-
tionale de UW1, visitèrent différents stands
afill de sélectionner les productions indigè-
nes en prévision de leur envoi A Paris.
Le budget d'Haïphong
hr budget de 1930 de la ville d'Haïphollq
s'élève à 1.250,180 piastrrs, dont. 201.040
piastres pour les recettes provenant des
fonds de l'emprunt.
Au Yunnan
Le Directoire yuantumais vient d'être
constitué. Il comprend maintenant 11 mem-
bres dont la moitié environ appartiennent
au monde militaire, savoir ; les généraux
ljong-Houin-Louan, Tangkyling, Tchou-
Sioa-Tong, Tehang-Fong-Tchoum. Parmi
les civils il il u-Ilan commissaire aux
affai res étrangères, Tclwng-Pan-Han, com-
missaire à la rcconstruction. L'installation
du Directoire a eu lieu en présence des
délégués d
La décision du Gouvernement prévoyant
fil. perception des impôts à dater du 1er
janvier prochain en monnaies métalliques
seulement a eu pour effet immédiat une dé-
prédation générale du papier monnaie,
La ligne aérienne Europe-Saigon
Pour la première fois, un avion de la
Compagnie Air Asie qui assure la corres-
pondance avec Banglwli, avec service aé.
rien. Europc-Java vient d'arriver. Il ap-
pariait du courrier d'I-.urope (tyant em-
prunté cette voie. lndopaciti.
Indopacifi.
-- LE NUMERO : 30 CENTIMES
JEr).¡ :-\(llIt 12 DKr.KMliHK lia
JMMM.tB
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PARIS en
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Les AnnaleS Coloniales
lM onnomes et réetamea sont rque m
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Les Berbères
Les Berbères, premiers habitants-thr Ma-
roc, constituent une race hétérogène com-
posée dee éléments les plus disparates, aux
types les plus variés. Ils paraissent avoir
joué un très grand rôle dans .'es temps an-
cient, mais leur origine reste très obscure.
Les Grecs et les Romains les trouvèrent
établis en Afrique septentrionale et donnè-
rent le nom de « Barbarie t aux régions
qu'ils occupaient. Toutefois, ces derniers
touchèrent peu cette contrée trop lointaine
et d'une conquête trop difficile. Grecs, Car-
thaginois, Romains, Arabes, Turcs envahi-
rent tour à tour le pays. Au Ve siècle, les
Vandales occupèrent la côte de Tingitane'–
- puis les Byzantins s'emparèrent de Tanger et
de Ceuta (Tangis et Septa). Les diverses
dominations qui se succédèrent aboutirent
finalement à loccupation du Maroc par les
Arabes vers 680 et c'est environ en 788 que
commence la série des dynasties musulmanes
du Maghreb. Au Xe siècle, les Berbères fon-
dèrent un immense empire bientôt anéanti
par les invasions multiples qu'ils eurent à
subir; d'où effritement de la race berbère en
une multitude de peuplades dont les croise-
ments avec différents peuples finirent d'al-
térer la pureté. Actuellement les Berbères
se divisent en plusieurs confédérations : les
Touaregs, les Maures, les Kabyles, etc. Il
est impossible. de donner une description
précise de tous ces groupes sous un type
physique unique. Certains individus sont
très bruns, d'autres au contraire très blonds
avec des yeux bleus. Bien qu'ayant em-
prunté certains mots aux Arabes, le Berbère
a sa langue propre qui se décompose elle-
même en plusieurs dialectes. C'est une lan-
gue chamitique et qui s'écrit au moyen des
caractères arabes.
Nous terminerons ces quelques considéra-
tions générales en notant que les Berbères
n'ont, à vrai dire, jamais constitué une na-
tion et nous dirons avec M. Cat : « L'his-
toire de l'Afrique mineure n'est point l'his-
toire d'un peuple, c'est plutôt l'histoire des
étrangers qui sont venus à diverses reprises
tirer parti de cette terre ; c'est l'histoire
même, si on veut, des diverses civilisations,
luttant contre une barbarie toujours renais-
---- sante.. -
Les Berbères habitaient autrefois unique-
ment dans les montagnes. On en trouve en-
core d'ailleurs beaucoup dans le moyen At-
las. Véritables troglodytes, leurs cavernes
constituent d'inaccessibles repaires qui nous
interdisent au Maroc une action offensive de
grande envergure, même avec des bom-
bardements aériens. Aussi force nous est
de recourir à des méthodes prudentes et à
une habile diplomatie si nous voulons désa-
gréger le bloc dissident. Mais à côté de ces
uréductibles adversaires, assurés d'une im-
punité quasi absolue, il est d'autres tribus
berbères, moins sauvages, paisibles, peu hos-
tiles, travaillant et jouissant d'un bien-être
inconnu des montagnards dont les rapines
constituent leurs seules ressources.
Les Berbères se divisent en deux catégo-
ries : les Nomades, d'une part ; les Séden-
taires, d'autre part.
Les Nomades, que l'on rencontre surtout
dans le sud de l'Atlas, vivent sous la tente.
I:a terre est, pour eux, un bien commun, qui
appartient à toute la collectivité. Montés sur
leurs chevaux, ils sillonnent la plaine en
tous sens. Ils sont pasteurs avant tout et
s'adonnent à l'élevage du petit bétail : chè-
vres et moutons. Ils ont ainsi à leur dispo-
sition la viande nécessaire à leur nourriture,
le lait et surtout la laine dont ils font un
commerce assez intense. La vente de cette
marchandise, leur permet de se procurer de
l'argent pour acheter les objets indispensa-
bles tels que les armes, les tapis, les tentes,
les selles et tous autres accessoires de har-
nachement, etc. Elevés à une dure école,
--- ,-- - - -- - - - --
soumis à un entraînement intensif et cons-
tant, ce sont de merveilleux tireurs et de
redoutables ennemis dont la réduction nous
a parfois coûté fort cher. Mais il faut leur
rendre cette justice que leur soumission nous
donne d'excellents soldats : le Berbère qui
passe dans nos rangs est un guerrier remar-
quable tant par son audace que par sa fidé-
lité.
Les Sédentaires vivent souvent en famille
dans les régions montagneuses sur des crêtes
abruptes, véritables nids d'aigles posés sur
des pitons. Positions inexpugnables, aisé-
ment défendables, elles défient tous les as-
sauts. D'autres sédentaires sont installés
dans les vallées où ils ont édifié d'authenti-
ques villages analogues à ceux de chez nous.
Les maisons sont construites en pisé terre
battue mélangée de cailloux et de paille.
Autour des habitations sont aménagés des
jardins potagers avec des arbres. Ce type
d'indigène est individualiste et a une très
haute idée du droit de propriété : son bien
est'nettement séparé de celui du voisin, son
champ est délimité. Il a d'ailleurs le plus
grand respect de la chose d'autrui et toute
atteinte à la propriété privée est sévèrement
réprimée. L'habitation se compose de plu-
sieurs cjiambres closes extérieurement et dis-
posées en forme de cerçle autour d'une cour
Intérieure dans laquelle elles donnent accès.
Elles constituent ainsi une enceinte fermée
,au dehors. La nuit, le bétail est parqué dans
la cour (Kaour). Les murs atteignent une
épaisseur de 60 à 70 cm. et une hauteur de
2 mètres. Les maisons isolées sont l'excep-
tion. L'instinct de conservation qui anime
toutes les bêtes - même la bête humaine -
a poussé les individus a se grouper pour être
fortlt Dans le sud, pour éviter les attiques
is nomades, volontiers pillards, les indigè-
Des virent dans des kasbahs, enceintes forti.
fiées. Ces rudimentaires forteresses abritant
plusieurs centaines de combattants. D'uqe
structure particulièrement solide, aux mu-
f
railles épaisses, percées de créneaux, sur-
plombés de tours aux quatre coins, gardées
la nuit par des sentinelles, ces bâtisses sont
de nature à imposer le respect aux plus au-
dacieux. C'est que la tentation est grande aux
années de disette ! Lorsque, tourmenté par
la faim, le montagnard dévale ses rentes
pour faire irruption dans la plaine et razzier
les récoltes, il faut veiller, l'amie au pied,
pour le recevoir à coups de fusil et refréner
ses appétits. Les sédentaires sont à la fois
pasteurs et agriculteurs. Non seulement ils
élèvent des troupeaux de moutons (notre
cheptel du Maroc est très réputé) dont ils ti-
rent grand profit, mais ils ont su mettre la
terre en valeur et sont devenus d'excellents
laboureurs. D autres sont des artisans spé-
cialisés dans le tissage des étoffes (qui ne
connaît les tapis du Maroc ?), les broderies.
D'autres, enfin, travaillent le bois, le fer et
la maroquinerie. Malgré tout, la principale
occupation du Berbère reste la culture et
l'élevage. Il commence seulement à s'initier
aux mystères du commerce. Cela tient au
fait que pendant très longtemps des entraves
se sont opposées au développement de l'in-
dustrie. D'abord le pays, hostile aux négo-
ciants d'Europe, ne permettait pas à ceux-ci
de s'aventurer sans danger, à l'intérieur ou
de sortir des pistes ordinairement fréquen-
tées et surveillées par nos troupes. Une autre
raison qui a longtemps limité l'essor com-
mercial de cette région, c'est la difficulté
des mo\ ens de communication et la len-
teur des transports. Mais le berbère a
l'âme d'un conunerçant; il sort peu à peu
de ses vieilles habitudes, abandonne ses tra-
ditions surannées et caduques pour suivre
l'exemplc que lui donnent nos colons. Nul
doute que notre trafic commercial ne s'en
ressente heureusement d'ici quelques années.
La religion musulmane remonte à la con-
quête arabe de 660 à 710 et surtout à la
grande invasion de 1048 à 1400. Inutile de
dire qu'elle fut imposée par l'envahisseur.
Elle s'adaptait d ailleurs particulièrement
bien aux idées et aux aspirations du peuple
subjugué, aussi s implanta-t-elle sans trop de
réaction et recruta-t-elle immédiatement de
nombreux adeptes parmi les indigènes. Les
berbères sont des musulmans orthodoxes qui
méconnaissent totalement le Coran. Leur
culte est un mélange de fétichisme, de su-
perstitions, de paganisme, de judaïsme et de
christianisme dans lequel la magie et la sor-
cellerie tiennent une grande place. Ils croient
aux génies et adorent les saints qui sont les
patrons des tribus et des villes où ils sont
enterrés. Ils ont une vénération profonde
pour certains marabouts (religieux maliomé-
tans) qui ont reçu une parcelle de la Baraka
(bénédiction divine) et dont les tombeaux ja-
lonnent tout le Maroc. Ces marabouts d'ail-
leurs jouissent d'une autorité et d'une consi-
dération dont le Sultan lui-même pourrait
être jaloux. A ce sujet, Meknès, par exem-
ple, nous offre le spectacle des fêtes reli-
gieuses données au moment du Mouloud par
les « Aïssaouas » en l'honneur de Sidi Mo-
hammed ben Aïssa, patron de la ville, chef
de leur pieuse compagnie. Ce n'est pendant
quelques jours que défilés avec étendards
rouges et verts déployés, danses nocturnes
au son des tambourins à la lueur des flam-
beaux, immolation de troupeaux entiers de
moutons dévorés crus par une foule déli-
rante, processions accompagnées de danses
effrénées et de cris étourdissants, fantasias
rapides disparaissant dans la poussière. Et
les fanatiques de manger scorpions et ser-
pents au cours de ces réjouissances extraor-
dinaires ou de se passer sur le visage sans
se brûler des torches enflammées, etc. Bi-
zarre hommage rendu à la mémoire d'un
marabout que la légende nous représente
humble et bon, confit en dévotion ! Quel pou-
voir magique n'exerce pas un marabout sur
ses adeptes exaltés! Il peut leur insuffler
une folie frénétique telle qu'ils sont capa-
bles de se livrer impunément aux plus in-
vraisemblables extravagances.
Les Berbères ont d'incontestables qualités:
travailleurs, prévoyants, économes, ils aiment
leur famille par-dessus tout. Très hospita-
liers, ce sont des mutuafistes nés et dont
l'éducation à ce point de vue pourrait servir
de leçon au monde civilisé. Certes, pour cap-
ter leur confiance, il faut déployer une gran-
de habileté, mais une fois qu'on a pu les
gagner à une cause, on peut être sûr de leur
attachement. Constants dans leur amitié,
fidèles à leur parole, la loyauté de ces su-
jets ne se dément jamais. D'une bravourt
même exagérée, ils exigent avant leur sou-
mission de TIvrer un dernier combat (un
baroud d honneur). Nos officiers n ont pas
encore pu leur faire comprendre ce qu'il y
avait de vain dans cette sanglante et su-
prême parade. Ils se battent et quand ils
estiment que la lutte dqit prendre fin, ils
agitent un drapeau. Malheureusement cette
folie coûte encore trop souvent de nombreu-
ses vies humaines. Voilà sur quel drame finit
la dissidence des tribus berbères.
Quand nous aurons su, à force de ténacité
et de patience nous faire des alliés de ces
êtres primitifs mais combien dévoués, nous
aurons au Maroc de chauds partisans dont
la collaboration nous sera des plus pré-
cieuses pour l'exploitation de notre im-
mense empire nord-africain. Félicitons-nous
de trouver là une main-d'œuvre abondante.
Apportons de notre côté à tous ces braves
gens un peu de notre bien-être dont ils sont
avides et heureux de bénéficier. Quoi qu'on
en dise, ceux qui sont venus à nous ne cher-
chent plus à nous quitter. C'est la meilleure
réponse à faire à ceux qui nous accusent de
mener au Maroc une guerre de conquêtes.
ib«eemu. McMr,
Péputé ée Fuit.
Dépenses productives
ou
LS sont deux, et l'on
ne sait quel est le
plus mécontent. ;
deux qui ont passé
de longues années
dans la brousse,
deux qui aiment la
colonie, qui s'en-
nuient au bout de
quelques jours,
quand ils viennent
en France, et qui ne rêvent plus qu'à une
seule et unique chose : repartir.
Mais le premier est tfavis que, si un bon
général économise ses hommes, un bon gou-
verneur ménage ses ouvriers et l'argent de la
Colonie. Or, dit-il, j'ai su qu'un beau matin
l'idée est venue de remonter la vallée d'un
fleuve jusqu'à sa source et d'y créer un ré-
servoir d'eau. Idée excellente. Le plus sim-
ple et le moins coûteux paraissait dcprendrt
des chevaux, des porteurs, et de suivre la
rive' jusqu'en haut. C'était possible, c'était
pratique. Peut-Ure trop pratique, en réa-
lité.
On forme le projet de tracer une piste de
100 kilomètres de long sur 3 mètres de lar-
ge ; ce n'est pas évidemment une largeur
comparable à celle de l'avenue des Champs-
Elysées, mais il y passera moins de voitures.
L'essentiel est que les voitures des autorités
puissent y circuler, aller et retour. Et alors,
dans une région où la mai n-d' oeuvre est pour
ainsi dire réduite ci sa plus simple expres-
sion, dans une contrée que les indigènes ont
fuie, pour n'y plus revenir, à cause de la
tsé-tsé, on charge le cercle de travailler à
cette piste.
Un premier crédit est alloué sur le budget
général ; il devient vite insuffisant ; un T.O.
du gouverneur accorde un nouveau crédit sur
le même chapitre; 200 noirs sont mobilisés
et travaillent pendant trois moiss faites en-
trer en ligne de compte les frais de dépla-
cement de l'administrateur-adjoint, d'une
douzaine de gardes cercle, et faites l'addi-
tion. Tout cela pour un passage. Bien plus,
tout cela pour rien. Car le plus comique de
l'histoire, ou le plus triste, cela dépend du
point de vue, c'est que les autorités n'ont pas
utilisé cette piste. Partis d'un point diffé-
rent, ces messieurs ont dû continuer à cheval
ou du moins n'ont emprunté la piste que sur
- un certain parcours.
« le suis très ennuyé de critiquer mes
supérieurs, me déclare ce brave homme,
mais c'est la vérité même. A vous de juger. »
Il m'est impossible de juger à distance.
Mais d'abord, tout cela n'est pas invraisem-
blable, tout cela n'est pas sans précédent,
et enfin tout cela m'est rapporté par un co-
lonial dans lequel j'ai eu jusqu'ici confiance.
S'il mérite toujours mon estime, s'il faut
croire qu'il continue à être digne de foi, ju-
geons que cette première dépense-là ne sau-
rait être rangée parmi les dépenses produc-
tives. ,
A la seconde. L'autre colonial dont j'ai
parlé m'affirme qu'on a découvert, par des
prospections bien conduites, de la pierre à
chaux en quantité, dans une région oÙ cette
matière première manque absolument : « de
quoi en fournir à toute la colonie 9, insiste-
t-il". en outre, dans les mêmes parages, on a
découvert aussi deux couches de minerai de
cuivre très riches, puis une nouvelle couche
plus riche que les deux autres. Immédiate-
ment, demande de tnatn-d œuvre, de maté-
riel, d'outillage. Réponse : Plus tard, on
verra plus tard. Pour le moment, on a bien
d'autres préoccupations; on attend une dé-
légation française; il faut installer un^avabo
et une salle de bains. Sentiment qui part
d'un bon naturel, les lois de Vhospitalité sont
impérieuses, et nul n'a le droit de s'y sous-
traire. Mais elles ne passent pas avant d'au-
tres qui sont incomparablement plus sa-
crées : c'est de cette région que m'arrivaient,
il y a quelques mois, des plainte* à propos
des dispensaires inexistants, où Von ne
trouve même pas un petit four Pasteur, pas
même du sérum contre les piqûres de ser-
pent là-bas si dangereuses. *
Et mon deuxième colonial de m'interro-
ger : « Ne croyez-vous pas qu'il y ait des
choses plus urgentes dans un pays où nos
moyens financiers sont impuissants pour lut-
ter contre la maladie latente et implacable,
où les statistiques de la population restent
inquiétantes, où. la politique médicale est en-
travée par le manque d'argent. Ce sont là
vraiment des dépenses productives ? »
Cela est exact: l'autre parait être moins
productive, c'est tout ce que j'en veux dire.
Mario JKoamat an.
Sénateur de I Hérault,
Ancien Ministre, Vice-président de ta
Commission des Colonies.
Mesures préconisées
contre la crise viticole
,',
Les mesures préconisées, comme immé-
diatement réalisables, par les associations
viticoles qualifiées sont : le règlement de la
question des vins normaux, l'élévation du
droit protecteur des vins français, la réfor-
me de la perception de la taxe sur le chif-
fre d'affaires, la diminution de 5 francs sur
le droit de circulation; le règlement de la
vente au détail en bouteilles; la suppression
du droit d'octroi de 0,30 par litre dans les
grandes villes ; la mise à la disposition des
viticulteurs de 500 millions par le Crédit
Agricole ; la suppression de l'impôt sur le
transport des vins ; la réorganisation du la-
boratoire des finances; l'application en Al-
boratoire s financesr~ pression des fraudes;
gérie de la loi sur la répression des fraudes ;
élévation de 100 francs du taux de rétro-
cession des alcools industriels ; la surveil-
lance du prix de vente au détail du vin dans
les grands centres ; l'accroissement de la ra-
tion de vin des troupes; l'organisation du
marché colonial ; la définition et le statut
des vins de liqueurs.
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
l' 1
Nomination d'un rapporteur
La^ommission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunit" aujourd'hui
jeudi 12 décembre à 16 heures.
A l'ordre du jour figurent la suite de la
discussion du projet de loi portant renouvel-
lement du privilège de la Banque de l'In-
dochine et la nomination d'un rapporteur,
Les concessions de voies ferrées coloniales
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie hier sous la
présidence de M. Taittinger.
Kl le a adopté le rapport de M. Auguste
Brunet sur le projet de loi ayant pour objet
de maintenir en vigueur jusqu'au 31 décem-
bre 1934 les dispositions de la loi de 1920
sur les concessions de voies ferrées colo-
niales. Le rapport de AI. Brunet n'accorde
cette prorogation que jusqu'au 31 décembre
1030.
N La sécurité du Sud-Algérien
La Commission a entendu ensuite des ob-
servations de M. Roux-Freissineng sur le
budget des territoires du Sud de l'Algérie.
M. Roux-Freissineng, signalant qu'il n'a pu
obtenir communication du projet de budget
préparé par le Conseil de Gouvernement de
l'Algérie, demande que le contrôle parle-
mentaire puisse être exercé.
Parlant ensuite des incidents qui ont en-
sanglanté le Sud-Ot anais, il a insisté au-
près de la Commission pour que des préci-
sions soient demandées au Gouvernement
sur la façon dont il entend mettre fin à cette
situation. Les territoires du Sud pourraient
être pacifiés par la construction d'un che-
min de fer. Cette suggestion, à la suite des
douloureux événements qui ensanglantèrent
les confins algéro-marocains, avait paru ren-
contrer une approbation générale, mais le
Gouvernement fait attendre la décision né-
cessaire.
La Commission a décidé, en conséquence,
de demander à M. le Président du Conseil,
ministre de l'Intérieur, de venir lui exposer
la politique qu'il entend suivre pour pacifier
le Sud de l'Algérie et du Maroc et de venir
loi donner tous les éclaircissements utiles
sur le projet de budget des territoires du
Sud.
La Banque de l'Indochine
La Commission a procédé ensuite à l'exa-
men du projet de loi relatif au renouvelle-
ment du privilège de la Banque de l'Indo-
chine. Des observations ont été présentées
par MM. Nouelle, Varenne, Outrey, Odin,
Aùg. Brunet, Diagne.
M. Nouelle, notamment, a demandé la
réduction à un an de la durée du mandat
des administrateurs nommés par le Gouvei-
nement, durée qui est de cinq ans dans la
convention. Ainsi, dit M. Nouelle, ces ad-
ministrateurs seraient mieux dans la main
du ministre.
M.* Odin répond que, dans ces conditions,
les administrateurs nommés pour cinq ans
par l'assemblée générale des actionnaires,
énéficieraient d'une autorité supérieure à
celle des administrateurs nommés par le
Gouvernement.
M. Nouelle reconnaît, au cours de la dis-
cussion, que la convention donne certains
avantages à l'Etat. Il préférerait néanmoins
une Banque de l'Etat.
M. Alexandre Varenne fait remarquer que
la convention porte indication de versements
d'une part des bénéfices aux << caisses de
crédit agricole It, Il n'est pas question des
caisses de crédit populaire. L'ancien Gou-
verneur général de l'Indochine demande
que le rapport précise les indications de la
convention.
La séance interrompue
L'appel des membres de la Chambre à un
scrutin public a brusquement interrompu la
séance de la Commission qui en a remis la
suite à cet après-midi.
Le voyage de M. Lucien Saint
̃ »♦-
AI. et Mme Lucien Saint, qui sont en Es-
pagne depuis le lundi 9, arriveront à Paris
ait. début de la semaine prochaine.
(Par dépêche.)
M. Maginot décoré
par le Roi d'Espagne
es
Le roi a signé, hier, un décret attribuant
la grand'croix du mérite militaire à M. Ma-
ginot.
M. Cambon parle' à Sofia
de la Tunisie
8
M. Cambon, ministre de France, a fait
dans la salle de l'Alliance Française, une
conférence sur la Tunisie, dont il a retracé
l'histoire, le développement rapide sous la
domination française et la situation ac-
tuelle. Cette conférence était accompagnée
de projections.
Le roi Boris, le prince Cyrille, la prin-
cesse Eudoxie, les représentants du corps
diplomatique et de nombreuses personnes
assistaient à la conférence.
La Grande Bretagne
à l'Exposition Coloniale Internationale
,,' *+*
Voici la confirmation publiée par tous les
journaux d'une information donnée il y a un
moiJ dans les Annales Coloniales :
Le gouvernement britannique vient de faire
savoir au maréchal Lyautey qu'il avait décidé
d'accepter l'invitation du gouvernement fran-
çais de participer à la Cité des Informations
rattachée à l' Exposition.
En outre, le président du Board of Trade
a bien voulu accorder son haut patronage au
Comité franco-britannique en formation à Lon-
dres, sous la présidence d'honneur de notre
ambassadeur.
Ce Comité aura pour objet de grouper, dans
un pavillon spécialement créé à cet effet, les
srandes firmes britanniques de la métropole et
des colonief.
Le commerce de la France
avec ses colonies
Pendant les dix premiers mois de 1929, la
France a importé de ses colonies et protecto-
rats des marchandises représentant les valeurs
suivantes, comparées à celles de la période
correspondante de 1928 :
-------- Importations (en milliers de francs)
1929 1928
Algérie. 2.5347500 2.253^522
lunisie ,. 570.000 441-942
Maroc 422.500 3^3 051
Afrique occidentale
française 717.000 705.976
Madagascar et dé-
pendances ., 306-500 348-448
Indochine hançaise 576.500 557.864
Autres colonies et
pays de protecto-
rat 738 000 795.805
Totaux 5,865.000 5.456-608
Quant à la valeur des exportations françaises
à destination des colonies et pays de protec-
torat, elle s'établit de la façon suivante :
Exportations (en milliers de francs)
1929 1928
Algérie 3-3487500 3 067^553
Tunisie 822-000 613.730
Maroc 1074 000 908.674
Afrique occidentale
française 472.000 521.172
Madagascar et dé-
pendances ,. 339-500 284.000
Indochine française 849-000 745-298
Autres colonies et
pays de protec-
torat 532.500 444 860
Totaux 7-437.500 6.585.287
L'ensemble du trafic entre le métropole et
ses colonies s' élève donc, pour les six pre-
miers mois de 1929, à 13 milliards 302 mil-
lions 500.000 francs.
8.8
Arrivée de M. R. Antonetti
Gouverneur général de l'A. E. F.
-09
Plus de deux cents personnes étaient massées
hier soir à 17 h. 30 sur le quai de la gare
d'Orsay, pour l'arrivée du Gouverneur général
de l'Afrique Equatoriale française, et de Mme
R. Antonetti. Nous avons donné lundi une
interview du Gouverneur général de l'A.E.F.
sur la situation de nôtre Congo.
- - -- --
Parmi les personnalités présentes, signalons
les gouverneurs des Colonies Peyrouton, repré-
sentant le ministre des Colonies ; Lamblin, Es-
tèbe, Fourneau, Maillet, Marcel de Coppet,
Bernard, Sasias, MM. Alph. Fondère, retour
de Brazzaville il y a huit jours, et Marcel Bé-
nard, retour du Tchad il y a trois semaines ;
Georges Boussenot, Jean Weber. Dudet, J.
Méniaud, Mirabel, le colonel Ferrandi, Paul
Bourdarie, Pourroy, etc., etc.
Photographes et opérateurs de cinéma pro-
cèdent à l'envie à des prises de vues.
DÉPART
Vers l'A. O. F.
M. Gustave Gounouillou, co-directeur de
la Petite Gironde et* Mme Gustave Gou-
nouilhou, accompagnée de Mlle Yvonne
Bourgeois, sa sœur, s'embarnueront à Bor-
deaux prochainement sur le tirazza pour vi-
siter l'Afrique Occidentale française.
Ils comptent rentrer en février par le
Maroc et l'Espagne.
Colonies et alcoolisme
08
La Commission des Boissons à la Chambrd
a repoussé une proposition qui tendait à créer
un pavillon de l' antialcoolisme à l'Exposition
Coloniale Internationale.
- -et
CINÉMA COLONIAL
̃
« Partir n
La troupe chargée de la réalisation du
film Partir" tiré du roman de Roland Dor-
gelès, va quitter Paris fin décembre pour
s'embarquer à Marseille à destination de
Port-Saïd.
D'escale en escale elle ira jusqu'à Saïgon
où se déroule l'action du roman. La direc-
tion artistique sera assurée par M. Pierre
Marty. Les principaux rôles seront interpré-
tés par Mmes Jeanne Helbling, Renée Voi-
ler, Blanche Bernis; MM. François Rozet,
joc Hammam, Ziboulski, Jean Godard, Jean
Erard, Paul Herric. Les opérateurs de pri-
ses de vues sont : MM. Georges Asselin et
Jimmy Berliet. Régie générale, M. Jean
Erard. Les décors et maquettes seront de
M. Jean Godard.
4..
L'ANTENNE COLONIALE
1
A l'écoute !
Le 12 et 13 courant les auditeurs des on-
des courtes pourront entendre le raid tenté
vers l'Indochine par Le Brix. L'indicatif de
l'avion est F.A.J .H.U., l'appareil émetteur
travaillera sur 28 mètres, l'indicatif sera
donné par manipulateur automatique et les
indications sur la position de l'avion par
manipulation à main.
.000.
LIRE EN SECONDE PAGE
L'aviation coloniale
I/affairo Bnnania
L'assamitiat de Jean Gaknot,
A la Chambre et au Sénat
A propos d'un appel du Vatican
aux missionnaires
»♦»
L'Osservatore Romano résume les instruc-
tions données par le Pape aux représentants
des instuuu missiollllNres.
Les instructions comporteront trois poiiffs
principaux ;
t" Les missionnaires ne doivent en aucun
lieu faire du nationalisme, Le nationa-
lisme est un véritable lléau et il n'est pas
exagéré de l'appeler une malédiction dans
l'u:uHe des missionnaires;
2" Ceux qui travaillent pour Dieu ne doi-
vent pas se mêler des aflaires séculières ;
3" Les serviteurs de Dieu doivent main-
tenir entre eux une unité de cœur, une
unité de pensée et une unité d'action. C'est
dans cette unité que réside le secret du
succès.
N ul ne contestera le rôle actif joué par
les missions aux colonies. Essentiellement
spirituel, moralisateur et charitable, ce rôle
s'est parfois élargi, ou rétréci, selon le
point de vue, jusqu'à empiéter sur le do-
maine des activités nationales ou propre-
ment séculières.
L interprétation la plus humaine et inter-
nationale des dogmes 11e saurait, en effet,
supprimer radicalement la manifestation de
ce patriotisme instinctif qui apparaît chez
les consciences les plus universelles dès lors
qu'elles subissent l'épreuve de l'éloignement
et du coudoiement quotidien des activités
étrangères.
Le Vatican souhaiterait donc voir chez les
missionnaires de tous pays non seulement
une priorité de l'apostolat religieux sur la
propagande nationale, mais le renoncement
total à cette dernière.
Soit, mais il en va de même en cette ma-
tière que pour le problème du désarmement.
Il s'agit de poser les armes, et toutes les
armes en même temps.
Que les missionnaires espagnols, italiens
et anglo-saxons veuillent bien consentir à
réintégrer leur rôle exclusivement apostoli-
que. Trop fréquemment il est négligé au
profit d'intérêts purement nationaux. Et si
les frères ou les pères français se préoccu-
pent à leur tour de répandre l'influencto
française c'est souvent pour résister à l'ac-
tion insolente de leurs voisins anglo-saxons,
T-t toujours indépendamment, il va de soi,
de pressions ou directives gouvernementales.
Quant aux occupations d'ordre matériel,
on peut sans doute arguer des besoins éco-
nomiques de la mission, de ses fidèles et de
ses protégés, souvent isolés dans des condi-
tions de vie très précaires.
11 demeure cependant évident que le pres.
tige et la dignité des missionnaires ne sau-
raient s'accommoder, sans préjudice de leur
influence, de telles activités incompatibles
avec leur tâche apostolique.
Il est juste au reste de reconnaître que
nos missions françaises aux colonies échap*
pent le plus souvent à de telles critiques.
Partout où elles vivent en voisinage avec les
missions anglo-saxonnes, les voyageurs les
plus impartiaux ont pu constater à quel
point était nécessaire et efficace leur esprit
de désintéressement et d'altruisme total.
Il n'en faudrait pour preuve que l'impres-
sionnant écart qui sépare le budget des unes
et des autres. C'est peut-être, mais pas tou-
jours, une faiblesse aux yeux des indigènes,
mais c'est aussi assurément la garantie d'un
prestige et d'une influence morale profonde.
1. P.
Dépêches de l'Indochine
La coupe « Indochine-Tennis u
l'our la première (ois a été disputée en
Indochine, la coupe « Indochine-Tennis »
crcée pur le (iouverneur général Pasquier
el disputée suivant lu formule de la coupe
Davis entre les divers pays de l'Union.
.lrt\s les épreuves qui eurent lieu à Ha-
noï, l'équipe cochinchiiioise gagna par 4
victoires contre 1 il l'équipe tonldnoise.
La Foire d'Hanoï
La Foire d'Hanoï a été inaugurée sa-
medi par le Résident supérieur Robin, ac-
compagné des hauts fonctionnaires des
services généraux et locaux. Il a été reçu
par M. Perroud, président du comité d'or-
ganisation et président de la Chambre de
Cuuuiierce.
Dimanche eut lieu l'ouverture officielle,
au milieu d'une affluence considérable de
visiteurs, surtout indigènes, venus des pro.
vinces pour la circonstance.
Pendant la matinée de samedi, les mem-
bres de la commission désignée par le co-
mité d'organisation pour la participation
dit Tonkin à l'exposition coloniale interna-
tionale de UW1, visitèrent différents stands
afill de sélectionner les productions indigè-
nes en prévision de leur envoi A Paris.
Le budget d'Haïphong
hr budget de 1930 de la ville d'Haïphollq
s'élève à 1.250,180 piastrrs, dont. 201.040
piastres pour les recettes provenant des
fonds de l'emprunt.
Au Yunnan
Le Directoire yuantumais vient d'être
constitué. Il comprend maintenant 11 mem-
bres dont la moitié environ appartiennent
au monde militaire, savoir ; les généraux
ljong-Houin-Louan, Tangkyling, Tchou-
Sioa-Tong, Tehang-Fong-Tchoum. Parmi
les civils il il u-Ilan commissaire aux
affai res étrangères, Tclwng-Pan-Han, com-
missaire à la rcconstruction. L'installation
du Directoire a eu lieu en présence des
délégués d
La décision du Gouvernement prévoyant
fil. perception des impôts à dater du 1er
janvier prochain en monnaies métalliques
seulement a eu pour effet immédiat une dé-
prédation générale du papier monnaie,
La ligne aérienne Europe-Saigon
Pour la première fois, un avion de la
Compagnie Air Asie qui assure la corres-
pondance avec Banglwli, avec service aé.
rien. Europc-Java vient d'arriver. Il ap-
pariait du courrier d'I-.urope (tyant em-
prunté cette voie. lndopaciti.
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