Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-12-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 décembre 1929 10 décembre 1929
Description : 1929/12/10 (A30,N179). 1929/12/10 (A30,N179).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62806496
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TUKNTIKMK ANNEE. - N° 179. LE NUMERO : 80 CBNTIMBS MARDI SOIR, 10 DECEMBRE 1929.
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La situation économique et financière
de l'Afrique Equatoriale Française
––-–
M. Antonettj semble satisfait de l'oeuvre
qu'il a accomplie en Afrique Equatoriale fran-
çaise. Cette satisfaction, qui est commune à la
plupart des Gouverneurs et Gouverneurs géné-
raux, se manifeste au long du discours qu'il a
prononcé le mois dernier au Conseil du Gou-
vernement de la Colonie. Quoique je ne sois pas
aussi enthousiaste que M. Antonetti de la si-
tuation actuelle de l'A. E. F., je me dois
d'analyser impartialement le long plaidoyer que
M. Antonetti a prononcé en faveur de 1 A.
E.F.
C'est tout d'abord de la situation financière
qu'il est question.
De 1920 à 1924, malgré une réduction cons-
tante du nombre des fonctionnaires et l'arrêt
de tous les travaux, les budgets se soldèrent
par un déficit de 36 millions de francs, dont
32 furent comblés par des subventions, 4 cons-
tituant un découvert envers le Trésor.
Aujourd'hui, cette - dette est payée. Dès
1926, la Colonie pouvait se passer des subven-
tions de la Métropole. L'ensemble des res-
sources propres du budget général, près de 5
millions de francs en 1924, passait à 24 en
1928, atteint près de 30 pour 1929 (résultats
probables) et dépassera, d'après les prévisions,
31 en 1930.
Ces résultats ont été obtenus sans que la
population indigène ait eu à supporter des taxes
hors de proportion avec ses moyens encore très
limités.
Pendant les cinq dernières années, en dehors
de la construction du chemin de fer, un pro-
gramme important de travaux a été exécuté :
construction d'écoles, d'ambulances, de loge-
ments, de .routes (4.000 km.) , de ponts, amé-
lioration des ports, balisage, lignes télégraphi-
ques, postes de T.S.F., aménagement et em-
bellissement des villes de Brazzaville et de
Pointe-Noire. Les sommes affectées à l'exécu-
tion de ce programme, qui étaient de 453.646
francs en 1924, n'ont cessé d'augmenter pour
atteindre, dans l'exercice 1929, 9 millions de
- francs.
Pour l'Assistance médicale indigène, et no-
tamment pour la lutte contre la trvpanosomiase,
les crédits, qui étaient de 2 millions 1/2 en
1924, dépassent, en 1929, 10 millions 1/2. Le
nombre des hôpitaux, ambulances, dispensaires,
médecins contractuels, infirmiers européens et
indigmes. a été considérablement accru. Les
efforts de l'Administration ont d'ailleurs, sur ce
terraint été secondés par l'initiative privée (so-
-ciétéfc- ntiittère* et forestières, etc4, ainsi que
par les missions catholiques et protestantes qui
entretiennent un personne! médical etjttfirmier.
Cet dotations et ces concours ont permis non
setdenwm. une augmentation du nombre des
hospitalisations et des consultations, mais en-
core un progrès réel dans les résultats obtenus
contre la maladie du sommeil.
- Dans l'exploitation des ressources minérales,
le nombre - des permis de recherches, qui est
passé, du 1er novembre 1928 au Ier janvier
1929. de 54 à 72 dans le Moyen-Congo et le
Gabon, et de 246 à 418 dans l'Oubangui-
Chari, constitue un témoignage de l'intérêt ap-
potté aux richéises du sous-soi de notre colonie.
Enfin, les efforts accomplis pour développer
la culture du coton. dans TOubangui-Chari et
dans la région Nord.du Moyen-Congo en vue
de donner à l'indigène des produits rempla-
çant le caoutchouc, dont la culture a été at-
teinte par le fléchissement des prix de vente
en Europe, ont également porté leurs fruits.
Des conventions ont - été passées pour la créa-
tion de grande usines d égrenage pouvant
traiter sur place les fibres produites. De nom-
breux capitaux, français et étrangers, sont atti-
rés par cette activité nouvelle. Au début de
la présente annéej plus de 200 sociétés ou mai-
sons de commerce étaient déjà installées dans
- les diverses colonies du groupe de l'A.E.F.
Situation économique
La production a subi des influences défavo-
rables en raison de la mévente de l'okoumé ttui
commande le marché mondial du bois d ébé-
nisterie, du. bas prix du caoutchouc et du flé-
chissement du cours dés amandes de palme. En
outre, les importations dans le Moyen-Congo
et l'Qubangui se trouvent ralenties par les dif-
ficultés du tiansit par la territoire belge.
Néanmoins, en dépit de ces causes de ré-
gressioh, le mouvement commercial accuse lea
chiffres ci-après : -
* En frages.
, .1 Année 1928 379..249.966
Premier semestre 1928 195.059.369
Premier setnestre J929 190.912.187
En tonnes.
Année 1928 467.517
Premier semestre 1928 273 -258
Premier semestre 1929 227.780
Encore convient-il de noter. en te qui con-
cerne lé tonnage, que le chiffre des premiers
mois de 1923 a atteint un niveau exceptionnel
en raison de circonstances particulièrement fa-
vorables pour les exportations dehmmé.
Le budget et le programme de 1930
Pour l'exercice 1929, les ressources du
budget général. représentent un chiffre de 29
millions 941.707 francs ; celles de 1 ensemble
de la - cb l onie
de la colonie, budgets locaux compris, attei-
gnent un total de 90.017.307 francs;
-. Les comptes définitifs: se sont soldés par un
excédent de recettes nralwé tnj programirtc de
travaux qui s'élève à 13«075,5w francs.
Le budget général a dû verser à l'Etat, au
cours de l'exercice 1928, une sotmne de 2 mil -
lions 612.384 fr. 10, au titre de l'impôt sur
les emprunts contractés pour la conWtuCliBh de
chemin de fer, Qu'il mm sojt Mni» * cette
occasion de signaler une fois de plus la -néo»
sité de l'exonération de - impôt qout 1er em-
prunts de mr colonies dont il pullyse la mise
en valeur; exonération inscrite au projet de loi
en instance devant le Parlement.
Les crédits prévus pour les grands travaux
à exécuter au cours de l'exercice 1930 s. élève-'
ront à 16 millions de francs, consacrés notam-
ment au wharf de Port-Gentil, aux voies de
communication, aux formations sanitaires, à la
construction d immeubles administratifs ou de
logements, au matériel de transport et a l'outil-
lage.
On sait que, sous le ministère précédent, le
Gouvernement a décidé de proposer au Par..
lement d'attribuer chaque année à l'A.E.F.
une subvention extraordinaire pour lui permettre
de faire face aux dépenses indispensablès de
,e,nier 'éta b l i ssment.
premier établissement. Le projet de loi déposé
le 31 juillet prévoit un crédit de 7 millions pour
les deux derniers mois de l'année 1929 ; un
deuxième projet doit prévoir une subvention de
50 millions pour 1930.
Ces crédits sont indépendants des emprunts
coloniaux avec garantie de l'Etat dont nous
avons déjà entretenu vos lecteurs et qui font
l'objet du projet de loi du 23 mai 1929 pour
l'Indochine. l' A.O.F., 'Madagascar et les pays
sous mandats, l' A.E.F. devant être comprise
dans un deuxième projet.
Les 7 millions de la subvention visée plus
haut seront affectés à des achats d'outillage et
à des travaux d'amélioration de l'hôpital de
Brazzaville ou de constructions d'ambulances
et d'écoles que le manque de crédits avait fait
ajourner.
Pour 1930 la première tranche du program-
me d'ensemble soumis le 26 août au ministre
des Colonies comporte, indépendamment des
travaux du chemin de fer et du port de Pointe-
Noire, tous deux à réaliser sur fonds d'em-
prunts, une mise en valeur méthodique du
pays, qui comprend :
Une politique des moyens de transport et des
yoies de communication, ports, routes et ponts,
matériel de transport, pour réduire le portage
et le pagayage ;
Une politique d'intérêt social et économique:
construction d'hôpitaux, d'ambulances, de dis.
pensaires, de centres de traitement et d'écoles ;
remplacement au fur et à mesure de l'établis-
sement de voies de communication, des cons-
tructions provisoires dont l'entretien exige en
permanence une main-d'œuvre nombreuse, par
fi ,. ilf.
des constructions définitives en matériaux durs ;
travaux d'assainissement et d'adduction d'eau ;
1_- J à.&., , Il 1-1
amélioration et extension deHîpsfc^télégraphi-
qtles et téléphoniques ; dotation d'une caisse
*améliorations agricoles,
Il.,ient de signaler dans cet ordre d'idées
te progrès que va amener Tannée 1930 dans
les moyens de communication avec l'Europe
par l'établissement d'une ligne aérienne aoou.
tissant à Bangui, où un chatnp dl aviation est
déjà préparé, rayonnant de là vers le Came-
roun, le Gabon, Brazzaville, Pointe- Noire et
l'Angola.
En ce qui concerne les chemins de fer, les
difficultés de recrutement de la main-dl œuvre
vont s'atténuant, et le nombre des demandes de
rengagements s'augmente. Autant qu'il est pos-
sible d'établir des prévisions, on peut espérer
que le délai nécessaire pour l'achèvçment du
programme ne dépassera pas cinq ans.
Enfin, .pour l'enseignement, malgré la nénu-
rie des maîtres, le niveau des écoles publiques
est en progrès, et il leur a été possible de four-
nir des recrues aux cadres de l' Administration
et des entreprises privées.
Pour apprécier ces résultats, il importe de
se rappelèr que l'A.E.F. est un groupe de
colomls dont la superficie couvre cinq fois celle
de la France, dans un territoire encore sau-
vage, peuplé de 3 millions d'indigènes, de
3.000 Européens au plus, dont seulement 600
fonctionnaires.. avec, comme uniques forces de
sécurité, 13 compagnies et trois sections d'artil-
lerie presque toutes stationnées dans la colonie
- du Tchad.
, Il y a eu des erreurs commises. elles ne
datent pas d'hier, èt les Artnales Coloniales
les ont signalées ; leS plus graves remontent
aux années 1920 à 1924.
Evidemment, on a fait beaucoup, relative-
ment aux moyens dont on disposait.
Georges Rouelle,
Député de Sadn"t-Loirsi vice-président
de la Commission de VAlgérie,
des Colonies et des Protectorats,
membre de la Commission des
Minés.
doinc
RUE OUDINOT
LA CONFERENCE HEBDOMADAIRE
La Conférence hebdomadaire des Directeurs
et Inspecteurs généraux s'est réunie hier sous la
présidence dé M. Piétri, ministre des colonies,
assisté de M. Alcide Delmont, sous-secrétaire
rTFinfr •
Le Transsaharien
11 a été donné connaissance du rapport de
propositions établi, conformément à la loi de
1928, par la Commission d'études du Trans-
saharien, et qui doit être examiné prochaine-
ment par une Commission consultative. 11 res-
sort notamment du ce document que le déve*
loppemem de la voie ferrie transsaharienne se
-. - - :1
trouverait facilité par r ammuement rapide ae
l'outillage de l'Afrique, occidentale française.
mes et Guyane
La Commission s'est préoccupée des condi-
tions dans lesquelles il y aurait lieu de rendre
plus efficace lir surveillance administrative dans
leg fies australes (Samt-Paul-Kerguelen. etc.).
chfin, un échange 4b vues a eu lieu relati-
les Enfin, à l'aménagement du service côtrèr en
vement
Guvane.
BOBARDS
»♦«
l 'J
9l1 1 -1
7.L~q..
s ne suis pas bien
sûr que le mot
soit français, A
moi, Petit Larive
et Fleury, à dé-
faut de Littré.
Non, je. ne trouve
que Boarding School (!) suivi de Bobèche ;
pas de place pour Bobard, je le regrette, et
pour une fois, je me passe de l'autorisa-
lion. *
Il nous arrive des cargaisons de bobards
du fond de nos provinces lointaines. M. An-
tonetti, gouverneur général de l'A. E. F., les
dénonce une fois de plus dans son discours
prononcé au mois d'octobre 1929 lors de la
séance d'ouverture du Conseil du Gouverne-
ment. Il proteste contre a tant de racontars
fantaisistes ou même macabres, tant de vi-
sions kâtivKes servant de prétextes à des flots
d'une littérature romancée, oit le désir de
faire pittoresque ou profond ne s'accommo-
dait pas toujours de l'exacte appréciation
des faits.
Ces méchants, qui sont-ils ? Il est inutile
de désigner les jardins privés dans lesquels
ces quelques pierres sont destinées à tomber.
Me sera-t-il permis, à mon tour, en passant,
de déclarer que ces bobards malveillants
sont peut-être la contte-partie des bobards
trop bienveillants que certains gouverneurs
répandent dans la presse avec trop de com-
plaisance t M. le Gouverneur Général Anto-
netti sait que ce n'est pas à lui que j'adres-
serai ce reproche. Il se propose, dit-il lui-
même, de faire « un tableau, sec, dépouillé,
s'appuyant sur des faits précis et ne souf-
frant aucun démenti ». Nous en connaissons
d'autres, dont toutes les préoccupations, tous
les soucis, tous les efforts tendent à Persua-
der à la France d'abord, et à l'univers en-
suite que leur valeur administrative est (t
nulle autre pareille et leur talent à nul autre
sècond. N'insistons pas.
M. Antonetti signale une série d'erreurs
qui sont telles, en effet, qu'on ne devrait
pas avoir besoin de les relever.
Un journal généralement bien tnformé af-
firme que le gouverneur général de l'A.E.F.
se moque du monde quand il prétend avoir
fait construire 126 kilomètres de chemin de
fer en partant de Brazzaville, alors qu'il a
simplement emprunté le chemin de fer cons-
truit jadis par une société minière; il suffit
de jeter les yeux sur une - des nombreuses
certes, répandues dei>uis cinq ans pour, cons-
tatltfu, « les deux lignes tfjont pas un
mètre de commun v;
Un journal étranger raconte que 600.000
nègres du Congo se sont évadés vers le Gola
Coast, alors que les deux territoires sont sé-
parés par des milliers de kilomètres ;
Un autre expose que 3 millions de noirs
de l'A. E. F. sont en fuite, ce qui fait que
le pays serait désormais désertique ;
Et M. le Gouverneur Général d'obser-
ver : « Erreurs, ignorance, je le veux bien,
mais si erreurs il' y a, toutes sont dans le
même sens, hostiles aux œuvres françaises,
et, dans les nombreux journaux qui les re-
produisent, aucun ne relève ces erreurs gros-
sières qui sautent aux yeux des moins aver-
tis. »
Je passe sur l'allusion à peine indirecte
C aux voyageurs de passage, qui ne sont
souvent ni compétents, ni impartiaux, quand
ce ne sont pas des personnalités totalement
inconnues, n'étant jamais venues dans la
Colonie, qui se chargent de former l'opi-
nion P. Voici qui est plus grave peut-être
Il s'agit d'une importante publication d'en-
seignement, qui dans soit numéro du 22 juin
1929, partie scolaire, classe d'initiation,
cours élémentaire: du Congo au Niger, four-
nit au maîtres de nos écoles le travail pré-
paratoire ci-après :
« 1. Au Congo. - .N'alles pas au
COngoj vous êtes trop petits, vous y mour-
ries. Il M' y a que des nommes solides qui
peuvent y vivre quelques annéesy et encore.,
ils sont obligés de venir plusieurs fois en
France, Pour se reposer.
« Tous les jours il pleut. Le ciel est noir.
Des plantes grosses comme le' corps d'un
homme s'enroulent autour des arbres géants.
Comment circider dans cette forêt vierge ?
Tous les passages sont bouchés. De petits
hommes nains grimpent dans les arbres
comme des singes. Ils vous regardent en fai-
sant des gi-ien-aces., puis ils s'enfuient. Sont-
ils des hommes ou des bêtes t ».
Que pensez-vous de cette invitation au
voyage i N'allez pas au Congo, les enfants
de brancel Ah/si c'était une colonie bri-
tannique, cela changëraitl Mais le Congo!
Une colonie française! Cela lie peut être
qu'un pays où il pleut,où le ciel est noir, oit
tous les passages sont 'bouchés, où de petits
hommes hoirs grimpent comme des singes,
avec le couteau entre les dents. « Sont-ils
des ltommes,' ou des betes 1 » A propos de
l'auteur de cet article la question ne se pose
fas; son papier est bête; les plus insuppor-
tables des bobards, ce sont ceux dont les
auteurs prennent les gens pour des enfants
arriérés, ou, plus sionp léitteiii, pour .des im-
béciles.
Mario Koiisfan.
Sénateur de VlVérauit,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Gtmniïsston des Colonies.
AMunte
"l
M. Raphaël Antonetti, Gouverneur général
de 1 Afrique Equatoriale française, arrivera
demain à 17 h. 30 à la gaie d'Orsay, venant
de Bordeaux.
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
- i
Réunion
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunira demain mer-
credi Il décembre à 17 heures.
A l'ordre du jour iigureht :
ig Une communication de M. Roux-Freis-
sineng au sujet du budget des territoires
du Sud de l'Algérie ;
20 Le" commencement de l'examen du projet
de loi tendant au renouvellement du pri-
vilège de la Banque de l'Indochine.
ai9b
A la Manne Marchande
ces
Les constructions navales
Notre excellent collaborateur et ami M.
Michel Geistdoerfer commentait ici, le 30
novembrè,- la « crise de la construction na-
vale française ».
Voici les données les plus récentes du
grave problème ainsi pose, sur lesquelles
M. Louis Roi lin, ministre de la Marine
marchande, porte toute son attention :
Sur un total d'environ 300.000 tonneaux,
commandés par les armateurs français, de-
puis te 1er juillet 1928 jusqu'à la fin de no-
vembre 1929, 170.000 - tonneaux seulement
ont été commandés aux chantiers français,
et 130.000 tonneaux à l'étranger, dont
90.000 tonneaux environ en Angleterre et en
Irlande, et 40.000 tonneaux en Allemagne,
au titre des prestations en nature.
De récents marchés, passés à des chantiers
étrangers, viennent confirmer ces constata-
tions, M. Louis Rollin a donc décidé de
rechercher les causes de ce malaise. Il a de-
mandé au Conseil national économique de
compléter le premier examen qu'il a déjà
fait de la question et d'entreprendre une
enquête approfondie, portant plus particu-
lièrement sur les causes de la différence en-
tre les prix de construction de navires en
France et à l'étranger.
Les sauterelles au Maroc
«♦*
Il semble malheureusement prouvé que
l'invasion des sauterelles a pris les services
publics, au Maroc, au dépourvu. Depuis on
s'est organisé - du mieux qu'on a pu, et à
certains endroits, comme à Marrakech] fort
bien, mais il y a eu suprise - et la défense
s'en est ressentie.
Les Chambres d'agriculture et les Associa-
tions agricoles chargées, naturellement, de
Earler au nom des colons, se plaignent.
L'une d'elles, et non des moindres, a fait
remarquer que les mesures prises étaient, de
l'avis mCme de toutes les personnes compé-
tentes, illusoires ; c'est la chambre de Casa.
blanca qui l'a dit. Bile a été peut-être un
peu fort, car, malgré tout, on a détruit pas
mal de ces maudits acridiens mais il y a
une part de vérité tout de môme.
Car il est exact qu'un plan d'ensemble a
fait défaut. La direction unique dont on
aurait pu espérer des résultats définitifs a
manqué. C'est ce que constate l'ordre du
jour voté par l'Union des Associations agri-
coles, qui a posé à M. le Directeur général
de l'agriculture.du commerce et de la coloni-
sation que de charges écrasantes pour un
seul homme - des questions précises aux-
quelles il faut espérer que des réponses non
moins précises ont été faites, bien qu'elles
n'aient pas été mises à la connaissance du
public.
Ces questions portaient sur des points im-
portants, tels que : le repérage'des lieux de
ponte ; les mesures prises pour détruire les
œufs ; les moyens matériels dont on dispo.
sait pour la lutte - et enfin quel programme
avait été arrêté et appliqué partout pour
lutter contre l'invasion.
En attendant la réponse, les vols avan-
cent de plus en plus vers le Nord ; ils sont
en pleine Chaouïa et menacent Rabat et
même Meknès. C'est d'ailleurs ce qui per-
met d'espérer disent les colons du Sud
qu'on prendra quelques mesures utiles. Car
si nos intérêts seuls avaient été en jeu, nous
savons par expérience que l'on nous aurait
laissé nous débrouiller tout, seuls.
Boutade, assurément, mais qui n'explique
pas le fait que, vraiment, le Maroc du Sud
a peu connu jusqu'ici les amabilités offi-
cienes.
Mais tout ce que tout le monde pense, et ce
que très peu osent dire tout haut, c'est que
la politique a sa part, très grande, dans ce
nouveau malheur dont souffre le Maroc.
Si on avait réduit les foyers de dissidents,
si la paix française régnait dans tout le
Maroc, il n'y aurait plus ni agressions sur
les grandes routes d'Algérie et du Protec-
torat, ni territoires échappant à la surveil-
lance des services de l'agriculture. Partant,
plus de lieux de ponte clandestins, ignorés,
et plus de départs brusqués, inaperçus, per-
mettant à des vols insoupçonnés de venir sur-
prendre nos colons et nos protégés, dans
l'espèce assez peu défendus.
Il est certain que cette sécurité accordée
aux petites bêtes qui sont parmi les pires
ennemis de nos richesses agricoles est une
conséquence directe de la politique dite de
pénétration pacifique, à laquelle tiennent
tant les Chambres françaises.
Et probablement aussi les brigands pil-
lards de l'Atlas et les sauterelles qui dévas-
tent en ce moment le Maroc.
Aonls Le Barbier.
A FAcadénde des Sciences
Une carte de pêche du Maroc
M. Louis Mangin, au nom de M. Gmoel,
a présenté à l'Académie des Sciences un pro-
"et de carte de pêche du Maroc où, on le sait,
es poissons et crustacés sont très abondants.
Des travaux tout récents ont permis de déli-
miter des fonds tout à fait u inchalutables »,
et, par contre, des fonds où la pêche est pra-
ticable et abondante. Il serait tout à fait utile
qoe ces recherches soient poursuivies, systéma-
tiquement, et que, sur leurs données, soit éta-
blie une bonne cafte de pêche du Maroc qui
faciliterait beaucoup le ttavail de nos pêcheurs
et des pêcheurs indigènes.
Une liaison aérienne
France-Antilles
»♦«
Si le , pavillon français Botte un peu partout
au souffle des moussons orientales, il est bien
trop rare dans les mers d'Occident, où l'Union-
Jack. 11- pipeau étoilé et les couleurs de la
République d'Empire claquent à tous les ali-
zées des Caraïbes et des Antilles.
A Cartagène, Baranquilla, Maracaïbo, Cu-
raçao, Puerto Cabello, la Guaira, Port of
Spain, j'ai partout entendu exprimer les mêmes
regrets devant l'extrême rareté des navires fran-
çais.
- Au Mexique, la grande prospérité de la
colonie française a forcé l'établissement d'un
service régulier et fréquent à la Vera-Cruz.
Mais l'organe, à son tour, créant la fonction,
les navires allemands qui fréquentent les côtes
d'Amérique centrale ont réussi non seulement à
accroître l'activité des entreprises allemandes
locales, mais à créer des foyers de colonisation
germanique de plus en plus florissants. Au
Guatemala, par exemple, le pourcentage des
« finea, » de café allemandes qui est déjà
de 60 s'accroît chaque année en raison de
tous les puissants avantages promis par une
Compagnie de navigation nationale assurant
deux fois par mois à Puerto-Ravios l'embar-
quement de la matière première et le débar-
quement des produits manufacturés.
Le prestige français demeure cependant vi-
vace dans tous ces pays de langue espagnole,
dans toutes ces républiques qui reconnaissent
dans la France leur mère spirituelle. Et c'est
pour eux une grande déception et une grande
surprise que de voir débarquer la marchandise
française par des navires allemands suédois ou
norvégiens.
On a parlé récemment, à propos des raids
qui viennent d'illustrer les qualités de notre
personnel et de notre matériel aérien, de la
création prochaine d'une ligne France-Antilles.
Il s'agirait d'une correspondance à établir
avec la ligne aboutissant à Natal. Des escales
sont prévues aux Guyanes française, hollan-
daise et britannique, au Venezuela, à la Tri-
1 t 11 .- "Æ A'
nité, et le terme du voyage serait la Marti-
nique et la Guadeloupe. Huit jours suffiraient
ainsi pour relier la métropole à ses colonies
antillaises.
C'est alors qu'on pourrait se demander s'il
n' y aurait pas lieu, à l'occasion de cette liai-
son France-Antilles, d'affirmer notre prestige
auprès de tous ces Etats où les colonies fran-
çaises sont déjà très actives. Des escales, soit
à l'allfer, soit au retour à Curaçao, où la langue
française est presque officielle, à Carthagène,
en Colombie, et même à Panama et en Costa-
Rica, seraient, sans compter la propagande.
un précieux élément d'encouragement pour nos
nationaux établis- dans ces régions trop délais-
sées par nos lignes de navigation.
Si - nous voulons conserver, en matière de
navigation aérienne, un monopole de fait en
Amérique du Sud, il est indispensable d'en
prolonger le rayonnement jusqu'à nos colonies
des Antilles en fragmentant 1 itinéraire tout le
long de la côte. Nous aurions alors l'assurance
que les lignes aériennes des Etats-Unis, avec
lesquelles nous pourrions établit des correspon-
dances, n'empiéteraient pas sur un programme
dont nous avons été les brillants initiateurs.
Nous avens, d'ailleurs, en cette matière,
toutes les sympathies des gouvernements his-
pano-américains. Du Rio-Grande del Norte à
la Terre de Feu, on est prêt à nous seconder
pour enrayer le « recul de la latinité » devant
la pression des entreprises et des capitaux
yankees.
7 P.
.1.
A la Guadeloupe
»♦»
Hommage au gouverneur
M. le Gouverneur Tellier s'est vu adresser
un ordre du jour au moment de la clôture des
travaux du Conseil général de la Guadeloupe
et dépendances, le félicitant pour la haute com-
pétence et le tact parfait dont il a toujours fait
montre depuis plus de trente mois qu'il dirige
les affaires de la colonie auxquelles, en étroite
collaboration avec l'assemblée locale et les
municipalités, et en dépit des attaques injusti-
fiées et mensongères de certaines presses, il a
su apporter les solutions les plus heureuses et
souvent dans les circonstances difficiles. Tous
les membres du Conseil général l'assurent de
leur profonde gratitude. M. Tellier a utilisé
la route Sous-le-Vent et a été l'objet d'une
ovation chaleureuse.
Dépêches de Undochme
b4- -
Contre la spéculation
Au couru de sa dernière séance, la
Chambre de Comme prouvé à l'unanimité la proposition d'un
de ses membres, tendant à demander au
gouvernement qu'il rende obligatoire l'avis
de la Chambre, sur les demandes formu-
lées mr les Sociétés locales désireuses
d'introduire des valeurs à la Bourse de Pa-
ris.. Cette mesure aurait pour but d'éviter
des spcculalions susceptibles de causer une
perte considérable à l'épargne publique et
de ieler le discrédit sur les valeurs indn-
chinoisrs. Elle a décidé d'adresser nu mi-
nistre des Colonies un télégramme expri-
mant la satisfaction avec laquelle elle ap-
prit sa décision de régler au plus UIL, (H
dans des conditions avantageuses pour la
colonie et favorables pour le développe-
ment des entreprises locales, le renouvelle-
ment du privilège de la Banque de l'Indo-
chine.
- TndopnciH.
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 7 décembre, le taux de la pias-
tre à Saïgon était de 10 35
L'exposition coloniale
internationale de Paris
Par MIRANE-MARCELLE DEFl-INS.
UN QUART D'HEURE
AVEC LES ENTREPRENEURS
Après avoir vu de près les ouvriers œu-
vrant avec entrain sur le chantier du Musée
des Colonies et du Palais de l'Indochine, il
nous restait encore à connaître les plus
grands artisans de l'Exposition Coloniale :
entrepreneurs, architectes, sculpteurs, etc.
Aux bras des premiers s'attache une rude
besogne. C'est dans la conscience, l'esprit et
le génie professionnels des seconds que rési-
dent cependant toute la grandeur, la beauté
linéaire, la solidité future des palais, que
nous voulons montrer au monde entier en
1931 et qui sont appelés à abriter chaque
jour des centaines de mille et des centaines
de mille de visiteurs confiants.
Lourde responsabilité que la voix publique
s'avise d'ailleurs de dénoncer, bien moins
quand l'oeuvre tient magnifiquement debout,
mais surtout quand elle s'écroule.
De quoi est bâti ce grand Musée des Co-
lonies dont la pérennité doit être assurée?
De quoi sont faits les palais en chantier?
Quelle garantie de talent, d'expérience, de
goût entoure la bâtisse des monuments et
constructions qui doivent en plein Paris faire
naître l'étrange caractère des pays lointains.
Ces pays de pourpre, d'azur et d'or, couchés
ou dressés à tous les carrefours du monde
où les nations civilisatrices ont planté leur
drapeau ?
A qui le demander sinon aux entrepreneurs
de l'Exposition eux-mêmes?
C'est tout naturellement que je me suis
trouvée dans les bureaux des Entreprises
Lajoinie dont les chantiers, en plein travail
depuis déjà plus d'un an, ont réveillé, les
Bremiers, la quiète somnolence de la Porto-
orée.
C'est M. Bcrkowitz, administrateur de
l'importante firme, qui me reçoit. Le plus
courtoisement du monde, il fait immédiate-
ment droit à ma requête.
- Oui, les Entreprises Lajoinie sont bien
adjudicataires des travaux du Musée des Co-
lonies, des palais de l'Indochine et de
l'Afrique occidentale française. Sauf cepen-
dant, en ce qui concerne les revêtements en
staff et les peintures qui incombent à MM.
Aubcrlct.
Un gros travail. J'ai vu.
- Mais avez-vous vu aussi les 25.000 mè-
tres cubes de terre qu'il nous a fallu re-
muer avant de commencei le Musée?
J'ai vu un effroyable bouleversement. Ai-
je jamais pensé qu'il avait été nécessité par
un terrassement aussi titanesque.
Non.
M. Berkowitz n'est pas autrement étonné
de mon silence. Il reprend :
- Enfin, le plus gros est fait.
- Solidement?
- Il entre dans la seule construction du
Musée 2.000 tonnes de ciment, 700 tonnes de
fer, 5.000 m. cubes de moellons, 450 tonnes
de plâtre. On peut faire cc solide » avec cela.
- Et beau ?
Nos architectes s'y sont efforcés de
toute leur science, de tout leur talent, dans
une collaboration d'ailleurs étroite et par-
faite.
- Coloniaux, vos architectes, Monsieur
l'Administrateur ?
- M. Laprade est premier Grand Prix de
Rome et très compétent en matière coloniale.
M. Jaussely, lui, fut longtemps l'architecte
de la Résidence générale au Maroc. D'autre
part, MM, Blanche et fils, nos architectes du
Palais de l'Indochine, ont droit aussi à votre
estime. coloniale.
- Dites vite pourquoi, je vous en prie!
- Mais, c'est parce qu'avec une belle
conscience professionnelle, M. Blanche,
avant de s'attaquer au temple d'An-
gkor-Vat, envoya son fils et collaborateur sé-
journer plusieurs mois au Cambodge.
- A Angkor-Vat? Réellement? M. Blan-
che fils a escaladé les hauts et pénibles esca-
liers du grand temple, croisé les bonzes si-
lencieux, pénétré dans les trois enceintes sa-
crées ?
- Il n'a pas dû certes y manquer ! Ce qui
est certain, c'est qu'il est revenu à Paris
avec un relevé précis du temple, des cotes
exactes, des esquisses, des plans qui ont per-
mis d'édifier le palais que vous connaissez
et qui donnera aux visiteurs une impression
très réelle d'Angkor-Vat.
-- Voulez-vous me permettre une observa-
tion ? -- -
- Faites-la.
- J'avais remarqué, lors de l'Exposition
de Marseille, que parmi 1rs sept tours du
temple, et contrairement à la réalité, la tour
centrale s'élevait légèrement au-dessus des
autres.
- Soyez tranquille. Cette erreur n'a pas
été commise à Paris. Grâce au voyage de
M. Blanche.
- Alors, que de félicitations, les coloniaux
auront à vous adresser.
A vrai dire, je ne m'attendais pas à
tant de prescience. Il est devenu tellement
rafe ce beau mérite de regarder, de réfléchir,
de méditer avant de donner coips à une idée
(.surtout quand elle est dure comme fer,
froide comme pierre et sèche comme bois)
qui sera l'âme diabolique ou l'âme céleste
d'un monument. Et la maîtrise en architec-
ture est plus infiniment rare que dans
n'importe quel autre art.
M. Berkowitz me parle maintenant de ce
temple d'Angkor édifié à Paris par l'enchan-
tement d'un souvenir précis et de matériaux
1 de fortune.
- Entièrement fait de bois, recouvert de
Staff, il entrera, me dit l'administrateur des
Entreprises Lajoinie, 350 tonnes de charbon
métallique dans sa construction. Des plan-
chers translucides, faits de dalles de verre
spécialement fabriquées par Saint-Gobain,
seront un émerveillement pour les visiteurs.
Et mon interlocuteur précise:
- Ce qui différenciera encore ce palais, de
celui construit à Marseille.
« Il y a pour plus de 5 millions de francs
de staff; 1 million de francs de peinture (1).
Et je veux en passant, faire éloge de la Mai-
son Auberlet, chargée de rr revêtement, et
qui a fait preuve d'une diligence vraiment
remarquable dans ce travail.
- Je l'ai aussi constaté, Monsieur l'Admi-
JOMML QUOTWBO
Rédaction & A dministratiou t
M, 980 lu MlRt-TIMW
PARIS O")
itLtPH. t LOUVRB 19-Sf
-: RICHELIEU I7*M
Les - Annales Coloniales
tes emnonces et réélûmes sont rqwo m
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Diàecireuit-IMoNDA-rau* 1 Marotl RUEPEL
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lira.,.. 24i » 1S » 71 »
Ob •'aboniM nh M* ftp
iM la bUrMz de PO"
La situation économique et financière
de l'Afrique Equatoriale Française
––-–
M. Antonettj semble satisfait de l'oeuvre
qu'il a accomplie en Afrique Equatoriale fran-
çaise. Cette satisfaction, qui est commune à la
plupart des Gouverneurs et Gouverneurs géné-
raux, se manifeste au long du discours qu'il a
prononcé le mois dernier au Conseil du Gou-
vernement de la Colonie. Quoique je ne sois pas
aussi enthousiaste que M. Antonetti de la si-
tuation actuelle de l'A. E. F., je me dois
d'analyser impartialement le long plaidoyer que
M. Antonetti a prononcé en faveur de 1 A.
E.F.
C'est tout d'abord de la situation financière
qu'il est question.
De 1920 à 1924, malgré une réduction cons-
tante du nombre des fonctionnaires et l'arrêt
de tous les travaux, les budgets se soldèrent
par un déficit de 36 millions de francs, dont
32 furent comblés par des subventions, 4 cons-
tituant un découvert envers le Trésor.
Aujourd'hui, cette - dette est payée. Dès
1926, la Colonie pouvait se passer des subven-
tions de la Métropole. L'ensemble des res-
sources propres du budget général, près de 5
millions de francs en 1924, passait à 24 en
1928, atteint près de 30 pour 1929 (résultats
probables) et dépassera, d'après les prévisions,
31 en 1930.
Ces résultats ont été obtenus sans que la
population indigène ait eu à supporter des taxes
hors de proportion avec ses moyens encore très
limités.
Pendant les cinq dernières années, en dehors
de la construction du chemin de fer, un pro-
gramme important de travaux a été exécuté :
construction d'écoles, d'ambulances, de loge-
ments, de .routes (4.000 km.) , de ponts, amé-
lioration des ports, balisage, lignes télégraphi-
ques, postes de T.S.F., aménagement et em-
bellissement des villes de Brazzaville et de
Pointe-Noire. Les sommes affectées à l'exécu-
tion de ce programme, qui étaient de 453.646
francs en 1924, n'ont cessé d'augmenter pour
atteindre, dans l'exercice 1929, 9 millions de
- francs.
Pour l'Assistance médicale indigène, et no-
tamment pour la lutte contre la trvpanosomiase,
les crédits, qui étaient de 2 millions 1/2 en
1924, dépassent, en 1929, 10 millions 1/2. Le
nombre des hôpitaux, ambulances, dispensaires,
médecins contractuels, infirmiers européens et
indigmes. a été considérablement accru. Les
efforts de l'Administration ont d'ailleurs, sur ce
terraint été secondés par l'initiative privée (so-
-ciétéfc- ntiittère* et forestières, etc4, ainsi que
par les missions catholiques et protestantes qui
entretiennent un personne! médical etjttfirmier.
Cet dotations et ces concours ont permis non
setdenwm. une augmentation du nombre des
hospitalisations et des consultations, mais en-
core un progrès réel dans les résultats obtenus
contre la maladie du sommeil.
- Dans l'exploitation des ressources minérales,
le nombre - des permis de recherches, qui est
passé, du 1er novembre 1928 au Ier janvier
1929. de 54 à 72 dans le Moyen-Congo et le
Gabon, et de 246 à 418 dans l'Oubangui-
Chari, constitue un témoignage de l'intérêt ap-
potté aux richéises du sous-soi de notre colonie.
Enfin, les efforts accomplis pour développer
la culture du coton. dans TOubangui-Chari et
dans la région Nord.du Moyen-Congo en vue
de donner à l'indigène des produits rempla-
çant le caoutchouc, dont la culture a été at-
teinte par le fléchissement des prix de vente
en Europe, ont également porté leurs fruits.
Des conventions ont - été passées pour la créa-
tion de grande usines d égrenage pouvant
traiter sur place les fibres produites. De nom-
breux capitaux, français et étrangers, sont atti-
rés par cette activité nouvelle. Au début de
la présente annéej plus de 200 sociétés ou mai-
sons de commerce étaient déjà installées dans
- les diverses colonies du groupe de l'A.E.F.
Situation économique
La production a subi des influences défavo-
rables en raison de la mévente de l'okoumé ttui
commande le marché mondial du bois d ébé-
nisterie, du. bas prix du caoutchouc et du flé-
chissement du cours dés amandes de palme. En
outre, les importations dans le Moyen-Congo
et l'Qubangui se trouvent ralenties par les dif-
ficultés du tiansit par la territoire belge.
Néanmoins, en dépit de ces causes de ré-
gressioh, le mouvement commercial accuse lea
chiffres ci-après : -
* En frages.
, .1 Année 1928 379..249.966
Premier semestre 1928 195.059.369
Premier setnestre J929 190.912.187
En tonnes.
Année 1928 467.517
Premier semestre 1928 273 -258
Premier semestre 1929 227.780
Encore convient-il de noter. en te qui con-
cerne lé tonnage, que le chiffre des premiers
mois de 1923 a atteint un niveau exceptionnel
en raison de circonstances particulièrement fa-
vorables pour les exportations dehmmé.
Le budget et le programme de 1930
Pour l'exercice 1929, les ressources du
budget général. représentent un chiffre de 29
millions 941.707 francs ; celles de 1 ensemble
de la - cb l onie
de la colonie, budgets locaux compris, attei-
gnent un total de 90.017.307 francs;
-. Les comptes définitifs: se sont soldés par un
excédent de recettes nralwé tnj programirtc de
travaux qui s'élève à 13«075,5w francs.
Le budget général a dû verser à l'Etat, au
cours de l'exercice 1928, une sotmne de 2 mil -
lions 612.384 fr. 10, au titre de l'impôt sur
les emprunts contractés pour la conWtuCliBh de
chemin de fer, Qu'il mm sojt Mni» * cette
occasion de signaler une fois de plus la -néo»
sité de l'exonération de - impôt qout 1er em-
prunts de mr colonies dont il pullyse la mise
en valeur; exonération inscrite au projet de loi
en instance devant le Parlement.
Les crédits prévus pour les grands travaux
à exécuter au cours de l'exercice 1930 s. élève-'
ront à 16 millions de francs, consacrés notam-
ment au wharf de Port-Gentil, aux voies de
communication, aux formations sanitaires, à la
construction d immeubles administratifs ou de
logements, au matériel de transport et a l'outil-
lage.
On sait que, sous le ministère précédent, le
Gouvernement a décidé de proposer au Par..
lement d'attribuer chaque année à l'A.E.F.
une subvention extraordinaire pour lui permettre
de faire face aux dépenses indispensablès de
,e,nier 'éta b l i ssment.
premier établissement. Le projet de loi déposé
le 31 juillet prévoit un crédit de 7 millions pour
les deux derniers mois de l'année 1929 ; un
deuxième projet doit prévoir une subvention de
50 millions pour 1930.
Ces crédits sont indépendants des emprunts
coloniaux avec garantie de l'Etat dont nous
avons déjà entretenu vos lecteurs et qui font
l'objet du projet de loi du 23 mai 1929 pour
l'Indochine. l' A.O.F., 'Madagascar et les pays
sous mandats, l' A.E.F. devant être comprise
dans un deuxième projet.
Les 7 millions de la subvention visée plus
haut seront affectés à des achats d'outillage et
à des travaux d'amélioration de l'hôpital de
Brazzaville ou de constructions d'ambulances
et d'écoles que le manque de crédits avait fait
ajourner.
Pour 1930 la première tranche du program-
me d'ensemble soumis le 26 août au ministre
des Colonies comporte, indépendamment des
travaux du chemin de fer et du port de Pointe-
Noire, tous deux à réaliser sur fonds d'em-
prunts, une mise en valeur méthodique du
pays, qui comprend :
Une politique des moyens de transport et des
yoies de communication, ports, routes et ponts,
matériel de transport, pour réduire le portage
et le pagayage ;
Une politique d'intérêt social et économique:
construction d'hôpitaux, d'ambulances, de dis.
pensaires, de centres de traitement et d'écoles ;
remplacement au fur et à mesure de l'établis-
sement de voies de communication, des cons-
tructions provisoires dont l'entretien exige en
permanence une main-d'œuvre nombreuse, par
fi ,. ilf.
des constructions définitives en matériaux durs ;
travaux d'assainissement et d'adduction d'eau ;
1_- J à.&., , Il 1-1
amélioration et extension deHîpsfc^télégraphi-
qtles et téléphoniques ; dotation d'une caisse
*améliorations agricoles,
Il.,ient de signaler dans cet ordre d'idées
te progrès que va amener Tannée 1930 dans
les moyens de communication avec l'Europe
par l'établissement d'une ligne aérienne aoou.
tissant à Bangui, où un chatnp dl aviation est
déjà préparé, rayonnant de là vers le Came-
roun, le Gabon, Brazzaville, Pointe- Noire et
l'Angola.
En ce qui concerne les chemins de fer, les
difficultés de recrutement de la main-dl œuvre
vont s'atténuant, et le nombre des demandes de
rengagements s'augmente. Autant qu'il est pos-
sible d'établir des prévisions, on peut espérer
que le délai nécessaire pour l'achèvçment du
programme ne dépassera pas cinq ans.
Enfin, .pour l'enseignement, malgré la nénu-
rie des maîtres, le niveau des écoles publiques
est en progrès, et il leur a été possible de four-
nir des recrues aux cadres de l' Administration
et des entreprises privées.
Pour apprécier ces résultats, il importe de
se rappelèr que l'A.E.F. est un groupe de
colomls dont la superficie couvre cinq fois celle
de la France, dans un territoire encore sau-
vage, peuplé de 3 millions d'indigènes, de
3.000 Européens au plus, dont seulement 600
fonctionnaires.. avec, comme uniques forces de
sécurité, 13 compagnies et trois sections d'artil-
lerie presque toutes stationnées dans la colonie
- du Tchad.
, Il y a eu des erreurs commises. elles ne
datent pas d'hier, èt les Artnales Coloniales
les ont signalées ; leS plus graves remontent
aux années 1920 à 1924.
Evidemment, on a fait beaucoup, relative-
ment aux moyens dont on disposait.
Georges Rouelle,
Député de Sadn"t-Loirsi vice-président
de la Commission de VAlgérie,
des Colonies et des Protectorats,
membre de la Commission des
Minés.
doinc
RUE OUDINOT
LA CONFERENCE HEBDOMADAIRE
La Conférence hebdomadaire des Directeurs
et Inspecteurs généraux s'est réunie hier sous la
présidence dé M. Piétri, ministre des colonies,
assisté de M. Alcide Delmont, sous-secrétaire
rTFinfr •
Le Transsaharien
11 a été donné connaissance du rapport de
propositions établi, conformément à la loi de
1928, par la Commission d'études du Trans-
saharien, et qui doit être examiné prochaine-
ment par une Commission consultative. 11 res-
sort notamment du ce document que le déve*
loppemem de la voie ferrie transsaharienne se
-. - - :1
trouverait facilité par r ammuement rapide ae
l'outillage de l'Afrique, occidentale française.
mes et Guyane
La Commission s'est préoccupée des condi-
tions dans lesquelles il y aurait lieu de rendre
plus efficace lir surveillance administrative dans
leg fies australes (Samt-Paul-Kerguelen. etc.).
chfin, un échange 4b vues a eu lieu relati-
les Enfin, à l'aménagement du service côtrèr en
vement
Guvane.
BOBARDS
»♦«
l 'J
9l1 1 -1
7.L~q..
s ne suis pas bien
sûr que le mot
soit français, A
moi, Petit Larive
et Fleury, à dé-
faut de Littré.
Non, je. ne trouve
que Boarding School (!) suivi de Bobèche ;
pas de place pour Bobard, je le regrette, et
pour une fois, je me passe de l'autorisa-
lion. *
Il nous arrive des cargaisons de bobards
du fond de nos provinces lointaines. M. An-
tonetti, gouverneur général de l'A. E. F., les
dénonce une fois de plus dans son discours
prononcé au mois d'octobre 1929 lors de la
séance d'ouverture du Conseil du Gouverne-
ment. Il proteste contre a tant de racontars
fantaisistes ou même macabres, tant de vi-
sions kâtivKes servant de prétextes à des flots
d'une littérature romancée, oit le désir de
faire pittoresque ou profond ne s'accommo-
dait pas toujours de l'exacte appréciation
des faits.
Ces méchants, qui sont-ils ? Il est inutile
de désigner les jardins privés dans lesquels
ces quelques pierres sont destinées à tomber.
Me sera-t-il permis, à mon tour, en passant,
de déclarer que ces bobards malveillants
sont peut-être la contte-partie des bobards
trop bienveillants que certains gouverneurs
répandent dans la presse avec trop de com-
plaisance t M. le Gouverneur Général Anto-
netti sait que ce n'est pas à lui que j'adres-
serai ce reproche. Il se propose, dit-il lui-
même, de faire « un tableau, sec, dépouillé,
s'appuyant sur des faits précis et ne souf-
frant aucun démenti ». Nous en connaissons
d'autres, dont toutes les préoccupations, tous
les soucis, tous les efforts tendent à Persua-
der à la France d'abord, et à l'univers en-
suite que leur valeur administrative est (t
nulle autre pareille et leur talent à nul autre
sècond. N'insistons pas.
M. Antonetti signale une série d'erreurs
qui sont telles, en effet, qu'on ne devrait
pas avoir besoin de les relever.
Un journal généralement bien tnformé af-
firme que le gouverneur général de l'A.E.F.
se moque du monde quand il prétend avoir
fait construire 126 kilomètres de chemin de
fer en partant de Brazzaville, alors qu'il a
simplement emprunté le chemin de fer cons-
truit jadis par une société minière; il suffit
de jeter les yeux sur une - des nombreuses
certes, répandues dei>uis cinq ans pour, cons-
tatltfu, « les deux lignes tfjont pas un
mètre de commun v;
Un journal étranger raconte que 600.000
nègres du Congo se sont évadés vers le Gola
Coast, alors que les deux territoires sont sé-
parés par des milliers de kilomètres ;
Un autre expose que 3 millions de noirs
de l'A. E. F. sont en fuite, ce qui fait que
le pays serait désormais désertique ;
Et M. le Gouverneur Général d'obser-
ver : « Erreurs, ignorance, je le veux bien,
mais si erreurs il' y a, toutes sont dans le
même sens, hostiles aux œuvres françaises,
et, dans les nombreux journaux qui les re-
produisent, aucun ne relève ces erreurs gros-
sières qui sautent aux yeux des moins aver-
tis. »
Je passe sur l'allusion à peine indirecte
C aux voyageurs de passage, qui ne sont
souvent ni compétents, ni impartiaux, quand
ce ne sont pas des personnalités totalement
inconnues, n'étant jamais venues dans la
Colonie, qui se chargent de former l'opi-
nion P. Voici qui est plus grave peut-être
Il s'agit d'une importante publication d'en-
seignement, qui dans soit numéro du 22 juin
1929, partie scolaire, classe d'initiation,
cours élémentaire: du Congo au Niger, four-
nit au maîtres de nos écoles le travail pré-
paratoire ci-après :
« 1. Au Congo. - .N'alles pas au
COngoj vous êtes trop petits, vous y mour-
ries. Il M' y a que des nommes solides qui
peuvent y vivre quelques annéesy et encore.,
ils sont obligés de venir plusieurs fois en
France, Pour se reposer.
« Tous les jours il pleut. Le ciel est noir.
Des plantes grosses comme le' corps d'un
homme s'enroulent autour des arbres géants.
Comment circider dans cette forêt vierge ?
Tous les passages sont bouchés. De petits
hommes nains grimpent dans les arbres
comme des singes. Ils vous regardent en fai-
sant des gi-ien-aces., puis ils s'enfuient. Sont-
ils des hommes ou des bêtes t ».
Que pensez-vous de cette invitation au
voyage i N'allez pas au Congo, les enfants
de brancel Ah/si c'était une colonie bri-
tannique, cela changëraitl Mais le Congo!
Une colonie française! Cela lie peut être
qu'un pays où il pleut,où le ciel est noir, oit
tous les passages sont 'bouchés, où de petits
hommes hoirs grimpent comme des singes,
avec le couteau entre les dents. « Sont-ils
des ltommes,' ou des betes 1 » A propos de
l'auteur de cet article la question ne se pose
fas; son papier est bête; les plus insuppor-
tables des bobards, ce sont ceux dont les
auteurs prennent les gens pour des enfants
arriérés, ou, plus sionp léitteiii, pour .des im-
béciles.
Mario Koiisfan.
Sénateur de VlVérauit,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Gtmniïsston des Colonies.
AMunte
"l
M. Raphaël Antonetti, Gouverneur général
de 1 Afrique Equatoriale française, arrivera
demain à 17 h. 30 à la gaie d'Orsay, venant
de Bordeaux.
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
- i
Réunion
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunira demain mer-
credi Il décembre à 17 heures.
A l'ordre du jour iigureht :
ig Une communication de M. Roux-Freis-
sineng au sujet du budget des territoires
du Sud de l'Algérie ;
20 Le" commencement de l'examen du projet
de loi tendant au renouvellement du pri-
vilège de la Banque de l'Indochine.
ai9b
A la Manne Marchande
ces
Les constructions navales
Notre excellent collaborateur et ami M.
Michel Geistdoerfer commentait ici, le 30
novembrè,- la « crise de la construction na-
vale française ».
Voici les données les plus récentes du
grave problème ainsi pose, sur lesquelles
M. Louis Roi lin, ministre de la Marine
marchande, porte toute son attention :
Sur un total d'environ 300.000 tonneaux,
commandés par les armateurs français, de-
puis te 1er juillet 1928 jusqu'à la fin de no-
vembre 1929, 170.000 - tonneaux seulement
ont été commandés aux chantiers français,
et 130.000 tonneaux à l'étranger, dont
90.000 tonneaux environ en Angleterre et en
Irlande, et 40.000 tonneaux en Allemagne,
au titre des prestations en nature.
De récents marchés, passés à des chantiers
étrangers, viennent confirmer ces constata-
tions, M. Louis Rollin a donc décidé de
rechercher les causes de ce malaise. Il a de-
mandé au Conseil national économique de
compléter le premier examen qu'il a déjà
fait de la question et d'entreprendre une
enquête approfondie, portant plus particu-
lièrement sur les causes de la différence en-
tre les prix de construction de navires en
France et à l'étranger.
Les sauterelles au Maroc
«♦*
Il semble malheureusement prouvé que
l'invasion des sauterelles a pris les services
publics, au Maroc, au dépourvu. Depuis on
s'est organisé - du mieux qu'on a pu, et à
certains endroits, comme à Marrakech] fort
bien, mais il y a eu suprise - et la défense
s'en est ressentie.
Les Chambres d'agriculture et les Associa-
tions agricoles chargées, naturellement, de
Earler au nom des colons, se plaignent.
L'une d'elles, et non des moindres, a fait
remarquer que les mesures prises étaient, de
l'avis mCme de toutes les personnes compé-
tentes, illusoires ; c'est la chambre de Casa.
blanca qui l'a dit. Bile a été peut-être un
peu fort, car, malgré tout, on a détruit pas
mal de ces maudits acridiens mais il y a
une part de vérité tout de môme.
Car il est exact qu'un plan d'ensemble a
fait défaut. La direction unique dont on
aurait pu espérer des résultats définitifs a
manqué. C'est ce que constate l'ordre du
jour voté par l'Union des Associations agri-
coles, qui a posé à M. le Directeur général
de l'agriculture.du commerce et de la coloni-
sation que de charges écrasantes pour un
seul homme - des questions précises aux-
quelles il faut espérer que des réponses non
moins précises ont été faites, bien qu'elles
n'aient pas été mises à la connaissance du
public.
Ces questions portaient sur des points im-
portants, tels que : le repérage'des lieux de
ponte ; les mesures prises pour détruire les
œufs ; les moyens matériels dont on dispo.
sait pour la lutte - et enfin quel programme
avait été arrêté et appliqué partout pour
lutter contre l'invasion.
En attendant la réponse, les vols avan-
cent de plus en plus vers le Nord ; ils sont
en pleine Chaouïa et menacent Rabat et
même Meknès. C'est d'ailleurs ce qui per-
met d'espérer disent les colons du Sud
qu'on prendra quelques mesures utiles. Car
si nos intérêts seuls avaient été en jeu, nous
savons par expérience que l'on nous aurait
laissé nous débrouiller tout, seuls.
Boutade, assurément, mais qui n'explique
pas le fait que, vraiment, le Maroc du Sud
a peu connu jusqu'ici les amabilités offi-
cienes.
Mais tout ce que tout le monde pense, et ce
que très peu osent dire tout haut, c'est que
la politique a sa part, très grande, dans ce
nouveau malheur dont souffre le Maroc.
Si on avait réduit les foyers de dissidents,
si la paix française régnait dans tout le
Maroc, il n'y aurait plus ni agressions sur
les grandes routes d'Algérie et du Protec-
torat, ni territoires échappant à la surveil-
lance des services de l'agriculture. Partant,
plus de lieux de ponte clandestins, ignorés,
et plus de départs brusqués, inaperçus, per-
mettant à des vols insoupçonnés de venir sur-
prendre nos colons et nos protégés, dans
l'espèce assez peu défendus.
Il est certain que cette sécurité accordée
aux petites bêtes qui sont parmi les pires
ennemis de nos richesses agricoles est une
conséquence directe de la politique dite de
pénétration pacifique, à laquelle tiennent
tant les Chambres françaises.
Et probablement aussi les brigands pil-
lards de l'Atlas et les sauterelles qui dévas-
tent en ce moment le Maroc.
Aonls Le Barbier.
A FAcadénde des Sciences
Une carte de pêche du Maroc
M. Louis Mangin, au nom de M. Gmoel,
a présenté à l'Académie des Sciences un pro-
"et de carte de pêche du Maroc où, on le sait,
es poissons et crustacés sont très abondants.
Des travaux tout récents ont permis de déli-
miter des fonds tout à fait u inchalutables »,
et, par contre, des fonds où la pêche est pra-
ticable et abondante. Il serait tout à fait utile
qoe ces recherches soient poursuivies, systéma-
tiquement, et que, sur leurs données, soit éta-
blie une bonne cafte de pêche du Maroc qui
faciliterait beaucoup le ttavail de nos pêcheurs
et des pêcheurs indigènes.
Une liaison aérienne
France-Antilles
»♦«
Si le , pavillon français Botte un peu partout
au souffle des moussons orientales, il est bien
trop rare dans les mers d'Occident, où l'Union-
Jack. 11- pipeau étoilé et les couleurs de la
République d'Empire claquent à tous les ali-
zées des Caraïbes et des Antilles.
A Cartagène, Baranquilla, Maracaïbo, Cu-
raçao, Puerto Cabello, la Guaira, Port of
Spain, j'ai partout entendu exprimer les mêmes
regrets devant l'extrême rareté des navires fran-
çais.
- Au Mexique, la grande prospérité de la
colonie française a forcé l'établissement d'un
service régulier et fréquent à la Vera-Cruz.
Mais l'organe, à son tour, créant la fonction,
les navires allemands qui fréquentent les côtes
d'Amérique centrale ont réussi non seulement à
accroître l'activité des entreprises allemandes
locales, mais à créer des foyers de colonisation
germanique de plus en plus florissants. Au
Guatemala, par exemple, le pourcentage des
« finea, » de café allemandes qui est déjà
de 60 s'accroît chaque année en raison de
tous les puissants avantages promis par une
Compagnie de navigation nationale assurant
deux fois par mois à Puerto-Ravios l'embar-
quement de la matière première et le débar-
quement des produits manufacturés.
Le prestige français demeure cependant vi-
vace dans tous ces pays de langue espagnole,
dans toutes ces républiques qui reconnaissent
dans la France leur mère spirituelle. Et c'est
pour eux une grande déception et une grande
surprise que de voir débarquer la marchandise
française par des navires allemands suédois ou
norvégiens.
On a parlé récemment, à propos des raids
qui viennent d'illustrer les qualités de notre
personnel et de notre matériel aérien, de la
création prochaine d'une ligne France-Antilles.
Il s'agirait d'une correspondance à établir
avec la ligne aboutissant à Natal. Des escales
sont prévues aux Guyanes française, hollan-
daise et britannique, au Venezuela, à la Tri-
1 t 11 .- "Æ A'
nité, et le terme du voyage serait la Marti-
nique et la Guadeloupe. Huit jours suffiraient
ainsi pour relier la métropole à ses colonies
antillaises.
C'est alors qu'on pourrait se demander s'il
n' y aurait pas lieu, à l'occasion de cette liai-
son France-Antilles, d'affirmer notre prestige
auprès de tous ces Etats où les colonies fran-
çaises sont déjà très actives. Des escales, soit
à l'allfer, soit au retour à Curaçao, où la langue
française est presque officielle, à Carthagène,
en Colombie, et même à Panama et en Costa-
Rica, seraient, sans compter la propagande.
un précieux élément d'encouragement pour nos
nationaux établis- dans ces régions trop délais-
sées par nos lignes de navigation.
Si - nous voulons conserver, en matière de
navigation aérienne, un monopole de fait en
Amérique du Sud, il est indispensable d'en
prolonger le rayonnement jusqu'à nos colonies
des Antilles en fragmentant 1 itinéraire tout le
long de la côte. Nous aurions alors l'assurance
que les lignes aériennes des Etats-Unis, avec
lesquelles nous pourrions établit des correspon-
dances, n'empiéteraient pas sur un programme
dont nous avons été les brillants initiateurs.
Nous avens, d'ailleurs, en cette matière,
toutes les sympathies des gouvernements his-
pano-américains. Du Rio-Grande del Norte à
la Terre de Feu, on est prêt à nous seconder
pour enrayer le « recul de la latinité » devant
la pression des entreprises et des capitaux
yankees.
7 P.
.1.
A la Guadeloupe
»♦»
Hommage au gouverneur
M. le Gouverneur Tellier s'est vu adresser
un ordre du jour au moment de la clôture des
travaux du Conseil général de la Guadeloupe
et dépendances, le félicitant pour la haute com-
pétence et le tact parfait dont il a toujours fait
montre depuis plus de trente mois qu'il dirige
les affaires de la colonie auxquelles, en étroite
collaboration avec l'assemblée locale et les
municipalités, et en dépit des attaques injusti-
fiées et mensongères de certaines presses, il a
su apporter les solutions les plus heureuses et
souvent dans les circonstances difficiles. Tous
les membres du Conseil général l'assurent de
leur profonde gratitude. M. Tellier a utilisé
la route Sous-le-Vent et a été l'objet d'une
ovation chaleureuse.
Dépêches de Undochme
b4- -
Contre la spéculation
Au couru de sa dernière séance, la
Chambre de Comme
de ses membres, tendant à demander au
gouvernement qu'il rende obligatoire l'avis
de la Chambre, sur les demandes formu-
lées mr les Sociétés locales désireuses
d'introduire des valeurs à la Bourse de Pa-
ris.. Cette mesure aurait pour but d'éviter
des spcculalions susceptibles de causer une
perte considérable à l'épargne publique et
de ieler le discrédit sur les valeurs indn-
chinoisrs. Elle a décidé d'adresser nu mi-
nistre des Colonies un télégramme expri-
mant la satisfaction avec laquelle elle ap-
prit sa décision de régler au plus UIL, (H
dans des conditions avantageuses pour la
colonie et favorables pour le développe-
ment des entreprises locales, le renouvelle-
ment du privilège de la Banque de l'Indo-
chine.
- TndopnciH.
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 7 décembre, le taux de la pias-
tre à Saïgon était de 10 35
L'exposition coloniale
internationale de Paris
Par MIRANE-MARCELLE DEFl-INS.
UN QUART D'HEURE
AVEC LES ENTREPRENEURS
Après avoir vu de près les ouvriers œu-
vrant avec entrain sur le chantier du Musée
des Colonies et du Palais de l'Indochine, il
nous restait encore à connaître les plus
grands artisans de l'Exposition Coloniale :
entrepreneurs, architectes, sculpteurs, etc.
Aux bras des premiers s'attache une rude
besogne. C'est dans la conscience, l'esprit et
le génie professionnels des seconds que rési-
dent cependant toute la grandeur, la beauté
linéaire, la solidité future des palais, que
nous voulons montrer au monde entier en
1931 et qui sont appelés à abriter chaque
jour des centaines de mille et des centaines
de mille de visiteurs confiants.
Lourde responsabilité que la voix publique
s'avise d'ailleurs de dénoncer, bien moins
quand l'oeuvre tient magnifiquement debout,
mais surtout quand elle s'écroule.
De quoi est bâti ce grand Musée des Co-
lonies dont la pérennité doit être assurée?
De quoi sont faits les palais en chantier?
Quelle garantie de talent, d'expérience, de
goût entoure la bâtisse des monuments et
constructions qui doivent en plein Paris faire
naître l'étrange caractère des pays lointains.
Ces pays de pourpre, d'azur et d'or, couchés
ou dressés à tous les carrefours du monde
où les nations civilisatrices ont planté leur
drapeau ?
A qui le demander sinon aux entrepreneurs
de l'Exposition eux-mêmes?
C'est tout naturellement que je me suis
trouvée dans les bureaux des Entreprises
Lajoinie dont les chantiers, en plein travail
depuis déjà plus d'un an, ont réveillé, les
Bremiers, la quiète somnolence de la Porto-
orée.
C'est M. Bcrkowitz, administrateur de
l'importante firme, qui me reçoit. Le plus
courtoisement du monde, il fait immédiate-
ment droit à ma requête.
- Oui, les Entreprises Lajoinie sont bien
adjudicataires des travaux du Musée des Co-
lonies, des palais de l'Indochine et de
l'Afrique occidentale française. Sauf cepen-
dant, en ce qui concerne les revêtements en
staff et les peintures qui incombent à MM.
Aubcrlct.
Un gros travail. J'ai vu.
- Mais avez-vous vu aussi les 25.000 mè-
tres cubes de terre qu'il nous a fallu re-
muer avant de commencei le Musée?
J'ai vu un effroyable bouleversement. Ai-
je jamais pensé qu'il avait été nécessité par
un terrassement aussi titanesque.
Non.
M. Berkowitz n'est pas autrement étonné
de mon silence. Il reprend :
- Enfin, le plus gros est fait.
- Solidement?
- Il entre dans la seule construction du
Musée 2.000 tonnes de ciment, 700 tonnes de
fer, 5.000 m. cubes de moellons, 450 tonnes
de plâtre. On peut faire cc solide » avec cela.
- Et beau ?
Nos architectes s'y sont efforcés de
toute leur science, de tout leur talent, dans
une collaboration d'ailleurs étroite et par-
faite.
- Coloniaux, vos architectes, Monsieur
l'Administrateur ?
- M. Laprade est premier Grand Prix de
Rome et très compétent en matière coloniale.
M. Jaussely, lui, fut longtemps l'architecte
de la Résidence générale au Maroc. D'autre
part, MM, Blanche et fils, nos architectes du
Palais de l'Indochine, ont droit aussi à votre
estime. coloniale.
- Dites vite pourquoi, je vous en prie!
- Mais, c'est parce qu'avec une belle
conscience professionnelle, M. Blanche,
avant de s'attaquer au temple d'An-
gkor-Vat, envoya son fils et collaborateur sé-
journer plusieurs mois au Cambodge.
- A Angkor-Vat? Réellement? M. Blan-
che fils a escaladé les hauts et pénibles esca-
liers du grand temple, croisé les bonzes si-
lencieux, pénétré dans les trois enceintes sa-
crées ?
- Il n'a pas dû certes y manquer ! Ce qui
est certain, c'est qu'il est revenu à Paris
avec un relevé précis du temple, des cotes
exactes, des esquisses, des plans qui ont per-
mis d'édifier le palais que vous connaissez
et qui donnera aux visiteurs une impression
très réelle d'Angkor-Vat.
-- Voulez-vous me permettre une observa-
tion ? -- -
- Faites-la.
- J'avais remarqué, lors de l'Exposition
de Marseille, que parmi 1rs sept tours du
temple, et contrairement à la réalité, la tour
centrale s'élevait légèrement au-dessus des
autres.
- Soyez tranquille. Cette erreur n'a pas
été commise à Paris. Grâce au voyage de
M. Blanche.
- Alors, que de félicitations, les coloniaux
auront à vous adresser.
A vrai dire, je ne m'attendais pas à
tant de prescience. Il est devenu tellement
rafe ce beau mérite de regarder, de réfléchir,
de méditer avant de donner coips à une idée
(.surtout quand elle est dure comme fer,
froide comme pierre et sèche comme bois)
qui sera l'âme diabolique ou l'âme céleste
d'un monument. Et la maîtrise en architec-
ture est plus infiniment rare que dans
n'importe quel autre art.
M. Berkowitz me parle maintenant de ce
temple d'Angkor édifié à Paris par l'enchan-
tement d'un souvenir précis et de matériaux
1 de fortune.
- Entièrement fait de bois, recouvert de
Staff, il entrera, me dit l'administrateur des
Entreprises Lajoinie, 350 tonnes de charbon
métallique dans sa construction. Des plan-
chers translucides, faits de dalles de verre
spécialement fabriquées par Saint-Gobain,
seront un émerveillement pour les visiteurs.
Et mon interlocuteur précise:
- Ce qui différenciera encore ce palais, de
celui construit à Marseille.
« Il y a pour plus de 5 millions de francs
de staff; 1 million de francs de peinture (1).
Et je veux en passant, faire éloge de la Mai-
son Auberlet, chargée de rr revêtement, et
qui a fait preuve d'une diligence vraiment
remarquable dans ce travail.
- Je l'ai aussi constaté, Monsieur l'Admi-
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