Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-12-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 décembre 1929 09 décembre 1929
Description : 1929/12/09 (A30,N178). 1929/12/09 (A30,N178).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280648s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Les Annales Coloniales
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Le problème du café
"1'
Parmi les documents que j'ai reçus depuis
que j'ai abordé, à cette place, le problème
des Cafés Coloniaux, un des plus impor-
tants et des plus intéressants est l'opuscule
de M. Auguste Chevalier, professeur au Mu-
seum National d'Histoire Coloniale (Société
d'Editions Géographiques, Maritimes et
Coloniales, boulevard Saint-Germain, 1919).
Je l'ai lu avec plaisir et profit. J'en recom-
mande la lecture à tous ceux qui luttent pour
la même cause.
Je pourrais, pour donner une idée de l'ou-
,\rage, choisir un des passages pittoresques,
par exemple celui où l'auteur raconte com-
ment il a vu pour la première fois le Coffea
Excelsa ou Caféier Chari, en 1903 : c'est
un des épisodes assez curieux de l'histoire de
ce Sultan llcnoussi, qui ne tenait pas à ce
qu'un étranger constatât le vide qu'il avait
fait autour de sa capitale sur plus de 100
kilomètres de rayon et qui craignait que, re-
prenant le projet de Crampel, cet étranger
se rendit en Ouadaï que nos troupes n'oc-
cupaient pas encore. J'aime mieux m'arrê-
ter aux perspectives d avenir qu'on entrevoit
dans le chapitre intitulé : « Le Caféier dans
les Colonies Françaises ib.
Au chapitre précédent, l'auteur n'a pas
caché qu'il ne s'agissait nullement, dans
l'époque actuelle, de demander à nos colo-
nies « de grands crus de café » ; c'est l'œu-
vre d'après-demain ; aujourd'hui, il suffit
que nos provinces lointaines produisent un
café marchand de valeur courante. Ce café
commun pourra, si on lui accorde la détaxe
douanière dont nous avons déjà parlé, riva-
liser avec le café du Brésil et celui des In-
des Néerlandaises.
M. le professeur Auguste Chevalier re-
prend les chiffres donnés dans le rapport
dAlbertSarraut, de 19!3. l'our notre ap-
provisionnement national, il faudrait 3 à
400 millions d'arbres sur 3 à 400.000 hec-
tares, cultivés par 200 à 250.000 travail-
leurs. Où aller chercher les capitaux, si l'on
compte qu'il faut sept années pour que le
caféier soit en plein rendement, et que les
'flzngers les plus formidables guettent cet
arbuste ? Où aller quérir la main d'ceuvrc ?
C'est ici que se place une observation de
premier ordre.
A Java et à Sumatra, dans l'Ouganda et
au Tanganyika, la culture paysanne indigène
produit presque autant que la culture des
européens ; le café Moka est exclusivement
produit par les arabes, donc tournons nos es-
poirs vers la culture indigène dans nos Co-
lonies.
Elle existe à Madagascar, en Guinée
Française, il y avait, dans le cercle de Kusi-
jdougon, 200 hectares de caféiers plantés
par les noirs. Au Fouta-Djalon même obser-
vation sur la culture indigène ; on peut l'ap-
pliquer aussi à la région de Dalaba, de
Bamboli, de Massi, de njindjl, de Maduia,
de Tuibi-Tourni, de Pellet-Bontan. A la
Côte d'Ivoire, au Togo, au Cameroun, au
Dahomey, dans l'Oubangui, peu à peu les
indigènes se mettent à cultiver les caféiers,
et si en Indochine cette culture n'a encore
été entreprise que par quelques annamites,
on peut prévoir qu'elle se généralisera à la
condition qu'on sache l'encourager.
Tout cela est plus qu'un commencement ;
surtout nous avons le droit d'espérer des
temps meilleurs.
D'après les calculs de M. le professeur
Auguste Chevalier, le jour où un million de
familles indigènes s'adonneront à la culture
du caféier, nous n'aurons pas besoin d'ache-
ter du café ailleurs que chez nous ; que cha-
que famille consacre au caféier un jardin de
moins d'un demi hectare où l'arbuste voi-
sinerait en bonne harmonie avec les plantes
vivrières indispensables à l'alimentation, et le
problème est résolu. Ce n est pas une hy-
pothèse gratuite. La population des pro-
vinces de la plus grande France favorables
à la production du café, s'élève à 10 millions
d'habitants environ. Ils vendraient le café
à nos comptoirs coloniaux après l'avoir pré-
paré dans des usines coopératives, que 1 ad-
ministration installerait et où on trierait
le - café par qualité.
Remarquons que cela n'empêcherait - pas
ces paysans indigènes d'aller faire des jour-
nées dans les plantations européennes des
régions avoisinantes. On nous cite l'exemple
du Brésil pour le caféier, de Ceylan pour le
thé. Le paysan indigène, pendant que sa
femme et ses enfants le remplacent dans son
propre champ, va gagner des journées au
dehors : qui ne reconnaîtrait qu'au point de
vue moral et social cette organisation l'em-
porte sur le recrutement de la main-d'œu-
vre par équipes permanentes contractuelles
de coolies ?
Seulement, il faut s'attendre à un autre
résultat : est-ce que le paysan indigène ne
sera pas tenté, surtout si la culture du caféier
est vraiment rémunératrice, de ne plus se
louer dans des entreprises capitalistes, ex-
ploitées par des européens ? C'est infiniment
probable, là où on a déjà tant de peine à
se procurer de la main-d'œuvre, là où l'in-
'digène est foncièrement hostile à tout tra-
vail discipliné et entend se reposer aussi sou-
vent qu'il lui plaît ; à Madagascar, par
exemple, en A. O. F. et en A. E. F., il
n y aura jamais place pour de vastes entre-
prises de ce genre. Mais en Indochine et dans
quelques îles françaises il n'en va pas de
même. Surtout, il faudrait déplorer que les
plantations européennes fussent condamnées
à disparaître. Lorsqu'elles ont à leur tête
de bons techniciens, elles constituent des
centres d'éducation agricole, des sortes de
fermes modèles.
M. Auguste Chevalier cite un certain nom-
bre de ces Français qui ont été des précur-
seurs, des guides, des « animateurs ib, écrit-
il, en multipliant leurs efforts opiniâtres
pour produire du café colonial français. Que
de tâtonnements, s'écrie-t-il, que de pertes
de temps et d'argent leur auraient été épar-
gnés, s'ils avaient eu à leur service l'aide
que la science apporte aujourd'hui à cette
culture, si à la place de l'empirisme tradi-
tionnel ils avaient pu utiliser tous les secours
qui sont dus maintenant à la bactériologie,
à l'entomologie, à la botanique, à tous ceux
qui travaillent dans les laboratoires et sur les
champs d'expérimentation 1
Je ne suivrai pas M. Auguste Chevalier
dans cette partie de son opuscule. Il me suf-
fit d'avoir appelé l'attention sur son livre si
pleirafâ 'observations utiles et précieuses, et
d'avoir montré comment il met en lumière
cette vérité : « Ce n'est pas de la culture
des caféiers exclusivement par des entrepri-
ses europeénnes que nous attendons la solu-
tion du problème. C'est également, c'est
surtout de la culture par les indigènes
que l'on peut espérer le développement de la
production du café dans nos colonies. »
J'arrête là pour l'instant cette série d'ar-
ticles, non sans avoir remercié une fois en-
core tous ceux qui par leur correspondance,
leurs conversations, leurs études imprimées
ou manuscrites, m'ont permis de la nourrir
de faits précis et de remarques justes.
Mario Roumtan.
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
41.
Arrivée de gouverneur général
de l'A. E. F.
M. Antonetti, Gouverneur général de
l'Afrique Equatoriale, est arrivé à Bordeaux
aujourd'hui après un séjour de plus de deux
ans dans sa colonie. Deux ans d'efforts et
de lutte contre les difficultés accumulées
par la nature sauvage, par le climat meur-
trier et aussi par les hommes. C'est le sort
de ceux qui ont voulu travailler dans ce
pays de subir les attaques. Gentil, le grand
explorateur, le vainqueur de Rabah, en fit
le premier la douloureuse expérience.
D'après des déclarations que nous a faites
M. Antonetti, il est facile de tirer de sa tor-
peur l'Afrique Equatoriale.
Quatre points suivants : le chemin de fer,
la situation au Moyen-Congo, la question du
Tibesti et l'amélioration sociale et économi-
que de l'A. E. F. ont retenu son attention.
Quand on parle de chemin de fer, la pre-
mière question qui se pose est celle des
conditions sanitaires.
Elles se sont améliorées considérable-
ment, a répondu M. Antonetti. Ces amélio-
rations sont dues au fait que la zone maré-
cageuse du Mayombc est franchie, que les
services d'acheminement sont organisés (ce
qui a supprimé le portage), que le ravitail-
lement en vivres frais est assuré et que le
contrôle médical fonctionne de mieux en
mieux.
La mortalité n'a jamais atteint 40 0 0
comme d'aucuns l'ont prétendu, nous dit-il.
Le total des décès de 1921 à 1929, par rap-
port au total des recrues, n'a pas atteint
12 0/0.
Evidemment, on est loin des 33 0 0 de
décès constatés en 1919 parmi les soldats
recrutés dans le Haut et le Moyen-Congo.
- D'après M. Antonetti, une preuve peut
être donnée de cette amélioration. Actuelle-
ment, on remarque un nombre considérable
de rengagements de travailleurs. Au
Ier avril dernier, 1.400 de leurs villages,
étaient revenus sur les chantiers. La consta-
tation a été faite par la dernière mission
d'inspection qui est passée au Mayombe.
Je crois, nous dit-il, que l'on a con-
fondu par faute de documentation suffisante,
« déchet » et « décès ». On a considéré
comme morts des hommes qui, après une
visite médicale, étaient renvoyés dans leurs
foyers et d'autres qui avaient quitté les
chantiers.
- Les bruits sinistres colportés sur l'Afri-
que Equatoriale jusqu'en Chine n'ont pas
acilite le recrutement de la main-d'œuvre
chinoise qu'on escomptait. L'ensemble est
àssez mélangé. Au début, il y a eu des dif-
ficultés. Le problème sera résolu. J'espère,
nous dit-il, en venir bout avec de la pa-
tience et de la fermeté.
Les incidents du Moyen-Congo n'ont
aucun rapport avec le recrutement des tra-
vailleurs. Il y a eu des désordres provoqués
par un sorcier qui a fait école d'ailleurs. Il
y a eu des pillages ; il y a eu des meurtres,
mais tout cela aurait pris fin rapidement,
si j'avais eu des forces suffisantes ; je ne les
avais pas. Le ministre des Colonies a mis
à ma disposition trois nouvelles compagnies.
Leur seule présence suffit à calmer les
agités.
On vient également, dit-il, de rétablir
le gouvernement du Moyen-Congo.
Par suite du remaniement des frontiè-
res qui nous séparent de l'Afrique Occiden-
tale française, la totalité du territoire du
Tibesti est attribuée à l'Afrique Equato-
riale, qui pourra mieux le contrôler, avec
ses compagnies de méharistes de Gaya et au
Bardai.
Le Congo se réveille de sa torpeur. Le
budget passa de 5 millions en 1924 à 30 mil-
lions cette année, et à ceci s ajoutent des
constructions d'écoles, d'hôpitaux, de rou-
tes, de ponts, de stations de télégraphie sans
fil, et un effort d'assistance médicale consi-
dérable - qui donne d'appréciables résultats.
La confiance en l'avenir de notre Afri-
que Equatoriale est revenue, nous a dit en
terminant M. Antonetti. Je n'en veux pour
preuve que l'afflux sans ceSTSe grandissant
des capitaux français et étrangers.
L'Edgar-Quinet à Toulon
Le bâtiment-école d'application Edgar-
Quinet vient de rentrer à Toulon, après la
première partie de sa croisière d'instruc-
tion, esèorté par les torpilleurs Tempête et
Bourrasque, qui lui avaient été affectés. Il
Bourrasque, àlqoulon jusqu'au 26 décembre.
DIOCÈSES COLONIAUX
-– .1.
AUT-IL croire l'infor-
mation suivante
que publiait hier
Actiôn Française
sous la signature
du directeur de la
feuille royaliste M.
Charles Maurras t
Un correspondant
de l'A. F. (A.F. du
7 déc. ) demande
quelle pensée mys-
térieuse a pu ins-
-,- pirer le rattache-
ment airect au baint-Siège des diocèses co-
loniaux, autrefois dépendants de la Métro
pole de Bordeaux.
Le mystère est facile à éclaircir.
La loi de séparation ayant été appliquée
aux diocèses coloniaux, ceux-ci ont cessé
d être concordataires et sont redevenus
« pays de mission », dépendant de la Propa-
gande (1910). Et la Propagande les a con-
fiés aux missionnaires de la congrégation du
Saint-Esprit.
Cependantj la Séparation est de 1905. Les
« blancs » coloniaux relevés dans la série
des « Ordo » datent seulement de 1918.
Autre lettre :
Par souci d'exactitude, j'ai voulu voir si
l'ORDO DE PARIS, cité par un correspondant,
est d'accord avec « l'annuaire du clergé et
des Œuvres, LA FRANCE CATHOUQUE », édité
à Chalon-sur-Saône.
L'annuaire 1920-1921 signale déjà le dio-
cèse de Saint-Denis (de la Réunion) comme
dépendant de la Propagande.
Quant au diocèse de Basse-Terre, il est
suffragant de Bordeaux dans l'annuaire
1923-1924; « dépendant de la Propagande »,
dans celui de 1926-1927.
Les renseignements publiés dans cet an-
nuaire datent toujours d'une année au
moins.
Voici des faits :
La séparation date de 1906. Les premiè-
res mesures d'hostilité du Saint-Siège contre
la France datent de 1918, c'est-à-dire du
retour de M. Clemenceau au pouvoir.
C'est en 1920 que devient, officiel le rat-
tachement de la Réunion à la Propagmlde,
au moment où l'ambassade de France au Va-
tican est rétablie en faveur de M. Célestin
Jonnart, au moment où M. Miller and puis
M. Poincare tiennent successivement les rè-
nes du gouvernement du Bloc National, c'est
également en 1922 que le diocèse de la Gua-
deloupe est rattache à la propagande 1 Pays
de mission, la Réunion, la Guadeloupe, fran-
çaises depuis tant de siècles, ah, vraiment,
c'est une galéjade dont nous apprécierions
toute la saveur si le prestige de la France
n élatl en jeu.
Mais assimiler ces vieilles terres natio-
nales, ces départements d'outre-mer, aux îles
Samsa, à la Chine ou à l'Afrique Centrale,
fût-ce pour mettre un pays sous l'obédience
de ces braves missionnaires que sont les Pères
du Saint-Esprit, voilà une exagération qui
dépasse les bornes.
C'est déjà bien assez qu'en Asie Mineure,
en Egypte, l'influence catholique française
soit constamment sapée par des nominations
d'évêques italiens et espagnols, désignations
contraires aux traites qui lient notamment
le Saint-Siège à la France. Nous nous re-
fusons à croire les informations tendancieuses
de l'Action Française, concernant la politique
romaine dans nos colonies.
C'est avec confiance que nous attendons
un catégorique démenti, sévèrement infligé
par le Vatican, à M. Charles Maurras.
Marcmt Jlaiedel.
Dépêches de l'Indochine
Retour
L'administrateur en chef des colonies
Damiens attaché au cabinet du Gouver-
neur général, quitte Hanoï, rentrant en
congé en France pour les Etats-Unis.
Les recettes des chemins de fer
Les recettes brutes des réseaux de che-
min de fer exploités par la colonie pendant
les trois premiers trimestres 4e 1929 se
sont élevées en chiffres ronds a 4.026.500
piastres, faisant ressortir une augmenta-
tion de 359.000 piastres sur la môme pé-
riode de Van dernier et une augmentation
du rendement kilométrique de 9 80 Dif-
férentes lignes ont enregistré une augmen-
tation du rendement kilométrique allant du
chiffre maximum de 27 65 pour le tron-
çon Tourane-Hué. à 3 54 pour la partie
Hanoï-Nacham ; seule, la ligne Saïgon-My-
tho, enregistre une diminution du rende-
ment kilométrique de 10 88 par rapport
à Van passé. Les recettes brutes de la li-
gne Haïphong-Yunnanlau se sont chiffrées
durant la même période par 3.353.000 pias-
tres, soit une diminution du rendement ki-
lométrique de 6 89 par rapport à la
même période de t'an dernier. La diminu-
tion est imputable A la dévalorisation du
dollar yunnanais pour les recettes cflee-
tuées en cette monnaie par la Compagnie
du chemin de fer du Yunnan.
Au Conseil dÉtat
.t
M. Viollette, ancien Gouverneur de l'Algé-
rie, avait congédié son chef du Secrétariat
particulier.
Le 28 juillet 1926, le Gouverneur général
de l'Algérie, M. Viollette, prenait une déci-
sion aux termes de laquelle M. Deltheil-
Cluzeau. à la fois son neveu par alliance et
son cher du Secrétariat particulier, était
congédié et ce, pour des motifs d'ordre
privé sur lesquels nous ne pouvons nous
étendre.
Estimant que le Gouverneur général avait
excédé ses pouvoirs en lui refusant le paie-
ment de son traitement, M. Deltheil-Clu-
zeau introduisit une requête au Conseil
d'Etat aux fins d'annulation de la décision
dont s'agit.
M. Josse, Commissaire du Gouvernement,
M. Josse, l'exposé des motifs et a conclu
a développé l'e~sé des motifs et a conclu
à la recevabilité de la requête du neveu.
M. Lucien Saint, au Radio-Club
de Casablanca, rend hommage
à Branly
Dans un discours prononcé au banquet du
Radio-Club de Casablanca, M. Lucien Saint,
Résident général, a déclaré que c'était un
plaisir pour lui, à la veille de son départ,
de se retrouver parmi les membres du club
pour assister au dîner de clôture du Salon
de la T.S. F. Le Résident a dit combien il
a été heureux, dimanche dernier, d'être pré-
sent aux côtés du Sultan à l'ouverture du
palais radio-électrique.
- « Aussi bien, messieurs, votre manifesta-
tion si curieuse comporte une signification
qu'il n'est pas superflu de dégager. Votre
exposition marque, à n'en pas douter, que le
Maroc, jusqu'ici presque exclusivement ab-
sorbé par le souci de sa propre stabilisation,
se préoccupe aujourd'hui d'ajouter à son
bagage l'apport de la science occidentale, et
que celle-ci ne trouve pas indigne d'elle le
cadre nouveau que lui offre cette terre afri-
caine, ramenée à la civilisation par la paix
faite.
caine, S'il est un pays, d'ailleurs, où le mi-
racle de la T. S. F. peut avoir des effets sou-
haitables et bienfaisants, c'est justement
cette - Afrique où, à travers les bleds sauva-
- - - -
ges, les fleuves et les montagnes, les com-
munications sont difficiles, parfois inexis-
tantes, et où par conséquent, les habitants
isolés et dispersés en îlots innombrables,
subissent le silence obsédant, la cruauté de
la solitude, tous les liens coupés avec la vie
extérieure, avec le joyeux bourdonnement
des villes, avec les foyers intellectuels où
se renouvelle l'esprit et où s'enrichit la
pensée.
Pour la T.S.F., la cause est entendue :
elle est née en France, et d'un Français :
Branly.
« En évoquant de l'ombre où elle préfère
se recueillir, la figure du savant à qui le
destin a confié la découverte la plus éton-
nante peut-être du dix-neuvième siècle, si
fécond en merveilles, je ne puis m'empê-
cher d'évoquer ces chercheurs obstinés de
la pierre philosophale qui poursuivaient
dans la solitude la preuve de l'unité de la
lïiatière et le secret de ses métamorphoses.
Ignorés de tous, vivant l'existence d'un pri-
sonnier dont la çellule ne s'éclaire que d'un
jour d'espoir et de ténacité, ils s enchan-
taient à la transmutation des substances et
de la composition intrinsèque du monde,
que leur savoir permettrait un jour de
réaliser.
Dans un pays comme l'Amérique, sou-
cieux de mettre en valeur les personnalités
exceptionnelles et éviter ce gaspillage hu-
main qui est la tare de nos vieilles civilisa-
tions, trop riches de pensées et de dévoue-
ment, sans doute notre Branly aurait-il
connu, comme Edison, une existence sonip-
tueuse et retentissante.
y Je doute qu'aujourd'hui, de ce labora-
toire où j'ai eu, il y a quelque vingt ans, à
l'aube de ses découvertes, l'honneur de le
rencontrer, son cœur d'idéaliste le regrette,
et qu'il n estime pas suffisant le tribut spi-
rituel qui monte et montera vers lui à tra-
vers les âges de tous les points de la terre
et du ciel, des coins perdus des océans, des
villes en fête, des campagnes solitaires, de
l'avion égaré dans la brume, du navire en
détresse dans la tempête.
« Elevons vers lui cette pensee d'admira-
tion, puisqu'elle est le seul recours de no-
tre gratitude. Et puis, ne nous attardons pas
a l'humour facile et charmant qui se retrou-
ve parfois sous la plume d'écrivains français,
de dilettantes, dont la vocation est de rire,
de discuter et, par conséquent, de dimi-
nuer. »
..8
Le réveil musulman
en Afrique du Nord
-lb-
Les Musulmans de l'Afrique du Nord sem-
blent, depuis quelque temps, avoir le souci de
s' organiser et l'on voit, soit sous la direction
du Gouvernement de l'Algérie, soit sur leur
propre initiative, se former des Sociétés et se
tenir des congrès. C'est la période de « l'ac-
tion » qui succède, ou semble devoir succéder
à de longs siècles d'apathie. N'a-t-on pas
rédigé au Maroc et distribué gratuitement des
tracts ayant pour titre La religion de l'Islam
est une religion d'action.
Dernièrement, s'est tenu à Alger le Congrès
de la Confrérie des Aliouites, fondée et diri-
gée par le Cheikh Ben Alioua.
Ce chef de confrérie, originaire de Mosta-
ganem, de modeste ouvrier cordonnier qu'il
était, s'est créé une situation très brillante, et
son influence s'étend maintenant sur environ
100.000 adeptes qui sont entièrement entre ses
mains.
Ce qui distingue cette nouvelle conftérie.
c'est le désir de son fondateur d'établir des
relations amicales entre les Musulmans et les
chrétiens. Mais les chrétiens devraient payer
cette entente de l'abandon du Mystère de la
Trinité 1
Le Congrès qui vient de se tenir à Alger
est un congrès annuel qui assemble les mem-
bres de cette confrérie répandus dans toutes
les parties de l'Algérie. D'autres que les
adeptes de la confrérie peuvent d ailleurs assis-
ter à ce congrès qui, dès lors, s'élargit et prend
ainsi plus d'importance. L'émulation, dit-on,
va porter les autres confréries à suivre cet
exemple.
Le Congrès a tenu deux séances publiques,
auxquelles ont assisté des Musulmans et quel-
ques Français. - - --
Ce Congrès est I indice d un esprit nouveau
qui peut rapprocher du catholicisme les Musul-
mans ou les en éloigner, selon la direction qui
sera donnée à ces assemblées et à d'autres
réunions du même caractère. Un fait est d'ores
t déjà certain, c'est que le chef de cette con-
frérie, le Cheikh Ben Alioua, déploie une
de activité pour accroître encore son in-
Ruence qui déjà est considérable. Il y a des
zaouias à Paris, à Douai, et ailleurs, qui cher-
chent à gagner les ouvriers algériens, si nom-
1 bran en France. On ne saurait donc trop s'in-
téresser à ce mouvement d'intense prosélytisme.
Arrivée de M. et Mme Lucien Saint à Tanger
>4.
he Résident général et Mme Saint, venant
de Rabat, sont arrivés ce matin à Tanger.
(Par dépêche.)
miel
L'Italie et l'Extrême-Orient
»♦»
L'Italie veut être présente dans le Pacifique.
Elle a un commencement de satisfaction. On lit
h ce propos dans la Stampa :
a La Mandchourie est loin de la Méditerranée,
mais le monde devient toujours plus petit et la
politique d'une grande puissance comme l'Italie
ne peut plus être absente, d'aucun océan et
d'aucun continent. Les colloques entre le se-
crétaire d'Etat Stimson et notre ambassadeur
di Martino à Washington dans la première pha-
se du conflit russo-chinois, les colloques entre
le ministre des affaires étrangères Grandi et
l'ambassadeur américain à Rome au cours de la
semaine dernière, indiquent clairement que la
participation active de l'Italie aux questions de
l'Extrême-Orient est désormais une règle di-
plomatique qui ne sera plus abandonnée II
l'avenir. »
Si Ali, iman algérien
célèbre le mariage de l'Aga Khan
•+*
La cérémonie musulmane qui a consacré
Je mariage de l'Aga Khan a été célébrée par
Si Ali, iman algérien.
La jeune épousée, maintenant bégun Aga
Khan, aura désormais comme tuteurs les
deux imans qui présidaient au mariage. Se-
lon la loi coranique, en effet, la femme, si
puissante soit-elle, reste toujours une mi-
neure. Elle le reste jusqu'au paradis de
Mahomet inclus où les fidèles houris font le
bonheur éternel des vrais croyants, des fils
du prophète.
L'Aga Khan, puissante personnalité du
monde musulman, a des sujets dans tout le
monde islamique. Mais savait-on qu'il en
avait jusque dans le Sud-Algérien, au
M'za.b?
La puissante tribu des M'zabites, tout
comme les Wahabites de Transjordanie,
sont des sectateurs d'Ali, dont le successeur
est celui que nous appelons l'Aga Khan.
Le commerce des colonies françaises
- ) (
Le service des statistiques du Ministère
des Colonies vient d'élublir un « l'appurt
sommaire » sur le commerce des colonies
françaises en llfcJ8, qui donne l'idée la plus
nette, la plus vraie de leur activité écono-
mique.
C'est, un ouvrage somptueux. Comme il
faut bien procéder par comparaison, pour
apprécier Ics progrès de nos possessions,
il est noté tout au début que la comparai-
son ne peut être « sincère » que si l'on
tient compte de la dévaluation du franc.
Ainsi, le commerce tolul des Colonies
françaises ayant atteint pendant rannée
11)13 kl somme de 1.115.571.130 francs et,
pendant l'année 1928, la somme de 15 mil-
lions H0.8(J3.&i8 francs, il convient de
multiplier par le coefficient 5 le chiffre de
U)13 pour connaître l'augmentation réelle
du trafic exprimée en francs, que con-
firme d'autre part l'augmentation du ton-
nage.
Voici le tableau officiel du commerce dc<
colonies françaises pendant ces deux an-
nées :
Total 1913 Total 1«»K5
en francs (coefficient 5)
Indochine 050.591.211 3 .&Ô2 .
A. O. F. 277.718.152 1.36*.500.7G0
Madagascar 102.801.833 5i4.0W.Hi5
A. E. F 57.8803 289.231.0 £ o
Martinique 51.Oi 1.129 255.205. M."»
(iuadeloupe (I) 38.4t»2.419 192.312.095
ll £ union H.527.233 207.MO. 1 C.>
tïuvauo 21.717.302 1S3.StfO.MO
Côte des Sonia lis 81.020.Wl 408.101.955
I/lldo Française 51.557.210 272.7W.0W)
St-Pierre et Miq. IO.558.513 J2.<92.I1O
•Nouvelle Oulédonuj 33.510.^1 107.731.005
Kt. F. d'Ooéanie. 20.584.W1 102.921.905
Cameroun » Il
'l" .g.) , Il Il
J .415.571.130 7.227.870.050
Total 1928 Augmentation Diminution
- - -
7.240.105.G83 3.993.149.028
2.753.905.501 1.305.374.744
1.172.157.870 058.118.711
379.249.900 90.015.941 «
180.116.435 221.VIO.7JO »
» n -
271.01.3. KM 03.377.029 »
85.3?7.7H .» 38.258.76'J
1.100.791.015 757.('>89.090 »
'.Ul. 110.887 7t .300.837 »
314.340.070 201.553.901
2:#.783.414 91.051.809 »
99.002.991 3.92k0 lô
305.018.519 » »
175.833.377 » »
15.110.893.238 7.576.533.110 12.180.082
(1) Lu Guadeloupe n'a pas publié de statistiques commerciales pour 1928 en raison du
cvclono du 12 septembre 1928.
Nous ne redonnerons pas les statisti-
ques, déjà publiées ici, du commerce de
la France avec ses colonies. Mais il œt
intéressant de faire connolt-re les chiffres
(provisoires) du commerce intercolonial en
928.
Les Colonies ont importées en 1928 pour
7.009.206.611 francs de marchandises dont
2.9CJ1.603.1HKÎ francs venant de France,
283 H-8.G48 venant des colonies françaises
et 1.091.153.907 francs venant des pays
étrangers. La France a donc fourni
37,06 de l'importation totale, les colo-
nies 3,5 et l'étranger 59,3
Voici le détail des importations et des
exportations intercoloniales :
Importations
Désignation des Colonies et Irancs
Territoires sous mandat -
Indochine 86.497.102
Afrique Occidentale Française. 61.4J3.J3J
Madagascar ; 3O.2(X).2{j5
Afrique Equatoriale Française i.402.<«}
Martinique 4.0OJ.000
CtMJotoupe~) .,. 1'1
ntumuniii 00a
Guyane Française. 7.
Côte Française des Somalis.
Etablissements Français de l'Inde. o3.76i. ori 9on£ ju
Saint-Pierre et Miquelon .,. 320.61J-2
Nouvelle Calédonie 8.30;).008
Etablissements Français' d Océanie. -31.1J»
Cameroun *8b-4,Q
Togo 486.4';'0
Total 283.448.04S
Exportations
Indochine .,. Fr. ~-~-~
Afrique Occidentale Française. 7.410.29i
Madagascar • •. 22-~-~
Afrique Equatoriale Française • l iO1* £ L7i8' ™
Martinique ,. 8.JO0.71U
GuQ~tcloupe(l) (.
Réunion 9.003.734
Guyane Fronçaise 878.632
Côte Fronçaise des Somalis. 24.806.049
Etablissements français de l'Inde. 15.598.0o.S
.Saint-Pierre et Miquelon 'J8.300
Nouvelle-Cailédonie -~
Etablissements Français d'Océanie 31-7.«34
Cameroun 2.188.245
Togo l.MC.%2
Total. Fr. 166.182.227
Comparé au commerce d'exportation, des
colonies françaises en 1913 qui atteint ù.
cette époque 765.1 •40.602 x 5 = 3.825.703.010
francs, le tableau ci-dessus accusa une
augmentation de 88,2
Il n'est pas sans intérêt de rechercher
quelles sont celles de nos colonies qui
ont le plus participé à cette augmentation
du commerce d'exportation.
Voici maintenartt le mouvement compa-
ré du commerce général d'exportation des
colonies françaises (années Î913-1928) en
milliers de francs :
Indochine 1.726.290 2 3.571.342 fi
A. O. F. 630.710 2 1.240.121 7
Madagascar. 2tll).271 8
A. E. F 1 12 5 1
Martinique 141.181 5 2o2.008
Guadeloupe (1) 91.137 4 "II
Réunion ..,. 92~614 11x.1074
Guyane fit.112 6 4
Côte des Somalis. 238.520 7 'WiO - 1'17
Inde Française 212;(lÎSL
St-Pierre-et-Miquelon 31.008 9 n a
Nouvelle-Calédonie 79.19*
Etab. franç. d'Océanie 57.772 5 4b.i0 |2
Cameroun. n * 1
Togo. » D w>.ovi 2
Total 3.825.703 7.201.686
Le rapport passe ensuite en revue les
principaux produits exportés.
Los exportat.ions des colonies françaises
se décomposent ainsi qu'il suit :
Milliers do francs
Matières animales 774.677 6
Matières végétales 5.?6.921
Matières minérales 619.466 6
Fabrications 785.266
7.206.331 2
Le Niger n'ayant pas fourni du statisti-
que détaillée et les statistiques adressées
pour les différentes colonies ayant été l'ob-
jet de modifications postérieures dont lo
détail n'est pas encore parvenu au dépar-
tement, il s'oiusuit que le total du présent
tableau ne cadre pas exactement avec celui
du précédent.
Le principal produit d'exportation de nos
colonies continue à être le riz qui à lui
, ,les exl)ortitticitis to-
seul représente 23,3 des exportations to-
tales.
L'Indochine vient en tète avec 2 milliards
27.067.000 francs.
L'arachide vient au 2° rang de l'expor-
tation coloniale ayant atteint un total de
776.667.000 francs.
------ - ------ -- -
En tète, 1 Afrique Occidentale française;
avec 6o7.9Gii.000 francs.
Le 3e rang est occupé par les oléagineux
autres que l'arachide. L'exportation totale
de ces produits a atteint le chiffre de 276
millions 921.000 francs.
En Léte, l'Afrique Occidentale française
avec 115.591.000 francs.
Parmi les principaux produits d'exporta-
tion des colonies, il faut encore citer :
Les bois : 230.196.0t»0 francs.
F.n tète l'Afrique Equatoriale française
avec 95.826.000 francs.
Les cacaos : 189.661.000 francs.
En tète, l'Afrique Occidentale française
avec 106.102.000 francs.
Les filaments, fils et tissus : 189.565.000
francs.
E11 tète l'Inde française avec 71.913.000
francs.
Les poissons secs ou autres: 184.721.000
francs.
En tète, l'Indochine avec 155.611.000
francs.
Les peaux : 177.916.000 francs.
En tète, Madagascar avec 105.866.000
francs.
Le rhum : 172.029.000 francs (production
de la Guadeloupe non comprise).
En tète, la Martinique avec 127.212.000
francs.
Le sitcre francs (i>roductlon
de la Guadeloupe non comprise).
En tète, la Martinique avec 83.G40.000
francs.
Les farineux : 117.768.000 francs.
En tète, l'Indochine avec 91.851.000
francs.
Les huiles végétales : 128.392.000 francs.
(Principalement de palme.)
En téte, l'Afrique Occidentale avec
51.853.000 francs.
Les charbons : 100.618.000 francs.
Seule importatrice : l'Indochine.
Le bétail : il0.37i.000 francs.
En téte, l'Afrique Occidentale française
avec 12.725.000 francs.
I Métaux : 90.08fc.000 francs.
En tMp, la Nouvelle Calédonie avec
13.312.000 francs.
le caoutchouc : 71.849.000 francs.
En téte, rindochinc avec 15.016.000 fr.
Les minéraux : 68.810.000 francs.
En téte, Madagascar avec 33.212.000 fr.
Le Poivre : 55.002.(KY) francs.
En tAte l'Indochine avec 55.110.00»") fr.
Le café : 53.126.000 francs (production,
de la Guadeloupe non comprise).
En téte, Madagascar avec 32.930 000 fr.,
Le coton : 43.370.000 francs.
En téte l'Afrique Occidentale Française!
avec 21.362.000 francs.
Les gommes : 15.861.000 francs (oxpor*
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JifJaction & Administration t
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Les Annales Coloniales
1
onnoncet et réclames sont reçues m
bureêu du (ourntL
DIRECTEUR.FONDATIUR 1 Marcel RUEDEL
rn. lee mrUeUs pukUés émnt notre iournml ne peunmU
étn reproduits 18',. citant les AMMALMM COLWULM.
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fctranfer.. 24i » 121 » 79 >
On s'abonne sans frata itm
tous les bureaux 4e poste.
Le problème du café
"1'
Parmi les documents que j'ai reçus depuis
que j'ai abordé, à cette place, le problème
des Cafés Coloniaux, un des plus impor-
tants et des plus intéressants est l'opuscule
de M. Auguste Chevalier, professeur au Mu-
seum National d'Histoire Coloniale (Société
d'Editions Géographiques, Maritimes et
Coloniales, boulevard Saint-Germain, 1919).
Je l'ai lu avec plaisir et profit. J'en recom-
mande la lecture à tous ceux qui luttent pour
la même cause.
Je pourrais, pour donner une idée de l'ou-
,\rage, choisir un des passages pittoresques,
par exemple celui où l'auteur raconte com-
ment il a vu pour la première fois le Coffea
Excelsa ou Caféier Chari, en 1903 : c'est
un des épisodes assez curieux de l'histoire de
ce Sultan llcnoussi, qui ne tenait pas à ce
qu'un étranger constatât le vide qu'il avait
fait autour de sa capitale sur plus de 100
kilomètres de rayon et qui craignait que, re-
prenant le projet de Crampel, cet étranger
se rendit en Ouadaï que nos troupes n'oc-
cupaient pas encore. J'aime mieux m'arrê-
ter aux perspectives d avenir qu'on entrevoit
dans le chapitre intitulé : « Le Caféier dans
les Colonies Françaises ib.
Au chapitre précédent, l'auteur n'a pas
caché qu'il ne s'agissait nullement, dans
l'époque actuelle, de demander à nos colo-
nies « de grands crus de café » ; c'est l'œu-
vre d'après-demain ; aujourd'hui, il suffit
que nos provinces lointaines produisent un
café marchand de valeur courante. Ce café
commun pourra, si on lui accorde la détaxe
douanière dont nous avons déjà parlé, riva-
liser avec le café du Brésil et celui des In-
des Néerlandaises.
M. le professeur Auguste Chevalier re-
prend les chiffres donnés dans le rapport
dAlbertSarraut, de 19!3. l'our notre ap-
provisionnement national, il faudrait 3 à
400 millions d'arbres sur 3 à 400.000 hec-
tares, cultivés par 200 à 250.000 travail-
leurs. Où aller chercher les capitaux, si l'on
compte qu'il faut sept années pour que le
caféier soit en plein rendement, et que les
'flzngers les plus formidables guettent cet
arbuste ? Où aller quérir la main d'ceuvrc ?
C'est ici que se place une observation de
premier ordre.
A Java et à Sumatra, dans l'Ouganda et
au Tanganyika, la culture paysanne indigène
produit presque autant que la culture des
européens ; le café Moka est exclusivement
produit par les arabes, donc tournons nos es-
poirs vers la culture indigène dans nos Co-
lonies.
Elle existe à Madagascar, en Guinée
Française, il y avait, dans le cercle de Kusi-
jdougon, 200 hectares de caféiers plantés
par les noirs. Au Fouta-Djalon même obser-
vation sur la culture indigène ; on peut l'ap-
pliquer aussi à la région de Dalaba, de
Bamboli, de Massi, de njindjl, de Maduia,
de Tuibi-Tourni, de Pellet-Bontan. A la
Côte d'Ivoire, au Togo, au Cameroun, au
Dahomey, dans l'Oubangui, peu à peu les
indigènes se mettent à cultiver les caféiers,
et si en Indochine cette culture n'a encore
été entreprise que par quelques annamites,
on peut prévoir qu'elle se généralisera à la
condition qu'on sache l'encourager.
Tout cela est plus qu'un commencement ;
surtout nous avons le droit d'espérer des
temps meilleurs.
D'après les calculs de M. le professeur
Auguste Chevalier, le jour où un million de
familles indigènes s'adonneront à la culture
du caféier, nous n'aurons pas besoin d'ache-
ter du café ailleurs que chez nous ; que cha-
que famille consacre au caféier un jardin de
moins d'un demi hectare où l'arbuste voi-
sinerait en bonne harmonie avec les plantes
vivrières indispensables à l'alimentation, et le
problème est résolu. Ce n est pas une hy-
pothèse gratuite. La population des pro-
vinces de la plus grande France favorables
à la production du café, s'élève à 10 millions
d'habitants environ. Ils vendraient le café
à nos comptoirs coloniaux après l'avoir pré-
paré dans des usines coopératives, que 1 ad-
ministration installerait et où on trierait
le - café par qualité.
Remarquons que cela n'empêcherait - pas
ces paysans indigènes d'aller faire des jour-
nées dans les plantations européennes des
régions avoisinantes. On nous cite l'exemple
du Brésil pour le caféier, de Ceylan pour le
thé. Le paysan indigène, pendant que sa
femme et ses enfants le remplacent dans son
propre champ, va gagner des journées au
dehors : qui ne reconnaîtrait qu'au point de
vue moral et social cette organisation l'em-
porte sur le recrutement de la main-d'œu-
vre par équipes permanentes contractuelles
de coolies ?
Seulement, il faut s'attendre à un autre
résultat : est-ce que le paysan indigène ne
sera pas tenté, surtout si la culture du caféier
est vraiment rémunératrice, de ne plus se
louer dans des entreprises capitalistes, ex-
ploitées par des européens ? C'est infiniment
probable, là où on a déjà tant de peine à
se procurer de la main-d'œuvre, là où l'in-
'digène est foncièrement hostile à tout tra-
vail discipliné et entend se reposer aussi sou-
vent qu'il lui plaît ; à Madagascar, par
exemple, en A. O. F. et en A. E. F., il
n y aura jamais place pour de vastes entre-
prises de ce genre. Mais en Indochine et dans
quelques îles françaises il n'en va pas de
même. Surtout, il faudrait déplorer que les
plantations européennes fussent condamnées
à disparaître. Lorsqu'elles ont à leur tête
de bons techniciens, elles constituent des
centres d'éducation agricole, des sortes de
fermes modèles.
M. Auguste Chevalier cite un certain nom-
bre de ces Français qui ont été des précur-
seurs, des guides, des « animateurs ib, écrit-
il, en multipliant leurs efforts opiniâtres
pour produire du café colonial français. Que
de tâtonnements, s'écrie-t-il, que de pertes
de temps et d'argent leur auraient été épar-
gnés, s'ils avaient eu à leur service l'aide
que la science apporte aujourd'hui à cette
culture, si à la place de l'empirisme tradi-
tionnel ils avaient pu utiliser tous les secours
qui sont dus maintenant à la bactériologie,
à l'entomologie, à la botanique, à tous ceux
qui travaillent dans les laboratoires et sur les
champs d'expérimentation 1
Je ne suivrai pas M. Auguste Chevalier
dans cette partie de son opuscule. Il me suf-
fit d'avoir appelé l'attention sur son livre si
pleirafâ 'observations utiles et précieuses, et
d'avoir montré comment il met en lumière
cette vérité : « Ce n'est pas de la culture
des caféiers exclusivement par des entrepri-
ses europeénnes que nous attendons la solu-
tion du problème. C'est également, c'est
surtout de la culture par les indigènes
que l'on peut espérer le développement de la
production du café dans nos colonies. »
J'arrête là pour l'instant cette série d'ar-
ticles, non sans avoir remercié une fois en-
core tous ceux qui par leur correspondance,
leurs conversations, leurs études imprimées
ou manuscrites, m'ont permis de la nourrir
de faits précis et de remarques justes.
Mario Roumtan.
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
41.
Arrivée de gouverneur général
de l'A. E. F.
M. Antonetti, Gouverneur général de
l'Afrique Equatoriale, est arrivé à Bordeaux
aujourd'hui après un séjour de plus de deux
ans dans sa colonie. Deux ans d'efforts et
de lutte contre les difficultés accumulées
par la nature sauvage, par le climat meur-
trier et aussi par les hommes. C'est le sort
de ceux qui ont voulu travailler dans ce
pays de subir les attaques. Gentil, le grand
explorateur, le vainqueur de Rabah, en fit
le premier la douloureuse expérience.
D'après des déclarations que nous a faites
M. Antonetti, il est facile de tirer de sa tor-
peur l'Afrique Equatoriale.
Quatre points suivants : le chemin de fer,
la situation au Moyen-Congo, la question du
Tibesti et l'amélioration sociale et économi-
que de l'A. E. F. ont retenu son attention.
Quand on parle de chemin de fer, la pre-
mière question qui se pose est celle des
conditions sanitaires.
Elles se sont améliorées considérable-
ment, a répondu M. Antonetti. Ces amélio-
rations sont dues au fait que la zone maré-
cageuse du Mayombc est franchie, que les
services d'acheminement sont organisés (ce
qui a supprimé le portage), que le ravitail-
lement en vivres frais est assuré et que le
contrôle médical fonctionne de mieux en
mieux.
La mortalité n'a jamais atteint 40 0 0
comme d'aucuns l'ont prétendu, nous dit-il.
Le total des décès de 1921 à 1929, par rap-
port au total des recrues, n'a pas atteint
12 0/0.
Evidemment, on est loin des 33 0 0 de
décès constatés en 1919 parmi les soldats
recrutés dans le Haut et le Moyen-Congo.
- D'après M. Antonetti, une preuve peut
être donnée de cette amélioration. Actuelle-
ment, on remarque un nombre considérable
de rengagements de travailleurs. Au
Ier avril dernier, 1.400 de leurs villages,
étaient revenus sur les chantiers. La consta-
tation a été faite par la dernière mission
d'inspection qui est passée au Mayombe.
Je crois, nous dit-il, que l'on a con-
fondu par faute de documentation suffisante,
« déchet » et « décès ». On a considéré
comme morts des hommes qui, après une
visite médicale, étaient renvoyés dans leurs
foyers et d'autres qui avaient quitté les
chantiers.
- Les bruits sinistres colportés sur l'Afri-
que Equatoriale jusqu'en Chine n'ont pas
acilite le recrutement de la main-d'œuvre
chinoise qu'on escomptait. L'ensemble est
àssez mélangé. Au début, il y a eu des dif-
ficultés. Le problème sera résolu. J'espère,
nous dit-il, en venir bout avec de la pa-
tience et de la fermeté.
Les incidents du Moyen-Congo n'ont
aucun rapport avec le recrutement des tra-
vailleurs. Il y a eu des désordres provoqués
par un sorcier qui a fait école d'ailleurs. Il
y a eu des pillages ; il y a eu des meurtres,
mais tout cela aurait pris fin rapidement,
si j'avais eu des forces suffisantes ; je ne les
avais pas. Le ministre des Colonies a mis
à ma disposition trois nouvelles compagnies.
Leur seule présence suffit à calmer les
agités.
On vient également, dit-il, de rétablir
le gouvernement du Moyen-Congo.
Par suite du remaniement des frontiè-
res qui nous séparent de l'Afrique Occiden-
tale française, la totalité du territoire du
Tibesti est attribuée à l'Afrique Equato-
riale, qui pourra mieux le contrôler, avec
ses compagnies de méharistes de Gaya et au
Bardai.
Le Congo se réveille de sa torpeur. Le
budget passa de 5 millions en 1924 à 30 mil-
lions cette année, et à ceci s ajoutent des
constructions d'écoles, d'hôpitaux, de rou-
tes, de ponts, de stations de télégraphie sans
fil, et un effort d'assistance médicale consi-
dérable - qui donne d'appréciables résultats.
La confiance en l'avenir de notre Afri-
que Equatoriale est revenue, nous a dit en
terminant M. Antonetti. Je n'en veux pour
preuve que l'afflux sans ceSTSe grandissant
des capitaux français et étrangers.
L'Edgar-Quinet à Toulon
Le bâtiment-école d'application Edgar-
Quinet vient de rentrer à Toulon, après la
première partie de sa croisière d'instruc-
tion, esèorté par les torpilleurs Tempête et
Bourrasque, qui lui avaient été affectés. Il
Bourrasque, àlqoulon jusqu'au 26 décembre.
DIOCÈSES COLONIAUX
-– .1.
AUT-IL croire l'infor-
mation suivante
que publiait hier
Actiôn Française
sous la signature
du directeur de la
feuille royaliste M.
Charles Maurras t
Un correspondant
de l'A. F. (A.F. du
7 déc. ) demande
quelle pensée mys-
térieuse a pu ins-
-,- pirer le rattache-
ment airect au baint-Siège des diocèses co-
loniaux, autrefois dépendants de la Métro
pole de Bordeaux.
Le mystère est facile à éclaircir.
La loi de séparation ayant été appliquée
aux diocèses coloniaux, ceux-ci ont cessé
d être concordataires et sont redevenus
« pays de mission », dépendant de la Propa-
gande (1910). Et la Propagande les a con-
fiés aux missionnaires de la congrégation du
Saint-Esprit.
Cependantj la Séparation est de 1905. Les
« blancs » coloniaux relevés dans la série
des « Ordo » datent seulement de 1918.
Autre lettre :
Par souci d'exactitude, j'ai voulu voir si
l'ORDO DE PARIS, cité par un correspondant,
est d'accord avec « l'annuaire du clergé et
des Œuvres, LA FRANCE CATHOUQUE », édité
à Chalon-sur-Saône.
L'annuaire 1920-1921 signale déjà le dio-
cèse de Saint-Denis (de la Réunion) comme
dépendant de la Propagande.
Quant au diocèse de Basse-Terre, il est
suffragant de Bordeaux dans l'annuaire
1923-1924; « dépendant de la Propagande »,
dans celui de 1926-1927.
Les renseignements publiés dans cet an-
nuaire datent toujours d'une année au
moins.
Voici des faits :
La séparation date de 1906. Les premiè-
res mesures d'hostilité du Saint-Siège contre
la France datent de 1918, c'est-à-dire du
retour de M. Clemenceau au pouvoir.
C'est en 1920 que devient, officiel le rat-
tachement de la Réunion à la Propagmlde,
au moment où l'ambassade de France au Va-
tican est rétablie en faveur de M. Célestin
Jonnart, au moment où M. Miller and puis
M. Poincare tiennent successivement les rè-
nes du gouvernement du Bloc National, c'est
également en 1922 que le diocèse de la Gua-
deloupe est rattache à la propagande 1 Pays
de mission, la Réunion, la Guadeloupe, fran-
çaises depuis tant de siècles, ah, vraiment,
c'est une galéjade dont nous apprécierions
toute la saveur si le prestige de la France
n élatl en jeu.
Mais assimiler ces vieilles terres natio-
nales, ces départements d'outre-mer, aux îles
Samsa, à la Chine ou à l'Afrique Centrale,
fût-ce pour mettre un pays sous l'obédience
de ces braves missionnaires que sont les Pères
du Saint-Esprit, voilà une exagération qui
dépasse les bornes.
C'est déjà bien assez qu'en Asie Mineure,
en Egypte, l'influence catholique française
soit constamment sapée par des nominations
d'évêques italiens et espagnols, désignations
contraires aux traites qui lient notamment
le Saint-Siège à la France. Nous nous re-
fusons à croire les informations tendancieuses
de l'Action Française, concernant la politique
romaine dans nos colonies.
C'est avec confiance que nous attendons
un catégorique démenti, sévèrement infligé
par le Vatican, à M. Charles Maurras.
Marcmt Jlaiedel.
Dépêches de l'Indochine
Retour
L'administrateur en chef des colonies
Damiens attaché au cabinet du Gouver-
neur général, quitte Hanoï, rentrant en
congé en France pour les Etats-Unis.
Les recettes des chemins de fer
Les recettes brutes des réseaux de che-
min de fer exploités par la colonie pendant
les trois premiers trimestres 4e 1929 se
sont élevées en chiffres ronds a 4.026.500
piastres, faisant ressortir une augmenta-
tion de 359.000 piastres sur la môme pé-
riode de Van dernier et une augmentation
du rendement kilométrique de 9 80 Dif-
férentes lignes ont enregistré une augmen-
tation du rendement kilométrique allant du
chiffre maximum de 27 65 pour le tron-
çon Tourane-Hué. à 3 54 pour la partie
Hanoï-Nacham ; seule, la ligne Saïgon-My-
tho, enregistre une diminution du rende-
ment kilométrique de 10 88 par rapport
à Van passé. Les recettes brutes de la li-
gne Haïphong-Yunnanlau se sont chiffrées
durant la même période par 3.353.000 pias-
tres, soit une diminution du rendement ki-
lométrique de 6 89 par rapport à la
même période de t'an dernier. La diminu-
tion est imputable A la dévalorisation du
dollar yunnanais pour les recettes cflee-
tuées en cette monnaie par la Compagnie
du chemin de fer du Yunnan.
Au Conseil dÉtat
.t
M. Viollette, ancien Gouverneur de l'Algé-
rie, avait congédié son chef du Secrétariat
particulier.
Le 28 juillet 1926, le Gouverneur général
de l'Algérie, M. Viollette, prenait une déci-
sion aux termes de laquelle M. Deltheil-
Cluzeau. à la fois son neveu par alliance et
son cher du Secrétariat particulier, était
congédié et ce, pour des motifs d'ordre
privé sur lesquels nous ne pouvons nous
étendre.
Estimant que le Gouverneur général avait
excédé ses pouvoirs en lui refusant le paie-
ment de son traitement, M. Deltheil-Clu-
zeau introduisit une requête au Conseil
d'Etat aux fins d'annulation de la décision
dont s'agit.
M. Josse, Commissaire du Gouvernement,
M. Josse, l'exposé des motifs et a conclu
a développé l'e~sé des motifs et a conclu
à la recevabilité de la requête du neveu.
M. Lucien Saint, au Radio-Club
de Casablanca, rend hommage
à Branly
Dans un discours prononcé au banquet du
Radio-Club de Casablanca, M. Lucien Saint,
Résident général, a déclaré que c'était un
plaisir pour lui, à la veille de son départ,
de se retrouver parmi les membres du club
pour assister au dîner de clôture du Salon
de la T.S. F. Le Résident a dit combien il
a été heureux, dimanche dernier, d'être pré-
sent aux côtés du Sultan à l'ouverture du
palais radio-électrique.
- « Aussi bien, messieurs, votre manifesta-
tion si curieuse comporte une signification
qu'il n'est pas superflu de dégager. Votre
exposition marque, à n'en pas douter, que le
Maroc, jusqu'ici presque exclusivement ab-
sorbé par le souci de sa propre stabilisation,
se préoccupe aujourd'hui d'ajouter à son
bagage l'apport de la science occidentale, et
que celle-ci ne trouve pas indigne d'elle le
cadre nouveau que lui offre cette terre afri-
caine, ramenée à la civilisation par la paix
faite.
caine, S'il est un pays, d'ailleurs, où le mi-
racle de la T. S. F. peut avoir des effets sou-
haitables et bienfaisants, c'est justement
cette - Afrique où, à travers les bleds sauva-
- - - -
ges, les fleuves et les montagnes, les com-
munications sont difficiles, parfois inexis-
tantes, et où par conséquent, les habitants
isolés et dispersés en îlots innombrables,
subissent le silence obsédant, la cruauté de
la solitude, tous les liens coupés avec la vie
extérieure, avec le joyeux bourdonnement
des villes, avec les foyers intellectuels où
se renouvelle l'esprit et où s'enrichit la
pensée.
Pour la T.S.F., la cause est entendue :
elle est née en France, et d'un Français :
Branly.
« En évoquant de l'ombre où elle préfère
se recueillir, la figure du savant à qui le
destin a confié la découverte la plus éton-
nante peut-être du dix-neuvième siècle, si
fécond en merveilles, je ne puis m'empê-
cher d'évoquer ces chercheurs obstinés de
la pierre philosophale qui poursuivaient
dans la solitude la preuve de l'unité de la
lïiatière et le secret de ses métamorphoses.
Ignorés de tous, vivant l'existence d'un pri-
sonnier dont la çellule ne s'éclaire que d'un
jour d'espoir et de ténacité, ils s enchan-
taient à la transmutation des substances et
de la composition intrinsèque du monde,
que leur savoir permettrait un jour de
réaliser.
Dans un pays comme l'Amérique, sou-
cieux de mettre en valeur les personnalités
exceptionnelles et éviter ce gaspillage hu-
main qui est la tare de nos vieilles civilisa-
tions, trop riches de pensées et de dévoue-
ment, sans doute notre Branly aurait-il
connu, comme Edison, une existence sonip-
tueuse et retentissante.
y Je doute qu'aujourd'hui, de ce labora-
toire où j'ai eu, il y a quelque vingt ans, à
l'aube de ses découvertes, l'honneur de le
rencontrer, son cœur d'idéaliste le regrette,
et qu'il n estime pas suffisant le tribut spi-
rituel qui monte et montera vers lui à tra-
vers les âges de tous les points de la terre
et du ciel, des coins perdus des océans, des
villes en fête, des campagnes solitaires, de
l'avion égaré dans la brume, du navire en
détresse dans la tempête.
« Elevons vers lui cette pensee d'admira-
tion, puisqu'elle est le seul recours de no-
tre gratitude. Et puis, ne nous attardons pas
a l'humour facile et charmant qui se retrou-
ve parfois sous la plume d'écrivains français,
de dilettantes, dont la vocation est de rire,
de discuter et, par conséquent, de dimi-
nuer. »
..8
Le réveil musulman
en Afrique du Nord
-lb-
Les Musulmans de l'Afrique du Nord sem-
blent, depuis quelque temps, avoir le souci de
s' organiser et l'on voit, soit sous la direction
du Gouvernement de l'Algérie, soit sur leur
propre initiative, se former des Sociétés et se
tenir des congrès. C'est la période de « l'ac-
tion » qui succède, ou semble devoir succéder
à de longs siècles d'apathie. N'a-t-on pas
rédigé au Maroc et distribué gratuitement des
tracts ayant pour titre La religion de l'Islam
est une religion d'action.
Dernièrement, s'est tenu à Alger le Congrès
de la Confrérie des Aliouites, fondée et diri-
gée par le Cheikh Ben Alioua.
Ce chef de confrérie, originaire de Mosta-
ganem, de modeste ouvrier cordonnier qu'il
était, s'est créé une situation très brillante, et
son influence s'étend maintenant sur environ
100.000 adeptes qui sont entièrement entre ses
mains.
Ce qui distingue cette nouvelle conftérie.
c'est le désir de son fondateur d'établir des
relations amicales entre les Musulmans et les
chrétiens. Mais les chrétiens devraient payer
cette entente de l'abandon du Mystère de la
Trinité 1
Le Congrès qui vient de se tenir à Alger
est un congrès annuel qui assemble les mem-
bres de cette confrérie répandus dans toutes
les parties de l'Algérie. D'autres que les
adeptes de la confrérie peuvent d ailleurs assis-
ter à ce congrès qui, dès lors, s'élargit et prend
ainsi plus d'importance. L'émulation, dit-on,
va porter les autres confréries à suivre cet
exemple.
Le Congrès a tenu deux séances publiques,
auxquelles ont assisté des Musulmans et quel-
ques Français. - - --
Ce Congrès est I indice d un esprit nouveau
qui peut rapprocher du catholicisme les Musul-
mans ou les en éloigner, selon la direction qui
sera donnée à ces assemblées et à d'autres
réunions du même caractère. Un fait est d'ores
t déjà certain, c'est que le chef de cette con-
frérie, le Cheikh Ben Alioua, déploie une
de activité pour accroître encore son in-
Ruence qui déjà est considérable. Il y a des
zaouias à Paris, à Douai, et ailleurs, qui cher-
chent à gagner les ouvriers algériens, si nom-
1 bran en France. On ne saurait donc trop s'in-
téresser à ce mouvement d'intense prosélytisme.
Arrivée de M. et Mme Lucien Saint à Tanger
>4.
he Résident général et Mme Saint, venant
de Rabat, sont arrivés ce matin à Tanger.
(Par dépêche.)
miel
L'Italie et l'Extrême-Orient
»♦»
L'Italie veut être présente dans le Pacifique.
Elle a un commencement de satisfaction. On lit
h ce propos dans la Stampa :
a La Mandchourie est loin de la Méditerranée,
mais le monde devient toujours plus petit et la
politique d'une grande puissance comme l'Italie
ne peut plus être absente, d'aucun océan et
d'aucun continent. Les colloques entre le se-
crétaire d'Etat Stimson et notre ambassadeur
di Martino à Washington dans la première pha-
se du conflit russo-chinois, les colloques entre
le ministre des affaires étrangères Grandi et
l'ambassadeur américain à Rome au cours de la
semaine dernière, indiquent clairement que la
participation active de l'Italie aux questions de
l'Extrême-Orient est désormais une règle di-
plomatique qui ne sera plus abandonnée II
l'avenir. »
Si Ali, iman algérien
célèbre le mariage de l'Aga Khan
•+*
La cérémonie musulmane qui a consacré
Je mariage de l'Aga Khan a été célébrée par
Si Ali, iman algérien.
La jeune épousée, maintenant bégun Aga
Khan, aura désormais comme tuteurs les
deux imans qui présidaient au mariage. Se-
lon la loi coranique, en effet, la femme, si
puissante soit-elle, reste toujours une mi-
neure. Elle le reste jusqu'au paradis de
Mahomet inclus où les fidèles houris font le
bonheur éternel des vrais croyants, des fils
du prophète.
L'Aga Khan, puissante personnalité du
monde musulman, a des sujets dans tout le
monde islamique. Mais savait-on qu'il en
avait jusque dans le Sud-Algérien, au
M'za.b?
La puissante tribu des M'zabites, tout
comme les Wahabites de Transjordanie,
sont des sectateurs d'Ali, dont le successeur
est celui que nous appelons l'Aga Khan.
Le commerce des colonies françaises
- ) (
Le service des statistiques du Ministère
des Colonies vient d'élublir un « l'appurt
sommaire » sur le commerce des colonies
françaises en llfcJ8, qui donne l'idée la plus
nette, la plus vraie de leur activité écono-
mique.
C'est, un ouvrage somptueux. Comme il
faut bien procéder par comparaison, pour
apprécier Ics progrès de nos possessions,
il est noté tout au début que la comparai-
son ne peut être « sincère » que si l'on
tient compte de la dévaluation du franc.
Ainsi, le commerce tolul des Colonies
françaises ayant atteint pendant rannée
11)13 kl somme de 1.115.571.130 francs et,
pendant l'année 1928, la somme de 15 mil-
lions H0.8(J3.&i8 francs, il convient de
multiplier par le coefficient 5 le chiffre de
U)13 pour connaître l'augmentation réelle
du trafic exprimée en francs, que con-
firme d'autre part l'augmentation du ton-
nage.
Voici le tableau officiel du commerce dc<
colonies françaises pendant ces deux an-
nées :
Total 1913 Total 1«»K5
en francs (coefficient 5)
Indochine 050.591.211 3 .&Ô2 .
A. O. F. 277.718.152 1.36*.500.7G0
Madagascar 102.801.833 5i4.0W.Hi5
A. E. F 57.8803 289.231.0 £ o
Martinique 51.Oi 1.129 255.205. M."»
(iuadeloupe (I) 38.4t»2.419 192.312.095
ll £ union H.527.233 207.MO. 1 C.>
tïuvauo 21.717.302 1S3.StfO.MO
Côte des Sonia lis 81.020.Wl 408.101.955
I/lldo Française 51.557.210 272.7W.0W)
St-Pierre et Miq. IO.558.513 J2.<92.I1O
•Nouvelle Oulédonuj 33.510.^1 107.731.005
Kt. F. d'Ooéanie. 20.584.W1 102.921.905
Cameroun » Il
'l" .g.) , Il Il
J .415.571.130 7.227.870.050
Total 1928 Augmentation Diminution
- - -
7.240.105.G83 3.993.149.028
2.753.905.501 1.305.374.744
1.172.157.870 058.118.711
379.249.900 90.015.941 «
180.116.435 221.VIO.7JO »
» n -
271.01.3. KM 03.377.029 »
85.3?7.7H .» 38.258.76'J
1.100.791.015 757.('>89.090 »
'.Ul. 110.887 7t .300.837 »
314.340.070 201.553.901
2:#.783.414 91.051.809 »
99.002.991 3.92k0 lô
305.018.519 » »
175.833.377 » »
15.110.893.238 7.576.533.110 12.180.082
(1) Lu Guadeloupe n'a pas publié de statistiques commerciales pour 1928 en raison du
cvclono du 12 septembre 1928.
Nous ne redonnerons pas les statisti-
ques, déjà publiées ici, du commerce de
la France avec ses colonies. Mais il œt
intéressant de faire connolt-re les chiffres
(provisoires) du commerce intercolonial en
928.
Les Colonies ont importées en 1928 pour
7.009.206.611 francs de marchandises dont
2.9CJ1.603.1HKÎ francs venant de France,
283 H-8.G48 venant des colonies françaises
et 1.091.153.907 francs venant des pays
étrangers. La France a donc fourni
37,06 de l'importation totale, les colo-
nies 3,5 et l'étranger 59,3
Voici le détail des importations et des
exportations intercoloniales :
Importations
Désignation des Colonies et Irancs
Territoires sous mandat -
Indochine 86.497.102
Afrique Occidentale Française. 61.4J3.J3J
Madagascar ; 3O.2(X).2{j5
Afrique Equatoriale Française i.402.<«}
Martinique 4.0OJ.000
CtMJotoupe~) .,. 1'1
ntumuniii 00a
Guyane Française. 7.
Côte Française des Somalis.
Etablissements Français de l'Inde. o3.76i. ori 9on£ ju
Saint-Pierre et Miquelon .,. 320.61J-2
Nouvelle Calédonie 8.30;).008
Etablissements Français' d Océanie. -31.1J»
Cameroun *8b-4,Q
Togo 486.4';'0
Total 283.448.04S
Exportations
Indochine .,. Fr. ~-~-~
Afrique Occidentale Française. 7.410.29i
Madagascar • •. 22-~-~
Afrique Equatoriale Française • l iO1* £ L7i8' ™
Martinique ,. 8.JO0.71U
GuQ~tcloupe(l) (.
Réunion 9.003.734
Guyane Fronçaise 878.632
Côte Fronçaise des Somalis. 24.806.049
Etablissements français de l'Inde. 15.598.0o.S
.Saint-Pierre et Miquelon 'J8.300
Nouvelle-Cailédonie -~
Etablissements Français d'Océanie 31-7.«34
Cameroun 2.188.245
Togo l.MC.%2
Total. Fr. 166.182.227
Comparé au commerce d'exportation, des
colonies françaises en 1913 qui atteint ù.
cette époque 765.1 •40.602 x 5 = 3.825.703.010
francs, le tableau ci-dessus accusa une
augmentation de 88,2
Il n'est pas sans intérêt de rechercher
quelles sont celles de nos colonies qui
ont le plus participé à cette augmentation
du commerce d'exportation.
Voici maintenartt le mouvement compa-
ré du commerce général d'exportation des
colonies françaises (années Î913-1928) en
milliers de francs :
Indochine 1.726.290 2 3.571.342 fi
A. O. F. 630.710 2 1.240.121 7
Madagascar. 2tll).271 8
A. E. F 1 12 5 1
Martinique 141.181 5 2o2.008
Guadeloupe (1) 91.137 4 "II
Réunion ..,. 92~614 11x.1074
Guyane fit.112 6 4
Côte des Somalis. 238.520 7 'WiO - 1'17
Inde Française 212;(lÎSL
St-Pierre-et-Miquelon 31.008 9 n a
Nouvelle-Calédonie 79.19*
Etab. franç. d'Océanie 57.772 5 4b.i0 |2
Cameroun. n * 1
Togo. » D w>.ovi 2
Total 3.825.703 7.201.686
Le rapport passe ensuite en revue les
principaux produits exportés.
Los exportat.ions des colonies françaises
se décomposent ainsi qu'il suit :
Milliers do francs
Matières animales 774.677 6
Matières végétales 5.?6.921
Matières minérales 619.466 6
Fabrications 785.266
7.206.331 2
Le Niger n'ayant pas fourni du statisti-
que détaillée et les statistiques adressées
pour les différentes colonies ayant été l'ob-
jet de modifications postérieures dont lo
détail n'est pas encore parvenu au dépar-
tement, il s'oiusuit que le total du présent
tableau ne cadre pas exactement avec celui
du précédent.
Le principal produit d'exportation de nos
colonies continue à être le riz qui à lui
, ,les exl)ortitticitis to-
seul représente 23,3 des exportations to-
tales.
L'Indochine vient en tète avec 2 milliards
27.067.000 francs.
L'arachide vient au 2° rang de l'expor-
tation coloniale ayant atteint un total de
776.667.000 francs.
------ - ------ -- -
En tète, 1 Afrique Occidentale française;
avec 6o7.9Gii.000 francs.
Le 3e rang est occupé par les oléagineux
autres que l'arachide. L'exportation totale
de ces produits a atteint le chiffre de 276
millions 921.000 francs.
En Léte, l'Afrique Occidentale française
avec 115.591.000 francs.
Parmi les principaux produits d'exporta-
tion des colonies, il faut encore citer :
Les bois : 230.196.0t»0 francs.
F.n tète l'Afrique Equatoriale française
avec 95.826.000 francs.
Les cacaos : 189.661.000 francs.
En tète, l'Afrique Occidentale française
avec 106.102.000 francs.
Les filaments, fils et tissus : 189.565.000
francs.
E11 tète l'Inde française avec 71.913.000
francs.
Les poissons secs ou autres: 184.721.000
francs.
En tète, l'Indochine avec 155.611.000
francs.
Les peaux : 177.916.000 francs.
En tète, Madagascar avec 105.866.000
francs.
Le rhum : 172.029.000 francs (production
de la Guadeloupe non comprise).
En tète, la Martinique avec 127.212.000
francs.
Le sitcre francs (i>roductlon
de la Guadeloupe non comprise).
En tète, la Martinique avec 83.G40.000
francs.
Les farineux : 117.768.000 francs.
En tète, l'Indochine avec 91.851.000
francs.
Les huiles végétales : 128.392.000 francs.
(Principalement de palme.)
En téte, l'Afrique Occidentale avec
51.853.000 francs.
Les charbons : 100.618.000 francs.
Seule importatrice : l'Indochine.
Le bétail : il0.37i.000 francs.
En téte, l'Afrique Occidentale française
avec 12.725.000 francs.
I Métaux : 90.08fc.000 francs.
En tMp, la Nouvelle Calédonie avec
13.312.000 francs.
le caoutchouc : 71.849.000 francs.
En téte, rindochinc avec 15.016.000 fr.
Les minéraux : 68.810.000 francs.
En téte, Madagascar avec 33.212.000 fr.
Le Poivre : 55.002.(KY) francs.
En tAte l'Indochine avec 55.110.00»") fr.
Le café : 53.126.000 francs (production,
de la Guadeloupe non comprise).
En téte, Madagascar avec 32.930 000 fr.,
Le coton : 43.370.000 francs.
En téte l'Afrique Occidentale Française!
avec 21.362.000 francs.
Les gommes : 15.861.000 francs (oxpor*
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