Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-12-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 décembre 1929 07 décembre 1929
Description : 1929/12/07 (A30,N177). 1929/12/07 (A30,N177).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280647c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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La population indigène
en Afrique noire française
Il.
La mortinatalité, la morbidité et la morta-
lité infantiles sont moins fortes au Dahomey
que dans le reste de l'Afrique noire, tout au
moins dans la région côtière où les popu-
lations deviennent de plus en plus acces-
sibles aux méthodes de puériculture, et, au
total, la population augmente.
En Guinée, la population était en 1925,
de 1.866.000 habitants. Elle est aujour-
d'hui de 2 millions. Cette augmentation est
plus le fait d'une natalité abondante dans
la plupart des Cercles de la Colonie que
de la diminution de la mortalité infantile
qui reste très élevée : 37,5 chez les nou-
yeau-nés.
Au Soudan, le chiffre des naissances dé-
passe légèrement celui des décès. La morti-
natalité est encore élevée. Elle tend néan-
moins à diminuer par suite de l'action entre-
prise contre elle par les infirmières-visi-
teuses, les sages-femmes et par les consulta-
tions de nourrissons.
A la Côte d'Ivoire, naissances et décès
s'équilibrent à peu près, seulement il faut
dire que dans certains Cercles de la Colo-
nie, comme celn; de Kong, par exemple, on
note beaucoup plus de naissances que de
décès, tandis que dans d'autres, tel celui de
Lahou, ce sont les décès qui l'emportent de
beaucoup sur les naissances. Les régions les
plus peuplées sont celles de Korogo et de
Catmoa.
En Mauritanie, il y a peu d'enfants, ce
qui donne à penser que la mortalité infantile
y est assez élevée. Cette mortinatalité serait
due en grande partie à la syphilis.
Au Niger, la mortalité infantile est éga-
lement élevée, et ce fait tiendrait à deux
facteurs principaux, le mariage trop précoce
(12 à 14 ans) et à la fréquence de la syphi-
lis.
A Dakar, la statistique donne 1.170 nais-
sances et 1.754 décès dont 126 mort-nés.
Au Gabon la population indigène est de
375.000 habitants. Le rendement moyen de
la natalité varie de 27 à 30 0/00. La
moyenne des enfants par mère est de 3.
La population est plutôt en régression, It
chiffre des décès l'emporte neuf fois sur dix
sur celui des naissances.
Les causes de cette dépopulation sont
multiples. On les trouve dans la stérilité des
femmes, due surtout à la blennorrhée, grosse
mortalité infantile consécutive à de mau-
vaises conditions d'hygiène et de nourriture,
fréquence de la syphilis, affections diverses,
notamment la trypanosomiase et le palu-
dÏlml.
Au Moyen-Congo, la mortalité est très
élevée et la dépopulation certaine. La den-
sité de la population la plus élevée, 6, est
constatée dans la circonscription de Pool.
Partout ailleurs, elle ne dépasse pas 3 et
descend à 1 par kilomètre carré dans la
N'Goko Sangha.
La première raison de cette a perte de
substance ib, c'est le manque absolu d'hy-
giène corporelle, alimentaire, vestimentaire,
de l'habitation qui donne lieu à la misère
physiologique et rend particulièrement sensi-
ble aus diverses infections telles que dysen-
terie, pneumonie, trypanosomiase. La syphi-
lis aussi donne lieu à une désastreuse morti-
natalité. Fournir des vêtements aux indigè-
nes, pour les mettre à l'abri des grandes va-
riations de température entre le jour et la
nuit serait une œuvre importante pour leur
sant4
A VOubangtà-Chari, on compte un mil-
lion d'indigènes et 459 européens, et au
Tchad, pour une superficie de 1 million
de k2, on chiffre 950.000 habitants
Au Cameroun, la natalité est très forte
dans l'Est, moyenne dans les circonscrip-
tions du Centre, faible dans celles du Nord,
très faible dans Tes circonscriptions côtières.
Il est à noter que la natalité est beaucoup
plus élevée dans les circonscriptions poly-
games.
Au Togo, natalité et mortalité sont éle-
vées, ce qui démontre les progrès à accom-
plir aux points de vues hygiénique et médi-
cal.
La mortalité infantile est d'environ 32 %;
le taux de la capacité génitale de 4.6, celui
de la stérilité de 11 Dans l'ensemble du
Togo, la dépopulation s'accroît.
A Madagascar, la population est restée
stationnaire depuis 1910. Pour 1927, le to-
tal des naissances enregistrées est de 71.371,
alors que le total des décès est de 66.545.
La raison de cet état stationnaire est peut-
être moins dans une forte mortalité que dans
une faible natalité. La moyenne de la nata-
lité n'est, en effet, dans la Grande Ile que
d'environ 20 pour 1.000, tandis qu'elle est
de 45 en Egypte. Les races malgaches ne
paraissent donc pas très prolifiques. Les rai-
sons de cette natalité inférieure résident
dans la fréquence des gonococcies et de la
svDhilis. mais surtout du paludisme. On
peut donc relever la natalité et abaisser la
mortalité par la protection de l'enfance et
une lutte méthodiquement organisée contre
les affections qui font le plus de victimes :
paludisme, syphilis, alcoolisme et tubercu-
lose pulmonaire, en un mot, par l'applica-
tion d'un programme rationnel de médecine
et d'hygiène sociales.
Dans tous les cas, il est essentiel de re-
chercher les causes qui arrêtent l'augmen-
tation de la population indigène dans un
pays où la densité trop faible des habitants
est un obstacle sérieux à sa mise en valeur.
De ce qui vient d'être dit sur la démogra-
phie de l'Afrique noire française on peut
déduire ce qu'il y a lieu d'entreprendre, au
point de vue sanitaire pour protéger la popu-
lation contre les mille maux qui l'assaillent.
Un plan de combat, des médecins et des as-
pistants. L'enivre wt commencée, il ut n6-
cessaire, il est bon de la continuer avec
constance et ténacité. Il y va de l'avenir de
notre colonisation dans notre domaine afri-
cain de l'Ouest et du Centre de l'Afrique.
La question de la main-d'œuvre est liée à
celle du développement et de la vigueur des
populations noires. L'action pour protéger
les travailleurs indigènes a été consciencieu-
sement commencée par nos gouverneurs co-
loniaux.
Le Gouvernement de M. Tardieu a pro-
posé dans l'exposé de son programme une
dépense de 3 milliards 600 millions pour
l'équipement économique de nos colonies.
Dans cette dépense les écoles, dispensaires
et hôpitaux, la lutte contre la maladie ne
sont pas oubliés. Nous sommes persuadés
que le nouveau ministre des Colonies, M.
Pietri, d'accord, avec les gouverneurs géné-
raux, saura employer au mieux des intérêts
des Colonies et de la Métropole les crédits
destinés à l'organisation et à la mise en va-
leur de notre domaine colonial.
M. Pietri a donné la preuve au Maroc de
ses hautes qualités d'administrateur. Il va
pouvoir à la tête du ministère des Colonies
continuer une œuvre de première importance
pour l'activité opérante de la France dans le
Monde.
CIl. DeMerrc,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission. des Alfafre.
Etrangères.
«Oeoi
RUE OUDINOT
-
Nous croyons savoir qu'à la Conférence
hebdomadaire des directeurs et inspecteurs
généraux du Ministère des Colonies qui se
tiendra lundi prochain, figurent l'examen du
rapport de la Commission d'études du Trans-
saharien et celui du service côtier de la
Guyane.
moeoi
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie cet après-midi
sous la présidence de M. Taittincer.
Elle a nommé M. Auguste Branet rappor-
teur du projet de loi ayant pour objet de main -
tenir en vigueur jusqu'au 31 décembre 1934
les dispositions de la loi du 7 janvier 1920
relatives aux accords conclus entre les CCJDCeI.
sionnaires de voies ferrées coloniales et le mi-
nistre des Colonies pour la modification des
contrats de concessions.
La Commission a ensuite abordé 1 examen
du projet de loi portant renouvellement du
privilège de la Banque de l'Indochine. L'ordre
du jour comportait la nomination d'un rappor-
teur, mais la Commission a décidé à l'unani-
mité de surseoir à cette désignation jusqu'à ce
que les membres de la Commission aient pris
connaissance de la convention qui doit être ra-
tifiée mercredi prochain par l'Assemblée géné-
raie extraordinaire des actionnaires de la I Ban-
que. Un échange de vues a permis d'entendre
MM. Varenne, Nouelle, Outrey, Diagne, de
Tastes, Louis Proust, Odin, Aug. Bnmet. La
Commission a manifesté son intention de con-
tinuer l'examen de ce projet mercredi prochain
et les jours suivants. - - - -
Etaient présents : MM. Beluel, Auguste
Brunet (La Réunion), Coponat, Cuttoli, Dala-
dier, Diagne, Henry Fougère (Indre), Fros-
sard, Gamard, Gasparin. Goude, Nouelle,
Odin, Outrey, Pierre Perreau-Pradier, Pezet,
Paul Poncet, Proust, Reille-Soult, Ricci,
Humbert Ricolfi, Roux-Freissineng, Taittin-
geT, Sixte-Quenin, de Tastes, Thomas,
Alexandre Varenne, E. de Warren.
La téléphotographie
ltl
Il va falloir ouvrir une nouvelle rubrique, et
quelle 111
Nous avions prévu cette nécessité, mais, en
toute franchise, pour une date que nous ne
croyions pas absolument prochaine.
Or, voici l'information qui parvient de Tou-
louse : - - - - -
Le3 émissions spéciales de téléphotographie
avec le système Belin en t lieu tous les jours
à Radio-Toulouse.
La première émission a lieu de 18 h. 30 à
18 h. 40, et la deuxième émission de 22 h. 30
à 22 h. 45.
Les jours où, par suite de retransmissions
ex/érieures, le radio-concert de Radio- T oulouse
se termine plus tard, l'émission ds. radiotélé-
photographie est reportée à la fin de Vémis-
sion.
Cette deuxième émission est particulièrement
destinée aux photos d'actualité et aux phofoa
artistiques représentant les divers aspects pitto-
resques de la région du md-ouest.
Durant la semaine dernière, diverses photo-
graphies ont été émises spécialement Pour
l'Exbosition de T.S.F. de Casablanca.
- À quand le spectacle quotidien, à domicile,
de la vie de nos colonies ? Le « miracle ba-
nalisé » ne saurait plus tarder. Qui peut affir-
mer que nous ne verrons pas, en 1931, au Pa-
, a u P a-
villon de l'Indochine de l'Exposition, quelque
nouveau voyage du Gouverneur générai Pas-
quier au Laos, proieté sur un écran - le jour
même où il aura eu lieu 1
iLe A»P-
TAUX DE LA PIASTOE
A la date du 5 décembre, le taux de la pias-
tre à Saigon Mait de 10,35.
Pour les professeurs
de la plus grande France
L Y a déjà huit ans
qu'ayant à rappor-
ter un Projet de
Loi, relatif au mo-
d e éavancement
des fonctionnaires
de l'enseignement
lublic (primaire et
secondaire) déta-
chés dans des éta-
blissements scienti-
fiques ou des établissements d'enseignement
à Fétranger ou dans les pays de protectorat,
je développais les considérations suivantes :
S'il est nécessaire de donner aux Profes-
seurs détachés à l'étranger des avantages suf-
fisants pour assurer le recrutement du per-
sonnel indispensable à la propagande fran-
çaise, s'il est utile pour l'enseignement mé-
tropolitain de s'enrichir de maîtres qui aient
développé leur culture dans des milieux nou-
veaux, cette nécessité s'impose avec plus de
force, cette utilité est plus apparente encore
quand il s'agit du personnel enseignant co-
lonial. N'était-ce pas une absurdité de s'ima-
giner que l'«uvre à accomplir dans nos pro-
vinces lointaines était moins importante,
moins urgente que celle qui s'imposait à nous
dans les pays étrangers, ou que les mission-
naires de notre enseignement aux colonies
n'apportent pas ensuite à l'enseignement mé-
tropolitain, quand ils sont de retour, des cun-
cours précieux et inestimables ?
Or, on avait, au début, complètement ou-
blié les fonctionnaires de l'enseignement dé-
tachés aux colonies. La Direction de l'ensei-
gnement aux colonies n'avait pu intervenir
pour protester qu'après le vote de la Cham-
bre : de la rue de Grenelle on avait négligé
de prévenir la rue Oudinot. Dans un rap-
port supplémentaire, je notais qu'un Fran-
çais avait Plus d'avantages à être instituteur
ou professeur au Maroc, en Tunisie, en Sy-
rie, pays de protectorats, qu'à Madagascar,
à la Guadeloupe, à la Martinique, provin-
ces de la plus grande France. Bien plus, le
même gouvernement de l'Indochine voyait
les professeurs et instituteurs de Hué et de
Pnom-Penh sous - un régime, et ceux -- de Sai-
gon sous un autre, l'Annam et le Cambodge
étant des protectorats, et la Cochinchine une
colonie. Comment ne pas dénoncer une pa-
reille anomalie, ou, pour appeler les choses
par leur nom, une telle injustice 1 le n'igno-
rais pas la distinction qui était fait, entre
les fonctionnaires de l'enseignement colonial
nommés par le Ministre des Colonies ou les
Gouverneurs Généraux, ou les Gouverneurs,
avant d'avoir pris place dans les cadres mé-
tropolitains, et les autres. Mais quoi 1 une
anomalie est une anomalie, une injustice est
une injustice, et tout, le reste est littérature
ou administration.
Me voici à cette heure en présence d'autres
réclamations de professeurs détachés dans
la plus grande France. Oh 1 pas bien loin 1
à quelques heures à peine de la côte médi-
terranéenne, dans ces départements français
de l'Algérie, si proches, si voisins. J'avais
écrit, 1 autre jour, qu'on ne trouvait plus
que difficilement des agrégés en France,
certainement parce qu'on ne fait rien de ce
qu'il faut pour en trouver, et j'avais cité
un certain nombre de lycées où, contraire-
ment à la règle, on voyait des chaires impor-
tantes pour lesquelles on ne recrutait plus
d'agrégés.
Passant à l'Algérie, j'avais montré dans
quelle situation était, à ce point de vue, le
lycée d'Oran. Le dernier Bulletin de la
Société des Agrégés m'apprend que le lycée
de Constantine riest pas mieux partagé :
il a huit professeurs à peine, pourvus du
diplôme d'agrégation! Et, ajoute-t-il, il faut
comprendre qu'aux causes générales de cette
décadence de l'agrégation se superposent
des causes locales.
Pas d'heures supplémentaires pour les agré-
gés, donc le traitement pur et simple, celui
qui fait sourire la crémière et l'épicier du
coin, celui que n'accepteraient pas de bons
ouvriers qui savent combien la côtelette pour-
suit sa marche ascendante à travers les évè-
nements contemporains - Mais, pardon 1
il y a le tiers colonial. - C'est un leurre,
puisque la vie est plus chère de 40 que
dans la Métropole. Mais ils ont tout de
même leur passage gratuit, vos professeurs
de lycée. Sans doute, tous les deux ans,
ne l'oubliez pas. Et puis sachez aussi un
détail qui ne manque pas de saveur ; le
passage gratuit qui leur est accordé est un
passage en deuxième classe, comme aux gen-
darmes..- Il n'est pas déshonorant d avoir
pour compagnon de route Monsieur Pandore
qui, ayant beaucoup vu, a aussi beaucoup
retenu. Brigadier, vous avez raison, mais
souvenez-vous que la seule chose qui puisse
adoucir les regrets d'une élite qui voit autour
d'elle que dame Fortune accorde ses faveurs
à tant d'hommes que l'esprit n'empêche pas
de courir, c'est la déférence qu'on lui témoi-
gne : les universitaires sont plus affamés de
considération que de francs-papiers. Et ils
ne sont pas plus flattés d'être assimilés aux
braves gens qui n'ont pas eu besoin de passer
trois ans à f Ecole Normale Supérieure ni de
travailler dix ou douze ans comme des béné-
dictins pour veiller sur la morale publique et
la sécurité des grandes routes, qu ils ne sont
fiers de recevoir du Conseil général de
Constantine une indemnité annuelle de 2.000
francs, quand celle des fonctionnaires de la
Préfecture s'élève à 4.000.
Mtopto Mmmmtmm.
Sinatmr de tttirauU,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
Au Laos
Les transports fluviaux entre Vientiane et
Luang-Prabang, effectués jusqu'à présent par
des pirogues ordinaires seront à l'avenir assu-
rés par des pirogues à moteur remorquant des
pirogues ordinaires.
Aux termes de la Convention passée avec
le concessionnaire, sept pirogues à moteur se-
ront mises en service au printemps prochain.
On espère pouvoir réduire à sept ou huit
jours seulement la durée d'un voyage qui de-
mandait jusqu'à présent près d'un mois pen-
dant la saison des basses eaux.
Souhaitons que les pirogues à moteur de ce
service n'aient pas le même sort que les ba-
teaux du colonel Bemard qui se sont fait une
fâcheuse spécialité d'envoyer au fond du Mé-
kong les malheureux qui leur avaient confié
leur vie.
Car la justice indochinoise (III) n'a pas en-
core puni les véritables responsables de nom-
breuses catastrophes, notamment de celles du
Trentinian.
aie
Dépêches de l'Indochine
M. Pasquier au Laos
Af. te Gouverneur général Pasquier, ac-
compagné du Résident supérieur au Laos,
est arrivé le 3 décembre 4 Luang-Prabang
en pirogues à moteurs, après trois jours et
neuf heures de navigation, alors que par
pirogues à bras, le voyage demande vingt-
cinq jours. Il a été reçu par les fonction-
naires français et laotiens et par Ces mem-
bres de la famille royale. Le Gouverneur
général est allé à la Grande Pagode où il
a été salué par la population de la ville et
des environs ; des bonzes et des monta-
gnards avaient fait plusieurs jours de mar-
che pour assister à la réception. Il a été
très ému de l'accueil très chaleureux de la
population. Trois avions ont survolé la
ville au milieu des acclamations des indi-
gènes.
(Indopacitt.)
incel
Un concours de bébés à Saigon
Nous annoncions naguère, dans notre
CI Courrier de l'Indochine u que des Saïgon-
nais organisaient dans la capitale de la Co-
chinchine un Concours de Bébés. Cette
épreuve a remporté un succès inespéré. Dix
jours auparavant, on se demandait s'il n'y
faudrait pas renoncer, tant les mères anna-
mites, étonnées de cette innovation, mon-
traient peu d'empressement à y participer.
Mais l'une d'elles s'étant décidée à faire ins-
crire son enfant, dix suivirent l'exemple,
puis cinquante, cent, deux cents. Et toutes,
lorsqu'elles defilèrent, portant leurs bébés,
devant le jury, montrèrent, par leur pas-
sionné désir de récompenses, qu'elles com-
prenaient fort bien la signification du con-
cours et les satisfactions d orgueil qu'elles en
pouvaient retirer. La mère d un petit
bonhomme très joufflu criait très fort qu'il
n avait que cinq mois et pesait plus de sept
kilos 1 Un certain nombre de « nhos n, brail-
lant de toutes leurs forces, concouraient sans
le savoir : il y avait un « prix du gosse qui
pleure le plus fort » 1 Ils arrivaient à couvrir
le bruit des trompettes et des tambours qui
n'étaient pas, dans la distribution de jouets,
les objets les moins appréciés des bénéfi-
ciaires. Un beau vacarme ! Des tout-petits,
néanmoins, dormaient avec conviction.
Jolie fête, en vérité, et d'une portée cer-
taine. D'abord, il n'est pas sans importance
que des mères françaises et des mères anna-
mites aient ensemble éprouvé une même émo-
tion devant l'enfance. Il restera quelque
chose de cette « communion » de quelques
heures. Puis, et surtout, le concours fut l'ex-
cellente occasion de recommander aux ma-
mans indigènes des visites fréquentes et ré-
gulières à l'Institut de Puériculture.
La présence de M. Krautheimer, Gouver-
neur ae la Cochinchine, et des plus hautes
personnalités de la Colonie, donnait à cette
manifestation tout son sens.
Nous souhaitons bien vivement que les au-
tres pays de l'Union suivent l'exemple de la
Cochinchine, que la compétition soit étendue,
et qu'un jour, la proclamation du « plus
beau bébé de toute l'Indochine » donne lieu
à une fête générale de l'Enfance.
René de Laromigniére.
t
L'activité du mont Pelé
1" »
Les chutes de cendres consécutives aux ré-
centes émissions de nuées dIt Mont Pelé sont
abondantes dans le secteur compris entre
l'ouest de la vallée de la Rivière Sèche et
l'arête limitant la Rivière Blanche. Entre
Saint-Pierre et Grand-Rivière on constate
d'importants dépôts cendreux} sur une pro-
fondeur de 3 à 4 kilomètres; on observe de
très nombreux blocs de roches d'assez gran-
des dimensions. En certains points de la cote
limitant au sud ce même secteur, la ligne dit
rivage est quelque peu déplacée par suite de
l'empiétement des dépôt cendreux. On cons-
tate la présence d'asses gros blocs de roches,
Présence qu'il parait difficile de ne pas attri-
buer à un apport de la nuée du 30 novembre.
Ces phénomènes à caractère explosif, doi-
vent être rattachés aux nuées ardentes et aux
dépôts de cendres.
Le secteur précédemment délimité consti-
tue une sone dangereuse Pour la navigation
côtière. Les nuées s'étaient étendues jusqu'à
deux kilomètres au delà du rivage. Les cen-
dres sont transportées par le- vent au large,
où on a pu constater un revêtement superfi-
ciel de cendres humides, dont l'épaisseur
était de deux à trois centimètres. Les cen-
dres ont été transportées ces jours derniers
Par les eaux pluviales dont les chutes ont
été fréquentes ces deux dernières semaines.
(Par dépêche.)
LIRE EN SECONDE PAGE :
A l'Académie des Inscriptions et Helles-
Lettres.
A la Chambre.
A propos de TIlô Saint-Paul.
Lois. Décret8. 'Arritée.
L
L'exposition coloniale
internationale de Paris
LA SECTION RETROSPECTIVE
La Section rétrospective qui fut fondée
l'automne dernier, vient de réunir sa Com-
mission consultative sous la présidence du
maréchal Lyautey. Comme je le signalais
dans les Annales Coloniales (1), c'est dans
le Grand Palais de l'Exposition actuelle-
ment en construction et qui sera plus tard
le Musée des Colonies, que se tiendra la
rétrospective coloniale française.
M. Albert Duchêne, conseiller d'Etat, an-
cien Directeur politique du ministère des
Colonies, Commissaire de cette section, et
M. Besson, Commissaire adjoint, ont bien
voulu nou:; éclairer sur les travaux et les
buts hautement éducateurs que la rétrospec-
tive se proposent de poursuivre.
« Nous avons mission de réunir là, nous
ont-ils dit, tout ce qui peut raconter d'une
façon vivante, - l'histoire coloniale de la
l'rance depuis le moyen âge jusqu'en 1900.
Rien ne sera épargné pour grouper, le plus
complètement possible, les souvenirs colo-
niaux français épars dans le monde, dans
les Musées de province ou de l'étranger,
aussi bien que dans les familles des pion-
niers de la colonisation : soldats, marins,
planteurs, sans même oublier nos anciennes
colonies, telles que le Canada, qui compte
encore à lui seul plus de Français blancs et
parlant notre langue que dans toutes les au-
tres colonies réunies, ou ce qui fut notre
Saint-Domingue.
Nous nous efforcerons non seulement
d'évoquer l'époque coloniale française, mais
encore de mettre en relief son influence sur
les mœurs, les coutumes, les modes à tra-
vers les âges, dans la littérature comme
dans les arts, dans les meubles comme dans
le vêtement.
Le Souverain qui s'écriait : « Toute ma
cour est créole », n'est pas un exemple uni-
que de cette influence. -
Nous voulons éduquer le peuple français
qui n'est guère épris de son histoire colo-
niale. Nous y parviendrons a l'aide de do-
cuments, de gravures, de portraits et surtout
de dioramas historiques. On y verra par
exemple, des scènes comme celles-ci : Du-
pleix recevant le Nabab. L'arrivée des co-
lons à la Nouvelle-Orléans.
Il y aura également un film sonore. De la
nuit glorieuse où le temps les a jetés, sor-
tiront les Montcalm, les La Bourdonnais, les
Bugeaud les Faidherbe, tels qu'ils étaient
vivants dans leur pleine force et leur pleine
gloire, au temps héroïque de la colonisation.
En une demi-heure défilera toute l'his-
toire coloniale de la France, commentée pai
le film sonore qui préparera la foule à com-
prendre l'importance des documents tels que
la dernière lettre de Montcalm ou celle de
Voltaire blâmant la guerre au Canada, mi-
ses à la disposition de la Rétrospective par
le Comité de l'Exposition Coloniale et ren-
dant intelligibles pour les profanes, les ca-
ricatures, les portraits, les estampes, les pro-
clamations, les affiches, les uniformes, les
armes, les meubles, les objets familiers cor-
respondant à ce qu'était la vie coloniale de
l'ancienne France comme dans la période
plus moderne. »»
C'est d'ailleurs dans une salle décorée de
drapeaux vrais ou reconstitués de tou-
tes les unités qui servirent la grande
France d'outre-mer que se déroulera ce film
de haute portée nationale et éducatrice.
N* du 7 novembre 1929.
Mirasse*Marcette Mtef/iwms,
L'exposition coloniale
La Commission permanente
Par arrêté en date du 3 décembre 1929,
sont nommés membres de la Commission per-
manente du Conseil supérieur de l'Exposition
coloniale internationale de Paris :
MM. François-Marsal, ancien président du
Conseil, président de l'Union coloniale fran-
çaise ; Serruys, délégué au Comité Economi-
que de la Société des Nations ; de Tarde,
maître des Requêtes honoraire du Conseil
d'Etat ; Tirard, conseiller d'Etat honoraire.
aie
INTERIM
l' 1
Moyen-Congo
M. Marcliessou, Marcel-Alexandre-J ean,
administrateur en chef des Colonies, a été
chargé des fonctions intérimaires de Lieute-
nant-Gouverneur du Moycn-Gongo, pendant
l'absence du titulaire.
Haute-Volta
M. Chcssc, Henri-Lauis-Joseph, adminis-
trateur en chef des Colonies, a été chargé des
fonctions intérimaires de Lieutenant-Gouver-
neur de la Haute-Volta.
060.
CINÉMA COLONIAL
L'Afrique à l'écran
Vraiment le nouveau programme de l'Œil
de Paris peut nous enchanter par son exo-
tisme.
Deux films sont africains : PdlOUil) dont
nous avons annoncé la présentation se
passe au Togo. Ce flirt africano-europécn
banal est racheté par quelques passages sur
la vie intéressante d'un village noir.
Bêtes humaines qui lui succédait, est un
peu plus étoffé que Pehoua. Ce drame du
désir et de la solitude tourné dans des sa-
bles désertiques, a trouvé pour l'interpréter
un quintette d'artistes qui méritent plus d'un
éloge. Ce film est assuré d'un succ
aboi
ORIENTALISME
060
On a vendu l'atelier de F.-A. Bridgman,
qui faisait partie de la phalange des peintres
dits orientalistes, laquelle compta, ou comp-
te encore, les Fromentin, les Guillaume,
Dinet Taupin, tant d'autres.
Dédaignées par la spéculation, les œuvres
de Bridgman ont oscillé entre 1.600 et
l 3 000.
L'action sanitaire
de quelques entreprises industrielles
au Congo Belge
PAR LE PROFESSEUR LÉON LAUNOY.
Pour la colonisation en Afrique Equatoriale,
de toute évidence, les Belges sont passés maî-
tres
L'héroïque effort, accompli personnellement
par Léopold II, de 1876 à 1890, a porté ses
fruits. C'est en effet seulement en 1890, que
l'idée coloniale s' impose au Parlement belge,
après combien d hésitations, de discussions, de
débats 1 Elle trône maintenant à Bruxelles.
Aussi, quand on parle d'Afrique avec un
Belge, on est certain d'apprendre quelque
chose. En Belgique, tout le monde s'intéresse
à la Colonie et fait des affaires avec elle.
J'ai de bons amis à Bruxelles. Il m'ar-
rive quelquefois de disserter avec eux, sur
leurs relations avec le Coneo. Mon admira-
tion pour le rôle assumé par le roi des Belges,
à l'époque où les plus clairvoyants ne voyaient
goutte dans l'avenir du continent noir té-
moin l'incompréhension des Anglais pour les
découvertes de Stanley leur est connue.
Aussi, sont-ils toujours empressés à satisfaire
ma curiosité, laquelle est une façon d'hom-
mage à leurs compatriotes africains.
Amicalement, l'un d'eux m'adressa récem-
ment un exemplaire de l'ouvrage du comte
Louis de Lichtervelde, sur Léopold Il (1).
En une soirée, j'ai dévoré ce livre. Je ne puis
que vous engager vivement, lecteurs des An-
nales Coloniales, à vous procurer cette histoire
du créateur de l'Etat Indépendant du Congo.
Ce roi, si Parisien, peut-être avez-vous cru
le connaître, quand il vivait, par les chroni-
ques de nos quotidiens ou les pamphlets de
la presse belge? Lisez le livre de Lichtervelde
et détrompez-vous, Pour nous, Français, le
soi Léopold il sort de ces pages, transfiguré.
Et votre opinion, défavorable ou pis encore,
sera retournée. Vous verrez, avec l'his-
torien, comment Léopold Il lutta, pendant
près de 20 ans, contre tous et d'abord contre
son Parlement. Tantôt rude, tantôt fin, tou-
jours admirablement désintéressé, ne songeant
qu à enrichir sa patrie d'une terre qu'il a de-
viné colossalement riche, l'homme génial qui
présida pendant quarante-quatre ans aux des-
tinées de la Belgique, fait vraiment figure à
part, dans les Archives des royautés européen-
nes. Mon intention n' est pas d' analyser la pu-
blication signalée. Si j en ai parlé, c'est pour
aboutir à ces deux questions :
a) Un jour viendra-t-il où le peuple fran-
çais saura s'intéresser du petit au grand, aux
immenses territoires qu'il possède de par le
monde et spécialement en A.O.F. et A.E.
F. ? (2)
b) Combien d'années faudra-t-il encore,
pour que le Parlement français soit, dans sa
totalité, perméable à l'expérience belge au
Congo, et soit capable d'en tirer les admira-
bles enseignements qu'elle comporte?
Le temps se chargera de répondre à ces
questions.
Pour nous aider, peut-être, dans la solution
des problèmes, si complexes, de politique co-
!oniale, permettez-moi de vous entretenir
maintenant, de l'essentiel d' une conversation
récemment échangée avec mes amis de Belgi-
que. Elle me paraît digne d'être rapportée.
Ils m'autorisent à le faire. Mes amis de Bel-
gique connaissent les Annales Coloniales sous
leur forme quotidienne, et sous leur forme :
Annales illustrées. Ils les admirent beaucoup.
Et, ceci s'adresse à vous, mon cher Di-
recteur des Annales l'un d'eux s'émerveil.
lait de la campagne suivie dans ce journal,
en faveur de la santé et de l'hygiène aux co-
lonies françaises.
- Nous ne connaissons rien de semblable
dans aucun journal quotidien du monde, disait-
il, je vous souhaite vivement de réussir, car
il est parfaitement certain que le développe-
ment des colonies d'Afrique, est fonction du
perfectionnement de l'organisation de la santé.
Nous croyons que celle-ci est assurée
maintenant, ai-je répondu. Les deux derniers
ministres, MM. Léon Perrier et Maginot, ont
en effet, jeté les bases d'une action de vaste
envergure, au profit de la Santé aux Colo-
nies. Ce n'est certainement pas le ministère
actuel, dont les intentions sont connues par
les déclarations de M. F. Piétri, qui dimi-
nuera les programmes env isagés par ses prédé-
cesseurs. Vous avez lu ce qui a été publié
sur l'emprunt pour nos Colonies. Le Gouver-
nement français est décidé à faire une très
grosse expérience. L'Etat français assume, au
profit de ses nationaux et de ses protégés aux
colonies, de très lourdes charges. Il en sera
remboursé dans les années futures, nous en
sommes certains, par l'expansion des œuvres
coloniales de tous ordres.
A ce propos, interrompt mon interlocu-
teur, comment les firmes colonia les compren-
nent-elles, chez vous, leur participation aux
dépenses nécessitées par le maintien de l'état
sanitaire de la main-d'œuvre, l'assainissement
du pays, etc. --
Cher ami. vous me posez là une ques-
tion dont la réponse m'échappe absolument.
car je suis sans aucune relation avec nos fir-
mes coloniales.
Eh bien, si vous voulez, restons donc en
Belgioue. Je puis vous fournir quelques ren-
seignements sur la façon dont les grandes fir-
mes congolaises comprennent, chez nous, pa-
rallèlement à l'action officielle, et en accord
avec elle, leur action personnelle, du point de
(1) T.ihrnirie Albert Dewit. 53, rue lioyn'e,
Bruxelles.
(:?\ \1. P. (ind;n vient, de déposer, nu Conseil
municipal de Paris et du Conseil créni'rnl de la
Seine, une proposition tendant fi répandre dans
toutes les écoles primaires de la Ville de Taris
et, du département de la Seine, des livres ou
des manuels scolaire»; ayant peur objet l'his-
toire et. la géographie (les colonies françaises.
Espérons que cette proposition ne jouera pas
'a Il Belle nu hnis dormant « dans les cartons
de l'I ItMcil de Ville.
TRRNTI1CMR ANNEE. N° 177. * LE NUMERO: 30 CENTIMES S\MKIM SOIR, 7 DKC.KMIHtl': 1 !I:!!I.
MMMËL QMOTtOEt
Rédaction & Administration t
14,
PARIS (181)
TtLtPH. t LOUVM «MV
- RICHU.IKU 1744
Les Annales Coloniales
tu annonces et réclames sont rqm m ni>MTBU> Pauhiatcui t MaPOe. RUEDEL r. lu ««eiM jnètti Imi iw(r« iMrnd no jmmmuI
èurecti du tournai. OI*lCT*U*-rONDAT»U* » IMaPOM RWBl/Ct mn repriéulU «•'«̃ eUmmt Us Kmbalm» CCMMAU~
AIONNEIEIITS
vue la lfn"l mensuelle:
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Êtrsnpr 249 » 126 J JI »
Qa •'•bonne MM fraf8 4em
tous les bureaux de Po"
La population indigène
en Afrique noire française
Il.
La mortinatalité, la morbidité et la morta-
lité infantiles sont moins fortes au Dahomey
que dans le reste de l'Afrique noire, tout au
moins dans la région côtière où les popu-
lations deviennent de plus en plus acces-
sibles aux méthodes de puériculture, et, au
total, la population augmente.
En Guinée, la population était en 1925,
de 1.866.000 habitants. Elle est aujour-
d'hui de 2 millions. Cette augmentation est
plus le fait d'une natalité abondante dans
la plupart des Cercles de la Colonie que
de la diminution de la mortalité infantile
qui reste très élevée : 37,5 chez les nou-
yeau-nés.
Au Soudan, le chiffre des naissances dé-
passe légèrement celui des décès. La morti-
natalité est encore élevée. Elle tend néan-
moins à diminuer par suite de l'action entre-
prise contre elle par les infirmières-visi-
teuses, les sages-femmes et par les consulta-
tions de nourrissons.
A la Côte d'Ivoire, naissances et décès
s'équilibrent à peu près, seulement il faut
dire que dans certains Cercles de la Colo-
nie, comme celn; de Kong, par exemple, on
note beaucoup plus de naissances que de
décès, tandis que dans d'autres, tel celui de
Lahou, ce sont les décès qui l'emportent de
beaucoup sur les naissances. Les régions les
plus peuplées sont celles de Korogo et de
Catmoa.
En Mauritanie, il y a peu d'enfants, ce
qui donne à penser que la mortalité infantile
y est assez élevée. Cette mortinatalité serait
due en grande partie à la syphilis.
Au Niger, la mortalité infantile est éga-
lement élevée, et ce fait tiendrait à deux
facteurs principaux, le mariage trop précoce
(12 à 14 ans) et à la fréquence de la syphi-
lis.
A Dakar, la statistique donne 1.170 nais-
sances et 1.754 décès dont 126 mort-nés.
Au Gabon la population indigène est de
375.000 habitants. Le rendement moyen de
la natalité varie de 27 à 30 0/00. La
moyenne des enfants par mère est de 3.
La population est plutôt en régression, It
chiffre des décès l'emporte neuf fois sur dix
sur celui des naissances.
Les causes de cette dépopulation sont
multiples. On les trouve dans la stérilité des
femmes, due surtout à la blennorrhée, grosse
mortalité infantile consécutive à de mau-
vaises conditions d'hygiène et de nourriture,
fréquence de la syphilis, affections diverses,
notamment la trypanosomiase et le palu-
dÏlml.
Au Moyen-Congo, la mortalité est très
élevée et la dépopulation certaine. La den-
sité de la population la plus élevée, 6, est
constatée dans la circonscription de Pool.
Partout ailleurs, elle ne dépasse pas 3 et
descend à 1 par kilomètre carré dans la
N'Goko Sangha.
La première raison de cette a perte de
substance ib, c'est le manque absolu d'hy-
giène corporelle, alimentaire, vestimentaire,
de l'habitation qui donne lieu à la misère
physiologique et rend particulièrement sensi-
ble aus diverses infections telles que dysen-
terie, pneumonie, trypanosomiase. La syphi-
lis aussi donne lieu à une désastreuse morti-
natalité. Fournir des vêtements aux indigè-
nes, pour les mettre à l'abri des grandes va-
riations de température entre le jour et la
nuit serait une œuvre importante pour leur
sant4
A VOubangtà-Chari, on compte un mil-
lion d'indigènes et 459 européens, et au
Tchad, pour une superficie de 1 million
de k2, on chiffre 950.000 habitants
Au Cameroun, la natalité est très forte
dans l'Est, moyenne dans les circonscrip-
tions du Centre, faible dans celles du Nord,
très faible dans Tes circonscriptions côtières.
Il est à noter que la natalité est beaucoup
plus élevée dans les circonscriptions poly-
games.
Au Togo, natalité et mortalité sont éle-
vées, ce qui démontre les progrès à accom-
plir aux points de vues hygiénique et médi-
cal.
La mortalité infantile est d'environ 32 %;
le taux de la capacité génitale de 4.6, celui
de la stérilité de 11 Dans l'ensemble du
Togo, la dépopulation s'accroît.
A Madagascar, la population est restée
stationnaire depuis 1910. Pour 1927, le to-
tal des naissances enregistrées est de 71.371,
alors que le total des décès est de 66.545.
La raison de cet état stationnaire est peut-
être moins dans une forte mortalité que dans
une faible natalité. La moyenne de la nata-
lité n'est, en effet, dans la Grande Ile que
d'environ 20 pour 1.000, tandis qu'elle est
de 45 en Egypte. Les races malgaches ne
paraissent donc pas très prolifiques. Les rai-
sons de cette natalité inférieure résident
dans la fréquence des gonococcies et de la
svDhilis. mais surtout du paludisme. On
peut donc relever la natalité et abaisser la
mortalité par la protection de l'enfance et
une lutte méthodiquement organisée contre
les affections qui font le plus de victimes :
paludisme, syphilis, alcoolisme et tubercu-
lose pulmonaire, en un mot, par l'applica-
tion d'un programme rationnel de médecine
et d'hygiène sociales.
Dans tous les cas, il est essentiel de re-
chercher les causes qui arrêtent l'augmen-
tation de la population indigène dans un
pays où la densité trop faible des habitants
est un obstacle sérieux à sa mise en valeur.
De ce qui vient d'être dit sur la démogra-
phie de l'Afrique noire française on peut
déduire ce qu'il y a lieu d'entreprendre, au
point de vue sanitaire pour protéger la popu-
lation contre les mille maux qui l'assaillent.
Un plan de combat, des médecins et des as-
pistants. L'enivre wt commencée, il ut n6-
cessaire, il est bon de la continuer avec
constance et ténacité. Il y va de l'avenir de
notre colonisation dans notre domaine afri-
cain de l'Ouest et du Centre de l'Afrique.
La question de la main-d'œuvre est liée à
celle du développement et de la vigueur des
populations noires. L'action pour protéger
les travailleurs indigènes a été consciencieu-
sement commencée par nos gouverneurs co-
loniaux.
Le Gouvernement de M. Tardieu a pro-
posé dans l'exposé de son programme une
dépense de 3 milliards 600 millions pour
l'équipement économique de nos colonies.
Dans cette dépense les écoles, dispensaires
et hôpitaux, la lutte contre la maladie ne
sont pas oubliés. Nous sommes persuadés
que le nouveau ministre des Colonies, M.
Pietri, d'accord, avec les gouverneurs géné-
raux, saura employer au mieux des intérêts
des Colonies et de la Métropole les crédits
destinés à l'organisation et à la mise en va-
leur de notre domaine colonial.
M. Pietri a donné la preuve au Maroc de
ses hautes qualités d'administrateur. Il va
pouvoir à la tête du ministère des Colonies
continuer une œuvre de première importance
pour l'activité opérante de la France dans le
Monde.
CIl. DeMerrc,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission. des Alfafre.
Etrangères.
«Oeoi
RUE OUDINOT
-
Nous croyons savoir qu'à la Conférence
hebdomadaire des directeurs et inspecteurs
généraux du Ministère des Colonies qui se
tiendra lundi prochain, figurent l'examen du
rapport de la Commission d'études du Trans-
saharien et celui du service côtier de la
Guyane.
moeoi
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie cet après-midi
sous la présidence de M. Taittincer.
Elle a nommé M. Auguste Branet rappor-
teur du projet de loi ayant pour objet de main -
tenir en vigueur jusqu'au 31 décembre 1934
les dispositions de la loi du 7 janvier 1920
relatives aux accords conclus entre les CCJDCeI.
sionnaires de voies ferrées coloniales et le mi-
nistre des Colonies pour la modification des
contrats de concessions.
La Commission a ensuite abordé 1 examen
du projet de loi portant renouvellement du
privilège de la Banque de l'Indochine. L'ordre
du jour comportait la nomination d'un rappor-
teur, mais la Commission a décidé à l'unani-
mité de surseoir à cette désignation jusqu'à ce
que les membres de la Commission aient pris
connaissance de la convention qui doit être ra-
tifiée mercredi prochain par l'Assemblée géné-
raie extraordinaire des actionnaires de la I Ban-
que. Un échange de vues a permis d'entendre
MM. Varenne, Nouelle, Outrey, Diagne, de
Tastes, Louis Proust, Odin, Aug. Bnmet. La
Commission a manifesté son intention de con-
tinuer l'examen de ce projet mercredi prochain
et les jours suivants. - - - -
Etaient présents : MM. Beluel, Auguste
Brunet (La Réunion), Coponat, Cuttoli, Dala-
dier, Diagne, Henry Fougère (Indre), Fros-
sard, Gamard, Gasparin. Goude, Nouelle,
Odin, Outrey, Pierre Perreau-Pradier, Pezet,
Paul Poncet, Proust, Reille-Soult, Ricci,
Humbert Ricolfi, Roux-Freissineng, Taittin-
geT, Sixte-Quenin, de Tastes, Thomas,
Alexandre Varenne, E. de Warren.
La téléphotographie
ltl
Il va falloir ouvrir une nouvelle rubrique, et
quelle 111
Nous avions prévu cette nécessité, mais, en
toute franchise, pour une date que nous ne
croyions pas absolument prochaine.
Or, voici l'information qui parvient de Tou-
louse : - - - - -
Le3 émissions spéciales de téléphotographie
avec le système Belin en t lieu tous les jours
à Radio-Toulouse.
La première émission a lieu de 18 h. 30 à
18 h. 40, et la deuxième émission de 22 h. 30
à 22 h. 45.
Les jours où, par suite de retransmissions
ex/érieures, le radio-concert de Radio- T oulouse
se termine plus tard, l'émission ds. radiotélé-
photographie est reportée à la fin de Vémis-
sion.
Cette deuxième émission est particulièrement
destinée aux photos d'actualité et aux phofoa
artistiques représentant les divers aspects pitto-
resques de la région du md-ouest.
Durant la semaine dernière, diverses photo-
graphies ont été émises spécialement Pour
l'Exbosition de T.S.F. de Casablanca.
- À quand le spectacle quotidien, à domicile,
de la vie de nos colonies ? Le « miracle ba-
nalisé » ne saurait plus tarder. Qui peut affir-
mer que nous ne verrons pas, en 1931, au Pa-
, a u P a-
villon de l'Indochine de l'Exposition, quelque
nouveau voyage du Gouverneur générai Pas-
quier au Laos, proieté sur un écran - le jour
même où il aura eu lieu 1
iLe A»P-
TAUX DE LA PIASTOE
A la date du 5 décembre, le taux de la pias-
tre à Saigon Mait de 10,35.
Pour les professeurs
de la plus grande France
L Y a déjà huit ans
qu'ayant à rappor-
ter un Projet de
Loi, relatif au mo-
d e éavancement
des fonctionnaires
de l'enseignement
lublic (primaire et
secondaire) déta-
chés dans des éta-
blissements scienti-
fiques ou des établissements d'enseignement
à Fétranger ou dans les pays de protectorat,
je développais les considérations suivantes :
S'il est nécessaire de donner aux Profes-
seurs détachés à l'étranger des avantages suf-
fisants pour assurer le recrutement du per-
sonnel indispensable à la propagande fran-
çaise, s'il est utile pour l'enseignement mé-
tropolitain de s'enrichir de maîtres qui aient
développé leur culture dans des milieux nou-
veaux, cette nécessité s'impose avec plus de
force, cette utilité est plus apparente encore
quand il s'agit du personnel enseignant co-
lonial. N'était-ce pas une absurdité de s'ima-
giner que l'«uvre à accomplir dans nos pro-
vinces lointaines était moins importante,
moins urgente que celle qui s'imposait à nous
dans les pays étrangers, ou que les mission-
naires de notre enseignement aux colonies
n'apportent pas ensuite à l'enseignement mé-
tropolitain, quand ils sont de retour, des cun-
cours précieux et inestimables ?
Or, on avait, au début, complètement ou-
blié les fonctionnaires de l'enseignement dé-
tachés aux colonies. La Direction de l'ensei-
gnement aux colonies n'avait pu intervenir
pour protester qu'après le vote de la Cham-
bre : de la rue de Grenelle on avait négligé
de prévenir la rue Oudinot. Dans un rap-
port supplémentaire, je notais qu'un Fran-
çais avait Plus d'avantages à être instituteur
ou professeur au Maroc, en Tunisie, en Sy-
rie, pays de protectorats, qu'à Madagascar,
à la Guadeloupe, à la Martinique, provin-
ces de la plus grande France. Bien plus, le
même gouvernement de l'Indochine voyait
les professeurs et instituteurs de Hué et de
Pnom-Penh sous - un régime, et ceux -- de Sai-
gon sous un autre, l'Annam et le Cambodge
étant des protectorats, et la Cochinchine une
colonie. Comment ne pas dénoncer une pa-
reille anomalie, ou, pour appeler les choses
par leur nom, une telle injustice 1 le n'igno-
rais pas la distinction qui était fait, entre
les fonctionnaires de l'enseignement colonial
nommés par le Ministre des Colonies ou les
Gouverneurs Généraux, ou les Gouverneurs,
avant d'avoir pris place dans les cadres mé-
tropolitains, et les autres. Mais quoi 1 une
anomalie est une anomalie, une injustice est
une injustice, et tout, le reste est littérature
ou administration.
Me voici à cette heure en présence d'autres
réclamations de professeurs détachés dans
la plus grande France. Oh 1 pas bien loin 1
à quelques heures à peine de la côte médi-
terranéenne, dans ces départements français
de l'Algérie, si proches, si voisins. J'avais
écrit, 1 autre jour, qu'on ne trouvait plus
que difficilement des agrégés en France,
certainement parce qu'on ne fait rien de ce
qu'il faut pour en trouver, et j'avais cité
un certain nombre de lycées où, contraire-
ment à la règle, on voyait des chaires impor-
tantes pour lesquelles on ne recrutait plus
d'agrégés.
Passant à l'Algérie, j'avais montré dans
quelle situation était, à ce point de vue, le
lycée d'Oran. Le dernier Bulletin de la
Société des Agrégés m'apprend que le lycée
de Constantine riest pas mieux partagé :
il a huit professeurs à peine, pourvus du
diplôme d'agrégation! Et, ajoute-t-il, il faut
comprendre qu'aux causes générales de cette
décadence de l'agrégation se superposent
des causes locales.
Pas d'heures supplémentaires pour les agré-
gés, donc le traitement pur et simple, celui
qui fait sourire la crémière et l'épicier du
coin, celui que n'accepteraient pas de bons
ouvriers qui savent combien la côtelette pour-
suit sa marche ascendante à travers les évè-
nements contemporains - Mais, pardon 1
il y a le tiers colonial. - C'est un leurre,
puisque la vie est plus chère de 40 que
dans la Métropole. Mais ils ont tout de
même leur passage gratuit, vos professeurs
de lycée. Sans doute, tous les deux ans,
ne l'oubliez pas. Et puis sachez aussi un
détail qui ne manque pas de saveur ; le
passage gratuit qui leur est accordé est un
passage en deuxième classe, comme aux gen-
darmes..- Il n'est pas déshonorant d avoir
pour compagnon de route Monsieur Pandore
qui, ayant beaucoup vu, a aussi beaucoup
retenu. Brigadier, vous avez raison, mais
souvenez-vous que la seule chose qui puisse
adoucir les regrets d'une élite qui voit autour
d'elle que dame Fortune accorde ses faveurs
à tant d'hommes que l'esprit n'empêche pas
de courir, c'est la déférence qu'on lui témoi-
gne : les universitaires sont plus affamés de
considération que de francs-papiers. Et ils
ne sont pas plus flattés d'être assimilés aux
braves gens qui n'ont pas eu besoin de passer
trois ans à f Ecole Normale Supérieure ni de
travailler dix ou douze ans comme des béné-
dictins pour veiller sur la morale publique et
la sécurité des grandes routes, qu ils ne sont
fiers de recevoir du Conseil général de
Constantine une indemnité annuelle de 2.000
francs, quand celle des fonctionnaires de la
Préfecture s'élève à 4.000.
Mtopto Mmmmtmm.
Sinatmr de tttirauU,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
Au Laos
Les transports fluviaux entre Vientiane et
Luang-Prabang, effectués jusqu'à présent par
des pirogues ordinaires seront à l'avenir assu-
rés par des pirogues à moteur remorquant des
pirogues ordinaires.
Aux termes de la Convention passée avec
le concessionnaire, sept pirogues à moteur se-
ront mises en service au printemps prochain.
On espère pouvoir réduire à sept ou huit
jours seulement la durée d'un voyage qui de-
mandait jusqu'à présent près d'un mois pen-
dant la saison des basses eaux.
Souhaitons que les pirogues à moteur de ce
service n'aient pas le même sort que les ba-
teaux du colonel Bemard qui se sont fait une
fâcheuse spécialité d'envoyer au fond du Mé-
kong les malheureux qui leur avaient confié
leur vie.
Car la justice indochinoise (III) n'a pas en-
core puni les véritables responsables de nom-
breuses catastrophes, notamment de celles du
Trentinian.
aie
Dépêches de l'Indochine
M. Pasquier au Laos
Af. te Gouverneur général Pasquier, ac-
compagné du Résident supérieur au Laos,
est arrivé le 3 décembre 4 Luang-Prabang
en pirogues à moteurs, après trois jours et
neuf heures de navigation, alors que par
pirogues à bras, le voyage demande vingt-
cinq jours. Il a été reçu par les fonction-
naires français et laotiens et par Ces mem-
bres de la famille royale. Le Gouverneur
général est allé à la Grande Pagode où il
a été salué par la population de la ville et
des environs ; des bonzes et des monta-
gnards avaient fait plusieurs jours de mar-
che pour assister à la réception. Il a été
très ému de l'accueil très chaleureux de la
population. Trois avions ont survolé la
ville au milieu des acclamations des indi-
gènes.
(Indopacitt.)
incel
Un concours de bébés à Saigon
Nous annoncions naguère, dans notre
CI Courrier de l'Indochine u que des Saïgon-
nais organisaient dans la capitale de la Co-
chinchine un Concours de Bébés. Cette
épreuve a remporté un succès inespéré. Dix
jours auparavant, on se demandait s'il n'y
faudrait pas renoncer, tant les mères anna-
mites, étonnées de cette innovation, mon-
traient peu d'empressement à y participer.
Mais l'une d'elles s'étant décidée à faire ins-
crire son enfant, dix suivirent l'exemple,
puis cinquante, cent, deux cents. Et toutes,
lorsqu'elles defilèrent, portant leurs bébés,
devant le jury, montrèrent, par leur pas-
sionné désir de récompenses, qu'elles com-
prenaient fort bien la signification du con-
cours et les satisfactions d orgueil qu'elles en
pouvaient retirer. La mère d un petit
bonhomme très joufflu criait très fort qu'il
n avait que cinq mois et pesait plus de sept
kilos 1 Un certain nombre de « nhos n, brail-
lant de toutes leurs forces, concouraient sans
le savoir : il y avait un « prix du gosse qui
pleure le plus fort » 1 Ils arrivaient à couvrir
le bruit des trompettes et des tambours qui
n'étaient pas, dans la distribution de jouets,
les objets les moins appréciés des bénéfi-
ciaires. Un beau vacarme ! Des tout-petits,
néanmoins, dormaient avec conviction.
Jolie fête, en vérité, et d'une portée cer-
taine. D'abord, il n'est pas sans importance
que des mères françaises et des mères anna-
mites aient ensemble éprouvé une même émo-
tion devant l'enfance. Il restera quelque
chose de cette « communion » de quelques
heures. Puis, et surtout, le concours fut l'ex-
cellente occasion de recommander aux ma-
mans indigènes des visites fréquentes et ré-
gulières à l'Institut de Puériculture.
La présence de M. Krautheimer, Gouver-
neur ae la Cochinchine, et des plus hautes
personnalités de la Colonie, donnait à cette
manifestation tout son sens.
Nous souhaitons bien vivement que les au-
tres pays de l'Union suivent l'exemple de la
Cochinchine, que la compétition soit étendue,
et qu'un jour, la proclamation du « plus
beau bébé de toute l'Indochine » donne lieu
à une fête générale de l'Enfance.
René de Laromigniére.
t
L'activité du mont Pelé
1" »
Les chutes de cendres consécutives aux ré-
centes émissions de nuées dIt Mont Pelé sont
abondantes dans le secteur compris entre
l'ouest de la vallée de la Rivière Sèche et
l'arête limitant la Rivière Blanche. Entre
Saint-Pierre et Grand-Rivière on constate
d'importants dépôts cendreux} sur une pro-
fondeur de 3 à 4 kilomètres; on observe de
très nombreux blocs de roches d'assez gran-
des dimensions. En certains points de la cote
limitant au sud ce même secteur, la ligne dit
rivage est quelque peu déplacée par suite de
l'empiétement des dépôt cendreux. On cons-
tate la présence d'asses gros blocs de roches,
Présence qu'il parait difficile de ne pas attri-
buer à un apport de la nuée du 30 novembre.
Ces phénomènes à caractère explosif, doi-
vent être rattachés aux nuées ardentes et aux
dépôts de cendres.
Le secteur précédemment délimité consti-
tue une sone dangereuse Pour la navigation
côtière. Les nuées s'étaient étendues jusqu'à
deux kilomètres au delà du rivage. Les cen-
dres sont transportées par le- vent au large,
où on a pu constater un revêtement superfi-
ciel de cendres humides, dont l'épaisseur
était de deux à trois centimètres. Les cen-
dres ont été transportées ces jours derniers
Par les eaux pluviales dont les chutes ont
été fréquentes ces deux dernières semaines.
(Par dépêche.)
LIRE EN SECONDE PAGE :
A l'Académie des Inscriptions et Helles-
Lettres.
A la Chambre.
A propos de TIlô Saint-Paul.
Lois. Décret8. 'Arritée.
L
L'exposition coloniale
internationale de Paris
LA SECTION RETROSPECTIVE
La Section rétrospective qui fut fondée
l'automne dernier, vient de réunir sa Com-
mission consultative sous la présidence du
maréchal Lyautey. Comme je le signalais
dans les Annales Coloniales (1), c'est dans
le Grand Palais de l'Exposition actuelle-
ment en construction et qui sera plus tard
le Musée des Colonies, que se tiendra la
rétrospective coloniale française.
M. Albert Duchêne, conseiller d'Etat, an-
cien Directeur politique du ministère des
Colonies, Commissaire de cette section, et
M. Besson, Commissaire adjoint, ont bien
voulu nou:; éclairer sur les travaux et les
buts hautement éducateurs que la rétrospec-
tive se proposent de poursuivre.
« Nous avons mission de réunir là, nous
ont-ils dit, tout ce qui peut raconter d'une
façon vivante, - l'histoire coloniale de la
l'rance depuis le moyen âge jusqu'en 1900.
Rien ne sera épargné pour grouper, le plus
complètement possible, les souvenirs colo-
niaux français épars dans le monde, dans
les Musées de province ou de l'étranger,
aussi bien que dans les familles des pion-
niers de la colonisation : soldats, marins,
planteurs, sans même oublier nos anciennes
colonies, telles que le Canada, qui compte
encore à lui seul plus de Français blancs et
parlant notre langue que dans toutes les au-
tres colonies réunies, ou ce qui fut notre
Saint-Domingue.
Nous nous efforcerons non seulement
d'évoquer l'époque coloniale française, mais
encore de mettre en relief son influence sur
les mœurs, les coutumes, les modes à tra-
vers les âges, dans la littérature comme
dans les arts, dans les meubles comme dans
le vêtement.
Le Souverain qui s'écriait : « Toute ma
cour est créole », n'est pas un exemple uni-
que de cette influence. -
Nous voulons éduquer le peuple français
qui n'est guère épris de son histoire colo-
niale. Nous y parviendrons a l'aide de do-
cuments, de gravures, de portraits et surtout
de dioramas historiques. On y verra par
exemple, des scènes comme celles-ci : Du-
pleix recevant le Nabab. L'arrivée des co-
lons à la Nouvelle-Orléans.
Il y aura également un film sonore. De la
nuit glorieuse où le temps les a jetés, sor-
tiront les Montcalm, les La Bourdonnais, les
Bugeaud les Faidherbe, tels qu'ils étaient
vivants dans leur pleine force et leur pleine
gloire, au temps héroïque de la colonisation.
En une demi-heure défilera toute l'his-
toire coloniale de la France, commentée pai
le film sonore qui préparera la foule à com-
prendre l'importance des documents tels que
la dernière lettre de Montcalm ou celle de
Voltaire blâmant la guerre au Canada, mi-
ses à la disposition de la Rétrospective par
le Comité de l'Exposition Coloniale et ren-
dant intelligibles pour les profanes, les ca-
ricatures, les portraits, les estampes, les pro-
clamations, les affiches, les uniformes, les
armes, les meubles, les objets familiers cor-
respondant à ce qu'était la vie coloniale de
l'ancienne France comme dans la période
plus moderne. »»
C'est d'ailleurs dans une salle décorée de
drapeaux vrais ou reconstitués de tou-
tes les unités qui servirent la grande
France d'outre-mer que se déroulera ce film
de haute portée nationale et éducatrice.
N* du 7 novembre 1929.
Mirasse*Marcette Mtef/iwms,
L'exposition coloniale
La Commission permanente
Par arrêté en date du 3 décembre 1929,
sont nommés membres de la Commission per-
manente du Conseil supérieur de l'Exposition
coloniale internationale de Paris :
MM. François-Marsal, ancien président du
Conseil, président de l'Union coloniale fran-
çaise ; Serruys, délégué au Comité Economi-
que de la Société des Nations ; de Tarde,
maître des Requêtes honoraire du Conseil
d'Etat ; Tirard, conseiller d'Etat honoraire.
aie
INTERIM
l' 1
Moyen-Congo
M. Marcliessou, Marcel-Alexandre-J ean,
administrateur en chef des Colonies, a été
chargé des fonctions intérimaires de Lieute-
nant-Gouverneur du Moycn-Gongo, pendant
l'absence du titulaire.
Haute-Volta
M. Chcssc, Henri-Lauis-Joseph, adminis-
trateur en chef des Colonies, a été chargé des
fonctions intérimaires de Lieutenant-Gouver-
neur de la Haute-Volta.
060.
CINÉMA COLONIAL
L'Afrique à l'écran
Vraiment le nouveau programme de l'Œil
de Paris peut nous enchanter par son exo-
tisme.
Deux films sont africains : PdlOUil) dont
nous avons annoncé la présentation se
passe au Togo. Ce flirt africano-europécn
banal est racheté par quelques passages sur
la vie intéressante d'un village noir.
Bêtes humaines qui lui succédait, est un
peu plus étoffé que Pehoua. Ce drame du
désir et de la solitude tourné dans des sa-
bles désertiques, a trouvé pour l'interpréter
un quintette d'artistes qui méritent plus d'un
éloge. Ce film est assuré d'un succ
aboi
ORIENTALISME
060
On a vendu l'atelier de F.-A. Bridgman,
qui faisait partie de la phalange des peintres
dits orientalistes, laquelle compta, ou comp-
te encore, les Fromentin, les Guillaume,
Dinet Taupin, tant d'autres.
Dédaignées par la spéculation, les œuvres
de Bridgman ont oscillé entre 1.600 et
l 3 000.
L'action sanitaire
de quelques entreprises industrielles
au Congo Belge
PAR LE PROFESSEUR LÉON LAUNOY.
Pour la colonisation en Afrique Equatoriale,
de toute évidence, les Belges sont passés maî-
tres
L'héroïque effort, accompli personnellement
par Léopold II, de 1876 à 1890, a porté ses
fruits. C'est en effet seulement en 1890, que
l'idée coloniale s' impose au Parlement belge,
après combien d hésitations, de discussions, de
débats 1 Elle trône maintenant à Bruxelles.
Aussi, quand on parle d'Afrique avec un
Belge, on est certain d'apprendre quelque
chose. En Belgique, tout le monde s'intéresse
à la Colonie et fait des affaires avec elle.
J'ai de bons amis à Bruxelles. Il m'ar-
rive quelquefois de disserter avec eux, sur
leurs relations avec le Coneo. Mon admira-
tion pour le rôle assumé par le roi des Belges,
à l'époque où les plus clairvoyants ne voyaient
goutte dans l'avenir du continent noir té-
moin l'incompréhension des Anglais pour les
découvertes de Stanley leur est connue.
Aussi, sont-ils toujours empressés à satisfaire
ma curiosité, laquelle est une façon d'hom-
mage à leurs compatriotes africains.
Amicalement, l'un d'eux m'adressa récem-
ment un exemplaire de l'ouvrage du comte
Louis de Lichtervelde, sur Léopold Il (1).
En une soirée, j'ai dévoré ce livre. Je ne puis
que vous engager vivement, lecteurs des An-
nales Coloniales, à vous procurer cette histoire
du créateur de l'Etat Indépendant du Congo.
Ce roi, si Parisien, peut-être avez-vous cru
le connaître, quand il vivait, par les chroni-
ques de nos quotidiens ou les pamphlets de
la presse belge? Lisez le livre de Lichtervelde
et détrompez-vous, Pour nous, Français, le
soi Léopold il sort de ces pages, transfiguré.
Et votre opinion, défavorable ou pis encore,
sera retournée. Vous verrez, avec l'his-
torien, comment Léopold Il lutta, pendant
près de 20 ans, contre tous et d'abord contre
son Parlement. Tantôt rude, tantôt fin, tou-
jours admirablement désintéressé, ne songeant
qu à enrichir sa patrie d'une terre qu'il a de-
viné colossalement riche, l'homme génial qui
présida pendant quarante-quatre ans aux des-
tinées de la Belgique, fait vraiment figure à
part, dans les Archives des royautés européen-
nes. Mon intention n' est pas d' analyser la pu-
blication signalée. Si j en ai parlé, c'est pour
aboutir à ces deux questions :
a) Un jour viendra-t-il où le peuple fran-
çais saura s'intéresser du petit au grand, aux
immenses territoires qu'il possède de par le
monde et spécialement en A.O.F. et A.E.
F. ? (2)
b) Combien d'années faudra-t-il encore,
pour que le Parlement français soit, dans sa
totalité, perméable à l'expérience belge au
Congo, et soit capable d'en tirer les admira-
bles enseignements qu'elle comporte?
Le temps se chargera de répondre à ces
questions.
Pour nous aider, peut-être, dans la solution
des problèmes, si complexes, de politique co-
!oniale, permettez-moi de vous entretenir
maintenant, de l'essentiel d' une conversation
récemment échangée avec mes amis de Belgi-
que. Elle me paraît digne d'être rapportée.
Ils m'autorisent à le faire. Mes amis de Bel-
gique connaissent les Annales Coloniales sous
leur forme quotidienne, et sous leur forme :
Annales illustrées. Ils les admirent beaucoup.
Et, ceci s'adresse à vous, mon cher Di-
recteur des Annales l'un d'eux s'émerveil.
lait de la campagne suivie dans ce journal,
en faveur de la santé et de l'hygiène aux co-
lonies françaises.
- Nous ne connaissons rien de semblable
dans aucun journal quotidien du monde, disait-
il, je vous souhaite vivement de réussir, car
il est parfaitement certain que le développe-
ment des colonies d'Afrique, est fonction du
perfectionnement de l'organisation de la santé.
Nous croyons que celle-ci est assurée
maintenant, ai-je répondu. Les deux derniers
ministres, MM. Léon Perrier et Maginot, ont
en effet, jeté les bases d'une action de vaste
envergure, au profit de la Santé aux Colo-
nies. Ce n'est certainement pas le ministère
actuel, dont les intentions sont connues par
les déclarations de M. F. Piétri, qui dimi-
nuera les programmes env isagés par ses prédé-
cesseurs. Vous avez lu ce qui a été publié
sur l'emprunt pour nos Colonies. Le Gouver-
nement français est décidé à faire une très
grosse expérience. L'Etat français assume, au
profit de ses nationaux et de ses protégés aux
colonies, de très lourdes charges. Il en sera
remboursé dans les années futures, nous en
sommes certains, par l'expansion des œuvres
coloniales de tous ordres.
A ce propos, interrompt mon interlocu-
teur, comment les firmes colonia les compren-
nent-elles, chez vous, leur participation aux
dépenses nécessitées par le maintien de l'état
sanitaire de la main-d'œuvre, l'assainissement
du pays, etc. --
Cher ami. vous me posez là une ques-
tion dont la réponse m'échappe absolument.
car je suis sans aucune relation avec nos fir-
mes coloniales.
Eh bien, si vous voulez, restons donc en
Belgioue. Je puis vous fournir quelques ren-
seignements sur la façon dont les grandes fir-
mes congolaises comprennent, chez nous, pa-
rallèlement à l'action officielle, et en accord
avec elle, leur action personnelle, du point de
(1) T.ihrnirie Albert Dewit. 53, rue lioyn'e,
Bruxelles.
(:?\ \1. P. (ind;n vient, de déposer, nu Conseil
municipal de Paris et du Conseil créni'rnl de la
Seine, une proposition tendant fi répandre dans
toutes les écoles primaires de la Ville de Taris
et, du département de la Seine, des livres ou
des manuels scolaire»; ayant peur objet l'his-
toire et. la géographie (les colonies françaises.
Espérons que cette proposition ne jouera pas
'a Il Belle nu hnis dormant « dans les cartons
de l'I ItMcil de Ville.
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