Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-12-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 décembre 1929 05 décembre 1929
Description : 1929/12/05 (A30,N176). 1929/12/05 (A30,N176).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280646z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. - N° 176.. LE NUMERO : 30 CENTIMES JKUD1 SOfR. r» r>F,t:KMltHK l')29.
TRENTIEME ANNEE. - No 176, LE NUMERD: 30 CENTIMES -- ---- 1
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Les Annales Coloniales
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La question de la aindlloeuvre
en Indochine
- ) - *1> t
Le 22 octobre dernier, s'est ouverte la
première session du a Grand Conseil des
Intérêts économiques et financiers de l'Indu-
chine à,, créé par le décret du 4 novembre
1928.
Dans le discours prononcé par M. le Gou-
verneur général Pasquier à la séance d'ou-
verture, et qui traite de la situation de notre
grande colonie d'Extrême-Orient, un déve-
loppement relatif à la question de la main-
d'œuvre indigène a retenu tout particulière-
ment notre attention.
C'est là, chacun le sait, un problème qui
se pose dans tout notre domaine colonial.
Certes, en Indochine, du fait du chiffre élevé
de la population, il ne se présente pas dans
des conditions aussi difficiles qu'en Afrique
Equatoriale, par exemple. Il nen existe pas
moins, et par suite des différences entre les
besoins et les ressources entre les diverses
régions, il se produit des mouvements de
main-d'œuvre sur lesquels l'Administration
a le devoir d'exercer son contrôle pour éviter
des abus au détriment des indigènes et des
colons.
Après avoir souligné le brillant essor de
notre colonie et donné la statistique de son
commerce général, qui, de 4.257.390.685
francs en 1924, est passé en 1928 à 7.246
millions 105.683 francs, et pour le premier
semestre de 1929, à 3.419.690.707 francs.
M. Pasquier observe que si ces résultats et
la situation nettement créditrice de la ba-
lance commerciale sont un témoignage ras-
surant de l'activité économique, des condi-
tions nouvelles dans les nécessités du marché
et les besoins de la population exigent tics
solutions nouvelles en ce qui concerne le sys •
tème bancaire, 1 amélioration de la culture
du riz, le recrutement de la main-d'œuvre.
En raison des besoins de la culture dans
le sud de l'Indochine et d'autre part de la
surpopulation dans le delta tonkinois, un
courant d'émigration s'est établi entre ces
deux régions, et l'insuffisance temporaire de
travailleurs qui apparaît actuellement a été
attribuée par certams aux obstacles qui se-
raient apportés par les autorités locales a
cette émigration.
Le Gouverneur général a donc tenu, pour
dissiper ces appréhensions, à préciser la po-
sition de l'Administration: s'abstenir de toute
pression dans un sens ou dans l'autre, exer-
cer une action de contrôle sur les opérations
de recrutement.
Les sociétés de colonisation ont à leur
choix deux moyens pour se procurer la main-
d'œuvre nécessaire a leurs exploitations : le
recrutement contractuel ou celui de travail-
leurs libres.
Dans le premier cas, intervient un contrat
de location dans des conditions déterminées
par les règlements, et dont la durée est de
trois années. Cette forme d'engagement pré-
sente pour les sociétés l'avantage d'offrir le
plus de garanties quant à la régularité des
effectifs. En retour, le travailleur bénéficie,
en outre, de la sécurité de son engagement,
des conditions spéciales d'habitation et de
soins médicaux. Il a droit à l'habillement, à
une ration de riz et à la constitution d'un
pécule. L'engagement est passé sous le con-
trôle médical des Pouvoirs publics et exécuté
sous leur surveillance.
Pour assurer cette surveillance et seconder
l'action de l'inspection du travail, le décret
du 30 juin 1929 a institué un contrôle régio-
nal du travail dont les représentants, en rési-
dence dans les régions de colonisation, pos-
1 sèdent, en vue des sanctions qui doivent in-
tervenir promptement, des pouvoirs de sim-
ple police. -
Dans son ensemble, ce régime paraît de
nature à garantir les intérêts eq cause. Dans
son application, des améliorations paraissent
possibles, et le Gouverneur Général a pro-
cédé à une large consultation pour détermi-
ner les conditions dans lesquelles il convien-
drait de réglementer la profession de recru-
teur, de manière à mettre fin aux abus des
caïs indigènes qui servent d'intermédiaires.
Soucieux de seconder l'action des auto-
rités, les planteurs du sud se sont préoc-
cupés d'organiser, à l'exemple des groupe-
ments hollandais de l'Insulinde, un orga-
nisme chargé d'assurer le recrutement de la
main-d'œuvre.
On a parfois attribué la crise de recrute-
ment à l'insuffisance des salaires des ou-
vriers tonkinois, qui seraient encore payés au
taux de famine de 10 cents par jour. A l'en-
contre de cette affirmation, M. Pasquier cite
les doléances des Chambres indigènes qui,
l'an dernier, ont reproché au recrutement
d'avoir fait monter le salaire journalier d'un
coolie non spécialisé à 35 cents au Tonkin,
40 dans le centre Annam et 50 à Phan-Thiêt.
La véritable raison de la diminution de
la main-d'œuvre doit être recherchée plutôt
dans les possibilités d'emploi que les indi-
gènes du Tonkin trouvent dans leur pays
d'origine, qu'ils répugnent à abandonner,
lorsqu'une succession de bonnes récoltes leur
assure des conditions d'existence suffisam-
ment favorables.
, En dehors du régime contractuel, la main-
j'œuvre peut également se recruter sous le
régime du libre louage de services. C'est ce
système qui assure la mise en valeur des con-
cessions des régions de Djiring, du Darlac et
du Kontum. Tout indigène porteur d'un titre
d'identité, pouvant circuler librement en In-
dochine, les travailleurs du Tonkin et du
Nord Annam ont toute latitude pour s'em-
ployer dans les plantations du sud, pourvu
que ce soit en dehors des formes contrac-
tuelles réglementaires.
Sous ce régime, le coolie n'a plus obliga-
toirement droit aux avantages spéciaux sti-
pulée dans les contrats types, mais seulement
frçpt garanties d'ordre général prévues par
les réglements relatifs à l'hygiène, à l'ha-
bitation, à la protection de la santé des sa-
lariés et aux soins médicaux. De leur côté,
les employeurs sont exposés à plus d'aléas,
surtout pour les concessions éloignées. Tou-
tefois, il faut considérer que les conditions
actuelles seront très améliorées par le déve-
loppement des voies de communication.
En tout état de cause, l'essentiel est
qu'aussi bien sur les chantiers administratifs
que dans les entreprises privées, le travail
soit entièrement libre et que les clauses d'en-
gagement soient librement débattues et con-
senties. L'Administration a le devoir d'assu-
rer la protection des travailleurs, de facili-
ter, dans toute la mesure du possible, le re-
crutement de la main-d'œuvre nécessaire à la
mise en valeur du pays, d'éviter que les
besoins existant de part et d'autre soient
exploités par des intermédiaires sans scru-
pules.
Ce sont les préoccupations dont s'inspire
le Gouvernement Général. Il ne fera jamais
trop pour supprimer les abus innombrables
auxquels donne lieu le recrutement de la
main-d'œuvre.
George. iVouelfr,
député de Sadne-et-Loirc.
.8.8
A l'Académie des Sciences
L'élection de M. Charles Nicolle
directeur de iTnsUtut Pasteur de Tunis
Le fauteuil du regretté Charles Depéret, a
été donné hier par l'Académie des sciences, à
M. Charles Nicolle, directeur de l'Institut Pas-
teur de Tunis. a qui l'humanité doit la décou-
verte déjà couronnée du prix Nobel du
sérum conférant l'immunité contre le typhus.
M. Ch. Nicolle a été élu au premier tour de
scrutin, par 26 voix contre 14 à M. Sauvageau,
7 à M. Camichel et 3 à M. de Sparre.
Le docteur Nicolle, fils d'un médecin des
hôpitaux, se destina de bonne heure à la mé-
decine. Excellent élève, étonnamment doué,
il passa, à 23 ans, l'examen de l'Internat des
hôpitaux (1669), préparatoire au cours de mi-
crobiologie de I Institut Pasteur ; il reçut 1 en-
seignement du docteur Roux, et, devenu à son
tour médecin des hôpitaux, il exerça à Rouen.
Le Ier janvier 1903, il fut envoyé à Tunis : il
s'agissait de relever un service tombé dès sa
naissance ; il s'y employa avec cœur, avec
énergie. C'est grâce à lui que Tunis possède,
dans son jardin d'uvda, cet Institut Pasteur
connu dans le monde entier.
Dès 1909, les récompenses commençaient à
faire connaître au grand public le nom de ce
savant. Il reçut un prix Monthyon pour la mé-
decine et la chirurgie ; des académies étrangè-
res lui ouvrirent leurs portes. En 1927, ainsi
que nous l'avons relaté, il fut le lauréat du
prix Osiris ; du prix Nobel de médecine, en
1928. L'Académie des sciences vient enfin de
consacrer sa valeur et d'honorer ses travaux.
Ceux-ci, rappelons-le, portent principalement
sur le typhus exanthématique que le docteur
Nicolle étudia avec le docteur Conseil, puis,
sur la fièvre récurrente et la rougeole, et la fié-
vre méditerranéenne. Ajoutons que le docteur
Nicolle a publié de nombreux romans, œuvres
d'imagination.
Tunis apprend avec joie
la nomination de M. Nicolle
Tunis a appris hier avec joie la dernière
élection à l'Académie des sciences.
Charles Nicolle a droit de cité chez nous.
Trente ans se sont presque écoulés depuis
qu'il a accepté la direction de notre Maison
pastorienne, dont il a fait une grande mai-
son qui tient une place de premier ordre
dans le monde.
Combien de maladies sollicitèrent son at-
tention : rougeole, grippe, boutons d'Orient
et d'Occident, trachome, fièvre méditerra-
néenne. Et sa gloire, le mot peut lui être
appliqué, c'est la découverte du mode de
transmission du typhus exanthématique,
fléau qui peut décimer, en temps d'épidémie,
une armée en campagne. -
Les Roumains seront éternellement recon-
naissants à Charles Nicolle : car le docteur
Cantacuzène qui connaissait les travaux de
l'éminent bactériologiste a sauvé ainsi leur
courageuse armée en retraite sur Jassy.
Esprit très scrupuleux ; pas un fait affir.
mé par le nouvel académicien qui n'ait été
partout vérifié.
Tous les Tunisiens assurent M. Charles
Nicolle de leurs respectueuses félicitations
(par dépêche.)
Pour la France et la plus grande France
Le président de l'Académie, M. Louis
Mangin, a communiqué une note du plus haut
intérêt pour la viticulture et l'agriculture.
MM. Truffaut et Pastak ont pu mettre au
point une méthode curative nouvelle des mala-
dies cryptogamiques des végétaux, grâce à
l'emploi, sous forme de pulvérisations, de co-
lorants organiques, combinés avec des savons
adhésifs.
Les résultats tout à fait favorables obtenus
sur les «blancs » de diverses plantes, sur le
mildiou et l'oïdium de la vigne, sur les caries
des céréales, font entrevoir dès maintenant, la
possibilité de curabilité des maladies les plus
Praves des végétaux, maladies qui causent, en
France seulement, un perte annuelle de plus
d'un milliard de francs.
Les criquets
M. Marchai a présenté un important ensem-
ble d'observations de M. Vayssière sur les
acridiens migrateurs, sauterelles et criquets,
dont les invasions s'étendent à des régions
africaines épargnées jusqu'à ces dernières an-
nées.
Prix académiques
L'Académie des Sciences vient d'attribuer
le prix Delesse (1.400 francs) à M. Dalloni,
professeur à la Faculté des Sciences pour tes
travaux et ses études de minéralogie et géo-
logie.
Vers la fin
d'une injustice
1 un français veut,
dans l'état actuel
de notre législa-
tion, conserver ses
droits politiques, il
ne doit pas fran-
chir les frontiè-
res 1
- S'il voyage à
l'étranger ou s'il va visiter nos Colonies, il
est en fait, déchu de ses droits d'électeur,
car en France, malheur à celui qui est ab-
sent de sa commune le jour du scrutin, même
si son absence est des plus légitimes, même
si cette absence s'explique par l'exercice
d'une profession ou même d'une fonction.
L'absent de France est frappé d'une véri-
table déchéancel S'il n'est pas dans sa com-
mune le jour du scrutin il perd ses droits
d'électeur.
Et c'est ainsi que nos courageux marins
de la Marine Marchande qui sont plus
de cinquante mille se voient privés -
tant qu'ils ne sont pas à la retraite de leur
droit de vote.
Ceux qui vont par tous les temps, au péril
de leur vie, sur tous les points du monde
faire rayonner l'influence française sont dé-
chus de leurs droits politiques comme un COII-
damné de droit commun.
Voilà comment on ("courage l'expansion
française 1
Ce scandale va, espérons-le, prendre fin.
Le Sénat est saisi depuis 1919 (j'ai bien
dit 1919) d'un projet de loi autorisant tous
les citoyens français absents de la commune
oÙ ils sont électeurs, à voter par correspon-
dance. Le Sénat va rattraper le temps perdu
en mettant le texte qui lui est soumis à son
ordre du jour sans nouveau délai.
Comme le vote par correspondance ne
peut être praticable pour les marins, la
Chambre (suivant sa Commission du suf-
frage universel, qui vient d'adopter notre
proposition de loi à l'unanimité) se fera
un devoir d'accorder aux marins du Commer-
ce le vote. par procuration t.
Avec ce système de vote « par procura-
tion » aucune fraude à redouter. Aucun abus
à craindre puisque le cumul des procura-
tions dans la même main est interdit. Aucun
retard dans la proclamation du scrutin, au-
cune agitation politique à bord puisque c'est
le mandataire qui votera à la place au marin
le jour de l'élection, dans la commune où
celui-ci est inscrit sur les listes électorales.
Qu'on ne lasse pas état du vieux texte
de la loi du 22 décembre 1789 qui prescrit
le vote « personnel ». Il a été voté pour obli-
ger les représentants de la noblesse, du cler-
gé, à assister aux séances de la Constituante
alors qu'ils avaient l'habitude de s'y faire
représenter par des procureurs sPéciaux.
Ce texte n'a rien à voir avec nos électionst
qui se font au suffrage universel.
Le Parlement tout entier, et sans distinc-
tion de parti, tiendra, nous en sommes con-
vaincus, à mettre fin à la situation actuelle
qui frappe de la même déchéance celui qui
quitte momentanément la France et celui au-
quel on a infligé une peine inf amante ?
MIcAel Ge.doerler
Député des Côtes-du-Nord.
Membrâ de la Commission
de la Marine Marchande.
Le budget des colonies
à la Chambre
»♦«
La discussion du budget du ministère des
Colonies commencera la semaine prochaine à
la Chambre.
Voici la liste complète jusqu'à ce jour des
orateurs inscrits dans le débat : MM. Nouelle,
Frossard, Proust, Groeve, Auguste Brunet,
Louis Del sol , Doriot, Ernest Outrey, Beluel,
Pezet.
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
Nomination de rapporteurs
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunit aujourd'hui
jeudi 5 décembre, à 16 heures. A l'ordre du
jour figure la nomination oe rapporteurs :
10 Pour le projet de loi ayant pour objet
de maintenir en vigueur, jusqu'au 31 dé-
cembre 1934, les dispositions de la loi du
7 janvier 1920 relative aux accords conclus
entre les concessionnaires de voies ferrées
coloniales et le ministre des Colonies pour la
modification des contrats de concessions ;
20 Pour le projet de loi portant renouvel.
lement du privilège de la Banque de l'ln.
dochine.
Affaires diverses.
Petits Salons
̃ 8-8
M. Jean Bouchaud s'est assuré une place de
choix parmi nos jeunes peintres coloniaux.
Lauréat de bourses de voyage, il a successive-
ment visité l'Indochine et 1 Afrique du Nord
et a enrichi sa palette des couleurs sombres ou
vives oui sont le propre, selon le temps, de
nos belles possessions asiatiques et africaines.
L'exposition de ses œuvres à la Galerie G.
Petit rencontre parmi les connaisseurs et ama-
teurs un légitime succès. Parmi les œuvres qui
sont les plus remarquées, je signalerai son
Marché arabe, quelques portraits de femmes
musulmanes fineinent exécutés et ses Laveuses
annamites, non inscrites au catalogue, d'une
très belle venue.
L'exposition de M. Jean Bouchaud durera
jusqu'au 14 décembre.
jftf. JK.
NOIR SUR BLANC
1
Des chiffres sans commentaires
A une Veuve
Madame,
•Vous m'avez demande des renseignements, voici tous ceux que j'ui pu ,«louper
pour vous, d'après les cours du la Bourse de lundi dernier sur les valeurs du
groupe Octave Hoinberg j
1920-27 1028-29 Cours du
Plus haut Plus bus 2 déc. l'J2'.j
Société Financière Française et Colu- - - ,
niale (act. libérées) a. 750 1.420 1.120
Société des Soieries F. Duchurme :
Actions 1.890 687 1.200
Parts (1/10") 1.450 575 t)b5
Etablissements Vuuthcret, Gros et
Laforge :
AcliOllti, ., O'JO 540 :]50
Parts 2.105 800 055
Société Anonyme de Publications Pé-
riodiques Desfossés 000 KH) 540
Manufacture Française de Tapis et
Couvertures, o. 1.000 000 rayé du lu cote
Cie Centrale d'Energie Electrique. 2.410 Gui 1.035
Société Algérienne d'Eclairage et de
Force 1.180 351 815
Crédit Foncier de l'Indochine :
Actions 075 480 505
Parts 10.405 4.450 0.745
Sic des Caoutchoucs de l'Indochine :
Actions 2.800 7^1» jo:;
Part» è~iiu'r'~; 11.300 2.750 2.005
Purts- ..,.:. 11. aOU ¡~) :! !il';:;
Société Indochinoisc. des Cultures
Tropicales :
Actions, 735 80 00
Part& 13.000 1.400 1.500
Société des Sucreries et Huftineries
de l'Indochine :
Actions. 780 48 50
Parts 1.430 133 118
Société Anonyme Industrielle du Bas-
Ogooué., 550 1S0 190 (le 4 juin 20j
Société Cotonnièrc de Saïgon :
Actions 075 30 45
Parts 9.700 1.025 1.030
Sté Française d'Entreprises de Dra-
guges et de Travaux Publics. 1.025 850 l.iSO
Société Nouvelle des Phosphutes du
Tonkin. , , , , , 890 170 200
Sté Anonyme de Clialandage et Hc-
morqua~c de l'Indochinc 505 120 12S
Société des Salines de Djibouti et de
Madagascar 870 320 050
Sté des Minerais de la Grande lIe :
Actions 312 48 » 48
Parts o.,.,' 5.350 -150 450
Société Industrielle de Chimie d'Ex-
tréme-Orient :
Actions. , , 176 69 71
Comptoirs Sénégalais :
: Actions 405 100 102
.)., Parts 2.960 325 325
Je ne puis vous donner ni conseils, ni indications sur les possibilités ou les
impossibilités d'avenir do ces affaires.
Si vous croyez avoir été lésée, Je mieux pour vous serait de vous udresser dirccte-
ment au siège des Sociétés intéressées ou à M. Cord, chef de la Section financière
du Parquet de la Soinc.
E.'Anaa;iff.
Dépêches de l'Indochine
L'hommage à Clemenceau
Ix 1er décembre, l'Association cochinchi-
Hoise des anciens combattants désirant-
rendre hommage il Clemenceau en unis-
sant son souvenir à celui des morts de la.
guerre, a déposé une couronne au pied du.
monument aux morts cet présence des re-
présentants des autorités et de uombrcu-
ses peisonnalités.
Indopacitl.
La crise oléicole
»♦>
La culture oléicole, bien soutenue par les
hauts prix pratiqués ces dernières années, était
généralement considérée comme un élément
essentiel de la prospérité tunisienne.
Deux taxes frappent cette culture : un impôt
sur l'arbre (le canoun) et un impôt sur la pro-
duction (le droit de sortie de l'huile).
Mais le cours de l'huile ayant depuis un
an considérablement baissé, les producteurs
sont surpris et angoissés de voir se maintenir à
son ancien niveau la taxe de sortie.
Les sections indigènes et françaises de la
Commission des Finances du Grand Conseil
se sont bien promis d'étudier de près cette
3yestion oléicole et d'examiner l'éventualité
d'une suppression des droits de sortie.
VT I > « il*.
une analyse serrée du problème montre
clairement que cet abaissement des cours de
l'huile, si préjudiciable soit-il au - commerce
tunisien, n'est pourtant que la cause occasion-
nelle de la crise. Depuis longtemps déjà, l'in-
suffisance de la main.d'œuvre s'avérait comme
un mal redoutable et laissait prévoir une crise
grave et prochaine, non seulement dans l'oléi-
culture, mais dans toutes les activités agricoles
et minières de la Régence,
Le personnel indigène, raréfié de jour en
jour, n est même plus compensé par les ap-
ports de l'extérieur, Tripolitaine, Souff et Ita-
lie diminuant eux-mêmes l'exportation de leur
main-d'œuvre.
La Commission des Finances du Grand
Conseil, quand bien même résoudrait-elle le
problème des droits de sortie, n' aura donc fait
qu'améliorer superficiellement la situation oléi-
cole. La seule solution effective se résume à
des éléments d'ordre purement psychologiques
et sociaux capables de fixer la mainr-d' œuvre
indigène et d activer celle de F extérieur.
Tennis
040
Cochet et Landry à Calcutta
Après avoir joué en Extrême-Orient, au
Japon et en Indochine, los tennismen frun-
cats Cochet et. Landry poursuivant leur
tournée .aux Indes, viennent de remporter
do nouvelles victoires là Calcutta.
Le premier en triomphant de Madan
Mohan par 0-3, 6-3, le second battant E.
V. Bobb par 6-2, 6-1.
En double, Cochet-Landry, bbttirent. Dca-
ne-Callash&r par 6-3, 6-1. -
Le labeur scientifique en Indochine
►f.
Un décret en date du 1er décembre accorde
la personnalité civile à l'Institut océanogra-
phique de Nha-Trang.
Cet organisme a pour objet : « de travail-
ler à l'exploration des mers qui entourent ou
intéressent la péninsule indochinoise ; d'ap-
porter sa contribution à toutes les recherches
scientifiques qui se rattachent à l'industrie
des pêches. «
Il est « spécialement chargé : d'établir
l'inventaire des ressources ichtyologiques de
la mer de Chine, de dresser la carte des
fonds de pêches du littoral et du plateau con-
tinental indochinois, de travailler à la con-
naissance des migrations de toutes les forces
vivantes intéressant la pêche.
« Il a mission de porter ses investigations
sur tous les problèmes dont la solution est
susceptible de favoriser et d'introduire des
améliorations dans les industries qui tou-
chent au domaine des eaux, tant maritimes
que fluviales.
« Le Directeur de l'Institut, nomme pour
cinq ans, arrête, après l'avoir soumis au
Gouverneur Général, le plan des travaux à
exécuter. Il préside et prend part lui-même
aux recherches qui font l'objet du program-
me de l'Institution. Il dirige la publication
des travaux de l'Institution.
« Il peut faire, sans autorisation spéciale,
tous voyages d'instruction ou d'études à
l'intérieur de la Colonie. Ses voyages dans
les pays d'Extrême-Orient (Inde, Chine, Ja-
pon, etc.), doivent être autorisés par le Gou-
verneur Général, ceux hors de l'Extreme-
Orient par le ministre des Colonies.
« A cet effet, il soumet, avant le 15 jan-
vier de chaque année, sous le couvert du
Gouverneur Général, à l'approbation du mi-
nistre des Colonies, le programme des étu-
des qu'il compte effectuer. »
Il. est à noter que l'Institut océanographi-
que de l'Indochine, (placé sous l'autorité
immédiate du Gouverneur Général), est sou-
mis au contrôle scientifique de l'Académie
des Sciences de l'Institut de France qui le
patronne.
De même, les Instituts Pasteur de Nha.
Trang de Saigon et d'Hanoï sont sous le
contrôle de l'Institut Pasteur de Paris : « Un
Inspecteur des Instituts Pasteur en Indochine
(écrivait notre savant collaborateur M. Léon
Launoy dans le récent numéro illustré des
Annales Coloniales), l'illustre docteur Yer-
sin, assure la pérennité des méthodes et la
continuité de l'esprit pastorien. »
Rien ne montre mieux que ces création?
françaises en territoire d'outre-mer comment
nous concevons la colonisation. L'Institut
Pasteur, l'Institut de France!. Nous nous
efforçons de donner, dès qu'il se peut, à nos
colonies, ce que nous avons de meilleur.
R. B. f..
ÊUBTOUR
A bord du paquebot Compiègne, des Mes-
sageries Maritimes retour d'inctochine, se trou-
vaient le duc et la duchesse de Nemours, ve-
nant de Colombo.
Dans les parages de Terre-Neuve
•+«
Un nouveau séisme
« Neuf nouvelles secousses sistniques ont
été ressenties avant-hier à Rochester. Etat de
New- York. La population a été prise de pa-
nique, mais il n y a pas eu de dégâts maté-
riels, lit-on dans le Temps qui reçoit celte in-
formation de Londres.
(( D'autre part, le capitaine David Bone,
du paquebot Transylvania, de la Société Cu-
nard, qui vient d'arriver à New- York, signale
qu'un trou d'une profondeur indéterminée s'est
produit dans lq lit de l'océan Atlantique, au
sud-est de Terre-Neuve et à 150 milles envi-
ron du phare de Nantucket en un point où la
profondeur connue jusqu'à présent était de 200
mètres seulement. Le capitaine Bone, qui va
faire un rapport sur ce phénomène au bureau
d'hydrographie, a dû faire des sondages pen-
dant 50 milles environ avant d'arriver à retrou-
ver un fond. »
• *
De tels bouleversements de l'écorce ter-
restre ne sont jamais, d'une façon générale,
très rassurants. Mais n'y avait-il pas lieu de
s'inquiéter spécialement pour notre pays ?
L'effondrement sous-rnarin signalé par le capi-
taine Bone a dû se produire à bonne distance
de Terre-Neuve et des îles Saint-Pierre et
Miquelon : quelque 6 à 700 milles. Mais la
distance n'est pas telle que la région des Bancs
où fréquentent nos pêcheurs de morue n aient
pu être affectée par le séisme. Si l'effondre-
ment s'était étendu jusque-là, que serait-il ad-
venu de la pèche ?. Nous ne pouvions mieux
faire que de poser la question au professeur
1 Gruvel. ---
L'opinion du professeur Gruvel
Avec la plus parfaite obligeance, l'éminent
spécialiste voulut bien nous donner, par télé-
phone, son avis sur les conséquences possibles
de l'événement :
« Comme vous le savez, nous dit-il, la
morue se tient à une profondeur moyenne de
75 à 100 mètres. Ce n est pas une faune abys-
sale. Elle n'aime pas les habitats situés au-des-
sus des grands fonds. On ne pourrait la pêcher.
d'ailleurs, au delà de 500 mètres, maximum
qu' atteignent les chalutiers et où ils ne se sou-
cient pas d' atteindre. puisque l'on dépense
d'autant plus que l'on pêche plus profondé-
ment : les frais croissent naturellement avec la
longueur du câble et l'énergie mécanique dé-
ployée.
Si donc, maître, un abysse s est creusé
dans la région des bancs, il n' y aurait plus
de morues à cet endroit ?
A n' en pas douter. Un abysse de 50
milles de longueur n'est pas grand' chose danf
l'océan, mais quelle peut être sa largeur ? On
ne sait encore. Il est possible que cette consé-
quence du séisme soit un véritable cataclysme
pour les pêcheurs. Mais il faut savoir le lieu
exact où s'est effondré le lit de l'Atlantique
et sur quelle étendue s' est creusé l'abîme. »
Espérons que des informations ultérieures
nous rassureront. il pourrait s'agir de la ruine
de toute une industrie et de populations entre
toutes sympathiques.
Aené de Larowniguière.
t–t~ –-
L'activité du mont Pelé
Le Mont-l'clc est entre, dl' nouveau, eu
éruptiun,
A7,tryit-hier., pi,;idiiiit P l its d'iiiii- ( l i,;;i i - h ctî-
Avant-hier, pendant plus d'une demi-heu-
re, le cratère a romi des quantités de cendres
et de flammes.
(Par dépêche.)
A l'Hôtel des ventes
e+-
Objets d'art océaniens
Avant-hier, eut lieu rue Drouot une vente
d'objets d'art africains et océaniens, statues de
dieux et fétiches. Deux statues de dieux des
Aniwas provenant de Ambour de Lanour
(Nouvelles-Hébrides) ont été vendues chacune
4.000 francs. Le corps est bourré de paille re-
couvert d'écorce et de lianes, avec la tête sur-
montant un crâne d'ancêtre. Sculpture, on le
voit, très primitive, mais qui a sa valeur et son
succès auprès des collectionneurs.
64>
L'église Sainte Jeanne d'Arc
de Djibouti
On écrit à l'Agence Fides, que grâce à la
générosité de la colonie européenne et des ca-
tholiques indigènes de Djibouti, (Côte I ran-
çaise des Somalis), l'église de Sainte Jeanne
d'Arc, de Djibouti, vient d'être complètement
restaurée.
En janvier dernier, un fort tremblement de
terre avait gravement endommagé ce bel édi-
fice. Le clocher surtout avait été tellement
ébranlé et lézardé. qu'il avait fallu 1 abattre
pierre par pierre.
L'église vient d'ètre réparée et le clocher
relevé. Couronné d'une magnifique croix sur-
montée du coq traditionnel, il attirera et char-
mera les regards de tous les voyageurs qui. en
se rendant en Extrême-Orient, font escale dans
la baie de Tadjoura. Les missionnaires sur-
tout salueront avec joie et confiance ce signe
qui semblera encourager et bénir les pas de ces
apôtres qui voguent vers l'Océan Indien et les
lies les plus lointaines.
-oie-
TAUX DE LA PIASTRE
--- --_.
A latre Saison était de
Le taux do .la piastre à la «laie «lu dÙ'lIi-
bre à SnTjjon vlai! do 10 fr. X>.
l.o gouverneur général d«s 1*Iiwtocfti.n.» vient
de fnir<ï connaître nu ininistiv d..s ('t)i"s
qu'A !a date ciel de la piastre était de 10 fr.
TRENTIEME ANNEE. - No 176, LE NUMERD: 30 CENTIMES -- ---- 1
JOIRIAL OIOTIDIEI- .-
- -'
Rédaction & Administration t
m, im «i Mut-mur
PARIS O-ï
TtUtPH. t LOUVRB 19-S7*
- RICHELIEU W-84
i~ ~I 0 1
Les Annales Coloniales
Ui annonces et réclame» sont MÇMM m
bureau éu journal.
Dut bctiur-Fondateur : Maroel RUEDEL
Tau* te» artieU» puWis (Uni notre journal ne pouvant
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tetoniM ige 9 tOI. M •
Étranqer 24i > tU. 78 »
8Ia s'abonne sans frais dans
tous les bureaux éa paste.
La question de la aindlloeuvre
en Indochine
- ) - *1> t
Le 22 octobre dernier, s'est ouverte la
première session du a Grand Conseil des
Intérêts économiques et financiers de l'Indu-
chine à,, créé par le décret du 4 novembre
1928.
Dans le discours prononcé par M. le Gou-
verneur général Pasquier à la séance d'ou-
verture, et qui traite de la situation de notre
grande colonie d'Extrême-Orient, un déve-
loppement relatif à la question de la main-
d'œuvre indigène a retenu tout particulière-
ment notre attention.
C'est là, chacun le sait, un problème qui
se pose dans tout notre domaine colonial.
Certes, en Indochine, du fait du chiffre élevé
de la population, il ne se présente pas dans
des conditions aussi difficiles qu'en Afrique
Equatoriale, par exemple. Il nen existe pas
moins, et par suite des différences entre les
besoins et les ressources entre les diverses
régions, il se produit des mouvements de
main-d'œuvre sur lesquels l'Administration
a le devoir d'exercer son contrôle pour éviter
des abus au détriment des indigènes et des
colons.
Après avoir souligné le brillant essor de
notre colonie et donné la statistique de son
commerce général, qui, de 4.257.390.685
francs en 1924, est passé en 1928 à 7.246
millions 105.683 francs, et pour le premier
semestre de 1929, à 3.419.690.707 francs.
M. Pasquier observe que si ces résultats et
la situation nettement créditrice de la ba-
lance commerciale sont un témoignage ras-
surant de l'activité économique, des condi-
tions nouvelles dans les nécessités du marché
et les besoins de la population exigent tics
solutions nouvelles en ce qui concerne le sys •
tème bancaire, 1 amélioration de la culture
du riz, le recrutement de la main-d'œuvre.
En raison des besoins de la culture dans
le sud de l'Indochine et d'autre part de la
surpopulation dans le delta tonkinois, un
courant d'émigration s'est établi entre ces
deux régions, et l'insuffisance temporaire de
travailleurs qui apparaît actuellement a été
attribuée par certams aux obstacles qui se-
raient apportés par les autorités locales a
cette émigration.
Le Gouverneur général a donc tenu, pour
dissiper ces appréhensions, à préciser la po-
sition de l'Administration: s'abstenir de toute
pression dans un sens ou dans l'autre, exer-
cer une action de contrôle sur les opérations
de recrutement.
Les sociétés de colonisation ont à leur
choix deux moyens pour se procurer la main-
d'œuvre nécessaire a leurs exploitations : le
recrutement contractuel ou celui de travail-
leurs libres.
Dans le premier cas, intervient un contrat
de location dans des conditions déterminées
par les règlements, et dont la durée est de
trois années. Cette forme d'engagement pré-
sente pour les sociétés l'avantage d'offrir le
plus de garanties quant à la régularité des
effectifs. En retour, le travailleur bénéficie,
en outre, de la sécurité de son engagement,
des conditions spéciales d'habitation et de
soins médicaux. Il a droit à l'habillement, à
une ration de riz et à la constitution d'un
pécule. L'engagement est passé sous le con-
trôle médical des Pouvoirs publics et exécuté
sous leur surveillance.
Pour assurer cette surveillance et seconder
l'action de l'inspection du travail, le décret
du 30 juin 1929 a institué un contrôle régio-
nal du travail dont les représentants, en rési-
dence dans les régions de colonisation, pos-
1 sèdent, en vue des sanctions qui doivent in-
tervenir promptement, des pouvoirs de sim-
ple police. -
Dans son ensemble, ce régime paraît de
nature à garantir les intérêts eq cause. Dans
son application, des améliorations paraissent
possibles, et le Gouverneur Général a pro-
cédé à une large consultation pour détermi-
ner les conditions dans lesquelles il convien-
drait de réglementer la profession de recru-
teur, de manière à mettre fin aux abus des
caïs indigènes qui servent d'intermédiaires.
Soucieux de seconder l'action des auto-
rités, les planteurs du sud se sont préoc-
cupés d'organiser, à l'exemple des groupe-
ments hollandais de l'Insulinde, un orga-
nisme chargé d'assurer le recrutement de la
main-d'œuvre.
On a parfois attribué la crise de recrute-
ment à l'insuffisance des salaires des ou-
vriers tonkinois, qui seraient encore payés au
taux de famine de 10 cents par jour. A l'en-
contre de cette affirmation, M. Pasquier cite
les doléances des Chambres indigènes qui,
l'an dernier, ont reproché au recrutement
d'avoir fait monter le salaire journalier d'un
coolie non spécialisé à 35 cents au Tonkin,
40 dans le centre Annam et 50 à Phan-Thiêt.
La véritable raison de la diminution de
la main-d'œuvre doit être recherchée plutôt
dans les possibilités d'emploi que les indi-
gènes du Tonkin trouvent dans leur pays
d'origine, qu'ils répugnent à abandonner,
lorsqu'une succession de bonnes récoltes leur
assure des conditions d'existence suffisam-
ment favorables.
, En dehors du régime contractuel, la main-
j'œuvre peut également se recruter sous le
régime du libre louage de services. C'est ce
système qui assure la mise en valeur des con-
cessions des régions de Djiring, du Darlac et
du Kontum. Tout indigène porteur d'un titre
d'identité, pouvant circuler librement en In-
dochine, les travailleurs du Tonkin et du
Nord Annam ont toute latitude pour s'em-
ployer dans les plantations du sud, pourvu
que ce soit en dehors des formes contrac-
tuelles réglementaires.
Sous ce régime, le coolie n'a plus obliga-
toirement droit aux avantages spéciaux sti-
pulée dans les contrats types, mais seulement
frçpt garanties d'ordre général prévues par
les réglements relatifs à l'hygiène, à l'ha-
bitation, à la protection de la santé des sa-
lariés et aux soins médicaux. De leur côté,
les employeurs sont exposés à plus d'aléas,
surtout pour les concessions éloignées. Tou-
tefois, il faut considérer que les conditions
actuelles seront très améliorées par le déve-
loppement des voies de communication.
En tout état de cause, l'essentiel est
qu'aussi bien sur les chantiers administratifs
que dans les entreprises privées, le travail
soit entièrement libre et que les clauses d'en-
gagement soient librement débattues et con-
senties. L'Administration a le devoir d'assu-
rer la protection des travailleurs, de facili-
ter, dans toute la mesure du possible, le re-
crutement de la main-d'œuvre nécessaire à la
mise en valeur du pays, d'éviter que les
besoins existant de part et d'autre soient
exploités par des intermédiaires sans scru-
pules.
Ce sont les préoccupations dont s'inspire
le Gouvernement Général. Il ne fera jamais
trop pour supprimer les abus innombrables
auxquels donne lieu le recrutement de la
main-d'œuvre.
George. iVouelfr,
député de Sadne-et-Loirc.
.8.8
A l'Académie des Sciences
L'élection de M. Charles Nicolle
directeur de iTnsUtut Pasteur de Tunis
Le fauteuil du regretté Charles Depéret, a
été donné hier par l'Académie des sciences, à
M. Charles Nicolle, directeur de l'Institut Pas-
teur de Tunis. a qui l'humanité doit la décou-
verte déjà couronnée du prix Nobel du
sérum conférant l'immunité contre le typhus.
M. Ch. Nicolle a été élu au premier tour de
scrutin, par 26 voix contre 14 à M. Sauvageau,
7 à M. Camichel et 3 à M. de Sparre.
Le docteur Nicolle, fils d'un médecin des
hôpitaux, se destina de bonne heure à la mé-
decine. Excellent élève, étonnamment doué,
il passa, à 23 ans, l'examen de l'Internat des
hôpitaux (1669), préparatoire au cours de mi-
crobiologie de I Institut Pasteur ; il reçut 1 en-
seignement du docteur Roux, et, devenu à son
tour médecin des hôpitaux, il exerça à Rouen.
Le Ier janvier 1903, il fut envoyé à Tunis : il
s'agissait de relever un service tombé dès sa
naissance ; il s'y employa avec cœur, avec
énergie. C'est grâce à lui que Tunis possède,
dans son jardin d'uvda, cet Institut Pasteur
connu dans le monde entier.
Dès 1909, les récompenses commençaient à
faire connaître au grand public le nom de ce
savant. Il reçut un prix Monthyon pour la mé-
decine et la chirurgie ; des académies étrangè-
res lui ouvrirent leurs portes. En 1927, ainsi
que nous l'avons relaté, il fut le lauréat du
prix Osiris ; du prix Nobel de médecine, en
1928. L'Académie des sciences vient enfin de
consacrer sa valeur et d'honorer ses travaux.
Ceux-ci, rappelons-le, portent principalement
sur le typhus exanthématique que le docteur
Nicolle étudia avec le docteur Conseil, puis,
sur la fièvre récurrente et la rougeole, et la fié-
vre méditerranéenne. Ajoutons que le docteur
Nicolle a publié de nombreux romans, œuvres
d'imagination.
Tunis apprend avec joie
la nomination de M. Nicolle
Tunis a appris hier avec joie la dernière
élection à l'Académie des sciences.
Charles Nicolle a droit de cité chez nous.
Trente ans se sont presque écoulés depuis
qu'il a accepté la direction de notre Maison
pastorienne, dont il a fait une grande mai-
son qui tient une place de premier ordre
dans le monde.
Combien de maladies sollicitèrent son at-
tention : rougeole, grippe, boutons d'Orient
et d'Occident, trachome, fièvre méditerra-
néenne. Et sa gloire, le mot peut lui être
appliqué, c'est la découverte du mode de
transmission du typhus exanthématique,
fléau qui peut décimer, en temps d'épidémie,
une armée en campagne. -
Les Roumains seront éternellement recon-
naissants à Charles Nicolle : car le docteur
Cantacuzène qui connaissait les travaux de
l'éminent bactériologiste a sauvé ainsi leur
courageuse armée en retraite sur Jassy.
Esprit très scrupuleux ; pas un fait affir.
mé par le nouvel académicien qui n'ait été
partout vérifié.
Tous les Tunisiens assurent M. Charles
Nicolle de leurs respectueuses félicitations
(par dépêche.)
Pour la France et la plus grande France
Le président de l'Académie, M. Louis
Mangin, a communiqué une note du plus haut
intérêt pour la viticulture et l'agriculture.
MM. Truffaut et Pastak ont pu mettre au
point une méthode curative nouvelle des mala-
dies cryptogamiques des végétaux, grâce à
l'emploi, sous forme de pulvérisations, de co-
lorants organiques, combinés avec des savons
adhésifs.
Les résultats tout à fait favorables obtenus
sur les «blancs » de diverses plantes, sur le
mildiou et l'oïdium de la vigne, sur les caries
des céréales, font entrevoir dès maintenant, la
possibilité de curabilité des maladies les plus
Praves des végétaux, maladies qui causent, en
France seulement, un perte annuelle de plus
d'un milliard de francs.
Les criquets
M. Marchai a présenté un important ensem-
ble d'observations de M. Vayssière sur les
acridiens migrateurs, sauterelles et criquets,
dont les invasions s'étendent à des régions
africaines épargnées jusqu'à ces dernières an-
nées.
Prix académiques
L'Académie des Sciences vient d'attribuer
le prix Delesse (1.400 francs) à M. Dalloni,
professeur à la Faculté des Sciences pour tes
travaux et ses études de minéralogie et géo-
logie.
Vers la fin
d'une injustice
1 un français veut,
dans l'état actuel
de notre législa-
tion, conserver ses
droits politiques, il
ne doit pas fran-
chir les frontiè-
res 1
- S'il voyage à
l'étranger ou s'il va visiter nos Colonies, il
est en fait, déchu de ses droits d'électeur,
car en France, malheur à celui qui est ab-
sent de sa commune le jour du scrutin, même
si son absence est des plus légitimes, même
si cette absence s'explique par l'exercice
d'une profession ou même d'une fonction.
L'absent de France est frappé d'une véri-
table déchéancel S'il n'est pas dans sa com-
mune le jour du scrutin il perd ses droits
d'électeur.
Et c'est ainsi que nos courageux marins
de la Marine Marchande qui sont plus
de cinquante mille se voient privés -
tant qu'ils ne sont pas à la retraite de leur
droit de vote.
Ceux qui vont par tous les temps, au péril
de leur vie, sur tous les points du monde
faire rayonner l'influence française sont dé-
chus de leurs droits politiques comme un COII-
damné de droit commun.
Voilà comment on ("courage l'expansion
française 1
Ce scandale va, espérons-le, prendre fin.
Le Sénat est saisi depuis 1919 (j'ai bien
dit 1919) d'un projet de loi autorisant tous
les citoyens français absents de la commune
oÙ ils sont électeurs, à voter par correspon-
dance. Le Sénat va rattraper le temps perdu
en mettant le texte qui lui est soumis à son
ordre du jour sans nouveau délai.
Comme le vote par correspondance ne
peut être praticable pour les marins, la
Chambre (suivant sa Commission du suf-
frage universel, qui vient d'adopter notre
proposition de loi à l'unanimité) se fera
un devoir d'accorder aux marins du Commer-
ce le vote. par procuration t.
Avec ce système de vote « par procura-
tion » aucune fraude à redouter. Aucun abus
à craindre puisque le cumul des procura-
tions dans la même main est interdit. Aucun
retard dans la proclamation du scrutin, au-
cune agitation politique à bord puisque c'est
le mandataire qui votera à la place au marin
le jour de l'élection, dans la commune où
celui-ci est inscrit sur les listes électorales.
Qu'on ne lasse pas état du vieux texte
de la loi du 22 décembre 1789 qui prescrit
le vote « personnel ». Il a été voté pour obli-
ger les représentants de la noblesse, du cler-
gé, à assister aux séances de la Constituante
alors qu'ils avaient l'habitude de s'y faire
représenter par des procureurs sPéciaux.
Ce texte n'a rien à voir avec nos électionst
qui se font au suffrage universel.
Le Parlement tout entier, et sans distinc-
tion de parti, tiendra, nous en sommes con-
vaincus, à mettre fin à la situation actuelle
qui frappe de la même déchéance celui qui
quitte momentanément la France et celui au-
quel on a infligé une peine inf amante ?
MIcAel Ge.doerler
Député des Côtes-du-Nord.
Membrâ de la Commission
de la Marine Marchande.
Le budget des colonies
à la Chambre
»♦«
La discussion du budget du ministère des
Colonies commencera la semaine prochaine à
la Chambre.
Voici la liste complète jusqu'à ce jour des
orateurs inscrits dans le débat : MM. Nouelle,
Frossard, Proust, Groeve, Auguste Brunet,
Louis Del sol , Doriot, Ernest Outrey, Beluel,
Pezet.
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
Nomination de rapporteurs
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunit aujourd'hui
jeudi 5 décembre, à 16 heures. A l'ordre du
jour figure la nomination oe rapporteurs :
10 Pour le projet de loi ayant pour objet
de maintenir en vigueur, jusqu'au 31 dé-
cembre 1934, les dispositions de la loi du
7 janvier 1920 relative aux accords conclus
entre les concessionnaires de voies ferrées
coloniales et le ministre des Colonies pour la
modification des contrats de concessions ;
20 Pour le projet de loi portant renouvel.
lement du privilège de la Banque de l'ln.
dochine.
Affaires diverses.
Petits Salons
̃ 8-8
M. Jean Bouchaud s'est assuré une place de
choix parmi nos jeunes peintres coloniaux.
Lauréat de bourses de voyage, il a successive-
ment visité l'Indochine et 1 Afrique du Nord
et a enrichi sa palette des couleurs sombres ou
vives oui sont le propre, selon le temps, de
nos belles possessions asiatiques et africaines.
L'exposition de ses œuvres à la Galerie G.
Petit rencontre parmi les connaisseurs et ama-
teurs un légitime succès. Parmi les œuvres qui
sont les plus remarquées, je signalerai son
Marché arabe, quelques portraits de femmes
musulmanes fineinent exécutés et ses Laveuses
annamites, non inscrites au catalogue, d'une
très belle venue.
L'exposition de M. Jean Bouchaud durera
jusqu'au 14 décembre.
jftf. JK.
NOIR SUR BLANC
1
Des chiffres sans commentaires
A une Veuve
Madame,
•Vous m'avez demande des renseignements, voici tous ceux que j'ui pu ,«louper
pour vous, d'après les cours du la Bourse de lundi dernier sur les valeurs du
groupe Octave Hoinberg j
1920-27 1028-29 Cours du
Plus haut Plus bus 2 déc. l'J2'.j
Société Financière Française et Colu- - - ,
niale (act. libérées) a. 750 1.420 1.120
Société des Soieries F. Duchurme :
Actions 1.890 687 1.200
Parts (1/10") 1.450 575 t)b5
Etablissements Vuuthcret, Gros et
Laforge :
AcliOllti, ., O'JO 540 :]50
Parts 2.105 800 055
Société Anonyme de Publications Pé-
riodiques Desfossés 000 KH) 540
Manufacture Française de Tapis et
Couvertures, o. 1.000 000 rayé du lu cote
Cie Centrale d'Energie Electrique. 2.410 Gui 1.035
Société Algérienne d'Eclairage et de
Force 1.180 351 815
Crédit Foncier de l'Indochine :
Actions 075 480 505
Parts 10.405 4.450 0.745
Sic des Caoutchoucs de l'Indochine :
Actions 2.800 7^1» jo:;
Part» è~iiu'r'~; 11.300 2.750 2.005
Purts- ..,.:. 11. aOU ¡~) :! !il';:;
Société Indochinoisc. des Cultures
Tropicales :
Actions, 735 80 00
Part& 13.000 1.400 1.500
Société des Sucreries et Huftineries
de l'Indochine :
Actions. 780 48 50
Parts 1.430 133 118
Société Anonyme Industrielle du Bas-
Ogooué., 550 1S0 190 (le 4 juin 20j
Société Cotonnièrc de Saïgon :
Actions 075 30 45
Parts 9.700 1.025 1.030
Sté Française d'Entreprises de Dra-
guges et de Travaux Publics. 1.025 850 l.iSO
Société Nouvelle des Phosphutes du
Tonkin. , , , , , 890 170 200
Sté Anonyme de Clialandage et Hc-
morqua~c de l'Indochinc 505 120 12S
Société des Salines de Djibouti et de
Madagascar 870 320 050
Sté des Minerais de la Grande lIe :
Actions 312 48 » 48
Parts o.,.,' 5.350 -150 450
Société Industrielle de Chimie d'Ex-
tréme-Orient :
Actions. , , 176 69 71
Comptoirs Sénégalais :
: Actions 405 100 102
.)., Parts 2.960 325 325
Je ne puis vous donner ni conseils, ni indications sur les possibilités ou les
impossibilités d'avenir do ces affaires.
Si vous croyez avoir été lésée, Je mieux pour vous serait de vous udresser dirccte-
ment au siège des Sociétés intéressées ou à M. Cord, chef de la Section financière
du Parquet de la Soinc.
E.'Anaa;iff.
Dépêches de l'Indochine
L'hommage à Clemenceau
Ix 1er décembre, l'Association cochinchi-
Hoise des anciens combattants désirant-
rendre hommage il Clemenceau en unis-
sant son souvenir à celui des morts de la.
guerre, a déposé une couronne au pied du.
monument aux morts cet présence des re-
présentants des autorités et de uombrcu-
ses peisonnalités.
Indopacitl.
La crise oléicole
»♦>
La culture oléicole, bien soutenue par les
hauts prix pratiqués ces dernières années, était
généralement considérée comme un élément
essentiel de la prospérité tunisienne.
Deux taxes frappent cette culture : un impôt
sur l'arbre (le canoun) et un impôt sur la pro-
duction (le droit de sortie de l'huile).
Mais le cours de l'huile ayant depuis un
an considérablement baissé, les producteurs
sont surpris et angoissés de voir se maintenir à
son ancien niveau la taxe de sortie.
Les sections indigènes et françaises de la
Commission des Finances du Grand Conseil
se sont bien promis d'étudier de près cette
3yestion oléicole et d'examiner l'éventualité
d'une suppression des droits de sortie.
VT I > « il*.
une analyse serrée du problème montre
clairement que cet abaissement des cours de
l'huile, si préjudiciable soit-il au - commerce
tunisien, n'est pourtant que la cause occasion-
nelle de la crise. Depuis longtemps déjà, l'in-
suffisance de la main.d'œuvre s'avérait comme
un mal redoutable et laissait prévoir une crise
grave et prochaine, non seulement dans l'oléi-
culture, mais dans toutes les activités agricoles
et minières de la Régence,
Le personnel indigène, raréfié de jour en
jour, n est même plus compensé par les ap-
ports de l'extérieur, Tripolitaine, Souff et Ita-
lie diminuant eux-mêmes l'exportation de leur
main-d'œuvre.
La Commission des Finances du Grand
Conseil, quand bien même résoudrait-elle le
problème des droits de sortie, n' aura donc fait
qu'améliorer superficiellement la situation oléi-
cole. La seule solution effective se résume à
des éléments d'ordre purement psychologiques
et sociaux capables de fixer la mainr-d' œuvre
indigène et d activer celle de F extérieur.
Tennis
040
Cochet et Landry à Calcutta
Après avoir joué en Extrême-Orient, au
Japon et en Indochine, los tennismen frun-
cats Cochet et. Landry poursuivant leur
tournée .aux Indes, viennent de remporter
do nouvelles victoires là Calcutta.
Le premier en triomphant de Madan
Mohan par 0-3, 6-3, le second battant E.
V. Bobb par 6-2, 6-1.
En double, Cochet-Landry, bbttirent. Dca-
ne-Callash&r par 6-3, 6-1. -
Le labeur scientifique en Indochine
►f.
Un décret en date du 1er décembre accorde
la personnalité civile à l'Institut océanogra-
phique de Nha-Trang.
Cet organisme a pour objet : « de travail-
ler à l'exploration des mers qui entourent ou
intéressent la péninsule indochinoise ; d'ap-
porter sa contribution à toutes les recherches
scientifiques qui se rattachent à l'industrie
des pêches. «
Il est « spécialement chargé : d'établir
l'inventaire des ressources ichtyologiques de
la mer de Chine, de dresser la carte des
fonds de pêches du littoral et du plateau con-
tinental indochinois, de travailler à la con-
naissance des migrations de toutes les forces
vivantes intéressant la pêche.
« Il a mission de porter ses investigations
sur tous les problèmes dont la solution est
susceptible de favoriser et d'introduire des
améliorations dans les industries qui tou-
chent au domaine des eaux, tant maritimes
que fluviales.
« Le Directeur de l'Institut, nomme pour
cinq ans, arrête, après l'avoir soumis au
Gouverneur Général, le plan des travaux à
exécuter. Il préside et prend part lui-même
aux recherches qui font l'objet du program-
me de l'Institution. Il dirige la publication
des travaux de l'Institution.
« Il peut faire, sans autorisation spéciale,
tous voyages d'instruction ou d'études à
l'intérieur de la Colonie. Ses voyages dans
les pays d'Extrême-Orient (Inde, Chine, Ja-
pon, etc.), doivent être autorisés par le Gou-
verneur Général, ceux hors de l'Extreme-
Orient par le ministre des Colonies.
« A cet effet, il soumet, avant le 15 jan-
vier de chaque année, sous le couvert du
Gouverneur Général, à l'approbation du mi-
nistre des Colonies, le programme des étu-
des qu'il compte effectuer. »
Il. est à noter que l'Institut océanographi-
que de l'Indochine, (placé sous l'autorité
immédiate du Gouverneur Général), est sou-
mis au contrôle scientifique de l'Académie
des Sciences de l'Institut de France qui le
patronne.
De même, les Instituts Pasteur de Nha.
Trang de Saigon et d'Hanoï sont sous le
contrôle de l'Institut Pasteur de Paris : « Un
Inspecteur des Instituts Pasteur en Indochine
(écrivait notre savant collaborateur M. Léon
Launoy dans le récent numéro illustré des
Annales Coloniales), l'illustre docteur Yer-
sin, assure la pérennité des méthodes et la
continuité de l'esprit pastorien. »
Rien ne montre mieux que ces création?
françaises en territoire d'outre-mer comment
nous concevons la colonisation. L'Institut
Pasteur, l'Institut de France!. Nous nous
efforçons de donner, dès qu'il se peut, à nos
colonies, ce que nous avons de meilleur.
R. B. f..
ÊUBTOUR
A bord du paquebot Compiègne, des Mes-
sageries Maritimes retour d'inctochine, se trou-
vaient le duc et la duchesse de Nemours, ve-
nant de Colombo.
Dans les parages de Terre-Neuve
•+«
Un nouveau séisme
« Neuf nouvelles secousses sistniques ont
été ressenties avant-hier à Rochester. Etat de
New- York. La population a été prise de pa-
nique, mais il n y a pas eu de dégâts maté-
riels, lit-on dans le Temps qui reçoit celte in-
formation de Londres.
(( D'autre part, le capitaine David Bone,
du paquebot Transylvania, de la Société Cu-
nard, qui vient d'arriver à New- York, signale
qu'un trou d'une profondeur indéterminée s'est
produit dans lq lit de l'océan Atlantique, au
sud-est de Terre-Neuve et à 150 milles envi-
ron du phare de Nantucket en un point où la
profondeur connue jusqu'à présent était de 200
mètres seulement. Le capitaine Bone, qui va
faire un rapport sur ce phénomène au bureau
d'hydrographie, a dû faire des sondages pen-
dant 50 milles environ avant d'arriver à retrou-
ver un fond. »
• *
De tels bouleversements de l'écorce ter-
restre ne sont jamais, d'une façon générale,
très rassurants. Mais n'y avait-il pas lieu de
s'inquiéter spécialement pour notre pays ?
L'effondrement sous-rnarin signalé par le capi-
taine Bone a dû se produire à bonne distance
de Terre-Neuve et des îles Saint-Pierre et
Miquelon : quelque 6 à 700 milles. Mais la
distance n'est pas telle que la région des Bancs
où fréquentent nos pêcheurs de morue n aient
pu être affectée par le séisme. Si l'effondre-
ment s'était étendu jusque-là, que serait-il ad-
venu de la pèche ?. Nous ne pouvions mieux
faire que de poser la question au professeur
1 Gruvel. ---
L'opinion du professeur Gruvel
Avec la plus parfaite obligeance, l'éminent
spécialiste voulut bien nous donner, par télé-
phone, son avis sur les conséquences possibles
de l'événement :
« Comme vous le savez, nous dit-il, la
morue se tient à une profondeur moyenne de
75 à 100 mètres. Ce n est pas une faune abys-
sale. Elle n'aime pas les habitats situés au-des-
sus des grands fonds. On ne pourrait la pêcher.
d'ailleurs, au delà de 500 mètres, maximum
qu' atteignent les chalutiers et où ils ne se sou-
cient pas d' atteindre. puisque l'on dépense
d'autant plus que l'on pêche plus profondé-
ment : les frais croissent naturellement avec la
longueur du câble et l'énergie mécanique dé-
ployée.
Si donc, maître, un abysse s est creusé
dans la région des bancs, il n' y aurait plus
de morues à cet endroit ?
A n' en pas douter. Un abysse de 50
milles de longueur n'est pas grand' chose danf
l'océan, mais quelle peut être sa largeur ? On
ne sait encore. Il est possible que cette consé-
quence du séisme soit un véritable cataclysme
pour les pêcheurs. Mais il faut savoir le lieu
exact où s'est effondré le lit de l'Atlantique
et sur quelle étendue s' est creusé l'abîme. »
Espérons que des informations ultérieures
nous rassureront. il pourrait s'agir de la ruine
de toute une industrie et de populations entre
toutes sympathiques.
Aené de Larowniguière.
t–t~ –-
L'activité du mont Pelé
Le Mont-l'clc est entre, dl' nouveau, eu
éruptiun,
A7,tryit-hier., pi,;idiiiit P l its d'iiiii- ( l i,;;i i - h ctî-
Avant-hier, pendant plus d'une demi-heu-
re, le cratère a romi des quantités de cendres
et de flammes.
(Par dépêche.)
A l'Hôtel des ventes
e+-
Objets d'art océaniens
Avant-hier, eut lieu rue Drouot une vente
d'objets d'art africains et océaniens, statues de
dieux et fétiches. Deux statues de dieux des
Aniwas provenant de Ambour de Lanour
(Nouvelles-Hébrides) ont été vendues chacune
4.000 francs. Le corps est bourré de paille re-
couvert d'écorce et de lianes, avec la tête sur-
montant un crâne d'ancêtre. Sculpture, on le
voit, très primitive, mais qui a sa valeur et son
succès auprès des collectionneurs.
64>
L'église Sainte Jeanne d'Arc
de Djibouti
On écrit à l'Agence Fides, que grâce à la
générosité de la colonie européenne et des ca-
tholiques indigènes de Djibouti, (Côte I ran-
çaise des Somalis), l'église de Sainte Jeanne
d'Arc, de Djibouti, vient d'être complètement
restaurée.
En janvier dernier, un fort tremblement de
terre avait gravement endommagé ce bel édi-
fice. Le clocher surtout avait été tellement
ébranlé et lézardé. qu'il avait fallu 1 abattre
pierre par pierre.
L'église vient d'ètre réparée et le clocher
relevé. Couronné d'une magnifique croix sur-
montée du coq traditionnel, il attirera et char-
mera les regards de tous les voyageurs qui. en
se rendant en Extrême-Orient, font escale dans
la baie de Tadjoura. Les missionnaires sur-
tout salueront avec joie et confiance ce signe
qui semblera encourager et bénir les pas de ces
apôtres qui voguent vers l'Océan Indien et les
lies les plus lointaines.
-oie-
TAUX DE LA PIASTRE
--- --_.
A la
Le taux do .la piastre à la «laie «lu dÙ'lIi-
bre à SnTjjon vlai! do 10 fr. X>.
l.o gouverneur général d«s 1*Iiwtocfti.n.» vient
de fnir<ï connaître nu ininistiv d..s ('t)i"s
qu'A !a date
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