Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-12-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 décembre 1929 03 décembre 1929
Description : 1929/12/03 (A30,N175). 1929/12/03 (A30,N175).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280645j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. N° 115. LE NUMERO : 80 CENTIMES - ------------- ----- MARDI SOIR, 3 DECEMBRE 1929. --
JOUMAIQUOTIDIEN
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PARIS (III)
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TtLtppi. 1 LOUVRB 19-17
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Les Annales Coloniales
ABONNEiENTS
êvec la Revue mensuelle:
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On s'abonne sans frais dam
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tel mnnçncet et réclames sont reçues «
bureau du journal.
DiRecTeuR-PoNOATEU^ 1 Marcel RUEDEL
Tous les orMelet publiés dans flotr, tournai ne peuvent
éftv reproduit* ",. eUanl le# Amalcs CoLoruLM.
9> -
L'immatriculation foncière au - Maroc
1 - , 1
> #<• c
Nous avons exposé, eans un de nos précé-
dents articles, les conditions d'acquisition
des terres au Maroc, en vue de la colonisa-
tion. Les difficultés rencontrées pendant
longtemps par les acheteurs, du fait de l'in-
certitude des droits de propriété, qui don-
nait lieu trop fréquemment à la production
d'actes apocryphes, ont fait ressortir la né-
cessité d'établir un* régime foncier permet-
tant d'asseôif définitivement la propriété sur
des bases tout à 'fait sûres.
pette tâche fut une des préoccupations
primordiales du Gouvernement du Protec-
torat. -
Dès 1912, un travail préparatoire fut ac-
compli, ce fut l'objet de la circulaire du
Grand Vizir, en date du lor novembre, pu-
bliée au premier numéro du Bulletin Offi-
ciel du Protectorat, et complétée, par la
suite, par la circulaire de la même autorité
du 26 juin 1914 et pat le dahir du 7 juillet
de la même année.
La propriété immobilière est divisée en
deux grandes classes distinctes: biens inalié*
nables, biens aliénables.
A la- première catégorie appartiennent :
a) des biens qui constituent, comme dans
la Métropole, le domaine public de l'Etat :
toutes et pistes, voies urbaines, rivages de
la mer, etc.,
b) des biens qui ne peuvent être aliénés
qu'avec l'autorisation du Maghzen : biens
habous, terres collectives, forêts, terres des
tribus Djich, terres désertes et incultes,
biens vacants et sans maître, et, d'une ma-
nière générale, les terres mortes, minerais à
extraire du sol ou de la surface de la terre,
biens des absents, biens urbains ou ruraux
appartenant en particulier au Maghzen,
quils soient ou non inscrits sur le sommier.
De la deuxième catégorie font partie tous
les biens qui ne rentrent pas dans l'énumé-
ration précédente. -
Pour les premiers, défense absolue aux
Gouverneurs et Cadis, sous leur responsabi-
lité, de délivrer aucune autorisation pour
l'établissement d'un acte constitutif de pro-
priété, d'une déclaration de vente, dune
donation, d'un partage, échange, ou autres
opérations.
Les biens aliénables peuvent faire l'objet
de mutations entre particuliers, selon la loi
du chrâa et les coutumes du pays, et sous
réserve de mesures destinées a garantir la
bonne ioi des parties.
L'acheteur éventuel étant ainsi renseigné
sur la situation d'une propriété en ce qui
concerne la olaesifidatian administrative des
tartes, il a besoin en outre d'être exactement
fixé sUr les bases topographiques et juridi-
ques du droit du propriétaire. La libre cir.
culation de la propriété foncière et le déve-
loppement du Crédit immobilier étaient
donc subordonnés à l'institution d'un régime
foncier qui donnât aux acquéreurs toutes les
garanties d'une jouissance paisible.
Le régime actuellement en vigueur fut or-
ganisé par le dahir du 12 août 1913, qui
créa. l'immatriculation foncière ».
La première idée qui devait venir à l'es-
prit, en l'occurrence, était d'appliquer au
Maroc le régime français. Avec une har-
diesse clairvoyante, le Gouvernement du
Protectorat l'a délibérément écartée, et il a
eu pleinement raison.
Notre régime foncier a été souvent, et à
bon droit, critiqué. Il est, en effet, basé sur
le groupement, sous le seul nom du proprié-
taire, de tous les actes translatifs ou modi-
ficatifs de propriété. L'inscription sur le re-
gistre de la conservation n'a pour but que de
rendre les droits opposables aux tiers et ne
.garantit aucunement leur validité.
D'autre part, la publicité par nom de per-
sonnes nécessite des recherches longues et
compliquées.
Comme on se trouvait en pays neuf, ou
Ton n'était pas lié, comme dans ia Métro-
pole, par la survivance d'une réglementa-
tion ancienne, - le Gouvernement du Protec-
torat ayant ses coudées franches, s'est ins-
piré du système qui paraissait le plus - pra-
tique, expérimenté déjà en plusieurs pays
et issu de « l'Act Torrens - australien.
A la base de ce système se place l'inscrip-
tion sur les registres de la conservation, non
plus sous le nom du propriétaire, mais par
immeuble. D'où simplification des recher-
ches. Pour déterminer la situation précise et
l'assiette de la propriété, il est procédé
préalablement à un bornage. L'enregistre-
ment du titre opère une véritable purge
légale de toutes les charges non inscrites
sur le titre.. En conséquence, il est précédé
d'une large publicité, comportant la noti-
fication aux propriétaires voisins des publi-
cations régulières et l'observation d'un cer-
tain délai pour permettre aux oppositions de
se faire jour.
C'est sut ces principes que reposte le nou-
veau régime foncier du Maroc. Toutefois,
leut application a été adaptée aux coutu-
- mes locales et aux circonstances particu-
lières.
5 C'est ainsi, tout d'abord. que l'article 6
a donné à cette immatriculation un carac-
tère facultatif, sauf dans certains cas déter-
minés. tels que aliénation ou échange d'im-
meubles domaniaux, échange d'immeubles
^frappés dé habous publics, aliénation à per-
pétuité de la jouissance d un immeuble col-
lectif, OU encore lorsqu'elle est ordonnée par
v les Tribunaux, au cours d'une procédure de
saisie immobilière. En outre, le dahir du
5 décembre 1921 l'a étendue à tous les lots
de colonisation, dans quelque partie du Ma-.
roc qu'ils soient situés, et celui du 15 sep-
tembre 1923 aU titres dé concession mi-
nière.
* La téquisition d'immatriculation est redi..
gte sur tmr formule fournie par l'Admmis-
tnftoft, ae qui permet de réunir toutes indi-
cations utiles. Les titres de propriété sont
produits à l'appui, ainsi qu'un extrait de
carte ou un plan sommaire.
Un extrait de cette requête est publié, en
français et en arabe, au Bulletin Officiel
du Protectorat. Les tiers peuvent ainsi faire
valoir leurs droits.
Ajoutons qu'une conséquence importante
du dépôt de cette réquisition est de confier
aux Tribunaux français la connaissance des
litiges touchant au fond même du droit de
propriété concernant cet immeuble. - - - --
Le régime d immatriculation, appliqué de-
puis 1915, a connu très rapidement un suc-
cès qui a dépassé les prévisions de ses au-
teurs. Il constitue un instrument de crédit
remarquable et, bien que facultatif, pour
ménager toutes susceptibilités, il tend à
s'imposer de plus en plus, même auprès des
Musulmans les plus attachés à leur foi.
George. JVoeielle,
Député de Saône-et-Loire, vice-président
- de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats,
membre de la Commission des
Minée.
BROUSSES
* BROUTILLES
.-. f
On a du bon sens à Madagascar
Le jeune fils d'un contrôleur principal des
postes à Tananarivex vient d'obtenir une
bourse de 9.000 francs destinée à « couvrir
une partie des frais des études qu'il pour-
suit à l'Institut agricole de Douai ».
A cette occasion, la commission des bour-
ses de Tananarivo a demandé à la Chambre
de commerce d'encourager les élèves du Ly-
cée Galliéni à s'orienter vers les carrières
agricoles. La commission, de son côté, en-
couragerait par des bourses les vocations de
ce genre qui se dessineraient.
Nous aimons à croire que la Chambre de
commerce a fait sienne cette idée, et sans
hésiter.
Si jamais une initiative a été heureuse,
c'est bien celle-là : faire du paysan (au sens
noble d'homme du pays, attaché à sa terre),
c'est l'œuvre coloniale utire entre toutes. Et
lorsqu'il est question de faire du paysan
cultivé, possédant la science agronomique
moderne, nulle approbation n'est trop cha-
leureuse.
Les colonies, a-t-on encore écrit dans ces
colonnes, pourraient parfois servir d'exemple
à la Métropole. En voilà bien un cas. Qu'il
existe des bourses importantes' pour les élè-
ves impécunieux de nos écoles d'agronomie,
-nous n elt voulons pas douter. Mais on un
temps où parait s'aggraver sans cesse
l'abandon de la terre, peut-être n'utilise-t-on
pas assez le plus puissant moyen qui existe
pour agir à rencontre de ce redoutable mou-
vement. et ciui est l'intérêt.
C'est au Parlement, bien entendu, à juger
de l'aide qui doit être apportée aux pro-
ducteurs de blé ou de vin, et nous ne nous
plaçons pas aujourd'hui sur ce terrain. Mais
nous croyons que de nombreux jeunes gens
devraient être pécuniairement encouragés, de
bonne heure et d'une façon très large, à por-
ter leur ambition vers fa féo s" très large, à por-
ter leur ambition vers les industries agrico-
les. Si plus tard ils n'avaient dans les
doigts, comme on dit que le métier très
doigts, d'agriculteur, ils iraient coûte que
spécial
coûte à la terre et ils y retiendraient les col-
laborateurs nécessaires, coûte que coûte.
Merci, Madagascar, de la suggestion!
Auttion.
«i» *
Un trait merveilleux
d'abnégation domestique
Il est parfois des traits de fidélité, plus, de
véritable affection et de dévouement qui sont
admirables.
Vous ne connaissez pas Rosalie Breton-
nière ? Son rôle social, la fit cependant lau-
réate du prix de vertu de l'Académie.
Elle fut pendant 70 ans la servante de
l'explorateur Jean Dupuis ; lorsqu'il sortit
ruiné de ses entreprises coloniales, elle ne
voulut point le quitter et le servit sans gages.
Plus tard, lorsqu'il mourut, ene employa ses
dernières économies à payer le transport du
corps de son malheureux maître jusqu'au ci-
metière du village natal où Pexplorateur avait
désiré être enterré
Croyez-vous qu on puisse trouver geste
beaucoup plus beau dans la vie intime des
hommes)
O>
L'ANTENNE COLONIALE
«*––
Si c'est vrai.
Rien de ce qui intéresse la T.S.F. ne sau-
rait laisser indifférents les coloniaux. C'est
pourquoi nous reproduisons l'information ci-
dessous, relative à une invention que l'on
qualifie à Londres de révolutionnaire :
« Le docteur James Robinson, ancien di-
recteur des recherches de télégraphie sans
fil de l'aviation britannique, a montré avant-
hier, à une réunion de représentants de la
presse à Londres, un appareil qu'il vient
d'inventer nommé le sténode radiostat, qui
a pour effet de supprimer toutes les interfé-
rences dans les réceptions de T. S. F ., c'est-à-
dire de réaliser une sélectivité parfaite. Ce
dispositif, en réduisant l'intervalle de sélec-
tivité de to.ooo cycles environ à too permet-
tra non seulement des auditions radiophoni-
ques beaucoup plus nombreuses et plus rap-
prochées par leur longueur d'onde, mais en-
core facilitera les transmissions télégraphi-
ques par fil ou par câble en accroissant con-
sidérablement le nombre et la vitesse des
transmissions. »
LIRE EN SECONDE PAGE
Discours de M. Antonetti au Conseil de
Gouvernement 4e VA, O. F.
LIRE EN 3A PÀGE f
Au conseil général de la Guadeloupe.
AU conseil général de la AlarCiNque.
Vers le PacMMue!
88
N se rappelle qu'il y a
quelques semaines un
sénateur américain^
profitait du début
sur le bill douanier
pour déposer un
amendement tendant
à nommer une commission qui étudierait le
problème de Vindépendance des Philippines.
Un autre sénateur déposait, lui, un amen-
dement tendant à accorder purement et sim-
plement la liberté aux Philippines. Les deux
amendements ont été repoussés, le second
par 45 voix contre 36.
Parmi les 36, se trouvaient 29 démocrates
et 5 républicains dissidents; au contraire,
parmi les 45, on comptait 5 démocrates dis-
sidents et 40 républicains. Les démocrates
ont été très violemment pris à partie, pour
avoir défendu une idée qualifiée de va fan-
tasque et moribonde. D
Idée assez ancienne, cependant, dont
on ne peut pas dire que de grands améri-
cains l'aient toujours trouvée a fantasque » ;
dont on peut dire, en tout cas, que
pour Une « moribonde », elle met
pas mal de temps à mourir, On la
voit revenir constamment devant le Con-
grès, depuis Vépoque où M. Bryan con-
duisait l'oppositioll à l'impérialisme. Sous
le gouvernement de IVilson. la résolution
Jones s'appuyait sur la déclaration faite en
plusieurs circonstances par les gouvernements
qui affirmaient que le régime de la dépen-
dance des Philippines ne durerait pas éter-
nellement, et qu'il cesserait à partir du jour,
où les Etats-Unis auraient reconnu la possi-
bilité d'y organiser un gouvernement stable.
Le jour viendra. Il n'est pas venu. Pa-
tience et longueur de temps, conseillent les
journaux modérés qui préfèrent remplacer
les invectives par des considérations au bout
desquelles peut luire pour les Philippines
l'espoir que les adversaires des démocrates
n'hésitaient pas à éteindre sans ménage-
ment.
Le jour sera venu quand les Etats-Unis
n'auront plus à craindre la rupture de
« l'équilibre politique du Pacifique w. La
formule est assez claire. Les journaux la dé-
veloppent ainsi : Lorsqu'après la guerre
hispano-américaine, les Etats-Unis ont reçu
de l'Espagne les Philippines, la i situation
était toute différente : * elles étaient alors
une chose, aujourd'hui elles en sont une ail.
tre et elles le sont surtout depuis dix ans ».
Elles sont devenues « un facteur très puis-
sant de l'équilibre politique dans le Paci-
fique.. Les abandonner serait compromet-
tre à tout jamais cet équilibre j ce serait les
jeter « dans les griffes du Japon ; ce serait
trahir non pas seulement les intérêts de
l'Amérique, mais ceux de l'Australie, de la
Nouvelle-Zélande, et à travers ceux-ci, les
intérêts de la Grande-Bretagne.
« La situation politique dans le Paci-
fique est l'une des plus complexes du mon-
de. Les Australiens ont peur des Orientaux,
et, à leur tour, les Orientaux se montrent
pleins de respect pour la Grande-Bretagne
et les Etats-Unis, La conférence du désar-
mement de Washington, en 1921, a fixé très
minutieusement ces équilibres de puissance,
et ces équilibres se, trouvent aujourd hui
exactement comme on les a fixés alors,..
C'est donc uniquement dans un esprit de
malveillance qu'on a introduit des propo-
sitions sur les Philippines. Il est possible
que les Philippines aient raison d espérer
d'ère libres un jour. Assurément, nous es-
pérons pouvoir un jour leur donner la liber-
té ; mais nous n'allons pas, en la leur ac-
cordant maintenant, compromettre l'équili-
bre politique du Pacifique, et, d'ailleurs,
le monde s'étonnerait de nous voir agir
ainsi, »
Cela est exact, le monde s'étonnerait.
Les hommes, écrivait Montesquieu^ sont ex-
trêmement portés à espérer et à craindre.
Orientaux, Australiens ont tout le loisir
de continuer à craindre, et Philippins de
continuer à espérer. J'ai trop de fois insisté
sur l'importance de tout ce qui touche au
problème du Pacifique pour insister encore
et montrer en quoi ces réflexions ne doivent
pas être perdues pour nous.
Maria .o.,,'a.
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
Un bon exemple
-
Depuis quelques mois, les terrains qui sont
destinés à l'Exposition d'Anvers sont entière-
ment clôturés et, le dimanche, on laisse entrer
les visiteurs qui viennent voir l'état des tra-
vaux.
Or, la moyenne des entrées qui sont payan-
tes sur les terrains de l'Exposition d'Anvers
pendant les- deu< mois qui viennent de s'écou-
1er, dépasse dix mille.
lerD, 'autre part, 20.000 abonnements ont déjà
été souscrits et ces abonnements ne vont que
jusqu'à l'ouverture officielle de l'Exposition.
Il - est certain que si l'Exposition de Vin-
cennes, une fois clôturée, s'inspirait de cet
exemple, chaque jour férié serait pour elle
d'un excellent rapport, dès avant l'inaugura-
tion officielle.
En marge d'une exposition
*♦»
Tous ceux qui ont pu admirer le bel
ensemble fourni par Mme Mary-Morin à
l.'Exposition Coloniale organisée par le
« Bûcheron » se demandent où il est pos-
sible de se procurer quelques cartes postales
reproduisant les toiles et panneaux de l'ar-
tiste au talent original.
Nous sommes heureux de pouvoir annon-
cer que MnTte Mary-Morin a fait éditer une
série de cartes postales, elle a donc prévenu
le désir de ses admirateurs qui pourront
ainsi avoir un souvenir précis de cette belle
manifestation artistique.
UlIllétliÍ sans cesse renaissant
,. Les sauterelles
dans le sud du Maroc
̃ n
Les dernières campagnes agricoles ont été
médiocres au Maroc. Trop grande sécheresse
une année, surabondance de pluie une autre
fois, un coup de siroco désastleux l'an der-
nier, sans oublier le typhus et la fièvre palu-
déenne ; tout cela fait un gros total de cala-
mités successives. Et voici que cette année,
les sauterelles, assez tranquilles auparavant,
viennent "à leur tour exercer leurs ravages.
Tout au moins dans le » Maroc du Sud, le
nord étant jusqu'ici préservé.
C'est beaucoup de sinistres dans un laps
de temps restreint.. Il faut la bonne humeui
constante, le courage opiniâtre, la froide vo.
lonté des colons pour supporter sans faiblir
et sans se décourager, tant de mauvais coups.
On ne peut trop les admirer. Mais l'admira-
tion est stérile et ne sert à rien. Il faut les
aider efficacement.
M. le Résident général Lucien Saint est un
homme d'action énergique, aux résolutions
promptes, heureusement. Il s'est rendu de sa
personne à Marrakech, c'est-à-dire, au centre
de la région actuellement attaquée et a orga.
nisé la lutte. Des fonds importants douze
millions, ont été votés, réunis et employés
ce qui est autre chose. La troupe a été mobi-
lisée..; des-appareils puissants amenés sur
place. Les colons ont envoyé le ban et l'ar-
rière-ban de leur personnel, et les indigènes
eux-mêmes, secouant leur nonchalance et
leur apathie fataliste, se sont joints aux au-
tres combattants.
C'est bien - c'est ce qu'il fallait faire
et tout le monde en sait grand gré à M. Lu-
cien Saint. Malheureusement il y a déjà de
nombreux dégâts. Il y a quelques jours noub
avions parcouru une partie des régions at-
teintes. Tout s'y annonçait bien. Certaines
récoltes étaient déjà sorties de terre, les ar-
brçs fruitiers, les oliviers, les palmiers
étaient magnifiques. Dans trop de régions, il
ne reste rien. Les beaux jardins de Marra-
kech et de ses environs sont saccagés, les
feuilles des arbres rongées, les raquettes mê-
mes des figuiers de Barbarie dévorées ; dans
le bled Targa, les cultures maraîchères
n existent plus, les parages de l'Oued Tensift
ont énormément souffert, de magnifiques oli-
veraies comme celles de MM. Lecocq et de
la Tourctte ont vu en quelques heures les
arbres tondus, et les olives dont les saute-
relles sont si friandes - dévorées. Et ce
n'est malheureusement pas fini, les rangs des
envahisseurs ont été amoindris, mais non dé-
truits, ils continuent leurs ravages.
Quelle que soit, en effet, l'activité des
hommes luttant contre le fléau, il est des
.points où l'ennemi leur échappe. Toute la
région des montagnes de l'Anti-Atlas, où no-
tre influence ne s exerce pas, sert de lieux de
concentration aux acridiens car ils ne font
pas de différence entre les territoires soumis,
et ceux en dissidence. Dans ces asiles où ils
sont inattaquables pour nous, et où les indi-
gènes manquent de moyens afficaces pour
lutter contre eux, ils vont s'accoupler et
pondre en paix. Ce sont de futures invasions
qui se préparent. D'ores et déjà la plaine du
Souss toute entière, si éprouvée l'an
dernier, est menacée. La situation on le voit
est assez grave dans le Maroc du Sud.
ÀLebudit Le Barbier.
-eimb
Le péril diiinier
La question des tarifs douaniers est l'ar-
mature du régime économique mondial, et
les systèmes protectionnistes ou libre-échan-
gistes, tour à tour éprouvés, introduisent sur
le marché international des influences si pro-
fondes que les futurs conflits armés n'au-
ront sans doute pas d'autre origine.
Il reste à savoir si les relations économi-
ques entre la Métropole et les Colonies doi-
vent être soumises à ces exigences douaniè-
res. Il est de toute évidence que le point de
vue sentimental Se refuse à établir ou à
maintenir des barrières de tarifs entre la
mère-patrie et ses enfants africains. Mais
d'autres arguments sont produits par les mi-
lieux plus directement occupés du réalisme
d'intérêts très précis, où se trouvent trop
souvent opposés ceux du producteur métro-
politain et colonial, sans parler de ceux du
consommateur en général.
Si la production coloniale ne vient que
comme appoint de la production française
en cas d'insuffisance de celle-ci, la concur-
rence de prix n'est pas à craindre.
Plutôt que d'acheter du blé à Montréal,
des oranges en Espagne, des bois aux Indes,
il serait peut-être aussi naturel d'acheter le
tout à nos Colonies, sans se couvrir par des
droits de douane superflus,
Ces besoins de la Métropole avaient sus-
cité en Afrique du Nord un gros effort dans
la culture du blé tendre. Mais en France,
les meuniers ne veulent pas que puissent en-
trer des blés moins cher que ceux du Cau-
case, d'Argentine ou du Manitoba. C'est le
jour où la France demande du blé, le jour
où il faut introduire de la marchandise
chère, que ces courtiers, acheteurs et reven-
deurs, intermédiaires avides, commencent à
faire les gros bénéfices qui cotoient les limi-
tes de la légalité et dépassent celles de la
plus élémentaire solidarité.
Transportant avec amour au delà des mers
la passion terrienne ancestrale, nos colons
ont su dans un effort opiniâtre arracher d'un
sol souvent ingrat des moissons et des ré-
coltes que la mère-patrie accueille mainte-
nant comme étrangères.
Blé métropolitain et blé algérien sont
deux formules que la plus simple logique
doit prendre en une seule : le blé français.
C'est à l'abri des frontières douanières que
s'élaborèrent les rancunes, les @ dépits et fina-
lement le redoutable autonomisme.
Les tarifs soulignent avec insolence et
brutalité la distinction entre la France et ses
colonies. C'est là une dangereuse politique.
Mais c'est aussi, dira-t-on, une dangereuse
politique que de mécontenter certains inter-
médiaires tout-puissants.
l /«cfNM ferrel.
L'Aviation Coloniale
Les ports aériens de Tunis
Des travaux de dragage et d'approfon-
dissement ont été commencés il y a quel-
ques semaines au port aérien maritime de
Khereddîne.
Les crédits nécessaires pour l'exécution
de ces travaux ont été prélevés sur le cré-
dit annuel de 500.000 francs que la Tunisie
s'esl engagée à affecter pendant cinq
années aux travaux d'extension de la base
d'hydravions.
C'est "également sur ce crédit que seront
prélevés les fonds nécessaires à la cons-
truction d'un second hangar dont lep tra-
vaux ont été adjugés le mois dernier.
Ce hangar nécessité par l'augmentation
de la fréquence des services sur la ligne
Tunis-Marseille qui doit être parcourue à
partir du 1er décembre par un avion quo-
tidien et par la mise en service de lignes
nouvelles, en particulier la ligne italienne,
doit être achevé au début de 1930.
D'autre part, le personnel de la Direction
générale des Travaux publics en Tunisie a
été chargé d'étudier et d'exécuter le mon-
tage et l'aménagement d'un hangar au port
aérien de El Aouina, travail devant être
exécuté au moyen de crédits provenant du
Ministère de l'Air.
La subvention allouée à la ligne aéronau-
tique française pour assurer la liaison en-
tre Tunis et Marseille doit être portée en
1930 à la somme de un million en augmen-
tation de 250.000 francs sur la somme anté-
rieurement allouée.
La navigation aérienne en Tunisie
Il est institué une Commission pour
l'étude des questions administratives rela-
tives à la navigation aérienne en Tunisie.
Cette Commission, placée sous la prési-
dence du délégué à la Résidence Générale,
comprend :
Un représentant du Ministre de l'Air ;
Un représentant du Général commandant
supérieur des troupes de Tunisie ;
Un représentant du Vice-Amiral, Préfet
Maritime de Bizerte ;
Un représentant de chacun des Services
suivants :
Intérieur, Agriculture, Travaux Publics,
Intérieet urT, élégraphes ;
Postes et Télé~raphes ;
Un représentant de M. le Procureur de
la République, à Tunis ;
Un représentant du Secrétariat de la Dé-
fense Nationale ;
L inspecteur du Service de la Navigation
et des Pêches à la Direction générale dea
Travaux Publics, qui remplit les fonctions
de secrétaire de la Commission.
La Commission se réunit, à la Résidence
Générale sur convocation de son président.
Chute d'avion postal
Nous annoncions, d'après une agence
étrangère, qu'un avion postal français était
tombé près de Malaga. La Compagnie
aérienne 'à laquelle l'avion appartenait, a
L'n, malheureusement, confirmation de la
triste nouvelle.
C'est par suite d'une avarie nous a-t-on
déclaré que l'avion a été forcé d'allerrir
à Malaga, peu après son départ ; l'atter-
rissage se fit dans de très mauvaises condi-
tions et le feu se propagea au réservoir
malgré des secours fort rapides, l'avion fut
complètement carbonisé au bout de quel-
ques secondes. On a retiré des décombres
deux cadavres : celui du pilote Chaenk et
du radio-télégraphiste Lebouteillier.
Goulette, Marchesseau et Bourgeois
sur la route du retour
L'avion de Goulette, Maccliesseau et
Bourgeois était attendu hier à Tananarive.
Les conditions atmosphériques font suppo-
ser que l'étape s'accomplit avec régularité
et sécurité.
L'organisation de la ligne aérienne
France-Madagascar
La liaison transafricaine, magistralement
inaugurée par les Bailly, Regmensi, Mas-
sot Goulelto( Marchesseau et Bourgeois,
sera vraisemblablement., d'ici quelques
mois, assurée par des services réguliers,
jusqu'au Congo belge, tout au moins.
Le commandant Dagnaux, à qui vient
d'être confiée la direction de la nouvelle
Compagnie transafricaine n'envisage, pour
le début, qu'une simple liaison postale.
Le premier avantage de ces services
réguliers sera une notable intensification
du trafic intérieur par voie fluviale néces-
sité désormais par l'approvisionnement de
différents aérodromes d'étape.
Des chantiers sont actuellement, en acti-
vité à Fort-Lamy, Fort-Archambault, Zin-
dor et Gaô. Pour compléter les stations de
T. S. F. de Zinder et d'Aoulef des postes
seront prochainement construits 'à Bou-
rehm et Reggan.
A cet effet deux missions sont organisées;
l'une pour Gaô et Zinder, composée de
cinq voitures et commandée par lo comte
de Neufbourg est déjà partie - l'autre qui
comportera un hydroglisseur partira pro-
chainement pour Korouain et le Tchad afin
de reconnaître les voies fluviales.
L'e prochain service transaîricain mettra
le Congo belge à cinq jours de Paris selon
les étapes suivantes:, le samedi soir Pa-
ris, le dimanche matin Alger, le lundi
matin Gâo, le lundi après-midi Zinder, le
mardi Fort-Lamy, le mercredi Bangui, et
le jeudi enfiQ. l'avion atterrira en Congo
belge.
Reainensi arrose ses aalons
Au 34e régiment du Bourget, le 50 groupe
a reçu l'équipage si sympaihique et si mo-
deste quel exemple 1 Bailly, Reginensi
et Marsot, pour fêler les galons de sous-
lieutenant de Reginensi : pilotes, observa-
teurs et mécaniciens étaient réunis.
Le commandant Laurent, chef du gronpc,
prononça une allocution charmante en
l'honneur des frères.siamois de 1 air et but
à leur santé. M. Bloch, l'as des drachens,
de la maison Gnome et Rhône, et Mme
Bloch, assistaient à cette réunion intime
qui fut certainement l'une de celles qui plut
et émut le plus le célèbre équipage.
Accident d'avion en Indochine
On mande de Haïphong ou Lloyds :
Un avion piloté par l'aviateur portugais
Beirps, a été endommagé, le 30 novembre,
à 480 kilomètres d'Hanoi.
Les détails manquent.
Au Conseil d'itat
Indemnité aux magistrats coloniaux
A la requête de la colonie de la Cochin-
chine et du Protectorat du Cambodge, le
Conseil d'Etat a annulé les artêtés en dates
des 3 septembre et 19 novembre 1924, par
lesquels le Conseil du Contentieux adminis-
tratif de l'Indochine a reconnu à MM. Ser-
vaire et Lafrique droit à l'indemnité jour-
nalière de déplacement pendant toute la
durée des intérims effectués par ces magis-
trats à Mytho, à Pnom-Penh et à Saigon.
Attendu, a déclaré le Conseil d'Etat, qu'il
résulte de l'instruction que M. Servaire qui
a été nommé Procureur de la République a
Travinh, n'a pas rejoint ce posté avant
d'être envoyé à Mytho, pour y remplir provi-
soirement, les fonctions de Procureur de
la République.
Des lors, il ne sauiait être regardé coin
me ayant occupé, avant sa mise en route, le
poste dont il était titulaire au moment de
son envoi en mission et qu'il devait, en
principe, rejoindre avant l'expiration de l'in-
térim pour, lequel il était désigné.
En ce qui concerne M. Lafrique, prési-
dent titulaire du Tribunal de Travinh, il
résulte de l'instruction que ce magistrat a
été dès son débarquement dans la colonie
à son retour de congé, désigné pour exercer,
par intérim, les fonctions de juge de paix
à compétence étendue à Pnom-Penh, puis,
celles de substitut du Procureur général et
de Procureur de la République à Saigon.
Dans ces conditions, ce magistrat ne sau-
rait être regardé comme ayant occupé, avant
ses diverses mises en route, le poste dont il
était titulaire au môment de son envoi en
mission et qu'il devait en principe, rejoin-
dre avant la fin de ladite mission.
Requête d'un agent-voyer principal
d'Alger
A la requête de M. Brandstetter, agent-
voyer principal en retraite, demeurant à
Alger, 6, rue Barbes, le Conseil d'Etat a
annulé un arrêté du Préfet d'Alger, lui
concédant une pension que ce fonctionnaire
estimait insuffisante.
Attendu, a déclaré le Conseil d'Etat. que
le grade d'agent-voyer principal dont M.
Brandstetter était titulaire lors de sa mise
à la retraite survenue le 29 mars 1899, ne
comportait à cette époque qu'une seule
classe.
Mais, par délibération du 29 octobre
1907, il a été créé deux classes d'agents-
voyers principaux.
A la suite de cette délibération il a été
procédé à un reclassement du personnel.
Les agents-voyers principaux réunissant
six ans de grade et dix-huit ans de services,
ont été nommés agents-voyers principaux de
iro classe.
Les nominations intervenues pour assu-
rer le reclassement n'ont pas présenté le
caractère d'une promotion de classe.
Dès lors. le requérant, qui réunissait,
lors de sa mise à la retraite en 1890, les
conditions de grade et de service ci-dessus
mentionnés, est fondé à soutenir que c'est
en violation de la délibération du Conseil
fénéral du 4 mai 1927 que sa pension a
été revisée en faisant état des traitements
attachés au grade d'agent-voyer principal
de 20 classe, et non à celui d'agent-voyer
principal de Iro classe.
M. Brandstetter est renvoyé devant le pré-
fet d'Alger pour être procédé à la liquida-
tion de la pension revisée à laquelle il a
droit.
,
Histoires de bêtes
L'éléphant bon copain
Les termites
Un éléphant de cirque, ces jours derniers,
au Brésil, fut violemment heurté par un
tramway. 11 tomba, blessé. Un autre élé-
phant, que le choc avait épargné, empêcha
pendant deux heures que l'on approchât son
compagnon. Il paraissait craindre de nou-
veaux maux, mais n'en faisait pas moins tous
ses efforts pour soulager et relever la victi-
me. Il y parvint, seul, et. dès lors, redevint
me. Il y parvint, seul et t'écurie du cirque
paisible pour regagner l'écurie du cirque
avec celui qu'il taut bien appeler son ami.
C'est troublant r
Ces petites histoires de grosses bêtes,
comme les histoires d'abeilles ou de termi-
tes ne seraient-elles que de simples curio-
sités. des amusettes ? Personne n'a le droit
de 1 affirmer. Nous allons jusqu'à penser
qu'elles ont une portée métaphysique..
Le grand poète-philosophe Maurice Mae-
terlinck, dans son admirable vie des termi-
tes, montre l'immense abîme qui coupe
toute communication entre l'homme et le
règne animal.
Mais il se peut qu'un esprit aussi hardi,
encore que conscient, comme tous ceux de
son rang, de l'infirmité de la condition
d'homme, ne désespère pas d'une communi-
cation future. S'il existe une « intelfigence
de la termitière », il n'est @ pas absolument
fou de croire qu'un jour, l'une de ces pro-
digieuses monarchies dira aux hommes :
Voici ce que nous savons, et voici ce que
nous croyons au sujet de nos fins.
N'est-on pas déjà en voie de découvrir
une parenté entre les phénomènes cérébraux
et les ondes de T.S.F. ?
-.-- - -
S'il est prouvé, dans quelques années ou
quelques siècles, qu'un système nerveux est
émetteur et récepteur d'ondes, l'on ne sera
pas loin de la possibilité d'inscrire et de tra-
duire leur graphique. Alors, que n'appren-
dra-t-on pas ?
En attendant, coloniaux, si la malchance
vous a placés dans une région en proie aux
termites, pourquoi n'en profiteriez-vous pas
pour ajouter vos observations à celles qu'ont
déjà réunies les voyageurs, les savants et les
philosophes ?
L'observation d'un éléphant ou d'un singe
n'est d'ailleurs pas d'un moindre intérêt.
a B. L.
CINÉMA COLONIAL
..w
Un nouveau film vient d'être tourné
en Afrique
M. S. Van Dyke, le metteur en scène
d'Ombres Blatiches, est rentré d'Afrique où
il a tourné son nouveau film Trader Horn.
11 repart pour New-York avec ses principaux
interprètes : Harry Carey, Edwina Bootb
et Duncan Rénal do.
JOUMAIQUOTIDIEN
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PARIS (III)
«•
TtLtppi. 1 LOUVRB 19-17
RICHCLIEU 81.
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Les Annales Coloniales
ABONNEiENTS
êvec la Revue mensuelle:
UaM tMett Suels
FrinOl et
Catoniefe tll. t..) M •
ttranler.. 248 J 125 » Tt »
On s'abonne sans frais dam
tous les bureaux is poste.
tel mnnçncet et réclames sont reçues «
bureau du journal.
DiRecTeuR-PoNOATEU^ 1 Marcel RUEDEL
Tous les orMelet publiés dans flotr, tournai ne peuvent
éftv reproduit* ",. eUanl le# Amalcs CoLoruLM.
9> -
L'immatriculation foncière au - Maroc
1 - , 1
> #<• c
Nous avons exposé, eans un de nos précé-
dents articles, les conditions d'acquisition
des terres au Maroc, en vue de la colonisa-
tion. Les difficultés rencontrées pendant
longtemps par les acheteurs, du fait de l'in-
certitude des droits de propriété, qui don-
nait lieu trop fréquemment à la production
d'actes apocryphes, ont fait ressortir la né-
cessité d'établir un* régime foncier permet-
tant d'asseôif définitivement la propriété sur
des bases tout à 'fait sûres.
pette tâche fut une des préoccupations
primordiales du Gouvernement du Protec-
torat. -
Dès 1912, un travail préparatoire fut ac-
compli, ce fut l'objet de la circulaire du
Grand Vizir, en date du lor novembre, pu-
bliée au premier numéro du Bulletin Offi-
ciel du Protectorat, et complétée, par la
suite, par la circulaire de la même autorité
du 26 juin 1914 et pat le dahir du 7 juillet
de la même année.
La propriété immobilière est divisée en
deux grandes classes distinctes: biens inalié*
nables, biens aliénables.
A la- première catégorie appartiennent :
a) des biens qui constituent, comme dans
la Métropole, le domaine public de l'Etat :
toutes et pistes, voies urbaines, rivages de
la mer, etc.,
b) des biens qui ne peuvent être aliénés
qu'avec l'autorisation du Maghzen : biens
habous, terres collectives, forêts, terres des
tribus Djich, terres désertes et incultes,
biens vacants et sans maître, et, d'une ma-
nière générale, les terres mortes, minerais à
extraire du sol ou de la surface de la terre,
biens des absents, biens urbains ou ruraux
appartenant en particulier au Maghzen,
quils soient ou non inscrits sur le sommier.
De la deuxième catégorie font partie tous
les biens qui ne rentrent pas dans l'énumé-
ration précédente. -
Pour les premiers, défense absolue aux
Gouverneurs et Cadis, sous leur responsabi-
lité, de délivrer aucune autorisation pour
l'établissement d'un acte constitutif de pro-
priété, d'une déclaration de vente, dune
donation, d'un partage, échange, ou autres
opérations.
Les biens aliénables peuvent faire l'objet
de mutations entre particuliers, selon la loi
du chrâa et les coutumes du pays, et sous
réserve de mesures destinées a garantir la
bonne ioi des parties.
L'acheteur éventuel étant ainsi renseigné
sur la situation d'une propriété en ce qui
concerne la olaesifidatian administrative des
tartes, il a besoin en outre d'être exactement
fixé sUr les bases topographiques et juridi-
ques du droit du propriétaire. La libre cir.
culation de la propriété foncière et le déve-
loppement du Crédit immobilier étaient
donc subordonnés à l'institution d'un régime
foncier qui donnât aux acquéreurs toutes les
garanties d'une jouissance paisible.
Le régime actuellement en vigueur fut or-
ganisé par le dahir du 12 août 1913, qui
créa. l'immatriculation foncière ».
La première idée qui devait venir à l'es-
prit, en l'occurrence, était d'appliquer au
Maroc le régime français. Avec une har-
diesse clairvoyante, le Gouvernement du
Protectorat l'a délibérément écartée, et il a
eu pleinement raison.
Notre régime foncier a été souvent, et à
bon droit, critiqué. Il est, en effet, basé sur
le groupement, sous le seul nom du proprié-
taire, de tous les actes translatifs ou modi-
ficatifs de propriété. L'inscription sur le re-
gistre de la conservation n'a pour but que de
rendre les droits opposables aux tiers et ne
.garantit aucunement leur validité.
D'autre part, la publicité par nom de per-
sonnes nécessite des recherches longues et
compliquées.
Comme on se trouvait en pays neuf, ou
Ton n'était pas lié, comme dans ia Métro-
pole, par la survivance d'une réglementa-
tion ancienne, - le Gouvernement du Protec-
torat ayant ses coudées franches, s'est ins-
piré du système qui paraissait le plus - pra-
tique, expérimenté déjà en plusieurs pays
et issu de « l'Act Torrens - australien.
A la base de ce système se place l'inscrip-
tion sur les registres de la conservation, non
plus sous le nom du propriétaire, mais par
immeuble. D'où simplification des recher-
ches. Pour déterminer la situation précise et
l'assiette de la propriété, il est procédé
préalablement à un bornage. L'enregistre-
ment du titre opère une véritable purge
légale de toutes les charges non inscrites
sur le titre.. En conséquence, il est précédé
d'une large publicité, comportant la noti-
fication aux propriétaires voisins des publi-
cations régulières et l'observation d'un cer-
tain délai pour permettre aux oppositions de
se faire jour.
C'est sut ces principes que reposte le nou-
veau régime foncier du Maroc. Toutefois,
leut application a été adaptée aux coutu-
- mes locales et aux circonstances particu-
lières.
5 C'est ainsi, tout d'abord. que l'article 6
a donné à cette immatriculation un carac-
tère facultatif, sauf dans certains cas déter-
minés. tels que aliénation ou échange d'im-
meubles domaniaux, échange d'immeubles
^frappés dé habous publics, aliénation à per-
pétuité de la jouissance d un immeuble col-
lectif, OU encore lorsqu'elle est ordonnée par
v les Tribunaux, au cours d'une procédure de
saisie immobilière. En outre, le dahir du
5 décembre 1921 l'a étendue à tous les lots
de colonisation, dans quelque partie du Ma-.
roc qu'ils soient situés, et celui du 15 sep-
tembre 1923 aU titres dé concession mi-
nière.
* La téquisition d'immatriculation est redi..
gte sur tmr formule fournie par l'Admmis-
tnftoft, ae qui permet de réunir toutes indi-
cations utiles. Les titres de propriété sont
produits à l'appui, ainsi qu'un extrait de
carte ou un plan sommaire.
Un extrait de cette requête est publié, en
français et en arabe, au Bulletin Officiel
du Protectorat. Les tiers peuvent ainsi faire
valoir leurs droits.
Ajoutons qu'une conséquence importante
du dépôt de cette réquisition est de confier
aux Tribunaux français la connaissance des
litiges touchant au fond même du droit de
propriété concernant cet immeuble. - - - --
Le régime d immatriculation, appliqué de-
puis 1915, a connu très rapidement un suc-
cès qui a dépassé les prévisions de ses au-
teurs. Il constitue un instrument de crédit
remarquable et, bien que facultatif, pour
ménager toutes susceptibilités, il tend à
s'imposer de plus en plus, même auprès des
Musulmans les plus attachés à leur foi.
George. JVoeielle,
Député de Saône-et-Loire, vice-président
- de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats,
membre de la Commission des
Minée.
BROUSSES
* BROUTILLES
.-. f
On a du bon sens à Madagascar
Le jeune fils d'un contrôleur principal des
postes à Tananarivex vient d'obtenir une
bourse de 9.000 francs destinée à « couvrir
une partie des frais des études qu'il pour-
suit à l'Institut agricole de Douai ».
A cette occasion, la commission des bour-
ses de Tananarivo a demandé à la Chambre
de commerce d'encourager les élèves du Ly-
cée Galliéni à s'orienter vers les carrières
agricoles. La commission, de son côté, en-
couragerait par des bourses les vocations de
ce genre qui se dessineraient.
Nous aimons à croire que la Chambre de
commerce a fait sienne cette idée, et sans
hésiter.
Si jamais une initiative a été heureuse,
c'est bien celle-là : faire du paysan (au sens
noble d'homme du pays, attaché à sa terre),
c'est l'œuvre coloniale utire entre toutes. Et
lorsqu'il est question de faire du paysan
cultivé, possédant la science agronomique
moderne, nulle approbation n'est trop cha-
leureuse.
Les colonies, a-t-on encore écrit dans ces
colonnes, pourraient parfois servir d'exemple
à la Métropole. En voilà bien un cas. Qu'il
existe des bourses importantes' pour les élè-
ves impécunieux de nos écoles d'agronomie,
-nous n elt voulons pas douter. Mais on un
temps où parait s'aggraver sans cesse
l'abandon de la terre, peut-être n'utilise-t-on
pas assez le plus puissant moyen qui existe
pour agir à rencontre de ce redoutable mou-
vement. et ciui est l'intérêt.
C'est au Parlement, bien entendu, à juger
de l'aide qui doit être apportée aux pro-
ducteurs de blé ou de vin, et nous ne nous
plaçons pas aujourd'hui sur ce terrain. Mais
nous croyons que de nombreux jeunes gens
devraient être pécuniairement encouragés, de
bonne heure et d'une façon très large, à por-
ter leur ambition vers fa féo s" très large, à por-
ter leur ambition vers les industries agrico-
les. Si plus tard ils n'avaient dans les
doigts, comme on dit que le métier très
doigts, d'agriculteur, ils iraient coûte que
spécial
coûte à la terre et ils y retiendraient les col-
laborateurs nécessaires, coûte que coûte.
Merci, Madagascar, de la suggestion!
Auttion.
«i» *
Un trait merveilleux
d'abnégation domestique
Il est parfois des traits de fidélité, plus, de
véritable affection et de dévouement qui sont
admirables.
Vous ne connaissez pas Rosalie Breton-
nière ? Son rôle social, la fit cependant lau-
réate du prix de vertu de l'Académie.
Elle fut pendant 70 ans la servante de
l'explorateur Jean Dupuis ; lorsqu'il sortit
ruiné de ses entreprises coloniales, elle ne
voulut point le quitter et le servit sans gages.
Plus tard, lorsqu'il mourut, ene employa ses
dernières économies à payer le transport du
corps de son malheureux maître jusqu'au ci-
metière du village natal où Pexplorateur avait
désiré être enterré
Croyez-vous qu on puisse trouver geste
beaucoup plus beau dans la vie intime des
hommes)
O>
L'ANTENNE COLONIALE
«*––
Si c'est vrai.
Rien de ce qui intéresse la T.S.F. ne sau-
rait laisser indifférents les coloniaux. C'est
pourquoi nous reproduisons l'information ci-
dessous, relative à une invention que l'on
qualifie à Londres de révolutionnaire :
« Le docteur James Robinson, ancien di-
recteur des recherches de télégraphie sans
fil de l'aviation britannique, a montré avant-
hier, à une réunion de représentants de la
presse à Londres, un appareil qu'il vient
d'inventer nommé le sténode radiostat, qui
a pour effet de supprimer toutes les interfé-
rences dans les réceptions de T. S. F ., c'est-à-
dire de réaliser une sélectivité parfaite. Ce
dispositif, en réduisant l'intervalle de sélec-
tivité de to.ooo cycles environ à too permet-
tra non seulement des auditions radiophoni-
ques beaucoup plus nombreuses et plus rap-
prochées par leur longueur d'onde, mais en-
core facilitera les transmissions télégraphi-
ques par fil ou par câble en accroissant con-
sidérablement le nombre et la vitesse des
transmissions. »
LIRE EN SECONDE PAGE
Discours de M. Antonetti au Conseil de
Gouvernement 4e VA, O. F.
LIRE EN 3A PÀGE f
Au conseil général de la Guadeloupe.
AU conseil général de la AlarCiNque.
Vers le PacMMue!
88
N se rappelle qu'il y a
quelques semaines un
sénateur américain^
profitait du début
sur le bill douanier
pour déposer un
amendement tendant
à nommer une commission qui étudierait le
problème de Vindépendance des Philippines.
Un autre sénateur déposait, lui, un amen-
dement tendant à accorder purement et sim-
plement la liberté aux Philippines. Les deux
amendements ont été repoussés, le second
par 45 voix contre 36.
Parmi les 36, se trouvaient 29 démocrates
et 5 républicains dissidents; au contraire,
parmi les 45, on comptait 5 démocrates dis-
sidents et 40 républicains. Les démocrates
ont été très violemment pris à partie, pour
avoir défendu une idée qualifiée de va fan-
tasque et moribonde. D
Idée assez ancienne, cependant, dont
on ne peut pas dire que de grands améri-
cains l'aient toujours trouvée a fantasque » ;
dont on peut dire, en tout cas, que
pour Une « moribonde », elle met
pas mal de temps à mourir, On la
voit revenir constamment devant le Con-
grès, depuis Vépoque où M. Bryan con-
duisait l'oppositioll à l'impérialisme. Sous
le gouvernement de IVilson. la résolution
Jones s'appuyait sur la déclaration faite en
plusieurs circonstances par les gouvernements
qui affirmaient que le régime de la dépen-
dance des Philippines ne durerait pas éter-
nellement, et qu'il cesserait à partir du jour,
où les Etats-Unis auraient reconnu la possi-
bilité d'y organiser un gouvernement stable.
Le jour viendra. Il n'est pas venu. Pa-
tience et longueur de temps, conseillent les
journaux modérés qui préfèrent remplacer
les invectives par des considérations au bout
desquelles peut luire pour les Philippines
l'espoir que les adversaires des démocrates
n'hésitaient pas à éteindre sans ménage-
ment.
Le jour sera venu quand les Etats-Unis
n'auront plus à craindre la rupture de
« l'équilibre politique du Pacifique w. La
formule est assez claire. Les journaux la dé-
veloppent ainsi : Lorsqu'après la guerre
hispano-américaine, les Etats-Unis ont reçu
de l'Espagne les Philippines, la i situation
était toute différente : * elles étaient alors
une chose, aujourd'hui elles en sont une ail.
tre et elles le sont surtout depuis dix ans ».
Elles sont devenues « un facteur très puis-
sant de l'équilibre politique dans le Paci-
fique.. Les abandonner serait compromet-
tre à tout jamais cet équilibre j ce serait les
jeter « dans les griffes du Japon ; ce serait
trahir non pas seulement les intérêts de
l'Amérique, mais ceux de l'Australie, de la
Nouvelle-Zélande, et à travers ceux-ci, les
intérêts de la Grande-Bretagne.
« La situation politique dans le Paci-
fique est l'une des plus complexes du mon-
de. Les Australiens ont peur des Orientaux,
et, à leur tour, les Orientaux se montrent
pleins de respect pour la Grande-Bretagne
et les Etats-Unis, La conférence du désar-
mement de Washington, en 1921, a fixé très
minutieusement ces équilibres de puissance,
et ces équilibres se, trouvent aujourd hui
exactement comme on les a fixés alors,..
C'est donc uniquement dans un esprit de
malveillance qu'on a introduit des propo-
sitions sur les Philippines. Il est possible
que les Philippines aient raison d espérer
d'ère libres un jour. Assurément, nous es-
pérons pouvoir un jour leur donner la liber-
té ; mais nous n'allons pas, en la leur ac-
cordant maintenant, compromettre l'équili-
bre politique du Pacifique, et, d'ailleurs,
le monde s'étonnerait de nous voir agir
ainsi, »
Cela est exact, le monde s'étonnerait.
Les hommes, écrivait Montesquieu^ sont ex-
trêmement portés à espérer et à craindre.
Orientaux, Australiens ont tout le loisir
de continuer à craindre, et Philippins de
continuer à espérer. J'ai trop de fois insisté
sur l'importance de tout ce qui touche au
problème du Pacifique pour insister encore
et montrer en quoi ces réflexions ne doivent
pas être perdues pour nous.
Maria .o.,,'a.
Sénateur de l'Hérault,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
Un bon exemple
-
Depuis quelques mois, les terrains qui sont
destinés à l'Exposition d'Anvers sont entière-
ment clôturés et, le dimanche, on laisse entrer
les visiteurs qui viennent voir l'état des tra-
vaux.
Or, la moyenne des entrées qui sont payan-
tes sur les terrains de l'Exposition d'Anvers
pendant les- deu< mois qui viennent de s'écou-
1er, dépasse dix mille.
lerD, 'autre part, 20.000 abonnements ont déjà
été souscrits et ces abonnements ne vont que
jusqu'à l'ouverture officielle de l'Exposition.
Il - est certain que si l'Exposition de Vin-
cennes, une fois clôturée, s'inspirait de cet
exemple, chaque jour férié serait pour elle
d'un excellent rapport, dès avant l'inaugura-
tion officielle.
En marge d'une exposition
*♦»
Tous ceux qui ont pu admirer le bel
ensemble fourni par Mme Mary-Morin à
l.'Exposition Coloniale organisée par le
« Bûcheron » se demandent où il est pos-
sible de se procurer quelques cartes postales
reproduisant les toiles et panneaux de l'ar-
tiste au talent original.
Nous sommes heureux de pouvoir annon-
cer que MnTte Mary-Morin a fait éditer une
série de cartes postales, elle a donc prévenu
le désir de ses admirateurs qui pourront
ainsi avoir un souvenir précis de cette belle
manifestation artistique.
UlIllétliÍ sans cesse renaissant
,. Les sauterelles
dans le sud du Maroc
̃ n
Les dernières campagnes agricoles ont été
médiocres au Maroc. Trop grande sécheresse
une année, surabondance de pluie une autre
fois, un coup de siroco désastleux l'an der-
nier, sans oublier le typhus et la fièvre palu-
déenne ; tout cela fait un gros total de cala-
mités successives. Et voici que cette année,
les sauterelles, assez tranquilles auparavant,
viennent "à leur tour exercer leurs ravages.
Tout au moins dans le » Maroc du Sud, le
nord étant jusqu'ici préservé.
C'est beaucoup de sinistres dans un laps
de temps restreint.. Il faut la bonne humeui
constante, le courage opiniâtre, la froide vo.
lonté des colons pour supporter sans faiblir
et sans se décourager, tant de mauvais coups.
On ne peut trop les admirer. Mais l'admira-
tion est stérile et ne sert à rien. Il faut les
aider efficacement.
M. le Résident général Lucien Saint est un
homme d'action énergique, aux résolutions
promptes, heureusement. Il s'est rendu de sa
personne à Marrakech, c'est-à-dire, au centre
de la région actuellement attaquée et a orga.
nisé la lutte. Des fonds importants douze
millions, ont été votés, réunis et employés
ce qui est autre chose. La troupe a été mobi-
lisée..; des-appareils puissants amenés sur
place. Les colons ont envoyé le ban et l'ar-
rière-ban de leur personnel, et les indigènes
eux-mêmes, secouant leur nonchalance et
leur apathie fataliste, se sont joints aux au-
tres combattants.
C'est bien - c'est ce qu'il fallait faire
et tout le monde en sait grand gré à M. Lu-
cien Saint. Malheureusement il y a déjà de
nombreux dégâts. Il y a quelques jours noub
avions parcouru une partie des régions at-
teintes. Tout s'y annonçait bien. Certaines
récoltes étaient déjà sorties de terre, les ar-
brçs fruitiers, les oliviers, les palmiers
étaient magnifiques. Dans trop de régions, il
ne reste rien. Les beaux jardins de Marra-
kech et de ses environs sont saccagés, les
feuilles des arbres rongées, les raquettes mê-
mes des figuiers de Barbarie dévorées ; dans
le bled Targa, les cultures maraîchères
n existent plus, les parages de l'Oued Tensift
ont énormément souffert, de magnifiques oli-
veraies comme celles de MM. Lecocq et de
la Tourctte ont vu en quelques heures les
arbres tondus, et les olives dont les saute-
relles sont si friandes - dévorées. Et ce
n'est malheureusement pas fini, les rangs des
envahisseurs ont été amoindris, mais non dé-
truits, ils continuent leurs ravages.
Quelle que soit, en effet, l'activité des
hommes luttant contre le fléau, il est des
.points où l'ennemi leur échappe. Toute la
région des montagnes de l'Anti-Atlas, où no-
tre influence ne s exerce pas, sert de lieux de
concentration aux acridiens car ils ne font
pas de différence entre les territoires soumis,
et ceux en dissidence. Dans ces asiles où ils
sont inattaquables pour nous, et où les indi-
gènes manquent de moyens afficaces pour
lutter contre eux, ils vont s'accoupler et
pondre en paix. Ce sont de futures invasions
qui se préparent. D'ores et déjà la plaine du
Souss toute entière, si éprouvée l'an
dernier, est menacée. La situation on le voit
est assez grave dans le Maroc du Sud.
ÀLebudit Le Barbier.
-eimb
Le péril diiinier
La question des tarifs douaniers est l'ar-
mature du régime économique mondial, et
les systèmes protectionnistes ou libre-échan-
gistes, tour à tour éprouvés, introduisent sur
le marché international des influences si pro-
fondes que les futurs conflits armés n'au-
ront sans doute pas d'autre origine.
Il reste à savoir si les relations économi-
ques entre la Métropole et les Colonies doi-
vent être soumises à ces exigences douaniè-
res. Il est de toute évidence que le point de
vue sentimental Se refuse à établir ou à
maintenir des barrières de tarifs entre la
mère-patrie et ses enfants africains. Mais
d'autres arguments sont produits par les mi-
lieux plus directement occupés du réalisme
d'intérêts très précis, où se trouvent trop
souvent opposés ceux du producteur métro-
politain et colonial, sans parler de ceux du
consommateur en général.
Si la production coloniale ne vient que
comme appoint de la production française
en cas d'insuffisance de celle-ci, la concur-
rence de prix n'est pas à craindre.
Plutôt que d'acheter du blé à Montréal,
des oranges en Espagne, des bois aux Indes,
il serait peut-être aussi naturel d'acheter le
tout à nos Colonies, sans se couvrir par des
droits de douane superflus,
Ces besoins de la Métropole avaient sus-
cité en Afrique du Nord un gros effort dans
la culture du blé tendre. Mais en France,
les meuniers ne veulent pas que puissent en-
trer des blés moins cher que ceux du Cau-
case, d'Argentine ou du Manitoba. C'est le
jour où la France demande du blé, le jour
où il faut introduire de la marchandise
chère, que ces courtiers, acheteurs et reven-
deurs, intermédiaires avides, commencent à
faire les gros bénéfices qui cotoient les limi-
tes de la légalité et dépassent celles de la
plus élémentaire solidarité.
Transportant avec amour au delà des mers
la passion terrienne ancestrale, nos colons
ont su dans un effort opiniâtre arracher d'un
sol souvent ingrat des moissons et des ré-
coltes que la mère-patrie accueille mainte-
nant comme étrangères.
Blé métropolitain et blé algérien sont
deux formules que la plus simple logique
doit prendre en une seule : le blé français.
C'est à l'abri des frontières douanières que
s'élaborèrent les rancunes, les @ dépits et fina-
lement le redoutable autonomisme.
Les tarifs soulignent avec insolence et
brutalité la distinction entre la France et ses
colonies. C'est là une dangereuse politique.
Mais c'est aussi, dira-t-on, une dangereuse
politique que de mécontenter certains inter-
médiaires tout-puissants.
l /«cfNM ferrel.
L'Aviation Coloniale
Les ports aériens de Tunis
Des travaux de dragage et d'approfon-
dissement ont été commencés il y a quel-
ques semaines au port aérien maritime de
Khereddîne.
Les crédits nécessaires pour l'exécution
de ces travaux ont été prélevés sur le cré-
dit annuel de 500.000 francs que la Tunisie
s'esl engagée à affecter pendant cinq
années aux travaux d'extension de la base
d'hydravions.
C'est "également sur ce crédit que seront
prélevés les fonds nécessaires à la cons-
truction d'un second hangar dont lep tra-
vaux ont été adjugés le mois dernier.
Ce hangar nécessité par l'augmentation
de la fréquence des services sur la ligne
Tunis-Marseille qui doit être parcourue à
partir du 1er décembre par un avion quo-
tidien et par la mise en service de lignes
nouvelles, en particulier la ligne italienne,
doit être achevé au début de 1930.
D'autre part, le personnel de la Direction
générale des Travaux publics en Tunisie a
été chargé d'étudier et d'exécuter le mon-
tage et l'aménagement d'un hangar au port
aérien de El Aouina, travail devant être
exécuté au moyen de crédits provenant du
Ministère de l'Air.
La subvention allouée à la ligne aéronau-
tique française pour assurer la liaison en-
tre Tunis et Marseille doit être portée en
1930 à la somme de un million en augmen-
tation de 250.000 francs sur la somme anté-
rieurement allouée.
La navigation aérienne en Tunisie
Il est institué une Commission pour
l'étude des questions administratives rela-
tives à la navigation aérienne en Tunisie.
Cette Commission, placée sous la prési-
dence du délégué à la Résidence Générale,
comprend :
Un représentant du Ministre de l'Air ;
Un représentant du Général commandant
supérieur des troupes de Tunisie ;
Un représentant du Vice-Amiral, Préfet
Maritime de Bizerte ;
Un représentant de chacun des Services
suivants :
Intérieur, Agriculture, Travaux Publics,
Intérieet urT, élégraphes ;
Postes et Télé~raphes ;
Un représentant de M. le Procureur de
la République, à Tunis ;
Un représentant du Secrétariat de la Dé-
fense Nationale ;
L inspecteur du Service de la Navigation
et des Pêches à la Direction générale dea
Travaux Publics, qui remplit les fonctions
de secrétaire de la Commission.
La Commission se réunit, à la Résidence
Générale sur convocation de son président.
Chute d'avion postal
Nous annoncions, d'après une agence
étrangère, qu'un avion postal français était
tombé près de Malaga. La Compagnie
aérienne 'à laquelle l'avion appartenait, a
L'n, malheureusement, confirmation de la
triste nouvelle.
C'est par suite d'une avarie nous a-t-on
déclaré que l'avion a été forcé d'allerrir
à Malaga, peu après son départ ; l'atter-
rissage se fit dans de très mauvaises condi-
tions et le feu se propagea au réservoir
malgré des secours fort rapides, l'avion fut
complètement carbonisé au bout de quel-
ques secondes. On a retiré des décombres
deux cadavres : celui du pilote Chaenk et
du radio-télégraphiste Lebouteillier.
Goulette, Marchesseau et Bourgeois
sur la route du retour
L'avion de Goulette, Maccliesseau et
Bourgeois était attendu hier à Tananarive.
Les conditions atmosphériques font suppo-
ser que l'étape s'accomplit avec régularité
et sécurité.
L'organisation de la ligne aérienne
France-Madagascar
La liaison transafricaine, magistralement
inaugurée par les Bailly, Regmensi, Mas-
sot Goulelto( Marchesseau et Bourgeois,
sera vraisemblablement., d'ici quelques
mois, assurée par des services réguliers,
jusqu'au Congo belge, tout au moins.
Le commandant Dagnaux, à qui vient
d'être confiée la direction de la nouvelle
Compagnie transafricaine n'envisage, pour
le début, qu'une simple liaison postale.
Le premier avantage de ces services
réguliers sera une notable intensification
du trafic intérieur par voie fluviale néces-
sité désormais par l'approvisionnement de
différents aérodromes d'étape.
Des chantiers sont actuellement, en acti-
vité à Fort-Lamy, Fort-Archambault, Zin-
dor et Gaô. Pour compléter les stations de
T. S. F. de Zinder et d'Aoulef des postes
seront prochainement construits 'à Bou-
rehm et Reggan.
A cet effet deux missions sont organisées;
l'une pour Gaô et Zinder, composée de
cinq voitures et commandée par lo comte
de Neufbourg est déjà partie - l'autre qui
comportera un hydroglisseur partira pro-
chainement pour Korouain et le Tchad afin
de reconnaître les voies fluviales.
L'e prochain service transaîricain mettra
le Congo belge à cinq jours de Paris selon
les étapes suivantes:, le samedi soir Pa-
ris, le dimanche matin Alger, le lundi
matin Gâo, le lundi après-midi Zinder, le
mardi Fort-Lamy, le mercredi Bangui, et
le jeudi enfiQ. l'avion atterrira en Congo
belge.
Reainensi arrose ses aalons
Au 34e régiment du Bourget, le 50 groupe
a reçu l'équipage si sympaihique et si mo-
deste quel exemple 1 Bailly, Reginensi
et Marsot, pour fêler les galons de sous-
lieutenant de Reginensi : pilotes, observa-
teurs et mécaniciens étaient réunis.
Le commandant Laurent, chef du gronpc,
prononça une allocution charmante en
l'honneur des frères.siamois de 1 air et but
à leur santé. M. Bloch, l'as des drachens,
de la maison Gnome et Rhône, et Mme
Bloch, assistaient à cette réunion intime
qui fut certainement l'une de celles qui plut
et émut le plus le célèbre équipage.
Accident d'avion en Indochine
On mande de Haïphong ou Lloyds :
Un avion piloté par l'aviateur portugais
Beirps, a été endommagé, le 30 novembre,
à 480 kilomètres d'Hanoi.
Les détails manquent.
Au Conseil d'itat
Indemnité aux magistrats coloniaux
A la requête de la colonie de la Cochin-
chine et du Protectorat du Cambodge, le
Conseil d'Etat a annulé les artêtés en dates
des 3 septembre et 19 novembre 1924, par
lesquels le Conseil du Contentieux adminis-
tratif de l'Indochine a reconnu à MM. Ser-
vaire et Lafrique droit à l'indemnité jour-
nalière de déplacement pendant toute la
durée des intérims effectués par ces magis-
trats à Mytho, à Pnom-Penh et à Saigon.
Attendu, a déclaré le Conseil d'Etat, qu'il
résulte de l'instruction que M. Servaire qui
a été nommé Procureur de la République a
Travinh, n'a pas rejoint ce posté avant
d'être envoyé à Mytho, pour y remplir provi-
soirement, les fonctions de Procureur de
la République.
Des lors, il ne sauiait être regardé coin
me ayant occupé, avant sa mise en route, le
poste dont il était titulaire au moment de
son envoi en mission et qu'il devait, en
principe, rejoindre avant l'expiration de l'in-
térim pour, lequel il était désigné.
En ce qui concerne M. Lafrique, prési-
dent titulaire du Tribunal de Travinh, il
résulte de l'instruction que ce magistrat a
été dès son débarquement dans la colonie
à son retour de congé, désigné pour exercer,
par intérim, les fonctions de juge de paix
à compétence étendue à Pnom-Penh, puis,
celles de substitut du Procureur général et
de Procureur de la République à Saigon.
Dans ces conditions, ce magistrat ne sau-
rait être regardé comme ayant occupé, avant
ses diverses mises en route, le poste dont il
était titulaire au môment de son envoi en
mission et qu'il devait en principe, rejoin-
dre avant la fin de ladite mission.
Requête d'un agent-voyer principal
d'Alger
A la requête de M. Brandstetter, agent-
voyer principal en retraite, demeurant à
Alger, 6, rue Barbes, le Conseil d'Etat a
annulé un arrêté du Préfet d'Alger, lui
concédant une pension que ce fonctionnaire
estimait insuffisante.
Attendu, a déclaré le Conseil d'Etat. que
le grade d'agent-voyer principal dont M.
Brandstetter était titulaire lors de sa mise
à la retraite survenue le 29 mars 1899, ne
comportait à cette époque qu'une seule
classe.
Mais, par délibération du 29 octobre
1907, il a été créé deux classes d'agents-
voyers principaux.
A la suite de cette délibération il a été
procédé à un reclassement du personnel.
Les agents-voyers principaux réunissant
six ans de grade et dix-huit ans de services,
ont été nommés agents-voyers principaux de
iro classe.
Les nominations intervenues pour assu-
rer le reclassement n'ont pas présenté le
caractère d'une promotion de classe.
Dès lors. le requérant, qui réunissait,
lors de sa mise à la retraite en 1890, les
conditions de grade et de service ci-dessus
mentionnés, est fondé à soutenir que c'est
en violation de la délibération du Conseil
fénéral du 4 mai 1927 que sa pension a
été revisée en faisant état des traitements
attachés au grade d'agent-voyer principal
de 20 classe, et non à celui d'agent-voyer
principal de Iro classe.
M. Brandstetter est renvoyé devant le pré-
fet d'Alger pour être procédé à la liquida-
tion de la pension revisée à laquelle il a
droit.
,
Histoires de bêtes
L'éléphant bon copain
Les termites
Un éléphant de cirque, ces jours derniers,
au Brésil, fut violemment heurté par un
tramway. 11 tomba, blessé. Un autre élé-
phant, que le choc avait épargné, empêcha
pendant deux heures que l'on approchât son
compagnon. Il paraissait craindre de nou-
veaux maux, mais n'en faisait pas moins tous
ses efforts pour soulager et relever la victi-
me. Il y parvint, seul, et. dès lors, redevint
me. Il y parvint, seul et t'écurie du cirque
paisible pour regagner l'écurie du cirque
avec celui qu'il taut bien appeler son ami.
C'est troublant r
Ces petites histoires de grosses bêtes,
comme les histoires d'abeilles ou de termi-
tes ne seraient-elles que de simples curio-
sités. des amusettes ? Personne n'a le droit
de 1 affirmer. Nous allons jusqu'à penser
qu'elles ont une portée métaphysique..
Le grand poète-philosophe Maurice Mae-
terlinck, dans son admirable vie des termi-
tes, montre l'immense abîme qui coupe
toute communication entre l'homme et le
règne animal.
Mais il se peut qu'un esprit aussi hardi,
encore que conscient, comme tous ceux de
son rang, de l'infirmité de la condition
d'homme, ne désespère pas d'une communi-
cation future. S'il existe une « intelfigence
de la termitière », il n'est @ pas absolument
fou de croire qu'un jour, l'une de ces pro-
digieuses monarchies dira aux hommes :
Voici ce que nous savons, et voici ce que
nous croyons au sujet de nos fins.
N'est-on pas déjà en voie de découvrir
une parenté entre les phénomènes cérébraux
et les ondes de T.S.F. ?
-.-- - -
S'il est prouvé, dans quelques années ou
quelques siècles, qu'un système nerveux est
émetteur et récepteur d'ondes, l'on ne sera
pas loin de la possibilité d'inscrire et de tra-
duire leur graphique. Alors, que n'appren-
dra-t-on pas ?
En attendant, coloniaux, si la malchance
vous a placés dans une région en proie aux
termites, pourquoi n'en profiteriez-vous pas
pour ajouter vos observations à celles qu'ont
déjà réunies les voyageurs, les savants et les
philosophes ?
L'observation d'un éléphant ou d'un singe
n'est d'ailleurs pas d'un moindre intérêt.
a B. L.
CINÉMA COLONIAL
..w
Un nouveau film vient d'être tourné
en Afrique
M. S. Van Dyke, le metteur en scène
d'Ombres Blatiches, est rentré d'Afrique où
il a tourné son nouveau film Trader Horn.
11 repart pour New-York avec ses principaux
interprètes : Harry Carey, Edwina Bootb
et Duncan Rénal do.
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