Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-11-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 novembre 1929 16 novembre 1929
Description : 1929/11/16 (A30,N165). 1929/11/16 (A30,N165).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280639t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME WNNM - Ne 165.
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tout tas banaux 4t poil».
Le problème du café
Puisque nous entendons, à nouveau, les'
mêmes couplets sur la mise en valeur des
colonies, et que, d'autre part, on nous an-
nonce l'avènement des réalisateurs, hâtons-
nous de fournir quelques indications précises
sur un certain nombre des problèmes qui at-
tirent le plus impérieusement notre atten-
tion.
J'ai sous les yeux le rapport adressé, il y
a quelques mois, à l'Association Nationale
d'Expansion Economique sur le café dans
les Colonies françaises. Je passe rapide-
ment sur les statistiques qui ont été repro-
duites un peu partout. Je ne rappelle que ce
qui est le plus intéressant pour nous, Fran-
çais.
Notre pays vient, en seconde ligne, après
les Etats-Unis comme pays importateur.
Nous venons au septième rang comme pays
consommateur, après la Suède, le Dane-
mark, la Norvège, les Etats-Unis, la Bel-
gique, les Pays-Bas, i kg. 340 en 1873; 2
kg. 200 en 1913 ; 4 kg. 410 en 1925 ;
3 kg. 900 en 1927, voilà les chiffres de la
consommation moyenne par tête d'habitant.
Chacun sait que le principal marché du café
reste le Havre, malgré tous les efforts de
ceux qui auraient voulu le transporter ail-
leurs. Le café est donc au premier plan
dans notre économie nationale. Or, sur les
159.600 tonnes importées en 1927, 2,82
à peine ont été fournies par nos colonies,
soit un total de 4.487 tonnes.
Et que les quantités que nos colonies ont
exportées de 1903 à 1928 soient en aug-
mentation, cela est hors de doute ; 1903,
2.536 tonnes ; 1919, 3.200 tonnes ; 192O,
4.522 tonnes ; 1927, 4.915. Mais qu'est-ce
que tout cela pour un domaine colonial qui
compte, sous les tropiques, des centaines et
des centaines de milliers d'hectares qui con-
viennent au caféier ? Et n'est-il pas regret-
table que les tentatives faites à diverses re-
prises dans ces régions n'aient donné que
c des résultats intimes » ?
De même, n'est-il pas regrettable que nos
vieilles colonies aient vu peu à peu décroî-
tre cette culture ? Pour la Guadeloupe,
63.000 quintaux en 1775 ; pour la Marti-
nique, 500.000 quintaux en 1789 ; pour la
Réunion, 36.000 quintaux en 1817. ht quels
cafés 1 Ceux de la Guadeloupe et de la Kéu-
nion étaient cités comme hors de toute com-
paraison ; ils se cotaient trois fois plus
cher que le café « Santos Good Average m ;
ceux de la Martinique étaient de très
bonne qualité ; aujourd'hui les exportations
de ces colonies sont sensiblement nulles,
sauf toutefois celles de la Guadeloupe qui,
en 1927, ne dépassaient pourtant pas un
millier de tonnes.
On nous rappelle, dans certaines études
générales, que les encouragements n'ont pas
manqué à cette culture. Les cafés bénéfi-
ciaient, en vertu de la loi de 1892, à l'en-
trée dans la métropole, d'un tarif de faveur
équivalent à une véritable prime. Ils acquit-
taient la moitié du droit imposé aux cafés
étrangers ; ce droit était fixé, à 1. 560 fr.
par tonne, les cafés français recevaient une
prime de 780 francs par tonne. Plus tard,
les droits sur les cafés furent abaissés à
1.360 francs, mais, en vertu de la loi du 5
août ion qui exemptait de _- tout droit les
produits des colonies assimilés à leur entrée
dans la métropole, c'était en réalité une pri-
me de 1.360 francs par tonne qui était ac-
cordée aux cafés français. Si l'on calcule
que dans une entreprise agricole, bien con-
duite, on peut retirer une tonne de café à
l'hectare, on mesure l'importance de l'en-
couragement accordé aux producteurs de
café dans nos colonies françaises.
Et pourtant, la culture du café ne s'est
pas développée dans nos vieilles colonies.
On en a donné des explications nombreuses.
Les plus simples sont celles qui font inter-
venir « les causes naturelles ». Il en est
contre lesquelles aucun système de protec-
tion ne saurait prévaloir. La diminution de
la production du café s'explique par les ra-
vages des maladies qui se sont abattues sur
les caféiers et par l'extension de la canne
à sucre ; entre une culture précaire et une
autre plus sûre et dont le rendement est plus
avantageux, le choix du cultivateur est tou-
jours le même. On trouve dans le rapport
-. -. 11" - - ,- -- s:
que j ai cité 1 exemple ae tey ian , ic taie
était, avec la cannelle et l'huile de coco, la
principale exportation de Ceylan ; l'hémil-
cia vastatrix, qui fait son apparition en
1869, détruit la majeure partie des planta-
tions ; la culture du café est remplacée par
celle du thé.
Mais pour les possessions coloniales nou-
velles ? Ici, il faut distinguer entre les ef-
forts qui ont eu lieu après les premiers
jours de l'occupation et ceux qui sont ten-
tés aujourd'hui. Au début, les colons fran-
çais sont des officiers, des fonctionnaires,
des métropolitains qui débarquent avec plus
de foi que de connaissances agricoles; comme
surveillants, ils s'adjoignent des libérés de
l'armée coloniale, des retraités, des cadres
inférieurs de la milice et de la douane ;
et en avant pour les cultures dites
« riches » avec pour guide le hasard !
Peu de voies de communication ; on
s'installe à proximité des centres, n'im-
porte où ; « cependant, l'Administration
créait des jardins d'essai dans les grandes
villes, cherchant, de préférence à des ter-
rains fertiles, des sites pittoresques, un pe-
tit lac, une vieille pagode ! Et l'ancien
chef de pénitencier, promu chef de service
agricole, consultait l'ancien agent des Pos-
tes devenu planteur, tandis que le résident
n'avait souvent qu'un désir : voir partir un
colon qui troublait sa quiétude. »
Tableau pittoresque, humoristique, un peu
émouvant d ailleurs ; période de gaspillage,
d'argent, de temps, d'hommes ; c est cepen-
dant la période héroïque, celle où le colon
français fait ses classes. C'est l'époque où,
sous prétexte que le Liberia brave le atteintes
de "hemilcia vastatrix, on le répand par-
tout, alors qu'il est partout abandonné dé-
sormais, à cause de la médiocrité du rende-
ment dans les sols à peine passables et du
goût désagréable de ses fèves. Résultat :
le caféier est en discrédit, les capitaux se
détournent de ces plantations ; d'une part,
ils sont effrayés par l'effondrement des
cours après que l'Etat de Sao Paolo, en
1906, récolte plus de 17 millions de sacs, et,
de l'autre, ils sont attirés par les planta-
tions de caoutchouc qui ont toutes les fa-
veurs du public.
Aujourd'hui, c'est autre chose, et cela
pour cinq raisons principales :
Personnel d'élite grâce à l'Institut Natio-
nal d'Agronomie Coloniale de Nogent-sur-
Marne ; multiplication des stations d'essais,
au Toukin, en Annam, au Dahomey, etc.
Développement des voies de communica-
tion et, par suite, milliers d'hectares ouveits
à la culture ;
Utilisation de l'Excelta, caféier trouvé en
1903 dans le Haut-Chari par Auguste
Chevalier;
Régime accordé aux cafés coloniaux à
leur entrée en France.
Il y a donc des facteurs de succès qui
existent aujourd'hui, qui n'existaient pas
au début. Comment les utiliser ? Comment
les mettre en oeuvre ? J'y reviendrai à la
suite de l'auteur du rapport dont j'ai parlé
et qui est un guide précieux en cette matière.
ivmo»io àtowàegtum.
Sénateur de Vl/'érault,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
mole,
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie, ainsi que
nous l'avons relaté, jeudi après-midi sous
la présidence de M. taittinger, président.
NOMINATION DE RAPPORTEURS
La création d'un corps d'inspecteurs
du travail
La Commission a nommé M. Frossard
rapporteur du projet de loi portant création
d'un corps d'inspecteurs du travail à l'ad-
ministration centrale du ministère des Co-
lonies.
L'agriculture algérienne
M. Ricci, auteur d'une proposition de ré-
solution tendant à inviter le Gouvernement
à venir en aide à l'agriculture algérienne, a
été nommé rapporteur de sa proposition.
LE MONOPOLE DES TABACS
A MADAGASCAR
Sur une deuxième proposition de résolu-
tion de M. Ricci, invitant le Gouvernement
à ne pas donner suite au projet d'établisse-
ment d'un monopole des tabacs à Madagas-
car, M. , Auguste Brunct est intervenu, rap-
pelant le principe de l'autonomie finan-
cière et fiscale des colonies, proclamé par
la loi du 13 avril yjoo et qui serait atteint
par une procédure d'opposition. La commis-
sion décide alors d'ajourner l'examen de la
proposition.
L'EMPRUNT COLONIAL
MM. Auguste Brunet, Alexandre Varenne,
Bclucl. Ernest Outrey, de Tastes, ont en-
suite échangé leurs vues sur le projet d'em-
prunt colonial.
Une situation nouvelle, selon la juste ob-
servation de M. Auguste Brunet, rapporteur
général de ce projet, existe depuis la décla-
ration ministérielle : les prestations que l'on
attendait du plan Dawes ne peuvent plus
entrer en compte sous le régime du plan
Young ; un emprunt complémentaire de 600
millions y suppléera. Le rapport sera à bref
délai, présenté à la Commission.
LA BANQUE DE L'INDOCIDNE
ET LA STABILISATION DE LA PIASTRE
A la demande de la Commission, son pré-
sident M. Taittinger, interviendra auprès du
Gouvernement pour obtenir le dépôt pro-
chain, du projet de loi concernant le privi-
lège de la Banque de l'Indochine, l'organi-
sation de cet institut d'émission devant être
liée étroitement à la question de la stabili-
sation de la piastre.
Etaient présents à cette réunion: MM. Be-
luel, Auguste Brunet, Frossard, Gasparin, le
commandant de Grandmaison, de La Grou-
dière, Mazerand, Nouelle, Odin, Outrey)
Pierre perreau-pradier, Pezet, Reille-Soult,
Roux-Freissineng, Taittinger, de Tastes,
Thomas, Alexandre Varenne.
Au Ministère de la
Marine Marchande
Le cabinet du ministre
M. Louis Rollin, ministre de la Marine
marchande, a constitué comme il suit son ca-
binet :
Ont été nommés :
Directeur du cabinet : M. Marcel Lemoine,
sous-préfet.
Chefs adjoints : MM. Olivier Quéant, pu-
bliciste maritime ; Baront inspecteur de It Enre-
gistrement.
Conseiller technique : M. de Biçault-Casa-
nove, administrateur général de 1 Inscription
maritime.
Attachés : MM. Roullier, rédacteur princi-
pal au Ministère de la Marine marchande ; Se-
guy, docteur en droit, licencié ès lettres.
Chargé de mission : M. Edouard Mondor,
docteur en droit,
Le riz américain
ES Etats-Unis, pro-
ducteurs ou consomk
mateufS, ne sont
a secs » que lors-
qu'il s'agit de l'al-
cool. Pour le reste,
ils sont surabon-
dants. Il faut le
regretter, car cela
peut devenir petit
à tetit un damer
pour nos exportations coloniales.
Pour s'en rendre compte, il suffit de voir
ce qui se passe actuellement en Extrême-
Orient sur les marchés du riz.
L'Indochine est grande productrice de cet
aliment. Son grand marché du ris est Hong-
kong et, par IJongkong, les Antilles et sur-
tout Cuba.
Le Japon aussi est un client sérieux de
VIndochine, surtout lorsque sa récolte inté-
rieure est insuf fisante.
Eh 1 bien, sur ces deux points, Japon et
Amérique-Centrale-Antilles, les Etats-Unis
concurrencent de plus en plus notre colonie
exportatrice de ris.
Depuis longtemps, le Texas et les Etats
du Sud offraient d'immenses rizières, mais
la consommation se faisait sur place. Or,
aujourd'hui Vexportation qui était de 40
millions de livres en 1925, va dépasser 400
milhôtis de livres. •*'
Il y a bien une difficulté pour les Améri-
cains : le ris des Etats-Unis - sans doute
pour être agréable à Alonroë - reste améri-
cain et ni les Japonais, ni les habitants de
Cuba n'aiment le riz américain.
Les Etats-Unis, tertiles en ruses quand il
s'agit de leur concurrence, envoient déjà au
lapoll le « riz-gout japonais 8, récolté en
Californie, où sont les ports d'exportation
vers le Japon. Nul doute que bientôt les
Américains, pour plaire à la clientèle,
n'exportent un « riz-goût antillais ».
Il ne s'agit peut être que d'une question
d'étiquette, alors que le produit reste dans
tous les cas le même, mais la clientèle est
parfois facile à contenter. Cest la foi qui
sauve. Quoi qu'il en soit le danger est évi-
dent.
Jusqu'à présent, nos colons d'Indochine
n'avaient peut-être pas à s'inquiéter de
cet éjat de choses, mais il est temps qu'ils
avisent pour parer « au grain » .c'est le
moment de le dire.
Il est encore temps, ne serait-ce qu'en
améliorant et en sélectionnant les graines.
Il est d'autallt plus nécessaire d'agir que
la récolte du riz est déficitaire au Japon
cette année et qu'il faudra importer environ
i million de kokus (c'est une mesure de
poids.) de riz étranger.
MicHei 6eisMoer/er
Député des Côtes-du-Nord.
Membre dé la Commission
de la Marine Marchande.
Le cabinet de M. François Piftri
i
Comme nous avons été les premiers à l'an-
noncer, M. Gaston Joseph, directeur des Af-
faires politiques, conserve les fonctions de chef
de cabinet du ministre des Colonies qu'il oc-
cupe depuis plus de quatre ans avec tant d'acti-
vité, d'intelligence et de dévouement. Il sera
secondé par M. Bernard-Marcel Peyrouton,
administrateur en chef des Colonies, directeur
de l'Agence Economique des Territoires afri-
cains sous mandat, et par M. de Peretti de
la Rocca, qui rempliront les fonctions de chef
adjoint. M. Brossellette sera chargé au cabi-
net des rel ations avec la presse.
Le cabinet du ministre sera incessamment
complété.
RUE OUDINOT
Les attributions du sous-secrétaire d'Etat
Le sous-secrétaire d'Etat au ministère des
Colonies a spécialement dans ses attribu-
tions, sous la haute direction du ministre :
1 ° Les questions ayant trait à la protec-
tion sanitaire des populations coloniales i.
2° Les questions ayant trait au dévelop-
pement de l'enseignement aux colonies;
30 Le contrôle et l'administration de
l'Agence Générale et de ses services an-
nexes :
4° Les Agences Economiques et l'orga-
nisation de la propagande coloniale ;
L'Exposition Coloniale Internationale de
1931 continuera à relever diiectement du
ministre ;
5° Le Conseil Economique et le Conseil
de Législation du Conseil Supérieur dea
Colonies ;
6° Les questions intéressant l'organisation
et le recrutement des grandes écoles dépen-
dant du Département des Colonies j
70 Toutes les affaires que le ministre ren-
voie à son examen et à sa décision.
Le sous-secrétaire d'Etat peut être délégué
par le ministre pour traiter soit au Sénat,
soit à la Chambre des députés, toutes les
affaires de son ressort.
Fret franco-colonial
111
Faut-il souligner l'importance des problèmes
qui occupent M. Louis Rollin, le premier mi-
nistre de ce nouveau département ?
Nos paquebots sont les véhicules désignés
des productions françaises à l'étranger et par-
tant un des liens les plus importants entre la
métropole et les colonies.
Le fret étranger, si onéreux pour notre tra-
fic maritime, sera d'autant plus réduit que
notre service sera intensifié.
A LIRE EN 2" PAGE
A la Chambre.
IJCH artistes coloniaux.
Au Salon d'automne.
EN 3e PAGE
La Bourse.
Les dépêches d'Indochine.
Ce que pense de domaine
aérien colonial, M. Brocard,
Président de la Cewitswn de l'Air
Rencontrant aux Pas-Perdus, ces jours
derniers, M. Antonin Brocard, je tentai,
malgré son allure rapide, de l'arrêter un ins-
tant :
Monsieur le Président, Monsieur le
Président.
Tiens, bonjour, ça va?
Merci, et vous-même ?
Ça va vite, comme vous voyez; je suis
terriblement pressé.
Comme un avion de chasse. je vois.
et je me souviens. Mais je n'ai que dix
mots.
Mettons douze.
A vous dire.
Soit, accompagnez-moi jusqu'au quai.
Le temps de trouver un taxi, je suis à vous.
Encore merci. Vous êtes toujours pas-
sionné pour la Chose coloniale?
- Mais naturellement, et plus que ja-
mais.
Avez-vous lu dans les Annales Colonia-
les le dernier article de M. le sénateur Né-
ron ?
Oui, certes, et je trouve que M. Néron
a raison.
Mais encore?.
Je regrette, mais voici un taxi, vous
tenez absolument à mon opinion?
Absolument. Qui mieux que vous?.
Eh ! bien je vous écrirai.
Promis, Monsieur le Président?
Promis !
M. Brocard est homme de parole. Voici
la lettre que je viens de recevoir.
Cher Monsieur,
Conformément aux idées exprimées par
M. le sénateur Néron, je considère le domai-
ne aérien colonial comme essentiel et même,
à mon avis, dans le moment actuel, plus im-
portant que le domaine métropolitain.
Je parle, bien entendu, de Vaviation com-
merciale.
Mais je ne crois pas qu'à ce point de vue,
le Gouvernement ait les yeux fermés. Bien
au contraire, puisque, dans les programmes
nouveaux, existent plusieurs prototypes à
l'étude, spécialement destinés aux Colonies.
("était la première étape indispensable. Car
il ne faut Pas renouveler aux Colonies une
erreur commise ailleurs : enthousiasmer le
public, les administrations, sur l'idée
aérienne, , organiser tout un réseau coûteux,
et n'avoir que des instruments médiocres
pour le parcourir.
La question de l'aviation coloniale est
donc en bonne voie ; un peu d'accélération
dans son organisation, un souci extrême de
faire « sortir Il aussi vite que possible, en-
suite (ce qui est plus important) de « met-
tre au point n. par une expérience immédia-
te et P"rolongée, des types d'avions adaptés
aux Colonies, tels sont les deux points qui
ne manquent pas d'intéresser le Parlement,
très attentif, je Puis vous Vaffirmer, à l'éclo-
sion p-rochaine et fructueuse de l'aviation co-
loniale.
A. BROCARD.
Comme bien on pense, nous étions pro-
fondément convaincus que d'articles dans
ce journal, ont exprimé cette conviction 1
de l'importance primordiale du champ d'ac-
tion colonial pour le développement et le
progrès de l'aviation française, mais il nous
est particulièrement agréable de voir la
haute autorité du Président de la Commis-
sion de l'Air se prononcer dans le même
sens : le domaine aérien colonial est, dans
le moment actuel, plus important que le
domaine métropolitain.
C. Q. F. D.
Mené de Laromlfficiêre.
*
Le régime minier au Maroc
elb~ »–
La récente promulgation au Maroc d'un
dahir sur le régime minier a donné lieu, sur
une transmission incomplète des textes, à des
conclusions inexactes. L'importance du pro-
blème dans un pays où les richesses minières
se révèlent comme fort importantes mérite
d'être précisée. Le nouveau règlement minier,
qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 1930,
se substitue au règlement de 1923, sans modi-
fications essentielles.
La législation minière marocaine, fidèle à
ses principes, demeure libérale. Les change-
ments amenés par la rapide évolution du pays
répondent à des vues exprimées par l'industrie
minière elle-même. Ils portent principalement
sur la durée des permis de recherches, sur les
conditions de renouvellement et sur le carac-
tère immobilier des titres miniers. La dispo-
sition qui attribue à l'Etat la propriété du sous-
sol n'est pas nouvelle, elle figure depuis 1810
dans la législation française et est déjà appli-
quée au Maroc. Le nouveau dahir n'offre donc
qu'une mise au point d'ordre administratif né-
cessitée par les conditions nouvelles dans les-
quelles devront s'entreprendre les exploitations
minières au Maroc.
A la Société des Nations
-– .,.
Les événements de Palestine
à la commission des Mandats
Le Conseil de la S.D.N. dans sa session
de septembre avait décidé que toute docu-
mentation relative aux incidents de Palestine
devait être transmise à la commission des
mandats afin que celle-ci puisse en appro-
fondir l'étude et communiquer au Conseil
son avis à leur sujet.
La commission des mandats qui en a déli-
béré hier, ayant constaté que toute la docu-
mentation n'a pas pu lui être transmise, a
décidé de tenir une session extraordinaire
au mois de mars prochain afin de pouvoir
remettre ses conclusions au Conseil dans la
session que celui-ci tiendra au mois de mai.
La commission a aborde ensuite l'examen
du rapport annuel de l'Angleterre sur le
Samoa Occidental.
- --
L'Aviation Coloniale
Le sauvetage de l'avion « Marseille-Tunis »
On donne les détails suivants sur le sau-
vetage de l'hydravion français lVarlf-iue-
tunis :
L'appel de secours lancé par l'hydravion
a été recueilli par la station de la marine
italienne de Pulmariu, qui a transmis a
son tour les appels de secours aux navires
en mer et aux stations les plus proches.
Le vapeur italien Arbore a a capté le si-
gnal de secours. Le vapeur anglais Auijus-
trus, qui croisait dans les pamges, n'avait
pas réussi à apercevoir l'hydravion fmll-
çais à cause du brouillard et, de l'obscu-
rité.
L'Arborea a aperçu l'hydravion français
à 15 milles de la pointe de Terravilla.
Les manoeuvres de sauvetage ont com-
mencé sur-le-champ, rendues difficiles par
la mer dérnontke.
Encore un hydravion en panne
Un hydravion commercial piloté pur
l'aviateur Pommereau, assurant le service
postal entre la France et la Syrie, est
tombé en panne vendredi matin, vers
9 h. 30, peu après son départ de Corfou.
L'aviateur a pu éviter la mer, qui. en
raison du mauvais temps, rendait tout
amérissage impossible, et a réussi à se pn-
ser dans le golfe de Salerne.
Des recherches ont été entreprises pour
retrouver cet hydravion.
L'escale de Costes et Bellonte à Hanoi
Devant un très nombreux public qui em-
plissait le théâtre municipal d'Hanoi, Cos-
tes et Bellonte au cours d'une réunion don-
née sous les auspices du groupement de
propagande aérienne du 'Xord de l'Indo-
chine ont fait une causerie sur « les grands
voyages aériens et l'aviation commerciale fi
et ils ont conté les péripéties de leur der-
nier raid-record Paris-Tsitsikar.
Le Gouverneur général Pasquier, entouré
du général commandant supérieur, du se-
crétaire général, du résident supérieur du
Tonkin, et des notabilités locales, prési-
dait la réunion.
Le public fit un chaleureux accueil aux
deux aviateurs qui emporteront il Paris un
chèque de 10.000 fr. produit d'une quête
faite parmi l'auditoire au bénéfice d'vres de secours aux victimes de l'aviation.
Costes et Bellonte sont, dès maintenant,
prêts pour leur tentative de vol rapide
Hanoï-Paris avec le minimum d'escales. Us
prendront le départ des réception d'avis
météorologkpies satisfaisants. Dans l'im-
possibilité de décoller de l'aérodrome
d'Hanoï avec le plein d'essence, ils parti-
ront avec 1.500 litres seulement pour Cal-
cutta où ils compléteront leur approvision-
nement. Ils emporteront un courrier im-
portant.
Un nouvel avion français
transporte 32 personnes
Les essais officiels du nouvel avion de
transport trimoteur D. B. 70 ont eu lien &
Bordeaux. L'appareil, piloté par M. Char-
les Descamps, a quitté l'aérodrome de Mé-
ngnac et a survolé Bordeaux pendant une
demi-heure, à une altitude de 600 mètres.
Puis il est revenu atterrir à son point de
départ.
Les techniciens présents ont déclaré que
cette expérience était très satisfaisante. Le
D. B. 70 est un monoplan géant entière-
ment métallique, d'une envergure de 37
mètres, du poids de 3 tonnes et actionné
par trois moteurs ae uiu cnevaux. Il peut
transporter 28 passagers et 4 hommes
d'équipage. Son aménagement intérieur,
particulièrement luxueux, comprend - une
salle à manger, une cuisine, un promenoir
pour les passagers et un promenoir pour
l'équipage. Ce nouvel avion, d'un type tout
nouveau, doit être ultérieurement affecté a
l'une des grandes lignes exploitées par la
Compagnie aéropostale.
Bailly, Reginensi et Marsot
ont survolé le Congo belge
Les aviateurs Bailly, Reginensi et Mar-
sot, qui avaient quitté Elisabethville le 14
novembre, à 5 h. 30, ont atterri à Coquilaht-
ville, à 16 h. 30. ayant couvert saris escale
les 1.950 kilomètres qui séparent les deux
villes.
Bellonte nommé chevalier
de la Légion d'honneur
Le mécanicien radiotélégraphiste Bel-
lonte, coéquipier de l'aviateur Costes, vient
d'être nommé chevalier de la Légion d'hon-
neur à la suite de l'heureuse tentative de
record du monde en ligne droite. A ses
qualités de mécanicien-radio, Bellonte joint
celles d'excellent navigateur qui lui per-
mirent de seconder fort utilement Costes
durant son voyage record de Paris à Tsitsi-
khar.
A l'Académie des Inscriptions
et BeUes-Lettres
La succession de M. Schlumberger
L'Académie des Inscriptions a reçu hier
de M. Millet, professeur au Collège de
France, une lettre par laquelle ce savant
pose sa candidature au fauteuil du regretté
Gustave Schlumberger.
Les langues africaines
Mlle Homberger a envoyé de nouvelles
constatations faites au cours de ses études
sur les langues africaines : le peuhl repré-
senterait la langue d'hommes qui ont parlé
l'égyptien ancien.
Voyage d'étude
L'Association des élèves et des anciens
élèves de l'Ecole du Louvre organise, pour
les mois de janvier et de février, un voyage
en Egypte et Haute-Egypte. L'éminent égyp-
tologue M. Nagel fera faire aux voyageurs
la remontée du Nil en bateau particulier
jusqu'à Assouan, avec visites à tous les sites.
Le voyage comprendra, en outre, deux iti-
néraires complémentaires : la Nubie en ba-
teau jusqu'à Ouady-Halfa, avec visites aux
célèbres temples de Es Sebou'a et Abou Sim-
bel ; le second conduira les participants à
Jérusalem, Damas, Palmyre, Baalbeck, Bey-
routh, Constantinople, Athènes et Pompéi.
La case aux livres
-0-
Ecrivains coloniaux. et ci' ailleurs
Par MAIllE-LOUISE SICAItD.
0ou
LE CHEMIN DE FER TRANSSAHARIEN
Tracé. Construction. Exploitation
par A. FOCK
Tout le monde parle du Transsaharien;
c'est devenu un thème à la mode. Seulement,
l'opinion publique qui s'est assimilée cette
courte phrase: i, le chemin de fer Transsaha-
rien Il ignore trop souvent de quoi il s'agit,
et ne se doute pas davantage que cette ques-
tion intéresse au plus haut point l'économie
vitale de la France. Le but à atteindre ne
manque pas de grandeur! Il tend à consti-
tuer en un bloc solide, prolongement de la
Métropole, les trois provinces méditerra-
néennes de la France Africaine et les vastes
pays noirs jusqu'à l'Equateur, que sépare la
zone désertique. Il faut donc établir une
liaison définitive, permanente entre le Nord
et le Sud : « Jeter, à cet effet, un pont ter-
restre d'une rive à l'autre du Sahara ! »>
Ainsi s'impose la création d'une voie ferrée
intercoloniate, épine dorsale des territoires
français s'étendant de la Méditerranée au
Congo.
Dans l'intéressante préface que M. Jules
Cambon consacre au remarquable ouvrage de
M. Fock, l'ancien Gouverneur général de
1 Algérie élargit le rôle du Transsaharien:
Il 11 doit devenir une des principales artères
du système ferroviaire africain. n Donc, les
trois puissances qui dominent en Afrique:
l'Angleterre, la France, la Belgique, de-
vraient s'entendre entre elles, combiner leurs
efforts, au lieu de disperser leurs projets
dans leurs possessions respectives. 1.1 est à
souhaiter, en effet, pour cette Afrique que la
nature a faite si peu accessible aux efforts
des nations civilisées, que les trois puissances
de la vieille Europe établissent le plan
commun cl un réseau a réaliser dans l'avenir. Il
Chacune d'elles construirait sa part dans un
esprit d'association ou de concurrence. à)
Notre Transsaharien se relierait à l'Afrique
du Sud et à l'Est, à la région des Grands
lacs et aux ports de l'Océan Indien, au tra-
vers du Congo Belge. Il deviendrait ainsi un
des éléments d'un transcontinental interna-
tional, qui mettrait en relations toutes les
régions du Continent noir.
Le livre de Fock, où tous les problèmes
techniques et économiques que ce projet sou-
lève sont examinés, discutés et résolus, ce
livre est bien fait pour tenter la conversion
des anti-transsahariens, de ceux qui ont mis
leur foi et leur espérance dans le développe-
ment de la navigation aérienne et de la trac-
tion automobile. Quoiqu'on pense M. Jules
Cambon, dans cinquante ans, avions et autos
sous des formes peut-être encore imprévues,
représenteront, 1 même au travers du désert,
autre chose qu'un sport ! Seulement, comme
le projet du Transsaharien est prêt, que « la
constitution de l'Afrique Française en un
bloc solide » presse, il faut passer de l'idée
à la réalisation, sans délai. Au moins, quand
un spécimen du chemin de fer démodé ira
rejoindre au château de Compiègne le musée
des antiques voitures, le Transsaharien, si on
le construit sans retard, aura eu le temps de
contribuer à l'essor de notre empire africain.
(SOcièté d'Editions Géographiques Mari-
times et Coloniales, 184, boulevard Saint-
Germain, Paris.)
A L'OREE DE LA FORET VIERGE
par
ALBERT SCHWEITZER
et J'étais professeur à l'Université de Stras-
bourg, organiste et écrivain; j'ai tout quitté
pour devenir médecin en Afrique Equatoriale
Pourquoi ? » Parce que Albert Schweitzer,
heureux, riche considéré, voulait se consa,
crer à une tâcne humanitaire. A l'orée de la
Forêt Vierge est l'histoire presque quoti-
dienne de l'hôpital pour les noirs, qu'il fon-
de, qu'il bâtit plutôt de ses propres mains à
Lambaréné. Il se dégage en ce livre Ta plus
haute des leçons, cette <1 utilité de la règle
sociale et de la beauté de l'action » qu'il a
découvertes en soulageant les noirs de
l'Afrique Equatoriale.
(Les Editions Rieder.)
BAMBOULINA
par
PAUL REBOUX
Voici des contes pour tous les goûts, car
ces nouvelles sont classées par catégories:
pour les messieurs, pour les dames, pour les
familles. Le procédé est tout à fait u Bonne
Presse ». Les mamans sont prévenues d'avan-
ce: que « les jeunes filles en fleurs » peuvent
lire « Le Retour de l'Enfant Prodigue »,
mais ne doivent pas jeter les yéux sur « Bam-
boulina », histoire scabreuse d'une petite né-
gresse enlevée par un singe amoureux. Re-
cueil pittoresque et divertissant qui atteste
une fois de plus la souplesse du talent de
Paul Reboux.
(Ernest Flammarion, éditeu,.)
UNE FEMME. ET LA PEUR
par
PIERRE HUBAC
Pour trouver l'inspiration, il fallait à Ga-
briel Marchand, jeune peintre parisien venu
s'établir à la Goulette, près de Tunis, le choc
d'une aventure tragique. La peur et l'amour
ouvrent la voie à l'intelligence: Le peintre
halluciné crayonne des rixes populaires avec
une verve intarissable. Tout comme son
héros (peut-être après l'expérience person-
nelle d'un drame?) M. Pierre Hubac créé
avec beaucoup de force et de vives couleurs
un milieu étrange, harbaresque, de pêcheurs
tunisiens évoluant dans l'atmosphère de ter-
reur qui entoure la « mafia ».
(Calmann-Lévy, Editeurs.)
LE COTONNIER
par
RAY C. P. BOONE
La France, comme tous les pays de la
vieille Europe comme tous ceux de l'Amé-
rique du Nord qui ne peuvent espérer voir
produire du coton sur leur sol, cherchent a
appliquer dans leurs colonies, les moyens de
développer des cultures de cotonniers, car,
c'est une production d'importance capitale au
point de vue économique. Le cotonnier a une
double valeur: fibres et huiles. Fibres et hui-
les sont, avec le caoutchouc, les trois groupes
de produits végétaux dont les sociétés mo-
Ln NUMERO : W CENTIMK8
SAMEDI 80m, 16 NU\f:M!:).): l'a
JOHRMLQIQTIDIER
Réduction & Administration :
M, KM M Mt-TfeaMr
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Les Annales Coloniales
Les mmonets et réeUnut tonI reçues m
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et ec le Revue mensuelle:
Uaaa • M«U 8 Mal*
Francs et
Colonlll 180 9 tOI. Si 9
ttranftr.. 2401 ta. 70 »
On s'abonne buis bik due
tout tas banaux 4t poil».
Le problème du café
Puisque nous entendons, à nouveau, les'
mêmes couplets sur la mise en valeur des
colonies, et que, d'autre part, on nous an-
nonce l'avènement des réalisateurs, hâtons-
nous de fournir quelques indications précises
sur un certain nombre des problèmes qui at-
tirent le plus impérieusement notre atten-
tion.
J'ai sous les yeux le rapport adressé, il y
a quelques mois, à l'Association Nationale
d'Expansion Economique sur le café dans
les Colonies françaises. Je passe rapide-
ment sur les statistiques qui ont été repro-
duites un peu partout. Je ne rappelle que ce
qui est le plus intéressant pour nous, Fran-
çais.
Notre pays vient, en seconde ligne, après
les Etats-Unis comme pays importateur.
Nous venons au septième rang comme pays
consommateur, après la Suède, le Dane-
mark, la Norvège, les Etats-Unis, la Bel-
gique, les Pays-Bas, i kg. 340 en 1873; 2
kg. 200 en 1913 ; 4 kg. 410 en 1925 ;
3 kg. 900 en 1927, voilà les chiffres de la
consommation moyenne par tête d'habitant.
Chacun sait que le principal marché du café
reste le Havre, malgré tous les efforts de
ceux qui auraient voulu le transporter ail-
leurs. Le café est donc au premier plan
dans notre économie nationale. Or, sur les
159.600 tonnes importées en 1927, 2,82
à peine ont été fournies par nos colonies,
soit un total de 4.487 tonnes.
Et que les quantités que nos colonies ont
exportées de 1903 à 1928 soient en aug-
mentation, cela est hors de doute ; 1903,
2.536 tonnes ; 1919, 3.200 tonnes ; 192O,
4.522 tonnes ; 1927, 4.915. Mais qu'est-ce
que tout cela pour un domaine colonial qui
compte, sous les tropiques, des centaines et
des centaines de milliers d'hectares qui con-
viennent au caféier ? Et n'est-il pas regret-
table que les tentatives faites à diverses re-
prises dans ces régions n'aient donné que
c des résultats intimes » ?
De même, n'est-il pas regrettable que nos
vieilles colonies aient vu peu à peu décroî-
tre cette culture ? Pour la Guadeloupe,
63.000 quintaux en 1775 ; pour la Marti-
nique, 500.000 quintaux en 1789 ; pour la
Réunion, 36.000 quintaux en 1817. ht quels
cafés 1 Ceux de la Guadeloupe et de la Kéu-
nion étaient cités comme hors de toute com-
paraison ; ils se cotaient trois fois plus
cher que le café « Santos Good Average m ;
ceux de la Martinique étaient de très
bonne qualité ; aujourd'hui les exportations
de ces colonies sont sensiblement nulles,
sauf toutefois celles de la Guadeloupe qui,
en 1927, ne dépassaient pourtant pas un
millier de tonnes.
On nous rappelle, dans certaines études
générales, que les encouragements n'ont pas
manqué à cette culture. Les cafés bénéfi-
ciaient, en vertu de la loi de 1892, à l'en-
trée dans la métropole, d'un tarif de faveur
équivalent à une véritable prime. Ils acquit-
taient la moitié du droit imposé aux cafés
étrangers ; ce droit était fixé, à 1. 560 fr.
par tonne, les cafés français recevaient une
prime de 780 francs par tonne. Plus tard,
les droits sur les cafés furent abaissés à
1.360 francs, mais, en vertu de la loi du 5
août ion qui exemptait de _- tout droit les
produits des colonies assimilés à leur entrée
dans la métropole, c'était en réalité une pri-
me de 1.360 francs par tonne qui était ac-
cordée aux cafés français. Si l'on calcule
que dans une entreprise agricole, bien con-
duite, on peut retirer une tonne de café à
l'hectare, on mesure l'importance de l'en-
couragement accordé aux producteurs de
café dans nos colonies françaises.
Et pourtant, la culture du café ne s'est
pas développée dans nos vieilles colonies.
On en a donné des explications nombreuses.
Les plus simples sont celles qui font inter-
venir « les causes naturelles ». Il en est
contre lesquelles aucun système de protec-
tion ne saurait prévaloir. La diminution de
la production du café s'explique par les ra-
vages des maladies qui se sont abattues sur
les caféiers et par l'extension de la canne
à sucre ; entre une culture précaire et une
autre plus sûre et dont le rendement est plus
avantageux, le choix du cultivateur est tou-
jours le même. On trouve dans le rapport
-. -. 11" - - ,- -- s:
que j ai cité 1 exemple ae tey ian , ic taie
était, avec la cannelle et l'huile de coco, la
principale exportation de Ceylan ; l'hémil-
cia vastatrix, qui fait son apparition en
1869, détruit la majeure partie des planta-
tions ; la culture du café est remplacée par
celle du thé.
Mais pour les possessions coloniales nou-
velles ? Ici, il faut distinguer entre les ef-
forts qui ont eu lieu après les premiers
jours de l'occupation et ceux qui sont ten-
tés aujourd'hui. Au début, les colons fran-
çais sont des officiers, des fonctionnaires,
des métropolitains qui débarquent avec plus
de foi que de connaissances agricoles; comme
surveillants, ils s'adjoignent des libérés de
l'armée coloniale, des retraités, des cadres
inférieurs de la milice et de la douane ;
et en avant pour les cultures dites
« riches » avec pour guide le hasard !
Peu de voies de communication ; on
s'installe à proximité des centres, n'im-
porte où ; « cependant, l'Administration
créait des jardins d'essai dans les grandes
villes, cherchant, de préférence à des ter-
rains fertiles, des sites pittoresques, un pe-
tit lac, une vieille pagode ! Et l'ancien
chef de pénitencier, promu chef de service
agricole, consultait l'ancien agent des Pos-
tes devenu planteur, tandis que le résident
n'avait souvent qu'un désir : voir partir un
colon qui troublait sa quiétude. »
Tableau pittoresque, humoristique, un peu
émouvant d ailleurs ; période de gaspillage,
d'argent, de temps, d'hommes ; c est cepen-
dant la période héroïque, celle où le colon
français fait ses classes. C'est l'époque où,
sous prétexte que le Liberia brave le atteintes
de "hemilcia vastatrix, on le répand par-
tout, alors qu'il est partout abandonné dé-
sormais, à cause de la médiocrité du rende-
ment dans les sols à peine passables et du
goût désagréable de ses fèves. Résultat :
le caféier est en discrédit, les capitaux se
détournent de ces plantations ; d'une part,
ils sont effrayés par l'effondrement des
cours après que l'Etat de Sao Paolo, en
1906, récolte plus de 17 millions de sacs, et,
de l'autre, ils sont attirés par les planta-
tions de caoutchouc qui ont toutes les fa-
veurs du public.
Aujourd'hui, c'est autre chose, et cela
pour cinq raisons principales :
Personnel d'élite grâce à l'Institut Natio-
nal d'Agronomie Coloniale de Nogent-sur-
Marne ; multiplication des stations d'essais,
au Toukin, en Annam, au Dahomey, etc.
Développement des voies de communica-
tion et, par suite, milliers d'hectares ouveits
à la culture ;
Utilisation de l'Excelta, caféier trouvé en
1903 dans le Haut-Chari par Auguste
Chevalier;
Régime accordé aux cafés coloniaux à
leur entrée en France.
Il y a donc des facteurs de succès qui
existent aujourd'hui, qui n'existaient pas
au début. Comment les utiliser ? Comment
les mettre en oeuvre ? J'y reviendrai à la
suite de l'auteur du rapport dont j'ai parlé
et qui est un guide précieux en cette matière.
ivmo»io àtowàegtum.
Sénateur de Vl/'érault,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
mole,
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie, ainsi que
nous l'avons relaté, jeudi après-midi sous
la présidence de M. taittinger, président.
NOMINATION DE RAPPORTEURS
La création d'un corps d'inspecteurs
du travail
La Commission a nommé M. Frossard
rapporteur du projet de loi portant création
d'un corps d'inspecteurs du travail à l'ad-
ministration centrale du ministère des Co-
lonies.
L'agriculture algérienne
M. Ricci, auteur d'une proposition de ré-
solution tendant à inviter le Gouvernement
à venir en aide à l'agriculture algérienne, a
été nommé rapporteur de sa proposition.
LE MONOPOLE DES TABACS
A MADAGASCAR
Sur une deuxième proposition de résolu-
tion de M. Ricci, invitant le Gouvernement
à ne pas donner suite au projet d'établisse-
ment d'un monopole des tabacs à Madagas-
car, M. , Auguste Brunct est intervenu, rap-
pelant le principe de l'autonomie finan-
cière et fiscale des colonies, proclamé par
la loi du 13 avril yjoo et qui serait atteint
par une procédure d'opposition. La commis-
sion décide alors d'ajourner l'examen de la
proposition.
L'EMPRUNT COLONIAL
MM. Auguste Brunet, Alexandre Varenne,
Bclucl. Ernest Outrey, de Tastes, ont en-
suite échangé leurs vues sur le projet d'em-
prunt colonial.
Une situation nouvelle, selon la juste ob-
servation de M. Auguste Brunet, rapporteur
général de ce projet, existe depuis la décla-
ration ministérielle : les prestations que l'on
attendait du plan Dawes ne peuvent plus
entrer en compte sous le régime du plan
Young ; un emprunt complémentaire de 600
millions y suppléera. Le rapport sera à bref
délai, présenté à la Commission.
LA BANQUE DE L'INDOCIDNE
ET LA STABILISATION DE LA PIASTRE
A la demande de la Commission, son pré-
sident M. Taittinger, interviendra auprès du
Gouvernement pour obtenir le dépôt pro-
chain, du projet de loi concernant le privi-
lège de la Banque de l'Indochine, l'organi-
sation de cet institut d'émission devant être
liée étroitement à la question de la stabili-
sation de la piastre.
Etaient présents à cette réunion: MM. Be-
luel, Auguste Brunet, Frossard, Gasparin, le
commandant de Grandmaison, de La Grou-
dière, Mazerand, Nouelle, Odin, Outrey)
Pierre perreau-pradier, Pezet, Reille-Soult,
Roux-Freissineng, Taittinger, de Tastes,
Thomas, Alexandre Varenne.
Au Ministère de la
Marine Marchande
Le cabinet du ministre
M. Louis Rollin, ministre de la Marine
marchande, a constitué comme il suit son ca-
binet :
Ont été nommés :
Directeur du cabinet : M. Marcel Lemoine,
sous-préfet.
Chefs adjoints : MM. Olivier Quéant, pu-
bliciste maritime ; Baront inspecteur de It Enre-
gistrement.
Conseiller technique : M. de Biçault-Casa-
nove, administrateur général de 1 Inscription
maritime.
Attachés : MM. Roullier, rédacteur princi-
pal au Ministère de la Marine marchande ; Se-
guy, docteur en droit, licencié ès lettres.
Chargé de mission : M. Edouard Mondor,
docteur en droit,
Le riz américain
ES Etats-Unis, pro-
ducteurs ou consomk
mateufS, ne sont
a secs » que lors-
qu'il s'agit de l'al-
cool. Pour le reste,
ils sont surabon-
dants. Il faut le
regretter, car cela
peut devenir petit
à tetit un damer
pour nos exportations coloniales.
Pour s'en rendre compte, il suffit de voir
ce qui se passe actuellement en Extrême-
Orient sur les marchés du riz.
L'Indochine est grande productrice de cet
aliment. Son grand marché du ris est Hong-
kong et, par IJongkong, les Antilles et sur-
tout Cuba.
Le Japon aussi est un client sérieux de
VIndochine, surtout lorsque sa récolte inté-
rieure est insuf fisante.
Eh 1 bien, sur ces deux points, Japon et
Amérique-Centrale-Antilles, les Etats-Unis
concurrencent de plus en plus notre colonie
exportatrice de ris.
Depuis longtemps, le Texas et les Etats
du Sud offraient d'immenses rizières, mais
la consommation se faisait sur place. Or,
aujourd'hui Vexportation qui était de 40
millions de livres en 1925, va dépasser 400
milhôtis de livres. •*'
Il y a bien une difficulté pour les Améri-
cains : le ris des Etats-Unis - sans doute
pour être agréable à Alonroë - reste améri-
cain et ni les Japonais, ni les habitants de
Cuba n'aiment le riz américain.
Les Etats-Unis, tertiles en ruses quand il
s'agit de leur concurrence, envoient déjà au
lapoll le « riz-gout japonais 8, récolté en
Californie, où sont les ports d'exportation
vers le Japon. Nul doute que bientôt les
Américains, pour plaire à la clientèle,
n'exportent un « riz-goût antillais ».
Il ne s'agit peut être que d'une question
d'étiquette, alors que le produit reste dans
tous les cas le même, mais la clientèle est
parfois facile à contenter. Cest la foi qui
sauve. Quoi qu'il en soit le danger est évi-
dent.
Jusqu'à présent, nos colons d'Indochine
n'avaient peut-être pas à s'inquiéter de
cet éjat de choses, mais il est temps qu'ils
avisent pour parer « au grain » .c'est le
moment de le dire.
Il est encore temps, ne serait-ce qu'en
améliorant et en sélectionnant les graines.
Il est d'autallt plus nécessaire d'agir que
la récolte du riz est déficitaire au Japon
cette année et qu'il faudra importer environ
i million de kokus (c'est une mesure de
poids.) de riz étranger.
MicHei 6eisMoer/er
Député des Côtes-du-Nord.
Membre dé la Commission
de la Marine Marchande.
Le cabinet de M. François Piftri
i
Comme nous avons été les premiers à l'an-
noncer, M. Gaston Joseph, directeur des Af-
faires politiques, conserve les fonctions de chef
de cabinet du ministre des Colonies qu'il oc-
cupe depuis plus de quatre ans avec tant d'acti-
vité, d'intelligence et de dévouement. Il sera
secondé par M. Bernard-Marcel Peyrouton,
administrateur en chef des Colonies, directeur
de l'Agence Economique des Territoires afri-
cains sous mandat, et par M. de Peretti de
la Rocca, qui rempliront les fonctions de chef
adjoint. M. Brossellette sera chargé au cabi-
net des rel ations avec la presse.
Le cabinet du ministre sera incessamment
complété.
RUE OUDINOT
Les attributions du sous-secrétaire d'Etat
Le sous-secrétaire d'Etat au ministère des
Colonies a spécialement dans ses attribu-
tions, sous la haute direction du ministre :
1 ° Les questions ayant trait à la protec-
tion sanitaire des populations coloniales i.
2° Les questions ayant trait au dévelop-
pement de l'enseignement aux colonies;
30 Le contrôle et l'administration de
l'Agence Générale et de ses services an-
nexes :
4° Les Agences Economiques et l'orga-
nisation de la propagande coloniale ;
L'Exposition Coloniale Internationale de
1931 continuera à relever diiectement du
ministre ;
5° Le Conseil Economique et le Conseil
de Législation du Conseil Supérieur dea
Colonies ;
6° Les questions intéressant l'organisation
et le recrutement des grandes écoles dépen-
dant du Département des Colonies j
70 Toutes les affaires que le ministre ren-
voie à son examen et à sa décision.
Le sous-secrétaire d'Etat peut être délégué
par le ministre pour traiter soit au Sénat,
soit à la Chambre des députés, toutes les
affaires de son ressort.
Fret franco-colonial
111
Faut-il souligner l'importance des problèmes
qui occupent M. Louis Rollin, le premier mi-
nistre de ce nouveau département ?
Nos paquebots sont les véhicules désignés
des productions françaises à l'étranger et par-
tant un des liens les plus importants entre la
métropole et les colonies.
Le fret étranger, si onéreux pour notre tra-
fic maritime, sera d'autant plus réduit que
notre service sera intensifié.
A LIRE EN 2" PAGE
A la Chambre.
IJCH artistes coloniaux.
Au Salon d'automne.
EN 3e PAGE
La Bourse.
Les dépêches d'Indochine.
Ce que pense de domaine
aérien colonial, M. Brocard,
Président de la Cewitswn de l'Air
Rencontrant aux Pas-Perdus, ces jours
derniers, M. Antonin Brocard, je tentai,
malgré son allure rapide, de l'arrêter un ins-
tant :
Monsieur le Président, Monsieur le
Président.
Tiens, bonjour, ça va?
Merci, et vous-même ?
Ça va vite, comme vous voyez; je suis
terriblement pressé.
Comme un avion de chasse. je vois.
et je me souviens. Mais je n'ai que dix
mots.
Mettons douze.
A vous dire.
Soit, accompagnez-moi jusqu'au quai.
Le temps de trouver un taxi, je suis à vous.
Encore merci. Vous êtes toujours pas-
sionné pour la Chose coloniale?
- Mais naturellement, et plus que ja-
mais.
Avez-vous lu dans les Annales Colonia-
les le dernier article de M. le sénateur Né-
ron ?
Oui, certes, et je trouve que M. Néron
a raison.
Mais encore?.
Je regrette, mais voici un taxi, vous
tenez absolument à mon opinion?
Absolument. Qui mieux que vous?.
Eh ! bien je vous écrirai.
Promis, Monsieur le Président?
Promis !
M. Brocard est homme de parole. Voici
la lettre que je viens de recevoir.
Cher Monsieur,
Conformément aux idées exprimées par
M. le sénateur Néron, je considère le domai-
ne aérien colonial comme essentiel et même,
à mon avis, dans le moment actuel, plus im-
portant que le domaine métropolitain.
Je parle, bien entendu, de Vaviation com-
merciale.
Mais je ne crois pas qu'à ce point de vue,
le Gouvernement ait les yeux fermés. Bien
au contraire, puisque, dans les programmes
nouveaux, existent plusieurs prototypes à
l'étude, spécialement destinés aux Colonies.
("était la première étape indispensable. Car
il ne faut Pas renouveler aux Colonies une
erreur commise ailleurs : enthousiasmer le
public, les administrations, sur l'idée
aérienne, , organiser tout un réseau coûteux,
et n'avoir que des instruments médiocres
pour le parcourir.
La question de l'aviation coloniale est
donc en bonne voie ; un peu d'accélération
dans son organisation, un souci extrême de
faire « sortir Il aussi vite que possible, en-
suite (ce qui est plus important) de « met-
tre au point n. par une expérience immédia-
te et P"rolongée, des types d'avions adaptés
aux Colonies, tels sont les deux points qui
ne manquent pas d'intéresser le Parlement,
très attentif, je Puis vous Vaffirmer, à l'éclo-
sion p-rochaine et fructueuse de l'aviation co-
loniale.
A. BROCARD.
Comme bien on pense, nous étions pro-
fondément convaincus que d'articles dans
ce journal, ont exprimé cette conviction 1
de l'importance primordiale du champ d'ac-
tion colonial pour le développement et le
progrès de l'aviation française, mais il nous
est particulièrement agréable de voir la
haute autorité du Président de la Commis-
sion de l'Air se prononcer dans le même
sens : le domaine aérien colonial est, dans
le moment actuel, plus important que le
domaine métropolitain.
C. Q. F. D.
Mené de Laromlfficiêre.
*
Le régime minier au Maroc
elb~ »–
La récente promulgation au Maroc d'un
dahir sur le régime minier a donné lieu, sur
une transmission incomplète des textes, à des
conclusions inexactes. L'importance du pro-
blème dans un pays où les richesses minières
se révèlent comme fort importantes mérite
d'être précisée. Le nouveau règlement minier,
qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 1930,
se substitue au règlement de 1923, sans modi-
fications essentielles.
La législation minière marocaine, fidèle à
ses principes, demeure libérale. Les change-
ments amenés par la rapide évolution du pays
répondent à des vues exprimées par l'industrie
minière elle-même. Ils portent principalement
sur la durée des permis de recherches, sur les
conditions de renouvellement et sur le carac-
tère immobilier des titres miniers. La dispo-
sition qui attribue à l'Etat la propriété du sous-
sol n'est pas nouvelle, elle figure depuis 1810
dans la législation française et est déjà appli-
quée au Maroc. Le nouveau dahir n'offre donc
qu'une mise au point d'ordre administratif né-
cessitée par les conditions nouvelles dans les-
quelles devront s'entreprendre les exploitations
minières au Maroc.
A la Société des Nations
-– .,.
Les événements de Palestine
à la commission des Mandats
Le Conseil de la S.D.N. dans sa session
de septembre avait décidé que toute docu-
mentation relative aux incidents de Palestine
devait être transmise à la commission des
mandats afin que celle-ci puisse en appro-
fondir l'étude et communiquer au Conseil
son avis à leur sujet.
La commission des mandats qui en a déli-
béré hier, ayant constaté que toute la docu-
mentation n'a pas pu lui être transmise, a
décidé de tenir une session extraordinaire
au mois de mars prochain afin de pouvoir
remettre ses conclusions au Conseil dans la
session que celui-ci tiendra au mois de mai.
La commission a aborde ensuite l'examen
du rapport annuel de l'Angleterre sur le
Samoa Occidental.
- --
L'Aviation Coloniale
Le sauvetage de l'avion « Marseille-Tunis »
On donne les détails suivants sur le sau-
vetage de l'hydravion français lVarlf-iue-
tunis :
L'appel de secours lancé par l'hydravion
a été recueilli par la station de la marine
italienne de Pulmariu, qui a transmis a
son tour les appels de secours aux navires
en mer et aux stations les plus proches.
Le vapeur italien Arbore a a capté le si-
gnal de secours. Le vapeur anglais Auijus-
trus, qui croisait dans les pamges, n'avait
pas réussi à apercevoir l'hydravion fmll-
çais à cause du brouillard et, de l'obscu-
rité.
L'Arborea a aperçu l'hydravion français
à 15 milles de la pointe de Terravilla.
Les manoeuvres de sauvetage ont com-
mencé sur-le-champ, rendues difficiles par
la mer dérnontke.
Encore un hydravion en panne
Un hydravion commercial piloté pur
l'aviateur Pommereau, assurant le service
postal entre la France et la Syrie, est
tombé en panne vendredi matin, vers
9 h. 30, peu après son départ de Corfou.
L'aviateur a pu éviter la mer, qui. en
raison du mauvais temps, rendait tout
amérissage impossible, et a réussi à se pn-
ser dans le golfe de Salerne.
Des recherches ont été entreprises pour
retrouver cet hydravion.
L'escale de Costes et Bellonte à Hanoi
Devant un très nombreux public qui em-
plissait le théâtre municipal d'Hanoi, Cos-
tes et Bellonte au cours d'une réunion don-
née sous les auspices du groupement de
propagande aérienne du 'Xord de l'Indo-
chine ont fait une causerie sur « les grands
voyages aériens et l'aviation commerciale fi
et ils ont conté les péripéties de leur der-
nier raid-record Paris-Tsitsikar.
Le Gouverneur général Pasquier, entouré
du général commandant supérieur, du se-
crétaire général, du résident supérieur du
Tonkin, et des notabilités locales, prési-
dait la réunion.
Le public fit un chaleureux accueil aux
deux aviateurs qui emporteront il Paris un
chèque de 10.000 fr. produit d'une quête
faite parmi l'auditoire au bénéfice d'
Costes et Bellonte sont, dès maintenant,
prêts pour leur tentative de vol rapide
Hanoï-Paris avec le minimum d'escales. Us
prendront le départ des réception d'avis
météorologkpies satisfaisants. Dans l'im-
possibilité de décoller de l'aérodrome
d'Hanoï avec le plein d'essence, ils parti-
ront avec 1.500 litres seulement pour Cal-
cutta où ils compléteront leur approvision-
nement. Ils emporteront un courrier im-
portant.
Un nouvel avion français
transporte 32 personnes
Les essais officiels du nouvel avion de
transport trimoteur D. B. 70 ont eu lien &
Bordeaux. L'appareil, piloté par M. Char-
les Descamps, a quitté l'aérodrome de Mé-
ngnac et a survolé Bordeaux pendant une
demi-heure, à une altitude de 600 mètres.
Puis il est revenu atterrir à son point de
départ.
Les techniciens présents ont déclaré que
cette expérience était très satisfaisante. Le
D. B. 70 est un monoplan géant entière-
ment métallique, d'une envergure de 37
mètres, du poids de 3 tonnes et actionné
par trois moteurs ae uiu cnevaux. Il peut
transporter 28 passagers et 4 hommes
d'équipage. Son aménagement intérieur,
particulièrement luxueux, comprend - une
salle à manger, une cuisine, un promenoir
pour les passagers et un promenoir pour
l'équipage. Ce nouvel avion, d'un type tout
nouveau, doit être ultérieurement affecté a
l'une des grandes lignes exploitées par la
Compagnie aéropostale.
Bailly, Reginensi et Marsot
ont survolé le Congo belge
Les aviateurs Bailly, Reginensi et Mar-
sot, qui avaient quitté Elisabethville le 14
novembre, à 5 h. 30, ont atterri à Coquilaht-
ville, à 16 h. 30. ayant couvert saris escale
les 1.950 kilomètres qui séparent les deux
villes.
Bellonte nommé chevalier
de la Légion d'honneur
Le mécanicien radiotélégraphiste Bel-
lonte, coéquipier de l'aviateur Costes, vient
d'être nommé chevalier de la Légion d'hon-
neur à la suite de l'heureuse tentative de
record du monde en ligne droite. A ses
qualités de mécanicien-radio, Bellonte joint
celles d'excellent navigateur qui lui per-
mirent de seconder fort utilement Costes
durant son voyage record de Paris à Tsitsi-
khar.
A l'Académie des Inscriptions
et BeUes-Lettres
La succession de M. Schlumberger
L'Académie des Inscriptions a reçu hier
de M. Millet, professeur au Collège de
France, une lettre par laquelle ce savant
pose sa candidature au fauteuil du regretté
Gustave Schlumberger.
Les langues africaines
Mlle Homberger a envoyé de nouvelles
constatations faites au cours de ses études
sur les langues africaines : le peuhl repré-
senterait la langue d'hommes qui ont parlé
l'égyptien ancien.
Voyage d'étude
L'Association des élèves et des anciens
élèves de l'Ecole du Louvre organise, pour
les mois de janvier et de février, un voyage
en Egypte et Haute-Egypte. L'éminent égyp-
tologue M. Nagel fera faire aux voyageurs
la remontée du Nil en bateau particulier
jusqu'à Assouan, avec visites à tous les sites.
Le voyage comprendra, en outre, deux iti-
néraires complémentaires : la Nubie en ba-
teau jusqu'à Ouady-Halfa, avec visites aux
célèbres temples de Es Sebou'a et Abou Sim-
bel ; le second conduira les participants à
Jérusalem, Damas, Palmyre, Baalbeck, Bey-
routh, Constantinople, Athènes et Pompéi.
La case aux livres
-0-
Ecrivains coloniaux. et ci' ailleurs
Par MAIllE-LOUISE SICAItD.
0ou
LE CHEMIN DE FER TRANSSAHARIEN
Tracé. Construction. Exploitation
par A. FOCK
Tout le monde parle du Transsaharien;
c'est devenu un thème à la mode. Seulement,
l'opinion publique qui s'est assimilée cette
courte phrase: i, le chemin de fer Transsaha-
rien Il ignore trop souvent de quoi il s'agit,
et ne se doute pas davantage que cette ques-
tion intéresse au plus haut point l'économie
vitale de la France. Le but à atteindre ne
manque pas de grandeur! Il tend à consti-
tuer en un bloc solide, prolongement de la
Métropole, les trois provinces méditerra-
néennes de la France Africaine et les vastes
pays noirs jusqu'à l'Equateur, que sépare la
zone désertique. Il faut donc établir une
liaison définitive, permanente entre le Nord
et le Sud : « Jeter, à cet effet, un pont ter-
restre d'une rive à l'autre du Sahara ! »>
Ainsi s'impose la création d'une voie ferrée
intercoloniate, épine dorsale des territoires
français s'étendant de la Méditerranée au
Congo.
Dans l'intéressante préface que M. Jules
Cambon consacre au remarquable ouvrage de
M. Fock, l'ancien Gouverneur général de
1 Algérie élargit le rôle du Transsaharien:
Il 11 doit devenir une des principales artères
du système ferroviaire africain. n Donc, les
trois puissances qui dominent en Afrique:
l'Angleterre, la France, la Belgique, de-
vraient s'entendre entre elles, combiner leurs
efforts, au lieu de disperser leurs projets
dans leurs possessions respectives. 1.1 est à
souhaiter, en effet, pour cette Afrique que la
nature a faite si peu accessible aux efforts
des nations civilisées, que les trois puissances
de la vieille Europe établissent le plan
commun cl un réseau a réaliser dans l'avenir. Il
Chacune d'elles construirait sa part dans un
esprit d'association ou de concurrence. à)
Notre Transsaharien se relierait à l'Afrique
du Sud et à l'Est, à la région des Grands
lacs et aux ports de l'Océan Indien, au tra-
vers du Congo Belge. Il deviendrait ainsi un
des éléments d'un transcontinental interna-
tional, qui mettrait en relations toutes les
régions du Continent noir.
Le livre de Fock, où tous les problèmes
techniques et économiques que ce projet sou-
lève sont examinés, discutés et résolus, ce
livre est bien fait pour tenter la conversion
des anti-transsahariens, de ceux qui ont mis
leur foi et leur espérance dans le développe-
ment de la navigation aérienne et de la trac-
tion automobile. Quoiqu'on pense M. Jules
Cambon, dans cinquante ans, avions et autos
sous des formes peut-être encore imprévues,
représenteront, 1 même au travers du désert,
autre chose qu'un sport ! Seulement, comme
le projet du Transsaharien est prêt, que « la
constitution de l'Afrique Française en un
bloc solide » presse, il faut passer de l'idée
à la réalisation, sans délai. Au moins, quand
un spécimen du chemin de fer démodé ira
rejoindre au château de Compiègne le musée
des antiques voitures, le Transsaharien, si on
le construit sans retard, aura eu le temps de
contribuer à l'essor de notre empire africain.
(SOcièté d'Editions Géographiques Mari-
times et Coloniales, 184, boulevard Saint-
Germain, Paris.)
A L'OREE DE LA FORET VIERGE
par
ALBERT SCHWEITZER
et J'étais professeur à l'Université de Stras-
bourg, organiste et écrivain; j'ai tout quitté
pour devenir médecin en Afrique Equatoriale
Pourquoi ? » Parce que Albert Schweitzer,
heureux, riche considéré, voulait se consa,
crer à une tâcne humanitaire. A l'orée de la
Forêt Vierge est l'histoire presque quoti-
dienne de l'hôpital pour les noirs, qu'il fon-
de, qu'il bâtit plutôt de ses propres mains à
Lambaréné. Il se dégage en ce livre Ta plus
haute des leçons, cette <1 utilité de la règle
sociale et de la beauté de l'action » qu'il a
découvertes en soulageant les noirs de
l'Afrique Equatoriale.
(Les Editions Rieder.)
BAMBOULINA
par
PAUL REBOUX
Voici des contes pour tous les goûts, car
ces nouvelles sont classées par catégories:
pour les messieurs, pour les dames, pour les
familles. Le procédé est tout à fait u Bonne
Presse ». Les mamans sont prévenues d'avan-
ce: que « les jeunes filles en fleurs » peuvent
lire « Le Retour de l'Enfant Prodigue »,
mais ne doivent pas jeter les yéux sur « Bam-
boulina », histoire scabreuse d'une petite né-
gresse enlevée par un singe amoureux. Re-
cueil pittoresque et divertissant qui atteste
une fois de plus la souplesse du talent de
Paul Reboux.
(Ernest Flammarion, éditeu,.)
UNE FEMME. ET LA PEUR
par
PIERRE HUBAC
Pour trouver l'inspiration, il fallait à Ga-
briel Marchand, jeune peintre parisien venu
s'établir à la Goulette, près de Tunis, le choc
d'une aventure tragique. La peur et l'amour
ouvrent la voie à l'intelligence: Le peintre
halluciné crayonne des rixes populaires avec
une verve intarissable. Tout comme son
héros (peut-être après l'expérience person-
nelle d'un drame?) M. Pierre Hubac créé
avec beaucoup de force et de vives couleurs
un milieu étrange, harbaresque, de pêcheurs
tunisiens évoluant dans l'atmosphère de ter-
reur qui entoure la « mafia ».
(Calmann-Lévy, Editeurs.)
LE COTONNIER
par
RAY C. P. BOONE
La France, comme tous les pays de la
vieille Europe comme tous ceux de l'Amé-
rique du Nord qui ne peuvent espérer voir
produire du coton sur leur sol, cherchent a
appliquer dans leurs colonies, les moyens de
développer des cultures de cotonniers, car,
c'est une production d'importance capitale au
point de vue économique. Le cotonnier a une
double valeur: fibres et huiles. Fibres et hui-
les sont, avec le caoutchouc, les trois groupes
de produits végétaux dont les sociétés mo-
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