Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-11-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 novembre 1929 12 novembre 1929
Description : 1929/11/12 (A30,N163). 1929/11/12 (A30,N163).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62806370
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. - N' 163.
LI NUMBRO : 80 CENTIMES MAIUH SOIU. tt N« ">V KMIlltR I!»).
JOUR Nil VUOTIDIEI
Rédaction & A dm in istration :
m, im Il MOM-TUM
PARIS 0*0
TtLtPH. t LOUVRB 1t-*7
RICHELIKU S7-M
Les Annales Coloniales
Les mnomict et réclames smu roçues ou
Hireau du |mrnat.
DIRECTEUR-FONDATSUR t Maro«l RUEDEL
Tout les orticite publU. dans notre tournai ne peuvent
être reproduit» qu'en citant It. Atmium COLOMAM.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle :
Un et a Mol. 3 M.I.
France et
colonies 180. 100 > M*
Etranger.. 240. 115. 70.
On s'abonne sans Oral* dtni
tous lu bureaux de poste.
Les ondes magiques
8.8
Quand donc les « broussards », tous les 1
broussards, sentant venir la tristesse, pourront-
ils capter dans le ciel lourd des Tropiques
une voix, un chant, se sentir par là rappro-
chés des grands centres habités ? Quand donc,
loin de ceux-ci, les commerçants, les colons
recevront-ils le cours du jour, les prévisions
météorologiques ? Et plus haute espérance
encore quand un malade pourra-t-il, sans
bouger de son lit, demander à cinquante lieues,
et obtenir instantanément le conseil médical
sauveur ?
La réalisation de ces espoirs-là et de
tous ceux qu'a fait naitre la T.S.F. et qu'il
est inutile d'énumérer une fois de plus ne
doit pas être, n'est sûrement pas subordonnée à
la solution d'un problème financier. L'on ne
saurait concevoir que l'argent fit défaut pour
relier entre eux, pour rendre littéralement pré-
sents les, uns aux autres les membres, épars sur
toute la surface du globe, de l'immense famille
française.
Quant aux sol utions techniques, bien qu'elles
n'aient pas dit leur dernier mot, elles sont
beaucoup plus que suffisantes pour permettre
d'ores et déjà des créations coloniales de
grande envergure.
Restait à avoir une volonté organisatrice.
C'est à quoi tend le Congrès national de la
Radiodiffusion, qui va se tenir à Paris les 14.
15 et 16 novembre. --
Le Comité d'honneur, sous le patronage du-
quel est placée cette manifestation, est des
plus brillants. Mais ce n'est pas assez dire.
Il est formé de tant de personnalités diverses
et connues qu'il fait la preuve à lui seul d'un
puissant mouvement d'opinion enfin capable
d'aboutir à l'action vigoureuse, méthodique,
persévérante. Ce n'est évidemment pas pour
donner du lustre à des parlotes que des parle-
mentaires, des savants, des universitaires, des
représentants de la presse, des arts et des
grands intérêts économiques ont autorisé les or-
ganisateurs du Congrès à user, pour sa réussite,
du prestige de leurs noms.
Le Comité d' organisation et les sections de
travail ne sont pas moins sérieusement com-
posés. L'on n'y voit que des techniciens
en tous domaines ou des individualités toutes (à
une ou deux exceptions prés) assez spécialisées
pour rendre d'éminents services à la cause en
- jeu.
Nous ne nommerons personne, il faudrait
nommer tout le monde. Remarquons seule-
ment que les « scientifiques », avec, à leur
tête, le général Ferrié, de l'Académie des
Sciences, sont 4Xès nombreux dans le Comité
d'honneur comme dans les commissions. (Eat-ce
en vertu de leur tradition de modestie que le
Congrès est ouvert, en outre, « à tous les sans-
filistes et à toutes les compétences » ? Cela
n'étonnerait pas de leur part.)
Si nous avons insisté sur la composition de
ce Parlement de la T.S.F., c'est à dessein.
Nous désirons que les coloniaux qui liront cet
article soient bien convaincus qu'un grand ef-
fort est tenté présentement en faveur d'une
science et d'une industrie au progrès desquelles
ils attachent, nous le savons, tant de prix.
La « Commission des Colonies » (pas celle
de la Chambre, bien entendu !) placée dans
la section Il qui est celle des questions éco-
nomiques, est une commission entre beaucoup
d'autres. Forcément! La T.S.F -, personne
ne l'ignore, intervient ou interviendra dans
toutes, absolument toutes les branches de l'ac-
tivité moderne.
Cette Commission, néanmoins, est appelée à
jouer dans le Congrès un rôle singulièrement
important. Elle aura à faire ressortir bien des
points de vue analogues à ceux des autres com-
missions, mais il se mêlera à son éloquence
certaine un élément sentimental de haute va-
leur. Si, en effet, l'on déplore à juste titre
l'isolement des habitants de nos campagnes,
que ne dira-t-on pas des « broussards » dont
nous parlions tout à l'heure ? Et surtout, que
de raisons ne trouvera-t-on pas dans leurs con-
ditions actuelles d'existence pour hâter l'heure
des réalisations les plus vastes, les plus com-
plètes, les plus parfaites 1
Une Association, la Radio-Agricole fran-
çaise, ouvrit, il y a quelque douze mois, une
enquête coloniale sur la radiodiffusion (1).
Voici quelques-unes des réponses les plus frap-
pantes qu'elle a reçues :
Du président de la Chambre de Commerce
de Bône : Notre orgueil national, ddt-il en
Jouffrir, les postes français sont inférieurs en
modulation, en puissance ;
Du directeur de la Société d'Agriculture de
Tunisie : Nous demandons la création J'un
poste à ondes très courtes et faisons savoir
l'impossibilité de suivre à Tunis les émissions
de Paris ;
Du capitaine de frégate Homsy, comman-
dant la Marine, au Maroc : Le nombre de ré-
cepteurs déclarés au Maroc s'élève a 1.200;
quant à ceux non déclarés, on peut estimer leur
nombre à 500 environ. Il est nécessaire d' QI-
surer la radiodiffusion pendant l'été, malgré
les parasites ;
Du capitaine de frégate Perette, comman-
dant la marine du Sénégal : Les posta reçus
à Dakar sont : Chelussford, anglais; Rugby,
anglais ; EirtJltooen, hollandais ; Scherenenec-
tadey, U.S.A., et Radio-Vitus, français,
« entendu quelquefois très faible » 1
De la Chambre de Commerce de Haiphong:
On entend en Indochine, Londresf Eindhoven,
Manille, un poste russe. Tous ces postes tra-
vaillent sur ondes très courtes. La T.S.F. mé-
tropolitaine assurerait une plus grande sécurité
coloniale, un attachement plus marqué de l'in-
digène pour son protecteur si la Fnact émettait
aussi sur ondes courtes.
(i) Cette excellente initiative fut signalée
par les Annales Coloniales Illustrées, de
mars dernier. : -
Rassurons les coloniaux. bous peu, la leur
Eiffel aura sur ondes courtes le plus fort poste
émetteur du monde.
Ces quelques citations, qu'il n'est pas besoin
de commenter, suffiraient à montrer aux mem-
bres du Congrès, s'ils ne le savaient déjà, le
retard dont souffre chez nous la T. s. F. et
plus encore dans nos colonies.
Mais il convient de noter que, même au
cas où le mot « colonies » ne serait pas pro-
noncé au cours des réunions de ces prochains
jours, le Congrès n'en devrait pas moins repré-
senter pour nos compatriotes d'outre-mer un
grand espoir. Il travaillera incontestablement
pour eux, lorsque, selon son programme, il
définira « les principes techniques - les plus
recommandables à l'émission et à la récep-
tion », dégagera « les meilleures utilisations
pratiques pour l'industrie, le commerce, l'agri-
culture, la marine », précisera « les conditions
à remplir pour l'établissement des program-
mes. », émettra des vœux, « fera le
point ».
Il rendra, enfin, presque tangible ce congrès,
la féerie de demain : la radiodiffusion des ima-
ges et des forces, dont on peut prévoir sans
effort d'imagination les étonnantes conséquen-
ces dans nos territoires exotiques.
Pierre Tattiinaer.
Député de Paris,
Président de La Commission do
l'Algérie, des Colon te. et des Protectorats.
Le congrès national
", de la radiodiffusion
Nous rappelons que la séance d'ouverture
du congrès national de la radiodiffusion
aura lieu. à Paris jeudi prochain. Elle sera
présidée par M. Paul Léon, directeur géné-
ral des Beaux-Arts.
Les travaux des séances plénières sont ré-
glés comme suit :
Vendredi, à <) h. 30, questions techniques,
sous la présidence du général Ferrie; à
15 heures, questions économiques, sous la
présidence de M. Fernand Davio; samedi,
a 9 h. 30, questions intellectuelles, sous la
présidence de M. Henry de Jouvenel; à
15 h. 30, questions législatives, sous la
présidence de MM. Truchy et Mestre, et le
rapport général sera lu par M. Paul Man-
toux, directeur du comité d'action écono-
mique et douanière.
Le programme de la séance de clôture qui
se tiendra le samedi, à 21 heures, compren-
dra des expériences inédites de polyphonie
par les ondes, et on présentera l'envers de
a radiodiffusion (un studio en activité).
..a
CE SERAIT LA RUINE
DE SAINT -LOOIS-DU-SENÉGAL
11 serait question d'augmenter la taxe de
pilotage à l'entrée et à la sortie du port de
Saint-Louis de telle façon que les frais de
pilotage d'un navire, entrée et sortie, se
monteraient à 3.000 francs alors que pour
entrer dans le port de Dakar le Valdima rie
paie que 300 francs.
Cette mesure ajoutée à tant d'autres qui
ont littéralement vidé Saint-Louis achève-
rait la ruine de cette vieille cité sénaga-
laise dont le trafic fluvial et maritime n'est
pas à dédaigner, puisqu'en IQ07 un ministre
des Colonies, M. Milliès-Lacroix, est venu
de France pour inaugurer les travaux des
quais du port de Saint-Louis.
A la Chambre de Commerce
de Saint-Louis-du-Sénégal
»♦*
Encore le Dakar-Saint-Louis
Au cours d'une récente séance, la Cham-
bre de commerce de Saint-Louis du Sénégal
a émis le vœu que la police des trains de
voyageurs du chemin de fer de Dakar-St-
Louis soit renforcée par la présence d'un
agent de la force publique accompagnant
le chef de train.
Ce voeu a été émis à la suite d'un incident
suivi de mort d'homme : un pugilat entre
un chef de train et un voyageur indigène.
Les prêts sur gages
L'obligation à laquelle sont désormais te-
nues les maisons de commerce d'avoir un
registre de prêts sur gages a motivé des
observations et même des protestations de la
Eart de la Chambre de commerce de Saint-
Louis dont certains membres demandaient
purement et simplement la suppression du
prêt sur gages, laissant le soin à chacun de
faire les transactions qu'il juge nécessaires
à la bonne marche de son commerce.
Après une assez longue discussion, l'as-
semblée a émis le vœu qu'en ce qui a trait
à l'obligation de la tenue du registre de
gages il y avait lieu de s'en rapporter à la
sollicitude éclairée de l'administration loJ
cale pour que soit apporté quelque tempéra-
ment à la rigueur de la mesure précitée.
L'ART EXOTIQUE
Une vente d'objets d'art exotiques, notam-
ment océaniens et africains, provenant de la
collection d'un amateur, avait attiré un as-
sez nombreux public à la salle des ventes.
La première vacation que dirigeaient M-
Lair-Dubreuil et Flagel, avec l'assistance de
M. Portier, a déjà réalisé des prix élevés :
une statue de divinité anthropomorphe, en
bois sculpté et polychrome, Nouvelle-Guinée
allemande, 4.000 fr. ; un fétiche de case-ta-
bou, représentant un homme debout, Nou-
velle-Guinée allemande, 4.800 fr. ; un orne-
ment d'entrée de case, en bois sculpté et
ajouré, Nouvelle-Irlande, 8.000 fr., et un
siège en bols sculpté, Nouvelle-Guinée alle-
mande, 5.600 francs. -,.
Les oranges
NiAvâWMm&
la
PRÈS les bananes,
les oranges. Des
chiffres d'abord.
Nous consom-
monsjZJtous Fran-
çais 600.000 qtx
environ d'oranges.
Notre Afrique du Nord nous en fournit à
peine le 10". Et pour le resteJ Voyez pe-
seta 1
Ne vous étonnez pas cependant. Sachet
qu'une tonne d'oranges partant de l'Espa-
gne et arrivant à Paris est grevée de 300 fr.
de frais environ.
Quand il s'agit des oranges algériennes,
nous faisons les choses beaucoup plus large-
ment : 425 francs de frais de transport et
de manutention pour une tonne d'oranges
transportée d'Oran à Paris. Et voilà corn
me on encourage l'importation des oranges
algériennes dans la Métropole.
Dernièrement, je causais de la question
avec un gros acheteur. Il déplorait cet état
de choses, mais il ajoutait que toutes ces
difficultés de main-d'œuvre, de transport,
d'utilisation même, seraient peu à peu vain-
cues par l'esprit d'association.
Le - mouvement coopératif prend, là-bas
une importance de plus en plus grande. On
en cite quelques-unes, comme la coopérative
des agrumes de la Mitidja, à Boufarik,
constituée pour l'utilisation des produits des
cultures maraîchères et fruitières ; elle est
dans sa cinquième année d'existence ; elle
dirige, sur la France seulement, près de
60.000 tonnes de légumes et de fruits. Il y
a beaucoup à attendre de l'esprit d'associa-
tion. encore que nous nous trouvions sou-
vent en présence de petits cultivateurs dont
les domaines vont de 2 à 4 hectares. Mais,
ajoutait mon interlocuteur, il y a ait fond
de tout cela une question de prix de revient;
or, le prix du matériel a augmenté là com-
me ailleurs, dans des proportions insoup-
çonnées ; le prix de la moili-d' œllvre aussi,
avec cette aggravat ion qu'à la III ai Il-d' œ "vre
espagnole, a succédé la maill-el'œuvre arabe,
notablement inférieure à tous les points de
vue, intelligence, rendement, fidélité, rcs-
pect du bien d'autrui : la plupart, des cul-
tivateurs abandonnent aux travailleurs indi-
gènes une proportion de leurs récoltes en
mandarines, raisins, tomates, pommes de
terre, se disant qu'il vaut mieux après tout
servir son personnel que de le laisser se ser-
vir lui-même (l'uti, au reste, n'exclut pas
l'autre). Comptez d'autre part les augmen-
tations des prix de transport par mery
et encore plus par terre, le relèvement des
taxes d'importation, le chiffre d'affaires,
les droits d'octroi exhaussés dans beaucoup
de villes. Les producteurs ne peuvent, pas
s'en sortir,même avec des prix de vente pra-
tiqués partout, et qui ne sont pas, quoi qu'on
en dise, rémunérateurs.
Ainsi parlait l'homme de l'art. Et j'ai
repris moi-même un rapport de la Coopéra-
tive Agricole de la Mitidja qui disait, en
1928 : le prix du matériel et de la main-
d'œuvre a augmenté dans la proportion de
2 pour 1, le transit dans la proportion de
3,5, les transports par mer dans la propor-
tion de 8,16. bref Vensemble des Clugmol-
tations sur les prix de 1913 « n'est, pas in-
férieur à 850 0/ 0. »
Comment lutter contre les produits qui
viennent d'Espagne et d'Italie ? L'esprit
d'association peut faire des merveilles, non
des miracles.
Mario Koustan.
Sénateur de nlëmult,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
Au cabinet du Ministre de la Guerre
M. Maginot, ministre de la Guerre, a dé-
signé, pour prendre la direction de son cabinet
militaire, le général George, commandant la
division d'Alger. -
Depuis sa sortie de Saint-Cyr, le général
George a fait presque toute sa carrière en Afri-
que du Nord et en grande partie au Sahara et
au Maroc.
Breveté d'état-major, il servit à l'état-major
des armées alliées d'Orient, puis à l'état-major
de Foch qu'il quitta en 1922 pour commander
sur le Rhin un régiment de tirailleurs maro-
cains.
Nous le retrouvons au Maroc avec le maré-
chal Pétain. Promu général de division, il
reçut le commandement de la division d'Alger.
Dans la lourde tâche d'organisation et de
réorganisation qui l'attend, M. Maginot aura
un collaborateur de tout premier ordre.
Un papillon colonial
a- 1
L'un de nos confrères a découvert et inter-
viewé à la Pitié un « colonial » pas ordinaire.
Employé au bureau des entrées, M. Michel
Trajan Saint-Inès n'est d'ailleurs colonial
qu'accessoirement.
« Ancien élève du Conservatoire, a-t-il dé-
claré, je joue de huit instruments. de quatre
flûtes, à la fois si vous voulez, je connais
par cœur 2.000 morceaux de piano. Je parle
cinq langues étrangères. Je puis dessiner
six tableaux à la fois et à l'envers. Je suis
actuellement en train d'exécuter un dessin à
la plume de plus de deux mètres de haut. »
Mais il a fait un voyage à travers la
grande jungle équatoriale en qualité de
membre de la mission de prophylaxie de la
trypanosomiase.
« Oui, ajoutait-il, deux ans au Congo et
au Cameroun, le choléra, la peste, la mouche
tsé-tsé, les papillons. J'ai rapporté un livret
de souvenirs avec 120 croquis. »
M. Trajan Saint-Inès a, en outre, consti-
tué au Congo une collection de lépidop-
tères, tout en s'occupant des sommeilleux.
En somme, cet éclectique a bravement
papillonné et il a donc droit à la reconnais-
sance des coloniaux comme des entomolo-
gistes.
Au Conseil oeétat
Avis aux indigènes candidats à pension
Cettre haute juridiction a rejeté la requête
que le nommé Mansouri Mohamed ben Yahia
demeurant au douar Mériout, à St-Arnaud
(département de Constantine) aux fins d'an-
nulation d'une décision en date du 26 juin
1928, par laquelle la cour régionale des Pen-
sions d'Alger a rejeté sa demande de pen-
sion.
Attendu, a déclaré le Conseil d'Etatt
que le requérant ne conteste pas n'avoir saisi
la Cour Régionale après Vexpiration du délai
de deux mois impartis par l'art. 42 de la loi
du 31 mars 1919.
Qu'il n'est, dès lors, pas fondé à demander
l'annulation de l'arrêté attaqué qui a rejeté
son pourvoi comme tardivement présente.
8..
A propos des lycéennes d'Alger
Mme Elichabe, ancienne directrice du Ly-
cée d'Alger, parle fort joliment de cet éta-
blissement et des jeunes filles qui y sont édu-
quées.
« Le lycée de jeunes filles d'Alger, dit-
elle, est situé au milieu d'une petite forêt bal-
samique de pins et d'eucalyptus, dominant de
deux cents mètres le port et la ville.
« La nature africaine est là, avec ses puis-
santes fureurs. Ses jardins offrent aux yeux
émerveillés le spectacle de l'incroyable fécon-
dité de la terre africaine. La mer est à ses
pieds. Souvent, elle se fâche, et les lycéennes,
du haut de la terrasse, peuvent l'observer. »
C'est à l'influence de ce milieu que la
lycéenne d'Alger devrait son type original ;
c'est grâce à lui qu'elle sentirait « les finesses
du sentiment et les beautés de l'expression, et
que, plus belle que sa condisciple de France »,
elle se distinguerait « par la grâce florissante
des statues de l'Erechteion ».
Tout cela n'est peut-être pas très gentil pour
les jeunes filles de France, mais ce nous sem-
ble assez vrai, du moins en ce qui concerne les
différences plastiques. Les lycéennes d'Alger
ont la chance de grandir en savoir et en beauté
dans un cadre admirable, mais, en outre, l'Al-
gérie tout entière est un creuset de races encore
plus ardent que la métropole qui, pourtant.
Nous connaissons des Oranaises qui ne le
cèdent en rien aux Algéroises pour 1 harmonie
athénienne du corps, la profondeur italienne
des regards, la vivacité catalane des gestes,
pour la grâce, la mesure et l'élégance par-des-
sus tout françaises de l' ensemble.
Mimétisme méditerranéen chez les Fran-
çaises de pure origine, métissages nombreux et
physiquement heureux, souvent, dans le reste
de la population. C'est, en vérité, une race
nouvelle, émouvante de jeunesse et de force
joyeuse, qui fleurit pour notre gloire bien ga-
gnée, sous le ciel nord-africain.
JRené ete Enremiguière.
8.8
Le Djali-Bras
M. IL de Noter, directeur de l'Ecote
d'acclimululion a Cannes, signale un «uc-
cédurié du riz dont la culture serait facile
en Afrique du Nord.
C'est une variété du Coix lacrimæ, ori-
ginaire des Indes et de l'Afrique centrale. :
grande grnrninée, ayant l'aspect du maïs
à l'état jeune, qui atteint plus d'un mètre,
au moment de sa lloraison et dont les
graines servent à faire des chapelets, tant
elles sont dures ; il n'en est pas de rnènie.
de sa variété africaine qui constitue, une
des hases de l'alimentation des indigènes
du Congo belge, qui la désignent sous le
nom de Diali-Dras.
IvO Diah-liras est une céréale de premier
ordre, donnant des grappes d'épillets de
graines grosses comme un pois qui four-
niissent une farine supérieure et. moins
lourde (pie celle du riz et du maïs. Les
Congolais en cultivent de grandes surfa-
ces, en grattant a peine le sol, et en ob-
tiennent des rendements intéressants, (Iiii
ajoutent. a leur nourriture habituelle dans
de notables proportions.
C'est au milieu de la saison des pluies
(hiver) qu'ils sèment cette plante, à la vo-
lée. car ils ne connaissent pas encore le
système du rayon, qui leur donnerait da-
vantage - sinon le double - la matura-
lion a lieu dans le premier quart de la
saison sèche (été). Les chaumes du Diali-
Dras, à l'état sec, sont solides et servent
a toutes sortes d'usages. D'un autre crtté,
en vert, c'est un fourrage sucré de grande
valeur pour le bétail et les chevaux.
Voilà une véritable trouvaille pour
l'Afrique du Nord, où dans une saison, ou
en obtiendra la récolte. Semée en février-
mars, en rayons distants de 0 ni. 50 sur
0 m. 50, par 2 ou 3 graines au poquet, on
pourra la moissonner en juin-juillet, soit
A la faux, faucille ou moissonneuse. Le
semis en rayons, permettra de lui donner
une façon mécaniquement, et sa vigueur
s'en accroîtra d'autant : de plus, lors de
l'ensemencement, à l'instar du blé, il sera
bon de lui donner de l'engrais azoté, 1.000
kilos à l'hectare.
Nous ne doutons pas que la culture de
celte graminée soit entreprise par les
agriculteurs du Nord de l'Afrique, qui
trouveront en elle une ressource énorme,
remplaçant dans bien des cas, le sorgho
plus difficile à battre. Entlu, de croissance
plus rapide que le blé, elle viendra sans
irrigation et plus tôt, co qui est un grand
avantage. En rayons, 10 kilos de graines
seront, nécessaires il l'hectare.
Nous souhaitons avec M. de Noter que
des essais soient faits en vue de la natu-
ralisation en Afrique du Nord du Diali-
7Iras. Car cette plante est d'une grande
importance nu point de vue alimentaire, ne
«ernitj-ee môme que pour la pâtisserie,
dont, de nos jours, il est fait. une si grande
consommation,
A LONDRES
III
Les événements de Palestine
Jamsftl Husseini Effendi, délégué par le Conseil
suprême musulman de Palestine, vient d'arriver
h Londres pour exposer au gouvernement an-
glais le point (le vue arabe au sujet des récents
désordres de Palestine.
Nos as du tennis à Saigon
.,.
Voici les résultats du malcle de tennis
joué hier à Saigon entre l'équipe du Racing
Club de France de Paris et les ioueurs lo-
caux :
En simples, Rodel bat Antoni (C. S. Saï-
gon) par 6-2, 6-1. Cochet bat Kkooi, Hooi
flié (champion de Malaisie en simple) par
6-2, 6-3. En double, Cochet et Brugnon bat-
tent Chim et Gia (champions de Malaisie en
double) par 6-1, 6-0. (Par dépêche.)
~t. M
L'Aviation Coloniale
L'hydravion dépanné
L'hydravion commercial de la ligne Mar-
seille-Alger, qui était en panne en Méditer-
ranée il 2U kilomètres environ de l'île
iVlinorquo, et qui avait été recherché par
les bateaux dépanneurs des bases de Pal-
mu et d'Alger, a été retrouvé par un vol-
lier mixte à moteur qui l'a pris en remor-
que et l'a conduit à Ciududela (Hos
Baléares)
Le pilote, l'aviateur Devise, et les troIs
hommes d'équipage sont sains cl saufs. 1-r
courrit r postal a été recueilli et l'appurcil
n'a sulli aucun dommage.
Doléances de la Chambre de Commerce
de Saint-Louis du-Sénéuat
La Chambre de JJonnnwce de Sainl-
Louis-du-Sénégul avait, dès le H juillet der-
nier attiré l'attention, de l'Administration
locali- sur les inconvénients que présent'',
l'acheminement du courrier par avion, en
cas d'affranchissement Ht-s'ifUsunL
Dans une récente séance, rassemblée a
comlirnié ses doléances car elle estime,
avec raison, que les correspondances
même insutlisuuiment affranchies, lors-
qu'elles donnent l'apparence sutlisanle
d'être destinées au courrier postal aérien,
doivent être acheminées par ledit courrier
et à leur arrivée être frappées de la sur-
luxe d'affranchissement que. doit acquitter
le destinataire, comme il est pratiqué1 pour
les correspondances ordinaires.
ICI le propose que soit soumise à l'examen
du Chef de la Colonie, la suggestion ten-
ditnt ti l'établissement d'une caution res-
ponsable du paiement desdites taxes, en
l'espèce la Chambre de Commerce, pour
tous les plis expédiés insullisaniineut.
uffrunehis, par la voie postale aérienne,
destinés aux maisons de commerce de la
Place, et portant, de façon apparente, l'en-
tête de la raison sociale de la maison des-
tinataire. Les recouvrements des surtaxes
uinsi établies pour insuffisance d'affran-
chissement dans les correspondances du
courrier postal par avion pourront être
effectués pur le service intéressé, auprès do
l'Administration consulaire, mensuellement,
comme il est pratiqué fi l'ordinaire.
LE CAFE
111
Plante d'origine africaine, sa patrie d'élec-
tion est, aujourd'hui, le Nouveau-Monde, tout
particulièrement le Brésil qui, rappelons-le, dé-
tient les 2/3 de sa production, environ 900.000
tonnes ; le reste se partage entre la Colombie.
les petits Etats de l'Amérique Centrale, Java
et, en ce qui nous concerne, les Antilles, Ma-
dagascar, la Réunion, l'Indo-Chine.
Pour mémoire, citons les. cafés renommés
d'Arabie, d'où nous est venu le moka. Ne
pourrait-on pas rendre à la terre d'Afrique cette
ressource dont elle eut le droit d'être fière
jadis.
Le cale s accommode parfaitement de la
zone tropicale jusqu'au 30" parallèle. S'il de-
mande de l'humidité, il supporte aussi facile-
ment une sécheresse momentanée. Répétons
que nos efforts devraient tendre à développer
cette culture, actuellement embryonnaire dans
l'Afrique Occidentale Française, où les condi-
tions climatériques sont pourtant favorables.
Les Antilles, la Guadeloupe surtout, la Réu-
nion devraient? accuser un rendement plus im-
portant.
Notre consommation s'accroît chaque année
et l'exportation brésilienne tend à l'hégémonie.
456.000 sacs de café sont arrivés de Santos,
en Europe, en juillet 1929, alors que seule-
ment 257.000 sacs avaient été importés en
1928.
Ces chiffres se passent de commentaires.
Notons qu' un débouché, qui s'amplifie de
plus en plus, se fait jour dans nos possessions
nord-africaines. Il s'étend par delà le Sud Ma-
rocain, Algérien, Tunisien, jusqu'au groupe
imposant qui forme l'A. O. F.
Aussi, profitons de ce magnifique terrain qui
s'offre à nous pour nous affranchir un peu de
la suprématie de la grande République de
l'Amérique du Sud.
René Prodlé.
8..
Le précieux rôle
de la femme aux colonies
- i
Pour intervenir efficacement auprès des
femmes indigènes, musulmanes ou fétichis-
tes, les services médicaux de nos colonies
n'ont cessé de préconiser la création de
sages-femmes et même de sages-femmes in-
digènes. Nous notons dans une lettre du
Père Charles de Foucauld, publiée par
l'Agence Fides, l'importance de l'action (le
la femme dans l'évangélisntion des indi-
gènes :
« Les religieuses catholiques sont appelées
à jouer le plus grand rôle dans l'évangrli-
sation des mahométans, écrivait l'Apôtre du
Sahara, alors à Asekeeni, près d'in Salah.
Personne comme elles ne peut atteindre la
femme musulmane qui est la moitié de
la population qui élève l'enfance dans la
confiance envers les catholiques ou dans les
préventions contre eux, qui est la gardienne
des préjugés contre nous, si on ne s'occupe
pas d'elle, et notre meilleure auxiliaire - si
on lui montre la vérité. Personne mieux que
les religieuses n'est capable de prendre con-
tact avec les musulmans, d'entrer partout,
d'être en relations avec tous.
LA CLIENTÈLE COLONIALE
DES GRANDS MAGASINS
félix Pçtirç
Comme presque tous les grands magasins
de Paris, Félix Potin possède une succursale
de l'exportation, sise à La Villette. Des en-
filades de bureaux de dactylographes, au
pied desquels s'étendent les usines d'épices,
partent les ordres et la correspondance
rayonnant sur toute la terre, vers l'étranger
et vers nos colonies les plus éloignées.
La clientèle de la grande épicerie est
d'importance aux colonies. On s'en fera une
idée par le chiffre d'affaires annuel qui s'y
traite4 et qui atteint bon an, mal an, 'dix mil-
lions. Cinq autres millions se traitent avec
l'étranger.
Félix Potin est en relation avec des cor.
respondants installés à demeure aux colo-
nies, ou bien il y envoie des agents en
visite, enfin quelques clients commandent
directement à la maison-mère de Paris.
Correspondants et agents sont engagés par
contrats à réaliser un chiffre d'affaires de
tant, en retour de quoi ils ont droit à faire
valoir leur qualité de représentants de la
maison Félix Potin dont ils peuvent repro-
duire le nom dans leurs enseignes, leurs im-
primés, sur leurs voitures de livraison.
Les commandes concernant l'épicerie com-
mune sont régulières tout au cours de l'an.
Cependant pour certains articles les saisons
sont plus ou moins propices. Ainsi actuelle-
ment ce sont les conserves de pois qui con-
naissent une recrudescence particulière des
commandes. Dans deux mois telles autres
conserves auront la priorité. En novembre-
décembre la confiserie verra de même s'ac-
célérer les ventes.
Depuis l'armistice la clientèle coloniale
s'étend régulièrement. Le mouvement a com-
mencé d'abord à Madagascar, puis au Le-
vant, et de là s'est propagé en Extrême-
Orient.
En Algérie la clientèle est en majorité
hancaisc, des épiciers maltais et italiens et
quelques indigènes traitent également avec
Félix Potin.
Dans les autres colonies la clientèle est
surtout indigène et aussi grecque.
A Madagascar un certain nombre de com-
merçants chinois et indiens sont une très
.)onne clientèle, très honnête et très solva-
ble.
l.es clients directs diminuent à mesure que
des agents s'installent en place. Il n'en restd
plus guère nue dans nos petites colonies,
ainsi a Pondichéry où les indigènes s'appro-
visionnent par commandes directes à Paris.
Les communications maritimes sont en
général régulières pour toutes les colonies :
tes Messageries Maritimes et la Havraise
Péninsulaire pour Madagascar et l'Extrême-
Orient; d'autres compagnies secondaires de
Bordeaux permettent entre temps certaines
expéditions imprévues.
A ce propos, si les lignes de navigation
françaises n'y prennent garde il est une
compagnie hollandaise, la H oïl and Coast
Afriea Line qui s'efforce de les concurrencer
dans cette activité entre nos colonies et nous.
La seule colonie le plus mal desservie ce
sont les îles Saint-Pierre et Miquelon, où
l'on peut dire que des moyens de fortune
assument le service ; de simples bateaux de
pêche il des époques fort itrégulières veu-
lent bien se charger des colis. Et tantôt on
bénéficiera de deux, trois départs au courant
du même mois, et tantôt trois, quatre mois
se passent sans aucun départ. Ce ne sont pas
la des conditions très favorables aux échan-
ges économiques et quelque chose d'un peu
mieux devrait bien être tenté dans ce sens
pour le plus grand bien de la plus grande
France.
Dans quelques colonies on observe depuis
un certain temps une tendance à manuiactu-
rer sur place certains produits de courante
consommation locale. C'est ainsi qu'à la
Réunion, les Réunionais font leur choco-
lat, marchandise" de petite qualité au début,
que les créoles ne consomment pas mais dont
les indigènes se contentent.
A Madagascar des fabriques de conserves
expédient à présent du bo uf à la gelée par
exemple, jusqu'en la Métropole.
Mais la concurrence à craindre et à com-
battre est celle qu'opposent les exportations
américaine et australienne.
Les Australiens sont, en effet, bien placés
pour livrer des réserves alimentaires à bon
compte : pâturages abondants, cheptel nom-
breux, machinisme intégral, proximité de
l'Extrême-Orient sont en train de faire de
cette partie du monde un marché attitré de
l'Australie.
Toutefois le renom français ne saura ja-
mais souffrir d'une concurrence de quantité.
Car quand il s'agit de bons produits de qua-
lité, c'est toujours chez les producteurs de
France que la clientèle fin-gourmet s'adres-
se, au rang desquels Félix Potin occupe une
place honorable.
11 n'est pas sans être légitime que, à la
suite de certains sacrifices consentis et de
gros frais de première installation. Félix
Potin s'enorgueillisse à bon d roi t non seule.
ment d'un rendement. florissant à l'heure ac-
tuelle mais encore d'une contribution vérita-
ble à la civilisation mondiale, et à un peu
plus de bien-être de par le monde par le
bien manger et le fin goûter.
Jtotofiil f £ fJ.«.«a-JVJhaIa.
-0080
Un beau livre
sur l'Afrique Occidentale
par Eugène l)KV.\rx,
L'hommage que Mme Langlé-Monteil vient
de me faire de son livre Fers les sables rou-
ges (éditeur E. Rey, Il bis, rue Drouot,
Paris), me fait un devoir d'en écrire tout ce
qu'en ma qualité de vieil Africain je pense
de ce récit de son voyage aux rives du Niger
où elle assista à la glorification de t'œuvre
du colonel Monteil.
Cette hardie voyageuse qui savait voir,
héritière des qualités et du courage de son
regrette mari, m'a fait revivre pour ainsi dire
heure par heure, étape par étape, ma car-
rière africaine presque contemporaine de
celle de Montcil, que le général Archi-
nard, dans sa préface du livre de Mme Lal\-
LI NUMBRO : 80 CENTIMES MAIUH SOIU. tt N« ">V KMIlltR I!»).
JOUR Nil VUOTIDIEI
Rédaction & A dm in istration :
m, im Il MOM-TUM
PARIS 0*0
TtLtPH. t LOUVRB 1t-*7
RICHELIKU S7-M
Les Annales Coloniales
Les mnomict et réclames smu roçues ou
Hireau du |mrnat.
DIRECTEUR-FONDATSUR t Maro«l RUEDEL
Tout les orticite publU. dans notre tournai ne peuvent
être reproduit» qu'en citant It. Atmium COLOMAM.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle :
Un et a Mol. 3 M.I.
France et
colonies 180. 100 > M*
Etranger.. 240. 115. 70.
On s'abonne sans Oral* dtni
tous lu bureaux de poste.
Les ondes magiques
8.8
Quand donc les « broussards », tous les 1
broussards, sentant venir la tristesse, pourront-
ils capter dans le ciel lourd des Tropiques
une voix, un chant, se sentir par là rappro-
chés des grands centres habités ? Quand donc,
loin de ceux-ci, les commerçants, les colons
recevront-ils le cours du jour, les prévisions
météorologiques ? Et plus haute espérance
encore quand un malade pourra-t-il, sans
bouger de son lit, demander à cinquante lieues,
et obtenir instantanément le conseil médical
sauveur ?
La réalisation de ces espoirs-là et de
tous ceux qu'a fait naitre la T.S.F. et qu'il
est inutile d'énumérer une fois de plus ne
doit pas être, n'est sûrement pas subordonnée à
la solution d'un problème financier. L'on ne
saurait concevoir que l'argent fit défaut pour
relier entre eux, pour rendre littéralement pré-
sents les, uns aux autres les membres, épars sur
toute la surface du globe, de l'immense famille
française.
Quant aux sol utions techniques, bien qu'elles
n'aient pas dit leur dernier mot, elles sont
beaucoup plus que suffisantes pour permettre
d'ores et déjà des créations coloniales de
grande envergure.
Restait à avoir une volonté organisatrice.
C'est à quoi tend le Congrès national de la
Radiodiffusion, qui va se tenir à Paris les 14.
15 et 16 novembre. --
Le Comité d'honneur, sous le patronage du-
quel est placée cette manifestation, est des
plus brillants. Mais ce n'est pas assez dire.
Il est formé de tant de personnalités diverses
et connues qu'il fait la preuve à lui seul d'un
puissant mouvement d'opinion enfin capable
d'aboutir à l'action vigoureuse, méthodique,
persévérante. Ce n'est évidemment pas pour
donner du lustre à des parlotes que des parle-
mentaires, des savants, des universitaires, des
représentants de la presse, des arts et des
grands intérêts économiques ont autorisé les or-
ganisateurs du Congrès à user, pour sa réussite,
du prestige de leurs noms.
Le Comité d' organisation et les sections de
travail ne sont pas moins sérieusement com-
posés. L'on n'y voit que des techniciens
en tous domaines ou des individualités toutes (à
une ou deux exceptions prés) assez spécialisées
pour rendre d'éminents services à la cause en
- jeu.
Nous ne nommerons personne, il faudrait
nommer tout le monde. Remarquons seule-
ment que les « scientifiques », avec, à leur
tête, le général Ferrié, de l'Académie des
Sciences, sont 4Xès nombreux dans le Comité
d'honneur comme dans les commissions. (Eat-ce
en vertu de leur tradition de modestie que le
Congrès est ouvert, en outre, « à tous les sans-
filistes et à toutes les compétences » ? Cela
n'étonnerait pas de leur part.)
Si nous avons insisté sur la composition de
ce Parlement de la T.S.F., c'est à dessein.
Nous désirons que les coloniaux qui liront cet
article soient bien convaincus qu'un grand ef-
fort est tenté présentement en faveur d'une
science et d'une industrie au progrès desquelles
ils attachent, nous le savons, tant de prix.
La « Commission des Colonies » (pas celle
de la Chambre, bien entendu !) placée dans
la section Il qui est celle des questions éco-
nomiques, est une commission entre beaucoup
d'autres. Forcément! La T.S.F -, personne
ne l'ignore, intervient ou interviendra dans
toutes, absolument toutes les branches de l'ac-
tivité moderne.
Cette Commission, néanmoins, est appelée à
jouer dans le Congrès un rôle singulièrement
important. Elle aura à faire ressortir bien des
points de vue analogues à ceux des autres com-
missions, mais il se mêlera à son éloquence
certaine un élément sentimental de haute va-
leur. Si, en effet, l'on déplore à juste titre
l'isolement des habitants de nos campagnes,
que ne dira-t-on pas des « broussards » dont
nous parlions tout à l'heure ? Et surtout, que
de raisons ne trouvera-t-on pas dans leurs con-
ditions actuelles d'existence pour hâter l'heure
des réalisations les plus vastes, les plus com-
plètes, les plus parfaites 1
Une Association, la Radio-Agricole fran-
çaise, ouvrit, il y a quelque douze mois, une
enquête coloniale sur la radiodiffusion (1).
Voici quelques-unes des réponses les plus frap-
pantes qu'elle a reçues :
Du président de la Chambre de Commerce
de Bône : Notre orgueil national, ddt-il en
Jouffrir, les postes français sont inférieurs en
modulation, en puissance ;
Du directeur de la Société d'Agriculture de
Tunisie : Nous demandons la création J'un
poste à ondes très courtes et faisons savoir
l'impossibilité de suivre à Tunis les émissions
de Paris ;
Du capitaine de frégate Homsy, comman-
dant la Marine, au Maroc : Le nombre de ré-
cepteurs déclarés au Maroc s'élève a 1.200;
quant à ceux non déclarés, on peut estimer leur
nombre à 500 environ. Il est nécessaire d' QI-
surer la radiodiffusion pendant l'été, malgré
les parasites ;
Du capitaine de frégate Perette, comman-
dant la marine du Sénégal : Les posta reçus
à Dakar sont : Chelussford, anglais; Rugby,
anglais ; EirtJltooen, hollandais ; Scherenenec-
tadey, U.S.A., et Radio-Vitus, français,
« entendu quelquefois très faible » 1
De la Chambre de Commerce de Haiphong:
On entend en Indochine, Londresf Eindhoven,
Manille, un poste russe. Tous ces postes tra-
vaillent sur ondes très courtes. La T.S.F. mé-
tropolitaine assurerait une plus grande sécurité
coloniale, un attachement plus marqué de l'in-
digène pour son protecteur si la Fnact émettait
aussi sur ondes courtes.
(i) Cette excellente initiative fut signalée
par les Annales Coloniales Illustrées, de
mars dernier. : -
Rassurons les coloniaux. bous peu, la leur
Eiffel aura sur ondes courtes le plus fort poste
émetteur du monde.
Ces quelques citations, qu'il n'est pas besoin
de commenter, suffiraient à montrer aux mem-
bres du Congrès, s'ils ne le savaient déjà, le
retard dont souffre chez nous la T. s. F. et
plus encore dans nos colonies.
Mais il convient de noter que, même au
cas où le mot « colonies » ne serait pas pro-
noncé au cours des réunions de ces prochains
jours, le Congrès n'en devrait pas moins repré-
senter pour nos compatriotes d'outre-mer un
grand espoir. Il travaillera incontestablement
pour eux, lorsque, selon son programme, il
définira « les principes techniques - les plus
recommandables à l'émission et à la récep-
tion », dégagera « les meilleures utilisations
pratiques pour l'industrie, le commerce, l'agri-
culture, la marine », précisera « les conditions
à remplir pour l'établissement des program-
mes. », émettra des vœux, « fera le
point ».
Il rendra, enfin, presque tangible ce congrès,
la féerie de demain : la radiodiffusion des ima-
ges et des forces, dont on peut prévoir sans
effort d'imagination les étonnantes conséquen-
ces dans nos territoires exotiques.
Pierre Tattiinaer.
Député de Paris,
Président de La Commission do
l'Algérie, des Colon te. et des Protectorats.
Le congrès national
", de la radiodiffusion
Nous rappelons que la séance d'ouverture
du congrès national de la radiodiffusion
aura lieu. à Paris jeudi prochain. Elle sera
présidée par M. Paul Léon, directeur géné-
ral des Beaux-Arts.
Les travaux des séances plénières sont ré-
glés comme suit :
Vendredi, à <) h. 30, questions techniques,
sous la présidence du général Ferrie; à
15 heures, questions économiques, sous la
présidence de M. Fernand Davio; samedi,
a 9 h. 30, questions intellectuelles, sous la
présidence de M. Henry de Jouvenel; à
15 h. 30, questions législatives, sous la
présidence de MM. Truchy et Mestre, et le
rapport général sera lu par M. Paul Man-
toux, directeur du comité d'action écono-
mique et douanière.
Le programme de la séance de clôture qui
se tiendra le samedi, à 21 heures, compren-
dra des expériences inédites de polyphonie
par les ondes, et on présentera l'envers de
a radiodiffusion (un studio en activité).
..a
CE SERAIT LA RUINE
DE SAINT -LOOIS-DU-SENÉGAL
11 serait question d'augmenter la taxe de
pilotage à l'entrée et à la sortie du port de
Saint-Louis de telle façon que les frais de
pilotage d'un navire, entrée et sortie, se
monteraient à 3.000 francs alors que pour
entrer dans le port de Dakar le Valdima rie
paie que 300 francs.
Cette mesure ajoutée à tant d'autres qui
ont littéralement vidé Saint-Louis achève-
rait la ruine de cette vieille cité sénaga-
laise dont le trafic fluvial et maritime n'est
pas à dédaigner, puisqu'en IQ07 un ministre
des Colonies, M. Milliès-Lacroix, est venu
de France pour inaugurer les travaux des
quais du port de Saint-Louis.
A la Chambre de Commerce
de Saint-Louis-du-Sénégal
»♦*
Encore le Dakar-Saint-Louis
Au cours d'une récente séance, la Cham-
bre de commerce de Saint-Louis du Sénégal
a émis le vœu que la police des trains de
voyageurs du chemin de fer de Dakar-St-
Louis soit renforcée par la présence d'un
agent de la force publique accompagnant
le chef de train.
Ce voeu a été émis à la suite d'un incident
suivi de mort d'homme : un pugilat entre
un chef de train et un voyageur indigène.
Les prêts sur gages
L'obligation à laquelle sont désormais te-
nues les maisons de commerce d'avoir un
registre de prêts sur gages a motivé des
observations et même des protestations de la
Eart de la Chambre de commerce de Saint-
Louis dont certains membres demandaient
purement et simplement la suppression du
prêt sur gages, laissant le soin à chacun de
faire les transactions qu'il juge nécessaires
à la bonne marche de son commerce.
Après une assez longue discussion, l'as-
semblée a émis le vœu qu'en ce qui a trait
à l'obligation de la tenue du registre de
gages il y avait lieu de s'en rapporter à la
sollicitude éclairée de l'administration loJ
cale pour que soit apporté quelque tempéra-
ment à la rigueur de la mesure précitée.
L'ART EXOTIQUE
Une vente d'objets d'art exotiques, notam-
ment océaniens et africains, provenant de la
collection d'un amateur, avait attiré un as-
sez nombreux public à la salle des ventes.
La première vacation que dirigeaient M-
Lair-Dubreuil et Flagel, avec l'assistance de
M. Portier, a déjà réalisé des prix élevés :
une statue de divinité anthropomorphe, en
bois sculpté et polychrome, Nouvelle-Guinée
allemande, 4.000 fr. ; un fétiche de case-ta-
bou, représentant un homme debout, Nou-
velle-Guinée allemande, 4.800 fr. ; un orne-
ment d'entrée de case, en bois sculpté et
ajouré, Nouvelle-Irlande, 8.000 fr., et un
siège en bols sculpté, Nouvelle-Guinée alle-
mande, 5.600 francs. -,.
Les oranges
NiAvâWMm&
la
PRÈS les bananes,
les oranges. Des
chiffres d'abord.
Nous consom-
monsjZJtous Fran-
çais 600.000 qtx
environ d'oranges.
Notre Afrique du Nord nous en fournit à
peine le 10". Et pour le resteJ Voyez pe-
seta 1
Ne vous étonnez pas cependant. Sachet
qu'une tonne d'oranges partant de l'Espa-
gne et arrivant à Paris est grevée de 300 fr.
de frais environ.
Quand il s'agit des oranges algériennes,
nous faisons les choses beaucoup plus large-
ment : 425 francs de frais de transport et
de manutention pour une tonne d'oranges
transportée d'Oran à Paris. Et voilà corn
me on encourage l'importation des oranges
algériennes dans la Métropole.
Dernièrement, je causais de la question
avec un gros acheteur. Il déplorait cet état
de choses, mais il ajoutait que toutes ces
difficultés de main-d'œuvre, de transport,
d'utilisation même, seraient peu à peu vain-
cues par l'esprit d'association.
Le - mouvement coopératif prend, là-bas
une importance de plus en plus grande. On
en cite quelques-unes, comme la coopérative
des agrumes de la Mitidja, à Boufarik,
constituée pour l'utilisation des produits des
cultures maraîchères et fruitières ; elle est
dans sa cinquième année d'existence ; elle
dirige, sur la France seulement, près de
60.000 tonnes de légumes et de fruits. Il y
a beaucoup à attendre de l'esprit d'associa-
tion. encore que nous nous trouvions sou-
vent en présence de petits cultivateurs dont
les domaines vont de 2 à 4 hectares. Mais,
ajoutait mon interlocuteur, il y a ait fond
de tout cela une question de prix de revient;
or, le prix du matériel a augmenté là com-
me ailleurs, dans des proportions insoup-
çonnées ; le prix de la moili-d' œllvre aussi,
avec cette aggravat ion qu'à la III ai Il-d' œ "vre
espagnole, a succédé la maill-el'œuvre arabe,
notablement inférieure à tous les points de
vue, intelligence, rendement, fidélité, rcs-
pect du bien d'autrui : la plupart, des cul-
tivateurs abandonnent aux travailleurs indi-
gènes une proportion de leurs récoltes en
mandarines, raisins, tomates, pommes de
terre, se disant qu'il vaut mieux après tout
servir son personnel que de le laisser se ser-
vir lui-même (l'uti, au reste, n'exclut pas
l'autre). Comptez d'autre part les augmen-
tations des prix de transport par mery
et encore plus par terre, le relèvement des
taxes d'importation, le chiffre d'affaires,
les droits d'octroi exhaussés dans beaucoup
de villes. Les producteurs ne peuvent, pas
s'en sortir,même avec des prix de vente pra-
tiqués partout, et qui ne sont pas, quoi qu'on
en dise, rémunérateurs.
Ainsi parlait l'homme de l'art. Et j'ai
repris moi-même un rapport de la Coopéra-
tive Agricole de la Mitidja qui disait, en
1928 : le prix du matériel et de la main-
d'œuvre a augmenté dans la proportion de
2 pour 1, le transit dans la proportion de
3,5, les transports par mer dans la propor-
tion de 8,16. bref Vensemble des Clugmol-
tations sur les prix de 1913 « n'est, pas in-
férieur à 850 0/ 0. »
Comment lutter contre les produits qui
viennent d'Espagne et d'Italie ? L'esprit
d'association peut faire des merveilles, non
des miracles.
Mario Koustan.
Sénateur de nlëmult,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
Au cabinet du Ministre de la Guerre
M. Maginot, ministre de la Guerre, a dé-
signé, pour prendre la direction de son cabinet
militaire, le général George, commandant la
division d'Alger. -
Depuis sa sortie de Saint-Cyr, le général
George a fait presque toute sa carrière en Afri-
que du Nord et en grande partie au Sahara et
au Maroc.
Breveté d'état-major, il servit à l'état-major
des armées alliées d'Orient, puis à l'état-major
de Foch qu'il quitta en 1922 pour commander
sur le Rhin un régiment de tirailleurs maro-
cains.
Nous le retrouvons au Maroc avec le maré-
chal Pétain. Promu général de division, il
reçut le commandement de la division d'Alger.
Dans la lourde tâche d'organisation et de
réorganisation qui l'attend, M. Maginot aura
un collaborateur de tout premier ordre.
Un papillon colonial
a- 1
L'un de nos confrères a découvert et inter-
viewé à la Pitié un « colonial » pas ordinaire.
Employé au bureau des entrées, M. Michel
Trajan Saint-Inès n'est d'ailleurs colonial
qu'accessoirement.
« Ancien élève du Conservatoire, a-t-il dé-
claré, je joue de huit instruments. de quatre
flûtes, à la fois si vous voulez, je connais
par cœur 2.000 morceaux de piano. Je parle
cinq langues étrangères. Je puis dessiner
six tableaux à la fois et à l'envers. Je suis
actuellement en train d'exécuter un dessin à
la plume de plus de deux mètres de haut. »
Mais il a fait un voyage à travers la
grande jungle équatoriale en qualité de
membre de la mission de prophylaxie de la
trypanosomiase.
« Oui, ajoutait-il, deux ans au Congo et
au Cameroun, le choléra, la peste, la mouche
tsé-tsé, les papillons. J'ai rapporté un livret
de souvenirs avec 120 croquis. »
M. Trajan Saint-Inès a, en outre, consti-
tué au Congo une collection de lépidop-
tères, tout en s'occupant des sommeilleux.
En somme, cet éclectique a bravement
papillonné et il a donc droit à la reconnais-
sance des coloniaux comme des entomolo-
gistes.
Au Conseil oeétat
Avis aux indigènes candidats à pension
Cettre haute juridiction a rejeté la requête
que le nommé Mansouri Mohamed ben Yahia
demeurant au douar Mériout, à St-Arnaud
(département de Constantine) aux fins d'an-
nulation d'une décision en date du 26 juin
1928, par laquelle la cour régionale des Pen-
sions d'Alger a rejeté sa demande de pen-
sion.
Attendu, a déclaré le Conseil d'Etatt
que le requérant ne conteste pas n'avoir saisi
la Cour Régionale après Vexpiration du délai
de deux mois impartis par l'art. 42 de la loi
du 31 mars 1919.
Qu'il n'est, dès lors, pas fondé à demander
l'annulation de l'arrêté attaqué qui a rejeté
son pourvoi comme tardivement présente.
8..
A propos des lycéennes d'Alger
Mme Elichabe, ancienne directrice du Ly-
cée d'Alger, parle fort joliment de cet éta-
blissement et des jeunes filles qui y sont édu-
quées.
« Le lycée de jeunes filles d'Alger, dit-
elle, est situé au milieu d'une petite forêt bal-
samique de pins et d'eucalyptus, dominant de
deux cents mètres le port et la ville.
« La nature africaine est là, avec ses puis-
santes fureurs. Ses jardins offrent aux yeux
émerveillés le spectacle de l'incroyable fécon-
dité de la terre africaine. La mer est à ses
pieds. Souvent, elle se fâche, et les lycéennes,
du haut de la terrasse, peuvent l'observer. »
C'est à l'influence de ce milieu que la
lycéenne d'Alger devrait son type original ;
c'est grâce à lui qu'elle sentirait « les finesses
du sentiment et les beautés de l'expression, et
que, plus belle que sa condisciple de France »,
elle se distinguerait « par la grâce florissante
des statues de l'Erechteion ».
Tout cela n'est peut-être pas très gentil pour
les jeunes filles de France, mais ce nous sem-
ble assez vrai, du moins en ce qui concerne les
différences plastiques. Les lycéennes d'Alger
ont la chance de grandir en savoir et en beauté
dans un cadre admirable, mais, en outre, l'Al-
gérie tout entière est un creuset de races encore
plus ardent que la métropole qui, pourtant.
Nous connaissons des Oranaises qui ne le
cèdent en rien aux Algéroises pour 1 harmonie
athénienne du corps, la profondeur italienne
des regards, la vivacité catalane des gestes,
pour la grâce, la mesure et l'élégance par-des-
sus tout françaises de l' ensemble.
Mimétisme méditerranéen chez les Fran-
çaises de pure origine, métissages nombreux et
physiquement heureux, souvent, dans le reste
de la population. C'est, en vérité, une race
nouvelle, émouvante de jeunesse et de force
joyeuse, qui fleurit pour notre gloire bien ga-
gnée, sous le ciel nord-africain.
JRené ete Enremiguière.
8.8
Le Djali-Bras
M. IL de Noter, directeur de l'Ecote
d'acclimululion a Cannes, signale un «uc-
cédurié du riz dont la culture serait facile
en Afrique du Nord.
C'est une variété du Coix lacrimæ, ori-
ginaire des Indes et de l'Afrique centrale. :
grande grnrninée, ayant l'aspect du maïs
à l'état jeune, qui atteint plus d'un mètre,
au moment de sa lloraison et dont les
graines servent à faire des chapelets, tant
elles sont dures ; il n'en est pas de rnènie.
de sa variété africaine qui constitue, une
des hases de l'alimentation des indigènes
du Congo belge, qui la désignent sous le
nom de Diali-Dras.
IvO Diah-liras est une céréale de premier
ordre, donnant des grappes d'épillets de
graines grosses comme un pois qui four-
niissent une farine supérieure et. moins
lourde (pie celle du riz et du maïs. Les
Congolais en cultivent de grandes surfa-
ces, en grattant a peine le sol, et en ob-
tiennent des rendements intéressants, (Iiii
ajoutent. a leur nourriture habituelle dans
de notables proportions.
C'est au milieu de la saison des pluies
(hiver) qu'ils sèment cette plante, à la vo-
lée. car ils ne connaissent pas encore le
système du rayon, qui leur donnerait da-
vantage - sinon le double - la matura-
lion a lieu dans le premier quart de la
saison sèche (été). Les chaumes du Diali-
Dras, à l'état sec, sont solides et servent
a toutes sortes d'usages. D'un autre crtté,
en vert, c'est un fourrage sucré de grande
valeur pour le bétail et les chevaux.
Voilà une véritable trouvaille pour
l'Afrique du Nord, où dans une saison, ou
en obtiendra la récolte. Semée en février-
mars, en rayons distants de 0 ni. 50 sur
0 m. 50, par 2 ou 3 graines au poquet, on
pourra la moissonner en juin-juillet, soit
A la faux, faucille ou moissonneuse. Le
semis en rayons, permettra de lui donner
une façon mécaniquement, et sa vigueur
s'en accroîtra d'autant : de plus, lors de
l'ensemencement, à l'instar du blé, il sera
bon de lui donner de l'engrais azoté, 1.000
kilos à l'hectare.
Nous ne doutons pas que la culture de
celte graminée soit entreprise par les
agriculteurs du Nord de l'Afrique, qui
trouveront en elle une ressource énorme,
remplaçant dans bien des cas, le sorgho
plus difficile à battre. Entlu, de croissance
plus rapide que le blé, elle viendra sans
irrigation et plus tôt, co qui est un grand
avantage. En rayons, 10 kilos de graines
seront, nécessaires il l'hectare.
Nous souhaitons avec M. de Noter que
des essais soient faits en vue de la natu-
ralisation en Afrique du Nord du Diali-
7Iras. Car cette plante est d'une grande
importance nu point de vue alimentaire, ne
«ernitj-ee môme que pour la pâtisserie,
dont, de nos jours, il est fait. une si grande
consommation,
A LONDRES
III
Les événements de Palestine
Jamsftl Husseini Effendi, délégué par le Conseil
suprême musulman de Palestine, vient d'arriver
h Londres pour exposer au gouvernement an-
glais le point (le vue arabe au sujet des récents
désordres de Palestine.
Nos as du tennis à Saigon
.,.
Voici les résultats du malcle de tennis
joué hier à Saigon entre l'équipe du Racing
Club de France de Paris et les ioueurs lo-
caux :
En simples, Rodel bat Antoni (C. S. Saï-
gon) par 6-2, 6-1. Cochet bat Kkooi, Hooi
flié (champion de Malaisie en simple) par
6-2, 6-3. En double, Cochet et Brugnon bat-
tent Chim et Gia (champions de Malaisie en
double) par 6-1, 6-0. (Par dépêche.)
~t. M
L'Aviation Coloniale
L'hydravion dépanné
L'hydravion commercial de la ligne Mar-
seille-Alger, qui était en panne en Méditer-
ranée il 2U kilomètres environ de l'île
iVlinorquo, et qui avait été recherché par
les bateaux dépanneurs des bases de Pal-
mu et d'Alger, a été retrouvé par un vol-
lier mixte à moteur qui l'a pris en remor-
que et l'a conduit à Ciududela (Hos
Baléares)
Le pilote, l'aviateur Devise, et les troIs
hommes d'équipage sont sains cl saufs. 1-r
courrit r postal a été recueilli et l'appurcil
n'a sulli aucun dommage.
Doléances de la Chambre de Commerce
de Saint-Louis du-Sénéuat
La Chambre de JJonnnwce de Sainl-
Louis-du-Sénégul avait, dès le H juillet der-
nier attiré l'attention, de l'Administration
locali- sur les inconvénients que présent'',
l'acheminement du courrier par avion, en
cas d'affranchissement Ht-s'ifUsunL
Dans une récente séance, rassemblée a
comlirnié ses doléances car elle estime,
avec raison, que les correspondances
même insutlisuuiment affranchies, lors-
qu'elles donnent l'apparence sutlisanle
d'être destinées au courrier postal aérien,
doivent être acheminées par ledit courrier
et à leur arrivée être frappées de la sur-
luxe d'affranchissement que. doit acquitter
le destinataire, comme il est pratiqué1 pour
les correspondances ordinaires.
ICI le propose que soit soumise à l'examen
du Chef de la Colonie, la suggestion ten-
ditnt ti l'établissement d'une caution res-
ponsable du paiement desdites taxes, en
l'espèce la Chambre de Commerce, pour
tous les plis expédiés insullisaniineut.
uffrunehis, par la voie postale aérienne,
destinés aux maisons de commerce de la
Place, et portant, de façon apparente, l'en-
tête de la raison sociale de la maison des-
tinataire. Les recouvrements des surtaxes
uinsi établies pour insuffisance d'affran-
chissement dans les correspondances du
courrier postal par avion pourront être
effectués pur le service intéressé, auprès do
l'Administration consulaire, mensuellement,
comme il est pratiqué fi l'ordinaire.
LE CAFE
111
Plante d'origine africaine, sa patrie d'élec-
tion est, aujourd'hui, le Nouveau-Monde, tout
particulièrement le Brésil qui, rappelons-le, dé-
tient les 2/3 de sa production, environ 900.000
tonnes ; le reste se partage entre la Colombie.
les petits Etats de l'Amérique Centrale, Java
et, en ce qui nous concerne, les Antilles, Ma-
dagascar, la Réunion, l'Indo-Chine.
Pour mémoire, citons les. cafés renommés
d'Arabie, d'où nous est venu le moka. Ne
pourrait-on pas rendre à la terre d'Afrique cette
ressource dont elle eut le droit d'être fière
jadis.
Le cale s accommode parfaitement de la
zone tropicale jusqu'au 30" parallèle. S'il de-
mande de l'humidité, il supporte aussi facile-
ment une sécheresse momentanée. Répétons
que nos efforts devraient tendre à développer
cette culture, actuellement embryonnaire dans
l'Afrique Occidentale Française, où les condi-
tions climatériques sont pourtant favorables.
Les Antilles, la Guadeloupe surtout, la Réu-
nion devraient? accuser un rendement plus im-
portant.
Notre consommation s'accroît chaque année
et l'exportation brésilienne tend à l'hégémonie.
456.000 sacs de café sont arrivés de Santos,
en Europe, en juillet 1929, alors que seule-
ment 257.000 sacs avaient été importés en
1928.
Ces chiffres se passent de commentaires.
Notons qu' un débouché, qui s'amplifie de
plus en plus, se fait jour dans nos possessions
nord-africaines. Il s'étend par delà le Sud Ma-
rocain, Algérien, Tunisien, jusqu'au groupe
imposant qui forme l'A. O. F.
Aussi, profitons de ce magnifique terrain qui
s'offre à nous pour nous affranchir un peu de
la suprématie de la grande République de
l'Amérique du Sud.
René Prodlé.
8..
Le précieux rôle
de la femme aux colonies
- i
Pour intervenir efficacement auprès des
femmes indigènes, musulmanes ou fétichis-
tes, les services médicaux de nos colonies
n'ont cessé de préconiser la création de
sages-femmes et même de sages-femmes in-
digènes. Nous notons dans une lettre du
Père Charles de Foucauld, publiée par
l'Agence Fides, l'importance de l'action (le
la femme dans l'évangélisntion des indi-
gènes :
« Les religieuses catholiques sont appelées
à jouer le plus grand rôle dans l'évangrli-
sation des mahométans, écrivait l'Apôtre du
Sahara, alors à Asekeeni, près d'in Salah.
Personne comme elles ne peut atteindre la
femme musulmane qui est la moitié de
la population qui élève l'enfance dans la
confiance envers les catholiques ou dans les
préventions contre eux, qui est la gardienne
des préjugés contre nous, si on ne s'occupe
pas d'elle, et notre meilleure auxiliaire - si
on lui montre la vérité. Personne mieux que
les religieuses n'est capable de prendre con-
tact avec les musulmans, d'entrer partout,
d'être en relations avec tous.
LA CLIENTÈLE COLONIALE
DES GRANDS MAGASINS
félix Pçtirç
Comme presque tous les grands magasins
de Paris, Félix Potin possède une succursale
de l'exportation, sise à La Villette. Des en-
filades de bureaux de dactylographes, au
pied desquels s'étendent les usines d'épices,
partent les ordres et la correspondance
rayonnant sur toute la terre, vers l'étranger
et vers nos colonies les plus éloignées.
La clientèle de la grande épicerie est
d'importance aux colonies. On s'en fera une
idée par le chiffre d'affaires annuel qui s'y
traite4 et qui atteint bon an, mal an, 'dix mil-
lions. Cinq autres millions se traitent avec
l'étranger.
Félix Potin est en relation avec des cor.
respondants installés à demeure aux colo-
nies, ou bien il y envoie des agents en
visite, enfin quelques clients commandent
directement à la maison-mère de Paris.
Correspondants et agents sont engagés par
contrats à réaliser un chiffre d'affaires de
tant, en retour de quoi ils ont droit à faire
valoir leur qualité de représentants de la
maison Félix Potin dont ils peuvent repro-
duire le nom dans leurs enseignes, leurs im-
primés, sur leurs voitures de livraison.
Les commandes concernant l'épicerie com-
mune sont régulières tout au cours de l'an.
Cependant pour certains articles les saisons
sont plus ou moins propices. Ainsi actuelle-
ment ce sont les conserves de pois qui con-
naissent une recrudescence particulière des
commandes. Dans deux mois telles autres
conserves auront la priorité. En novembre-
décembre la confiserie verra de même s'ac-
célérer les ventes.
Depuis l'armistice la clientèle coloniale
s'étend régulièrement. Le mouvement a com-
mencé d'abord à Madagascar, puis au Le-
vant, et de là s'est propagé en Extrême-
Orient.
En Algérie la clientèle est en majorité
hancaisc, des épiciers maltais et italiens et
quelques indigènes traitent également avec
Félix Potin.
Dans les autres colonies la clientèle est
surtout indigène et aussi grecque.
A Madagascar un certain nombre de com-
merçants chinois et indiens sont une très
.)onne clientèle, très honnête et très solva-
ble.
l.es clients directs diminuent à mesure que
des agents s'installent en place. Il n'en restd
plus guère nue dans nos petites colonies,
ainsi a Pondichéry où les indigènes s'appro-
visionnent par commandes directes à Paris.
Les communications maritimes sont en
général régulières pour toutes les colonies :
tes Messageries Maritimes et la Havraise
Péninsulaire pour Madagascar et l'Extrême-
Orient; d'autres compagnies secondaires de
Bordeaux permettent entre temps certaines
expéditions imprévues.
A ce propos, si les lignes de navigation
françaises n'y prennent garde il est une
compagnie hollandaise, la H oïl and Coast
Afriea Line qui s'efforce de les concurrencer
dans cette activité entre nos colonies et nous.
La seule colonie le plus mal desservie ce
sont les îles Saint-Pierre et Miquelon, où
l'on peut dire que des moyens de fortune
assument le service ; de simples bateaux de
pêche il des époques fort itrégulières veu-
lent bien se charger des colis. Et tantôt on
bénéficiera de deux, trois départs au courant
du même mois, et tantôt trois, quatre mois
se passent sans aucun départ. Ce ne sont pas
la des conditions très favorables aux échan-
ges économiques et quelque chose d'un peu
mieux devrait bien être tenté dans ce sens
pour le plus grand bien de la plus grande
France.
Dans quelques colonies on observe depuis
un certain temps une tendance à manuiactu-
rer sur place certains produits de courante
consommation locale. C'est ainsi qu'à la
Réunion, les Réunionais font leur choco-
lat, marchandise" de petite qualité au début,
que les créoles ne consomment pas mais dont
les indigènes se contentent.
A Madagascar des fabriques de conserves
expédient à présent du bo uf à la gelée par
exemple, jusqu'en la Métropole.
Mais la concurrence à craindre et à com-
battre est celle qu'opposent les exportations
américaine et australienne.
Les Australiens sont, en effet, bien placés
pour livrer des réserves alimentaires à bon
compte : pâturages abondants, cheptel nom-
breux, machinisme intégral, proximité de
l'Extrême-Orient sont en train de faire de
cette partie du monde un marché attitré de
l'Australie.
Toutefois le renom français ne saura ja-
mais souffrir d'une concurrence de quantité.
Car quand il s'agit de bons produits de qua-
lité, c'est toujours chez les producteurs de
France que la clientèle fin-gourmet s'adres-
se, au rang desquels Félix Potin occupe une
place honorable.
11 n'est pas sans être légitime que, à la
suite de certains sacrifices consentis et de
gros frais de première installation. Félix
Potin s'enorgueillisse à bon d roi t non seule.
ment d'un rendement. florissant à l'heure ac-
tuelle mais encore d'une contribution vérita-
ble à la civilisation mondiale, et à un peu
plus de bien-être de par le monde par le
bien manger et le fin goûter.
Jtotofiil f £ fJ.«.«a-JVJhaIa.
-0080
Un beau livre
sur l'Afrique Occidentale
par Eugène l)KV.\rx,
L'hommage que Mme Langlé-Monteil vient
de me faire de son livre Fers les sables rou-
ges (éditeur E. Rey, Il bis, rue Drouot,
Paris), me fait un devoir d'en écrire tout ce
qu'en ma qualité de vieil Africain je pense
de ce récit de son voyage aux rives du Niger
où elle assista à la glorification de t'œuvre
du colonel Monteil.
Cette hardie voyageuse qui savait voir,
héritière des qualités et du courage de son
regrette mari, m'a fait revivre pour ainsi dire
heure par heure, étape par étape, ma car-
rière africaine presque contemporaine de
celle de Montcil, que le général Archi-
nard, dans sa préface du livre de Mme Lal\-
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