Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-11-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 novembre 1929 11 novembre 1929
Description : 1929/11/11 (A30,N162). 1929/11/11 (A30,N162).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280636k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. N° 16?.
LE NUMERO -- : - 80 CENTIMES
I.IJNDI soin, 11 NOVEMBRE 1929.
JOURNAL QUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
14, Km 0i niit-Tiator
PARIS 08')
itLÉPH. t LOUVME 11-17
RICHELIEU W7-94
Les Annales Coloniales
Lst mnnoneu et réclames lonI rlftll.
kurtw du Journal.
Dirictsur. Fondateur 1 M. RUEDEL
Tojm tM mrtielei publU. cIGtu notre Journal ne peuvent
étrê reproduit» qu ni oiimnt les Amaub Gounralm.
IIOIIEIEITS
avec la Revue mensuelle :
u. 8 Mol, 8 mois
France et
colonies 1801 100 > faQ.
Etranger.. 240. 115 » 70*
On t'abonne MOI trais daga
tous tes bureaux de posta.
Le Maroc et la colonisation
om
Le Maroc d'aujourd'hui nous offre un
exemple, particulièrement suggestif, de co-
lonisation rationnelle.
J'ai indiqué, dans un précédent article,
quelle fut la première phase de cette colo-
nisation, phase au cours de laquelle fut réa-
lisé l'admirable aménagement de l'outillage
économique collectif qu'un rapide voyage
m'a permis d'apprécier.
Nous entrons maintenant dans la seconde.
Avant de nous y engager plus avant, il faut,
me semble-t-il, que nous comprenions bien
la pensée directrice, la doctrine de ceux qui
nous y poussent.
On nous dit :
Un pays doit recevoir d'abord un premier
équipement économique et social de ports,
de routes, de chemins de fer, d'institutions
d'enseignement et d'hygiène publique. Au
Maroc, c'est fait et bien fait. Sans doute,
dans tous ces domaines, surtout dans les deux
derniers, il reste encore beaucoup à faire.
Mais, dorénavant, il ne s'agit plus que d'un
développement normal de l'outillage et des
institutions qui doit se poursuivre et se pour-
suivra, en quelque sorte automatiquement, en
fonction du développement de la vie éco-
nomique et sociale elle-même.
A vouloir aller plus loin, actuellement, on
risque d'aller trop vite. On s'en aperçoit
déjà : à Casablanca nous avons visité de
vastes abattoirs industriels merveilleusement
aménagés; il ne manque que le bétail pour
les alimenter.
Donc nous pouvons considérer cette pre-
mière phase d'aménagement général comme
achevée.
Mais il ne suffit pas de donner à un pays
une ossature et un appareil circulatoire, il
faut dans ce corps faire circuler le sang et
la vie.
Où trouverons-nous, au Maroc, ce sang,
cette vie économique?
Dans l'agriculture, dans la colonisation
agricole.
C'est la première réponse qui vient à l'es-
prit. Mais à la réflexion et surtout à l'expé-
rience on s'est aperçu que la réponse n'était
pas pleinement satisfaisante. Nous en dirons
les raisons. Pour l'instant, constatons seu-
lement le fait : notre action sur l'agri-
culture indigène est encore peu efficiente et
la colonisation agricole européenne se heurte
à de sérieux obstacles.
Alors, à quoi allons-nous demander, pour
les plus prochaines années, ce sang, cette
vie économique indispensables?
Les animateurs du Maroc, heureusement,
n'étaient pas en présence d'un pays unique-
ment agricole. Ils savent, aujourd'hui, que
le Maroc contient de grandes richesses mi-
nières : phosphates, charbon, manganèse,
fer, d'une façon certaine, pétrole d'une fa-
çon probable. Ils se, sont dit : la mise en
valeur de ces richesses minières peut être
chose beaucoup plus simple, plus rapide,
plus immédiatement rentable, que la mise en
valeur agricole. Elle fournira un aliment
abondant et rapidement croissant de vie éco-
nomique. Elle ne se heurtera ni aux cou-
tumes, ni aux intérêts des indigènes. On
pourra y appliquer toutes les méthodes de
la technique la plus moderne, sans gêner
personne.
Ainsi la mise en valeur des richesses mi-
nières est apparue aux dirigeants du Maroc
comme la suite normale, la conséquence
nécessaire du grand, de l'admirable effort
qui avait été fait dans le domaine de l'amé-
nagement de l'outillage économique général.
(Quelle méthode allait-on appliquer pour la
mise en valeur, ample et rapide, de ces ri-
chesses minières?
On ne pouvait pas attendre simplement le
développement des initiatives individuelles.
On serait retombé dans le désordre, le gas-
pillage des forces, sans aucun profit pour la
collectivité.
Au reste, dès que les dirigeants ont tourné
leurs regards de ce côté, ils ont vu, immé-
diatement, s'allonger sur le pays,l'ombre des
grands trusts capitalistes nationaux et inter-
nationaux.
Un cri d'alarme a été jeté alors qui a été
entendu par les autorités responsables du
Protectorat : il ne faut pas livrer le Maroc
minier, purement et simplement aux grands
trusts tinanciers. Il faut que la collectivité
qui a fait tout l'effort de pacification, puis
d'outillage et d'aménagement économique du
pays, reçoive sa part de ces richesses.
Le régime minier instauré par le Dahir
du 15 décembre 1923 avait désarmé le gou-
vernement chérifien. En 1928, la situation
était critique : du 15 décembre 1923 au 1er
janvier 1929, 3.500 permis de recherches, 400
permis de prospection avaient été délivrés
sur plus de 600 millions d'hectares de super-
ficie.
Citons seulement, à titre d'exemple, les en-
treprises créées dans la région de Marrakech.
En 1928, les principales étaient : la Société
minière des Goundafa (capital, 6 millions);
la Société minière des Rehamna (capital,
3 millions); la Société française des minerais
au Maroc (capital, 2 millions) ; le Syndicat
minier du Djebel Bamrane (capital incon-
nu); la Société minière des Oulad Ali et
Oulad Saïd (capital inconnu) ; la Société des
mines d'Krdouz (capital, 6 millions); la So-
ciété des mines d'Entifa et Beni Aïcha réu-
nies ; la Société des mines du Djebel Salref.
Des travaux de prospection étaient engagés
par de grandes sociétés comme la Pennaroya
et l'Asturienne.
Ainsi, on préparait, dans l'indifférence des
pouvoirs publics, le pillage et le gaspillage
des richesses minières du Maroc. M. Steeg
à l'oeuvre duquel on rendra pleinement jus-
tice, quand le temps aura passé sur les ran-
cunes et les animosités personnelles, M. Steeg
eut alors l'idée du « bureau minier chérifien
de recherches et de participations minières.
qui fut créé par un dalùr du 15 décembre
1928.
Le bureau minier n'a donc pas encore un
an d'existence et il a déjà fait la preuve
des grands services qu'il peut rendre.
C'est un organisme extrêmement souple de
contrôle et d'action. 11 fonctionne, en fait,
comme une Société de gestion de titres, com-
me une. holding » par l'intermédiaire
duquel l'état chérifien obtiendra des parti-
cipations financières dans toutes les entre-
prises minières sérieuses du Maroc.
Les - initiatives individuelles ne sont point
entravées. Mais le « bureau minier » qui
surveille toutes les demandes de permis exige
pour l'Etat, une participation, qui peut va-
rier suivant l'importance des risques à cou-
rir, chaque fois qu'il le juge utile.
Le « bureau minier » ne s'est pas jusqu'ici
contenté de ce rôle en quelque sorte passif.
En matière de charbon, de manganèse, de
pétrole, il a pris des initiatives, il a présidé
à l'organisation de vastes entreprises, où il a
pris des intérêts qui varient de 50 à 33 0/0
et où il a fait entrer de grandes sociétés de
production ou, comme pour le manganèse,
la collectivité même des consommateurs na-
tionaux.
La méthode est souple, élégante et elle a
déjà fait ses preuves d'efficacité.
Elle présente ses dangers. Tout d'abord
elle ne vaut que ce que valent les hommes
qui la mettent en œuvre. Aujourd'hui le
a bureau minier » est présidé par M. Eirik
Labonne, secrétaire général du Protectorat,
qui lui a apporté et sa vaste intelligence et
son admirable activité; mais demain.
D'autre part, dans toutes les expériences
engagées, l'Etat chérifien n'a, si je ne me
trompe, que des intérêts inférieurs à ceux
des sociétés particulières, ses associées. Cela
peut présenter pour l'avenir certains dangers.
Je pense que le statut du « bureau mi-
nier, devra être modifié pour prévoir le re-
tour possible à la collectivité, par rachat des
actions détenues par les particuliers, des en-
treprises, au moins après un certain délai.
Mais, sous ces réserves, je pense que la
solution qui a été donnée au problème minier
au Maroc est la meilleure, la plus sûre et la
plus souple qu'on ait pu imaginer.
Avec elle c'est une nouvelle phase de la
colonisation marocaine qui est ouverte, qui
apportera à l'outillage économique remarqua-
ble qui a été aménagé l'aliment d'activité
et de vie qui lui manque encore.
JSIIeniie Amtoeeeetit,
De ; rté de la Haute-Savoie.
Hauporteur du budget 4e
l'Algérie et des Protecto-
,.
MUE KN SECONDE PAGE :
L'Aviation coloninJc.
liOÎH, décrété et arrêtés.
A la mémoire d'Auguste Pavic,
La vie aventureuse
D'Isabelle Eberhardt
1'.
Morte, il y a vingt-cinq ans, à Aïn Sefra,
Isabelle Eberhardt doit, au moment où nous
allons célébrer le Centenaire de l'Algérie,
s'imposer de nouveau à notre souvenir.
Russe d'origine, convertie à l'islamisme,
cette romancière exotique mena à travers
l'Afrique du Nord l'incroyable vie errante
et mouvementée où elle a puisé l'inspiration
de ces trois étranges livres : Dans l'ombre
chaude de l'IslamJ Notes de Toute.) Pages
d'Islam.
Vêtue en homme, parcourant les plus
inhospitalières régions, s'initiant aux moin-
dres détails de la vie arabe, elle avait fini
par épouser un sous-officier indigène. A la
suite d'une mystérieuse tentative d'assassi-
nat dont elle fut l'objet, elle dut quitter son
pays d'adoption. A Marseille, elle fut doc-
ker : elle a fixé dans son livre Trimardettr,
cette rude et cruelle étape de sa vie vaga-
bonde. Revenue en Algérie, elle y mourut
tragiquement, ensevelie dans les décombres
de sa maison écroulée.
C'est une prestigieuse, émouvante et
curieuse figure que les fêtes du Centenaire
ne manqueront sûrement pas d'évoquer lors-
que sera abordée l'étude de toute la pro-
uction littéraire inspirée par notre Afrique
du Nord.
UNE GRANDE ÉPREUVE AUTOMOBILE
A TRAVERS L'AFRIQUE OU NORD
Le programme de la Semaine de Tripoli
vient d'être arrêté par l'A.C. de Tripoli,
qui a décidé que le « Circuit. serait dis-
puté suivant une formule à peu près iden-
tique à celle du Grand Prix de Monza.
L'ensemble des prix sera de 170.000 lire.
En outre, est inscrite au programme une
épreuve qui se disputera avant le Circuit,
sur le trajet Tanger-Tripoli, soit 2.998 kilo-
mètres : Tanger-Alger, Alger-Tunis, Tunis-
Tripoli, soit trois étapes, à la vitesse
moyenne horaire de 32 kilomètres pour les
deux premières et de 76 pour la dernière.
150.000 lire sont affectées pour la der-
nière épreuve.
Le câble Brest-Casablanca
Le navire câblier Emile Baudot vient
d'arriver de Toulon, afin d'effectuer des ré-
parations au câble télégraphique Casablanca-
Brest, rompu depuis le 28 octobre. Les recher-
ches du point de rupture ont été immédiate.
ment entreprises.
OUDJDA
«♦«
WjfàÈLÈ
-
LORS que tout a été
dit et écrit sur la
colonisation j'fln-
çaise de la
Chaouïa (538.000
hectares cultivés),
des Doukkala
(290.000 hect. en pleine culture), on n'a que
fort peu songé aux progrès réalisés dam le
Maroc Oriental qui pendant longtemps a me-
nacé de rester. l'enfant pauvre » du Ma-
roc.
« Cette région, écrit M. Ladreit de La-
charriere dans le Bulletin du Comité de
l'Afrique Française, ne bénéficiait d'aucun
des avantages algériens et le Maroc semblait
V oublier. »
Et cependant Oudjda n'était pas in-
comme ; elle était désignée depuis plu-
sieurs années comme le lieu où devait abou-
tir normalement le couloir de Taza qu'em-
prunte la voie ferrée Fez-Oudjda, laquelle
doit se souder aux chemins de fer algériens
peu après Oudjda. Il ne faut pas oublier
non plus que cette ville est aussi un point de
croisement des routes se dirigeant sur Ne-
mours, sur Berguent, sur Tlemcen.
Le manganèse de Bou-Arfa et dlminit, le
charbon récemment découvert à Djerada,
dans le Maroc Oriental, sont des découver-
tes qui, avec l'exécution du programme fer-
roviaire de la région, vont lui donner une m*
tivité lui faisant bien vite oublier les mau-
vais jours.
La construction à voie normale du Fez-
Oudida, se raccordant à la ligne algérienne
de Marnia, celle du Nemours-Bou Arfa fe-
ront d'OtJdjda une des plaques tournantes
de l'économie marocaine et nord-africaine.
Il est curieux de constater que cette réin-
tégration définitive du Maroc Oriental dans
l'ensemble du pays est due au jeu des forces
économiques éveillées far. la France et non,
comme sous les Sultans, à des faits de
conquête ou à des intrigues politiques.
Oudjda sera sous peu une belle ville grâce
au plan d'extension mis à l'étude; de beaux
immeubles s'élèvent, tel celui de la Banque
d'Etat, des jardins sont dessinés et la gare
sera agrandie pour répondre aux besoins nou-
veaux de la ville.
Une ambiance d'activité s'est créée à
DlIdjda dès que le Maroc Oriental a pu voir
dans le part de Nemours un véritable débou-
ché.
Les capitaux n'hésitent plus à s'investir
dans les entreprises : le Maroc q fourni lui-
mime le tiers du capital initial de 18 mil-
lions pour t exploitation des Charbonnages
de Djerada. A ce sujet, M. Ladreit de La-
cbarrière remarque que les deux autres tiers
de ce capital sont fournis par la Société
belge d'Ougrée Marihaie, procédé nouveau
qui transforme pour partie le Bureau de re-
cherche et de participation minière en admi-
nistrateurs d'une espèce de holding d'Etat
selon les formules financières. Cette initia-
tive, tout en réservant dans son principe les
exigences de la défense nationale et les
droits de la collectivité, épargne an Maroc les
soucis de Vexploitation directe, de direction,
de gestion technique, assure la liberté des
transactions économiques, respecte la légis-
lation minière et supprime toutes les entraves
ordinaires de la fiscalité.
On ne saurait donc que se réjouir d'une
collaboration de plus en plus grande des ini-
tiatives privées qui recherchent les moyens
les plus efficaces pour la mise en valeur du
Maroc et de cette véritable frénésie d'acti-
vité qui étonne les vieux Marocains eux-
mêmes, ainsi que l'a constaté mon collègue
M. Etienne Antonelli, lors de son récent
voyage dans le Protectorat Chérifien. Et
avec M. Etienne Antonelli, je dirai qu'il se-
rait profondément injuste de renier ce qui a
été fait pour ne voir que ce qui reste à faire
Soyons certains qu'Oudjda sera rapidement
à hauteur de sa nouvelle fortlme, en vertu
même de cette politique de collaboration pré-
conisée par M. Lucien Saint dans son remar-
quable discours à la Chambre de Commerce
de Casablanca, en présence d'une délégation
de la Chambre de Commerce de Marseille.
« Dans ce pays où tout dépend encore di-
rectement ou indirectement des Pouvoirs
publics, disait M. Lucien Saint, le Gouver-
nement collabore sans hésitation comme sans
détour à la vie et au service des affaires.
Car il se trouve étroitement associé à la
vie du colon ou du commerçant, depuis
l'instant même où il installe la sécurité, où
il fait surgir le rail et la route, où il prête
aux premiers arrivants les capitaux nécessai-
res pour acheter les moissonneuses, les
tracteurs et les engrais, et quand la popula-
tion s'implante, c'est encore lui qui fait ap-
paraître soudainement dans le désert du bled
ses hôpitaux, ses gendarmeries, ses écoles.
C'est de cette collaboration que défend
l'avenir du Maroc que nous pouvons ellvisa-
ger en toute confiance, puisqu'il est entre les
mains de ces hommes décidés, ardents qui
mettent tout en œuvre pour réaliser.
CÊ» OeAlerre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission des Affaires
Etrangère».
A la Société des Nations
La Commission des Mandats
La Commission des mandats a procédé
avant-hier, en présence de M. Ito, repré-
sentant accrédité de la puissance manda-
taire, à l'examen du rapport annuel sur
l'administration des îles du Pacifique sous
mandat japonais. La Commission examine
aujourd'hui Il novembre, le rappoit du
Gouvernement belge sur le Ruanda-Urundi,
en présence du représentant accrédité de la
puissance mandataire, M. Huesch, assisté de
M. Marzorat, Gouverneur du tertitoite.
A LA CHAMBRE
»♦«
LES INTERPELLATIONS
La politique agricole
Sont inscrites à l'ordre du jour de la
deuxième séance de mercredi prochain les
interpethatione de M. Ricci, député d'Al-
ger, our la politique agricole et sur les
mesures que le Gouvernement compte
prendre pour défendre les cultivateurs
contre les spéculateurs, et de M. Roux-
Freissineng, député d'uron, sur les me-
sures que compte prendre le Gouverne-
ment pour remédier à la situation déplo-
raWe dans laquelle se trouvent placée les
agriculteurs d'Azérie par suite de la bais-
se intense et ptMWistante du prix du blé
et des autres céréales.
quiel -
LE COMMERCE DE LA FRANCE
AVEC SES COLONIES
.,.
Pendant les neuf premiers mois de 1929,
et la période correspondante de 1928, la
France a importé des marchandises en pro-
venance des colonies et des pays de protec-
torat pour les valeurs suivantes :
IMPORTATIONS
1929 1928
(en milliers de franc;)
Afrique OccJ¡dcrttale
Française. 665.000 646.343
Algérie 2.307.500 2.008.630
Indochine. 526.000 506.644
Madagascar et dé-
pendances 1268.500 313.05c)
Maroc 371.500 298.478
Tunisie 486.000 371.432
Autres colonies et
pays de protect.. 656.500 470.000
Totaux des colonies
françaises et pays
de protectorat. 5.281.000 (1) 4.614.5Ê6
Quant à la valeur, durant la même pé-
riode, des exportations françaises à desti-
nation des colonies et pays de protectorat,
elle se chiffre ainsi :
EXPORTATIONS
1929 1928
(en milliers de francs.)
Afrique Occidentale
Française 413.000 458.711
Algérie 2.()7f).ooo 2.ô87.ôt4
Indochine 766.000 667.06}
Madagascar et dé-
pendances 309.000 259.225
Maroc 972.500 788.878
Tunisie 739.500 546.814
Autres colonies et
pays de protect. 470.00*1 398.858
Totaux des colonies
françaises et pays
de protectorat. 6.640.000(1) 5.807.763
La valeur des importations coloniales de
la Métropole, pendant les sept premiers
mois de 1920, dépasse donc de 666.414 fr.
cette afférente à la période correspondante
de 1928. De même a augmenté le chiffre
des exportations métropolitaines sur les cfl^
lonies françaises et pays de protectorat.
L'augmentation est de 841.237 francs.
Le commerce général franco-colonial est
en augmentation, d'une année à l'autre, de
1.507.651 francs.
ILS Y VIENNENT TOUS.
'0 e
Sur les murs de Paris s'étale une alléchante
affiche aux fraiches et vives couleurs.
Et que préconise-t-elle ?
Tout simplement ceci :
CRÈME DE RUFISQUE
Huile d'arachide
Extra vierge
Nul doute que les ménagères de la Capi-
tale ne répondent à l'appel de producteurs
sénégalais. Après tout l'huile d' arachide vaut
pour beaucoup notre vieille huile de noix de
plus en plus rare.
Mais qu'attendent nos fabricants de Sousse
et de Sfax pour prôner par l'affiche et par la
presse, l'huile d'olive de la Régence si agréa-
ble au goût, si pur, si finie ?
Peut-être le marché français est-il com-
plètement obstrué par les huiles d'olive italien-
nes ou espagnoles.
Ay Ay Ay
.,
Ce n'est pas une chanson. Répétez-le deux
fois et vous aurez le nom d'un animal trouvé
récemment à Madagascar. On l'appelle « Aye
Aye » sans doute par analogie avec son cri
qui ressemble beaucoup moins au chant de
Saint-Granier dans sa nostalgique mélodie que
la voix de M. Dorville au grognement du
phoque.
Aye-aye est une curieuse espèce d'écureil
aux griffes aiguës, au poil long et hirsute.
La Grande Ile vient d'en expédier un
échantillon en Europe. Mais ce n'est point le
Muséum de Paris qui a reçu la bête, c'est le
Zoo de Londres.
Qu'attend le joyeux M. Louis Mangin pour
avoir, lui aussi, -son aye-aye. aye.
Voyage princier en Afrique Orientale
Pour le voyage qu'il va faim en Afri-
que Orientale, le prince de Galles fera le
trajet du Cnip an Caire entièrement, par
route et par air, en aillant aussi loin que
possible vers Nairobi en auto.
Kn raison de la saison des pluies, le
prince devra être à Kenya au plus tard
dans la troisième semaine de février. Son
avion personnel arrivera en Afrique Orien-
tale pour Noôl, afin que son pilote puisse
se familiariser avec les conditions
atmosphériques locales.
(1) Chiffres arrondis.
Au Conseil dottat
Taxe financière municipale
à Phnom-Penh (Cambodge)
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
MM. Vandelet et Faraut, demeurant à Pnom-
Penh (Cambodge) avaient introduite aux fins
d'annulation d'un arrêté en date du 20 oc
tobre 1911, par lequel le Conseil du Conten-
tieux administratif de la Cochinchine a re-
jeté leurs demandes en dégrèvement de la
taxe foncière municipale, à laquelle ils ont
été imposés pour les années 1908-1909 et 1910.
Attendu a déclaré le Conseil d'Etat
que d'après l'article premier du décret du
21 avril 1891, le Gouverneur général est le
dépositaire des pouvoirs de la République
dans l'Indo-Chine française.
Parmi ces pouvoirs figure, ainsi qu'il
résulte des termes exprès de la convention de
protectorat du 17 juin 1884, passée avec le
roi du Cambodge, celui d'établir les impôts
et d'encaisser la perception.
Les requérants ne sont donc pas fondés
à soutenir que le Gouverneur général aurait
excédé des pouvoirs en établissant la taxe
municipale dont s'agit.
Considérant que cette imposition a été éta-
blie, conformément aux dispositions de l'ar-
rêté du Gouverneur général,. dès lors les
requérants ne sont pas fondés à prétendre
qu ils ont été surtaxés.
D'où rejet de leurs requêtes.
Le timbre de l'Exposition coloniale
Les Annales Coloniales ont annoncé, il y
a trois mois, un concours pour la présentation
d'une maquette de timbre pour l'Exposition
Coloniale de Vincennes de 1931.
Le jury que présidait M. Joucla, directeur
de l'Agence générale des Colonies, amateur
d'art éclairé, et qui comprenait des artistes cotés
comme MM. Paul-Elie Dubois, Gaussen,
Bascoulès, a prononcé sa sentence.
Le premier prix a été attribué à Mme Mar-
guerite Cayon-Rouan. Son timbre, très original
représente plusieurs cités d'indigènes d'une très
belle tenue et offrant tous les caractères ethni-
ques des races évoquées.
Nous nous réjouissons du résultat de ce con.
cours qui met en pleine lumière la palette si
chaude et si vivante de notre collaboratrice.
Mme Marguerite Rouan-Cayon a en effet, à
plusieurs reprises, apporté le concours de son
original talent aux Annales Coloniales. Elle a
fait de nombreuses planches et gravures dans
nos numéros illustrés, notamment dans celui
consacré à la T.S.F. et a dessiné pour nous
un grand nombre de lettrines qui ornent la pre-
mière ligne des éditoriaux de notre quotidien.
Mme Cayon-Rouan est la femme de notre
excellent ami le bon peintre orientaliste Hen-
1 ry Cayon, que nos lecteurs apprécient si jus-
tement.
L'Exposition de Vincennes
La Commission des Fêtes
La première réunion de la Commission
des fêtes se tiendra vendredi matin au
Grand Falais.
Cette Commission est présidée par M.
Rouché, membre de l'Institut et directeur de
l'Opéra. Elle comprend un certain nombre
(le personnalités parisiennes ayant fait
preuve de capacités dans des organisations
de fêtes.
Au programme projeté figurent des fêtes
qui promettent d'être magnifiques. Le Gou,
verneur Cayla et M. Homo, Directeur du
cabinet du Maréchal Lyautey, ont notam-
ment reçu une offre de fêtes cambodgiennes
qui doivent être particulièrement sensation-
nelles.
L'assassinat de Jean Galmot
»♦«
L'Instruction
L'instruction relative à l'empoisonnement
de AL Galmot est virtuellement tei minée.
Quant aux meurtres du pêcheur Jubel et
ceux du docteur Jean, du chef de l'Ensei-
gnement à la Guyane, de l'employé du Tré-
sor Eustache Saint-Yves, le magistrat n'a
pu enregistrer que les dénégations des pré-
venus. Deux témoins furent cependant en-
tendus dont les déclarations sont d'un inté-
rêt indiscutable. Ces deux témoins sont le
docteur Henry, médecin à Cayenne, et He-
noricn, professeur.
Après les élections municipales et canto-
nales, M. Henry assure que le Paiti du
maire Gober, affolé, aurait décidé la sup-
pression de Galmot. Il vint à mourir. De
là, la colère de la poulation, les exactiont
et les meurtres. Pour lui, la mort de Gal-
mot est un crime politique mais, pressé
d'apporter des précisions, le témoin se tut.
M. Honorien, par contre, affirma avec
une égale convu non, le suicide de 1 ex-
député de la Guyane. 11 présenta la situa-
tion de (;almot aux abois, avec des besoins
d'argent qui l'avaient amené à solliciter
M. Lautiei auquel il assurait son départ de
la colonie, ce qui prouverait que Lautier et
ses partisans n'avaient pas besoin d'em-
poisonner Galmot pour se débarrasser de
lui. Mais M. llonorien ne savait pas que
Galmot était créancier de nombreux Guva-
nais pour plusieurs centaines de mille
francs et que ceci infirmait la version du
suicide. A quoi le témoin répartit que s'il
n'y a pas suicide à forte dose de poison,
Galmot s'empoisonnait tous les jours en re-
courant à des piqûres à base de strychnine
ou d'arsenic, ne pouvant se soutenir que de
cette manière. Il est donc difficile pour le
juge d'obtenir une explication décisive de la
mort de Galmot, mais, s'aidant de divers
témoignages, il réussira sans doute a établir
la version qui expliquera en quelque sorte
les événements tragiques dont Cavenne fut
le théâtre. Le juge d'instruction entendra
Mgr Délavai, évêque apostolique de la
Guyane et a convoqué l'ancien Gouverneur
de la colonie, Maillet.
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient,
de faire connaître au ministre des Colonies qu'a
la date du !> novembre 1029, le taux officiel de la
piastre était de 9 fr. 50.
Vieilles chansons annamites
-o- - ----
L'on dit que la plupart des femmes anna-
mites pas toutes, spécifie-t-on n'ont plus
les qualités de leurs aïeules, dont témoigne le
fotk-tore.
Ne nous frappons pas, l'on en dit autant
des femmes de partout, et, probablement, de-
puis toujours.
C'est très curieux 1 Les optimistes ne voient
le bien que dans l'avenir, « lieu commode où
bâtir des songes », les pessimistes, que dans
le passé. « Demain, l'on rasera gratis », pro-
mettent les uns en quoi, parfois, ils ne sont
pas bêtes, mais pas bêtes du tout. « Ah I de
mon temps », soupirent les autres. Et, sou-
riant ou faisant la lippe, ils sont d'accord pour
dénier à l'époque présente la probité des poli-
ticiens, la vertu des femmes et jusqu'au crous-
tillant des pommes frites.
Mais revenons à nos chansons d'Annam
(traduites de Phu-nu Tân-van, journal des fem-
mes, de Saigon). Elles sont touchantes. Nous
souhaitons que celles, du moins, qui ne reflè-
tent pas trop de tristesse, soient encore chan-
tées aujourd'hui.
Inféconde, une épouse se plaint :
Une femme mariée qui n'a pas d'enfants
est semblable à une fleur solitaire qui s'épa-
nouit sur une montagne.
- Une femme mariée qui n'a pas d'en-
fants pour les porter sur ses bras est semblable
à un brancard de palanquin abandonné dans un
coin.
Une autre a de l' ambition pour son mari.
Quant à elle, elle s'efface :
Je tisse de la toile à la maison pour te
nourrir et te permettre de te préparer au pro-
chain concours littéraire. Si tu es reçu, tu seras
récompensé Je tes veilles studieuses par l'hon-
neur que tu auras fait à tes ancêtres et par le
doux parfum que tu laisseras à la postérité.
Une troisième lamente, sans aigreur, un la-
beur contraire à sa coquetterie :
Mon mari, je dois gravir la montagne
trois fois par jour. Hélas ! comment pourrais-je
avoir soin de ma beauté ?
Et une paysanne (apparemment) concilie son
sens pratique, qui ne laisse pas d'être lui-même
valeureux, avec l'héroïsme qu'elle recommande
à son mari :
Mon mari, va t'engager dans l armée 1
Quoique nous n'ayons personne pour nous ai-
der* je. pourrai me charger de fouf : au dou-
zième mois, je cultiverai des patates, au pre-
mier mois des haricots, au deuxième mois des
aubergines, au troisième mois je labourerai la
terre et, au quatrième, ce sera l'époque du
semailles ; enfin, au cinquième mois, viendra
l'époque de la moisson. Va servir la patrie t
Tu n'as qu'à me confier tous les travaux de la
maison.
Il y en a comme cela beaucoup, de ces
chants courageux ou mélancoliques. Ils en
disent long sur l'âme féminine annamite et sur
notre devoir d'affection tutélaire à l'égard
d' une race qui a des femmes si vaillantes. si
douces, résignées. à en croire et nous ne
demandons pas mieux - ses poètes populaires
et quelques voyageurs.
Le Bep.
Dépêches de l'Indochine
AU CONSEIL DU GOUVERNEMENT
La mise en défense de la Colonie
l.c Consril du Gonvrrncmrnt a clôturé
ses travaux mrrrrcrii drrnirr, dans la sol-
il Hanoi. Dans la matinée île mardis
s'rtait rviuii. suas la fn-rsidrucc du Gou-
1'1', ,WUI' (;/;III;l'Ill l'IIStlll;/',.. [" ('tJllsei[ 8upé.
rieur de [Ir Défense tic l'Indochine, ",ut
examina notamment la situation des tra-
vaux relatifs au plan de mise en défense-
presque entièrement réalisé. Ce plan com-
portail, outre le renforcement des effectifs
et du tiialériel, la création île roules stra-
tégiques. raménaqement de points d'ap-
pui, principalement à la réqion frontière
sino-tonliinoise et IIlt Cap Saint-Jacques.
.,.
UNE HIRONDELLE NE FAIT PAS
LE PRINTEMPS MAIS.
Un Saïgonnais faisait tous les jours le même
trajet en pousse. (Je vois ça d'ici : quelque
chose comme le trajet de nos bureaux à notre
imprimerie, en moins encombré). Il lui advint
donc de recourir plusieurs fois aux bons offices
du même cool ie.
Un jour, le pauvre indigène demanda à son
client, un rédacteur de la Revue Indochinoise :
« Moyen prêter deux piastres ) ? Les journa-
listes sont curieux. Notre confrère voulut met-
tre à l'épreuve les scrupules du coolie et lui
remit la somme.
Le lendemain, l'homme de trait était à son
poste, faisait la course habituelle et en refu-
sait le prix.
Quand ça finit rendre les piastres, dit-
il.
Et, les jours suivants, il ne voulut rien ac-
cepter, jusqu'à ce qu'il se fût libéré.
Notre confrère conclut fort sagement qu'il
n'en faut rien conclure, mais que les anna-
mites, sans être de petits saints, ne doivent
pas être jugés sur les doléances de mainte
européenne au sujet du hep ou du boy, et
qu'ils lui paraissent en tout cas « profondé-
ment sensibles aux marques de confiance qu'on
leur donne p.
Nous ajouterons qu'il eut bien raison de
publier cette petite histoire. Elle vaut infini-
ment mieux, dans un journal. que la relation
sur trois colonnes des faits et gestes d'un as-
sassin.
Hené ae i.cMromiguiëre.
LE NUMERO -- : - 80 CENTIMES
I.IJNDI soin, 11 NOVEMBRE 1929.
JOURNAL QUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
14, Km 0i niit-Tiator
PARIS 08')
itLÉPH. t LOUVME 11-17
RICHELIEU W7-94
Les Annales Coloniales
Lst mnnoneu et réclames lonI rlftll.
kurtw du Journal.
Dirictsur. Fondateur 1 M. RUEDEL
Tojm tM mrtielei publU. cIGtu notre Journal ne peuvent
étrê reproduit» qu ni oiimnt les Amaub Gounralm.
IIOIIEIEITS
avec la Revue mensuelle :
u. 8 Mol, 8 mois
France et
colonies 1801 100 > faQ.
Etranger.. 240. 115 » 70*
On t'abonne MOI trais daga
tous tes bureaux de posta.
Le Maroc et la colonisation
om
Le Maroc d'aujourd'hui nous offre un
exemple, particulièrement suggestif, de co-
lonisation rationnelle.
J'ai indiqué, dans un précédent article,
quelle fut la première phase de cette colo-
nisation, phase au cours de laquelle fut réa-
lisé l'admirable aménagement de l'outillage
économique collectif qu'un rapide voyage
m'a permis d'apprécier.
Nous entrons maintenant dans la seconde.
Avant de nous y engager plus avant, il faut,
me semble-t-il, que nous comprenions bien
la pensée directrice, la doctrine de ceux qui
nous y poussent.
On nous dit :
Un pays doit recevoir d'abord un premier
équipement économique et social de ports,
de routes, de chemins de fer, d'institutions
d'enseignement et d'hygiène publique. Au
Maroc, c'est fait et bien fait. Sans doute,
dans tous ces domaines, surtout dans les deux
derniers, il reste encore beaucoup à faire.
Mais, dorénavant, il ne s'agit plus que d'un
développement normal de l'outillage et des
institutions qui doit se poursuivre et se pour-
suivra, en quelque sorte automatiquement, en
fonction du développement de la vie éco-
nomique et sociale elle-même.
A vouloir aller plus loin, actuellement, on
risque d'aller trop vite. On s'en aperçoit
déjà : à Casablanca nous avons visité de
vastes abattoirs industriels merveilleusement
aménagés; il ne manque que le bétail pour
les alimenter.
Donc nous pouvons considérer cette pre-
mière phase d'aménagement général comme
achevée.
Mais il ne suffit pas de donner à un pays
une ossature et un appareil circulatoire, il
faut dans ce corps faire circuler le sang et
la vie.
Où trouverons-nous, au Maroc, ce sang,
cette vie économique?
Dans l'agriculture, dans la colonisation
agricole.
C'est la première réponse qui vient à l'es-
prit. Mais à la réflexion et surtout à l'expé-
rience on s'est aperçu que la réponse n'était
pas pleinement satisfaisante. Nous en dirons
les raisons. Pour l'instant, constatons seu-
lement le fait : notre action sur l'agri-
culture indigène est encore peu efficiente et
la colonisation agricole européenne se heurte
à de sérieux obstacles.
Alors, à quoi allons-nous demander, pour
les plus prochaines années, ce sang, cette
vie économique indispensables?
Les animateurs du Maroc, heureusement,
n'étaient pas en présence d'un pays unique-
ment agricole. Ils savent, aujourd'hui, que
le Maroc contient de grandes richesses mi-
nières : phosphates, charbon, manganèse,
fer, d'une façon certaine, pétrole d'une fa-
çon probable. Ils se, sont dit : la mise en
valeur de ces richesses minières peut être
chose beaucoup plus simple, plus rapide,
plus immédiatement rentable, que la mise en
valeur agricole. Elle fournira un aliment
abondant et rapidement croissant de vie éco-
nomique. Elle ne se heurtera ni aux cou-
tumes, ni aux intérêts des indigènes. On
pourra y appliquer toutes les méthodes de
la technique la plus moderne, sans gêner
personne.
Ainsi la mise en valeur des richesses mi-
nières est apparue aux dirigeants du Maroc
comme la suite normale, la conséquence
nécessaire du grand, de l'admirable effort
qui avait été fait dans le domaine de l'amé-
nagement de l'outillage économique général.
(Quelle méthode allait-on appliquer pour la
mise en valeur, ample et rapide, de ces ri-
chesses minières?
On ne pouvait pas attendre simplement le
développement des initiatives individuelles.
On serait retombé dans le désordre, le gas-
pillage des forces, sans aucun profit pour la
collectivité.
Au reste, dès que les dirigeants ont tourné
leurs regards de ce côté, ils ont vu, immé-
diatement, s'allonger sur le pays,l'ombre des
grands trusts capitalistes nationaux et inter-
nationaux.
Un cri d'alarme a été jeté alors qui a été
entendu par les autorités responsables du
Protectorat : il ne faut pas livrer le Maroc
minier, purement et simplement aux grands
trusts tinanciers. Il faut que la collectivité
qui a fait tout l'effort de pacification, puis
d'outillage et d'aménagement économique du
pays, reçoive sa part de ces richesses.
Le régime minier instauré par le Dahir
du 15 décembre 1923 avait désarmé le gou-
vernement chérifien. En 1928, la situation
était critique : du 15 décembre 1923 au 1er
janvier 1929, 3.500 permis de recherches, 400
permis de prospection avaient été délivrés
sur plus de 600 millions d'hectares de super-
ficie.
Citons seulement, à titre d'exemple, les en-
treprises créées dans la région de Marrakech.
En 1928, les principales étaient : la Société
minière des Goundafa (capital, 6 millions);
la Société minière des Rehamna (capital,
3 millions); la Société française des minerais
au Maroc (capital, 2 millions) ; le Syndicat
minier du Djebel Bamrane (capital incon-
nu); la Société minière des Oulad Ali et
Oulad Saïd (capital inconnu) ; la Société des
mines d'Krdouz (capital, 6 millions); la So-
ciété des mines d'Entifa et Beni Aïcha réu-
nies ; la Société des mines du Djebel Salref.
Des travaux de prospection étaient engagés
par de grandes sociétés comme la Pennaroya
et l'Asturienne.
Ainsi, on préparait, dans l'indifférence des
pouvoirs publics, le pillage et le gaspillage
des richesses minières du Maroc. M. Steeg
à l'oeuvre duquel on rendra pleinement jus-
tice, quand le temps aura passé sur les ran-
cunes et les animosités personnelles, M. Steeg
eut alors l'idée du « bureau minier chérifien
de recherches et de participations minières.
qui fut créé par un dalùr du 15 décembre
1928.
Le bureau minier n'a donc pas encore un
an d'existence et il a déjà fait la preuve
des grands services qu'il peut rendre.
C'est un organisme extrêmement souple de
contrôle et d'action. 11 fonctionne, en fait,
comme une Société de gestion de titres, com-
me une. holding » par l'intermédiaire
duquel l'état chérifien obtiendra des parti-
cipations financières dans toutes les entre-
prises minières sérieuses du Maroc.
Les - initiatives individuelles ne sont point
entravées. Mais le « bureau minier » qui
surveille toutes les demandes de permis exige
pour l'Etat, une participation, qui peut va-
rier suivant l'importance des risques à cou-
rir, chaque fois qu'il le juge utile.
Le « bureau minier » ne s'est pas jusqu'ici
contenté de ce rôle en quelque sorte passif.
En matière de charbon, de manganèse, de
pétrole, il a pris des initiatives, il a présidé
à l'organisation de vastes entreprises, où il a
pris des intérêts qui varient de 50 à 33 0/0
et où il a fait entrer de grandes sociétés de
production ou, comme pour le manganèse,
la collectivité même des consommateurs na-
tionaux.
La méthode est souple, élégante et elle a
déjà fait ses preuves d'efficacité.
Elle présente ses dangers. Tout d'abord
elle ne vaut que ce que valent les hommes
qui la mettent en œuvre. Aujourd'hui le
a bureau minier » est présidé par M. Eirik
Labonne, secrétaire général du Protectorat,
qui lui a apporté et sa vaste intelligence et
son admirable activité; mais demain.
D'autre part, dans toutes les expériences
engagées, l'Etat chérifien n'a, si je ne me
trompe, que des intérêts inférieurs à ceux
des sociétés particulières, ses associées. Cela
peut présenter pour l'avenir certains dangers.
Je pense que le statut du « bureau mi-
nier, devra être modifié pour prévoir le re-
tour possible à la collectivité, par rachat des
actions détenues par les particuliers, des en-
treprises, au moins après un certain délai.
Mais, sous ces réserves, je pense que la
solution qui a été donnée au problème minier
au Maroc est la meilleure, la plus sûre et la
plus souple qu'on ait pu imaginer.
Avec elle c'est une nouvelle phase de la
colonisation marocaine qui est ouverte, qui
apportera à l'outillage économique remarqua-
ble qui a été aménagé l'aliment d'activité
et de vie qui lui manque encore.
JSIIeniie Amtoeeeetit,
De ; rté de la Haute-Savoie.
Hauporteur du budget 4e
l'Algérie et des Protecto-
,.
MUE KN SECONDE PAGE :
L'Aviation coloninJc.
liOÎH, décrété et arrêtés.
A la mémoire d'Auguste Pavic,
La vie aventureuse
D'Isabelle Eberhardt
1'.
Morte, il y a vingt-cinq ans, à Aïn Sefra,
Isabelle Eberhardt doit, au moment où nous
allons célébrer le Centenaire de l'Algérie,
s'imposer de nouveau à notre souvenir.
Russe d'origine, convertie à l'islamisme,
cette romancière exotique mena à travers
l'Afrique du Nord l'incroyable vie errante
et mouvementée où elle a puisé l'inspiration
de ces trois étranges livres : Dans l'ombre
chaude de l'IslamJ Notes de Toute.) Pages
d'Islam.
Vêtue en homme, parcourant les plus
inhospitalières régions, s'initiant aux moin-
dres détails de la vie arabe, elle avait fini
par épouser un sous-officier indigène. A la
suite d'une mystérieuse tentative d'assassi-
nat dont elle fut l'objet, elle dut quitter son
pays d'adoption. A Marseille, elle fut doc-
ker : elle a fixé dans son livre Trimardettr,
cette rude et cruelle étape de sa vie vaga-
bonde. Revenue en Algérie, elle y mourut
tragiquement, ensevelie dans les décombres
de sa maison écroulée.
C'est une prestigieuse, émouvante et
curieuse figure que les fêtes du Centenaire
ne manqueront sûrement pas d'évoquer lors-
que sera abordée l'étude de toute la pro-
uction littéraire inspirée par notre Afrique
du Nord.
UNE GRANDE ÉPREUVE AUTOMOBILE
A TRAVERS L'AFRIQUE OU NORD
Le programme de la Semaine de Tripoli
vient d'être arrêté par l'A.C. de Tripoli,
qui a décidé que le « Circuit. serait dis-
puté suivant une formule à peu près iden-
tique à celle du Grand Prix de Monza.
L'ensemble des prix sera de 170.000 lire.
En outre, est inscrite au programme une
épreuve qui se disputera avant le Circuit,
sur le trajet Tanger-Tripoli, soit 2.998 kilo-
mètres : Tanger-Alger, Alger-Tunis, Tunis-
Tripoli, soit trois étapes, à la vitesse
moyenne horaire de 32 kilomètres pour les
deux premières et de 76 pour la dernière.
150.000 lire sont affectées pour la der-
nière épreuve.
Le câble Brest-Casablanca
Le navire câblier Emile Baudot vient
d'arriver de Toulon, afin d'effectuer des ré-
parations au câble télégraphique Casablanca-
Brest, rompu depuis le 28 octobre. Les recher-
ches du point de rupture ont été immédiate.
ment entreprises.
OUDJDA
«♦«
WjfàÈLÈ
-
LORS que tout a été
dit et écrit sur la
colonisation j'fln-
çaise de la
Chaouïa (538.000
hectares cultivés),
des Doukkala
(290.000 hect. en pleine culture), on n'a que
fort peu songé aux progrès réalisés dam le
Maroc Oriental qui pendant longtemps a me-
nacé de rester. l'enfant pauvre » du Ma-
roc.
« Cette région, écrit M. Ladreit de La-
charriere dans le Bulletin du Comité de
l'Afrique Française, ne bénéficiait d'aucun
des avantages algériens et le Maroc semblait
V oublier. »
Et cependant Oudjda n'était pas in-
comme ; elle était désignée depuis plu-
sieurs années comme le lieu où devait abou-
tir normalement le couloir de Taza qu'em-
prunte la voie ferrée Fez-Oudjda, laquelle
doit se souder aux chemins de fer algériens
peu après Oudjda. Il ne faut pas oublier
non plus que cette ville est aussi un point de
croisement des routes se dirigeant sur Ne-
mours, sur Berguent, sur Tlemcen.
Le manganèse de Bou-Arfa et dlminit, le
charbon récemment découvert à Djerada,
dans le Maroc Oriental, sont des découver-
tes qui, avec l'exécution du programme fer-
roviaire de la région, vont lui donner une m*
tivité lui faisant bien vite oublier les mau-
vais jours.
La construction à voie normale du Fez-
Oudida, se raccordant à la ligne algérienne
de Marnia, celle du Nemours-Bou Arfa fe-
ront d'OtJdjda une des plaques tournantes
de l'économie marocaine et nord-africaine.
Il est curieux de constater que cette réin-
tégration définitive du Maroc Oriental dans
l'ensemble du pays est due au jeu des forces
économiques éveillées far. la France et non,
comme sous les Sultans, à des faits de
conquête ou à des intrigues politiques.
Oudjda sera sous peu une belle ville grâce
au plan d'extension mis à l'étude; de beaux
immeubles s'élèvent, tel celui de la Banque
d'Etat, des jardins sont dessinés et la gare
sera agrandie pour répondre aux besoins nou-
veaux de la ville.
Une ambiance d'activité s'est créée à
DlIdjda dès que le Maroc Oriental a pu voir
dans le part de Nemours un véritable débou-
ché.
Les capitaux n'hésitent plus à s'investir
dans les entreprises : le Maroc q fourni lui-
mime le tiers du capital initial de 18 mil-
lions pour t exploitation des Charbonnages
de Djerada. A ce sujet, M. Ladreit de La-
cbarrière remarque que les deux autres tiers
de ce capital sont fournis par la Société
belge d'Ougrée Marihaie, procédé nouveau
qui transforme pour partie le Bureau de re-
cherche et de participation minière en admi-
nistrateurs d'une espèce de holding d'Etat
selon les formules financières. Cette initia-
tive, tout en réservant dans son principe les
exigences de la défense nationale et les
droits de la collectivité, épargne an Maroc les
soucis de Vexploitation directe, de direction,
de gestion technique, assure la liberté des
transactions économiques, respecte la légis-
lation minière et supprime toutes les entraves
ordinaires de la fiscalité.
On ne saurait donc que se réjouir d'une
collaboration de plus en plus grande des ini-
tiatives privées qui recherchent les moyens
les plus efficaces pour la mise en valeur du
Maroc et de cette véritable frénésie d'acti-
vité qui étonne les vieux Marocains eux-
mêmes, ainsi que l'a constaté mon collègue
M. Etienne Antonelli, lors de son récent
voyage dans le Protectorat Chérifien. Et
avec M. Etienne Antonelli, je dirai qu'il se-
rait profondément injuste de renier ce qui a
été fait pour ne voir que ce qui reste à faire
Soyons certains qu'Oudjda sera rapidement
à hauteur de sa nouvelle fortlme, en vertu
même de cette politique de collaboration pré-
conisée par M. Lucien Saint dans son remar-
quable discours à la Chambre de Commerce
de Casablanca, en présence d'une délégation
de la Chambre de Commerce de Marseille.
« Dans ce pays où tout dépend encore di-
rectement ou indirectement des Pouvoirs
publics, disait M. Lucien Saint, le Gouver-
nement collabore sans hésitation comme sans
détour à la vie et au service des affaires.
Car il se trouve étroitement associé à la
vie du colon ou du commerçant, depuis
l'instant même où il installe la sécurité, où
il fait surgir le rail et la route, où il prête
aux premiers arrivants les capitaux nécessai-
res pour acheter les moissonneuses, les
tracteurs et les engrais, et quand la popula-
tion s'implante, c'est encore lui qui fait ap-
paraître soudainement dans le désert du bled
ses hôpitaux, ses gendarmeries, ses écoles.
C'est de cette collaboration que défend
l'avenir du Maroc que nous pouvons ellvisa-
ger en toute confiance, puisqu'il est entre les
mains de ces hommes décidés, ardents qui
mettent tout en œuvre pour réaliser.
CÊ» OeAlerre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission des Affaires
Etrangère».
A la Société des Nations
La Commission des Mandats
La Commission des mandats a procédé
avant-hier, en présence de M. Ito, repré-
sentant accrédité de la puissance manda-
taire, à l'examen du rapport annuel sur
l'administration des îles du Pacifique sous
mandat japonais. La Commission examine
aujourd'hui Il novembre, le rappoit du
Gouvernement belge sur le Ruanda-Urundi,
en présence du représentant accrédité de la
puissance mandataire, M. Huesch, assisté de
M. Marzorat, Gouverneur du tertitoite.
A LA CHAMBRE
»♦«
LES INTERPELLATIONS
La politique agricole
Sont inscrites à l'ordre du jour de la
deuxième séance de mercredi prochain les
interpethatione de M. Ricci, député d'Al-
ger, our la politique agricole et sur les
mesures que le Gouvernement compte
prendre pour défendre les cultivateurs
contre les spéculateurs, et de M. Roux-
Freissineng, député d'uron, sur les me-
sures que compte prendre le Gouverne-
ment pour remédier à la situation déplo-
raWe dans laquelle se trouvent placée les
agriculteurs d'Azérie par suite de la bais-
se intense et ptMWistante du prix du blé
et des autres céréales.
quiel -
LE COMMERCE DE LA FRANCE
AVEC SES COLONIES
.,.
Pendant les neuf premiers mois de 1929,
et la période correspondante de 1928, la
France a importé des marchandises en pro-
venance des colonies et des pays de protec-
torat pour les valeurs suivantes :
IMPORTATIONS
1929 1928
(en milliers de franc;)
Afrique OccJ¡dcrttale
Française. 665.000 646.343
Algérie 2.307.500 2.008.630
Indochine. 526.000 506.644
Madagascar et dé-
pendances 1268.500 313.05c)
Maroc 371.500 298.478
Tunisie 486.000 371.432
Autres colonies et
pays de protect.. 656.500 470.000
Totaux des colonies
françaises et pays
de protectorat. 5.281.000 (1) 4.614.5Ê6
Quant à la valeur, durant la même pé-
riode, des exportations françaises à desti-
nation des colonies et pays de protectorat,
elle se chiffre ainsi :
EXPORTATIONS
1929 1928
(en milliers de francs.)
Afrique Occidentale
Française 413.000 458.711
Algérie 2.()7f).ooo 2.ô87.ôt4
Indochine 766.000 667.06}
Madagascar et dé-
pendances 309.000 259.225
Maroc 972.500 788.878
Tunisie 739.500 546.814
Autres colonies et
pays de protect. 470.00*1 398.858
Totaux des colonies
françaises et pays
de protectorat. 6.640.000(1) 5.807.763
La valeur des importations coloniales de
la Métropole, pendant les sept premiers
mois de 1920, dépasse donc de 666.414 fr.
cette afférente à la période correspondante
de 1928. De même a augmenté le chiffre
des exportations métropolitaines sur les cfl^
lonies françaises et pays de protectorat.
L'augmentation est de 841.237 francs.
Le commerce général franco-colonial est
en augmentation, d'une année à l'autre, de
1.507.651 francs.
ILS Y VIENNENT TOUS.
'0 e
Sur les murs de Paris s'étale une alléchante
affiche aux fraiches et vives couleurs.
Et que préconise-t-elle ?
Tout simplement ceci :
CRÈME DE RUFISQUE
Huile d'arachide
Extra vierge
Nul doute que les ménagères de la Capi-
tale ne répondent à l'appel de producteurs
sénégalais. Après tout l'huile d' arachide vaut
pour beaucoup notre vieille huile de noix de
plus en plus rare.
Mais qu'attendent nos fabricants de Sousse
et de Sfax pour prôner par l'affiche et par la
presse, l'huile d'olive de la Régence si agréa-
ble au goût, si pur, si finie ?
Peut-être le marché français est-il com-
plètement obstrué par les huiles d'olive italien-
nes ou espagnoles.
Ay Ay Ay
.,
Ce n'est pas une chanson. Répétez-le deux
fois et vous aurez le nom d'un animal trouvé
récemment à Madagascar. On l'appelle « Aye
Aye » sans doute par analogie avec son cri
qui ressemble beaucoup moins au chant de
Saint-Granier dans sa nostalgique mélodie que
la voix de M. Dorville au grognement du
phoque.
Aye-aye est une curieuse espèce d'écureil
aux griffes aiguës, au poil long et hirsute.
La Grande Ile vient d'en expédier un
échantillon en Europe. Mais ce n'est point le
Muséum de Paris qui a reçu la bête, c'est le
Zoo de Londres.
Qu'attend le joyeux M. Louis Mangin pour
avoir, lui aussi, -son aye-aye. aye.
Voyage princier en Afrique Orientale
Pour le voyage qu'il va faim en Afri-
que Orientale, le prince de Galles fera le
trajet du Cnip an Caire entièrement, par
route et par air, en aillant aussi loin que
possible vers Nairobi en auto.
Kn raison de la saison des pluies, le
prince devra être à Kenya au plus tard
dans la troisième semaine de février. Son
avion personnel arrivera en Afrique Orien-
tale pour Noôl, afin que son pilote puisse
se familiariser avec les conditions
atmosphériques locales.
(1) Chiffres arrondis.
Au Conseil dottat
Taxe financière municipale
à Phnom-Penh (Cambodge)
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
MM. Vandelet et Faraut, demeurant à Pnom-
Penh (Cambodge) avaient introduite aux fins
d'annulation d'un arrêté en date du 20 oc
tobre 1911, par lequel le Conseil du Conten-
tieux administratif de la Cochinchine a re-
jeté leurs demandes en dégrèvement de la
taxe foncière municipale, à laquelle ils ont
été imposés pour les années 1908-1909 et 1910.
Attendu a déclaré le Conseil d'Etat
que d'après l'article premier du décret du
21 avril 1891, le Gouverneur général est le
dépositaire des pouvoirs de la République
dans l'Indo-Chine française.
Parmi ces pouvoirs figure, ainsi qu'il
résulte des termes exprès de la convention de
protectorat du 17 juin 1884, passée avec le
roi du Cambodge, celui d'établir les impôts
et d'encaisser la perception.
Les requérants ne sont donc pas fondés
à soutenir que le Gouverneur général aurait
excédé des pouvoirs en établissant la taxe
municipale dont s'agit.
Considérant que cette imposition a été éta-
blie, conformément aux dispositions de l'ar-
rêté du Gouverneur général,. dès lors les
requérants ne sont pas fondés à prétendre
qu ils ont été surtaxés.
D'où rejet de leurs requêtes.
Le timbre de l'Exposition coloniale
Les Annales Coloniales ont annoncé, il y
a trois mois, un concours pour la présentation
d'une maquette de timbre pour l'Exposition
Coloniale de Vincennes de 1931.
Le jury que présidait M. Joucla, directeur
de l'Agence générale des Colonies, amateur
d'art éclairé, et qui comprenait des artistes cotés
comme MM. Paul-Elie Dubois, Gaussen,
Bascoulès, a prononcé sa sentence.
Le premier prix a été attribué à Mme Mar-
guerite Cayon-Rouan. Son timbre, très original
représente plusieurs cités d'indigènes d'une très
belle tenue et offrant tous les caractères ethni-
ques des races évoquées.
Nous nous réjouissons du résultat de ce con.
cours qui met en pleine lumière la palette si
chaude et si vivante de notre collaboratrice.
Mme Marguerite Rouan-Cayon a en effet, à
plusieurs reprises, apporté le concours de son
original talent aux Annales Coloniales. Elle a
fait de nombreuses planches et gravures dans
nos numéros illustrés, notamment dans celui
consacré à la T.S.F. et a dessiné pour nous
un grand nombre de lettrines qui ornent la pre-
mière ligne des éditoriaux de notre quotidien.
Mme Cayon-Rouan est la femme de notre
excellent ami le bon peintre orientaliste Hen-
1 ry Cayon, que nos lecteurs apprécient si jus-
tement.
L'Exposition de Vincennes
La Commission des Fêtes
La première réunion de la Commission
des fêtes se tiendra vendredi matin au
Grand Falais.
Cette Commission est présidée par M.
Rouché, membre de l'Institut et directeur de
l'Opéra. Elle comprend un certain nombre
(le personnalités parisiennes ayant fait
preuve de capacités dans des organisations
de fêtes.
Au programme projeté figurent des fêtes
qui promettent d'être magnifiques. Le Gou,
verneur Cayla et M. Homo, Directeur du
cabinet du Maréchal Lyautey, ont notam-
ment reçu une offre de fêtes cambodgiennes
qui doivent être particulièrement sensation-
nelles.
L'assassinat de Jean Galmot
»♦«
L'Instruction
L'instruction relative à l'empoisonnement
de AL Galmot est virtuellement tei minée.
Quant aux meurtres du pêcheur Jubel et
ceux du docteur Jean, du chef de l'Ensei-
gnement à la Guyane, de l'employé du Tré-
sor Eustache Saint-Yves, le magistrat n'a
pu enregistrer que les dénégations des pré-
venus. Deux témoins furent cependant en-
tendus dont les déclarations sont d'un inté-
rêt indiscutable. Ces deux témoins sont le
docteur Henry, médecin à Cayenne, et He-
noricn, professeur.
Après les élections municipales et canto-
nales, M. Henry assure que le Paiti du
maire Gober, affolé, aurait décidé la sup-
pression de Galmot. Il vint à mourir. De
là, la colère de la poulation, les exactiont
et les meurtres. Pour lui, la mort de Gal-
mot est un crime politique mais, pressé
d'apporter des précisions, le témoin se tut.
M. Honorien, par contre, affirma avec
une égale convu non, le suicide de 1 ex-
député de la Guyane. 11 présenta la situa-
tion de (;almot aux abois, avec des besoins
d'argent qui l'avaient amené à solliciter
M. Lautiei auquel il assurait son départ de
la colonie, ce qui prouverait que Lautier et
ses partisans n'avaient pas besoin d'em-
poisonner Galmot pour se débarrasser de
lui. Mais M. llonorien ne savait pas que
Galmot était créancier de nombreux Guva-
nais pour plusieurs centaines de mille
francs et que ceci infirmait la version du
suicide. A quoi le témoin répartit que s'il
n'y a pas suicide à forte dose de poison,
Galmot s'empoisonnait tous les jours en re-
courant à des piqûres à base de strychnine
ou d'arsenic, ne pouvant se soutenir que de
cette manière. Il est donc difficile pour le
juge d'obtenir une explication décisive de la
mort de Galmot, mais, s'aidant de divers
témoignages, il réussira sans doute a établir
la version qui expliquera en quelque sorte
les événements tragiques dont Cavenne fut
le théâtre. Le juge d'instruction entendra
Mgr Délavai, évêque apostolique de la
Guyane et a convoqué l'ancien Gouverneur
de la colonie, Maillet.
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient,
de faire connaître au ministre des Colonies qu'a
la date du !> novembre 1029, le taux officiel de la
piastre était de 9 fr. 50.
Vieilles chansons annamites
-o- - ----
L'on dit que la plupart des femmes anna-
mites pas toutes, spécifie-t-on n'ont plus
les qualités de leurs aïeules, dont témoigne le
fotk-tore.
Ne nous frappons pas, l'on en dit autant
des femmes de partout, et, probablement, de-
puis toujours.
C'est très curieux 1 Les optimistes ne voient
le bien que dans l'avenir, « lieu commode où
bâtir des songes », les pessimistes, que dans
le passé. « Demain, l'on rasera gratis », pro-
mettent les uns en quoi, parfois, ils ne sont
pas bêtes, mais pas bêtes du tout. « Ah I de
mon temps », soupirent les autres. Et, sou-
riant ou faisant la lippe, ils sont d'accord pour
dénier à l'époque présente la probité des poli-
ticiens, la vertu des femmes et jusqu'au crous-
tillant des pommes frites.
Mais revenons à nos chansons d'Annam
(traduites de Phu-nu Tân-van, journal des fem-
mes, de Saigon). Elles sont touchantes. Nous
souhaitons que celles, du moins, qui ne reflè-
tent pas trop de tristesse, soient encore chan-
tées aujourd'hui.
Inféconde, une épouse se plaint :
Une femme mariée qui n'a pas d'enfants
est semblable à une fleur solitaire qui s'épa-
nouit sur une montagne.
- Une femme mariée qui n'a pas d'en-
fants pour les porter sur ses bras est semblable
à un brancard de palanquin abandonné dans un
coin.
Une autre a de l' ambition pour son mari.
Quant à elle, elle s'efface :
Je tisse de la toile à la maison pour te
nourrir et te permettre de te préparer au pro-
chain concours littéraire. Si tu es reçu, tu seras
récompensé Je tes veilles studieuses par l'hon-
neur que tu auras fait à tes ancêtres et par le
doux parfum que tu laisseras à la postérité.
Une troisième lamente, sans aigreur, un la-
beur contraire à sa coquetterie :
Mon mari, je dois gravir la montagne
trois fois par jour. Hélas ! comment pourrais-je
avoir soin de ma beauté ?
Et une paysanne (apparemment) concilie son
sens pratique, qui ne laisse pas d'être lui-même
valeureux, avec l'héroïsme qu'elle recommande
à son mari :
Mon mari, va t'engager dans l armée 1
Quoique nous n'ayons personne pour nous ai-
der* je. pourrai me charger de fouf : au dou-
zième mois, je cultiverai des patates, au pre-
mier mois des haricots, au deuxième mois des
aubergines, au troisième mois je labourerai la
terre et, au quatrième, ce sera l'époque du
semailles ; enfin, au cinquième mois, viendra
l'époque de la moisson. Va servir la patrie t
Tu n'as qu'à me confier tous les travaux de la
maison.
Il y en a comme cela beaucoup, de ces
chants courageux ou mélancoliques. Ils en
disent long sur l'âme féminine annamite et sur
notre devoir d'affection tutélaire à l'égard
d' une race qui a des femmes si vaillantes. si
douces, résignées. à en croire et nous ne
demandons pas mieux - ses poètes populaires
et quelques voyageurs.
Le Bep.
Dépêches de l'Indochine
AU CONSEIL DU GOUVERNEMENT
La mise en défense de la Colonie
l.c Consril du Gonvrrncmrnt a clôturé
ses travaux mrrrrcrii drrnirr, dans la sol-
il Hanoi. Dans la matinée île mardis
s'rtait rviuii. suas la fn-rsidrucc du Gou-
1'1', ,WUI' (;/;III;l'Ill l'IIStlll;/',.. [" ('tJllsei[ 8upé.
rieur de [Ir Défense tic l'Indochine, ",ut
examina notamment la situation des tra-
vaux relatifs au plan de mise en défense-
portail, outre le renforcement des effectifs
et du tiialériel, la création île roules stra-
tégiques. raménaqement de points d'ap-
pui, principalement à la réqion frontière
sino-tonliinoise et IIlt Cap Saint-Jacques.
.,.
UNE HIRONDELLE NE FAIT PAS
LE PRINTEMPS MAIS.
Un Saïgonnais faisait tous les jours le même
trajet en pousse. (Je vois ça d'ici : quelque
chose comme le trajet de nos bureaux à notre
imprimerie, en moins encombré). Il lui advint
donc de recourir plusieurs fois aux bons offices
du même cool ie.
Un jour, le pauvre indigène demanda à son
client, un rédacteur de la Revue Indochinoise :
« Moyen prêter deux piastres ) ? Les journa-
listes sont curieux. Notre confrère voulut met-
tre à l'épreuve les scrupules du coolie et lui
remit la somme.
Le lendemain, l'homme de trait était à son
poste, faisait la course habituelle et en refu-
sait le prix.
Quand ça finit rendre les piastres, dit-
il.
Et, les jours suivants, il ne voulut rien ac-
cepter, jusqu'à ce qu'il se fût libéré.
Notre confrère conclut fort sagement qu'il
n'en faut rien conclure, mais que les anna-
mites, sans être de petits saints, ne doivent
pas être jugés sur les doléances de mainte
européenne au sujet du hep ou du boy, et
qu'ils lui paraissent en tout cas « profondé-
ment sensibles aux marques de confiance qu'on
leur donne p.
Nous ajouterons qu'il eut bien raison de
publier cette petite histoire. Elle vaut infini-
ment mieux, dans un journal. que la relation
sur trois colonnes des faits et gestes d'un as-
sassin.
Hené ae i.cMromiguiëre.
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