Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-11-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 07 novembre 1929 07 novembre 1929
Description : 1929/11/07 (A30,N160). 1929/11/07 (A30,N160).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280634r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNBB. Ne 160.
LE NUMERO : 90 CENTIMES
JEUDI SOIH. 7 NON KMl.l.L lî»2î>.
JQMULJIOTIDIER
Rêdmction & Administration :
m, an la MMimr
PARIS on
TÉliPN. t LOUVRB 1MT
- mewuBU 87-M
l OI C 0
Les Annales Coloniales
Les onnoncis et réclames sont reçues au
bureau du tournai.
Dirbctbur.Fonoatsuii i M«ro«l RUEDEL
Tout les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduite qu'en citant les Amalm CoLOJfIALU.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle :
Ua M < Mol. 8 Mol,
Fiance et
( olnniet 180. toI. 60 »
Etianger 240» 126 > 70 »
On s'abonne sans tirais dans
tous les bureaux de poste.
Le devoir colonial
Plus on y réfléchit, plus on à peine à
comprendre que nous soyons si médio-
crement préoccupés de la grande tâche
humanitaire qui nous incombe dans nos
colonies.
« Malgré ce grand nom d'homme » !
J'ai plutôt honte de nous. Nous som-
mes riches : les découvertes de la méde-
cine moderne ont mis à notre disposi-
tion un grand nombre de connaissances
et de moyens efficaces qui permettent de
vaincre la maladie et la douleur physi-
que, de lutter souvent victorieusement
contre la mort et nous ne faisons pas
le maximum d'efforts pour arracher des
milliers d'hommes aux ravages des
pires épidémies. La science des maladies
exotiques a fait depuis une quinzaine
d'années de tels progrès, les études en-
treprises à l'Institut Pasteur de Paris
sur les composés arsenicaux organiques
sont si concluantes, que nous avons
entre les mains une puissance qui tient
du miracle pour soulager et sauver !.
Pourtant, des populations que nous pro-
tégeons sont encore décimées par les mi-
sères physiologiques qui assaillent les
races jaunes et noires. En dépit de
notre devoir colonial, dans la plupart
des colonies, la mortinatalité et la nata-
lité infantile sont représentées par des
chiffres effrayants, résultats de la misère
et de l'ignorance combinées. Malgré cette
sévère sélection dès le plus jeune âge,
les adultes ne sont pas plus épargnés.
« Ils sont minés par le paludisme, affai-
blis par la transmission héréditaire de
terribles tares physiologiques, décimés
par d'atroces maladies contagieuses
comme la maladie du sommeil, la lèpre,
la syphilis ; enfin, fauchés périodique-
ment par de grandes épidémies:variole,
choléra, typhus, etc. »
La protection sanitaire de l'cnfance
est peut-être la besogne la plus urgente ;
elle suppose l'institution de gouttes de
lait, de dispensaires, mais surtout la
substitution de sages-femmes dûment
contrôlées et formées, aux matrones in-
digènes. En A. O. F., en A. E. F., trop
d'enfants disparaissent tués par les
moyens empiriques. Les noirs sont par-
faitement capables de progresser, de
comprendre les bienfaits de l'hygiène et
de-1 Assistance sociale, seulement il faut
les guider continuellement, les abandon-
ner à eux-mêmes le moins possible. Or,
il n'y a pas assez de médecins. Que peu-
vent, malgré leur admirable dévoue-
ment, les efforts prodigués par les quel-
que deux cents médecins de l'A. 0. F.,
en face des besoins d'une population de
près de 14.000.000 d'habitants répartis
sur une superficie de 4.800.000 kilomè-
tres carrés!. Un seul médecin a pour-
- tant une incalculable - valeur potir une
quantité de malheureux, surtout si les
médicaments ne lui font pas défaut (ce
qui malheureusement arriva encore trop
souvent). Des médecins, des médica-
ments, un plan méthodique d'organisa-
tion sanitaire, tel est l'impérieux devoir
colonial qui revient à la France.
Etant donné, les services précieux, J
que rend le corps des infirmiers colo-
niaux créé par M. Perrier, je ne doute
pas de l'aide efficace qu'apporterait aux
services sanitaires la création d'un corps
d'officiers de santé spécialisés dans les
colonies, à qui nous ne demanderions
pas d'études aussi complètes que celles
exigées pour les docteurs en médecine,
mais à qui nous donnerions un bagage
scientifique suffisant et les appointe-
ments nécessaires. En France, si l'idée
coloniale avait pénétré dans tous les
foyers, si chaque métropolitain songeait
quotidiennement qu'il appartient à un
empire de cent millions d'habitants,
nous recruterions parmi les Hommes de
chez nous, le personnel sanitaire qui
manque à nos cadres squelettiques. Il
faut, pour accomplir la tâche médicale
aux Colonies, des hommes qui aient de
l'autorité, qui aient du galon par rap-
port à l'indigène et c'est pourquoi, à
côté des infirmiers désirés par M. Per-
rier, je voudrais voir des officiers de
santé capables de les diriger comme je
souhaite ardemment de voir les femmes
françaises associées, en nombre sans
cesse croissant aux sages-fein 1110s et in-
firmières mdigènes. Nos femmes fran-
çaises aux colonies peuvent rendre d'in-
napprécinbles services en faisant l'édu-
cation médicale des femmes indigènes;
mieux que quiconque, elles peuvent sau-
ver les petits noirs qui succombent si ra-
pidement, faute de soins éclairés.
« Que chacun de nous essaie de se re-
présenter ce qui, pendant plusieurs an-
nées, se serait passé dans sa famille, si
l'on avait dû vivre sans médecin, sans
médicaments. imaginons après, la
plainte continue, la lente agonie des
êtres qui ne sont pas Recourus. Rien de
plus impérieux, de plus pressant que le
devoir colonial qui incombe à la France.
Une nation civilisatrice ne doit pas to-
lérer qu'une colonie prospère, tandis
que la population indigène diminue
d'année en année. Le présent vit alors
aux frais de l'avenir et le déficit final
se révélera tôt ou tard. Le maintien de
la population autochtone doit être le
premier but d'une saine politique colo-
niale.
Pierre Ta"er.
Député de Paris,
Président de la Commission dj
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats.
M. Henry Bérenger est de retour
Notre éminent collaborateur et ami, M.
Henry Bérenger. sénateur de la Guadeloupe.
est arrivé hier à Paris. Il a eu un important
entretien avec M. Pietri, ministre des Colonies.
D'autre part, ses amis politiques, au Luxem-
bourg, et particulièrement à la Commission
sénatoriale des Finances, lui ont fait un très
chaleureux accueil.
En outre, débarquant au Havre hier matin
du paquebot Guadeloupe, M. Henry Béren-
ger, reçu par les personnalités coloniales de
cette ville, avait été chaudement complimenté
de sa réélection comme de son oeuvre de re-
construction de l'lie qu'il représente.
LtscsMin MIS ms moillemils millgellu
M. Bicncs, administrateur de ire classe des
colonies, a été maintenu dans les fonctions
de chef adjoint du cabinet civil du ministre
de la Marine.
M. Oswala Durand, administrateur des co-
lonies, est nommé attaché au cabinet de
M. Mallarmé, sous-secrétaire d'Etat aux Tra-
vaux publics. -
RUE OUDINOT
Audience
M. Piétri, ministre des Colonies, retenu au
Conseil de cabinet, n'a pu recevoir hier mer-
credi.
La composition du Sous-Secrétariat d'Etat
M. Alcide Delmont, sous-secrëtaire d'Etat
au ministère des Colonies, a ainsi qu'il suit
constitué son cabinet :
Chef dIt cabinet du secrétaire d'Etat : M.
Belet (Maurice-Marcel), administrateur en
chef des Colonies.
Chef dit secrétariat particulier : M. Le
Boucher (Léon), sous-chef de bureau de
1re classe à l'Administration centrale du mi-
nistère des Colonies.
Chef-adjoint du cabinet : M. Lenoir (Jo-
seph-Alex i s), administrateur de ite classe des
Colonies.
Chargé de mission au cabinet : M. J.-L.
Gheerbrandt, directeur de l'Institut colonial
français.
Dans les sociétés coloniale
181
M. Maurice Monguillot,. ancien inspecte
général des Colonies, ancien secrétaire g
néral de l'Indochine, vient d'être nommé a
minbtmteur de la Société le Colonial Tru
Escales transatlantiques
* -- 1..
Les rctationt aériennes accusent une im-
portance de plus en plus grande ; aussi le
projet d'îlcs flottantes qui paraissait chimé-
rique jusqu'ici, attend après sa prochaine réa-
lisation.
Une de nos colonies est appelée à jouer
un rôle u,ssez intéressant ; elle est située à
proximité de la ligne de trajet Europe-Amé-
rique. Je veux parler des îles Saint-Pierre et
Miquclon situées à six lieues de Terre-Neuve
escale toute désignée entre Valcntia (Irlande)
et la côte Atlantique de l'Amérique du Nord.
Ces îles flottantes doivent êtrè aménagées
dans des conditions telles qu'elles facilite-
ront le décollage et permettront à l'avion de
profiter de la plus grande dimension de l'île.
Elles comprendront aussi de vastes ateliers
de réparations, des hangars, une station de
T.S.F., des phares sans oublier des hôtels
qui assureront un confort très suffisant aux
passagers provisoires dans l'île.
Nul doute que Saint-Pierre et Miquelon ne
bénéficient de cette liaison, ne serait-ce que
pour l'acheminement rapide des courriers
destinés à notre colonie de pêcheurs.
-–
A L'ACADEMIE DES SCIENCES
Election
L'Académie des Sciences a procédé à
l'élection d'un membre titulaire dans la sec-
tion de pharmacie. M. Pierre Breteau qui est
élu est actuellement pharmacien général.
Après un séjour en Algérie, il devint agrégé
de chimie au Val-de-Grâce et docteur ès-
sciences (igt-i). Après la guerre, il fut nommé
professeur de chimie au Val-de-Grâce et ré-
pétiteur à l'Ecole Polytechnique. Il est se-
crétaire technique de la commission du Co-
dex. Ses travaux ont porté sur la chimie or-
ganique, la chimie analytique, la toxicolo-
gie, a chimie pharmaceutique et les gaz
toxiques.
1 e.8
Interim
000
OubaDghi-Chari
M. Prouteaux (Georges-David-Pierre-Mau-
rice), administrateur en chef des colonies, a
été chargé des fonctions de Lieutenant-Gou-
verneur par intérim de l'Oubarigui-Chari,
pendant l'absence du titulaire autorisé à ren-
trer en France.
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 5 novembre, le taux île la pias-
tre, A Saïgon, était de 10.80.
Mines - d'or
T' <––
ES temps sont durs, les
bananes sont chères.
Plus d'un Français
moyen peut chanter
la scie fameuse :
nous navons pas de
bananes au jour d h ni.
Mais il a, en revan-
che, la possibilité
de se mettre sous la
dent de beaux arti-
des sur la possibilité de tirer de nos colo-
nies toutes les bananes que nous consom-
mons, sans compter celles que consomment
d'autres peuples.
Un Comité s'est formé (encore un 1) pour
inviter les Français à manger des fruits de
nos colonies. Ne murmurez pas, en plaisan-
tant, qu'un autre comité devrait se constituer
pour nous fournir l'argent nécessaire à les
acquérir. « Et quand on ,,'a pas de galette 1
disait-o" au régiment : « On en achète ! »
était la réponse consacrée. Au fond, la pro-
pagande est double : d une part, convaincre
le Français qu'il faut consommer nos fruits
coloniaux; de l'autre, pousser la culture in-
tensive de ces produits, de façon qu'ils arri-
vent en abondance et meilleur marché dans
la métropole. Problèmes plus complexes que
ne le pense le commun des mortels : car,
outre que nos cultivateurs coloniaux doivent
vendre à des prix rémunérateurs, aux diffi-
cultés de la main-d' oeuvre agricole s'ajoutent
les difficultés de transports, de conservation,
etc., etc..,
Mais vraiment les résultats possibles sont
tels que les efforts doivent être entourages.
Un professeur de culture ail Muséum, M
Bois, indiquait dernièrement quelques chif-
fres. En 1890, nous importions en France
600 régimes de bananes; en 1924, 2.727.236.
Mais si nous regardons du côté des autres
pays, la progression est plus formidable t'll-
core. l'année 1804, la goélette Heynard,
débarquait à 30 régimes de ba-
nanes venant de Cllba; fil 1922. les Etats-
Unis importaient 45 millions de régimes. Et
alors, on a bien le droit de penser que les
espoirs sont immenses, et de conclure qu'il
lallf travailler à en réaliser le plus possible.
On nous rappelle qu'on s'est mis à l'auvre,
qu'il, y a un frigorifique à Konakry, des
transports « appropriés » (qu'est-ce que cela
veut dire exactement ?), bref que la Guinée
qui exportait 206 tonnes de bananes en 1920,
qui en produisait 8.500 (II 1927, « devrait 9,
dès 1929, fournir ci la France la moitié des
bananes qui lui sont nécessaires; que dans
deux ans nous ne devrions plus acheter un
seul régime ailleurs; que peu à peu nous
M devrions » prendre une place de plus en
plus importante sur tous les marches du
nltmde. Ce verbe : « devrait », « devrions D,
alimente nos cspirtlltccs, mais nous laisse
quelques inquiétudes. J'aimerais mieux : « il
faut w; à la condition que je sente derrière
ce a commandement » une résolution énergi-
que et tenace.
Je passe sur cette considération, assuré-
ment très importante, qu'en Amérique des ré-
gions désolées par la fièvre jaune, des régions
à marais et à moustiques ont été transfor-
mées par les bananiers comme miraculeuse-
ment. le ne retiens des déclarations de M.
Bois que cette formule saisissante: « l'ire ba-
naneraie, c'est une mine d'or D.Exp/(JitOIlS ré-
solument, méthodiquement, opiniâtrement ces
mines à notre époque de francs-papier.
Mario JfossafsMB,
Sénateur de rllërauU,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
A la Société des Nations
.8 8
Les Territoires sous Mandat
La Commission des Mandats s'est réunie à
Genève pour tenir sa 16e session.
L'ordre du jour comporte, comme à l'ordi-
naire, l'examen de certains rapports des puis-
sances mandataires, sur les territoires placés
sous leur mandat, ainsi que de certaines péti-
tions et l'étude de diverses questions d'ordre
général intéressant l'Administration des terri-
toires sous mandat.
Les rapports que la Commission aura à exa-
miner en présence des représentants accrédités
des puissances mandataires se rapportent à
l'Administration britannique sur l'Irak, le Ca-
meroun et le Togo ; l'Administration belge sur
le Ruanda-Urundi ; l'Administration japonaise
sur les îles du Pacifique sous mandat du Japon;
l'Administration néo-zélandaise sur le Samoa
occidental.
Le Cameroun sera représenté par M. W.- E.
Hunt, de l' Administration de la Nigéria, le
Togo, par M. J.-E.-W. Flood, du colonial
Office ; le Gouvernement belge aura comme
représentant M. Halewick de Heusch, direc-
teur général au ministère des Colonies de Bel.
gique.
Parmi les rapports dont la Commission pren-
dra connaissance, nous devons signaler un rap-
port sur la répartition des dépenses entre le
Cameroun et le Togo sous mandat britannique
et les colonies britanniques voisines auxquelles
ils sont rattachés au point de vue administratif..
Relativement à la Palestine, la Commission
a ensuite décidé de procéder la semaine pro-
chaine à un premier échange de vues qui por-
tera en particulier sur la procédure à suivre au
moment où la Commission des Mandats sera
saisie d'un rapport officiel sur les troubles de
ce pays.
--- e.a
Un sinistre à Tanger
–* .1
En portant secours au vapeur anglais
Marxland échoué en rade de Tiligeir, un re-
morqueur du port monté par le sous-chef
d'acconagc et 4 hommes a coulé en entraî-
nant un mécanicien qui n'a pu être repêché.
Les indigènes envahisseurs
̃s»
Certains journaux de l'Afrique du Nord
se font l'écho de propos qui témoignent d'un
esprit qui n'est pas nouveau, mais devient de
plus en plus acerbe.
Ils dénoncent les achats de plus en plus
importants par les indigènes de terres autre-
fois lots de colonisation et n'hésitent pas à
qualifier cet état de choses de spoliation, ce
qui est parfaitement exagéré.
Nous ne cherchons pas à créer des dissen-
sions intestines sur le sol d'Afrique où notre
mission, aussi bien en Algérie qu'en Tunisie
et au Maroc, substitue un régime d'ordre, de
paix, de sécurité, à une politique de désor-
dres et de razzias.
Nous devons étudier avec soin ce problème
de la propriété pour essayer d'en dégager les
possibilités du meilleur modus vivendi pour
les deux races.
Lorsque les colons de France se sont ins-
tallés en Algérie, ils ont exploité les lots
qui leur étaient destinés, sous réserve d'y de-
meurer quinze à vingt ans.
L'outillage qu'ils apportèrent, leurs procé-
dés de rendement firent de ces terres des
domaines fertiles et l'enrichissement vint
a\g'c ses conséquences.
Bon nombre aliénèrent leurs terres au pro-
fit des indigènes qui saisirent cette occasion
pour devenir à leur tour propriétaires, tan-
dis que les vendeurs allaient vivre paisible-
ment, leur portefeuille bourré de banknotes,
dans quelque cité sur la côte
Nous ne pouvons que regretter cet aban-
don.
Mais comment, en toute équité, limiter cet
exode,sans causer pour cela le moindre pré-
judice aux indigènes qui ont, eux aussi, le
droit de coloniser ?
Au lieu d'opérer un marché de gré à gré,
il serait peut-être souhaitable de procéder
lors d'une vente de. ce genre, les délais
de la loi étant périmés, à un affichage
anonyme, laissant libre le jeu de l'offre et de
la demande.
L'affaire se traiterait ainsi au profit de ce-
lui qui ferait la plus forte enchère.
De telle sorte que si un Français se pré-
sentait en même temps qu'un indigène pour
l'achat d'une terre, toute garantie serait as-
surée.
Nous désirons avant tout que la balance
la plus juste, soit tenue envers les deux races.
N'oublions jamais qu'elles seront appelées
à cohabiter pour l'éternité.
Ni le million de Français établis sur le sol
africain, ni les 7 millions d'indigènes ne peu-
vent disparaître.
Aussi efforçons-nous d'atténuer le plus pos-
sible cet antagonisme afin de ne plus revoir
les incidents pénibles survenus au cours de
la visite récente de la Commission parle-
mentaire en Oranie, à Tiaret. Seul le tact
mesuré de MM. Taittinger, Antonelli et
leurs collègues put dissiper l'état d'esprit
de ces insurgés, petits colons, qui croyaient
la visite parlementaire uniquement réservée
aux grands propriétaires.
Nul doute que les membres de la Commis-
sion qui ont eu l'heureuse fortune de pou-
voir se rendre compte des frictions qui sévis-
sent au sujet de cette question agraire, ne se
désintéressent, dès leur retour en France, de
ce problème.
Les quelques aperçus que j'ai taché de
mettre en lumière ne sont assurément pas le
remède idéal à ce mal il faut toujours
tenter dans ce sens, et cette campagne insi-
dieuse ne trouvera plus les éléments sur les-
quels elle s'appuyait. Il serait regrettable à
tous points de vue, à la veille des fêtes du
Centenaire, consécration de notre œuvre ma-
gnifique, d'enregistrer les résultats de (les
mauvais bergers qui terniraient l'éclat de ces
manifestations symboliques.
Itené Pradlé.
*
Le mouvement des matériaux
de constructions en Tunisie
1
Le grand développement urbain de la Tuni-
sie explique l'éloquence des dernières statis-
tiques douanières concernant les matériaux de
construction depuis chaux, ciment et plâtre jus-
qu'aux tuiles et mosaïques.
Certes, la fabrication locale a-t-elle fourni
une production estimable, mais elle doit encore
se contenter d'assurer les besoins des campa-
gnes pour les travaux indigènes.
Pourtant, la fabrication des briques, pleines
ou creuses, paraît en voie de progrès. Les usi-
nes importantes se montent, qui réduiront sans
doute sensiblement l'importation de ces maté-
riaux.
Ce plâtre également, d' assez bonne qualité,
ne tardera pas à concurrencer les matériaux de
l' extérieur.
Les chiffres d'importation de matériaux de
construction ne sont pas encore connus dans
leurs totaux pour 1929, mais on est déjà assuré
que ceux concernant chaux, ciment et bois dé-
passent tous ceux précédemment obtenus. A
titre d'exemple, disons qu'en 1928, la France
a fourni 47.239 tonnes de bois à la Régence.
-800
M. Diagne en A. 0. F.
-
Nous apprenons le prochain départ (en
janvier probablement), de M. Diagnc, député
du Sénégal, pour un grand voyage en
Afrique Occidentale, d'une durée de quatre
ou cinq mois.
Aux confins sahariens
ta.
Un djich dépisté
Les postes militaires sud-algériens et maro-
cains avaient été avisés qu'un djich circu-
lait dans la région de Mcridja. Toutes dis-
positions furent prises qui décidèrent le djich
à se retirer au sud-ouest du Tafilalet,
Au Zo allemand
*––
Un récent courrier d'Afrique Centrale a
amené à Hambourg, pour le Jardin d'Histoire
naturelle de Berlin, un lot d' animaux exotiques
composé principalement de scorpions (sans
doute de grande taille), de lézards, de ser-
pents, qui renforceront la section des reptiles
du Zo allemand.
BROUSSES
& BROUTHILLES
Le devoir des « fines-gueules »
« Dans ce film parlant qu'est le Tourisme,
la cuisine est l'accompagnement, la basse
obligatoire, la voix même du pays, qui fond
et résume les impressions visuelles. »
Ah ! qu'en termes galants ces choses-là sont
dites, dans la Revue culinaire, par M. Car-
ton, qui s'y connaît en réjouissances guslati-
ves, puisqu'il est le président de la Société
des Cuisiniers de Paris.
Mais il n'est pas moins compétent en tou-
risme, en vertu du syllogisme dont il a. posé
lui-même une prémisse aussi exacte qu'agré¡\-
blement musicale :
La cuisine est « la basse obligatoire » du
tourisme.
Or, M. Carton est le Prince élu par ses
pairs au trône des cuisines.
Il y a donc alliance étroite, compréhension
réciproque, compénétration intégrale entre le
tourisme et M. Carion.
Mais ce sympathique représentant du trône
et de l'hôtel nous permettra de lever, à pro-
pos de tourisme, un lièvre colonial qu'il se
doit, croyons-nous, d'accommoder au mieux
des intérêts de la plus grande France.
« La cuisine préférée du touriste, écrit-il,
est la cuisine régionale : chaque terroir pos-
sède ses ressources et ses recettes originales
et savoureuses. »
Il a mille fois raison, mais s'il recom-
mande, à l'appui de cette vérité, le poisson
de la Meuse, la guiche lorraine, le soufflé au
fromage du Jura, s'il n'omet pas d'exhortcl
le voyageur à boire, près de Pau, du Juran-
çon et, en Touraine, '< cet amboise fruité qui
inspira Ronsard h, il oublie, dans sa belle
évocation de technicien-poète, le couscous,
par exemple, et la cheurba et le méchoui.
Oubli volontaire, peut-être, car ces mets
africains n'ont pas encore mérité la même
renommée que ceux de nos provinces.
Mais il faut, justement, ciu'ils la méritent.
Beaucoup de visiteurs de l'Algérie, en 1930,
voudront goûter à ses (C spécialités Il. Comme
le couscous est parfois un peu fruste, la
cheurba singulièrement farouche, le méchoui
sans élégance, il appartient à un Pétrone cu-
linaire de civiliser, d'ennoblir ces nourritu-
res et de les transformer en œuvres d'art.
J'irai plus loin. Sans souhaiter la forma-
tion d'un « Sous-Secrétariat d'Etat au bien-
manger n, je voudrais qu'une « Société d'étu-
des de plats exotiques » se constituât pour
méditer, puis expérimenter d'indispensables
raffinements, capables soyons-en bien per-
suadés*– de doubler les recettes du Cente-
naire de l'Algérie comme celles de l'Exposi-
tion de Vincennes.
(Jue 11e pourrait-on attendre de la subtilité
d'un Escoftler, de la sagesse d'un Houil-
lard, de la fantaisie de Curnonsky, unies à
l'expérience pratique d'un Carton ou de
quelqu'un de ses pareils, pour élaborer une
volupté nouvelle!.
Aud'on.
Géographie et Colonies
«♦«
Au Conseil Municipal de Paris
Les nombreux articles parus dans les An-
nales Coloniales au sujet de l'ignorance des
écoliers français sur la géographie et III 1'tl-
leur de nos colonies ont porta leurs fruits et
nous sommes heureux de voir un distingué
conseiller municipal de l'a ris nous assister
dans cette campagne :
M. Pierre Godin, conseiller municipal de
Paris, vient de saisir l'assemblée municipale
d'une proposition ayant pour objet : répan-
drc dans les écoles primaires de la Ville de
Paris et du département de la Seine, des li-
vres traitant tout particulièrement l'histoire
et la géographie des colonies françaises.
C'est à l'occasion de la participation de la
Ville de Paris aux fêtes du Centenaire de
l'Algérie que le représentant du quartier
Saint-Georges à l'Hôtel de Ville a pris cette
initiative.
« L'esprit public, nous a déclaré M. P. Go-
din, <( commence à se rendre compte que nos
« colonies ne sont pas seulement des posses-
cc sions flatteuses pour notre amour-propre
(( collectif et des occasions de solennités pu-
(C bliques.
« Le pays s'est ressaisi. 11 reconnaît rom-
« bien était clairvoyante la pensée des liom-
cc mes d'Etat qui ont agrandi le territoire et
(c le patrimoine national d'acquisitions pro
« ches ou lointaines.
n La France est aujourd'hui, selon la forte
« parole du général Mangin, une nation de
« 100 millions d'habitants dont 40 millions
« seulement sont en Europe.
« 11 est stupéfiant que nos programmes
« d'instruction manifestent un dédain si vi-
* sible, si marqué pour les questions colonia-
* les et qu'aucun livre ayant pour sujet : nos
cc colonies, leurs possibilités actuelles, leur
cc avenir ne puisse être découvert, nulle part,
cc entre les mains de nos écoliers.
« Un de nos amis m'a rapporté l'étonne-
* ment que lui exprimait, à Alger, une haute
« personnalité du Consulat Général d'Angle-
<< terre, en constatant l'absence, dans nos
(1 écoles de tout manuel ayant l'Algérie et
« les colonies pour objet, alors que des livres
« traitant nos colonies françaises étaient cou-
(c ramment dans les cartables des écoliers
« anglais.
« Et si les colonies sont l'une des raisons
« d'être de l'Angleterre, elles le deviennent
« de notre France aussi.
« Il y a donc lieu de procéder à une impol-
Ie tante réforme de l'éducation publique.
CI Paris se doit à cette tâche.
« Jamais nos colonies ne deviendront notre
(1 chair et notre sang, si nos petits enfants
Il ignorent les liens qui les attachent à ces
« terres lointaines, c'est-à-dire : nos coin-
nies. »
C'est vraisemblablement au cours de cette
session que le Conseil municipal examineia
cette proposition.
11 y a tout lien de croire qu'il l'adoptera.
.-_-
L'Exposition Coloniale
Internationale de Paris
à
M. André Auguste-Henri, contrôleur civil
au Maroc H. C.,est nommé commissaire
de la Nouvelle-Calédonie et Dépendances à
l'Exposition Coloniale Internationale de Pa-
ris en remplacement de M. Bauduin de Bel-
leval, appelé à d'autres fonctions en Indo-
chine.
L'exposition internationale.
coloniale de Paris
Par NIIIIANE-.
Par Mirane-Marcelle DElèFlNS.
Au Commissariat Général
C'est dans une aile du Grand-Palais que
ce Commissariat général de l'Exposition colo-
niale tient ses assises. Dix-sept mois nous sé-
parent de cette manifestation du génie colonial
français et mondial.
Moins de six cents jours pour susciter, sous
le ciel gris de l'Ile-de-F rance, la fantasma-
gorie des couleurs tropicales, la faune et la
Hore de 1 ahiti, comme aussi bien les pa-
lais, les pagodes et les paillottes de l'Indo-
chine, la noire et robuste Afrique, les rives
du Gange. Sumatra aux mines de diamants et
d'or. Pour exposer enfin aux regards des
métropoles les richesses, les efforts des grandes
nations colonisatrices qui font flotter leurs dra-
peaux au large des quatre océans.
Serons-nous prêts à temps ?
Je suis allée le demander à M. le Gouver-
neur Cayla, l'éminent commissaire général ad-
joint, secrétaire général de-l'Exposition.
Vincennes ou Paris
J ai tout d'abord fait bondir M. le Gou-
verneur Cayla en lui parlant de l'Exposition
de Vincennes.
Vincennes ? Mais pourquoi, diable !
les journalistes veulent-ils à toute force que
l'Exposition Coloniale de Paris soit l'Exposi-
lion de Vincennes ?
Mais. n'aura-t-elie pas lieu dans le
bois de Vincennes ?
Répondez-moi donc : lorsqu' une exposi.
tion a lieu à Bagatelle.- est-ce que vous la dé-
nommez : Exposition de Boulogne ?
Je suis bien obligée d'avouer.
Non.
Un plan de l'Exposition est fixé au mur. Le
secrétaire général me met au pied du plan et.
du mur.
Hachures, pointillés, traits symbolisant les
immenses bâtiments de l'entrée. A gauche, le
grand hall de la section métropolitaine ; à
droite, la Cité internationale d'informations.
Au fond, la section coloniale. De chaque côté
du terrain de l'Exposition, Saint-Mandé et
Vincennes.
Et M. Cavla insiste.
Saint-Mandé et Vincennes, qui seront
les précieuses auxiliaires de Paris. N' oubliez
pas que nous avons une façade de 1 km. 500
sur le XII" arrondissement. Alors.
Je donne raison à M. Cayla qui, pour avoir
été tour à tour chef de cabinet à la Guade-
loupe, à Madagascar, au Sénégal. conseiller
de Gouvernement à Alexandrie, gouverneur de
l'Etat des Alaouittes et du Grand Liban, n'en
est pas moins un Parisien amoureux de sa capi-
tale.
Et je reprends mon interview avec plus de
précision.
Adhésions françaises ou étrangères
Beaucoup de colonies françaises ont-elles
déjà donné leur adhésion à l'Exposition inter-
nationale coloniale de Paris ?
Toutes.
Les colonies étrangères sont-elles prêtes
à y participer ?
- Je le pense bien ! Plusieurs ont même
déjà désigné leurs commissaires généraux. Et
par la qualité des personnes, on peut juger de
la considération que les puissances étrangères
accordent à notre Exposition coloniale.
Il s'agit de grands noms coloniaux ?
Pour l'Italie, le délégué est le prince de
Scalea, par exemple. La Belgique a désigné
M. Carton, l'éminent ancien ministre; le Dr
F ock. ancien Gouverneur général des Indes
Néerlandaises, préside le Comité de Hollande
dont M. Swart. personnalité des plus en vue
du monde colonial néerlandais, est le commis-
saire Rénéral.
- D'ores et déjà, la France coloniale mar-
que un succès.
Très exactement.
Organisation de l'Exposition
Avez-vous résolu la question. Monsieur
le Gouverneur, des attractions susceptibles
d'attirer en foule les Français qui ne sont pas.
nés coloniaux, qui ne sont ni géographes, ni
colons, ni exportateurs ?
Un grand nombre d'attractions non
payantes sont prévues : cinéma en plein air,
aquarium gigantesque où évoluera la faune des
mers coloniales, diorama, souks indigènes, fêtes
populaires, sportives, nautiques, théâtres, fêtes
militaires.
Tout cela gratuit ?
Absolument. D'autres attractions payan-
tes pourront être organisées. A la condition,
cependant, qu' elles ne diminuent en rien la
haute tenue coloniale de l'Exposition.
Tant d'attractions gratuites. Je frémis à
l'idée qu'il me faudra prendre le tramway ou
l' autobus Bastille-Porte-Dorée, un dimanche
de 1931. J'en fais part à mon interlocuteur.
Il sourit. Rapidement, la pensée me vient que
M. le secrétaire général aura à sa disposition
et c'est bien le moins - une puissante
auto.
Mais M. Cayla reprend :
Le maréchal Lyautey, bien avant vous,
a pensé aux transports en commun. Et c'est
même la raison pour laquelle il renvoya
l' Exposition à 1931.
Et en 1931 ?
Eh bien, en 1931, vous aurez. Madame
et tous vos confrères, et tous les visiteurs, une
ligne de métro : Auteuil-Porte-Dorée, équipée
spécialement pour l'Exposition. Vous bénéfi-
cierez de rames de sept wagons. De stations
à 105 mètres. D'une signalisation permettant
h succession constante des Tames. Rien oue
par ce moyen, nous comptons véhicuter ptus
de 80.000 personnes en une heure.
Tant mieux. Et n' avez-vous pas fait ap-
pel aussi à la T.C.R.P. ?
- Si. Les Compagnies d'autocars, de tax is.
LE NUMERO : 90 CENTIMES
JEUDI SOIH. 7 NON KMl.l.L lî»2î>.
JQMULJIOTIDIER
Rêdmction & Administration :
m, an la MMimr
PARIS on
TÉliPN. t LOUVRB 1MT
- mewuBU 87-M
l OI C 0
Les Annales Coloniales
Les onnoncis et réclames sont reçues au
bureau du tournai.
Dirbctbur.Fonoatsuii i M«ro«l RUEDEL
Tout les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduite qu'en citant les Amalm CoLOJfIALU.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle :
Ua M < Mol. 8 Mol,
Fiance et
( olnniet 180. toI. 60 »
Etianger 240» 126 > 70 »
On s'abonne sans tirais dans
tous les bureaux de poste.
Le devoir colonial
Plus on y réfléchit, plus on à peine à
comprendre que nous soyons si médio-
crement préoccupés de la grande tâche
humanitaire qui nous incombe dans nos
colonies.
« Malgré ce grand nom d'homme » !
J'ai plutôt honte de nous. Nous som-
mes riches : les découvertes de la méde-
cine moderne ont mis à notre disposi-
tion un grand nombre de connaissances
et de moyens efficaces qui permettent de
vaincre la maladie et la douleur physi-
que, de lutter souvent victorieusement
contre la mort et nous ne faisons pas
le maximum d'efforts pour arracher des
milliers d'hommes aux ravages des
pires épidémies. La science des maladies
exotiques a fait depuis une quinzaine
d'années de tels progrès, les études en-
treprises à l'Institut Pasteur de Paris
sur les composés arsenicaux organiques
sont si concluantes, que nous avons
entre les mains une puissance qui tient
du miracle pour soulager et sauver !.
Pourtant, des populations que nous pro-
tégeons sont encore décimées par les mi-
sères physiologiques qui assaillent les
races jaunes et noires. En dépit de
notre devoir colonial, dans la plupart
des colonies, la mortinatalité et la nata-
lité infantile sont représentées par des
chiffres effrayants, résultats de la misère
et de l'ignorance combinées. Malgré cette
sévère sélection dès le plus jeune âge,
les adultes ne sont pas plus épargnés.
« Ils sont minés par le paludisme, affai-
blis par la transmission héréditaire de
terribles tares physiologiques, décimés
par d'atroces maladies contagieuses
comme la maladie du sommeil, la lèpre,
la syphilis ; enfin, fauchés périodique-
ment par de grandes épidémies:variole,
choléra, typhus, etc. »
La protection sanitaire de l'cnfance
est peut-être la besogne la plus urgente ;
elle suppose l'institution de gouttes de
lait, de dispensaires, mais surtout la
substitution de sages-femmes dûment
contrôlées et formées, aux matrones in-
digènes. En A. O. F., en A. E. F., trop
d'enfants disparaissent tués par les
moyens empiriques. Les noirs sont par-
faitement capables de progresser, de
comprendre les bienfaits de l'hygiène et
de-1 Assistance sociale, seulement il faut
les guider continuellement, les abandon-
ner à eux-mêmes le moins possible. Or,
il n'y a pas assez de médecins. Que peu-
vent, malgré leur admirable dévoue-
ment, les efforts prodigués par les quel-
que deux cents médecins de l'A. 0. F.,
en face des besoins d'une population de
près de 14.000.000 d'habitants répartis
sur une superficie de 4.800.000 kilomè-
tres carrés!. Un seul médecin a pour-
- tant une incalculable - valeur potir une
quantité de malheureux, surtout si les
médicaments ne lui font pas défaut (ce
qui malheureusement arriva encore trop
souvent). Des médecins, des médica-
ments, un plan méthodique d'organisa-
tion sanitaire, tel est l'impérieux devoir
colonial qui revient à la France.
Etant donné, les services précieux, J
que rend le corps des infirmiers colo-
niaux créé par M. Perrier, je ne doute
pas de l'aide efficace qu'apporterait aux
services sanitaires la création d'un corps
d'officiers de santé spécialisés dans les
colonies, à qui nous ne demanderions
pas d'études aussi complètes que celles
exigées pour les docteurs en médecine,
mais à qui nous donnerions un bagage
scientifique suffisant et les appointe-
ments nécessaires. En France, si l'idée
coloniale avait pénétré dans tous les
foyers, si chaque métropolitain songeait
quotidiennement qu'il appartient à un
empire de cent millions d'habitants,
nous recruterions parmi les Hommes de
chez nous, le personnel sanitaire qui
manque à nos cadres squelettiques. Il
faut, pour accomplir la tâche médicale
aux Colonies, des hommes qui aient de
l'autorité, qui aient du galon par rap-
port à l'indigène et c'est pourquoi, à
côté des infirmiers désirés par M. Per-
rier, je voudrais voir des officiers de
santé capables de les diriger comme je
souhaite ardemment de voir les femmes
françaises associées, en nombre sans
cesse croissant aux sages-fein 1110s et in-
firmières mdigènes. Nos femmes fran-
çaises aux colonies peuvent rendre d'in-
napprécinbles services en faisant l'édu-
cation médicale des femmes indigènes;
mieux que quiconque, elles peuvent sau-
ver les petits noirs qui succombent si ra-
pidement, faute de soins éclairés.
« Que chacun de nous essaie de se re-
présenter ce qui, pendant plusieurs an-
nées, se serait passé dans sa famille, si
l'on avait dû vivre sans médecin, sans
médicaments. imaginons après, la
plainte continue, la lente agonie des
êtres qui ne sont pas Recourus. Rien de
plus impérieux, de plus pressant que le
devoir colonial qui incombe à la France.
Une nation civilisatrice ne doit pas to-
lérer qu'une colonie prospère, tandis
que la population indigène diminue
d'année en année. Le présent vit alors
aux frais de l'avenir et le déficit final
se révélera tôt ou tard. Le maintien de
la population autochtone doit être le
premier but d'une saine politique colo-
niale.
Pierre Ta"er.
Député de Paris,
Président de la Commission dj
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats.
M. Henry Bérenger est de retour
Notre éminent collaborateur et ami, M.
Henry Bérenger. sénateur de la Guadeloupe.
est arrivé hier à Paris. Il a eu un important
entretien avec M. Pietri, ministre des Colonies.
D'autre part, ses amis politiques, au Luxem-
bourg, et particulièrement à la Commission
sénatoriale des Finances, lui ont fait un très
chaleureux accueil.
En outre, débarquant au Havre hier matin
du paquebot Guadeloupe, M. Henry Béren-
ger, reçu par les personnalités coloniales de
cette ville, avait été chaudement complimenté
de sa réélection comme de son oeuvre de re-
construction de l'lie qu'il représente.
LtscsMin MIS ms moillemils millgellu
M. Bicncs, administrateur de ire classe des
colonies, a été maintenu dans les fonctions
de chef adjoint du cabinet civil du ministre
de la Marine.
M. Oswala Durand, administrateur des co-
lonies, est nommé attaché au cabinet de
M. Mallarmé, sous-secrétaire d'Etat aux Tra-
vaux publics. -
RUE OUDINOT
Audience
M. Piétri, ministre des Colonies, retenu au
Conseil de cabinet, n'a pu recevoir hier mer-
credi.
La composition du Sous-Secrétariat d'Etat
M. Alcide Delmont, sous-secrëtaire d'Etat
au ministère des Colonies, a ainsi qu'il suit
constitué son cabinet :
Chef dIt cabinet du secrétaire d'Etat : M.
Belet (Maurice-Marcel), administrateur en
chef des Colonies.
Chef dit secrétariat particulier : M. Le
Boucher (Léon), sous-chef de bureau de
1re classe à l'Administration centrale du mi-
nistère des Colonies.
Chef-adjoint du cabinet : M. Lenoir (Jo-
seph-Alex i s), administrateur de ite classe des
Colonies.
Chargé de mission au cabinet : M. J.-L.
Gheerbrandt, directeur de l'Institut colonial
français.
Dans les sociétés coloniale
181
M. Maurice Monguillot,. ancien inspecte
général des Colonies, ancien secrétaire g
néral de l'Indochine, vient d'être nommé a
minbtmteur de la Société le Colonial Tru
Escales transatlantiques
* -- 1..
Les rctationt aériennes accusent une im-
portance de plus en plus grande ; aussi le
projet d'îlcs flottantes qui paraissait chimé-
rique jusqu'ici, attend après sa prochaine réa-
lisation.
Une de nos colonies est appelée à jouer
un rôle u,ssez intéressant ; elle est située à
proximité de la ligne de trajet Europe-Amé-
rique. Je veux parler des îles Saint-Pierre et
Miquclon situées à six lieues de Terre-Neuve
escale toute désignée entre Valcntia (Irlande)
et la côte Atlantique de l'Amérique du Nord.
Ces îles flottantes doivent êtrè aménagées
dans des conditions telles qu'elles facilite-
ront le décollage et permettront à l'avion de
profiter de la plus grande dimension de l'île.
Elles comprendront aussi de vastes ateliers
de réparations, des hangars, une station de
T.S.F., des phares sans oublier des hôtels
qui assureront un confort très suffisant aux
passagers provisoires dans l'île.
Nul doute que Saint-Pierre et Miquelon ne
bénéficient de cette liaison, ne serait-ce que
pour l'acheminement rapide des courriers
destinés à notre colonie de pêcheurs.
-–
A L'ACADEMIE DES SCIENCES
Election
L'Académie des Sciences a procédé à
l'élection d'un membre titulaire dans la sec-
tion de pharmacie. M. Pierre Breteau qui est
élu est actuellement pharmacien général.
Après un séjour en Algérie, il devint agrégé
de chimie au Val-de-Grâce et docteur ès-
sciences (igt-i). Après la guerre, il fut nommé
professeur de chimie au Val-de-Grâce et ré-
pétiteur à l'Ecole Polytechnique. Il est se-
crétaire technique de la commission du Co-
dex. Ses travaux ont porté sur la chimie or-
ganique, la chimie analytique, la toxicolo-
gie, a chimie pharmaceutique et les gaz
toxiques.
1 e.8
Interim
000
OubaDghi-Chari
M. Prouteaux (Georges-David-Pierre-Mau-
rice), administrateur en chef des colonies, a
été chargé des fonctions de Lieutenant-Gou-
verneur par intérim de l'Oubarigui-Chari,
pendant l'absence du titulaire autorisé à ren-
trer en France.
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 5 novembre, le taux île la pias-
tre, A Saïgon, était de 10.80.
Mines - d'or
T' <––
ES temps sont durs, les
bananes sont chères.
Plus d'un Français
moyen peut chanter
la scie fameuse :
nous navons pas de
bananes au jour d h ni.
Mais il a, en revan-
che, la possibilité
de se mettre sous la
dent de beaux arti-
des sur la possibilité de tirer de nos colo-
nies toutes les bananes que nous consom-
mons, sans compter celles que consomment
d'autres peuples.
Un Comité s'est formé (encore un 1) pour
inviter les Français à manger des fruits de
nos colonies. Ne murmurez pas, en plaisan-
tant, qu'un autre comité devrait se constituer
pour nous fournir l'argent nécessaire à les
acquérir. « Et quand on ,,'a pas de galette 1
disait-o" au régiment : « On en achète ! »
était la réponse consacrée. Au fond, la pro-
pagande est double : d une part, convaincre
le Français qu'il faut consommer nos fruits
coloniaux; de l'autre, pousser la culture in-
tensive de ces produits, de façon qu'ils arri-
vent en abondance et meilleur marché dans
la métropole. Problèmes plus complexes que
ne le pense le commun des mortels : car,
outre que nos cultivateurs coloniaux doivent
vendre à des prix rémunérateurs, aux diffi-
cultés de la main-d' oeuvre agricole s'ajoutent
les difficultés de transports, de conservation,
etc., etc..,
Mais vraiment les résultats possibles sont
tels que les efforts doivent être entourages.
Un professeur de culture ail Muséum, M
Bois, indiquait dernièrement quelques chif-
fres. En 1890, nous importions en France
600 régimes de bananes; en 1924, 2.727.236.
Mais si nous regardons du côté des autres
pays, la progression est plus formidable t'll-
core. l'année 1804, la goélette Heynard,
débarquait à 30 régimes de ba-
nanes venant de Cllba; fil 1922. les Etats-
Unis importaient 45 millions de régimes. Et
alors, on a bien le droit de penser que les
espoirs sont immenses, et de conclure qu'il
lallf travailler à en réaliser le plus possible.
On nous rappelle qu'on s'est mis à l'auvre,
qu'il, y a un frigorifique à Konakry, des
transports « appropriés » (qu'est-ce que cela
veut dire exactement ?), bref que la Guinée
qui exportait 206 tonnes de bananes en 1920,
qui en produisait 8.500 (II 1927, « devrait 9,
dès 1929, fournir ci la France la moitié des
bananes qui lui sont nécessaires; que dans
deux ans nous ne devrions plus acheter un
seul régime ailleurs; que peu à peu nous
M devrions » prendre une place de plus en
plus importante sur tous les marches du
nltmde. Ce verbe : « devrait », « devrions D,
alimente nos cspirtlltccs, mais nous laisse
quelques inquiétudes. J'aimerais mieux : « il
faut w; à la condition que je sente derrière
ce a commandement » une résolution énergi-
que et tenace.
Je passe sur cette considération, assuré-
ment très importante, qu'en Amérique des ré-
gions désolées par la fièvre jaune, des régions
à marais et à moustiques ont été transfor-
mées par les bananiers comme miraculeuse-
ment. le ne retiens des déclarations de M.
Bois que cette formule saisissante: « l'ire ba-
naneraie, c'est une mine d'or D.Exp/(JitOIlS ré-
solument, méthodiquement, opiniâtrement ces
mines à notre époque de francs-papier.
Mario JfossafsMB,
Sénateur de rllërauU,
Ancien Ministre, Vice-président de la
Commission des Colonies.
A la Société des Nations
.8 8
Les Territoires sous Mandat
La Commission des Mandats s'est réunie à
Genève pour tenir sa 16e session.
L'ordre du jour comporte, comme à l'ordi-
naire, l'examen de certains rapports des puis-
sances mandataires, sur les territoires placés
sous leur mandat, ainsi que de certaines péti-
tions et l'étude de diverses questions d'ordre
général intéressant l'Administration des terri-
toires sous mandat.
Les rapports que la Commission aura à exa-
miner en présence des représentants accrédités
des puissances mandataires se rapportent à
l'Administration britannique sur l'Irak, le Ca-
meroun et le Togo ; l'Administration belge sur
le Ruanda-Urundi ; l'Administration japonaise
sur les îles du Pacifique sous mandat du Japon;
l'Administration néo-zélandaise sur le Samoa
occidental.
Le Cameroun sera représenté par M. W.- E.
Hunt, de l' Administration de la Nigéria, le
Togo, par M. J.-E.-W. Flood, du colonial
Office ; le Gouvernement belge aura comme
représentant M. Halewick de Heusch, direc-
teur général au ministère des Colonies de Bel.
gique.
Parmi les rapports dont la Commission pren-
dra connaissance, nous devons signaler un rap-
port sur la répartition des dépenses entre le
Cameroun et le Togo sous mandat britannique
et les colonies britanniques voisines auxquelles
ils sont rattachés au point de vue administratif..
Relativement à la Palestine, la Commission
a ensuite décidé de procéder la semaine pro-
chaine à un premier échange de vues qui por-
tera en particulier sur la procédure à suivre au
moment où la Commission des Mandats sera
saisie d'un rapport officiel sur les troubles de
ce pays.
--- e.a
Un sinistre à Tanger
–* .1
En portant secours au vapeur anglais
Marxland échoué en rade de Tiligeir, un re-
morqueur du port monté par le sous-chef
d'acconagc et 4 hommes a coulé en entraî-
nant un mécanicien qui n'a pu être repêché.
Les indigènes envahisseurs
̃s»
Certains journaux de l'Afrique du Nord
se font l'écho de propos qui témoignent d'un
esprit qui n'est pas nouveau, mais devient de
plus en plus acerbe.
Ils dénoncent les achats de plus en plus
importants par les indigènes de terres autre-
fois lots de colonisation et n'hésitent pas à
qualifier cet état de choses de spoliation, ce
qui est parfaitement exagéré.
Nous ne cherchons pas à créer des dissen-
sions intestines sur le sol d'Afrique où notre
mission, aussi bien en Algérie qu'en Tunisie
et au Maroc, substitue un régime d'ordre, de
paix, de sécurité, à une politique de désor-
dres et de razzias.
Nous devons étudier avec soin ce problème
de la propriété pour essayer d'en dégager les
possibilités du meilleur modus vivendi pour
les deux races.
Lorsque les colons de France se sont ins-
tallés en Algérie, ils ont exploité les lots
qui leur étaient destinés, sous réserve d'y de-
meurer quinze à vingt ans.
L'outillage qu'ils apportèrent, leurs procé-
dés de rendement firent de ces terres des
domaines fertiles et l'enrichissement vint
a\g'c ses conséquences.
Bon nombre aliénèrent leurs terres au pro-
fit des indigènes qui saisirent cette occasion
pour devenir à leur tour propriétaires, tan-
dis que les vendeurs allaient vivre paisible-
ment, leur portefeuille bourré de banknotes,
dans quelque cité sur la côte
Nous ne pouvons que regretter cet aban-
don.
Mais comment, en toute équité, limiter cet
exode,sans causer pour cela le moindre pré-
judice aux indigènes qui ont, eux aussi, le
droit de coloniser ?
Au lieu d'opérer un marché de gré à gré,
il serait peut-être souhaitable de procéder
lors d'une vente de. ce genre, les délais
de la loi étant périmés, à un affichage
anonyme, laissant libre le jeu de l'offre et de
la demande.
L'affaire se traiterait ainsi au profit de ce-
lui qui ferait la plus forte enchère.
De telle sorte que si un Français se pré-
sentait en même temps qu'un indigène pour
l'achat d'une terre, toute garantie serait as-
surée.
Nous désirons avant tout que la balance
la plus juste, soit tenue envers les deux races.
N'oublions jamais qu'elles seront appelées
à cohabiter pour l'éternité.
Ni le million de Français établis sur le sol
africain, ni les 7 millions d'indigènes ne peu-
vent disparaître.
Aussi efforçons-nous d'atténuer le plus pos-
sible cet antagonisme afin de ne plus revoir
les incidents pénibles survenus au cours de
la visite récente de la Commission parle-
mentaire en Oranie, à Tiaret. Seul le tact
mesuré de MM. Taittinger, Antonelli et
leurs collègues put dissiper l'état d'esprit
de ces insurgés, petits colons, qui croyaient
la visite parlementaire uniquement réservée
aux grands propriétaires.
Nul doute que les membres de la Commis-
sion qui ont eu l'heureuse fortune de pou-
voir se rendre compte des frictions qui sévis-
sent au sujet de cette question agraire, ne se
désintéressent, dès leur retour en France, de
ce problème.
Les quelques aperçus que j'ai taché de
mettre en lumière ne sont assurément pas le
remède idéal à ce mal il faut toujours
tenter dans ce sens, et cette campagne insi-
dieuse ne trouvera plus les éléments sur les-
quels elle s'appuyait. Il serait regrettable à
tous points de vue, à la veille des fêtes du
Centenaire, consécration de notre œuvre ma-
gnifique, d'enregistrer les résultats de (les
mauvais bergers qui terniraient l'éclat de ces
manifestations symboliques.
Itené Pradlé.
*
Le mouvement des matériaux
de constructions en Tunisie
1
Le grand développement urbain de la Tuni-
sie explique l'éloquence des dernières statis-
tiques douanières concernant les matériaux de
construction depuis chaux, ciment et plâtre jus-
qu'aux tuiles et mosaïques.
Certes, la fabrication locale a-t-elle fourni
une production estimable, mais elle doit encore
se contenter d'assurer les besoins des campa-
gnes pour les travaux indigènes.
Pourtant, la fabrication des briques, pleines
ou creuses, paraît en voie de progrès. Les usi-
nes importantes se montent, qui réduiront sans
doute sensiblement l'importation de ces maté-
riaux.
Ce plâtre également, d' assez bonne qualité,
ne tardera pas à concurrencer les matériaux de
l' extérieur.
Les chiffres d'importation de matériaux de
construction ne sont pas encore connus dans
leurs totaux pour 1929, mais on est déjà assuré
que ceux concernant chaux, ciment et bois dé-
passent tous ceux précédemment obtenus. A
titre d'exemple, disons qu'en 1928, la France
a fourni 47.239 tonnes de bois à la Régence.
-800
M. Diagne en A. 0. F.
-
Nous apprenons le prochain départ (en
janvier probablement), de M. Diagnc, député
du Sénégal, pour un grand voyage en
Afrique Occidentale, d'une durée de quatre
ou cinq mois.
Aux confins sahariens
ta.
Un djich dépisté
Les postes militaires sud-algériens et maro-
cains avaient été avisés qu'un djich circu-
lait dans la région de Mcridja. Toutes dis-
positions furent prises qui décidèrent le djich
à se retirer au sud-ouest du Tafilalet,
Au Zo allemand
*––
Un récent courrier d'Afrique Centrale a
amené à Hambourg, pour le Jardin d'Histoire
naturelle de Berlin, un lot d' animaux exotiques
composé principalement de scorpions (sans
doute de grande taille), de lézards, de ser-
pents, qui renforceront la section des reptiles
du Zo allemand.
BROUSSES
& BROUTHILLES
Le devoir des « fines-gueules »
« Dans ce film parlant qu'est le Tourisme,
la cuisine est l'accompagnement, la basse
obligatoire, la voix même du pays, qui fond
et résume les impressions visuelles. »
Ah ! qu'en termes galants ces choses-là sont
dites, dans la Revue culinaire, par M. Car-
ton, qui s'y connaît en réjouissances guslati-
ves, puisqu'il est le président de la Société
des Cuisiniers de Paris.
Mais il n'est pas moins compétent en tou-
risme, en vertu du syllogisme dont il a. posé
lui-même une prémisse aussi exacte qu'agré¡\-
blement musicale :
La cuisine est « la basse obligatoire » du
tourisme.
Or, M. Carton est le Prince élu par ses
pairs au trône des cuisines.
Il y a donc alliance étroite, compréhension
réciproque, compénétration intégrale entre le
tourisme et M. Carion.
Mais ce sympathique représentant du trône
et de l'hôtel nous permettra de lever, à pro-
pos de tourisme, un lièvre colonial qu'il se
doit, croyons-nous, d'accommoder au mieux
des intérêts de la plus grande France.
« La cuisine préférée du touriste, écrit-il,
est la cuisine régionale : chaque terroir pos-
sède ses ressources et ses recettes originales
et savoureuses. »
Il a mille fois raison, mais s'il recom-
mande, à l'appui de cette vérité, le poisson
de la Meuse, la guiche lorraine, le soufflé au
fromage du Jura, s'il n'omet pas d'exhortcl
le voyageur à boire, près de Pau, du Juran-
çon et, en Touraine, '< cet amboise fruité qui
inspira Ronsard h, il oublie, dans sa belle
évocation de technicien-poète, le couscous,
par exemple, et la cheurba et le méchoui.
Oubli volontaire, peut-être, car ces mets
africains n'ont pas encore mérité la même
renommée que ceux de nos provinces.
Mais il faut, justement, ciu'ils la méritent.
Beaucoup de visiteurs de l'Algérie, en 1930,
voudront goûter à ses (C spécialités Il. Comme
le couscous est parfois un peu fruste, la
cheurba singulièrement farouche, le méchoui
sans élégance, il appartient à un Pétrone cu-
linaire de civiliser, d'ennoblir ces nourritu-
res et de les transformer en œuvres d'art.
J'irai plus loin. Sans souhaiter la forma-
tion d'un « Sous-Secrétariat d'Etat au bien-
manger n, je voudrais qu'une « Société d'étu-
des de plats exotiques » se constituât pour
méditer, puis expérimenter d'indispensables
raffinements, capables soyons-en bien per-
suadés*– de doubler les recettes du Cente-
naire de l'Algérie comme celles de l'Exposi-
tion de Vincennes.
(Jue 11e pourrait-on attendre de la subtilité
d'un Escoftler, de la sagesse d'un Houil-
lard, de la fantaisie de Curnonsky, unies à
l'expérience pratique d'un Carton ou de
quelqu'un de ses pareils, pour élaborer une
volupté nouvelle!.
Aud'on.
Géographie et Colonies
«♦«
Au Conseil Municipal de Paris
Les nombreux articles parus dans les An-
nales Coloniales au sujet de l'ignorance des
écoliers français sur la géographie et III 1'tl-
leur de nos colonies ont porta leurs fruits et
nous sommes heureux de voir un distingué
conseiller municipal de l'a ris nous assister
dans cette campagne :
M. Pierre Godin, conseiller municipal de
Paris, vient de saisir l'assemblée municipale
d'une proposition ayant pour objet : répan-
drc dans les écoles primaires de la Ville de
Paris et du département de la Seine, des li-
vres traitant tout particulièrement l'histoire
et la géographie des colonies françaises.
C'est à l'occasion de la participation de la
Ville de Paris aux fêtes du Centenaire de
l'Algérie que le représentant du quartier
Saint-Georges à l'Hôtel de Ville a pris cette
initiative.
« L'esprit public, nous a déclaré M. P. Go-
din, <( commence à se rendre compte que nos
« colonies ne sont pas seulement des posses-
cc sions flatteuses pour notre amour-propre
(( collectif et des occasions de solennités pu-
(C bliques.
« Le pays s'est ressaisi. 11 reconnaît rom-
« bien était clairvoyante la pensée des liom-
cc mes d'Etat qui ont agrandi le territoire et
(c le patrimoine national d'acquisitions pro
« ches ou lointaines.
n La France est aujourd'hui, selon la forte
« parole du général Mangin, une nation de
« 100 millions d'habitants dont 40 millions
« seulement sont en Europe.
« 11 est stupéfiant que nos programmes
« d'instruction manifestent un dédain si vi-
* sible, si marqué pour les questions colonia-
* les et qu'aucun livre ayant pour sujet : nos
cc colonies, leurs possibilités actuelles, leur
cc avenir ne puisse être découvert, nulle part,
cc entre les mains de nos écoliers.
« Un de nos amis m'a rapporté l'étonne-
* ment que lui exprimait, à Alger, une haute
« personnalité du Consulat Général d'Angle-
<< terre, en constatant l'absence, dans nos
(1 écoles de tout manuel ayant l'Algérie et
« les colonies pour objet, alors que des livres
« traitant nos colonies françaises étaient cou-
(c ramment dans les cartables des écoliers
« anglais.
« Et si les colonies sont l'une des raisons
« d'être de l'Angleterre, elles le deviennent
« de notre France aussi.
« Il y a donc lieu de procéder à une impol-
Ie tante réforme de l'éducation publique.
CI Paris se doit à cette tâche.
« Jamais nos colonies ne deviendront notre
(1 chair et notre sang, si nos petits enfants
Il ignorent les liens qui les attachent à ces
« terres lointaines, c'est-à-dire : nos coin-
nies. »
C'est vraisemblablement au cours de cette
session que le Conseil municipal examineia
cette proposition.
11 y a tout lien de croire qu'il l'adoptera.
.-_-
L'Exposition Coloniale
Internationale de Paris
à
M. André Auguste-Henri, contrôleur civil
au Maroc H. C.,est nommé commissaire
de la Nouvelle-Calédonie et Dépendances à
l'Exposition Coloniale Internationale de Pa-
ris en remplacement de M. Bauduin de Bel-
leval, appelé à d'autres fonctions en Indo-
chine.
L'exposition internationale.
coloniale de Paris
Par NIIIIANE-.
Par Mirane-Marcelle DElèFlNS.
Au Commissariat Général
C'est dans une aile du Grand-Palais que
ce Commissariat général de l'Exposition colo-
niale tient ses assises. Dix-sept mois nous sé-
parent de cette manifestation du génie colonial
français et mondial.
Moins de six cents jours pour susciter, sous
le ciel gris de l'Ile-de-F rance, la fantasma-
gorie des couleurs tropicales, la faune et la
Hore de 1 ahiti, comme aussi bien les pa-
lais, les pagodes et les paillottes de l'Indo-
chine, la noire et robuste Afrique, les rives
du Gange. Sumatra aux mines de diamants et
d'or. Pour exposer enfin aux regards des
métropoles les richesses, les efforts des grandes
nations colonisatrices qui font flotter leurs dra-
peaux au large des quatre océans.
Serons-nous prêts à temps ?
Je suis allée le demander à M. le Gouver-
neur Cayla, l'éminent commissaire général ad-
joint, secrétaire général de-l'Exposition.
Vincennes ou Paris
J ai tout d'abord fait bondir M. le Gou-
verneur Cayla en lui parlant de l'Exposition
de Vincennes.
Vincennes ? Mais pourquoi, diable !
les journalistes veulent-ils à toute force que
l'Exposition Coloniale de Paris soit l'Exposi-
lion de Vincennes ?
Mais. n'aura-t-elie pas lieu dans le
bois de Vincennes ?
Répondez-moi donc : lorsqu' une exposi.
tion a lieu à Bagatelle.- est-ce que vous la dé-
nommez : Exposition de Boulogne ?
Je suis bien obligée d'avouer.
Non.
Un plan de l'Exposition est fixé au mur. Le
secrétaire général me met au pied du plan et.
du mur.
Hachures, pointillés, traits symbolisant les
immenses bâtiments de l'entrée. A gauche, le
grand hall de la section métropolitaine ; à
droite, la Cité internationale d'informations.
Au fond, la section coloniale. De chaque côté
du terrain de l'Exposition, Saint-Mandé et
Vincennes.
Et M. Cavla insiste.
Saint-Mandé et Vincennes, qui seront
les précieuses auxiliaires de Paris. N' oubliez
pas que nous avons une façade de 1 km. 500
sur le XII" arrondissement. Alors.
Je donne raison à M. Cayla qui, pour avoir
été tour à tour chef de cabinet à la Guade-
loupe, à Madagascar, au Sénégal. conseiller
de Gouvernement à Alexandrie, gouverneur de
l'Etat des Alaouittes et du Grand Liban, n'en
est pas moins un Parisien amoureux de sa capi-
tale.
Et je reprends mon interview avec plus de
précision.
Adhésions françaises ou étrangères
Beaucoup de colonies françaises ont-elles
déjà donné leur adhésion à l'Exposition inter-
nationale coloniale de Paris ?
Toutes.
Les colonies étrangères sont-elles prêtes
à y participer ?
- Je le pense bien ! Plusieurs ont même
déjà désigné leurs commissaires généraux. Et
par la qualité des personnes, on peut juger de
la considération que les puissances étrangères
accordent à notre Exposition coloniale.
Il s'agit de grands noms coloniaux ?
Pour l'Italie, le délégué est le prince de
Scalea, par exemple. La Belgique a désigné
M. Carton, l'éminent ancien ministre; le Dr
F ock. ancien Gouverneur général des Indes
Néerlandaises, préside le Comité de Hollande
dont M. Swart. personnalité des plus en vue
du monde colonial néerlandais, est le commis-
saire Rénéral.
- D'ores et déjà, la France coloniale mar-
que un succès.
Très exactement.
Organisation de l'Exposition
Avez-vous résolu la question. Monsieur
le Gouverneur, des attractions susceptibles
d'attirer en foule les Français qui ne sont pas.
nés coloniaux, qui ne sont ni géographes, ni
colons, ni exportateurs ?
Un grand nombre d'attractions non
payantes sont prévues : cinéma en plein air,
aquarium gigantesque où évoluera la faune des
mers coloniales, diorama, souks indigènes, fêtes
populaires, sportives, nautiques, théâtres, fêtes
militaires.
Tout cela gratuit ?
Absolument. D'autres attractions payan-
tes pourront être organisées. A la condition,
cependant, qu' elles ne diminuent en rien la
haute tenue coloniale de l'Exposition.
Tant d'attractions gratuites. Je frémis à
l'idée qu'il me faudra prendre le tramway ou
l' autobus Bastille-Porte-Dorée, un dimanche
de 1931. J'en fais part à mon interlocuteur.
Il sourit. Rapidement, la pensée me vient que
M. le secrétaire général aura à sa disposition
et c'est bien le moins - une puissante
auto.
Mais M. Cayla reprend :
Le maréchal Lyautey, bien avant vous,
a pensé aux transports en commun. Et c'est
même la raison pour laquelle il renvoya
l' Exposition à 1931.
Et en 1931 ?
Eh bien, en 1931, vous aurez. Madame
et tous vos confrères, et tous les visiteurs, une
ligne de métro : Auteuil-Porte-Dorée, équipée
spécialement pour l'Exposition. Vous bénéfi-
cierez de rames de sept wagons. De stations
à 105 mètres. D'une signalisation permettant
h succession constante des Tames. Rien oue
par ce moyen, nous comptons véhicuter ptus
de 80.000 personnes en une heure.
Tant mieux. Et n' avez-vous pas fait ap-
pel aussi à la T.C.R.P. ?
- Si. Les Compagnies d'autocars, de tax is.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 81.85%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 81.85%.
- Auteurs similaires Agence économique des territoires africains sous mandat Agence économique des territoires africains sous mandat /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Agence économique des territoires africains sous mandat" or dc.contributor adj "Agence économique des territoires africains sous mandat")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6280634r/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6280634r/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6280634r/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6280634r
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6280634r
Facebook
Twitter