Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-11-04
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 novembre 1929 04 novembre 1929
Description : 1929/11/04 (A30,N158). 1929/11/04 (A30,N158).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280632x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. No 158. LR NUMBRO : 90 CENTIMES LUNDI SOIR, 4 NOVEMBRE L!>20.
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-. PIÉTRI
l' »
»
RANÇOIS Piétri suc-
cède à André
M agi no t à la tête
des services de
la rue Oudinot.
Cest une bonne
fortune pour les
Colonies d'avoir,
après Edouard
Daladier, André
H esse, Léon Per-
rier et André Ma-
- ginot, un Ilomme
'de premier plan à la tête de ces services si
multiples et si complexes et il faut le dire, si
squelettiques au point de vue des effectifs
et des collaborateurs, de Vadministration cell-
trale.
François Piétri, dont on trouvera plus
loin une courte biographie, est un homme
d'action qui offre cette particularité d'avoir
été élevé à une robuste école. Il sort de l'ins-
pection des finances ; il lui, avant la guerre,
le chef de cabinet de choix de M. Joseph
Cailloux et devint ensuite le directeur des
0 finances de la Résidence générale de
Fiance au Maroc. Il demeura aux côtés du
Général, puis Maréchal, ï.yautey jusqu'en
1924 où les électeurs de la Corse l'etlvoyè-
rent au Parlement, fidèles au souvenir d'une
grande famille les Gavini - à laquelle il
appartient.
Au Maroc lui succéda alors le fils d'un
r,<' 'S plus grends savants de France, M.
l'anly.
MaIs revenons à Piétri, pendant tantôt
H ans, il fut le chef d'état-major de Lyau-
1. C'est lui qui permit à cet admirable
AI ministratcur de réaliser les grandes choses
y f tout le monde admire au jour d'hui au
,l, troc ports, routes, chemins de fer,
è ctrification, etc., etc. en permettant le
.̃ tfiâlc équilibre d'un budget qui devait
ci la fois assurer la création et le dévelop-
./?' '1Itllt des oeuvres de paix, tout en fournis-
a "t le nécessaire aux œuvres de guerre.
IWttique d'emprunts, politique d'impôts di-
re ts et indirects assez heureusement balancés
*1 tr que l'essor économique dit pays ne fût
!,,¡C entravé par une excessive fiscalité.
L'entrée de François Piétri au Parlement
fu' signalée dans les fastes de la Chambre.
Vais il était Corse et dans l'autre clan
f 1 rse se trouvait M. Landry, député, ancien
mnistre, appartenant successivement à des
ii mbinaisons de droite et de gauche. Les
m enues du pouvoir auraient pu lui être ou-
vertes plus tôt : une première fois sous-secré-
't.';. re d'Etat aux finances avec M. Caillaux,
'(fT juin 1926, il quittait la rue de Rivoli
'"n mois afres.
Il est bon 'lU' àujollrd' lm; un financier
rompu aux questions boursières et bancaires
fmne le volant, colonial.
Les problèmes de son ressort ne malltJllC-
t'->>it pas de solliciter son attention.
D'une part, il y a la question du privi-
lège de la Banque de l'Indochine, Une cn-
hllte était intentenue, il y a quinze jours en-
fllO" sur une nouvelle convention, nouvelle
par sa conception, hardie par les solutions
çni interinenncnt, assurant une collabora-
i 'M étroite de l'Etat et de la Banque. La
test ion est assez avancée pour souhaiter
qu'elle soit enfin résolue : l'Etat n'a rien à
il,,,giter avec un provisoire qui dure depuis
bientôt neuf ans. La question de la stabili-
sa 'ion de la piastre semble entrer aussi dans
une voie définitive.
Ce n'est pas tout : des emprunts colo-
'f;'iaux, qui doivent se chiffrer au total par
't' ès de cinq milliards, sont les uns à la
cille d'être discutes par le Parlement, les
autres sur le point d'être déposés sur le
Bureau de la Chambre.
Voilà, certes, du pam sur la planche
tour Piétri.
Ceux qui comme moi l'ollt vu depuis dix-
sept ans à l'œuvre, à Paris, à Rabat et de
nouveau dans la capitale, peuvent être cer-
tains qu'il s'attaquera de front à la besogne
tt que rien ne le rebutera dans sa volonté
'd'aboutir.
Marcmt JCaceefef.
Le monument à Félix Chautemps
- .8.
Quatorze ans sont déjà passés depuis que
Félix Chautemps, député d'Albertville,
mourait pour la France dans les tranchées
fie l'Hartmannswillerkopf.
Il était d'une famille parlementaire qui
rayonna non seulement en Savoie (son père
Emile Chautemps, ancien ministre, après
avoir été conseiller municipal puis député
de Paris, devint député de Bonneville et sé-
nateur de la Haute-Savoie) ; son oncle, Al-
phonse Chautemps, fut successivement dé-
puté de Loches et sénateur d'Indre-et-Loire,
son frère, Camille Chautemps, ancien mi,
nistre, ancien maire de Tours, après avoir
représenté l'Indre-et-Loire à la Chambre
est député de Blois, depuis trois mois.
Félix Chautemps était doué des plus so-
lides qualités et son avenir politique, en
dépit d'une défaillance contrôlée des élec-
tions d'Albertville, s'annonçait particulière-
ment brillant. Hier, sur la petite place de
cette sous-préfecture, en présence de M.
Paul-Prudent Painlevé, ancien ministre de
la Guerre, qu'il honorait de son amitié, a
été inauguré le monument élevé à sa mé-
moire.
Ici où nous avons le culte de l'amitié,
nous saluerons la mémoire du collaborateur
des Annales Coloniales qui, jusqu'à la
guerre, nous a apporté un concours régulier
.et permanent et nous n'oublierons pas, com.
me le Comité d'organisation d'Albertville,
qu'il fut le dévoué et actif représentant de
la Guinée au Conseil supérieur des Colonies
jusqu'à sa mort.
Pour demeurer fidèles à leur élu, les Gui-
néens ont choisi pour le remplacer un autre
'député auquel Félix Chautemps était pro-
fondément attaché ; j'ai dit, notre collabo-
rateur Léon Accambray.
Jf, If.
LE MINISTÈRE TARDIEU
MM.
Présidence du Conseil et Inti- TARDIEU, député de Belfort (républicain de gauche).
rieur
Vice-présidence du Conseil et LUCIEN HUBERT, sénateur des Ardennes (gauche dém,).
Justice
Affaires Etrangères. BRIAND, député de la Loire-Inférieure (républicain soc.).
Finances. CHERON. sénateur du Calvados (union républicaine).
Guerre, ., MAGINOT, député de la Meuse (action démoc. et sociale).
Marine., , ., LEYGUES, député de Lot-et-Garonne (rép. de gauche).
Instruction publique,. MARRAUD, sénateur de Lot-et-Garonne (gauche dém.).
Travaux publics.,. GEORGES PERNOT, dép. du Doubs (union rép. dém.).
Commerce P.-E. FLANDIN, député de l'Yonne (rép. de gaurhe)
Agriculture JEAN HENNESSY, député de la Charente (rép. socialiste).
Colonies. , ,. FRANÇOIS PJETRI, député de la Corse (rép. de gauche).
TraOdii ,. LOUCHEUR, député du Nord (gauche radicale).
Pensions Dr GALLET, sénateur de la Haute-Savoie (gauche dém.).
Air LAURENT-EYNAC, député de la Hte-Loire (gauc. rad.).
p, T, T. GERMAIN-MARTIN, député de l'Hérault (gauche rad.).
Marine Marchande. LOUIS ROLLIN, député de Paris (rép. de gauche).
SOUS^SH/ORéTAlRGS D'ÉTAT ,
Présidence du Conseil. MARCEL HERAUD, député de Paris (rép. de gauche).
Intérieur MANAUT, député des Pyrénées-Orientales (gauche rad.).
Finances CHAMPETIER DE RIBES, dép. des Basses-Pyr. (dém.).
Guerre MAURICE PETSCHE, dép. des Htes-Alpes (rép. de g.).
Marine DELIGNE, député du Nord (gauche radicale).
Travaux publics, , , MALLARME, député d'Alger (gauche radicale).
Beaux-Arts :' FRANÇOIS-PONCET, député de Paris (Act. dém. soc.).
Enseignement technique BARE1 Y, député des Alpes-Maritimes (rép. de gauche).
Education physique HENRY-PAIE, député de Paris (indépendant de gauche).
Agriculture SEROT, député de la Moselle (Union républicaine démoc.).
Colonies ALCIDE DELMONT, dép. de la Martin- (indép. de g.).
Hygiène,. , , : OBERKIRCH, député du Bas-Rhin (Union rép. clémoc.).
Effectif
Au point de vue du nombre, le nouveau
Ministère compte un effectif de sous-secrétaires
d'Etat inégalé jusqu' à ce jour, seul le premier
ministère Paul-Prudent Painlevé, en 1917,
compta plus de ministres que le cabinet Tar-
dieu (19 contre 16).
Le grand ministère Gambetta, qui dura trois
mois à peine, il y a cinquante ans, comportait
21 ministres et sous-secrétaires, et au cours des
dernières années, les ministères A. Briand du
23 juin 1926 et Edouard Herriot du 19 juillet
1926. qui durèrent le premier moins d'un mois
et le second 4 jours, comptèrent 13 ministres
et 9 sous-secrétaires d'Etat. Le cabinet André
Tardieu a 16 ministres et 12 sous-secrétaires
d'Etat.
Régionalisme
Au point de vue de la représentation par
région, et en nous plaçant uniquement au point
de vue « députés », l'Alsace est représentée
par MM. Oberkirch (Selestat) et André Tar-
dieu (2° du territoire de Bel fort), la Lorraine
par M. André Maginot (Bar-le-Duc) et Ro-
bert Sérot (2° de Metz).
Le Nord de la France compte MM. Louis
Loucheur (l1* d'Avesne), Marcel Deligne (2°
de Cambrai).
Paris compte quatre députés au pouvoir, un
ministre M. Louis Rollin (marine marchande)
et trois sous-secrétaires d'Etat, MM. Henry
Paté (éducation physique), François Poncet
(Beaux-Arts) et Marcel Héraud (présidence du
Conseil)
La Corse a M. Pietri aux Colonies ; rHé-
raut M. Germain Martin promu de sous-secré-
taire d'Etat, ministre aux P. T. T. ; la Fran-
che-Comté de Bourgogne enregistre l'arrivée
de M. Georges Pemot (Pontarlier) aux Tra-
vaux publics et la Bourgogne celle de M.
Pierre-Etienne Flandin (Avallon) au Com-
merce. Comme toujours, le Lot-et-Garonne est
bien partagé avec 2 ministres, MM. Marraud,
sénateur, ministre de l'Instruction publique, et
Georges Leygues, député de Villeneuve-sur-
Lot. ministre de la Marine.
Passons dans la montagne ou presque. M.
Champetier de Ribes, qui seconde M. Chéron
aux Finances, représente la 1 NI circonscription
de Pau, tandis que M. Maurice Petsche
(Briançon) est sous-secrétaire d'Etat à la
Guerre. M. Léon Baréty (2° de Nice) devient
sous-secrétaire d'Etat à l'Enseignement techni-
que, tandis que M. Laurent-Eynac (2e du Puy)
garde l'Air. M. Jean Hennessy (Barbezieux)
l'Agriculture.
Coloniaux
Réjouissons-nous de voir un ancien élève de
l'Ecole Coloniale, notre ami Lucien Hubert,
qui, depuis tantôt trente ans, représenta succes-
sivement Vouziers à la Chambre et les Arden-
nes au Sénat, devient ministre et même mieux,
ministre de la Justice et vice-président du Con-
seil. Actif et sympathique, il préside depuis
de longues années la Commission des Affairex
étrangères du Sénat et siège à Genève depuis
auelaues sessions.
Enfin, les colonies ont un des leurs au pou-
voir, M. Alcide Delmont (lr0 de la Martini-
que) et qui plus est, sous-secrétaire d'Etat au
Ministère des Colonies. C'est la première fois
depuis M. François "de Matry, député de La
Réunion,* qui eut, il y a bientôt cinquante ans,
le portefeuille de la Marine avec les Colonies
(qui alors n'avaient ni ministre, ni sous-secré-
taire d'Etat) que l'on voit un représentant colo-
nial avoir sinon la direction, du moins une) part
de direction dans la gestion de nos possessions
d'outre-mer.
M. Mallarmé, député de la 2° circonscrip-
tion d'Alger, qui fut sous-secrétaire d'Etat à
la Marine marchande dans le cabinet Herriot
du 19 juillet 1926, revient sous-secrétaire
d'Etat, mais aux Travaux publics. C'est un
homme de haute valeur dont la place était mar-
quée dans les Conseils du Gouvernement,
Enfin, il est un tiers de la France, géogra-
phiquement, d'un seul tenant, qui ne compte
pas de députés dans la combinaison Tardieu.
Il comprend les départements des Landes, de
la Gironde, de la Dordogne, du Lot, de la
Charente-Inférieure, des trois départements poi-
tevins, des deux départements limousins, des
deux départements auvergnats, des deux dépar-
tements berrichons, des cinq départements bre-
tons, des cinq départements normands, du
Maine-et-Loire, de la Sarthe, de la Mayenne,
de l'Indre-et-Loire, des trois départements
orléanais, de l'Oise, de la Somme et du Pas-
de-Calais.
Répartition de portefeuilles
Le Cabinet Tardieu comprend seize minis-
tères et douze sous-secrétariats d'Etat, soit
deux ministères et huit sous-secrétariats de plus
que les cabinets précédents.
Les deux nouveaux ministères sont ceux des
P. T. T. et de la Marine marchande, dont la
création avait été envisagée par M. Daladier
et par M. Clémentel pour répondre à des
voeux multiples et déjà anciens.
Le cabinet Poincaré et le cabinet Briand
comptaient quatre sous-secrétariats d Etat, celui
des P. T. r. a' été érigé en ministère ; ceux
de l'Education physique et de l'Hygiène sont
maintenus, ainsi que celui des Beaux-Arts,
dont les services de l'Enseignement technique
sont distraits pour être érigés en sous-secrétariat
d'Etat particulier. En réalité, il y a neuf sous-
secrétariats nouveaux. Mais, par suite de
l'érection de celui des P. T. T. en ministère,
le cabinet actuel compte douze sous-secrétariats
d'Etat au lieu de quatre, comme les précé-
dents cabinets, soit huit de plus.
Les neuf nouveaux sous-secrétariats d'Etat
sont créés à la présidence du Conseil, à l'Inté-
rieur, à la Marine, aux Finances, à l'Agri-
culture, aux Colonies, aux Travaux publics, à
l'Instruction publique (pour l'Enseignement
technique) et à la Guerre.
Le nombre des sous-secrétaires d'Etat pour-
rait surprendre, a priori. Mais il est bon de
faire observer que le cabinet envisagé par M.
Daladier, ainsi que la combinaison échafaudée
par M. Clémentel, devaient en comprendre un
nombre presque égal.
MM. Germain-Martin et Rollin deviennent
les premiers titulaires des ministères des P.T.
T. et de la Marine marchande.
MM. Marcel Héraud, Manaut, Deligne,
Champetier de Ribes, Sérot, Alcide Delmont,
Mallarmé, Baréty et Petsche sont les premiers
titulaires dans l'ordre indiqué plus haut -
des sous-secrétariats d'Etat créés.
Au point de vue politique, les nouveaux mi-
nistres et sous-secrétaires d'Etat se classent
ainsi :
4 sénateurs: MM. Chéron (Finances), Union
Républicaine ; Marraud (Instruction publique),
Lucien Hubert (Justice) et Gallet (Pensions),
gauche démocratique.,
24 députés (12 ministres et 12 sous-secré-
taires d'Etat) :
2 républicains socialistes : MM. Aristide
Briand (Affaires étrangères) et Jean Hennessy
(Agriculture).
2 indépendants de gauche : MM. Alcide
Del mont (ss. E. Colonies) ; Henry-Paté (ss.
E. Education physique).
6 membres de la gauche radicale : MM.
Loucheur (Travail), Germain-Martin (P. V.
T.), Laurent-Eynac (Air), Deligne (ss. E.
Marine), Mallarmé (ss. E. Travaux publics),
Manaut (ss. E. Intérieur).
8 républicains de gauche : MM. André
Tardieu (présidence du Conseil et Intérieur),
Georges Leygues (Marine), Flandin (Com-
merce), Piétri (Colonies), Rollin (Marine mar-
chande), Marcel Héraud (ss E. présidence du
Conseil), Petsche (ss. E. Guerre) et Baréty
(ss. E. Enseignement technique).
2 membres de l'action démocratique et so-
ciale : MM. Maginot (Guerre) et François-
Poncet (ss. E. Beaux-Arts).
3 membres de l'Union républicaine démo-
cratique : MM. Pernot (Travaux publics), Sé-
rot (ss. E. Agriculture), Oberkirch (ss. E. Hy-
giène).
1 démocrate populaire : M. Champetier de
Ribes (ss. E. Finances).
Le cabinet Tardieu est un ministère du cen.
tre, fortement représenté par les républicains
de gauche et la gauche radicale, s'appuyant
à droite sur l'Union républicaine démocratique
et les démocrates.
Le nouveau ministère réunit treize membres
du cabinet précédent : MM. Tardieu, Briand,
Henry Chéron, Georges Leygues, Loucheur,
Marraud, Jean Hennessy, Laurent-Eynac, qui
conservent leurs portefeuilles; M. Maginot,
qui passe des Colonies à la Guerre ; M. Ger-
main-Martin qui, de sous-secrétaire d'Etat, de.
vient ministre, et MM. Oberkirch, François-
Poncet et Henry-Paté qui conservent leurs
sous-secrétariats a Etat.
Trois des collaborateurs de M. André Tar-
dieu ont déjà fait partie de cabinets précé-
dents: MM. Flandin (ministère François-Mar-
sa l), Piétri (ministère Briand-Caillaux, Mallar-
mé (cabinet Herriot).
Enfin, MM. Lucien Hubert, Gallet, Per-
not, Rollin, ministres ; Baréty, Champetier de
Ribes, Deligne, Del mont, Marcel Héraud,
Manaut, Sérot, Petsche, sous-secrétaires
d'Etat, n'ont jamais été au pouvoir.
Notons que M. Lucien Hubert, sénateur des
Ardennes, garde des Sceaux, est président de
la Commission des Affaires étrangères du Sénat
et siège à Genève, aux côtés de MM. Briand
et Loucheur, au sein de la Délégation fran-
çaise à la S.D.N. M. Pemot est vice-prési-
dent de la Chambre, de même que M. Flan-
din. M. Rollin préside à la Chambre la Com-
mission du Commerce et de l'Industrie; M.
Mallarmé, la Commission d'Alsace et de Lor-
raine ; M. Baréty, celles du suffrage universel
et du règlement. 1
Ajoutons encore que M. Champetier de
Ribes, sous-secrétaire d'Etat aux Finances,
avait été sollicité par M. Herriot, lors d' une
crise ministérielle, pour le ministère des Pen.
sions.
Effectifs de groupes et effectifs
ministériels
Au Sénat, le groupe de la gauche démocra-
tique obtient trois portefeuilles, mais, fait à
noter, ni M. Lucien Hubert, ni M. Claudius
Gallet, ni M. Marraud n'appartiennent au
fiarti radical et radical-socialiste, le groupe de
a gauche démocratique étant un groupe très
ouvert et comptant 150 membres environ.
--- M. Henri - Chéron - appartient - à l' Union répu-
blicaine qui est le grand groupe de droite du
Sénat, ayant absorbé les deux tiers de l'effectif
du groupe de la gauche républicaine (22 mem-
bres au lieu de 90 il y a vingt ans). Si l' on
reprenait les listes de groupe, on retrouverait à
dix ou quinze ans de distance les mêmes séna-
teurs ayant quitté la formation de la gauche
républicaine pour s'inscrire à l'Union républi.
caine. En outre, la plupart des membres du
groupe de l'Union républicaine démocratique
de la Chambre, groupe (Marin), s'inscrivent en
passant au Sénat à l'Union républicaine, les
républicains de gauche à l'Union démocratique
et radicale (groupe Chaumet). Depuis la gau-
che radicale (Loucheur-Bouilloux-Lafont) jus-
qu' au parti républicain socialiste (Chabrun),
tous les députés passant sénateurs vont à la
gauche démocratique (Marraud, Soulié, Lan-
cien).
A la Chambre, voici les groupes qui parti-
cipent au pouvoir :
Sous-
secrétaires
Membres Ministres d'Etat
Gauche radie. 52 3 3
Républ. de gauche. 60 5 3
Indép. de gauche.. 17 » 2
Union rép. démoc.. 100 1 2
Démocr. populaires. 18 » I
Action dém. et soc. 29 1 1
Socialistes indép. 18 2 »
Total. 294
Voici, au contraire, les groupes qui n' ont
pas de représentants siégeant au gouvernement :
Communistes Il
Socialistes S,F,I.O, 101
Parti républicain socialiste. 12
Parti radical et radical socialiste. 118
Non inscrits de droite,. , 52
Gauche unioniste et sociale (Fran-
klin-Bouillon) 18
N'appartenant à aucun groupe. 3
315
Quelques biographies
M. FRANÇOIS PIETRI
ministre des Colonies
Né le 8 août 1882, à Bastia, M. François
Piétri fut nommé, en 1905, inspecteur général
des Finances. Il est Chevalier de la Légion
d'honneur et titulaire de la Croix de guerre. Il
devint directeur général des Finances du Maroc
en 1917. Elu député de la Corse en 1924, il
a été réélu en 1928.
M. François Piétri a été sous-secrétaire
d'Etat aux Finances dans le ministère Briand-
Caillaux (du 24 juin au 17 juillet 1926). Il
est inscrit au groupe des républicains de gau-
che.
Au physique, de taille légèrement au-dessus
de la moyenne, l'oeil vif, le front largement
dénudé, l'accueil sympathique, mais qui plus
est, un cerveau doublé d'un travailleur.
M. LOUIS ROLLIN
Ministre de la Marine marchande
Né le 27 mars 1879 à Uzerche (Corrèze),
avocat à la Cour d'appel, M. Louis Rollin a
été conseiller municipal de Paris (quartier
Saint-Victor), puis vice-président de l' Assem-
blée municipale. Elu député du 3e secteur de
Paris en 1919, réélu en 1924, puis en 1928
dans le 5° arrondissement, il est président de
la commission du Commerce.
M. Louis Rollin est inscrit au groupe des
républicains de gauche.
M. ANDRE MALLARME
Sous-secrétaire d'Etat aux Travaux publics
Né à Alger, où son père, Lorrain de Metz,
était venu se réfugier après 1871, le 6 août
1877, agrégé de droit, professeur à la Faculté
de Droit d'Alger et avocat, M. André Mal-
larmé a été élu député d'Alger en 1924.
Membre du groupe de la gauche radicale,
il est président de la Commission d'Alsace-
Lorraine. «
M. ALCIDE DELMONT
Sous-secrétaire d'Etat aux Colonies
M. Alcide Delmont a été élu député de la
Martinique pour la première fois en 1924, sans
même se rendre dans la colonie dont il est
originaire. On ne cite guère qu'un autre député
élu à la Martinique sans s'y être jamais rendu:
ce fut M. Denis Guibert, élu en 1898, mais
pas réélu en 1902. M. Guibert tenait la rubri-
que de la politique étrangère au Figaro et avait
créé un journal catholique, l'Observateur Fran-
çais, correspondant à peu près à la feuille ita-
lienne, YObservalore Romano.
Il est né à Saint-Pierre le 2 octobre 1874.
Il est avocat à la Cour d'appel de Paris et ap-
partient au groupe des indépendants de gau-
che.
M. Alcide Delmont est, en outre, le fonda-
teur, secrétaire général de VInstitut Colonial
Français.
RUE OUDINOT
Lundi, 1 heure.
M. André Maginot est passé ce matin rue
Oudinot. Il s'y est rencontré avec M. Fran-
çois Pét-i, le nouveau ministre.
M. Maginot passera dans le courant de
la journée la direction des services a M.
Piétri.
Le nouveau ministre a reçu ce matin, dans
son cabinet, quelques amis personnels qui
sont venus le féliciter et ainsi que M. :11-
eule Delmont. sous-secrétaire d'Jat.
M. Alcide Delmont organisera ses savi-
ces dans les salons dit premier étage.
M. Gastoll Joseph, directeur des affaires
politiques restera avec M. Piétri, comme
avec ses prédécesseurs, chef dit cabinet du
Ministre.
La Chambre de Commerce
de Marseille au Maroc
A Casablanca
A l'occasion de la visite au Maroc d'une
importante délégation de la Chambre de
commerce de Marseille, M. Lucien Saint,
Résident général, a présidé vendredi soir
le banquet offert par la' Chambre de com-
merce de Casablanca. Des discours impor-
tants furent prononcés par le Résident et
par les présidents des Chambres de com-
merce de Marseille et de Casablanca qui
exprimèrent le souhait de voir les rapports
devenir de plus en plus nombreux entre les
deux villes.
A Rabat
I.e lendemain matin la délégation s'est
rendue à Kabat-Salé.
Les délégués ont été reçus par la Cham-
bre de commerce et la Chambre d'agricul-
turc de Rabat-Salé qui leur ont offert un vin
d'honneur. MM. Duprey et Obert, présidents
des deux Chambres, ont soullaîté la bienve-
nue à leurs hôtes. Ils ont souligné le rôle
joué dans le développement du Maroc par le
commerce marseillais,
Dans sa réponse, M. Edgard David, pré-
sident de la Chambre de commerce marseil-
laise, dit l'admiration de la délégation pour
l'U'uvre réalisée au Maroc: par le maréchal
Lyautey et M. Lucien Saint.
A Kenitra
Le dimanche matin la délégation se ren-
dait à Kenitra. Elle a été reçue par les au-
torités administratives et par M. Oser, pré-
sident de la Chambre, de commerce de Ke-
nitra. Elle a visité le pont fluvial que son
tonnage classe au deuxième rang des ports
marocains.
Une réception a eu lieu au Contrôle civil.
M. Oser a signalé le développement du
port et a dit son avenir. M. Edgard David a
remercié et a rappelé la part prise par Mar-
seille, dans la création et le trafic du port
de Kenitra.
A Fez
Le même jour, la délégation a visité les
exploitations agricoles de Mcknès. Elle a
été reçue à déjeuner par la Chambre de
commerce, le contrôle civil et les autorités
militaires.
Après avoir visité la ville, les délégués
ont gagné Fez, où ils ont etc accueillis par
le maréchal Pétain, la Chambre de com-
merce et les autorités civiles
M. Lucien Saint, qui se trouvait pour quel-
ques heures à Fcz, est venu saluer les visi-
teurs marseillais avant de repartir pour
Rabat.
«elel
Aux confins sahariens
«»»
Le départ vers les territoires algériens
d'un djich de trois cents fusils provenant
du njébcl Sarro, à environ soixante kilomè-
tres à l'ouest des oasis du Tatilalet, est con-
firmé. Ce djich est composé de pillards ha-
bituels des Ait Hammou et des Ait Atta.
L'intention de ce djich serait de tenter un
coup de main rapide à la manière de ceux
que nous avons subis depuis dix ans. La di-
rection suivie intéresse l'Algérie, qui est
alertée et prend toutes dispositions utiles.
L'intérêt des informations recueillies est
que ce djich ayant à traverser normalement
le Tafilalet pour atteindre les contins algéro-
marocains, a soigneusement évité les oasis
et s'infiltre très au sud, vers la Hammada
algérienne. L'on prétend que l'occupation
militaire du Tafilalet ne suffirait pas à elle
seule à créer une barrière sérieuse aux in-
filtrations des pillards et qu'il faudrait pro-
longer largement au sud nos fronts de l'oued
Dades. Mais on oublie que les Djich trou-
vent au Tafilalet un sûr refuge puisque nos
troupes ne peuvent pénétrer.
D'autre part, plusieurs chefs de fractions
insoumises du Tafilalet ont fait connaître au
poste d'Erfould qu'ils envisageraient leur
soumission afin d'échapper aux exactions du
chef dissident Belkaccm el N'Gadi. Et une
patrouille do moghaznis a surpris dans la
région de Safsaf, à l'est de ttou Anano, un
petit groupe de rôdeurs qui se ravitaillaient
en eau. Trois des rôdeurs ont été tués : leurs
armes sont restées entre les mains de nos
cavaliers, qui n'ont subi aucune perte.
IIBroV.
« 1.
Notre érninent collaborateur et ami, M. G.
Angoulvant, Gouverneur général honoraire,
est revenu aujourd'hui d'un important
voyage qu'il a accompli en Extrême-Orient.
Parti par Marseille, le 26 juillet, il a
passé un mois en Indochine et un mois en
Chine et au Japon.
11 est rentré par le Transsibérien sans In-
cident.
L'Exposition Coloniale
Internationale de Paris
Le Concours d'affiches de l'Indochine
Le concours d'affiches de l'Indochine ou-
vert par le Gouvernement général, en vue
de l'Exposition coloniale, exposait aujour-
d'hui, rue La Boétie, 41 envois dont les
deux tiers venus de notre grande colonie
d'Asie. Et pour cause car, très sagement, les
conditions du concours stipulaient que :
a pouvaient seuls y prendre part les artistes
français ayant séjourné et exercé leur art en
Indochine pendant un an au moins et les
artistes indigènes originaires d'un des cinq
pays de l'Union Indochinoise. »
'< Symbolisez la participation de l'Indo-
chine à l'Exposition coloniale de Paris »,
avait-on proposé aux concurrents.
Et, il faut bien le dire, le plus grand dé-
faut des Exposants, c'est de l'avoir négligé.
L'affiche exige un art plus périlleux qu'on
ne le suppose en général. Néanmoins, l'en-
semble de l'Exposition a ceci de charmant,
(l'l'elle offre bien souvent des compositions
d'un pur style annamite.
Mais par quelle erreur, celui-ci a-t-il bou-
che sa toile par deux têtes casquées de
blanc? Casques anglais sur têtes anglaiscs?
Je reste devant sans comprendre. Et je
comprends encore moins quand je m'arrête
devant cette autre toile : deux énormes bou-
les l'une blanche et rouge, l'autre, encore
plus grosse (c'est la terre et l'autre la lune
sans doute?) et par-dessus tout cela, un coq
hérissé et fichu tout de travers.
Si vous voulez me dire en quoi et com-
ment les deux boules et la volaille carac-
térisent la Section indochinoise à l'Exposi-
tion.' Vous me rendrez service.
, Heureusement, nous avons quelque conso-
lation : une réunion cl annamites qui fait
bien u scène » d'Exposition voisine à côté
d une tace de Bouddah à la fois fermée et
expressive; et d'un beau coloris. Un pousse-
pousse et les chapeaux pointus des coolies ne
manquent pas non plus d'effet, placés sur
un fond bleu.
Deux jeunes femmes annamites appuvées
1 une contre 1 autre, visage d'or adouci, lon-
gues robes blanches, sont également à si-
gnaler.
Mais, si le jury 11e retient et 11e prime
que les envoi s véritablement inspirés par
le sujet donné, il est fort probable que ses
préférence iront à cette belle et intelligente
affiche qui montre une femme très stylisée
tenant dans une main un navire, dans l'au-
tre une usine et ayant à ses pieds une tour
confucius.
Pour moi, je crois que rien ne symbolise
autant que ce tableau la participation de
l'Indochine a l'Exposition coloniale de
Paris.
Six prix de 1.000 à 10.000 francs vont être
décernés. Le jury, présidé par M. Fouque-
ray, a donc de quoi faire des heureux. Nous
en connaîtrons les noms bientôt.
En attendant, je sais bien des cœurs qui
battent en ce moment Hanoi ?
Moy- aime-
Dépêches de l'Indochine
»+« -
AU GRAND CONSEIL
Les comptes budgétaires
An cours de su réunion plcnièrc du
mardi :m octobre à Hanoi, le Grand
Conseil de sticces-
sivement le compte administ rat if du bud-
get li^s, jniis le compte du budget annexe
des chemins de fer pour la même année,
et ijui fait ressortir une augmentation dc$.
bénéfices Le
Grand Conseil a adopté ensuite le rap\>urt
de M. f.anau, inspecteur uénerat de ta
llani[ue de Indochine, l'aplJoi"lI'/I/' dIt
htuhjet, approuvant l'c.rpusé des motils du
budijet général de l'.I.K) et félicitant le di-
recteur îles Finances pour tes projets pré-
sentés. Ce rapport fort fiscal fourni par l'Indochine. insiste
sur la nécessité, à la veille du grand em-
prunt colonial, d'<:largir le st/steme fiscal
de la colonie, et d'aménager un. meilleur
rendement des impôts. Il note, que le bud-
get général de l'.t:5o, qui se balance par
Ktt.UHUXR) piastres, soit 'IOle augmenta-
tion. de 33 depuis 1922, fait cette année
une large pari aux grands travaux. Exa-
minant les conditions difficiles dans les-
quelles s'exécute le budget général, en
raison de la variation du taux de la pias-
tre le rapport conclut à rurgence de la
stabilisation de la monnaie locale sur la
l>asc or.
Taxes
Le Conseil tL v nement général remaniant la taxe inté-
rieure, el avec des -modifications, celui sur
les sociétés. Ces projets réduisent les
droits de transmiSsi/HJ et l'impôt sur le
revenu des .-l''IIl's mobilières. Le taux de
la_ taxe intérieure est ramené de fi
t,;)() <]6, Pour la taxe sur les sociétés gut
porte sur la valeur des titres et sur l'en-
semble des bénéfices, te Conseil a adopté
le taux de 25 0/00 et de 2 0 0, respective-
ment, d'accord avec le Gouvernement gé-
néral, au lieu du taux de 0,iV) 0/00 prévu
dans le projet pour la valeur titres. \Jin
diins le budget par cette diminution, le
Conseil ii renoncé dans son intégralité A
ta modération de la taxe sur le revenu des
valeurs mobilières dont bénéficiaient se-
lon le projet certaines sociétés agani leur
siège dans la colonie. Le Gouvernement
proposait en effet, de fi.rer celle tare à
0 au lieu des S 'Y, applia décidé de réduire à 7 seulement,
renonçant au régime de faveur pour lei
sociétés agant un siège ,w/'i"f local l'f élIt.
hlissant le principe d'égalité pour toutes
les sociétés devant Ve]fort à fnire.
Un office du ris.
I.e Grand Conseil a donné un avis favo-
rable au projet créant un Office Indnrlti.
nois du Biz. sous réserve de modifications
de détail, relatives à la désignation des
membres du Comité Directeur, qui groupe
les représentants des riziculteurs, français
et indigènes, des exportateurs et du
MUMALQUOTIDIEN
Rédtction & Administration :
14, RM (I MM-TMfeir
PARIS O")
TlKim. 1 LOUVM 1M7
RICHELIEU wy-M
Les Annales Coloniales
Ln MW»*# et réclames sont rsçues ou
bureau du founial.
1
Dirbctbur-Pondatbur 1 Mar»l RUEDEL
Tout les articles publU. dans notre iournal ne peuvent
élrt reproduite 'u'", eUnil le* Aomlm Gouwulm.
ABO H R El'ERTS
avec /« Rn". mtnsutllt :
v. Mais a xple
f rance et
CotoniM ISO » 100 » 50.
Etranger..240» ITS » 70.
On s'abonne MM frais dipi
tous III bureaux de port*.
-. PIÉTRI
l' »
»
RANÇOIS Piétri suc-
cède à André
M agi no t à la tête
des services de
la rue Oudinot.
Cest une bonne
fortune pour les
Colonies d'avoir,
après Edouard
Daladier, André
H esse, Léon Per-
rier et André Ma-
- ginot, un Ilomme
'de premier plan à la tête de ces services si
multiples et si complexes et il faut le dire, si
squelettiques au point de vue des effectifs
et des collaborateurs, de Vadministration cell-
trale.
François Piétri, dont on trouvera plus
loin une courte biographie, est un homme
d'action qui offre cette particularité d'avoir
été élevé à une robuste école. Il sort de l'ins-
pection des finances ; il lui, avant la guerre,
le chef de cabinet de choix de M. Joseph
Cailloux et devint ensuite le directeur des
0 finances de la Résidence générale de
Fiance au Maroc. Il demeura aux côtés du
Général, puis Maréchal, ï.yautey jusqu'en
1924 où les électeurs de la Corse l'etlvoyè-
rent au Parlement, fidèles au souvenir d'une
grande famille les Gavini - à laquelle il
appartient.
Au Maroc lui succéda alors le fils d'un
r,<' 'S plus grends savants de France, M.
l'anly.
MaIs revenons à Piétri, pendant tantôt
H ans, il fut le chef d'état-major de Lyau-
1. C'est lui qui permit à cet admirable
AI ministratcur de réaliser les grandes choses
y f tout le monde admire au jour d'hui au
,l, troc ports, routes, chemins de fer,
è ctrification, etc., etc. en permettant le
.̃ tfiâlc équilibre d'un budget qui devait
ci la fois assurer la création et le dévelop-
./?' '1Itllt des oeuvres de paix, tout en fournis-
a "t le nécessaire aux œuvres de guerre.
IWttique d'emprunts, politique d'impôts di-
re ts et indirects assez heureusement balancés
*1 tr que l'essor économique dit pays ne fût
!,,¡C entravé par une excessive fiscalité.
L'entrée de François Piétri au Parlement
fu' signalée dans les fastes de la Chambre.
Vais il était Corse et dans l'autre clan
f 1 rse se trouvait M. Landry, député, ancien
mnistre, appartenant successivement à des
ii mbinaisons de droite et de gauche. Les
m enues du pouvoir auraient pu lui être ou-
vertes plus tôt : une première fois sous-secré-
't.';. re d'Etat aux finances avec M. Caillaux,
'(fT juin 1926, il quittait la rue de Rivoli
'"n mois afres.
Il est bon 'lU' àujollrd' lm; un financier
rompu aux questions boursières et bancaires
fmne le volant, colonial.
Les problèmes de son ressort ne malltJllC-
t'->>it pas de solliciter son attention.
D'une part, il y a la question du privi-
lège de la Banque de l'Indochine, Une cn-
hllte était intentenue, il y a quinze jours en-
fllO" sur une nouvelle convention, nouvelle
par sa conception, hardie par les solutions
çni interinenncnt, assurant une collabora-
i 'M étroite de l'Etat et de la Banque. La
test ion est assez avancée pour souhaiter
qu'elle soit enfin résolue : l'Etat n'a rien à
il,,,giter avec un provisoire qui dure depuis
bientôt neuf ans. La question de la stabili-
sa 'ion de la piastre semble entrer aussi dans
une voie définitive.
Ce n'est pas tout : des emprunts colo-
'f;'iaux, qui doivent se chiffrer au total par
't' ès de cinq milliards, sont les uns à la
cille d'être discutes par le Parlement, les
autres sur le point d'être déposés sur le
Bureau de la Chambre.
Voilà, certes, du pam sur la planche
tour Piétri.
Ceux qui comme moi l'ollt vu depuis dix-
sept ans à l'œuvre, à Paris, à Rabat et de
nouveau dans la capitale, peuvent être cer-
tains qu'il s'attaquera de front à la besogne
tt que rien ne le rebutera dans sa volonté
'd'aboutir.
Marcmt JCaceefef.
Le monument à Félix Chautemps
- .8.
Quatorze ans sont déjà passés depuis que
Félix Chautemps, député d'Albertville,
mourait pour la France dans les tranchées
fie l'Hartmannswillerkopf.
Il était d'une famille parlementaire qui
rayonna non seulement en Savoie (son père
Emile Chautemps, ancien ministre, après
avoir été conseiller municipal puis député
de Paris, devint député de Bonneville et sé-
nateur de la Haute-Savoie) ; son oncle, Al-
phonse Chautemps, fut successivement dé-
puté de Loches et sénateur d'Indre-et-Loire,
son frère, Camille Chautemps, ancien mi,
nistre, ancien maire de Tours, après avoir
représenté l'Indre-et-Loire à la Chambre
est député de Blois, depuis trois mois.
Félix Chautemps était doué des plus so-
lides qualités et son avenir politique, en
dépit d'une défaillance contrôlée des élec-
tions d'Albertville, s'annonçait particulière-
ment brillant. Hier, sur la petite place de
cette sous-préfecture, en présence de M.
Paul-Prudent Painlevé, ancien ministre de
la Guerre, qu'il honorait de son amitié, a
été inauguré le monument élevé à sa mé-
moire.
Ici où nous avons le culte de l'amitié,
nous saluerons la mémoire du collaborateur
des Annales Coloniales qui, jusqu'à la
guerre, nous a apporté un concours régulier
.et permanent et nous n'oublierons pas, com.
me le Comité d'organisation d'Albertville,
qu'il fut le dévoué et actif représentant de
la Guinée au Conseil supérieur des Colonies
jusqu'à sa mort.
Pour demeurer fidèles à leur élu, les Gui-
néens ont choisi pour le remplacer un autre
'député auquel Félix Chautemps était pro-
fondément attaché ; j'ai dit, notre collabo-
rateur Léon Accambray.
Jf, If.
LE MINISTÈRE TARDIEU
MM.
Présidence du Conseil et Inti- TARDIEU, député de Belfort (républicain de gauche).
rieur
Vice-présidence du Conseil et LUCIEN HUBERT, sénateur des Ardennes (gauche dém,).
Justice
Affaires Etrangères. BRIAND, député de la Loire-Inférieure (républicain soc.).
Finances. CHERON. sénateur du Calvados (union républicaine).
Guerre, ., MAGINOT, député de la Meuse (action démoc. et sociale).
Marine., , ., LEYGUES, député de Lot-et-Garonne (rép. de gauche).
Instruction publique,. MARRAUD, sénateur de Lot-et-Garonne (gauche dém.).
Travaux publics.,. GEORGES PERNOT, dép. du Doubs (union rép. dém.).
Commerce P.-E. FLANDIN, député de l'Yonne (rép. de gaurhe)
Agriculture JEAN HENNESSY, député de la Charente (rép. socialiste).
Colonies. , ,. FRANÇOIS PJETRI, député de la Corse (rép. de gauche).
TraOdii ,. LOUCHEUR, député du Nord (gauche radicale).
Pensions Dr GALLET, sénateur de la Haute-Savoie (gauche dém.).
Air LAURENT-EYNAC, député de la Hte-Loire (gauc. rad.).
p, T, T. GERMAIN-MARTIN, député de l'Hérault (gauche rad.).
Marine Marchande. LOUIS ROLLIN, député de Paris (rép. de gauche).
SOUS^SH/ORéTAlRGS D'ÉTAT ,
Présidence du Conseil. MARCEL HERAUD, député de Paris (rép. de gauche).
Intérieur MANAUT, député des Pyrénées-Orientales (gauche rad.).
Finances CHAMPETIER DE RIBES, dép. des Basses-Pyr. (dém.).
Guerre MAURICE PETSCHE, dép. des Htes-Alpes (rép. de g.).
Marine DELIGNE, député du Nord (gauche radicale).
Travaux publics, , , MALLARME, député d'Alger (gauche radicale).
Beaux-Arts :' FRANÇOIS-PONCET, député de Paris (Act. dém. soc.).
Enseignement technique BARE1 Y, député des Alpes-Maritimes (rép. de gauche).
Education physique HENRY-PAIE, député de Paris (indépendant de gauche).
Agriculture SEROT, député de la Moselle (Union républicaine démoc.).
Colonies ALCIDE DELMONT, dép. de la Martin- (indép. de g.).
Hygiène,. , , : OBERKIRCH, député du Bas-Rhin (Union rép. clémoc.).
Effectif
Au point de vue du nombre, le nouveau
Ministère compte un effectif de sous-secrétaires
d'Etat inégalé jusqu' à ce jour, seul le premier
ministère Paul-Prudent Painlevé, en 1917,
compta plus de ministres que le cabinet Tar-
dieu (19 contre 16).
Le grand ministère Gambetta, qui dura trois
mois à peine, il y a cinquante ans, comportait
21 ministres et sous-secrétaires, et au cours des
dernières années, les ministères A. Briand du
23 juin 1926 et Edouard Herriot du 19 juillet
1926. qui durèrent le premier moins d'un mois
et le second 4 jours, comptèrent 13 ministres
et 9 sous-secrétaires d'Etat. Le cabinet André
Tardieu a 16 ministres et 12 sous-secrétaires
d'Etat.
Régionalisme
Au point de vue de la représentation par
région, et en nous plaçant uniquement au point
de vue « députés », l'Alsace est représentée
par MM. Oberkirch (Selestat) et André Tar-
dieu (2° du territoire de Bel fort), la Lorraine
par M. André Maginot (Bar-le-Duc) et Ro-
bert Sérot (2° de Metz).
Le Nord de la France compte MM. Louis
Loucheur (l1* d'Avesne), Marcel Deligne (2°
de Cambrai).
Paris compte quatre députés au pouvoir, un
ministre M. Louis Rollin (marine marchande)
et trois sous-secrétaires d'Etat, MM. Henry
Paté (éducation physique), François Poncet
(Beaux-Arts) et Marcel Héraud (présidence du
Conseil)
La Corse a M. Pietri aux Colonies ; rHé-
raut M. Germain Martin promu de sous-secré-
taire d'Etat, ministre aux P. T. T. ; la Fran-
che-Comté de Bourgogne enregistre l'arrivée
de M. Georges Pemot (Pontarlier) aux Tra-
vaux publics et la Bourgogne celle de M.
Pierre-Etienne Flandin (Avallon) au Com-
merce. Comme toujours, le Lot-et-Garonne est
bien partagé avec 2 ministres, MM. Marraud,
sénateur, ministre de l'Instruction publique, et
Georges Leygues, député de Villeneuve-sur-
Lot. ministre de la Marine.
Passons dans la montagne ou presque. M.
Champetier de Ribes, qui seconde M. Chéron
aux Finances, représente la 1 NI circonscription
de Pau, tandis que M. Maurice Petsche
(Briançon) est sous-secrétaire d'Etat à la
Guerre. M. Léon Baréty (2° de Nice) devient
sous-secrétaire d'Etat à l'Enseignement techni-
que, tandis que M. Laurent-Eynac (2e du Puy)
garde l'Air. M. Jean Hennessy (Barbezieux)
l'Agriculture.
Coloniaux
Réjouissons-nous de voir un ancien élève de
l'Ecole Coloniale, notre ami Lucien Hubert,
qui, depuis tantôt trente ans, représenta succes-
sivement Vouziers à la Chambre et les Arden-
nes au Sénat, devient ministre et même mieux,
ministre de la Justice et vice-président du Con-
seil. Actif et sympathique, il préside depuis
de longues années la Commission des Affairex
étrangères du Sénat et siège à Genève depuis
auelaues sessions.
Enfin, les colonies ont un des leurs au pou-
voir, M. Alcide Delmont (lr0 de la Martini-
que) et qui plus est, sous-secrétaire d'Etat au
Ministère des Colonies. C'est la première fois
depuis M. François "de Matry, député de La
Réunion,* qui eut, il y a bientôt cinquante ans,
le portefeuille de la Marine avec les Colonies
(qui alors n'avaient ni ministre, ni sous-secré-
taire d'Etat) que l'on voit un représentant colo-
nial avoir sinon la direction, du moins une) part
de direction dans la gestion de nos possessions
d'outre-mer.
M. Mallarmé, député de la 2° circonscrip-
tion d'Alger, qui fut sous-secrétaire d'Etat à
la Marine marchande dans le cabinet Herriot
du 19 juillet 1926, revient sous-secrétaire
d'Etat, mais aux Travaux publics. C'est un
homme de haute valeur dont la place était mar-
quée dans les Conseils du Gouvernement,
Enfin, il est un tiers de la France, géogra-
phiquement, d'un seul tenant, qui ne compte
pas de députés dans la combinaison Tardieu.
Il comprend les départements des Landes, de
la Gironde, de la Dordogne, du Lot, de la
Charente-Inférieure, des trois départements poi-
tevins, des deux départements limousins, des
deux départements auvergnats, des deux dépar-
tements berrichons, des cinq départements bre-
tons, des cinq départements normands, du
Maine-et-Loire, de la Sarthe, de la Mayenne,
de l'Indre-et-Loire, des trois départements
orléanais, de l'Oise, de la Somme et du Pas-
de-Calais.
Répartition de portefeuilles
Le Cabinet Tardieu comprend seize minis-
tères et douze sous-secrétariats d'Etat, soit
deux ministères et huit sous-secrétariats de plus
que les cabinets précédents.
Les deux nouveaux ministères sont ceux des
P. T. T. et de la Marine marchande, dont la
création avait été envisagée par M. Daladier
et par M. Clémentel pour répondre à des
voeux multiples et déjà anciens.
Le cabinet Poincaré et le cabinet Briand
comptaient quatre sous-secrétariats d Etat, celui
des P. T. r. a' été érigé en ministère ; ceux
de l'Education physique et de l'Hygiène sont
maintenus, ainsi que celui des Beaux-Arts,
dont les services de l'Enseignement technique
sont distraits pour être érigés en sous-secrétariat
d'Etat particulier. En réalité, il y a neuf sous-
secrétariats nouveaux. Mais, par suite de
l'érection de celui des P. T. T. en ministère,
le cabinet actuel compte douze sous-secrétariats
d'Etat au lieu de quatre, comme les précé-
dents cabinets, soit huit de plus.
Les neuf nouveaux sous-secrétariats d'Etat
sont créés à la présidence du Conseil, à l'Inté-
rieur, à la Marine, aux Finances, à l'Agri-
culture, aux Colonies, aux Travaux publics, à
l'Instruction publique (pour l'Enseignement
technique) et à la Guerre.
Le nombre des sous-secrétaires d'Etat pour-
rait surprendre, a priori. Mais il est bon de
faire observer que le cabinet envisagé par M.
Daladier, ainsi que la combinaison échafaudée
par M. Clémentel, devaient en comprendre un
nombre presque égal.
MM. Germain-Martin et Rollin deviennent
les premiers titulaires des ministères des P.T.
T. et de la Marine marchande.
MM. Marcel Héraud, Manaut, Deligne,
Champetier de Ribes, Sérot, Alcide Delmont,
Mallarmé, Baréty et Petsche sont les premiers
titulaires dans l'ordre indiqué plus haut -
des sous-secrétariats d'Etat créés.
Au point de vue politique, les nouveaux mi-
nistres et sous-secrétaires d'Etat se classent
ainsi :
4 sénateurs: MM. Chéron (Finances), Union
Républicaine ; Marraud (Instruction publique),
Lucien Hubert (Justice) et Gallet (Pensions),
gauche démocratique.,
24 députés (12 ministres et 12 sous-secré-
taires d'Etat) :
2 républicains socialistes : MM. Aristide
Briand (Affaires étrangères) et Jean Hennessy
(Agriculture).
2 indépendants de gauche : MM. Alcide
Del mont (ss. E. Colonies) ; Henry-Paté (ss.
E. Education physique).
6 membres de la gauche radicale : MM.
Loucheur (Travail), Germain-Martin (P. V.
T.), Laurent-Eynac (Air), Deligne (ss. E.
Marine), Mallarmé (ss. E. Travaux publics),
Manaut (ss. E. Intérieur).
8 républicains de gauche : MM. André
Tardieu (présidence du Conseil et Intérieur),
Georges Leygues (Marine), Flandin (Com-
merce), Piétri (Colonies), Rollin (Marine mar-
chande), Marcel Héraud (ss E. présidence du
Conseil), Petsche (ss. E. Guerre) et Baréty
(ss. E. Enseignement technique).
2 membres de l'action démocratique et so-
ciale : MM. Maginot (Guerre) et François-
Poncet (ss. E. Beaux-Arts).
3 membres de l'Union républicaine démo-
cratique : MM. Pernot (Travaux publics), Sé-
rot (ss. E. Agriculture), Oberkirch (ss. E. Hy-
giène).
1 démocrate populaire : M. Champetier de
Ribes (ss. E. Finances).
Le cabinet Tardieu est un ministère du cen.
tre, fortement représenté par les républicains
de gauche et la gauche radicale, s'appuyant
à droite sur l'Union républicaine démocratique
et les démocrates.
Le nouveau ministère réunit treize membres
du cabinet précédent : MM. Tardieu, Briand,
Henry Chéron, Georges Leygues, Loucheur,
Marraud, Jean Hennessy, Laurent-Eynac, qui
conservent leurs portefeuilles; M. Maginot,
qui passe des Colonies à la Guerre ; M. Ger-
main-Martin qui, de sous-secrétaire d'Etat, de.
vient ministre, et MM. Oberkirch, François-
Poncet et Henry-Paté qui conservent leurs
sous-secrétariats a Etat.
Trois des collaborateurs de M. André Tar-
dieu ont déjà fait partie de cabinets précé-
dents: MM. Flandin (ministère François-Mar-
sa l), Piétri (ministère Briand-Caillaux, Mallar-
mé (cabinet Herriot).
Enfin, MM. Lucien Hubert, Gallet, Per-
not, Rollin, ministres ; Baréty, Champetier de
Ribes, Deligne, Del mont, Marcel Héraud,
Manaut, Sérot, Petsche, sous-secrétaires
d'Etat, n'ont jamais été au pouvoir.
Notons que M. Lucien Hubert, sénateur des
Ardennes, garde des Sceaux, est président de
la Commission des Affaires étrangères du Sénat
et siège à Genève, aux côtés de MM. Briand
et Loucheur, au sein de la Délégation fran-
çaise à la S.D.N. M. Pemot est vice-prési-
dent de la Chambre, de même que M. Flan-
din. M. Rollin préside à la Chambre la Com-
mission du Commerce et de l'Industrie; M.
Mallarmé, la Commission d'Alsace et de Lor-
raine ; M. Baréty, celles du suffrage universel
et du règlement. 1
Ajoutons encore que M. Champetier de
Ribes, sous-secrétaire d'Etat aux Finances,
avait été sollicité par M. Herriot, lors d' une
crise ministérielle, pour le ministère des Pen.
sions.
Effectifs de groupes et effectifs
ministériels
Au Sénat, le groupe de la gauche démocra-
tique obtient trois portefeuilles, mais, fait à
noter, ni M. Lucien Hubert, ni M. Claudius
Gallet, ni M. Marraud n'appartiennent au
fiarti radical et radical-socialiste, le groupe de
a gauche démocratique étant un groupe très
ouvert et comptant 150 membres environ.
--- M. Henri - Chéron - appartient - à l' Union répu-
blicaine qui est le grand groupe de droite du
Sénat, ayant absorbé les deux tiers de l'effectif
du groupe de la gauche républicaine (22 mem-
bres au lieu de 90 il y a vingt ans). Si l' on
reprenait les listes de groupe, on retrouverait à
dix ou quinze ans de distance les mêmes séna-
teurs ayant quitté la formation de la gauche
républicaine pour s'inscrire à l'Union républi.
caine. En outre, la plupart des membres du
groupe de l'Union républicaine démocratique
de la Chambre, groupe (Marin), s'inscrivent en
passant au Sénat à l'Union républicaine, les
républicains de gauche à l'Union démocratique
et radicale (groupe Chaumet). Depuis la gau-
che radicale (Loucheur-Bouilloux-Lafont) jus-
qu' au parti républicain socialiste (Chabrun),
tous les députés passant sénateurs vont à la
gauche démocratique (Marraud, Soulié, Lan-
cien).
A la Chambre, voici les groupes qui parti-
cipent au pouvoir :
Sous-
secrétaires
Membres Ministres d'Etat
Gauche radie. 52 3 3
Républ. de gauche. 60 5 3
Indép. de gauche.. 17 » 2
Union rép. démoc.. 100 1 2
Démocr. populaires. 18 » I
Action dém. et soc. 29 1 1
Socialistes indép. 18 2 »
Total. 294
Voici, au contraire, les groupes qui n' ont
pas de représentants siégeant au gouvernement :
Communistes Il
Socialistes S,F,I.O, 101
Parti républicain socialiste. 12
Parti radical et radical socialiste. 118
Non inscrits de droite,. , 52
Gauche unioniste et sociale (Fran-
klin-Bouillon) 18
N'appartenant à aucun groupe. 3
315
Quelques biographies
M. FRANÇOIS PIETRI
ministre des Colonies
Né le 8 août 1882, à Bastia, M. François
Piétri fut nommé, en 1905, inspecteur général
des Finances. Il est Chevalier de la Légion
d'honneur et titulaire de la Croix de guerre. Il
devint directeur général des Finances du Maroc
en 1917. Elu député de la Corse en 1924, il
a été réélu en 1928.
M. François Piétri a été sous-secrétaire
d'Etat aux Finances dans le ministère Briand-
Caillaux (du 24 juin au 17 juillet 1926). Il
est inscrit au groupe des républicains de gau-
che.
Au physique, de taille légèrement au-dessus
de la moyenne, l'oeil vif, le front largement
dénudé, l'accueil sympathique, mais qui plus
est, un cerveau doublé d'un travailleur.
M. LOUIS ROLLIN
Ministre de la Marine marchande
Né le 27 mars 1879 à Uzerche (Corrèze),
avocat à la Cour d'appel, M. Louis Rollin a
été conseiller municipal de Paris (quartier
Saint-Victor), puis vice-président de l' Assem-
blée municipale. Elu député du 3e secteur de
Paris en 1919, réélu en 1924, puis en 1928
dans le 5° arrondissement, il est président de
la commission du Commerce.
M. Louis Rollin est inscrit au groupe des
républicains de gauche.
M. ANDRE MALLARME
Sous-secrétaire d'Etat aux Travaux publics
Né à Alger, où son père, Lorrain de Metz,
était venu se réfugier après 1871, le 6 août
1877, agrégé de droit, professeur à la Faculté
de Droit d'Alger et avocat, M. André Mal-
larmé a été élu député d'Alger en 1924.
Membre du groupe de la gauche radicale,
il est président de la Commission d'Alsace-
Lorraine. «
M. ALCIDE DELMONT
Sous-secrétaire d'Etat aux Colonies
M. Alcide Delmont a été élu député de la
Martinique pour la première fois en 1924, sans
même se rendre dans la colonie dont il est
originaire. On ne cite guère qu'un autre député
élu à la Martinique sans s'y être jamais rendu:
ce fut M. Denis Guibert, élu en 1898, mais
pas réélu en 1902. M. Guibert tenait la rubri-
que de la politique étrangère au Figaro et avait
créé un journal catholique, l'Observateur Fran-
çais, correspondant à peu près à la feuille ita-
lienne, YObservalore Romano.
Il est né à Saint-Pierre le 2 octobre 1874.
Il est avocat à la Cour d'appel de Paris et ap-
partient au groupe des indépendants de gau-
che.
M. Alcide Delmont est, en outre, le fonda-
teur, secrétaire général de VInstitut Colonial
Français.
RUE OUDINOT
Lundi, 1 heure.
M. André Maginot est passé ce matin rue
Oudinot. Il s'y est rencontré avec M. Fran-
çois Pét-i, le nouveau ministre.
M. Maginot passera dans le courant de
la journée la direction des services a M.
Piétri.
Le nouveau ministre a reçu ce matin, dans
son cabinet, quelques amis personnels qui
sont venus le féliciter et ainsi que M. :11-
eule Delmont. sous-secrétaire d'Jat.
M. Alcide Delmont organisera ses savi-
ces dans les salons dit premier étage.
M. Gastoll Joseph, directeur des affaires
politiques restera avec M. Piétri, comme
avec ses prédécesseurs, chef dit cabinet du
Ministre.
La Chambre de Commerce
de Marseille au Maroc
A Casablanca
A l'occasion de la visite au Maroc d'une
importante délégation de la Chambre de
commerce de Marseille, M. Lucien Saint,
Résident général, a présidé vendredi soir
le banquet offert par la' Chambre de com-
merce de Casablanca. Des discours impor-
tants furent prononcés par le Résident et
par les présidents des Chambres de com-
merce de Marseille et de Casablanca qui
exprimèrent le souhait de voir les rapports
devenir de plus en plus nombreux entre les
deux villes.
A Rabat
I.e lendemain matin la délégation s'est
rendue à Kabat-Salé.
Les délégués ont été reçus par la Cham-
bre de commerce et la Chambre d'agricul-
turc de Rabat-Salé qui leur ont offert un vin
d'honneur. MM. Duprey et Obert, présidents
des deux Chambres, ont soullaîté la bienve-
nue à leurs hôtes. Ils ont souligné le rôle
joué dans le développement du Maroc par le
commerce marseillais,
Dans sa réponse, M. Edgard David, pré-
sident de la Chambre de commerce marseil-
laise, dit l'admiration de la délégation pour
l'U'uvre réalisée au Maroc: par le maréchal
Lyautey et M. Lucien Saint.
A Kenitra
Le dimanche matin la délégation se ren-
dait à Kenitra. Elle a été reçue par les au-
torités administratives et par M. Oser, pré-
sident de la Chambre, de commerce de Ke-
nitra. Elle a visité le pont fluvial que son
tonnage classe au deuxième rang des ports
marocains.
Une réception a eu lieu au Contrôle civil.
M. Oser a signalé le développement du
port et a dit son avenir. M. Edgard David a
remercié et a rappelé la part prise par Mar-
seille, dans la création et le trafic du port
de Kenitra.
A Fez
Le même jour, la délégation a visité les
exploitations agricoles de Mcknès. Elle a
été reçue à déjeuner par la Chambre de
commerce, le contrôle civil et les autorités
militaires.
Après avoir visité la ville, les délégués
ont gagné Fez, où ils ont etc accueillis par
le maréchal Pétain, la Chambre de com-
merce et les autorités civiles
M. Lucien Saint, qui se trouvait pour quel-
ques heures à Fcz, est venu saluer les visi-
teurs marseillais avant de repartir pour
Rabat.
«elel
Aux confins sahariens
«»»
Le départ vers les territoires algériens
d'un djich de trois cents fusils provenant
du njébcl Sarro, à environ soixante kilomè-
tres à l'ouest des oasis du Tatilalet, est con-
firmé. Ce djich est composé de pillards ha-
bituels des Ait Hammou et des Ait Atta.
L'intention de ce djich serait de tenter un
coup de main rapide à la manière de ceux
que nous avons subis depuis dix ans. La di-
rection suivie intéresse l'Algérie, qui est
alertée et prend toutes dispositions utiles.
L'intérêt des informations recueillies est
que ce djich ayant à traverser normalement
le Tafilalet pour atteindre les contins algéro-
marocains, a soigneusement évité les oasis
et s'infiltre très au sud, vers la Hammada
algérienne. L'on prétend que l'occupation
militaire du Tafilalet ne suffirait pas à elle
seule à créer une barrière sérieuse aux in-
filtrations des pillards et qu'il faudrait pro-
longer largement au sud nos fronts de l'oued
Dades. Mais on oublie que les Djich trou-
vent au Tafilalet un sûr refuge puisque nos
troupes ne peuvent pénétrer.
D'autre part, plusieurs chefs de fractions
insoumises du Tafilalet ont fait connaître au
poste d'Erfould qu'ils envisageraient leur
soumission afin d'échapper aux exactions du
chef dissident Belkaccm el N'Gadi. Et une
patrouille do moghaznis a surpris dans la
région de Safsaf, à l'est de ttou Anano, un
petit groupe de rôdeurs qui se ravitaillaient
en eau. Trois des rôdeurs ont été tués : leurs
armes sont restées entre les mains de nos
cavaliers, qui n'ont subi aucune perte.
IIBroV.
« 1.
Notre érninent collaborateur et ami, M. G.
Angoulvant, Gouverneur général honoraire,
est revenu aujourd'hui d'un important
voyage qu'il a accompli en Extrême-Orient.
Parti par Marseille, le 26 juillet, il a
passé un mois en Indochine et un mois en
Chine et au Japon.
11 est rentré par le Transsibérien sans In-
cident.
L'Exposition Coloniale
Internationale de Paris
Le Concours d'affiches de l'Indochine
Le concours d'affiches de l'Indochine ou-
vert par le Gouvernement général, en vue
de l'Exposition coloniale, exposait aujour-
d'hui, rue La Boétie, 41 envois dont les
deux tiers venus de notre grande colonie
d'Asie. Et pour cause car, très sagement, les
conditions du concours stipulaient que :
a pouvaient seuls y prendre part les artistes
français ayant séjourné et exercé leur art en
Indochine pendant un an au moins et les
artistes indigènes originaires d'un des cinq
pays de l'Union Indochinoise. »
'< Symbolisez la participation de l'Indo-
chine à l'Exposition coloniale de Paris »,
avait-on proposé aux concurrents.
Et, il faut bien le dire, le plus grand dé-
faut des Exposants, c'est de l'avoir négligé.
L'affiche exige un art plus périlleux qu'on
ne le suppose en général. Néanmoins, l'en-
semble de l'Exposition a ceci de charmant,
(l'l'elle offre bien souvent des compositions
d'un pur style annamite.
Mais par quelle erreur, celui-ci a-t-il bou-
che sa toile par deux têtes casquées de
blanc? Casques anglais sur têtes anglaiscs?
Je reste devant sans comprendre. Et je
comprends encore moins quand je m'arrête
devant cette autre toile : deux énormes bou-
les l'une blanche et rouge, l'autre, encore
plus grosse (c'est la terre et l'autre la lune
sans doute?) et par-dessus tout cela, un coq
hérissé et fichu tout de travers.
Si vous voulez me dire en quoi et com-
ment les deux boules et la volaille carac-
térisent la Section indochinoise à l'Exposi-
tion.' Vous me rendrez service.
, Heureusement, nous avons quelque conso-
lation : une réunion cl annamites qui fait
bien u scène » d'Exposition voisine à côté
d une tace de Bouddah à la fois fermée et
expressive; et d'un beau coloris. Un pousse-
pousse et les chapeaux pointus des coolies ne
manquent pas non plus d'effet, placés sur
un fond bleu.
Deux jeunes femmes annamites appuvées
1 une contre 1 autre, visage d'or adouci, lon-
gues robes blanches, sont également à si-
gnaler.
Mais, si le jury 11e retient et 11e prime
que les envoi s véritablement inspirés par
le sujet donné, il est fort probable que ses
préférence iront à cette belle et intelligente
affiche qui montre une femme très stylisée
tenant dans une main un navire, dans l'au-
tre une usine et ayant à ses pieds une tour
confucius.
Pour moi, je crois que rien ne symbolise
autant que ce tableau la participation de
l'Indochine a l'Exposition coloniale de
Paris.
Six prix de 1.000 à 10.000 francs vont être
décernés. Le jury, présidé par M. Fouque-
ray, a donc de quoi faire des heureux. Nous
en connaîtrons les noms bientôt.
En attendant, je sais bien des cœurs qui
battent en ce moment Hanoi ?
Moy- aime-
Dépêches de l'Indochine
»+« -
AU GRAND CONSEIL
Les comptes budgétaires
An cours de su réunion plcnièrc du
mardi :m octobre à Hanoi, le Grand
Conseil de sticces-
sivement le compte administ rat if du bud-
get li^s, jniis le compte du budget annexe
des chemins de fer pour la même année,
et ijui fait ressortir une augmentation dc$.
bénéfices Le
Grand Conseil a adopté ensuite le rap\>urt
de M. f.anau, inspecteur uénerat de ta
llani[ue de Indochine, l'aplJoi"lI'/I/' dIt
htuhjet, approuvant l'c.rpusé des motils du
budijet général de l'.I.K) et félicitant le di-
recteur îles Finances pour tes projets pré-
sentés. Ce rapport
sur la nécessité, à la veille du grand em-
prunt colonial, d'<:largir le st/steme fiscal
de la colonie, et d'aménager un. meilleur
rendement des impôts. Il note, que le bud-
get général de l'.t:5o, qui se balance par
Ktt.UHUXR) piastres, soit 'IOle augmenta-
tion. de 33 depuis 1922, fait cette année
une large pari aux grands travaux. Exa-
minant les conditions difficiles dans les-
quelles s'exécute le budget général, en
raison de la variation du taux de la pias-
tre le rapport conclut à rurgence de la
stabilisation de la monnaie locale sur la
l>asc or.
Taxes
Le Conseil tL v
rieure, el avec des -modifications, celui sur
les sociétés. Ces projets réduisent les
droits de transmiSsi/HJ et l'impôt sur le
revenu des .-l''IIl's mobilières. Le taux de
la_ taxe intérieure est ramené de fi
t,;)() <]6, Pour la taxe sur les sociétés gut
porte sur la valeur des titres et sur l'en-
semble des bénéfices, te Conseil a adopté
le taux de 25 0/00 et de 2 0 0, respective-
ment, d'accord avec le Gouvernement gé-
néral, au lieu du taux de 0,iV) 0/00 prévu
dans le projet pour la valeur titres. \Jin
Conseil ii renoncé dans son intégralité A
ta modération de la taxe sur le revenu des
valeurs mobilières dont bénéficiaient se-
lon le projet certaines sociétés agani leur
siège dans la colonie. Le Gouvernement
proposait en effet, de fi.rer celle tare à
0 au lieu des S 'Y, appli
renonçant au régime de faveur pour lei
sociétés agant un siège ,w/'i"f local l'f élIt.
hlissant le principe d'égalité pour toutes
les sociétés devant Ve]fort à fnire.
Un office du ris.
I.e Grand Conseil a donné un avis favo-
rable au projet créant un Office Indnrlti.
nois du Biz. sous réserve de modifications
de détail, relatives à la désignation des
membres du Comité Directeur, qui groupe
les représentants des riziculteurs, français
et indigènes, des exportateurs et du
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