Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-10-31
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 octobre 1929 31 octobre 1929
Description : 1929/10/31 (A30,N156). 1929/10/31 (A30,N156).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62806303
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. N° 150. Là NIJMBRO : 10 CENTIMES JEUDI SOIR. 31 OCTOBRE 1929.
JeUllill CUOTIDIEIi
Rédaction & A dministration :
14, m ci niRt-Tiafetr
PARIS œi
i itiitph. 1 LOUVftK 19*37
i - RICHELIEU 87-M
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Les Annales Coloniales
Le» annonçât et récC4me. sont reçue. au
bureau dM tournai.
Dirscteur-Fondatkur 1 Miretl RUEDEL
Tout les articles pubLU. dan. notre Journal ne peuvent
être reprocluU. qu'en citant <« AMAUt CoLOllIAla.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle :
Un se 6 Mol* 8 Mois
Fiance et
Colonies 180. 100 » 60.
Et langer.. 240» 126» 709
On s'abonne sans tirais (tans
tous les bureaux 4e poste.
RADIO - COLONIALE
4'
Alors que notre tâche la plus haute,
la plus pressante est d'opérer l'unité de
la France des cinq parties du monde et
de parfaire la fusion de nos cent mil-
lions d'habitants par l'intégration de
nos colonies dans la vie de la métro-
pole : il est déconcertant de constater
combien jusqu'ici nous avons fait peu
de cafe de la T. S. F., l'élément le plus
propre à souder ce que divise la configu-
ration physique de la planète.
Notre organisation de radiophonie co-
loniale est extraordinairement en retard
sur celle des autres nations européennes.
L'Allemagne qui ne possède plus de co-
lonies fait entendre ses ondes musicales
dans le monde entier ; l'Angleterre, la
Belgique, la Hollande, l'Italie ont des
postes émetteurs à ondes courtes et la
iaison est établie entre leurs nationaux
et la métropole. Seule, dans ce concert
des nations, la France reste muette avec
ses colonies, elle en est encore aux - bé-
gaIement; des ondes hertziennes. Nous
laissons des épaisseurs inpermcables de
silence entourer, isoler des territoires qui
sont pourtant des portions de la France,
alors que le miracle accompli par le la-
beur acharné des héros de laboratoire
est là, à notre portée. A l'heure pré-
sente, si nous n'avions pas fait preuve
d'une négligence coupable, le miracle
des ondes messagères permettrait une
collaboration quotidienne sociale, intel-
lectuelle, commerciale entre tous les
Français de France et d'Outre-Mer.
Que faut-il donc, pour que nos
« trains d'ondes » sillonnent l'éther et
portent à tous.les exilés le réconfort, la
joie d'entendre la voix de la Patrie ?
Uniquement un poste émetteur sur on-
des courtes. En dépit des vœux fervents
pour la Radio-Coloniale, émis au Con-
grès des Français d'Outre-Mer, aucun
résultat réconfortant n'a été obtenu. Les
essais tentés à la Tour hinel sous la
direction ch.. général Ferrié ne sont
guère satisfaisants! et la poussière de
crédit affecté à la T. S. F. ne permet
pas d'envisager la solution qui s'impo-
sera peut-être, si la Tour Eiffel s'avère
impraticable : construire un pylone mé-
tallique aux environs de Paris. Puis, il
faudra organiser dans chacune de nos
colonies, un réseau radiophonique puis-
samment coordonné. L'Algérie vient
seulement d'être dotée d'un bon poste
émetteur !. La station du Maroc est
insuffisante, nous devons le reconnaître
loyalement. Quant à l'Afrique Occiden-
tale, Madagascar, l'Indochine, les Antil-
les, etc., presque tout est h faire.
Au seul point de vue pactncation, pro-
pagande coloniale, civilisation en un
niot, la T.S.F. est un moyen d'action
trop puissant pour que ie vaste plan de
la Radio-Coloniale ne soit pas dressé et
réalisé dans le plus bref délai. Nous
t:'avons pas le droit de faire fi plus
longtemps de cet organe admirablement
sensible qui peut si bien impressionner
l'âme des fou les.
Chaque colonie devra posséder un
poste à ondes courtes pouvant faire par-
venir en France, non seulement les ma-
nifestations artistiques et intellectuelles,
tnais aussi d'abondantes informations
sur l'activité économique de la région.
Ainsi, le public des villes, des campa-
gnes, le grand public de France, frappé
par cette diffusion coloniale, s'habituera
de lui-même, à intégrer datis la vie
courante de la métropole ces pays exo-
tiques, que beaucoup considèrent encore
comme des enluminures de romans
; d'aventures.
Réciproquement, la France, par l'in-
termédiaire du micro, parlera directe-
ment aux indigènes; elle réalisera ainsi,
par le plus sur et le plus mystérieux des
liens, l'unité de ses cent millions d'habi-
tants.
Espérons que dans un proche avenir,
entre Paris et nos plus lointains organis-
mes administratifs, une chaîne sans fin
d'ondes messagères établira des rela-
tions constantes.
Pierre Tallllnffer,
Député de Parb,
Président de ta Commission do
l'Algérie, des Colonies et des Protectorat.
La T. S. F. en Algérie
.,..
Alors que Madagascar, l'Afrique Occidcn
tale ct. nos possessions d'Extrême-Orient
étaient dotées d'installations puissantes de
T. S. F., l'Afrique du Nord était bien moins
favorisée.
C'est chose surprenante au premier abord,
si l'on néglige de songer à la faible distance
qui sépare les deux rives méditerranéennes
et partant à la facilité des communications.
En Algérie, la station de Fort des Arcades,
construite par les soins de « l'Amicale Radio-
Alger », offre un rayon d'action qui ne
dépasse pas 500 km. en portée moyenne.
11 fallait remédier à cette insuffisance et
voir grand.
L'Amicale eut cette initiative, soutenue
par des concours financiers, tout particuliè-
rement du Gouvernement général.
Grâce à eux, l'Afrique du Nord voit la
création d'une station des plus importantes,
qui peut rivaliser avec celles d'Europe et qui
sera semblable en tout à celle de Radio-
Paris. Les Annales Coloniales, dans leur re-
vue mensuelle illustrée, consacrée à la T. S.
F., n'ont pas manqué d'être l'heureuse mes-
sagère.
Comme toute station de grande puissance,
Radio-Alger se divise en deux groupes :
l'un situé boulevard Camille-Saint-Saëns à
Alger, comprenant les microphones, les am-
plificateurs, leurs sources ; l'autre situé à
une vingtaine de kilomètres d'Alger, aux
Eucalyptus, route de l'Arba, comprenant
l'émetteur proprement dit, ses machines
d'alimentation, l'antenne supportée par deux
pylônes métalliques de 75 mètres de haut
qui lanceront des émissions reliant Alger
non seulement à tout le bassin méditerra-
néen, à l'Afrique du Nord, au Sahara, mais
encore à tous les points du continent et au
delà.
Ce poste aura, en effet, 12 kilowatts
d'antenne et une portée de 2 à 3.000 km.
Doit-on souligner son utilité? Nos colons
qui vivent loin des grands centres, seront
heureux de recevoir par cette voie de trans-
mission rapide, les renseignements nécessai-
res à la bonne marche de leurs affaires, de
leurs exploitations. Ils seront ainsi mêlés à
l'activité mondiale.
Ce « Bled » ne méritera plus sa réputa-
tion.
Les dilections artistiques des sans-filistes
seront comblées ; l'Amicale organisant un or-
chestre de tout premier ordre.
Radio P.T.T. Alger utilisera à cet effet
provisoirement l'auditorium du boulevard
Camille-Saint-Saëns qui jusqu'ici a servi à
l'ancienne station.
C'est dans la nouvelle salle des fêtes, bou-
levard Laferrière, où de vastes locaux se-
ront aménagés, que sera situé l'auditorium
--- définitif.
De plus, ce merveilleux agent de liaison
s'étendra aux indigènes, les émissions ayant
trait à l'Agriculture, au Commerce, à la
Bourse, les conférences d'ordre pratique au-
ront lieu en français et en arabe.
Radio-Alger se propose même de donner
une large part dans les programmes à la mu-
ue arabe.
sique L'Administration algérienne des P. T. T. en
collaboration avec les services métropoli-
tains des P. T. T., poursuit la réalisation de
ses liaisons radio-téléphoniques bilatérales à
quatre communications :
Trois étapes suffiront à l'exécution de ce
progmuM.
« Liaisons radiotéléphoniques bilatérales
publiques entre la France et l'Algérie, qui
relieront les réseaux téléphoniques ordinai-
res aux fils français et algériens.
Deux stations sont prévues en Algérie :
un centre de réception, un-centre d'émission.
Ils seront installés à Boufarik et à Sidi-
Moussa, sur des terrains communaux.
Liaisons radiotéléphoniques bilatérales
de chaque département algérien avec la Mé.
tropole à l'aide d'appareils : ondes courtes
ou moyennes et système de transmission au-
tomatique rapide.
Ces postes seront, en outre, chargés éven
tuellement des liaisons algériennes interdé-
partementales.
De plus, celui d'Oran s'occupera des com-
munications avec le Maroc; celui de Cons-
tantine, des relations avec la Tunisie.
L'installation oranaise se fera en 1930. Le
centre d'émission sera probablement situé à
Saint-Barbe-du-Tlétat.
La réception se fera provisoirement à
Oran.
Dès la fin de 1929, les trois liaisons unila-
térales Alger, Constantine, Oran avec la Mé-
tropole et les relations radioélectriques in-
tcrteurea seront réalisées.
Les fêtes du Centenaire, symbole de l'Union
de la Métropole et de la Colonie, témoignage
combien fertile en méditations sur le magni-
fique développement de l'Algérie, verront
l'inauguration de cette station, heureuse in-
novation qui contribuera au progrès intellec-
tuel, social et artistique de nos populations
musulmanes.
H P.
«*•
L'ANTENNE COLONIALE
.11
Indochine-Djibouti
Une liaison radiotélégraphique, ouverte
aux télégrammes privés ordinaires, vient
d'être établie entre l'Indochine (y compris
Kouàng-tchéou Wan) et Djibouti.
1
La Chambre de Commerce
de Marseille au Maroc
»♦»
La Chambre de Commerce de Marseille,
au complet, qui était arrivée avant-hier
matin à Casablanca, en voyage d'études
au Maroc, a été invitée par le Résident
général à visiter avant-hier après-midi le
port de Casablanca et l'embarquement des
phosphates.
En son honneur, la Chambre de Com-
merce de Casablanca a offert le même soir
dans le palais consulaire un banquet de
150 couverts, présidé par M. Lucien Saint.
MM. Edgar David, président de la Cham-
bre de Commerce de Marseille, et Croze,
président de la Chambre de Commerce de
Casablanca, prononcèrent des discours
souhaitant une liaison plus étroite encore
entre la cité phocéenne et notre grande
métropole marocaine.
La crwwère de l'"Edgard-Qiinct"
è é
Le transport pétrolier Rhône fait route vers
Corfou pour ravitailler YEdgar-Quinet, vaisseau
école et les torpilleurs BrestoU et Bourrasque,
Présent et Passé
resent et Passé
ETIENNE CLEMENTEL,
Président de la 1
Commission des
Finances du Sénat,
a été chargé hier
par M. Gaston
que, de constituer
dent de la Républi-
a- Doumergue, Prési-
le nouveau iJi inistè-
re. Il a accepté la mission de confiance qui
lui était of ferte et nul doute que ce soir, ou
demain matin au plus tard, le nouveau mi-
nistère soit entré dans les fastes de la IIP
RéPuhligue,
Il est peu de parlementaires qui aient eu
une f .rrière aussi brillante et aussi bien
remplie que M. Clémentel.
Envoyé au Parlement il y a bientôt 30 ails
par les électeurs de la première circollScrip-
tion de Riom, il ne tarda pas à prendre une
place en vue à la Chambre et 5 ans ne
s'étaient point passés qu'il devenait Ministre
des Colonies aans le Cabinet Rouvier, au
mois de janvier 1905. Il n'avait pas 40 ans.
Il succédait alors à un autre homme qui
devait lui aussi faire une brillante carrière
politique et venait pendant 3 ans d'être à la
tête des services du Pavillon de Flore, le
collaborateur loyal, fidèle et fervent de M.
Emile Combes, j'ai dit JI. Gaston Doumer-
gue.
Déjà, à la Chambre, les deux homme s
s'étaient appréciés ; le prédécesseur et le
successeur devinrent des amis. Ensuite, ils
devaient se retrouver sur le ring parlemen-
taire très souvent du mente côté de la bar-
ricade.
Après avoir appartenu aux grandes com-
missions de la Chambre, notamment à celle
des Finances, M. Clémentel fréquenta à nou-
veau les avenues du pouvoir, en 1913, dans
le Ministère Barthou, comme Ministre de
VAgriculture ; il fut Ministre des Finances
du quatrième Ministère Ttibot, le 10 juin
1914 ; Ministre du Commerce et des P.T.T.
dans le Ministère Aristide Briand, du 30
octobre 1915.
Il resta comme Ministre de VEconomie
Nationale dans le Ministère Brial/d, du 14
décembre 1916.
Le 20 mars 1917, il quitta le fouvotr pour I
rentrer comme Ministre du Commerce dans t
le Ministère du 17 novembre 1917, d'où il
ne partit qu'au moment de la rafale du 16
novembre 1919, où il fut battu comme Dépu-
té du Puy-de-Dôme.
Envoyé au Luxembourg quelques semaines
après par les électeurs sénatoriaux, M. Clé-
mentel rentra au Ministère des Finances dit
14 juin 1924, dans le Cabinet flerriot il
y avait siégé vingt-quatre heures dans le
Ministère du 13 juin 1914, 10 ans aupara-
vant.
Elu Président de la Commission des Fi-
nances en remplacement de M. Paul Dou-
mer, il arrive aujourd'hui à la première
place du Gouvernemult.
Travailleur, intelligent, fidèle à ses ami-
tiés, d'une urbanité exquise, M. Clémentel
a tout ce qu'il faut pour savoir dans des cir-
constances difficiles arrondir les angles et
aplanir les obstacles qui se trouvent bien
souvent sous les pas d'un chef de Gouver-
lument.
Ayant passé par plusieurs départements
ministériels, il a acquis une expérience des
affaires, une compétence sur la plupart des
questions et des connaissances générales qui
lui permettront de donner des directives
sages et utiles à la plupart de ses collabo-
rateurs. Détail curieux, lui, comme M.
Daladier, qui avait été choisi avant lui
par M. Doumergue et riavait pas réussi dans
la tâche de former le Cabinet, ont tous
deux débuté au pouvoir par le Ministère des
Colonies. C'est dire qu'à la tête des services
aujourd'hui installés rue Oudinot on fait
école de chefs.
A l'heure où j'écris ces lignes, on ignore
le nom de celui que M. Clémentel mettra à
la tête de nos possessions extra-européennes,
nul doute qu'il riait le souci d'avoir, rue
Oudinot, un collaborateur digne de la charge
qui lui incombera. Depuis 1924, le Minis-
tère des Colonies a enfin été en de bonnes
mains, souhaitons qu'il y reste.
Mmrcel ItHedfel.
M. Antonetti rentre en France
M. R. Antonetti, Gouverneur général de
l'Afrique Equatoriale Française, après un
séjour de deux années à la colonie, prendra
passage à bord du paquebot « Brazza »,
pour venir en mission en France.
Il arrivera à Bordeaux le 7 ou le 8 dé-
cembre prochain.
Avant de quitter la colonie, M. Antonetti
profitera de la réunion du Conseil de Gou-
vernement pour établir le bilan de l'œuvre
accomplie en A.E.F. dans ces cinq der-
nières années.
–- .1.
Les Bois Coloniaux
La Chambre Syndicale des Importateurs,
négociants et commissionnaires en bois exoti-
ques du Havre vient de créer une Chambre
arbitrale. C'est la première existant sur ces
bases qui fonctionnera en Europe.
Son bureau est composé de MM. Morgand,
président ; Philippe, vice-président ; Maltrait,
secrétaire-trésorier ; Willmann et Joseph Voi-
sin, assesseurs.
Le Havre tend, en effet, de plus en plus à
devenir un important marché de bois exotiques.
I TAUX DE LA PIASTRE
l'fAUX D8 LA PIA8'I'88
A la date du 28 octobre, le taux de la piao4
| à Saigon était de 10.65.
Dépêches de l'Indochine
l' r
La sortie des riz du Cambodge
Le Résident Supérieur du Cambodge a
piis un arrêté abrogeant l'arrêté du 12
septembre dernier, modifié le 29 septembre,
concernant t'interdiction d'exportation du
paddy, du riz et dérivés.
Au grand Conseil d'Indochine
Après avoir abordé en commission l'exa-
men du budget général et différentes ques-
tions inscrites à t'ordre du jour de la ses-
sionle Grand Conseil a tenu deux séances
plénières sous la présidence de M. Blan-
chard. Il a donné un avis favorable au pro-
iet de décret créant en Indochine des tri-
bunaux du travail, pour le règlement des
litiges industriels nés entre employeurs et
employés à l'occasion de l'exécution des
contrats ; et instituant une procédure pré-
liminaire de conciliation.
Le profel avait reçu auparavant l'appro-
bation de la Chambre de Commerce de Sai-
gon.
Le Conseil a approuvé le projet de décret
créant la caisse d'épargne postale. Il a
donné un avis favorable au projet de con-
trat type pour la construction des chemins
de fer et les grands travaux en Indochine,
et qui est établi en vue de diminuer tes
prix de revient, de standardiser les opéra-
lions et d'en accélérer l'exécution, mais
sous réserve que des précautions seront pri-
ses pour éviter la constitution des grands
consortiums et pour l'extension des béné-
fices, selon des dispositions prévues, aux
entrepreneurs de moyenne importance.
(lndopacifi.)
.,. –-
Les bains au Cap Saint- Jacques
La contrée du Cap Saint-Jacques (u lieu
de réfection des forces » disait le docteur
Coulogner dans l'interview qu'il nous donna
récemment), est appelée à prendre une gran-
de importance, d'après la presse de Cochin-
chine.
Grâce, parait-il, aux efforts d'un homme
d'action, M. Breton, l'actif président du
Cercle Sportif Satgonnais, la baie de Ti-
Ouane, jusqu'à présent dangereuse, est en
passe de devenir un centre balnéaire aussi
sûr qu'agréable. Une somme importante a
été portée au budget de la province en vue
des travaux à effectuer.
D'autre part; la Société des Grands Hô-
tels Indochinois, sollicitée par le président
du Cercle Sportif, s'est engagée à construire
des cabines et tout ce qu'il faut pour aména-
ger une station de bains de mer.
Les études sont entre les mains de
M. Texier, ingénieur en chef du Service de
la Navigation, dont la compétence et le dé-
vouement sont légendaires en Cochinchine.
Tous les travaux pourraient être achevés
avant la fin de l'année.
On fera sans doute foncer des pieux tous
les 25 mètres pour pouvoir tendre des cor-
des à l'intention des baigneurs qui ne savent
pas nager et pour éviter le moindre acci-
dent, ainsi que pour faire disputer régulière-
ment des épreuves de natation.
Et l'on espère que le Cap Saint-Jacques
pourra s'enorgueillir d'un rentre balnéaire
où affluera pour le week-end la foule des
citadins.
4**
Propagande coloniale
1.
Une conférence de M. Marcel Olivier
Invité par la Chambre de Commerce de
Nantes, M. Marcel Olivier, Gouverneur géné-
ral de Madagascar, a prononcé, le 25 octobre,
une conférence particulièrement écoutée et ap-
préciée.
Devant un très nombreux auditoire vivement
intéressé par un magistral exposé, M. Marcel
Olivier a parlé de l'Œuvre française réalisée à
Madagascar, et des richesses dont le dévelop-
pement permet de si grands espoirs. Il a éga-
lement entretenu son auditoire des possibilités
de demain et longuement applaudi, il a fait
un tableau saisissant de l'effort poursuivi sans
relâche dans la Grande Ile Rouge.
Cette conférence a été suivie par la projec-
tion du film tourné à Madagascar par le
cinéaste Léon Poirier : Amours exotiquea.
do$@>
CINÉMA COLONIAL
A Madagascar
Léon Poirier et ses collaborateurs vien-
nent de camper pendant un mois en pleine
brousse sur la côte Est de Madagascar, à
l'embouchure de la petite rivière Tefaka,
dans la région si curieuse des Sangalaves.
Ils sont maintenant dans l'île de Nossi-Bé
où sera achevé le film.
-0010
L'éruption du Mont Pelé
.a.
Lundi et mardi, le mont Pelé a été décou-
vert par intervalles. L'activité des fumerol-
les a ét,f générale, particulièrement intense
le 28, à 9 heures, puis diminuant. Une forte
poussée de vapeur blanche a subsisté jusqu'à
13 heures. Le 20, les fumerolles ont été peu
actives.
L'évacuation d'A;oupabouillon est termi-
née. La population est calme.
el. (Par dépêche.) ,
41^ 1
Syrie et Palestine
La Commission d'enquête à Jérusalem
Mardi, devant la Commission d'enquête sur les
troubles de Palestine, rt, major Sanders, com-
mandant de la police de Jérusalem, a subi un
interrogatoire de t'avocat défenseur des Arabes
de Palestine. Il a déclaré notamment que les
quarante-deux juifs enrôlés dans la police sid-
ciale avaient été désarmés à la suite d'un ordre
du Gouvernement.
(Par dépêche.)
LIRE EN SECONDE PAGE :
L'Aviation Coloniale
Le Cameroun et le TogQ eg 1981.
Au Conseil d'Etat.
Un exposé de M. Lucien Saint
Par avion.
M. Lucien Saint. résident général de
France au Maroc, a prononcé hier mardi
29 octobre, au banquet de la Chambre de
Commerce de Casablanca, un important
discours que nous sommes heureux de re-
produire in extenso :
A quinze jours d'intervalle, le représen-
tant de la France au Maroc aura éprouvé
la double satisfaction de saluer tour à tour
les représentants de l'activité politique et
de l'activité économique de son pays. Après
les missionnaires du Parlement, voici au-
jourd'hui les ambassadeurs du commerce
et du négoce français. Ils nous viennent de
cette ville do Marseille qui s'honore d avoir
fourni le premier consul de France au
Maroc, ce Guillaume Bérard, dont l'un des
vôtres, Messieurs, a pu écrire la curieuse
histoire. N'est-ce point symbolique que ce
premier agent de notre action ait dû ses
lettres de créance et sa faveur à sa science
médicale qui lui avait permis d'urracher
à la mort le grand Sultan Moulay Abu el
Malek ? De ce jour, la ville de Marseille fut
constamment présente au Maroc sous la
forme multiple de gens de négoce, de ba-
teliers, d'hommes de finances, voire même
de captifs. De tous ces premiers courtiers
de l'influence française, votre Compagnie
garde le souvenir dans ses archives que
consulteront obligatoirement ceux qui re-
constitueront l'histoire de 008 relations
avec le Maroc. Héritiers de cette longue tra-
dition d'affaires, vous n'avez cessé, depuis
l'avènement du Protectorat, de multiplier
les contacts avec cette terre. Il y a peu de
semaines, c'est à Marseille que nous noua
entretenions ensemble du Maroc ; mais
vous avez désiré recueillir sur lui une in-
formation personnelle, en réalistes, pour
qui rien ne supplée à la vision directe des
choses.
La croissance du Maroc
Je ne saurais pour ma part assez me fé-
liciter de la visite d'hommes aussi avertis,
car, permettez-moi de vous le dire, nul
pays ne résiste davantage il l'analyse que
celui-là. S'il a pu enchanter la plume nuan-
cée des Loti, des Tharaud, des Farrère, il
11e possède point encore une vûiritable lit-
térature économique. Pourquoi s'en éton-
ner. Le rythme impérieux de la vie des
affaires en mal continu d'expansion ne
£ 'accommçde point de ces instantanés où
l'on prétend trop souvent fixer les aspects
essentiels de l'activité d'une époque. Faute
do description précise et minutieuse de ce
mécanisme fiévreux, mille erreurs s'im-
plantent dans les esprits : on parle avec
égèreté do développement trop hâtif, de
maladie ou de crise. Ces mots m'apparais-
sent ici singulièrement dépourvus de toute
signification réelle, car ce seraient bien
plutôt l'immobilité et la stagnation qui
pourraient menucer un jour l'avenir de ce
pays. Pour ma part, la crise marocaine
m'apparatt comme l'état permanent d'un
jeune organisme en pleine croissance qui
prétend affirmer sa personnalité économi-
que et prendre rang sur la scène mondiale.
Qu'il y ait à cet essor des obstacles pério-
diques, que la recherche de la vérité éco-
nomique conduise à abandonner certaines
expériences, que le fantôme du contingen-
tement par exemple se dresse à chaque
printemps nouveau devant le producteur,
n'est-ce point le signe visible de l'expan-
sion marocaine qui s'intègre rudement, fré-
nétiquement, dans la vie de l'Afrique du
Nord et de - la - Métropole.
Des visites comme celle de la Chambre
de Commerce de Marseille préparent les
udaptalions et les assouplissements néces-
saires de part et d'autre. On aperçoit déjà
que c'est avant tout l'intérêt métropolitain
qui s'agite dans l'avenir même du Protec-
torat. Pourrait-on concevoir que la France
demeure indifférente devant la richesse du
Maroc et n'ait point souci de rechercher
si cette terre inépuisable se convertira de-
main en un grenier à blé, en un verger ou
même en un vaste réservoir minier. La
grande usine française, en effet comme
toute l'Europe, s'approvisionnait jadis ou-
tre-Atlantique de matières premières qu'elle
réexpédiait ensuite aux pays neufs sous
forme d'articles fabriqués. Mais aujour-
d'hui ces pays neufs conservent jalouse-
ment leurs matières premières pour les
transformer eux-mêmes, si bien que la Mé-
tropole s'en trouve démunie et doit recher-
cher désormais des fournisseurs et des
clients nouveaux. C'est le but fondamental
de votre visite, Messieurs, car vous avez
fort bien compris que si le Maroc s'enri-
chit, il sera pour la France ce fournisseur
et ce client en lui procurant l'essentiel pour
ses industries et absorbant en même temps
l'excédent de la production française.
Cette terre qui permettra peut-être de
résoudre demaiiit la crise frnneaisc des
débouchés, nous travaillons de tout coeur à
la valoriser sans cesse en prêtant un appui
continu à toutes les formes de l'activité
économique noissnntc.
Politique de collaboration
Dans ce pays où tout dépend encore
directement ou indirectement des Pouvoirs
publics, le Gouvernement collabore sans
hésitation comme sans détour, à la vie et
au souci des affaires. Car il se trouve
étroitement associé à la vie du colon ou
du commerçant, depuis l'instant même où
il installe la sécurité, où il fait surgir le
rail et la route, où il prête aux premiers
arrivants les capitaux nécessaires pour
acheter les moissonneuses, les tracteurs et
les engrais, et quand la population s'im-
plante, c'est encore lui qui fait apparaître
soudainement dans le désert du bled fies
hôpitaux, ses gendarmeries, ses écoles.
Qui donc dira k-s responsabilités de la
tAche gouvernementale sur celte terre, qui
est une création continue et où les Pouvoirs
publics engagent l'avenir par le moindre
de leurs gestes. Mais qui dira également
combien 1 expérience de l'Administrateur
s'enrichit rapidement A ce contnct quotidien
avec les exigences de l'action. Comment
n'éprouverait-il point ici le danger d'une
emprise trop envahissante de l'Etat qui
prétendrait à la façon européenne domesti-
quer inutilement l'initiative privée.
Bien au contraire, c'est dans le sens
d'une collaboration féconde des Pouvoirs
publics et des entreprises particulières que
s'est orientée, dès ses débuts. l'Adminis-
tiation du Protectorat. Dès 1920, avant
même qu'une première mesure de cet ordre
n'ait été prise en France avec la création
de l'Office des Mines de la Sarre, le maré-
chal Lyautey n'avait pas hésité à commer-
cialiser l'Office Chérilien des Phosphates,
doté d'une large autonomie. Plus tard, en
V.126, M. Théodore Steeg conférait la per-
sonnalité civile à la Caisse chérifienne de
l'Hydraulique. Le 15 décembre 1928, surgis-
sait le Bureau des Recherches et de Parti-
cipations minières, qui assucie financière-
ment l'Etat. Chérilien aux efforts industriels
entrepris pour prospecter et exploiter le
sous-6ol marocam, et sans doute l'avenir
nous conduira-t-il il imaginer des formules
semblables pour appeler la Chambre de
Commerce de Casablanca à la gestion de
son port, el à l'aménagement d'une gare
aérienne.
Vous penserez peut-être que l'ancien
Préfet des Uouche6-du-HhÔne a le droit de
aire ici la joie qu'il ressent à pouvoir ainsi
consacrer dans la pratique ces formules
nouvelles de l'Etat actionnaire d'entrepri-
ses privées dont il eut jadis à s'entretenir
avec les membres de la Chambre de Com-
merce de Marseille, à l'heure où cette ten-
dance présidait déjà aux conceptions d'amé-
nagement du llhône si lentes à se traduire
dans la réalité des faits, en dépit de l'ef-
fort si précieux et si méritant de votre
Compagnie et de son éminont Secrétaire
Général.
Ainsi le Maroc dans le rythme impétueux
de son développement nous amène parrois
à devancer les modèles d'organisations
européennes. Il attend le jugement que por-
e jugeiii(,,iit que I)ot,-
tera sur sa jeunesse ardeijte l'expérience
avertie de la plus ancienne des Compagnies
consulaires de France qui a conduit si haut
les destinées de la grande Métropole médi-
terranéenne.
Mais pour que votre verdict soit inatta-
quable, parce que vraiment impartial et
solidement établi, je voudrais que votre
périple ne soit pas seulement d'information
économique et de documentation commer-
ciale. Je vous connais assez, et depuis
assez longtemps, pour savoir que vos es-
prits sollicités par l'œuvre pratique et la
réalisation, sont cependant sensibles à la
beauté de-SI choses, largement ouverts sur
la vie des peuples, et curieux d'en péné-
trer les ressorts.
Le Maroc pittoresque
Profitez donc de ce voyage, pour admi-
rer ce somptueux jardin qu'est le Maroc,
avec ses uspects si variés, avec les mille
rollets qu'offrent au voyageur surpris et
charmé ses paysages, ses* cités de rêve et
de légende, que sont Marrakech et Fez ;
ses montagnes semblables tantôt aux Alpes
rudes, tantôt aux Pyrénées plus douces,
ses plaines qu'on dirait prostrées dans
l'attente des moissons futures, sas* fleuves
si tiers de leur personnalité qu'ils semblent
chercher pnr des ruses puériles à échap-
per à lu loi commune qui les conduit à
la mer ; ses forêts, son ciel pareil au
vôtre. et arrêtez-vous aussi au prodi-
gieux spectacle de ses grandes villes mo-
dernes et françaises spacieuses, aérées,
ordonnées à merveille.
Casablanca vous a retenus aujourd'hui.
C'est, proprement une ville de miracle. Le
chirurgien anglais William Lamperièrc,
qui voyageait au Maroc en 1780 écrivait
négligemment sur ses tablettes : « A six
heures du soir, fentrai dans la triste ville
de Dar Beida. C'est un petit port de mer
de peu d'importance JI. Songez que Dar
Beidu comptait en 1907, 25.000 habitants ;
la Casablanca d'aujourd'hui en abrite près
de liO.OOO.
C'est que l'effort français en a fait la
parte d'entrée et la métropole économique
du pays. Et l'architecte de génie qui en
a conçu et dessiné le plan était bien inst-
piré lorsqu'il écrivait qu'il était sage de
soigner cette porte d'entrée parce que
c'est sur ses impressions premières (J3JC
l'étranger qui débarqué fonde son ju-
gement. Elle a donc été soignée. Vous
avez pu voir, si Rapidement que vous
l'ayez parcourue, (ses constructions, usi-
nes, maisons de commerce ou d'habita-
tion, vi)Jos -- merveilleusement adaptées au
climat, à 1 atmosphère, à la luminosité du
pays, parce qu'ici chacun a le goût du
beau et s'impose à soi-même la discipline
propre a en accepter les contraintes. On
a dit de Casablanca qu'elle évoquait une
ville d'Amérique ! Que non pas. Conçue
dans une gestation tourmentée, tout n'y
fut pas parfait au jour de sa naissance.
Mais elle a possédé tout de suite ce char-
me, cette sorte d'allégresse « image du
génie d'ordre, de mesure, de claire rai-
son de notre pays Je ne sais si quelque
jour nous y verrons les gratte-ciel mena-
cer l'azur ; mais je suis certain que ce
jour-là, le bon goût français, l'orgueil
émouvant du Casablancais pour sa ville
sauront parer l'édifice monstrueux d'une
grftce et d'une élégance qui en masque-
ront la laideur utilitaire.
Vous vous arrêterez à Rabat, blanche et
verte, harmonieusement déployée en face
de la mer ; ville de travail intellectuel où
le Gouvernement et ses services trouvent
loin des incidents quotidiens de la grande
ville, la sérénité indispensable à l'étude et
à La réflexion ; vous visiterez Salé, ea
sœur et jadis sa rivale, charmante, jalou-
sement enclose entre les hautes murailles
de ses' antiques traditions musulmanes.
Demain ce sera Marrakech, ses palmes
vertes et ses palais ronges d'où montera
vers vous, lorsque vous les contemplerez
à la chute du jour, du haut de la terrasse
des Services municipaux, la rumeur ar-
dente et profonde de ses 150.000 habitants,
passants au visage bronzé, pittoresques,
rapide affairés, venus souvent avec cette
étrange mobilité ancestrale, de plusieurs
centaines de kilomètres pour chercher dans
la vaste oasis tout ce qui eet nécessaire
à la vie, les marchandises les plus variées,
et aussi les sensations, les distractions, les
plaisirs les plus divers.
Mais, comme le rappelait récemment
un écriva4n colonial de grande race, c'est;
JeUllill CUOTIDIEIi
Rédaction & A dministration :
14, m ci niRt-Tiafetr
PARIS œi
i itiitph. 1 LOUVftK 19*37
i - RICHELIEU 87-M
al l~ l 0 le
Les Annales Coloniales
Le» annonçât et récC4me. sont reçue. au
bureau dM tournai.
Dirscteur-Fondatkur 1 Miretl RUEDEL
Tout les articles pubLU. dan. notre Journal ne peuvent
être reprocluU. qu'en citant <« AMAUt CoLOllIAla.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle :
Un se 6 Mol* 8 Mois
Fiance et
Colonies 180. 100 » 60.
Et langer.. 240» 126» 709
On s'abonne sans tirais (tans
tous les bureaux 4e poste.
RADIO - COLONIALE
4'
Alors que notre tâche la plus haute,
la plus pressante est d'opérer l'unité de
la France des cinq parties du monde et
de parfaire la fusion de nos cent mil-
lions d'habitants par l'intégration de
nos colonies dans la vie de la métro-
pole : il est déconcertant de constater
combien jusqu'ici nous avons fait peu
de cafe de la T. S. F., l'élément le plus
propre à souder ce que divise la configu-
ration physique de la planète.
Notre organisation de radiophonie co-
loniale est extraordinairement en retard
sur celle des autres nations européennes.
L'Allemagne qui ne possède plus de co-
lonies fait entendre ses ondes musicales
dans le monde entier ; l'Angleterre, la
Belgique, la Hollande, l'Italie ont des
postes émetteurs à ondes courtes et la
iaison est établie entre leurs nationaux
et la métropole. Seule, dans ce concert
des nations, la France reste muette avec
ses colonies, elle en est encore aux - bé-
gaIement; des ondes hertziennes. Nous
laissons des épaisseurs inpermcables de
silence entourer, isoler des territoires qui
sont pourtant des portions de la France,
alors que le miracle accompli par le la-
beur acharné des héros de laboratoire
est là, à notre portée. A l'heure pré-
sente, si nous n'avions pas fait preuve
d'une négligence coupable, le miracle
des ondes messagères permettrait une
collaboration quotidienne sociale, intel-
lectuelle, commerciale entre tous les
Français de France et d'Outre-Mer.
Que faut-il donc, pour que nos
« trains d'ondes » sillonnent l'éther et
portent à tous.les exilés le réconfort, la
joie d'entendre la voix de la Patrie ?
Uniquement un poste émetteur sur on-
des courtes. En dépit des vœux fervents
pour la Radio-Coloniale, émis au Con-
grès des Français d'Outre-Mer, aucun
résultat réconfortant n'a été obtenu. Les
essais tentés à la Tour hinel sous la
direction ch.. général Ferrié ne sont
guère satisfaisants! et la poussière de
crédit affecté à la T. S. F. ne permet
pas d'envisager la solution qui s'impo-
sera peut-être, si la Tour Eiffel s'avère
impraticable : construire un pylone mé-
tallique aux environs de Paris. Puis, il
faudra organiser dans chacune de nos
colonies, un réseau radiophonique puis-
samment coordonné. L'Algérie vient
seulement d'être dotée d'un bon poste
émetteur !. La station du Maroc est
insuffisante, nous devons le reconnaître
loyalement. Quant à l'Afrique Occiden-
tale, Madagascar, l'Indochine, les Antil-
les, etc., presque tout est h faire.
Au seul point de vue pactncation, pro-
pagande coloniale, civilisation en un
niot, la T.S.F. est un moyen d'action
trop puissant pour que ie vaste plan de
la Radio-Coloniale ne soit pas dressé et
réalisé dans le plus bref délai. Nous
t:'avons pas le droit de faire fi plus
longtemps de cet organe admirablement
sensible qui peut si bien impressionner
l'âme des fou les.
Chaque colonie devra posséder un
poste à ondes courtes pouvant faire par-
venir en France, non seulement les ma-
nifestations artistiques et intellectuelles,
tnais aussi d'abondantes informations
sur l'activité économique de la région.
Ainsi, le public des villes, des campa-
gnes, le grand public de France, frappé
par cette diffusion coloniale, s'habituera
de lui-même, à intégrer datis la vie
courante de la métropole ces pays exo-
tiques, que beaucoup considèrent encore
comme des enluminures de romans
; d'aventures.
Réciproquement, la France, par l'in-
termédiaire du micro, parlera directe-
ment aux indigènes; elle réalisera ainsi,
par le plus sur et le plus mystérieux des
liens, l'unité de ses cent millions d'habi-
tants.
Espérons que dans un proche avenir,
entre Paris et nos plus lointains organis-
mes administratifs, une chaîne sans fin
d'ondes messagères établira des rela-
tions constantes.
Pierre Tallllnffer,
Député de Parb,
Président de ta Commission do
l'Algérie, des Colonies et des Protectorat.
La T. S. F. en Algérie
.,..
Alors que Madagascar, l'Afrique Occidcn
tale ct. nos possessions d'Extrême-Orient
étaient dotées d'installations puissantes de
T. S. F., l'Afrique du Nord était bien moins
favorisée.
C'est chose surprenante au premier abord,
si l'on néglige de songer à la faible distance
qui sépare les deux rives méditerranéennes
et partant à la facilité des communications.
En Algérie, la station de Fort des Arcades,
construite par les soins de « l'Amicale Radio-
Alger », offre un rayon d'action qui ne
dépasse pas 500 km. en portée moyenne.
11 fallait remédier à cette insuffisance et
voir grand.
L'Amicale eut cette initiative, soutenue
par des concours financiers, tout particuliè-
rement du Gouvernement général.
Grâce à eux, l'Afrique du Nord voit la
création d'une station des plus importantes,
qui peut rivaliser avec celles d'Europe et qui
sera semblable en tout à celle de Radio-
Paris. Les Annales Coloniales, dans leur re-
vue mensuelle illustrée, consacrée à la T. S.
F., n'ont pas manqué d'être l'heureuse mes-
sagère.
Comme toute station de grande puissance,
Radio-Alger se divise en deux groupes :
l'un situé boulevard Camille-Saint-Saëns à
Alger, comprenant les microphones, les am-
plificateurs, leurs sources ; l'autre situé à
une vingtaine de kilomètres d'Alger, aux
Eucalyptus, route de l'Arba, comprenant
l'émetteur proprement dit, ses machines
d'alimentation, l'antenne supportée par deux
pylônes métalliques de 75 mètres de haut
qui lanceront des émissions reliant Alger
non seulement à tout le bassin méditerra-
néen, à l'Afrique du Nord, au Sahara, mais
encore à tous les points du continent et au
delà.
Ce poste aura, en effet, 12 kilowatts
d'antenne et une portée de 2 à 3.000 km.
Doit-on souligner son utilité? Nos colons
qui vivent loin des grands centres, seront
heureux de recevoir par cette voie de trans-
mission rapide, les renseignements nécessai-
res à la bonne marche de leurs affaires, de
leurs exploitations. Ils seront ainsi mêlés à
l'activité mondiale.
Ce « Bled » ne méritera plus sa réputa-
tion.
Les dilections artistiques des sans-filistes
seront comblées ; l'Amicale organisant un or-
chestre de tout premier ordre.
Radio P.T.T. Alger utilisera à cet effet
provisoirement l'auditorium du boulevard
Camille-Saint-Saëns qui jusqu'ici a servi à
l'ancienne station.
C'est dans la nouvelle salle des fêtes, bou-
levard Laferrière, où de vastes locaux se-
ront aménagés, que sera situé l'auditorium
--- définitif.
De plus, ce merveilleux agent de liaison
s'étendra aux indigènes, les émissions ayant
trait à l'Agriculture, au Commerce, à la
Bourse, les conférences d'ordre pratique au-
ront lieu en français et en arabe.
Radio-Alger se propose même de donner
une large part dans les programmes à la mu-
ue arabe.
sique L'Administration algérienne des P. T. T. en
collaboration avec les services métropoli-
tains des P. T. T., poursuit la réalisation de
ses liaisons radio-téléphoniques bilatérales à
quatre communications :
Trois étapes suffiront à l'exécution de ce
progmuM.
« Liaisons radiotéléphoniques bilatérales
publiques entre la France et l'Algérie, qui
relieront les réseaux téléphoniques ordinai-
res aux fils français et algériens.
Deux stations sont prévues en Algérie :
un centre de réception, un-centre d'émission.
Ils seront installés à Boufarik et à Sidi-
Moussa, sur des terrains communaux.
Liaisons radiotéléphoniques bilatérales
de chaque département algérien avec la Mé.
tropole à l'aide d'appareils : ondes courtes
ou moyennes et système de transmission au-
tomatique rapide.
Ces postes seront, en outre, chargés éven
tuellement des liaisons algériennes interdé-
partementales.
De plus, celui d'Oran s'occupera des com-
munications avec le Maroc; celui de Cons-
tantine, des relations avec la Tunisie.
L'installation oranaise se fera en 1930. Le
centre d'émission sera probablement situé à
Saint-Barbe-du-Tlétat.
La réception se fera provisoirement à
Oran.
Dès la fin de 1929, les trois liaisons unila-
térales Alger, Constantine, Oran avec la Mé-
tropole et les relations radioélectriques in-
tcrteurea seront réalisées.
Les fêtes du Centenaire, symbole de l'Union
de la Métropole et de la Colonie, témoignage
combien fertile en méditations sur le magni-
fique développement de l'Algérie, verront
l'inauguration de cette station, heureuse in-
novation qui contribuera au progrès intellec-
tuel, social et artistique de nos populations
musulmanes.
H P.
«*•
L'ANTENNE COLONIALE
.11
Indochine-Djibouti
Une liaison radiotélégraphique, ouverte
aux télégrammes privés ordinaires, vient
d'être établie entre l'Indochine (y compris
Kouàng-tchéou Wan) et Djibouti.
1
La Chambre de Commerce
de Marseille au Maroc
»♦»
La Chambre de Commerce de Marseille,
au complet, qui était arrivée avant-hier
matin à Casablanca, en voyage d'études
au Maroc, a été invitée par le Résident
général à visiter avant-hier après-midi le
port de Casablanca et l'embarquement des
phosphates.
En son honneur, la Chambre de Com-
merce de Casablanca a offert le même soir
dans le palais consulaire un banquet de
150 couverts, présidé par M. Lucien Saint.
MM. Edgar David, président de la Cham-
bre de Commerce de Marseille, et Croze,
président de la Chambre de Commerce de
Casablanca, prononcèrent des discours
souhaitant une liaison plus étroite encore
entre la cité phocéenne et notre grande
métropole marocaine.
La crwwère de l'"Edgard-Qiinct"
è é
Le transport pétrolier Rhône fait route vers
Corfou pour ravitailler YEdgar-Quinet, vaisseau
école et les torpilleurs BrestoU et Bourrasque,
Présent et Passé
resent et Passé
ETIENNE CLEMENTEL,
Président de la 1
Commission des
Finances du Sénat,
a été chargé hier
par M. Gaston
que, de constituer
dent de la Républi-
a- Doumergue, Prési-
le nouveau iJi inistè-
re. Il a accepté la mission de confiance qui
lui était of ferte et nul doute que ce soir, ou
demain matin au plus tard, le nouveau mi-
nistère soit entré dans les fastes de la IIP
RéPuhligue,
Il est peu de parlementaires qui aient eu
une f .rrière aussi brillante et aussi bien
remplie que M. Clémentel.
Envoyé au Parlement il y a bientôt 30 ails
par les électeurs de la première circollScrip-
tion de Riom, il ne tarda pas à prendre une
place en vue à la Chambre et 5 ans ne
s'étaient point passés qu'il devenait Ministre
des Colonies aans le Cabinet Rouvier, au
mois de janvier 1905. Il n'avait pas 40 ans.
Il succédait alors à un autre homme qui
devait lui aussi faire une brillante carrière
politique et venait pendant 3 ans d'être à la
tête des services du Pavillon de Flore, le
collaborateur loyal, fidèle et fervent de M.
Emile Combes, j'ai dit JI. Gaston Doumer-
gue.
Déjà, à la Chambre, les deux homme s
s'étaient appréciés ; le prédécesseur et le
successeur devinrent des amis. Ensuite, ils
devaient se retrouver sur le ring parlemen-
taire très souvent du mente côté de la bar-
ricade.
Après avoir appartenu aux grandes com-
missions de la Chambre, notamment à celle
des Finances, M. Clémentel fréquenta à nou-
veau les avenues du pouvoir, en 1913, dans
le Ministère Barthou, comme Ministre de
VAgriculture ; il fut Ministre des Finances
du quatrième Ministère Ttibot, le 10 juin
1914 ; Ministre du Commerce et des P.T.T.
dans le Ministère Aristide Briand, du 30
octobre 1915.
Il resta comme Ministre de VEconomie
Nationale dans le Ministère Brial/d, du 14
décembre 1916.
Le 20 mars 1917, il quitta le fouvotr pour I
rentrer comme Ministre du Commerce dans t
le Ministère du 17 novembre 1917, d'où il
ne partit qu'au moment de la rafale du 16
novembre 1919, où il fut battu comme Dépu-
té du Puy-de-Dôme.
Envoyé au Luxembourg quelques semaines
après par les électeurs sénatoriaux, M. Clé-
mentel rentra au Ministère des Finances dit
14 juin 1924, dans le Cabinet flerriot il
y avait siégé vingt-quatre heures dans le
Ministère du 13 juin 1914, 10 ans aupara-
vant.
Elu Président de la Commission des Fi-
nances en remplacement de M. Paul Dou-
mer, il arrive aujourd'hui à la première
place du Gouvernemult.
Travailleur, intelligent, fidèle à ses ami-
tiés, d'une urbanité exquise, M. Clémentel
a tout ce qu'il faut pour savoir dans des cir-
constances difficiles arrondir les angles et
aplanir les obstacles qui se trouvent bien
souvent sous les pas d'un chef de Gouver-
lument.
Ayant passé par plusieurs départements
ministériels, il a acquis une expérience des
affaires, une compétence sur la plupart des
questions et des connaissances générales qui
lui permettront de donner des directives
sages et utiles à la plupart de ses collabo-
rateurs. Détail curieux, lui, comme M.
Daladier, qui avait été choisi avant lui
par M. Doumergue et riavait pas réussi dans
la tâche de former le Cabinet, ont tous
deux débuté au pouvoir par le Ministère des
Colonies. C'est dire qu'à la tête des services
aujourd'hui installés rue Oudinot on fait
école de chefs.
A l'heure où j'écris ces lignes, on ignore
le nom de celui que M. Clémentel mettra à
la tête de nos possessions extra-européennes,
nul doute qu'il riait le souci d'avoir, rue
Oudinot, un collaborateur digne de la charge
qui lui incombera. Depuis 1924, le Minis-
tère des Colonies a enfin été en de bonnes
mains, souhaitons qu'il y reste.
Mmrcel ItHedfel.
M. Antonetti rentre en France
M. R. Antonetti, Gouverneur général de
l'Afrique Equatoriale Française, après un
séjour de deux années à la colonie, prendra
passage à bord du paquebot « Brazza »,
pour venir en mission en France.
Il arrivera à Bordeaux le 7 ou le 8 dé-
cembre prochain.
Avant de quitter la colonie, M. Antonetti
profitera de la réunion du Conseil de Gou-
vernement pour établir le bilan de l'œuvre
accomplie en A.E.F. dans ces cinq der-
nières années.
–- .1.
Les Bois Coloniaux
La Chambre Syndicale des Importateurs,
négociants et commissionnaires en bois exoti-
ques du Havre vient de créer une Chambre
arbitrale. C'est la première existant sur ces
bases qui fonctionnera en Europe.
Son bureau est composé de MM. Morgand,
président ; Philippe, vice-président ; Maltrait,
secrétaire-trésorier ; Willmann et Joseph Voi-
sin, assesseurs.
Le Havre tend, en effet, de plus en plus à
devenir un important marché de bois exotiques.
I TAUX DE LA PIASTRE
l'fAUX D8 LA PIA8'I'88
A la date du 28 octobre, le taux de la piao4
| à Saigon était de 10.65.
Dépêches de l'Indochine
l' r
La sortie des riz du Cambodge
Le Résident Supérieur du Cambodge a
piis un arrêté abrogeant l'arrêté du 12
septembre dernier, modifié le 29 septembre,
concernant t'interdiction d'exportation du
paddy, du riz et dérivés.
Au grand Conseil d'Indochine
Après avoir abordé en commission l'exa-
men du budget général et différentes ques-
tions inscrites à t'ordre du jour de la ses-
sionle Grand Conseil a tenu deux séances
plénières sous la présidence de M. Blan-
chard. Il a donné un avis favorable au pro-
iet de décret créant en Indochine des tri-
bunaux du travail, pour le règlement des
litiges industriels nés entre employeurs et
employés à l'occasion de l'exécution des
contrats ; et instituant une procédure pré-
liminaire de conciliation.
Le profel avait reçu auparavant l'appro-
bation de la Chambre de Commerce de Sai-
gon.
Le Conseil a approuvé le projet de décret
créant la caisse d'épargne postale. Il a
donné un avis favorable au projet de con-
trat type pour la construction des chemins
de fer et les grands travaux en Indochine,
et qui est établi en vue de diminuer tes
prix de revient, de standardiser les opéra-
lions et d'en accélérer l'exécution, mais
sous réserve que des précautions seront pri-
ses pour éviter la constitution des grands
consortiums et pour l'extension des béné-
fices, selon des dispositions prévues, aux
entrepreneurs de moyenne importance.
(lndopacifi.)
.,. –-
Les bains au Cap Saint- Jacques
La contrée du Cap Saint-Jacques (u lieu
de réfection des forces » disait le docteur
Coulogner dans l'interview qu'il nous donna
récemment), est appelée à prendre une gran-
de importance, d'après la presse de Cochin-
chine.
Grâce, parait-il, aux efforts d'un homme
d'action, M. Breton, l'actif président du
Cercle Sportif Satgonnais, la baie de Ti-
Ouane, jusqu'à présent dangereuse, est en
passe de devenir un centre balnéaire aussi
sûr qu'agréable. Une somme importante a
été portée au budget de la province en vue
des travaux à effectuer.
D'autre part; la Société des Grands Hô-
tels Indochinois, sollicitée par le président
du Cercle Sportif, s'est engagée à construire
des cabines et tout ce qu'il faut pour aména-
ger une station de bains de mer.
Les études sont entre les mains de
M. Texier, ingénieur en chef du Service de
la Navigation, dont la compétence et le dé-
vouement sont légendaires en Cochinchine.
Tous les travaux pourraient être achevés
avant la fin de l'année.
On fera sans doute foncer des pieux tous
les 25 mètres pour pouvoir tendre des cor-
des à l'intention des baigneurs qui ne savent
pas nager et pour éviter le moindre acci-
dent, ainsi que pour faire disputer régulière-
ment des épreuves de natation.
Et l'on espère que le Cap Saint-Jacques
pourra s'enorgueillir d'un rentre balnéaire
où affluera pour le week-end la foule des
citadins.
4**
Propagande coloniale
1.
Une conférence de M. Marcel Olivier
Invité par la Chambre de Commerce de
Nantes, M. Marcel Olivier, Gouverneur géné-
ral de Madagascar, a prononcé, le 25 octobre,
une conférence particulièrement écoutée et ap-
préciée.
Devant un très nombreux auditoire vivement
intéressé par un magistral exposé, M. Marcel
Olivier a parlé de l'Œuvre française réalisée à
Madagascar, et des richesses dont le dévelop-
pement permet de si grands espoirs. Il a éga-
lement entretenu son auditoire des possibilités
de demain et longuement applaudi, il a fait
un tableau saisissant de l'effort poursuivi sans
relâche dans la Grande Ile Rouge.
Cette conférence a été suivie par la projec-
tion du film tourné à Madagascar par le
cinéaste Léon Poirier : Amours exotiquea.
do$@>
CINÉMA COLONIAL
A Madagascar
Léon Poirier et ses collaborateurs vien-
nent de camper pendant un mois en pleine
brousse sur la côte Est de Madagascar, à
l'embouchure de la petite rivière Tefaka,
dans la région si curieuse des Sangalaves.
Ils sont maintenant dans l'île de Nossi-Bé
où sera achevé le film.
-0010
L'éruption du Mont Pelé
.a.
Lundi et mardi, le mont Pelé a été décou-
vert par intervalles. L'activité des fumerol-
les a ét,f générale, particulièrement intense
le 28, à 9 heures, puis diminuant. Une forte
poussée de vapeur blanche a subsisté jusqu'à
13 heures. Le 20, les fumerolles ont été peu
actives.
L'évacuation d'A;oupabouillon est termi-
née. La population est calme.
el. (Par dépêche.) ,
41^ 1
Syrie et Palestine
La Commission d'enquête à Jérusalem
Mardi, devant la Commission d'enquête sur les
troubles de Palestine, rt, major Sanders, com-
mandant de la police de Jérusalem, a subi un
interrogatoire de t'avocat défenseur des Arabes
de Palestine. Il a déclaré notamment que les
quarante-deux juifs enrôlés dans la police sid-
ciale avaient été désarmés à la suite d'un ordre
du Gouvernement.
(Par dépêche.)
LIRE EN SECONDE PAGE :
L'Aviation Coloniale
Le Cameroun et le TogQ eg 1981.
Au Conseil d'Etat.
Un exposé de M. Lucien Saint
Par avion.
M. Lucien Saint. résident général de
France au Maroc, a prononcé hier mardi
29 octobre, au banquet de la Chambre de
Commerce de Casablanca, un important
discours que nous sommes heureux de re-
produire in extenso :
A quinze jours d'intervalle, le représen-
tant de la France au Maroc aura éprouvé
la double satisfaction de saluer tour à tour
les représentants de l'activité politique et
de l'activité économique de son pays. Après
les missionnaires du Parlement, voici au-
jourd'hui les ambassadeurs du commerce
et du négoce français. Ils nous viennent de
cette ville do Marseille qui s'honore d avoir
fourni le premier consul de France au
Maroc, ce Guillaume Bérard, dont l'un des
vôtres, Messieurs, a pu écrire la curieuse
histoire. N'est-ce point symbolique que ce
premier agent de notre action ait dû ses
lettres de créance et sa faveur à sa science
médicale qui lui avait permis d'urracher
à la mort le grand Sultan Moulay Abu el
Malek ? De ce jour, la ville de Marseille fut
constamment présente au Maroc sous la
forme multiple de gens de négoce, de ba-
teliers, d'hommes de finances, voire même
de captifs. De tous ces premiers courtiers
de l'influence française, votre Compagnie
garde le souvenir dans ses archives que
consulteront obligatoirement ceux qui re-
constitueront l'histoire de 008 relations
avec le Maroc. Héritiers de cette longue tra-
dition d'affaires, vous n'avez cessé, depuis
l'avènement du Protectorat, de multiplier
les contacts avec cette terre. Il y a peu de
semaines, c'est à Marseille que nous noua
entretenions ensemble du Maroc ; mais
vous avez désiré recueillir sur lui une in-
formation personnelle, en réalistes, pour
qui rien ne supplée à la vision directe des
choses.
La croissance du Maroc
Je ne saurais pour ma part assez me fé-
liciter de la visite d'hommes aussi avertis,
car, permettez-moi de vous le dire, nul
pays ne résiste davantage il l'analyse que
celui-là. S'il a pu enchanter la plume nuan-
cée des Loti, des Tharaud, des Farrère, il
11e possède point encore une vûiritable lit-
térature économique. Pourquoi s'en éton-
ner. Le rythme impérieux de la vie des
affaires en mal continu d'expansion ne
£ 'accommçde point de ces instantanés où
l'on prétend trop souvent fixer les aspects
essentiels de l'activité d'une époque. Faute
do description précise et minutieuse de ce
mécanisme fiévreux, mille erreurs s'im-
plantent dans les esprits : on parle avec
égèreté do développement trop hâtif, de
maladie ou de crise. Ces mots m'apparais-
sent ici singulièrement dépourvus de toute
signification réelle, car ce seraient bien
plutôt l'immobilité et la stagnation qui
pourraient menucer un jour l'avenir de ce
pays. Pour ma part, la crise marocaine
m'apparatt comme l'état permanent d'un
jeune organisme en pleine croissance qui
prétend affirmer sa personnalité économi-
que et prendre rang sur la scène mondiale.
Qu'il y ait à cet essor des obstacles pério-
diques, que la recherche de la vérité éco-
nomique conduise à abandonner certaines
expériences, que le fantôme du contingen-
tement par exemple se dresse à chaque
printemps nouveau devant le producteur,
n'est-ce point le signe visible de l'expan-
sion marocaine qui s'intègre rudement, fré-
nétiquement, dans la vie de l'Afrique du
Nord et de - la - Métropole.
Des visites comme celle de la Chambre
de Commerce de Marseille préparent les
udaptalions et les assouplissements néces-
saires de part et d'autre. On aperçoit déjà
que c'est avant tout l'intérêt métropolitain
qui s'agite dans l'avenir même du Protec-
torat. Pourrait-on concevoir que la France
demeure indifférente devant la richesse du
Maroc et n'ait point souci de rechercher
si cette terre inépuisable se convertira de-
main en un grenier à blé, en un verger ou
même en un vaste réservoir minier. La
grande usine française, en effet comme
toute l'Europe, s'approvisionnait jadis ou-
tre-Atlantique de matières premières qu'elle
réexpédiait ensuite aux pays neufs sous
forme d'articles fabriqués. Mais aujour-
d'hui ces pays neufs conservent jalouse-
ment leurs matières premières pour les
transformer eux-mêmes, si bien que la Mé-
tropole s'en trouve démunie et doit recher-
cher désormais des fournisseurs et des
clients nouveaux. C'est le but fondamental
de votre visite, Messieurs, car vous avez
fort bien compris que si le Maroc s'enri-
chit, il sera pour la France ce fournisseur
et ce client en lui procurant l'essentiel pour
ses industries et absorbant en même temps
l'excédent de la production française.
Cette terre qui permettra peut-être de
résoudre demaiiit la crise frnneaisc des
débouchés, nous travaillons de tout coeur à
la valoriser sans cesse en prêtant un appui
continu à toutes les formes de l'activité
économique noissnntc.
Politique de collaboration
Dans ce pays où tout dépend encore
directement ou indirectement des Pouvoirs
publics, le Gouvernement collabore sans
hésitation comme sans détour, à la vie et
au souci des affaires. Car il se trouve
étroitement associé à la vie du colon ou
du commerçant, depuis l'instant même où
il installe la sécurité, où il fait surgir le
rail et la route, où il prête aux premiers
arrivants les capitaux nécessaires pour
acheter les moissonneuses, les tracteurs et
les engrais, et quand la population s'im-
plante, c'est encore lui qui fait apparaître
soudainement dans le désert du bled fies
hôpitaux, ses gendarmeries, ses écoles.
Qui donc dira k-s responsabilités de la
tAche gouvernementale sur celte terre, qui
est une création continue et où les Pouvoirs
publics engagent l'avenir par le moindre
de leurs gestes. Mais qui dira également
combien 1 expérience de l'Administrateur
s'enrichit rapidement A ce contnct quotidien
avec les exigences de l'action. Comment
n'éprouverait-il point ici le danger d'une
emprise trop envahissante de l'Etat qui
prétendrait à la façon européenne domesti-
quer inutilement l'initiative privée.
Bien au contraire, c'est dans le sens
d'une collaboration féconde des Pouvoirs
publics et des entreprises particulières que
s'est orientée, dès ses débuts. l'Adminis-
tiation du Protectorat. Dès 1920, avant
même qu'une première mesure de cet ordre
n'ait été prise en France avec la création
de l'Office des Mines de la Sarre, le maré-
chal Lyautey n'avait pas hésité à commer-
cialiser l'Office Chérilien des Phosphates,
doté d'une large autonomie. Plus tard, en
V.126, M. Théodore Steeg conférait la per-
sonnalité civile à la Caisse chérifienne de
l'Hydraulique. Le 15 décembre 1928, surgis-
sait le Bureau des Recherches et de Parti-
cipations minières, qui assucie financière-
ment l'Etat. Chérilien aux efforts industriels
entrepris pour prospecter et exploiter le
sous-6ol marocam, et sans doute l'avenir
nous conduira-t-il il imaginer des formules
semblables pour appeler la Chambre de
Commerce de Casablanca à la gestion de
son port, el à l'aménagement d'une gare
aérienne.
Vous penserez peut-être que l'ancien
Préfet des Uouche6-du-HhÔne a le droit de
aire ici la joie qu'il ressent à pouvoir ainsi
consacrer dans la pratique ces formules
nouvelles de l'Etat actionnaire d'entrepri-
ses privées dont il eut jadis à s'entretenir
avec les membres de la Chambre de Com-
merce de Marseille, à l'heure où cette ten-
dance présidait déjà aux conceptions d'amé-
nagement du llhône si lentes à se traduire
dans la réalité des faits, en dépit de l'ef-
fort si précieux et si méritant de votre
Compagnie et de son éminont Secrétaire
Général.
Ainsi le Maroc dans le rythme impétueux
de son développement nous amène parrois
à devancer les modèles d'organisations
européennes. Il attend le jugement que por-
e jugeiii(,,iit que I)ot,-
tera sur sa jeunesse ardeijte l'expérience
avertie de la plus ancienne des Compagnies
consulaires de France qui a conduit si haut
les destinées de la grande Métropole médi-
terranéenne.
Mais pour que votre verdict soit inatta-
quable, parce que vraiment impartial et
solidement établi, je voudrais que votre
périple ne soit pas seulement d'information
économique et de documentation commer-
ciale. Je vous connais assez, et depuis
assez longtemps, pour savoir que vos es-
prits sollicités par l'œuvre pratique et la
réalisation, sont cependant sensibles à la
beauté de-SI choses, largement ouverts sur
la vie des peuples, et curieux d'en péné-
trer les ressorts.
Le Maroc pittoresque
Profitez donc de ce voyage, pour admi-
rer ce somptueux jardin qu'est le Maroc,
avec ses uspects si variés, avec les mille
rollets qu'offrent au voyageur surpris et
charmé ses paysages, ses* cités de rêve et
de légende, que sont Marrakech et Fez ;
ses montagnes semblables tantôt aux Alpes
rudes, tantôt aux Pyrénées plus douces,
ses plaines qu'on dirait prostrées dans
l'attente des moissons futures, sas* fleuves
si tiers de leur personnalité qu'ils semblent
chercher pnr des ruses puériles à échap-
per à lu loi commune qui les conduit à
la mer ; ses forêts, son ciel pareil au
vôtre. et arrêtez-vous aussi au prodi-
gieux spectacle de ses grandes villes mo-
dernes et françaises spacieuses, aérées,
ordonnées à merveille.
Casablanca vous a retenus aujourd'hui.
C'est, proprement une ville de miracle. Le
chirurgien anglais William Lamperièrc,
qui voyageait au Maroc en 1780 écrivait
négligemment sur ses tablettes : « A six
heures du soir, fentrai dans la triste ville
de Dar Beida. C'est un petit port de mer
de peu d'importance JI. Songez que Dar
Beidu comptait en 1907, 25.000 habitants ;
la Casablanca d'aujourd'hui en abrite près
de liO.OOO.
C'est que l'effort français en a fait la
parte d'entrée et la métropole économique
du pays. Et l'architecte de génie qui en
a conçu et dessiné le plan était bien inst-
piré lorsqu'il écrivait qu'il était sage de
soigner cette porte d'entrée parce que
c'est sur ses impressions premières (J3JC
l'étranger qui débarqué fonde son ju-
gement. Elle a donc été soignée. Vous
avez pu voir, si Rapidement que vous
l'ayez parcourue, (ses constructions, usi-
nes, maisons de commerce ou d'habita-
tion, vi)Jos -- merveilleusement adaptées au
climat, à 1 atmosphère, à la luminosité du
pays, parce qu'ici chacun a le goût du
beau et s'impose à soi-même la discipline
propre a en accepter les contraintes. On
a dit de Casablanca qu'elle évoquait une
ville d'Amérique ! Que non pas. Conçue
dans une gestation tourmentée, tout n'y
fut pas parfait au jour de sa naissance.
Mais elle a possédé tout de suite ce char-
me, cette sorte d'allégresse « image du
génie d'ordre, de mesure, de claire rai-
son de notre pays Je ne sais si quelque
jour nous y verrons les gratte-ciel mena-
cer l'azur ; mais je suis certain que ce
jour-là, le bon goût français, l'orgueil
émouvant du Casablancais pour sa ville
sauront parer l'édifice monstrueux d'une
grftce et d'une élégance qui en masque-
ront la laideur utilitaire.
Vous vous arrêterez à Rabat, blanche et
verte, harmonieusement déployée en face
de la mer ; ville de travail intellectuel où
le Gouvernement et ses services trouvent
loin des incidents quotidiens de la grande
ville, la sérénité indispensable à l'étude et
à La réflexion ; vous visiterez Salé, ea
sœur et jadis sa rivale, charmante, jalou-
sement enclose entre les hautes murailles
de ses' antiques traditions musulmanes.
Demain ce sera Marrakech, ses palmes
vertes et ses palais ronges d'où montera
vers vous, lorsque vous les contemplerez
à la chute du jour, du haut de la terrasse
des Services municipaux, la rumeur ar-
dente et profonde de ses 150.000 habitants,
passants au visage bronzé, pittoresques,
rapide affairés, venus souvent avec cette
étrange mobilité ancestrale, de plusieurs
centaines de kilomètres pour chercher dans
la vaste oasis tout ce qui eet nécessaire
à la vie, les marchandises les plus variées,
et aussi les sensations, les distractions, les
plaisirs les plus divers.
Mais, comme le rappelait récemment
un écriva4n colonial de grande race, c'est;
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