Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-10-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 octobre 1929 17 octobre 1929
Description : 1929/10/17 (A30,N150). 1929/10/17 (A30,N150).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280624c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Les Annales Coloniales
Les annoncet et rte lame» «ont reçues au
bureau du tournai.
DiRftCTiUR-FoNDATBUit t Mtrotl RUEDEL
Tout les arttetes publiés dans notre Journal ne peuvent
dire reproduitT qu'en crilotl. AmALMS CoMMUAua
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colonies 180. toI. 50 »
Etranger 240 > 125 » 70 >
On s'abonne sans frat8 dans
tous lea bureaux de poste.
Sur ifmportance du problême des trypanosomiases
, en Afrique Equatoriale
e-~n~f!*t!''w
Avec quelque appréhension, j' aborde ici le
difficile exposé d'une question épidémiologique
des plus angoissantes, pour l'avenir de certains
de nos territoires d'Afrique équatoriale.
Cette angoisse ne nous est pas réservée, à
nous Français, sur la terre d'Afrique. Les Por-
tugais en Angola, les Belges en leur Congo,
les Anglais en Rhodésie, au Soudan et en Ni-
geria, la S. D. N. au Tanganyika, etc., en
somme, toutes les nations colonisatrices euro-
péennes, éprouvent la même redoutable inquié-
tude, devant l'étendue des ravages causés par
les Trypanosomiases.
Beaucoup s'imaginent que le problème des
« Trypanosomiases » en Afrique, se limite à
celui - de la Trypanosomiase humaine, en d'autres
termes, à.celui de la « maladie du sommeil H.
dont les terrifiants symptômes ont été plus ou
moins divulgués à a masse médicale par les
belles conférences du [Y Jamot, ainsi que par
quelques publications de haute vulgarisation.
Il n' est pas jusqu à un certain public, curieux
des choses exotiques qui, grâce à des films
projetés par des conférenciers adéauats, n ait
pu se rendre compte du lamentable état de
i homme sommeilleux.
Apparemment, la maladie du sommeil est un
important chapitre le plus cruel, du point
de vue humain de l'histoire des méfaits dus
aux Trypanosomes, mais puisque j'intitule cet
aperçu : « Problème des Trypanosomiases »,
c est sans doute qu'il en existe plusieurs. En
effet, à mon point de vue, on ne peut sépa-
rer en Afrique, la maladie humaine de celles
plus ou moins analogues, déterminées aussi par
des Trypanosomes aux animaux domestiques,
de trait ou de boucherie. Je vais m'efforcer de
montrer dans les lignes suivantes, combien vaste
est le rayon des actions nuisibles, où règne le
parasitisme des Trypanosomes. et de quelle
hauteur il convient d'envisager la lutte contre
lui.
L'émouvant appel de M. P. Taittinger.
député de Paris, paru le 3 octobre dans ce
journal. donnera à cet exposé objectif de la
question des « Trypanosomiases » en Afrique,
sa complète signification.
Sous le nom de « Trypanosomiases », d au-
cuns disent m Trypanosomoses o. on désigne
des affections provoquées par la présence de
microorganismes extrêmement mobiles dans les
humeurs de l'hôte envahi : sang, sérosités, li-
quide céphalo-rachidien. Ces microbes appar-
tiennent au groupe des Protozoaires. Malgré
leur mobilité, ils ne traversent pas la peau
saine. On les trouve sous toutes les latitudes.
Ils parasitent les animaux les plus variés.
Les régions intertropicales africaines n ont
pas le privilège exclusif des maladies à Trypa-
nosomes. L'Afrique du Nord a les Trynanoso-
miases du dromadaire, des équidés, des bovi-
dés. En Indo-Chine, aux Indes anglaises et
Néerlandaises, il faut compter aussi avec le
u Surra » des équidés. On vient de signaler
à la Martinique une Trypanosomiase des bovi-
dés. Enfin, dans le monde entier, y compris
l'Europe, la « Dourine » Trypanosomiase du
cheval, est répandue. Cette dernière maladie
n'existait pas dans .nos pays avant la guerre de
1914. Mais elle était installée en Russie d où
les grands mouvements de troupes, pendant la
tourmente dernière, la firent passer en Prusse,
en Belgique, en France. Le Canada, d autre
part, compte depuis longtemps avec elle.
Cette « dourine » se singularise des Trypano-
somiases dont nous dirons un mot tout à
l'heure, par sa transmission directe d'animal à
animal, au moment de l'accouplement. Pour
elle, il n'y a pas d'hôte intermédiaire.
De tout temps, même dans nos contrées,
certains vertébrés tels que de nombreux ron-
geurs, des poissons comme l'anguille, d'autres
encore, présentent des maladies à Trypanoso-
mes. Chez les Rongeurs, le Trvpanosome est
inoculé par les puces, chez les Poissons et les
Batraciens, ce sont des sangsues qui joueront
le rôle d'animal vecteur.
L'Amérique du Sud, le Brésil notamment,
se singularise enfin, par une Trypanosomiase
humaine qui lui est particulière. Le virus de
celle-ci (Trvpanosoma Cruzi) , diffèrent des vi-
rus de la Trypanosomiase africaine : Trypa-
nosoma Rhodesienne et Trvpanosoma Garn-
biense, a été découvert par le professeur Cha-
cas, dans l'Etat de Minas-Geraes. Il est trans-
mis à l'homme, aux tout jeunes enfants d'une
façon courante, par une grosse punaise des
habitations : Conorhinus megistus.
Déjà, nous voyons apparaître la question des
Ttypanosomiases, sous un jour nouveau. La
portée économique de ces maladies s élargit.
Disons, sans insister davantage, que le nom-
bre des Trypanosomes est innombrable. Patho-
gènes ou non, la plupart des groupes de ver-
tébrés sont touchés par eux, les invertébrés
n'en sont pas indemnes et les plantes elles-
mêmes, telles que certaines euphorbes, peuvent
cultiver des Trypanosomes dans leur sève.
Mais, s'il y a des Trypanosomes partout,
l'Afrique équatoriale est sans contredit leur lieu
d'élection. En dehors de la terrible « maladie
du sommeil » qui affecte l'homme, les Trypa-
niMonfr* peuvent parasiter et conduire de ce fait
à la mort de grands animaux domestiques : che-
val. mouton, bœuf, zébu, porc, etc. Il faut
Ajouter que nombre d animaux sauvages -
1 antilope par exemple ne sont pas réfrac-
taft. à la DiaBre des mouches infectantes. Ils
constituent alors de dangereux réservoirs de
vin», le gibier étant habituellement immum,
même pour les Trypanosomes pathogènes.
Les Trypanosomiases d'Afrique équatoriale :
maladie du sommeil de l'homme et Trypanoso-
miases des animaux dmwgiques à : Tr. Brwei,
Tr. Congolense, Tr. dimorphon, Tr. Theileri,
Tr. Cazalboai. Tr. Pecmdî etc. résultent.
comme on sait, de la piqOre, lorsqu elles sont
infectantes, de mouches 1 spéciales, les ulosst-
MI diptères hématophagei.
Universellement connues sous la dtagnation
8* « Tsé-toé Be ces mouches ont la taille de la
mouche commune de nos pays. Mais les sinis-
tres Glossines sont facilement reconnues par le
port, en ciseaux, de leurs ailes. D'ailleurs,
elles ne sont pas, d'une façon absolue, les
seules responsables de la maladie humaine ni
des maladies du bétail. D'autres mouches pi-
quantes : Taons, Stomoxes, des moustiques
aussi, peuvent à l'occasion, aider les Glossines
dans leur besogne.
On compte une dizaine d'espèces de Glos-
sines. Les plus redoutables pour l'homme et
les animaux sont : Cl. pal palis, Gl. morsitans,
Gl. swynnertoni et Gl. tachinoides.
Dans les contrées où il n'existe ni maladie
du sommeil. ni Glossines, mais où le cheptel
est atteint de Trypanosomiases, ce sont pense-
t-on, des diptères de la famille des Tabani-
dés (?), peut-être des tiques (?), qui sont les
propagateurs des enzooties à Trypanosomes.
Les Trypanosomiases animales ne sont pas
transmissibles à l'homme, encore que les : Trp-
panosoma Gambierue, et Tr. Rkodesiense de
la maladie du sommeil d'Afrique que le
Professeur Kleine considère comme identiques
aient une étroite parenté avec le Trypano-
soma Brucei des Bovidés.
Des faits qui précèdent, que faut-il con-
clure ? La conclusion est simple, elle s'impose.
L'Afrique équatoriale est le lieu d'élec-
tion des Trypanosomes, parce qu'il est
celui des Glossines. En Afrique, l'hom-
me est doublement victime des Glossi-
nes. Il l'est par voie directe, puisqu'elles
l' attaquent dans sa chair et par voie indirecte
puisque, susceptibles de contaminer les éleva-
ges, elles raréfient ses aliments. En réalité, la
contamination des bêtes de boucherie se fait le
plus habituellement, lorsque les troupeaux sont
envoyés des centres d'élevage à la côte, à tra-
vers la forêt tropicale. On peut dire que le
déficit en azote, ou plus simplement le déficit
en alimentation carnée, dont les Africains de
Gambie, de l' A. E. F.. du Katanga, du
Tanganyika, des Ouganda, Guinée, Côte
d'Or, Rhodesia, Mozambique, etc., se plai-
gnent, est le fait de la mouche tsé-tsé. S'atta-
quant sans distinction a l'homme et au trou-
peau, la mouche a barre deux fois sur le pre-
mier.
On conçoit maintenant les raisons de la dé-
chéance physique de ces peuplades africaines,
dont on se demande, si quelques-unes ne vont
pas disparaître. Par la même occasion, on peut
aussi entrevoir les causes profondes de l'anthro-
pophagie qui sévissait jadis.
Si j ai réussi à convaincre le lecteur de cet
article, de l'étroit rapport qui, en Afrique
Orientale et Equatoriale, unit l'homme à l'ani-
mal, le 1 rypanosome adapté au sang humain
avec le Trypanosome adapté au sang des
bovidés, le problème de la main-d' œu-
vre à celui de l'alimentation, la médecine
humaine à la médecine vétérinaire, la théra-
peutique humaine à celle des animaux, le but
que je m'étais proposé sera atteint. De cette
compréhension doit naître un programme d'ac-
tion qui, sur le même plan de sollicitude,
placera l'homme et les animaux de trait ou de
boucherie.
Condensées, mais aussi, incomplètes et dis-
sociées je m'en excuse auprès du lecteur
les notions ci-dessus portent la marque d'une
acquisition pénible. Toutes les disciplines
scientifiques ont dû donner, pour les extirper
au mystère. Toutes concourent pour les préci-
ser. La recherche sera longue encore. Quand
même nous aurions entre les mains un bon
agent de thérapeutique, le point final ne sera
pas posé. Il faut compter en effet, d'une part
avec les résistances spécifiques de certains Try-
panosomes pour des médicaments déterminés,
ainsi qu'avec la quasi invulnérabilité de la
mouche vectrice.
Plus tard, nous ferons ensemble le point,
sur les acquisitions thérapeutiques modernes.
La conclusion de cet aperçu, je la trouve en
écoutant le très honorable W. Ormsby-Gore
M.P., sous-secrétaire d'Etat du ministère des
Colonies à Londres, et Président de la IIe Con-
férence de la Maladie du Sommeil, tenue à
Paris du 3 ou 5 novembre 1928 : « Plus je
parcours le monde, clame l'honorable W.
Ormsby-Gore, plus je me convaincs que la
condition de la mise en œuvre des progrès des
pays tropicaux, en chaque domaine, est que
l'on consacre beaucoup plus d'attention à la
recherche scientifique. - Si - minutieux que puisse
dire l objet immédiat de cette recherche, on
doit toujours la poursuivre en embrassant, de
quelque manière, dans une vue d'ensemble
aussi vaste et aussi complète que possible, les
rapports entre les recherches sur les points par-
ticuliers et l'ensemble du problème. Ce n'est
qu'en réunissant tous les matériaux disponibles
accumulés. qu'il nous sera possible de voir dans
quelle direction porter les prochains efforts.
Si l'on me demandait de résumer en quoi
doit désormais consister la contribution de
l' Europe, à la solution des problèmes * tropi-
caux, aujourd'hui qu'a été institué le règne de
la paix et du droit, je dirais que c'est dans
un unique domaine Je la connaissance, à savoir
la biologie, la connaissance des lois de la
vie ».
On peut aveuglément souscrire à ce pro-
gramme. En France, les biologistes que leur
bonne étoile a guidés vers les études d'ordre
tropical, travaillent avec foi. Depuis quelques
années, une saine propagande alerte ( les pou-
voirs publics, l'opinion commence à s'émouvoir
aux choses de ta colonie, des ministères actifs
et réalisateurs se succèdent. Il semble que l'on
ait enfin appris à regarder les choses en face.
Ayons confiance. Au Cameroun, au Togo, en
A. E. F., l'oeuvre coloniale de notre France
humaine ne saurait avoir pour linceul la mem-
brane ondulante d'un Trypanosome,
.-.
Professeur agrégé de 14 Facultt
ée Pharmacie de Parts.
Problèmes tunisiens
M. François Manceron, Résident
IML Général de France à Tunis, s'em-
barque demain pour Tunis, j'ai dit
mardi quelques-unes des préoccupations qui
sollicitaient son attention en reprenant le gou.
vernail de la Régence : Collaboration jralllo.
indigène, organisation de la protection mé-
dicale des indigènes, programme de grands
tr cru aux. Il y en a d'autres qui ne sont pas
moindres.
L Office du vin permet aujourd hut d en-
visager la culture de la vigne et de défen-
dre les producteurs contre l'avilissement des
prix du vin. Il est de toute urgence d'eltvi-
sager quelque chose d'allalogue en ce qui
concerne l'huile. La récolte des olives s an-
nonce cette année très grosse, celle de Pau
dernier est à peine écoulée. Les Annales
Coloniales signalaient récemment que les
récoltes des oliviers seraient également ex-
cellentes en Espagne et en Italie. Il faut
défendre les producteurs du Sahel et du
Sud contre la menace de consommation
d'huiles d'olives étrangères. n'ayant tu la
saveur ni la qualité des huiles tunisiames.
Pour cela, il est indispensable de faire con-
naître les produits tunisiens. D'accord avec
les Chambres d'Agriculture et i4e Com-
merce, les récoltants et les fabricants d'hui-
les d'olives de la Rézence doivent tar des
annonces dans les journaux, par des affi-
ches, par des pancartes chez les revendeurs,
appeler l'attention du public français sur les
huiles de Sousse et de Sfax. Nul doute que
la clientèle métropolitaine ne réponde à l'ap-
pel qui lui sera ainsi adressé.
Les relations maritimes avec la France
sont à peu près suffisantes, sans plus. les
services d'aviation Marignane (Marseille)
Kereddine (Carthage) qui mettent 8 heures
de vol pour relier les deux côtes de la Médi-
terranée avec une courte escale à Ajaccio
sont appelés à devenir quotidiens.
Souhaitons que cela ne tarde Pas trop, les
rapports entre les deux pays y gagneraient
à tous les points de vue.
Mearcmi JKneifel.
Le départ de M. Manceron
M. Manceron, Résident général de France
en Tunisie, après avoir été reçu par M. Briand,
président du Conseil, ministre des Affaires
étrangères. a quitté Paris hier à midi, pour
Lyon, où il assistera aujourd'hui à un banquet
qui lui est offert par la Chambre de Commerce
de cette ville.
M. Manceron poursuivra sa route vers Mar-
seille ce soir. Vendredi matin, si le temps
est favorable, il partira de Marignane pour
Tunis en hydravion, en compagnie du capi-
taine Pouvreau, chef de son cabinet militaire,
et de M. Félix, chef du service de presse à la
Résidence. Une escale est prévue à Ajaccio
vers midi, et l'arrivée à Tunis aurait lieu vers
dix-huit heurea.
M. Manceron a été salué à son départ de
la gare de Lyon par M. Doynel de Saint-
Quentin, directeur d'Afrique au Quai d'Or-
say ; le général Heusch, chef de la division
métropolitaine; Geoffroy Saint-Hilaire, direc-
teur, et Barrioulet, sous-directeur de l'Office de
Tunisie ; Poncet, commissaire spécial de la
gare de Lyon ; Crancier, directeur des Finan-
ces de Tunisie, par les chefs de services finan-
ciers tunisiens et par de nombreux amis per-
sonnels.
M. Manceron a mis à profit sa présence à
Paris depuis quelques semaines pour étudier
avec le ministère des Affaires étrangères le
prochain budget de la Tunisie.
Son premier séjour dans notre protectorat lui
a permis d'apprécier la nécessité d'outiller lar-
gement la Tunisie en voies de communication,
routes et chemins de fer. Une commission spé-
ciale étudie ce problème, en prévision d un
emprunt qui serait émis l'année prochaine pour
répondre à ces besoins.
La situation générale de la Régence appa-
raît comme très favorable, en particulier au
point de vue du peuplement et de la colonisa-
tion française qui se poursuit suivant le pro-
gramme qui avait été arrêté il y a trois ans par
M. Lucien Saint, et auquel le nouveau Rési-
dent s' appl;que avec toute r expérience et l'ac-
tivité qui caractérisent sa mission en Tunisie.
@tao
Hommage anglais
M. Léo Weinthal, l'éminent directeur de
VAfrican World, la grande revue coloniale an-
glaise, publie dans son dernier numéro sur les
Annales Coloniales et sous sa signature, le filet
suivant que nous sommes heureux de reproduire
et dont nous le remercions.
Notre influent confrère parisien, les Annales
Coloniales, fondé et dirigé par M. Marcel Rue-
del, vient de consacrer une de ses remarquabla
éditions mensuelles de luxe si documentées, à
la Guadeloupe, une des plus belles îles des
Archipels des Indes Occidentales. Sans se
soucier de la Jéperue, celle pwbLication con-
tient de magnifiques suppléments en couleur
d'un goût très artistique, et qui, a eux seuls,
sont dignes a être retenus, les renseignements
sur le développement de cette colonie française
sont du plus haut intérêt, même en ce qui con-
cerne les projets d'exleruion des Américains.
Le diagramme, montrant la rapide progres-
sion des exportatiOflJ de 1913, avec 10.000.000
de francs à 160.000.000 de francs en 1918,
parle de lui-même.
Les principaux produits sont le rhum, la va-
nille, le cacao, le café, le bois de campêche,
le sucre, les bananes et le roucou.
Quelques excellents éditoriaux du sénateur
Bérenger et d'autres articles sur les plantations,
V industrie, le commerce, le développement du
tourisme, sont d'une lecture intéressante, et
cette poblication est, sans conteste, le meilleur
moyen de propagande. Nous félicitons cordiale-
ment ceax qui y ont collaboré^
Le renouvellement di privilège
de la Banque de tindochine
Après avoir été pratiquement arrêtées pen-
dant près de deux ans, les négociations relatives
au renouvellement du privilège de la Banque
de l'Indochine ont recommencé récemment entre
les ministères intéressés et la Banque. Une for-
mule nouvelle qui avait fait l'objet de pourpar-
lers avant les vacances fait présentement l'objet
d'études approfondies. L' accord n'est pas en-
core réalisé entre les deux parties, mais un
progrès appréciable se trouve accompli du seul
fait de la reprise active des pourparlers.
Le projet qui semble devoir aboutir présente
une importante participation de I Etat dar;s le
capital de la Banque : c' est un système tenant
un peu de l' économie mixte telle qu' elle est
appliquée pour des entreprises d'intérêt général
dans la région lyonnaise.
Le Conseil d' administration de la Banque
de l'Indochine a déjà consacré deux séances à
l' examen approfondi de la nouvelle convention.
Nul doute qu'il n' ait terminé cette étude et pris
une décision dans sa prochaine réunion, la se-
maine prochaine.
Il est permis de supposer que la question de
la stabilisation de la piastre, problème qui pré-
sente un caractère d'urgence indéniable, pourra
être résolue en même temps que celle du pri-
vilège.
Souhaitons qu au régime provisoire se subs-
titue un accord définitif pour le plus grand bien
de l'Etat, de la colonie et de notre crédit en
Extrême-Orient.
Dépêches de flndochiiie
Manœuvres au Tonkin
/)#•roulées la semaine dernière dans la région
(ronHère, de Cito Itanq sous la direction du
général lirbttiUcul avec C utilisation des
troupes d'infanterie européenne et indi-
gène et de rartillerie.
Au Yunnan
Le Directoire, d'après une information
de source cldtwise, a rtjagi vigoureusetnenl
contre t'agitatiun d'origine communiste.
Des arrestations ont clé opérées : lit(ili
communistes militants ont été fusilles,
après condamnation pour menées contre
tu sûreté de l'Etat.
La presse locale annonce listes de Shangaï et de Hong-Kong note-
raient le Directoire à sortir de ta crise
financière actuelle en mettant à sao-
sition trois millions de dollars de Ilotig-
Konfl. Ces fonds seraient employés à (rnp-
Jwr de la monnaie, pour rernloriser le dof-
ar local.
Indoparifl.
La première liaison postale
entre la France et l'Indochine
1
l'n avion de la Compagnie .l/A /li/V, parti
de Saigon vendredi 1 1 octobre au matin, en
vue d'assura la liaison postale avec l avion
de la Compagnie hollandaise, venant d'El/-
rope, est arrive le même jour à Hallglwk, à
i ç heures.
- Informé que {m'ion hollandais, trop lourd
pour faire escale à Bangkok, devait atter-
rir à l'raclmab. à 300 kilomètres plus ait sud,
l'avion de l'Air Asie s'est rendu à cette es-
cale plus éloignée le samedi 1 2 octobre.
L'avion hollandais étant arrivé le diman-
che 13, à 17 heures, l'avion de l'Air-Asie
est reparti le lundi matin 1.4 octobre, à 6
heures, pour atterrir à Saigon à 16 heures,
fi fectuant ainsi sans aucun incident la pre-
mière expérience de liaison postale entre la
Métropole et icI capitale économique de VIn-
dochine.
(Par dépêrhe).
4»
Retour de Poulo-Condore
M. Rosier, directeur de l'Observatoire na-
tional de Marseille, partait, en mars dernier,
à la tète d'une mission scientifique pour ob-
server dans l'île de Poulo-Condore l'éclipsé
de soleil qui devait se produire le 9 mai.
M. Bosler vient de rentrer à Marseille après
avoir traversé l'Indochine, la Chine, le Ja-
pon, la Sibérie, l'U.R.S.S. Le directeur de
t'Observatoire a déclaré que le mauvais état
atmosphérique avait contrarié ses observa-
tions. M. Bosler et ses compatriotes réussi-
rent à prendre plusieurs photographies spec-
troscopiques, qui leur permirent de constater
la richesse de la lumière émise par la cou-
ronne solaire en rayons rouges et infrarou-
ges, ce qui tend à favoriser l'hypothèse que
cette atmosphère renferme des poussières as-
sez denses. L'éclipse dura exactement quatre
minutes trente secondes.
La conférence nord-africaine
• »•» ̃
La réunion de la sixième conférence nord-
africaine, dont nous avons annoncé les lieu
et date, réunird à Tunis M. Manceron, Ré-
sident général à Tunis; M. Pierre Bordes,
Gouverneur général de l'Algérie ; M. Lucien
Saint, Résident général du Maroc et le re-
présentant du Gouverneur de l'Afrique Oc-
cidentale Française.
Comme les précédentes, elle s'occupera
tout particulièrement de questions économi-
ques : liaisons rapides entre les trois gou-
vernements de l'Afrique du Nord, améliora-
tion des réseaux télégraphiques et téléphoni-
ques, création de services aériens. Les ques-
tions sahariennes retiendront également son
attention à la veille de la solution du grand
problème du transsaharien.
La conférence s'attachera enfin II régler
certains problèmes d'hygiène sociale de la
plus haute importance : lutte contre les ma-
ladies sociales, trachome, syphilis, tubercu-
lose surtout, qui paraît s'accroître en Afri-
que du Nord depuis que les travailleurs
vont nombreux s'employer en France.
1 Enfin une question avait été effleurée l'an-
née dernière qui sera cette année d'actualité:
> la lutte contre les acridiens.
Et l'avenir économique
de notre empire colonial ?
.8.
Du discours que M. Paul Painlevé, ministre
de la Guerre, a prononcé à la Sorbonne i l'oc-
casion du départ du premier contingent incor-
poré sous le régime de la loi d'un an, nous ne
retiendrons que le passage relatif à Vemploi des
forces coloniales et nord-africaines composées
actuellement de DEUX CENT MILLE INDIGÈNES
(CENT MILLE nord-africains et CENT MILLE co-
loniaux).
Présenter le système du service d'un an
comme une des plus grandes réformes démo-
cratiques basée sur le principe de l'égalité du
service militaire pour tous les citoyens capables
de porter les armes et constituer le noyau de
cette armée nationale avec 200.000 soldats in-
digènes astreints à trois années de service mili-
taire nous paraît inconcevable, et c'est cepen-
dant ce que compte faire le ministre de la
Guerre.
N'est-il pas bon de rappeler que c' est pour
conserver à l'A.O.F. une main-d'oeuvre indis-
pensable que le Gouverneur général Van Vol-
lenhoven s 'est fait glorieusement tuer à Long-
pont. De tous côtés, on nous montre et démon-
tre que la question de la main-d'œuvre est
pour notre empire colonial une question vitale,
et nous assistons à ce râflement de la main-
d'œuvre (200.000 hommes valides) pour les be-
soins du service d'un lin 1
Dans sa conclusion technique, M. Paul
Painlevé envisage qu'il sera facile d'apporter
au système bien des modifications, bien des
ajustements.
Ce sera l' occasion de faire réintégrer toutes
nos troupes indigènes, tout au moins nos troupes
noires, en Afrique, ainsi que les Annales Co-
loniales n'ont cessé de le demander et de laisser
aux troupes métropolitaines mieux groupées, plus
solidement organisées, le soin de devenir « une
force au service de la paix ».
Ce sera en même temps la solution de la
question de la main-d' œuvre indigène, tout au
moins une des solutions du problème.
£ uff –-
Hippisme et Maroc
La journée d'hier au Tremblay a été un
franc sutcès marocain. Deux chevaux, dont le
nom de baptême rappelait l'Empire chérifien,
ont réussi. Le premier que nous avions donné,
Marrakech, à M. Marcel Boussac, et monté
par T. Turner. a triomphé dans le Prix Belle-
de-Nuit, appelé ainsi pour rappeler une glo-
rieuse pouliche et non Belle-de-jour, pour ren-
dre hommage au talent de Joseph Kessel. Son
succès était escompté, car il n'a rapporté que
24 francs pour 5 francs. Il est vrai qu'il a
gagné dans un fauteuil. de quatre longueurs.
Quant au second, il s' est placé deuxième dans
le grand prix du Gentleman et s' appelait
drôle d'idée - Abd el Krim appartenait à
M Emile Marchand, était monté par M. de
deville et a fait à la place 17 francs pour
5 francs.
BoiareË.
Kalifala Sidi bé
peintre soudanais
l' 1
J ai vu l' exposition sensationnelle des cali-
cots peints de Kalifala Sidibé, je pourrais,
comme les autres, crier au miracle et donner
comme modèle à nos artistes ce nègre primitif.
Mais je préfère m'enthousiasmer sans dépit
ni esprit réactionnaire. C'est une technique ma-
ladroite qui, toutes proportions gardées, a quel-
que ressemblance avec l'art japonais.
-- Une série de toiles de calicot, imbibées
d'une mince couche de couleurs simples, offre
à nos yeux des paysages africains, des fleuves,
des forêts, des paillottes nègres où s'animent
des scènes humaines.
La forêt, c' est une rangée de troncs d'ar-
bres, les seins des femmes sont un point et un
demi-cercle, sauf un seul dont le profil se dé-
tache en forme de triangle, le bras étant levé.
Des chasses épiques : un serpent a désar-
çonné un cavalier dont toute la tête et les
épaules sont enfouies dans la gueule du mons-
tre. Un lion, une patte barbouillée de sang
carminé, enfoui dans les entrailles d'un buffle,
ne voit pas le chasseur qui se prépare à lui
flanquer un coup de lance. *
Dans tout cela, un certain sens de la cou-
leur, des gris et des jus tabac pour les corps
que font jouer l'éclat des calebasses rouges des
pagnes jaunes ou des flots bleus, ainsi qu'un
dessin inexistant ne permettent pas de porter
Kalifala Sidibé aux nues de la peinture. On
rirait de l'exposition des gribouillages d'un
paysan d'Europe. Que le cas de Kalifala Si-
dibé prouve qu'il y a un tempérament de pein-
tre en lui, d'accord.
Mais en faire tout de suite un génie et traiter
avec dédain les efforts de nos modernes, c'est
de l'enfantillage.
Kalifala Sidibé, ne vous enivrez, pas de l'en-
cens des Parisiens qui ont vite fait de s'en-
gouer. - -
Mais si vous avez la chance d'obtenir de
votre gouverneur une bourse d'enseignement,
ne manquez pas de venir à Paris. Vous feriez
des progrès prodigieux à l'atelier d'un M. An-
dré Lhote.
Morand Blis«a-Rhcais
.,.
TAUX DL LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Imioehine vient (le
faire s'cnnaitfe ou ministre des (renies! qu'il la
date du 10 octobre i' le taux ofliHel de la
piastre était de 10 fr. 70.
LUIIC KN PAG M :
\t. Laurent Eynac au Maroc.
L'Aviation coloniale.
A l'Académie des Sciences.
Au Conseil général de la Nouvelle-Calédonie.
Les Croisières.
L'éruption du Mont-Pelô.
Toulouse, ville impériale
.t.
« Si la Garonne avait voulu. » Autrefois,
sur le mode plaisant, cela se chantait, me sent.
ble-t-il.
Il est permis de dire fort sérieusement : « Si
Toulouse voulait. »
La Foire de Toulouse, m'écrit-on, prend
une importance grandissante, et elle offre, cette
année, un raccourci, non seulement de la pro-
duction métropolitaine, mais des productions
coloniales, notamment nord-africaines et indo..
chinoises.
Grâces en soient rendues aux organisateurs
de cette manifestation. Espérons que la Foire
laissera chez ses visiteurs au moins un germe
de curiosité à t'égard de nos terres exotiques.
Mais l'on voudrait que ce germe, loin de
s étiol er, Rrandit.
Bientôt, sur le Cours Dillon, les premières
pluies auront effacé les traces des stands, et
un mélancolique chiffonnier du faubourg Saint-
Cyprien aura ramassé le dernier prospectus. La
prairie dcê Filtres, en contre-bas, sera une
éponge, et, de l'autre côté de la Garonne déjà
puissante à cet endroit, la grisaille hiverna l e
fera momentanément oublier I éclat rouge et
or du quai de Tounis.
Mais au centre de la belle ville aux jolies
filles, les cafés resteront lumineux et bourdon-
neront comme des ruches. Là, se traitent sou-
vent d importantes affaires. Peut-être une af-
faire capitale pourrait-elle y trouver ses anima.
teurs, parmi le haut négoce qui s'y rencontre.
finie la tâche quotidienne car on œuvre, à
Toulouse, au moins autant que partout ailleurs
- avec la jeunesse des Facultés.
l'imagine donc, devisant « colonies » en cet
Agora cordial, quelques-uns de ces méridionaux
que je connais bien.
Ils ont l'esprit prompt, l'enthousiasme ful-
gurant, mais on aurait tort de parler, à ce pro-
pos, de feu de paille. Une raison, froide in-
croyablement étant donné les apparences -
et qui souvent ne laisse pas d'être ironique..
veille sans cesse au fond de leurs yeux vifs. Et
c est elle, sans doute, qui nourrit les tenaces
energies nées aux parages haut-garonnais: celles
des Galliéni, des Foch et de tant de grands
artistes.
Qu'un petit groupe s'embrase, non loin du
Capitole, pour l'idée coloniale, et il aura tat
fait de communiquer sa flamme à tout le Lan-
guedoc !
Ce qui m anime, quant à moi, c'est l'amour
profond que j' ai gardé à la cité de ma jeu-
nesse, mais c est aussi la conviction que Tou-
louse est prédestinée. Elle peut, elle doit jouer
un très grand rôle dans le rapprochement éco.
nomique et moral si nécessaire entre la France
et ses territoires exotiques.
Marseille, certes, est un seuil maritime ma.
gnifique.
Mais Toulouse donne l'essor à des ailes qui,
toujours plus nombreuses et rapides, relient
I Europe au Continent noir et à l'Amérique
du Sud ; Toulouse sera l'une des grandes gares
régulatrices du formidable mouvement d'échan-
ges qui empruntera, avant que dix lustres se
soient écoulés. le tunnel de Gibraltar ; Tou-
louse pourra devenir, dès que la France aura
décidé de préférer l'action aux paroles, l'énor-
me port de mer, où les grands cargos, venus
de l'Atlantique et de la Méditerranée, mêle-
ront les remous de leurs hélices ; Toulouse
pourra même offrir aux navires de guerre un
sûr arsenal et un passage libre de toute sujétion
étrangère, si par malheur les organismes d'en-
tente internationale ne découvrent pas des ga-
ranties - de - sécurité - autres aue les canons.
Mais par où commencer l'action ?
« Il faut, pour servir les hommes, rejeter
toute raison, comme un bagage embarrassant.
et s' élever sur les ailes de l' enthousiasme. Si
I on raisonne, on ne s'envol era jamai3. »
C'est Jérôme Coignard, le plus narquois per-
sonnage du prince des sceptiques, qui parle
ainsi.
Voilà la vérité des vérités. (Elle a tant
d'éclat, qu' Anatole France, à un moment
donné de sa carrière, n'a pu éviter de lui ren-
dre hommage, démentant ainsi presque toute
son œuvre.)
Ur, l'on nous a éteint toutes les étoiles, sauf
une. Elle était de diamant, sans doute, celle
qui résista. C'était, en effet, l'âme française.
Elle jeta des feux, pendant la guerre. Elle
resplendit, à la recherche de la paix. Qu'elle
touche de ses rayons généreux les 60 millions
d' hommes de l'Empire, et la pjtix sera solide-
ment fondée.
Car l'étranger ne s'attaquera pas à sa « se.
conde patrie ». s'il la voit unie, forte, devenue
multitude et sans autre ambition, cependant,
que de hausser le flambeau du progrès, sans
autre orgu
C'est pourquoi il faut et ici le raisonne-
ment ne peut en rien diminuer l'enthousiasme
qu'un grand élan porte les cœurs de France
vers les Frances lointaines. C'est pourquoi, con-
fiant en la vertu de l'exemple, je souhaite que
Toulouse, prompte à s'émouvoir et à aimer,
s'unisse par un lien quelconque à l'une quel-
conque de nos colonies.
Elle peut tresser ce lien dans la joie. Qu'une
fois l'an, une semaine de chants, de poésie, de
jeux sportifs soit dédiée à une œuvre de civili-
sation d'outre-mer et de tous les points du pays
d'Oc afflueront les offrandes.
Echanges, créations grandioses, tout le reste
suivra.
Il y a trente ans, j'aimais à errer sur les
hergcs du canal du Midi. Les lourdes péniches
bondées d'oranges m'envoyaient leur exquis
parfum. Je rêvais qu'un jour apparaîtraient,
aux détours du canal élargi, de hautes chemi-
nées de paquebots. Je ne donnait pourtant pas
à Toulouse le nom qui lui revient. Je crois au-
jourd'hui qu'elle n'a qu'à vouloir pour s ap-
peler « ville impériale ».
ae. LaromfyuKrt.
JMMMJWmOM
Rédaction & Administration :
14, ., ,
mais a"
Ttl tPII. L IPOUVVMI ,.,
- IIICHKLIBU1744
Les Annales Coloniales
Les annoncet et rte lame» «ont reçues au
bureau du tournai.
DiRftCTiUR-FoNDATBUit t Mtrotl RUEDEL
Tout les arttetes publiés dans notre Journal ne peuvent
dire reproduitT qu'en crilotl. AmALMS CoMMUAua
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle :
Un aa 6 Moi. 3 Moi.
Fiance et
colonies 180. toI. 50 »
Etranger 240 > 125 » 70 >
On s'abonne sans frat8 dans
tous lea bureaux de poste.
Sur ifmportance du problême des trypanosomiases
, en Afrique Equatoriale
e-~n~f!*t!''w
Avec quelque appréhension, j' aborde ici le
difficile exposé d'une question épidémiologique
des plus angoissantes, pour l'avenir de certains
de nos territoires d'Afrique équatoriale.
Cette angoisse ne nous est pas réservée, à
nous Français, sur la terre d'Afrique. Les Por-
tugais en Angola, les Belges en leur Congo,
les Anglais en Rhodésie, au Soudan et en Ni-
geria, la S. D. N. au Tanganyika, etc., en
somme, toutes les nations colonisatrices euro-
péennes, éprouvent la même redoutable inquié-
tude, devant l'étendue des ravages causés par
les Trypanosomiases.
Beaucoup s'imaginent que le problème des
« Trypanosomiases » en Afrique, se limite à
celui - de la Trypanosomiase humaine, en d'autres
termes, à.celui de la « maladie du sommeil H.
dont les terrifiants symptômes ont été plus ou
moins divulgués à a masse médicale par les
belles conférences du [Y Jamot, ainsi que par
quelques publications de haute vulgarisation.
Il n' est pas jusqu à un certain public, curieux
des choses exotiques qui, grâce à des films
projetés par des conférenciers adéauats, n ait
pu se rendre compte du lamentable état de
i homme sommeilleux.
Apparemment, la maladie du sommeil est un
important chapitre le plus cruel, du point
de vue humain de l'histoire des méfaits dus
aux Trypanosomes, mais puisque j'intitule cet
aperçu : « Problème des Trypanosomiases »,
c est sans doute qu'il en existe plusieurs. En
effet, à mon point de vue, on ne peut sépa-
rer en Afrique, la maladie humaine de celles
plus ou moins analogues, déterminées aussi par
des Trypanosomes aux animaux domestiques,
de trait ou de boucherie. Je vais m'efforcer de
montrer dans les lignes suivantes, combien vaste
est le rayon des actions nuisibles, où règne le
parasitisme des Trypanosomes. et de quelle
hauteur il convient d'envisager la lutte contre
lui.
L'émouvant appel de M. P. Taittinger.
député de Paris, paru le 3 octobre dans ce
journal. donnera à cet exposé objectif de la
question des « Trypanosomiases » en Afrique,
sa complète signification.
Sous le nom de « Trypanosomiases », d au-
cuns disent m Trypanosomoses o. on désigne
des affections provoquées par la présence de
microorganismes extrêmement mobiles dans les
humeurs de l'hôte envahi : sang, sérosités, li-
quide céphalo-rachidien. Ces microbes appar-
tiennent au groupe des Protozoaires. Malgré
leur mobilité, ils ne traversent pas la peau
saine. On les trouve sous toutes les latitudes.
Ils parasitent les animaux les plus variés.
Les régions intertropicales africaines n ont
pas le privilège exclusif des maladies à Trypa-
nosomes. L'Afrique du Nord a les Trynanoso-
miases du dromadaire, des équidés, des bovi-
dés. En Indo-Chine, aux Indes anglaises et
Néerlandaises, il faut compter aussi avec le
u Surra » des équidés. On vient de signaler
à la Martinique une Trypanosomiase des bovi-
dés. Enfin, dans le monde entier, y compris
l'Europe, la « Dourine » Trypanosomiase du
cheval, est répandue. Cette dernière maladie
n'existait pas dans .nos pays avant la guerre de
1914. Mais elle était installée en Russie d où
les grands mouvements de troupes, pendant la
tourmente dernière, la firent passer en Prusse,
en Belgique, en France. Le Canada, d autre
part, compte depuis longtemps avec elle.
Cette « dourine » se singularise des Trypano-
somiases dont nous dirons un mot tout à
l'heure, par sa transmission directe d'animal à
animal, au moment de l'accouplement. Pour
elle, il n'y a pas d'hôte intermédiaire.
De tout temps, même dans nos contrées,
certains vertébrés tels que de nombreux ron-
geurs, des poissons comme l'anguille, d'autres
encore, présentent des maladies à Trypanoso-
mes. Chez les Rongeurs, le Trvpanosome est
inoculé par les puces, chez les Poissons et les
Batraciens, ce sont des sangsues qui joueront
le rôle d'animal vecteur.
L'Amérique du Sud, le Brésil notamment,
se singularise enfin, par une Trypanosomiase
humaine qui lui est particulière. Le virus de
celle-ci (Trvpanosoma Cruzi) , diffèrent des vi-
rus de la Trypanosomiase africaine : Trypa-
nosoma Rhodesienne et Trvpanosoma Garn-
biense, a été découvert par le professeur Cha-
cas, dans l'Etat de Minas-Geraes. Il est trans-
mis à l'homme, aux tout jeunes enfants d'une
façon courante, par une grosse punaise des
habitations : Conorhinus megistus.
Déjà, nous voyons apparaître la question des
Ttypanosomiases, sous un jour nouveau. La
portée économique de ces maladies s élargit.
Disons, sans insister davantage, que le nom-
bre des Trypanosomes est innombrable. Patho-
gènes ou non, la plupart des groupes de ver-
tébrés sont touchés par eux, les invertébrés
n'en sont pas indemnes et les plantes elles-
mêmes, telles que certaines euphorbes, peuvent
cultiver des Trypanosomes dans leur sève.
Mais, s'il y a des Trypanosomes partout,
l'Afrique équatoriale est sans contredit leur lieu
d'élection. En dehors de la terrible « maladie
du sommeil » qui affecte l'homme, les Trypa-
niMonfr* peuvent parasiter et conduire de ce fait
à la mort de grands animaux domestiques : che-
val. mouton, bœuf, zébu, porc, etc. Il faut
Ajouter que nombre d animaux sauvages -
1 antilope par exemple ne sont pas réfrac-
taft. à la DiaBre des mouches infectantes. Ils
constituent alors de dangereux réservoirs de
vin», le gibier étant habituellement immum,
même pour les Trypanosomes pathogènes.
Les Trypanosomiases d'Afrique équatoriale :
maladie du sommeil de l'homme et Trypanoso-
miases des animaux dmwgiques à : Tr. Brwei,
Tr. Congolense, Tr. dimorphon, Tr. Theileri,
Tr. Cazalboai. Tr. Pecmdî etc. résultent.
comme on sait, de la piqOre, lorsqu elles sont
infectantes, de mouches 1 spéciales, les ulosst-
MI diptères hématophagei.
Universellement connues sous la dtagnation
8* « Tsé-toé Be ces mouches ont la taille de la
mouche commune de nos pays. Mais les sinis-
tres Glossines sont facilement reconnues par le
port, en ciseaux, de leurs ailes. D'ailleurs,
elles ne sont pas, d'une façon absolue, les
seules responsables de la maladie humaine ni
des maladies du bétail. D'autres mouches pi-
quantes : Taons, Stomoxes, des moustiques
aussi, peuvent à l'occasion, aider les Glossines
dans leur besogne.
On compte une dizaine d'espèces de Glos-
sines. Les plus redoutables pour l'homme et
les animaux sont : Cl. pal palis, Gl. morsitans,
Gl. swynnertoni et Gl. tachinoides.
Dans les contrées où il n'existe ni maladie
du sommeil. ni Glossines, mais où le cheptel
est atteint de Trypanosomiases, ce sont pense-
t-on, des diptères de la famille des Tabani-
dés (?), peut-être des tiques (?), qui sont les
propagateurs des enzooties à Trypanosomes.
Les Trypanosomiases animales ne sont pas
transmissibles à l'homme, encore que les : Trp-
panosoma Gambierue, et Tr. Rkodesiense de
la maladie du sommeil d'Afrique que le
Professeur Kleine considère comme identiques
aient une étroite parenté avec le Trypano-
soma Brucei des Bovidés.
Des faits qui précèdent, que faut-il con-
clure ? La conclusion est simple, elle s'impose.
L'Afrique équatoriale est le lieu d'élec-
tion des Trypanosomes, parce qu'il est
celui des Glossines. En Afrique, l'hom-
me est doublement victime des Glossi-
nes. Il l'est par voie directe, puisqu'elles
l' attaquent dans sa chair et par voie indirecte
puisque, susceptibles de contaminer les éleva-
ges, elles raréfient ses aliments. En réalité, la
contamination des bêtes de boucherie se fait le
plus habituellement, lorsque les troupeaux sont
envoyés des centres d'élevage à la côte, à tra-
vers la forêt tropicale. On peut dire que le
déficit en azote, ou plus simplement le déficit
en alimentation carnée, dont les Africains de
Gambie, de l' A. E. F.. du Katanga, du
Tanganyika, des Ouganda, Guinée, Côte
d'Or, Rhodesia, Mozambique, etc., se plai-
gnent, est le fait de la mouche tsé-tsé. S'atta-
quant sans distinction a l'homme et au trou-
peau, la mouche a barre deux fois sur le pre-
mier.
On conçoit maintenant les raisons de la dé-
chéance physique de ces peuplades africaines,
dont on se demande, si quelques-unes ne vont
pas disparaître. Par la même occasion, on peut
aussi entrevoir les causes profondes de l'anthro-
pophagie qui sévissait jadis.
Si j ai réussi à convaincre le lecteur de cet
article, de l'étroit rapport qui, en Afrique
Orientale et Equatoriale, unit l'homme à l'ani-
mal, le 1 rypanosome adapté au sang humain
avec le Trypanosome adapté au sang des
bovidés, le problème de la main-d' œu-
vre à celui de l'alimentation, la médecine
humaine à la médecine vétérinaire, la théra-
peutique humaine à celle des animaux, le but
que je m'étais proposé sera atteint. De cette
compréhension doit naître un programme d'ac-
tion qui, sur le même plan de sollicitude,
placera l'homme et les animaux de trait ou de
boucherie.
Condensées, mais aussi, incomplètes et dis-
sociées je m'en excuse auprès du lecteur
les notions ci-dessus portent la marque d'une
acquisition pénible. Toutes les disciplines
scientifiques ont dû donner, pour les extirper
au mystère. Toutes concourent pour les préci-
ser. La recherche sera longue encore. Quand
même nous aurions entre les mains un bon
agent de thérapeutique, le point final ne sera
pas posé. Il faut compter en effet, d'une part
avec les résistances spécifiques de certains Try-
panosomes pour des médicaments déterminés,
ainsi qu'avec la quasi invulnérabilité de la
mouche vectrice.
Plus tard, nous ferons ensemble le point,
sur les acquisitions thérapeutiques modernes.
La conclusion de cet aperçu, je la trouve en
écoutant le très honorable W. Ormsby-Gore
M.P., sous-secrétaire d'Etat du ministère des
Colonies à Londres, et Président de la IIe Con-
férence de la Maladie du Sommeil, tenue à
Paris du 3 ou 5 novembre 1928 : « Plus je
parcours le monde, clame l'honorable W.
Ormsby-Gore, plus je me convaincs que la
condition de la mise en œuvre des progrès des
pays tropicaux, en chaque domaine, est que
l'on consacre beaucoup plus d'attention à la
recherche scientifique. - Si - minutieux que puisse
dire l objet immédiat de cette recherche, on
doit toujours la poursuivre en embrassant, de
quelque manière, dans une vue d'ensemble
aussi vaste et aussi complète que possible, les
rapports entre les recherches sur les points par-
ticuliers et l'ensemble du problème. Ce n'est
qu'en réunissant tous les matériaux disponibles
accumulés. qu'il nous sera possible de voir dans
quelle direction porter les prochains efforts.
Si l'on me demandait de résumer en quoi
doit désormais consister la contribution de
l' Europe, à la solution des problèmes * tropi-
caux, aujourd'hui qu'a été institué le règne de
la paix et du droit, je dirais que c'est dans
un unique domaine Je la connaissance, à savoir
la biologie, la connaissance des lois de la
vie ».
On peut aveuglément souscrire à ce pro-
gramme. En France, les biologistes que leur
bonne étoile a guidés vers les études d'ordre
tropical, travaillent avec foi. Depuis quelques
années, une saine propagande alerte ( les pou-
voirs publics, l'opinion commence à s'émouvoir
aux choses de ta colonie, des ministères actifs
et réalisateurs se succèdent. Il semble que l'on
ait enfin appris à regarder les choses en face.
Ayons confiance. Au Cameroun, au Togo, en
A. E. F., l'oeuvre coloniale de notre France
humaine ne saurait avoir pour linceul la mem-
brane ondulante d'un Trypanosome,
.-.
Professeur agrégé de 14 Facultt
ée Pharmacie de Parts.
Problèmes tunisiens
M. François Manceron, Résident
IML Général de France à Tunis, s'em-
barque demain pour Tunis, j'ai dit
mardi quelques-unes des préoccupations qui
sollicitaient son attention en reprenant le gou.
vernail de la Régence : Collaboration jralllo.
indigène, organisation de la protection mé-
dicale des indigènes, programme de grands
tr cru aux. Il y en a d'autres qui ne sont pas
moindres.
L Office du vin permet aujourd hut d en-
visager la culture de la vigne et de défen-
dre les producteurs contre l'avilissement des
prix du vin. Il est de toute urgence d'eltvi-
sager quelque chose d'allalogue en ce qui
concerne l'huile. La récolte des olives s an-
nonce cette année très grosse, celle de Pau
dernier est à peine écoulée. Les Annales
Coloniales signalaient récemment que les
récoltes des oliviers seraient également ex-
cellentes en Espagne et en Italie. Il faut
défendre les producteurs du Sahel et du
Sud contre la menace de consommation
d'huiles d'olives étrangères. n'ayant tu la
saveur ni la qualité des huiles tunisiames.
Pour cela, il est indispensable de faire con-
naître les produits tunisiens. D'accord avec
les Chambres d'Agriculture et i4e Com-
merce, les récoltants et les fabricants d'hui-
les d'olives de la Rézence doivent tar des
annonces dans les journaux, par des affi-
ches, par des pancartes chez les revendeurs,
appeler l'attention du public français sur les
huiles de Sousse et de Sfax. Nul doute que
la clientèle métropolitaine ne réponde à l'ap-
pel qui lui sera ainsi adressé.
Les relations maritimes avec la France
sont à peu près suffisantes, sans plus. les
services d'aviation Marignane (Marseille)
Kereddine (Carthage) qui mettent 8 heures
de vol pour relier les deux côtes de la Médi-
terranée avec une courte escale à Ajaccio
sont appelés à devenir quotidiens.
Souhaitons que cela ne tarde Pas trop, les
rapports entre les deux pays y gagneraient
à tous les points de vue.
Mearcmi JKneifel.
Le départ de M. Manceron
M. Manceron, Résident général de France
en Tunisie, après avoir été reçu par M. Briand,
président du Conseil, ministre des Affaires
étrangères. a quitté Paris hier à midi, pour
Lyon, où il assistera aujourd'hui à un banquet
qui lui est offert par la Chambre de Commerce
de cette ville.
M. Manceron poursuivra sa route vers Mar-
seille ce soir. Vendredi matin, si le temps
est favorable, il partira de Marignane pour
Tunis en hydravion, en compagnie du capi-
taine Pouvreau, chef de son cabinet militaire,
et de M. Félix, chef du service de presse à la
Résidence. Une escale est prévue à Ajaccio
vers midi, et l'arrivée à Tunis aurait lieu vers
dix-huit heurea.
M. Manceron a été salué à son départ de
la gare de Lyon par M. Doynel de Saint-
Quentin, directeur d'Afrique au Quai d'Or-
say ; le général Heusch, chef de la division
métropolitaine; Geoffroy Saint-Hilaire, direc-
teur, et Barrioulet, sous-directeur de l'Office de
Tunisie ; Poncet, commissaire spécial de la
gare de Lyon ; Crancier, directeur des Finan-
ces de Tunisie, par les chefs de services finan-
ciers tunisiens et par de nombreux amis per-
sonnels.
M. Manceron a mis à profit sa présence à
Paris depuis quelques semaines pour étudier
avec le ministère des Affaires étrangères le
prochain budget de la Tunisie.
Son premier séjour dans notre protectorat lui
a permis d'apprécier la nécessité d'outiller lar-
gement la Tunisie en voies de communication,
routes et chemins de fer. Une commission spé-
ciale étudie ce problème, en prévision d un
emprunt qui serait émis l'année prochaine pour
répondre à ces besoins.
La situation générale de la Régence appa-
raît comme très favorable, en particulier au
point de vue du peuplement et de la colonisa-
tion française qui se poursuit suivant le pro-
gramme qui avait été arrêté il y a trois ans par
M. Lucien Saint, et auquel le nouveau Rési-
dent s' appl;que avec toute r expérience et l'ac-
tivité qui caractérisent sa mission en Tunisie.
@tao
Hommage anglais
M. Léo Weinthal, l'éminent directeur de
VAfrican World, la grande revue coloniale an-
glaise, publie dans son dernier numéro sur les
Annales Coloniales et sous sa signature, le filet
suivant que nous sommes heureux de reproduire
et dont nous le remercions.
Notre influent confrère parisien, les Annales
Coloniales, fondé et dirigé par M. Marcel Rue-
del, vient de consacrer une de ses remarquabla
éditions mensuelles de luxe si documentées, à
la Guadeloupe, une des plus belles îles des
Archipels des Indes Occidentales. Sans se
soucier de la Jéperue, celle pwbLication con-
tient de magnifiques suppléments en couleur
d'un goût très artistique, et qui, a eux seuls,
sont dignes a être retenus, les renseignements
sur le développement de cette colonie française
sont du plus haut intérêt, même en ce qui con-
cerne les projets d'exleruion des Américains.
Le diagramme, montrant la rapide progres-
sion des exportatiOflJ de 1913, avec 10.000.000
de francs à 160.000.000 de francs en 1918,
parle de lui-même.
Les principaux produits sont le rhum, la va-
nille, le cacao, le café, le bois de campêche,
le sucre, les bananes et le roucou.
Quelques excellents éditoriaux du sénateur
Bérenger et d'autres articles sur les plantations,
V industrie, le commerce, le développement du
tourisme, sont d'une lecture intéressante, et
cette poblication est, sans conteste, le meilleur
moyen de propagande. Nous félicitons cordiale-
ment ceax qui y ont collaboré^
Le renouvellement di privilège
de la Banque de tindochine
Après avoir été pratiquement arrêtées pen-
dant près de deux ans, les négociations relatives
au renouvellement du privilège de la Banque
de l'Indochine ont recommencé récemment entre
les ministères intéressés et la Banque. Une for-
mule nouvelle qui avait fait l'objet de pourpar-
lers avant les vacances fait présentement l'objet
d'études approfondies. L' accord n'est pas en-
core réalisé entre les deux parties, mais un
progrès appréciable se trouve accompli du seul
fait de la reprise active des pourparlers.
Le projet qui semble devoir aboutir présente
une importante participation de I Etat dar;s le
capital de la Banque : c' est un système tenant
un peu de l' économie mixte telle qu' elle est
appliquée pour des entreprises d'intérêt général
dans la région lyonnaise.
Le Conseil d' administration de la Banque
de l'Indochine a déjà consacré deux séances à
l' examen approfondi de la nouvelle convention.
Nul doute qu'il n' ait terminé cette étude et pris
une décision dans sa prochaine réunion, la se-
maine prochaine.
Il est permis de supposer que la question de
la stabilisation de la piastre, problème qui pré-
sente un caractère d'urgence indéniable, pourra
être résolue en même temps que celle du pri-
vilège.
Souhaitons qu au régime provisoire se subs-
titue un accord définitif pour le plus grand bien
de l'Etat, de la colonie et de notre crédit en
Extrême-Orient.
Dépêches de flndochiiie
Manœuvres au Tonkin
/)#•roulées la semaine dernière dans la région
(ronHère, de Cito Itanq sous la direction du
général lirbttiUcul avec C utilisation des
troupes d'infanterie européenne et indi-
gène et de rartillerie.
Au Yunnan
Le Directoire, d'après une information
de source cldtwise, a rtjagi vigoureusetnenl
contre t'agitatiun d'origine communiste.
Des arrestations ont clé opérées : lit(ili
communistes militants ont été fusilles,
après condamnation pour menées contre
tu sûreté de l'Etat.
La presse locale annonce
raient le Directoire à sortir de ta crise
financière actuelle en mettant à sa
sition trois millions de dollars de Ilotig-
Konfl. Ces fonds seraient employés à (rnp-
Jwr de la monnaie, pour rernloriser le dof-
ar local.
Indoparifl.
La première liaison postale
entre la France et l'Indochine
1
l'n avion de la Compagnie .l/A /li/V, parti
de Saigon vendredi 1 1 octobre au matin, en
vue d'assura la liaison postale avec l avion
de la Compagnie hollandaise, venant d'El/-
rope, est arrive le même jour à Hallglwk, à
i ç heures.
- Informé que {m'ion hollandais, trop lourd
pour faire escale à Bangkok, devait atter-
rir à l'raclmab. à 300 kilomètres plus ait sud,
l'avion de l'Air Asie s'est rendu à cette es-
cale plus éloignée le samedi 1 2 octobre.
L'avion hollandais étant arrivé le diman-
che 13, à 17 heures, l'avion de l'Air-Asie
est reparti le lundi matin 1.4 octobre, à 6
heures, pour atterrir à Saigon à 16 heures,
fi fectuant ainsi sans aucun incident la pre-
mière expérience de liaison postale entre la
Métropole et icI capitale économique de VIn-
dochine.
(Par dépêrhe).
4»
Retour de Poulo-Condore
M. Rosier, directeur de l'Observatoire na-
tional de Marseille, partait, en mars dernier,
à la tète d'une mission scientifique pour ob-
server dans l'île de Poulo-Condore l'éclipsé
de soleil qui devait se produire le 9 mai.
M. Bosler vient de rentrer à Marseille après
avoir traversé l'Indochine, la Chine, le Ja-
pon, la Sibérie, l'U.R.S.S. Le directeur de
t'Observatoire a déclaré que le mauvais état
atmosphérique avait contrarié ses observa-
tions. M. Bosler et ses compatriotes réussi-
rent à prendre plusieurs photographies spec-
troscopiques, qui leur permirent de constater
la richesse de la lumière émise par la cou-
ronne solaire en rayons rouges et infrarou-
ges, ce qui tend à favoriser l'hypothèse que
cette atmosphère renferme des poussières as-
sez denses. L'éclipse dura exactement quatre
minutes trente secondes.
La conférence nord-africaine
• »•» ̃
La réunion de la sixième conférence nord-
africaine, dont nous avons annoncé les lieu
et date, réunird à Tunis M. Manceron, Ré-
sident général à Tunis; M. Pierre Bordes,
Gouverneur général de l'Algérie ; M. Lucien
Saint, Résident général du Maroc et le re-
présentant du Gouverneur de l'Afrique Oc-
cidentale Française.
Comme les précédentes, elle s'occupera
tout particulièrement de questions économi-
ques : liaisons rapides entre les trois gou-
vernements de l'Afrique du Nord, améliora-
tion des réseaux télégraphiques et téléphoni-
ques, création de services aériens. Les ques-
tions sahariennes retiendront également son
attention à la veille de la solution du grand
problème du transsaharien.
La conférence s'attachera enfin II régler
certains problèmes d'hygiène sociale de la
plus haute importance : lutte contre les ma-
ladies sociales, trachome, syphilis, tubercu-
lose surtout, qui paraît s'accroître en Afri-
que du Nord depuis que les travailleurs
vont nombreux s'employer en France.
1 Enfin une question avait été effleurée l'an-
née dernière qui sera cette année d'actualité:
> la lutte contre les acridiens.
Et l'avenir économique
de notre empire colonial ?
.8.
Du discours que M. Paul Painlevé, ministre
de la Guerre, a prononcé à la Sorbonne i l'oc-
casion du départ du premier contingent incor-
poré sous le régime de la loi d'un an, nous ne
retiendrons que le passage relatif à Vemploi des
forces coloniales et nord-africaines composées
actuellement de DEUX CENT MILLE INDIGÈNES
(CENT MILLE nord-africains et CENT MILLE co-
loniaux).
Présenter le système du service d'un an
comme une des plus grandes réformes démo-
cratiques basée sur le principe de l'égalité du
service militaire pour tous les citoyens capables
de porter les armes et constituer le noyau de
cette armée nationale avec 200.000 soldats in-
digènes astreints à trois années de service mili-
taire nous paraît inconcevable, et c'est cepen-
dant ce que compte faire le ministre de la
Guerre.
N'est-il pas bon de rappeler que c' est pour
conserver à l'A.O.F. une main-d'oeuvre indis-
pensable que le Gouverneur général Van Vol-
lenhoven s 'est fait glorieusement tuer à Long-
pont. De tous côtés, on nous montre et démon-
tre que la question de la main-d'œuvre est
pour notre empire colonial une question vitale,
et nous assistons à ce râflement de la main-
d'œuvre (200.000 hommes valides) pour les be-
soins du service d'un lin 1
Dans sa conclusion technique, M. Paul
Painlevé envisage qu'il sera facile d'apporter
au système bien des modifications, bien des
ajustements.
Ce sera l' occasion de faire réintégrer toutes
nos troupes indigènes, tout au moins nos troupes
noires, en Afrique, ainsi que les Annales Co-
loniales n'ont cessé de le demander et de laisser
aux troupes métropolitaines mieux groupées, plus
solidement organisées, le soin de devenir « une
force au service de la paix ».
Ce sera en même temps la solution de la
question de la main-d' œuvre indigène, tout au
moins une des solutions du problème.
£ uff
Hippisme et Maroc
La journée d'hier au Tremblay a été un
franc sutcès marocain. Deux chevaux, dont le
nom de baptême rappelait l'Empire chérifien,
ont réussi. Le premier que nous avions donné,
Marrakech, à M. Marcel Boussac, et monté
par T. Turner. a triomphé dans le Prix Belle-
de-Nuit, appelé ainsi pour rappeler une glo-
rieuse pouliche et non Belle-de-jour, pour ren-
dre hommage au talent de Joseph Kessel. Son
succès était escompté, car il n'a rapporté que
24 francs pour 5 francs. Il est vrai qu'il a
gagné dans un fauteuil. de quatre longueurs.
Quant au second, il s' est placé deuxième dans
le grand prix du Gentleman et s' appelait
drôle d'idée - Abd el Krim appartenait à
M Emile Marchand, était monté par M. de
deville et a fait à la place 17 francs pour
5 francs.
BoiareË.
Kalifala Sidi bé
peintre soudanais
l' 1
J ai vu l' exposition sensationnelle des cali-
cots peints de Kalifala Sidibé, je pourrais,
comme les autres, crier au miracle et donner
comme modèle à nos artistes ce nègre primitif.
Mais je préfère m'enthousiasmer sans dépit
ni esprit réactionnaire. C'est une technique ma-
ladroite qui, toutes proportions gardées, a quel-
que ressemblance avec l'art japonais.
-- Une série de toiles de calicot, imbibées
d'une mince couche de couleurs simples, offre
à nos yeux des paysages africains, des fleuves,
des forêts, des paillottes nègres où s'animent
des scènes humaines.
La forêt, c' est une rangée de troncs d'ar-
bres, les seins des femmes sont un point et un
demi-cercle, sauf un seul dont le profil se dé-
tache en forme de triangle, le bras étant levé.
Des chasses épiques : un serpent a désar-
çonné un cavalier dont toute la tête et les
épaules sont enfouies dans la gueule du mons-
tre. Un lion, une patte barbouillée de sang
carminé, enfoui dans les entrailles d'un buffle,
ne voit pas le chasseur qui se prépare à lui
flanquer un coup de lance. *
Dans tout cela, un certain sens de la cou-
leur, des gris et des jus tabac pour les corps
que font jouer l'éclat des calebasses rouges des
pagnes jaunes ou des flots bleus, ainsi qu'un
dessin inexistant ne permettent pas de porter
Kalifala Sidibé aux nues de la peinture. On
rirait de l'exposition des gribouillages d'un
paysan d'Europe. Que le cas de Kalifala Si-
dibé prouve qu'il y a un tempérament de pein-
tre en lui, d'accord.
Mais en faire tout de suite un génie et traiter
avec dédain les efforts de nos modernes, c'est
de l'enfantillage.
Kalifala Sidibé, ne vous enivrez, pas de l'en-
cens des Parisiens qui ont vite fait de s'en-
gouer. - -
Mais si vous avez la chance d'obtenir de
votre gouverneur une bourse d'enseignement,
ne manquez pas de venir à Paris. Vous feriez
des progrès prodigieux à l'atelier d'un M. An-
dré Lhote.
Morand Blis«a-Rhcais
.,.
TAUX DL LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Imioehine vient (le
faire s'cnnaitfe ou ministre des (renies! qu'il la
date du 10 octobre i' le taux ofliHel de la
piastre était de 10 fr. 70.
LUIIC KN PAG M :
\t. Laurent Eynac au Maroc.
L'Aviation coloniale.
A l'Académie des Sciences.
Au Conseil général de la Nouvelle-Calédonie.
Les Croisières.
L'éruption du Mont-Pelô.
Toulouse, ville impériale
.t.
« Si la Garonne avait voulu. » Autrefois,
sur le mode plaisant, cela se chantait, me sent.
ble-t-il.
Il est permis de dire fort sérieusement : « Si
Toulouse voulait. »
La Foire de Toulouse, m'écrit-on, prend
une importance grandissante, et elle offre, cette
année, un raccourci, non seulement de la pro-
duction métropolitaine, mais des productions
coloniales, notamment nord-africaines et indo..
chinoises.
Grâces en soient rendues aux organisateurs
de cette manifestation. Espérons que la Foire
laissera chez ses visiteurs au moins un germe
de curiosité à t'égard de nos terres exotiques.
Mais l'on voudrait que ce germe, loin de
s étiol er, Rrandit.
Bientôt, sur le Cours Dillon, les premières
pluies auront effacé les traces des stands, et
un mélancolique chiffonnier du faubourg Saint-
Cyprien aura ramassé le dernier prospectus. La
prairie dcê Filtres, en contre-bas, sera une
éponge, et, de l'autre côté de la Garonne déjà
puissante à cet endroit, la grisaille hiverna l e
fera momentanément oublier I éclat rouge et
or du quai de Tounis.
Mais au centre de la belle ville aux jolies
filles, les cafés resteront lumineux et bourdon-
neront comme des ruches. Là, se traitent sou-
vent d importantes affaires. Peut-être une af-
faire capitale pourrait-elle y trouver ses anima.
teurs, parmi le haut négoce qui s'y rencontre.
finie la tâche quotidienne car on œuvre, à
Toulouse, au moins autant que partout ailleurs
- avec la jeunesse des Facultés.
l'imagine donc, devisant « colonies » en cet
Agora cordial, quelques-uns de ces méridionaux
que je connais bien.
Ils ont l'esprit prompt, l'enthousiasme ful-
gurant, mais on aurait tort de parler, à ce pro-
pos, de feu de paille. Une raison, froide in-
croyablement étant donné les apparences -
et qui souvent ne laisse pas d'être ironique..
veille sans cesse au fond de leurs yeux vifs. Et
c est elle, sans doute, qui nourrit les tenaces
energies nées aux parages haut-garonnais: celles
des Galliéni, des Foch et de tant de grands
artistes.
Qu'un petit groupe s'embrase, non loin du
Capitole, pour l'idée coloniale, et il aura tat
fait de communiquer sa flamme à tout le Lan-
guedoc !
Ce qui m anime, quant à moi, c'est l'amour
profond que j' ai gardé à la cité de ma jeu-
nesse, mais c est aussi la conviction que Tou-
louse est prédestinée. Elle peut, elle doit jouer
un très grand rôle dans le rapprochement éco.
nomique et moral si nécessaire entre la France
et ses territoires exotiques.
Marseille, certes, est un seuil maritime ma.
gnifique.
Mais Toulouse donne l'essor à des ailes qui,
toujours plus nombreuses et rapides, relient
I Europe au Continent noir et à l'Amérique
du Sud ; Toulouse sera l'une des grandes gares
régulatrices du formidable mouvement d'échan-
ges qui empruntera, avant que dix lustres se
soient écoulés. le tunnel de Gibraltar ; Tou-
louse pourra devenir, dès que la France aura
décidé de préférer l'action aux paroles, l'énor-
me port de mer, où les grands cargos, venus
de l'Atlantique et de la Méditerranée, mêle-
ront les remous de leurs hélices ; Toulouse
pourra même offrir aux navires de guerre un
sûr arsenal et un passage libre de toute sujétion
étrangère, si par malheur les organismes d'en-
tente internationale ne découvrent pas des ga-
ranties - de - sécurité - autres aue les canons.
Mais par où commencer l'action ?
« Il faut, pour servir les hommes, rejeter
toute raison, comme un bagage embarrassant.
et s' élever sur les ailes de l' enthousiasme. Si
I on raisonne, on ne s'envol era jamai3. »
C'est Jérôme Coignard, le plus narquois per-
sonnage du prince des sceptiques, qui parle
ainsi.
Voilà la vérité des vérités. (Elle a tant
d'éclat, qu' Anatole France, à un moment
donné de sa carrière, n'a pu éviter de lui ren-
dre hommage, démentant ainsi presque toute
son œuvre.)
Ur, l'on nous a éteint toutes les étoiles, sauf
une. Elle était de diamant, sans doute, celle
qui résista. C'était, en effet, l'âme française.
Elle jeta des feux, pendant la guerre. Elle
resplendit, à la recherche de la paix. Qu'elle
touche de ses rayons généreux les 60 millions
d' hommes de l'Empire, et la pjtix sera solide-
ment fondée.
Car l'étranger ne s'attaquera pas à sa « se.
conde patrie ». s'il la voit unie, forte, devenue
multitude et sans autre ambition, cependant,
que de hausser le flambeau du progrès, sans
autre orgu
C'est pourquoi il faut et ici le raisonne-
ment ne peut en rien diminuer l'enthousiasme
qu'un grand élan porte les cœurs de France
vers les Frances lointaines. C'est pourquoi, con-
fiant en la vertu de l'exemple, je souhaite que
Toulouse, prompte à s'émouvoir et à aimer,
s'unisse par un lien quelconque à l'une quel-
conque de nos colonies.
Elle peut tresser ce lien dans la joie. Qu'une
fois l'an, une semaine de chants, de poésie, de
jeux sportifs soit dédiée à une œuvre de civili-
sation d'outre-mer et de tous les points du pays
d'Oc afflueront les offrandes.
Echanges, créations grandioses, tout le reste
suivra.
Il y a trente ans, j'aimais à errer sur les
hergcs du canal du Midi. Les lourdes péniches
bondées d'oranges m'envoyaient leur exquis
parfum. Je rêvais qu'un jour apparaîtraient,
aux détours du canal élargi, de hautes chemi-
nées de paquebots. Je ne donnait pourtant pas
à Toulouse le nom qui lui revient. Je crois au-
jourd'hui qu'elle n'a qu'à vouloir pour s ap-
peler « ville impériale ».
ae. LaromfyuKrt.
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