Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-10-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 octobre 1929 15 octobre 1929
Description : 1929/10/15 (A30,N149). 1929/10/15 (A30,N149).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280623z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TIIKNTIKMK ANNEE. - Ne 149.
LB NUMERO : 10 QBNTIMK8
MARDI soin, ir, (H/romu-: W29.
JOURllll OUOTIDIE.
Rédaction & Administration :
14, Kl« II MM-TUHT
PARIS 08')
1 tLtPH. * LOUVM 1M7
- RICHELIEU 1744
Les Annales Coloniales
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Programme tunisien
C" - 11.
M. François Manceron, Résident général
le France à Tunis, quitte demain Paris pour
lejoindre son poste, mais, si le temps le per-
met, au lieu de prendre, selon la tradition, le
paquebot de la Compagnie Transatlantique
;)()ur Tunis, il utilisera la voie des airs et mon-
tera, avec Mme Manceron, en avion à Mari-
gnane (Marseille) pour rejoindre Khérédine
(champ d'aviation près de Carthage). Huit
heures de vol les mettront le jour même dans
la capitale de la Régence.
Avant que cet éminent fonctionnaire, qui
st un vieux Tunisien, rejoigne son poste, il est
intéressant de faire le point et de marquer les
tignes les plus importantes de la politique qu'il
ompte suivre dans la Régence au cours des
Innées qui vont venir.
Fixons les indigènes au sol
Une de ses premières préoccupations serji
le fixer au sol les indigènes.
« M. Lucien Saint, me disait-il avant son
lépart, a donné la plus grande attention à ce
problème et en a rapidement développé les
éalisations. Je suis heureux de rendre hom-
noge à I'oeuvre déjà accomplie et vous poncez
tre sûr que je la poursuivrai dans la vois qu'il
i'a tracée. »
Le service compétent est débordé ; des cré-
iits nouveaux sont prévus au budget, qui per-
lettront, d'une part, de hâter les travaux d im-
matriculation et d'augmenter l'effectif du Tri-
unal mixte, à qui incombe cette tâche. Parai-
bernent, se trouveront ainsi assurées légale-
îent l' extension de la propriété française et la
décision des droits de propriété indigène.
La revision du cadastre n'est pas encore
nvisagée en Tunisie. L'opérer par avion serait,
emble-t-il à l'Administration, une charge
ssez grosse, car il faudait se servir d'avions
j our évaluer annuellement les récoltes sur les-
luelles l'impôt est basé, et ce serait une opé-
ition à recommencer tous les ans, donc le
relevé de l'impôt coûterait plus qu'il ne rap-
porterait.
Joignons les Indigènes. et les autres.
A l'heure actuelle, les problèmes d'hygiène,
j' assistance médicale et de médecine sont à
! ordre du jour dans tous nos pays d'outre-
ter.
Des crédits plus importants sont prévus dans
̃: budget qui va être présenté & la prochaine
ession du Grand Conseil de la Régence.
Jusqu'à présent, il n'y a qu'un seul hôpital
rançais. c'est l'hôpital civil de Tunis ; il n'y
; a au un seul hôpital indigène, c'est 1 hôpital
iadilci qui est dirigé par le docteur Brun, un
'., rand chirurgien, 1 élève du professeur Duval.
)n peut évaluer à 60.000 le nombre de ses
interventions.
Cette année, a été posée la première pierre
e l'hôpital de Sfax, destiné à la fois aux
Européens et aux indigènes ; on continuera par
'ou s se, d'autres hôpitaux suivront. Mais ce
aste programme ne pourra être réalisé qu'avec
les ressources supplémentaires, les crédits an-
nuels étant notoirement insuffisants.
La mortalité infantile est, comme dans tous
;s pays d'Afrique, considérable dans toute la
légence.
« Mme A.-Lucien Saint, me rappelait M.
lancer on, a tout l'honneur d'une œuvre qui
répandu ses bienfaits sur toute la Tunisie :
outtes de lait, dispensaires, consultations de
olminons. Il y a plus de quarante institutions
e ce genre dues à l'inlassable initiative de
Mme A.-Lucien Saint. »
Mme Manceron maintiendra ces oeuvres ;
..ssurant la vie à celles qui existent déjà, elle
n créera de nouvelles, elle s'attachera surtout
i leur donner des ressources permanentes dues
l'initiative privée, et tombant régulièrement,
"fin d'assurer la pérennité d'un effort dont tous
^connaissent en France, comme en Tunisie,
'es admirables résultats.
- -
Qui n'a vu en Afrique du Nord cette puru-
ence des yeux de beaucoup d'indigènes 7
:' est ce qu'on appelle le trachome.
Hier même, pendant la session # du XIIIe
( Congrès international d'ophtalmologie, à Buda-
)est, MM. 1. Van der Hoeve, président, et
̃l.. Marx, secrétaire du Congrès, ont convoqué
ne conférence à laquelle ont pris part les
eprésentants de vingt-cinq Etats.
MM. Lutrario (Rome) et Jitta (Amsterdam),
délégués du Comité d'hygiène de la Société des
Nations, ont exposé, dans un rapport détaillé
t basé sur des données officielles, la propaga-
on du trachome et la nécessité de combattre
ette maladie. Ils ont complété ainsi les rapr
ports sur une des principales questions portées
l'ordre du jour du Congrès.
La Conférence a pris la résolution de créer
ine ligue internationale contre le trachome. Sur
a proposition de M. Van der Hoeve, le pro-
fesseur Emile de Grosz (Budapest), a été élu
'.>résident, et le docteur F. Wibaut (Amster-
dam), secrétaire de cette organisation. Ils ont
:té chargés de former, pour l'élaboration des
;tatuts, un comité composé de délégués des
:igues et des associations ophtalmologiques qui
•xistent déjà actuellement. La présidence a
eçu pouvoir d'entrer en contact avec le Ço-
nité d'hygiène de la Société des Nations et la
fondation Rockfeller, et de solliciter leur
tppui pour l'action qui est envisagée.
Mme Manceron, qui est une Française de
Tunisie, va s'attacher à arrêter les ravages de
.e fléau, en plein accord avec la ligue inter-
tationate. Il y a deux autres maux qui sévissent
tussi sous le ciel bleu de l'antique Numidie,
:omme aux quatre coins du monde : la syphilis
ït la tuberculose.
Et maintenant, il est prévu la création d'un
tgrand Office d'Hygiène Sociale à la tête du-
quel sera placé un médecin, auquel seront ad-
oints quelques auxiliaires. Il s'agira d'étudier
à les moyens de combattre les trois grandes
maladies dont je parlais tout à l'heure. Il fau-
dra créer encore des dispensaires, des consul-
tatioDa, Il faudra simultanément faire une vaste
publicité par affiches pour faire comprendre aux
indigènes, et aussi à certains Européens, cam.
ment. se défendre contre ces lféaux. De la
même façon qu' en France, où on lutte contre
le taudis et l'alcoolisme, on préparera des
affiches synthétiques rédigées en français, en
arabe, en italien, sur lesquelles quelques ima-
ges frappantes montreront les phases de ces
maladies et l'émouvante résurrection des mal-
heureux traités et guéris.
M. Thierry, directeur de fïnterieur à TunM,
a procédé à une enquête très serrée en France
et en Algérie sur ce qui a été fait. C'est sur
ces indications que les prévisions budgétaires
expliquant l'organisation de ce grand Office
d'hygiène sociale, ont été établies. Il va être
demandé d'autres crédits pour approvisionner
de quinine en grande quantité les centres les
plus importants du protectorat.
Problèmes économiques
Un autre grand problème, qui sollicite la
Tunisie plus impérieusement peut-être que ses
voisines de l'Afrique du Nord, c'est le déve-
loppement de l'outillage.
À ce point de vue, avant de rien envisager,
il faut ( attendre les propositions de la Commis-
sion d'Etudes qui apportera ses conclusions au
début de l'an prochain.
Il faut le dire : la Tunisie, avec des moyens
médiocres, a profité au maximum de son petit
outillage. A l'heure actuelle, pour une fois, à
la veille de son cinquantenaire, la Tunisie doit
voir vite et grand.
Coopération franco-indigène
L' oeuvre d'avances aux coopératives agricoles
doit s'élargir. m
Il faut créer des silos en ciment armé, par-
tout, pour conserver les grains et opérer leur
triage ; il y a déjà un silo, à Béja, qui appar-
tient à la coopérative agricole de Béja ; deux
autres sont en voie de création dans les centres
de culture de céréales : il importe que cette
réalisation ne tarde pas.
Les indigènes, maintenant qu'ils sont associés
aux colons dans ces coopératives, comprennent
rapidement l'utilité de tout ce qui s'y fait, aussi
ne veulent-ils point, pas plus que les Français,
que le blé de Tunisie subisse une légère dé-
préciation à son arrivée en France, il sera dé-
sormais à l'abri de cet avatar grâce aux coopé-
ratives agricoles. Dans leurs silos, le grain sera
conservé et sélectionné: bien plus, les indigè-
nes savent désormais qu'en confiant leurs grains
à la coopérative, ils bénéficient d' avances sur
leurs récoltes à des taux raisonnables et ne
seront ptus pris à la gorge par les usuriers.
La Tunisie donne en cela un exemple que
M. Jean Hennessy, ministre de l'Agriculture,
voudrait voir suivre par la France dans le plus
bref délai. A ce point de vue, la Régence est
en avance à la fois sur la métropole et sur
l'Algérie comme d'ailleurs au point de vue de
l'outillaffe mécanique agricole.
Une délégation d Algériens, voyant au prin-
temps de cette année ce qui a été fait en Tu-
nisie par les agriculteurs, reconnaissait l'avance
prise par la soeur voisine. Nulle part, propor-
tionnellement, on ne voit en service comme en
Tunisie un nombre aussi considérable de ces
moissonneuses-batteuses qui coupent le blé dans
le champ et rendent le grain sur place ficelé en
sacs.
Coopération entre Européens et indigènes
dans les associations agricoles dont notre col-
laborateur et ami, M. Edouard de Warren, fut
et est demeuré l'actif et dévoué animateur,
donne à ces dernières le sentiment de la com-
munauté d'intérêts et dissipe la défiance qu'ils
pouvaient avoir contre nous.
Il y a bien d'autres choses aussi dans le
programme de M. François Manceron. J'en
parlerai un prochain jour.
Marcel Ituedef.
.t. V
M. Lucien Saint à Rabat
.,.
Chez le Sultan
Le Résident général, désireux de saluer le
sultan à son retour de France, s'est rendu au
Palais chérifien, où il a été reçu en audience
privée par Sidi Mohammed.
La dissidence
Au cours d'une interview à Rabat, M. Lu-
cien Saint a déclaré que les dissidents se mon-
traient peu actifs.'
Quelques coups de main, a-t-il dit, ont été
signalés sur divers points, mais ils n'ont pas
revêtu jusqu'à présent de caractère sérieux.
Au Dadès, sur trois harkas qui ont parcouru
le pays, deux sont de retour et une seule pa-
trouille y est encore.
Dans le Souss, le chef de guerre Merebbi
Rebbo a ralenti légèrement les soumissions,
mais la situation reste normale.
En aucune façon, a ajouté le Résident, nous
ne ferons d'opérations militaires. Je suis, à ce
sujet, en plein accord avec le Parlement.
La commission du budget
La Commission du budget marocain, com-
prenant des représentants de la population et
des fonctionnaires, réunie sous la présidence de
M. Lucien Saint, qui a tenu à suivre person-
nellement les travaux, a entendu le rapport de
M. Branly, directeur général des Finances.
Après discussion, elle a accepté un projet
d'augmentation de 100 millions. Le budget
sera soutenu devant le Parlement français par
le Résident général qui quitte à cet effet le
Maroc vers le 15 décembre.
La Vie CONFÉRENCE NORD- AFRICAINE
.11
Nous rappelons que la 6' conférence nord-
africaine aura lieu à Tunis le 12 novembre
prochain.
Le ministre en avion
o »♦»
M, Laurent-Eynac, Ministre de
l'Air, s'est rendu de Toulouse au
Maroc, par la voie des airs. Il doit
inspecter à Rabat, Casablanca, Marrakech,
FI., Taza, Meknès, les formations aéro-
nautiques. L'étude des projets concernant
Vairo-fort de Casablanca retiendra parti-
culièrement son attention.
Ce voyage a donc un but p-récis, mais
s'il n'était que d'inspection géntrale, il n'en
serait pas moins utile et Von ne devratt p«!
à M. Laurent Eynac, pour l'avoir entrepris,
moins de gratitude qu'à M. André Magi-
not pour ètrê allé voir de ses yeux le canal
de Sotuba.
De toutes parts, l'on réclame des « réa-
lisateurs », et il nous faut en effet des
hommes d'action et de décision pour ré-
soudre dans un sens immédiatement « pra-
tique 1 les grands problèmes nationaux.
Ceux que pose l'aviation coloniale sont
parmi les plus pressants. L'on gagne du
temps en allant sur place se documenter ;
c'est sur place que l'on a le plus de chan-
ces de trouver les inspirations d'où peuvent
jaillir les solutions supérieurement efficaces.
M. Lucien Saint rappelait naguère, dans
un déjeuner entre amis, que la première
fois qu'il vit Casablanca, lors de la premiè-
re Conférence Nord-Africaine, il s'étonna
des - - dimensions du port et dit in petto :
« Le Maréchal a vu vraiment grand -9.
« Eh bien 1 ajoutait, il y a trois se-
maines, le Résident Général, le soin m'in-
combe maintenant de l'agrandir 9.
Ces installations maritimes ne sont-elles
pas déjà, à elles seules, un exemple et com-
me un conseil d'amples et audacieuses con-
ceptions 1 Songeons que, non seulement il
n'est pas impossible, mais il est dans la
logique du progrès que le trafic du port
soit un jour - prochain peut-être - dé-
passé par celui de l'aéro-port.
M. Pierre Lyautey indiquait récemment,
dans la Revue des Vivants, que des milliers
de voies aériennes avaient ctè créées aux
Etats-Unis entre 1922 et 1929 Le chiffre
est si formidable que je ne veux le repro-
duire avant d'avoir pris le temps de le véri-
fier à des sources officielles. Mais il est bien
certain que l'essor de l'aviation en Amérique
du Nord tient du prodige.
Or, l'Afrique appelle un développement
semblable. Neuve sur d'énormes étendues,
elle a des besoins innombrables à cet égard.
Port d'escale et future tête de lignes, on
voit ce que Vaéro-port de Casablanca peut
réclamer de hangars, d'ateliers, de réscr-
voirs. (Réservoirs à mazout, sans doute,
si l'espoir que l'on fonde en ce moment sur
l'application des moteurs Diesel à l'aéro-
plane se trouve fondé - et il semble bien
qu'il le soit, auquel cas l'augmentation
considérable du coefficient de sécurité va
extraordinairement multiplier la clientèle des
lignes aériennes).
Bref, M. Laurent Eynac doit trouver à
Casablanca ample matière à exercer sa clair-
voyance et son énergie.
Et le reste de son voyage lui permettra,
entre autres gestes utiles, celui qui consiste
à se montrer le frère d'armes ae nos pha-
langes volantes qui, jusque dans les tâches
les plus pacifiques et les plus « quotidien-
nes 9, ne cessent d'écrire sur le ciel le plus
héroïque des romans d'aventure.
frites! JTamfoa,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
M. Laurent Eynac au Maroc
M. Laurent Eynac, ministre de l'Air, qui
avait quitté l'aérodrome de Toulouse lundi
matin, est arrivé à Rabat hier à 18 heures
après avoir fait escale à Alicante qu'il avait
quitté à 12 h. 35 et à Tanger à 16 h. 35.
Le ministre de l'Air est accompagné dans
son voyage d'inspection des formations ma-
J'ocables de l'aéronautique par le colonel
Duseigneur, M. André Bouilloux-Lafont, le
lieutenant de vaisseau Pecqueur" et M.
Proust, député d'Indre-et-Loire. -
Les soldats de Vaviation, de la coloniale
et des chasseurs d'Afrique rendirent les
honneurs au ministre qui, souriant, ne
montre nulle fatigue de ce long voyage
aérien. M. Laurent-Eynac est reçu par le
Résident général Saint, entouré des mem-
bres de ses cabinets civil et militaire, le
grand vizir El Mokri, représentant le Sul-
tan; le pacha de Rabat et les officiers su-
périeurs des troupes d'occupation. Aux ac-
cents de la Marseillaise, M. Laurent Eynac
passe en revue le 37e régiment d'aviation,
présenté par le colonel Lacolley. Puis, dès
qu'à pris terre le second avion, qui amène
le colonel Duseigneur, le commandant Pec-
queur et M. André Bouilloux-Lafont, prési-
dent du Conseil d'administration de la
Compagnie aéro-postale, le ministre monte
avec M. Saint en auto et gagne la Rési-
dence.
Le voyage aérien doit se poursuivre par
Casablanca, Marrakech, Meknès Fez et
Taza, et les divers emplacements d'esca-
drilles.
AI. Laurent Eynac sera de retour à Paris
à la fin de la semaine.
CINÉMA COLONIAL
Un athlète
A Madagascar, où il tourne Caïn avec
Léon Poirier, thommy Bourdelle fait du
sport et étonne, par sa musculature impres-
sionnante, tous les Malgaches.
Et ce prestige-là en vaut bien d'autres.
LIRE EN 20 PAGE:
L'aviation coloniale.
Le centenaire de l'Algérie française.
La croisière du Toutvillt.
La mission parlementaire
au Maroc
A Rabat
Dimanche à midi. M. Lucien Suint a offert
à la Résidence un grand déjeuner officiel aux
membres de la mission parlementaire.
A 15 heures, le sultan Sidna Mohamed a
reçu, suivant le protocole, en audience solen-
nelle, les membres de la mission qui lui furent
présentés par le Résident, accompagné des
maisons civile et militaire.
Le souverain a souhaité la bienvenue à ses
hôtes et s'est déclaré heureux de l'occasion
qui lui était offerte d'affirmer ses sentiments de
fidèle amitié envers la nation protectrice et ses
éminents représentants. -"-
Le sultan a conféré ensuite la dignité de
Grand'Croix du Ouissam-Alaouite à M. Tait-
tinger, député de la Seine, président de la
Commission des Colonies et protectorats ; la
dignité de Grand-Officier à MM. Nouelle,
Outrey, Soulier, Odin, Antonelli, Beluel,
Del sol, Gamard, Gasparin, de la Groudière,
Thomas, députés, membres de la Commission ;
le grade de Commandeur à M. Jacobsen ; le
grade d'officier à MM. Ed. Bonnefous et
Combredet. En présentant les députés, M. Lu-
cien Saint a insisté sur le témoignage d'intérêt
que donnait ainsi le Parlement en envoyant
quelques-uns de ses membres examiner sur
place les résultats obtenus en moins de vingt
ans par une collaboration amicale et confiante.
A l'issue de la réception au Palais impérial,
un thé a été servi à la Résidence générale.
La mission est partie hier matin pour Mek-
nès. Elle s'est arrêtée à Kénitra, où elle a
visité le port de Kénitra-Mehédia.
Déclarations de M. Taittinger
Au cours d'un entretien avec le représentant
de l' Agence Havas, à Rabat, M. Taittinger
a déclaré que les yeux différents qui voyaient
le Maroc étaient émerveillés par 1 activité du
pays et a glorifié l' œuvre du maréchal Lyautey,
continuée si brillamment par MM. Steeg et
Lucien Saint.
11 s'est félicité, en outre, que la mission ait
pu assurer une liaison plus étroite entre le Par-
lement français et le jeune protectorat.
A Casablanca, M. Pierre Taittinger avait
tenu à souligner l'utilité incontestable de ce
dépl acement. ------
« Le Parlement, a-t-il dit, est fréquemment
appelé à discuter de questions marocaines, et
il est bon que les membres de la Commission
des Colonies et pays de protectorat connaissent
le pays sur lequel ils ont à donner leur avis,
d'après une documentation tout autre que la
documentation livresque que nous avons à notre
disposition.
« La Commission qui débarque aujourd hui
au Maroc comprend des députés des principales
régions de la France et qui représentent tous
les partis de la Chambre.
C'est donc la représentation exacte du Par-
lement qui vient, désireuse de saluer tout
d'abord l' œuvre que la France a accompl ie ici.
« Quoique d'opinions différentes, croyez
bien que nous tendons tous aux mêmes buts et
que, pour nous tous, les principales questions
sont celles de l'activité, de la sécurité, du
prestige de la France et le bonheur de ceux
dont nous sommes les protecteurs. »
La mission à Saada et Targa
La Commission parlementaire, sous la con-
duite d'un membre de l' agriculture, a visité les
lotissements de Saada et de Targa.
Un déjeuner officiel a eu lieu au Palais
de La Bahia, puis la caravane a gagné Azni,
où elle a admiré les beautés du paysage.
De retour à Marrakech, les membres de la
Commission ont participé à un vin d'honneur
offert par la Chambre de Commerce, au cours
duquel M. Lejeune, vice-président, a pro-
noncé un discours. M. Taittinger a répondu et
a été très applaudi.
̃
La direction des travaux
publics de Madagascar
M. Léon Coursin, ingénieur en chef de
ire classe du cadre général des travaux pu-
blics des colonies, directeur adjoint des tra-
vaux publics et inspecteur des grands tra-
vaux de Madagascar, est nommé directeur
des travaux publics de Madagascar, pour
compter du ier octobre 1929, en remplace-
ment de M. Dumas.
Au temps de la conquête
de Madagascar
A propos de la nomination du général
Cioubeau au commandement du 9G corps,
d'armée, la France Militaire rappelle que,
comme lieutenant, cet ofllcier prit une part
glorieuse aux opérations de Madagascar ;
u y fut cité deux fois :
Sa première citation (ordre général n° H)4
du corps d'occupation de Madagascar), du
1er février 1897, est ainsi conçue :
S'est fait remarquer par sa bravoure, son
intelligence et son entrain dans l<>ul<\s
opérations exécutées par sa ci>nij>aj.'nie depnh
plusieurs mois dans le eeivle d'Anil^lomaiiîîa.
8'(\,1. partie,uli 1897, il l'assaut, du village f.n')!)i<' de :'I:,;-;j-Ih\
où il est enlré le premier.
T.e 10 novembre 1897, sa deuxième cita-
tion (ordre général n" ~4) dit :
A fait preu\t. Io 10 octobre IS'.IT. ù l'attaque
d'ilun mouvement, tournant, habilement dirigé à tra-
vers Imis. A puissamment eontnhué a l'enlève-
ment (l'une position presque inaei essilde « t.
défendue par des rebelles nombreux et détermi-
nés.
T.e lieulonanl (icml>eau fut récompensé de
ces deux citations par la croix de la Légion
d'honneur, (lit'il n eut le i>9 décembre IS9S.
L'assassinat de Jean Galmot'
Les inculpés sont à Nantes
Les 33 inculpés de l'affaire du meurtre de
M. Galmot, ancien député de la Guyane,
sont arrivés à Nantes, escortés d'une quin-
zaine de gendarmes et de gardes républi-
cains.
Sitôt débarqués du wagon cellulaire, ils
sont montés dans cinq camionnettes, qui
les ont transportés à la prison où ils ont été
écroués sans incidents.
Le procureur de la République, M. Bre-
tonneau, et le juge d'instruction, se sont
rendus dimanche matin à la maison d'arrêt
pour connaître les desiderata des inculpés
du procès Galmot au sujet de l'instruction
de leur affaire.
La plupart d'entre eux auraient déposé
au greffe de la maison d'arrêt des pécules
qui, totalisés, forment une somme impor-
tante. Les trois femmes ont déposé des bi-
joux de prix.
- L'enquête du juge d'instruction sera déci-
dément difficile. Un grand nombre des in-
culpés de ce procès monstre, laissés en li-
berté provisoire, sont restés à la Guyane.
Comment les entendra-t-on, ainsi que les té-
moins? Par commission rogatoire? Il ne
faut pas oublier que le procès a été trans-
féré à Nantes, précisément parce qu'il pa-
raissait impossible, en Guyane, d'arriver à
obtenir la vérité.
Les dossiers accumulés, qui forment une
masse énorme, ne sont déjà pas très clairs.
On prête de nouveau au juge d'instruction
le dessein de se rendre lui-même à la
Guyane.
M. Lemarchand, en attendant, a fait su-
bir hier après-midi, à Adrienne Cernis, un
interrogatoire qui s'est prolongé de 14 h. à
18 heures. M. Lemarchand, très ferme, a re-
fusé toute communication à la presse à ce
sujet. C'est en dehors de la présence des
avocats que se font les interrogatoires.
Adrienne Ccrnis se laissera imposer un
avocat d'office. Les autres inculpés n'ont
pas encore fait choix de leurs défenseurs.
Jean Galmot avait prévu son destin
En avril 1928, M. Jean Galmot avait
adressé de la Guyane a un ami d'Angou-
lême, M. Brothicr, un testament où il écri-
vait notamment :
n Si je tombe au cours de cette bataille,
je désire que ma femme sache que ma der-
nière pensée a été pour elle, que jè" n'ai pas
passé un jour, une heure, depuis le 30 mars,
sans avoir son image devant moi.
« Je n'ai rien au monde, si ce n'est ma
femme, mon pauvre fils malade et ma vieille
mère. J'aurais pu vivre heureux auprès de
ceux qye j'aime, dans mon foyer. Je l'ai
quitté pour venir ici tenir le serment que
j ai signé le 15 mars 1924.
« Plus que ma vie j'aime la liberté; plus
que tout autre chose au monde j'aime l'àme
de mes amis de la Guyane, j'aime leur Ame
ondoyante, délicate et compliquée, chevale-
resque, féline, où j'ai retrouvé mon hérédité
de mollesse. Que sais-jc ? J'aime la Guyane
au point de lui sacnfier ma vie. Je vais
sans doute être tué tout à l'heure. Je crois
que je serai vengé. Qu'importe, si j'ai
rendu la libeité a mon pays! »
Des précurseurs
de Christophe Colomb
C'est à propos du séjour à proxi-
mité du pont Alexandre-i 11 du Roald-
Amnudsen, ce drakar norvégien, pas plus
grand que le Fire-Crcst, que dans le Temps
M. Jean LeuVe rappelle que, sur de telles
embarcations non pontées, les Normands de
Norvège abordèrent aux rivages américains
cinq siècles avant Christophe Colomb.
Merveilleuse épopée, écrit notre confrère,
dont tous les jalons, dans le temps comme
dans l'espace, ont été retrouvés de façon
précise.
- La nature a tracé la route : iles Féroé,
Islande, Groenland, Labrador et Terre-
Neuve. Sur cette route millénaire - que
d'aucuns prétendent devoir être celle des
avions Europe-Amérique pour demain,
voici des noms, des dates : Grim-Kamban
aborde aux Féroé en 725, Naddod découvre
l'Islande en 861. Dans les dernières années
du neuvième siècle, de nombreuses familles
norvégiennes fuyant l'autorité de Haratd
Harfagger viennent s'établir dans la grande
île, et y organisent un Etat nouveau, à for-
me démocratique, singulièrement en avance
sur tous les autres Etats de l'époque (et qui,
de nos jours, est un Etat indépendant).
Les relations maritimes se font fréquentes
et suivies entre le Groenland, l'Islande et la
Norvège. Le hasard des tempêtes et des
calmes révèle à. Bjarn en oS6 de nouvelles
terres, basses et boisées celles-ci, dans
l'ouest. Mais Bjarn rallie Brattalida sans y
aborder. Leif l'Heureux, tils d'Eric le
Rouge, lui succède et découvre des régions
encore vierges - identifiées aujourd'hui de
façon presque certaine par les historiens
américains et Scandinave?. Il les baptise
lIdluland - qui serait Teire-Neuve,
Markland (le LabradorVinland (le Massa-
chusetts et le Rhode-lsland). 11 hiverne en
un lieu qui serait aujourd'hui Mount-Hopc-
Bay.
Tout ceci ne diminue en rien la gloire, de
Christophe Colomb, mais il était intéressant
de montrer que les Norvégiens, nos contem-
porains, sont les dignes successeurs de leurs
grands navigateurs de jadis.
E. D.
Dépêches de rlndochine
Le minerai de zinc
Pmiihtnl Io jiri'inii'r scnwstrr. 1929 In pro-
tluclioii di' minerai s'est, chiffrée par tonnes 1 /<• métal soit,
nne iliitiinution de ^.(lOO tonnes sur lu
même période, de l'an dernier.
Minerai d'étain. tôt) tonnes de miHnl.
I niHistcne, 5.'U 1/2 louves il'' ntelat.
Phosphate moula de 10 à l'O : 10.831
tînmes, soit le double de. ht. production du
premier semestre de Van dernier.
Conseil de gouvernement
L'ouverture, de la srssion annuelle, du
Conseil île Gouvernement de l'Indochine
aura, lieu le lunili i- novembre dans la. salle
I ih's fêles du. Palai* de l'avenue Puqinier.
ïmlnpacirï.
Accident d'avion
0
Un hydravion postal de la ligne Alger-Mar-
seille, le C.A.M.S. 53 n° 9, ayant eu une
fuite à son réservoir d'e&çncç, fut contraint,
mercredi dernier 9 courant, d'amirir à 75 milles
d'Alger.
L'appareil était monté par trois hommu, -
pilote, M. Pichodou qui en était à son soixante-
dixième voyage; un mécanicien, M. Travers,
et un sans-filiste, M. Hautot.
La mer, heureusement, était assez calme.
L'équipage, le courrier et les colis purent être
sauvés par le Timgid, de la Compagnie Gé-
nérale Transatlantique, qui essaya même de
prendre l'appareil en remorque. Mais presque
au départ. les amarres rompirent, l'hydravion
bascula, et il dut être abandonné à moitié rem-
pli d'eau, avec une aile en fort mauvais état.
Une vedette envoyée d'Alger à sa recherche
ne l'a pas trouvé : il a donc été englouti par
la mer.
C'était un appareil neuf, construit pour ef-
fectuer la traversée de l'Atlantique-Sud, et
qui effectuait son deuxième voyage seulement.
Quant au Timgad, c'était la troisième fois
qu'il était appelé à secourir des hydravions en
détresse sur celte même ligne Marseille-A lger.
L. fe m.
4^
L'exposition de 1931
«♦ 1
Nomination d'un commissaire
M. Pierre Alypc, directeur de l'Office des
Etats du Levant sous mandat français, est
nommé commissaire les Etats du Levant
sous mandat français à l'Exposition coloniale
internationale de Paris.
La Foire d'Hanoï
La X' Foire d'Hanoï se tiendra du 1er au
15 décembre prochain. Cette manifestation,
dont le succès va sans cesse croissant, a pour
but de faire connaître à la colonie les produits
présentés par les exposants métropolitains et les
produits exposés par les étrangers des pays
avoisinant l'Indochine.
Elle met ces dernières à même de se rendre
compte des richesses du pays et de ses possi-
bilités tant en produits manufacturés qu' en ma-
tières premières.
Désireux de laisser aux pays de l'Union
Indochinoise toute la liberté nécessaire pour
organiser leur participation à l'Exposition de
1931 à Paris, le Comité a décidé de suspendre
la tenue de la Foire en 1930. Les Foires de
1931, 1932 et 1933 auront lieu soit en no-
vembre, soit en décembre.
«ete.
Une nouvelle éruption
au Mont Pelé
Hier matin, vers 4 heures, nue éruption
¡'flletlnit/lft.' s't'st ,!Jrodni/¡' ¡/!( mOJlt PcIJ. Elle
a été plus forte que celle du 10 septembre.
La population de Prêcheur, de Saint-
Pierre et de M orne-Rouge a été évacuée en
partie, dans le plus grand calme.
Le (ioincnieur a lui:i toutes les disposi-
tions nécessaires.
(Par dépêche.)
Un spécialiste déclare.
Le professeur Alphonse Rerget, l'éminent
spécialiste des questions volcaniques, con-
sulté hier par l'un de nos confrères du
fournal, lui a fait les déclarations suivantes:
» La nouvelle éruption de la montagne
Pelée ne. m'étonne pas, nous dit-il. Les An-
tilles sont situées sur celte ligne de dépres-
sion intercontinentale où la croûte terrestre
a subi un plissement au moment de sa for-
mation. Vous n'ignore/, pas qu'auprès de
l'écorce d'une orange, dont )\-pai'-t'ur re-
présente au moins la quinzième partie de
celle du fruit, l'écorce de iau'rree-t à peine
égale à la cent-soix.inte-quinzième partie du
diamètre, du globe. l.ot>que les gaz. que dé-
gage. le. magma central subissent une trop
forte pression, ils crèvent leur enveloppe
solide aux points de inoindre lésistance.
a Quant aux lois de périodicité des érup-
tions volcaniques, on en e>t réduit à echa-
fauder des hvpothèses.
, On pense, généralement que la masse
centrale, à l'état lluide ou demi-fluide, est
sujette des marées, tout comme l'Océan.
En 1 ()o-, lors du trop célèbre cataclysme de
la Martinique, le soleil, la lune et la terre
étaient en ligne (lue. leurs
attractions s'ajoutaient les unes aux autres.
Or, voici un mois, nous nous trouvions à
l'époque de l'équinoxe, c'est-à-dire dans les
mêmes (oiulitions d'attraction maximum.
̃ î Peut-être arriverait-on à prévoir les ca-
tastrophes volcaniques ain-i d'ailleurs
que les secousses sismiques si l'on pou-
vait déterminer rigoui eu>etnent l'intensité
de la pesanteur de plusieurs lieux donnés,
mais avec des approximations de l'ordre de
S à () décimales. Des variations inattendues
seraient-elles alors un avertir-sernent. que
quelque clio-e esr en tiain île *e dcianger
dans la structure interne du gl()be?
<1 Du reste, cette approximation à S ou 9
décimales, imposable avec les instruments
dont nous disposons, n'est qu'une question
de ie< hniqîie in-trumenia le, et il est possible
de prévoit le tem p s où elle ponna être
résolue.
, Croyez. von«, monsieur le professeur,
quant à l'éruption actuelle du mont Pelé,
qu'elle puisse être aussi terrible que celle de
H)oj :
- Rien ne s'\- oppose, rien ne permet
de l'affirmer. Tout est encore »i mystérieux
dans cette branche de la i< n< e. >
- -- ----.
Le tunnel de Gibraltar
Le colonel d'artillerie Pedro Jenevois,
qui estprojet de tunnel sous le Détroit «le Gibral-
tar, est anivé dans cotte ville. Il a déclaré
que les opérations de sondage etïeiiuees de
puis le (> 01 tobre ont donné des résultats sa-
li-l. usants.
LB NUMERO : 10 QBNTIMK8
MARDI soin, ir, (H/romu-: W29.
JOURllll OUOTIDIE.
Rédaction & Administration :
14, Kl« II MM-TUHT
PARIS 08')
1 tLtPH. * LOUVM 1M7
- RICHELIEU 1744
Les Annales Coloniales
Lee muumeee et réclamât sont reçuet au
feurtau du Journal.
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Tout les article» ptIIblU. dans notre journal ne peuvent
être reproduite qu'en citant let Abmus PUiiTriMiBf
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tous 181 bureaux de posta.
Programme tunisien
C" - 11.
M. François Manceron, Résident général
le France à Tunis, quitte demain Paris pour
lejoindre son poste, mais, si le temps le per-
met, au lieu de prendre, selon la tradition, le
paquebot de la Compagnie Transatlantique
;)()ur Tunis, il utilisera la voie des airs et mon-
tera, avec Mme Manceron, en avion à Mari-
gnane (Marseille) pour rejoindre Khérédine
(champ d'aviation près de Carthage). Huit
heures de vol les mettront le jour même dans
la capitale de la Régence.
Avant que cet éminent fonctionnaire, qui
st un vieux Tunisien, rejoigne son poste, il est
intéressant de faire le point et de marquer les
tignes les plus importantes de la politique qu'il
ompte suivre dans la Régence au cours des
Innées qui vont venir.
Fixons les indigènes au sol
Une de ses premières préoccupations serji
le fixer au sol les indigènes.
« M. Lucien Saint, me disait-il avant son
lépart, a donné la plus grande attention à ce
problème et en a rapidement développé les
éalisations. Je suis heureux de rendre hom-
noge à I'oeuvre déjà accomplie et vous poncez
tre sûr que je la poursuivrai dans la vois qu'il
i'a tracée. »
Le service compétent est débordé ; des cré-
iits nouveaux sont prévus au budget, qui per-
lettront, d'une part, de hâter les travaux d im-
matriculation et d'augmenter l'effectif du Tri-
unal mixte, à qui incombe cette tâche. Parai-
bernent, se trouveront ainsi assurées légale-
îent l' extension de la propriété française et la
décision des droits de propriété indigène.
La revision du cadastre n'est pas encore
nvisagée en Tunisie. L'opérer par avion serait,
emble-t-il à l'Administration, une charge
ssez grosse, car il faudait se servir d'avions
j our évaluer annuellement les récoltes sur les-
luelles l'impôt est basé, et ce serait une opé-
ition à recommencer tous les ans, donc le
relevé de l'impôt coûterait plus qu'il ne rap-
porterait.
Joignons les Indigènes. et les autres.
A l'heure actuelle, les problèmes d'hygiène,
j' assistance médicale et de médecine sont à
! ordre du jour dans tous nos pays d'outre-
ter.
Des crédits plus importants sont prévus dans
̃: budget qui va être présenté & la prochaine
ession du Grand Conseil de la Régence.
Jusqu'à présent, il n'y a qu'un seul hôpital
rançais. c'est l'hôpital civil de Tunis ; il n'y
; a au un seul hôpital indigène, c'est 1 hôpital
iadilci qui est dirigé par le docteur Brun, un
'., rand chirurgien, 1 élève du professeur Duval.
)n peut évaluer à 60.000 le nombre de ses
interventions.
Cette année, a été posée la première pierre
e l'hôpital de Sfax, destiné à la fois aux
Européens et aux indigènes ; on continuera par
'ou s se, d'autres hôpitaux suivront. Mais ce
aste programme ne pourra être réalisé qu'avec
les ressources supplémentaires, les crédits an-
nuels étant notoirement insuffisants.
La mortalité infantile est, comme dans tous
;s pays d'Afrique, considérable dans toute la
légence.
« Mme A.-Lucien Saint, me rappelait M.
lancer on, a tout l'honneur d'une œuvre qui
répandu ses bienfaits sur toute la Tunisie :
outtes de lait, dispensaires, consultations de
olminons. Il y a plus de quarante institutions
e ce genre dues à l'inlassable initiative de
Mme A.-Lucien Saint. »
Mme Manceron maintiendra ces oeuvres ;
..ssurant la vie à celles qui existent déjà, elle
n créera de nouvelles, elle s'attachera surtout
i leur donner des ressources permanentes dues
l'initiative privée, et tombant régulièrement,
"fin d'assurer la pérennité d'un effort dont tous
^connaissent en France, comme en Tunisie,
'es admirables résultats.
- -
Qui n'a vu en Afrique du Nord cette puru-
ence des yeux de beaucoup d'indigènes 7
:' est ce qu'on appelle le trachome.
Hier même, pendant la session # du XIIIe
( Congrès international d'ophtalmologie, à Buda-
)est, MM. 1. Van der Hoeve, président, et
̃l.. Marx, secrétaire du Congrès, ont convoqué
ne conférence à laquelle ont pris part les
eprésentants de vingt-cinq Etats.
MM. Lutrario (Rome) et Jitta (Amsterdam),
délégués du Comité d'hygiène de la Société des
Nations, ont exposé, dans un rapport détaillé
t basé sur des données officielles, la propaga-
on du trachome et la nécessité de combattre
ette maladie. Ils ont complété ainsi les rapr
ports sur une des principales questions portées
l'ordre du jour du Congrès.
La Conférence a pris la résolution de créer
ine ligue internationale contre le trachome. Sur
a proposition de M. Van der Hoeve, le pro-
fesseur Emile de Grosz (Budapest), a été élu
'.>résident, et le docteur F. Wibaut (Amster-
dam), secrétaire de cette organisation. Ils ont
:té chargés de former, pour l'élaboration des
;tatuts, un comité composé de délégués des
:igues et des associations ophtalmologiques qui
•xistent déjà actuellement. La présidence a
eçu pouvoir d'entrer en contact avec le Ço-
nité d'hygiène de la Société des Nations et la
fondation Rockfeller, et de solliciter leur
tppui pour l'action qui est envisagée.
Mme Manceron, qui est une Française de
Tunisie, va s'attacher à arrêter les ravages de
.e fléau, en plein accord avec la ligue inter-
tationate. Il y a deux autres maux qui sévissent
tussi sous le ciel bleu de l'antique Numidie,
:omme aux quatre coins du monde : la syphilis
ït la tuberculose.
Et maintenant, il est prévu la création d'un
tgrand Office d'Hygiène Sociale à la tête du-
quel sera placé un médecin, auquel seront ad-
oints quelques auxiliaires. Il s'agira d'étudier
à les moyens de combattre les trois grandes
maladies dont je parlais tout à l'heure. Il fau-
dra créer encore des dispensaires, des consul-
tatioDa, Il faudra simultanément faire une vaste
publicité par affiches pour faire comprendre aux
indigènes, et aussi à certains Européens, cam.
ment. se défendre contre ces lféaux. De la
même façon qu' en France, où on lutte contre
le taudis et l'alcoolisme, on préparera des
affiches synthétiques rédigées en français, en
arabe, en italien, sur lesquelles quelques ima-
ges frappantes montreront les phases de ces
maladies et l'émouvante résurrection des mal-
heureux traités et guéris.
M. Thierry, directeur de fïnterieur à TunM,
a procédé à une enquête très serrée en France
et en Algérie sur ce qui a été fait. C'est sur
ces indications que les prévisions budgétaires
expliquant l'organisation de ce grand Office
d'hygiène sociale, ont été établies. Il va être
demandé d'autres crédits pour approvisionner
de quinine en grande quantité les centres les
plus importants du protectorat.
Problèmes économiques
Un autre grand problème, qui sollicite la
Tunisie plus impérieusement peut-être que ses
voisines de l'Afrique du Nord, c'est le déve-
loppement de l'outillage.
À ce point de vue, avant de rien envisager,
il faut ( attendre les propositions de la Commis-
sion d'Etudes qui apportera ses conclusions au
début de l'an prochain.
Il faut le dire : la Tunisie, avec des moyens
médiocres, a profité au maximum de son petit
outillage. A l'heure actuelle, pour une fois, à
la veille de son cinquantenaire, la Tunisie doit
voir vite et grand.
Coopération franco-indigène
L' oeuvre d'avances aux coopératives agricoles
doit s'élargir. m
Il faut créer des silos en ciment armé, par-
tout, pour conserver les grains et opérer leur
triage ; il y a déjà un silo, à Béja, qui appar-
tient à la coopérative agricole de Béja ; deux
autres sont en voie de création dans les centres
de culture de céréales : il importe que cette
réalisation ne tarde pas.
Les indigènes, maintenant qu'ils sont associés
aux colons dans ces coopératives, comprennent
rapidement l'utilité de tout ce qui s'y fait, aussi
ne veulent-ils point, pas plus que les Français,
que le blé de Tunisie subisse une légère dé-
préciation à son arrivée en France, il sera dé-
sormais à l'abri de cet avatar grâce aux coopé-
ratives agricoles. Dans leurs silos, le grain sera
conservé et sélectionné: bien plus, les indigè-
nes savent désormais qu'en confiant leurs grains
à la coopérative, ils bénéficient d' avances sur
leurs récoltes à des taux raisonnables et ne
seront ptus pris à la gorge par les usuriers.
La Tunisie donne en cela un exemple que
M. Jean Hennessy, ministre de l'Agriculture,
voudrait voir suivre par la France dans le plus
bref délai. A ce point de vue, la Régence est
en avance à la fois sur la métropole et sur
l'Algérie comme d'ailleurs au point de vue de
l'outillaffe mécanique agricole.
Une délégation d Algériens, voyant au prin-
temps de cette année ce qui a été fait en Tu-
nisie par les agriculteurs, reconnaissait l'avance
prise par la soeur voisine. Nulle part, propor-
tionnellement, on ne voit en service comme en
Tunisie un nombre aussi considérable de ces
moissonneuses-batteuses qui coupent le blé dans
le champ et rendent le grain sur place ficelé en
sacs.
Coopération entre Européens et indigènes
dans les associations agricoles dont notre col-
laborateur et ami, M. Edouard de Warren, fut
et est demeuré l'actif et dévoué animateur,
donne à ces dernières le sentiment de la com-
munauté d'intérêts et dissipe la défiance qu'ils
pouvaient avoir contre nous.
Il y a bien d'autres choses aussi dans le
programme de M. François Manceron. J'en
parlerai un prochain jour.
Marcel Ituedef.
.t. V
M. Lucien Saint à Rabat
.,.
Chez le Sultan
Le Résident général, désireux de saluer le
sultan à son retour de France, s'est rendu au
Palais chérifien, où il a été reçu en audience
privée par Sidi Mohammed.
La dissidence
Au cours d'une interview à Rabat, M. Lu-
cien Saint a déclaré que les dissidents se mon-
traient peu actifs.'
Quelques coups de main, a-t-il dit, ont été
signalés sur divers points, mais ils n'ont pas
revêtu jusqu'à présent de caractère sérieux.
Au Dadès, sur trois harkas qui ont parcouru
le pays, deux sont de retour et une seule pa-
trouille y est encore.
Dans le Souss, le chef de guerre Merebbi
Rebbo a ralenti légèrement les soumissions,
mais la situation reste normale.
En aucune façon, a ajouté le Résident, nous
ne ferons d'opérations militaires. Je suis, à ce
sujet, en plein accord avec le Parlement.
La commission du budget
La Commission du budget marocain, com-
prenant des représentants de la population et
des fonctionnaires, réunie sous la présidence de
M. Lucien Saint, qui a tenu à suivre person-
nellement les travaux, a entendu le rapport de
M. Branly, directeur général des Finances.
Après discussion, elle a accepté un projet
d'augmentation de 100 millions. Le budget
sera soutenu devant le Parlement français par
le Résident général qui quitte à cet effet le
Maroc vers le 15 décembre.
La Vie CONFÉRENCE NORD- AFRICAINE
.11
Nous rappelons que la 6' conférence nord-
africaine aura lieu à Tunis le 12 novembre
prochain.
Le ministre en avion
o »♦»
M, Laurent-Eynac, Ministre de
l'Air, s'est rendu de Toulouse au
Maroc, par la voie des airs. Il doit
inspecter à Rabat, Casablanca, Marrakech,
FI., Taza, Meknès, les formations aéro-
nautiques. L'étude des projets concernant
Vairo-fort de Casablanca retiendra parti-
culièrement son attention.
Ce voyage a donc un but p-récis, mais
s'il n'était que d'inspection géntrale, il n'en
serait pas moins utile et Von ne devratt p«!
à M. Laurent Eynac, pour l'avoir entrepris,
moins de gratitude qu'à M. André Magi-
not pour ètrê allé voir de ses yeux le canal
de Sotuba.
De toutes parts, l'on réclame des « réa-
lisateurs », et il nous faut en effet des
hommes d'action et de décision pour ré-
soudre dans un sens immédiatement « pra-
tique 1 les grands problèmes nationaux.
Ceux que pose l'aviation coloniale sont
parmi les plus pressants. L'on gagne du
temps en allant sur place se documenter ;
c'est sur place que l'on a le plus de chan-
ces de trouver les inspirations d'où peuvent
jaillir les solutions supérieurement efficaces.
M. Lucien Saint rappelait naguère, dans
un déjeuner entre amis, que la première
fois qu'il vit Casablanca, lors de la premiè-
re Conférence Nord-Africaine, il s'étonna
des - - dimensions du port et dit in petto :
« Le Maréchal a vu vraiment grand -9.
« Eh bien 1 ajoutait, il y a trois se-
maines, le Résident Général, le soin m'in-
combe maintenant de l'agrandir 9.
Ces installations maritimes ne sont-elles
pas déjà, à elles seules, un exemple et com-
me un conseil d'amples et audacieuses con-
ceptions 1 Songeons que, non seulement il
n'est pas impossible, mais il est dans la
logique du progrès que le trafic du port
soit un jour - prochain peut-être - dé-
passé par celui de l'aéro-port.
M. Pierre Lyautey indiquait récemment,
dans la Revue des Vivants, que des milliers
de voies aériennes avaient ctè créées aux
Etats-Unis entre 1922 et 1929 Le chiffre
est si formidable que je ne veux le repro-
duire avant d'avoir pris le temps de le véri-
fier à des sources officielles. Mais il est bien
certain que l'essor de l'aviation en Amérique
du Nord tient du prodige.
Or, l'Afrique appelle un développement
semblable. Neuve sur d'énormes étendues,
elle a des besoins innombrables à cet égard.
Port d'escale et future tête de lignes, on
voit ce que Vaéro-port de Casablanca peut
réclamer de hangars, d'ateliers, de réscr-
voirs. (Réservoirs à mazout, sans doute,
si l'espoir que l'on fonde en ce moment sur
l'application des moteurs Diesel à l'aéro-
plane se trouve fondé - et il semble bien
qu'il le soit, auquel cas l'augmentation
considérable du coefficient de sécurité va
extraordinairement multiplier la clientèle des
lignes aériennes).
Bref, M. Laurent Eynac doit trouver à
Casablanca ample matière à exercer sa clair-
voyance et son énergie.
Et le reste de son voyage lui permettra,
entre autres gestes utiles, celui qui consiste
à se montrer le frère d'armes ae nos pha-
langes volantes qui, jusque dans les tâches
les plus pacifiques et les plus « quotidien-
nes 9, ne cessent d'écrire sur le ciel le plus
héroïque des romans d'aventure.
frites! JTamfoa,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
M. Laurent Eynac au Maroc
M. Laurent Eynac, ministre de l'Air, qui
avait quitté l'aérodrome de Toulouse lundi
matin, est arrivé à Rabat hier à 18 heures
après avoir fait escale à Alicante qu'il avait
quitté à 12 h. 35 et à Tanger à 16 h. 35.
Le ministre de l'Air est accompagné dans
son voyage d'inspection des formations ma-
J'ocables de l'aéronautique par le colonel
Duseigneur, M. André Bouilloux-Lafont, le
lieutenant de vaisseau Pecqueur" et M.
Proust, député d'Indre-et-Loire. -
Les soldats de Vaviation, de la coloniale
et des chasseurs d'Afrique rendirent les
honneurs au ministre qui, souriant, ne
montre nulle fatigue de ce long voyage
aérien. M. Laurent-Eynac est reçu par le
Résident général Saint, entouré des mem-
bres de ses cabinets civil et militaire, le
grand vizir El Mokri, représentant le Sul-
tan; le pacha de Rabat et les officiers su-
périeurs des troupes d'occupation. Aux ac-
cents de la Marseillaise, M. Laurent Eynac
passe en revue le 37e régiment d'aviation,
présenté par le colonel Lacolley. Puis, dès
qu'à pris terre le second avion, qui amène
le colonel Duseigneur, le commandant Pec-
queur et M. André Bouilloux-Lafont, prési-
dent du Conseil d'administration de la
Compagnie aéro-postale, le ministre monte
avec M. Saint en auto et gagne la Rési-
dence.
Le voyage aérien doit se poursuivre par
Casablanca, Marrakech, Meknès Fez et
Taza, et les divers emplacements d'esca-
drilles.
AI. Laurent Eynac sera de retour à Paris
à la fin de la semaine.
CINÉMA COLONIAL
Un athlète
A Madagascar, où il tourne Caïn avec
Léon Poirier, thommy Bourdelle fait du
sport et étonne, par sa musculature impres-
sionnante, tous les Malgaches.
Et ce prestige-là en vaut bien d'autres.
LIRE EN 20 PAGE:
L'aviation coloniale.
Le centenaire de l'Algérie française.
La croisière du Toutvillt.
La mission parlementaire
au Maroc
A Rabat
Dimanche à midi. M. Lucien Suint a offert
à la Résidence un grand déjeuner officiel aux
membres de la mission parlementaire.
A 15 heures, le sultan Sidna Mohamed a
reçu, suivant le protocole, en audience solen-
nelle, les membres de la mission qui lui furent
présentés par le Résident, accompagné des
maisons civile et militaire.
Le souverain a souhaité la bienvenue à ses
hôtes et s'est déclaré heureux de l'occasion
qui lui était offerte d'affirmer ses sentiments de
fidèle amitié envers la nation protectrice et ses
éminents représentants. -"-
Le sultan a conféré ensuite la dignité de
Grand'Croix du Ouissam-Alaouite à M. Tait-
tinger, député de la Seine, président de la
Commission des Colonies et protectorats ; la
dignité de Grand-Officier à MM. Nouelle,
Outrey, Soulier, Odin, Antonelli, Beluel,
Del sol, Gamard, Gasparin, de la Groudière,
Thomas, députés, membres de la Commission ;
le grade de Commandeur à M. Jacobsen ; le
grade d'officier à MM. Ed. Bonnefous et
Combredet. En présentant les députés, M. Lu-
cien Saint a insisté sur le témoignage d'intérêt
que donnait ainsi le Parlement en envoyant
quelques-uns de ses membres examiner sur
place les résultats obtenus en moins de vingt
ans par une collaboration amicale et confiante.
A l'issue de la réception au Palais impérial,
un thé a été servi à la Résidence générale.
La mission est partie hier matin pour Mek-
nès. Elle s'est arrêtée à Kénitra, où elle a
visité le port de Kénitra-Mehédia.
Déclarations de M. Taittinger
Au cours d'un entretien avec le représentant
de l' Agence Havas, à Rabat, M. Taittinger
a déclaré que les yeux différents qui voyaient
le Maroc étaient émerveillés par 1 activité du
pays et a glorifié l' œuvre du maréchal Lyautey,
continuée si brillamment par MM. Steeg et
Lucien Saint.
11 s'est félicité, en outre, que la mission ait
pu assurer une liaison plus étroite entre le Par-
lement français et le jeune protectorat.
A Casablanca, M. Pierre Taittinger avait
tenu à souligner l'utilité incontestable de ce
dépl acement. ------
« Le Parlement, a-t-il dit, est fréquemment
appelé à discuter de questions marocaines, et
il est bon que les membres de la Commission
des Colonies et pays de protectorat connaissent
le pays sur lequel ils ont à donner leur avis,
d'après une documentation tout autre que la
documentation livresque que nous avons à notre
disposition.
« La Commission qui débarque aujourd hui
au Maroc comprend des députés des principales
régions de la France et qui représentent tous
les partis de la Chambre.
C'est donc la représentation exacte du Par-
lement qui vient, désireuse de saluer tout
d'abord l' œuvre que la France a accompl ie ici.
« Quoique d'opinions différentes, croyez
bien que nous tendons tous aux mêmes buts et
que, pour nous tous, les principales questions
sont celles de l'activité, de la sécurité, du
prestige de la France et le bonheur de ceux
dont nous sommes les protecteurs. »
La mission à Saada et Targa
La Commission parlementaire, sous la con-
duite d'un membre de l' agriculture, a visité les
lotissements de Saada et de Targa.
Un déjeuner officiel a eu lieu au Palais
de La Bahia, puis la caravane a gagné Azni,
où elle a admiré les beautés du paysage.
De retour à Marrakech, les membres de la
Commission ont participé à un vin d'honneur
offert par la Chambre de Commerce, au cours
duquel M. Lejeune, vice-président, a pro-
noncé un discours. M. Taittinger a répondu et
a été très applaudi.
̃
La direction des travaux
publics de Madagascar
M. Léon Coursin, ingénieur en chef de
ire classe du cadre général des travaux pu-
blics des colonies, directeur adjoint des tra-
vaux publics et inspecteur des grands tra-
vaux de Madagascar, est nommé directeur
des travaux publics de Madagascar, pour
compter du ier octobre 1929, en remplace-
ment de M. Dumas.
Au temps de la conquête
de Madagascar
A propos de la nomination du général
Cioubeau au commandement du 9G corps,
d'armée, la France Militaire rappelle que,
comme lieutenant, cet ofllcier prit une part
glorieuse aux opérations de Madagascar ;
u y fut cité deux fois :
Sa première citation (ordre général n° H)4
du corps d'occupation de Madagascar), du
1er février 1897, est ainsi conçue :
S'est fait remarquer par sa bravoure, son
intelligence et son entrain dans l<>ul<\s
opérations exécutées par sa ci>nij>aj.'nie depnh
plusieurs mois dans le eeivle d'Anil^lomaiiîîa.
8'(\,1. partie,uli
où il est enlré le premier.
T.e 10 novembre 1897, sa deuxième cita-
tion (ordre général n" ~4) dit :
A fait preu\t. Io 10 octobre IS'.IT. ù l'attaque
d'il
vers Imis. A puissamment eontnhué a l'enlève-
ment (l'une position presque inaei essilde « t.
défendue par des rebelles nombreux et détermi-
nés.
T.e lieulonanl (icml>eau fut récompensé de
ces deux citations par la croix de la Légion
d'honneur, (lit'il n eut le i>9 décembre IS9S.
L'assassinat de Jean Galmot'
Les inculpés sont à Nantes
Les 33 inculpés de l'affaire du meurtre de
M. Galmot, ancien député de la Guyane,
sont arrivés à Nantes, escortés d'une quin-
zaine de gendarmes et de gardes républi-
cains.
Sitôt débarqués du wagon cellulaire, ils
sont montés dans cinq camionnettes, qui
les ont transportés à la prison où ils ont été
écroués sans incidents.
Le procureur de la République, M. Bre-
tonneau, et le juge d'instruction, se sont
rendus dimanche matin à la maison d'arrêt
pour connaître les desiderata des inculpés
du procès Galmot au sujet de l'instruction
de leur affaire.
La plupart d'entre eux auraient déposé
au greffe de la maison d'arrêt des pécules
qui, totalisés, forment une somme impor-
tante. Les trois femmes ont déposé des bi-
joux de prix.
- L'enquête du juge d'instruction sera déci-
dément difficile. Un grand nombre des in-
culpés de ce procès monstre, laissés en li-
berté provisoire, sont restés à la Guyane.
Comment les entendra-t-on, ainsi que les té-
moins? Par commission rogatoire? Il ne
faut pas oublier que le procès a été trans-
féré à Nantes, précisément parce qu'il pa-
raissait impossible, en Guyane, d'arriver à
obtenir la vérité.
Les dossiers accumulés, qui forment une
masse énorme, ne sont déjà pas très clairs.
On prête de nouveau au juge d'instruction
le dessein de se rendre lui-même à la
Guyane.
M. Lemarchand, en attendant, a fait su-
bir hier après-midi, à Adrienne Cernis, un
interrogatoire qui s'est prolongé de 14 h. à
18 heures. M. Lemarchand, très ferme, a re-
fusé toute communication à la presse à ce
sujet. C'est en dehors de la présence des
avocats que se font les interrogatoires.
Adrienne Ccrnis se laissera imposer un
avocat d'office. Les autres inculpés n'ont
pas encore fait choix de leurs défenseurs.
Jean Galmot avait prévu son destin
En avril 1928, M. Jean Galmot avait
adressé de la Guyane a un ami d'Angou-
lême, M. Brothicr, un testament où il écri-
vait notamment :
n Si je tombe au cours de cette bataille,
je désire que ma femme sache que ma der-
nière pensée a été pour elle, que jè" n'ai pas
passé un jour, une heure, depuis le 30 mars,
sans avoir son image devant moi.
« Je n'ai rien au monde, si ce n'est ma
femme, mon pauvre fils malade et ma vieille
mère. J'aurais pu vivre heureux auprès de
ceux qye j'aime, dans mon foyer. Je l'ai
quitté pour venir ici tenir le serment que
j ai signé le 15 mars 1924.
« Plus que ma vie j'aime la liberté; plus
que tout autre chose au monde j'aime l'àme
de mes amis de la Guyane, j'aime leur Ame
ondoyante, délicate et compliquée, chevale-
resque, féline, où j'ai retrouvé mon hérédité
de mollesse. Que sais-jc ? J'aime la Guyane
au point de lui sacnfier ma vie. Je vais
sans doute être tué tout à l'heure. Je crois
que je serai vengé. Qu'importe, si j'ai
rendu la libeité a mon pays! »
Des précurseurs
de Christophe Colomb
C'est à propos du séjour à proxi-
mité du pont Alexandre-i 11 du Roald-
Amnudsen, ce drakar norvégien, pas plus
grand que le Fire-Crcst, que dans le Temps
M. Jean LeuVe rappelle que, sur de telles
embarcations non pontées, les Normands de
Norvège abordèrent aux rivages américains
cinq siècles avant Christophe Colomb.
Merveilleuse épopée, écrit notre confrère,
dont tous les jalons, dans le temps comme
dans l'espace, ont été retrouvés de façon
précise.
- La nature a tracé la route : iles Féroé,
Islande, Groenland, Labrador et Terre-
Neuve. Sur cette route millénaire - que
d'aucuns prétendent devoir être celle des
avions Europe-Amérique pour demain,
voici des noms, des dates : Grim-Kamban
aborde aux Féroé en 725, Naddod découvre
l'Islande en 861. Dans les dernières années
du neuvième siècle, de nombreuses familles
norvégiennes fuyant l'autorité de Haratd
Harfagger viennent s'établir dans la grande
île, et y organisent un Etat nouveau, à for-
me démocratique, singulièrement en avance
sur tous les autres Etats de l'époque (et qui,
de nos jours, est un Etat indépendant).
Les relations maritimes se font fréquentes
et suivies entre le Groenland, l'Islande et la
Norvège. Le hasard des tempêtes et des
calmes révèle à. Bjarn en oS6 de nouvelles
terres, basses et boisées celles-ci, dans
l'ouest. Mais Bjarn rallie Brattalida sans y
aborder. Leif l'Heureux, tils d'Eric le
Rouge, lui succède et découvre des régions
encore vierges - identifiées aujourd'hui de
façon presque certaine par les historiens
américains et Scandinave?. Il les baptise
lIdluland - qui serait Teire-Neuve,
Markland (le LabradorVinland (le Massa-
chusetts et le Rhode-lsland). 11 hiverne en
un lieu qui serait aujourd'hui Mount-Hopc-
Bay.
Tout ceci ne diminue en rien la gloire, de
Christophe Colomb, mais il était intéressant
de montrer que les Norvégiens, nos contem-
porains, sont les dignes successeurs de leurs
grands navigateurs de jadis.
E. D.
Dépêches de rlndochine
Le minerai de zinc
Pmiihtnl Io jiri'inii'r scnwstrr. 1929 In pro-
tluclioii di' minerai
nne iliitiinution de ^.(lOO tonnes sur lu
même période, de l'an dernier.
Minerai d'étain. tôt) tonnes de miHnl.
I niHistcne, 5.'U 1/2 louves il'' ntelat.
Phosphate moula de 10 à l'O : 10.831
tînmes, soit le double de. ht. production du
premier semestre de Van dernier.
Conseil de gouvernement
L'ouverture, de la srssion annuelle, du
Conseil île Gouvernement de l'Indochine
aura, lieu le lunili i- novembre dans la. salle
I ih's fêles du. Palai* de l'avenue Puqinier.
ïmlnpacirï.
Accident d'avion
0
Un hydravion postal de la ligne Alger-Mar-
seille, le C.A.M.S. 53 n° 9, ayant eu une
fuite à son réservoir d'e&çncç, fut contraint,
mercredi dernier 9 courant, d'amirir à 75 milles
d'Alger.
L'appareil était monté par trois hommu, -
pilote, M. Pichodou qui en était à son soixante-
dixième voyage; un mécanicien, M. Travers,
et un sans-filiste, M. Hautot.
La mer, heureusement, était assez calme.
L'équipage, le courrier et les colis purent être
sauvés par le Timgid, de la Compagnie Gé-
nérale Transatlantique, qui essaya même de
prendre l'appareil en remorque. Mais presque
au départ. les amarres rompirent, l'hydravion
bascula, et il dut être abandonné à moitié rem-
pli d'eau, avec une aile en fort mauvais état.
Une vedette envoyée d'Alger à sa recherche
ne l'a pas trouvé : il a donc été englouti par
la mer.
C'était un appareil neuf, construit pour ef-
fectuer la traversée de l'Atlantique-Sud, et
qui effectuait son deuxième voyage seulement.
Quant au Timgad, c'était la troisième fois
qu'il était appelé à secourir des hydravions en
détresse sur celte même ligne Marseille-A lger.
L. fe m.
4^
L'exposition de 1931
«♦ 1
Nomination d'un commissaire
M. Pierre Alypc, directeur de l'Office des
Etats du Levant sous mandat français, est
nommé commissaire les Etats du Levant
sous mandat français à l'Exposition coloniale
internationale de Paris.
La Foire d'Hanoï
La X' Foire d'Hanoï se tiendra du 1er au
15 décembre prochain. Cette manifestation,
dont le succès va sans cesse croissant, a pour
but de faire connaître à la colonie les produits
présentés par les exposants métropolitains et les
produits exposés par les étrangers des pays
avoisinant l'Indochine.
Elle met ces dernières à même de se rendre
compte des richesses du pays et de ses possi-
bilités tant en produits manufacturés qu' en ma-
tières premières.
Désireux de laisser aux pays de l'Union
Indochinoise toute la liberté nécessaire pour
organiser leur participation à l'Exposition de
1931 à Paris, le Comité a décidé de suspendre
la tenue de la Foire en 1930. Les Foires de
1931, 1932 et 1933 auront lieu soit en no-
vembre, soit en décembre.
«ete.
Une nouvelle éruption
au Mont Pelé
Hier matin, vers 4 heures, nue éruption
¡'flletlnit/lft.' s't'st ,!Jrodni/¡' ¡/!( mOJlt PcIJ. Elle
a été plus forte que celle du 10 septembre.
La population de Prêcheur, de Saint-
Pierre et de M orne-Rouge a été évacuée en
partie, dans le plus grand calme.
Le (ioincnieur a lui:i toutes les disposi-
tions nécessaires.
(Par dépêche.)
Un spécialiste déclare.
Le professeur Alphonse Rerget, l'éminent
spécialiste des questions volcaniques, con-
sulté hier par l'un de nos confrères du
fournal, lui a fait les déclarations suivantes:
» La nouvelle éruption de la montagne
Pelée ne. m'étonne pas, nous dit-il. Les An-
tilles sont situées sur celte ligne de dépres-
sion intercontinentale où la croûte terrestre
a subi un plissement au moment de sa for-
mation. Vous n'ignore/, pas qu'auprès de
l'écorce d'une orange, dont )\-pai'-t'ur re-
présente au moins la quinzième partie de
celle du fruit, l'écorce de iau'rree-t à peine
égale à la cent-soix.inte-quinzième partie du
diamètre, du globe. l.ot>que les gaz. que dé-
gage. le. magma central subissent une trop
forte pression, ils crèvent leur enveloppe
solide aux points de inoindre lésistance.
a Quant aux lois de périodicité des érup-
tions volcaniques, on en e>t réduit à echa-
fauder des hvpothèses.
, On pense, généralement que la masse
centrale, à l'état lluide ou demi-fluide, est
sujette des marées, tout comme l'Océan.
En 1 ()o-, lors du trop célèbre cataclysme de
la Martinique, le soleil, la lune et la terre
étaient en ligne (lue. leurs
attractions s'ajoutaient les unes aux autres.
Or, voici un mois, nous nous trouvions à
l'époque de l'équinoxe, c'est-à-dire dans les
mêmes (oiulitions d'attraction maximum.
̃ î Peut-être arriverait-on à prévoir les ca-
tastrophes volcaniques ain-i d'ailleurs
que les secousses sismiques si l'on pou-
vait déterminer rigoui eu>etnent l'intensité
de la pesanteur de plusieurs lieux donnés,
mais avec des approximations de l'ordre de
S à () décimales. Des variations inattendues
seraient-elles alors un avertir-sernent. que
quelque clio-e esr en tiain île *e dcianger
dans la structure interne du gl()be?
<1 Du reste, cette approximation à S ou 9
décimales, imposable avec les instruments
dont nous disposons, n'est qu'une question
de ie< hniqîie in-trumenia le, et il est possible
de prévoit le tem p s où elle ponna être
résolue.
, Croyez. von«, monsieur le professeur,
quant à l'éruption actuelle du mont Pelé,
qu'elle puisse être aussi terrible que celle de
H)oj :
- Rien ne s'\- oppose, rien ne permet
de l'affirmer. Tout est encore »i mystérieux
dans cette branche de la i< n< e. >
- -- ----.
Le tunnel de Gibraltar
Le colonel d'artillerie Pedro Jenevois,
qui est
tar, est anivé dans cotte ville. Il a déclaré
que les opérations de sondage etïeiiuees de
puis le (> 01 tobre ont donné des résultats sa-
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