Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-10-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1929 01 octobre 1929
Description : 1929/10/01 (A30,N143). 1929/10/01 (A30,N143).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62806177
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. - No 143. L8 NUMERO : M CBNTIMBS ----- MARDI SOIR, 1" OCTOBRE 1929.
JOURNAL QUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
14, Itt «I Mlt-TMftir
PARIS oe,)
TtLtPH. t LOUVItK IM7
RICHCUIKU «7-S4
Les Les Annales Coloniales
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Politiques indigènes
.: L'on m'entend» bien lorsque je donne pour
titre aux quelques réflexions qui vont suivre :
'.c. Politiques indigènes P, au pluriel.
Il est clair, en effet, que si, à la base de
nos rapports avec les Français de couleur
doit exister avant tout une règle absolue
de généreuse humanité, un « commande-
ment assez général et d'assez belle es-
sence pour être applicable à toutes nos Colo-
nies, à tous nos Protectorats ou pays à man-
dat sans exception, nous devons cependant,
dès que nous voulons passer à la moindre ap-
plication de cette règle, élaborer des politi.
ques aussi nombreuses que nos territoires
'd'outre-mer eux-mêmes.
Bien avant moi, l'on a fait ressortir les
dissemblances radicales des races qu'abrite
notre drapeau, mais je crois que les meil-
leurs spécialistes de la c chose coloniale »
n'ont pas encore suffisamment étudie le
contenu de cette notion d'école primaire.
Un Gouverneur Général, un Résident Gé-
néral, un Commissaire de la République
adapte, sur place, au pays qu'il administre
l'idée que se fait le Pouvoir métropolitain
de la politique indigène générale. Et nous
mouvons presque toujours des hommes assez
f oiples d'esprit pour que l'adaptation se
tisse, dans l'ensemble, de façon satisfai.
nnte
Mais le Parlement ne devrait-il pas cher-
t. ïer à perfectionner les politiques déjà en
ours ?
11 suffit de poser la question pour aper-
cevoir, avec son infinie complexité, son pas-
; tonnant intérêt. _aa -- 1":N'_-
Près de nous, 1 indigene marocain uiuerc
IC l'Algérien qui diffère au moins autant
lu Tunisien. Plus loin, le Sénégalais n'est
qu'un parent très éloigné du Guinéen. Plus
oin encore, en Indochine, nous n avons pas
iffaire seulement à une population anna-
mite, mais aux populations de l'Annam,
lu Tonkin, du Laos, du Cambodge et de
ia Cochinchine, qui offrent respectivement
les traits spéciaux de moeurs et de carac-
tère.
11 ne faut, évidemment, rien exagerer.,
A vouloir trop raffiner, l'on arriverait a
un chaos de soi-disant doctrines qui seraient
parfaitement inopérantes. Mais il n'est nul-
lement paradoxal de souhaiter que le Par-
lement ait, au moins, une doctrine nord-
africaine, une doctrine « noire » et une doc-
--- trine asiatique. A
..I Question d'un passionnant intérêt, ai-je
glit. Que nos amis lecteurs s'essaient à ce
beau, grave et, à mon avis, nécessaire jeu
d'esprit 1 Qu'ils se demandent, par exem-
ple, ce qui importe le plus en Algérie. « Ce
n'est pas la peine », dira-t-on, « il s'agit
là de simples départements français s.
Oh! j'accorde bien volontiers que le monde
n'avait jamais vu, même sous les aigles ro-
mains, pareille réussite coloniale. Mais il
faut oser faire leur part aux pessimistes.
N'a-t-on jamais entendu ceux-ci prétendre
que, même en Algérie, l'âme indigène
profonde nous demeurait hermétique ? Et ce
problème n'a-t-il pas tenté sans parler
de nombreux écrivains - jusqu'aux auteurs
de scénarios de cinéma ? Il vaut la peine,
n'est-ce pas, que l'on y songe ! Et dès que
l'on fait l'effort d'y songer, l'on entrevoit
que, peut-être bien, rien - n'importe autant
que de lui trouver une solution. Ici, pour ma
part, je me sépare des pessimistes et je
serais étonné de n'être pas, en l'espèce,
complètement d'accord avec la solide expé-
rience et les vues d'avenir de l'éminent Gou-
verneur Général de l'Algérie, M. Pierre
Bordes.
Je ne veux pas croire que les races soient
à jamais imperméables les unes aux autres,
•ît j'ose ajouter que la France a pris le bon
noyen pour percer, sinon abattre, les cloi-
ions qui les séparent.
Qu'y a-t-il, au fond de l'âme indigène?
Il y a l'Islam, il y a une religion qui con-
tient de nobles beautés et d'admirables pré-
ceptes de sagesse. Or, la France a montré,
'is-à-vis de cette religion, mieux que de la
neutralité : du respect et de l'amitié. Té-
noin - et c'est l'exemple le plus frappant
pour des métropolitains - l'édification de
la Mosquée de Paris.
Dans cette voie « constructive », nous
sommes sûrs de ne pas nous tromper ; sous
les moellons sacrés, nous sommes sûrs d'en-
fouir un peu de la défiance indigène.
Mais alors, l'espoir ne luit-il pas de
communiquer réellement, un jour, avec l'Is-
lam ? N'y a-t-il pas lieu, en tout cas, de
redoubler d'efforts pour rendre évidente
cette vérité, qu'un « roumi » peut sincère-
ment, loyalement honorer une religion qui
r n'est pas la sienne ? Il est, en Islam, des
chefs religieux justement vénérés, parfois
de véritables saints. L'on voudrait que pas
A une occasion ne fût perdue de les approcher,
de deviser avec eux de ces règles môrales
par où fraternisent toutes les religions.
- Une. politique de l'eau » ? Oui certes,
l'expression est éloquente et la chose grande.
Mais lorsque vous avez construit un bar-
rage ou fait jaillir une gerbe artésienne vers
le ciel d'Afrique, que de sombres regards
s'éclairciraient, si un marabout respecté à
cinquante lieues à la ronde appelait publi-
quement sur cet ouvrage la bénédiction de
son dieu 1.
Et il est un autre moyen de rompre la
dure écorce des cœurs non pas hostiles,
mais encore sur la réserve - encore que
tant d'entre eux, rie 1914 à 19*8, aient
battu pour notre pays. Est-il besoin de
l'énoncer ? Oui, nous ne devons pas craindre
de répéter, infatigablement, les vérités es.
sentielles.
Par la femme et par l'enfant, on che-
mine vers l'association sans arrière-pensées.
Et l'on peut avoir avec soi des multitude!
de mères, par le médecin.
L'on ne s'étonnera pas, je pense, que j'aie
insisté sur l'Algérie. Elle est la sensation-
nelle m actualité » des prochains jours, et
quiconque, chez nous, n'a pas en ce moment
les yeux fixés sur elle, n'a vraiment pas la
moindre aptitude à sentir nos grandeurs
réelles.
Que si l'on me demande : a Et l'Afrique
noire » ? Je réponds : « Encore politique
sanitaire et, là, en outre, politique du ven-
tre P. (Les deux ont d'ailleurs des liens
étroits).
Quant aux pays de l'Union Indochinoise,
ils nécessiteraient à eux seuls comme
aussi les pays à mandat une longue étude.
Un lourd volume, au reste, n'épuiserait pas
le sujet que je n'ai pu qu'effleurer ici, à
savoir qu'élaborer plusieurs politiques indi-
gènes mettrait de l'ordre et de la clarté dans
nos méthodes civilisatrices.
Ce sujet, je le propose aux méditations
de tous mes collègues du Parlement.
fitfouard JVéron,
Sénateur de la Haute-Loare,
Vice-préstdent de la Commission
des Douanes.
Le sous-marin et les colonies
..1
M. Mac Donald, avant de s'embarquer pour
les Etats-Unis, a déclaré que les sous-marins
seraient à jamais exclus de l'accord anglo-
américain. Aussitôt, la presse anglaise et la
presse américaine de faire chorus.
L'amiral Dumesnil, à propos de cette cam-
pagne manifestement antifrançaise, a déclaré à
notre confrère, M. Léon Pagès :
« Notre nouvelle politique navale est basée
sur la meilleure utilisation des forces navales
de haute mer qui nous sont concédées (par les
accords de Washington) et sur un développe-
ment judicieux des navires légers indispensa-
bles pour la sécurité des communications entre
la France et ses possessions coloniales les plus
lointaines, ainsi que pour la orotection aue
nous sommes dans l'obligation de donner aux
populations de ces colonies.
« On semble craindre beaucoup, a fait
observer notre confrère, chez nos amis et alliés
d'hier, que nous transformions le sous-marin,
cette arme défensive par excellence, en arme
offensive de premier ordre.
« Fantaisie, a répliqué r amiral Dumes-
nil. Les sous-marins que nous construisons sont,
ou bien des sous-marins destinés à faire res-
pecter nos côtes et nos ports, ou bien des sous-
marins de haute mer destinés à assurer en toutes
circonstances la liaison si longue avec nos pos-
sessions d'outre-mer. Par surcroît, dans cer-
taines de ces possessions, une population indi-
gène nombreuse est confiante dans la protçc-
tion de la France.
« Je rappellerai, a-t-il conclu, que la
France, ainsi que M. Briand l'a dit, se rendra
à la prochaine conférence du désarmement
naval avec le souci de travailler loyalement à
l'élaboration d'un accord permettant au pro-
blème du désarmement général de faire un
grand pas en avant. Nos représentants ne man-
queront pas de se ranger aux décisions prises
suivant les principes arrêtés à Genève ; mais,
en aucun cas, ils ne sauraient accepter que
soient traités avec mépris les droits que la
France tient de son rana de mande Duissance
coloniale. »
Et voilà bien, semble-t-il, le point sensible
du débat. L'Angleterre ne peut prétendre de
bonne foi que la France menace la paix du
monde, à l'aide ou en l'absence de sous-ma-
rins plus ou moins « de haute mer ».
Mais du temps a passé, qu'elle a merveil-
leusement employé, depuis le jour mémorable
où un citoyen du Royaume-Uni déclarait que
l'Algérie ne produirait jamais que du sable et
des chameaux. Et notre alliée d'hier ne nous
oardonne pas de s'être trompée sur nos capa-
cités colonisatrices, tant asiatiques qu'africaines.
Nous n' irons pas jusqu' à prétendre que tous
les indigènes de nos possessions soient en ado.
ration devant nous, mais ils ne voudraient cer-
tainement pas changer d'associés.
Si nous ajoutons que la Banque de France
ne mène pas trop mal ses affaires, que 1. on
travaille à tour de bras chez nous, où il n'existe
pas de primes ruineuses à la flème, que l'amitié
française est encore chère à un certain nombre
de grands et de petits pays, l'on concevra
comment peut s'empoisonner une blessure que
la puissante Angleterre s'est faite elle-même.
Est-ce notre faute, à nous, si elle souffre de
ne plus pouvoir régenter le globe ? Est-ce
notre faute si, d'une part, la formule : « Divi-
ser pour régner et pour arbitrer profitablement »
n'est plus possible dès lors qu'elle est dénon-
cée coram populo, si, d'autre part. le nombre
de morts par leauel nous avons, acheté la vic-
toire nous interdit d'être les « brillants se-
conds » de qui que ce soit ?
Que l'Angleterre et les Etats-Unis déci-
dent, parce que tel est leur bon plaisir, que la
France n'aura plus de sous-marins pour com-
muniquer sûrement, en cas de guerre, avec ses
colonies, c'est une prétention inimaginable.
&eue& "e Laromlgulêre.
L'escadre de la Méditerranée
L'amiral Docteur a quitté le commandement
de l'escadre de la Méditerranée, hier après-
midi, avec le cérémonial accoutumé, sans avoir
adressé ses adieux à l'escadre, se contentant
d'en réunir les Etats-Majors.
L'amiral Durand-Viet a pris aujourd'hui le
commandant de l'escadre et arboré son pavil-
lon sur le Provence.
Les peintres coloniaux
qui furent à la peine
«♦«
A
Il faut en finir avec cette ques-
tion des peintres coloniaux qui ris-
quent d'être complètement éliminés
de certains travaux arttsltques de tExpo-
sition Coloniale de Vincennes.
Différents articles que j'ai écrits à ce
sujet m'ont valu des visites multiples et un
grand nombre de lettres dont les stiggestions
méritent d'être retenues.
Un peintre est venu me dire :
« L habitude est prise de faire rimer ar-
tiste et fumiste. Vous aves le pouvoir, grâce
à votre grand journal, de faire cesser toutes
ces injustices par un moyen radical :
« Ouvrir une enquête et citer tous les
peintres français faisant de l'art colonial.
c inscrivez en face leurs noms, la date de
leur séjour aux Colonies et la liste des pays
dans lesquels ils ont planté leurs chevalets ;
une telle énumération n'a jamais été établie.
« Soyez le premier à la publier ; les pou-
voirs publics qui tien ont pas jusqu'à ce
jour dresse l'inventaire n'auront plus à ter-
giverser.
a Ils n'auront plus l'excuse de dire qu'ils
ne savent pas et ils trouveront tout de suite
tlie right inan in the right place.
« Le Gouvernettient-de l'Indochine a vu
juste, il a décidé que ne pourraient prendre
part à son concours d'affiches que les ar-
tistt's français ayant séjourné un an en
Extrême-Orient. »
Le problème est le même pour les dio-
ramas.
Que la Section rétrospective élimine sans
hésiter tous ceux qui, candidats à la
production d'un diorama, ne connaissent le
pays qu'ils veulent peindre qu'à travers la
palette de leurs confrères.
Qu'ils disent d'abord où ils ont travaillé
et ensuite ils seront jugés ; voilà la vérité.
Trop de peintres m'ont dit que la Section
Artistique de l'Exposition Coloniale de 1931
était uniquement réservée à M. - de - La N é-
zière et a sa Zaouia four qu un éclatant dé-
menti ne ressorte pas aujourd'hui des faits.
Plus de coteries, plus de cabales.
Que le concours se fasse au grand jour,
qu'on appelle les compétences, qu'on éli-
mine les intrigants.
Les vrais artistes y trouveront leur
compte.
M tare ci JRuctiei.
^L'élevage des trocas
M. J. Risbec, docteur ès-scienccs, chargé
de la mission permanente des études biolo-
giques en Nouvelle-Calédonie publie dans la
Presse Calédonienne, une étude qu'il a faite
sur les trocas ('l'rocus Niloticus) et écrit ce
qui suit au sujet de l'élevage de ce mollus-
que qui se trouve en abondance sur les cft-
tes de la Nouvelle-Calédonie.
« Avant de m'engager dans l'étude des
moyens de protéger l'espèce tout en essayant
de ménager la production, il convient de
dire quelques mots de ce qu'on peut entendre
par l'élevage du troca. Si cet élevage lui-
même m'avait paru possible, j'en aurais fait
le titre d'une des grandes divisions de mon
travail. Malheureusement, à mop avis, l'éle-
vage proprement dit me semble une utopie
pour cette espèce. La seule chose qui soit
possible est le repeuplement de récifs, qui
ont été dévastés, par un apport de petits Tro-
cas.
Nous ne pourrons jamais régler les condi-
tions de la ponte, ni parquer les larves qui
seront toujours entraînées par les courants.
Le troca pour vivre a besoin de récifs, nous
ne pouvons donc l'enfermer. Le récif lui-
même a besoin de la grande agitation des va-
gues qui lui apportent la nourriture qu'il ne
peut lui-même aller chercher. C'est pour
cette raison que, dans les atolls, les lagunes
n'ont que des espèces fragiles et petites. 11
faudra donc se borner à un repeuplement du
récif. Si l'on suddosc des ieun^Q trocas an.
portés en une région favorable, il faudra les
laisser grossir et à la taille suffisante, ils
pondront. Nous ne pourrons jamais affirmer
que les larves écloses resteront sur le récif
pour le repeupler. La question est donc com-
me on le voit très délicate et le succès d'un
repeuplement ne pourra être prédit. Les ex-
périences ne donneront sans doute pas le
même résultat partout et elles seules, décide-
ront.
Ces expériences ne pourront être tentées
que par des pêcheurs propriétaires ou plutôt
concessionnaires d'une portion de récif. Ce
n'est que lorsqu'il aura l'assurance que le
troca de 8 cm. qu'il trouve et peut ramas-
ser lui appartiendra encore lorsqu'il aura
TO cm. que le pêcheur le laissera grossir.
Dans ces conditions, non seulement il ne
mangera pas son blé en herbe, mais encore il
assurera une reproduction de l'espèce, puis-
que le troca entre 8 et 10 cm. est en pleine
période de ponte. Ces raisonnements m'ont
amené à l'idée de l'utilité des concessions.
/* £ aporle.
000
Aux Nouvelles-Hébrides
La Compagnie Française Immobilière
des Nouvelles-Hébrides fondée le 7 novem-
bre 1921 pour la mise en valeur du do-
maine de 000.000 hectares appartenant à la
Sooiété Française des Nouvelles-Héhrides a
été dissoute et la S. F. N. Il. a repris la
gestion de son domaine.
Les nombreuses Sociétés qui se sont
constituées pour son exploitation fonf'en ce
moment l'objet, d'un examen de leur situa-
tion par un inspecteur de la Banque de l'In-
dochine pour les réunir en un holding avec
le concours de celle-ci.
Le groupement formé par ces sociétés au-
ra son siège à Paris, tout en leur laissant
leur autonomie et facilitera la colonisation
française de l'archipel.
e'l
TAUX DE LA PIASTRE
î.e Gouverneur général de l'Indochine vient de
faire connaître au ministre des Colonies qu'A la
date du t7 septembre 1929, le taux officiel de la
t-iaslre était de 10 fr. 90.
M. Lucien Saint
rentre au Maroc
M. Lucien Saint, Résident général de
France au Maroc, s'est embarqué aujourd'hui
à Marseille à bord de VAbda pour rejoindre
son poste et débarquera le 4 octobre à
Casablanca.
Après avoir passé une huitaine de
jours à Paris, il partit dimanche soir
pour Marseille où, le 30 septembre, il pré-
sida la Conférence des Chambres de com-
merce de la Méditerranée. Cette conférence,
qui s'est réunie pour la première fois l'an
passé, à la même époque, sur l'initiative de
M. Edgard David, président de la Chambre
de commerce de Marseille, étudia cette
année, les bases d'une organisation défini-
tive dont on peut attendre les plus heureux
résultats. ,
La séance du matin comprit le discours de
bienvenue de M. Edgard David, président
de la Chambre de commerce, et la lecture
des rapports de MM. Combarnous, sur les
relations maritimes postales et par avion
entre Marseille et les Chambres de com-
merce représentées ; Henri Breiner, sur le
fonctionnement du service des renseigne-
ments et sur les conclusions pratiques.
L'après-midi furent entendus les rapports
de MM. Maurice Hubert, sur la constitu-
tion d'une conférence des Chambres de com-
merce françaises de la Méditerranée, et
Henri Breiner, sur quelques précisions nou-
velles concernant le problème de l'aména-
gement du Rhône au point de vue de la na-
vigation et des voies concurrentes.
Furent représentées les Chambres de com-
merce d'Alger, Constantine, Bônc, Bougie,
Philippeville, Oran, Tunis, Bizerte. Sfax,
Casablanca, Fez, Mazagan, Marrakec h , Bar-
celone, Madrid, Milan, Turin, Constantino-
ple, Le Caire, Athènes, Beyrouth et les
Chambres de commerce de la neuvième et
de la dixième région.
Au cours de son séjour à Paris, M. Lucien
Saint'a travaillé au règlement de nombreu-
ses questions marocaines.
D accord avec le ministère des Finances,
une sol ution a été donnée à la question des
retraites des fonctionnaires marocains.
Le budget du Maroc a été préparé et sera
prêt à être approuvé avait la fin de l'an-
née. M. Lucien Saint a également. étudié
avec les services compétents la question des
séquestres des biens allemands au Maroc.
Dès son retour au Maroc, le Résident gé-
néral va s'occuper de la réception de la dé-
légation de la commission des Colonies et
préparer, en ce qui concerne le Maroc, les
questions qui doivent être examinées par la
conférence Nord-Africaine qui va se réunir,
comme on sait, le 12 novembre, à Tunis.
Il recevra également, dans le courant du
même mois, M. Laurent Eynac, ministre de
l'Air, qui viendra examiner l'organisation
de l'aéronautique militaire et civile, et en
outre il recevra le comte Jordana, haut-com-
missaire de la zone espagnole du Maroc,
qui a manifesté son intention de rendre à
M. Saint la visite que le icprésentant de la
France lui avait faite au mois de mai à
El-Ksar.
Et enfin il recevra le 26 octobre, la Cham-
bre de commerce de Marseille, qui va ac-
complir dans le Protectorat une mission
d'études.
Le Résident général, qui au cours de son
séjour en France, a reçu les meilleures nou-
velles de la situation économique et politi-
que du Maroc, se propose d'apporter, dès sa
rentrée, tout son effort à hâter la construc-
tion des chemins de fer d'Oudjda à Fez et
d'Oudjda à Bou-Barfa. Il s'occupera égale-
ment d'organiser politiquement et économi-
quement les nouveaux territoires qui ont fait
récemment leur soumission dans le sud de
Marrakech.
M. Bordes à Alger
M. Pierre Bordes est arrivé à Alger par le
G ouverneur-G énéral-Chansy.
De nombreuses personnalités le saluèrent
samedi matin à son arrivée à Marseille, no-
tamment MM. Delfini, préfet; Edgard Da-
vid, président de la Chambre de commerce ;
Artaud et Marius Dubuis, de la Foire de
Marseille.
M. Pierre Bordes se rendit à la Préfecture,
puis à la Foire internationale et coloniale
de Marseille.
Il visita en premier lieu le Pavillon de
l'Algérie, puis les principaux halls.
Un déjeuner lui fut offert par le Comité
de la Foire.
Le Gouverneur général de l'Algérie visita
l'après-midi les ports de Marseille. M. Bor-
des tient, en effet, à se documenter sur les
travaux en cours afin d'en faire profiter les
projets d'extension du port de l'Agha à
Alger.
ALARME !
i 1
200.000 arbres abattus 1 1 ou 2 millions près
de l'être, sur la frontière algéro-marocaine !
Quels sont ces exploitants ravageurs ? Une
puissante firme italienne, qui possède 30.000
lia. de forêts s'étendant sur près de 100 kms
de La Calle à Ghardimaou le long de la
frontière et, sur 20 kms le long de la côte.
On a beau être italien, et vouloir en faire
à sa tête sans que le voisin ait le droit de
rien dire, il n'est pas humainement permis de
se livrer à d'aussi lamentables hécatombes
forestières et à la réllexion, on est bien
obligé de penser que des propriétaires fran-
çais n'auraient jamais agi de la sorte. Il fe-
rait beau voir une firme de chez nous s'ins-
taller dans les forêts italiennes et y procéder
aux coupes sombres faites par ces exploiteurs
sans vergogne ! Un voit bien qu'ils ne sont
pas chez eux.
Mais ce n'est pas tout. Il nous faut une
loi, une loi pour protéger nos richesses na-
turelles contre les possibilités sans limite
d'acquisition étrangère.
--qo
Dans les Conseils généraux
M. Léon Perrier, sénateur, ancien ministre
des Colonies, a été réélu président du Conseil
général de l'Isère.
Dépêches de l'Indochine
M. Pasquier à Hanoï
Iai Gouverneur Général Pasquier et sa
suite sont arrivés à Hanoï le 27 septembre.
Le Grand Conseil
La Chambre des représentants du peuple
au Tonkin a désigné pour la représenter
au sein du Grand Conseil, comme délégués
titulaires :
Nguyen-Huu-Cu, propriétaire agricul-
leur, président de la Chambre ;
Ilui-Huy-Tin, secrétaire de la Chambre,
entrepreneur à Hanoï ;
Nguyen-iluu-Titu, armateur à llaïp/wng.
Comme suppléants:
Vu-Van-Thanh, entrepreneur à Moncay,
Pharn-Du-Chin, négociant à Haïphong ;
Ngo-Trong-Cltu, négociant à Dap-Cau.
Budget général
Les recettes effectuées au 31 août sur les
trois premiers titres du budget général ont
atteint au total 00.3-fcl.^li)$80, savoir ;
1° Douanes et Hégies. 51.720.144 $.
soit une plus-value de 1.007. lit$, sur le
montant des douzièmes échus des évalua-
tions budaétaires :
2° Enregistrement, Domaines, Timbres.
5.957.043 3,9, soit une plus-value de
650.376$73 ;
3° Exploitations industrielles.– 2.665.0:&
$41, soit une plus-value de 16r>.032$4L
Le total des plus-values se chiffre donc
par 2.4&2.553$14.
Les recettes effectuées par les douanes
et régies depuis le lflr janvier accusent une
augmentation de 3.023.340$sur les recet-
tes de la même période de 1928.
Les mines du Tonkin
L(t production des mines et combustibles,
pendant le premier semestre 1929, s'est éle-
vée à 958.000 tonnes, contre 978.000 pour la
même période 1928. Cette légère diminution
provient de l'importance des stocks ; mais
ces chiffres accusent une augmentation
sensible par rapport aux années 1927 et
l' n ,¿; '.;1' Il "'-1' ,,,-
U 11 V r » <- U, C «J •
L'eau à Saïgon
Le Conseil municipal, att cours de sa
séance dernièr2,a étudié la question de t'ap-
provisionnement de Saigon en eau. Apres
avoir ajourné sine dio les propositions fai-
tes par la. Société, dite Il Union Immobi-
lière », pour L'exploitation d'une source
fournissant 4.000 mètres cubes d'eau par
jour, le Conseil s'est prononcé pour L'ac-
ceptation* d'un projet présenté par la So-
ciété Lat/ne tendant à effectuer des forages
pour essaijev de trouver des nappes sou-
terraines.
Le Conseil des intérêts français
au Cambodge
Jeudi à 9 hcures, a eu lieu, à la Chambre
de Commerce de Pnom-Penh, la séance
d'inauguration et d'installation du Conseil
des Intérêts français économiques et linlln-
ciers au Cambodyc, en présence du lié si-
dent Supérieur Lavit et du lloi Sisovath-
Monivong. Assistaient également à la
séance les Ministres dit Gouvernement
Cambodgien, les principaux fonctionnaires
de la llésidence Supérieure, et le Président
de la Chambre Consultative indigène.
Dans le discours d'ouverture, le Chef du
Protectorat lit un exposé très clair et très
précis de la situation économique du pays
et du programme des travaux d'intérêt
local et provincial qu'il il a lieu d'envisa-
ger pour l'avenir. M. Chasseriau, prési-
dent de la Chambre de Commerce et doyen
d'dge du Conseil, répondit par des paroles
de bienvenue à l'adresse du Souverain et
du Hésident Supérieur.
Le ministre Thiounn exprima au nom du
roi ses remerciements, puis le Souverain
et le Résident Supérieur quittèrent la salle
des séances.
Le Conseil procéda ensuite à l'élection
du Bureau :
Président : M. Marinetti :
Vice-président : M. Raluteig ;
Secrétaire : M. Ruret.
Sont ensuite élus membres du Grand-
Conseil :
MM. Marinetti, Champeix, titulaires ;
MM. Raluteig, Vandelet, suppléants.
(liidojuwili.)
Le paquebot Jean=Laborde"
coe
On vient de procéder à La Ciotat au lan-
cement du paquebot eall-Laborde construit
pour le compte de la Compagnie des Messa-
geries Maritimes. Cette cérémonie, à. la-
quelle assistaient toutes les personnalités ci-
viles et militaires, industrielles et maritimes,
s'est accomplie selon le rite. Le f ean-La-
borde porte le nom de l'intrépide pionnier
français qui, le premier sous le Second Em-
pire, sut rehausser notre prestige dans la
grande île de l'océan Indien. A
Le f ean-Laborde pourra loger très confor-
tablement 007 passagers. Il sera affecté à la
ligne de Madagascar et de l'océan Indien.
<–
La campagne de Y Edgard-Quinet
,
Le croiseur cuirassé Edgar-Quinet, école
d'application des enseignes de vaisseau, ap-
pareillera de Brest le 10 octobre pour sa
croisière annuelle dont voici le programme :
Tanger, 14-18 octobre; Rizerte, 21-27 oct.;
Corfou, 30 oct.-5 nov. ; Constantinople, i v
17 nov.; Le Pirée, io-:!.3 nov.; NaplcR, 26-50
nov. ; Toulon, 2-26 déc.;: Alger, 28 déc.-2
janv. ; Casablanca, 5-10 janv. ; Konakry, 17-
23 janv.; Dakar, 25 janv.-2 fév. ; Antilles,
12-fév.-^ avril ; La Havane, 8-16 avril ; New-
Port.New, 20-24 avril; New-York, 26 avril-
6 mai; fîaspe, 20-17 mai; Québec, 10-25 mai;
Montréal, 26 mai-5 juin: Sydney, 8-12 juin;
retour à lh:cst, 12 juillet 1030.
-00»
CINÉMA COLONIAL
Caïn
Après diverses reconnaissances dans la
brousse malgache, Léon Poirier a définitive-
ment fixé son choix sur l'île de Nossi-Bé, la
pèrle de l'océan Indien, pour servir de cadre
aux scènes de Caïn.
Au Congrès de Séville
La première et la deuxième commission du
Congrès International d'Agriculture tropi-
cale, sub-tropicale et du café se sont réunies
La première a étudié les rapports concernant
la colonisation dans les régions tropicales.
M. Thomas, délégué de la France, a fait un
exposé de la colonisation telle qu'on la con-
çoit en France et en Algérie.
La deuxième commission, présidée par M.
Frank Coll délégué des Etats-Unis, a donné
lecture d'un rapport de M. Crus Laparsan,
directeur do la ferme agricole de Saragosse,
sur les cultures en terrain sec en Algérie. Il
a été décidé que ce rapport figurera dans les
publications du Congrès.
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
,f'
Géologie nigérienne
A l'Académie des sciences, au cours d'une
récente séance, M. Cayeux a présenté à ses
confrères les résultats de la campagne géo-
logique de M. I'érébaskine aux boucles du
Niger. D'après l'étude des plissements de
cette zone de la Côte occidentale d'Afrique,
il résulte qu'on ne peut encore fixer leur
âge.
- .t.
A rinstitut
«♦.
L'urbanisme en Tunisie
M. Widor, secrétaire perpétuel, a commu-
niqué hier à ses confrères la réponse officielle
de M. Manceron, Résident général en Tuni-
sie, assurant qu au cours des travaux d urba-
nisme projetés, aucun monument historique,
aucun site intéressant ne subiraient les atteintes
que l' on pouvait craindre : des décrets beyli-
caux ont, en effet, prévu leur protection.
- ..-
Les élections sénatoriales
11'
Parmi les députés qui se présenteront le
20 octobre aux élections sénatoriales, notre
éminent collaborateur et ami, M. Louis Anté-
riou, ministre des Pensions, député de l'Ar-
dèche, sera probablement candidat dans ce
même département.
M. Maurice Viollette, député dLure-et-
Loir, ancien Gouverneur général de l'Algérie.
briguerait également les suffrages du Collège
sénatorial de son département.
-eu-
L'Aviation Coloniale
t
France-Algérie
A partir du 1er octobre, le service pos-
tal aérien de murcliundiseri entre Marseille
et AL^er est assuré quotidiennement dans
les deux sens.
Alger-Tours
ILier après-midi, les aviateurs de Mar-
inier et Favreau, qui rentrent à Paris, ont
atterri au camp de Pareay-Meslay, près de
Tours. Ils ont aecompli la distance Alger-
Tours sans escale en huit heures environ.
Les vaillants aviateurs ont déclaré vou-
loir tenter à nouveau, entre le I.) et la
20 octobre, de battre le ret ord de distance
en ligne droite dans la direction de la Si-
bérie.
-–
M. Maginot à Marseille
1. u
M, Maginot, ministre des Colonies, a pré-
sidé dimanche, ainsi que nous l'avions an-
noncé, le banquet de clôture de la Foire de
Marseille, auquel assistaient plus de 200
personnes, dont MM. Carde, Gouverneur gé-
néral de l'A.O.F. ; Delfini, préfet; Flaissiè-
res, sénateur-maire ; Régis) député.
Après MM. Artaud, président du Comité
de la Foire; David, président de la Chambre
de commerce, et Flaihsiêres, M. Maginot a
montré l'importance de Marseille, et des
expositions coloniales.
M. Maginot rend d'ahord hommage a l'ef-
fort de Marseille, au Comité de la Foire,
qui ont compris que par sa situation géogra-
phi que, Marseille devrait s'associer de la
plus large façon à la propagande et à l'ex-
pansion coloniale.
Puis, dans un magistral discours, M. Ma-
ginot fait ressortir que l'entreprise coloniale
comme toutes les autres ne peut vut?, pro-
gresser que par une propagande étendue.
Marseille t'avait d jà compris, et en a don-
né la preuve par l'effort déjà fourni pour
l'Exposition Coloniale de 1022. Marseille
pas 't re d oiiter que 1'1-
n'a pas à redouter que l'Exposition colo-
niale internationale de Paris en 1931 fasse
oublier ces efforts, car Marseille restera tou-
jours le centre des Expositions nationales
coloniales. C'est parce que Marseille avait
bien réussi des 1922, qu'on cherche à faire
aussi bien.
« C'est grâce à cette propagande, indispen-
sable qu'on intéressera l'opinion publique
aux questions et aux affaires coloniales.
« Mais cette propagande, cette publicité
ne suffisent pas. Il faut pour les justifier
que nous ayons une politique coloniale. Xo-
tre politique coloniale a suscité de nombreu-
ses fois des critiques injustes et des campa-
gnes passionnées. Mais il faut bien reconnaî-
tre qu'on n'a pas toujours fait pour nos co-
lonies tout ce qu'on aurait dû faire.
« J'estime qu'on doit consacrer un pîus
grand effort à cette France extérieure pour
sa mise en valeur, et qu'on doit consentir de
plus grands sacrifices que nous n'en avons
consenti jusqu'ici. Ce n'est que par une poli-
tique. de réalisations et noi de discours
qu'on pourra obtenir des résultats dans no-
tre rnatrnifinue domaine colonial.
« Mais cette politique -le, ne
pourra être suivie que si nous possédons une
main-d'œuvre indigène et de l'argent, beau-
coup d'argent. Le problème de la main.
d'oeuvre indigène est très délicat. I.e « ca-
pital humain » de nos colonies, pour me
servir d'un terme de nombreuses fois usité,
ne doit pas être exploite. Nous devons pour
nos entreprises coloniales avoir un recrute-
ment volontaire de travailleurs, les traiter
avec humanité, les payer équitablement, les
JOURNAL QUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
14, Itt «I Mlt-TMftir
PARIS oe,)
TtLtPH. t LOUVItK IM7
RICHCUIKU «7-S4
Les Les Annales Coloniales
Les anROnce, et réclames sont reçues au DIRECTEUR FONDATEUR. Mmaapraoael i RU EDEL Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
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Politiques indigènes
.: L'on m'entend» bien lorsque je donne pour
titre aux quelques réflexions qui vont suivre :
'.c. Politiques indigènes P, au pluriel.
Il est clair, en effet, que si, à la base de
nos rapports avec les Français de couleur
doit exister avant tout une règle absolue
de généreuse humanité, un « commande-
ment assez général et d'assez belle es-
sence pour être applicable à toutes nos Colo-
nies, à tous nos Protectorats ou pays à man-
dat sans exception, nous devons cependant,
dès que nous voulons passer à la moindre ap-
plication de cette règle, élaborer des politi.
ques aussi nombreuses que nos territoires
'd'outre-mer eux-mêmes.
Bien avant moi, l'on a fait ressortir les
dissemblances radicales des races qu'abrite
notre drapeau, mais je crois que les meil-
leurs spécialistes de la c chose coloniale »
n'ont pas encore suffisamment étudie le
contenu de cette notion d'école primaire.
Un Gouverneur Général, un Résident Gé-
néral, un Commissaire de la République
adapte, sur place, au pays qu'il administre
l'idée que se fait le Pouvoir métropolitain
de la politique indigène générale. Et nous
mouvons presque toujours des hommes assez
f oiples d'esprit pour que l'adaptation se
tisse, dans l'ensemble, de façon satisfai.
nnte
Mais le Parlement ne devrait-il pas cher-
t. ïer à perfectionner les politiques déjà en
ours ?
11 suffit de poser la question pour aper-
cevoir, avec son infinie complexité, son pas-
; tonnant intérêt. _aa -- 1":N'_-
Près de nous, 1 indigene marocain uiuerc
IC l'Algérien qui diffère au moins autant
lu Tunisien. Plus loin, le Sénégalais n'est
qu'un parent très éloigné du Guinéen. Plus
oin encore, en Indochine, nous n avons pas
iffaire seulement à une population anna-
mite, mais aux populations de l'Annam,
lu Tonkin, du Laos, du Cambodge et de
ia Cochinchine, qui offrent respectivement
les traits spéciaux de moeurs et de carac-
tère.
11 ne faut, évidemment, rien exagerer.,
A vouloir trop raffiner, l'on arriverait a
un chaos de soi-disant doctrines qui seraient
parfaitement inopérantes. Mais il n'est nul-
lement paradoxal de souhaiter que le Par-
lement ait, au moins, une doctrine nord-
africaine, une doctrine « noire » et une doc-
--- trine asiatique. A
..I Question d'un passionnant intérêt, ai-je
glit. Que nos amis lecteurs s'essaient à ce
beau, grave et, à mon avis, nécessaire jeu
d'esprit 1 Qu'ils se demandent, par exem-
ple, ce qui importe le plus en Algérie. « Ce
n'est pas la peine », dira-t-on, « il s'agit
là de simples départements français s.
Oh! j'accorde bien volontiers que le monde
n'avait jamais vu, même sous les aigles ro-
mains, pareille réussite coloniale. Mais il
faut oser faire leur part aux pessimistes.
N'a-t-on jamais entendu ceux-ci prétendre
que, même en Algérie, l'âme indigène
profonde nous demeurait hermétique ? Et ce
problème n'a-t-il pas tenté sans parler
de nombreux écrivains - jusqu'aux auteurs
de scénarios de cinéma ? Il vaut la peine,
n'est-ce pas, que l'on y songe ! Et dès que
l'on fait l'effort d'y songer, l'on entrevoit
que, peut-être bien, rien - n'importe autant
que de lui trouver une solution. Ici, pour ma
part, je me sépare des pessimistes et je
serais étonné de n'être pas, en l'espèce,
complètement d'accord avec la solide expé-
rience et les vues d'avenir de l'éminent Gou-
verneur Général de l'Algérie, M. Pierre
Bordes.
Je ne veux pas croire que les races soient
à jamais imperméables les unes aux autres,
•ît j'ose ajouter que la France a pris le bon
noyen pour percer, sinon abattre, les cloi-
ions qui les séparent.
Qu'y a-t-il, au fond de l'âme indigène?
Il y a l'Islam, il y a une religion qui con-
tient de nobles beautés et d'admirables pré-
ceptes de sagesse. Or, la France a montré,
'is-à-vis de cette religion, mieux que de la
neutralité : du respect et de l'amitié. Té-
noin - et c'est l'exemple le plus frappant
pour des métropolitains - l'édification de
la Mosquée de Paris.
Dans cette voie « constructive », nous
sommes sûrs de ne pas nous tromper ; sous
les moellons sacrés, nous sommes sûrs d'en-
fouir un peu de la défiance indigène.
Mais alors, l'espoir ne luit-il pas de
communiquer réellement, un jour, avec l'Is-
lam ? N'y a-t-il pas lieu, en tout cas, de
redoubler d'efforts pour rendre évidente
cette vérité, qu'un « roumi » peut sincère-
ment, loyalement honorer une religion qui
r n'est pas la sienne ? Il est, en Islam, des
chefs religieux justement vénérés, parfois
de véritables saints. L'on voudrait que pas
A une occasion ne fût perdue de les approcher,
de deviser avec eux de ces règles môrales
par où fraternisent toutes les religions.
- Une. politique de l'eau » ? Oui certes,
l'expression est éloquente et la chose grande.
Mais lorsque vous avez construit un bar-
rage ou fait jaillir une gerbe artésienne vers
le ciel d'Afrique, que de sombres regards
s'éclairciraient, si un marabout respecté à
cinquante lieues à la ronde appelait publi-
quement sur cet ouvrage la bénédiction de
son dieu 1.
Et il est un autre moyen de rompre la
dure écorce des cœurs non pas hostiles,
mais encore sur la réserve - encore que
tant d'entre eux, rie 1914 à 19*8, aient
battu pour notre pays. Est-il besoin de
l'énoncer ? Oui, nous ne devons pas craindre
de répéter, infatigablement, les vérités es.
sentielles.
Par la femme et par l'enfant, on che-
mine vers l'association sans arrière-pensées.
Et l'on peut avoir avec soi des multitude!
de mères, par le médecin.
L'on ne s'étonnera pas, je pense, que j'aie
insisté sur l'Algérie. Elle est la sensation-
nelle m actualité » des prochains jours, et
quiconque, chez nous, n'a pas en ce moment
les yeux fixés sur elle, n'a vraiment pas la
moindre aptitude à sentir nos grandeurs
réelles.
Que si l'on me demande : a Et l'Afrique
noire » ? Je réponds : « Encore politique
sanitaire et, là, en outre, politique du ven-
tre P. (Les deux ont d'ailleurs des liens
étroits).
Quant aux pays de l'Union Indochinoise,
ils nécessiteraient à eux seuls comme
aussi les pays à mandat une longue étude.
Un lourd volume, au reste, n'épuiserait pas
le sujet que je n'ai pu qu'effleurer ici, à
savoir qu'élaborer plusieurs politiques indi-
gènes mettrait de l'ordre et de la clarté dans
nos méthodes civilisatrices.
Ce sujet, je le propose aux méditations
de tous mes collègues du Parlement.
fitfouard JVéron,
Sénateur de la Haute-Loare,
Vice-préstdent de la Commission
des Douanes.
Le sous-marin et les colonies
..1
M. Mac Donald, avant de s'embarquer pour
les Etats-Unis, a déclaré que les sous-marins
seraient à jamais exclus de l'accord anglo-
américain. Aussitôt, la presse anglaise et la
presse américaine de faire chorus.
L'amiral Dumesnil, à propos de cette cam-
pagne manifestement antifrançaise, a déclaré à
notre confrère, M. Léon Pagès :
« Notre nouvelle politique navale est basée
sur la meilleure utilisation des forces navales
de haute mer qui nous sont concédées (par les
accords de Washington) et sur un développe-
ment judicieux des navires légers indispensa-
bles pour la sécurité des communications entre
la France et ses possessions coloniales les plus
lointaines, ainsi que pour la orotection aue
nous sommes dans l'obligation de donner aux
populations de ces colonies.
« On semble craindre beaucoup, a fait
observer notre confrère, chez nos amis et alliés
d'hier, que nous transformions le sous-marin,
cette arme défensive par excellence, en arme
offensive de premier ordre.
« Fantaisie, a répliqué r amiral Dumes-
nil. Les sous-marins que nous construisons sont,
ou bien des sous-marins destinés à faire res-
pecter nos côtes et nos ports, ou bien des sous-
marins de haute mer destinés à assurer en toutes
circonstances la liaison si longue avec nos pos-
sessions d'outre-mer. Par surcroît, dans cer-
taines de ces possessions, une population indi-
gène nombreuse est confiante dans la protçc-
tion de la France.
« Je rappellerai, a-t-il conclu, que la
France, ainsi que M. Briand l'a dit, se rendra
à la prochaine conférence du désarmement
naval avec le souci de travailler loyalement à
l'élaboration d'un accord permettant au pro-
blème du désarmement général de faire un
grand pas en avant. Nos représentants ne man-
queront pas de se ranger aux décisions prises
suivant les principes arrêtés à Genève ; mais,
en aucun cas, ils ne sauraient accepter que
soient traités avec mépris les droits que la
France tient de son rana de mande Duissance
coloniale. »
Et voilà bien, semble-t-il, le point sensible
du débat. L'Angleterre ne peut prétendre de
bonne foi que la France menace la paix du
monde, à l'aide ou en l'absence de sous-ma-
rins plus ou moins « de haute mer ».
Mais du temps a passé, qu'elle a merveil-
leusement employé, depuis le jour mémorable
où un citoyen du Royaume-Uni déclarait que
l'Algérie ne produirait jamais que du sable et
des chameaux. Et notre alliée d'hier ne nous
oardonne pas de s'être trompée sur nos capa-
cités colonisatrices, tant asiatiques qu'africaines.
Nous n' irons pas jusqu' à prétendre que tous
les indigènes de nos possessions soient en ado.
ration devant nous, mais ils ne voudraient cer-
tainement pas changer d'associés.
Si nous ajoutons que la Banque de France
ne mène pas trop mal ses affaires, que 1. on
travaille à tour de bras chez nous, où il n'existe
pas de primes ruineuses à la flème, que l'amitié
française est encore chère à un certain nombre
de grands et de petits pays, l'on concevra
comment peut s'empoisonner une blessure que
la puissante Angleterre s'est faite elle-même.
Est-ce notre faute, à nous, si elle souffre de
ne plus pouvoir régenter le globe ? Est-ce
notre faute si, d'une part, la formule : « Divi-
ser pour régner et pour arbitrer profitablement »
n'est plus possible dès lors qu'elle est dénon-
cée coram populo, si, d'autre part. le nombre
de morts par leauel nous avons, acheté la vic-
toire nous interdit d'être les « brillants se-
conds » de qui que ce soit ?
Que l'Angleterre et les Etats-Unis déci-
dent, parce que tel est leur bon plaisir, que la
France n'aura plus de sous-marins pour com-
muniquer sûrement, en cas de guerre, avec ses
colonies, c'est une prétention inimaginable.
&eue& "e Laromlgulêre.
L'escadre de la Méditerranée
L'amiral Docteur a quitté le commandement
de l'escadre de la Méditerranée, hier après-
midi, avec le cérémonial accoutumé, sans avoir
adressé ses adieux à l'escadre, se contentant
d'en réunir les Etats-Majors.
L'amiral Durand-Viet a pris aujourd'hui le
commandant de l'escadre et arboré son pavil-
lon sur le Provence.
Les peintres coloniaux
qui furent à la peine
«♦«
A
Il faut en finir avec cette ques-
tion des peintres coloniaux qui ris-
quent d'être complètement éliminés
de certains travaux arttsltques de tExpo-
sition Coloniale de Vincennes.
Différents articles que j'ai écrits à ce
sujet m'ont valu des visites multiples et un
grand nombre de lettres dont les stiggestions
méritent d'être retenues.
Un peintre est venu me dire :
« L habitude est prise de faire rimer ar-
tiste et fumiste. Vous aves le pouvoir, grâce
à votre grand journal, de faire cesser toutes
ces injustices par un moyen radical :
« Ouvrir une enquête et citer tous les
peintres français faisant de l'art colonial.
c inscrivez en face leurs noms, la date de
leur séjour aux Colonies et la liste des pays
dans lesquels ils ont planté leurs chevalets ;
une telle énumération n'a jamais été établie.
« Soyez le premier à la publier ; les pou-
voirs publics qui tien ont pas jusqu'à ce
jour dresse l'inventaire n'auront plus à ter-
giverser.
a Ils n'auront plus l'excuse de dire qu'ils
ne savent pas et ils trouveront tout de suite
tlie right inan in the right place.
« Le Gouvernettient-de l'Indochine a vu
juste, il a décidé que ne pourraient prendre
part à son concours d'affiches que les ar-
tistt's français ayant séjourné un an en
Extrême-Orient. »
Le problème est le même pour les dio-
ramas.
Que la Section rétrospective élimine sans
hésiter tous ceux qui, candidats à la
production d'un diorama, ne connaissent le
pays qu'ils veulent peindre qu'à travers la
palette de leurs confrères.
Qu'ils disent d'abord où ils ont travaillé
et ensuite ils seront jugés ; voilà la vérité.
Trop de peintres m'ont dit que la Section
Artistique de l'Exposition Coloniale de 1931
était uniquement réservée à M. - de - La N é-
zière et a sa Zaouia four qu un éclatant dé-
menti ne ressorte pas aujourd'hui des faits.
Plus de coteries, plus de cabales.
Que le concours se fasse au grand jour,
qu'on appelle les compétences, qu'on éli-
mine les intrigants.
Les vrais artistes y trouveront leur
compte.
M tare ci JRuctiei.
^L'élevage des trocas
M. J. Risbec, docteur ès-scienccs, chargé
de la mission permanente des études biolo-
giques en Nouvelle-Calédonie publie dans la
Presse Calédonienne, une étude qu'il a faite
sur les trocas ('l'rocus Niloticus) et écrit ce
qui suit au sujet de l'élevage de ce mollus-
que qui se trouve en abondance sur les cft-
tes de la Nouvelle-Calédonie.
« Avant de m'engager dans l'étude des
moyens de protéger l'espèce tout en essayant
de ménager la production, il convient de
dire quelques mots de ce qu'on peut entendre
par l'élevage du troca. Si cet élevage lui-
même m'avait paru possible, j'en aurais fait
le titre d'une des grandes divisions de mon
travail. Malheureusement, à mop avis, l'éle-
vage proprement dit me semble une utopie
pour cette espèce. La seule chose qui soit
possible est le repeuplement de récifs, qui
ont été dévastés, par un apport de petits Tro-
cas.
Nous ne pourrons jamais régler les condi-
tions de la ponte, ni parquer les larves qui
seront toujours entraînées par les courants.
Le troca pour vivre a besoin de récifs, nous
ne pouvons donc l'enfermer. Le récif lui-
même a besoin de la grande agitation des va-
gues qui lui apportent la nourriture qu'il ne
peut lui-même aller chercher. C'est pour
cette raison que, dans les atolls, les lagunes
n'ont que des espèces fragiles et petites. 11
faudra donc se borner à un repeuplement du
récif. Si l'on suddosc des ieun^Q trocas an.
portés en une région favorable, il faudra les
laisser grossir et à la taille suffisante, ils
pondront. Nous ne pourrons jamais affirmer
que les larves écloses resteront sur le récif
pour le repeupler. La question est donc com-
me on le voit très délicate et le succès d'un
repeuplement ne pourra être prédit. Les ex-
périences ne donneront sans doute pas le
même résultat partout et elles seules, décide-
ront.
Ces expériences ne pourront être tentées
que par des pêcheurs propriétaires ou plutôt
concessionnaires d'une portion de récif. Ce
n'est que lorsqu'il aura l'assurance que le
troca de 8 cm. qu'il trouve et peut ramas-
ser lui appartiendra encore lorsqu'il aura
TO cm. que le pêcheur le laissera grossir.
Dans ces conditions, non seulement il ne
mangera pas son blé en herbe, mais encore il
assurera une reproduction de l'espèce, puis-
que le troca entre 8 et 10 cm. est en pleine
période de ponte. Ces raisonnements m'ont
amené à l'idée de l'utilité des concessions.
/* £ aporle.
000
Aux Nouvelles-Hébrides
La Compagnie Française Immobilière
des Nouvelles-Hébrides fondée le 7 novem-
bre 1921 pour la mise en valeur du do-
maine de 000.000 hectares appartenant à la
Sooiété Française des Nouvelles-Héhrides a
été dissoute et la S. F. N. Il. a repris la
gestion de son domaine.
Les nombreuses Sociétés qui se sont
constituées pour son exploitation fonf'en ce
moment l'objet, d'un examen de leur situa-
tion par un inspecteur de la Banque de l'In-
dochine pour les réunir en un holding avec
le concours de celle-ci.
Le groupement formé par ces sociétés au-
ra son siège à Paris, tout en leur laissant
leur autonomie et facilitera la colonisation
française de l'archipel.
e'l
TAUX DE LA PIASTRE
î.e Gouverneur général de l'Indochine vient de
faire connaître au ministre des Colonies qu'A la
date du t7 septembre 1929, le taux officiel de la
t-iaslre était de 10 fr. 90.
M. Lucien Saint
rentre au Maroc
M. Lucien Saint, Résident général de
France au Maroc, s'est embarqué aujourd'hui
à Marseille à bord de VAbda pour rejoindre
son poste et débarquera le 4 octobre à
Casablanca.
Après avoir passé une huitaine de
jours à Paris, il partit dimanche soir
pour Marseille où, le 30 septembre, il pré-
sida la Conférence des Chambres de com-
merce de la Méditerranée. Cette conférence,
qui s'est réunie pour la première fois l'an
passé, à la même époque, sur l'initiative de
M. Edgard David, président de la Chambre
de commerce de Marseille, étudia cette
année, les bases d'une organisation défini-
tive dont on peut attendre les plus heureux
résultats. ,
La séance du matin comprit le discours de
bienvenue de M. Edgard David, président
de la Chambre de commerce, et la lecture
des rapports de MM. Combarnous, sur les
relations maritimes postales et par avion
entre Marseille et les Chambres de com-
merce représentées ; Henri Breiner, sur le
fonctionnement du service des renseigne-
ments et sur les conclusions pratiques.
L'après-midi furent entendus les rapports
de MM. Maurice Hubert, sur la constitu-
tion d'une conférence des Chambres de com-
merce françaises de la Méditerranée, et
Henri Breiner, sur quelques précisions nou-
velles concernant le problème de l'aména-
gement du Rhône au point de vue de la na-
vigation et des voies concurrentes.
Furent représentées les Chambres de com-
merce d'Alger, Constantine, Bônc, Bougie,
Philippeville, Oran, Tunis, Bizerte. Sfax,
Casablanca, Fez, Mazagan, Marrakec h , Bar-
celone, Madrid, Milan, Turin, Constantino-
ple, Le Caire, Athènes, Beyrouth et les
Chambres de commerce de la neuvième et
de la dixième région.
Au cours de son séjour à Paris, M. Lucien
Saint'a travaillé au règlement de nombreu-
ses questions marocaines.
D accord avec le ministère des Finances,
une sol ution a été donnée à la question des
retraites des fonctionnaires marocains.
Le budget du Maroc a été préparé et sera
prêt à être approuvé avait la fin de l'an-
née. M. Lucien Saint a également. étudié
avec les services compétents la question des
séquestres des biens allemands au Maroc.
Dès son retour au Maroc, le Résident gé-
néral va s'occuper de la réception de la dé-
légation de la commission des Colonies et
préparer, en ce qui concerne le Maroc, les
questions qui doivent être examinées par la
conférence Nord-Africaine qui va se réunir,
comme on sait, le 12 novembre, à Tunis.
Il recevra également, dans le courant du
même mois, M. Laurent Eynac, ministre de
l'Air, qui viendra examiner l'organisation
de l'aéronautique militaire et civile, et en
outre il recevra le comte Jordana, haut-com-
missaire de la zone espagnole du Maroc,
qui a manifesté son intention de rendre à
M. Saint la visite que le icprésentant de la
France lui avait faite au mois de mai à
El-Ksar.
Et enfin il recevra le 26 octobre, la Cham-
bre de commerce de Marseille, qui va ac-
complir dans le Protectorat une mission
d'études.
Le Résident général, qui au cours de son
séjour en France, a reçu les meilleures nou-
velles de la situation économique et politi-
que du Maroc, se propose d'apporter, dès sa
rentrée, tout son effort à hâter la construc-
tion des chemins de fer d'Oudjda à Fez et
d'Oudjda à Bou-Barfa. Il s'occupera égale-
ment d'organiser politiquement et économi-
quement les nouveaux territoires qui ont fait
récemment leur soumission dans le sud de
Marrakech.
M. Bordes à Alger
M. Pierre Bordes est arrivé à Alger par le
G ouverneur-G énéral-Chansy.
De nombreuses personnalités le saluèrent
samedi matin à son arrivée à Marseille, no-
tamment MM. Delfini, préfet; Edgard Da-
vid, président de la Chambre de commerce ;
Artaud et Marius Dubuis, de la Foire de
Marseille.
M. Pierre Bordes se rendit à la Préfecture,
puis à la Foire internationale et coloniale
de Marseille.
Il visita en premier lieu le Pavillon de
l'Algérie, puis les principaux halls.
Un déjeuner lui fut offert par le Comité
de la Foire.
Le Gouverneur général de l'Algérie visita
l'après-midi les ports de Marseille. M. Bor-
des tient, en effet, à se documenter sur les
travaux en cours afin d'en faire profiter les
projets d'extension du port de l'Agha à
Alger.
ALARME !
i 1
200.000 arbres abattus 1 1 ou 2 millions près
de l'être, sur la frontière algéro-marocaine !
Quels sont ces exploitants ravageurs ? Une
puissante firme italienne, qui possède 30.000
lia. de forêts s'étendant sur près de 100 kms
de La Calle à Ghardimaou le long de la
frontière et, sur 20 kms le long de la côte.
On a beau être italien, et vouloir en faire
à sa tête sans que le voisin ait le droit de
rien dire, il n'est pas humainement permis de
se livrer à d'aussi lamentables hécatombes
forestières et à la réllexion, on est bien
obligé de penser que des propriétaires fran-
çais n'auraient jamais agi de la sorte. Il fe-
rait beau voir une firme de chez nous s'ins-
taller dans les forêts italiennes et y procéder
aux coupes sombres faites par ces exploiteurs
sans vergogne ! Un voit bien qu'ils ne sont
pas chez eux.
Mais ce n'est pas tout. Il nous faut une
loi, une loi pour protéger nos richesses na-
turelles contre les possibilités sans limite
d'acquisition étrangère.
--qo
Dans les Conseils généraux
M. Léon Perrier, sénateur, ancien ministre
des Colonies, a été réélu président du Conseil
général de l'Isère.
Dépêches de l'Indochine
M. Pasquier à Hanoï
Iai Gouverneur Général Pasquier et sa
suite sont arrivés à Hanoï le 27 septembre.
Le Grand Conseil
La Chambre des représentants du peuple
au Tonkin a désigné pour la représenter
au sein du Grand Conseil, comme délégués
titulaires :
Nguyen-Huu-Cu, propriétaire agricul-
leur, président de la Chambre ;
Ilui-Huy-Tin, secrétaire de la Chambre,
entrepreneur à Hanoï ;
Nguyen-iluu-Titu, armateur à llaïp/wng.
Comme suppléants:
Vu-Van-Thanh, entrepreneur à Moncay,
Pharn-Du-Chin, négociant à Haïphong ;
Ngo-Trong-Cltu, négociant à Dap-Cau.
Budget général
Les recettes effectuées au 31 août sur les
trois premiers titres du budget général ont
atteint au total 00.3-fcl.^li)$80, savoir ;
1° Douanes et Hégies. 51.720.144 $.
soit une plus-value de 1.007. lit$, sur le
montant des douzièmes échus des évalua-
tions budaétaires :
2° Enregistrement, Domaines, Timbres.
5.957.043 3,9, soit une plus-value de
650.376$73 ;
3° Exploitations industrielles.– 2.665.0:&
$41, soit une plus-value de 16r>.032$4L
Le total des plus-values se chiffre donc
par 2.4&2.553$14.
Les recettes effectuées par les douanes
et régies depuis le lflr janvier accusent une
augmentation de 3.023.340$sur les recet-
tes de la même période de 1928.
Les mines du Tonkin
L(t production des mines et combustibles,
pendant le premier semestre 1929, s'est éle-
vée à 958.000 tonnes, contre 978.000 pour la
même période 1928. Cette légère diminution
provient de l'importance des stocks ; mais
ces chiffres accusent une augmentation
sensible par rapport aux années 1927 et
l' n ,¿; '.;1' Il "'-1' ,,,-
U 11 V r » <- U, C «J •
L'eau à Saïgon
Le Conseil municipal, att cours de sa
séance dernièr2,a étudié la question de t'ap-
provisionnement de Saigon en eau. Apres
avoir ajourné sine dio les propositions fai-
tes par la. Société, dite Il Union Immobi-
lière », pour L'exploitation d'une source
fournissant 4.000 mètres cubes d'eau par
jour, le Conseil s'est prononcé pour L'ac-
ceptation* d'un projet présenté par la So-
ciété Lat/ne tendant à effectuer des forages
pour essaijev de trouver des nappes sou-
terraines.
Le Conseil des intérêts français
au Cambodge
Jeudi à 9 hcures, a eu lieu, à la Chambre
de Commerce de Pnom-Penh, la séance
d'inauguration et d'installation du Conseil
des Intérêts français économiques et linlln-
ciers au Cambodyc, en présence du lié si-
dent Supérieur Lavit et du lloi Sisovath-
Monivong. Assistaient également à la
séance les Ministres dit Gouvernement
Cambodgien, les principaux fonctionnaires
de la llésidence Supérieure, et le Président
de la Chambre Consultative indigène.
Dans le discours d'ouverture, le Chef du
Protectorat lit un exposé très clair et très
précis de la situation économique du pays
et du programme des travaux d'intérêt
local et provincial qu'il il a lieu d'envisa-
ger pour l'avenir. M. Chasseriau, prési-
dent de la Chambre de Commerce et doyen
d'dge du Conseil, répondit par des paroles
de bienvenue à l'adresse du Souverain et
du Hésident Supérieur.
Le ministre Thiounn exprima au nom du
roi ses remerciements, puis le Souverain
et le Résident Supérieur quittèrent la salle
des séances.
Le Conseil procéda ensuite à l'élection
du Bureau :
Président : M. Marinetti :
Vice-président : M. Raluteig ;
Secrétaire : M. Ruret.
Sont ensuite élus membres du Grand-
Conseil :
MM. Marinetti, Champeix, titulaires ;
MM. Raluteig, Vandelet, suppléants.
(liidojuwili.)
Le paquebot Jean=Laborde"
coe
On vient de procéder à La Ciotat au lan-
cement du paquebot eall-Laborde construit
pour le compte de la Compagnie des Messa-
geries Maritimes. Cette cérémonie, à. la-
quelle assistaient toutes les personnalités ci-
viles et militaires, industrielles et maritimes,
s'est accomplie selon le rite. Le f ean-La-
borde porte le nom de l'intrépide pionnier
français qui, le premier sous le Second Em-
pire, sut rehausser notre prestige dans la
grande île de l'océan Indien. A
Le f ean-Laborde pourra loger très confor-
tablement 007 passagers. Il sera affecté à la
ligne de Madagascar et de l'océan Indien.
<–
La campagne de Y Edgard-Quinet
,
Le croiseur cuirassé Edgar-Quinet, école
d'application des enseignes de vaisseau, ap-
pareillera de Brest le 10 octobre pour sa
croisière annuelle dont voici le programme :
Tanger, 14-18 octobre; Rizerte, 21-27 oct.;
Corfou, 30 oct.-5 nov. ; Constantinople, i v
17 nov.; Le Pirée, io-:!.3 nov.; NaplcR, 26-50
nov. ; Toulon, 2-26 déc.;: Alger, 28 déc.-2
janv. ; Casablanca, 5-10 janv. ; Konakry, 17-
23 janv.; Dakar, 25 janv.-2 fév. ; Antilles,
12-fév.-^ avril ; La Havane, 8-16 avril ; New-
Port.New, 20-24 avril; New-York, 26 avril-
6 mai; fîaspe, 20-17 mai; Québec, 10-25 mai;
Montréal, 26 mai-5 juin: Sydney, 8-12 juin;
retour à lh:cst, 12 juillet 1030.
-00»
CINÉMA COLONIAL
Caïn
Après diverses reconnaissances dans la
brousse malgache, Léon Poirier a définitive-
ment fixé son choix sur l'île de Nossi-Bé, la
pèrle de l'océan Indien, pour servir de cadre
aux scènes de Caïn.
Au Congrès de Séville
La première et la deuxième commission du
Congrès International d'Agriculture tropi-
cale, sub-tropicale et du café se sont réunies
La première a étudié les rapports concernant
la colonisation dans les régions tropicales.
M. Thomas, délégué de la France, a fait un
exposé de la colonisation telle qu'on la con-
çoit en France et en Algérie.
La deuxième commission, présidée par M.
Frank Coll délégué des Etats-Unis, a donné
lecture d'un rapport de M. Crus Laparsan,
directeur do la ferme agricole de Saragosse,
sur les cultures en terrain sec en Algérie. Il
a été décidé que ce rapport figurera dans les
publications du Congrès.
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
,f'
Géologie nigérienne
A l'Académie des sciences, au cours d'une
récente séance, M. Cayeux a présenté à ses
confrères les résultats de la campagne géo-
logique de M. I'érébaskine aux boucles du
Niger. D'après l'étude des plissements de
cette zone de la Côte occidentale d'Afrique,
il résulte qu'on ne peut encore fixer leur
âge.
- .t.
A rinstitut
«♦.
L'urbanisme en Tunisie
M. Widor, secrétaire perpétuel, a commu-
niqué hier à ses confrères la réponse officielle
de M. Manceron, Résident général en Tuni-
sie, assurant qu au cours des travaux d urba-
nisme projetés, aucun monument historique,
aucun site intéressant ne subiraient les atteintes
que l' on pouvait craindre : des décrets beyli-
caux ont, en effet, prévu leur protection.
- ..-
Les élections sénatoriales
11'
Parmi les députés qui se présenteront le
20 octobre aux élections sénatoriales, notre
éminent collaborateur et ami, M. Louis Anté-
riou, ministre des Pensions, député de l'Ar-
dèche, sera probablement candidat dans ce
même département.
M. Maurice Viollette, député dLure-et-
Loir, ancien Gouverneur général de l'Algérie.
briguerait également les suffrages du Collège
sénatorial de son département.
-eu-
L'Aviation Coloniale
t
France-Algérie
A partir du 1er octobre, le service pos-
tal aérien de murcliundiseri entre Marseille
et AL^er est assuré quotidiennement dans
les deux sens.
Alger-Tours
ILier après-midi, les aviateurs de Mar-
inier et Favreau, qui rentrent à Paris, ont
atterri au camp de Pareay-Meslay, près de
Tours. Ils ont aecompli la distance Alger-
Tours sans escale en huit heures environ.
Les vaillants aviateurs ont déclaré vou-
loir tenter à nouveau, entre le I.) et la
20 octobre, de battre le ret ord de distance
en ligne droite dans la direction de la Si-
bérie.
-–
M. Maginot à Marseille
1. u
M, Maginot, ministre des Colonies, a pré-
sidé dimanche, ainsi que nous l'avions an-
noncé, le banquet de clôture de la Foire de
Marseille, auquel assistaient plus de 200
personnes, dont MM. Carde, Gouverneur gé-
néral de l'A.O.F. ; Delfini, préfet; Flaissiè-
res, sénateur-maire ; Régis) député.
Après MM. Artaud, président du Comité
de la Foire; David, président de la Chambre
de commerce, et Flaihsiêres, M. Maginot a
montré l'importance de Marseille, et des
expositions coloniales.
M. Maginot rend d'ahord hommage a l'ef-
fort de Marseille, au Comité de la Foire,
qui ont compris que par sa situation géogra-
phi que, Marseille devrait s'associer de la
plus large façon à la propagande et à l'ex-
pansion coloniale.
Puis, dans un magistral discours, M. Ma-
ginot fait ressortir que l'entreprise coloniale
comme toutes les autres ne peut vut?, pro-
gresser que par une propagande étendue.
Marseille t'avait d jà compris, et en a don-
né la preuve par l'effort déjà fourni pour
l'Exposition Coloniale de 1022. Marseille
pas 't re d oiiter que 1'1-
n'a pas à redouter que l'Exposition colo-
niale internationale de Paris en 1931 fasse
oublier ces efforts, car Marseille restera tou-
jours le centre des Expositions nationales
coloniales. C'est parce que Marseille avait
bien réussi des 1922, qu'on cherche à faire
aussi bien.
« C'est grâce à cette propagande, indispen-
sable qu'on intéressera l'opinion publique
aux questions et aux affaires coloniales.
« Mais cette propagande, cette publicité
ne suffisent pas. Il faut pour les justifier
que nous ayons une politique coloniale. Xo-
tre politique coloniale a suscité de nombreu-
ses fois des critiques injustes et des campa-
gnes passionnées. Mais il faut bien reconnaî-
tre qu'on n'a pas toujours fait pour nos co-
lonies tout ce qu'on aurait dû faire.
« J'estime qu'on doit consacrer un pîus
grand effort à cette France extérieure pour
sa mise en valeur, et qu'on doit consentir de
plus grands sacrifices que nous n'en avons
consenti jusqu'ici. Ce n'est que par une poli-
tique. de réalisations et noi de discours
qu'on pourra obtenir des résultats dans no-
tre rnatrnifinue domaine colonial.
« Mais cette politique -le, ne
pourra être suivie que si nous possédons une
main-d'œuvre indigène et de l'argent, beau-
coup d'argent. Le problème de la main.
d'oeuvre indigène est très délicat. I.e « ca-
pital humain » de nos colonies, pour me
servir d'un terme de nombreuses fois usité,
ne doit pas être exploite. Nous devons pour
nos entreprises coloniales avoir un recrute-
ment volontaire de travailleurs, les traiter
avec humanité, les payer équitablement, les
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