Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-09-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 septembre 1929 28 septembre 1929
Description : 1929/09/28 (A30,N142). 1929/09/28 (A30,N142).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280616t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. N° 142.
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La
ta géographie du Bas-Congo
r &-,.
Sauf le remarquable ouvrage de Georges
Bruel sur l' « Afrique Equatoriale Fran-
çaise 9, nous ne possédons de la géographie
de notre possession équatoriale que des mo-
nographies plus ou moins détaillées et hélas
fort rares. C'est pourquoi il convient de fé-
liciter M. Babet, d'avoir réservé, quoique
géologue, dans sa Géologie de l'A. F. E. (ré-
gion du Chemin de fer Congo-Océan), un
chapitre à la Géographie physique de la zone
traversée par cette voie ferrée de Pointe-
Noire à Brazzaville, zone qui est intimement
liée, par ses caractères physiques, à l'ensem-
ble du bassin congolais. Il cite M. J.
Cornet qui, dans son étude sur « les
formations post-primaires du bassin du
Congo », compare l'architecture du bassin
congolais à une vaste cuve dont la struc.
ture fut dessinée, dès les temps géologiques
les plus reculés, dans des terrains extrême-
ment anciens. La dépression congolaise n'eut
un déversoir sur l'Océan que du jour où un
vaste fleuve côtier, à l'endroit où se trouve
actuellement la vallée du Bas-Congo, ron-
geant peu à peu la barrière montagneuse (les
Monts de Cristal), dépassa la crête et en
atteignit le niveau. Le Stanley-Pool, le lac
Léopold-11, le lac Toumba, sont les vesti-
ges de l'ancienne nappe lacustre, de même
que le corrs inférieur du Congo n'est autre
chose que la vallée d'érosion approfondie
de ce fleuve côtier qui perça le Mayombe
et alla jusqu'à capter ces lacs qu'il vida peu
à peu.
Par un phénomène analogue le Kouilou,
ayant coupé la chaîne du Mayombe, capta
le Niari qui appartenait primitivement au
bassin intérieur et en inversa le cours.
Phénomènes fort curieux que nous avons
constatés dans la formation définitive des
lits des fleuves de l'Afrique tropicale (Séné-
gal et Niger).
Ce travail d'érosion a été également ac-
compli par le Tchilvango qui dépasse la
bordure du Mayombe et atteint actuellement
un plateau ressortissant du bassin intérieur,
La lotmé, dont le Congo-Océan emprunte
la vallée inférieure, de Pointe-Noire à
M'Vouti, continue dans le Mayombe l'ac-
tioll érosive de ses torrents et les arêtes du
Bamba et du Foungouti ne sont que (le
minces barrières séparant la T.oênté du bas-
sin intérieur du Niari.
On ne pouvait songer à construire la voie
ferrée du Congo-Océan sans se soucier de
la traversée du Mayombe, connu plus géné-
ralement sous le nom des Monts de Cristal
que les Belges rencontrent tout d'abord sur
le tracé de leur chemin de fer de Matadi à
Kinohassa.
Notre railway n'aura pas à monter aussi
haut que le chemin de fer belge, car le
Mayombe central situé dans la zone du
Congo-Océan a pour arête orientale la
chaîne du Bamba dont le col qUI a 630 mè-
tres d'altitude est franchi par la route auto-
mobile de M'Vouti et sera coupé par un
tunnel de 1.700 mètres destiné à relier le
bassin intérieur à la région maritime. Le col
de Tétié (352 mètres) à l'est, entre les
sources de la Loukéméné et M' Poulo, près
de Massenga a dû être abandonné dans le
tracé du chemin de fer, vu l'allongement
considérable qu'il occasionnait.
Il a fallu - toute l'habileté de nos ingé-
nieurs pour déterminer le meilleur tracé du
chemin de fer et il semble bien que leurs
efforts ont été couronnés de succès. Ils ont
atteint la vallée du Djoué par le col de
Macabendilou (490 m.) et sont arrivés à
Brazzaville (289 m.) par une pente assez
légère.
Le Kouilou-Niari, la Loémé et le Tchi-
lango dont le Congo-Océan emprunte les
vallées, se jettent dans l'Océan Atlantique,
le Djoué et le Foulakari appartiennent au
bassin intérieur du Congo.
Les photographies publiées dans l'ouvrage
de M. V. Babet (Etude géologique de la
zone du Chemin de fer Congo-Océan ct de
la région minière du Niari et du Djoué, Li-
brairie Larose), nous montrent la majesté de
ces beaux fleuves dont les eaux s'écoulaient
primitivement dans le bassin intérieur congo-
lais.
Le Foulakari. au cours tranquille, dans
la région des hauts plateaux, est coupé,
dans sa partie inférieure, par d'importantes
chutes. Il en est de même de la Bouenza,
affluent de rive droite du Niari à N'Ga-
koundé. Chutes que l'on utilisera certaine-
ment plus tard pour l'électrification du rail-
way.
Par ce judicieux préambule à son rapport
de la mission géologique dont l'a chargé
M. le gouverneur général Antonetti. M. V.
Babet nous a montré à quelles difficultés
se sont heurtés les constructeurs du Chemin
de fer Congo-Ocean et nous incite à la plus
grande indulgence pour les quelques erreurs
commises que compenseront largement les
résultats de cette œuvre grandiose que nous
devrons, somme toute, à la persévérance te-
nace du gouverneur général de l'A. E. F.
Cil. Oeftlrrrr,
Sénateur du Nord. membre
de ici Communion des Affaires
sirangères.
A propos du warf de Vridi
J'ai reçu la lettre suivante d'un de nos plus
émhtents correspondants de la Côte J'looire :
Bingerville, le 7 septembre 1929.
Mon cher Monsieur Ruedel,
L..es Annales Coloniales ont publié à la date
du lor août une information d' après laquelle
notre wharf de Port-Bouet (Vridi) aurait subi
de graves dégita dans la nuit du 23 au 24 juin.
Que, mal situé, il aurait été bombardé par les
billes et aurait eu plusieurs pieux de déchaus-
sés. Que les dégâts s'élèveraient à environ
3 millions, et que les travaux de construction
seraient - retardés de -- neuf à -- dix mois.
En ce qui concerne le wharf de Bassam,
votre informateur vous aurait fait connaître ou il
est embouteillé à un point tel que l'Ellder
Dempster et la Holland West Africa annon-
- ceraient leur intention de ne plus toucher Bas-
sam.
Enfin, comme cet informateur ne doit point
hourrir des sentiments très bienveillants à
l'égard de l'administration de notre wharf, il
ajoute « qu'il est malheureux de constater un
pareil laisser-aller qui entrave le développe-
ment économique de la colonie ».
Il est exact, en effet, que les fortes barres
ont amené contre le wharf un certain nombre
de billès qui ont endommagé quelques travées.
Prétendre pour cela que le wharf a été mal
placé, c'est aller un peu vite. Tout le long
de la côte, en effet, et jusqu'au Congo, la
plage est truffée de billes, la plupart invisibles
parce qu'enfouies dans le sable. Quand arri-
vent les fortes lames, ces billes sont reprises
et entraînées un peu au hasard des courants.
Comme la mer grpssit souvent presque subite-
ment, du moins en quelques heures, l'horizon
peut parfaitement être net le soir à la fin du
travail, et pendant la nuit d'énormes pièces
de bois viennent atteindre notre wharf. C'est
précisément ce qui s'est produit en juin, à
Vridi, et il serait difficile de rendre quiconque
responsable - de cela.
Que le wharf ait été placé à dix, quinze,
vingt kilomètres plus loin, soit à l'est, soit à
l'ouest, il n'en aurait pas moins été soumis
aux accidents signalés plus haut, si nous avions
subi des barres aussi fortes que celles de juin
dernier.
Les ingénieurs s'occupent en ce moment à
réparer les déatts et à trouver un dispositif de
défense, et je pense bien que les travaux ne
seront pas retarclés de neuf ou dix mois comme
vous le dites, et que nous pourrons, dans un
délai assez proche quatre ou cinq mois sans
doute commencer à débarquer là notre ma-
tériel de chemin de fer.
Quant à l'information relative à l'embou-
teillage du wharf, vous pouvez annoncer har-
diment qu'elle est fausse. Le wharf, en effet,
a manutentionné, au cours du premier semes-
tre, 85.425 tonnes, soit 13.424 tonnes déplus
que pendant le temenie correspondant de 1 an-
née dernière.
En continuant à cette cadence, il ferait dans
l'année plus de 170.000 tonnes, si, bien en-
tendu, on les lui présente.
L'année dernière, il avait fait 150.000 ton-
nes. Si l'on veut bien considérer que ce wharf
n'avait été conçu que pour évacuer 140.000
tonnes, on voudra bien reconnaître je ne
parle que des gens de bonne foi que nous
avons tout de même su convenablement l'amé-
liorer et le compléter, puisqu'il a déjà dépassé
son maximum de plus de 10.000 tonnes.
Quant à ceux qui, sans preuves, ne cessent
de clamer que l'insuffisance de nos moyens
d'évacuation entrave, ou va entraver le déve-
loppement de cette colonie, je répondrai qùe
notre wharf de Port-Bouet pourra faire enviro.
1.200 tonnes par jour, correspondant à 360.000
tonnes par an ; celui de Bassam peut en faire
150.000, ce qui nous donne plus de 500.000
tonnes, tonnage que nous n atteindrons pas
avant une quinzaine d' années.
Veuillez agréer mes sentiments cordialement
dévoués.
X. Y. Z.
D'autre part, un autre de nos correspondants
de la Côte d'ivoire m'écrit de Grand-Bassam.
Mon cher ami,
L'article que vous avez publié le Ier août
au sujet du wharf de Vridi a provoqué une
grande émotion dans la colonie. Dites que le
Directeur actuel s'emploie avec plus de succès
que certains de ses prédécesseurs à obtenir
un meilleur rendement de l'ouvrage de Grand-
Bassam.
Voici une comparaison intéressante sur le
tonnage ayant utilisé ce wharf :
Pour 1929, du Ier janvier au 31 août :
109.607 tonnes ; pour 1928, du 1er janvier au
31 août : 88.737 tonnes.
Rendons hommage aux efforts accomplis
cette année et souhaitons que cela se continue.
Votre tout dévoué
A. B. C.
J'enregistre avec joie ces résultats. Mais
quand la l-laule-Volla et le Niger pourront dé-
verser sur la C8te d'Ivoire des produits de plus
en plus nombreux, les wharf, de la Côte
d' Ivoire suffiront-ils ?
Evidemment non. La question a été traitée à
maintes reprises dans les Annales Coloniales
depuis dix ans, et ce mois-ci encore, mon émi-
nent collaborateur et ami, Ernest Haudos, sé-
nateur de la Marne, réclamait la création du
port de GranJ-Basarn en eau profonde.
Si heureux que soit le fonctionnement des
wharfs de la Côte d'looire, il importe que la
colonie la plus prospère de l'A. O. F. ait le
plus rapidement possible son port. à Vendroit
qui correspondra le mieux aux besoins du com-
merce ditions géographiques indispensables.
m
Puarymi tout ce bruit ?
a
Parce qu'un certain nombre de
membres de la Commission des
Colonies s'embarque dans huit
jours, pour un voyage de trois semaines en-
viron au Maroc et en Algérie, sur Vinvi-
tation plusieurs fois renouvelée de MM
Pierre Bordes et Lucien Saint, immédiate-
ment quelques-uns de nos confrères crient
au scandale. L'Ami du Peuple se gausse de
ces messieurs, parle de véritable « nouba »
et etwisage le départ des parlementaires en
avion; l'Actioii Française qualifie le voyage
de « scandaleux ». D'autres commentent
avec des sentiments peu équivoques ce
voyage d'études.
Qu'il me soit permis à moi qui ne suis
ni sénateur ni député, mais simple contri-
buable, de dire que je m'effare moins de
cent ou deux cent mille francs dépensés pat
la Princesse, qu'elle soit métropolitaine, algé-
rienne ou marocaine, pour un voyage de ce
genre, que de cent, deux cents ou trois cents
millions, gaspillés sottement pour des tra-
vaux inconsidérés ou refusés non moins
sottement pour des travaux utiles dont la
Chambre n'aurait point accordé le vole.
Voyage scandaleux 1
Parce que c'est un voyage loyalement an-
noncé, préparé intelligemment, ayaut des
buts pratiques et utilitaires, accompli dans
une atmosphère de calme, de sérénité, on
crie au scandalel
Mais si, à la suite d'un débat plus ou
moins orageux au Palais-Bourbon, la Cham-
bre, prise d'une frénésie de vertu, avait
nommé une Commission d'enquête, soit sur
le pseudo-scandale du Darlac, soit sur la
construction du Brazzaville-Océan et des
morts qu'il a coûtés, soit sur l'élection de la
Guyane et l'assassinat de M. Jean Galmot,
ahl le beau voyage, alors, intéressant, émou-
vant, passionnant 1 Que d'encre versée, que
de propos plus ou moins judicieux, que d ar-
ticles dans les feuilles incompétentes 1
Pour rntfi, je trouve logique, je trouve
naturel ce voyage, quelle que soit la compo-
sition de cette première mission, quelle que
soit la composition de celles qui succéderont;
j'estime indispensable que tous les représen-
tants du peuple puissent connaître les choses
dont ils décident.
Interdira-t-on aux membres de la Com-
mission des Mines de visiter les mines, à
ceux des Travaux publics et des Chemins de
fer de s'instruire sur le bon fonctionnement
des aiguilles et des freins, sur la réalisation
pratique des équipements électriques 1
La charge de la Commission des Colonies
est plus rude.
Seuls, ceux qui ont été aux colonies avant
de devenir députés, seuls ceux dont les
moyens matériels sont considérables pour-
raient avoir une expérience de visu, au lieu
de travailler sur documents. Et encore, n'y
aura-t-il pas toujours un peu de parti-pris
dans un sens ou dans l'autre 1
Au reste, dans un voyage d'études comme
celui du mois prochain, la question de la
fortune n'est rien et la dépense occasionnée
par chacun des parlementaires, infime à côté
des défenses générales de l'Algérie ou du
Protectorat marocain.
Ce n'est pas pour dire que les voyages
d'enquête avec les pouvoirs que confère le
Parlement dans ces cas-là aux représentants
du peuple soient à dédaigner, et le cas
échéant, j'y souscrirais volontiers pour les
colonies où le besoin s'en ferait sentir.
Pour l'heure, une quinzaine de parlemen-
taires partent dans le but, à leur retour, de
juger avec plus de compétence l'œuvre colo-
niale, de parler avec plus d'autorité des
grandes réformes sociales, des grands tra-
vaux publics, des mesures à prendre pour
protéger l'hygiène et la santé des indigènes,
des dispositions à envisager pour assurer un
meilleur rendement économique du Maroc
et de l'Algérie; félicitons-nous-ell, comme
nous nous félicitions, il y a une douzaine
d'amlées, lorsque le maréchal Lyautey
conviait successivement aux Je oires de Casa-
blanca, de Fez et de Rabat, avec l'élite des
écrivains et quelques journalistes, un certain
nombre de parlementaires qui n'ont pas été
les derniers à aider au développement et à
la prospérité du Maroc. Ceux qui ont été
bons hier demeurent bons encore aujourd'hui
et le seront encore demain.
Pas de tartufferie !
Pas de pharisàismel
Jforcel Aiiedel.
La mission parlementaire
, au Maroc et en Algerie
La liste des membres de la Mission d'étu-
des invitée par MM. Lucien Saint et Pierre
Bordes à visiter le Maroc et l'Algérie, subit
chaque jour des modifications.
M. Ernest Pezet, député du Morbihan,
secrétaire de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et Protectorats, est parti isolé-
ment pour le Maroc et fera le voyage en
Algérie avec ses collègues.
M. Gaston Ricci, député d'Alger, égale-
ment secrétaire de la Commission, est ac-
tuellement à Blidah. Il rejoindra la cara-
vane lorsque celle-ci aura quitté le Maroc
pour l'Algérie.
D'autre part, M. Auguste Brunet, député
de la Réunion, qui n'était pas inscrit sur
la liste initiale, se joindra, le 5 octobre, à ses
collègues de la Mission.
Le docteur Péchin, délégué par la com-
mission de l'armée de la Chambre des dé-
putés, s'est embarqué avant-hier pour le
Maroc du sud, où il doit étudier sur place
les conditions d'occupation, le fonctionne-
ment du service de santé et du ravitaille.'
ment, l'évacuation des blessés et l'hygiène
des troupes.
M. Maginot à Marseille
puis à Bar-le-Duc
.81
M. Maginot présidera demain dimanche
à la journée de clôture de la Foire-Exposi-
tion de Marseille, ainsi que nous l'avons
annoncé.
Le Ministre des Colonies quittera Mar-
seille en temps utile pour présider à Bar-
le-Duc, lundi 30 septembre, à 14 heures,
le Conseil Général de la Meuse.
Rappelons que M. Maginot, Vice-Prési-
dent de cette assemblée, prononcera en l'ab-
sence de M. Poincaré, président, un grand
discours politique sur les résultats de la
Conférence de La Haye et l'évacuation
anticipée de la Rhénanie.
M. Pierre Bordes à Marseille
» # I
M. Pierre Bordes préside aujourd'hui à
l'av.int-dernièic journée de la Foire-Exposi-
tion de Marseille. Le Gouverneur génial de
l'Algérie, qui s'embarque demain dimanche
pour Alger, a quitté Paris hier soir, accom-
pagné de Mine Bordes et de M. Félix Falck,
sous-directeur de l'Office de l'Algérie à
Paris.
M. Bordes a été salué à son départ, à la
gare de Lyon, par MM. Cuttoli, sénateur de
Constantine ; Otger, préfet d'Alger ; Caries,
f réfet de Constantine ; Galle, président des
Délégations : Cornu, directeur, et Pottier,
sous-direeteur des Affaires algériennes au
ministère de l'Intérieur; Billard, président
de la Chambre de commerce d'Alger; Gerc-
lami, directeur des Affaires indigènes à la
Préfecture de la Seine ; Dubroca, représen-
tant M. Steeg, et Gérard, directeur de l'Of-
fice de l'Algérie à Paris, et par de nom-
breux amis personnels.
M. Félix Falck sera de retour à Paris
lundi prochain.
M. Lucien Saint
rejoint son poste
M. Lucien Saint, Résident général de Fran-
ce au Maroc, quittera Paris demain soir et
s'embarquera lundi à Marseille à destination
de Casablanca.
Le Résident général et Mme Lucien Saint
n'ont pas voulu terminer leur séjour en Fran-
ce, sans réunir autour d'eux quelques-uns de
leurs nombreux amis. Hier, ils ont offert
un thé qui a groupé dans les salons du cer-
cle interallié une très brillante assemblée de
personnalités parisiennes et coloniales, parmi"
lesquelles M. Manceron, Résident général de
France à Tunis, M. de Saint-Quentin, direc-
teur au ministère des Affaires étrangères ;
M. Ponsot, haut-commissaire de la Républi-
que française en Syrie, et Mme Ponsot, M.
Nacivet, directeur de 1 Office du Maroc ; M.
Geoffrov Saint-Hilairc.
Parmi les invités musulmans, nous avons
noté : Si Kaddour ben Ghabrit, ministre plé-
nipotentiaire ; Hadj Thami Glaoui, pacha
de Marrakech ; Si Tazi, représentait du Sul-
tan à Tanger; le général Bel Khodja, Gou-
verneur de Bizerte; le pacha Bargach, de
Rabat; Si Sales S'Nady, Gouverneur de
Sfax ; Si Hachim ben Khalofa, caïd de Ma-
teur.
M. Manceron partira le mois prochain
'8. –-
M. Manccron, Résident général de France
à Tunis, est encore en France pour quel-
ques jours. Il doit quitter .Paris le 15 octo-
bre pour s'emharquer le 16 à Marseille à
destination de Tunis.
La conférence nord-africaine
M. Pierre Hordes, Gouverneur général de
l'Algérie ; M. Lucien Saint, Résident de
France au Maroc, et M. Manceron, Résident
général de France en Tunisie, se sont ren-
contrés à l'Office du Maroc. Ils ont discuté
les questions qui figureront à l'ordre du jour
de la prochaine conférence nord-africaine.
Rappelons que cette conférence aura lieu à
Tunis au mois de novembre.
Les élections sénatoriales
Guadeloupe
Candidat malheureux à un siège parle-
mentaire, d'abord dans la Manche, puis dans
la Seine-Inférieure, M. Briens, dit-on, son-
gerait à pénétrer au Sénat en passant par la
Guadeloupe. * m
Ses chances sont minces dans un pays où
il est totalement inconnu, lui dont la noto-
riété est des plus modestes. On parle aussi
de M. Isaac, et encore de M. René Hyacin-
the, frère de mère de feu 1\1. René Bois-
neuf, ancien député de la Guadeloupe. D'au-
tres personnes mettent en avant le nom de
M. Aubery, Martiniquais fort riche, qui a
d'importantes distilleries au Gros. Morne
et qui dépense 3 ou 4 millions pour aména-
ger la station de Sofaïa. Nul doute que no-
tre éminent collaborateur M. Henry Béren-
ger, dont les amis détiennent plus de 260
voix, ne laisse sur place ces multiples
concurrents.
Corse
Le parti républicain démocratique, dont le
leader est M. Landry, ancien ministre, vient
de désigner ses candidats aux élections sé-
natoriales.
Après les congrès des maires qui ont eu
lieu par arrondissement, les conseillers gé-
néraux se sont réunis à Ajaccio. Au cours de
ces diverses consultations, les élus du parti
ont décidé à l'unanimité de présenter MM.
Lederlin, ancien sénateur des Vosges, Emile
Sari, sénateur sortant et maire de Bastia, et
Giordan, sénateur.
L'autre parti qui a comme leader M.
François Pietri, ancien ministre, soutient la
candidature de M. Paul Doumer, sénateur
sortant, président du Sénat, ancien ministre,
ancien Gouverneur général de l'Indochine.
LIRE EN 2« PAGE :
Lois et décrets t~
Dépêches de l'Indochine.
L'aviation ooloniaie.
Cinéma colonial
L'assassinat de Jean Gadmot.
Légumes exotiques
De plus en plus à Paris les courgettes,
les aubergines, les poivrons rouges et les
poivrons verts, les gombants, les topi-
nambours, occupent les étals maraîchers et
attirent chaque jour davantage le chaland.
Il faut dire qu'ils ont pour eux un bel as-
pect : le violet noir ou le mauve pâle des
aubergines, le vert frais des courgettes, les
flammes courtaudes des poivrons, les bosses
baroques du topinambour, font des ensem-
bles pittoresgues et alléchants.
Par malheur, la ménagère parisienne, ten-
tée par l'aspect du légume inconnu comme
par son prix modique, ne sait comment uti-
liser son emplette.
Une vieille dame se plaignait au marché :
Quel dommage, ce sont pourtant de
bien beaux légumes!. Mais au manger.
ma foi, ça ne vaut pas grand chose. J'ai fait
frire (1) des concombres, hier, et j'ai fait
une salade (!!) d'aubergines. Mais les
concombres étaient insipides et les auber-
gines d'un goût de crudité fade rebutante.
Je comprends!. la malheureuse avait
plus de bonne volonté que d'expérience ;
mais les aubergines ne se mangent pas en
salade, et les concombres ne se font pas
frire.
Néanmoins, que les ménagères ne se rebu-
tent pas peur une première tentative. Et,
afin de les éduquer en cuisine exotique, je
me propose de leur soumettre chaque jour
quelque façon différente d'accommoder les
légumes appétissants et énigmatiques.
Voici, pour cette fois, quelques recettes de
i hors-d'œuvre :
Les aubergines sont écorchées en long de
quelques bandes d'épiderme, de façon à al-
terner les raies de pulpe blanche et de
violet, puis coupées en rondelles d'un doigt
d'épaisseur et jetées à l'eau immédiatement
pour qu'elles ne noircissent pas. Elles sont
frites à l'huile jusqu'à ce que la pulpe bru-
nisse et se ramollisse.
Autre façon : les aubergines sont débitées
en lamelles longitudinales plutôt minces,
trempées dans un battu d'oeufs et de farine
et frites.
A la première manière on consacre les
aubergines d'un violet noir et rondes, qui
sont d'un arôme plus fort et plus épicé. Les
aubergines mauve pâle d'un goût plus déli-
cat, s accommodent de la seconde manière.
Les poivrons ont également plusieurs ac-
commodements : soit la conserve, soit la
grillade, soit la friture.
Rouges ou verts ils sont ou piquants ou
doux. Ceul qui piquent sont généralement
petits et effilés ; les gros sont d'ordinaire
doux; mais la règle n'est pas absolue. La
ménagère doit, pour s'en rendre compte.
fendre la tète du poivron et passer le bout
de la langue dans la fente, et au besoin
prendre une graine du poivron et la mâcher.
La langue brûle ou ne brûle pas.
Pour la conserve, les poivrons doux sont
fendus de la sorte, et mis pêle-mêle avec
des tomates vertes, des petits oignons et des
concombres et quelques petits piments rou-
ges de Cayenne dans une jarre emplie d'eau
salée ou vinaigrée ; on recouvre le tout de
branches de fenouil frais et l'on bouche. Au
bout d'un mois la conserve est mûre, les lé-
gumes ainsi macérés sont vraiment bons.
Les poivrons qui piquent sont conservés
dans de l'huile crue. C'est également excel-
lent pour les palais fortifiés que n'emporte
pas la brûlure des piments.
Autrement, on étend sur un gril à même
le feu quelques poivrons ; lorsque l'épi-
derme est brûlé et noirci, on dépouille le
poivron ; tel quel, assaisonné d'huile et de
sel, c'est très bon. Mais on en met aussi à
mijoter en morceaux dans une marmite de
tomates cuites ; l'ingrédient est toujours de
l'huile. Je lie sais si ces plats pourraient
s'accommoder de beurre.
N'oubliez pas d'y couper menu quelque
gousse d'ail.
De cette façon on emploie aussi les poi-
vrons piquants, et alors, à Milianali, on a
l'habitude d'y joindre un œuf légèrement
battu à la fin de la cuisson. Ce plat ravigote
en hiver.
Les poivrons se prennent également crus
en salade. On coupe en morceaux des poi-
vrons, des tomates, des oignons, des concom-
bres crus (dont on aura goûté de la langue
s'il en est qui sont amers), le tout assaisonné
d'huile et de vinaigre ; très léger et raffrai-
chissant l'été, où l'on ne sait que prendre
pour se restaurer sans s'indisposer.
Enfin une salade de courgettes, également
exquise, se prépare en cuisant à l'eau les
courgettes; lorsqu'elles sont suffisamment
molles et fondantest en prenant garde qu'el-
les ne deviennent pas en bouillie, on les
coupe en deux tout d à long, et on les sert
arrosées d'huile et saupoudrées de sel.
Quelques-uns y ajouter.t du vinaigre.
Les topinambours peuvent faire un excel-
lent entremets : coupés en rondelles, comme
des pommes de terre, ils sont frits et sau-
poudrés de sucre.
- La prochaine fois je vous entretiendrai de
certains ragoûts de gombants, de courgettes,
d'aubergines ou de topinambours dont celles
qui suivront mes conseils, me diront des
nouvelles.
11 n'y aura qu'un petit inconvénient : les
ménagères qui travaillent dehors, ne sau-
raient songer à en tirer profit. Car la pré-
paration en demande de longues heures de
surveillance. Seules celles d'entre elles qui
aiment bien leur mari, pourront y sacrifier
toute leur matinée du dimanche!
Jtofaracf fiilMo-JUkals,
PHILATÉLIE
Il.
M. Germain-Martin, sous-secrétaire d'Etat
des P.T.T., vient de décider, d'accord avçc
le ministre de l'Air, de faire tirer un nouveau
timbre de 1 fr. 50, destiné à la" poste aérien-
ne. La figurine représentera Notre-Damc-de-
la Garde (la Bonne Mère) et le vieux port de
Marseille.
Un nouveau paquebot
Demain dimanche à La Ciotat, sera lancé
un nouveau paquebot, le /ean-Laborde, cons-
truit pour la Compagnie des Messageries Ma-
ritimes. Ce navire, de 149 mètres de lon-
gueur, est destiné à la ligne de Madagascar-
La Réunion,
Les 8tation» >gricoles
du Dldienve?
pendant l'année 1928
«♦»
La colonie du Dahomey possède pour sa
superficie un nombre relativement élevé de
stations d'essais et de pépinières destinées à
l'expérimentation et à la vulgarisation agri-
cole. Les principaux établissements sont en
dehors de la station expérimentale du pal-
mier à huile de Pobé : le jardin d'essai de
Porto-Novo, la station agricole de Niaouli,
la station cotonnière de Savalou. Des sta-
tions moins importantes et des pépinières
existent à Sakété, Cotonou, Athiémé, Abo-
mey, Zagnanado, Djougou, Natitingou, Pa-
rakou.
Le jardin d'essais de Porto-Novo est le
centre d'instruction des jeunes élèves de
l'école professionnelle d'agriculture de la
colonie. Il fournit éga lement des semences
et des plants d'arbres fruitiers ou forestiers,
ainsi que des plantes ornementales. En
En 1928. le jardin a cédé 1.206 plantes or.
nementales et palmiers, 672 arbres fruitiers,
3.173 plants d'essences forestières, 31 kilos
de graines d'arbres fruitiers, 82 kilos de
graines de plants forestiers. Au 31 décembre,
les pépinières comprenaient encore 7.382
plants divers.
La station agricole de Niaouli est le cen-
tre d'expérimentation le plus important du
Bas-Dahomey. Les cultures entreprises sont
celles du café (variétés Stenophylla, Koui-
lou, Robusta, Libérica) du cacaoyer, des cola-
tiers, de l'hévéa, du citronnier, du teck, de
la vanille. La pépinière a cédé en 1928,
60.000 plants de caféiers et possédait encore
au 31 décembre près de 120.000 plants à dis.
tribuer. Les essais de vulgarisation de plan-
tation de tecks se poursuivent : 9.000 plants
de cette essence qui donne de très bons ré-
sultats dans cette région du Dahomey, ont
été livrés en 1028.
A la station de Savalou, les études portent
principalement sur la sélection des variétés
de cotonnier les mieux adaptées au climat
de cette région, et notamment du G. Peru-
ciamun. La station possède également une
péninière contenant S.oco plants dont 4.000
de tecks; elle poursuit enfin des études sur
le ricin et les plantes de couverture.
L'école de labourage de Djougou, destinée
à apprendre aux jeunes indigènes le mouve-
ment de la charrue, entreprend aussi la cui-
turc du cotonnier et du ricin.
La petite station de Sakété comprend des
plantations d'hévéas, de colatiers et de ca-
féiers. Elle a cédé, en )Q.:8, 20.100 plants de
caféiers, 800 plants de colatiers, 250 plants
de tecks, 280 kilos de noix de colas, 43 kilos
de baies de caféiers.
La pépinière de Cotonou a pour but la
production des noix de cocotiqr et des plants
de filaos pour le reboisement oe ta zone lit-
torale. Elle a livré, en 1928, 12.300 noix de
cocotiers dont 6.500 germées, 2.400 plants de
filaos et 2 kilos de graines de filaos. Au 31
décembre, elle possédait 11.000 noix de ger-
moir et 50.000 plants de filaos.
Les autres pépinières sont consacrées aux
plantations suivantes : Athiémé : caféiers et
cacaoyers ; Zagnanado : caféiers et tecks ;
Parakou : tabac, kapok, karité; Matitingou,
plants fruitiers et forestiers.
En résumé, l'effort principal de la colonie
se porte en ce qui concerne les cultures in-
dustrielles sur la vulgarisation du caîéier, et,
pour les essences forestières, sur celle du
teck, très intéressante pour son rapide déve-
loppement et son bois de bonne qualité.
M d P.
Marraines de Paix
par R. DE LAROMIGUIÈRE.
1..
Lettre ouverte à M. Georges Hardy, direc-
teur de l'Ecole Coloniale, et journaliste :
Vous voudrez bien me permettre. Monsieur
,le Directeur, d'appeler votre bienveillante
attention sur ce que j'appelle à part moi -
lorsque mes méditations prennent un tour mé-
lancolique - « la grande pitié des journa-
listes ».
Informateurs avant tout, nous nous efforçons
d'être aussi, dans la mesure où nous sommes
congénitalement « inventifs », des semeurs
d'idées. Personne ne nous en sait gré, et il
faut bien en prendre notre parti, lors même
que, nos cheveux commençant à grisonner ou
à nous quitter mais où sont les mèches d'an-
tan 7 nous nous apercevons que notre métier
est, en même temps que le plus noble, le plus
ingrat de tous : celui qui joue un rôle essen.
tiel dans la vie moderne et celui, pourtant,
que les approches de la vieillesse menacent le
plus cruellement.
En notre âge mûr, cependant, les satisfac-
tions d'amour-propre suffisent, vaille que vaille,
à nous consoler de mille tristesses, à tendre un
voile fragile. mais parfois brillant sur notre
incertain avenir, à donner à notre esprit le
« ton » nécessaire et suffisant. Elles sont, ces
satisfactions, nos meilleures vitamines.
Et c'est pourquoi, de confrère à confrère,
nous aimons en général à nous rendre récipro-
quement notre dû, dans le tableau de chasse
aux idées. Dès lors.
Dès lors, ie viens au fait.
Le 13 juillet dernier, sous le titre : « Soli-
darité », je publiais dans les Annales Colo-
niales un article où je formulais le vœu que nos
grandes villes métropolitaines adoptassent des
localités, des régions coloniales, et notamment
des « régions dévastées » par la maladie.
Quelques jours après, M. Pierre Veber,
dans Candide, voulait bien approuver cette
suggestion et la recommander à l'examen de
ses lecteurs. Un journal corporatif très lu par
les membres de l'Enseignement reproduisait
l'article : ce qui me prouvait que j avais vu
juste en indiquant qu' une l iaison effective entre
une région métropolitaine française et une
région coloniale pouvait avoir une grande por-
tée éducat ive.
Or. Monsieur le Directeur, vous venez de
publier à votre tour dans un journal colonial,
sous le titre a Marraines de Paix ». un article
tout semblable au mien quant au fond (sinon
( R NllMEnO : 30 CENTIMES
SA M KIU Sn|U, :!':j SI-"I'TE\IIIIII'. l'.L'U.
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Rédaction & Administratif ;
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Les Annales Coloniales
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Tous les orticide pubtii» flan. notre (ourncl ne pernoomt
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ABONNEMENTS
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iImm 1m burettf* 4» port*
La
ta géographie du Bas-Congo
r &-,.
Sauf le remarquable ouvrage de Georges
Bruel sur l' « Afrique Equatoriale Fran-
çaise 9, nous ne possédons de la géographie
de notre possession équatoriale que des mo-
nographies plus ou moins détaillées et hélas
fort rares. C'est pourquoi il convient de fé-
liciter M. Babet, d'avoir réservé, quoique
géologue, dans sa Géologie de l'A. F. E. (ré-
gion du Chemin de fer Congo-Océan), un
chapitre à la Géographie physique de la zone
traversée par cette voie ferrée de Pointe-
Noire à Brazzaville, zone qui est intimement
liée, par ses caractères physiques, à l'ensem-
ble du bassin congolais. Il cite M. J.
Cornet qui, dans son étude sur « les
formations post-primaires du bassin du
Congo », compare l'architecture du bassin
congolais à une vaste cuve dont la struc.
ture fut dessinée, dès les temps géologiques
les plus reculés, dans des terrains extrême-
ment anciens. La dépression congolaise n'eut
un déversoir sur l'Océan que du jour où un
vaste fleuve côtier, à l'endroit où se trouve
actuellement la vallée du Bas-Congo, ron-
geant peu à peu la barrière montagneuse (les
Monts de Cristal), dépassa la crête et en
atteignit le niveau. Le Stanley-Pool, le lac
Léopold-11, le lac Toumba, sont les vesti-
ges de l'ancienne nappe lacustre, de même
que le corrs inférieur du Congo n'est autre
chose que la vallée d'érosion approfondie
de ce fleuve côtier qui perça le Mayombe
et alla jusqu'à capter ces lacs qu'il vida peu
à peu.
Par un phénomène analogue le Kouilou,
ayant coupé la chaîne du Mayombe, capta
le Niari qui appartenait primitivement au
bassin intérieur et en inversa le cours.
Phénomènes fort curieux que nous avons
constatés dans la formation définitive des
lits des fleuves de l'Afrique tropicale (Séné-
gal et Niger).
Ce travail d'érosion a été également ac-
compli par le Tchilvango qui dépasse la
bordure du Mayombe et atteint actuellement
un plateau ressortissant du bassin intérieur,
La lotmé, dont le Congo-Océan emprunte
la vallée inférieure, de Pointe-Noire à
M'Vouti, continue dans le Mayombe l'ac-
tioll érosive de ses torrents et les arêtes du
Bamba et du Foungouti ne sont que (le
minces barrières séparant la T.oênté du bas-
sin intérieur du Niari.
On ne pouvait songer à construire la voie
ferrée du Congo-Océan sans se soucier de
la traversée du Mayombe, connu plus géné-
ralement sous le nom des Monts de Cristal
que les Belges rencontrent tout d'abord sur
le tracé de leur chemin de fer de Matadi à
Kinohassa.
Notre railway n'aura pas à monter aussi
haut que le chemin de fer belge, car le
Mayombe central situé dans la zone du
Congo-Océan a pour arête orientale la
chaîne du Bamba dont le col qUI a 630 mè-
tres d'altitude est franchi par la route auto-
mobile de M'Vouti et sera coupé par un
tunnel de 1.700 mètres destiné à relier le
bassin intérieur à la région maritime. Le col
de Tétié (352 mètres) à l'est, entre les
sources de la Loukéméné et M' Poulo, près
de Massenga a dû être abandonné dans le
tracé du chemin de fer, vu l'allongement
considérable qu'il occasionnait.
Il a fallu - toute l'habileté de nos ingé-
nieurs pour déterminer le meilleur tracé du
chemin de fer et il semble bien que leurs
efforts ont été couronnés de succès. Ils ont
atteint la vallée du Djoué par le col de
Macabendilou (490 m.) et sont arrivés à
Brazzaville (289 m.) par une pente assez
légère.
Le Kouilou-Niari, la Loémé et le Tchi-
lango dont le Congo-Océan emprunte les
vallées, se jettent dans l'Océan Atlantique,
le Djoué et le Foulakari appartiennent au
bassin intérieur du Congo.
Les photographies publiées dans l'ouvrage
de M. V. Babet (Etude géologique de la
zone du Chemin de fer Congo-Océan ct de
la région minière du Niari et du Djoué, Li-
brairie Larose), nous montrent la majesté de
ces beaux fleuves dont les eaux s'écoulaient
primitivement dans le bassin intérieur congo-
lais.
Le Foulakari. au cours tranquille, dans
la région des hauts plateaux, est coupé,
dans sa partie inférieure, par d'importantes
chutes. Il en est de même de la Bouenza,
affluent de rive droite du Niari à N'Ga-
koundé. Chutes que l'on utilisera certaine-
ment plus tard pour l'électrification du rail-
way.
Par ce judicieux préambule à son rapport
de la mission géologique dont l'a chargé
M. le gouverneur général Antonetti. M. V.
Babet nous a montré à quelles difficultés
se sont heurtés les constructeurs du Chemin
de fer Congo-Ocean et nous incite à la plus
grande indulgence pour les quelques erreurs
commises que compenseront largement les
résultats de cette œuvre grandiose que nous
devrons, somme toute, à la persévérance te-
nace du gouverneur général de l'A. E. F.
Cil. Oeftlrrrr,
Sénateur du Nord. membre
de ici Communion des Affaires
sirangères.
A propos du warf de Vridi
J'ai reçu la lettre suivante d'un de nos plus
émhtents correspondants de la Côte J'looire :
Bingerville, le 7 septembre 1929.
Mon cher Monsieur Ruedel,
L..es Annales Coloniales ont publié à la date
du lor août une information d' après laquelle
notre wharf de Port-Bouet (Vridi) aurait subi
de graves dégita dans la nuit du 23 au 24 juin.
Que, mal situé, il aurait été bombardé par les
billes et aurait eu plusieurs pieux de déchaus-
sés. Que les dégâts s'élèveraient à environ
3 millions, et que les travaux de construction
seraient - retardés de -- neuf à -- dix mois.
En ce qui concerne le wharf de Bassam,
votre informateur vous aurait fait connaître ou il
est embouteillé à un point tel que l'Ellder
Dempster et la Holland West Africa annon-
- ceraient leur intention de ne plus toucher Bas-
sam.
Enfin, comme cet informateur ne doit point
hourrir des sentiments très bienveillants à
l'égard de l'administration de notre wharf, il
ajoute « qu'il est malheureux de constater un
pareil laisser-aller qui entrave le développe-
ment économique de la colonie ».
Il est exact, en effet, que les fortes barres
ont amené contre le wharf un certain nombre
de billès qui ont endommagé quelques travées.
Prétendre pour cela que le wharf a été mal
placé, c'est aller un peu vite. Tout le long
de la côte, en effet, et jusqu'au Congo, la
plage est truffée de billes, la plupart invisibles
parce qu'enfouies dans le sable. Quand arri-
vent les fortes lames, ces billes sont reprises
et entraînées un peu au hasard des courants.
Comme la mer grpssit souvent presque subite-
ment, du moins en quelques heures, l'horizon
peut parfaitement être net le soir à la fin du
travail, et pendant la nuit d'énormes pièces
de bois viennent atteindre notre wharf. C'est
précisément ce qui s'est produit en juin, à
Vridi, et il serait difficile de rendre quiconque
responsable - de cela.
Que le wharf ait été placé à dix, quinze,
vingt kilomètres plus loin, soit à l'est, soit à
l'ouest, il n'en aurait pas moins été soumis
aux accidents signalés plus haut, si nous avions
subi des barres aussi fortes que celles de juin
dernier.
Les ingénieurs s'occupent en ce moment à
réparer les déatts et à trouver un dispositif de
défense, et je pense bien que les travaux ne
seront pas retarclés de neuf ou dix mois comme
vous le dites, et que nous pourrons, dans un
délai assez proche quatre ou cinq mois sans
doute commencer à débarquer là notre ma-
tériel de chemin de fer.
Quant à l'information relative à l'embou-
teillage du wharf, vous pouvez annoncer har-
diment qu'elle est fausse. Le wharf, en effet,
a manutentionné, au cours du premier semes-
tre, 85.425 tonnes, soit 13.424 tonnes déplus
que pendant le temenie correspondant de 1 an-
née dernière.
En continuant à cette cadence, il ferait dans
l'année plus de 170.000 tonnes, si, bien en-
tendu, on les lui présente.
L'année dernière, il avait fait 150.000 ton-
nes. Si l'on veut bien considérer que ce wharf
n'avait été conçu que pour évacuer 140.000
tonnes, on voudra bien reconnaître je ne
parle que des gens de bonne foi que nous
avons tout de même su convenablement l'amé-
liorer et le compléter, puisqu'il a déjà dépassé
son maximum de plus de 10.000 tonnes.
Quant à ceux qui, sans preuves, ne cessent
de clamer que l'insuffisance de nos moyens
d'évacuation entrave, ou va entraver le déve-
loppement de cette colonie, je répondrai qùe
notre wharf de Port-Bouet pourra faire enviro.
1.200 tonnes par jour, correspondant à 360.000
tonnes par an ; celui de Bassam peut en faire
150.000, ce qui nous donne plus de 500.000
tonnes, tonnage que nous n atteindrons pas
avant une quinzaine d' années.
Veuillez agréer mes sentiments cordialement
dévoués.
X. Y. Z.
D'autre part, un autre de nos correspondants
de la Côte d'ivoire m'écrit de Grand-Bassam.
Mon cher ami,
L'article que vous avez publié le Ier août
au sujet du wharf de Vridi a provoqué une
grande émotion dans la colonie. Dites que le
Directeur actuel s'emploie avec plus de succès
que certains de ses prédécesseurs à obtenir
un meilleur rendement de l'ouvrage de Grand-
Bassam.
Voici une comparaison intéressante sur le
tonnage ayant utilisé ce wharf :
Pour 1929, du Ier janvier au 31 août :
109.607 tonnes ; pour 1928, du 1er janvier au
31 août : 88.737 tonnes.
Rendons hommage aux efforts accomplis
cette année et souhaitons que cela se continue.
Votre tout dévoué
A. B. C.
J'enregistre avec joie ces résultats. Mais
quand la l-laule-Volla et le Niger pourront dé-
verser sur la C8te d'Ivoire des produits de plus
en plus nombreux, les wharf, de la Côte
d' Ivoire suffiront-ils ?
Evidemment non. La question a été traitée à
maintes reprises dans les Annales Coloniales
depuis dix ans, et ce mois-ci encore, mon émi-
nent collaborateur et ami, Ernest Haudos, sé-
nateur de la Marne, réclamait la création du
port de GranJ-Basarn en eau profonde.
Si heureux que soit le fonctionnement des
wharfs de la Côte d'looire, il importe que la
colonie la plus prospère de l'A. O. F. ait le
plus rapidement possible son port. à Vendroit
qui correspondra le mieux aux besoins du com-
merce
m
Puarymi tout ce bruit ?
a
Parce qu'un certain nombre de
membres de la Commission des
Colonies s'embarque dans huit
jours, pour un voyage de trois semaines en-
viron au Maroc et en Algérie, sur Vinvi-
tation plusieurs fois renouvelée de MM
Pierre Bordes et Lucien Saint, immédiate-
ment quelques-uns de nos confrères crient
au scandale. L'Ami du Peuple se gausse de
ces messieurs, parle de véritable « nouba »
et etwisage le départ des parlementaires en
avion; l'Actioii Française qualifie le voyage
de « scandaleux ». D'autres commentent
avec des sentiments peu équivoques ce
voyage d'études.
Qu'il me soit permis à moi qui ne suis
ni sénateur ni député, mais simple contri-
buable, de dire que je m'effare moins de
cent ou deux cent mille francs dépensés pat
la Princesse, qu'elle soit métropolitaine, algé-
rienne ou marocaine, pour un voyage de ce
genre, que de cent, deux cents ou trois cents
millions, gaspillés sottement pour des tra-
vaux inconsidérés ou refusés non moins
sottement pour des travaux utiles dont la
Chambre n'aurait point accordé le vole.
Voyage scandaleux 1
Parce que c'est un voyage loyalement an-
noncé, préparé intelligemment, ayaut des
buts pratiques et utilitaires, accompli dans
une atmosphère de calme, de sérénité, on
crie au scandalel
Mais si, à la suite d'un débat plus ou
moins orageux au Palais-Bourbon, la Cham-
bre, prise d'une frénésie de vertu, avait
nommé une Commission d'enquête, soit sur
le pseudo-scandale du Darlac, soit sur la
construction du Brazzaville-Océan et des
morts qu'il a coûtés, soit sur l'élection de la
Guyane et l'assassinat de M. Jean Galmot,
ahl le beau voyage, alors, intéressant, émou-
vant, passionnant 1 Que d'encre versée, que
de propos plus ou moins judicieux, que d ar-
ticles dans les feuilles incompétentes 1
Pour rntfi, je trouve logique, je trouve
naturel ce voyage, quelle que soit la compo-
sition de cette première mission, quelle que
soit la composition de celles qui succéderont;
j'estime indispensable que tous les représen-
tants du peuple puissent connaître les choses
dont ils décident.
Interdira-t-on aux membres de la Com-
mission des Mines de visiter les mines, à
ceux des Travaux publics et des Chemins de
fer de s'instruire sur le bon fonctionnement
des aiguilles et des freins, sur la réalisation
pratique des équipements électriques 1
La charge de la Commission des Colonies
est plus rude.
Seuls, ceux qui ont été aux colonies avant
de devenir députés, seuls ceux dont les
moyens matériels sont considérables pour-
raient avoir une expérience de visu, au lieu
de travailler sur documents. Et encore, n'y
aura-t-il pas toujours un peu de parti-pris
dans un sens ou dans l'autre 1
Au reste, dans un voyage d'études comme
celui du mois prochain, la question de la
fortune n'est rien et la dépense occasionnée
par chacun des parlementaires, infime à côté
des défenses générales de l'Algérie ou du
Protectorat marocain.
Ce n'est pas pour dire que les voyages
d'enquête avec les pouvoirs que confère le
Parlement dans ces cas-là aux représentants
du peuple soient à dédaigner, et le cas
échéant, j'y souscrirais volontiers pour les
colonies où le besoin s'en ferait sentir.
Pour l'heure, une quinzaine de parlemen-
taires partent dans le but, à leur retour, de
juger avec plus de compétence l'œuvre colo-
niale, de parler avec plus d'autorité des
grandes réformes sociales, des grands tra-
vaux publics, des mesures à prendre pour
protéger l'hygiène et la santé des indigènes,
des dispositions à envisager pour assurer un
meilleur rendement économique du Maroc
et de l'Algérie; félicitons-nous-ell, comme
nous nous félicitions, il y a une douzaine
d'amlées, lorsque le maréchal Lyautey
conviait successivement aux Je oires de Casa-
blanca, de Fez et de Rabat, avec l'élite des
écrivains et quelques journalistes, un certain
nombre de parlementaires qui n'ont pas été
les derniers à aider au développement et à
la prospérité du Maroc. Ceux qui ont été
bons hier demeurent bons encore aujourd'hui
et le seront encore demain.
Pas de tartufferie !
Pas de pharisàismel
Jforcel Aiiedel.
La mission parlementaire
, au Maroc et en Algerie
La liste des membres de la Mission d'étu-
des invitée par MM. Lucien Saint et Pierre
Bordes à visiter le Maroc et l'Algérie, subit
chaque jour des modifications.
M. Ernest Pezet, député du Morbihan,
secrétaire de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et Protectorats, est parti isolé-
ment pour le Maroc et fera le voyage en
Algérie avec ses collègues.
M. Gaston Ricci, député d'Alger, égale-
ment secrétaire de la Commission, est ac-
tuellement à Blidah. Il rejoindra la cara-
vane lorsque celle-ci aura quitté le Maroc
pour l'Algérie.
D'autre part, M. Auguste Brunet, député
de la Réunion, qui n'était pas inscrit sur
la liste initiale, se joindra, le 5 octobre, à ses
collègues de la Mission.
Le docteur Péchin, délégué par la com-
mission de l'armée de la Chambre des dé-
putés, s'est embarqué avant-hier pour le
Maroc du sud, où il doit étudier sur place
les conditions d'occupation, le fonctionne-
ment du service de santé et du ravitaille.'
ment, l'évacuation des blessés et l'hygiène
des troupes.
M. Maginot à Marseille
puis à Bar-le-Duc
.81
M. Maginot présidera demain dimanche
à la journée de clôture de la Foire-Exposi-
tion de Marseille, ainsi que nous l'avons
annoncé.
Le Ministre des Colonies quittera Mar-
seille en temps utile pour présider à Bar-
le-Duc, lundi 30 septembre, à 14 heures,
le Conseil Général de la Meuse.
Rappelons que M. Maginot, Vice-Prési-
dent de cette assemblée, prononcera en l'ab-
sence de M. Poincaré, président, un grand
discours politique sur les résultats de la
Conférence de La Haye et l'évacuation
anticipée de la Rhénanie.
M. Pierre Bordes à Marseille
» # I
M. Pierre Bordes préside aujourd'hui à
l'av.int-dernièic journée de la Foire-Exposi-
tion de Marseille. Le Gouverneur génial de
l'Algérie, qui s'embarque demain dimanche
pour Alger, a quitté Paris hier soir, accom-
pagné de Mine Bordes et de M. Félix Falck,
sous-directeur de l'Office de l'Algérie à
Paris.
M. Bordes a été salué à son départ, à la
gare de Lyon, par MM. Cuttoli, sénateur de
Constantine ; Otger, préfet d'Alger ; Caries,
f réfet de Constantine ; Galle, président des
Délégations : Cornu, directeur, et Pottier,
sous-direeteur des Affaires algériennes au
ministère de l'Intérieur; Billard, président
de la Chambre de commerce d'Alger; Gerc-
lami, directeur des Affaires indigènes à la
Préfecture de la Seine ; Dubroca, représen-
tant M. Steeg, et Gérard, directeur de l'Of-
fice de l'Algérie à Paris, et par de nom-
breux amis personnels.
M. Félix Falck sera de retour à Paris
lundi prochain.
M. Lucien Saint
rejoint son poste
M. Lucien Saint, Résident général de Fran-
ce au Maroc, quittera Paris demain soir et
s'embarquera lundi à Marseille à destination
de Casablanca.
Le Résident général et Mme Lucien Saint
n'ont pas voulu terminer leur séjour en Fran-
ce, sans réunir autour d'eux quelques-uns de
leurs nombreux amis. Hier, ils ont offert
un thé qui a groupé dans les salons du cer-
cle interallié une très brillante assemblée de
personnalités parisiennes et coloniales, parmi"
lesquelles M. Manceron, Résident général de
France à Tunis, M. de Saint-Quentin, direc-
teur au ministère des Affaires étrangères ;
M. Ponsot, haut-commissaire de la Républi-
que française en Syrie, et Mme Ponsot, M.
Nacivet, directeur de 1 Office du Maroc ; M.
Geoffrov Saint-Hilairc.
Parmi les invités musulmans, nous avons
noté : Si Kaddour ben Ghabrit, ministre plé-
nipotentiaire ; Hadj Thami Glaoui, pacha
de Marrakech ; Si Tazi, représentait du Sul-
tan à Tanger; le général Bel Khodja, Gou-
verneur de Bizerte; le pacha Bargach, de
Rabat; Si Sales S'Nady, Gouverneur de
Sfax ; Si Hachim ben Khalofa, caïd de Ma-
teur.
M. Manceron partira le mois prochain
'8. –-
M. Manccron, Résident général de France
à Tunis, est encore en France pour quel-
ques jours. Il doit quitter .Paris le 15 octo-
bre pour s'emharquer le 16 à Marseille à
destination de Tunis.
La conférence nord-africaine
M. Pierre Hordes, Gouverneur général de
l'Algérie ; M. Lucien Saint, Résident de
France au Maroc, et M. Manceron, Résident
général de France en Tunisie, se sont ren-
contrés à l'Office du Maroc. Ils ont discuté
les questions qui figureront à l'ordre du jour
de la prochaine conférence nord-africaine.
Rappelons que cette conférence aura lieu à
Tunis au mois de novembre.
Les élections sénatoriales
Guadeloupe
Candidat malheureux à un siège parle-
mentaire, d'abord dans la Manche, puis dans
la Seine-Inférieure, M. Briens, dit-on, son-
gerait à pénétrer au Sénat en passant par la
Guadeloupe. * m
Ses chances sont minces dans un pays où
il est totalement inconnu, lui dont la noto-
riété est des plus modestes. On parle aussi
de M. Isaac, et encore de M. René Hyacin-
the, frère de mère de feu 1\1. René Bois-
neuf, ancien député de la Guadeloupe. D'au-
tres personnes mettent en avant le nom de
M. Aubery, Martiniquais fort riche, qui a
d'importantes distilleries au Gros. Morne
et qui dépense 3 ou 4 millions pour aména-
ger la station de Sofaïa. Nul doute que no-
tre éminent collaborateur M. Henry Béren-
ger, dont les amis détiennent plus de 260
voix, ne laisse sur place ces multiples
concurrents.
Corse
Le parti républicain démocratique, dont le
leader est M. Landry, ancien ministre, vient
de désigner ses candidats aux élections sé-
natoriales.
Après les congrès des maires qui ont eu
lieu par arrondissement, les conseillers gé-
néraux se sont réunis à Ajaccio. Au cours de
ces diverses consultations, les élus du parti
ont décidé à l'unanimité de présenter MM.
Lederlin, ancien sénateur des Vosges, Emile
Sari, sénateur sortant et maire de Bastia, et
Giordan, sénateur.
L'autre parti qui a comme leader M.
François Pietri, ancien ministre, soutient la
candidature de M. Paul Doumer, sénateur
sortant, président du Sénat, ancien ministre,
ancien Gouverneur général de l'Indochine.
LIRE EN 2« PAGE :
Lois et décrets t~
Dépêches de l'Indochine.
L'aviation ooloniaie.
Cinéma colonial
L'assassinat de Jean Gadmot.
Légumes exotiques
De plus en plus à Paris les courgettes,
les aubergines, les poivrons rouges et les
poivrons verts, les gombants, les topi-
nambours, occupent les étals maraîchers et
attirent chaque jour davantage le chaland.
Il faut dire qu'ils ont pour eux un bel as-
pect : le violet noir ou le mauve pâle des
aubergines, le vert frais des courgettes, les
flammes courtaudes des poivrons, les bosses
baroques du topinambour, font des ensem-
bles pittoresgues et alléchants.
Par malheur, la ménagère parisienne, ten-
tée par l'aspect du légume inconnu comme
par son prix modique, ne sait comment uti-
liser son emplette.
Une vieille dame se plaignait au marché :
Quel dommage, ce sont pourtant de
bien beaux légumes!. Mais au manger.
ma foi, ça ne vaut pas grand chose. J'ai fait
frire (1) des concombres, hier, et j'ai fait
une salade (!!) d'aubergines. Mais les
concombres étaient insipides et les auber-
gines d'un goût de crudité fade rebutante.
Je comprends!. la malheureuse avait
plus de bonne volonté que d'expérience ;
mais les aubergines ne se mangent pas en
salade, et les concombres ne se font pas
frire.
Néanmoins, que les ménagères ne se rebu-
tent pas peur une première tentative. Et,
afin de les éduquer en cuisine exotique, je
me propose de leur soumettre chaque jour
quelque façon différente d'accommoder les
légumes appétissants et énigmatiques.
Voici, pour cette fois, quelques recettes de
i hors-d'œuvre :
Les aubergines sont écorchées en long de
quelques bandes d'épiderme, de façon à al-
terner les raies de pulpe blanche et de
violet, puis coupées en rondelles d'un doigt
d'épaisseur et jetées à l'eau immédiatement
pour qu'elles ne noircissent pas. Elles sont
frites à l'huile jusqu'à ce que la pulpe bru-
nisse et se ramollisse.
Autre façon : les aubergines sont débitées
en lamelles longitudinales plutôt minces,
trempées dans un battu d'oeufs et de farine
et frites.
A la première manière on consacre les
aubergines d'un violet noir et rondes, qui
sont d'un arôme plus fort et plus épicé. Les
aubergines mauve pâle d'un goût plus déli-
cat, s accommodent de la seconde manière.
Les poivrons ont également plusieurs ac-
commodements : soit la conserve, soit la
grillade, soit la friture.
Rouges ou verts ils sont ou piquants ou
doux. Ceul qui piquent sont généralement
petits et effilés ; les gros sont d'ordinaire
doux; mais la règle n'est pas absolue. La
ménagère doit, pour s'en rendre compte.
fendre la tète du poivron et passer le bout
de la langue dans la fente, et au besoin
prendre une graine du poivron et la mâcher.
La langue brûle ou ne brûle pas.
Pour la conserve, les poivrons doux sont
fendus de la sorte, et mis pêle-mêle avec
des tomates vertes, des petits oignons et des
concombres et quelques petits piments rou-
ges de Cayenne dans une jarre emplie d'eau
salée ou vinaigrée ; on recouvre le tout de
branches de fenouil frais et l'on bouche. Au
bout d'un mois la conserve est mûre, les lé-
gumes ainsi macérés sont vraiment bons.
Les poivrons qui piquent sont conservés
dans de l'huile crue. C'est également excel-
lent pour les palais fortifiés que n'emporte
pas la brûlure des piments.
Autrement, on étend sur un gril à même
le feu quelques poivrons ; lorsque l'épi-
derme est brûlé et noirci, on dépouille le
poivron ; tel quel, assaisonné d'huile et de
sel, c'est très bon. Mais on en met aussi à
mijoter en morceaux dans une marmite de
tomates cuites ; l'ingrédient est toujours de
l'huile. Je lie sais si ces plats pourraient
s'accommoder de beurre.
N'oubliez pas d'y couper menu quelque
gousse d'ail.
De cette façon on emploie aussi les poi-
vrons piquants, et alors, à Milianali, on a
l'habitude d'y joindre un œuf légèrement
battu à la fin de la cuisson. Ce plat ravigote
en hiver.
Les poivrons se prennent également crus
en salade. On coupe en morceaux des poi-
vrons, des tomates, des oignons, des concom-
bres crus (dont on aura goûté de la langue
s'il en est qui sont amers), le tout assaisonné
d'huile et de vinaigre ; très léger et raffrai-
chissant l'été, où l'on ne sait que prendre
pour se restaurer sans s'indisposer.
Enfin une salade de courgettes, également
exquise, se prépare en cuisant à l'eau les
courgettes; lorsqu'elles sont suffisamment
molles et fondantest en prenant garde qu'el-
les ne deviennent pas en bouillie, on les
coupe en deux tout d à long, et on les sert
arrosées d'huile et saupoudrées de sel.
Quelques-uns y ajouter.t du vinaigre.
Les topinambours peuvent faire un excel-
lent entremets : coupés en rondelles, comme
des pommes de terre, ils sont frits et sau-
poudrés de sucre.
- La prochaine fois je vous entretiendrai de
certains ragoûts de gombants, de courgettes,
d'aubergines ou de topinambours dont celles
qui suivront mes conseils, me diront des
nouvelles.
11 n'y aura qu'un petit inconvénient : les
ménagères qui travaillent dehors, ne sau-
raient songer à en tirer profit. Car la pré-
paration en demande de longues heures de
surveillance. Seules celles d'entre elles qui
aiment bien leur mari, pourront y sacrifier
toute leur matinée du dimanche!
Jtofaracf fiilMo-JUkals,
PHILATÉLIE
Il.
M. Germain-Martin, sous-secrétaire d'Etat
des P.T.T., vient de décider, d'accord avçc
le ministre de l'Air, de faire tirer un nouveau
timbre de 1 fr. 50, destiné à la" poste aérien-
ne. La figurine représentera Notre-Damc-de-
la Garde (la Bonne Mère) et le vieux port de
Marseille.
Un nouveau paquebot
Demain dimanche à La Ciotat, sera lancé
un nouveau paquebot, le /ean-Laborde, cons-
truit pour la Compagnie des Messageries Ma-
ritimes. Ce navire, de 149 mètres de lon-
gueur, est destiné à la ligne de Madagascar-
La Réunion,
Les 8tation» >gricoles
du Dldienve?
pendant l'année 1928
«♦»
La colonie du Dahomey possède pour sa
superficie un nombre relativement élevé de
stations d'essais et de pépinières destinées à
l'expérimentation et à la vulgarisation agri-
cole. Les principaux établissements sont en
dehors de la station expérimentale du pal-
mier à huile de Pobé : le jardin d'essai de
Porto-Novo, la station agricole de Niaouli,
la station cotonnière de Savalou. Des sta-
tions moins importantes et des pépinières
existent à Sakété, Cotonou, Athiémé, Abo-
mey, Zagnanado, Djougou, Natitingou, Pa-
rakou.
Le jardin d'essais de Porto-Novo est le
centre d'instruction des jeunes élèves de
l'école professionnelle d'agriculture de la
colonie. Il fournit éga lement des semences
et des plants d'arbres fruitiers ou forestiers,
ainsi que des plantes ornementales. En
En 1928. le jardin a cédé 1.206 plantes or.
nementales et palmiers, 672 arbres fruitiers,
3.173 plants d'essences forestières, 31 kilos
de graines d'arbres fruitiers, 82 kilos de
graines de plants forestiers. Au 31 décembre,
les pépinières comprenaient encore 7.382
plants divers.
La station agricole de Niaouli est le cen-
tre d'expérimentation le plus important du
Bas-Dahomey. Les cultures entreprises sont
celles du café (variétés Stenophylla, Koui-
lou, Robusta, Libérica) du cacaoyer, des cola-
tiers, de l'hévéa, du citronnier, du teck, de
la vanille. La pépinière a cédé en 1928,
60.000 plants de caféiers et possédait encore
au 31 décembre près de 120.000 plants à dis.
tribuer. Les essais de vulgarisation de plan-
tation de tecks se poursuivent : 9.000 plants
de cette essence qui donne de très bons ré-
sultats dans cette région du Dahomey, ont
été livrés en 1028.
A la station de Savalou, les études portent
principalement sur la sélection des variétés
de cotonnier les mieux adaptées au climat
de cette région, et notamment du G. Peru-
ciamun. La station possède également une
péninière contenant S.oco plants dont 4.000
de tecks; elle poursuit enfin des études sur
le ricin et les plantes de couverture.
L'école de labourage de Djougou, destinée
à apprendre aux jeunes indigènes le mouve-
ment de la charrue, entreprend aussi la cui-
turc du cotonnier et du ricin.
La petite station de Sakété comprend des
plantations d'hévéas, de colatiers et de ca-
féiers. Elle a cédé, en )Q.:8, 20.100 plants de
caféiers, 800 plants de colatiers, 250 plants
de tecks, 280 kilos de noix de colas, 43 kilos
de baies de caféiers.
La pépinière de Cotonou a pour but la
production des noix de cocotiqr et des plants
de filaos pour le reboisement oe ta zone lit-
torale. Elle a livré, en 1928, 12.300 noix de
cocotiers dont 6.500 germées, 2.400 plants de
filaos et 2 kilos de graines de filaos. Au 31
décembre, elle possédait 11.000 noix de ger-
moir et 50.000 plants de filaos.
Les autres pépinières sont consacrées aux
plantations suivantes : Athiémé : caféiers et
cacaoyers ; Zagnanado : caféiers et tecks ;
Parakou : tabac, kapok, karité; Matitingou,
plants fruitiers et forestiers.
En résumé, l'effort principal de la colonie
se porte en ce qui concerne les cultures in-
dustrielles sur la vulgarisation du caîéier, et,
pour les essences forestières, sur celle du
teck, très intéressante pour son rapide déve-
loppement et son bois de bonne qualité.
M d P.
Marraines de Paix
par R. DE LAROMIGUIÈRE.
1..
Lettre ouverte à M. Georges Hardy, direc-
teur de l'Ecole Coloniale, et journaliste :
Vous voudrez bien me permettre. Monsieur
,le Directeur, d'appeler votre bienveillante
attention sur ce que j'appelle à part moi -
lorsque mes méditations prennent un tour mé-
lancolique - « la grande pitié des journa-
listes ».
Informateurs avant tout, nous nous efforçons
d'être aussi, dans la mesure où nous sommes
congénitalement « inventifs », des semeurs
d'idées. Personne ne nous en sait gré, et il
faut bien en prendre notre parti, lors même
que, nos cheveux commençant à grisonner ou
à nous quitter mais où sont les mèches d'an-
tan 7 nous nous apercevons que notre métier
est, en même temps que le plus noble, le plus
ingrat de tous : celui qui joue un rôle essen.
tiel dans la vie moderne et celui, pourtant,
que les approches de la vieillesse menacent le
plus cruellement.
En notre âge mûr, cependant, les satisfac-
tions d'amour-propre suffisent, vaille que vaille,
à nous consoler de mille tristesses, à tendre un
voile fragile. mais parfois brillant sur notre
incertain avenir, à donner à notre esprit le
« ton » nécessaire et suffisant. Elles sont, ces
satisfactions, nos meilleures vitamines.
Et c'est pourquoi, de confrère à confrère,
nous aimons en général à nous rendre récipro-
quement notre dû, dans le tableau de chasse
aux idées. Dès lors.
Dès lors, ie viens au fait.
Le 13 juillet dernier, sous le titre : « Soli-
darité », je publiais dans les Annales Colo-
niales un article où je formulais le vœu que nos
grandes villes métropolitaines adoptassent des
localités, des régions coloniales, et notamment
des « régions dévastées » par la maladie.
Quelques jours après, M. Pierre Veber,
dans Candide, voulait bien approuver cette
suggestion et la recommander à l'examen de
ses lecteurs. Un journal corporatif très lu par
les membres de l'Enseignement reproduisait
l'article : ce qui me prouvait que j avais vu
juste en indiquant qu' une l iaison effective entre
une région métropolitaine française et une
région coloniale pouvait avoir une grande por-
tée éducat ive.
Or. Monsieur le Directeur, vous venez de
publier à votre tour dans un journal colonial,
sous le titre a Marraines de Paix ». un article
tout semblable au mien quant au fond (sinon
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