Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-09-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 septembre 1929 24 septembre 1929
Description : 1929/09/24 (A30,N140). 1929/09/24 (A30,N140).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62806140
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE.
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LE NUMBRO : 1TCENTIMES MAHDI SOIR, 24 SEPTKMHK^ im -
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Les Annales Coloniales
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Tous Isa orUcHs pubdés dans naïf* im iwiwl
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La mer saharienne
Il y a plus d'un demi siècle, le CÇIIDJDaIl-
dant Roudaire publiait une étude, qui fit
alors un certain bruit dans les milieux nord-
africains, sur la « possibilité de ramener la
mer au sud de la Tunisie et du département
de Constantine ».
Dans cette étude, il rappelait qu'au sud
de la Tunisie et de la province de Constan-
tine, sur 400 kilomètres vers l'intérieur des
terres à partir du golfe de Gabès et sur
100 kilomètres en moyenne de largeur,
s'échelonne une série de vastes nappes d'eau
et de lagunes, où l'on constate des dépôts
de sel et des dépressions arides, descendant
parfois à plus de 45 mètres au-dessous du
niveau de la mer.
Le commandant Roudaire, utilisant les
études du géologue Pervinquière, rappelait
encore que l'existence des eaux marines dans
cette région avait duré jusqu'à l'époque im-
médiatement préhistorique et peut-être plus
longtemps encore puisque les historiens ara-
bes relatent avoir vu, dans ces régions, des
ruines attestant l'existence de ports impor-
tants.
En ouvrant les seuils d'Aslong, de To-
zeur et de Gabès par un canal qui mettrait
en communication la mer et cette vaste dé-
pression, on pourrait reconstituer, disait
déjà le commandant Roudaire, une vaste mer
intérieure qui, dans cette région d'évapora-
tion intense, pourrait modifier très profon-
dément et très heureusement le climat saha-
rien.
Le projet du commandant Roudaire avait
été abandonné depuis longtemps, d'autres
savants géologues l'ayant considéré comme
absolument chimérique.
Or, itu début de cette année, on appre-
nait qu'une société venait d'être constituée,
selon la loi française, par M. Dright Bra-
'nan, de Boston (Etats-Unis) en vue de la
fertilisation du Sahara. Le projet, que l'on
disait établi par M. John Y. Stevens, in-
génieur en chef et président de la Société
du Canal de Panama, consistait, essentiel-
lement, à relier tous les chotts depuis le
sud de Biskra jusqu'à la mer, au golfe de
Gabès, au moyen d'un canal. Un port serait
immédiatement construit à Gabès qui com-
manderait l'entrée du canal projeté.
A ce projet était joint celui d'irriguer, au
moyen de lacs artificiels et de vastes bar-
sages, toute la région située au sud du Die-
bel-Aurès d'Ott descendent actuellement plus
d'une centaine de rivières qui se perdent
dans les sables du désert
La nouvelle, lancée par le Mormng Post,
avait été reçue avec méfiance par 188 mi-
lieux intéressés.
Mais au mois de juin un délégué pouvait
lire, en séance plénière des délégations finan-
cières, une lettre adressée au Gouverneur
Générât par la Société a Sahara. qui dé-
butait ainsi :
« Le soussigné Dright Braman, président
du Conseil d'administration de la Compa-
gnie « Sahara 9, société anonyme, consti-
tuée conformément aux lois de la Républi-
que Française, agissant au nom et pour le
compte de ladite Société, a l'honneur de
faire au gouvernement d'Algérie les propo-
sitions suivantes :
« La Compagnie « Sahara » construirait
un canal partant du Chott-Rharsa, frontière
est de Tunisie, pour relier les chotts Rhar-
sa, Krella, Aslong, Bouksida, Tofelat, Ha-
chichina, Touidjin, Sellen, Melrhir. Ce ca-
nal aurait environ 220 pieds de large, 40
pieds de profondeur environ, avec revê-
tement de béton d'environ un pied d'épais-
seur. Il commencerait à l'est de la fron-
tière de Tunisie et d'Algérie, se dirigeant
vers l'ouest, en traversant les chotts sus-nom-
îoés. La présente offre est faite pour une
durée de trois mois, à partir de ce jour. *
M. le Gouverneur Général confirmait
l'existence de cette lettre, par cette décla-
ration :
« J'ai reçu, en effet, une proposition con-
,.. cernant à la fois le Djebel-Onk et l'établis-
sement d'une mer intérieure. J'ai répondu
(tve cette question intéressait la Tunisie au
même titre que l'Algérie et qu'elle devait
are soumise à la prochaine conférence nord-
africaine. 8
Au courant du mois de mai une nouvelle
offre de la Compagnie « Sahara » était
adressée au Ministre de l'Intérieur, qui dé-
butait ainsi :
« Par la. présente, nous soumettons à
l'examen de votre ministère une nouvelle
offre, appuyée par l'un des ingénieurs les
plus connus dans le monde entier, y compris
ceux de France et des Etats-Unis, M. J. E.
Stevens, qui a été chargé par le gouverne-
ment des Etats-Unis de construire le canal
de Panama qui a coûté 168.000.000 $. Cet
ingénieur dessinera toutes nos machines et
les fonds sont disponibles pour que les tra-
vaux puissent être commencés aussitôt après
votre approbation, ainsi que nous l'avons dit
à M. de Saint Quentin, au ministère des
Affaires Etranaères.
Enfin, à la même époque, M. Mariani,
un des inventeurs du gisement phosphatier
dtt Djebel-Onk, adressait à M. le Gouver-
neur Général une lettre écrite au nom de la
Société « Sahara » et faisant des offres fer-
mes pour la concession phosphatière du Dje-
be-Onk aux conditions offertes par le gou-
vernement Algérien dans le cahier des char-
ges établi en 1927, acceptant de verser au
gouvernement algérien la redevance deman-
"Iée par lui et de construire une voie ferrée
Allant du Canal à Tebessa reliée à la ligne
aUant à Bône.
Mais, dès le mois d'août, on annonçait,
dans les milieux bien informés : a Nous
croyons que ce projet qui avait derrière lui
des capitaux américains et français a existé,
mais a été déjà abandonné. »
Ce projet est-il vraiment abandonné ?
A-t-il été abandonné pour des raisons d'or-
dre technique ? des raisons d'ordre finan-
cier ? ou d'autres encore ?
Quelques explications publiques ne se-
raient point inutiles.
Nous nous souvenons des interminables
discussions, procès, marchandages, manœu-
vres qui, pendant plus de vingt ans, retar-
dèrent la mise en valeur du gisement minier
de l'Ouènza.
Nous savons qu'un vaste consortium,
groupant pour la défense du marché des
phosphates, toutes les entreprises phospha-
tières de l'Algérie, de la Tunisie et, si je
ne me trompe, de la régie marocaine elle-
même, a été constitué, qui ne peut pas voir
d'un très bon œil l'entrée dans la lice du
nouveau concurrent que pourrait être le
Djebel-Onk.
Nous savons encore que la Tunisie ne
semble pas plus désireuse que le consortium
d'ouvrir ses portes aux phosphates du Dje-
bel-Onk.
Il faut lire les suggestives explications
apportées aux délégations financières par
M. Vieillard-Baron, directeur des Travaux
Publics, des Chemins de fer et des Mines,
sur ce point :
« En présence de l'échec de l'évacua-
tion par Bône, les délégations se sont ran-
gées à l'avis du Gouvernement Général et lui
ont donné tout pouvoir pour étudier la ques-
tion du passage par la Tunisie. Cétait il y a
deux ans.
« Nous sommes entrés immédiatement en
rapport avec la Tunisie. Les questions sont
assez longues à étudier. (Remarquons que la
question du Djebel-Onk se pose depuis près
de 25 ans); il s'agit pour la Tunisie de sa-
voir comment elle mettra ses chemins de fer
et ses ports en état de recevoir le trafic du
Djebel-Onk.
« La première réponse se fit attendre as-
sez longtemps ; nous ne lavons reçue qu'un
an environ après notre demande. Dans cette
réponse, la Tunisie émettait certaines pré-
tentions : elle demandait, à l'adjudicataire
futur, des paiements qui, comme le disait
tout à l'heure M. Morel, étaient fort lourds,
et au moins équivalents aux charges qu'au-
rait eu à assumer l'adjudicataire en pas-
sant par Tebessa. Il semble donc que, dans
ces conditions, l'affaire n'était pas réali-
sable non plus.
« Nous avons écrit à nouveau à la Tuni-
sie, après une étude que nous avons deman-
dée à nos spécialistes, en lui disant que
peut-être sur certains points au rnoius, elle
pourrait adoucir ses prétentions. Une nou-
velle réponse nous est arrivée. Nous avons
envoyé une nouvelle lettre le 12 avril (M.
Vieillard-Baron parlait ainsi le 19 juin der-
nier) demandant encore un nouvel effort de
la Tunisie dans le sens de l'adoucissement.
Nous espérons ainsi arriver. »
A la suite de ces claires explications,
M. le Gouverneur Général pouvait con-
clure :
« ..La seule déclaration que je puisse faire,
c'est que l'administration n'a nullement be-
soin qu'on lui renvoie une motion quelcon-
que pour l'inviter à faire son devoir dans
cette affaire pour la très bonne raison qu'elle
n'a jamais cessé de le faire. Nous avons ap-
porté toute diligence à mettre cette affaire
sur pied. »
Ces débats sur le Djebel-Onk, qui durent
depuis plus de 20 ans, malgré toute la dili-
gence apportée par Vadministration à mettre
l'affaire sur pied, peuvent jeter quelque lu-
mière sur l'affaire de la Société a Sahara m.
Mais cette dernière, si elle est vraiment
viable, est trop importante en elle-même,
trop riche de conséquences économiques pour
la région saharienne intéressée, pour que
nous ne poussions pas la curiosité jusqu'à
savoir pour quelles raisons ses promoteurs,
qui paraissaient sérieux, ont pu y renoncer.
fillenite AII'.lIe'-
Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
l'Algérie et des Protecto-
rats.
Élections sénatoriales
à la Guadeloupe
-
Répondant à l'appel presque unanime des
municipalités et des conseillers généraux de la
Guadeloupe, M. Henry Bérenger, sénateur de
cette colonie depuis dix-huit ans, a accepté de
se représenter une troisième fois pour 1 élection
sénatoriale du 20 octobre à Basse-Terre.
M. Henry Bérenger s'embarquera à Saint-
Nazaire sur le Guadeloupe le jeudi 26 septem-
bre au matin, accompagné de Mme Henry Bé-
renger et de son ami M. Eugène Graeve. dé-
puté de Pointe-a-Pitre. conseiller général et
vvt*irtf» rb» Sainte-Anne (Guadeloupe).
Tous nos vœux accompagnent fA-ha. le grand
parlementaire qui a toujours si utilement servi
les intérêts de la France en même temps que
ceux de la Guadeloupe.
mie
Le retour du cc Primauguet"
Le croiseur Primauguet qui avait fait
escale à Casablanca, est parti de ce port
pour rallier l'escadre de la Méditerranée à
Toulon. <
0 0
La croisièrc du TourviPe n
Sur l'invitation de l'Australie, le Tour-
ville, ainsi que nous l'avions annoncé, a
passé quelques jours dans le port de Free-
mantle au cours de sa croisière.
Le port de Conakry
.,.
1ft' Le retour de M. Georges Poiret,
mgjm* le distingué Gouverneur de la Gui-
™ née voué et combien dévoué1 de-
puis ving ans, à cette belle colonie, donne
un regain d'actualité aux travaux du port
de Conakry, qui se poursuivent avec une
activité riche de promesses pour la pleine
« mise en valeur » du joyau de l'A. O. F.
Il n'est pas sans intérêt historique de
rappeler, à ce propos, que la rade de Cona-
kry n'est réellement française que depuis la
conclusion de l'accord anglo- français du 8
avril 1904 cédant à la France les îles de
Loos, accord dont les prémisses furent po-
sées par le comte d'Agoult, député du Séné-
gal, et M. Henri Muteau, député de la
Côte-d'Or, ancien commissaire de Marine.
Les lies Tamara et Kassa ferment en
effet la rade et la protègent de la barre,
faisant ainsi de Conakry un port naturel
en eau profonde qui, avec quelques amélio-
rations, doit devenir, après Dakor; le port
le plus sûr et le meilleur de la Côte Occt
dentale d'Afrique.
Ainsi que l'a constaté M. G. Barrès, pré-
sident de la Chambre de Commerce de Bor-
deaux, au cours de sa mission dans les ports
de la Côte Occidentale d'Afrique, le port
de Conakry est insuffisant au regard des
besoins non seulement actuels, mais aussi
futurs. Et nous savons tous quel ave-
nir est réservé à cette Colonie, une fois
achevé son réseau routier et mises en valeur
les régions encore non défrichées.
Actuellement, écrit M G. Barrès, le port
comporte deux mouillages principaux, l'un
en grande rade, par des fonds de 8 à 12
mètres, situé au delà des bouées extérieu-
res; l'autre, en petite rade, entre la côte et
le haut fond de la Prudente, parallèle à
celle-ci. On y accède par un chenal, soit par
la passe sud, soit par la passe nord récem-
ment balisée.
Un wharf permet les manutentions. Il est
à enrochements ; en flèche se trouve ménagé
un poste araccostage de 120 mètres, par
fonds de 5 mètres, ce qui permet aux na-
vires de faible tirant d'eau tf accosta à ma-
rée hault.
La capacité du trafic journalier peut
atteindre 350 tonnes pour le wharf et au-
tant pour le service d'acconage en rade, soit
au total 700 tonnes pour un pays dont le
commerce général s'est monté en 1928 à
178.200.000 fr. De 1920 à 1928, l'expédi-
tion des bananes s'est accrue de 4.447 cais-
ses de 60 kilo à 73.772 caisses. De plus, la
production agricole, intensive grâce auu ef-
forts du gouverneur Poiret, exige impérieu-
sement l'aménagement du port de Conakry
de telle sorte que les navires entrent en tout
temps en petite rade et. s'amarrent à un quai
en toute sécurité.
Mais voici les travaux éminemment utiles
en cours d'exécution :
Un quai de 300 mètres, partant de l'ex-
trémité du wharf et faisant avec le wharf
un angle de 57 m. 30 environ avec fonds de
8 mètres (travaux confiés à la Société des
Grands Travaux de Marseille).
Un entrepôt frigorifique pour le stockage
des bananes et autres fruits tropicaux (ana-
ncu) travaux exécutés par la colonie.
Il restera à réaliser, pour que le port
réponde à tous les besoins, une digue, de
protection de la Prudente, le dragage d'unp
passe en ligne droite, un terre-plein pour les,
hangars. (Il tombe 4 à 7 mètres d'eau pen-
dant la saison des pluies.)
L'ensemble de ces travaux est estimé à la
somme globale de 56 millions, qui ne tar-
deront pas à être récupérés par le dévelop-
pement économique qui en sera la consé-
quence
Bien qu'il ne se trouve pas sur la ligne
de l'Amérique du Sud, situation Privilégiée
du port de Dakar, le port de Conakry est
l'exutoire d'un hinterland riche, relative-
ment peuplé, et Conakry sera toujours l'es-
cale obligée des navires fréquentant les
« Rivières du Sud. à défaut d'en être de-
venue la capitale comme l'avait rêvé le gou-
verneur Ballay, véritable fondateur de la
plus jolie ville de la Côte Occidentale
d'Afrique.
IBdouard IVéron,
Sénateur de ta Haute-LOIre,
Vice-préstdent de la Commission
des Douane t.
L'éruption du Mont Pelé
(De notre correspondant particulier.)
Selon les renseignements fournis par le
directeur de l'Observatoire du Morne des
Cadets, l'éruption du mont Pelé continue à
décroître de façon constante.
Le Gouverneur a effectué a'llant-hier, une
tournée à Saint-Pierret Le Morne Rouge,
Macouba, Basse-Pointe et Grande-Rivière.
Les populations de la sone volcanique sont
très calmes.
(Par dépêche.)
La Soufrière
Un message du correspondant de l'Asso-
ciated Press à Kingstown, dans l'ile Saint-
Vincent, située au sud de la Martinique,
signale que le volcan éteint Soufrière donne
des signes précurseurs d'une brusque re-
prise d'activité. Les indigènes, entendant
des grondements souterrains et constatant
que 1 eau du cratère s'élève en bouillonnant,
uient.
Ils se souviennent de l'éruption violente
et soudaine du mont Pelé tout proche, et
sont en proie à une vive panique. La der-
nière éruption de la Soufrière date de 1812
et elle causa la mort de 1.565 personnes.
L'enseignement Colonial
«t»
Parmi les grandes écoles auxquelles pré-
pare le Collège Chaptal, nous devons si-
gnaler l'Ecole coloniale.
Une mission parlementaire
en Algérie et an Maroc
 Une délégation de dix-neuf membres
de la Commission de l'Algérie, des Colonies
et des protectorats, présidée par M. P.
Taittinger, député de Paris, va se rendre
au Maroc et en Algérie, en voyage d'études.
Cette mission s'embarquera le 5 octobre à
Marseille pour Casablanca et rentrera par
l'Algérie.
M. Lucien Saint, attendu le 4 octobre
à Rabat, sera donc là pour recevoir les dé-
légués.
Ce voyage d'études avait été décidé, on
s'en souvient, il y a déjà plusieurs mois, au
moment où la Commission avait accepté
les invitations qui lui avaient été adressées
par la Résidence générale du Maroc et le
gouvernement général de l'Algérie.
A l'encontre des commissions du Conseil
municipal de Paris et du Conseil général de
la Seine, les commissions de la Chambre
ne disposent pas de crédits d'études. Aussi
peut-on affirmer que ce vovage ne coûtera
rien aux contribuables français. Au Maroc
et en Algérie, les membres de la commission
des Colonies seront les hôtes de la Rési-
dence du Maroc et du gouvernement général
de l'Algérie. Ils auront, d'autre part, à sup-
jjprter. personnellement leurs dépenses acces-
sotTés.
Une question s'est posée : en s'embar-
quant seulement le 5 octobre, les membres
de la commission seront-ils rentrés pour le
22, date à laquelle s'ouvre la session du Par-
lement ? Il a finalement été décidé qu'on
leur laisserait le choix entre s'embarquer à
Alger sur un paquebot qui arrivera à Mar-
seille à temps pour leur permettre de se
trouver à Paris le mardi 22 octobre, ou
s'embarquer à Philippeville huit jours plus
tard et rentrer pour le 1" novembre.
Indiquons que sur les 44 membres
25 ne seront pas du voyage, notam-
ment tous ceux qui ont des élections séna-
toriales dans leur département : MM. Gou-
de, qui est candidat dans le Finistère, Al-
bert Meunier, qui est candidat dans les Ar-
dennes, Ricolfi, Sixte-Ouenin qui sont rete-
nus dans les Alpes-Maritimes et les Bouches-
r ';times et" les Boticties-
du-Rhône.
M. Edouard de Warren est de son.
côté en Tunisie, il rejoindra ses collègues en
Algérie ; M. Graëve s'embarquera après-de-
main pour la Guadeloupe.
Veici la liste exacte, jusqu'à nouvel or-
dre, des membres de la Commission qui
s'embarqueront à Marseille le samedi 5 oc-
tobre à destination de Casablanca :
MM. Taittinger, Beluel, Cravoisier, Del-
sol, Desbons, Henry Fougère, Gamard, Gas-
parin, de la Groudière, Mazerand, Nouelle,
Odin, Outrey, Paul Poncet, Pezet, Ricci,
Tastes, Thomas, Varenne ;
MM. Combredet, secrétaire de la Commis-
sion des Colonies et Edouard Honnefous,
chef de cabinet de M. Bonnefous, ministre
du Commerce, accompagneront la Mission.
M. Etienne Antonelli, député de la Hau-
te-Savoie, rapporteur de la Commission des
finances pour le budget de l'Algérie, M.
le docteur Péchin, chargé par la Commis-
sion de l'Armée d'inspecter les formations
sanitaires du Maroc, seront de ce voyage
d'études ainsi que M. Léon Baréty, dé-
puté des Alpes-Maritimes et président lu
groupe du Maroc, qui a demandé de suivre
les travaux de ses collègues de la Commis-
sion de l'Algérie, des Colonies et des pro-
tectorats.
.1.
M. Lucien Saint en France
i
Nous avons annoncé les premiers, samedi
dernier, que M. Lucien Saint, résident gé-
néral de France au Maroc, faisant un court
séjour à Marseille, y prendrait contact le
30 courant, veille de son embarquement pour
Casablanca, avec les diverses organisations
coloniales de cette ville.
Ajoutons qu'il piésidera, le même jour,
la deuxième conférence des Chambres de
Commerce françaises de la Méditerranée.
L'exposition de 1931
.t,
Par décret paru au Journal Officiel d'avant-
hier, le nombre des membres, autres que les
membres de droit, du Conseil supérieur de
l'Exposition Coloniale internationale de Paris,
fixé à 24 par le décret du 23 janvier 1929 sus-
visé, est porté à 33.
Le nombre des membres de la Commission
permanente du Conseil supérieur, autres que le
président, le vice-président, le secrétaire géné-
ral et les membres de droit dudit Conseil, fixé
à 5 par le décret du 23 janvier 1929, est porté
à 9.
Chez les Terre-N euvas
Péris en mer
Au cours de la campagne du Galatée,
qui vient de rentrer à Saint-Malo venant
des bancs de Terre-Neuve, le lieutenant
Locquin, de Cancale. est tombé accidentelle-
ment à la mer et s'est noyé.
Un peu plus tard, en faisant partir un
pierrier pour rallier les doris égarés dans
le brouillard, le saleur Prenveille a reçu la
décharee en plein visage.
Prenveille, - qui a été ramené défiguré À
Saint-Pierre, est mort par la suite à bord
du voilier Léon qui le ramenait en France.
Le Saint-Charles vient également de re-
joindre Saint-Malo, portant comme le
Galatée, quelque s.ooo quintaux de morue.
Dans l'ensemble, la pêche est médiocre, et
nombre de Terre-Neuvas se sont attardés
sur les bancs.
L'oeuvrie d'assistance
médicale en A. O. F.
»♦»
Dans les formations sanitaires de l'Afrique
occidentale française, le nombre des consul-
tations données à des indigènes pendant l'an-
née 1928 s'est élevé à 2.970.020, le répartis-
sant ainsi par colonie :
Nombre de Nombre de
consultants consultations
Circonscription de
Dakar 17.979 107 660
Sénégal. 136.498 565.900
Guinée Française 83.952 461.022
Côte d'Ivoire 54.972 448-425
Dahomey 53-591 265.763
Mauritanie 23.053 121 542
Soudan Français. 89 043 420.168
Haute-Volta 74.390 441.039
Niger 23 583 138.501
557 061 2 970 020
Uans les diverses fqfmations de la colonie
(hôpitaux, ambulances, dispensaires), 25.868
malades (5.051 Européens et 20.817 indigènes)
ont été hospitalisés et ont totalisé 485.487 jour-
nées de traitement (61.713 pour les Européens
et 423.774 pour les indigènes).
Dans les maternités, il a été opéré 5.797
accouchements, dont 216 sur des femmes euro-
péennes et 5.581 sur des femmes indigènes.
Il a été pratiqué enfin, dans les différentes
colonies du groupe, 2.519.540 vaccinations
jenneriennes (Sénégal 191.705, Guinée
303.959, Côte d'Ivoire 325.418, Dahomey
343.246, Mauritanie 11.749, Soudan Français
475.852, Haute-Volta 772.310, Niger
95.301), 116.590 vaccinations antipesteuses au
Sénégal et 721 vaccinations de nouveau-nés
contre la tuberculose, à Dakar.
Au 31 décembre 1928, le nombre des mé-
decins européens en service en A.O.F. s'éta-
blissait ainsi pour comparaison avec la même
époque de l'année 1927 :
- 1928 1927
Médecins du Serv. de Santé colon. 65 76
Médecins du cadre de l'Assis. ind. 21 18
Médecins contractuels. 12 17
Médecins libres. 8 10
Hygiénistes' adjoints 55 35
Total. 161 156
Le personnel indigène sortant de I Ecole de
Médecine de Dakar comprenait, en fin 1928,
58 médecins auxiliaires et 99 sages-femmes
auxiliaires, au lieu de 62 médecins et 91 sa-
ges-femmes, a la fin dç l'année 1927.
En ce qui concerne la population euro-
péenne, les formations sanitaires se sont enri-
chies, au cours de l'année 1928, de centres
de radiographie, dans les hôpitaux de Dakar,
Saint-Louis, Conakry et Porto-Novo, d'un ser-
vice d' otorhino-taryngotogie à Dakar, d'un
Institut antirabique, à Saint-Louis, de deux
maternités dans les hôpitaux de Conakry et
d'Abidjan.
Pour les indigènes, deux nouvelles materni-
tés ont été créées à Bamako et à Conakry.
Noie -* 1
Un roi blanc chez les noirs
i
Un certain Suédois, Karl Pettersson, dont
de nombreux compatriotes du même nom
habitent aux Nouvelles-Hébrides, voudrait
venir terminer dans son pays une vie qui
fut curieuse. Voici plus de trente ans, un
navire fit naufrage non loin des côtes de la
Nouvelle-Guinée. Le matelot Pettersson put
seul échapper à la mort et réussit à gagner
une petite île du Pacifique, l'île de Tabor,
où il se trouva parmi les cannibales. Mais,
cependant qu'on préparait le festin, la fille
du chef devint amoureuse de ce péant blanc
et persuada son père de le lui donner
comme mari.
Mort le vieux roi, Petterssnn lui succéda.
Il était entreprenant, il sut tirer parti des
richesses naturelles de l'île et il amena la
prospérité parmi les huttes de ses sujets.
Sa femme-princesse de couleur étant
morte après quelques années, il vint en
Suède pour y convoler avec une blanche,
qui le suivit aux antipodes.
Agé maintenant de 65 ans, fatigué du
pouvoir, Pettersson veut abdiquer. En vain
son peuple en larmes essaie de le retenir.
aie
Un émule de Gérard
le tueur de lions
.8.
Un capitaine anglais aurait, en Afrique
du Sud, tue cinquante-quatre lions en deux
ans, et huit, coup sur coup, en une
seule nuit. (Ce doit être un Anglais du Midi
de la Grnnde-ltretagnc ou né à Tarascon de
parents anglais. Cet extraordinaire nom-
rod s'appelle (îoddard, avec deux u dl),
ce qui ressemble un peu ¡\ Gérard, qui
fut, lui aussi, capitaine en Afrique. - niais
capitaine français, et tueur do lions excep-
tionnel.
Simple coïncidence, sans doute. Au sur-
plus, notre Gérard national n'a jamais oc-
cis huit lions coup sur coup et sans respi-
rer, tandis que leur Goddard. est sans
aucun doute, - de Tarascon.
A L'ACADEMIE DES SCIENCES
Le traitement de la lèpre
Dans une note présentée à l'Académie
des sciences, au cours de la séance d'hier,
par M. Lecomte, M. Perier, pharmacien mi-
litaire des troupes coloniales, a signalé un
nouvel agent thérapeutique utilisable contre
la lèpre et d'autres affections cutanées. Il
s'agit d'une huile dextrogire, c'est-à-dire
douée de la propriété de dévier vers la
droite la lumière polarisée. Cette huile est
obtenue par le broyage des graines de plan-
tes de la famille des flacoutiatiées du genre
onconba. Ces plantes se rencontrent, d'une
façon générale, sur les côtes de l'Afrique
tropicae, notamment au Cameroun, au
Congo et à la Côte d'Ivoire.
, 1
Li paix mondiale, la voici,
avec le progrès des races attardées
D'après un télégramme de Londres à
l' Express-Europe-A gence, « des négociations
se poursuivent sous les auspices d'une impor-
tante banque américaine dans le but de grouper
plusieurs firmes d'aviation et de construction
d'avions. Il s'agit d'une Compagnie anglaise,
d'une autre américaine et de deux Compagnies
françaises (Gnome-Rhône et Farman) qui se
grouperaient en une Société au capital de
1.400.000 livres (près de 175 millions de fr.).
« Cette union s'effectuerait par un échange
d'actions.
« Ce trust, s'il était au point, serait évidem-
ment le premier du genre concernant des So-
ciétés d'aviation. Il prendrait rapidement une
place internationale prépondérante.
« M. Love, président du Conseil d' adminis-
tration de l'Allied Aviation Industries, et un
des directeurs de la Fokker Aircraft, ainsi que
d- un certain nombre d'autres corporations indus-
trielles importantes des Etats-Unis, a déclaré à
ce sujet :
Une des plus puissantes influences à diriger
contre les dangers de guerre réside dans les
progrès actuels très rapides dans la voie de la
consolidation de l'industrie internationale par
l'échange d'actions entre les puissances écono-
miques mondiales.
1 La guerre est, en réalité, une affaire com-
merciale.
Internationalisez les intérêts du commerce et
de l'industrie et la paix reposera sur une base
solide.
Or, dans les Annales Coloniales du 19 mai
1927, sous le titre : « La leçon des raids aériens
tragiques » (ceux de Nungesser et Coli, Saint-
Roman et Mouneyre), j'émettais l'idée - sur
laquelle je suis souvent revenu depuis - que
r aviation faisait absolument fausse route tant
qu elle ne recherchait pas avant tout la solu-
tion du problème de la sécurité. Et j'ajoutais :
On cherche, je ne l'ignore pas. Mais que ne
s aoise-t-on de mettre internationalement en
commun les efforts inventifs ? Quel Etat cioi-
lisé refuserait son concours financier à un ins-
titut spécialisé dans cet ordre de travaux ?
Il me semble invraisemblable qu'un tel orga-
nisme, muni de ressources qui seraient certai-
nement très importantes, ne parvienne pas à la
solution du redoutable problème (Je la sécu-
rité) : solution collective et donc impossible! à
transformer en supériorité guerrière.
Cet institut, pour ma part, j'aimerais le voir
s'édifier, symboliquement, à Genève.
Nous Français, en tout cas, ne devons pas
perdre de vue que la sécurité aérienne est lifte * ',..,-<"
question coloniale au premier chef.
Si donc l'information d'agence citée plus
haut est exacte, nous allons peut-être bientôt
avoir ici la joie d' assister à la réalisation d'une
idée celle de l' aviation internationalisée
que nous avons les premiers, croyons-nous, lan-
cée dans le public.
L' on s'estimerait heureux à moins que cela.
La fusion de grandes firmes d'aviation appar-
tenant à quatre pays différents est déjà un évé-
nement de tout premier plan ; mais si le trust
projeté parvenait à englober les principales
firmes du monde, ce serait, après la fondation
de la Société des Nations, le fait le plus sen-
sationnel survenu depuis la guerre en faveur de
la paix.
L'on ne conçoit pas, en effet, un trust « to-
tal » consentant à se dissocier et à se mobiliser
pour se détruire lui-même matériel et per-
sonnel au lieu d'user de sa toute-puissance
pour maintenir la paix. Toute-puissance, no-
Ions-le, qui n'aurait à se manifester que par la
force d'inertie.
De même serait irrésistible un trust interna-
tional des chemins de fer, mais il est tout à fait
digne de remarque que celui-ci soit actuelle-
ment presque irréalisable, alors que rien ne
s'oppose à celui de l' aviation, presque neuve,
presque libre d'entraves tenant au sol et à
d'énormes intérêts inégalement développés de
part et d'autre des frontières.
Quant aux conséquences de l'union sur la
sécurité et le développement de la navigation
aérienne, et, par suite, sur l'accession au pro-
grès des races de couleur, elles ne nous sem'
blent pas niables. Que l' on remplace l' aiguil.
ton de la concurrence par de somptueusel'
« primes à l'invention », et des centaines ci
lignes sillonneront bientôt les ciels d'Afrique
et d'Asie. La civilisation qui avance, présen-
tement, à la même vitesse que la construction
des routes et des voies ferrées, marchera, dès
lors, au rythme foudroyant des hélices, ces
soleils.
René de I.arown'g.êrer
jp
Dépêches de FIndochme
-
M. Pasquier regagne Hanoï .',
Le tlouvcrnour (ignorai Pasquier a quitta
Saigon le 21 septembre à 21 heuresf par la
voie dj terre, à destination de Hanoi.
Voyage d'étude
Le chef d\t département de l'éducation
des Imles Néerlandaises, le professeur .1. ().
Schrielie, se rendra en netohre en IHl104
chineau Siani, en Malaisie, )>our étuilier
rorn de l'instruction publique
dans ces pays.
Au Conseil colonial
Ije Conseil Colonial a repoussé,par douze
voir contre neuf, raugmenlatùin des cré-
dits pour la police, il a roté en premier
crédit une. inscription de ;)(loOO $, projtosé
par M. Ardin, pour la construction d'un
imme\tble exclusivement réservé au Con-
seil Colonial et à ses services.
La régie directe de l'alcool
Le Gouverneur général a décidé de sup-
primer le système d*s débits généraux
alcools au TonUin et au nord de l'An-
nam, sauf pour certaines provinces de la
haute région et de le remplacer par la
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LE NUMBRO : 1TCENTIMES MAHDI SOIR, 24 SEPTKMHK^ im -
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Les Annales Coloniales
Km muumcet et réel»mes sont reçus» m
hiream Ai jeun»l.
Dirbctbuii.Ponoatbub T Moreel RUEDEL
Tous Isa orUcHs pubdés dans naïf* im iwiwl
ébw reproduits f8',. eUanl Us Amal* Gbmmujb.
ABINIIEIENTS
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Um ra I lIeI, I Mali
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totonlw Itt < 1M » M a
étraqw - la» ta, les - s
ft n'abonne auu (rais éetti
Itm 1m bureux i» pool*.
La mer saharienne
Il y a plus d'un demi siècle, le CÇIIDJDaIl-
dant Roudaire publiait une étude, qui fit
alors un certain bruit dans les milieux nord-
africains, sur la « possibilité de ramener la
mer au sud de la Tunisie et du département
de Constantine ».
Dans cette étude, il rappelait qu'au sud
de la Tunisie et de la province de Constan-
tine, sur 400 kilomètres vers l'intérieur des
terres à partir du golfe de Gabès et sur
100 kilomètres en moyenne de largeur,
s'échelonne une série de vastes nappes d'eau
et de lagunes, où l'on constate des dépôts
de sel et des dépressions arides, descendant
parfois à plus de 45 mètres au-dessous du
niveau de la mer.
Le commandant Roudaire, utilisant les
études du géologue Pervinquière, rappelait
encore que l'existence des eaux marines dans
cette région avait duré jusqu'à l'époque im-
médiatement préhistorique et peut-être plus
longtemps encore puisque les historiens ara-
bes relatent avoir vu, dans ces régions, des
ruines attestant l'existence de ports impor-
tants.
En ouvrant les seuils d'Aslong, de To-
zeur et de Gabès par un canal qui mettrait
en communication la mer et cette vaste dé-
pression, on pourrait reconstituer, disait
déjà le commandant Roudaire, une vaste mer
intérieure qui, dans cette région d'évapora-
tion intense, pourrait modifier très profon-
dément et très heureusement le climat saha-
rien.
Le projet du commandant Roudaire avait
été abandonné depuis longtemps, d'autres
savants géologues l'ayant considéré comme
absolument chimérique.
Or, itu début de cette année, on appre-
nait qu'une société venait d'être constituée,
selon la loi française, par M. Dright Bra-
'nan, de Boston (Etats-Unis) en vue de la
fertilisation du Sahara. Le projet, que l'on
disait établi par M. John Y. Stevens, in-
génieur en chef et président de la Société
du Canal de Panama, consistait, essentiel-
lement, à relier tous les chotts depuis le
sud de Biskra jusqu'à la mer, au golfe de
Gabès, au moyen d'un canal. Un port serait
immédiatement construit à Gabès qui com-
manderait l'entrée du canal projeté.
A ce projet était joint celui d'irriguer, au
moyen de lacs artificiels et de vastes bar-
sages, toute la région située au sud du Die-
bel-Aurès d'Ott descendent actuellement plus
d'une centaine de rivières qui se perdent
dans les sables du désert
La nouvelle, lancée par le Mormng Post,
avait été reçue avec méfiance par 188 mi-
lieux intéressés.
Mais au mois de juin un délégué pouvait
lire, en séance plénière des délégations finan-
cières, une lettre adressée au Gouverneur
Générât par la Société a Sahara. qui dé-
butait ainsi :
« Le soussigné Dright Braman, président
du Conseil d'administration de la Compa-
gnie « Sahara 9, société anonyme, consti-
tuée conformément aux lois de la Républi-
que Française, agissant au nom et pour le
compte de ladite Société, a l'honneur de
faire au gouvernement d'Algérie les propo-
sitions suivantes :
« La Compagnie « Sahara » construirait
un canal partant du Chott-Rharsa, frontière
est de Tunisie, pour relier les chotts Rhar-
sa, Krella, Aslong, Bouksida, Tofelat, Ha-
chichina, Touidjin, Sellen, Melrhir. Ce ca-
nal aurait environ 220 pieds de large, 40
pieds de profondeur environ, avec revê-
tement de béton d'environ un pied d'épais-
seur. Il commencerait à l'est de la fron-
tière de Tunisie et d'Algérie, se dirigeant
vers l'ouest, en traversant les chotts sus-nom-
îoés. La présente offre est faite pour une
durée de trois mois, à partir de ce jour. *
M. le Gouverneur Général confirmait
l'existence de cette lettre, par cette décla-
ration :
« J'ai reçu, en effet, une proposition con-
,.. cernant à la fois le Djebel-Onk et l'établis-
sement d'une mer intérieure. J'ai répondu
(tve cette question intéressait la Tunisie au
même titre que l'Algérie et qu'elle devait
are soumise à la prochaine conférence nord-
africaine. 8
Au courant du mois de mai une nouvelle
offre de la Compagnie « Sahara » était
adressée au Ministre de l'Intérieur, qui dé-
butait ainsi :
« Par la. présente, nous soumettons à
l'examen de votre ministère une nouvelle
offre, appuyée par l'un des ingénieurs les
plus connus dans le monde entier, y compris
ceux de France et des Etats-Unis, M. J. E.
Stevens, qui a été chargé par le gouverne-
ment des Etats-Unis de construire le canal
de Panama qui a coûté 168.000.000 $. Cet
ingénieur dessinera toutes nos machines et
les fonds sont disponibles pour que les tra-
vaux puissent être commencés aussitôt après
votre approbation, ainsi que nous l'avons dit
à M. de Saint Quentin, au ministère des
Affaires Etranaères.
Enfin, à la même époque, M. Mariani,
un des inventeurs du gisement phosphatier
dtt Djebel-Onk, adressait à M. le Gouver-
neur Général une lettre écrite au nom de la
Société « Sahara » et faisant des offres fer-
mes pour la concession phosphatière du Dje-
be-Onk aux conditions offertes par le gou-
vernement Algérien dans le cahier des char-
ges établi en 1927, acceptant de verser au
gouvernement algérien la redevance deman-
"Iée par lui et de construire une voie ferrée
Allant du Canal à Tebessa reliée à la ligne
aUant à Bône.
Mais, dès le mois d'août, on annonçait,
dans les milieux bien informés : a Nous
croyons que ce projet qui avait derrière lui
des capitaux américains et français a existé,
mais a été déjà abandonné. »
Ce projet est-il vraiment abandonné ?
A-t-il été abandonné pour des raisons d'or-
dre technique ? des raisons d'ordre finan-
cier ? ou d'autres encore ?
Quelques explications publiques ne se-
raient point inutiles.
Nous nous souvenons des interminables
discussions, procès, marchandages, manœu-
vres qui, pendant plus de vingt ans, retar-
dèrent la mise en valeur du gisement minier
de l'Ouènza.
Nous savons qu'un vaste consortium,
groupant pour la défense du marché des
phosphates, toutes les entreprises phospha-
tières de l'Algérie, de la Tunisie et, si je
ne me trompe, de la régie marocaine elle-
même, a été constitué, qui ne peut pas voir
d'un très bon œil l'entrée dans la lice du
nouveau concurrent que pourrait être le
Djebel-Onk.
Nous savons encore que la Tunisie ne
semble pas plus désireuse que le consortium
d'ouvrir ses portes aux phosphates du Dje-
bel-Onk.
Il faut lire les suggestives explications
apportées aux délégations financières par
M. Vieillard-Baron, directeur des Travaux
Publics, des Chemins de fer et des Mines,
sur ce point :
« En présence de l'échec de l'évacua-
tion par Bône, les délégations se sont ran-
gées à l'avis du Gouvernement Général et lui
ont donné tout pouvoir pour étudier la ques-
tion du passage par la Tunisie. Cétait il y a
deux ans.
« Nous sommes entrés immédiatement en
rapport avec la Tunisie. Les questions sont
assez longues à étudier. (Remarquons que la
question du Djebel-Onk se pose depuis près
de 25 ans); il s'agit pour la Tunisie de sa-
voir comment elle mettra ses chemins de fer
et ses ports en état de recevoir le trafic du
Djebel-Onk.
« La première réponse se fit attendre as-
sez longtemps ; nous ne lavons reçue qu'un
an environ après notre demande. Dans cette
réponse, la Tunisie émettait certaines pré-
tentions : elle demandait, à l'adjudicataire
futur, des paiements qui, comme le disait
tout à l'heure M. Morel, étaient fort lourds,
et au moins équivalents aux charges qu'au-
rait eu à assumer l'adjudicataire en pas-
sant par Tebessa. Il semble donc que, dans
ces conditions, l'affaire n'était pas réali-
sable non plus.
« Nous avons écrit à nouveau à la Tuni-
sie, après une étude que nous avons deman-
dée à nos spécialistes, en lui disant que
peut-être sur certains points au rnoius, elle
pourrait adoucir ses prétentions. Une nou-
velle réponse nous est arrivée. Nous avons
envoyé une nouvelle lettre le 12 avril (M.
Vieillard-Baron parlait ainsi le 19 juin der-
nier) demandant encore un nouvel effort de
la Tunisie dans le sens de l'adoucissement.
Nous espérons ainsi arriver. »
A la suite de ces claires explications,
M. le Gouverneur Général pouvait con-
clure :
« ..La seule déclaration que je puisse faire,
c'est que l'administration n'a nullement be-
soin qu'on lui renvoie une motion quelcon-
que pour l'inviter à faire son devoir dans
cette affaire pour la très bonne raison qu'elle
n'a jamais cessé de le faire. Nous avons ap-
porté toute diligence à mettre cette affaire
sur pied. »
Ces débats sur le Djebel-Onk, qui durent
depuis plus de 20 ans, malgré toute la dili-
gence apportée par Vadministration à mettre
l'affaire sur pied, peuvent jeter quelque lu-
mière sur l'affaire de la Société a Sahara m.
Mais cette dernière, si elle est vraiment
viable, est trop importante en elle-même,
trop riche de conséquences économiques pour
la région saharienne intéressée, pour que
nous ne poussions pas la curiosité jusqu'à
savoir pour quelles raisons ses promoteurs,
qui paraissaient sérieux, ont pu y renoncer.
fillenite AII'.lIe'-
Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
l'Algérie et des Protecto-
rats.
Élections sénatoriales
à la Guadeloupe
-
Répondant à l'appel presque unanime des
municipalités et des conseillers généraux de la
Guadeloupe, M. Henry Bérenger, sénateur de
cette colonie depuis dix-huit ans, a accepté de
se représenter une troisième fois pour 1 élection
sénatoriale du 20 octobre à Basse-Terre.
M. Henry Bérenger s'embarquera à Saint-
Nazaire sur le Guadeloupe le jeudi 26 septem-
bre au matin, accompagné de Mme Henry Bé-
renger et de son ami M. Eugène Graeve. dé-
puté de Pointe-a-Pitre. conseiller général et
vvt*irtf» rb» Sainte-Anne (Guadeloupe).
Tous nos vœux accompagnent fA-ha. le grand
parlementaire qui a toujours si utilement servi
les intérêts de la France en même temps que
ceux de la Guadeloupe.
mie
Le retour du cc Primauguet"
Le croiseur Primauguet qui avait fait
escale à Casablanca, est parti de ce port
pour rallier l'escadre de la Méditerranée à
Toulon. <
0 0
La croisièrc du TourviPe n
Sur l'invitation de l'Australie, le Tour-
ville, ainsi que nous l'avions annoncé, a
passé quelques jours dans le port de Free-
mantle au cours de sa croisière.
Le port de Conakry
.,.
1ft' Le retour de M. Georges Poiret,
mgjm* le distingué Gouverneur de la Gui-
™ née voué et combien dévoué1 de-
puis ving ans, à cette belle colonie, donne
un regain d'actualité aux travaux du port
de Conakry, qui se poursuivent avec une
activité riche de promesses pour la pleine
« mise en valeur » du joyau de l'A. O. F.
Il n'est pas sans intérêt historique de
rappeler, à ce propos, que la rade de Cona-
kry n'est réellement française que depuis la
conclusion de l'accord anglo- français du 8
avril 1904 cédant à la France les îles de
Loos, accord dont les prémisses furent po-
sées par le comte d'Agoult, député du Séné-
gal, et M. Henri Muteau, député de la
Côte-d'Or, ancien commissaire de Marine.
Les lies Tamara et Kassa ferment en
effet la rade et la protègent de la barre,
faisant ainsi de Conakry un port naturel
en eau profonde qui, avec quelques amélio-
rations, doit devenir, après Dakor; le port
le plus sûr et le meilleur de la Côte Occt
dentale d'Afrique.
Ainsi que l'a constaté M. G. Barrès, pré-
sident de la Chambre de Commerce de Bor-
deaux, au cours de sa mission dans les ports
de la Côte Occidentale d'Afrique, le port
de Conakry est insuffisant au regard des
besoins non seulement actuels, mais aussi
futurs. Et nous savons tous quel ave-
nir est réservé à cette Colonie, une fois
achevé son réseau routier et mises en valeur
les régions encore non défrichées.
Actuellement, écrit M G. Barrès, le port
comporte deux mouillages principaux, l'un
en grande rade, par des fonds de 8 à 12
mètres, situé au delà des bouées extérieu-
res; l'autre, en petite rade, entre la côte et
le haut fond de la Prudente, parallèle à
celle-ci. On y accède par un chenal, soit par
la passe sud, soit par la passe nord récem-
ment balisée.
Un wharf permet les manutentions. Il est
à enrochements ; en flèche se trouve ménagé
un poste araccostage de 120 mètres, par
fonds de 5 mètres, ce qui permet aux na-
vires de faible tirant d'eau tf accosta à ma-
rée hault.
La capacité du trafic journalier peut
atteindre 350 tonnes pour le wharf et au-
tant pour le service d'acconage en rade, soit
au total 700 tonnes pour un pays dont le
commerce général s'est monté en 1928 à
178.200.000 fr. De 1920 à 1928, l'expédi-
tion des bananes s'est accrue de 4.447 cais-
ses de 60 kilo à 73.772 caisses. De plus, la
production agricole, intensive grâce auu ef-
forts du gouverneur Poiret, exige impérieu-
sement l'aménagement du port de Conakry
de telle sorte que les navires entrent en tout
temps en petite rade et. s'amarrent à un quai
en toute sécurité.
Mais voici les travaux éminemment utiles
en cours d'exécution :
Un quai de 300 mètres, partant de l'ex-
trémité du wharf et faisant avec le wharf
un angle de 57 m. 30 environ avec fonds de
8 mètres (travaux confiés à la Société des
Grands Travaux de Marseille).
Un entrepôt frigorifique pour le stockage
des bananes et autres fruits tropicaux (ana-
ncu) travaux exécutés par la colonie.
Il restera à réaliser, pour que le port
réponde à tous les besoins, une digue, de
protection de la Prudente, le dragage d'unp
passe en ligne droite, un terre-plein pour les,
hangars. (Il tombe 4 à 7 mètres d'eau pen-
dant la saison des pluies.)
L'ensemble de ces travaux est estimé à la
somme globale de 56 millions, qui ne tar-
deront pas à être récupérés par le dévelop-
pement économique qui en sera la consé-
quence
Bien qu'il ne se trouve pas sur la ligne
de l'Amérique du Sud, situation Privilégiée
du port de Dakar, le port de Conakry est
l'exutoire d'un hinterland riche, relative-
ment peuplé, et Conakry sera toujours l'es-
cale obligée des navires fréquentant les
« Rivières du Sud. à défaut d'en être de-
venue la capitale comme l'avait rêvé le gou-
verneur Ballay, véritable fondateur de la
plus jolie ville de la Côte Occidentale
d'Afrique.
IBdouard IVéron,
Sénateur de ta Haute-LOIre,
Vice-préstdent de la Commission
des Douane t.
L'éruption du Mont Pelé
(De notre correspondant particulier.)
Selon les renseignements fournis par le
directeur de l'Observatoire du Morne des
Cadets, l'éruption du mont Pelé continue à
décroître de façon constante.
Le Gouverneur a effectué a'llant-hier, une
tournée à Saint-Pierret Le Morne Rouge,
Macouba, Basse-Pointe et Grande-Rivière.
Les populations de la sone volcanique sont
très calmes.
(Par dépêche.)
La Soufrière
Un message du correspondant de l'Asso-
ciated Press à Kingstown, dans l'ile Saint-
Vincent, située au sud de la Martinique,
signale que le volcan éteint Soufrière donne
des signes précurseurs d'une brusque re-
prise d'activité. Les indigènes, entendant
des grondements souterrains et constatant
que 1 eau du cratère s'élève en bouillonnant,
uient.
Ils se souviennent de l'éruption violente
et soudaine du mont Pelé tout proche, et
sont en proie à une vive panique. La der-
nière éruption de la Soufrière date de 1812
et elle causa la mort de 1.565 personnes.
L'enseignement Colonial
«t»
Parmi les grandes écoles auxquelles pré-
pare le Collège Chaptal, nous devons si-
gnaler l'Ecole coloniale.
Une mission parlementaire
en Algérie et an Maroc
 Une délégation de dix-neuf membres
de la Commission de l'Algérie, des Colonies
et des protectorats, présidée par M. P.
Taittinger, député de Paris, va se rendre
au Maroc et en Algérie, en voyage d'études.
Cette mission s'embarquera le 5 octobre à
Marseille pour Casablanca et rentrera par
l'Algérie.
M. Lucien Saint, attendu le 4 octobre
à Rabat, sera donc là pour recevoir les dé-
légués.
Ce voyage d'études avait été décidé, on
s'en souvient, il y a déjà plusieurs mois, au
moment où la Commission avait accepté
les invitations qui lui avaient été adressées
par la Résidence générale du Maroc et le
gouvernement général de l'Algérie.
A l'encontre des commissions du Conseil
municipal de Paris et du Conseil général de
la Seine, les commissions de la Chambre
ne disposent pas de crédits d'études. Aussi
peut-on affirmer que ce vovage ne coûtera
rien aux contribuables français. Au Maroc
et en Algérie, les membres de la commission
des Colonies seront les hôtes de la Rési-
dence du Maroc et du gouvernement général
de l'Algérie. Ils auront, d'autre part, à sup-
jjprter. personnellement leurs dépenses acces-
sotTés.
Une question s'est posée : en s'embar-
quant seulement le 5 octobre, les membres
de la commission seront-ils rentrés pour le
22, date à laquelle s'ouvre la session du Par-
lement ? Il a finalement été décidé qu'on
leur laisserait le choix entre s'embarquer à
Alger sur un paquebot qui arrivera à Mar-
seille à temps pour leur permettre de se
trouver à Paris le mardi 22 octobre, ou
s'embarquer à Philippeville huit jours plus
tard et rentrer pour le 1" novembre.
Indiquons que sur les 44 membres
25 ne seront pas du voyage, notam-
ment tous ceux qui ont des élections séna-
toriales dans leur département : MM. Gou-
de, qui est candidat dans le Finistère, Al-
bert Meunier, qui est candidat dans les Ar-
dennes, Ricolfi, Sixte-Ouenin qui sont rete-
nus dans les Alpes-Maritimes et les Bouches-
r ';times et" les Boticties-
du-Rhône.
M. Edouard de Warren est de son.
côté en Tunisie, il rejoindra ses collègues en
Algérie ; M. Graëve s'embarquera après-de-
main pour la Guadeloupe.
Veici la liste exacte, jusqu'à nouvel or-
dre, des membres de la Commission qui
s'embarqueront à Marseille le samedi 5 oc-
tobre à destination de Casablanca :
MM. Taittinger, Beluel, Cravoisier, Del-
sol, Desbons, Henry Fougère, Gamard, Gas-
parin, de la Groudière, Mazerand, Nouelle,
Odin, Outrey, Paul Poncet, Pezet, Ricci,
Tastes, Thomas, Varenne ;
MM. Combredet, secrétaire de la Commis-
sion des Colonies et Edouard Honnefous,
chef de cabinet de M. Bonnefous, ministre
du Commerce, accompagneront la Mission.
M. Etienne Antonelli, député de la Hau-
te-Savoie, rapporteur de la Commission des
finances pour le budget de l'Algérie, M.
le docteur Péchin, chargé par la Commis-
sion de l'Armée d'inspecter les formations
sanitaires du Maroc, seront de ce voyage
d'études ainsi que M. Léon Baréty, dé-
puté des Alpes-Maritimes et président lu
groupe du Maroc, qui a demandé de suivre
les travaux de ses collègues de la Commis-
sion de l'Algérie, des Colonies et des pro-
tectorats.
.1.
M. Lucien Saint en France
i
Nous avons annoncé les premiers, samedi
dernier, que M. Lucien Saint, résident gé-
néral de France au Maroc, faisant un court
séjour à Marseille, y prendrait contact le
30 courant, veille de son embarquement pour
Casablanca, avec les diverses organisations
coloniales de cette ville.
Ajoutons qu'il piésidera, le même jour,
la deuxième conférence des Chambres de
Commerce françaises de la Méditerranée.
L'exposition de 1931
.t,
Par décret paru au Journal Officiel d'avant-
hier, le nombre des membres, autres que les
membres de droit, du Conseil supérieur de
l'Exposition Coloniale internationale de Paris,
fixé à 24 par le décret du 23 janvier 1929 sus-
visé, est porté à 33.
Le nombre des membres de la Commission
permanente du Conseil supérieur, autres que le
président, le vice-président, le secrétaire géné-
ral et les membres de droit dudit Conseil, fixé
à 5 par le décret du 23 janvier 1929, est porté
à 9.
Chez les Terre-N euvas
Péris en mer
Au cours de la campagne du Galatée,
qui vient de rentrer à Saint-Malo venant
des bancs de Terre-Neuve, le lieutenant
Locquin, de Cancale. est tombé accidentelle-
ment à la mer et s'est noyé.
Un peu plus tard, en faisant partir un
pierrier pour rallier les doris égarés dans
le brouillard, le saleur Prenveille a reçu la
décharee en plein visage.
Prenveille, - qui a été ramené défiguré À
Saint-Pierre, est mort par la suite à bord
du voilier Léon qui le ramenait en France.
Le Saint-Charles vient également de re-
joindre Saint-Malo, portant comme le
Galatée, quelque s.ooo quintaux de morue.
Dans l'ensemble, la pêche est médiocre, et
nombre de Terre-Neuvas se sont attardés
sur les bancs.
L'oeuvrie d'assistance
médicale en A. O. F.
»♦»
Dans les formations sanitaires de l'Afrique
occidentale française, le nombre des consul-
tations données à des indigènes pendant l'an-
née 1928 s'est élevé à 2.970.020, le répartis-
sant ainsi par colonie :
Nombre de Nombre de
consultants consultations
Circonscription de
Dakar 17.979 107 660
Sénégal. 136.498 565.900
Guinée Française 83.952 461.022
Côte d'Ivoire 54.972 448-425
Dahomey 53-591 265.763
Mauritanie 23.053 121 542
Soudan Français. 89 043 420.168
Haute-Volta 74.390 441.039
Niger 23 583 138.501
557 061 2 970 020
Uans les diverses fqfmations de la colonie
(hôpitaux, ambulances, dispensaires), 25.868
malades (5.051 Européens et 20.817 indigènes)
ont été hospitalisés et ont totalisé 485.487 jour-
nées de traitement (61.713 pour les Européens
et 423.774 pour les indigènes).
Dans les maternités, il a été opéré 5.797
accouchements, dont 216 sur des femmes euro-
péennes et 5.581 sur des femmes indigènes.
Il a été pratiqué enfin, dans les différentes
colonies du groupe, 2.519.540 vaccinations
jenneriennes (Sénégal 191.705, Guinée
303.959, Côte d'Ivoire 325.418, Dahomey
343.246, Mauritanie 11.749, Soudan Français
475.852, Haute-Volta 772.310, Niger
95.301), 116.590 vaccinations antipesteuses au
Sénégal et 721 vaccinations de nouveau-nés
contre la tuberculose, à Dakar.
Au 31 décembre 1928, le nombre des mé-
decins européens en service en A.O.F. s'éta-
blissait ainsi pour comparaison avec la même
époque de l'année 1927 :
- 1928 1927
Médecins du Serv. de Santé colon. 65 76
Médecins du cadre de l'Assis. ind. 21 18
Médecins contractuels. 12 17
Médecins libres. 8 10
Hygiénistes' adjoints 55 35
Total. 161 156
Le personnel indigène sortant de I Ecole de
Médecine de Dakar comprenait, en fin 1928,
58 médecins auxiliaires et 99 sages-femmes
auxiliaires, au lieu de 62 médecins et 91 sa-
ges-femmes, a la fin dç l'année 1927.
En ce qui concerne la population euro-
péenne, les formations sanitaires se sont enri-
chies, au cours de l'année 1928, de centres
de radiographie, dans les hôpitaux de Dakar,
Saint-Louis, Conakry et Porto-Novo, d'un ser-
vice d' otorhino-taryngotogie à Dakar, d'un
Institut antirabique, à Saint-Louis, de deux
maternités dans les hôpitaux de Conakry et
d'Abidjan.
Pour les indigènes, deux nouvelles materni-
tés ont été créées à Bamako et à Conakry.
Noie -* 1
Un roi blanc chez les noirs
i
Un certain Suédois, Karl Pettersson, dont
de nombreux compatriotes du même nom
habitent aux Nouvelles-Hébrides, voudrait
venir terminer dans son pays une vie qui
fut curieuse. Voici plus de trente ans, un
navire fit naufrage non loin des côtes de la
Nouvelle-Guinée. Le matelot Pettersson put
seul échapper à la mort et réussit à gagner
une petite île du Pacifique, l'île de Tabor,
où il se trouva parmi les cannibales. Mais,
cependant qu'on préparait le festin, la fille
du chef devint amoureuse de ce péant blanc
et persuada son père de le lui donner
comme mari.
Mort le vieux roi, Petterssnn lui succéda.
Il était entreprenant, il sut tirer parti des
richesses naturelles de l'île et il amena la
prospérité parmi les huttes de ses sujets.
Sa femme-princesse de couleur étant
morte après quelques années, il vint en
Suède pour y convoler avec une blanche,
qui le suivit aux antipodes.
Agé maintenant de 65 ans, fatigué du
pouvoir, Pettersson veut abdiquer. En vain
son peuple en larmes essaie de le retenir.
aie
Un émule de Gérard
le tueur de lions
.8.
Un capitaine anglais aurait, en Afrique
du Sud, tue cinquante-quatre lions en deux
ans, et huit, coup sur coup, en une
seule nuit. (Ce doit être un Anglais du Midi
de la Grnnde-ltretagnc ou né à Tarascon de
parents anglais. Cet extraordinaire nom-
rod s'appelle (îoddard, avec deux u dl),
ce qui ressemble un peu ¡\ Gérard, qui
fut, lui aussi, capitaine en Afrique. - niais
capitaine français, et tueur do lions excep-
tionnel.
Simple coïncidence, sans doute. Au sur-
plus, notre Gérard national n'a jamais oc-
cis huit lions coup sur coup et sans respi-
rer, tandis que leur Goddard. est sans
aucun doute, - de Tarascon.
A L'ACADEMIE DES SCIENCES
Le traitement de la lèpre
Dans une note présentée à l'Académie
des sciences, au cours de la séance d'hier,
par M. Lecomte, M. Perier, pharmacien mi-
litaire des troupes coloniales, a signalé un
nouvel agent thérapeutique utilisable contre
la lèpre et d'autres affections cutanées. Il
s'agit d'une huile dextrogire, c'est-à-dire
douée de la propriété de dévier vers la
droite la lumière polarisée. Cette huile est
obtenue par le broyage des graines de plan-
tes de la famille des flacoutiatiées du genre
onconba. Ces plantes se rencontrent, d'une
façon générale, sur les côtes de l'Afrique
tropicae, notamment au Cameroun, au
Congo et à la Côte d'Ivoire.
, 1
Li paix mondiale, la voici,
avec le progrès des races attardées
D'après un télégramme de Londres à
l' Express-Europe-A gence, « des négociations
se poursuivent sous les auspices d'une impor-
tante banque américaine dans le but de grouper
plusieurs firmes d'aviation et de construction
d'avions. Il s'agit d'une Compagnie anglaise,
d'une autre américaine et de deux Compagnies
françaises (Gnome-Rhône et Farman) qui se
grouperaient en une Société au capital de
1.400.000 livres (près de 175 millions de fr.).
« Cette union s'effectuerait par un échange
d'actions.
« Ce trust, s'il était au point, serait évidem-
ment le premier du genre concernant des So-
ciétés d'aviation. Il prendrait rapidement une
place internationale prépondérante.
« M. Love, président du Conseil d' adminis-
tration de l'Allied Aviation Industries, et un
des directeurs de la Fokker Aircraft, ainsi que
d- un certain nombre d'autres corporations indus-
trielles importantes des Etats-Unis, a déclaré à
ce sujet :
Une des plus puissantes influences à diriger
contre les dangers de guerre réside dans les
progrès actuels très rapides dans la voie de la
consolidation de l'industrie internationale par
l'échange d'actions entre les puissances écono-
miques mondiales.
1 La guerre est, en réalité, une affaire com-
merciale.
Internationalisez les intérêts du commerce et
de l'industrie et la paix reposera sur une base
solide.
Or, dans les Annales Coloniales du 19 mai
1927, sous le titre : « La leçon des raids aériens
tragiques » (ceux de Nungesser et Coli, Saint-
Roman et Mouneyre), j'émettais l'idée - sur
laquelle je suis souvent revenu depuis - que
r aviation faisait absolument fausse route tant
qu elle ne recherchait pas avant tout la solu-
tion du problème de la sécurité. Et j'ajoutais :
On cherche, je ne l'ignore pas. Mais que ne
s aoise-t-on de mettre internationalement en
commun les efforts inventifs ? Quel Etat cioi-
lisé refuserait son concours financier à un ins-
titut spécialisé dans cet ordre de travaux ?
Il me semble invraisemblable qu'un tel orga-
nisme, muni de ressources qui seraient certai-
nement très importantes, ne parvienne pas à la
solution du redoutable problème (Je la sécu-
rité) : solution collective et donc impossible! à
transformer en supériorité guerrière.
Cet institut, pour ma part, j'aimerais le voir
s'édifier, symboliquement, à Genève.
Nous Français, en tout cas, ne devons pas
perdre de vue que la sécurité aérienne est lifte * ',..,-<"
question coloniale au premier chef.
Si donc l'information d'agence citée plus
haut est exacte, nous allons peut-être bientôt
avoir ici la joie d' assister à la réalisation d'une
idée celle de l' aviation internationalisée
que nous avons les premiers, croyons-nous, lan-
cée dans le public.
L' on s'estimerait heureux à moins que cela.
La fusion de grandes firmes d'aviation appar-
tenant à quatre pays différents est déjà un évé-
nement de tout premier plan ; mais si le trust
projeté parvenait à englober les principales
firmes du monde, ce serait, après la fondation
de la Société des Nations, le fait le plus sen-
sationnel survenu depuis la guerre en faveur de
la paix.
L'on ne conçoit pas, en effet, un trust « to-
tal » consentant à se dissocier et à se mobiliser
pour se détruire lui-même matériel et per-
sonnel au lieu d'user de sa toute-puissance
pour maintenir la paix. Toute-puissance, no-
Ions-le, qui n'aurait à se manifester que par la
force d'inertie.
De même serait irrésistible un trust interna-
tional des chemins de fer, mais il est tout à fait
digne de remarque que celui-ci soit actuelle-
ment presque irréalisable, alors que rien ne
s'oppose à celui de l' aviation, presque neuve,
presque libre d'entraves tenant au sol et à
d'énormes intérêts inégalement développés de
part et d'autre des frontières.
Quant aux conséquences de l'union sur la
sécurité et le développement de la navigation
aérienne, et, par suite, sur l'accession au pro-
grès des races de couleur, elles ne nous sem'
blent pas niables. Que l' on remplace l' aiguil.
ton de la concurrence par de somptueusel'
« primes à l'invention », et des centaines ci
lignes sillonneront bientôt les ciels d'Afrique
et d'Asie. La civilisation qui avance, présen-
tement, à la même vitesse que la construction
des routes et des voies ferrées, marchera, dès
lors, au rythme foudroyant des hélices, ces
soleils.
René de I.arown'g.êrer
jp
Dépêches de FIndochme
-
M. Pasquier regagne Hanoï .',
Le tlouvcrnour (ignorai Pasquier a quitta
Saigon le 21 septembre à 21 heuresf par la
voie dj terre, à destination de Hanoi.
Voyage d'étude
Le chef d\t département de l'éducation
des Imles Néerlandaises, le professeur .1. ().
Schrielie, se rendra en netohre en IHl104
chineau Siani, en Malaisie, )>our étuilier
ror
dans ces pays.
Au Conseil colonial
Ije Conseil Colonial a repoussé,par douze
voir contre neuf, raugmenlatùin des cré-
dits pour la police, il a roté en premier
crédit une. inscription de ;)(loOO $, projtosé
par M. Ardin, pour la construction d'un
imme\tble exclusivement réservé au Con-
seil Colonial et à ses services.
La régie directe de l'alcool
Le Gouverneur général a décidé de sup-
primer le système d*s débits généraux
alcools au TonUin et au nord de l'An-
nam, sauf pour certaines provinces de la
haute région et de le remplacer par la
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