Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-09-14
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 septembre 1929 14 septembre 1929
Description : 1929/09/14 (A30,N136). 1929/09/14 (A30,N136).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280610b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. N° 136.
LE NUMERO : 10 GBNTDÉBS
SAMEDI SOIn, Il SEPTEMHHE 1929.
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Rédaction & AdministrsHtat
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Les Annales C&lùniales
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Il l'tbonM MI flrali éOP
ton* les lMn8u A* put».
Recherches archéologiques en Tunisie
a
Nul n'ignore que la Tunisie est une terrr 1
très particulièrement riche en souvenirs de
l'antiquité romaine. Il y reste des vestiges
apparents des cités, des théâtres, des tem-
ples, des villas où l'architecture opulente
de Rome dominatrice se déployait à l'aise.
Mais combien de ces trésors sont encore en-
fouis sous les décombres entassés, sous les
poussières des écroulements, sous les cendres
es incendies, sous les sables apportés par
le vent du désert.
Enlever ces décombres, balayer ces pous-
sières, ces cendres ou ces sables, permettrait
•Je découvrir des richesses merveilleuses.
Partout où cette œuvre a été tentée, elle a
donné des résultats précieux ; mais elle a
le tort d'être assez onéreuse, et notre siècle
pratique n'aime guère à s'imposer des dé-
fenses à l'intention de l'Art et de la Science.
Deux hommes, d'un tempérament pour.
tint fort dissemblable, ont associé leurs ef-
forts dans une tâche qu'ils ont su mener à
bien et sont parvenus à établir d'une façon
irréfutable les principes de la cadastration
romaine en Tunisie.
Des bornes cadastrales romaines avaient
été rencontrées dans toutes les régions de
la Régence et signalées notamment par des
officiers au cours de leurs randonnées mili-
taires ; mais on n'avait pas encore dégagé
tes coordonnées qui pouvaient en relier l'en-
semble.
C'est à quoi sont arrivés, en solidarisant
leurs recherches, M. Charles Saumagne, chef
de service à la Section d'Etat du Gouverne-
81ent tunisien, et M. Davin, ingénieur en
M. Saumagne s'était révélé passionné
d'archéologie par ses multiples études sur
Carthage dont il avait notamment signalé la
vadastration urbaine. Epris de l'antiquité, il
apporte à ses travaux un enthousiasme im.
pulsif, fréné par une érudition remarquable.
M. Davin, lui. est au contraire, un homme
de méthode méticuleux, un calculateur pré-
vis, un réfléchi.
Ayant relevé toutes les indications épar-
ics déjà fournies sur les bornes cadastrales
et les milières romaines, il s'appliqua à dé-
terminer la loi générale qui les régissait.
En collaboration avec M. Saumagne. par
le moyen de la photographie aérienne, il ar-
riva à reconstituer 17.000 hectares de ca-
dastration romaine.
Les travaux combinés des deux pionniers
archéologues arrivèrent à cette conclusion
que le centre de la cadastration romaine se-
rait un piton de plus de 2.000 mètres de
hauteur, voisin des gisements phosphatiers
de Kalaa-Djerda.
Quant à la conception cadastrale des Ro-
mains, elle avait été des plus simples, com-
sistant à diviser tout le territoire de la pro-
vince en « centuries » ou carrés de 709 mè-
tres de côté, obtenant ainsi une unité de
mesure de 50 hectares.
Telle paraît avoir été la règle qui présida
à la pose de ces bornes cadastrales dont la
signification vient d'être précisée au moment
où, malheureusement, elles se font de plus
en plus rares, les indigènes et même trop de
propriétaires européens ne se faisant aucun
scrupule de les faire disparaître.
Dans le Sud, entre l'oasis d'El Hamnia
et l'oasis de Gafsa, il restait encore, il y a
peu d'années, de nombreuses pierres indica-
trices soit de la superficie des terrains, soit
des distances entre deux points. Il n'en reste
presque plus aujourd'hui.
Et l'on se demande vainement comment
arrêter l'œuvre de destruction que les Van-
dales contemporains poursuivent sans re-
mords.
Naguère, M. Davin put, à l'aide de quel-
ques milliers retrouvés sous le sable, réta-
blir, sur un parcours de 30 kilomètres, en-
tre Dougga et le Goubellat, le tracé de la
grande route impériale entre Carthage et Té-
bessa.
Ces pierres évocatrices ne donnaient pas
seulement une indication intéressante pour
une reconstitution du passé. Elles compor-
taient encore une grande leçon de politique
contemporaine, puisque nous n'avons pu
encore tracer une grande route entre Car-
thage et Tébessa.
C'est donc à des titres divers que l'on de-
vrait quelque respect à ces bornes caJastra-
les, à ces milières routières grâce auxquelles
de savants ingénieurs comme MM. Sauma-
gne et Davin peuvent faire surgir les beau-
tés de la vie antique des poussières séculai-
res qui semblaient les étouffer sous un lin-
ceul implacable
fitfounrdf JVéron,
Sénateur de la Haute Loire*
Vice-prêndent de la Commisston
des Douanes.
Le Centenaire de r Algérie
française
La participation de la Ville de Paris
Sur l'initiative de M. Pierre Godin, an-
cien piésident du Conseil municipal, dont
un long séjour en Algérie a marqué les dé-
buts d'une brillante cairière administrative,
la Ville de Paris a décidé de participer aux
fêtes du Centenaire de l'Algérie française
organisées par un comité de propagande
que préside M. André Tardieu, ministre de
l'Intérieur.
Une commission spéciale a été instituée h
l'Hôtel de Ville pour fixer les conditions de
ta participation de la Ville de Paris qui doit
revêtir les formes les plus variées et pour
laquelle le Conseil municipal a voté un cré-
dit important : caravanes scolaires de Pa-
ris vers Alger et d'Alger vers Paris; bour.
ses de séjour h l'intention d'élèves des gran-
des écoles et d'artistes ; expositions de sou-
venirs historiques et d'art musulman ; con-
cours littéraires; conférences scolaires; ré-
ception à l'Hôtel de Ville de Paris. La Ville
de Paris s'associera également h la création
dans la capitale, du palais de l'Afrique du
Nord. Il est possible, en outre, que la pose
de la première pierre de l'hôpital franco-
1 musulman, dont la construction h Paris a
¡ tenaire. Ajoutons que, à l'occasion de ces
1 fêtes, une importante délégation du Conseil
1 municipal doit se rendre à Alger.
I Les élections sénatoriales
j .8.
Candidature
1 On annonce que M. Joseph Robert, maire
1 frorléansville (Alger), ancien président des
¡ tlélégations financières de l'Algérie, sera candi-
dat dans les Hautes-Alpes à un siège séna-
torial.
1 Dans l'Univeraité
M. Despiques, proviseur du Lycée Miche-
let, ancien proviseur du Lycée d'Alger, est
nommé proviseur du Lycée Voltaire.
aboi
Le Maréchal Lyautey au Maroc
i
qui doit se rendre
» Le maréchal Lyautey, qui doit se rendre
j î'an prochain en Algérie, à l'occasion du
: Centenaire, profiterait de ce voyage pour
j faire un court séjour au Maroc.
i Cette heureuse nouvelle ne pourra que ré-
l jouir les vieux Marocains.
Le Congrès de Séville
«♦ «
i C'est du 26 septembre au 2 octobre prochain
que se tiendra, à Séville, un Congrès inter-
national de cultures tropicales, et spécialement
du café, sous le patronage du président de la
République de Colombie.
| Ce Congrès réunira de nombreuses penonna-
| Ktés françaises .^-îns une délégation dont le Mi-
• autère des Affaires étrangères a confié la pré-
sidence à notre colla, orateur et ami, M. de
Warren, député de Meurthe-et-Moselle.
TOUTES ID AGENCES COLONIALES
EN UNE SEULE ?
18'
Le maréchal Lyautey voudrait réaliser la
réunion des agences coloniales en un seul orga-
nisme.
Toute la vie coloniale serait ainsi groupée et
l' on pourrait créer une Exposition coloniale
permanente.
Pour cela, le maréchal Lyautey a songé
aux vastes bâtiments de la Manutention mili-
taire, quai de Tokio.
il est donc entré en pourparlers avec le Mi-
nistère de la Guerre pour faire acheter par le
Ministère des Colonies ces terrains qui ont
atteint une grande valeur et qui avaient été
r objet de nombreuses offres d'achat.
Après délibération du Conseil des Ministres,
M. Paul Painlevé, ministre de la Guerre, qui
sera obligé de faire reconstruire ailleurs sa
Manutention, a accordé préemption au maré-
chal Lyautey, d'accord avec M. Maginot.
Il ne reste plus au Ministère des Colqnies,
pour réaliser cette oeuvre particulièrement inté-
ressante, qu'à réussir à se faire octroyer, par
le Ministère des Finances, les 36 ou 38 mil-
lions du prix d'achat.
8.
Une promenade en mer
de S. A. le Bey de Tunis
>♦>
S. A. le Bey a fait une grande promenade
en mer, sur le baliseur Raymond-Lane.
Parti de La Goulette, le Raymond-Lane
a été jusqu'à l'île Plane, de là à l'île Zem-
bra et était de retour le soir au port de La
Goulette.
S. A. le Bey avait invité MM. Bonzon,
ministre plénipotentiaire, délégué à la Rési-
dence générale ; le général de Chambruri, le
contre-amiral Picot, Gaudiani, directeur gé-
néral adjoint de l'Intérieur ; Brunache, in-
génieur en chef des Travaux publics; Bou-
tard, chef adjoint du cabinet du Résident
général ; Roland Bonnet, chef du cabinet du
Directeur général de l'Intérieur.
Faisaient également partie de la suite de
S. A. le Bey : les princes Taïeb et Moktar
Bey. Si Khelil Bouhageb, premier ministre;
Si El Hadi Lakhoua, ministre de la Plume;
Ali ben -- Mustapha, conseiller - à la Justice;
le colonel Bourgoin, administrateur de la
liste civile de S. A. le Bey ; Si Mohamed
Ladjimi, secrétaire particulier du Premier
Ministre ; les généraux Zaccaria et Sélim
Dziri ; les colonels Saïd Zaccaria et Sliman
el Ayari.
Favorisé par un temps magnifique, le
voyage s'est effectué dans d'excellentes con-
ditions, et S. A. le Bey s'en est déclaré en-
chantée.
A sa descente du navire, le Souverain qui
n'avait cessé de dire des mots aimables à
chacun des invités, et en particulier au Re-
présentant de la France, a bien voulu adres-
ser ses félicitations au commandant Cara-
tini, pour la belle tenue du Raymond-Lane.
.,.
Sagesse orientale
.,.
Il monte son âne et il le cherche !
MA*
Une côte tordue, si on la redresse, se casse :
telle est la feaae.
(TVmrcibc.)
Heureusement 1
Il est heureux, vraiment, four
notre Balance commerciale, qui
nous ayons des colonies, et H ne
tient qu'à notre « vouloir » de rendre dans
Vavenir cette bonne fortune meilleure encore.
La France, pendant les sept premiers
mois de 1929, a importé des Etats-Unis
pour 4.246.263.000 francs de produits, au
lieu de 3.465.734.000 francs pendant la
période correspondante de 1928 ;
d'Allemagne, pour 3.613.914.000 francs,
au lieu de 2.591.310.000 francs, toujours
pour les mêmes périodes comparées ;
de Grande-Bretagne, pour 3.500.558.000
jrancs, au lieu de 3.242.594.000 francs ;
de l'Union économique Belgo-Luxembour-
geoise, pour 2.295.682.000 jrancs, au lieu
de 2,144.546.000 jrancs.
Et ainsi de suite. Au total, la France a dé-
caissé, en sept mois, cette année, en faveur
de l'étranger, 31.022.547.000 francs et, l'an
dernier, 26.580.742.000 francs ;
Ce serait très bien, si elle avait encaissé
au moins autant. Mais, en paiement de ses
exportations, elle a reçu de l'étranger
23.664.853.000 jrancs, au lieu de 24.730
millions 857.000 francs l'année précédente.
D'une part, importations augmentées ;
d'autre part, moindres exportations.
Or, si ton ne peut pas encore dire que le
commerce de la France avec ses colonies
rétablit l'équilibre, l'on doit faire ressortir
son ascension régulière, non pour se com-
plaire dans un optimisme béat, mais pour
trouver, dans la sûre éloquence des chiffres,
des raisons nouvelles de poursuivre un effort
plus énergique que jamais dans le domaine
des échanges franco-coloniaux.
Nos colonies et pays de protectorat nous
ont envoyé (durant les périodes consi-
dérées) pour 4.244.664.000 francs de pro-
duits, au lieu de 3.689.542.000 francs.
Ces possessions ont reçu de la Métropole
Pour 5.332.029.000 francs de marchandises,
au lieu de 4.462.136.000 francs.
Si l'on se reporte aux statistiques de
1927, Von constate que, pour les sept pre-
miers mois de cette année-là, nos importa-
tions en provenance des colonies françaises
ont été de 3.493.000.OQ0 de francs et nos
ventes s'y sont élevées à 4.593.000.000 de
francs.
Le commerce total de la France avec ses
colonies, depuis deux ans, s'exprime en
conséquence par les chiffres suivants :
Francs
Sept premiers mois de 1927 : 8.086.000.000
* 1928: 8.15.1.678.000
» 1929 : 9.576.693.000
Ce mouvement d'échanges a ainsi aug-
menté, en deux ans, de près d'un milliard
et demi de francs : sujet de réconfort non
négligeable devant le déficit, de plus de
7 milliards, de la balance de nos comptes
avec l'étranger.
Grâce à nos colonies, ce déficit est atténué
de plus d'un milliard de francs (4.244 mil-
lions 664.000 francs d'importations de pro-
duits coloniaux, 5.332.029.000 francs d'ex-
portations de la Métropole sur ses colonies) ;
mais, quand même nos territoires d'outre-
mer nous enverraient plus Qu'ils ne rece-
vraient de nous, Véconomie générale de la
France n'en souffrirait pas comme elle ris-
que de souffrir des prélèvements de l'étran-
ger sur notre fortune nationale.
Pierre Tafllliiffer,
Député de Parts,
Président de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats.
alto
CINÉMA COLONIAL
R.66
L'Homme à l'Hispano
On se rappelle le sujet de ce film tiré du
beau roman de Pierre Frondaie.
Georges Dewalter, qui a dissipé sa for-
tune, doit s'en aller vivre aux colonies.
Dans le train qui l'emmène vers Bordeaux
%l se lie avec lord Oswill. A Bordeaux une
superbe auto lui est prêtée, avec laquelle il
gagne Biarritz et fait illusion sur sa fortune.
Il devient l'amant de lady Oswill. Lord
Oswill découvre la trahison de sa femme. Il
part brusquement pour le Maroc. A son re-
tour, à Paris, il retrouve Dewalter et sa
femme lady Oswill, à qui il offre de di-
vorcer.
Mais, auparavant, il veut forcer son rival
à avouer sa pauvreté. Celui-ci n'en a pas le
courage. Pour continuer à faire illusion, il
s'est endetté.
Lady Oswill veut célébrer officiellement
ses fiançailles avec lui, au château de Cou-
leval, où elle fut élevée. Le soir de cette
fête à laquelle elle a convoqué ses amis et
ceux de son fiancé, lord Oswill se présente.
Il fait appeler Georges et lui offre de fuir
avec un chèque de 300.000 francs qu'il a
signé. Ainsi, il pourra démontrer à sa
femme l'indignité de celui qu'elle lui pré-
fère. Georges brûle le chèque sous les yeux
de son signataire et lui fait promettre de
ne jamais révéler la vérité sur sa triste si-
tuation.
Puis, ayant jeté un dernier regard sur
celle qu'il devait épouser il s'éloigne pour
se suicider dans l'étang au pure.
La vie fastueuse de Biarritz, avec son ca-
dre admirable et ses fêtes, a été rendue
puissamment à l'écran. Les tableaux* maro-
cains sont également très intéressants.
Huguette ex-Duflos est l'élégante inter-
prète du rôle de Lady Oswill. Madeleine
Rodrigues est parfaite dans le personnage
de Mme Deleone. Chakatouny a campé vi-
goureusement la silhouette de lord Oswill.
Georges Galli est bien dans le rôle de De-
walter ; MM. Peclet et Gildes ont fait de
bonnes créations.
La reprise de ce film a été fort bien
accueillie.
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 11 septembre, le taux de la
piastre à SaIgon était de 11,20,
Une niaiserie
m
On sè demande parfois comment certaines
idées ont bien pu venir aux cervelles dl4tm
a priori pensants et raisonnables, ni com-
ment elles ont pu trouver un écho parmi
nos semblables. Décidément les objections
ne se renouvellent guère depuis quelque cin-
quante ans que le commandant Roudaire a
lancé l'idée d'une mer Saharienne.
Savez-vous à quoi ce plan de génie dut
d'échouer? A certaines critiques qui s'élevè-
rent au sein d'une assemblée plus ou moins
française, plus germanophile que française,
au lendemain de la guerre de 70, et selon
laquelle par crainte de provoquer des préci-
pitations pluviales plus amples dans le midi
de l'Allemagne, opposition devait être faite
au projet du Commandant Roudaire.
Voilà les suggestions auxquelles obéirent
nos parlementaires du temps pour. enterrer
la mer saharienne! Et voilà-t-il pas qu'un
correspondant de la Gazette de Francfort
renouvelle cette offensive puérile contre la
reprise du projet?
Le Sahara est selon lui le régularisateur
du climat européen. 11 prétend que le régi-
me tempéré de l'Europe a pour contre-partie
nécessaire la stérilité, l'aridité des immenses
régions désertiques de l'Afrique et que des
vents qui en souffleraient en été permet-
traient de diminuer en hiver l'extension vers
le sud des glaces et des neiges en Europe.
Il base cette opinion sur l'exemple du Ca-
nada qui, à la latitude de Munich, présente
-une température plus rigoureuse.
Ces pseudo-savants parlent de phénomè-
nes climatiques et raisonnent sur des réper-
cussions hypothétiques avec une merveilleuse
ignorance des lois élémentaires de la météo-
rologie.
Le climat de l'Europe n'est en rien dépen-
dant de l'état actuel du Sahara. Et si l'exem-
ple du Canada devait servir à quelque
chose, de même si l'on veut, l'exemple
de la Sibérie, de part et d'autre de l'Europe,
ce serait au contraire de montrer que, avec
les grandes surfaces arides du Mexique et
du Kar-West Américain, d'une part, mime
de l'autre, des déserts, plus épouvantable.»
que le Sahara, de Mongolie et du reste Je
l'Asie, il est étonnant, si l'opinion de ces
prétendus savants était juste. qu'eu* austi,
e Canada et la Sibérie ne jouissent [ a* du
privilège européen. Or il n'en e,t rien,
comme en allègue, si mal à propos, le cor-
respondant en question.
Les déserts torrides n'ont rien à voir dans
le climat des déserts arctiques, pas plus que
le voisinage. relatif de ces derniers n'amé-
liore en rien la fournaise des premiers.
Si l'Europe est placée à ce point de vue
dans un privilège qui fait défaut au Canada
et à la Sibérie, c'est que (on apprend cela à
l'école maternelle) ses côtes profondément
indentées sont visitées par un fleuve marin
chaud qui lénifie et tempère le climat Dans
cela le malheureux Sahara, vous le voyez,
n'intervient même pas pour la plus minime
des parts. Et j'irai même plus loin. Les fa-
meux vents brûlants de printemps et d'été
qui soufflent parfois sur l'Europe et rend pé-
nibles certains étés de Paris, que Vempiris-
me populaire attribue (par un procédé d'ima-
gination excusable chez le peuple que ne gui-
de que son sens plus ou moins grossier des
analogies), à l'existence du Sahara réputé
pour ses siroco, simoun, khamsin et autres
vents de feu et de sable, ont une toute autre
origine.
Nos lecteurs savent à quoi s'en tenir. Nous
les renvoyons à notre article i. ux Annales
Coloniales du 5 juin : Le siroco ne vient pas
du désert.
Pour les autres, nous rappelons que ces
vents chauds prennent naissance dans un
mouvement de descente d'une masse d'air
élevée qui s'échnuffe par suite de la com-
pression.
Faut-il aller encore plus loin ? Non seu-
lement l'état de stérilité et d'aridité actuel
du Sahara n'est en rien favorable à l'Eu-
rope mais encore lui est défavorable. Car si
une humidité lelative était rendue au Sahara,
ce n'est pas quelques puits artésiens de plus,
ce n'est pas le déplacement de quelques mil-
liers de mètres cubes d'eau qui se trouveront
portés de la mer Méditerranée à la mer
Saharienne qui pourront nuire à l'état actuel
des choses en Europe, mais au contraire elle
corroborera les effets du Gulf-Stream et di-
minuera la puissance de l'appel d'air que
cette immense contrée surchauffée produit sur
l'atmosphère froide du pôle Nord qui ne
soufflerait plus ses vents de gel si bas en
Allemagne, ni en Russie, ne bloqueraient
plus si longtemps au cours de l'an les grands
fleuves de l'Océan Arctique, ce qui apporte-
jait peut-être une solution inespérée au pro-
blème de la route maritime par le Nord de
l'Ancien Continent et étendrait le climat
tempéré bien plutôt qu'elle ne le réduirait.
Tant il est vrai que les idées généreuses
sont d'une fécondité infinie et incalculable
en matière de bienfaits pour l'humanité tout
entière.
Kofond iEM«
La croisière du "TourvtBe"
Le Tourville vient de quitter Sydney.
Son séjour dans cette ville a été marqué
par de nombreuses manifestations très cor-
diales de la part du gouvernement austra-
lien, des autorités locales et de la popula-
tion. Le 2 septembre, le commandant du
Tourville et une délégation du bord se sont
rendus au monument de La Pérouse à Bo-
tany Bay. Deux cents marins, invités par le
Gouvernement, ont fait une promenade avec
déjeuner au National Park.
Faune africaine
i
Un père interroge son petit garçon sur la
faune de l'Afrique.
Voyons, nous avons, on Afrique?.
- L'éléphant, le lion, le serpent, la pan-
thère, l'hippopotame, le.. lieu!. la.
- Réfléchis : un animal qui court vite et
qui a une corne?
L'auto !
Et c'est vrai, après tout, jusque dans le
désert, si l'on n'est pas trop exigeant au
point de vue zoologique.
Dépêches de l'Indochine
»♦» --
A la Chambre de Commerce d'Hanoï
La Chambre de Commerce d'Hanoi a dé-
signé pour la représenter au Grand Con-
seil des Intérêts Economiques et Financiers
de l'Indochine, son président, M. Perrroud,
négociant, comme membre titulaire et M.
Demolle, négociant, vice-président, comme
suppléant.
Le fils du roi de Luang-Prabang
Le prince Bavong, (ils du roi de Luang-
Prabang, actuellement de passage à lIanof,
embarquera sur le prochain courrier pour
la France, où, selon la volonté de son
père, il fera ses études dans un lycée de
Paris, comme ses frères ainés. Il est ac-
compagné par le médecin commandant des
troupes coloniales Vogel.
Recettes du budget général
Les recettes effectuées au 30 juillet sur
les trois premiers titres du budget général
ont atteint au total 53.10*9.242 piastres 34,
savoir :
To Douanes et régies. - 45.5M.835$,
soit une plus-value de 1.739.585$, sur le
montant des douzièmes échus des évalua-
tions budgétaires ;
2° Enregistrement, Domaines et Timbres.
- 5.287.95)1$GO, soit une plus-value de
U44.4158$27 ;
3° Exploitations Industrielles. - 2 mil-
lions 3H.'415$74 soit une plus-value de
156.915 * 74.
Les recettes effectuées par les douanes
et les régies depuis le 1er janvier accusent
une augmentation de 2.742.107$, sur les
recettes de la même, période de 1U28.
A Hué
Après une réunion préliminaire, mardi
matin, la séance d'ouverture du Conseil lo-
cal des Intérêts français économiques et
financiers a eu lieu mardi après-midi. Le
Hésident Supérieur Jabouillc a prononcé le
discours d'oul'erture. traçant les grandes
lignes du fonctionnement du nouveau con-
seil dont il précisa le rdle, les attributions
et l'importance. Le président Higaux ré-
pondit en apportant l'assurance, que lui-
même et les 11 membres (!lus de l-Annam
s'emploieront, de toute leur activité et
avec leur profonde connaissance du pays
et de ses besoins, à la tâche 'luL leur est
dévolue. Le Président énuméra ensuite les
diverses œuvres que le Conseil local sou-
Ilaite voir réaliser à bref délai : stabilisa.
tion de la monnaie indochinoise, achève-
ment du transindochinois, achèvement du
chemin de fer Arbre-ITroyê Oalaf, étude et
réalisation des projets d'hydraulique agri-
cole, établissement dit cadastre, réglemen-
tation de la main /t'œuvTl\ amélioration de
certaines parties du réseau routier, sup-
pression de la taxe de 2 ad valorem sur
la production. Il affirma enfin le vil désir
du Conseil, d'appuyer les vœux de la
Chambre des représentants du peuple, re.
latif à la refonte dit code (iialong. En ter-
minant, le Président exprima le vœu uruir
nime du Conseil, que lui soit communiqué
non pas une partie, mais la totalité du
projet de budget, et pria le Hésident Supé-
rieur d'agréer pour lui-même et pour le
Gouverneur général les sentiments d'iiulcs-
tructlble attachement du Conseil.
Le Conseil Local des Intérêts Français a
délguê pour le représenter le flrand. Con-
seil des Intérêts Economiques et Finan-
ciers de l'Indochine :
1° Ctnnme membres titulaires : MM. fir-
gaiw. président, Directeur de la Société
tirs Chaux Hydrauliques de Lang-Tio, et
(ienaur, planteur <1 Picilm :
20 Comme membres suppléants : MM.
Desantl, planteur à Dalat et Chabert, Di-
recteur de la Maison Descours et Cubaud à
Tourane.
Au Conseil Colonial
'.(> fiouverneur Kraulheimer, pronoib
ça ni le discours il'ouvcrlure de la session
ordinaire du Conseil, Colonial de 1929, a
passé en revue la situation de. la colonie,
qui est satisfaisante au triple point de vue
politique, social et économique. Après
avoir énoncé ensuite les jtrincipes qui ont
présidé à l'établissement du budget de
1930, le Gouverneur souligna que les recet-
tes produites par les contributions extraor-
dinaires de huit centièmes au lieu, de un
décime voté l'an dernier, étaient tout en-
tières affectées à un programme de tra-
vaux neufs. Le Conseil réélut :
Président, Af. lilanchard ; Vice-Prési-
dents : MM. Atinot, llui-Quang-Chieu.
Le Président, en remerciant ses collè-
gues, insista sur la nouvelle présentation
du budget, dont II souligna la clarté.
La France, l'Indochine
et la Chine
Le secrétaire d'ambassade Cinnrau, a
quitté llanoï. se rendant A Shanghai via
Saigon, pour assister, nux entés du minis-
tre dc France en Chine, à la reprise des
négociations franco-chinoises relatives à
l'accord commercial sino-indochinois. ÏAJS
pourparlers titii porteront principalement
sur la question du transit des marchan-
dises chinoises à travers le Tonkin, réser-
vée lors de la dernière suspension, repren-
dront dans les premiers jours d'octobre.
On espère qu'ils seront décisifs.
–-– .1.
Un pilote du port de Saint-Pierre
sanve l'équipage d'an vapeur français
le 1
D'après une dépèche envoyée le 1 2 sep-
tembre de Saint-Pierre et Miquelon nu Xcw-
York IINa/d. des milliers de spectateurs ont
assistp, terrifies, au naufrage du vapeur fran-
çais (îrebe, jeté par la tempête sur les ro-
chers de la pointe Blanche.
Un pilote du port, M. Pierre Gervain,
monta dans un petit dmi- en voyant les si-
gnaux de détresse du vapeur et, à lui seul,
effectua le sauvetage de six membres de
l'équipage, exploit que la population a con-
sidéré comme miraculeux.
L'Aviation Coloniale
Un avion à la mer
L'uviateur Goret, pilotant un avion com-
mercial qui aasure le service postal entre
Casablanca et Toulouse, est tombé en mer
jeudi soir, à environ l'5 kilomètres au sud
de Tarragone, sur les côtes d'Espagne. On
a réussi à suuver l'équipage ot le courrier.
Arrachart et Rignot
Les aviateurs Arrachart et Kigriot ont
télégraphié de Canton que, par suite de
l'impossibilité où ils se trouvaient d'obte-
nir l'aulorisatioll du Gouvernement, ils
avalent renoncé continuer leur voyage
et vendaient leur appareil au gouvernement
chinois en Maridehourie.
Accord avec le Siam
Le prince Purachatra, ministre des
Communications du Siam, et M. Laurent-
gynac, ont eu une entrevue définitive
avant le départ dIt prince pour le Siam.
L'accord peut être considéré désormais
comme complet entre les deux pays, pour
l'établissement commun des liaisons aérien-
nes qui intéressent le Siam et l'Indochine.
Stockholm-Le Cap
I/aviateur militaire suédois André Gosta
a quitté Stockholm le 12 septembre à 6 heu-
res pour effectuer un raid jusqu'au Cap. Il
a atterri le même jour à Copenhague, sa
première étape, ti 10 heures du matin et fe
Berlin, sa Reeonde, à 16 heures.
A l'Academie des Inscriptions
et Belles-Lettres
Un Dionysos de Praxitèle au Maroc
M. Louis Châtelain, qui dirige au Maroc
les fouilles de Voluhilis, a présenté hier à
l'Académie des Inscriptions plusieurs belles
photographies d'une admirable statue en
bronze qu'il vient d'y découvrir au cours de
ses recherches.
C'est un Dionysos couronné de lierre, nu,
debout, dans l'attitude d'un jeune héros ver-
sant a boire dans une coupe comme le célè-
bre satyre de Dresde.
Avec M. Louis Châtelain, M. Michon,
l'émincnt conservateur du musée du Lou-
vre, incline à attribuer ce chef-d'œuvre à
l'art de Praxitèle.
M. Châtelain a trouvé aussi à Volubilis
un chien de bronze, une tête de Berbère en
marbre, un éphèbe à cheval, œuvre grecque
du cinquième siècle avant notre ère.
Il a mis au jour à Volubilis, cité ro-
maine que visitent chaque année par mil-
liers les touristes, le forum, la basilique ju-
diciaire, le palais de Gordien, le capitole
de Macrin et l'arc de triomphe de Cara-
calla.
Les Syriens en Afrique occidentale
Un des plus anciens colons de la Guinée
française m'écrit :
Il Les affaires ont bien changé, le pays est
aux Syriens, les commerçants libres ne sont
plus et ne pourraient plus travailler. x
Et, d'autre part, voici ce que je lis dans
le supplément de VAfrican World du 31
août dernier au sujet du commerce syrien en
Afrique occidentale :
Il Les Syriens ont profite de la paix et de
la sécurité établies par VAdministration bri-
tannique pour commercer et au cours de leurs
affaires, ils ont favorisé les manufactures
anglaises plus que les commerçants anglais
eux-mêmes. d
Et notre confrère britannique de se de-
mander si les Syriens ont le droit de com-
mercer en Afrique Occidentale
Tout d'abord se pose la question du droit
d'émigration. Droit considéré comme fonc-
tion du développement social. Sous forme de
conquête, le s migration* ( 01 respondent aux
grandes époques de l'histoire ; >ous forme de
colonisation, les migrations ont transformé
le monde; sous la foime de la libre initia-
tive, les migrations sont le facteur le plus
puissant de l'ordre social.
L'immigration syrienne en A. O. est-elle
un danger pour ce pays ?
En ce qui concerne l'Oue>t-Afi icain bri-
tannique, le correspondant de VAfrican
IVorld ne le pense pas. 11 se range à la po-
litique coloniale anglaise qui est celle de la
porte ouverte et de la liberté commerciale.
D'autre part, les Syrien- ne M>nt pas des
gens de couleur ; ils -ont la race oiiginelle
des Sémites. En Afrique du Sud, juifs et
Syriens ne sont pas considérés comme gens
de couleur par le ,< Liquor Act p. La race
syrienne fut de tout temps vouée à l'émi-
gration, mais la Syrie n'en reste pa..: moins
la mère de l'Eglise catholique.
Les efforts des colons français et même de
l'Administration coloniale française pour
enrayer l'immigration syrienne, ont toujours
été et resteront toujours vain-, puisque les
Syriens sont protégé- français et ont droit
comme tous les sujets français, à la pro-
tection de la nation colonisatrice. C 'est à
nous de nous approprier leurs méthode-, en
les adaptant à nos coutume*.
lVonoi.
Syrie et Palestine
i
La situation
Bien qu'on annonce que tout est calme
en Galilé-e, un certain malaise continue de
se faire sentir à Safid.
F.n Palestine, les Arabes ouvrent des
souscriptions en faveur de leurs frères op-
primés.
.A Jérusalem, le D;iar Hayam, l'un des
principaux journaux juifs quotidiens a été.
suspendu par les autorités britanniques.
Les autorités sont assez inquiètes au il*-
jet de désordres possibles i\ l'occasion du
Sabbat musulman et prennent toutes les
précautions d'usage. Des renforts de trou-
pes et île pnliee arrivent dans la ville- f-.t
dans tnus les endroits de Palestine où l'on
pourrait s'attendre à des troubles.
On dit que les Ttédouins ont traversé la
frimtière >) C,isr-el-Magamme. près du lac
de Galilée, que le village juif de Mishmar*
LE NUMERO : 10 GBNTDÉBS
SAMEDI SOIn, Il SEPTEMHHE 1929.
MIRMLJWTIDIIH
Rédaction & AdministrsHtat
u, inum-IM*
PARIS O")
Ttiim. T LOUVHK IHV
leoRiciLlau 47ffl
1 - -----
I,es ~I n n 0
Les Annales C&lùniales
Im mums et récuma MW rqm m
IvrMM éà fumai.
DiencTeun. Fort i>i%ireun 1 Maroal RUEDEL
Ttma lâi «HMdire reproduits qu'en citant les Amum COMULM.
AMNNEIENTS
mm la Revu* mensuelle:
Ua M • MM» S Mal*
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Mcnitt tll. 1M » M 1
tlrupr 244 b IM 9 Il »
Il l'tbonM MI flrali éOP
ton* les lMn8u A* put».
Recherches archéologiques en Tunisie
a
Nul n'ignore que la Tunisie est une terrr 1
très particulièrement riche en souvenirs de
l'antiquité romaine. Il y reste des vestiges
apparents des cités, des théâtres, des tem-
ples, des villas où l'architecture opulente
de Rome dominatrice se déployait à l'aise.
Mais combien de ces trésors sont encore en-
fouis sous les décombres entassés, sous les
poussières des écroulements, sous les cendres
es incendies, sous les sables apportés par
le vent du désert.
Enlever ces décombres, balayer ces pous-
sières, ces cendres ou ces sables, permettrait
•Je découvrir des richesses merveilleuses.
Partout où cette œuvre a été tentée, elle a
donné des résultats précieux ; mais elle a
le tort d'être assez onéreuse, et notre siècle
pratique n'aime guère à s'imposer des dé-
fenses à l'intention de l'Art et de la Science.
Deux hommes, d'un tempérament pour.
tint fort dissemblable, ont associé leurs ef-
forts dans une tâche qu'ils ont su mener à
bien et sont parvenus à établir d'une façon
irréfutable les principes de la cadastration
romaine en Tunisie.
Des bornes cadastrales romaines avaient
été rencontrées dans toutes les régions de
la Régence et signalées notamment par des
officiers au cours de leurs randonnées mili-
taires ; mais on n'avait pas encore dégagé
tes coordonnées qui pouvaient en relier l'en-
semble.
C'est à quoi sont arrivés, en solidarisant
leurs recherches, M. Charles Saumagne, chef
de service à la Section d'Etat du Gouverne-
81ent tunisien, et M. Davin, ingénieur en
M. Saumagne s'était révélé passionné
d'archéologie par ses multiples études sur
Carthage dont il avait notamment signalé la
vadastration urbaine. Epris de l'antiquité, il
apporte à ses travaux un enthousiasme im.
pulsif, fréné par une érudition remarquable.
M. Davin, lui. est au contraire, un homme
de méthode méticuleux, un calculateur pré-
vis, un réfléchi.
Ayant relevé toutes les indications épar-
ics déjà fournies sur les bornes cadastrales
et les milières romaines, il s'appliqua à dé-
terminer la loi générale qui les régissait.
En collaboration avec M. Saumagne. par
le moyen de la photographie aérienne, il ar-
riva à reconstituer 17.000 hectares de ca-
dastration romaine.
Les travaux combinés des deux pionniers
archéologues arrivèrent à cette conclusion
que le centre de la cadastration romaine se-
rait un piton de plus de 2.000 mètres de
hauteur, voisin des gisements phosphatiers
de Kalaa-Djerda.
Quant à la conception cadastrale des Ro-
mains, elle avait été des plus simples, com-
sistant à diviser tout le territoire de la pro-
vince en « centuries » ou carrés de 709 mè-
tres de côté, obtenant ainsi une unité de
mesure de 50 hectares.
Telle paraît avoir été la règle qui présida
à la pose de ces bornes cadastrales dont la
signification vient d'être précisée au moment
où, malheureusement, elles se font de plus
en plus rares, les indigènes et même trop de
propriétaires européens ne se faisant aucun
scrupule de les faire disparaître.
Dans le Sud, entre l'oasis d'El Hamnia
et l'oasis de Gafsa, il restait encore, il y a
peu d'années, de nombreuses pierres indica-
trices soit de la superficie des terrains, soit
des distances entre deux points. Il n'en reste
presque plus aujourd'hui.
Et l'on se demande vainement comment
arrêter l'œuvre de destruction que les Van-
dales contemporains poursuivent sans re-
mords.
Naguère, M. Davin put, à l'aide de quel-
ques milliers retrouvés sous le sable, réta-
blir, sur un parcours de 30 kilomètres, en-
tre Dougga et le Goubellat, le tracé de la
grande route impériale entre Carthage et Té-
bessa.
Ces pierres évocatrices ne donnaient pas
seulement une indication intéressante pour
une reconstitution du passé. Elles compor-
taient encore une grande leçon de politique
contemporaine, puisque nous n'avons pu
encore tracer une grande route entre Car-
thage et Tébessa.
C'est donc à des titres divers que l'on de-
vrait quelque respect à ces bornes caJastra-
les, à ces milières routières grâce auxquelles
de savants ingénieurs comme MM. Sauma-
gne et Davin peuvent faire surgir les beau-
tés de la vie antique des poussières séculai-
res qui semblaient les étouffer sous un lin-
ceul implacable
fitfounrdf JVéron,
Sénateur de la Haute Loire*
Vice-prêndent de la Commisston
des Douanes.
Le Centenaire de r Algérie
française
La participation de la Ville de Paris
Sur l'initiative de M. Pierre Godin, an-
cien piésident du Conseil municipal, dont
un long séjour en Algérie a marqué les dé-
buts d'une brillante cairière administrative,
la Ville de Paris a décidé de participer aux
fêtes du Centenaire de l'Algérie française
organisées par un comité de propagande
que préside M. André Tardieu, ministre de
l'Intérieur.
Une commission spéciale a été instituée h
l'Hôtel de Ville pour fixer les conditions de
ta participation de la Ville de Paris qui doit
revêtir les formes les plus variées et pour
laquelle le Conseil municipal a voté un cré-
dit important : caravanes scolaires de Pa-
ris vers Alger et d'Alger vers Paris; bour.
ses de séjour h l'intention d'élèves des gran-
des écoles et d'artistes ; expositions de sou-
venirs historiques et d'art musulman ; con-
cours littéraires; conférences scolaires; ré-
ception à l'Hôtel de Ville de Paris. La Ville
de Paris s'associera également h la création
dans la capitale, du palais de l'Afrique du
Nord. Il est possible, en outre, que la pose
de la première pierre de l'hôpital franco-
1 musulman, dont la construction h Paris a
1 fêtes, une importante délégation du Conseil
1 municipal doit se rendre à Alger.
I Les élections sénatoriales
j .8.
Candidature
1 On annonce que M. Joseph Robert, maire
1 frorléansville (Alger), ancien président des
¡ tlélégations financières de l'Algérie, sera candi-
dat dans les Hautes-Alpes à un siège séna-
torial.
1 Dans l'Univeraité
M. Despiques, proviseur du Lycée Miche-
let, ancien proviseur du Lycée d'Alger, est
nommé proviseur du Lycée Voltaire.
aboi
Le Maréchal Lyautey au Maroc
i
qui doit se rendre
» Le maréchal Lyautey, qui doit se rendre
j î'an prochain en Algérie, à l'occasion du
: Centenaire, profiterait de ce voyage pour
j faire un court séjour au Maroc.
i Cette heureuse nouvelle ne pourra que ré-
l jouir les vieux Marocains.
Le Congrès de Séville
«♦ «
i C'est du 26 septembre au 2 octobre prochain
que se tiendra, à Séville, un Congrès inter-
national de cultures tropicales, et spécialement
du café, sous le patronage du président de la
République de Colombie.
| Ce Congrès réunira de nombreuses penonna-
| Ktés françaises .^-îns une délégation dont le Mi-
• autère des Affaires étrangères a confié la pré-
sidence à notre colla, orateur et ami, M. de
Warren, député de Meurthe-et-Moselle.
TOUTES ID AGENCES COLONIALES
EN UNE SEULE ?
18'
Le maréchal Lyautey voudrait réaliser la
réunion des agences coloniales en un seul orga-
nisme.
Toute la vie coloniale serait ainsi groupée et
l' on pourrait créer une Exposition coloniale
permanente.
Pour cela, le maréchal Lyautey a songé
aux vastes bâtiments de la Manutention mili-
taire, quai de Tokio.
il est donc entré en pourparlers avec le Mi-
nistère de la Guerre pour faire acheter par le
Ministère des Colonies ces terrains qui ont
atteint une grande valeur et qui avaient été
r objet de nombreuses offres d'achat.
Après délibération du Conseil des Ministres,
M. Paul Painlevé, ministre de la Guerre, qui
sera obligé de faire reconstruire ailleurs sa
Manutention, a accordé préemption au maré-
chal Lyautey, d'accord avec M. Maginot.
Il ne reste plus au Ministère des Colqnies,
pour réaliser cette oeuvre particulièrement inté-
ressante, qu'à réussir à se faire octroyer, par
le Ministère des Finances, les 36 ou 38 mil-
lions du prix d'achat.
8.
Une promenade en mer
de S. A. le Bey de Tunis
>♦>
S. A. le Bey a fait une grande promenade
en mer, sur le baliseur Raymond-Lane.
Parti de La Goulette, le Raymond-Lane
a été jusqu'à l'île Plane, de là à l'île Zem-
bra et était de retour le soir au port de La
Goulette.
S. A. le Bey avait invité MM. Bonzon,
ministre plénipotentiaire, délégué à la Rési-
dence générale ; le général de Chambruri, le
contre-amiral Picot, Gaudiani, directeur gé-
néral adjoint de l'Intérieur ; Brunache, in-
génieur en chef des Travaux publics; Bou-
tard, chef adjoint du cabinet du Résident
général ; Roland Bonnet, chef du cabinet du
Directeur général de l'Intérieur.
Faisaient également partie de la suite de
S. A. le Bey : les princes Taïeb et Moktar
Bey. Si Khelil Bouhageb, premier ministre;
Si El Hadi Lakhoua, ministre de la Plume;
Ali ben -- Mustapha, conseiller - à la Justice;
le colonel Bourgoin, administrateur de la
liste civile de S. A. le Bey ; Si Mohamed
Ladjimi, secrétaire particulier du Premier
Ministre ; les généraux Zaccaria et Sélim
Dziri ; les colonels Saïd Zaccaria et Sliman
el Ayari.
Favorisé par un temps magnifique, le
voyage s'est effectué dans d'excellentes con-
ditions, et S. A. le Bey s'en est déclaré en-
chantée.
A sa descente du navire, le Souverain qui
n'avait cessé de dire des mots aimables à
chacun des invités, et en particulier au Re-
présentant de la France, a bien voulu adres-
ser ses félicitations au commandant Cara-
tini, pour la belle tenue du Raymond-Lane.
.,.
Sagesse orientale
.,.
Il monte son âne et il le cherche !
MA*
Une côte tordue, si on la redresse, se casse :
telle est la feaae.
(TVmrcibc.)
Heureusement 1
Il est heureux, vraiment, four
notre Balance commerciale, qui
nous ayons des colonies, et H ne
tient qu'à notre « vouloir » de rendre dans
Vavenir cette bonne fortune meilleure encore.
La France, pendant les sept premiers
mois de 1929, a importé des Etats-Unis
pour 4.246.263.000 francs de produits, au
lieu de 3.465.734.000 francs pendant la
période correspondante de 1928 ;
d'Allemagne, pour 3.613.914.000 francs,
au lieu de 2.591.310.000 francs, toujours
pour les mêmes périodes comparées ;
de Grande-Bretagne, pour 3.500.558.000
jrancs, au lieu de 3.242.594.000 francs ;
de l'Union économique Belgo-Luxembour-
geoise, pour 2.295.682.000 jrancs, au lieu
de 2,144.546.000 jrancs.
Et ainsi de suite. Au total, la France a dé-
caissé, en sept mois, cette année, en faveur
de l'étranger, 31.022.547.000 francs et, l'an
dernier, 26.580.742.000 francs ;
Ce serait très bien, si elle avait encaissé
au moins autant. Mais, en paiement de ses
exportations, elle a reçu de l'étranger
23.664.853.000 jrancs, au lieu de 24.730
millions 857.000 francs l'année précédente.
D'une part, importations augmentées ;
d'autre part, moindres exportations.
Or, si ton ne peut pas encore dire que le
commerce de la France avec ses colonies
rétablit l'équilibre, l'on doit faire ressortir
son ascension régulière, non pour se com-
plaire dans un optimisme béat, mais pour
trouver, dans la sûre éloquence des chiffres,
des raisons nouvelles de poursuivre un effort
plus énergique que jamais dans le domaine
des échanges franco-coloniaux.
Nos colonies et pays de protectorat nous
ont envoyé (durant les périodes consi-
dérées) pour 4.244.664.000 francs de pro-
duits, au lieu de 3.689.542.000 francs.
Ces possessions ont reçu de la Métropole
Pour 5.332.029.000 francs de marchandises,
au lieu de 4.462.136.000 francs.
Si l'on se reporte aux statistiques de
1927, Von constate que, pour les sept pre-
miers mois de cette année-là, nos importa-
tions en provenance des colonies françaises
ont été de 3.493.000.OQ0 de francs et nos
ventes s'y sont élevées à 4.593.000.000 de
francs.
Le commerce total de la France avec ses
colonies, depuis deux ans, s'exprime en
conséquence par les chiffres suivants :
Francs
Sept premiers mois de 1927 : 8.086.000.000
* 1928: 8.15.1.678.000
» 1929 : 9.576.693.000
Ce mouvement d'échanges a ainsi aug-
menté, en deux ans, de près d'un milliard
et demi de francs : sujet de réconfort non
négligeable devant le déficit, de plus de
7 milliards, de la balance de nos comptes
avec l'étranger.
Grâce à nos colonies, ce déficit est atténué
de plus d'un milliard de francs (4.244 mil-
lions 664.000 francs d'importations de pro-
duits coloniaux, 5.332.029.000 francs d'ex-
portations de la Métropole sur ses colonies) ;
mais, quand même nos territoires d'outre-
mer nous enverraient plus Qu'ils ne rece-
vraient de nous, Véconomie générale de la
France n'en souffrirait pas comme elle ris-
que de souffrir des prélèvements de l'étran-
ger sur notre fortune nationale.
Pierre Tafllliiffer,
Député de Parts,
Président de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats.
alto
CINÉMA COLONIAL
R.66
L'Homme à l'Hispano
On se rappelle le sujet de ce film tiré du
beau roman de Pierre Frondaie.
Georges Dewalter, qui a dissipé sa for-
tune, doit s'en aller vivre aux colonies.
Dans le train qui l'emmène vers Bordeaux
%l se lie avec lord Oswill. A Bordeaux une
superbe auto lui est prêtée, avec laquelle il
gagne Biarritz et fait illusion sur sa fortune.
Il devient l'amant de lady Oswill. Lord
Oswill découvre la trahison de sa femme. Il
part brusquement pour le Maroc. A son re-
tour, à Paris, il retrouve Dewalter et sa
femme lady Oswill, à qui il offre de di-
vorcer.
Mais, auparavant, il veut forcer son rival
à avouer sa pauvreté. Celui-ci n'en a pas le
courage. Pour continuer à faire illusion, il
s'est endetté.
Lady Oswill veut célébrer officiellement
ses fiançailles avec lui, au château de Cou-
leval, où elle fut élevée. Le soir de cette
fête à laquelle elle a convoqué ses amis et
ceux de son fiancé, lord Oswill se présente.
Il fait appeler Georges et lui offre de fuir
avec un chèque de 300.000 francs qu'il a
signé. Ainsi, il pourra démontrer à sa
femme l'indignité de celui qu'elle lui pré-
fère. Georges brûle le chèque sous les yeux
de son signataire et lui fait promettre de
ne jamais révéler la vérité sur sa triste si-
tuation.
Puis, ayant jeté un dernier regard sur
celle qu'il devait épouser il s'éloigne pour
se suicider dans l'étang au pure.
La vie fastueuse de Biarritz, avec son ca-
dre admirable et ses fêtes, a été rendue
puissamment à l'écran. Les tableaux* maro-
cains sont également très intéressants.
Huguette ex-Duflos est l'élégante inter-
prète du rôle de Lady Oswill. Madeleine
Rodrigues est parfaite dans le personnage
de Mme Deleone. Chakatouny a campé vi-
goureusement la silhouette de lord Oswill.
Georges Galli est bien dans le rôle de De-
walter ; MM. Peclet et Gildes ont fait de
bonnes créations.
La reprise de ce film a été fort bien
accueillie.
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 11 septembre, le taux de la
piastre à SaIgon était de 11,20,
Une niaiserie
m
On sè demande parfois comment certaines
idées ont bien pu venir aux cervelles dl4tm
a priori pensants et raisonnables, ni com-
ment elles ont pu trouver un écho parmi
nos semblables. Décidément les objections
ne se renouvellent guère depuis quelque cin-
quante ans que le commandant Roudaire a
lancé l'idée d'une mer Saharienne.
Savez-vous à quoi ce plan de génie dut
d'échouer? A certaines critiques qui s'élevè-
rent au sein d'une assemblée plus ou moins
française, plus germanophile que française,
au lendemain de la guerre de 70, et selon
laquelle par crainte de provoquer des préci-
pitations pluviales plus amples dans le midi
de l'Allemagne, opposition devait être faite
au projet du Commandant Roudaire.
Voilà les suggestions auxquelles obéirent
nos parlementaires du temps pour. enterrer
la mer saharienne! Et voilà-t-il pas qu'un
correspondant de la Gazette de Francfort
renouvelle cette offensive puérile contre la
reprise du projet?
Le Sahara est selon lui le régularisateur
du climat européen. 11 prétend que le régi-
me tempéré de l'Europe a pour contre-partie
nécessaire la stérilité, l'aridité des immenses
régions désertiques de l'Afrique et que des
vents qui en souffleraient en été permet-
traient de diminuer en hiver l'extension vers
le sud des glaces et des neiges en Europe.
Il base cette opinion sur l'exemple du Ca-
nada qui, à la latitude de Munich, présente
-une température plus rigoureuse.
Ces pseudo-savants parlent de phénomè-
nes climatiques et raisonnent sur des réper-
cussions hypothétiques avec une merveilleuse
ignorance des lois élémentaires de la météo-
rologie.
Le climat de l'Europe n'est en rien dépen-
dant de l'état actuel du Sahara. Et si l'exem-
ple du Canada devait servir à quelque
chose, de même si l'on veut, l'exemple
de la Sibérie, de part et d'autre de l'Europe,
ce serait au contraire de montrer que, avec
les grandes surfaces arides du Mexique et
du Kar-West Américain, d'une part, mime
de l'autre, des déserts, plus épouvantable.»
que le Sahara, de Mongolie et du reste Je
l'Asie, il est étonnant, si l'opinion de ces
prétendus savants était juste. qu'eu* austi,
e Canada et la Sibérie ne jouissent [ a* du
privilège européen. Or il n'en e,t rien,
comme en allègue, si mal à propos, le cor-
respondant en question.
Les déserts torrides n'ont rien à voir dans
le climat des déserts arctiques, pas plus que
le voisinage. relatif de ces derniers n'amé-
liore en rien la fournaise des premiers.
Si l'Europe est placée à ce point de vue
dans un privilège qui fait défaut au Canada
et à la Sibérie, c'est que (on apprend cela à
l'école maternelle) ses côtes profondément
indentées sont visitées par un fleuve marin
chaud qui lénifie et tempère le climat Dans
cela le malheureux Sahara, vous le voyez,
n'intervient même pas pour la plus minime
des parts. Et j'irai même plus loin. Les fa-
meux vents brûlants de printemps et d'été
qui soufflent parfois sur l'Europe et rend pé-
nibles certains étés de Paris, que Vempiris-
me populaire attribue (par un procédé d'ima-
gination excusable chez le peuple que ne gui-
de que son sens plus ou moins grossier des
analogies), à l'existence du Sahara réputé
pour ses siroco, simoun, khamsin et autres
vents de feu et de sable, ont une toute autre
origine.
Nos lecteurs savent à quoi s'en tenir. Nous
les renvoyons à notre article i. ux Annales
Coloniales du 5 juin : Le siroco ne vient pas
du désert.
Pour les autres, nous rappelons que ces
vents chauds prennent naissance dans un
mouvement de descente d'une masse d'air
élevée qui s'échnuffe par suite de la com-
pression.
Faut-il aller encore plus loin ? Non seu-
lement l'état de stérilité et d'aridité actuel
du Sahara n'est en rien favorable à l'Eu-
rope mais encore lui est défavorable. Car si
une humidité lelative était rendue au Sahara,
ce n'est pas quelques puits artésiens de plus,
ce n'est pas le déplacement de quelques mil-
liers de mètres cubes d'eau qui se trouveront
portés de la mer Méditerranée à la mer
Saharienne qui pourront nuire à l'état actuel
des choses en Europe, mais au contraire elle
corroborera les effets du Gulf-Stream et di-
minuera la puissance de l'appel d'air que
cette immense contrée surchauffée produit sur
l'atmosphère froide du pôle Nord qui ne
soufflerait plus ses vents de gel si bas en
Allemagne, ni en Russie, ne bloqueraient
plus si longtemps au cours de l'an les grands
fleuves de l'Océan Arctique, ce qui apporte-
jait peut-être une solution inespérée au pro-
blème de la route maritime par le Nord de
l'Ancien Continent et étendrait le climat
tempéré bien plutôt qu'elle ne le réduirait.
Tant il est vrai que les idées généreuses
sont d'une fécondité infinie et incalculable
en matière de bienfaits pour l'humanité tout
entière.
Kofond iEM«
La croisière du "TourvtBe"
Le Tourville vient de quitter Sydney.
Son séjour dans cette ville a été marqué
par de nombreuses manifestations très cor-
diales de la part du gouvernement austra-
lien, des autorités locales et de la popula-
tion. Le 2 septembre, le commandant du
Tourville et une délégation du bord se sont
rendus au monument de La Pérouse à Bo-
tany Bay. Deux cents marins, invités par le
Gouvernement, ont fait une promenade avec
déjeuner au National Park.
Faune africaine
i
Un père interroge son petit garçon sur la
faune de l'Afrique.
Voyons, nous avons, on Afrique?.
- L'éléphant, le lion, le serpent, la pan-
thère, l'hippopotame, le.. lieu!. la.
- Réfléchis : un animal qui court vite et
qui a une corne?
L'auto !
Et c'est vrai, après tout, jusque dans le
désert, si l'on n'est pas trop exigeant au
point de vue zoologique.
Dépêches de l'Indochine
»♦» --
A la Chambre de Commerce d'Hanoï
La Chambre de Commerce d'Hanoi a dé-
signé pour la représenter au Grand Con-
seil des Intérêts Economiques et Financiers
de l'Indochine, son président, M. Perrroud,
négociant, comme membre titulaire et M.
Demolle, négociant, vice-président, comme
suppléant.
Le fils du roi de Luang-Prabang
Le prince Bavong, (ils du roi de Luang-
Prabang, actuellement de passage à lIanof,
embarquera sur le prochain courrier pour
la France, où, selon la volonté de son
père, il fera ses études dans un lycée de
Paris, comme ses frères ainés. Il est ac-
compagné par le médecin commandant des
troupes coloniales Vogel.
Recettes du budget général
Les recettes effectuées au 30 juillet sur
les trois premiers titres du budget général
ont atteint au total 53.10*9.242 piastres 34,
savoir :
To Douanes et régies. - 45.5M.835$,
soit une plus-value de 1.739.585$, sur le
montant des douzièmes échus des évalua-
tions budgétaires ;
2° Enregistrement, Domaines et Timbres.
- 5.287.95)1$GO, soit une plus-value de
U44.4158$27 ;
3° Exploitations Industrielles. - 2 mil-
lions 3H.'415$74 soit une plus-value de
156.915 * 74.
Les recettes effectuées par les douanes
et les régies depuis le 1er janvier accusent
une augmentation de 2.742.107$, sur les
recettes de la même, période de 1U28.
A Hué
Après une réunion préliminaire, mardi
matin, la séance d'ouverture du Conseil lo-
cal des Intérêts français économiques et
financiers a eu lieu mardi après-midi. Le
Hésident Supérieur Jabouillc a prononcé le
discours d'oul'erture. traçant les grandes
lignes du fonctionnement du nouveau con-
seil dont il précisa le rdle, les attributions
et l'importance. Le président Higaux ré-
pondit en apportant l'assurance, que lui-
même et les 11 membres (!lus de l-Annam
s'emploieront, de toute leur activité et
avec leur profonde connaissance du pays
et de ses besoins, à la tâche 'luL leur est
dévolue. Le Président énuméra ensuite les
diverses œuvres que le Conseil local sou-
Ilaite voir réaliser à bref délai : stabilisa.
tion de la monnaie indochinoise, achève-
ment du transindochinois, achèvement du
chemin de fer Arbre-ITroyê Oalaf, étude et
réalisation des projets d'hydraulique agri-
cole, établissement dit cadastre, réglemen-
tation de la main /t'œuvTl\ amélioration de
certaines parties du réseau routier, sup-
pression de la taxe de 2 ad valorem sur
la production. Il affirma enfin le vil désir
du Conseil, d'appuyer les vœux de la
Chambre des représentants du peuple, re.
latif à la refonte dit code (iialong. En ter-
minant, le Président exprima le vœu uruir
nime du Conseil, que lui soit communiqué
non pas une partie, mais la totalité du
projet de budget, et pria le Hésident Supé-
rieur d'agréer pour lui-même et pour le
Gouverneur général les sentiments d'iiulcs-
tructlble attachement du Conseil.
Le Conseil Local des Intérêts Français a
délguê pour le représenter le flrand. Con-
seil des Intérêts Economiques et Finan-
ciers de l'Indochine :
1° Ctnnme membres titulaires : MM. fir-
gaiw. président, Directeur de la Société
tirs Chaux Hydrauliques de Lang-Tio, et
(ienaur, planteur <1 Picilm :
20 Comme membres suppléants : MM.
Desantl, planteur à Dalat et Chabert, Di-
recteur de la Maison Descours et Cubaud à
Tourane.
Au Conseil Colonial
'.(> fiouverneur Kraulheimer, pronoib
ça ni le discours il'ouvcrlure de la session
ordinaire du Conseil, Colonial de 1929, a
passé en revue la situation de. la colonie,
qui est satisfaisante au triple point de vue
politique, social et économique. Après
avoir énoncé ensuite les jtrincipes qui ont
présidé à l'établissement du budget de
1930, le Gouverneur souligna que les recet-
tes produites par les contributions extraor-
dinaires de huit centièmes au lieu, de un
décime voté l'an dernier, étaient tout en-
tières affectées à un programme de tra-
vaux neufs. Le Conseil réélut :
Président, Af. lilanchard ; Vice-Prési-
dents : MM. Atinot, llui-Quang-Chieu.
Le Président, en remerciant ses collè-
gues, insista sur la nouvelle présentation
du budget, dont II souligna la clarté.
La France, l'Indochine
et la Chine
Le secrétaire d'ambassade Cinnrau, a
quitté llanoï. se rendant A Shanghai via
Saigon, pour assister, nux entés du minis-
tre dc France en Chine, à la reprise des
négociations franco-chinoises relatives à
l'accord commercial sino-indochinois. ÏAJS
pourparlers titii porteront principalement
sur la question du transit des marchan-
dises chinoises à travers le Tonkin, réser-
vée lors de la dernière suspension, repren-
dront dans les premiers jours d'octobre.
On espère qu'ils seront décisifs.
–-– .1.
Un pilote du port de Saint-Pierre
sanve l'équipage d'an vapeur français
le 1
D'après une dépèche envoyée le 1 2 sep-
tembre de Saint-Pierre et Miquelon nu Xcw-
York IINa/d. des milliers de spectateurs ont
assistp, terrifies, au naufrage du vapeur fran-
çais (îrebe, jeté par la tempête sur les ro-
chers de la pointe Blanche.
Un pilote du port, M. Pierre Gervain,
monta dans un petit dmi- en voyant les si-
gnaux de détresse du vapeur et, à lui seul,
effectua le sauvetage de six membres de
l'équipage, exploit que la population a con-
sidéré comme miraculeux.
L'Aviation Coloniale
Un avion à la mer
L'uviateur Goret, pilotant un avion com-
mercial qui aasure le service postal entre
Casablanca et Toulouse, est tombé en mer
jeudi soir, à environ l'5 kilomètres au sud
de Tarragone, sur les côtes d'Espagne. On
a réussi à suuver l'équipage ot le courrier.
Arrachart et Rignot
Les aviateurs Arrachart et Kigriot ont
télégraphié de Canton que, par suite de
l'impossibilité où ils se trouvaient d'obte-
nir l'aulorisatioll du Gouvernement, ils
avalent renoncé continuer leur voyage
et vendaient leur appareil au gouvernement
chinois en Maridehourie.
Accord avec le Siam
Le prince Purachatra, ministre des
Communications du Siam, et M. Laurent-
gynac, ont eu une entrevue définitive
avant le départ dIt prince pour le Siam.
L'accord peut être considéré désormais
comme complet entre les deux pays, pour
l'établissement commun des liaisons aérien-
nes qui intéressent le Siam et l'Indochine.
Stockholm-Le Cap
I/aviateur militaire suédois André Gosta
a quitté Stockholm le 12 septembre à 6 heu-
res pour effectuer un raid jusqu'au Cap. Il
a atterri le même jour à Copenhague, sa
première étape, ti 10 heures du matin et fe
Berlin, sa Reeonde, à 16 heures.
A l'Academie des Inscriptions
et Belles-Lettres
Un Dionysos de Praxitèle au Maroc
M. Louis Châtelain, qui dirige au Maroc
les fouilles de Voluhilis, a présenté hier à
l'Académie des Inscriptions plusieurs belles
photographies d'une admirable statue en
bronze qu'il vient d'y découvrir au cours de
ses recherches.
C'est un Dionysos couronné de lierre, nu,
debout, dans l'attitude d'un jeune héros ver-
sant a boire dans une coupe comme le célè-
bre satyre de Dresde.
Avec M. Louis Châtelain, M. Michon,
l'émincnt conservateur du musée du Lou-
vre, incline à attribuer ce chef-d'œuvre à
l'art de Praxitèle.
M. Châtelain a trouvé aussi à Volubilis
un chien de bronze, une tête de Berbère en
marbre, un éphèbe à cheval, œuvre grecque
du cinquième siècle avant notre ère.
Il a mis au jour à Volubilis, cité ro-
maine que visitent chaque année par mil-
liers les touristes, le forum, la basilique ju-
diciaire, le palais de Gordien, le capitole
de Macrin et l'arc de triomphe de Cara-
calla.
Les Syriens en Afrique occidentale
Un des plus anciens colons de la Guinée
française m'écrit :
Il Les affaires ont bien changé, le pays est
aux Syriens, les commerçants libres ne sont
plus et ne pourraient plus travailler. x
Et, d'autre part, voici ce que je lis dans
le supplément de VAfrican World du 31
août dernier au sujet du commerce syrien en
Afrique occidentale :
Il Les Syriens ont profite de la paix et de
la sécurité établies par VAdministration bri-
tannique pour commercer et au cours de leurs
affaires, ils ont favorisé les manufactures
anglaises plus que les commerçants anglais
eux-mêmes. d
Et notre confrère britannique de se de-
mander si les Syriens ont le droit de com-
mercer en Afrique Occidentale
Tout d'abord se pose la question du droit
d'émigration. Droit considéré comme fonc-
tion du développement social. Sous forme de
conquête, le s migration* ( 01 respondent aux
grandes époques de l'histoire ; >ous forme de
colonisation, les migrations ont transformé
le monde; sous la foime de la libre initia-
tive, les migrations sont le facteur le plus
puissant de l'ordre social.
L'immigration syrienne en A. O. est-elle
un danger pour ce pays ?
En ce qui concerne l'Oue>t-Afi icain bri-
tannique, le correspondant de VAfrican
IVorld ne le pense pas. 11 se range à la po-
litique coloniale anglaise qui est celle de la
porte ouverte et de la liberté commerciale.
D'autre part, les Syrien- ne M>nt pas des
gens de couleur ; ils -ont la race oiiginelle
des Sémites. En Afrique du Sud, juifs et
Syriens ne sont pas considérés comme gens
de couleur par le ,< Liquor Act p. La race
syrienne fut de tout temps vouée à l'émi-
gration, mais la Syrie n'en reste pa..: moins
la mère de l'Eglise catholique.
Les efforts des colons français et même de
l'Administration coloniale française pour
enrayer l'immigration syrienne, ont toujours
été et resteront toujours vain-, puisque les
Syriens sont protégé- français et ont droit
comme tous les sujets français, à la pro-
tection de la nation colonisatrice. C 'est à
nous de nous approprier leurs méthode-, en
les adaptant à nos coutume*.
lVonoi.
Syrie et Palestine
i
La situation
Bien qu'on annonce que tout est calme
en Galilé-e, un certain malaise continue de
se faire sentir à Safid.
F.n Palestine, les Arabes ouvrent des
souscriptions en faveur de leurs frères op-
primés.
.A Jérusalem, le D;iar Hayam, l'un des
principaux journaux juifs quotidiens a été.
suspendu par les autorités britanniques.
Les autorités sont assez inquiètes au il*-
jet de désordres possibles i\ l'occasion du
Sabbat musulman et prennent toutes les
précautions d'usage. Des renforts de trou-
pes et île pnliee arrivent dans la ville- f-.t
dans tnus les endroits de Palestine où l'on
pourrait s'attendre à des troubles.
On dit que les Ttédouins ont traversé la
frimtière >) C,isr-el-Magamme. près du lac
de Galilée, que le village juif de Mishmar*
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