Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-09-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 septembre 1929 12 septembre 1929
Description : 1929/09/12 (A30,N135). 1929/09/12 (A30,N135).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280609p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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TRENTIEME ANNEE. N 136. CE NUMERO : M CENTIMES JKUDI S0115. 12 SKPTEMHRK lîW».
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Rédaction & Administration :
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TÉLÉPH. i Loùvrtz ie-si
RICHELIEU 87-"
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Les Annales Coloniales
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Les annonces et réclames sont reçues -
bureau duyfournal.
U EDEL Tou. llft ariicles publiés dans notre journal ne peuvent
Dircctcur-Fonoatiur : Marcel RUEDEL dire reproduiit qu'en citant les ARNALU COLONIALU.
IBOHNEMENTS
avec la Revue mensuelle :
Un se 6 Moi* 3 Mel.
Franu* et
Colonies 110. tOI. SI •
Ètranqer 240 » 125 » 7t »
On s'abonne sans frais dam
tous les bureaux de posee.
LES BLÉS MAROCAINS
c-~
On sait comment s'est posée, l'an dernier, i
et cette aimée encore, la question des blés
marocains. Ceux-ci bénélicient d'un contin-
gent- d entrée en France en franchise, hxé
cliaque année, le Maroc ne bénéiiciant pas,
du tait des traités, des avantages de l'union
douanière avec la Métropole comme 1 Algé-
rie et, partiellement, la iunisie. Or, ce trai-
tement de laveur, qui paraît cependant des
plus légitimes, et indispensable pour consa-
crer en fait 1 union intime de la France et
, de ses possessions d'Afriquc du Nurd, a été
vivement pris à partie par d'influents mi-
lieux de la production irançaise du blé, et
particulièrement par les coopératives agri-
coles et de meunerie. On reprochait aux blés
piaroeains d agir à la baisse sur les cours en
France d'une taçon artiticielle et spécula-
tive, par l'arrivée trop massive sur certains
points du territoire de quantités dont la qua-
lité et la propreté justifiaient des prix très
inférieurs; et on ajoutait que le commerce
marocain, maître du marché, jouait de cet
état de lait dune façon trop avantageuse
pour y mettre fin et se prêter à des mesures
susceptibles d'améliorer le niveau des expor-
tations marocaines, comme les coopératives
de colons se déclaraient disposées à le faire.
Dès lors, le contingent en Franco était pré-
senté comme une laveur qui cristallisait une
des principales branches de la production
marocaine dans une situation particulière-
ment défavorable aux intérêts métropolitains
comme à ceux du Maroc lui-inême, et son
maintien même fut, au début de cette an-
née, explicitement mis en cause.
Des conversations officieuses réunirent en
mars, à Paris, des représentants des coopé-
ratives métropolitaines et des colons maro-
cains; l'accord entre eux devait être relati-
vement aisé et les deux Gouvernements en-
registrèrent avec satisfaction un certain nom-
bre de vœux qu'ils s'engageaient à prendre
en considération. Ces vœux tendaient a
maintenir un Hen économique indispensable
aux deux pays, mais à stabiliser le contin-
uent au chiffre de -- 1.700.000 quintaux ac-
cordé pendant la campagne précédente, et
qui répondait à des nécessités vitales pour le
Maroc, dans le cadre de son économie géné-
rale. Si le Maroc désirait augmenter ce
chiffre dans l'avenir, il ne pourrait l'obtenir
que pour" des quantités égales à celles qu'il
aurait envoyées en France l'année précé-
dente comme blés améliorés, d'une qualité et
d'une propreté reconnues, et à des prix né-
cessairement plus élevés. En outre, eu main-
tenait un échelonnement des arrivages en
France, qui en répartirait la m-iajetire par-
tie-(8/10) pendant les mois de juin à novem-
bre inclus, condition nécessaire pour le
Maroc, insuffisamment outillé encore en vue
du stuckage de ses céréales, et dont l'appli-
cation s'accorde, d'ailleurs, semble-t-il, avec
les besoins du ravitaillement de la Métro-
pole.
Le Gouvernement du Protectorat, sous
l'impulsion du Résident Général, M. Lucien
Saint, a tenu ses promesses : embryon, dès
cette année, d'une classification des blés à
l'exportation, nécessaire pour la valorisation
des quantités améliorées ; élaboration d'un
programme de construction de silos coopé-
ratifs à l'intérieur du pays aboutissant dans
les ports à des appareils de chargement
rapide ijourvus d'installations intérieures
qui assureront le classement des catégories
de blé et la sécurité, sous ce rapport, des
opérations des coopératives de colons, res-
tées les promotrices de l'effort à accomplir.
Ce vaste programme, qui touche à tant d'in-
térêts divers, ne pourra évidemment donner
dès cette année tous les fruits qu'on en peut
attendre ; l'œuvre qu'il amorce est une œu-
vre de longue haleine. Le Maroc compte sur
le crédit que lui valent ses premiers efforts
et sur l'accord de statu quo provisoire
conclu récemment sous l'égide du Gwvcrne-
ment français pour que lui soient consentis
les délais nécessaires à son action et que la
"Question du contingentement de ses blés ne
soit pas soulevée avant qu'il ait pu effectuer
le rétablissement nécessaire.
Il est bon d'ajouter que le Gouvernement
du Protectorat a pris en outre, et dans le
même sens, des le mois de juin dernier, une
mesure énergique sous la forme de la prohi-
bition d'importation des blés. La mesure
unilatérale prise par la Métropole du relè-
vement de ses droits à l'entrée risquait de
compliquer la situation en créant une prime
considérable à l'envoi des blés marocains en
France et en portant, par voie de consé-
quence, atteinte à l'engagement pris par le
Maroc de prélever sur sa production, préa-
lablement à toute exportation, les quantités
nécessaires à ses propres besoins. Les diffi-
cultés créées à l'intérieur du pays pur une
telle mesure n'étaient pas à négliger; mais
les servitudes internationales imposées au
pays quant à sa protection douanière ne
permettaient pas d'autre solution. Le Muior
l'a prise sans hésiter, pour tenir ses enga-
gcments; sa lionne foi évidente doit lui
valoir le crédit qui lui est nécessaire pour
mener à bonne fin l'œuvre entreprise.
Erne,,' Ivautres,
Sénateur de la Marna,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
La foire de Marseille
l' 1
M. Maginot
présidera la Journée de clôture
L'inauguration de la Foire internationale de
Marseille aura lieu le 14 septembre, cous la
présidence de M. Germain-Martin, sous-secré .,
tnire - d'Etat.
Cette année, l'importance accrue de la
Foire internationale de Marseille a nécessité
un agrandissement notoire de l'enceinte qu'elle
occupait au Parc Chanot et la construction de
vastes halls industriels destinés aux industries
métropolitaines et méditerranéennes.
Les colonies y tiendront une place consi-
dérahle. d'ailleurs proportionnée au titre de
métropole coloniale que tout le monde recon-
naît à Marseille.
De nombreuses visites de groupements éco-
nomiques méditerranéens sont annoncées pen-
dant toute la durée de la Foire et les délégués
de toutes les Chambres de Commerce fran-
çaises des villes que baigne la mer latine assis-
teront à la journée de clôture, qui sera présidée
par M. Maginot.
Une animation exceptionnelle règne déjà
depuis quelques jours à Marseille, où l'on
attend, à l'occasion et pendant toute la durée
de la Foire, de très nombreux visiteurs. Toutes
les mesures ont été prises pour leur assurer
toutes facilités de transport et de logement.
4Mi
Les élections sénatoriales
»♦
Au mois d'octobre prochain, ainsi que
nous l'avons annoncé, se fera le renouvelle-
ment d'un tiers du Sénat. Trente départe-
ments métropolitains, Alger, les deux
vieilles colonies de la Guadeloupe et de la
Réunion désigneront leurs représentants au
Luxembourg.
"Rappelons quo 98 sénateurs seront élus
pour -- une période de neuf années.
Au nombre des personnalités « colonia-
les n soumises à la réélection nous notons :
MM. Paul Doumer (Corse), président du
Sénat, ancien Gouverneur général de l'In-
dochine (gauche démocratique) ; Henry Bé-
renger (Guadeloupe), ambassadeur de
France (gauche démocratique); Lucien Hu-
bert (Ardennes), président de la commission
des Affaires étrangères, président de l'Asso-
ciation des anciens élèves de l'Ecole colo-
niale (gauche démocratique) ; Albert Sarraut
(Aude), ancien ministre, ancien Gouverneur
général de l'Indochine (gauche démocrati-
que) ; Messimy (Ain), ancien ministre des
Colonies ; Schramcck (Bouches-du-Rhône) ,
ancien ministre, ancien Gouverneur général
de Madagascar (gauche démocratique) ;
François-Marsal (Cantal), ancien président
du Conseil, président de l'Union coloniale
(Union républicaine) ; Henry de Jouvenel
(Corrèze), non inscrit, ancien ministre, an-
cien Haut Commissaire de la République
française en Syrie; Jacques Duroux (Alger)
(gauche démocratique); Léonus Bénard (La
Réunion) (gauche démocratique).
L' « AFRIQUE »
et les Chargeurs Réunis
Il est tout à fait, regrettable que la
Compagnie des Chargeurs Réunis ait laissé
au Syndicat des Capitaines au long cours
de la Manche, le soin de défendre la mé-
moire du (api/aille Ledit, commandant, de
l'Afri(Itie, lors du naufrage de ce navire.
Cette Compagnie « Marche ou Crève 1)
n'a pas protesté contre les allégations de
VAvocat Général de la Cour de Rouen, qui
prétendait que le capitaine Ledu n'a pas
été, lors du naufrage, fil pleine possession
de tous ses moyens intellectuels et physi-
qucs,
Cet excellent marin, décoré de la Légion
d'honneur et de la Croix de guerre avec
palmes, n'a fait, hélas ! qu'obéir aux ordres
formels de la Compagnie des Cllargt'lIrs
Réunis qui n'aurait pas toléré que l'Afrique,
insuf fisamment réparé, ne parte pas, même
pour le « grand voyage t.
La protestation des camarades du capi-
taine Ledu n'est pas à l' honneur de la
Compagnie de navigation « Marche ou
crève », dont tous les états-majors et marins
sont dignes des plus grands éloges pour leur
tenue, leur dévouement et suhout pour l'ab-
négation dont, ils font preuve en naviguant
sur des « sabots ».
Rendons grâce à notre confrère, le Bulle-
tin du Syndicat des capitaines au long cours,
qui se joint à nous pour protester contre les
victimes vivantes de l'Afrique, aprc's les
victimes noyées des Chargeurs Réunis.
leii
EN MER
Le vapeur M edjerda, d'une maison d'ar-
mement rochelaise, venait de décharger
1.200 tonnes de bois du Gabon à La Rochel-
le-Pallice et avait quitté ce port à destina-
tion de Rouen. Peu après son départ, il
s'échoua au sud-est de l'île de Ré, sur les
rochers de Chauveau. Les remorqueurs Pier-
re-Labordièrc et Toiras ont essayé de le sor-
tir, mais en vain. On craint qu'il faille at-
tendre une forte marée pour le tirer de sa
situation.
-et.'
La croisière du'j" Tourville
»♦«
Le nouveau croiseur français Tourville,
dont nous suivons la croisière autour du
monde, a. quitté Melbourne hier pour aller
à Frccmantle, où il restera du 16 au 22 sep-
tembre. De là, il ira à Singapour (24-27
octobre), à Madras (7-13 novembre) et à Co-
lombo (18-28 novembre).
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 9 septembre, le taux de la pias-
tre à Saigon élmit, de 11 25.
Le gouverneur général de l'Indochine vient,
de faire connaître au ministre des Colonies qu'h.
la date du 11 septembre 192D, le taux officiel de
la piastre était de 11 fr. 20.
Les fruits d'Amérique..
ou des colonies f
«♦»
fit
Les statistiques sont, malgré leur
rigoureuse- inexactitude, toujours
édifiantes. Dans le sable mouvant
des chif fres, elles donnent une base solide
d'appréciation, qui manque aux dissertations
les plus abondantes.
Nous achetons des fruits aux Etats-Unis.
Nous leur en avons acheté pendant le pre-
mier semestre de [929 pour 108.000.000 de
franc s y au lieu de 39 millions pendant le
premier semestre 1928. Notre jeune confrère
M. /.-C. Février, dans l'Avenir, s'étonne de
cette augmentation et s'en indigne.
Les raisons en sont multiples.
Si nous prenions le détail !
Il y a d abord les abricots de Californie,
quelques autres aussi qui servent à faire des
compotes quand les confitures de France
sont éPuisées.
Il y a des pommes, des poires, des Mall-
ges; des mandarines et des raisins, -- car
l' A , otisse notre vin ma i s nous
l'Amérique repousse notre vin mais nous
inonde des fruits de ses vignes - qui arri
vent en France à une époque où nos vergers
ne produisent rien et y font l'effd de pri-
meurs. Tristes primeurs, en vérité, durcies
dans les glacières, desséchées dans les voya-
ges, mais qui font bonne figure sur les ta-
bles de nos Palaces internationaux.
Il y a la consommation de plus en plus
grande de bananes dont tontes ne viennent
pas des Canaries, dont un grand nombre, et
des mcillturcs, nous sont envoyées par les
lies des Etats-Unis.
L est d ailleurs pour concurrencer les ha-I
nanes étrangères que. après les tentatives I
faites en Guinée, qui, un jour ou l'autre,
réussiront grâce aux ef forts des sénateurs
A bel Garde y, Isidore Tournait et Henry
COHlicr, va être tentée, sous les auspices de
M. Henry Bérenger, l'organisation de !a
la culture en grand de la banane à la Gua-
deloupe.
Donc, il ne faut pas désespérer. Les fruits
exotiques qui viennent en France dans les
caisses américaines sont consommés, pour Ici
plus grande portion, par une clientèle spé-
ciale qui les réclame.
Les autres, nous pourrons les remplacer
bien vite avec du travail et de la méthode en
intensifiant la culture des primeurs dans
l'Afrique du Nord, des bananes et des
ananas en Guinée, des bananes et des
fruits exotiques dans ces Paradis terrestres
que sont les Antilles.
Enfin, il faut le dire, si nous avons acheté
beaucoup de fruits aux Etats-Unis pendant
le premier semestre 1929 c'est parce que
1928 fut une mauvaise année en France, que
les prunes, les poires, les abricots, les pèches,
les mirabelles y furent rares et coûteux.
Espérons que les colonies viendront sans
tarder à la rescousse pour nous affranchir
des fruits, américains payés en dollars, es-
pagnols réglés en pesetas, italiens. soldés en
lires.
Et en attendaJlt, souhaitons aux vergers de
France, la belle alternance de pluie et de
soleil qui mûrit les fruits et remplit la
gra p pt,
Marcel Ruedet.
Un corps de garde
Blidah, qui n'a d'autre titre de gloire que
sa couronne de fleurs d'oranger, possède
pourtant un joyau archéologique : le
Corps de Garde des Janissaires turcs du
Hakem, rue de Gueydon, en face la Mos-
quée, seul vestige de l'antique domination
ottomane sur la petite ville, avant l'occupa-
tion française.
De ses - anciens occupants il ne reste plus
âme qui vive et, n'était un nom de rue, la
rue des Kouloughli, ou métis d'indigènes et
de la soldatesque turque, il n'en subsisterait
même plus le souvenir, si par malheur on
laissait l'ignorant propriétaire actuel du
Corps de Garde des Janissaires mettre à exé-
cution son projet de démolition.
La salle est occupée par un humble gril-
leur de café qui, le matin, tourne son brûloir
et enfume la ruelle d'une fumée aromatique
et bleue et, l'après-midi, pile très fin dans
un bassin, à grands renforts de han ! pour
soulever le lourd pilon de métal haut de la
hauteur d'un homme, le précieux grain bru-
ni. Une poussière rousse l'environne et char-
bonne ses cils, lourds comme ceux d'une
beauté.
Un fourneau de style très ancien est amé-
nagé dans un coin, et il est couvert d'une
toiture de rondins de cèdre imputrescibles,
d'une conservation parfaite.
Le grilleur indigène a reçu son congé et
le vandale projette d'édifier sur l'emplace-
ment historique une banale construction mo-
derne.
Le sympathique commandant Rocas fait
appel à la municipalité blidéenne et à l'ac-
tion du Syndicat d'Initiative pour que soit
conservé à Blidah le seul monument archéo-
logique qu'elle possède.
Ce n'est pas à l'heure de la célébration de
ses cent ans que l'Algérie française se mon-
trera insouciante des vestiges de son passé
antérieur. Des décrets judicieux appliquant
en Algérie la loi sur l'embellissement,
l'aménagement et l'extension urbaine, pré-
voient « les servitudes particulières, hygié-
niques, archéologiques et esthétiques » à en-
visager et donne pouvoir aux communes
d'établir des propositions à ce sujet.
A défaut d entente avec le propriétaire, le
Conseil de Préfecture doit fixer le prix
d'achat sauf appel au Conseil d'Etat.
0 Toutes-Puissances administratives et
municipales, conservez à Blidah, la villette
des roses, son joyau du Corps de Garde des
Janissaires du Hakem.
Jtof0f»«f Etiaaa-Rliaia.
LIRE EN 20 PAGE :
L'Industrie automobile française.
L'Aviation Coloniale.
Le Vatican et la Palestine.
Pour les* torpillés et leg sinistrés maritimes,
par Eugène DEVAUX.
Le « Tirigraphe »
«♦«
Voici une chanson recueillie par M. le
contrôleur Colac, que les gens de l'Atlas,
les rudes et féroces chleuhs, chantent sur
une mélopée de désespérance à l'adresse de
l'aéroplane, cette cigogne guerrière, à la-
quelle, par une métaphore naïve, ou par
suite d'une confusion explicable, ils ont
donné le nom du télégraphe ou « tirigra-
phc ", ces deux inventions infernales re-
présentant à leurs yeux les deux pôles du
merveilleux roumi : le merveilleux dans le
mystère, ou télégraphe, a prêté son nom
mystique au merveilleux brutal dont le té-
moignage des yeux ne peut être révoqué,
l'avion.
La cigogne s'est envolée
Portant la flamme,
Les cieux sont aussi
Au service du roumi.
0 tirigraphe, où emportes-tu
Ce bouleversement terrible !
A l'oiseau tu as volé ses ailes
Au lion tu as volé sa voix.
Tu portes des canons.
Quand nous entendons ton « ron-ton »
L'épouvante nous gagne.
Tirigraphe où tu seras
Je n'habiterai pas.
Il échappe à mes mains
Que ne puis-je m'en saisir !
Malédictions sur lui !
Qu'il tombe chez nous
Que nous nous en emparions.
Que mon cceur puisse enfin
Satisfaire ma vengeance.
L'épouvante frappe ces peuplades turbu-
lentes à l'impressionnant défilé des moyens
de pacification dont dispose la France. Leur
rancœur qui ne désarme pas, et leurs envies
sanguinaires légitiment l'emploi de la force
pour leur inculquer la raison. Et impuis-
sants ils voient passer au-dessus de leurs
têtes, par un ciel favorable, les oiseaux qui
maintiennent l'ère de la Paix.
H B.-II
:
Sagesse orientale
-6-
Ne te mets pas mal avec ton voisin : il
reste, les autres passent.
DÉMOGRAPHIE NORD-AFRICAINE
La population européenne de l'Afrique du
Nord, à prédominance nettement française,
atteignait, il y a trois ans, d'après les chif-
fres officiels :
833.000 habitants pour l'Algérie (5 mil-
lions 600.000 indigènes), 173.000 pour la Tu-
nisie (2 millions d'indigènes) et igj.ooo
pour le Maroc (4.600.000 indigènes), soit un
total de 1,111.000 au milieu d'une popula-
tion autochtone de II.8OO.CJOO individus.
On estime qu'il y a actuellement 1 mil-
lion 140.00 > Européens installés dans les
frois pays nord-africaine;, Ce qui donne, en
chiffres ronds, une population de 13 mil-
lions d'habitants pour nojre empire de
l'Afrique du Nord.
-040-
1. L'ANTENNE COLONIALE
A. O. F. et A. E F.
En plus des émetteurs de grandes oncles
déjà en service, deux nouvelles stations té-
légraphiques à ondes courtes vont être ins-
tallées à Bamako cl à Brazzaville. La pre-
mière, FZN, émettra sur 14 111. 7, io m. 5,
^o m. 7 et 70 m. q et l'au.re, 1* ZI, sur
16 m. 2, 25 m., 29 m. 8 et 72 m. 9.
8 i
Dépêches de l'Indochine
.11
Xies intérêts français en Annam
Le CU/lseil local des Intérêts l'rinçais
nouvellement créé, se réunira à Hué le 10
octobre en session ordinaire.
Anniversaire
l'occasion du l'y anniversaire de la
bataille de la Marne. a eu lieu à Saigon un
banquet de l'Association Cochinchinolse
des Anciens Combattants en présence du
Gouverneur générât Pasquie-r et du Gou-
verneur de la (:o"¡'¡/lI'ltinc Kruuthetmer.
IA.' banquet fut suivi d'une soirée qui réu-
nit une nombreuse, assistance et qui se
]>rolon
Iiulopncifi.
Les bois coloniaux au port de Paris
Apprenant que des billes de bois de nos
olonies se trouvaient sur les quais de Pa-
is (Célestins et la Râpée), j'ai tenu à cons-
ulter ce phénomène qui, s'il était vrai, ne
manquerait pas d'intéresser tous ceux qui
uivnnt les rapports commerciaux entre la
"rancc et ses Colonies. Jusqu'à présent les
"ment aux flancs du cargo mouillé en rade
de Port-Gentil.
Après avoir traversé le parc à charbon
de Bernot, j'arrivai au quai de la Kapéc,
où sont amoncelées une trentaine de billes
d'okoumé îort belles, marquées S.C.A. F.
Elles pèsent en moyenne 3 tonnes (l'une
Billes d'Ohoumé du Gabon sur le Quai des Célestins
iSÂJL
billes d'acajou, d'iroko et d'okoumé, pour
ne citer que les essences de réelle valeur, ne
se trouvaient que sur les quais de nos
grands ports de Bordeaux, du Havre, et de
Marseille, mais surtout sur les quais de
Bordeaux.
Les Annales Coloniales, dans l'exposé des
bases d'une politique des Bois Coloniaux,
sous la plume de ses distingués collabora-
teurs, Ernest Ilaudos, Goude, Valude, ont
mené une énergique campagne en faveur
du développement ou de la création de mar-
chés de bois coloniaux.
Ce me fut donc une fort agréable surprise
de trouver hier sur le quai des Célestins
quelques billes d'okoumé, provenant du Ga-
bon, et non du Sénégal, comme certains le
Service photographique des Annales «oloiiiules)
d'elles va jusqu'à 4.71 1 kilos). Une seule
était débitée en planches. Quelque essai
sans doute de ce mode d'expédition dont on
ne peut que souhaiter la réussite.
La Compagnie Générale de Navigation
qui a amené ces bois du Havre pour une des
entreprises parisiennes de bois coloniaux,
ne manquera celles pas d'approvisionner
le marché parisien de cette précieuse
matière première.
Le port de. Paris, dont les quais s'éten-
dent sur les berges de la Seine jusqu'à Cré-
teil, véritable havre* des péniches, est sur-
tout animé depuis le pont National jusqu'à
l'ile Saint-Lüuis.
Les compagnies de navigation ont leurs
bureaux sur les berges, contre les parapets
te l'arc: à bois coloniaux du Quai de la Râpée
croient, car le Sénégal est, hélas ! totale-
ment déboisé.
Ce lot se compose de billes de 2 à 3 ton-
nes, équarries et l'une d'elle mesure 1 m. 20
de haut. Elles portent encore les anneaux
qui ont servi à les accoupler en drômes
pour la descente de POgoeué et l'achemine-
Scrvice pholographiqite dos .lmiet sur les 11.035 tonnes à l'arrivage, les
bois de nos colonies ont une large part qui
ne fera què s'accentuer au fur et à mesure
d:; leur emploi par l'industrie paiisienne
du faubourg Saint-Antoine.
fiMfféfie Oeufliijr.
46° 46' latitude nord
58° 30' longitude ouest
Une distribution des prix aux iles
Saint-Pierre-et-Miquelon
Il y avait, à cette distribution des prix.
M. Henri Sautot, Gouverneur intérimaire de
la Colonie, qui présidait ; il y avait à ses côtés
le maire de Saint-Pierre, le président de l' As-
sociation des Anciens Combattants, le consul
de Sa Majesté britannique, les membres du
Conseil d'administration, du Conseil municipal.
du Conseil de l'instruction publique. les chefs
de Service ; il y avait, dans la Salle des Fêtes,
toutes les mamans, tous les enfants et, j'ima-
gine, encore bien d'autres assistants, pour
applaudir les lauréats et aussi le programme
de piano, chant, récitation et u chant mimé ».
L'on ne doit pas être blasé sur les fêtes.
aux îles françaises battues par les vents et les
flots du Nord-Atlantique, et les réunions d'un
caractère familial y sont toujours, sans doute,
en grande faveur.
Et c'est bien un langage de père de famille
ou de frère aîné qu'a tenu M. Henri Saulot.
prononçant le discours traditionnel. Ainsi a-t-il
représenté dignement, en. cette circonstance,
comme en d'autres plus sévères, et M. Juva-
non. l'éminent Gouverneur de la Colonie, et
la lointaine Métropole.
« Le maître, disait-il aux enfants, vous
apparaît bien, quelquefois, sous la figure du
gendarme qui vient bien importunément. vous
semhle-t-il. stimuler votre volonté assoupie ou
distraite pour la ramener vers le travail et l'ef-
fort : mais. dans le fond de votre cœur. vous
l' aimez, ce maître. vous vous accoutumez à
le considérer comme un ami qui ne fait que
remplacer peur vous à l'école la famille
momentanément absente en veillant sur vos
petites personnes avec les mêmes soins
attentifs que vos parents. »
Par la suite, le distingué Gouverneur se sen-
tait bien obligé, à propos de la fréquentation
scolaire. de gronder un peu, mais c'était sur
le même ton affectueux :
« En plein hiver, je le sais. il est souvent
pénible d'affronter la neige, le vent et le froid
pour se rendre à l'école, et l'enfant a peu
d'efforts à faire pour attendrir la maman et lui
arracher la dispense de classe tant désirée,
mais quelle excuse faire valoir par un beau
jour ensoleillé, alors que la neige se fond aux
premiers chauds rayons ? Et pourtant les
absences étaient encore nombreuses ; c est que
le cœur des mamans, lui aussi, se fondait à
ces doux rayons dans une tendresse que je me
permets de qualifier de coupable et qui leur
faisait encore accorder à 1 enfant gâté la per-
mission de remplacer la classe par une bonne
partie de traîneau. »
Puis M. Henri Sautot. en bon et renseigné
psychologue, attribua nombre d'échecs aux
examens à une extrême timidité de certains
élèves :
« La timidité est, j'en conviens, un senti-
ment naturel à cet âge. mais il faut que vous-
mêmes. mes enfants, vous fassiel. un petit effort
de raisonnement pour vous, bien convaincre que
les membres du jury chargés de vous interroger
aux examens sont pour vous. avant tout, des
amis bienveillants plutôt que de rébarbatifs et
grincheux examinateurs. C est un peu pour
cette raison, pour accroître votre confiance en
vous-mêmes, pour vous apprivoiser vis-à-vis du
jury - que j'ai prié, -- cette - année, - deux de - vos
distingués compatriotes, membres élus du
Conseil d'administration, de bien vouloir accep-
ter de faire partie de l'aréopage chargé de
juger vos connaissances, afin de lui faire un
visage moins sévère et pour vous pl us fami lier. )
Petits Saint-Pierrais, petites Saint-Pierraises.
qui avez finalement chanté la Marseillaise de
Il tout votre cœur de bons petits Français H.
ainsi que le chef de la Colonie vous y avait
invités, jeunes frérots aux joues rougies par les
parties de traîneau, quand ce n' est pas par
une timidité qu'il faut apprivoiser vis-à-vis du
jury, avez-vous senti passer, dans ce bref dis-
cours, la bonté, qui fait, peut-etre, la plus
grande force de notre pays ? On aime à le
croire. Vous ne pouvez être insensibles à un
langage sensible. Vous avez, sur le Palmarès
où figurent vos récompenses, des noms telle-
ment de chez Pou;, ! Vous vous appelez. Lu-
gène Beaupertuis. Georges Apestéguv, René
Legdf. Robert Allain. et toute l'histoire de
nos vieilles provinces aventureuses chante dans
ces syllabes.
Quant à vous, Gérard Briand, qui ave/ eu
tant de prix, j' espère bien que vous êtes d ori-
gine nantaise, comme celui de vos homonymes
qui veut faire de notre patrie un lien de ten-
dresse ou. tout au moins, de raison -
entre tous les hommes.
René de f̃+++̃ -------
Syrie et Palestine
t
La situation reste troublée en Palestine
Trois nurses, une britannique, et les
deux autres artibes, qui *<• rendaient au
chevet d'une femme arabe malade tfans le
villaqeété alluqui-es 'et battues pur les villuijeois,
qui n'ont consenti à les lâcher '/I/'IIJn'I",,,
avoir acquis lu ci rlitude que le s malheu-
reuses n'étaient pus
I n policier juif a été qi icveiucnt bh'ss*1,
à coups de feu jmr des puijsuns arabes
d'Alla, près th' ('ui fja.
I.a campagne de récrimination se crislui-
lisc autour de trois points : 1 1 les atrocités
sur lesquelles l'enquête a ,'Oll/ll/t'I)I',; pli/'
t'e.rhumution des cadavres des victimes ;
̃J° la prétendue inefficat'ifé des mesures
de protection prises par les forces britan-
niques. A ce propos, la presse juive ac-
cuse les fonctionnaires et les policiers, tant
britanniques qu'arabes, de s'élre dcUbe-
ré'inent abstenus d'intervenir , 3° la
plainte des Arabes, au sujet des grandes
quantités d'armes que jiosscdcntJes juifs.
I.,'s Arabes attaquent toujours la jiroela-
-'10 ICENYIMU ~l-*,I-'~1)TI7.Ifillr-,
TRENTIEME ANNEE. N 136. CE NUMERO : M CENTIMES JKUDI S0115. 12 SKPTEMHRK lîW».
JOURlll QUOTIDIER
Rédaction & Administration :
14, RN II Mllt-TMir
paris an
TÉLÉPH. i Loùvrtz ie-si
RICHELIEU 87-"
1-~ É s ~l 0
Les Annales Coloniales
-- , 1
Les annonces et réclames sont reçues -
bureau duyfournal.
U EDEL Tou. llft ariicles publiés dans notre journal ne peuvent
Dircctcur-Fonoatiur : Marcel RUEDEL dire reproduiit qu'en citant les ARNALU COLONIALU.
IBOHNEMENTS
avec la Revue mensuelle :
Un se 6 Moi* 3 Mel.
Franu* et
Colonies 110. tOI. SI •
Ètranqer 240 » 125 » 7t »
On s'abonne sans frais dam
tous les bureaux de posee.
LES BLÉS MAROCAINS
c-~
On sait comment s'est posée, l'an dernier, i
et cette aimée encore, la question des blés
marocains. Ceux-ci bénélicient d'un contin-
gent- d entrée en France en franchise, hxé
cliaque année, le Maroc ne bénéiiciant pas,
du tait des traités, des avantages de l'union
douanière avec la Métropole comme 1 Algé-
rie et, partiellement, la iunisie. Or, ce trai-
tement de laveur, qui paraît cependant des
plus légitimes, et indispensable pour consa-
crer en fait 1 union intime de la France et
, de ses possessions d'Afriquc du Nurd, a été
vivement pris à partie par d'influents mi-
lieux de la production irançaise du blé, et
particulièrement par les coopératives agri-
coles et de meunerie. On reprochait aux blés
piaroeains d agir à la baisse sur les cours en
France d'une taçon artiticielle et spécula-
tive, par l'arrivée trop massive sur certains
points du territoire de quantités dont la qua-
lité et la propreté justifiaient des prix très
inférieurs; et on ajoutait que le commerce
marocain, maître du marché, jouait de cet
état de lait dune façon trop avantageuse
pour y mettre fin et se prêter à des mesures
susceptibles d'améliorer le niveau des expor-
tations marocaines, comme les coopératives
de colons se déclaraient disposées à le faire.
Dès lors, le contingent en Franco était pré-
senté comme une laveur qui cristallisait une
des principales branches de la production
marocaine dans une situation particulière-
ment défavorable aux intérêts métropolitains
comme à ceux du Maroc lui-inême, et son
maintien même fut, au début de cette an-
née, explicitement mis en cause.
Des conversations officieuses réunirent en
mars, à Paris, des représentants des coopé-
ratives métropolitaines et des colons maro-
cains; l'accord entre eux devait être relati-
vement aisé et les deux Gouvernements en-
registrèrent avec satisfaction un certain nom-
bre de vœux qu'ils s'engageaient à prendre
en considération. Ces vœux tendaient a
maintenir un Hen économique indispensable
aux deux pays, mais à stabiliser le contin-
uent au chiffre de -- 1.700.000 quintaux ac-
cordé pendant la campagne précédente, et
qui répondait à des nécessités vitales pour le
Maroc, dans le cadre de son économie géné-
rale. Si le Maroc désirait augmenter ce
chiffre dans l'avenir, il ne pourrait l'obtenir
que pour" des quantités égales à celles qu'il
aurait envoyées en France l'année précé-
dente comme blés améliorés, d'une qualité et
d'une propreté reconnues, et à des prix né-
cessairement plus élevés. En outre, eu main-
tenait un échelonnement des arrivages en
France, qui en répartirait la m-iajetire par-
tie-(8/10) pendant les mois de juin à novem-
bre inclus, condition nécessaire pour le
Maroc, insuffisamment outillé encore en vue
du stuckage de ses céréales, et dont l'appli-
cation s'accorde, d'ailleurs, semble-t-il, avec
les besoins du ravitaillement de la Métro-
pole.
Le Gouvernement du Protectorat, sous
l'impulsion du Résident Général, M. Lucien
Saint, a tenu ses promesses : embryon, dès
cette année, d'une classification des blés à
l'exportation, nécessaire pour la valorisation
des quantités améliorées ; élaboration d'un
programme de construction de silos coopé-
ratifs à l'intérieur du pays aboutissant dans
les ports à des appareils de chargement
rapide ijourvus d'installations intérieures
qui assureront le classement des catégories
de blé et la sécurité, sous ce rapport, des
opérations des coopératives de colons, res-
tées les promotrices de l'effort à accomplir.
Ce vaste programme, qui touche à tant d'in-
térêts divers, ne pourra évidemment donner
dès cette année tous les fruits qu'on en peut
attendre ; l'œuvre qu'il amorce est une œu-
vre de longue haleine. Le Maroc compte sur
le crédit que lui valent ses premiers efforts
et sur l'accord de statu quo provisoire
conclu récemment sous l'égide du Gwvcrne-
ment français pour que lui soient consentis
les délais nécessaires à son action et que la
"Question du contingentement de ses blés ne
soit pas soulevée avant qu'il ait pu effectuer
le rétablissement nécessaire.
Il est bon d'ajouter que le Gouvernement
du Protectorat a pris en outre, et dans le
même sens, des le mois de juin dernier, une
mesure énergique sous la forme de la prohi-
bition d'importation des blés. La mesure
unilatérale prise par la Métropole du relè-
vement de ses droits à l'entrée risquait de
compliquer la situation en créant une prime
considérable à l'envoi des blés marocains en
France et en portant, par voie de consé-
quence, atteinte à l'engagement pris par le
Maroc de prélever sur sa production, préa-
lablement à toute exportation, les quantités
nécessaires à ses propres besoins. Les diffi-
cultés créées à l'intérieur du pays pur une
telle mesure n'étaient pas à négliger; mais
les servitudes internationales imposées au
pays quant à sa protection douanière ne
permettaient pas d'autre solution. Le Muior
l'a prise sans hésiter, pour tenir ses enga-
gcments; sa lionne foi évidente doit lui
valoir le crédit qui lui est nécessaire pour
mener à bonne fin l'œuvre entreprise.
Erne,,' Ivautres,
Sénateur de la Marna,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
La foire de Marseille
l' 1
M. Maginot
présidera la Journée de clôture
L'inauguration de la Foire internationale de
Marseille aura lieu le 14 septembre, cous la
présidence de M. Germain-Martin, sous-secré .,
tnire - d'Etat.
Cette année, l'importance accrue de la
Foire internationale de Marseille a nécessité
un agrandissement notoire de l'enceinte qu'elle
occupait au Parc Chanot et la construction de
vastes halls industriels destinés aux industries
métropolitaines et méditerranéennes.
Les colonies y tiendront une place consi-
dérahle. d'ailleurs proportionnée au titre de
métropole coloniale que tout le monde recon-
naît à Marseille.
De nombreuses visites de groupements éco-
nomiques méditerranéens sont annoncées pen-
dant toute la durée de la Foire et les délégués
de toutes les Chambres de Commerce fran-
çaises des villes que baigne la mer latine assis-
teront à la journée de clôture, qui sera présidée
par M. Maginot.
Une animation exceptionnelle règne déjà
depuis quelques jours à Marseille, où l'on
attend, à l'occasion et pendant toute la durée
de la Foire, de très nombreux visiteurs. Toutes
les mesures ont été prises pour leur assurer
toutes facilités de transport et de logement.
4Mi
Les élections sénatoriales
»♦
Au mois d'octobre prochain, ainsi que
nous l'avons annoncé, se fera le renouvelle-
ment d'un tiers du Sénat. Trente départe-
ments métropolitains, Alger, les deux
vieilles colonies de la Guadeloupe et de la
Réunion désigneront leurs représentants au
Luxembourg.
"Rappelons quo 98 sénateurs seront élus
pour -- une période de neuf années.
Au nombre des personnalités « colonia-
les n soumises à la réélection nous notons :
MM. Paul Doumer (Corse), président du
Sénat, ancien Gouverneur général de l'In-
dochine (gauche démocratique) ; Henry Bé-
renger (Guadeloupe), ambassadeur de
France (gauche démocratique); Lucien Hu-
bert (Ardennes), président de la commission
des Affaires étrangères, président de l'Asso-
ciation des anciens élèves de l'Ecole colo-
niale (gauche démocratique) ; Albert Sarraut
(Aude), ancien ministre, ancien Gouverneur
général de l'Indochine (gauche démocrati-
que) ; Messimy (Ain), ancien ministre des
Colonies ; Schramcck (Bouches-du-Rhône) ,
ancien ministre, ancien Gouverneur général
de Madagascar (gauche démocratique) ;
François-Marsal (Cantal), ancien président
du Conseil, président de l'Union coloniale
(Union républicaine) ; Henry de Jouvenel
(Corrèze), non inscrit, ancien ministre, an-
cien Haut Commissaire de la République
française en Syrie; Jacques Duroux (Alger)
(gauche démocratique); Léonus Bénard (La
Réunion) (gauche démocratique).
L' « AFRIQUE »
et les Chargeurs Réunis
Il est tout à fait, regrettable que la
Compagnie des Chargeurs Réunis ait laissé
au Syndicat des Capitaines au long cours
de la Manche, le soin de défendre la mé-
moire du (api/aille Ledit, commandant, de
l'Afri(Itie, lors du naufrage de ce navire.
Cette Compagnie « Marche ou Crève 1)
n'a pas protesté contre les allégations de
VAvocat Général de la Cour de Rouen, qui
prétendait que le capitaine Ledu n'a pas
été, lors du naufrage, fil pleine possession
de tous ses moyens intellectuels et physi-
qucs,
Cet excellent marin, décoré de la Légion
d'honneur et de la Croix de guerre avec
palmes, n'a fait, hélas ! qu'obéir aux ordres
formels de la Compagnie des Cllargt'lIrs
Réunis qui n'aurait pas toléré que l'Afrique,
insuf fisamment réparé, ne parte pas, même
pour le « grand voyage t.
La protestation des camarades du capi-
taine Ledu n'est pas à l' honneur de la
Compagnie de navigation « Marche ou
crève », dont tous les états-majors et marins
sont dignes des plus grands éloges pour leur
tenue, leur dévouement et suhout pour l'ab-
négation dont, ils font preuve en naviguant
sur des « sabots ».
Rendons grâce à notre confrère, le Bulle-
tin du Syndicat des capitaines au long cours,
qui se joint à nous pour protester contre les
victimes vivantes de l'Afrique, aprc's les
victimes noyées des Chargeurs Réunis.
leii
EN MER
Le vapeur M edjerda, d'une maison d'ar-
mement rochelaise, venait de décharger
1.200 tonnes de bois du Gabon à La Rochel-
le-Pallice et avait quitté ce port à destina-
tion de Rouen. Peu après son départ, il
s'échoua au sud-est de l'île de Ré, sur les
rochers de Chauveau. Les remorqueurs Pier-
re-Labordièrc et Toiras ont essayé de le sor-
tir, mais en vain. On craint qu'il faille at-
tendre une forte marée pour le tirer de sa
situation.
-et.'
La croisière du'j" Tourville
»♦«
Le nouveau croiseur français Tourville,
dont nous suivons la croisière autour du
monde, a. quitté Melbourne hier pour aller
à Frccmantle, où il restera du 16 au 22 sep-
tembre. De là, il ira à Singapour (24-27
octobre), à Madras (7-13 novembre) et à Co-
lombo (18-28 novembre).
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 9 septembre, le taux de la pias-
tre à Saigon élmit, de 11 25.
Le gouverneur général de l'Indochine vient,
de faire connaître au ministre des Colonies qu'h.
la date du 11 septembre 192D, le taux officiel de
la piastre était de 11 fr. 20.
Les fruits d'Amérique..
ou des colonies f
«♦»
fit
Les statistiques sont, malgré leur
rigoureuse- inexactitude, toujours
édifiantes. Dans le sable mouvant
des chif fres, elles donnent une base solide
d'appréciation, qui manque aux dissertations
les plus abondantes.
Nous achetons des fruits aux Etats-Unis.
Nous leur en avons acheté pendant le pre-
mier semestre de [929 pour 108.000.000 de
franc s y au lieu de 39 millions pendant le
premier semestre 1928. Notre jeune confrère
M. /.-C. Février, dans l'Avenir, s'étonne de
cette augmentation et s'en indigne.
Les raisons en sont multiples.
Si nous prenions le détail !
Il y a d abord les abricots de Californie,
quelques autres aussi qui servent à faire des
compotes quand les confitures de France
sont éPuisées.
Il y a des pommes, des poires, des Mall-
ges; des mandarines et des raisins, -- car
l' A , otisse notre vin ma i s nous
l'Amérique repousse notre vin mais nous
inonde des fruits de ses vignes - qui arri
vent en France à une époque où nos vergers
ne produisent rien et y font l'effd de pri-
meurs. Tristes primeurs, en vérité, durcies
dans les glacières, desséchées dans les voya-
ges, mais qui font bonne figure sur les ta-
bles de nos Palaces internationaux.
Il y a la consommation de plus en plus
grande de bananes dont tontes ne viennent
pas des Canaries, dont un grand nombre, et
des mcillturcs, nous sont envoyées par les
lies des Etats-Unis.
L est d ailleurs pour concurrencer les ha-I
nanes étrangères que. après les tentatives I
faites en Guinée, qui, un jour ou l'autre,
réussiront grâce aux ef forts des sénateurs
A bel Garde y, Isidore Tournait et Henry
COHlicr, va être tentée, sous les auspices de
M. Henry Bérenger, l'organisation de !a
la culture en grand de la banane à la Gua-
deloupe.
Donc, il ne faut pas désespérer. Les fruits
exotiques qui viennent en France dans les
caisses américaines sont consommés, pour Ici
plus grande portion, par une clientèle spé-
ciale qui les réclame.
Les autres, nous pourrons les remplacer
bien vite avec du travail et de la méthode en
intensifiant la culture des primeurs dans
l'Afrique du Nord, des bananes et des
ananas en Guinée, des bananes et des
fruits exotiques dans ces Paradis terrestres
que sont les Antilles.
Enfin, il faut le dire, si nous avons acheté
beaucoup de fruits aux Etats-Unis pendant
le premier semestre 1929 c'est parce que
1928 fut une mauvaise année en France, que
les prunes, les poires, les abricots, les pèches,
les mirabelles y furent rares et coûteux.
Espérons que les colonies viendront sans
tarder à la rescousse pour nous affranchir
des fruits, américains payés en dollars, es-
pagnols réglés en pesetas, italiens. soldés en
lires.
Et en attendaJlt, souhaitons aux vergers de
France, la belle alternance de pluie et de
soleil qui mûrit les fruits et remplit la
gra p pt,
Marcel Ruedet.
Un corps de garde
Blidah, qui n'a d'autre titre de gloire que
sa couronne de fleurs d'oranger, possède
pourtant un joyau archéologique : le
Corps de Garde des Janissaires turcs du
Hakem, rue de Gueydon, en face la Mos-
quée, seul vestige de l'antique domination
ottomane sur la petite ville, avant l'occupa-
tion française.
De ses - anciens occupants il ne reste plus
âme qui vive et, n'était un nom de rue, la
rue des Kouloughli, ou métis d'indigènes et
de la soldatesque turque, il n'en subsisterait
même plus le souvenir, si par malheur on
laissait l'ignorant propriétaire actuel du
Corps de Garde des Janissaires mettre à exé-
cution son projet de démolition.
La salle est occupée par un humble gril-
leur de café qui, le matin, tourne son brûloir
et enfume la ruelle d'une fumée aromatique
et bleue et, l'après-midi, pile très fin dans
un bassin, à grands renforts de han ! pour
soulever le lourd pilon de métal haut de la
hauteur d'un homme, le précieux grain bru-
ni. Une poussière rousse l'environne et char-
bonne ses cils, lourds comme ceux d'une
beauté.
Un fourneau de style très ancien est amé-
nagé dans un coin, et il est couvert d'une
toiture de rondins de cèdre imputrescibles,
d'une conservation parfaite.
Le grilleur indigène a reçu son congé et
le vandale projette d'édifier sur l'emplace-
ment historique une banale construction mo-
derne.
Le sympathique commandant Rocas fait
appel à la municipalité blidéenne et à l'ac-
tion du Syndicat d'Initiative pour que soit
conservé à Blidah le seul monument archéo-
logique qu'elle possède.
Ce n'est pas à l'heure de la célébration de
ses cent ans que l'Algérie française se mon-
trera insouciante des vestiges de son passé
antérieur. Des décrets judicieux appliquant
en Algérie la loi sur l'embellissement,
l'aménagement et l'extension urbaine, pré-
voient « les servitudes particulières, hygié-
niques, archéologiques et esthétiques » à en-
visager et donne pouvoir aux communes
d'établir des propositions à ce sujet.
A défaut d entente avec le propriétaire, le
Conseil de Préfecture doit fixer le prix
d'achat sauf appel au Conseil d'Etat.
0 Toutes-Puissances administratives et
municipales, conservez à Blidah, la villette
des roses, son joyau du Corps de Garde des
Janissaires du Hakem.
Jtof0f»«f Etiaaa-Rliaia.
LIRE EN 20 PAGE :
L'Industrie automobile française.
L'Aviation Coloniale.
Le Vatican et la Palestine.
Pour les* torpillés et leg sinistrés maritimes,
par Eugène DEVAUX.
Le « Tirigraphe »
«♦«
Voici une chanson recueillie par M. le
contrôleur Colac, que les gens de l'Atlas,
les rudes et féroces chleuhs, chantent sur
une mélopée de désespérance à l'adresse de
l'aéroplane, cette cigogne guerrière, à la-
quelle, par une métaphore naïve, ou par
suite d'une confusion explicable, ils ont
donné le nom du télégraphe ou « tirigra-
phc ", ces deux inventions infernales re-
présentant à leurs yeux les deux pôles du
merveilleux roumi : le merveilleux dans le
mystère, ou télégraphe, a prêté son nom
mystique au merveilleux brutal dont le té-
moignage des yeux ne peut être révoqué,
l'avion.
La cigogne s'est envolée
Portant la flamme,
Les cieux sont aussi
Au service du roumi.
0 tirigraphe, où emportes-tu
Ce bouleversement terrible !
A l'oiseau tu as volé ses ailes
Au lion tu as volé sa voix.
Tu portes des canons.
Quand nous entendons ton « ron-ton »
L'épouvante nous gagne.
Tirigraphe où tu seras
Je n'habiterai pas.
Il échappe à mes mains
Que ne puis-je m'en saisir !
Malédictions sur lui !
Qu'il tombe chez nous
Que nous nous en emparions.
Que mon cceur puisse enfin
Satisfaire ma vengeance.
L'épouvante frappe ces peuplades turbu-
lentes à l'impressionnant défilé des moyens
de pacification dont dispose la France. Leur
rancœur qui ne désarme pas, et leurs envies
sanguinaires légitiment l'emploi de la force
pour leur inculquer la raison. Et impuis-
sants ils voient passer au-dessus de leurs
têtes, par un ciel favorable, les oiseaux qui
maintiennent l'ère de la Paix.
H B.-II
:
Sagesse orientale
-6-
Ne te mets pas mal avec ton voisin : il
reste, les autres passent.
DÉMOGRAPHIE NORD-AFRICAINE
La population européenne de l'Afrique du
Nord, à prédominance nettement française,
atteignait, il y a trois ans, d'après les chif-
fres officiels :
833.000 habitants pour l'Algérie (5 mil-
lions 600.000 indigènes), 173.000 pour la Tu-
nisie (2 millions d'indigènes) et igj.ooo
pour le Maroc (4.600.000 indigènes), soit un
total de 1,111.000 au milieu d'une popula-
tion autochtone de II.8OO.CJOO individus.
On estime qu'il y a actuellement 1 mil-
lion 140.00 > Européens installés dans les
frois pays nord-africaine;, Ce qui donne, en
chiffres ronds, une population de 13 mil-
lions d'habitants pour nojre empire de
l'Afrique du Nord.
-040-
1. L'ANTENNE COLONIALE
A. O. F. et A. E F.
En plus des émetteurs de grandes oncles
déjà en service, deux nouvelles stations té-
légraphiques à ondes courtes vont être ins-
tallées à Bamako cl à Brazzaville. La pre-
mière, FZN, émettra sur 14 111. 7, io m. 5,
^o m. 7 et 70 m. q et l'au.re, 1* ZI, sur
16 m. 2, 25 m., 29 m. 8 et 72 m. 9.
8 i
Dépêches de l'Indochine
.11
Xies intérêts français en Annam
Le CU/lseil local des Intérêts l'rinçais
nouvellement créé, se réunira à Hué le 10
octobre en session ordinaire.
Anniversaire
l'occasion du l'y anniversaire de la
bataille de la Marne. a eu lieu à Saigon un
banquet de l'Association Cochinchinolse
des Anciens Combattants en présence du
Gouverneur générât Pasquie-r et du Gou-
verneur de la (:o"¡'¡/lI'ltinc Kruuthetmer.
IA.' banquet fut suivi d'une soirée qui réu-
nit une nombreuse, assistance et qui se
]>rolon
Iiulopncifi.
Les bois coloniaux au port de Paris
Apprenant que des billes de bois de nos
olonies se trouvaient sur les quais de Pa-
is (Célestins et la Râpée), j'ai tenu à cons-
ulter ce phénomène qui, s'il était vrai, ne
manquerait pas d'intéresser tous ceux qui
uivnnt les rapports commerciaux entre la
"rancc et ses Colonies. Jusqu'à présent les
"ment aux flancs du cargo mouillé en rade
de Port-Gentil.
Après avoir traversé le parc à charbon
de Bernot, j'arrivai au quai de la Kapéc,
où sont amoncelées une trentaine de billes
d'okoumé îort belles, marquées S.C.A. F.
Elles pèsent en moyenne 3 tonnes (l'une
Billes d'Ohoumé du Gabon sur le Quai des Célestins
iSÂJL
billes d'acajou, d'iroko et d'okoumé, pour
ne citer que les essences de réelle valeur, ne
se trouvaient que sur les quais de nos
grands ports de Bordeaux, du Havre, et de
Marseille, mais surtout sur les quais de
Bordeaux.
Les Annales Coloniales, dans l'exposé des
bases d'une politique des Bois Coloniaux,
sous la plume de ses distingués collabora-
teurs, Ernest Ilaudos, Goude, Valude, ont
mené une énergique campagne en faveur
du développement ou de la création de mar-
chés de bois coloniaux.
Ce me fut donc une fort agréable surprise
de trouver hier sur le quai des Célestins
quelques billes d'okoumé, provenant du Ga-
bon, et non du Sénégal, comme certains le
Service photographique des Annales «oloiiiules)
d'elles va jusqu'à 4.71 1 kilos). Une seule
était débitée en planches. Quelque essai
sans doute de ce mode d'expédition dont on
ne peut que souhaiter la réussite.
La Compagnie Générale de Navigation
qui a amené ces bois du Havre pour une des
entreprises parisiennes de bois coloniaux,
ne manquera celles pas d'approvisionner
le marché parisien de cette précieuse
matière première.
Le port de. Paris, dont les quais s'éten-
dent sur les berges de la Seine jusqu'à Cré-
teil, véritable havre* des péniches, est sur-
tout animé depuis le pont National jusqu'à
l'ile Saint-Lüuis.
Les compagnies de navigation ont leurs
bureaux sur les berges, contre les parapets
te l'arc: à bois coloniaux du Quai de la Râpée
croient, car le Sénégal est, hélas ! totale-
ment déboisé.
Ce lot se compose de billes de 2 à 3 ton-
nes, équarries et l'une d'elle mesure 1 m. 20
de haut. Elles portent encore les anneaux
qui ont servi à les accoupler en drômes
pour la descente de POgoeué et l'achemine-
Scrvice pholographiqite dos .lmiet sur les 11.035 tonnes à l'arrivage, les
bois de nos colonies ont une large part qui
ne fera què s'accentuer au fur et à mesure
d:; leur emploi par l'industrie paiisienne
du faubourg Saint-Antoine.
fiMfféfie Oeufliijr.
46° 46' latitude nord
58° 30' longitude ouest
Une distribution des prix aux iles
Saint-Pierre-et-Miquelon
Il y avait, à cette distribution des prix.
M. Henri Sautot, Gouverneur intérimaire de
la Colonie, qui présidait ; il y avait à ses côtés
le maire de Saint-Pierre, le président de l' As-
sociation des Anciens Combattants, le consul
de Sa Majesté britannique, les membres du
Conseil d'administration, du Conseil municipal.
du Conseil de l'instruction publique. les chefs
de Service ; il y avait, dans la Salle des Fêtes,
toutes les mamans, tous les enfants et, j'ima-
gine, encore bien d'autres assistants, pour
applaudir les lauréats et aussi le programme
de piano, chant, récitation et u chant mimé ».
L'on ne doit pas être blasé sur les fêtes.
aux îles françaises battues par les vents et les
flots du Nord-Atlantique, et les réunions d'un
caractère familial y sont toujours, sans doute,
en grande faveur.
Et c'est bien un langage de père de famille
ou de frère aîné qu'a tenu M. Henri Saulot.
prononçant le discours traditionnel. Ainsi a-t-il
représenté dignement, en. cette circonstance,
comme en d'autres plus sévères, et M. Juva-
non. l'éminent Gouverneur de la Colonie, et
la lointaine Métropole.
« Le maître, disait-il aux enfants, vous
apparaît bien, quelquefois, sous la figure du
gendarme qui vient bien importunément. vous
semhle-t-il. stimuler votre volonté assoupie ou
distraite pour la ramener vers le travail et l'ef-
fort : mais. dans le fond de votre cœur. vous
l' aimez, ce maître. vous vous accoutumez à
le considérer comme un ami qui ne fait que
remplacer peur vous à l'école la famille
momentanément absente en veillant sur vos
petites personnes avec les mêmes soins
attentifs que vos parents. »
Par la suite, le distingué Gouverneur se sen-
tait bien obligé, à propos de la fréquentation
scolaire. de gronder un peu, mais c'était sur
le même ton affectueux :
« En plein hiver, je le sais. il est souvent
pénible d'affronter la neige, le vent et le froid
pour se rendre à l'école, et l'enfant a peu
d'efforts à faire pour attendrir la maman et lui
arracher la dispense de classe tant désirée,
mais quelle excuse faire valoir par un beau
jour ensoleillé, alors que la neige se fond aux
premiers chauds rayons ? Et pourtant les
absences étaient encore nombreuses ; c est que
le cœur des mamans, lui aussi, se fondait à
ces doux rayons dans une tendresse que je me
permets de qualifier de coupable et qui leur
faisait encore accorder à 1 enfant gâté la per-
mission de remplacer la classe par une bonne
partie de traîneau. »
Puis M. Henri Sautot. en bon et renseigné
psychologue, attribua nombre d'échecs aux
examens à une extrême timidité de certains
élèves :
« La timidité est, j'en conviens, un senti-
ment naturel à cet âge. mais il faut que vous-
mêmes. mes enfants, vous fassiel. un petit effort
de raisonnement pour vous, bien convaincre que
les membres du jury chargés de vous interroger
aux examens sont pour vous. avant tout, des
amis bienveillants plutôt que de rébarbatifs et
grincheux examinateurs. C est un peu pour
cette raison, pour accroître votre confiance en
vous-mêmes, pour vous apprivoiser vis-à-vis du
jury - que j'ai prié, -- cette - année, - deux de - vos
distingués compatriotes, membres élus du
Conseil d'administration, de bien vouloir accep-
ter de faire partie de l'aréopage chargé de
juger vos connaissances, afin de lui faire un
visage moins sévère et pour vous pl us fami lier. )
Petits Saint-Pierrais, petites Saint-Pierraises.
qui avez finalement chanté la Marseillaise de
Il tout votre cœur de bons petits Français H.
ainsi que le chef de la Colonie vous y avait
invités, jeunes frérots aux joues rougies par les
parties de traîneau, quand ce n' est pas par
une timidité qu'il faut apprivoiser vis-à-vis du
jury, avez-vous senti passer, dans ce bref dis-
cours, la bonté, qui fait, peut-etre, la plus
grande force de notre pays ? On aime à le
croire. Vous ne pouvez être insensibles à un
langage sensible. Vous avez, sur le Palmarès
où figurent vos récompenses, des noms telle-
ment de chez Pou;, ! Vous vous appelez. Lu-
gène Beaupertuis. Georges Apestéguv, René
Legdf. Robert Allain. et toute l'histoire de
nos vieilles provinces aventureuses chante dans
ces syllabes.
Quant à vous, Gérard Briand, qui ave/ eu
tant de prix, j' espère bien que vous êtes d ori-
gine nantaise, comme celui de vos homonymes
qui veut faire de notre patrie un lien de ten-
dresse ou. tout au moins, de raison -
entre tous les hommes.
René de f̃+++̃ -------
Syrie et Palestine
t
La situation reste troublée en Palestine
Trois nurses, une britannique, et les
deux autres artibes, qui *<• rendaient au
chevet d'une femme arabe malade tfans le
villaqe
qui n'ont consenti à les lâcher '/I/'IIJn'I",,,
avoir acquis lu ci rlitude que le s malheu-
reuses n'étaient pus
I n policier juif a été qi icveiucnt bh'ss*1,
à coups de feu jmr des puijsuns arabes
d'Alla, près th' ('ui fja.
I.a campagne de récrimination se crislui-
lisc autour de trois points : 1 1 les atrocités
sur lesquelles l'enquête a ,'Oll/ll/t'I)I',; pli/'
t'e.rhumution des cadavres des victimes ;
̃J° la prétendue inefficat'ifé des mesures
de protection prises par les forces britan-
niques. A ce propos, la presse juive ac-
cuse les fonctionnaires et les policiers, tant
britanniques qu'arabes, de s'élre dcUbe-
ré'inent abstenus d'intervenir , 3° la
plainte des Arabes, au sujet des grandes
quantités d'armes que jiosscdcntJes juifs.
I.,'s Arabes attaquent toujours la jiroela-
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