Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-09-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 septembre 1929 03 septembre 1929
Description : 1929/09/03 (A30,N131). 1929/09/03 (A30,N131).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280606f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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LA POLITIQUE INDIGÈNE AU TOGO
OUIML
co- '1&. -4
J'achève la lecture du rapport annuel
adressé au Conseil de la Société des Na-
tions, sur l'administration sous mandat du
territoire du Togo, pendant l'année 1928.
Rapport administratif au plein sens du
mot. Pas de littérature. Des documents, des
chiffres, méthodiquement classés, mais plus
éloquents que toutes les littératures. Témoins
parlants de la probité d'une gestion maté-
rielle et morale qui plane bien au-dessus de
tous les parti-pris de méfiance et de dénigre-
ment systématique. *
Je songe plus particulièrement aux chapi-
tres consacrés à l'enseignement, à la santé
publique et à l'assistance médicale, à la jus-
tice indigène, à la participation dès indigè-
nes, à la gestion des intérêts locaux et géné-
raux, à la situation économique, à tous ces
services en lesquels s'exprime, dans les faits
et non plus dans les programmes verbaux et
théoriques, ce qu'on est convenu d'appeler la
politique indigène.
Le chapitre consacré à l'enseignement se
termine par un tableau où je prends ces sim-
ples chiffres :
Recettes liscales Crédits affectés
Années recouvrées sur au service de
les indigènes l'enseignement Pourcentage
en marks en mflrks
1 53oooo 93-375 1; 6 01
192. 530 ooo 93-375 17,6 1p
1913 * 578.0(00 72-650 12,4
1914 680.000 86.450 12,7
en Irunes en francs
1925 o.,. 1.954.000 690.697 35,35
1926 2.797.000 785-9^3 28,10
1927 6.600.000 1.369.172 20,74
1928 6.6oo.ooo 1.701.577 25,78
1929 6.700.000 1.886.525 28,15%
Le chapitre sur l'Assistance Médicale et I Hygiène se termine par un tableau ana.
lnrrnp •
.fI" Crédits affec-
tés & J'assis-
Annêe8 Recettes recou- tance médicale
t vrées sur les etùt'hymCne
indigènes des indigènes Pourcentage
en marks en marks
1913 .,. 578.000 331-285 57,31
3 .!. 680.000 425.085 62,50%
* * en francs en francs
1.954.000 1.608.721 82,32
.rlJj 2.797 .000 2.510.297 89,74
y 6.6oo.ooo 4744.000 71,87
1928 6.600.000 6.200.000 93>93
j; 6.700.000 6.287.000 93,83%
.- >
Ainsi quand on demande 100 francs aux
indigènes on leur rend 28 fr. 15 sous forme
d'enseignement et 93 fr. 83 sous forme de
santé.
Ces chiffres n'ont-ils pas leur éloquence,
ne suffisent-ils pas à caractériser une poli-
tique indigène ?
Mais ce n'est pas tout, les chapitres consa-
crés à la justice indigène, à la participation
des indigènes à la gestion des intérêts locaux
et généraux, au développement de l'agricul.
ture apportent des documents non moins pro-
bants.
Je citerai seulement ces renseignements
que j'emprunte au chapitfe de l'agriculture.
A la station agricole de Tové il a été semé
en 1928, plus de 500.000 caféiers et repiqué
Ph néninii hre* d'attente. uour les distribuer
-- r-r-------- - .-
en 1929, plus de 100.000 plants. Les de-
mandes des indigènes ne cessent de s'ac-
croître. Elles ont été, pour le seul cercle de
Klouto, de 242.000 plants en 1928. L'école
des moniteurs agricoles a été fréquentée en
1928 par 16 élèves. Sept ont subi avec suc-
cès l'examen de sortie et ont été affectés dans
différents cercles du territoire. Ces moni-
teurs stagiaires accompagnent, à tour de rôle,
le chef de station au cours de ses tournées
afin de se familiariser avec leurs futures
fonctions.
A la plantation du Kasséna, dans le cer-
cle de Sokodé, a été entreprise une vaste
expérimentation de la culture du kapokier.
Depuis les premiers travaux, en mai 1927,
plus de 57.000 kapokiers ont été plantés sur
350 hectares, divisés en 25 parcelles entou-
rées chacune d'un chemin pare-feu. En fin
d'années 250 nouveaux hectares étaient dé-
frichés et les routes d'exploitation étaient
ouvertes sur une longueur de 6 kilomètres.
Ailleurs, dans la région de Lomé, la plan-
tation de Toblekore est destinée à l'expé-
rimentation de la culture du palmier à
huile.
Les premiers travaux d aménagement ont
conunencé en 1928 et déjà cent-cinquante
hectares de terrain étaient défrichés en fin
d'année et 52 hectares plantés en palmiers
provenant des stations expérimentales de
Pobé et de Lomé.
On a distribué 824 tonnes de graines de
coton. Des concours agricoles ont été organi-
sés en fin d'année dans les cercles de Lomé,
Anécho, Klouto, Atakpamé et Sokodé.
Enfin les cultures vivrières, maïs, manioc,
igname, piments, se développent et font
même l'objet d'un important commerce d ex-
portation vers les colonies voisines, notam-
- ment en Gold Coast.
Ainsi le développement méthodique accom-
pagne le développement sanitaire et social.
Et abandonnant le rapport où j'ai puisé
tous ces renseignements sans y rien ajouter,
j'évoque certain incident de séance qui se dé-
roula à l'avant-dernière session de la Com-
mission des mandats à Genève.
On examinait l'ouvrage d'un certain amé-
ricain, nommé Buell, si je ne me trompe, in-
titulé a le problème indigène 9, (lui se pré-
sentait comme le rapport d'une enquête gé-
nérale sur les questions de politique indi-
gène en Afrique Occidentale. Etude qui don-
nait l'impression d'une haute impartialité et
de la. plus grande objectivité. Chaque fait
énoncé était renforcé d'une note, d'un docu-
ment plus ou moins authentique ou d'une ré-
férence.
Et, comme par hasard, l'ensemble des con-
clusions était fort peu favorable à l'œuvre
française en A. O. F. et dans les pays de
mandat. L'auteur nous reprochait de prati-
quer une politique impérialiste et utilitaire.
Le président de la Commission, M. Rap-
part, représentant la Suisse, paraissait for-
tement impressionné.
La délégation française, composée de MM.
Franceschl, Duchène et le gouverneur Mar-
chand, commissaire de la képublique au
Cameroun, écoutait avec une indignation con-
tenue et une violente amertume ces critiques
auxquelles le président paraissait s'associer
complaisamment, quand un des membres
étrangers dè la Commission, M. Van Oerst
(Hollande), crut nécessaire de faire remar-
quer que M. Buell était venu lui présenter
son ouvrage achevé avant de se rendre sur
place en Afrique. Sir Luggard (Anglais),
avec toute l'autorité qui s attache à son
nom, confirma les dires de M. Van Oerst et,
ce jour-là, M. Rappart n'alla pas plus
avant.
Certes je trouverais de fort mauvais goût 1
de demander à tous les Buell, qui vont se
documenter dans les universités allemandes,
sur les méthodes coloniales de la France, de
s'appliquer plutôt à nous fournir des docu-
ments, qui nous seraient très utiles, sur la
politique qu'on dit aussi impérialiste et uti-
litaire de 1 Amérique, au Mexique et à Cuba.
Mais je pense qu'il est bon que tous les hon-
nêtes gens, même à la Commission des man-
dats, puissent leur opposer des documents
honnêtes comme celui que j'ai sous les yeux.
Edenne Anl..el,,-
Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
l'Algérie et des Proteclo-
rats.
Modèles d'ébène
«•«
Le peintre René Gaillard sut naguère ra-
jeunir le thème des Trois Grâces en grou-
pant sur sa toile, de la façon, d'ailleurs, la
plus heureuse, une femme blanche, une fem-
me noire et une Indienne.
Il vient d'achever aujourd'hui le portrait
d'une Martiniquaise fort jolie et vêtue de
toilettes très parisiennes.
Comme le peintre montrait son œuvre à
son ami Tiluzè qui dessine et peint égale-
ment avec talent, celui-ci avoua sa préfé-
rence pour la race blanche.
Mais enfin, riposta Gaillard, me diras-
tu pourquoi tu es hostile à ces corps d'ébène,
qui offrent à l'artiste mille surprises in-
soupçonnées ?
- Ma foi, répondit avec bonhomie Albert
Tiluze je n'ai qu'une raison et c'est une rai-
son. musicale.
Musicale ? ? ?
Mais oui, puisqu'il est dit qu'une blan-
che vaut deux noires 1
La carte complète du Sahara
Le commandant Le Martre, chef du service
topographique du XIXe corps d'armée à AI-
Ser, vient, avec l'aide de ses collaborateurs,
d'achever la première carte complète du
Sahara.
Entièrement connu, le grand désert est aussi
entièrement jalonné. Des voies ferrées le pénè-
trent assez loin en deux points, à Touggourt et
à Colomb-Béchar; du point terminus de ces
lignes partent des pistes qui sillonnent en tous
sens l'immensité bralante.
Ces pistes sont dotées d'une signalisation
complète, claire, pratique, et que la nature du
terrain a permis de simplifier à l'extrême. Il
est désormais impossible de se perdre en
Sahara.
Cette carte est surtout précieuse depuis que
se succèdent non seulement les randonnées
transsahariennes, mais les missions d'études
sérieuses de cette zone.
LinEENVPAQE:
L'Aviation coloniale ; Syrie et Palestine ; A l'Académie des Inscriptions et Belles
Lettres ; La croisière.. du TourtHUa, - '--' -., -
DE LA HAYE A GENÈVE 1
.,.
APRES LA MARNE, L'YBER ET VERDUN
a
L'Europe est. une fatalité gio-
graphique, - sociale, économique.
Ù'âïgré les incartades -dàvu -e&w--
den à La Haye qui s apparentent directe-
ment à celles d'un Guillaume II d'avant-
guerre, l'Europe se fera, grâce au bon sens
et au patriotisme européen de quelques diri-
geants de l'ancien continent. Si elle ne se
constituait pas, ce serait grand dommage
pour la France comme pour l'Allemagne,
l'Italie et la Pologne, et encore bien plus
pour la Grande-Bretagne qui semble vouloir
jouer, par Vintermédiaire du chancelier de
l'Echiquier, le rôle du mauvais coucheur
et aussi du mauvais marchand donc,
permettez-moi cette image, elle resterait éter-
nellement un panier de crabes.
Il y a bientôt quinze ans, j'ai osé dire et
écrire Horresco referens dans les An-
nales Coloniales, que la guerre allait cimen-
ter les Etats-Unis d'Europe beaucoup plus
tôt et beaucoup plus solidement que s'il n'y
avait pas eu ce cataclysme. le l'ai écrit
malgré ou sans la censure je l'ai dit dans
des réunions intimes différentes, dans les-
quelles se trouvaient notamment la sœur de
mon conf rère Léon Daudet, Mme Robert
Chauve lot, et je précisais même à l'adresse
du directeur de l Action Française: « Chère
amie, aujourd'hui votre frère fait du natio-
nalisme intégral sans savoir exactement ce
que seront les patries de demain. Mais soyez
certaine que s'il eût vécu sous Louis XI, fon-
dateur de l'Unité française, il aurait été
avec Charles de Guyenne et les grands vas-
saux contre le roi au nom du nationalisme.
Car en ce temps-là le patriotisme s'appelait
Alliou, Guyenne, Bourgogne ou Provence,
contre la royauté qui représentait tout sim-
plement la France, c'est-à-dire l'internatio-
nalisme d'alors P.
Que nous le voulions ou non, V Europe se
fera, puissance économique, militaire et so-
ciale de premier ordre en face des Etats-
Unis d'Amérique. Nécessité inéluctable pour
qu'elle ne devienne pas un pays mort comme
l'Asie Mineure d'aujourd'hui, ou bien uns
colonie des Yankees, des Sud-Américains, à
moins que ce soit des JaIllies. A défaut d'un
Snoulde", un Mac Donald ou un Henderson
doivent s'entendre avec un Muller ou un
Braun à Berlin, un Pilsudski à Varsovie, un
Briattd ou un Paul-Boncour à Paris et peut-
être bien avec un Mussolini à Rome, car le
chef du fascisme est un garçon qui sait
évoluer.
Dans l'Europe de demain, conception que
j'entrevoyais alors pour le lendemain de la
guerre, en dépit des criailleries imbéciles de
quelques esprits (?) attardés, la Francê fera,
grande figure et pourra entrer dans t asso-
ciation la tête haute.
Elle le devra sans doute à la victoire.
cette victoire dont le résultat le plus certain,
je l'écrivais ici dès décembre 1915, se tour-
nerait en eau de boudin ; elle le devra
surtout à son empire colonial si ordonné, si
cohérent, qui est à l'heure actuelle le seul
empire colonial qui tienne encore debout,
car l'Angleterre n a plus de colonies. Celles
où ses nationaux sont installés et habitent à
peu très seuls, sont quasi émancipées, car si
la Grande-Bretagne n'avait pas lâché les
rênes, les Anglo-Saxons de VAustralie, du
Sud-Africain ou du Canada n'auraient pas
supporté la tutelle britannique bien long-
temps. En Egypte, c'est le congé donné par
les disciples de Zagloul Pacha et reçu de
bonne grâce plutôt que de doubler une expé-
dition coloniale en Palestine d'une guerre
sur les bords du Nil. Ailleurs, aux Indes
comme en Gold Coast ou en Nigeria, ri-
chesse énorme mais situation militaire et
politique en l'air. Rien ou presque rie Il de
fait pour l'indigène et pour assurer le lende-
main du pays.
En résumé, seule dans les Etats-Unis,
d'Europe, la France pourra se présenter
avec un immense empire colonial, fait dt
l'association des indigènes avec nos natio-
naux, seule la France pourra doubler sa va-
leur métropolitaine, géographique et éconp-
mique d'immenses territoires qui seront les
marchés de demain.
Cela, il faut le dire, il importe que les
dirigeants le sachent au moment de la cons-
titution de l'Europe et ne fassent pas preuve
lors des négociations de cette ignorance
crasse de la valeur de notre patrie, qui a été
la caractéristique de M. Clemenceau pen-
dant toute sa vie et, malheureusement pour
nous, du jour même où il a pris le pouvoir
en 1917 jusqu'à celui où il a signé le traité
de Versailles.
-- Pour préciser les apports de chacun, ]
quelques experts géographes et coloniaux ne
seront pas superflus pour la France au
moment de la constitution de l'Europe.
Masrcet Jfuedtef.
Les Comités coloniaux
d'anciens combattants
L'extension aux Colonies de la législation
de l'Office National du Combattant, retardée
par suite de la nécessité de permettre aux
Administrations locales de procéder à l'étude
des conditions d'adaptation des règles propres
à la Métropole, va être très prochainement réa-
lisée.
D'ores et déjà, du reste, M. André Maginot
a fixé les conditions de fonctionnement des Co-
mités coloniaux d'anciens combattants par un
décret publié au Journal Officiel du 14 juillet
dernier. Le Ministre des Colonies a, par six
autres décrets, soumis a la signature du Chef
de l'Etat, créé des Comités coloniaux en Indo-
chine, en Afrique Occidentale Française, à la
Martinique, à la Guadeloupe, à la Guyane, à
la Réunion, en Afrique Equatoriale Fràçtite.
à Saint-FUirs» euMiquelon et M Cameroun.
Une mauvaise parole
du gardien do Marabout
du Moulay-Brahim
i Il l
,C Lë* sanctuaire vénéré de Moulay-Brahim,
situé dans l'Atlas à 46 kilomètres de Mar-
rakech, venait d'attirer une foule considé-
rable pèlerinant à l'occasion des fêtes an-
nuelles qui célèbrent la mémoire du grand
saint. Le mausolée était fait de bois précieux
constituant une pure merveille d'art maro-
cain. Les indigènes affluaient en une cohue
bariolée de tous les points du Maroc et mê-
me d'Algérie, afin de voir en ce jour an-
niversaire la chamelle sacrée que l'on pro-
mène.
Faut-il que tant de vénérables objets sa-
crés et merveilleux aient été soumis à l'in-
fluence maléfique d'une mauvaise parole du
gardien actuel du marabout ?
En effet, l'homme, un lettré qui lit les
journaux, manifesta à quelques Européens
une forte curiosité touchant les événements
de Palestine. Il tint alors ces propos : « Un
mouvement pourrait un jour se produire au
Maroc ! Certes, nous avons bien des moyens
de nous débarrasser des juifs. Nous n'avons
qu'à user des sortilèges. S'il y a une affaire
d'argent entre un israélite et un musulman,
celui-ci n'a qu'à aller trouver un sorcier
marabout et lui donner une certaine somme
pour dire une prière afin que le juif meure.
« Ou bien on prend un lézard, on met la
partie rouge de la tête dans du lait qu'on
ajoute par surprise à la nourriture de la per-
sonne visée. Quand la victime désignée a
inangé, elle devient atone, souffre du ventre
et suctombe. Vous voyez comme c'est sim-
ntc' »
l'ignore si jamais les maléfices des sor-
ciers arabes ont abouti comme en a l'intime
conviction le gardien de Moulay-Brahim,
mais il est certain que si les mauvaises in-
tentions des hommes ont une entrée jusqu'à
l'oreille d'Allah (le Tout-Puissant et misé-
ricordieux, qu'il soit exalté), comment faut-il
interpréter sa volonté qui vient de se ma-
nifester par un courroux impitoyable, détrui-
sant par le feu l'admirable sanctuaire de
Moulay-Brahim ?
Les musulmans peuvent être à bon droit
consternés d'une pareille sanction.
Quant au mouvement espéré, le gardien
mal embouché se trompe. Israélites, Arabes
et Berbères ne s'aiment peut-être pas outre
mesure, mais ils vivent en assez bonne in-
telligence. Ils font des affaires ensemble,
fréquentent les mêmes souks et se prêtent
mutuellement dp. t'arment
- O
- Et cependant le gardien du marabout ne
pouvait ignorer la parole du Coran qui lui
prescrivait : « Tourne sept fois ta langue
dans ta bouche avant de parler, car tes moin-
dres intentions sont sous l'œil justicier du
Tout-Puissant. n
Profonde ironie des choses ! Cependant
que les musulmans massacrent ses coreligion-
naires, un. lui f anglais, M. Harold Weiner,
un arabopmle, écrit son testament dans le-
quel il lègue 10.000 livres à des institutions
arabes. Et il succombe à son tour sous les
coups des fureurs aveugles de ceux qu'il
aima.
Jto#«s#s«f Ktiama-Rhalm.
.,.
Le Sultan du Maroc et le Bey de Tonis
à fhpMttMn Coloniale
On annonce de Rabat qu'au cours de son
prochain voyage en France, le sultan Sidi
Mohamed visitera VExposition Coloniale de
Vineennes. Il se rencontrerait à cette occa-
sion avec le bey de '¡'unis dont le voyage en
France est également décidé pour l'été 1931.
pour l'été ig3i.
(Par dépêche.)
A TAXGEK
L'administration de la zone
Le sultan a signé samedi matin un décret
nommant M. Lefur administrateur de la zone
de Tanger.
M. Lefur appartient à l'administration ma-
rocaine depuis de longues années. Il a été
longtemps attaché au cabinet du maréchal
Lyautey, puis s'est spécialisé dans les ques-
tions d'urbanisme et les questions municipa-
les. Avant de diriger les services des muni-
cipalités à Rabat, il avait été chef des servi-
ces municipaux de Meknès.
CINÉMA COLONIAL
«♦ 1
Sur le Maroc
M. Rogir Lion est actuellement à Mar.
seille, où il découpe un grand scénario qui
sera un film officiel sur le Maroc.
Ce que racontent les cinéastes
Merian C. Cooper, et Ernest B. Schced-
sack qui reviennent a Afrique où ils tournè-
rent Les quatre Plumes et qui, auparavant,
avaient fait Chang, racontent qu'en Afrique
on trouve plus facilement des végétariens que
des cannibales.
« Bien entendu, disent-ils, nous n'avons
point parcouru tout le continent, mais nous
avons étudié auand même bien des races.
« Or, d'après les renseignements que
nous avons obtenus, et d'après ce que nous
avons vu nous sommes à peu près persuadés
que la plupart des tribus du continent noir
furent toujours végétariennes.
« Les Fuzzy Wuzzy, notamment, ne man-
gent de viande que lorsqu'il leur arrive de
capturer un sanglier dans la forêt. n
A quoi l'un de nos confrères de Y Intran-
sigeant répond qu'il veut bien le croire, mais
à la façon du missionnaire demandant à son
petit protégé qui jouait avec le squelette
complet de son grand-père, lequel était en-
core bien vivant la veille.
Qu'est-ce qui a mangé ça, petit sacri-
pan, les moustiques?
Le Togo
En octobre prochain M. Jean Vallée pré-
sentera en exclusivité pour la France et la
Belgique, Pshoua) documentaire romancé en-
tièrement réalisé au Togo français par M.
Pierre Marty.
TAUX DE LA PIASTRE
"1
A la daté du 31 août, le taux de la piastre
h Saigon Matt de 11 85.
BROUSSES
& BROUTILLES
«♦»
De l'Extrême-Orient nous vient la lumière
J'aime mieux l'avouer tout de suite : je ne
comprends pas le quoc-ngu, si je lis avec fa-
cilité cette transposition de mots annamites
en caractères romains. Et je suis devant le
journal Trung-Hôa Nhât-Bao, que je reçois
d'Hanoï, comme, la, cigogne devant l'assiette
, du renard je ne puis rien saisir de ce qu'il
y a dedans.
Rien, sinon la « manchette » qui flanque le
titre. Mais quelle manchette ! Quel exemple
pour notre presse qui ne se soucie guère de
moraliser les populations ouvrières, bour-
geoises, rurales, toutes vaillantes, c'est en-
tendu, mais auxquelles l'on pourrait par-
fois souhaiter plus de sérieux.
Trutte-Hôa Nhât-Bao oublie dans chacun
de ses numéros une maxime, un apophtegme,
une réflexion dans ce goût :
Nous tenons de Dieu ce commandement ?
que celui qui aime Dieu aime son frère. Si
quelqu'un dit : l'aime Dieu et qu'en même
temps il haïsse son frère, il ment.
SAINT JEArf.
le suis toujours prêt, quand il le faudra,
à donner mon sang et à sacrifier ma vie;
mais ma conscience, mais mon âme, jamais!
GÉNÉRAL DE MIRIBEL.
L'homme est un apprenti, la douleur est
son maître,
Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas
sOllffert.
ALFRED DE MUSSET.
Si tu as beaucoup, donne de ton bien; si
tu as peu, donne de ton c£rtir.
(MAXIME ARABE).
Aux classes dirigeantes, il faut un cœur
et des entrailles Pour ceux qui gagnent leur
pain à la sueur de leur front;. il leur est
Prescrit de considérer l'ouvrier comme un
frère. et de ne se départir jamais à son dé-
triment, des règles de l'équité et de la jus-
tice.
LE PAPE LÉON XIII.
Le dernier degré de perversité est de faire
servir les lois à l'injustice.
VOLTAIRE.
Qu'est-ce que vous dites de ça ? Pour ma
part, j'ai peut-être l'air de le prendre à la
blague, par une damnée habitude sur la-
quelle je fus autrefois éclairé par une phrase
singulièrement profonde d'Octave Mirbeau :
« Dans tout sceptique, il y a un idéaliste
déçu ». Mais au fond, je m'incline avec un
respect très sincère devant le confrère d'In-
dochine qui a le souci d'ennoblir la pensée de
ses lecteurs annamites.
Je ne le chicanerai que sur l'étrange com-
mentaire dont il souligna récemment le nom
de Renan. La manchette, ce jour-là, était la
suivante :
Jésus-Christ est devenu à tel point la
pierre angulaire de l'humanité. qu'arracher
son nom de ce monde serait l'ébranler jus-
qu'aux fondements.
- ERNEST RENAN,
Un des plus Perfides adversaires
dit Catholicisme.
Renan perfide 1 Ah! non! « Sa » vérité lui
sortait comme malgré lui par tous les pores
et il ne parla jamais qu'avec une immense
tendresse de ce qu'il jugeait être une erreur.
Mais j'ai suffisamment indiqué en quoi une
lumière exemplairement moralisatrice pou-
vait nous venir d'Extrême-Orient, à nous
journalistes métropolitains. Et plutôt que de
continuer à jouer les Caton ou les Père Di-
don, j'aime mieux terminer sur la note gaie
que me fournit l'Impartial de Saigon.
Savourez-moi, s. v. p., cette annonce :
SERODAUSSE
RAJEUNIT LES CADRES
GRANDE PHARMACIE DE FRANCE
SAIGON
Et dites-moi si le potard qui a trouvé ça
n'a pas su renouveler l'art de la publicité.
Vous ne croyez pas que ce dut être une bien-
faisante rigolade, dans toute la Cochinchine,
chez les lecteurs qui ont porté leurs regards
sur ce texte ?
Disposer le client à la bonne humeur, lui
dilater la rate, et. sans avoir l'air d'y tou-
cher, faire de 1 opposition au Gouvernè-
ment. un chef-d'œuvre, vous dis-je!
ifludion.
1
Dépêches de l'Indochine
«♦»
Pour l'Exposition de 1931
Le Comité local chargé de préparer la
participation de la Cochinchine à t'expo-
sition coloniale internationale de Paris,
s'est réuni le 29 aoùt. Il a examiné les
dispositions spéciales à prendre en Co-.
chinchine pour assurer la participation de
tous les éléments commerciaux, agricoles,
industriels, administratifs de la Colonie.
Il a aussi constitué un certain nombre de
sous-commissions qui s'occuperont des di-
verses branches de l'activité économique,
intellectuelle, artistique et sociale de la
Cochinchine.
Obsèques
L'on vient de célébrer à Hanoï les obsè-
ques de M. Sinibaldo Gracias, consul du
Portugal, décédé des suites d'une courte
maladie à HanOI, où il exerçait les fonc-
tions consulaires depuis 1912.
L'extension du réseau de tramways
Le Conseil municipal d'Hanoï a adopté
jeudi soir à l'unanimité le projet d'exten.
sion du réseau de la Société des Tram-
ways, ainsi que les modifications précé-
demment indiquées au contrat de la so-
ciété concessionnaire.
tndopacifi.
Le feu à bord de "J'Asie"
III
Le feu s est déclaré à bord du paquebot
Asie, des Chargeurs Réunis, en ce moment en
réparation en cale sèche, à Marseille. Il avait
pris naissance dans des cordages et filins. Deux
lances en manoeuvre ont suffi pour empêcher le
feu de se propager et l'éteindre, après une
heure d efforts.
On doit déplorer un manque de surveillance
de la part de la direction de cette Compagnie
de navigation qui accumule faute ffl faute.
Alger en deuil
«•»
Les travaux
C'est au milieu d'une douloureuse émotion
que se poursuivent activement les travaux
destinés à dégager les soixante-dix personnes
qui gisent sous les débris de la maison ef-
fondrée. Tout Alger est en deuil et les prin-
cipaux édifices et les consulats ont mis leur
drapeau en berne.
Les pompiers et les corps de troupe ren-
forcés continuent avec un admirable dévoue-
ment leur triste besogne. A la lumière de
puissants projecteurs, de temps à autre des
coups de pioche mettent à nu des cadavres
horriblement mutilés.
On a procédé à l'évacuation des maisons
appartenant au groupe de l'immeuble effon-
dré qui date de 1840. On verrait là une ies
causes de la catastrophe. A l'heure actuelle,
toutes les mesures de sécurité sont prises.
Quarante-huit victimes
Dix blessés pour la Plupart grièvement
sont hospitalisés.
On a dégagé quinze cadavres ? Jean Garo-
falo, 18 ans; Rosette Cifone, 5 ans; Rose
Fabra, 55 ans; Auguste Caire, 66 ans; losé-
phine Ferrades, 17 ans; Ramon Manuel, 17
ans; Rosette Amat, 2 ans; une femme d'une
soixantaine d'années; un jeune homme de 15
à 16 ans et six autres corps non encore
identifiés. On vient de découvrir à nouveau
sous un amas de poutres et de gravats, cinq
corps horriblement mutilés, ce qui, avec les
sept victimes précédemment retirées : M. et
Mme Petrillo, M. Edouard Caïque, Daout.
bon Ahmed, Carmelo (Joséphine), Amat (Jo-
séphine) et Vaout ben Yahia, 22 ans, épi-
cier, porte à 48 le nombre des victimes
D'après ce recensement, il resterait encore
40 victimes ensevelies.
Les secours
Les autorités de la ville, l'amiral Bouts,
commandant la marine d'Algérie, le général
Georges, commandant la divISion d'Alger, le
premier adjoint au maire, représentant M.
BruneiJ etc., s'étaient rendus sur les lieux.
A la séance du Conseil municipal, M.
Pasquier-Bronde, premier adjoint, qui pré-
sidait en l'absence du maire, a adressé au
nom de ses collègues et de la ville sa pro-
fonde sympathie aux familles cruellement
atteintes Par ces deuils. Un secours d'ur-
gence de 25.000 francs a été voté Pour les
sinistres et le Bureau de bienfaisance de la
ville a également mis à la disposition de
ces derniers une somme de 15.000 francs.
Les souscriptions en faveur des victimes
affluent de toutes parts.
Un télégramme de M. Tardieu
Le Gouverneur général de l'Algérie a
reçu le télé gramme suivant :
« Très douloureusement affecté Par ca-
tastrophe survenue Alger, vous prie, au nom
du Gouvernement et en mon nom personn",
être interprète auprès familles des victimes
et leur témoigner vive sollicitude pouvoirs
Publics. Vous rerais obligé me représenter
aux obsèques et exprimer part que prend
Gouvernement au deuil de lit ville d'Alger. »
ANDRÉ TARDIEU.
Les obsèques
La levée des corps a été faite à la chapelle
ardente aménagée spécialement dans les lo-
caux de l'école rue de la Liberté.
Les imposantes obsèques des victimes ont
eu lieu hier matin à 8 h. 30, au milieu d'une
foule de plus de trente mille personnes.
Toutes les autorités de la ville étaient p-ré-
sentes ou représentées. Des voilures, char-
gées de fleurs, suivaient les 31 cercueils. Sur
le parcours du cortège la population émue
s'inclinait respectueusement devant ces mal.
heureuses victimes du destin. La cérémonie
religieuse catholique, présidée par Mgr Ché-
nard, évêque de Constantine, en l'absence
de Mgr Leynaud, retenu à la clinique de.
puis de longs jours, s'est déroulée à la ca-
thédrale. Pendant ce tempst la cérémonie
religieuse israélite - car il avait égale-
ment plusieurs victimes Israélites avait
lieu au Temple, rue Volland. Les deux cor-
tèges se sont ensuite rejoints et rendus aux
cimetières Saint-Eugène.
Nouveaux détails
Quatre nouveaux cadavres ont été retirés
des décombres de la maison écroulée de la
rue des Consuls. Les victimes sont : Eusibio
Amat, 36 ans; Beatrice Cannetti, 8 ans;
François Cannetti, 3 ans; Angeline Amat,
née Palomha. Le nombre des morts retrouvés
s'élève donc à 50.
Par mesure d'hygiène, on a répandu 'des
désinfectants sur les décombres, et par me-
sure de sécurité, 012 a suspendu, jusqu'à ce
soir, les travaux de déblaiement, afin de pro-
céder à l'étançonnement de la maison mi-
toyenne qui est lézardée.
Les émanations pestilentielles persistent,
on croit qu'il y a encore une douzaine de
victimes sous les décombres, dans lesquels
on a trouvé une assez grande quantité de
bijoux et de billets de banque.
On croit maintenant connaître la cause de.
l'accident, qui serait dit à la rupture de la
poutre maîtresse de la construction. Cette
poutre en bois vermoulu, aurait cassé dans
le milieu.
(Par dépêche.)
-4610
A la Chambre de Commerce
de Tananarive
Importation de bétail d'Afrique du Sud
Au cours d'une récente séance de la Cham.
bre de commerce de Tananarive, M. Ducrocq
a été chargé d'entretenir le Chef du service
vétérinaire du danger d'introduire dans l'Ile
des quadrupèdes provenant du Sud-Afrique
qui peuvent apporter les germes de certaines
maladies inconnues jusqu'à ce jour à Mada-
gascar : piroplasmosc et east coast fever,
maladies risquant de décimer la plus solide
richesse actuelle de la colonie.
L'Administration de la colonie se propose
de payer les prix suivants rendu port Ma-
dagascar i
Mulets, de 3.500 à 6.000 fr. ; ânes, de 700
à 1.200 francs.
Les cours du riz
L'assemblée a entendu la lecture d'une
lettre du Chef du Service de l'Agriculture,
signalant que le marché d'Isotry, qui avait
vu conclure jadis de grosses transactions ée
1 .- .,. --
- - - -- ._------ - ~a' -,.. - - v"
JOMML OMOHMM
Rédaction & Administration s
M, IN M MMt-Tfcttir
PARIS 01
Tllira. s LOUVM 11-17
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Les Annales Coloniales
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Tous les articleï publiés dflns noire journal ne peuvent
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France et
Celeniet 188. 190 > se a
ttranaer 24Ô » 125 » 18 1
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tous les bureaux de posta.
LA POLITIQUE INDIGÈNE AU TOGO
OUIML
co- '1&. -4
J'achève la lecture du rapport annuel
adressé au Conseil de la Société des Na-
tions, sur l'administration sous mandat du
territoire du Togo, pendant l'année 1928.
Rapport administratif au plein sens du
mot. Pas de littérature. Des documents, des
chiffres, méthodiquement classés, mais plus
éloquents que toutes les littératures. Témoins
parlants de la probité d'une gestion maté-
rielle et morale qui plane bien au-dessus de
tous les parti-pris de méfiance et de dénigre-
ment systématique. *
Je songe plus particulièrement aux chapi-
tres consacrés à l'enseignement, à la santé
publique et à l'assistance médicale, à la jus-
tice indigène, à la participation dès indigè-
nes, à la gestion des intérêts locaux et géné-
raux, à la situation économique, à tous ces
services en lesquels s'exprime, dans les faits
et non plus dans les programmes verbaux et
théoriques, ce qu'on est convenu d'appeler la
politique indigène.
Le chapitre consacré à l'enseignement se
termine par un tableau où je prends ces sim-
ples chiffres :
Recettes liscales Crédits affectés
Années recouvrées sur au service de
les indigènes l'enseignement Pourcentage
en marks en mflrks
1 53oooo 93-375 1; 6 01
192. 530 ooo 93-375 17,6 1p
1913 * 578.0(00 72-650 12,4
1914 680.000 86.450 12,7
en Irunes en francs
1925 o.,. 1.954.000 690.697 35,35
1926 2.797.000 785-9^3 28,10
1927 6.600.000 1.369.172 20,74
1928 6.6oo.ooo 1.701.577 25,78
1929 6.700.000 1.886.525 28,15%
Le chapitre sur l'Assistance Médicale et I Hygiène se termine par un tableau ana.
lnrrnp •
.fI" Crédits affec-
tés & J'assis-
Annêe8 Recettes recou- tance médicale
t vrées sur les etùt'hymCne
indigènes des indigènes Pourcentage
en marks en marks
1913 .,. 578.000 331-285 57,31
3 .!. 680.000 425.085 62,50%
* * en francs en francs
1.954.000 1.608.721 82,32
.rlJj 2.797 .000 2.510.297 89,74
y 6.6oo.ooo 4744.000 71,87
1928 6.600.000 6.200.000 93>93
j; 6.700.000 6.287.000 93,83%
.- >
Ainsi quand on demande 100 francs aux
indigènes on leur rend 28 fr. 15 sous forme
d'enseignement et 93 fr. 83 sous forme de
santé.
Ces chiffres n'ont-ils pas leur éloquence,
ne suffisent-ils pas à caractériser une poli-
tique indigène ?
Mais ce n'est pas tout, les chapitres consa-
crés à la justice indigène, à la participation
des indigènes à la gestion des intérêts locaux
et généraux, au développement de l'agricul.
ture apportent des documents non moins pro-
bants.
Je citerai seulement ces renseignements
que j'emprunte au chapitfe de l'agriculture.
A la station agricole de Tové il a été semé
en 1928, plus de 500.000 caféiers et repiqué
Ph néninii hre* d'attente. uour les distribuer
-- r-r-------- - .-
en 1929, plus de 100.000 plants. Les de-
mandes des indigènes ne cessent de s'ac-
croître. Elles ont été, pour le seul cercle de
Klouto, de 242.000 plants en 1928. L'école
des moniteurs agricoles a été fréquentée en
1928 par 16 élèves. Sept ont subi avec suc-
cès l'examen de sortie et ont été affectés dans
différents cercles du territoire. Ces moni-
teurs stagiaires accompagnent, à tour de rôle,
le chef de station au cours de ses tournées
afin de se familiariser avec leurs futures
fonctions.
A la plantation du Kasséna, dans le cer-
cle de Sokodé, a été entreprise une vaste
expérimentation de la culture du kapokier.
Depuis les premiers travaux, en mai 1927,
plus de 57.000 kapokiers ont été plantés sur
350 hectares, divisés en 25 parcelles entou-
rées chacune d'un chemin pare-feu. En fin
d'années 250 nouveaux hectares étaient dé-
frichés et les routes d'exploitation étaient
ouvertes sur une longueur de 6 kilomètres.
Ailleurs, dans la région de Lomé, la plan-
tation de Toblekore est destinée à l'expé-
rimentation de la culture du palmier à
huile.
Les premiers travaux d aménagement ont
conunencé en 1928 et déjà cent-cinquante
hectares de terrain étaient défrichés en fin
d'année et 52 hectares plantés en palmiers
provenant des stations expérimentales de
Pobé et de Lomé.
On a distribué 824 tonnes de graines de
coton. Des concours agricoles ont été organi-
sés en fin d'année dans les cercles de Lomé,
Anécho, Klouto, Atakpamé et Sokodé.
Enfin les cultures vivrières, maïs, manioc,
igname, piments, se développent et font
même l'objet d'un important commerce d ex-
portation vers les colonies voisines, notam-
- ment en Gold Coast.
Ainsi le développement méthodique accom-
pagne le développement sanitaire et social.
Et abandonnant le rapport où j'ai puisé
tous ces renseignements sans y rien ajouter,
j'évoque certain incident de séance qui se dé-
roula à l'avant-dernière session de la Com-
mission des mandats à Genève.
On examinait l'ouvrage d'un certain amé-
ricain, nommé Buell, si je ne me trompe, in-
titulé a le problème indigène 9, (lui se pré-
sentait comme le rapport d'une enquête gé-
nérale sur les questions de politique indi-
gène en Afrique Occidentale. Etude qui don-
nait l'impression d'une haute impartialité et
de la. plus grande objectivité. Chaque fait
énoncé était renforcé d'une note, d'un docu-
ment plus ou moins authentique ou d'une ré-
férence.
Et, comme par hasard, l'ensemble des con-
clusions était fort peu favorable à l'œuvre
française en A. O. F. et dans les pays de
mandat. L'auteur nous reprochait de prati-
quer une politique impérialiste et utilitaire.
Le président de la Commission, M. Rap-
part, représentant la Suisse, paraissait for-
tement impressionné.
La délégation française, composée de MM.
Franceschl, Duchène et le gouverneur Mar-
chand, commissaire de la képublique au
Cameroun, écoutait avec une indignation con-
tenue et une violente amertume ces critiques
auxquelles le président paraissait s'associer
complaisamment, quand un des membres
étrangers dè la Commission, M. Van Oerst
(Hollande), crut nécessaire de faire remar-
quer que M. Buell était venu lui présenter
son ouvrage achevé avant de se rendre sur
place en Afrique. Sir Luggard (Anglais),
avec toute l'autorité qui s attache à son
nom, confirma les dires de M. Van Oerst et,
ce jour-là, M. Rappart n'alla pas plus
avant.
Certes je trouverais de fort mauvais goût 1
de demander à tous les Buell, qui vont se
documenter dans les universités allemandes,
sur les méthodes coloniales de la France, de
s'appliquer plutôt à nous fournir des docu-
ments, qui nous seraient très utiles, sur la
politique qu'on dit aussi impérialiste et uti-
litaire de 1 Amérique, au Mexique et à Cuba.
Mais je pense qu'il est bon que tous les hon-
nêtes gens, même à la Commission des man-
dats, puissent leur opposer des documents
honnêtes comme celui que j'ai sous les yeux.
Edenne Anl..el,,-
Député de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budget de
l'Algérie et des Proteclo-
rats.
Modèles d'ébène
«•«
Le peintre René Gaillard sut naguère ra-
jeunir le thème des Trois Grâces en grou-
pant sur sa toile, de la façon, d'ailleurs, la
plus heureuse, une femme blanche, une fem-
me noire et une Indienne.
Il vient d'achever aujourd'hui le portrait
d'une Martiniquaise fort jolie et vêtue de
toilettes très parisiennes.
Comme le peintre montrait son œuvre à
son ami Tiluzè qui dessine et peint égale-
ment avec talent, celui-ci avoua sa préfé-
rence pour la race blanche.
Mais enfin, riposta Gaillard, me diras-
tu pourquoi tu es hostile à ces corps d'ébène,
qui offrent à l'artiste mille surprises in-
soupçonnées ?
- Ma foi, répondit avec bonhomie Albert
Tiluze je n'ai qu'une raison et c'est une rai-
son. musicale.
Musicale ? ? ?
Mais oui, puisqu'il est dit qu'une blan-
che vaut deux noires 1
La carte complète du Sahara
Le commandant Le Martre, chef du service
topographique du XIXe corps d'armée à AI-
Ser, vient, avec l'aide de ses collaborateurs,
d'achever la première carte complète du
Sahara.
Entièrement connu, le grand désert est aussi
entièrement jalonné. Des voies ferrées le pénè-
trent assez loin en deux points, à Touggourt et
à Colomb-Béchar; du point terminus de ces
lignes partent des pistes qui sillonnent en tous
sens l'immensité bralante.
Ces pistes sont dotées d'une signalisation
complète, claire, pratique, et que la nature du
terrain a permis de simplifier à l'extrême. Il
est désormais impossible de se perdre en
Sahara.
Cette carte est surtout précieuse depuis que
se succèdent non seulement les randonnées
transsahariennes, mais les missions d'études
sérieuses de cette zone.
LinEENVPAQE:
L'Aviation coloniale ; Syrie et Palestine ; A l'Académie des Inscriptions et Belles
Lettres ; La croisière.. du TourtHUa, - '--' -., -
DE LA HAYE A GENÈVE 1
.,.
APRES LA MARNE, L'YBER ET VERDUN
a
L'Europe est. une fatalité gio-
graphique, - sociale, économique.
Ù'âïgré les incartades -dàvu -e&w--
den à La Haye qui s apparentent directe-
ment à celles d'un Guillaume II d'avant-
guerre, l'Europe se fera, grâce au bon sens
et au patriotisme européen de quelques diri-
geants de l'ancien continent. Si elle ne se
constituait pas, ce serait grand dommage
pour la France comme pour l'Allemagne,
l'Italie et la Pologne, et encore bien plus
pour la Grande-Bretagne qui semble vouloir
jouer, par Vintermédiaire du chancelier de
l'Echiquier, le rôle du mauvais coucheur
et aussi du mauvais marchand donc,
permettez-moi cette image, elle resterait éter-
nellement un panier de crabes.
Il y a bientôt quinze ans, j'ai osé dire et
écrire Horresco referens dans les An-
nales Coloniales, que la guerre allait cimen-
ter les Etats-Unis d'Europe beaucoup plus
tôt et beaucoup plus solidement que s'il n'y
avait pas eu ce cataclysme. le l'ai écrit
malgré ou sans la censure je l'ai dit dans
des réunions intimes différentes, dans les-
quelles se trouvaient notamment la sœur de
mon conf rère Léon Daudet, Mme Robert
Chauve lot, et je précisais même à l'adresse
du directeur de l Action Française: « Chère
amie, aujourd'hui votre frère fait du natio-
nalisme intégral sans savoir exactement ce
que seront les patries de demain. Mais soyez
certaine que s'il eût vécu sous Louis XI, fon-
dateur de l'Unité française, il aurait été
avec Charles de Guyenne et les grands vas-
saux contre le roi au nom du nationalisme.
Car en ce temps-là le patriotisme s'appelait
Alliou, Guyenne, Bourgogne ou Provence,
contre la royauté qui représentait tout sim-
plement la France, c'est-à-dire l'internatio-
nalisme d'alors P.
Que nous le voulions ou non, V Europe se
fera, puissance économique, militaire et so-
ciale de premier ordre en face des Etats-
Unis d'Amérique. Nécessité inéluctable pour
qu'elle ne devienne pas un pays mort comme
l'Asie Mineure d'aujourd'hui, ou bien uns
colonie des Yankees, des Sud-Américains, à
moins que ce soit des JaIllies. A défaut d'un
Snoulde", un Mac Donald ou un Henderson
doivent s'entendre avec un Muller ou un
Braun à Berlin, un Pilsudski à Varsovie, un
Briattd ou un Paul-Boncour à Paris et peut-
être bien avec un Mussolini à Rome, car le
chef du fascisme est un garçon qui sait
évoluer.
Dans l'Europe de demain, conception que
j'entrevoyais alors pour le lendemain de la
guerre, en dépit des criailleries imbéciles de
quelques esprits (?) attardés, la Francê fera,
grande figure et pourra entrer dans t asso-
ciation la tête haute.
Elle le devra sans doute à la victoire.
cette victoire dont le résultat le plus certain,
je l'écrivais ici dès décembre 1915, se tour-
nerait en eau de boudin ; elle le devra
surtout à son empire colonial si ordonné, si
cohérent, qui est à l'heure actuelle le seul
empire colonial qui tienne encore debout,
car l'Angleterre n a plus de colonies. Celles
où ses nationaux sont installés et habitent à
peu très seuls, sont quasi émancipées, car si
la Grande-Bretagne n'avait pas lâché les
rênes, les Anglo-Saxons de VAustralie, du
Sud-Africain ou du Canada n'auraient pas
supporté la tutelle britannique bien long-
temps. En Egypte, c'est le congé donné par
les disciples de Zagloul Pacha et reçu de
bonne grâce plutôt que de doubler une expé-
dition coloniale en Palestine d'une guerre
sur les bords du Nil. Ailleurs, aux Indes
comme en Gold Coast ou en Nigeria, ri-
chesse énorme mais situation militaire et
politique en l'air. Rien ou presque rie Il de
fait pour l'indigène et pour assurer le lende-
main du pays.
En résumé, seule dans les Etats-Unis,
d'Europe, la France pourra se présenter
avec un immense empire colonial, fait dt
l'association des indigènes avec nos natio-
naux, seule la France pourra doubler sa va-
leur métropolitaine, géographique et éconp-
mique d'immenses territoires qui seront les
marchés de demain.
Cela, il faut le dire, il importe que les
dirigeants le sachent au moment de la cons-
titution de l'Europe et ne fassent pas preuve
lors des négociations de cette ignorance
crasse de la valeur de notre patrie, qui a été
la caractéristique de M. Clemenceau pen-
dant toute sa vie et, malheureusement pour
nous, du jour même où il a pris le pouvoir
en 1917 jusqu'à celui où il a signé le traité
de Versailles.
-- Pour préciser les apports de chacun, ]
quelques experts géographes et coloniaux ne
seront pas superflus pour la France au
moment de la constitution de l'Europe.
Masrcet Jfuedtef.
Les Comités coloniaux
d'anciens combattants
L'extension aux Colonies de la législation
de l'Office National du Combattant, retardée
par suite de la nécessité de permettre aux
Administrations locales de procéder à l'étude
des conditions d'adaptation des règles propres
à la Métropole, va être très prochainement réa-
lisée.
D'ores et déjà, du reste, M. André Maginot
a fixé les conditions de fonctionnement des Co-
mités coloniaux d'anciens combattants par un
décret publié au Journal Officiel du 14 juillet
dernier. Le Ministre des Colonies a, par six
autres décrets, soumis a la signature du Chef
de l'Etat, créé des Comités coloniaux en Indo-
chine, en Afrique Occidentale Française, à la
Martinique, à la Guadeloupe, à la Guyane, à
la Réunion, en Afrique Equatoriale Fràçtite.
à Saint-FUirs» euMiquelon et M Cameroun.
Une mauvaise parole
du gardien do Marabout
du Moulay-Brahim
i Il l
,C Lë* sanctuaire vénéré de Moulay-Brahim,
situé dans l'Atlas à 46 kilomètres de Mar-
rakech, venait d'attirer une foule considé-
rable pèlerinant à l'occasion des fêtes an-
nuelles qui célèbrent la mémoire du grand
saint. Le mausolée était fait de bois précieux
constituant une pure merveille d'art maro-
cain. Les indigènes affluaient en une cohue
bariolée de tous les points du Maroc et mê-
me d'Algérie, afin de voir en ce jour an-
niversaire la chamelle sacrée que l'on pro-
mène.
Faut-il que tant de vénérables objets sa-
crés et merveilleux aient été soumis à l'in-
fluence maléfique d'une mauvaise parole du
gardien actuel du marabout ?
En effet, l'homme, un lettré qui lit les
journaux, manifesta à quelques Européens
une forte curiosité touchant les événements
de Palestine. Il tint alors ces propos : « Un
mouvement pourrait un jour se produire au
Maroc ! Certes, nous avons bien des moyens
de nous débarrasser des juifs. Nous n'avons
qu'à user des sortilèges. S'il y a une affaire
d'argent entre un israélite et un musulman,
celui-ci n'a qu'à aller trouver un sorcier
marabout et lui donner une certaine somme
pour dire une prière afin que le juif meure.
« Ou bien on prend un lézard, on met la
partie rouge de la tête dans du lait qu'on
ajoute par surprise à la nourriture de la per-
sonne visée. Quand la victime désignée a
inangé, elle devient atone, souffre du ventre
et suctombe. Vous voyez comme c'est sim-
ntc' »
l'ignore si jamais les maléfices des sor-
ciers arabes ont abouti comme en a l'intime
conviction le gardien de Moulay-Brahim,
mais il est certain que si les mauvaises in-
tentions des hommes ont une entrée jusqu'à
l'oreille d'Allah (le Tout-Puissant et misé-
ricordieux, qu'il soit exalté), comment faut-il
interpréter sa volonté qui vient de se ma-
nifester par un courroux impitoyable, détrui-
sant par le feu l'admirable sanctuaire de
Moulay-Brahim ?
Les musulmans peuvent être à bon droit
consternés d'une pareille sanction.
Quant au mouvement espéré, le gardien
mal embouché se trompe. Israélites, Arabes
et Berbères ne s'aiment peut-être pas outre
mesure, mais ils vivent en assez bonne in-
telligence. Ils font des affaires ensemble,
fréquentent les mêmes souks et se prêtent
mutuellement dp. t'arment
- O
- Et cependant le gardien du marabout ne
pouvait ignorer la parole du Coran qui lui
prescrivait : « Tourne sept fois ta langue
dans ta bouche avant de parler, car tes moin-
dres intentions sont sous l'œil justicier du
Tout-Puissant. n
Profonde ironie des choses ! Cependant
que les musulmans massacrent ses coreligion-
naires, un. lui f anglais, M. Harold Weiner,
un arabopmle, écrit son testament dans le-
quel il lègue 10.000 livres à des institutions
arabes. Et il succombe à son tour sous les
coups des fureurs aveugles de ceux qu'il
aima.
Jto#«s#s«f Ktiama-Rhalm.
.,.
Le Sultan du Maroc et le Bey de Tonis
à fhpMttMn Coloniale
On annonce de Rabat qu'au cours de son
prochain voyage en France, le sultan Sidi
Mohamed visitera VExposition Coloniale de
Vineennes. Il se rencontrerait à cette occa-
sion avec le bey de '¡'unis dont le voyage en
France est également décidé pour l'été 1931.
pour l'été ig3i.
(Par dépêche.)
A TAXGEK
L'administration de la zone
Le sultan a signé samedi matin un décret
nommant M. Lefur administrateur de la zone
de Tanger.
M. Lefur appartient à l'administration ma-
rocaine depuis de longues années. Il a été
longtemps attaché au cabinet du maréchal
Lyautey, puis s'est spécialisé dans les ques-
tions d'urbanisme et les questions municipa-
les. Avant de diriger les services des muni-
cipalités à Rabat, il avait été chef des servi-
ces municipaux de Meknès.
CINÉMA COLONIAL
«♦ 1
Sur le Maroc
M. Rogir Lion est actuellement à Mar.
seille, où il découpe un grand scénario qui
sera un film officiel sur le Maroc.
Ce que racontent les cinéastes
Merian C. Cooper, et Ernest B. Schced-
sack qui reviennent a Afrique où ils tournè-
rent Les quatre Plumes et qui, auparavant,
avaient fait Chang, racontent qu'en Afrique
on trouve plus facilement des végétariens que
des cannibales.
« Bien entendu, disent-ils, nous n'avons
point parcouru tout le continent, mais nous
avons étudié auand même bien des races.
« Or, d'après les renseignements que
nous avons obtenus, et d'après ce que nous
avons vu nous sommes à peu près persuadés
que la plupart des tribus du continent noir
furent toujours végétariennes.
« Les Fuzzy Wuzzy, notamment, ne man-
gent de viande que lorsqu'il leur arrive de
capturer un sanglier dans la forêt. n
A quoi l'un de nos confrères de Y Intran-
sigeant répond qu'il veut bien le croire, mais
à la façon du missionnaire demandant à son
petit protégé qui jouait avec le squelette
complet de son grand-père, lequel était en-
core bien vivant la veille.
Qu'est-ce qui a mangé ça, petit sacri-
pan, les moustiques?
Le Togo
En octobre prochain M. Jean Vallée pré-
sentera en exclusivité pour la France et la
Belgique, Pshoua) documentaire romancé en-
tièrement réalisé au Togo français par M.
Pierre Marty.
TAUX DE LA PIASTRE
"1
A la daté du 31 août, le taux de la piastre
h Saigon Matt de 11 85.
BROUSSES
& BROUTILLES
«♦»
De l'Extrême-Orient nous vient la lumière
J'aime mieux l'avouer tout de suite : je ne
comprends pas le quoc-ngu, si je lis avec fa-
cilité cette transposition de mots annamites
en caractères romains. Et je suis devant le
journal Trung-Hôa Nhât-Bao, que je reçois
d'Hanoï, comme, la, cigogne devant l'assiette
, du renard je ne puis rien saisir de ce qu'il
y a dedans.
Rien, sinon la « manchette » qui flanque le
titre. Mais quelle manchette ! Quel exemple
pour notre presse qui ne se soucie guère de
moraliser les populations ouvrières, bour-
geoises, rurales, toutes vaillantes, c'est en-
tendu, mais auxquelles l'on pourrait par-
fois souhaiter plus de sérieux.
Trutte-Hôa Nhât-Bao oublie dans chacun
de ses numéros une maxime, un apophtegme,
une réflexion dans ce goût :
Nous tenons de Dieu ce commandement ?
que celui qui aime Dieu aime son frère. Si
quelqu'un dit : l'aime Dieu et qu'en même
temps il haïsse son frère, il ment.
SAINT JEArf.
le suis toujours prêt, quand il le faudra,
à donner mon sang et à sacrifier ma vie;
mais ma conscience, mais mon âme, jamais!
GÉNÉRAL DE MIRIBEL.
L'homme est un apprenti, la douleur est
son maître,
Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas
sOllffert.
ALFRED DE MUSSET.
Si tu as beaucoup, donne de ton bien; si
tu as peu, donne de ton c£rtir.
(MAXIME ARABE).
Aux classes dirigeantes, il faut un cœur
et des entrailles Pour ceux qui gagnent leur
pain à la sueur de leur front;. il leur est
Prescrit de considérer l'ouvrier comme un
frère. et de ne se départir jamais à son dé-
triment, des règles de l'équité et de la jus-
tice.
LE PAPE LÉON XIII.
Le dernier degré de perversité est de faire
servir les lois à l'injustice.
VOLTAIRE.
Qu'est-ce que vous dites de ça ? Pour ma
part, j'ai peut-être l'air de le prendre à la
blague, par une damnée habitude sur la-
quelle je fus autrefois éclairé par une phrase
singulièrement profonde d'Octave Mirbeau :
« Dans tout sceptique, il y a un idéaliste
déçu ». Mais au fond, je m'incline avec un
respect très sincère devant le confrère d'In-
dochine qui a le souci d'ennoblir la pensée de
ses lecteurs annamites.
Je ne le chicanerai que sur l'étrange com-
mentaire dont il souligna récemment le nom
de Renan. La manchette, ce jour-là, était la
suivante :
Jésus-Christ est devenu à tel point la
pierre angulaire de l'humanité. qu'arracher
son nom de ce monde serait l'ébranler jus-
qu'aux fondements.
- ERNEST RENAN,
Un des plus Perfides adversaires
dit Catholicisme.
Renan perfide 1 Ah! non! « Sa » vérité lui
sortait comme malgré lui par tous les pores
et il ne parla jamais qu'avec une immense
tendresse de ce qu'il jugeait être une erreur.
Mais j'ai suffisamment indiqué en quoi une
lumière exemplairement moralisatrice pou-
vait nous venir d'Extrême-Orient, à nous
journalistes métropolitains. Et plutôt que de
continuer à jouer les Caton ou les Père Di-
don, j'aime mieux terminer sur la note gaie
que me fournit l'Impartial de Saigon.
Savourez-moi, s. v. p., cette annonce :
SERODAUSSE
RAJEUNIT LES CADRES
GRANDE PHARMACIE DE FRANCE
SAIGON
Et dites-moi si le potard qui a trouvé ça
n'a pas su renouveler l'art de la publicité.
Vous ne croyez pas que ce dut être une bien-
faisante rigolade, dans toute la Cochinchine,
chez les lecteurs qui ont porté leurs regards
sur ce texte ?
Disposer le client à la bonne humeur, lui
dilater la rate, et. sans avoir l'air d'y tou-
cher, faire de 1 opposition au Gouvernè-
ment. un chef-d'œuvre, vous dis-je!
ifludion.
1
Dépêches de l'Indochine
«♦»
Pour l'Exposition de 1931
Le Comité local chargé de préparer la
participation de la Cochinchine à t'expo-
sition coloniale internationale de Paris,
s'est réuni le 29 aoùt. Il a examiné les
dispositions spéciales à prendre en Co-.
chinchine pour assurer la participation de
tous les éléments commerciaux, agricoles,
industriels, administratifs de la Colonie.
Il a aussi constitué un certain nombre de
sous-commissions qui s'occuperont des di-
verses branches de l'activité économique,
intellectuelle, artistique et sociale de la
Cochinchine.
Obsèques
L'on vient de célébrer à Hanoï les obsè-
ques de M. Sinibaldo Gracias, consul du
Portugal, décédé des suites d'une courte
maladie à HanOI, où il exerçait les fonc-
tions consulaires depuis 1912.
L'extension du réseau de tramways
Le Conseil municipal d'Hanoï a adopté
jeudi soir à l'unanimité le projet d'exten.
sion du réseau de la Société des Tram-
ways, ainsi que les modifications précé-
demment indiquées au contrat de la so-
ciété concessionnaire.
tndopacifi.
Le feu à bord de "J'Asie"
III
Le feu s est déclaré à bord du paquebot
Asie, des Chargeurs Réunis, en ce moment en
réparation en cale sèche, à Marseille. Il avait
pris naissance dans des cordages et filins. Deux
lances en manoeuvre ont suffi pour empêcher le
feu de se propager et l'éteindre, après une
heure d efforts.
On doit déplorer un manque de surveillance
de la part de la direction de cette Compagnie
de navigation qui accumule faute ffl faute.
Alger en deuil
«•»
Les travaux
C'est au milieu d'une douloureuse émotion
que se poursuivent activement les travaux
destinés à dégager les soixante-dix personnes
qui gisent sous les débris de la maison ef-
fondrée. Tout Alger est en deuil et les prin-
cipaux édifices et les consulats ont mis leur
drapeau en berne.
Les pompiers et les corps de troupe ren-
forcés continuent avec un admirable dévoue-
ment leur triste besogne. A la lumière de
puissants projecteurs, de temps à autre des
coups de pioche mettent à nu des cadavres
horriblement mutilés.
On a procédé à l'évacuation des maisons
appartenant au groupe de l'immeuble effon-
dré qui date de 1840. On verrait là une ies
causes de la catastrophe. A l'heure actuelle,
toutes les mesures de sécurité sont prises.
Quarante-huit victimes
Dix blessés pour la Plupart grièvement
sont hospitalisés.
On a dégagé quinze cadavres ? Jean Garo-
falo, 18 ans; Rosette Cifone, 5 ans; Rose
Fabra, 55 ans; Auguste Caire, 66 ans; losé-
phine Ferrades, 17 ans; Ramon Manuel, 17
ans; Rosette Amat, 2 ans; une femme d'une
soixantaine d'années; un jeune homme de 15
à 16 ans et six autres corps non encore
identifiés. On vient de découvrir à nouveau
sous un amas de poutres et de gravats, cinq
corps horriblement mutilés, ce qui, avec les
sept victimes précédemment retirées : M. et
Mme Petrillo, M. Edouard Caïque, Daout.
bon Ahmed, Carmelo (Joséphine), Amat (Jo-
séphine) et Vaout ben Yahia, 22 ans, épi-
cier, porte à 48 le nombre des victimes
D'après ce recensement, il resterait encore
40 victimes ensevelies.
Les secours
Les autorités de la ville, l'amiral Bouts,
commandant la marine d'Algérie, le général
Georges, commandant la divISion d'Alger, le
premier adjoint au maire, représentant M.
BruneiJ etc., s'étaient rendus sur les lieux.
A la séance du Conseil municipal, M.
Pasquier-Bronde, premier adjoint, qui pré-
sidait en l'absence du maire, a adressé au
nom de ses collègues et de la ville sa pro-
fonde sympathie aux familles cruellement
atteintes Par ces deuils. Un secours d'ur-
gence de 25.000 francs a été voté Pour les
sinistres et le Bureau de bienfaisance de la
ville a également mis à la disposition de
ces derniers une somme de 15.000 francs.
Les souscriptions en faveur des victimes
affluent de toutes parts.
Un télégramme de M. Tardieu
Le Gouverneur général de l'Algérie a
reçu le télé gramme suivant :
« Très douloureusement affecté Par ca-
tastrophe survenue Alger, vous prie, au nom
du Gouvernement et en mon nom personn",
être interprète auprès familles des victimes
et leur témoigner vive sollicitude pouvoirs
Publics. Vous rerais obligé me représenter
aux obsèques et exprimer part que prend
Gouvernement au deuil de lit ville d'Alger. »
ANDRÉ TARDIEU.
Les obsèques
La levée des corps a été faite à la chapelle
ardente aménagée spécialement dans les lo-
caux de l'école rue de la Liberté.
Les imposantes obsèques des victimes ont
eu lieu hier matin à 8 h. 30, au milieu d'une
foule de plus de trente mille personnes.
Toutes les autorités de la ville étaient p-ré-
sentes ou représentées. Des voilures, char-
gées de fleurs, suivaient les 31 cercueils. Sur
le parcours du cortège la population émue
s'inclinait respectueusement devant ces mal.
heureuses victimes du destin. La cérémonie
religieuse catholique, présidée par Mgr Ché-
nard, évêque de Constantine, en l'absence
de Mgr Leynaud, retenu à la clinique de.
puis de longs jours, s'est déroulée à la ca-
thédrale. Pendant ce tempst la cérémonie
religieuse israélite - car il avait égale-
ment plusieurs victimes Israélites avait
lieu au Temple, rue Volland. Les deux cor-
tèges se sont ensuite rejoints et rendus aux
cimetières Saint-Eugène.
Nouveaux détails
Quatre nouveaux cadavres ont été retirés
des décombres de la maison écroulée de la
rue des Consuls. Les victimes sont : Eusibio
Amat, 36 ans; Beatrice Cannetti, 8 ans;
François Cannetti, 3 ans; Angeline Amat,
née Palomha. Le nombre des morts retrouvés
s'élève donc à 50.
Par mesure d'hygiène, on a répandu 'des
désinfectants sur les décombres, et par me-
sure de sécurité, 012 a suspendu, jusqu'à ce
soir, les travaux de déblaiement, afin de pro-
céder à l'étançonnement de la maison mi-
toyenne qui est lézardée.
Les émanations pestilentielles persistent,
on croit qu'il y a encore une douzaine de
victimes sous les décombres, dans lesquels
on a trouvé une assez grande quantité de
bijoux et de billets de banque.
On croit maintenant connaître la cause de.
l'accident, qui serait dit à la rupture de la
poutre maîtresse de la construction. Cette
poutre en bois vermoulu, aurait cassé dans
le milieu.
(Par dépêche.)
-4610
A la Chambre de Commerce
de Tananarive
Importation de bétail d'Afrique du Sud
Au cours d'une récente séance de la Cham.
bre de commerce de Tananarive, M. Ducrocq
a été chargé d'entretenir le Chef du service
vétérinaire du danger d'introduire dans l'Ile
des quadrupèdes provenant du Sud-Afrique
qui peuvent apporter les germes de certaines
maladies inconnues jusqu'à ce jour à Mada-
gascar : piroplasmosc et east coast fever,
maladies risquant de décimer la plus solide
richesse actuelle de la colonie.
L'Administration de la colonie se propose
de payer les prix suivants rendu port Ma-
dagascar i
Mulets, de 3.500 à 6.000 fr. ; ânes, de 700
à 1.200 francs.
Les cours du riz
L'assemblée a entendu la lecture d'une
lettre du Chef du Service de l'Agriculture,
signalant que le marché d'Isotry, qui avait
vu conclure jadis de grosses transactions ée
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