Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-08-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 août 1929 29 août 1929
Description : 1929/08/29 (A30,N129). 1929/08/29 (A30,N129).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
ik~IUDI soin, en AOUT lm.
TMNTIBMB ANNBB. - M. m t,B NUMERO i 80 0.BNT1MB8 - -. JEUDI SOlA. fO AOUT 1929.
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JOUIIIIL QUOTIDIEII
Rédaction & A dminisiration :
14, IN II MM-IMHT
PARIS
TlLtPH. : LOUV". le-si
- RICHKLICU 87-54
Les Annales Coloniales
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Le régime du travail au Togo
Le rajlpOlt aonuel adressé par le gouver
nement français au Conseil de la Société des
Nations sur l'administration sous mandat du
territoire du Togo, pour l'année 1926, vient
d'être publié.
Nul ne s'étonnera que j'y aie cherché d'abord
le chapitre consacré à l'esclavage et au tra-
vail indigène.
On a tellement dit, autour de Genève, cette
année, que le travail forcé, aux Colonies, per-
pétuait, sous les formes les plus brutales, le
plus hideux des esclavages, que je désirais me
rendre compte des dispositions légales et ré-
glementaires prises par l'Administration, sous
le contrôle de la Société des Nations, et des
résultats obtenus.
Les dispositions prises représentent ur. grand
nombre de textes législatifs.
Le décret général du 29 décembre 1922
réglementant le travail indigène au Togo a été
suivi de plusieurs arrêtés locaux d applica-
tion : arrêté du 25 mai 1923 instituant des
contrats de travail, livret de travail et contrôle
du personnel au Togo ; arrêté du 25 mai 1923
créant des Conseils d'arbitrage au chef-lieu des
principaux cercles ; arrêté du 27 octobre 1924,
réglementant la visite sanitaire des travailleurs
des chantiers publics et privés dans le terri-
toire ; arrêté du 29 juin 1926, réglementant
le pécule des travailleurs auxiliaires indigènes
employés par l' Administration.
Ces textes devenaient si nombreux qu'il a
été décidé de les condenser en un seul arrêté,
pris à la date du 19 mai 1928, et dont le texte
figure, en annexe, au rapport de 1928.
L'arrêté nouveau modifie la législation an-
térieure sur un seul point. Jusqu ici les tra-
vailleurs indigènes recrutés par contrat avaient
la faculté de se faire accompagner, pour faire
leur cuisine, d'une femme par 20 hommes.
On avait remarqué que beaucoup de travail-
leurs s'accommodaient fort mal de ce régime
de veuvage forcé et abandonnaient souvent le
travail pour aller, chez eux, retrouver leur
femme. L'arrêté du 19 mai 1928 remédie à
cet état de choses en accordant à tout tra-
vailleur marié, recruté par contrat, la faculté
de se. faire accompagner d'une femme, aux
frais de l'engagiste.
Sur tous les- autres points, la législation an-
térieure est simplement confirmée.
Elle implique d'abord l'obligation de cons-
tater les contrats de travail passés avec des in-
digènes dans des livrets de travail conformes
au modèle établi par r Administration.
Ce livret doit être visé par l'administrateur
et par an médecin du service de santé, au mo-
ment du recrutement, à son arrivée sur le lieu
de travail. à la fin de l'engagement au mo-
ment du retour au pays d'origine. v
De plus, les contrats de travail doivent être
enregistrés sur un registre spécial tenu dans
chaque poste administratif, un relevé de ce
registre doit être adressé au chef de cercle
au moment de chaque* engagement et au Gou-
verneur, commissaire de la RépubliqUe. tous
les mois.
Un état des travailleurs arrivés en fin d'en-
gagement est adressé. dès l'expiration du con-
trat, par le chef de cercle au poste adminis-
tratif où s'est effectué le recrutement.
Enfin, tout employeur est tenu d'avoir un
contrôle de son personnel.
En vérité on se demande quelles lDeIUfeI
de contrôle plus strictes pourraient bien ima-
giner les grands critiques de Genève, pour
éviter les abus du recrutement et du traite-
ment des travailleurs indigènes.
Mais à ce contrôle des rapports de l'em-
ployeur et du travailleur indigène, la législa-
tion actuelle ajoute un contrôle très sévère des
conditions sanitaires de tout engagement de tra-
vailleurs indigènes, qui donne lieu, indépendam-
ment du visa médical, dont nous venons de
parler, à une visite médicale. obligatoire au
départ du lieu de recrutement avec délivrance
d'un certificat numéroté détaché d'un carnet
à souches ; à l' arrivée sur le lieu du travail,
avec enregistrement du certificat sur un re-
gistre où doivent être mentionnées l'aptitude
physique du travailleur et les vaccinations pra-
tiquées ; en fin d'engagement, avec délivrance
d'un laisscz-pasaer sanitaire pour rejoindre le
village - d'oriaine.
, Sur les lieux du travail, les travailleurs sont
visités au moins quatre fois par an par l'admi-
nistrateur de la région accompagné du médecin
du service de santé.
Tout décès doit être déclaré au poste médi-
t cal le plus voisin, l'inhumation n'a lieu
qu après constatation du décès par le chef de
poste, chaque fois que cela est possible.
Enfin, la législation réglemente, pour les
travailleurs indigènes recrutés par contrat pour
les besoins des chantiers administratifs, les con-
ditions du salaire et de son paiement. Chaque
travailleur a droit, par jour ouvrable, à un
salaire journalier payé en totalité en argent ;
par jour ouvrable, ou non, à .une ration journa-
lière de vivres ou une indemnité représentati-
ve hebdomadaire ; à l'expiration du contrat,
1 à une prime de fin d'engagement fixée à un
franc par journée de travail.
Comment ces prescriptions légales ont elles
été appliquées au cours de l'année 1928?
607 travailleurs ont été engagés sur contrat,
dont 512 pour le compte de P Administration et
95 pour des entreprises privées. Ce petit nom-
bre de contrats s explique par le fait que les
entreprises privées trouvent facilement, sur
place, des travailleurs indigènes qu'elles paient
à la journée.
Les manœuvres ou pagayeurs, engagés par
contrat, ont reçu des salaires journaliers, ra-
tion comprise, variant de 5.50 à 6.50, sur les
plantations et atteignant 9 francs, plus une
prime mensuelle de 25 francs pour les tra-
vaux du wharf de Lomé.
Tous les impowrtbln ayant rachat* twM
piestations, il n'y a eu, en 1928, aucun tra-
vail fiscal. 1
Enfin, l'Administration n'a pas eu a recou-
rir à la réquisition.
Le rapport de l'Administration nous donne
encore de'très intéressantes précisions sur la
valeur des salaires dans les maisons de com-
merce et * les grandes exploitations privées
agricoles. - -
Dans une maison de commerce, un manoeu-
vre touche de 3 fr. 50 à 9 francs par jour,
un ouvrier de 10 à 25 francs, un chauffeur
d'automobile de 300 à 900 francs par mois,
un employé de 150 à 1.200 francs par mois.
Sur une exploitation agricole, un manœuvre
touche de 3 fr. 50 à 9 fr. 50 par jour, un
ouvrier de 6 à 50. francs par jour, un employé
de 200 à 750 francs par mois.
Voici, certes tout le monde en convien-
dra, je pense, à Genève et ailleurs des
conditions de travail qui ne sont point abusives
et qui n'évoquent que de très loin les horreurs
du travail forcé si fort dénoncées.
Mais, me dira-t-on peut-être, législation et
rapports administratifs nous sont également sus-
pects, c' est sur place que nous voudrions
vérifier les conditions dans lesquelles toute
cette législation est appliquée et respectée par
l'Administration elle-même.
Je conviens bien volontiers que la réserve,
ainsi présentée, a une très grande force. Mais
elle me confirme dans une pensée que j'ai
déjà eu l'occasion d'exprimer ici.
Je souhaiterais que l'on abandonnât l'expres-
sion de « travail forcé » qui ne répond plus
aujourd'hui à aucune réalité légale dans au-
cune colonie, tout au moins dans aucune colo-
nie française, et que l'on parlât seulement des
abus commis dans l' application de la législa-
tion du travail.
Il s'agirait ensuite d'établir, non plus sur
le papier ou dans le champ d'une discussion
théoriaue à Genève, mais sur place, et dans
la réalité pratique, un contrôle sérieux, effec-
tif des conditions du travail indigène, qui tînt
compte des conditions sociales du milieu et
de ses nécessités économiques.
La question du travail forcé est aujourd'hui
beaucoup moins une question de législation
qu'une question d'humanité.
Il vaudrait mieux contrôler les hommes -
administrateurs et colons que les gouverne-
ments.
Mais est-ce que certains, à Genève, ne son-
gent pas plutôt à ennuyer lep gouvernements
qu'à protéger les indigènes.
Elfenne An,.net,,-
Député de la Haute-Savoie,
napporteur du budget de
t'Algérie et des Protecto-
rat.
L'industrie des conserves
se-
25.000 tonnes d'étain par an. voilà ce que
consomme actuellement dans le monde l'indus-
trie des conserves alimentaires.
Cela fait déjà bien des soudures, bien des
boîtes de viande, de poisson, de lait, de lé-
gumes et de fruits. Mais ce n' est pas fini. En
Amérique du - Sud et - en Amérique Centrale,
les usines de conserves poussent comme asper-
ges aux champs d' Argenteuil. Le Brésil a vu
passer sa production de fruits en boîtes de
7.500.000 kilos, en 1926, à 9.000.000 de
kilos en 1927. Le Chili, qui comptait 36 usines
en 1926, s'enorgueillit d'inscrire à ses der-
nières statistiques 12.000.000 de boîtes de
fruits et de légumes, 2.000.000 de boîtes de
viande et de poisson, 3.000.000 de boîtes de
lait condensé, et, pour le premier semestre de
1928, au chapitre des exportations, 324.472
livres de fruits en conserve. Le Sud-Afrique,
devant ces résultats, sent l'appétit lui venir et
commence à « conserver », si l'on peut dire, à
tour de bras, et l'on annonce que les Indes
vont s' y mettre.
Et nous ?
Nous qui pourrions, èînon pour les produits
d'élevage, du moins pour les fruits exotiques,
passer de la pâle catégorie des acheteurs à
celle, rubiconde et ventrue, des vendeurs, ou,
tout au moins, et pour commencer, à celle des
bons propriétaires qui vivent sur leur fonds.
Que faisons-nous ?
Notre éminent collaborateur, M. Henry Bé-
renger, a dit au Sénat et ici (articles du 11 mars
et précédents) ce qu'il fallait faire : une poli-
tique fruitière embrassant simultanément et éner-
giquement les trois termes du problème « pro-
ducrion-transport-vente », qui sont inséparables.
Nous avons en France je n'apprends rien,
ce disant, aux lecteurs des Armâtes Coloniales
des hommes qui voient clair et loin, des
animateurs, et nous ne manquons ni d'organi-
sateurs, ni de techniciens. La question du fruit
a été l'objet de nombreuses et sérieuses études.
L'on sait, au demeurant, que l'offre ne suffira
pas, de longtemps, à la demande. Quiconque
fera l'effort nécessaire pour passer de la théorie
à la pratique a vraiment, dans ce domaine de
la production fruitière, des chances singulières
de devenir, comme un Chilien ou un Argen-
tin. plein aux as.
René "e Lairemiguière.
L'escadre de la Médlterraaée
Le vice-amiral Durand-Viel est nommé
commandant en chef de la première escadre
navale en remplacement du vice-amiral Doc-
teur arrivé au terme de son commandement.
L'amiral Durand-Viel a commandé le cui-
rassé Provence, sur lequel il arborera sans
doute son - pavillon de commandant d'es-
cadre.
BILANS
A
Voulez-vous votif rendre au Ma-
roct
Des compagnies hollandaises
vous transporteront de Marseille à langer
dans de tels transatlantiques et à de telles
conditions qu'il vous en coûtera moins (le tra-
jet de Tanger à Casablanca payé en sus et
compris dans le total) que de prendre un ba-
teau français à Marseille ou à Bordeaux
pour gagner Casablanca.
- Les mentes compagnies vous offrent au
retour du Maroc les mêmes avantages, que
vous veuillez rejoindre Paris par Marseille
ou par Rotterdam.
Circonstances particulières de grands Pel-
quebots se dirigeant vers les Illdes NÙrlelll-
daises et tic prenant pas tous leurs voyageurs
au départ des Pays Bas. Evidtmmcllt, mats
le fait est là.
Voulez-vous une auto? Les marques amé-
ricaines de série, certaines marques italien
nés grâce au doppillg, arrivent dans les colo-
nies où Vindustrie française n'est pas proté-
gée, par suite des accords internationaux. à
fournir voitures légères ou camions moins
cher ou au même prix que les machines fran
[ çaises.
Il y a la qualité, direz-vousî Peut-être pas
toujours, mais allez donc voir si une firme
commerciale de la côte d'Afrique tiendra
tant que cela à avoir une qualité supérieure
française, un camion de Dion ou Lellil par
exemple, à mettre entre les mains de ses
chauffeurs indigènes plutôt qu'une Chevrolet.
Dès le premier abord. non, ce n'est qu'à
l'usage que Véconomie du solide, mais cher.
apparaît.
Voulez-vous des huiles d arachides perfec-
tionnées ?
C'est aux Indes Néerlandaises que vous
vous adresserez et non pas en A.U. F. pour
être servi ; seule à notre connaissance la
S. C. O. A. a assayé, il y a quelques années,
par la création d'une filiale de culture,
d'appliquer, sur un champ d'action d'ailleurs
limité, les méthodes néerlandaises.
Prenons les chemins de fer. Peut-on com-
parer le réseau ferré de notrc Afrique noire
à celui du Congo Belge ou de l'ancien Est-
Africain Allemand.
Les articles de Robert Poulaine, dont il
faut se défier en bien des points à cause de
leur esprit nettement tendancieux, sont là
pour nous édifier sur notre infériorité sans
rémission possible.
Voici enfin un autre domaine : la T.S.F.,
le pays de Branly fait là bien piteuse figure.
Il attend d'abord un statut si lent à être
élaboré que tout aura été ordonne partout ail-
leurs avant que les postes émetteurs français
sachent à quoi s'en tenir. M. Ricard, ancien
ministre de l'Agriculture, a publié la-dessus
dans la Radio agricole des réflexions sugges-
tives pleines de bon sens.
Mais les chiffres sont là, les voici pour fi-
nir ces observations à bâtons rompus sur de
multiples sujets.
En matière de T.S.F., nos importations
sont passées de 5 millions de francs, en
1927, à plus de 42 millions en 1928, alors
que nos exportations, déjà si réduites en rai-
son du peu de développement de la base que
constitue le marché intérieur atrophié par
suite des retards dans Vorganisation légale
de la radiodiffusion, sont tombées de 38 mil-
lions à 36 millions de francs, en dépit des
achats de nos colonies
Tristes bilans, en vérité.
Marcel Ituedef.
-7000
POUR VICHY
»♦«
Nous sommes heureux d'apprendre que les
dangers que pouvaient courir les malades se
rendant à Vichy sont à peu près complètement
écartés.
Grâce à la vigilance de l'administration, se-
condée par la Compagnie fermière, toutes les
eaux dangereuses viennent d'être javelisées. nos
amis coloniaux pourront donc sans crainte, et
dès cet automne, rejoindre la perle bourbon-
naise sans risquer la fièvre typhoïde.
Nous ne pouvons que nous réjouir des me-
sures prises qui assurent la clientèle d'élite à
notre belle station. Vichy demeure, malgré les
campagnes de dénigrement, la première des
stations thermales européennes pour les mala-
dies de foie.
Ail right !
ie
Au conseil supérieur des colonies
«».
Le délégué de l'Annam
Les électeurs du protectorat de l' Annam sont
convoqués à la date du dimanche 24 novembre
1929 à l'effet d'élire le délégué de ce terri-
toire au Conseil Supérieur des Colonies, en
remplacement de M. de Montpezat, décédé.
Dans le cas où un second tour de scrutin
serait nécessaire, il y sera procédé le troisième
dimanche qui suit la date du premier scrutin,
soit le 15 décembre 1929.
ClMWA COLONIAL
son
Au Sahara
On annonce que M. Max de Rieux tour-
nera cet hiver, au Sahara, un film parlant
et sonore.
Nous fera-t-il attendre la grande voix du
simoun et la stridulation des criquets?
UN SCANDALE EN TRIPOLIT AINE
Nous apprenons de Palerme qu'un officier
supérieur italien, le colonel Cancvari, pro-
venant des troupes de Tripolitaine, et deux
autres officiers auraient été arrêtés pour
faux dans la comptabilité. Il s'agirait de
sommes considérables.
NOIR SUR BLANC
Massacres et pétrole 1
Ah ! le beau scandale 1 Il y a de quoi faire
frémir à Genève la Commission des Mandats,
et puis la Société des Nations tout entière. Un
pays civilisé a reçu un mandat sur un pays sau-
vage, et puis un millier d'indigènes du cru ont
été assassinés par d'autres indigènes d'une autre
race sans que la nation protectrice ait pu inter-
venir en temps utile.
Ça doit être la France, si légère, si insou-
ciante, qui s'est encore rendue coupable de
cette négligence qui tourne au crime.
Mais non, mais non. Les faits se sont passés
en Palestine, devant le mur des Lamentations,
dans la sainte Jérusalem, les victimes sont jui-
ves, et la nation protectrice est l'Angletere.
Je m'étonne, moi simple goye. de n avoir
pas lu, au lendemain du Congrès sioniste tenu
à Zurich, il y a trois semaines, et où M. Léon
Blum représentait la II" Internationale, comme
sans doute M. Zyromski la représente aux Con-
grès eucharistiques le cléricalisme est le
même, qu'il soit juif, protestant ou catholique-
les protestations indignées du leader socialiste
contre le colonialisme « anglais », cette fois,
du camarade Snowden. Mais le leader S. F.
1. O. n' a pas plus parlé qu écrit.
Voilà dix uns que l' Angleterre protège les
u lieux saints ». Cette protection ne s'est mani-
festée par aucun acte de grande administration.
de loyale collaboration avec les indigènes, d'ar-
bitrage entre les diverses races qui cohabitent
les Lieux Saints.
Il faut le dire : le mandat britannique sur
la Palestine a un but utilitaire ; sa situation géo-
graphique à l'orée du canal de Suez est le
renforcement d'une position stratégique déjà
forte du côté du Nil. Ce n' est qu un côte
accessoire : r occupation britannique n avait
qu'un but, assurer l'exportation des pétroles de
Mcssoul par une pipe-line aboutissant à Halfa
en territoire anglais, et c'était tout.
Pour le reste, les Arabes peuvent bien tuer
les juifs. Disraeli est mort depuis longtemps,
et en fin de compte, Jéhovah reconnaîtra les
Mens. £'A.
Les Musulmans nord-africains
blâment les tueries de Palestine
Les Musulmans nord-africains, tant de FAl-
gérie que du Maroc et de la Tunisie, élèvent
un blâme contre leurs coreligionnaires de
Palestine qui assouvissent une haine dégra-
dante en perpétrant les tueries actuelles fte
juifs.
il n'est aucun litige d'intérêts, si grands
qu'ils soient, qui puisse figurer ne serait-ce
qu'un semblant de justification de mœurs
féroces comme celles que les déplorables
événements ont, à la honte hélas 1 de tous
les Musulmans, révélées parmi certains. Et
quelle figure faire, après cela, vis-à-vis de
l'Europe et de tout l'Occident? Est-ce que
de pareilles ignominies en 1929 ne démon-
trent pas avec assez d'évidence la nécessité
pour les peuples raisonnables de tenir non
pas seulement en tutelle mais même en su-
jetion les peuplades encore barbares qui,
du jour au lendemain, s'amusent à ces mas-
sacres macabres ?
L'attitude de pays limitrophes tels que
la Syrie est encore plus coupable par leurs
manifestations antisionistes et par l'efferves-
cence excitée par certains aventuriers sans
foi ni loi.
Est-ce que de pareilles choses ne jettent
pas l'opprobre sur tout l'Islam qui, Dieu
merci n'est pourtant pas qu'un vaste em-
pire etc pirates ni de verseurs de sang ? Est-
ce que tous les pays d'Orient qui ont quel-
que conscience de leur responsabilité, ne de-
vront prendre alarme d'une action qui me-
nace d'ébranler la confiance que les peuples
civilisés leur témoignent chaque jour davan-
tage, dans le désir de faire naître en eux
une même conception du droit imprescripti-
ble de l'individu et de la justice qu'en Oc-
cident ?
Est-ce que ces musulmans émancipés par
la grâce civilisatrice de leurs protecteurs ne
vont pas voir s'évanouir les privilèges ac-
quis ? Et n'est-ce pas assez pour affermir
dans l'esprit des nations raisonnables l'idée,
en faveur de laquelle sont d'aussi fortes pré-
somptions, que les peuples d'Orient ne sau-
ront jamais se gouverner par eux-mêmes et
que la notion du bien et du mal et la dis-
tinction de ce qu'il est permis de faire et de
ce qui ne l'est pas sont si confuses parmi
eux qu'il ne se passerait pas de jour sans
de sanglants éclats, s'ils étaient livrés à eux-
mêmes ?
Ce sont là des actions dont les conséquen-
ces funestes, qui n'ont pas été calculées par
leurs protagonistes, ajoutent à la gravité du
fait le poids aggravant du raisonnement.
Je ne suis pas éloigné de croire que ces
événements funèbres vont déclencher de la
part des nations civilisatrices un mouvement
sévère et inflexible d'intervention et de sur-
veillance permanente qui feront regretter
amèrement d'une part aux verseurs de sang
leurs victimes et, d'autre part, à leurs co-
religionnaires qui n'en peuvent mais, une
honteuse filiation Et comment pourrait-on
s'en plaindre ?
Iloland filtofa-Miala.
NOS FORCES NAVALES EN SYRIE
.e l
Dès qu'il eut connaissance de la situation
trouble de Palestine, M. Georges Leygues,
ministre de la Marine, d'accord avec M.
Briand, président du Conseil, ministre des
Affaires étrangères, avait décidé d'envoyer
un navire de notre première escadre en
tournée de sécurité sur les côtes du Levant.
Ce fut le croiseur cuirassé La Motte-Picquet
qui fut désigné.
Nos forces navales d'Orient, à composi-
tion normale restreinte, ont pour comman-
dant le contre-amiral Laurent, qui réside
avec son état-major à Beyrouth. Elles comp-
tent notamment les avisos torpilleurs Lièinn
et Baccaratt et nous avons en station dans
la Mer Rouge le yacht Okma.
En Syrie
Des centaines de tués, des milliers, peut-
être, de blessés, Il Jérusalem, des croiseurs
anglais en branle et les compagnies de dé-
barquement accourant en toute hâte, Voilto,
le bilan de la politique anglaise en Pales-
line. L'on voit d'ici les répercussions pos-
sibles en Syrie. Mais jusqu'à présent, tout
est à peu près calme chez nous, comme l'in-
diquent les dépêches ci-dessous :
A Damas
Suivant un télégramme tic Beyrouth,
ilinqi. iiiille Arabes ont manifesté mardi à
Damas en faveur des Arabes de Palestine.
Des troupes et des taiil;s ont été envoyés
dans le quartier juif de la ville et ont jus-
qu'ici prévenu les émeutes.
La population est calme à Beyrouth
Les sanglants événements de Palestine
ne semblent pas devoir troubler la paix
syrienne.
Plusieurs milliers de chrétiens. musul-
mans et juifs ont pris part, hier, à Bey-
routh, à une manifestation commune afin
de démontrer au monde que les divers élé-
ments religieux et les diverses races de la
ville régnent en bonne intelligence.
Sur la proposition des chefs de chaque
communauté, un message aurait été adres-
sé à M. Doumergue, Président de la Répu-
bligue fmnçaisc, pour assurer le chef de
l'Etat de leur complet accord, mais en fai-
sant cependant ressortir qu'ils sont tous
oPlJOsés au mouvement sioniste.
Iai majorité des magasins de Beyrouth
sont restés fermés mais, jusqu'ici, on ne
signale aucun désordre dans la ville. Les
maisons appartenant à des citoyens britan-
niques sont gardées militairement.
Fermeture de la frontière
La loi martiale est proclamée à Halfa, et
la route d'fialfa à Beyrouth (en Syrie fran-
çaise) a été fermée.
Chez les Druses
Des Dmses venus du Liban se seraient
joints à 2.000 Arabes pour marcher sur Jé-
rusalem.
(Par dépêche )
La ceinture de flanelle
868
La ceinture de flanelle, dont le port est
conseillé par le docteur Spire dans la France
Militaire, aux personnes qui vont en Indo-
chine, doit être aussi indiquée pour ceux qui
sunt appelés à séjourner dans n'importe la-
quelle de nos Colonies à climat tropical.
Mais on ne doit pas porter cette ceinture
en tout temps.
Son but est de préserver le ventre et les
reins des refroidissements nocturnes. Il n'est
donc nécessaire de mettre sa ceinture que du
coucher au lever du soleil. De cette façon
la transpiration ne transforme pas la cein-
ture en une éponge qui en se refroidissant
provoque tout naturellement la dysenterie
que l'on veut, à bon droit, éviter.
Et dire que nos troupes d'Afrique du
N'ord portent en tout temps la ceinture de
flanelle, décorative, mais dangereuse comme
je viens de l'indiquer.
Eugène Dev«Mjr.
Le rhinocéros, viande de choix
Si les Chinois apprécient tout particuliè-
rement la viande du rhinocéros, c'est sans
doute dû à ce que ce pachyderme ne se nour-
rit que de canne à sucre et de grains, de
racines et d'herbes. C'est aussi pourquoi la
Convention nationale autorisa Bernardin de
Saint-Pierre, intendant du Jardin des Plan-
tes, à transférer le rhinocéros de la ménage-
rie royale de Versailles au Muséum. On
l'exhiba à la Foire de Saint-Germain puis il
prit avec un lion le chemin du Jardin des
Plantes.
Etant donné la longévité du rhinocéros,
on n'a pas du goûter la viande du pen-
sionnaire de la rue Cuvier, mais la peau qui
donne un cuir exceptionnellement épais a
certainement été utilisée par quelque cor.
royeur des bords de la Bièvre, aux environs
de la rue du Fer-à-Moulin.
..n.,-
Le Tourville" à Tahiti
) «Demb - (
On sait que le Tourville a été envoyé en
Océanie pour y remplir une mission de propa-
gande en montrant aux indigènes un navire de
guerre comme ils n'en voient pas souvent et un
avion qu'ils n'ont pas encore vu ; le Tourville
porte, en effet, un hydravion qui survole les
ports où il fait escale.
Ce croiseur est arrivé à Papeete le 18 juin.
La veille, l' hydravion s'est montré au-dessus
des cocotiers bordant la rade, et, après avoir
effectué quelques virages au-dessus du Palais
du Gouvernement, il est venu se poser sur le
lagon en soulevant l'enthousiasme de la popu-
lation indigène. C'était la première fois qu'un
appareil français survolait l'île.
Le 18 juin, à 9 heures. le Tourville a fait
son entrée dans la rade. Tout l'équipage était
aligné sur le pont. La vue de ce puissant na-
vire de guerre et la souplesse de sa manœuvre
ont produit une profonde impression sur les in-
digènes.
A 10 heures, le commandant du croiseur est
descendu à terre et s' est rendu au Palais du
Gouvernement. -
Sur les quais de Papeete, la foule regarde le Tourville qui vient de jeter l'ancre.
A II heures, M. Bouge, Gouverneur p. i.
s'est rendu à bord du Tourville, suivi par un
convoi de présents comprenant bananes, oran-
ges, noix de coco et de nombreux petits co-
chons noirs. (Dans toute l'Océanie, le cochon
est un animal vénéré par tous les canaques.)
Ces présents étaient offerts par la population
indigène.
A 17 heures, une réception officielle a eu
lieu au Gouvernement, où une nombreuse assis-
tance s'était rendue.
A partir de ce moment, les réjouissances se
sont succédé pendant huit jours. Le tam-tam
a retenti partout, mêlant ses notes basses à ca-
dence curieuse aux sons légers de la musique
du Tourville. Des bals ont été improvisés au-
tour de la statue de Bougainville sous les grands
flamboyants.
Les accueillantes Tahitiennes ont confec-
tionné de belles couronnes de fleurs naturelles
et en ont couvert les marins.
La joie était partout.
Pour le plus grand effroi de tous, IC3 chefs
indigènes ont été invités à survoler la rade en
hydravion. Quelques-uns ont accepté. Très en-
tourés à la descente, ils juraient qu'on ne les y
reprendrait plus.
Le Tourville a quitté Tahiti le 26 juin à la
pointe du jour, et la ville de Papeete est re-
tombée dans son grand calme, qui n'est troublé
que par le passage des vapeurs qui assurent
le courrier tous les 28 jours.
Le commandant du croiseur touche terre. Au fond1 l'hydravion et le Tourville.
Photog do notre correspondant particulier à Papeete, M. Lo Guen,
TMNTIBMB ANNBB. - M. m t,B NUMERO i 80 0.BNT1MB8 - -. JEUDI SOlA. fO AOUT 1929.
--- ~w "ao.
JOUIIIIL QUOTIDIEII
Rédaction & A dminisiration :
14, IN II MM-IMHT
PARIS
TlLtPH. : LOUV". le-si
- RICHKLICU 87-54
Les Annales Coloniales
Les ClRnonce. et réclames sont reçue. au,
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Tous les articles publias dans noire journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
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France et
Colonies 180 •> 100 » 50 »
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tous les bureaux de poste.
Le régime du travail au Togo
Le rajlpOlt aonuel adressé par le gouver
nement français au Conseil de la Société des
Nations sur l'administration sous mandat du
territoire du Togo, pour l'année 1926, vient
d'être publié.
Nul ne s'étonnera que j'y aie cherché d'abord
le chapitre consacré à l'esclavage et au tra-
vail indigène.
On a tellement dit, autour de Genève, cette
année, que le travail forcé, aux Colonies, per-
pétuait, sous les formes les plus brutales, le
plus hideux des esclavages, que je désirais me
rendre compte des dispositions légales et ré-
glementaires prises par l'Administration, sous
le contrôle de la Société des Nations, et des
résultats obtenus.
Les dispositions prises représentent ur. grand
nombre de textes législatifs.
Le décret général du 29 décembre 1922
réglementant le travail indigène au Togo a été
suivi de plusieurs arrêtés locaux d applica-
tion : arrêté du 25 mai 1923 instituant des
contrats de travail, livret de travail et contrôle
du personnel au Togo ; arrêté du 25 mai 1923
créant des Conseils d'arbitrage au chef-lieu des
principaux cercles ; arrêté du 27 octobre 1924,
réglementant la visite sanitaire des travailleurs
des chantiers publics et privés dans le terri-
toire ; arrêté du 29 juin 1926, réglementant
le pécule des travailleurs auxiliaires indigènes
employés par l' Administration.
Ces textes devenaient si nombreux qu'il a
été décidé de les condenser en un seul arrêté,
pris à la date du 19 mai 1928, et dont le texte
figure, en annexe, au rapport de 1928.
L'arrêté nouveau modifie la législation an-
térieure sur un seul point. Jusqu ici les tra-
vailleurs indigènes recrutés par contrat avaient
la faculté de se faire accompagner, pour faire
leur cuisine, d'une femme par 20 hommes.
On avait remarqué que beaucoup de travail-
leurs s'accommodaient fort mal de ce régime
de veuvage forcé et abandonnaient souvent le
travail pour aller, chez eux, retrouver leur
femme. L'arrêté du 19 mai 1928 remédie à
cet état de choses en accordant à tout tra-
vailleur marié, recruté par contrat, la faculté
de se. faire accompagner d'une femme, aux
frais de l'engagiste.
Sur tous les- autres points, la législation an-
térieure est simplement confirmée.
Elle implique d'abord l'obligation de cons-
tater les contrats de travail passés avec des in-
digènes dans des livrets de travail conformes
au modèle établi par r Administration.
Ce livret doit être visé par l'administrateur
et par an médecin du service de santé, au mo-
ment du recrutement, à son arrivée sur le lieu
de travail. à la fin de l'engagement au mo-
ment du retour au pays d'origine. v
De plus, les contrats de travail doivent être
enregistrés sur un registre spécial tenu dans
chaque poste administratif, un relevé de ce
registre doit être adressé au chef de cercle
au moment de chaque* engagement et au Gou-
verneur, commissaire de la RépubliqUe. tous
les mois.
Un état des travailleurs arrivés en fin d'en-
gagement est adressé. dès l'expiration du con-
trat, par le chef de cercle au poste adminis-
tratif où s'est effectué le recrutement.
Enfin, tout employeur est tenu d'avoir un
contrôle de son personnel.
En vérité on se demande quelles lDeIUfeI
de contrôle plus strictes pourraient bien ima-
giner les grands critiques de Genève, pour
éviter les abus du recrutement et du traite-
ment des travailleurs indigènes.
Mais à ce contrôle des rapports de l'em-
ployeur et du travailleur indigène, la législa-
tion actuelle ajoute un contrôle très sévère des
conditions sanitaires de tout engagement de tra-
vailleurs indigènes, qui donne lieu, indépendam-
ment du visa médical, dont nous venons de
parler, à une visite médicale. obligatoire au
départ du lieu de recrutement avec délivrance
d'un certificat numéroté détaché d'un carnet
à souches ; à l' arrivée sur le lieu du travail,
avec enregistrement du certificat sur un re-
gistre où doivent être mentionnées l'aptitude
physique du travailleur et les vaccinations pra-
tiquées ; en fin d'engagement, avec délivrance
d'un laisscz-pasaer sanitaire pour rejoindre le
village - d'oriaine.
, Sur les lieux du travail, les travailleurs sont
visités au moins quatre fois par an par l'admi-
nistrateur de la région accompagné du médecin
du service de santé.
Tout décès doit être déclaré au poste médi-
t cal le plus voisin, l'inhumation n'a lieu
qu après constatation du décès par le chef de
poste, chaque fois que cela est possible.
Enfin, la législation réglemente, pour les
travailleurs indigènes recrutés par contrat pour
les besoins des chantiers administratifs, les con-
ditions du salaire et de son paiement. Chaque
travailleur a droit, par jour ouvrable, à un
salaire journalier payé en totalité en argent ;
par jour ouvrable, ou non, à .une ration journa-
lière de vivres ou une indemnité représentati-
ve hebdomadaire ; à l'expiration du contrat,
1 à une prime de fin d'engagement fixée à un
franc par journée de travail.
Comment ces prescriptions légales ont elles
été appliquées au cours de l'année 1928?
607 travailleurs ont été engagés sur contrat,
dont 512 pour le compte de P Administration et
95 pour des entreprises privées. Ce petit nom-
bre de contrats s explique par le fait que les
entreprises privées trouvent facilement, sur
place, des travailleurs indigènes qu'elles paient
à la journée.
Les manœuvres ou pagayeurs, engagés par
contrat, ont reçu des salaires journaliers, ra-
tion comprise, variant de 5.50 à 6.50, sur les
plantations et atteignant 9 francs, plus une
prime mensuelle de 25 francs pour les tra-
vaux du wharf de Lomé.
Tous les impowrtbln ayant rachat* twM
piestations, il n'y a eu, en 1928, aucun tra-
vail fiscal. 1
Enfin, l'Administration n'a pas eu a recou-
rir à la réquisition.
Le rapport de l'Administration nous donne
encore de'très intéressantes précisions sur la
valeur des salaires dans les maisons de com-
merce et * les grandes exploitations privées
agricoles. - -
Dans une maison de commerce, un manoeu-
vre touche de 3 fr. 50 à 9 francs par jour,
un ouvrier de 10 à 25 francs, un chauffeur
d'automobile de 300 à 900 francs par mois,
un employé de 150 à 1.200 francs par mois.
Sur une exploitation agricole, un manœuvre
touche de 3 fr. 50 à 9 fr. 50 par jour, un
ouvrier de 6 à 50. francs par jour, un employé
de 200 à 750 francs par mois.
Voici, certes tout le monde en convien-
dra, je pense, à Genève et ailleurs des
conditions de travail qui ne sont point abusives
et qui n'évoquent que de très loin les horreurs
du travail forcé si fort dénoncées.
Mais, me dira-t-on peut-être, législation et
rapports administratifs nous sont également sus-
pects, c' est sur place que nous voudrions
vérifier les conditions dans lesquelles toute
cette législation est appliquée et respectée par
l'Administration elle-même.
Je conviens bien volontiers que la réserve,
ainsi présentée, a une très grande force. Mais
elle me confirme dans une pensée que j'ai
déjà eu l'occasion d'exprimer ici.
Je souhaiterais que l'on abandonnât l'expres-
sion de « travail forcé » qui ne répond plus
aujourd'hui à aucune réalité légale dans au-
cune colonie, tout au moins dans aucune colo-
nie française, et que l'on parlât seulement des
abus commis dans l' application de la législa-
tion du travail.
Il s'agirait ensuite d'établir, non plus sur
le papier ou dans le champ d'une discussion
théoriaue à Genève, mais sur place, et dans
la réalité pratique, un contrôle sérieux, effec-
tif des conditions du travail indigène, qui tînt
compte des conditions sociales du milieu et
de ses nécessités économiques.
La question du travail forcé est aujourd'hui
beaucoup moins une question de législation
qu'une question d'humanité.
Il vaudrait mieux contrôler les hommes -
administrateurs et colons que les gouverne-
ments.
Mais est-ce que certains, à Genève, ne son-
gent pas plutôt à ennuyer lep gouvernements
qu'à protéger les indigènes.
Elfenne An,.net,,-
Député de la Haute-Savoie,
napporteur du budget de
t'Algérie et des Protecto-
rat.
L'industrie des conserves
se-
25.000 tonnes d'étain par an. voilà ce que
consomme actuellement dans le monde l'indus-
trie des conserves alimentaires.
Cela fait déjà bien des soudures, bien des
boîtes de viande, de poisson, de lait, de lé-
gumes et de fruits. Mais ce n' est pas fini. En
Amérique du - Sud et - en Amérique Centrale,
les usines de conserves poussent comme asper-
ges aux champs d' Argenteuil. Le Brésil a vu
passer sa production de fruits en boîtes de
7.500.000 kilos, en 1926, à 9.000.000 de
kilos en 1927. Le Chili, qui comptait 36 usines
en 1926, s'enorgueillit d'inscrire à ses der-
nières statistiques 12.000.000 de boîtes de
fruits et de légumes, 2.000.000 de boîtes de
viande et de poisson, 3.000.000 de boîtes de
lait condensé, et, pour le premier semestre de
1928, au chapitre des exportations, 324.472
livres de fruits en conserve. Le Sud-Afrique,
devant ces résultats, sent l'appétit lui venir et
commence à « conserver », si l'on peut dire, à
tour de bras, et l'on annonce que les Indes
vont s' y mettre.
Et nous ?
Nous qui pourrions, èînon pour les produits
d'élevage, du moins pour les fruits exotiques,
passer de la pâle catégorie des acheteurs à
celle, rubiconde et ventrue, des vendeurs, ou,
tout au moins, et pour commencer, à celle des
bons propriétaires qui vivent sur leur fonds.
Que faisons-nous ?
Notre éminent collaborateur, M. Henry Bé-
renger, a dit au Sénat et ici (articles du 11 mars
et précédents) ce qu'il fallait faire : une poli-
tique fruitière embrassant simultanément et éner-
giquement les trois termes du problème « pro-
ducrion-transport-vente », qui sont inséparables.
Nous avons en France je n'apprends rien,
ce disant, aux lecteurs des Armâtes Coloniales
des hommes qui voient clair et loin, des
animateurs, et nous ne manquons ni d'organi-
sateurs, ni de techniciens. La question du fruit
a été l'objet de nombreuses et sérieuses études.
L'on sait, au demeurant, que l'offre ne suffira
pas, de longtemps, à la demande. Quiconque
fera l'effort nécessaire pour passer de la théorie
à la pratique a vraiment, dans ce domaine de
la production fruitière, des chances singulières
de devenir, comme un Chilien ou un Argen-
tin. plein aux as.
René "e Lairemiguière.
L'escadre de la Médlterraaée
Le vice-amiral Durand-Viel est nommé
commandant en chef de la première escadre
navale en remplacement du vice-amiral Doc-
teur arrivé au terme de son commandement.
L'amiral Durand-Viel a commandé le cui-
rassé Provence, sur lequel il arborera sans
doute son - pavillon de commandant d'es-
cadre.
BILANS
A
Voulez-vous votif rendre au Ma-
roct
Des compagnies hollandaises
vous transporteront de Marseille à langer
dans de tels transatlantiques et à de telles
conditions qu'il vous en coûtera moins (le tra-
jet de Tanger à Casablanca payé en sus et
compris dans le total) que de prendre un ba-
teau français à Marseille ou à Bordeaux
pour gagner Casablanca.
- Les mentes compagnies vous offrent au
retour du Maroc les mêmes avantages, que
vous veuillez rejoindre Paris par Marseille
ou par Rotterdam.
Circonstances particulières de grands Pel-
quebots se dirigeant vers les Illdes NÙrlelll-
daises et tic prenant pas tous leurs voyageurs
au départ des Pays Bas. Evidtmmcllt, mats
le fait est là.
Voulez-vous une auto? Les marques amé-
ricaines de série, certaines marques italien
nés grâce au doppillg, arrivent dans les colo-
nies où Vindustrie française n'est pas proté-
gée, par suite des accords internationaux. à
fournir voitures légères ou camions moins
cher ou au même prix que les machines fran
[ çaises.
Il y a la qualité, direz-vousî Peut-être pas
toujours, mais allez donc voir si une firme
commerciale de la côte d'Afrique tiendra
tant que cela à avoir une qualité supérieure
française, un camion de Dion ou Lellil par
exemple, à mettre entre les mains de ses
chauffeurs indigènes plutôt qu'une Chevrolet.
Dès le premier abord. non, ce n'est qu'à
l'usage que Véconomie du solide, mais cher.
apparaît.
Voulez-vous des huiles d arachides perfec-
tionnées ?
C'est aux Indes Néerlandaises que vous
vous adresserez et non pas en A.U. F. pour
être servi ; seule à notre connaissance la
S. C. O. A. a assayé, il y a quelques années,
par la création d'une filiale de culture,
d'appliquer, sur un champ d'action d'ailleurs
limité, les méthodes néerlandaises.
Prenons les chemins de fer. Peut-on com-
parer le réseau ferré de notrc Afrique noire
à celui du Congo Belge ou de l'ancien Est-
Africain Allemand.
Les articles de Robert Poulaine, dont il
faut se défier en bien des points à cause de
leur esprit nettement tendancieux, sont là
pour nous édifier sur notre infériorité sans
rémission possible.
Voici enfin un autre domaine : la T.S.F.,
le pays de Branly fait là bien piteuse figure.
Il attend d'abord un statut si lent à être
élaboré que tout aura été ordonne partout ail-
leurs avant que les postes émetteurs français
sachent à quoi s'en tenir. M. Ricard, ancien
ministre de l'Agriculture, a publié la-dessus
dans la Radio agricole des réflexions sugges-
tives pleines de bon sens.
Mais les chiffres sont là, les voici pour fi-
nir ces observations à bâtons rompus sur de
multiples sujets.
En matière de T.S.F., nos importations
sont passées de 5 millions de francs, en
1927, à plus de 42 millions en 1928, alors
que nos exportations, déjà si réduites en rai-
son du peu de développement de la base que
constitue le marché intérieur atrophié par
suite des retards dans Vorganisation légale
de la radiodiffusion, sont tombées de 38 mil-
lions à 36 millions de francs, en dépit des
achats de nos colonies
Tristes bilans, en vérité.
Marcel Ituedef.
-7000
POUR VICHY
»♦«
Nous sommes heureux d'apprendre que les
dangers que pouvaient courir les malades se
rendant à Vichy sont à peu près complètement
écartés.
Grâce à la vigilance de l'administration, se-
condée par la Compagnie fermière, toutes les
eaux dangereuses viennent d'être javelisées. nos
amis coloniaux pourront donc sans crainte, et
dès cet automne, rejoindre la perle bourbon-
naise sans risquer la fièvre typhoïde.
Nous ne pouvons que nous réjouir des me-
sures prises qui assurent la clientèle d'élite à
notre belle station. Vichy demeure, malgré les
campagnes de dénigrement, la première des
stations thermales européennes pour les mala-
dies de foie.
Ail right !
ie
Au conseil supérieur des colonies
«».
Le délégué de l'Annam
Les électeurs du protectorat de l' Annam sont
convoqués à la date du dimanche 24 novembre
1929 à l'effet d'élire le délégué de ce terri-
toire au Conseil Supérieur des Colonies, en
remplacement de M. de Montpezat, décédé.
Dans le cas où un second tour de scrutin
serait nécessaire, il y sera procédé le troisième
dimanche qui suit la date du premier scrutin,
soit le 15 décembre 1929.
ClMWA COLONIAL
son
Au Sahara
On annonce que M. Max de Rieux tour-
nera cet hiver, au Sahara, un film parlant
et sonore.
Nous fera-t-il attendre la grande voix du
simoun et la stridulation des criquets?
UN SCANDALE EN TRIPOLIT AINE
Nous apprenons de Palerme qu'un officier
supérieur italien, le colonel Cancvari, pro-
venant des troupes de Tripolitaine, et deux
autres officiers auraient été arrêtés pour
faux dans la comptabilité. Il s'agirait de
sommes considérables.
NOIR SUR BLANC
Massacres et pétrole 1
Ah ! le beau scandale 1 Il y a de quoi faire
frémir à Genève la Commission des Mandats,
et puis la Société des Nations tout entière. Un
pays civilisé a reçu un mandat sur un pays sau-
vage, et puis un millier d'indigènes du cru ont
été assassinés par d'autres indigènes d'une autre
race sans que la nation protectrice ait pu inter-
venir en temps utile.
Ça doit être la France, si légère, si insou-
ciante, qui s'est encore rendue coupable de
cette négligence qui tourne au crime.
Mais non, mais non. Les faits se sont passés
en Palestine, devant le mur des Lamentations,
dans la sainte Jérusalem, les victimes sont jui-
ves, et la nation protectrice est l'Angletere.
Je m'étonne, moi simple goye. de n avoir
pas lu, au lendemain du Congrès sioniste tenu
à Zurich, il y a trois semaines, et où M. Léon
Blum représentait la II" Internationale, comme
sans doute M. Zyromski la représente aux Con-
grès eucharistiques le cléricalisme est le
même, qu'il soit juif, protestant ou catholique-
les protestations indignées du leader socialiste
contre le colonialisme « anglais », cette fois,
du camarade Snowden. Mais le leader S. F.
1. O. n' a pas plus parlé qu écrit.
Voilà dix uns que l' Angleterre protège les
u lieux saints ». Cette protection ne s'est mani-
festée par aucun acte de grande administration.
de loyale collaboration avec les indigènes, d'ar-
bitrage entre les diverses races qui cohabitent
les Lieux Saints.
Il faut le dire : le mandat britannique sur
la Palestine a un but utilitaire ; sa situation géo-
graphique à l'orée du canal de Suez est le
renforcement d'une position stratégique déjà
forte du côté du Nil. Ce n' est qu un côte
accessoire : r occupation britannique n avait
qu'un but, assurer l'exportation des pétroles de
Mcssoul par une pipe-line aboutissant à Halfa
en territoire anglais, et c'était tout.
Pour le reste, les Arabes peuvent bien tuer
les juifs. Disraeli est mort depuis longtemps,
et en fin de compte, Jéhovah reconnaîtra les
Mens. £'A.
Les Musulmans nord-africains
blâment les tueries de Palestine
Les Musulmans nord-africains, tant de FAl-
gérie que du Maroc et de la Tunisie, élèvent
un blâme contre leurs coreligionnaires de
Palestine qui assouvissent une haine dégra-
dante en perpétrant les tueries actuelles fte
juifs.
il n'est aucun litige d'intérêts, si grands
qu'ils soient, qui puisse figurer ne serait-ce
qu'un semblant de justification de mœurs
féroces comme celles que les déplorables
événements ont, à la honte hélas 1 de tous
les Musulmans, révélées parmi certains. Et
quelle figure faire, après cela, vis-à-vis de
l'Europe et de tout l'Occident? Est-ce que
de pareilles ignominies en 1929 ne démon-
trent pas avec assez d'évidence la nécessité
pour les peuples raisonnables de tenir non
pas seulement en tutelle mais même en su-
jetion les peuplades encore barbares qui,
du jour au lendemain, s'amusent à ces mas-
sacres macabres ?
L'attitude de pays limitrophes tels que
la Syrie est encore plus coupable par leurs
manifestations antisionistes et par l'efferves-
cence excitée par certains aventuriers sans
foi ni loi.
Est-ce que de pareilles choses ne jettent
pas l'opprobre sur tout l'Islam qui, Dieu
merci n'est pourtant pas qu'un vaste em-
pire etc pirates ni de verseurs de sang ? Est-
ce que tous les pays d'Orient qui ont quel-
que conscience de leur responsabilité, ne de-
vront prendre alarme d'une action qui me-
nace d'ébranler la confiance que les peuples
civilisés leur témoignent chaque jour davan-
tage, dans le désir de faire naître en eux
une même conception du droit imprescripti-
ble de l'individu et de la justice qu'en Oc-
cident ?
Est-ce que ces musulmans émancipés par
la grâce civilisatrice de leurs protecteurs ne
vont pas voir s'évanouir les privilèges ac-
quis ? Et n'est-ce pas assez pour affermir
dans l'esprit des nations raisonnables l'idée,
en faveur de laquelle sont d'aussi fortes pré-
somptions, que les peuples d'Orient ne sau-
ront jamais se gouverner par eux-mêmes et
que la notion du bien et du mal et la dis-
tinction de ce qu'il est permis de faire et de
ce qui ne l'est pas sont si confuses parmi
eux qu'il ne se passerait pas de jour sans
de sanglants éclats, s'ils étaient livrés à eux-
mêmes ?
Ce sont là des actions dont les conséquen-
ces funestes, qui n'ont pas été calculées par
leurs protagonistes, ajoutent à la gravité du
fait le poids aggravant du raisonnement.
Je ne suis pas éloigné de croire que ces
événements funèbres vont déclencher de la
part des nations civilisatrices un mouvement
sévère et inflexible d'intervention et de sur-
veillance permanente qui feront regretter
amèrement d'une part aux verseurs de sang
leurs victimes et, d'autre part, à leurs co-
religionnaires qui n'en peuvent mais, une
honteuse filiation Et comment pourrait-on
s'en plaindre ?
Iloland filtofa-Miala.
NOS FORCES NAVALES EN SYRIE
.e l
Dès qu'il eut connaissance de la situation
trouble de Palestine, M. Georges Leygues,
ministre de la Marine, d'accord avec M.
Briand, président du Conseil, ministre des
Affaires étrangères, avait décidé d'envoyer
un navire de notre première escadre en
tournée de sécurité sur les côtes du Levant.
Ce fut le croiseur cuirassé La Motte-Picquet
qui fut désigné.
Nos forces navales d'Orient, à composi-
tion normale restreinte, ont pour comman-
dant le contre-amiral Laurent, qui réside
avec son état-major à Beyrouth. Elles comp-
tent notamment les avisos torpilleurs Lièinn
et Baccaratt et nous avons en station dans
la Mer Rouge le yacht Okma.
En Syrie
Des centaines de tués, des milliers, peut-
être, de blessés, Il Jérusalem, des croiseurs
anglais en branle et les compagnies de dé-
barquement accourant en toute hâte, Voilto,
le bilan de la politique anglaise en Pales-
line. L'on voit d'ici les répercussions pos-
sibles en Syrie. Mais jusqu'à présent, tout
est à peu près calme chez nous, comme l'in-
diquent les dépêches ci-dessous :
A Damas
Suivant un télégramme tic Beyrouth,
ilinqi. iiiille Arabes ont manifesté mardi à
Damas en faveur des Arabes de Palestine.
Des troupes et des taiil;s ont été envoyés
dans le quartier juif de la ville et ont jus-
qu'ici prévenu les émeutes.
La population est calme à Beyrouth
Les sanglants événements de Palestine
ne semblent pas devoir troubler la paix
syrienne.
Plusieurs milliers de chrétiens. musul-
mans et juifs ont pris part, hier, à Bey-
routh, à une manifestation commune afin
de démontrer au monde que les divers élé-
ments religieux et les diverses races de la
ville régnent en bonne intelligence.
Sur la proposition des chefs de chaque
communauté, un message aurait été adres-
sé à M. Doumergue, Président de la Répu-
bligue fmnçaisc, pour assurer le chef de
l'Etat de leur complet accord, mais en fai-
sant cependant ressortir qu'ils sont tous
oPlJOsés au mouvement sioniste.
Iai majorité des magasins de Beyrouth
sont restés fermés mais, jusqu'ici, on ne
signale aucun désordre dans la ville. Les
maisons appartenant à des citoyens britan-
niques sont gardées militairement.
Fermeture de la frontière
La loi martiale est proclamée à Halfa, et
la route d'fialfa à Beyrouth (en Syrie fran-
çaise) a été fermée.
Chez les Druses
Des Dmses venus du Liban se seraient
joints à 2.000 Arabes pour marcher sur Jé-
rusalem.
(Par dépêche )
La ceinture de flanelle
868
La ceinture de flanelle, dont le port est
conseillé par le docteur Spire dans la France
Militaire, aux personnes qui vont en Indo-
chine, doit être aussi indiquée pour ceux qui
sunt appelés à séjourner dans n'importe la-
quelle de nos Colonies à climat tropical.
Mais on ne doit pas porter cette ceinture
en tout temps.
Son but est de préserver le ventre et les
reins des refroidissements nocturnes. Il n'est
donc nécessaire de mettre sa ceinture que du
coucher au lever du soleil. De cette façon
la transpiration ne transforme pas la cein-
ture en une éponge qui en se refroidissant
provoque tout naturellement la dysenterie
que l'on veut, à bon droit, éviter.
Et dire que nos troupes d'Afrique du
N'ord portent en tout temps la ceinture de
flanelle, décorative, mais dangereuse comme
je viens de l'indiquer.
Eugène Dev«Mjr.
Le rhinocéros, viande de choix
Si les Chinois apprécient tout particuliè-
rement la viande du rhinocéros, c'est sans
doute dû à ce que ce pachyderme ne se nour-
rit que de canne à sucre et de grains, de
racines et d'herbes. C'est aussi pourquoi la
Convention nationale autorisa Bernardin de
Saint-Pierre, intendant du Jardin des Plan-
tes, à transférer le rhinocéros de la ménage-
rie royale de Versailles au Muséum. On
l'exhiba à la Foire de Saint-Germain puis il
prit avec un lion le chemin du Jardin des
Plantes.
Etant donné la longévité du rhinocéros,
on n'a pas du goûter la viande du pen-
sionnaire de la rue Cuvier, mais la peau qui
donne un cuir exceptionnellement épais a
certainement été utilisée par quelque cor.
royeur des bords de la Bièvre, aux environs
de la rue du Fer-à-Moulin.
..n.,-
Le Tourville" à Tahiti
) «Demb - (
On sait que le Tourville a été envoyé en
Océanie pour y remplir une mission de propa-
gande en montrant aux indigènes un navire de
guerre comme ils n'en voient pas souvent et un
avion qu'ils n'ont pas encore vu ; le Tourville
porte, en effet, un hydravion qui survole les
ports où il fait escale.
Ce croiseur est arrivé à Papeete le 18 juin.
La veille, l' hydravion s'est montré au-dessus
des cocotiers bordant la rade, et, après avoir
effectué quelques virages au-dessus du Palais
du Gouvernement, il est venu se poser sur le
lagon en soulevant l'enthousiasme de la popu-
lation indigène. C'était la première fois qu'un
appareil français survolait l'île.
Le 18 juin, à 9 heures. le Tourville a fait
son entrée dans la rade. Tout l'équipage était
aligné sur le pont. La vue de ce puissant na-
vire de guerre et la souplesse de sa manœuvre
ont produit une profonde impression sur les in-
digènes.
A 10 heures, le commandant du croiseur est
descendu à terre et s' est rendu au Palais du
Gouvernement. -
Sur les quais de Papeete, la foule regarde le Tourville qui vient de jeter l'ancre.
A II heures, M. Bouge, Gouverneur p. i.
s'est rendu à bord du Tourville, suivi par un
convoi de présents comprenant bananes, oran-
ges, noix de coco et de nombreux petits co-
chons noirs. (Dans toute l'Océanie, le cochon
est un animal vénéré par tous les canaques.)
Ces présents étaient offerts par la population
indigène.
A 17 heures, une réception officielle a eu
lieu au Gouvernement, où une nombreuse assis-
tance s'était rendue.
A partir de ce moment, les réjouissances se
sont succédé pendant huit jours. Le tam-tam
a retenti partout, mêlant ses notes basses à ca-
dence curieuse aux sons légers de la musique
du Tourville. Des bals ont été improvisés au-
tour de la statue de Bougainville sous les grands
flamboyants.
Les accueillantes Tahitiennes ont confec-
tionné de belles couronnes de fleurs naturelles
et en ont couvert les marins.
La joie était partout.
Pour le plus grand effroi de tous, IC3 chefs
indigènes ont été invités à survoler la rade en
hydravion. Quelques-uns ont accepté. Très en-
tourés à la descente, ils juraient qu'on ne les y
reprendrait plus.
Le Tourville a quitté Tahiti le 26 juin à la
pointe du jour, et la ville de Papeete est re-
tombée dans son grand calme, qui n'est troublé
que par le passage des vapeurs qui assurent
le courrier tous les 28 jours.
Le commandant du croiseur touche terre. Au fond1 l'hydravion et le Tourville.
Photog do notre correspondant particulier à Papeete, M. Lo Guen,
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