Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-08-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 août 1929 24 août 1929
Description : 1929/08/24 (A30,N127). 1929/08/24 (A30,N127).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280602s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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TRENTIEME ANNEE. N® 127. * tZ NUMERO: 80 CENTIMES SAMEDI S< >111, 24 AOUT 19651).
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Les Annales Coloniales
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ABONNEMENTS
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Franc* et
(Manies 180 o 100 > 50 9
Étr«Rf«r 24f » 12b > 70 »
en s'abonne sans frais dam
tous les bureaux de poste.
Le Congo au travail
de Joseph Wauters
r .2 1 1
Joseph Wauters vient de mourir, il y a
quelques semaines. Sa perte a été ressentie
par toute l'Internationale ouvrière, et en
particulier par l'unanimité de cet admirable
prolétariat helge qu'il avait tant contribué
à organiser d'une si merveilleuse façon. Ses
obsèques turent grandioses et émouvantes ;
derrière son cercueil plus de cent mille tra-
vailleurs, hommes et femmes, pleurèrent
l'admirable apôtre du socialisme internatio-
nal.
Pour tous ceux qui admirèrent et ai-
mèrent Joseph Wauters, il ne saurait y
avoir de meilleur passe-temps de vacances,
que de relire quelques-uns des beaux livre,
qu'il a écrits. Ceux que passionnent les ques-
tions coloniales, trouveront là des études
tcmarquahlcs, en particulier dans « le
Congo au Travail » qu'édita, en 1976, la
librairie bruxelloise « l'Eglantine ».
Nombre de livres qui traitent des ques-
tions coloniales sont à ranger dans la caté-
gorie des ouvrages techniques, que les spé-
cialistes consultent avec fruit, mais dont la
lecture est vraiment trop ardue pour qu'ils
puissent toucher le grand public.
Le livre de Joseph Wauters, le Congo au
Travail, tout en étant plein d'un précieux
enseignement, n'a rien de l'aridité des trai-
tés purement techniques. C'est un simple
récit de voyage, une suite d'impressions re-
cueillies au jour le jour par un homme de
lionne foi, qui se range parmi les profanes
d écrit pour les profanes. L'auteur a tenu
« à garder à ses articles leur caractère spon-
.« tané, au risque de voir le lecteur relever
c quelques contradictions entre les obser-
vations et les impressions du début et
la celles de la fin. » C'est justement cette
s|M>ntanéité, cette fraîcheur d'impressions
qui donne à ce livre tout le charme d'un
roman.
Dès le début, avant même d'avoir mis I j
pied sur la terre africaine, il laisse devi-
ner une préocciqxition qui sera toujours au
premier plan : les conditions de vie des in-
digènes, le travail qu'ils exécutent et la
manière dont ils s'acquittent de leur tâche,
le salaire en argent et en nature qui leur
est alloué.
Cette sollicitude s'affirme à chaque page
dans la suite de son récit. Dès le seuil de
la Colonie, une question se pose : « Com-
bien y a-t-il de nègres au Congo ? 9 Autant
que les recensements permettent de répon-
----- re, il y en aurait un peu plus de 7 mil-
lions. A peu près le chiffre de population
de la Belgique, pour un territoire 80 fois
plus étendu ! Contre cette race qui se meurt,
de terribles fléaux s'acharnent : la mouche
tsé-tsé, la variole, la syphilis, sans compter
les abus de certains exploitants, il y a.
quelques années. La civilisation amène un
« brassage » des populations qui aboutit
malheureusement à une diffusion des mala-
dies. Pour lutter contre tous ces maux, le
pcrsorlnel médical, malgré son dévouement,
est en nombre insuffisant. Il faut multi-
plier les hôpitaux, les consultations, dont les
indigènes apprécient de plus en plus les
bienfaits.
'Un des chapitres se termine par un long
cri de pitié pour « ces races qui se meu-
rent ».
Une des confluions essentielles pour les
sauver, c'est de mieux les nourrir. « Mais
voilà, est-ce que tout cela laisse encore quel-
que profit ? »
Wauters n'est pas un idéologue. Chaque
page en timoigne. C'est un réaliste qui com-
prend notamment que pour le Congo, com-
me pOUf beaucoup d'autres colonies afri-
caines, la mise en valeur dépend avant tout
de la main dceuvre. Le recrutement en est
difficile, et, il faut bien le dire, le noir se
laisse un peu trop aller à sa paresse native.
Au quai de Matadi, « des nègres, à vingt,
« où trois blancs suftiraient, poussent des
wagons. » Parmi les bâtiments publics, à
côté de l'école, de l'hôpital, il y a presque
toujours la. prison. Trop souvent, à la pri-
son des noirs le régime ne fait pas honneur
à notre civilisation. Par contre, à la prison
des blancs, où la vie est un peu trop douce,
on rencontre encore trop de condamnés pour
sévices oestre des noirs.
« A propos de noirs, il semble que l'opi-
a nion est assez générale chez les employeurs
« qu'on les protège trop. Un agent de so-
« ciété m'a exprimé cette tendance sans
« ambages sous une forme assez raide :
a Ici, l'administration et la justice sont ar-
« rivées vingt-cinq ans trop tôt ! » Ce doux
« homme ne pense évidemment qu'à lui et
« au moment présent ; sa devise doit être :
« Après moi, la fin du monde ; s'il ne reste
« plus de nègres, je m'en f. w. J'ai au
« contraire l'impression très nette que l'ad-
ministration et la justice ont trop tardé
« à agir. Faut-il rappeler l'ancien régime
« dont les effets désastreux se font toujours
« sentir ? » (p. oO.
L'œuvre accomplie au prix de tant de dif-
ficultés n'a donc que plus de mérite. Que
d'efforts, que vie -;r:to\res sur le climat, sur
la nature, représentent ces quais, ces aména-
gements de cours d'eau et surtout ces che-
mins de fer, celui du Moyen-Congo (570 km.)
que nul ne parcourra « sans être émerveillé
e (le l'audace, du talent et de l'inflexible vo-
e lonté de ceux qui, comme Thys et Coffier,
a réalisèrent cet admirable travail », celui
du Bas-Congo au Katanga (830 km.) qu'on
est en train de construire à travers forêts
vierges, savanes, monts et rivières, « Un
« nom émergera parmi beaucoup d'autres,
« celui d'Odon Jadot, l'âme vibrante, l'ou-
a vrier enthousiaste et volontaire de cette
« œuvre gigantesque ; cet Ardennais, ancien
• officier, n'a pas quarante ans. Il a donné
c dix ans de sa vie déjà à ce travail, dont
c les difficultés échapperont toujours à ceux
c qui n'auront point vu, de leurs yeux vu J.
Songeons aussi qu'à ces obstacles maté-
riels viennent s'ajouter aussi les lenteurs ad-
ministratives, les interventions inopportunes
de l'Etat, les rivalités confessionnelles des
missions, le découragement des fonctionnai-
res dont les meilleurs, comme en France,
quittent le service de l'Etat, pour celui des
entreprises privées.
Il faudrait citer toutes ces pages pleines
de réflexions sagaces, marquées au coin du
bon sens, et parfois aussi émaillées de scè-
nes cocasses (témoin cette réception cérémo-
nieuse de l'illustre visiteur par un roi nègre,
entouré de ses 400 femmes).
C'est là un beau livre que les coloniaux
méditeront toujours avec prolit et que tous
1 liront et -- reliront avec plaisir.
Gcorfe* Ivouerge,
Député de Saône-et-Loire, vice-président
a de la Commission des Colonies,
membre de la Commission des
Mines.
A la S. D. N.
MANUELS SCOLAIRES
Do - --
Au cours de la dernière session de la Com-
mission permanente des mandats à la Société
des Nations, certains livres scolaires français en
usage au Togo ont été signalés comme ne dis-
tinguant pas suffisamment les colonies propre-
ment dites des territoires sous mandat.
Cette remarque a été faite par Lord Lugard,
d'après un article du Foreign Affairs, journal
du <( Labour Party » britannique.
Nous ne pouvons qu' approuver la réponse de
l'honorable M. Duchêne qui a dit que si les
manuel s géographiques font une distinction
entre les différents systèmes d'administration des
pays d'outre-mer. il ne serait guère facile, si-
non impossible, de faire saisir ces nuances par
des élèves des écoles primaires.
Ajoutons que, pour la masse indigène, ! Eu-
ropéen est simplement le chef, peu importe le
langage, et il obéit successivement a l'un et à
l'autre.
Je me souviens qu'en 1910, m arrêtant à un
petit village de ma circonscription de Mobaye,
les indigènes vinrent m'annoncer la présence
dans la case des passagers d'un blanc qui ne
parlait pas comme moi.
Mais pour eux, c'était un Blanc aux ordres
de qui ils s'étaient volontiers soumis en lui
fournissant tout ce dont il avait besoin. Or. ce
Blanc n'était autre que le lieutenant von Wiess,
aide de camp du grand-duc de Mecklembourg
Schmerin, alors en mission en A.E.F.
.e -.
L'A. O. F. en poche
Trouver dans une petite brochure in-16 de
192 pages, un véritable annuaire de l'A.O.F.
avec carte d'ensemble, plans de ville, tarifs
officiels de douanes, bureaux des P. T. T.
etc., ne peut que réjouir tous ceux qui se
rendent dans notre empire Ouest-Africain.
Aussi convient-il de féliciter M. Jules Chau-
ré, éditeur à Casablanca, 14, rue du Mara-
bout, de cette publication. Le prix n'est que
de 20 francs, ce qui est peu, en comparaison
de la documentation copieuse qu'elle con-
tient.
- - -. -
C'est un véritable vade mccum de 1 A. U.
F. qui, comme l'écrit M. Chauré dans sa
préface, s'adresse à tous : coloniaux de
l'Afrique Occidentale Française ou de la mé-
tropole ; ceux de la colonie compléteront
leurs connaissances du pays, des gens et des
choses ; les autres, c'est-à-dire la masse gé-
nérale, pourront se rendre compte de l'ef-
fort continu que le Français d'outre-mer ap-
porte chaque jour à sa tâche ; pour d'autres
encore ayant connu ces pays au cours (le leur
existence, il leur permettra de se rendre
compte du chemin parcouru depuis l'époque
de leur séjour.
L' « A. 0. F. en poche » contient entre
autres 40 pages de texte inédit sur la Mau-
ritanie qui donne des renseignements fort
complets sur cette manche Saharienne de
l'A. 0. F.
.,.
LE FEU A BORD DE L" ANDROMÈDE" |
A l'aube de jeudi dernier, l'alarme a été
donnée à bord du vapeur Andromède} cour-
rier de Nouméa, amarré à Dunkerque au
quai de départ. Le feu avait pris dans la
cambuse arrière, où se trouvaient amassés
des toiles, des cordages et différentes matiè-
res inflammables.
Les pompiers de la Chambre de commerce,
appelés en hâte, arrivèrent aussitôt et com-
battirent rapidement l'incendie, car le cam-
busier Santini était prisonnier dans sa ca-
bine bloquée par les flammes.
Déjà, on s'apprêtait à découper au chalu-
meau le faux pont pour sauver le marin,
quand le feu fut éteint.
Comme à 7 heures, les pompiers allaient
procéder au retrait du matériel, ils vouya-
rent s'assurer- une dernière fois que le sinis-
tre était conjuré et ouvrirent la porte d'un
réduit. A ce moment, une violente déflagra-
tion se produisit et des flammes surgirent,
brûlant grièvement les sauveteurs. On releva
de nombreux blessés.
Le commissaire central Sauerain et le
commissaire du port procèdent à une en.
quête.
Dès que le sinistre fut connu, arrivèrent
MM. Cavenel, ingénieur des ponts et chaus-
sées, sous-directeur du port ; Ledru, com-
mandant du port, et le docteur Merveille,
qui a apporté les premiers soins à tous les
blessés.
Démographie
et colonisation
1 -
Il naissances pour 1.000 à Ber-
lin, 17 four 1.000 -à Paris." Lon-
dres au niveau de Berlin, les gran-
des villes industrielles de l Angleterre comme
les cités métallurgiques de la Ruhr, Lcipsick
et IlamboUTg'te"datlt à une proportion sem-
blable. Voilà un bilall démographique qui ne
permet pas à des esprits chagrins de dire que
la France du fait de sa natalité est appelée
à s'étioler lentement dans l'Europe et hors
d Europe.
Joignes à ces chiffres les considérations
éclairées de personnalités telles que Mme
Mary Stopcs - stoppe, la bien nommée
peut-être - qui préconise en Angleterre et
avec l'appui du Gouvernement (voir un dis-
cours de Lord Balfottr à la Chambre des
Lords en 1926), la contraception qui remplace
la chasteté et n'est qu'un treo-ptialthusiatiis nie,
vous vous direz qu'après tout notre pauvre
France peut et doit faire encore grande figu-
re dans l'Union économique européenne qui
précédera fatalement les Etats-Unis d'Eu-
rope.
M. Alfred Fabre-Luce, comme Mme
Mary Stopes, comme tous les gens dont l'es-
prit n'est pas obnubilé par des considé-
rations vieillies, constate que la dénatalité
actuelle est la meilleure garantie contre la
guerre, et en ce qui concerne l'A ngleterre,
contre le chômage.
Quant à nous Français, dont la population
s'accroît en moyenne de quelque 80.000
âmes tous les ans du fait de l'excédent des
naissances sur les décès - nous ne parlons
pas de l'immigration étrangère, italienne, po-
lonaise, tchécoslovaque, espagnole, nous ne
pouvons pas, comme le désire M. Iules Sau-
rin, envoyer des milliers de Français colo-
niser l'Afrique du S'ord. Pourrions-nous
d'ailleurs les faire partir, il faudrait les fai-
re revenir car la réceptivité du Maroc et sur-
tout de l'Algérie, de la Tunisie en co-
lons agricoles est infiniment, limitée. Les lots
de colonisation sont de plus en plus rares,
de moins en moins vastes ; des esprits éclai-
rés comme M. Edmond Philip par, vice-pré-
sident et administrateur délégué du Crédit
Foncier de l'Algérie et de la Twtisic s'en
préoccupent aussi vivement que l'Adminis-
tration elle-même.
Si tous les ans, avec la surnatalité de nos
compatriotes de l'Afrique mineure, nous pou-
vons ititallcr quelques centaines de familles
françaises sur les bords de la Vi-dicrda,
de la Moulouya et du Sebou, il faudra se
réjouir de voir les nouveaux J'rançais de
l'Oranie qui compte 90.000 Iipagnols
naturalisés, c'est-à-dire autant que de Fran-
çais de vieille souche - s'adapter de plus en
plus à.la vie nationale comme les Maltais de
la Tunisie et certains Slaves disséminés dans
la Tunis i e et certains
divers coins de l'Afrique septentrionale.
I.a cohabitation avec les Berbères très so-
ciables, ne risque plus que des incidents sans
lendemain. r.
Tous sont intéressés à la prospérité de la
terre sur laquelle ils vivent.
La plus grande France permet à la Fran-
ce métropolitaine de se présenter comme une
grande dame autour des tables à tapis verts
des Congrès européens. Il vaudrait mieux
évidemment pouvoir faire davantage.
Mais telle qu'elle est aujottrd'hui, notre
position démographique en Europe, eit Afri-
que nous permet d'envisager avec confiance
l'avenir.
Marcel Jlacedfel.
CINÉMA COLONIAL
La Haute Egypte
Quelque désir qu'ait un critique d'être
impartial, c'est-à-dire simplement honnête, il
lui est difficile de ne pas subir l'influence de
l'accueil qu'on lui fait au seuil d'un théâtre
ou d'un cinéma. S'il a la maladie du scru-
pule, un contrôleur revêche l'incline à juger
le spectacle avec une indulgence exagérée et
d'ailleurs secrètement fière d'elle-même. S'il
,- est vindicatif, dame î il lui - faut un effort
pour demeurer équitable.
L'on est courtois pour la. presse au cinéma
Marivaux (je n'en dirai pas autant du Pa-
ramount). Si, cependant, je loue le Mari-
vaux de son « documentaire » colonial, l'un
des plus longs que j'aie jamais vus, je suis
dans la simple vérité. Ce film, qui représente
la Haute-Egypte, est un bon film, et soutient
jusqu'au bout l'intérêt, qu'il nous montre de
grasses cultures, des ruines romaines, le Nil
ou le désert. La photographie est de premier
ordre. Elle nous restitue l'admirable lumière
de l'Orient et, par moments, la Bible ; et
telle fellahinc dont on ne voit pas le visage
évoque - par son port et sa démarche tous
les troublants prestiges du cantique des can-
tiques. Une vue du Nil en crue fait saisir
l'énormité de sa force fécondante, et le bien-
fait des eaux éclate encore à nos yeux comme
une manière de prodige, lorsque, après
avoir suivi une caravane au long d'une piste
désertique, nous contemplons le flot bouil-
lonnant et limpide d'une source d'oasis et,
immédiatement après, le feuillage foispnnant
et frissonnant d'un arbre qui semble respirer
la joie de vivre, de sa base heureuse d'épou-
ser la terre humide à son faîte où jouent par
milliers des étincelles de soleil.
Le désert ? Il n'est que d'avoir vu sur
l'écran les carcasses de chameaux mortt
d'épuisement jalonner les sables pour com-
prendre combien il est terrible.
Des rives civilisées du Nil et des lieux
d'épaisses moissons jusqu'à l'oasis, s'ouvre
pour d'innombrables profanes, par le mira-
cle d'un film bien conçu, une large fenêtre
sur le monde colonial.
II. A.
TAUX DD LA PIASTRE
A la date du 22 août, le taux de la piastre
il Saison était de 11.25.
TIIIÏs à rho" coinioje de 1931
Le gouvernement du protectorat tunisien
ouvre un concours entre artistes séjournant
ou ayant séjourné en Tunisie pour la con-
fection de neuf dioramas ou motifs décora-
tifs devant/figurer dans le, section tuni-
sienne h l'Exposition coloniale de 1931.
Deux de ces dioramus figureront dans la
reconstitution des souks annexés au pavil-
lon officiel de la Tunisie et devront donner
l'illusion d'une échappée sur un coin de Mé-
dina.
Sept dioramas ou motifs décoratifs pren-
dront place dans une salle du pavillon de
la Tunisie h l'Exposition et représenteront
chacun un épisode caractéristique de l'ex-
ploitation des différents produits exposés
dans cette salle : céréales, mines, phospha-
tes, pêcheries d'épongés, forêts de vignes.
Chaque dioruma aura de 7 à 9 mètres de
long sur 4 m. 50 de haut.
L'administration tunisienne met au cop-
cours la fourniture des dioramas et motifs
et publie une brochure fixant le règlement
et les détails de ce concours.
Le tunnel Espagne-Maroc
On mande de Madrid que les premiers
sondages vont être incessamment effectués
près de Tarifa, sur la côte méridionale de
l'Espagne, où l'on désire ouvrir le tunnel
sous-marin qui doit relier l'Espagne à l'Afri-
que par-dessous le Détroit de Gibraltar.
.,.
L'archéologie marocaine
Les fouilles des ruines romaines découver-
tes aux environs d'Annual viennent d'être
reprises sous la direction de M. de Montal-
ban, attaché au Haut-Commissariat.
D'autre part, on vient de mettre à jour
une fonderie de fer romaine dans les ruines
de Garaza, près du cap Très Forças. Des
pièces d'une grande valeur artistique ont
été trouvées au cours des travaux.
Une tornade au Maroc
Une tornade d une extrême violence s'est
abattue sur Meknès et la région. Les commu-
nications ont été interrompues toute la nuit, et,
ce matin, entre Rabat. Meknès et Fez. Cette
dernière ville a également souffert de la tor-
nade.
(Par T.S.F.)
Un document géographique musulman
Un livre extrêmement rare vient d'être
trouvé chez un indigène de Marrakech. Ce
livre, très précieux, richement enluminé et
qui date du début du seizième siècle, est un
exemplaire authentique des œuvres d'El Be-.
kri, le géographe musulman qui a laissé des
documents de grande valeur sur l'ancien
Moghreb.
Ce livre a été transféré dans la fameuse
bibliothèque du chérif El Kittani, à Fez.
'*O'b
ÉPIGRAMME DE MOULAY HAFID
SUR TANGER
r.
Le Sultan Moulay Hafid ne dédaignait pas
la poésie. Il avait l'esprit aiguisé. En voici
un exemple visant Tanger, ville internatio-
nale :
« A la fin du monde, les gens de Tanger
comparurent au Tribunal du jugement der-
nier et le juge suprême dit: « Sûrement vous
êtes les derniers et les pires de tous les hom-
mes. Comment cela se fait-il? »tt ils répli-
quèrent: « Nous avons péché, nous avons
péché. Mais notre gouvernement était inter-
national, et nous étions administrés par tous
les représentants de l'Europe. » Et Dieu
dit : « Silreaient vous avez été assez punis.
Entrez au paradis. »
Une idée bizarre
<♦•
Elle émane de M. Georges Grandjean et
consiste à nous entendre avec l'Allemagne,
au sujet du désir de l'Italie d'obtenir de la
Société des Nations le mandat sur le Came-
roun, alors détenu à la fois par la France et
l'Angleterre. Et M. Georges Grandjean
de proposer à la France, imitant les Senous-
sistes, d'aller jusqu'à Tripoli.
Cette 'proposition équivaudrait à rendre
de .piano le Cameroun à l'Allemagne qui n'a
pas de plus grand désir, mais qui devra
tout au plus se contenter de ses anciennes
colonies du Sud-Ouest et du Sud-Est
Africains. Quant aux vues italiennes sur
le Tibesti et le Horkou, il nous suffit de
renvoyer les lecteurs des Annales Coloniales
a l'article du 3 septembre 1927 sur l' « In-
fluence française au Tibesti ».
Nous y voyons en effet que les Italiens
n'ont aucun intérêt à occuper cette région,
mais au contraire qu'ils ont tout avantage à
laisser la France y jouer le rôle de gendar-
me qu'elle joue du reste également vis-à-vis
de la Nigéria (britannique) dans la colonie
du Niger.
Si les Italiens occupaient en totalité le
territoire de la Lybie, écrivais-je, le Tibesti
abandonné par nous, si maladroitement, of-
frirait un refuge idéal à tous les mécontents
ou fanatiques Senoussistes de leur zone. Re-
fuge d'où il serait fort difficile de les délo-
ger, d'abord en raison de la configuration
du pays, et secondement en raison de la va-
leur militaire réelle des Fezzanais, arabes
autrement guerriers que les Toubbous.
Nous seuls, avec nos troupes méharistes
du Zinder, sommes capables n'assurer la sé-
curité du Tibesti et du Borkou, à condition,
toutefois, qu'on place sous un même com-
mandement ces deux marches frontières de
l'Afrique centrale française.
, s. a.
-– e.8
LA CANONNIÈRE" FRANCUARMIER
PART POUR LA CHINE
La nouvelle canonnière Francis-Gartner,
destinée à la navigation sur le Yang-Tsé-
Kiang a quitté Lorient, remorquée par un
vapeur hollandais qui a obtenu l'adjudica-
tion du convoi jusqu'à Shanghai.
Le lieutenant ne vaisseau Ducoroy et
l'équipage de la canonnière rallieront la
Chine via Marseille.
Le trafic des trains
0*
au Maroc
.8.
Depuis que la Victoire de 1918 a délié la
France des engagements internationaux qui
entravaient la modernisation du Maroc, le
chemin de fer s'est lancé dans la pénétra-
tion pacifique et économique du Protectorat.
Un groupe de sociétés (Cie Générale du
Maroc, du P.-L.-M. , du P.-O. et Cie Maro-
caine) a obtenu du Gouvernement chérifien
depuis 1920, pour une durée de 79 ans, l'ex-
ploitation d'un réseau de six lignes à voie
normale couvrant 1.018 kilomètres et rayon-
nant de Casablanca vers Marrakech et Oued
Zem au Sud, vers Rabat et Tanger au Nord,
et vers Meknès et Fez dans l'hinterland. On
poursuit actuellement la construction de cette
dernière ligne par Taza, Taourirt vers Oujda
terminus de la voie oranâise ; ainsi sera as-
surée par une ligne à voie normale, la liai-
son des diverses contrées nord-africaines
d'inHuence française. Car une ligne à voie
étroite assure déjà la liaison entre Fez et
Oujda.
En outre, la Compagnie gère le réseau de
1.300 kilomètres de voies étroites qui relient
Mazagan à Casablanca en s'incurvant pro-
fondément vers l'intérieur des terres ; Khe-
misset à Rabat, Ouezzane et Aït Aïcha à
Kenitra, et Oudjda à Fez.
L'intensification du trafic sur toutes ces
lignes double tous les deux ans : tandis
qu'en 1926 les trains parcouraient 073.000
kilomètres, remorquant 187 millions de ton-
nes kilométriques, transportant notamment
877.000 tonnes de phosphates, en 1928 le
parcours était de 1,6 million de kilomètres,
le tonnage kilométrique de 267 millions et
le transport de phosphates de 1,4 million de
tonnes. Le mouvement de céréales a aug-
menté dans des proportions considérables.
Ainsi que nous le disions déjà, dans un
précédent article, l'électrification d'une par-
tie du réseau a contribué pour beaucoup à
l'accroissement du trafic ferroviaire.
Le manque de combustible. l'abondance de
la houille blanche ont forcé le Maroc à
faire appel promptement à la traction élec-
trique qui dh; J()';:¡ était réalisée sur la ligne
d'Oued Zcm-Casabtanca, pour le transport
des phosphates, et sur celle de Casablanca-
Salé. Les travaux sont en cours sur le sec-
teur de Kénitra, ils vont l'être sur la ligne
de Marrakech. Et., par surcroit de bienfait,
cela a naturellement permis de distribuer de
l'électricité partout au Maroc pour le bien-
être et la prospérité de tous.
Le trafic des voyageurs prend également
une extension remarquable, du fait qu'une
quatrième classe a été créée qui attire l'indi-
gène vers le train. Et l'on ne sait quoi ad-
mirer davantage de la rapidité avec laquelle
le Marocaip intelligent sait s'assimiler et pra-
tiquer les éléments du confort moderne ou
de la généreuse libéralité de la France qui
sème de par le monde les rails et les usines
électriques qui font pénétrer avec eux, aussi
loin qu'on le leur permet, lumière, force et
richesse.
ffoland E!ta»a- IfJkaf«•
En croisière
Les sous-marins Ariane et Eurydice et
l'aviso Remiremont, dont nous annoncions
l'arrivée à Casablanca, comptent y séjourner
jusqu'au 28 août pour leur croisière d'endu-
rance.
-000- -
L'Aviation Coloniale
L'aviation de tourisme en Afrique
Le colonel Vnilletnin vient de faire l'ac-
quisition d'une avionnelte Caudron, avec
laquelle il se projiose de rejoindre son poste
de commandement à Alger et de fuire du
tourisme aérien en Algérie el jusqu'au
c:eur du Sahura, dont il est devenu un des
plus fervents pionniers.
Accompagné de Mme Yuillemin et de
leur lils, a peine ;\gé de quatre ans, et. qui
a déjà parcouru plus de ld.OOO kilomètres
en avion, le eolonel compte traverser la
France, l'Espagne et le Maroc en touriste.
Ce voyage doit être une véritable démons-
tration dt.'iS possibilités de l'avion léger dû
tourisme : transport rapide et économique
d'une famille sur un itinéraire particulière-
ment varié, à travers de nombreuses mon.
tagnes et dans des pays souvent dépour-
vus do toute espèce de ravitaillement.
Le parcours s étend sur plus de ii.000 ki-
lomètres. Pour une avionnette munie d'un
moteur de G(( C.Y à peine, les difficultés
.sont assez grande.s. 11 s'agit de franchir
des montagnes à plus de mètres d'al-
titude, de faire des étapes de 100 kilomè-
très et plus.
La propagande aérienne en Afrique
du Nord
Six avions de bombardement, du 21° ré-
giment d'aviation de Nancy, montés par les
capitaines Jobert. et lioquêt, les lieutenants
Defrance, Miellet et Lambert devaient quit-
ter hier matin l'aérodrome d'Kssey, sous
le commandement du capitaine do Verdi-
lliac pour effectuer le voyage annoncé de
10.(HH> kilomètres on Afrique du Nord, avec
comme escales : Perpignan, Alicante, Ha-
hat., Oran, Sélif, Tunis, Alger, Oudjda et
Istres.
Les appareils et les équipages étaient
prêts lorsque, dans la nuit, arriva un ordre
du général Michaud, commandant la pre-
mière division aérienne, prescrivant de sur-
seoir au départ du raid, jusqu'à une date
ultérieure, qui sera vraisemblablement le .11
aoilt, en raison des manoeuvres qui ont
lieu en ce moment.
Arrachart et Rignot
Les aviateurs Arrachart et Hignot, partis
le i}2 août do Pékin, sont arrivés à Mouk-
den le même jour.
Ils ont été reçus par les autorités locales
à leur arrivée à Moukden. Ils ont fait part
de leur rentrée en France en survolant la
Sibérie. Il se peut qu'il n'en soit pas ainsi,
les autorités soviétiques ayant fait savoir
qu'elles interdisent le survol de la fron-
tière Sibérie-Mandchourie. Si cette interdic-
tion est maintenue les aviateurs devront re-
tourner en France par le chemin qu'ils
avaient emprunté à l'aller.
Dépêches de Undodune
1 Il
Une crue du Mékong
Des pluies violentes qui sévissent dans Ifi
lIaut-Laos ont provoqué une crue rapide et
importante du Mékong qui, à Vientiane, a
atteint la cote de 12.10 approchant de celle
de l'année 1924 où les inondations ont été
particulièrement graves. La ville de Vien-
tiane est abritée par des travaux de pro-
tection provisoire ; elle est encore indemne
mais la plaine est envahie et la prochaine
récolte de paddy est très compromrse.
Nomination de délégués
La Chambre des Représentants du Peuple*
d'Annam a délégué pour la représenter oui
Grand Conseil des Intérêts Economiques ef
Financiers d*Indochine : MM. Nguyen Trac"
président actuel, et lla-Dang, ancien prési-
dent de la Chambre consultative et ancien
membre du Conseil de perfectionnement et
de l'enseignement en Indochine.
Iles Philippines. - Manille
Le Directeur du Bureau du Travail in-
forme le gouvernement général que 20.000
Philippins, résidant aux Etats-Unis, sont
sans travail il demande de remédier au
plus tôt à cette situation.
Dans un discours au « Rotary Club »,
le Gouverneur général Davis recommande
le tourisme aux lies Philippines et pro-
pose l'établissement d'un port dans le golfe
du Ligarien afin de permettre le dévelop-
pement de cette industrie. Un comité com-
posé de commerçants et des compagnies de
navigation étutlie cette proposition.
Plusieurs membres de la législature sont
opposés au nouveau stistème du budget qui
prévoit que la législature ne pourra ni aug-
menter ni diminuer les sommes demandées
par les secrétaires départementaux et le
Conseil d'Etat.
Les tramways d'Hanoï
Im Connuission chargée par le Conseil
MnnicipiU d'examiner les propositions de la
Société des trainiL'in/s d'Hanoi, en vue de
re.rtrnsum du réseau urbain, a adopté à
l'unanimité un projet présenté au cours de
la réunion tenue à Ut mairie, lundi soir.
Elle Il accepté de modifier la formule de
calcul dp.", redevances dans un sens plus
avantageux pour la Compagnie concession-
naire et r!'ttU!I"II!1/ ter de :!O ans la durée
de la coniA'ssion en cours} sous certaines
réserve*, mais elle a refusé de modifier les
tarifs de transport, pour le moment. La
(i le tracé d'une nou-
veli- ligne projetée d'une longueur de 7 ki-
lomètres, qui traversera la ville du sud-est
au nord-ouest, de la limite de la ville de la
province de Iladovg au faubourg Y-Enphu
enlt'3 le Fleuve Houge et le Grand Lac. La
nouvelle ligne portera à environ 30 kilo-
mètres le réseau des tramways d'Hanoi.
(Indopacitl.)
M. Angoulvant à Saigon
Par le paquebot Sphinx vient d'arriver à
Saigon, M. Angoulvant, Gouverneur gé-
néral honoraire, qui effectuera en In-
dochine, ainsi que nous l'avons annoncé le
mois dernier, un séjour de quelques semai-
nes et visitera les diverses entreprises qui
participent à l'ouvre colonisatrice. Il est
l'hôte du Gouverneut général.
Rappelons que M. Angoulvant avait mis
au nombre de ses projets la visite de la
Chine, du Japon et le retour via Transsibé-
rien dans la deuxième quinzaine d'octobre.
Il est possible qu'en raison du conflit russo-
chinois, la voie terrestre ne soit pas rou-
verte à cette époque.
-000-
Les plantes médicinales
de l'Indochine
pur Lk Hki'.
Le riz, le caoutchouc, le charbon, les bois
précieux, des métaux qui le sont plus en-
core. l'on commence à savoir, dans le
grand puhlic, que l'Indochine contient tout
cela et qu'il n'y a qu'à financer, d'abord,
peiner ensuite, pour le prendre.
Un canton moins connu est celui des
plantes médicinales. Il est sévère, mais ceux
qui l'ont mis en catalogue n'en ont que plus
de mérite.
MM. Prévost et Lonarie ont entrepris
l'un des plus utiles ouvrages qui soient :
le Catalogue des Produits de C Indochine,
qui comprend déjà quatre importants volu-
mes. Ils en sont maintenant, pour commen-
cer le cinquième, aux plantes médicinales.
Prenons au hasard dans leur nomenclature
publiée par le Hulletin économique de l'In-
dochine :
Jhoscra Indica, noms indigènes : * Cô
t"oi g à : Mo côi. Plante herbeuse, d'en-
viron 40 centimètres, commune à tous les
pays de l'Indochine, fréquente, notamment
de janvier à mai. sur les rizières en jachè-
res, de nature sableuse, du Il uyèn de Nghi-
Loc, province de Xghè-An (Annam\
Les indigènes se servent de cette plante,
qui après une macération de trois jours
dans l'alcool de riz, sert à guérir les duril-
lons et à ramollir la corne qui se forme sous
la plante, des pieds.
Inosera H/trmlllllli, nom indigène : CJ
troi gà. Herbe de 5 à 10 cm. à tiges, sans
feuille, florifère au sommet, commune à
tous les pays de l'Indochine, dont nous ne
connaissons point les usages médicinaux in-
digènes.
La pharmacopée, européenne reconnaît à
cette plante entière, fraîche, des propriétés
rubéfiantes accentuées, dues à la naphtoqui-
none qu'elle renferme.
ÏÀqiàdambar Oricntalis, noms indigènes :
s'lie tia; '<} Ittlp, Arbre donnant par la pra-
tique d'incisions une résine concrète en lar-
mes.
Cette résine, storax Oll styrax, aromati-
que, est utilisée dans la pharmacopée, com-
me expectoiante, efficace contre les affec-
tions des bronche*.
Les Tonkinois usent fréquemment ses
feuilles comme masticatoire, pour se guérir
de la toux.
Altingia FurlJtl. nom indigène : Tô hap
hinlt hh an g. Grand arbre, parfois de dimen-
sions gigantesques, des montagnes de l'An-
nom.
Les montagnards obtiennent par de fortes
TRENTIEME ANNEE. N® 127. * tZ NUMERO: 80 CENTIMES SAMEDI S< >111, 24 AOUT 19651).
JOUMâL OUOTIDIE.
Rédaction &Administrati^n t
14, KM II IIK-TM»
PARIS Cl-)
TlLÉPH. t MUVM IHI
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Les Annales Coloniales
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ABONNEMENTS
am la Revue mensuelle t
Un au 6 Moi» ;i Mele
Franc* et
(Manies 180 o 100 > 50 9
Étr«Rf«r 24f » 12b > 70 »
en s'abonne sans frais dam
tous les bureaux de poste.
Le Congo au travail
de Joseph Wauters
r .2 1 1
Joseph Wauters vient de mourir, il y a
quelques semaines. Sa perte a été ressentie
par toute l'Internationale ouvrière, et en
particulier par l'unanimité de cet admirable
prolétariat helge qu'il avait tant contribué
à organiser d'une si merveilleuse façon. Ses
obsèques turent grandioses et émouvantes ;
derrière son cercueil plus de cent mille tra-
vailleurs, hommes et femmes, pleurèrent
l'admirable apôtre du socialisme internatio-
nal.
Pour tous ceux qui admirèrent et ai-
mèrent Joseph Wauters, il ne saurait y
avoir de meilleur passe-temps de vacances,
que de relire quelques-uns des beaux livre,
qu'il a écrits. Ceux que passionnent les ques-
tions coloniales, trouveront là des études
tcmarquahlcs, en particulier dans « le
Congo au Travail » qu'édita, en 1976, la
librairie bruxelloise « l'Eglantine ».
Nombre de livres qui traitent des ques-
tions coloniales sont à ranger dans la caté-
gorie des ouvrages techniques, que les spé-
cialistes consultent avec fruit, mais dont la
lecture est vraiment trop ardue pour qu'ils
puissent toucher le grand public.
Le livre de Joseph Wauters, le Congo au
Travail, tout en étant plein d'un précieux
enseignement, n'a rien de l'aridité des trai-
tés purement techniques. C'est un simple
récit de voyage, une suite d'impressions re-
cueillies au jour le jour par un homme de
lionne foi, qui se range parmi les profanes
d écrit pour les profanes. L'auteur a tenu
« à garder à ses articles leur caractère spon-
.« tané, au risque de voir le lecteur relever
c quelques contradictions entre les obser-
vations et les impressions du début et
la celles de la fin. » C'est justement cette
s|M>ntanéité, cette fraîcheur d'impressions
qui donne à ce livre tout le charme d'un
roman.
Dès le début, avant même d'avoir mis I j
pied sur la terre africaine, il laisse devi-
ner une préocciqxition qui sera toujours au
premier plan : les conditions de vie des in-
digènes, le travail qu'ils exécutent et la
manière dont ils s'acquittent de leur tâche,
le salaire en argent et en nature qui leur
est alloué.
Cette sollicitude s'affirme à chaque page
dans la suite de son récit. Dès le seuil de
la Colonie, une question se pose : « Com-
bien y a-t-il de nègres au Congo ? 9 Autant
que les recensements permettent de répon-
----- re, il y en aurait un peu plus de 7 mil-
lions. A peu près le chiffre de population
de la Belgique, pour un territoire 80 fois
plus étendu ! Contre cette race qui se meurt,
de terribles fléaux s'acharnent : la mouche
tsé-tsé, la variole, la syphilis, sans compter
les abus de certains exploitants, il y a.
quelques années. La civilisation amène un
« brassage » des populations qui aboutit
malheureusement à une diffusion des mala-
dies. Pour lutter contre tous ces maux, le
pcrsorlnel médical, malgré son dévouement,
est en nombre insuffisant. Il faut multi-
plier les hôpitaux, les consultations, dont les
indigènes apprécient de plus en plus les
bienfaits.
'Un des chapitres se termine par un long
cri de pitié pour « ces races qui se meu-
rent ».
Une des confluions essentielles pour les
sauver, c'est de mieux les nourrir. « Mais
voilà, est-ce que tout cela laisse encore quel-
que profit ? »
Wauters n'est pas un idéologue. Chaque
page en timoigne. C'est un réaliste qui com-
prend notamment que pour le Congo, com-
me pOUf beaucoup d'autres colonies afri-
caines, la mise en valeur dépend avant tout
de la main dceuvre. Le recrutement en est
difficile, et, il faut bien le dire, le noir se
laisse un peu trop aller à sa paresse native.
Au quai de Matadi, « des nègres, à vingt,
« où trois blancs suftiraient, poussent des
wagons. » Parmi les bâtiments publics, à
côté de l'école, de l'hôpital, il y a presque
toujours la. prison. Trop souvent, à la pri-
son des noirs le régime ne fait pas honneur
à notre civilisation. Par contre, à la prison
des blancs, où la vie est un peu trop douce,
on rencontre encore trop de condamnés pour
sévices oestre des noirs.
« A propos de noirs, il semble que l'opi-
a nion est assez générale chez les employeurs
« qu'on les protège trop. Un agent de so-
« ciété m'a exprimé cette tendance sans
« ambages sous une forme assez raide :
a Ici, l'administration et la justice sont ar-
« rivées vingt-cinq ans trop tôt ! » Ce doux
« homme ne pense évidemment qu'à lui et
« au moment présent ; sa devise doit être :
« Après moi, la fin du monde ; s'il ne reste
« plus de nègres, je m'en f. w. J'ai au
« contraire l'impression très nette que l'ad-
ministration et la justice ont trop tardé
« à agir. Faut-il rappeler l'ancien régime
« dont les effets désastreux se font toujours
« sentir ? » (p. oO.
L'œuvre accomplie au prix de tant de dif-
ficultés n'a donc que plus de mérite. Que
d'efforts, que vie -;r:to\res sur le climat, sur
la nature, représentent ces quais, ces aména-
gements de cours d'eau et surtout ces che-
mins de fer, celui du Moyen-Congo (570 km.)
que nul ne parcourra « sans être émerveillé
e (le l'audace, du talent et de l'inflexible vo-
e lonté de ceux qui, comme Thys et Coffier,
a réalisèrent cet admirable travail », celui
du Bas-Congo au Katanga (830 km.) qu'on
est en train de construire à travers forêts
vierges, savanes, monts et rivières, « Un
« nom émergera parmi beaucoup d'autres,
« celui d'Odon Jadot, l'âme vibrante, l'ou-
a vrier enthousiaste et volontaire de cette
« œuvre gigantesque ; cet Ardennais, ancien
• officier, n'a pas quarante ans. Il a donné
c dix ans de sa vie déjà à ce travail, dont
c les difficultés échapperont toujours à ceux
c qui n'auront point vu, de leurs yeux vu J.
Songeons aussi qu'à ces obstacles maté-
riels viennent s'ajouter aussi les lenteurs ad-
ministratives, les interventions inopportunes
de l'Etat, les rivalités confessionnelles des
missions, le découragement des fonctionnai-
res dont les meilleurs, comme en France,
quittent le service de l'Etat, pour celui des
entreprises privées.
Il faudrait citer toutes ces pages pleines
de réflexions sagaces, marquées au coin du
bon sens, et parfois aussi émaillées de scè-
nes cocasses (témoin cette réception cérémo-
nieuse de l'illustre visiteur par un roi nègre,
entouré de ses 400 femmes).
C'est là un beau livre que les coloniaux
méditeront toujours avec prolit et que tous
1 liront et -- reliront avec plaisir.
Gcorfe* Ivouerge,
Député de Saône-et-Loire, vice-président
a de la Commission des Colonies,
membre de la Commission des
Mines.
A la S. D. N.
MANUELS SCOLAIRES
Do - --
Au cours de la dernière session de la Com-
mission permanente des mandats à la Société
des Nations, certains livres scolaires français en
usage au Togo ont été signalés comme ne dis-
tinguant pas suffisamment les colonies propre-
ment dites des territoires sous mandat.
Cette remarque a été faite par Lord Lugard,
d'après un article du Foreign Affairs, journal
du <( Labour Party » britannique.
Nous ne pouvons qu' approuver la réponse de
l'honorable M. Duchêne qui a dit que si les
manuel s géographiques font une distinction
entre les différents systèmes d'administration des
pays d'outre-mer. il ne serait guère facile, si-
non impossible, de faire saisir ces nuances par
des élèves des écoles primaires.
Ajoutons que, pour la masse indigène, ! Eu-
ropéen est simplement le chef, peu importe le
langage, et il obéit successivement a l'un et à
l'autre.
Je me souviens qu'en 1910, m arrêtant à un
petit village de ma circonscription de Mobaye,
les indigènes vinrent m'annoncer la présence
dans la case des passagers d'un blanc qui ne
parlait pas comme moi.
Mais pour eux, c'était un Blanc aux ordres
de qui ils s'étaient volontiers soumis en lui
fournissant tout ce dont il avait besoin. Or. ce
Blanc n'était autre que le lieutenant von Wiess,
aide de camp du grand-duc de Mecklembourg
Schmerin, alors en mission en A.E.F.
.e -.
L'A. O. F. en poche
Trouver dans une petite brochure in-16 de
192 pages, un véritable annuaire de l'A.O.F.
avec carte d'ensemble, plans de ville, tarifs
officiels de douanes, bureaux des P. T. T.
etc., ne peut que réjouir tous ceux qui se
rendent dans notre empire Ouest-Africain.
Aussi convient-il de féliciter M. Jules Chau-
ré, éditeur à Casablanca, 14, rue du Mara-
bout, de cette publication. Le prix n'est que
de 20 francs, ce qui est peu, en comparaison
de la documentation copieuse qu'elle con-
tient.
- - -. -
C'est un véritable vade mccum de 1 A. U.
F. qui, comme l'écrit M. Chauré dans sa
préface, s'adresse à tous : coloniaux de
l'Afrique Occidentale Française ou de la mé-
tropole ; ceux de la colonie compléteront
leurs connaissances du pays, des gens et des
choses ; les autres, c'est-à-dire la masse gé-
nérale, pourront se rendre compte de l'ef-
fort continu que le Français d'outre-mer ap-
porte chaque jour à sa tâche ; pour d'autres
encore ayant connu ces pays au cours (le leur
existence, il leur permettra de se rendre
compte du chemin parcouru depuis l'époque
de leur séjour.
L' « A. 0. F. en poche » contient entre
autres 40 pages de texte inédit sur la Mau-
ritanie qui donne des renseignements fort
complets sur cette manche Saharienne de
l'A. 0. F.
.,.
LE FEU A BORD DE L" ANDROMÈDE" |
A l'aube de jeudi dernier, l'alarme a été
donnée à bord du vapeur Andromède} cour-
rier de Nouméa, amarré à Dunkerque au
quai de départ. Le feu avait pris dans la
cambuse arrière, où se trouvaient amassés
des toiles, des cordages et différentes matiè-
res inflammables.
Les pompiers de la Chambre de commerce,
appelés en hâte, arrivèrent aussitôt et com-
battirent rapidement l'incendie, car le cam-
busier Santini était prisonnier dans sa ca-
bine bloquée par les flammes.
Déjà, on s'apprêtait à découper au chalu-
meau le faux pont pour sauver le marin,
quand le feu fut éteint.
Comme à 7 heures, les pompiers allaient
procéder au retrait du matériel, ils vouya-
rent s'assurer- une dernière fois que le sinis-
tre était conjuré et ouvrirent la porte d'un
réduit. A ce moment, une violente déflagra-
tion se produisit et des flammes surgirent,
brûlant grièvement les sauveteurs. On releva
de nombreux blessés.
Le commissaire central Sauerain et le
commissaire du port procèdent à une en.
quête.
Dès que le sinistre fut connu, arrivèrent
MM. Cavenel, ingénieur des ponts et chaus-
sées, sous-directeur du port ; Ledru, com-
mandant du port, et le docteur Merveille,
qui a apporté les premiers soins à tous les
blessés.
Démographie
et colonisation
1 -
Il naissances pour 1.000 à Ber-
lin, 17 four 1.000 -à Paris." Lon-
dres au niveau de Berlin, les gran-
des villes industrielles de l Angleterre comme
les cités métallurgiques de la Ruhr, Lcipsick
et IlamboUTg'te"datlt à une proportion sem-
blable. Voilà un bilall démographique qui ne
permet pas à des esprits chagrins de dire que
la France du fait de sa natalité est appelée
à s'étioler lentement dans l'Europe et hors
d Europe.
Joignes à ces chiffres les considérations
éclairées de personnalités telles que Mme
Mary Stopcs - stoppe, la bien nommée
peut-être - qui préconise en Angleterre et
avec l'appui du Gouvernement (voir un dis-
cours de Lord Balfottr à la Chambre des
Lords en 1926), la contraception qui remplace
la chasteté et n'est qu'un treo-ptialthusiatiis nie,
vous vous direz qu'après tout notre pauvre
France peut et doit faire encore grande figu-
re dans l'Union économique européenne qui
précédera fatalement les Etats-Unis d'Eu-
rope.
M. Alfred Fabre-Luce, comme Mme
Mary Stopes, comme tous les gens dont l'es-
prit n'est pas obnubilé par des considé-
rations vieillies, constate que la dénatalité
actuelle est la meilleure garantie contre la
guerre, et en ce qui concerne l'A ngleterre,
contre le chômage.
Quant à nous Français, dont la population
s'accroît en moyenne de quelque 80.000
âmes tous les ans du fait de l'excédent des
naissances sur les décès - nous ne parlons
pas de l'immigration étrangère, italienne, po-
lonaise, tchécoslovaque, espagnole, nous ne
pouvons pas, comme le désire M. Iules Sau-
rin, envoyer des milliers de Français colo-
niser l'Afrique du S'ord. Pourrions-nous
d'ailleurs les faire partir, il faudrait les fai-
re revenir car la réceptivité du Maroc et sur-
tout de l'Algérie, de la Tunisie en co-
lons agricoles est infiniment, limitée. Les lots
de colonisation sont de plus en plus rares,
de moins en moins vastes ; des esprits éclai-
rés comme M. Edmond Philip par, vice-pré-
sident et administrateur délégué du Crédit
Foncier de l'Algérie et de la Twtisic s'en
préoccupent aussi vivement que l'Adminis-
tration elle-même.
Si tous les ans, avec la surnatalité de nos
compatriotes de l'Afrique mineure, nous pou-
vons ititallcr quelques centaines de familles
françaises sur les bords de la Vi-dicrda,
de la Moulouya et du Sebou, il faudra se
réjouir de voir les nouveaux J'rançais de
l'Oranie qui compte 90.000 Iipagnols
naturalisés, c'est-à-dire autant que de Fran-
çais de vieille souche - s'adapter de plus en
plus à.la vie nationale comme les Maltais de
la Tunisie et certains Slaves disséminés dans
la Tunis i e et certains
divers coins de l'Afrique septentrionale.
I.a cohabitation avec les Berbères très so-
ciables, ne risque plus que des incidents sans
lendemain. r.
Tous sont intéressés à la prospérité de la
terre sur laquelle ils vivent.
La plus grande France permet à la Fran-
ce métropolitaine de se présenter comme une
grande dame autour des tables à tapis verts
des Congrès européens. Il vaudrait mieux
évidemment pouvoir faire davantage.
Mais telle qu'elle est aujottrd'hui, notre
position démographique en Europe, eit Afri-
que nous permet d'envisager avec confiance
l'avenir.
Marcel Jlacedfel.
CINÉMA COLONIAL
La Haute Egypte
Quelque désir qu'ait un critique d'être
impartial, c'est-à-dire simplement honnête, il
lui est difficile de ne pas subir l'influence de
l'accueil qu'on lui fait au seuil d'un théâtre
ou d'un cinéma. S'il a la maladie du scru-
pule, un contrôleur revêche l'incline à juger
le spectacle avec une indulgence exagérée et
d'ailleurs secrètement fière d'elle-même. S'il
,- est vindicatif, dame î il lui - faut un effort
pour demeurer équitable.
L'on est courtois pour la. presse au cinéma
Marivaux (je n'en dirai pas autant du Pa-
ramount). Si, cependant, je loue le Mari-
vaux de son « documentaire » colonial, l'un
des plus longs que j'aie jamais vus, je suis
dans la simple vérité. Ce film, qui représente
la Haute-Egypte, est un bon film, et soutient
jusqu'au bout l'intérêt, qu'il nous montre de
grasses cultures, des ruines romaines, le Nil
ou le désert. La photographie est de premier
ordre. Elle nous restitue l'admirable lumière
de l'Orient et, par moments, la Bible ; et
telle fellahinc dont on ne voit pas le visage
évoque - par son port et sa démarche tous
les troublants prestiges du cantique des can-
tiques. Une vue du Nil en crue fait saisir
l'énormité de sa force fécondante, et le bien-
fait des eaux éclate encore à nos yeux comme
une manière de prodige, lorsque, après
avoir suivi une caravane au long d'une piste
désertique, nous contemplons le flot bouil-
lonnant et limpide d'une source d'oasis et,
immédiatement après, le feuillage foispnnant
et frissonnant d'un arbre qui semble respirer
la joie de vivre, de sa base heureuse d'épou-
ser la terre humide à son faîte où jouent par
milliers des étincelles de soleil.
Le désert ? Il n'est que d'avoir vu sur
l'écran les carcasses de chameaux mortt
d'épuisement jalonner les sables pour com-
prendre combien il est terrible.
Des rives civilisées du Nil et des lieux
d'épaisses moissons jusqu'à l'oasis, s'ouvre
pour d'innombrables profanes, par le mira-
cle d'un film bien conçu, une large fenêtre
sur le monde colonial.
II. A.
TAUX DD LA PIASTRE
A la date du 22 août, le taux de la piastre
il Saison était de 11.25.
TIIIÏs à rho" coinioje de 1931
Le gouvernement du protectorat tunisien
ouvre un concours entre artistes séjournant
ou ayant séjourné en Tunisie pour la con-
fection de neuf dioramas ou motifs décora-
tifs devant/figurer dans le, section tuni-
sienne h l'Exposition coloniale de 1931.
Deux de ces dioramus figureront dans la
reconstitution des souks annexés au pavil-
lon officiel de la Tunisie et devront donner
l'illusion d'une échappée sur un coin de Mé-
dina.
Sept dioramas ou motifs décoratifs pren-
dront place dans une salle du pavillon de
la Tunisie h l'Exposition et représenteront
chacun un épisode caractéristique de l'ex-
ploitation des différents produits exposés
dans cette salle : céréales, mines, phospha-
tes, pêcheries d'épongés, forêts de vignes.
Chaque dioruma aura de 7 à 9 mètres de
long sur 4 m. 50 de haut.
L'administration tunisienne met au cop-
cours la fourniture des dioramas et motifs
et publie une brochure fixant le règlement
et les détails de ce concours.
Le tunnel Espagne-Maroc
On mande de Madrid que les premiers
sondages vont être incessamment effectués
près de Tarifa, sur la côte méridionale de
l'Espagne, où l'on désire ouvrir le tunnel
sous-marin qui doit relier l'Espagne à l'Afri-
que par-dessous le Détroit de Gibraltar.
.,.
L'archéologie marocaine
Les fouilles des ruines romaines découver-
tes aux environs d'Annual viennent d'être
reprises sous la direction de M. de Montal-
ban, attaché au Haut-Commissariat.
D'autre part, on vient de mettre à jour
une fonderie de fer romaine dans les ruines
de Garaza, près du cap Très Forças. Des
pièces d'une grande valeur artistique ont
été trouvées au cours des travaux.
Une tornade au Maroc
Une tornade d une extrême violence s'est
abattue sur Meknès et la région. Les commu-
nications ont été interrompues toute la nuit, et,
ce matin, entre Rabat. Meknès et Fez. Cette
dernière ville a également souffert de la tor-
nade.
(Par T.S.F.)
Un document géographique musulman
Un livre extrêmement rare vient d'être
trouvé chez un indigène de Marrakech. Ce
livre, très précieux, richement enluminé et
qui date du début du seizième siècle, est un
exemplaire authentique des œuvres d'El Be-.
kri, le géographe musulman qui a laissé des
documents de grande valeur sur l'ancien
Moghreb.
Ce livre a été transféré dans la fameuse
bibliothèque du chérif El Kittani, à Fez.
'*O'b
ÉPIGRAMME DE MOULAY HAFID
SUR TANGER
r.
Le Sultan Moulay Hafid ne dédaignait pas
la poésie. Il avait l'esprit aiguisé. En voici
un exemple visant Tanger, ville internatio-
nale :
« A la fin du monde, les gens de Tanger
comparurent au Tribunal du jugement der-
nier et le juge suprême dit: « Sûrement vous
êtes les derniers et les pires de tous les hom-
mes. Comment cela se fait-il? »tt ils répli-
quèrent: « Nous avons péché, nous avons
péché. Mais notre gouvernement était inter-
national, et nous étions administrés par tous
les représentants de l'Europe. » Et Dieu
dit : « Silreaient vous avez été assez punis.
Entrez au paradis. »
Une idée bizarre
<♦•
Elle émane de M. Georges Grandjean et
consiste à nous entendre avec l'Allemagne,
au sujet du désir de l'Italie d'obtenir de la
Société des Nations le mandat sur le Came-
roun, alors détenu à la fois par la France et
l'Angleterre. Et M. Georges Grandjean
de proposer à la France, imitant les Senous-
sistes, d'aller jusqu'à Tripoli.
Cette 'proposition équivaudrait à rendre
de .piano le Cameroun à l'Allemagne qui n'a
pas de plus grand désir, mais qui devra
tout au plus se contenter de ses anciennes
colonies du Sud-Ouest et du Sud-Est
Africains. Quant aux vues italiennes sur
le Tibesti et le Horkou, il nous suffit de
renvoyer les lecteurs des Annales Coloniales
a l'article du 3 septembre 1927 sur l' « In-
fluence française au Tibesti ».
Nous y voyons en effet que les Italiens
n'ont aucun intérêt à occuper cette région,
mais au contraire qu'ils ont tout avantage à
laisser la France y jouer le rôle de gendar-
me qu'elle joue du reste également vis-à-vis
de la Nigéria (britannique) dans la colonie
du Niger.
Si les Italiens occupaient en totalité le
territoire de la Lybie, écrivais-je, le Tibesti
abandonné par nous, si maladroitement, of-
frirait un refuge idéal à tous les mécontents
ou fanatiques Senoussistes de leur zone. Re-
fuge d'où il serait fort difficile de les délo-
ger, d'abord en raison de la configuration
du pays, et secondement en raison de la va-
leur militaire réelle des Fezzanais, arabes
autrement guerriers que les Toubbous.
Nous seuls, avec nos troupes méharistes
du Zinder, sommes capables n'assurer la sé-
curité du Tibesti et du Borkou, à condition,
toutefois, qu'on place sous un même com-
mandement ces deux marches frontières de
l'Afrique centrale française.
, s. a.
-– e.8
LA CANONNIÈRE" FRANCUARMIER
PART POUR LA CHINE
La nouvelle canonnière Francis-Gartner,
destinée à la navigation sur le Yang-Tsé-
Kiang a quitté Lorient, remorquée par un
vapeur hollandais qui a obtenu l'adjudica-
tion du convoi jusqu'à Shanghai.
Le lieutenant ne vaisseau Ducoroy et
l'équipage de la canonnière rallieront la
Chine via Marseille.
Le trafic des trains
0*
au Maroc
.8.
Depuis que la Victoire de 1918 a délié la
France des engagements internationaux qui
entravaient la modernisation du Maroc, le
chemin de fer s'est lancé dans la pénétra-
tion pacifique et économique du Protectorat.
Un groupe de sociétés (Cie Générale du
Maroc, du P.-L.-M. , du P.-O. et Cie Maro-
caine) a obtenu du Gouvernement chérifien
depuis 1920, pour une durée de 79 ans, l'ex-
ploitation d'un réseau de six lignes à voie
normale couvrant 1.018 kilomètres et rayon-
nant de Casablanca vers Marrakech et Oued
Zem au Sud, vers Rabat et Tanger au Nord,
et vers Meknès et Fez dans l'hinterland. On
poursuit actuellement la construction de cette
dernière ligne par Taza, Taourirt vers Oujda
terminus de la voie oranâise ; ainsi sera as-
surée par une ligne à voie normale, la liai-
son des diverses contrées nord-africaines
d'inHuence française. Car une ligne à voie
étroite assure déjà la liaison entre Fez et
Oujda.
En outre, la Compagnie gère le réseau de
1.300 kilomètres de voies étroites qui relient
Mazagan à Casablanca en s'incurvant pro-
fondément vers l'intérieur des terres ; Khe-
misset à Rabat, Ouezzane et Aït Aïcha à
Kenitra, et Oudjda à Fez.
L'intensification du trafic sur toutes ces
lignes double tous les deux ans : tandis
qu'en 1926 les trains parcouraient 073.000
kilomètres, remorquant 187 millions de ton-
nes kilométriques, transportant notamment
877.000 tonnes de phosphates, en 1928 le
parcours était de 1,6 million de kilomètres,
le tonnage kilométrique de 267 millions et
le transport de phosphates de 1,4 million de
tonnes. Le mouvement de céréales a aug-
menté dans des proportions considérables.
Ainsi que nous le disions déjà, dans un
précédent article, l'électrification d'une par-
tie du réseau a contribué pour beaucoup à
l'accroissement du trafic ferroviaire.
Le manque de combustible. l'abondance de
la houille blanche ont forcé le Maroc à
faire appel promptement à la traction élec-
trique qui dh; J()';:¡ était réalisée sur la ligne
d'Oued Zcm-Casabtanca, pour le transport
des phosphates, et sur celle de Casablanca-
Salé. Les travaux sont en cours sur le sec-
teur de Kénitra, ils vont l'être sur la ligne
de Marrakech. Et., par surcroit de bienfait,
cela a naturellement permis de distribuer de
l'électricité partout au Maroc pour le bien-
être et la prospérité de tous.
Le trafic des voyageurs prend également
une extension remarquable, du fait qu'une
quatrième classe a été créée qui attire l'indi-
gène vers le train. Et l'on ne sait quoi ad-
mirer davantage de la rapidité avec laquelle
le Marocaip intelligent sait s'assimiler et pra-
tiquer les éléments du confort moderne ou
de la généreuse libéralité de la France qui
sème de par le monde les rails et les usines
électriques qui font pénétrer avec eux, aussi
loin qu'on le leur permet, lumière, force et
richesse.
ffoland E!ta»a- IfJkaf«•
En croisière
Les sous-marins Ariane et Eurydice et
l'aviso Remiremont, dont nous annoncions
l'arrivée à Casablanca, comptent y séjourner
jusqu'au 28 août pour leur croisière d'endu-
rance.
-000- -
L'Aviation Coloniale
L'aviation de tourisme en Afrique
Le colonel Vnilletnin vient de faire l'ac-
quisition d'une avionnelte Caudron, avec
laquelle il se projiose de rejoindre son poste
de commandement à Alger et de fuire du
tourisme aérien en Algérie el jusqu'au
c:eur du Sahura, dont il est devenu un des
plus fervents pionniers.
Accompagné de Mme Yuillemin et de
leur lils, a peine ;\gé de quatre ans, et. qui
a déjà parcouru plus de ld.OOO kilomètres
en avion, le eolonel compte traverser la
France, l'Espagne et le Maroc en touriste.
Ce voyage doit être une véritable démons-
tration dt.'iS possibilités de l'avion léger dû
tourisme : transport rapide et économique
d'une famille sur un itinéraire particulière-
ment varié, à travers de nombreuses mon.
tagnes et dans des pays souvent dépour-
vus do toute espèce de ravitaillement.
Le parcours s étend sur plus de ii.000 ki-
lomètres. Pour une avionnette munie d'un
moteur de G(( C.Y à peine, les difficultés
.sont assez grande.s. 11 s'agit de franchir
des montagnes à plus de mètres d'al-
titude, de faire des étapes de 100 kilomè-
très et plus.
La propagande aérienne en Afrique
du Nord
Six avions de bombardement, du 21° ré-
giment d'aviation de Nancy, montés par les
capitaines Jobert. et lioquêt, les lieutenants
Defrance, Miellet et Lambert devaient quit-
ter hier matin l'aérodrome d'Kssey, sous
le commandement du capitaine do Verdi-
lliac pour effectuer le voyage annoncé de
10.(HH> kilomètres on Afrique du Nord, avec
comme escales : Perpignan, Alicante, Ha-
hat., Oran, Sélif, Tunis, Alger, Oudjda et
Istres.
Les appareils et les équipages étaient
prêts lorsque, dans la nuit, arriva un ordre
du général Michaud, commandant la pre-
mière division aérienne, prescrivant de sur-
seoir au départ du raid, jusqu'à une date
ultérieure, qui sera vraisemblablement le .11
aoilt, en raison des manoeuvres qui ont
lieu en ce moment.
Arrachart et Rignot
Les aviateurs Arrachart et Hignot, partis
le i}2 août do Pékin, sont arrivés à Mouk-
den le même jour.
Ils ont été reçus par les autorités locales
à leur arrivée à Moukden. Ils ont fait part
de leur rentrée en France en survolant la
Sibérie. Il se peut qu'il n'en soit pas ainsi,
les autorités soviétiques ayant fait savoir
qu'elles interdisent le survol de la fron-
tière Sibérie-Mandchourie. Si cette interdic-
tion est maintenue les aviateurs devront re-
tourner en France par le chemin qu'ils
avaient emprunté à l'aller.
Dépêches de Undodune
1 Il
Une crue du Mékong
Des pluies violentes qui sévissent dans Ifi
lIaut-Laos ont provoqué une crue rapide et
importante du Mékong qui, à Vientiane, a
atteint la cote de 12.10 approchant de celle
de l'année 1924 où les inondations ont été
particulièrement graves. La ville de Vien-
tiane est abritée par des travaux de pro-
tection provisoire ; elle est encore indemne
mais la plaine est envahie et la prochaine
récolte de paddy est très compromrse.
Nomination de délégués
La Chambre des Représentants du Peuple*
d'Annam a délégué pour la représenter oui
Grand Conseil des Intérêts Economiques ef
Financiers d*Indochine : MM. Nguyen Trac"
président actuel, et lla-Dang, ancien prési-
dent de la Chambre consultative et ancien
membre du Conseil de perfectionnement et
de l'enseignement en Indochine.
Iles Philippines. - Manille
Le Directeur du Bureau du Travail in-
forme le gouvernement général que 20.000
Philippins, résidant aux Etats-Unis, sont
sans travail il demande de remédier au
plus tôt à cette situation.
Dans un discours au « Rotary Club »,
le Gouverneur général Davis recommande
le tourisme aux lies Philippines et pro-
pose l'établissement d'un port dans le golfe
du Ligarien afin de permettre le dévelop-
pement de cette industrie. Un comité com-
posé de commerçants et des compagnies de
navigation étutlie cette proposition.
Plusieurs membres de la législature sont
opposés au nouveau stistème du budget qui
prévoit que la législature ne pourra ni aug-
menter ni diminuer les sommes demandées
par les secrétaires départementaux et le
Conseil d'Etat.
Les tramways d'Hanoï
Im Connuission chargée par le Conseil
MnnicipiU d'examiner les propositions de la
Société des trainiL'in/s d'Hanoi, en vue de
re.rtrnsum du réseau urbain, a adopté à
l'unanimité un projet présenté au cours de
la réunion tenue à Ut mairie, lundi soir.
Elle Il accepté de modifier la formule de
calcul dp.", redevances dans un sens plus
avantageux pour la Compagnie concession-
naire et r!'ttU!I"II!1/ ter de :!O ans la durée
de la coniA'ssion en cours} sous certaines
réserve*, mais elle a refusé de modifier les
tarifs de transport, pour le moment. La
(i le tracé d'une nou-
veli- ligne projetée d'une longueur de 7 ki-
lomètres, qui traversera la ville du sud-est
au nord-ouest, de la limite de la ville de la
province de Iladovg au faubourg Y-Enphu
enlt'3 le Fleuve Houge et le Grand Lac. La
nouvelle ligne portera à environ 30 kilo-
mètres le réseau des tramways d'Hanoi.
(Indopacitl.)
M. Angoulvant à Saigon
Par le paquebot Sphinx vient d'arriver à
Saigon, M. Angoulvant, Gouverneur gé-
néral honoraire, qui effectuera en In-
dochine, ainsi que nous l'avons annoncé le
mois dernier, un séjour de quelques semai-
nes et visitera les diverses entreprises qui
participent à l'ouvre colonisatrice. Il est
l'hôte du Gouverneut général.
Rappelons que M. Angoulvant avait mis
au nombre de ses projets la visite de la
Chine, du Japon et le retour via Transsibé-
rien dans la deuxième quinzaine d'octobre.
Il est possible qu'en raison du conflit russo-
chinois, la voie terrestre ne soit pas rou-
verte à cette époque.
-000-
Les plantes médicinales
de l'Indochine
pur Lk Hki'.
Le riz, le caoutchouc, le charbon, les bois
précieux, des métaux qui le sont plus en-
core. l'on commence à savoir, dans le
grand puhlic, que l'Indochine contient tout
cela et qu'il n'y a qu'à financer, d'abord,
peiner ensuite, pour le prendre.
Un canton moins connu est celui des
plantes médicinales. Il est sévère, mais ceux
qui l'ont mis en catalogue n'en ont que plus
de mérite.
MM. Prévost et Lonarie ont entrepris
l'un des plus utiles ouvrages qui soient :
le Catalogue des Produits de C Indochine,
qui comprend déjà quatre importants volu-
mes. Ils en sont maintenant, pour commen-
cer le cinquième, aux plantes médicinales.
Prenons au hasard dans leur nomenclature
publiée par le Hulletin économique de l'In-
dochine :
Jhoscra Indica, noms indigènes : * Cô
t"oi g à : Mo côi. Plante herbeuse, d'en-
viron 40 centimètres, commune à tous les
pays de l'Indochine, fréquente, notamment
de janvier à mai. sur les rizières en jachè-
res, de nature sableuse, du Il uyèn de Nghi-
Loc, province de Xghè-An (Annam\
Les indigènes se servent de cette plante,
qui après une macération de trois jours
dans l'alcool de riz, sert à guérir les duril-
lons et à ramollir la corne qui se forme sous
la plante, des pieds.
Inosera H/trmlllllli, nom indigène : CJ
troi gà. Herbe de 5 à 10 cm. à tiges, sans
feuille, florifère au sommet, commune à
tous les pays de l'Indochine, dont nous ne
connaissons point les usages médicinaux in-
digènes.
La pharmacopée, européenne reconnaît à
cette plante entière, fraîche, des propriétés
rubéfiantes accentuées, dues à la naphtoqui-
none qu'elle renferme.
ÏÀqiàdambar Oricntalis, noms indigènes :
s'lie tia; '<} Ittlp, Arbre donnant par la pra-
tique d'incisions une résine concrète en lar-
mes.
Cette résine, storax Oll styrax, aromati-
que, est utilisée dans la pharmacopée, com-
me expectoiante, efficace contre les affec-
tions des bronche*.
Les Tonkinois usent fréquemment ses
feuilles comme masticatoire, pour se guérir
de la toux.
Altingia FurlJtl. nom indigène : Tô hap
hinlt hh an g. Grand arbre, parfois de dimen-
sions gigantesques, des montagnes de l'An-
nom.
Les montagnards obtiennent par de fortes
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