Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-08-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 août 1929 03 août 1929
Description : 1929/08/03 (A30,N119). 1929/08/03 (A30,N119).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280594p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNBÇ. N° 119. 'E NUMERO : 10 CENTIMES - SA M Kl >1 sulll, 3 "UFf Itfg.».
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tous les bureaux de poste.
L'ENSEIGNEMENT. ET LES INDIGENES
- -
Je trouve dans un journal de l'A. E. F.
un article sur l'éducation des indigènes de
l'Afrique Equatoriale qui appelle, me sem-
ble-t-il, quelques réflexions.
L'auteur reproduit tout d'abord une étude
fort intéressante, publiée dans la Revue des
Primaires, par M. Pierre Gamache, qui fut
directeur des Ecoles Urbaines à Brazzaville.
Ce maître, qui connaît bien ce dont il
parle, donne à nos coloniaux de Paris et
de Genève des conseils bien suggestifs : -
c L'écolier qui arrive dans nos écoles
d'Afrique équatoriale française se trouve
subitement transporté dans un milieu tota-
lement différent de celui d'où il vient, mi-
lieu qui a été depuis toujours le sien et ce-
lui des générations qui l'ont précédé. Que
l'on songe à la tâche de l'instituteur qui aura
non seulement une instruction mais une édu-
cation à donner, qui devra déplacer la men-
talité de son élève et la transporter dans
notre milieu, travailler à ce que cette men.
talité s'assimile à ce nouveau milieu.
Nous chercherons donc à apprivoiser
notre élève et veillerons à ce que cet appris
voisement ne le déracine pas ue son milieu,
n'en fasse un déclassé. Il faut que, rendu à
son milieu, notre élève puisse y revivre sans
l'empoisonner. D'où programme très sim-
ple où ne prendra place que ce qu'il y a
de pratique. Programme assez vaste peut
donner une instruction suffisante et utili-
taire qui formera de bons auxiliaires. »
Excellents conseils que Ion sent inspires
par la plus sage expérience pratique.
Mais entre ces conseils d'expérience,
M. Pierre Gamache à la place oit j'ai
mis les points de suspension de ma cita-
tion précédente. - glisse toute une doctrine :
« .Si j'ai employé le terme d'assimilation,
c'est simplement pour arriver à mieux ex-
primer ma pensée. Mais que l'on ne se mé-
prenne pas --- sur - ce mot. Ne croyons pas
que nous pourrons asstmuer ces races.
Taine dit dans ses a Notes sur l'Angle-
terre » Il est indispensable que l'éducateur
se rende bien compte que l'éducation d'une
race est fonction des lois qui président à son
évolution. D'où nécessité de tenir compte de
ces lois. Programme qui n'a rien de réac-
tionnaire, mais qui tient compte du milieu,
des besoins de la nation colonisatrice et de
la race assujettie. 11
M. Pierre Gamache n'est pas réaction
naire, certes, mais il est disciple de Taine
et probablement il a lu le livre de M. Louis
Vignop, « Un programme de politique co-
loniale », et il faut faire, avec soin, quand
il aborde le problème de l'enseignement
en A. E. F., la part de ce qu'il demande
à son expérience et de ce qu'il reçoit de ses
idées doctrinales a priori.
M. Pierre Gamache veut bien employer
le terme d'assimilation, mais il veut « quon
ne se méprenne pas sur ce mot ». « Ne
croyons pas que nous pourrions assimiler
oerraces ». Taine nous l'a dit, M.-Pierre
Gamache s'incline. Nous chercherons à ap-
Privoise" nous donnerons une instruction
suffisante et utilitaire c qui formera de
bons auxiliaires 8. Lisez entre les lignes :
l'instruction devra bien se garder de por-
ter la moindre atteinte au prestige social
de la c nation colonisatrice 8, du blanc qui
est et doit rester le maître de la « race
assujettie 8,
Et en lisant les commentaires dont le
journaliste local qui, lui, n'est pas laïque,
accompagne ces opinions du laïque que veut
être M. Pierre Gamache on comprend
mieux encore cette mentalité.
Et tout cela n'est que confusion et mê-
me contradiction.
Avec M. Pierre Gamache notre journa-
liste dénonce ceux qui travaillent pour
« épater. l'opinion publique, il dénonce
les 33 médecins et les 29 instituteurs de
l'A. E. F. en 1928, mais, en même temps,
il dénonce avec Mgr Audouard, « la plus
ingrate des races » et il écrit :
« La pratique du noir c'est notre
journaliste qui souligne a du également
ouvrir les yeux à M. Gamache puisque
c'est dangereux qu'il juge d'aller trop loin
pour le moment. ,
Sans être doué de dons extraordinaires
de divination, on petit se rendre compte
qu'élever trop vers nous des indigènes du
Centre-Afrique - cette fois, c'est moi qui
souligne est pour 1 avenir alarmant. Kn
les instruisant, ils gardent tout de même
les défauts de leurs races, ils acquièrent
par contre les défauts que n'ont même pas
les 'Européens et sont atteints dans la pro-
portion de 90 pour cent d'un vice hideux :
l'envie. »
Je concède que l'envie est un vice hi-
deux, mais notre journaliste ne l'a-t-il donc
jamais rencontré chez les Euro|>éens^ à
Brazzaville. pour ma part je crois bien
l'avoir quelquefois trouvé chez des Euw-
péens, même à Paris.
La vérité, c'est que ce qui constitue le
« vice hideux » c'est l'envie du « noir. de
s'élever vers « le blanc P.
Cette mentalité-lit je l'ai trouvée chez de
très bons laïques, comme l'est, je le pense,
M. Pierre Gamache, lors de mon voyage
en A. O. F.
Je ne crains pas de dire tout douce-
ment, sans grands mots et sans indigna.
tion qu'il faut s'en défier même quand
elle se dissimule derrière les meilleurs con-
seils de l'expérience.
Clieniir Antonetïïi,
Député de la Haute-Savoie.
Rapporteur du budget de
l'Algérie et des Protecto-
rat*.
Le Sultan en France
, Au spectacle
S. M. le Sultan du Maroc, accompagné de
S. E. El Mokri et du reste de sa suite,
assista hier soir, au Gaumont-Palace, à la
représentation de la Veuve Joyeuu.
A Chantilly
Après avoir visité, sous la conduite du
conservateur, M. Bourguignon, le château
de Saint-Germain où MM. Reinach et Lan-
tier, conservateur et conservateur-adjoint du
musée montrèrent au souverain les plus re-
marquables de nos antiquités gallo-romai-
nes, le Sultan du Maroc est arrivé avant-
hier après-midi à Chantilly.
Il a est rendu aussitôt au château dont il
a vivement admiré les magnifiques jardins.
Puis, en l'absence du maréchal Pétain, M.
Mescoq, conservateur-adjoint, a présenté au
Sultan les principales richesses du musée
dont le fameux diamant rose qui a réinté-
gré sa vitrine.
- S. M. Sidna Mohammed qui s'intéresse
vivement à l'élevage du pur-sang, a de-
mandé ensuite à visiter l'établissement d'en-
tralnement de M. Franck Carter. Cet en-
traineur fit défiler devant le souverain les
plus célèbres de ses pensionnaires, notam-
ment Hotweed, le dernier gagnant du Prix
du Jockey-Club et du Grand Prix de Paris.
Le Sultan demanda de nombreux rensei-
gnements sur la vie des lads et des
jockeys et prit un visible plaisir aux expli-
cations qui lui furent fournies sur toutes
les choses de l'entraînement du cheval de
course.
Le souverain est rentré à Paris dans li.
soirée,
Ru» Lecomte
Le Sultan du Maroc a visité hier après-
midi l'œuvre de protection des travailleurs
de l'Afrique du Nord, que la Ville de Paris,
sur l'initiative de M. Godin, ancien prési-
dent du Conseil municipal, a fondée rue
Lecomte. Conseil municipal, a fondée rue
A la Mosquée
Lundi prochain, à cinq heures, à l'Institut
musulman, S. E. Si Kaddour ben Ghabrit
donnera une réception à l'occasion de la
visite de Sa Majesté.
.«»Ob
M. Lucien Saint en France
.8.
M. Lucien Saint, Résident général de
France au Maroc, a été reçu par M. G. Dou-
mergue et par M. Aristide Briand.
-
Les étudiants tunisiens
: , pn France
181
Le groupe des étudiants tunisiens, an-
ciens élèves du lycée Carnots dé Tunis, a
6t4 reçu ce matin, à l'Hôtel de Ville dont il
a visité tes salons et salles de fêtes.
La ligue des Musulmans français 1
Il y a de par le monde, dans la Métro-
pole, en Algérie, en Tunisie, au Maroc, dans
ses colonies du reste de l'Afrique, et. plus
qu'on ne le sait, dans les Indes et ailleurs,
des milliers de Musulmans français. Les uns
bénéficient de la nationalité de Français de
droit comme les Musulmans de l'Inde; les
autres l'ont obtenue par droit de naturalisa-
tion.
Ils se trouvent à l'heure actuelle isolés et
leur force inopérante ne saurait en cet état
résister à l'hostilité sourde 94 ouverte que
leur opposent leurs coreligionnaires demeu-
rés indigènes. Ils ont, d'autre part, beau-
coup de peine à faire reconnaître efficace-
ment par les Français, d'autres religions ou
sans religion, leur qualité et souvent le mé-
rite qu'ils ont eu à solliciter leur naturali-
sation.
Car un Français ne trouve, quant à lui,
rien d'extraordinaire à être français. Il ne
sait pas le courage émérite et l'acte d'indé-
pendance dont un Musulman doit faire preu-
ve pour s'émanciper d'un statut ancestral et
embrasser la vie, le droit et la législation
françaises.
De même qu'en France se sont organisés
des groupements régionaux tels les Nor-
mands de Paris, les Auvergnats de Paris,
ou bien des Associations cultuelles ou
politiques, telles les Jeunesses Catholi-
ques, l'Alliance israélite universelle, les
Jeunesses Communistes, toutes organisa-
tions qui se sont reproduites dans nos colp-
nies mêlées, tels les groupes Corses, Alsa-
ciens-Lorrains, etc., de même aurait sa rai-
son d'être une ligue de tqus les Musulmans
citoyens français de la plus grande France,
Métropole, Colonies et étranger, -- qui -- per-
mît aux revendications légitimes de - ces ci-
toyens français, dont la situation délicate
nécessite des prévenances, d'aboutir à quel-
que chose d'efficace.
Dans cet ordre d'idées il existe depuis
1925 une Ligue des Musulmans français de
Tunisie, instaurée par Me Kebaili. Cette
manifestation encore trop locale, devrait re-
cevoir une généralisation qui pût en faire
réellement l'organe autorisé de tous les Mu-
sulmans français du monde, et lui donner
l'envergure de la mission dévolue * à la
France envers les populations islamiaues.
A cette classe de Français appartiennent
des gens de conditions diverses, dont certai-
nes sont assez importantes pour permettre
à un organisme de ce genre de se créer par
ses propres moyens, quitte à recevoir par la
suite une subvention légitime lorsqu'il aura
prouvé son utilité et manifesté le grand
amour et le loyalisme que nous inspire notre
Mère-Patrie.
..,. E,.8a.
=–
-AUlv.
M, Casimir Guyon, Gouverneur de la
Nouvelle-Calédonie, est arrivé ce matin à
Paris venant de Marseille où il avait débar-
que de 1 'Andromède, courrier de Noutnft,
accom1 pagné de sa famille.
| » •
L'industrie cotranière française
et les débouchés coloniaux
̃ i-trfry
A
Les industriels français du co
ton. ont fendant longtemps tué.
connu, en tout cas apprécié très
insuffisamment les débouchés offerts Par
nos colonies à leurs fabrications.
Produisant des tissus de bonne qualité et
de types déterminés, il ne leur agréait pas
toujours de se plier aux désirs de la clien-
tèle exotique; au lieu de chercher à imiter
leurs concurrents anglais, allemands, belges
ou hollandais, de fabriquer comme eux des
étoffes de types spéciaux, certaines de qua-
lité parfois discutable, mais généralement
de prix peu élevé, ils préféraient cllac/ICf
à imposer dans nos colonies des modèles
créés la plupart du temps pour la clientèle
européenne et se plaindre, lorsqu'ils ne pou-
vaient y réussir, d'une insuffisance de pro-
tection douanière contre les provenances
étrallgères.
Depuis la guerre, ces industriels semblent
cependant vouloir sortir de leur tour d'ivoire.
S1 intéressant davantage au marche colonial,
ils sont un peu moins réfractaires à adapter
leurs fabrications aux besoins de ce marché.
Dès maintenant, ils fourprissent, orvec 190
millions 200.000 quintaux de tissus, d'une
valeur de 750 millions de francs, plus de
la moitié des importations coloniales, les-
quelles ont fortement augmenté depuis 1913
et se chiffrent actuellement par 1.400 mil-
lions de francs. (.VOII compris les importa-
tions du Togo et du Cameroun pays
sous mandat et de l'Afrique du Nord.)
L'industrie française doit pouvoir faire
beaucoup mieux encore. Alors qu'elle répond
à la presque totalité des besoins en tissus
de coton de nos colonies des Antilles, de la
Réunion et de Madagascar. qu'elle fournit
7/8 des tissus achetés par l'btdocliille, 4/5
de ceux qui sont reçus par le Gabon, elle ne
contribue que pour 1/3 à peine à l'appro
visionnement du Sénégal et du Soudan, pour
1/8 à celui de la Guinée, du Moyen-Congo
et de VOubangui-Chari, pour 1/10 à celui
de la Côte d'Ivoire, 1/25 à celui du Daho-
mey et, enfin, 1/50 seulement à celui de la
Côte des Somalis, colonie qui, transitant en
grande partie les trains destinés à l'Abysst-
nie, en reçoit chaque année pour plus de
tOO millions de francs.
Dans les importations de nos cololliet
africaines, les tissus français sont donc très
loin d'occuper Ici place à laquelle ils peu-
vent prétendre. Ils peuvent en prendre rapi-
dement une beaucoup plus considérable.
C'est affaire de fabrication autant que de
prix. ,. ,. - .,.,
Les débouchés coloniaux s'amplifient sans
cesse. Ils réservent de belles perspectives à
Vindustrie métropolitaine, si celle-ci sait en
profiter et continuer l'effort d'adaptation
technique dans lequel elle s'est enfin enga-
gée.
- Grâce à son outillage perfectionné, grâce
aussi à l'élévation des prix de revient des
fabrications similaires à l'étranger, en An
gleterre, notamment, cette industrie est
mieux armée qu'elle ne l'a jamais été pour
concurrencer les industries rivales sur les
marchés extérieurs. Il lui suffirait de saisi,
toute Vimportance du marché colonial et la
nécessité de fabriquer des tissus répondant
aux goûts très divers de la clientèle indi-
gène pour conquérir ce marché d'une façon
à peu près complète.
Emcat ÀW«itg«gogà,
Sénateur de la Marne,
Ylce-l'réildcnt de La Commission
des Douanes,
Les colonies françaises
à la foire de Prague
-6-
Une délégation de commerçants et indus-
triels parisiens est arrivée à Prague pour pré-
parer la participation française à la foire d au-
tomne de cette ville. Nous apprenons avec
plaisir que non seulement la Métropole, mais
tropole, ma i s
tes Colonies françaises y exposeront leurs pro-
duits, que les Agences économiques sauront
présenter avec leur bon goût habituel, et nous
sommes convaincus qu'elles remporteront un
légitime succès.
Les scouts indigènes
»« ̃
Parmi les 50.000 enfants réunis actuelle-
ment à Arrow-Park, en Angleterre, accla-
mant le prince de Galles et groupés par
nationalités sous des tentes représentatives
des particularités régionales, se trouve une
délégation des scouts indigènes de l'Afrique
du Nord, et un petit héros en blanc burnouss
fait du business en vendant à des prix dé-
fiant toute concurrence des objets d'art et
des souvenirs de la colonie.
Le maréchal Lyautey, à Londres depuis
le 1er août, s'est rendu hier à Liverpool et
assistait à la revue des scouts que passait à
Birkenhead le prince de Galles.
Au conseil privé !
de la Guyane française
Sont nommés membres du Conseil privé de
la Guyane française, pour une période de
deux ans à compter du 1er juin 1929 :
MM. Beauroy et Fanier (Alexandre), en
qualité de conseillers titulaires, et MM. Cas-
tex et Tecle, en qualité de conseillers sup-
pléants.
LIRE EN 2e PAGE
Au Conseil général de la Nouvelle Calédo-
nie.
Au Conseil général de la Réunion par Eu-
gène Devaux.
Loi&, Décrété et Arrêtés.
Inauguration.
AU CONSEIL D'ETAT
Annulation d'une décision du Préfet du
départenaent d'Alger.
Le Conseil d'Etat vient de statuer sur la
requête que Mme veuve Couturier, infir-
mière civile du gouvernement général de
l'Algérie, avait introduite aux fins d'annu-
lation d'une décision du Préfet du départe-
ment d'Alger prononçant le licenciement de
l'intéressée :
S'il appartenait au Préfet du département
d'Alger de licencier la dame Couturier, s'il
estimait que celle-ci, en raison de son âge,
n'était plus à même d'exercer régulièrement
ses fonctions, il n'en e$t pas moins établi
que la dame Couturier a été licenciée de son
emploi, sans avoir reçu communication de
son dossier., qu'elle est dès lors, fondée à
soutenir que la décision attaquée a été prise
en violation des dispositions de l'art. 65 de
la loi du 22 avril 190; ;
D'où annulation de la décision dont s'agit.
Rejet de la aequête d'un commissaire de
police de Grand-Bassam (Côte-d'Ivoire)
Le 14 août 1925, le Gouverneur général de
l'Afrique Occidentale française prenait un
arri.té fixant la situation de M. Vidal, com-
missaire de police de Grand-Bassam, dans le
nouveau cadre de la police organisée par
l'arrêté du Gouverneur général de l'A.O.F.
en date du 7 mars 1925.
Estimant que cette décision causait un
préjudice à sa carrière, M. Vidal en deman-
dait l'annulation au Conseil d'Etat, comme
étant, entachée d'excès de pouvoir.
Cette haute juridiction a rejeté la requête
de l'intéressé, attendu que les fonctionnaires
n'ont aucun droit au maintien pour l'avenir
de la réglementation en vigueur et instam-
ment des appellations administratives par
lesquelles ils sont désignés.
Requête d'un garde des Eaux et Forêts de
l'Indochine
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Chcvrier, ancien garde de ire classe des
Eaux et Forêts de l'Indochine, avait intro-
duite sr-ax fins d'annulation :
io D'un arrêté en date du 17 avril 1924
par lequel le Gouverneur général de l'Indo-
chine a ordonné la réunion d'un Conseil de
discipline a l'effet de donner son avis sur la
sanction disciplinaire à infliger à M. Che-
vrier;
20 D'un arrêté, en date du 24 juin 1924,
par lequel le Gouverneur général de l'In-
dochine l'a révoqué de ses fonctions.
Accident d'auto à la rampe du Raz el-
Aïn, à Oran -
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Ricard, demeurant a Oudjda, 5, rue des
Jardins, avait introduite aux fins d'annula-
tion d'un arrêté en date du 5 juillet 1928,
par lequel le Conseil de Préfecture du dé-
partement d'Oran l'a condamné à 25 francs
d'amende et à 588 francs de dommages et
aux frais du procès-verbal, à raison de dé-
gâts occasionnés par un camion automobile,
à la rampe du ravin Raz-el Aïn, à Oran.
Réquisitions de passage sur mer
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Drouard, agent de l'administration de
l'inscription maritime, demeurant à la Calle
(Algérie), avait introduite, aux fins d'annu-
lation de deux décisions, en date des 12 avril
et 1er mai 1926, par lesquelles le Gouverneur
de l'Algérie a rejeté sa demande, tendant à
obtenir des réquisitions de passage sur mer
en 2" classe, au lieu de réquisitions de pas-
sage de 38 classe.
Le requérant soutenait qu'aux termes de
l'arrêt du 19 juin 1921, relatif aux passages
gratuits du personnel de la colonie, la ré-
partition entre les diverses classes a lieu
d'après le traitement. dès lors, il aurait dû
lui être délivré des réquisitions de passage
sur mer en 26 classe.
Tel n'a pas été l'avis du Conseil d'Etat
qui a déclaré : M. Drouard, agent d'admi-
nistration de l'inscription maritime de
iro classe en Algérie, n'est pas fondé à sou-
tenir qu'il avait le droit d'obtenir l'observa-
tion des règles concernant les agents d'ad-
ministration de l'inscription maritime de la
Métropole.
A défaut de dispositions spéciales fixant
son assimilation, il appartenait au Gouver-
neur général de déterminer si cet agent,
dont le traitement était inférieur à 12.000
francs, se trouvait ou non dans une situation
assimilable à celle d'un sous-officier.
Dès lors, le Gouverneur général s'est
borné a faire usage de son pouvoir d'appré-
ciation.
Le bien-fondé de sa décision ne peut être
discuté devant le Conseil d'Etat.
Par contre, cette haute juridiction a an-
nulé la décision implicite de rejet résultant
du silence gardé, pendant plus de quatre
mois, par le Gouverneur général de l'Algé-
rie, sur la demande du même M. Diouard
tendant à être admis à faire sur son traite-
ment la retenue de 6 prescrite par la loi
ment la retenue de 6 'n/
du 14 avril 1924.
Par voie de conséquences, M. Drouard a
été renvoyé devant le Gouverneur général de
l'Algérie pour être procédé à son égard,
telle mesure que comporte l'application de
la décision du Conseil d'Etat.
Trésorerie de l'A. O. F.
Indemnité de déplacement
Le Gouverneur de l'A. 0. F. ayant refusé
à M. Chameau, commis principal- hors
classe de la Trésorerie de l' A.O.F., l'in-
demnité de déplacement pour la période
comprise entre la date de son arrivée à Bin-
gerville et celle d'une décision l'affectant à
ce poste, actuellement occupé par lui, ledit
M. Chameau introduisit une requête au
Conseil d'Etat,' aux fins d'obtenir l'annula-
tion de la décision du Gouverneur général.
Le Conseil d'Etat vient de statuer sur
cette affaire en déclarant « non recevable »
la requête de ce fonctionnaire attendu que
cette question d'attribution d'indemnités,
payées sur les fonds de la colonie est de cel-
les dont il appartient au Conseil du Conten-
tieux administratif de « connaître » en vertu
des décrets des 5 août et septembre 1881.
e.. - -.-
Vers le pôle Antarctique
ce-
Le Discovcrif est parti hier matin de Ra-
sy-lntlia-stock, pour un long voyage d'ex-
ploration dans les régions du pôle Antarc-
tique.
Le Biscovery à bord duquel le capitaine
Scott fit une expédition, de 1901 à. 1904, a
été prêté par le gouvernement anglais,
pour ce nouveau voyage d'étudee, que diri-
gera eir Douglas Màwàon.
Souvenirs de visites ministérielles
Nous apprenons que sur la proposition de
M. Diagne, député-maire, le Conseil muni-
cipal de Dakar vient de décider à l'unani-
mité de ses membres, en souvenir de la vi-
site du ministre des Colonies, que le nom
d'avenue Maginot sera donné à la principale
avenue de la ville, sans doute le Boulevard
National.
D'autre part, la Commission municipale
de la ville de Bamako, désireuse que le geste
pieux et le salut du sergent Maginot, mi.
nistre des Colonies, aux morts de l'Afrique
Occidentale Française, ne soient jamais ou-
bliés, a décidé à l'unanimité que la place où
se dresse le monument élevé aux morts de
l'armée noire porterat le nom désormais de
place André-Maginot.
- Nous avons au Sénégal d'autres souvenirs
d'une visite ministérielle qui a précédé celle
du ministre actuel.
M. André Lebon fut, ainsi que les Anna-
les Coloniales l'ont rappelé, le premier mi-
nistre des Colonies qui se rendit au Sénégal,
voire au Soudan, où, malgré l'annonce
d'une fièvre jaune (fictius) il n'hésita pas à
descendre à terre. (On pouvait croire que
c'était la vraie fièvre jaune).
Une rue à Saint-Louis et une rue à Dakar
commémorent cette visite.
De celle de M. Milliès-Lacroix, en 1908,
je ne sais s'il fut donné une consécration
quelconque, le plan de la viîle de Dakaf
dans l'Annuaire de l'A.O.F. n'en mentionne
aucune. A Saint-Louis-du-Sénégal, on se
souvient seulement que les troupes rassem-
blées sous les armes en plein soleil (soit 70°)
ont attendu M. Milliès-Lacroix de 10 heures
à 13 heures et que le ministre Milliès-La-
ctoix enfonça quelques pieux en roniers dans
le fleuve pour inaugurer les quais.
André Lebon et Milliès-Lacroix quittèrent
les « Colonies » peu après leur voyage en
A.O.F. Seul M. Maginot reste à son poste.
à la grande satisfaction des coloniaux d'A.
O. F. à qui il a certainement laissé le meil-
leur souvenir.
E. D.
.c..
Hommage de Paris
aux grands Coloniaux
l'
La ville de Puris qui témoignait tout der-
nièreinent sa sympathie pour les questions
coloniales (réception du maréchal Lyautey
comme commissaire général de l'Exposi-
tion Coloniale do 1931), vient de prouver
qu'elle n'oublie pas ceux qui ont conlribuù
fi la formation définitive de notre ompire
colonial. à
En effet, en exécution d'arrêtés du Il Pré-
Jet do la Seine, le nom d'avenue du Ma-
réelml-Lyautey », est donné A la voie sé-
parant du Bois de Boulogne les terrains
des lorUUcations entre le square projeté
dans le prolongement do la rue norret et
la porle d'Auteuil.
Le non de Il rue du Colonel-Monteil »,
est donné il la voie nouvelle projetée sur
remplacement du bastion 70, parallèlement
à lu rue Pierre-Le-Boy et devant déboucher
boulevard Brune, immédiatement il l'est de
la rue Prévost-Paradol (l.i'" arrondisse-
ment) ;
Si Savorgnan de Brnzza a sa rue dans le
7" arrondissement, nous avons cherché en
vain les rues Emile-Gentil, Fernand Fou-
reau qui ont tant fait pour établir la pré-
pondérance de la France en Afrique con-
I l'aie.
Souhaitons que de prochains arrêtés de
M. Renaud comblent cette lacune.
-60- -
Dépêches de l'Indochine
Un typhon à Haïphong
Un typhon d'une violence atténuée est
passé sur lIaïp/wng mardi matin vers
6 heures causant des dégâts assez sérieux.
Des toitures ont été enlevées dans le cen-
tre de la ville, des pailloltes ont été ren-
versées dans les quartiers indigènes subur-
bains ; de nombreux arbres ont été auat-
tus, interrompant la circulation d'ans les
rues. Ce météore a été accompagné de
trombes d'eau qui ont inondé les halJita-
tions. Les vapeurs en rade chassaient sur
leurs amarres et la chaloupe à vapeur Bac
Binh Dong a coulé. Aucune victime.
Le typhon a pris la direction de l'ouest-
sud-ouest tout en se comblant progressive-
ment à travers le delta du Tonkin et eau-
sant des dégdts sur son passage. Des
pluies diluviennes avec coups de vent vîo-
lents sont tombées sur Hanoï et la province
du delta.
Le Fleuve Rouge et ses affluents sont en
forte crue, des mesures spéciales de sur-
t'cillauce ont été prises sur les digues.
Indopaciti.
Les négociations sino-indochitioises
Les raisons détaillées de la cessation des
négociations sino-indochinoises viennent
seulement d'être connues à Pékin.
Les milieux français du Nord de la Chine
estiment absolument injustifiées les préten-
tions du Gouvernement national d'exoné-
rer les Chinois de la taxe de transit en In-
dochine alors que les ressortissants fran-
çais continuent à acquitter en Chine les
taxes de transit intérieur qui atteignent,
d'ailleurs, jusqu'à 150 de la valeur des
marchandises, au mépris des engagements
solennellement contractés par Nankin
d'abolir ces taxes en contre-partie de l'au-
tonomie douanière récemment ratifiée par
les puissances.
(Indopacifl.)
Les relations radiotéléphoniques
rmnce-Jnvn
La communication télégraphique France-
Java (Paris-Bandoeng), exploitée en France
par l'administration des P. T. T., peut être
utilisée pour l'acheminement des télégram-
mes à destination du Japon, de Formosc et
des bureaux japonais en Mandchourie et au
Kvangtoung. La taxe est de 17 fr. 25 par
mot.
Tous les renseignements concernant les
catégories de télégrammes admises sor.L
gonnée dans les bureaux de poste. «'
M. René Besse de Laromiguière
Chevalier de la Légion d'honneur.
Il y a trente mois, je demandais à M. Léon
Perrier de vouloir marquer sa sympathie aux
Annales Coloniales en donnant la rosette d'Of.
ficier de la Légion d'honneur à mon regretté
collaborateur et ami, L.-G. Thébault qui la
désirait ardemment. Le ministre des Colonies
d'alors fit le geste attendu.
Cette année, M. André Maginot a bien
voulu, sur ma demande, affirmer l'estime dans
laquelle il tenait notre journal en donnant le
ruban de Chevalier de la Légion d'honneur à
M. René Besse de Laromiftuière, qui remplit
depuis plusieurs années les fonctions de secré-
taire de la rédaction aux Annales Coloniales.
Je me réjouis de cette distinction qui récom-
pense un probe et laborieux collaborateur de
cette maison. Colonial, Laromiguière l'est non
seulement par lui-même, mais aussi par ses
frères qui appartiennent à l'administration indo-
chinoise.
Nos lecteurs apprécient à leur valeur les arti-
cles de Laromiguière comme les « Brousses et
broutilles », d'Audion.
La distinction qu'il reçoit aujourd'hui rencon-
trera d'unanimes approbations.
M. K
L'enseignement au Sénégal
t.
Dans son discours d'ouverture de la ses-
sion budgétaire du Conseil colonial du Sé-
négal, M. le Gouverneur Beurnier, lieute-
nant-gouverneur p. i.} a tout particulière-
ment attiré l'attention de l'assemblée sur
l'action fâcheuse de l'insuffisance des recet-
tes budgétaires qui a retardé les progrès que
l'on se proposait de réaliser dans l'enseigne-
ment de la population sénégalaise qui en
sait désormais toute la valeur.
Malgré tout de grands efforts ont été faits
et voici les résultats qui ne peuvent qu'en-
courager le Conseil colonial à consentir les
augmentations budgétaires proposées par
l'Administration :
805 nouveaux élèves ont pu fréquenter les
69 écoles comportant 177 classes. La popu-
lation scolaire est ainsi portée à 7.628 élè-
ves, auxquels il convient d'en ajouter 2.105,
trop Agés pour être admis dans les classes,
et en faveur desquels 47 cours d'adultes ont
été ouvert?.
Cinq classes nouvelles ont été créées : une
à Sor, une à l'école des filles de Saint-Louis,
une à l'odor, une à Thiès et une à Tivouane.
Cinq écoles préparatoires ont été ouver-
tes • à Goudry et Koussan (cercle de Baket),
Kébémer (cercle de Louga), Guédé et Fa-
nnve (cercle de Podor).
Sur 1S4 candidats inscrits pour le certifi-
cat d'études, en 1928, 109 ont été admis. Les
postulants sont au nombre de 230, pour 1929.
L'enseignement professionnel, compte à
Saint-Louis, un effectif de 45 élèves. La sec-
tion de Kaolack, récemment créée, se déve-
loppe. Une section d'imprimeurs a été rat-
tachée à l'Imprimerie de Saint-Louis.
L'Ecole primaire supérieure Blanchot
vient d'obtenir un très brillant succès : 6 de
ses élèves -présentés au concours des agents
des Postes, ont été reçus avec une moyenne
de 19 points.
Le Lycée Faidherbe, de son côté, suit sa
route dans le silence et dans le travail.
Nous n'en sommes plus, heureusement, à
l'époque où une administration tatillonne et
rétrograde s'opposait à ce que l'Alliance
française envoie des livres et du matériel
scolaire à lécole de Podor, et m'allouait un
blâme pour n'être pas passé par la voie hié.
rarchique a cette occasion.
Les résultats que je citais plus haut sont
une large compensation à toutes ces vilenies
que j'ai dû supporter jadis.
"OR of.
Sève n'guenn thi yonn ou Bonr
Telles sont les paroles sacramentelles par
lesquelles seront désormais unis les conjoints
européens ou indigènes dans une commune du
Sénégal dont le maire ne sait ni lire ni écrire
en français, et à qui vient d'être adjoint un
interprète officiel qui portera sans doute aussi
une écharpe tricolore.
Les lois municipales de 1872 et de 1884,
écrit VOuest-Africain Français, de Dakar.
sont lettre morte au Sénégal, car elles refusent
1 éligibilité aux citoyens de quelque valeur
qu'ils soient ne sachant ni lire ni écrire.
D'autre part, il faut le reconnaître, les af-
faires municipales de ladite commune ne sont
pas plus mal gérées qu'ailleurs.
-001
L'exploitation forestière
de la Côte-d'Ivoire
1..
Si, en 1928, les produits de l' exploitation
forestière n'ont pas, comme les années précé-
dentes, tenu la première place, en valeur, dans
le commerce d'exportation de la Côte d'Ivoire,
ayant été primés par les sorties de cacao qui
ont atteint 106 millions, le trafic des bois a
porté néanmoins sur 157.1 17 stères représentant
près de 57 -- millions de francs.
L'activité de l'exploitation a été assez fai-
ble, en raison des difficultés rencontrées par le
commerce des bois africains, notamment pour
les bois dits communs : on ne comptait dans
la colonie, en fin 1928, que 40 exploitants
(dont un seul indigène), au lieu de 48 exploi-
tants (dont 5 indigènes), en 1927, et 94 exploi-
- tants (dont -- 26 indigènes) en 1926. L'élimina-
tion progressive des petits coupeurs signalée
déjà les années précédentes, se poursuit en rai-
son de la nécessité d'investir des capitaux de
plus en plus importants dans ces exploitations.
D'autre part, il n'a été accordé en 1928
que 34 permis d'exploration. contre 40 en
1927, 76 en 1926. et 189 en 1925, Le nom-
bre des chantiers de 2.500 hectares en exploi.
tation a également légèrement diminué, des-
cendant à 516 au lieu de 528 en fin 1927, 631
en 1926 et 728 en 1925.
Ces chantiers ont sorti 22.531 arbres en
JOURNAL OUOTIDIEI
Rédaction & Administration t
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PARIS (1*1
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ABONNEMENTS
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Franc* et
CtUniet 180 » 100 » 50 Il
ttranger - 240 » 125 s 10.
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
L'ENSEIGNEMENT. ET LES INDIGENES
- -
Je trouve dans un journal de l'A. E. F.
un article sur l'éducation des indigènes de
l'Afrique Equatoriale qui appelle, me sem-
ble-t-il, quelques réflexions.
L'auteur reproduit tout d'abord une étude
fort intéressante, publiée dans la Revue des
Primaires, par M. Pierre Gamache, qui fut
directeur des Ecoles Urbaines à Brazzaville.
Ce maître, qui connaît bien ce dont il
parle, donne à nos coloniaux de Paris et
de Genève des conseils bien suggestifs : -
c L'écolier qui arrive dans nos écoles
d'Afrique équatoriale française se trouve
subitement transporté dans un milieu tota-
lement différent de celui d'où il vient, mi-
lieu qui a été depuis toujours le sien et ce-
lui des générations qui l'ont précédé. Que
l'on songe à la tâche de l'instituteur qui aura
non seulement une instruction mais une édu-
cation à donner, qui devra déplacer la men-
talité de son élève et la transporter dans
notre milieu, travailler à ce que cette men.
talité s'assimile à ce nouveau milieu.
Nous chercherons donc à apprivoiser
notre élève et veillerons à ce que cet appris
voisement ne le déracine pas ue son milieu,
n'en fasse un déclassé. Il faut que, rendu à
son milieu, notre élève puisse y revivre sans
l'empoisonner. D'où programme très sim-
ple où ne prendra place que ce qu'il y a
de pratique. Programme assez vaste peut
donner une instruction suffisante et utili-
taire qui formera de bons auxiliaires. »
Excellents conseils que Ion sent inspires
par la plus sage expérience pratique.
Mais entre ces conseils d'expérience,
M. Pierre Gamache à la place oit j'ai
mis les points de suspension de ma cita-
tion précédente. - glisse toute une doctrine :
« .Si j'ai employé le terme d'assimilation,
c'est simplement pour arriver à mieux ex-
primer ma pensée. Mais que l'on ne se mé-
prenne pas --- sur - ce mot. Ne croyons pas
que nous pourrons asstmuer ces races.
Taine dit dans ses a Notes sur l'Angle-
terre » Il est indispensable que l'éducateur
se rende bien compte que l'éducation d'une
race est fonction des lois qui président à son
évolution. D'où nécessité de tenir compte de
ces lois. Programme qui n'a rien de réac-
tionnaire, mais qui tient compte du milieu,
des besoins de la nation colonisatrice et de
la race assujettie. 11
M. Pierre Gamache n'est pas réaction
naire, certes, mais il est disciple de Taine
et probablement il a lu le livre de M. Louis
Vignop, « Un programme de politique co-
loniale », et il faut faire, avec soin, quand
il aborde le problème de l'enseignement
en A. E. F., la part de ce qu'il demande
à son expérience et de ce qu'il reçoit de ses
idées doctrinales a priori.
M. Pierre Gamache veut bien employer
le terme d'assimilation, mais il veut « quon
ne se méprenne pas sur ce mot ». « Ne
croyons pas que nous pourrions assimiler
oerraces ». Taine nous l'a dit, M.-Pierre
Gamache s'incline. Nous chercherons à ap-
Privoise" nous donnerons une instruction
suffisante et utilitaire c qui formera de
bons auxiliaires 8. Lisez entre les lignes :
l'instruction devra bien se garder de por-
ter la moindre atteinte au prestige social
de la c nation colonisatrice 8, du blanc qui
est et doit rester le maître de la « race
assujettie 8,
Et en lisant les commentaires dont le
journaliste local qui, lui, n'est pas laïque,
accompagne ces opinions du laïque que veut
être M. Pierre Gamache on comprend
mieux encore cette mentalité.
Et tout cela n'est que confusion et mê-
me contradiction.
Avec M. Pierre Gamache notre journa-
liste dénonce ceux qui travaillent pour
« épater. l'opinion publique, il dénonce
les 33 médecins et les 29 instituteurs de
l'A. E. F. en 1928, mais, en même temps,
il dénonce avec Mgr Audouard, « la plus
ingrate des races » et il écrit :
« La pratique du noir c'est notre
journaliste qui souligne a du également
ouvrir les yeux à M. Gamache puisque
c'est dangereux qu'il juge d'aller trop loin
pour le moment. ,
Sans être doué de dons extraordinaires
de divination, on petit se rendre compte
qu'élever trop vers nous des indigènes du
Centre-Afrique - cette fois, c'est moi qui
souligne est pour 1 avenir alarmant. Kn
les instruisant, ils gardent tout de même
les défauts de leurs races, ils acquièrent
par contre les défauts que n'ont même pas
les 'Européens et sont atteints dans la pro-
portion de 90 pour cent d'un vice hideux :
l'envie. »
Je concède que l'envie est un vice hi-
deux, mais notre journaliste ne l'a-t-il donc
jamais rencontré chez les Euro|>éens^ à
Brazzaville. pour ma part je crois bien
l'avoir quelquefois trouvé chez des Euw-
péens, même à Paris.
La vérité, c'est que ce qui constitue le
« vice hideux » c'est l'envie du « noir. de
s'élever vers « le blanc P.
Cette mentalité-lit je l'ai trouvée chez de
très bons laïques, comme l'est, je le pense,
M. Pierre Gamache, lors de mon voyage
en A. O. F.
Je ne crains pas de dire tout douce-
ment, sans grands mots et sans indigna.
tion qu'il faut s'en défier même quand
elle se dissimule derrière les meilleurs con-
seils de l'expérience.
Clieniir Antonetïïi,
Député de la Haute-Savoie.
Rapporteur du budget de
l'Algérie et des Protecto-
rat*.
Le Sultan en France
, Au spectacle
S. M. le Sultan du Maroc, accompagné de
S. E. El Mokri et du reste de sa suite,
assista hier soir, au Gaumont-Palace, à la
représentation de la Veuve Joyeuu.
A Chantilly
Après avoir visité, sous la conduite du
conservateur, M. Bourguignon, le château
de Saint-Germain où MM. Reinach et Lan-
tier, conservateur et conservateur-adjoint du
musée montrèrent au souverain les plus re-
marquables de nos antiquités gallo-romai-
nes, le Sultan du Maroc est arrivé avant-
hier après-midi à Chantilly.
Il a est rendu aussitôt au château dont il
a vivement admiré les magnifiques jardins.
Puis, en l'absence du maréchal Pétain, M.
Mescoq, conservateur-adjoint, a présenté au
Sultan les principales richesses du musée
dont le fameux diamant rose qui a réinté-
gré sa vitrine.
- S. M. Sidna Mohammed qui s'intéresse
vivement à l'élevage du pur-sang, a de-
mandé ensuite à visiter l'établissement d'en-
tralnement de M. Franck Carter. Cet en-
traineur fit défiler devant le souverain les
plus célèbres de ses pensionnaires, notam-
ment Hotweed, le dernier gagnant du Prix
du Jockey-Club et du Grand Prix de Paris.
Le Sultan demanda de nombreux rensei-
gnements sur la vie des lads et des
jockeys et prit un visible plaisir aux expli-
cations qui lui furent fournies sur toutes
les choses de l'entraînement du cheval de
course.
Le souverain est rentré à Paris dans li.
soirée,
Ru» Lecomte
Le Sultan du Maroc a visité hier après-
midi l'œuvre de protection des travailleurs
de l'Afrique du Nord, que la Ville de Paris,
sur l'initiative de M. Godin, ancien prési-
dent du Conseil municipal, a fondée rue
Lecomte. Conseil municipal, a fondée rue
A la Mosquée
Lundi prochain, à cinq heures, à l'Institut
musulman, S. E. Si Kaddour ben Ghabrit
donnera une réception à l'occasion de la
visite de Sa Majesté.
.«»Ob
M. Lucien Saint en France
.8.
M. Lucien Saint, Résident général de
France au Maroc, a été reçu par M. G. Dou-
mergue et par M. Aristide Briand.
-
Les étudiants tunisiens
: , pn France
181
Le groupe des étudiants tunisiens, an-
ciens élèves du lycée Carnots dé Tunis, a
6t4 reçu ce matin, à l'Hôtel de Ville dont il
a visité tes salons et salles de fêtes.
La ligue des Musulmans français 1
Il y a de par le monde, dans la Métro-
pole, en Algérie, en Tunisie, au Maroc, dans
ses colonies du reste de l'Afrique, et. plus
qu'on ne le sait, dans les Indes et ailleurs,
des milliers de Musulmans français. Les uns
bénéficient de la nationalité de Français de
droit comme les Musulmans de l'Inde; les
autres l'ont obtenue par droit de naturalisa-
tion.
Ils se trouvent à l'heure actuelle isolés et
leur force inopérante ne saurait en cet état
résister à l'hostilité sourde 94 ouverte que
leur opposent leurs coreligionnaires demeu-
rés indigènes. Ils ont, d'autre part, beau-
coup de peine à faire reconnaître efficace-
ment par les Français, d'autres religions ou
sans religion, leur qualité et souvent le mé-
rite qu'ils ont eu à solliciter leur naturali-
sation.
Car un Français ne trouve, quant à lui,
rien d'extraordinaire à être français. Il ne
sait pas le courage émérite et l'acte d'indé-
pendance dont un Musulman doit faire preu-
ve pour s'émanciper d'un statut ancestral et
embrasser la vie, le droit et la législation
françaises.
De même qu'en France se sont organisés
des groupements régionaux tels les Nor-
mands de Paris, les Auvergnats de Paris,
ou bien des Associations cultuelles ou
politiques, telles les Jeunesses Catholi-
ques, l'Alliance israélite universelle, les
Jeunesses Communistes, toutes organisa-
tions qui se sont reproduites dans nos colp-
nies mêlées, tels les groupes Corses, Alsa-
ciens-Lorrains, etc., de même aurait sa rai-
son d'être une ligue de tqus les Musulmans
citoyens français de la plus grande France,
Métropole, Colonies et étranger, -- qui -- per-
mît aux revendications légitimes de - ces ci-
toyens français, dont la situation délicate
nécessite des prévenances, d'aboutir à quel-
que chose d'efficace.
Dans cet ordre d'idées il existe depuis
1925 une Ligue des Musulmans français de
Tunisie, instaurée par Me Kebaili. Cette
manifestation encore trop locale, devrait re-
cevoir une généralisation qui pût en faire
réellement l'organe autorisé de tous les Mu-
sulmans français du monde, et lui donner
l'envergure de la mission dévolue * à la
France envers les populations islamiaues.
A cette classe de Français appartiennent
des gens de conditions diverses, dont certai-
nes sont assez importantes pour permettre
à un organisme de ce genre de se créer par
ses propres moyens, quitte à recevoir par la
suite une subvention légitime lorsqu'il aura
prouvé son utilité et manifesté le grand
amour et le loyalisme que nous inspire notre
Mère-Patrie.
..,. E,.8a.
=–
-AUlv.
M, Casimir Guyon, Gouverneur de la
Nouvelle-Calédonie, est arrivé ce matin à
Paris venant de Marseille où il avait débar-
que de 1 'Andromède, courrier de Noutnft,
accom1 pagné de sa famille.
| » •
L'industrie cotranière française
et les débouchés coloniaux
̃ i-trfry
A
Les industriels français du co
ton. ont fendant longtemps tué.
connu, en tout cas apprécié très
insuffisamment les débouchés offerts Par
nos colonies à leurs fabrications.
Produisant des tissus de bonne qualité et
de types déterminés, il ne leur agréait pas
toujours de se plier aux désirs de la clien-
tèle exotique; au lieu de chercher à imiter
leurs concurrents anglais, allemands, belges
ou hollandais, de fabriquer comme eux des
étoffes de types spéciaux, certaines de qua-
lité parfois discutable, mais généralement
de prix peu élevé, ils préféraient cllac/ICf
à imposer dans nos colonies des modèles
créés la plupart du temps pour la clientèle
européenne et se plaindre, lorsqu'ils ne pou-
vaient y réussir, d'une insuffisance de pro-
tection douanière contre les provenances
étrallgères.
Depuis la guerre, ces industriels semblent
cependant vouloir sortir de leur tour d'ivoire.
S1 intéressant davantage au marche colonial,
ils sont un peu moins réfractaires à adapter
leurs fabrications aux besoins de ce marché.
Dès maintenant, ils fourprissent, orvec 190
millions 200.000 quintaux de tissus, d'une
valeur de 750 millions de francs, plus de
la moitié des importations coloniales, les-
quelles ont fortement augmenté depuis 1913
et se chiffrent actuellement par 1.400 mil-
lions de francs. (.VOII compris les importa-
tions du Togo et du Cameroun pays
sous mandat et de l'Afrique du Nord.)
L'industrie française doit pouvoir faire
beaucoup mieux encore. Alors qu'elle répond
à la presque totalité des besoins en tissus
de coton de nos colonies des Antilles, de la
Réunion et de Madagascar. qu'elle fournit
7/8 des tissus achetés par l'btdocliille, 4/5
de ceux qui sont reçus par le Gabon, elle ne
contribue que pour 1/3 à peine à l'appro
visionnement du Sénégal et du Soudan, pour
1/8 à celui de la Guinée, du Moyen-Congo
et de VOubangui-Chari, pour 1/10 à celui
de la Côte d'Ivoire, 1/25 à celui du Daho-
mey et, enfin, 1/50 seulement à celui de la
Côte des Somalis, colonie qui, transitant en
grande partie les trains destinés à l'Abysst-
nie, en reçoit chaque année pour plus de
tOO millions de francs.
Dans les importations de nos cololliet
africaines, les tissus français sont donc très
loin d'occuper Ici place à laquelle ils peu-
vent prétendre. Ils peuvent en prendre rapi-
dement une beaucoup plus considérable.
C'est affaire de fabrication autant que de
prix. ,. ,. - .,.,
Les débouchés coloniaux s'amplifient sans
cesse. Ils réservent de belles perspectives à
Vindustrie métropolitaine, si celle-ci sait en
profiter et continuer l'effort d'adaptation
technique dans lequel elle s'est enfin enga-
gée.
- Grâce à son outillage perfectionné, grâce
aussi à l'élévation des prix de revient des
fabrications similaires à l'étranger, en An
gleterre, notamment, cette industrie est
mieux armée qu'elle ne l'a jamais été pour
concurrencer les industries rivales sur les
marchés extérieurs. Il lui suffirait de saisi,
toute Vimportance du marché colonial et la
nécessité de fabriquer des tissus répondant
aux goûts très divers de la clientèle indi-
gène pour conquérir ce marché d'une façon
à peu près complète.
Emcat ÀW«itg«gogà,
Sénateur de la Marne,
Ylce-l'réildcnt de La Commission
des Douanes,
Les colonies françaises
à la foire de Prague
-6-
Une délégation de commerçants et indus-
triels parisiens est arrivée à Prague pour pré-
parer la participation française à la foire d au-
tomne de cette ville. Nous apprenons avec
plaisir que non seulement la Métropole, mais
tropole, ma i s
tes Colonies françaises y exposeront leurs pro-
duits, que les Agences économiques sauront
présenter avec leur bon goût habituel, et nous
sommes convaincus qu'elles remporteront un
légitime succès.
Les scouts indigènes
»« ̃
Parmi les 50.000 enfants réunis actuelle-
ment à Arrow-Park, en Angleterre, accla-
mant le prince de Galles et groupés par
nationalités sous des tentes représentatives
des particularités régionales, se trouve une
délégation des scouts indigènes de l'Afrique
du Nord, et un petit héros en blanc burnouss
fait du business en vendant à des prix dé-
fiant toute concurrence des objets d'art et
des souvenirs de la colonie.
Le maréchal Lyautey, à Londres depuis
le 1er août, s'est rendu hier à Liverpool et
assistait à la revue des scouts que passait à
Birkenhead le prince de Galles.
Au conseil privé !
de la Guyane française
Sont nommés membres du Conseil privé de
la Guyane française, pour une période de
deux ans à compter du 1er juin 1929 :
MM. Beauroy et Fanier (Alexandre), en
qualité de conseillers titulaires, et MM. Cas-
tex et Tecle, en qualité de conseillers sup-
pléants.
LIRE EN 2e PAGE
Au Conseil général de la Nouvelle Calédo-
nie.
Au Conseil général de la Réunion par Eu-
gène Devaux.
Loi&, Décrété et Arrêtés.
Inauguration.
AU CONSEIL D'ETAT
Annulation d'une décision du Préfet du
départenaent d'Alger.
Le Conseil d'Etat vient de statuer sur la
requête que Mme veuve Couturier, infir-
mière civile du gouvernement général de
l'Algérie, avait introduite aux fins d'annu-
lation d'une décision du Préfet du départe-
ment d'Alger prononçant le licenciement de
l'intéressée :
S'il appartenait au Préfet du département
d'Alger de licencier la dame Couturier, s'il
estimait que celle-ci, en raison de son âge,
n'était plus à même d'exercer régulièrement
ses fonctions, il n'en e$t pas moins établi
que la dame Couturier a été licenciée de son
emploi, sans avoir reçu communication de
son dossier., qu'elle est dès lors, fondée à
soutenir que la décision attaquée a été prise
en violation des dispositions de l'art. 65 de
la loi du 22 avril 190; ;
D'où annulation de la décision dont s'agit.
Rejet de la aequête d'un commissaire de
police de Grand-Bassam (Côte-d'Ivoire)
Le 14 août 1925, le Gouverneur général de
l'Afrique Occidentale française prenait un
arri.té fixant la situation de M. Vidal, com-
missaire de police de Grand-Bassam, dans le
nouveau cadre de la police organisée par
l'arrêté du Gouverneur général de l'A.O.F.
en date du 7 mars 1925.
Estimant que cette décision causait un
préjudice à sa carrière, M. Vidal en deman-
dait l'annulation au Conseil d'Etat, comme
étant, entachée d'excès de pouvoir.
Cette haute juridiction a rejeté la requête
de l'intéressé, attendu que les fonctionnaires
n'ont aucun droit au maintien pour l'avenir
de la réglementation en vigueur et instam-
ment des appellations administratives par
lesquelles ils sont désignés.
Requête d'un garde des Eaux et Forêts de
l'Indochine
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Chcvrier, ancien garde de ire classe des
Eaux et Forêts de l'Indochine, avait intro-
duite sr-ax fins d'annulation :
io D'un arrêté en date du 17 avril 1924
par lequel le Gouverneur général de l'Indo-
chine a ordonné la réunion d'un Conseil de
discipline a l'effet de donner son avis sur la
sanction disciplinaire à infliger à M. Che-
vrier;
20 D'un arrêté, en date du 24 juin 1924,
par lequel le Gouverneur général de l'In-
dochine l'a révoqué de ses fonctions.
Accident d'auto à la rampe du Raz el-
Aïn, à Oran -
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Ricard, demeurant a Oudjda, 5, rue des
Jardins, avait introduite aux fins d'annula-
tion d'un arrêté en date du 5 juillet 1928,
par lequel le Conseil de Préfecture du dé-
partement d'Oran l'a condamné à 25 francs
d'amende et à 588 francs de dommages et
aux frais du procès-verbal, à raison de dé-
gâts occasionnés par un camion automobile,
à la rampe du ravin Raz-el Aïn, à Oran.
Réquisitions de passage sur mer
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Drouard, agent de l'administration de
l'inscription maritime, demeurant à la Calle
(Algérie), avait introduite, aux fins d'annu-
lation de deux décisions, en date des 12 avril
et 1er mai 1926, par lesquelles le Gouverneur
de l'Algérie a rejeté sa demande, tendant à
obtenir des réquisitions de passage sur mer
en 2" classe, au lieu de réquisitions de pas-
sage de 38 classe.
Le requérant soutenait qu'aux termes de
l'arrêt du 19 juin 1921, relatif aux passages
gratuits du personnel de la colonie, la ré-
partition entre les diverses classes a lieu
d'après le traitement. dès lors, il aurait dû
lui être délivré des réquisitions de passage
sur mer en 26 classe.
Tel n'a pas été l'avis du Conseil d'Etat
qui a déclaré : M. Drouard, agent d'admi-
nistration de l'inscription maritime de
iro classe en Algérie, n'est pas fondé à sou-
tenir qu'il avait le droit d'obtenir l'observa-
tion des règles concernant les agents d'ad-
ministration de l'inscription maritime de la
Métropole.
A défaut de dispositions spéciales fixant
son assimilation, il appartenait au Gouver-
neur général de déterminer si cet agent,
dont le traitement était inférieur à 12.000
francs, se trouvait ou non dans une situation
assimilable à celle d'un sous-officier.
Dès lors, le Gouverneur général s'est
borné a faire usage de son pouvoir d'appré-
ciation.
Le bien-fondé de sa décision ne peut être
discuté devant le Conseil d'Etat.
Par contre, cette haute juridiction a an-
nulé la décision implicite de rejet résultant
du silence gardé, pendant plus de quatre
mois, par le Gouverneur général de l'Algé-
rie, sur la demande du même M. Diouard
tendant à être admis à faire sur son traite-
ment la retenue de 6 prescrite par la loi
ment la retenue de 6 'n/
du 14 avril 1924.
Par voie de conséquences, M. Drouard a
été renvoyé devant le Gouverneur général de
l'Algérie pour être procédé à son égard,
telle mesure que comporte l'application de
la décision du Conseil d'Etat.
Trésorerie de l'A. O. F.
Indemnité de déplacement
Le Gouverneur de l'A. 0. F. ayant refusé
à M. Chameau, commis principal- hors
classe de la Trésorerie de l' A.O.F., l'in-
demnité de déplacement pour la période
comprise entre la date de son arrivée à Bin-
gerville et celle d'une décision l'affectant à
ce poste, actuellement occupé par lui, ledit
M. Chameau introduisit une requête au
Conseil d'Etat,' aux fins d'obtenir l'annula-
tion de la décision du Gouverneur général.
Le Conseil d'Etat vient de statuer sur
cette affaire en déclarant « non recevable »
la requête de ce fonctionnaire attendu que
cette question d'attribution d'indemnités,
payées sur les fonds de la colonie est de cel-
les dont il appartient au Conseil du Conten-
tieux administratif de « connaître » en vertu
des décrets des 5 août et septembre 1881.
e.. - -.-
Vers le pôle Antarctique
ce-
Le Discovcrif est parti hier matin de Ra-
sy-lntlia-stock, pour un long voyage d'ex-
ploration dans les régions du pôle Antarc-
tique.
Le Biscovery à bord duquel le capitaine
Scott fit une expédition, de 1901 à. 1904, a
été prêté par le gouvernement anglais,
pour ce nouveau voyage d'étudee, que diri-
gera eir Douglas Màwàon.
Souvenirs de visites ministérielles
Nous apprenons que sur la proposition de
M. Diagne, député-maire, le Conseil muni-
cipal de Dakar vient de décider à l'unani-
mité de ses membres, en souvenir de la vi-
site du ministre des Colonies, que le nom
d'avenue Maginot sera donné à la principale
avenue de la ville, sans doute le Boulevard
National.
D'autre part, la Commission municipale
de la ville de Bamako, désireuse que le geste
pieux et le salut du sergent Maginot, mi.
nistre des Colonies, aux morts de l'Afrique
Occidentale Française, ne soient jamais ou-
bliés, a décidé à l'unanimité que la place où
se dresse le monument élevé aux morts de
l'armée noire porterat le nom désormais de
place André-Maginot.
- Nous avons au Sénégal d'autres souvenirs
d'une visite ministérielle qui a précédé celle
du ministre actuel.
M. André Lebon fut, ainsi que les Anna-
les Coloniales l'ont rappelé, le premier mi-
nistre des Colonies qui se rendit au Sénégal,
voire au Soudan, où, malgré l'annonce
d'une fièvre jaune (fictius) il n'hésita pas à
descendre à terre. (On pouvait croire que
c'était la vraie fièvre jaune).
Une rue à Saint-Louis et une rue à Dakar
commémorent cette visite.
De celle de M. Milliès-Lacroix, en 1908,
je ne sais s'il fut donné une consécration
quelconque, le plan de la viîle de Dakaf
dans l'Annuaire de l'A.O.F. n'en mentionne
aucune. A Saint-Louis-du-Sénégal, on se
souvient seulement que les troupes rassem-
blées sous les armes en plein soleil (soit 70°)
ont attendu M. Milliès-Lacroix de 10 heures
à 13 heures et que le ministre Milliès-La-
ctoix enfonça quelques pieux en roniers dans
le fleuve pour inaugurer les quais.
André Lebon et Milliès-Lacroix quittèrent
les « Colonies » peu après leur voyage en
A.O.F. Seul M. Maginot reste à son poste.
à la grande satisfaction des coloniaux d'A.
O. F. à qui il a certainement laissé le meil-
leur souvenir.
E. D.
.c..
Hommage de Paris
aux grands Coloniaux
l'
La ville de Puris qui témoignait tout der-
nièreinent sa sympathie pour les questions
coloniales (réception du maréchal Lyautey
comme commissaire général de l'Exposi-
tion Coloniale do 1931), vient de prouver
qu'elle n'oublie pas ceux qui ont conlribuù
fi la formation définitive de notre ompire
colonial. à
En effet, en exécution d'arrêtés du Il Pré-
Jet do la Seine, le nom d'avenue du Ma-
réelml-Lyautey », est donné A la voie sé-
parant du Bois de Boulogne les terrains
des lorUUcations entre le square projeté
dans le prolongement do la rue norret et
la porle d'Auteuil.
Le non de Il rue du Colonel-Monteil »,
est donné il la voie nouvelle projetée sur
remplacement du bastion 70, parallèlement
à lu rue Pierre-Le-Boy et devant déboucher
boulevard Brune, immédiatement il l'est de
la rue Prévost-Paradol (l.i'" arrondisse-
ment) ;
Si Savorgnan de Brnzza a sa rue dans le
7" arrondissement, nous avons cherché en
vain les rues Emile-Gentil, Fernand Fou-
reau qui ont tant fait pour établir la pré-
pondérance de la France en Afrique con-
I l'aie.
Souhaitons que de prochains arrêtés de
M. Renaud comblent cette lacune.
-60- -
Dépêches de l'Indochine
Un typhon à Haïphong
Un typhon d'une violence atténuée est
passé sur lIaïp/wng mardi matin vers
6 heures causant des dégâts assez sérieux.
Des toitures ont été enlevées dans le cen-
tre de la ville, des pailloltes ont été ren-
versées dans les quartiers indigènes subur-
bains ; de nombreux arbres ont été auat-
tus, interrompant la circulation d'ans les
rues. Ce météore a été accompagné de
trombes d'eau qui ont inondé les halJita-
tions. Les vapeurs en rade chassaient sur
leurs amarres et la chaloupe à vapeur Bac
Binh Dong a coulé. Aucune victime.
Le typhon a pris la direction de l'ouest-
sud-ouest tout en se comblant progressive-
ment à travers le delta du Tonkin et eau-
sant des dégdts sur son passage. Des
pluies diluviennes avec coups de vent vîo-
lents sont tombées sur Hanoï et la province
du delta.
Le Fleuve Rouge et ses affluents sont en
forte crue, des mesures spéciales de sur-
t'cillauce ont été prises sur les digues.
Indopaciti.
Les négociations sino-indochitioises
Les raisons détaillées de la cessation des
négociations sino-indochinoises viennent
seulement d'être connues à Pékin.
Les milieux français du Nord de la Chine
estiment absolument injustifiées les préten-
tions du Gouvernement national d'exoné-
rer les Chinois de la taxe de transit en In-
dochine alors que les ressortissants fran-
çais continuent à acquitter en Chine les
taxes de transit intérieur qui atteignent,
d'ailleurs, jusqu'à 150 de la valeur des
marchandises, au mépris des engagements
solennellement contractés par Nankin
d'abolir ces taxes en contre-partie de l'au-
tonomie douanière récemment ratifiée par
les puissances.
(Indopacifl.)
Les relations radiotéléphoniques
rmnce-Jnvn
La communication télégraphique France-
Java (Paris-Bandoeng), exploitée en France
par l'administration des P. T. T., peut être
utilisée pour l'acheminement des télégram-
mes à destination du Japon, de Formosc et
des bureaux japonais en Mandchourie et au
Kvangtoung. La taxe est de 17 fr. 25 par
mot.
Tous les renseignements concernant les
catégories de télégrammes admises sor.L
gonnée dans les bureaux de poste. «'
M. René Besse de Laromiguière
Chevalier de la Légion d'honneur.
Il y a trente mois, je demandais à M. Léon
Perrier de vouloir marquer sa sympathie aux
Annales Coloniales en donnant la rosette d'Of.
ficier de la Légion d'honneur à mon regretté
collaborateur et ami, L.-G. Thébault qui la
désirait ardemment. Le ministre des Colonies
d'alors fit le geste attendu.
Cette année, M. André Maginot a bien
voulu, sur ma demande, affirmer l'estime dans
laquelle il tenait notre journal en donnant le
ruban de Chevalier de la Légion d'honneur à
M. René Besse de Laromiftuière, qui remplit
depuis plusieurs années les fonctions de secré-
taire de la rédaction aux Annales Coloniales.
Je me réjouis de cette distinction qui récom-
pense un probe et laborieux collaborateur de
cette maison. Colonial, Laromiguière l'est non
seulement par lui-même, mais aussi par ses
frères qui appartiennent à l'administration indo-
chinoise.
Nos lecteurs apprécient à leur valeur les arti-
cles de Laromiguière comme les « Brousses et
broutilles », d'Audion.
La distinction qu'il reçoit aujourd'hui rencon-
trera d'unanimes approbations.
M. K
L'enseignement au Sénégal
t.
Dans son discours d'ouverture de la ses-
sion budgétaire du Conseil colonial du Sé-
négal, M. le Gouverneur Beurnier, lieute-
nant-gouverneur p. i.} a tout particulière-
ment attiré l'attention de l'assemblée sur
l'action fâcheuse de l'insuffisance des recet-
tes budgétaires qui a retardé les progrès que
l'on se proposait de réaliser dans l'enseigne-
ment de la population sénégalaise qui en
sait désormais toute la valeur.
Malgré tout de grands efforts ont été faits
et voici les résultats qui ne peuvent qu'en-
courager le Conseil colonial à consentir les
augmentations budgétaires proposées par
l'Administration :
805 nouveaux élèves ont pu fréquenter les
69 écoles comportant 177 classes. La popu-
lation scolaire est ainsi portée à 7.628 élè-
ves, auxquels il convient d'en ajouter 2.105,
trop Agés pour être admis dans les classes,
et en faveur desquels 47 cours d'adultes ont
été ouvert?.
Cinq classes nouvelles ont été créées : une
à Sor, une à l'école des filles de Saint-Louis,
une à l'odor, une à Thiès et une à Tivouane.
Cinq écoles préparatoires ont été ouver-
tes • à Goudry et Koussan (cercle de Baket),
Kébémer (cercle de Louga), Guédé et Fa-
nnve (cercle de Podor).
Sur 1S4 candidats inscrits pour le certifi-
cat d'études, en 1928, 109 ont été admis. Les
postulants sont au nombre de 230, pour 1929.
L'enseignement professionnel, compte à
Saint-Louis, un effectif de 45 élèves. La sec-
tion de Kaolack, récemment créée, se déve-
loppe. Une section d'imprimeurs a été rat-
tachée à l'Imprimerie de Saint-Louis.
L'Ecole primaire supérieure Blanchot
vient d'obtenir un très brillant succès : 6 de
ses élèves -présentés au concours des agents
des Postes, ont été reçus avec une moyenne
de 19 points.
Le Lycée Faidherbe, de son côté, suit sa
route dans le silence et dans le travail.
Nous n'en sommes plus, heureusement, à
l'époque où une administration tatillonne et
rétrograde s'opposait à ce que l'Alliance
française envoie des livres et du matériel
scolaire à lécole de Podor, et m'allouait un
blâme pour n'être pas passé par la voie hié.
rarchique a cette occasion.
Les résultats que je citais plus haut sont
une large compensation à toutes ces vilenies
que j'ai dû supporter jadis.
"OR of.
Sève n'guenn thi yonn ou Bonr
Telles sont les paroles sacramentelles par
lesquelles seront désormais unis les conjoints
européens ou indigènes dans une commune du
Sénégal dont le maire ne sait ni lire ni écrire
en français, et à qui vient d'être adjoint un
interprète officiel qui portera sans doute aussi
une écharpe tricolore.
Les lois municipales de 1872 et de 1884,
écrit VOuest-Africain Français, de Dakar.
sont lettre morte au Sénégal, car elles refusent
1 éligibilité aux citoyens de quelque valeur
qu'ils soient ne sachant ni lire ni écrire.
D'autre part, il faut le reconnaître, les af-
faires municipales de ladite commune ne sont
pas plus mal gérées qu'ailleurs.
-001
L'exploitation forestière
de la Côte-d'Ivoire
1..
Si, en 1928, les produits de l' exploitation
forestière n'ont pas, comme les années précé-
dentes, tenu la première place, en valeur, dans
le commerce d'exportation de la Côte d'Ivoire,
ayant été primés par les sorties de cacao qui
ont atteint 106 millions, le trafic des bois a
porté néanmoins sur 157.1 17 stères représentant
près de 57 -- millions de francs.
L'activité de l'exploitation a été assez fai-
ble, en raison des difficultés rencontrées par le
commerce des bois africains, notamment pour
les bois dits communs : on ne comptait dans
la colonie, en fin 1928, que 40 exploitants
(dont un seul indigène), au lieu de 48 exploi-
tants (dont 5 indigènes), en 1927, et 94 exploi-
- tants (dont -- 26 indigènes) en 1926. L'élimina-
tion progressive des petits coupeurs signalée
déjà les années précédentes, se poursuit en rai-
son de la nécessité d'investir des capitaux de
plus en plus importants dans ces exploitations.
D'autre part, il n'a été accordé en 1928
que 34 permis d'exploration. contre 40 en
1927, 76 en 1926. et 189 en 1925, Le nom-
bre des chantiers de 2.500 hectares en exploi.
tation a également légèrement diminué, des-
cendant à 516 au lieu de 528 en fin 1927, 631
en 1926 et 728 en 1925.
Ces chantiers ont sorti 22.531 arbres en
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