Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-07-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 juillet 1929 30 juillet 1929
Description : 1929/07/30 (A30,N117). 1929/07/30 (A30,N117).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280592v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TKENTIEME ANNfcE. N° 117.
1
LE ProMERO : 30 CENTIMES
M MIDI sn|H, M JUILLET IW-».
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Rédaction & Administration i
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Les Annales Coloniales
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tous les bureaux de poete.
,,' 1 E< 11 - A ai ne F.
III
LARELEVE
, r~ IL .A .-..:8
Tandis que l'armée fragile et très restreinte
des travailleurs noirs peine sur l'immense labeur
que réclame le redressement de la destinée pré-
caire de l'A. E. F ., nous devons organiser sans
délai le recrutement d'une main-d'œuvre plus
robuste en Extrême-Orient. Ce remplacement
d'une troupe qui a fourni une rude étape, par
une autre troupe, s'appelle la relève. Ainsi,
sans que le rythme du travail ralentisse sur les
chantiers du Mavumbe (le chemin de fer étant
une question vitale pour cette colonie), les fati-
gués, ceux qui ont accompli un effort au-dessus
de leurs forces, auront le droit de se reposer.
Le rendement des indigènes en A.E.F. est
infime ; le travailleur noir ne peut pas faire
autant qu'on lui demande. Il faut laisser ces
peuples enfants s'acclimater à nos besognes.
Les Chinois sont d'une résistance physique
autrement supérieure. Un travailleur chinois fera
en A.E.F. le même travail que quatre travail-
leurs noirs ; au point de vue rendement de
main-d'oeuvre, il n'y a pas à hésiter. De plus,
il y a maints autres avantages qu'il nous faut
prendre en considération, car nous devons voir
plus loin que le seul avancement des travaux.
Le travailleur chinois s'acclimate facilement,
il restera en A.E.F. Ainsi, les hommes de la
relève deviendront des petits artisans, des bou-
tiquiers, des commerçants, exerçant des trafics
indispensables que nous n'avons malheureuse-
ment pas le moyen d'assurer avec des Français.
Seulement, certaines expériences funestes
doivent guider notre choix dans l' avenir : il est
d'une importance capitale que le recrutement
des travailleurs chinois se fasse dans des pro-
vinces rurales telles le Honan et le Shantung,
parmi des populations saines et robustes et sur-
tout se souciant fort peu des questions d'ordre
politique 1
Transporter de la main d oeuvre annamite en
Afrique serait une très grave erreur, car l'An-
namite, d'un tempérament faible, serait diffi-
cile à employer aux travaux de terrassement
sous l' Equateur. Quelles que soient les consi-
dérations politiques ou sentimentales, on doit,
dans l'intérêt même de l'Indochine, s'abstenir
d'y recruter des travailleurs destinés à l'A,E, ;
des déceptions certaines auraient plus tard leurs
répercussions en Indochine. Il ne faut pas nous
dissimuler que l'emploi de la main-d' œuvre
asiatique (qui s'impose, car il est urgent de sou-
lager les travailleurs noirs) peut devenir une
source de déboires sans fin, - si elle n est pas
faite rationnellement et indépendamment, je le
répète, de toute considération de politique dé-
magogique. Bien comprise, l'introduction de la
tnain-d œuvre chinoise sera un bienfait pour une
colonie dotée de fort belles espérances, mais
qui manque de bras alors que tout est à faire.
Or, la relève répond au double but : d'importer
des éléments de populations robustes et saines
en A. E., et, en laissant reposer les indigènes,
races primitives aveulies par le manaue d'hy-
giène, les épidémies, un régime habituel de
sous.alimentation, de nous permettre de les re-
constituer ethniquement.
Pour pouvoir amener des travailleurs chinois
en A.E.F., il faut leur offrir des conditions
attrayantes :
10 Un salaire rémunérateur qui, d'ailleurs,
comparé au rendement, ne sera pas une charge
supérieure à celle des travailleurs noirs ;
2° Eviter avant tout le contact avec les noirs
que les Chinois méprisent ;
3° La viabilité parfaitement organisée à leur
débarquement, afin qu'ils se sentent tout de
suite chez eux confortablement. Il conviendrait
donc d'installer des campements de trois mille
ouvriers environ, où les travailleurs seraient lo-
gés quatre par chambre, avec réfectoires, dou-
ches, petits jardins pour planter des légumes
et un cinéma ambulant allant de campement
en campement. Pour cette population « villa-
geoise », se développerait rapidement le petit
commerce nécessaire : épiceries, buvettes de
thé ; les petits métiers : cordonniers, tailleurs,
blanchisseuses, etc. Au recrutement, on aurait
soin de prendre, en dehors des agriculteurs,
quelques artisans tels que : ébénistes, charpen-
tiers, etc. Ainsi, chaque campement pourrait se
suffire à lui-même et on trouverait dans le con-
tingent chinois des recrues intéressantes pour
l'exercice de métiers qui, jusqu'à présent, font
totalement défaut sur la côte où l'on est obligé
d'importer tout ce dont le plus modeste ménage
a besoin.
Le contrat de travail pourrait être de trois
ans, voyage de retour payé. Il conviendrait
cependant de donner la faculté aux ouvriers
chinois ayant de bonnes notes de s'établir com-
me agriculteurs dans le pays après deux ans de
service contractuel, et, dans ce cas, de leur
donner une prime de premier établissement,
ainsi qu'une concession de 2 à 3 hectares.
Le cultivateur chinois connaît et aime la
terre, il servirait d'exemple aux indigènes pour
la culture et il contribuerait considérablement à
la mise en valeur des richesses agricoles de
l'A.E.F. On arriverait ainsi rapidement, non
seulement au développement des cultures maraf-
chères indispensables à la santé et au confort
des Européens, mais également à une agricul-
ture rationnelle de produits destinés à l'expor.
tation. La Côtt du Pacifique est là pour dé-
montrer ce que le Chinois peut arracher de la
terre.
Et, de nouveau, nous revenons, puisqu'il
s'agit de la vie des hommes, à une politique de
l'hygiène ! Dans ces colonies aux climats inhos-
pitaliers, le problème de la « santé » se pose
angoissant. Qu'il s'agisse des travailleurs indi-
gènes ou de la main4oeuvre chinoise, soyons
prêts à protéger efficacement la vie humaine
continuellement menacée par de mortelles épi-
démies, dont cette terrible maladie du sommeil
qui tend à reparaître dès qu'on cesse de la
combattre préventivement.
C'est ainsi qu'en organisant la relève des
travailleurs noirs épuisés, en préparant aux tra-
vailleurs asiatiques des campements sains et
agréables, nous aurons fait œuvre d'humanité
tout en servant efficacement la cause de notre
Congo.
Pierre TaittiMffer,
Député de Paris,
Président de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats.
Dépêches de l'Indochine
.8
Elections
Voici le résultat des élections au Conseil
des Intérêts Economiques et Financiers en
Annam.
Sont élus : à Thahon, lti. Dubois;
à Vinh, MM. Leieune et Monier ; à
Hatinh M. Ferez ; à Donghoi Quangtri, M.
Loisy ; à Thuatien, M. Rigaux ; à Tourane,
M. Bernus ; à FaiJo Quangngai, M. tlia-
bert ; à Quinhon, M. Corref ; à Nhatrang
Phanrang, M. Gallois ; à Phantiel, M.
Motte ; à Kontum, M. Geneaud ; à Darlac,
M. nuasi ; à Dalat, M. Desanti.
Travailleurs pour les NouveUea-Hébridea
Le vapeur Gialong a quitté lIaïlJhong à
destination des Nouvelles-Hébrides, avec
700 travailleurs tonkinois engagés pour des
exploitations agricoles. Parmi eux, on note
un certain nombre de travailleurs qui ont
déjà effectué un premier séjour aux Nou-
velles-Hébrides ; ils y sont repartis après
avoir demandé à contracter un nouvel en-
gllgement.
M. de Monpezat est mort
M. de Monpezat est décédé, vendredi dans
la soirée, à Hanoi, à la suite d une syncope
cardiaque. Il était dgé de soixante ans. M.
de Monpezat était malade depuis une quin-
zaine de Jours.
Arrivé il la colonie en 1893, AI. de Mon.
pezat lut pendant vingt-six ans, sauf une
interruption de 1911) à 1924, délégué de l An-
nam au Conseil supérieur des Colonies. Il
était à la tète d'importantes entreprises
agricoles et d'élevage qu'il avait créées en
Annam et au Tonkin.
- ,.-'I .-
Nos confrères du loukin déplorent una-
nimement la disparition de M. de Monpezat.
Ajoutons que sa personnalité, véritablement
encombrante, avait causé beaucoup de
conflits en Indochine. Actif, en même temps
qu'il défendait ses électeurs, il avait réussi
il se créer d'importants intérêts dans des
affaires indochinoises. Ils rappellent un
jour qu'il avait été critiqué par notre re-
gretté collaborateur et ami Lucien Cornet,
sénateur de l'Yonne, dans les colonnes des
Annales Coloniales. Au lieu de -répliquer
pour défendre ses théories, il envoya se8
témoins à Lucien Cornet. Témoin du séna-
teur de l'Yonne, qui avait déjà eu trois
duels victorieux, je n'ai pus voulu qu'une
rencontre qui pouvait être dangereuse
on se rappelle que M. de Monpezut avait
tué, en duel, son adversaire il y a quelque
vingt-cinq ans eût lieu. Je m'efforçai et
réussis, avec mon vieil ami Curnonsky, un
des témoins de Monpezat, a régler l'affaire
pur un honorable procès-verbal qui satisfit
les deux purties.
Je n'ai pas besoin de rappeler ici la cam-
pagne injuste qu'il mena contre M. Alexan-
dre Varenne quand le député du Puy-de-
Dôme fut nommé gouverneur général de
) Indochine.
A rencontre de M. Albert Sarraut, qui
s'était vu en butte aux mêmes attaques
violentes en 1911 quand il arriva en Indo-
chine et qui s'était publiquement réconcilié
avec M. de Monpezat, M. Alexandre Va-
reunc, était, lui, resté sur ses positions.
M. K.
La convention sino - indochinoise
a
Le comte de Martel, ministre de France,
accompagné de M. Garreau et du comte
Ostrorog, s'est rencontré avec C. T. Wang,
Ostrorog, de Hiulo, Changuci et de Vic-
accompagné de Hiulo, ChangtiCi et de Vic.
tor Hun. Au cours de cette réunion, le ini-
nistre des Affaires étrangères du Gouverne-
ment national et le ministre de France ont
procédé à la récapitulation de toute les dif-
férentes questions qui doivent être réglées
par la convention sino-indochinoise, dont
les négociations sont en cours. Les deux
délégations ont constaté que les longues
discussions qui se poursuivent depuis jan-
vier ont porté leurs fruits et que l'accord
se trouve pratiquement réalisé sur la plu-
part des points en litige. Un seul point pour
lequel une solution satisfaisante n'est pas
encore découverte est celui dii régime du
transit. Afin de permettre que les gouver-
nements intéressés puissent procéder à un
nouvel examen du problème 1 il a été dé-
cidé, d'un commun accord, d ajourner mo-
mentanément les pourparlers.
Désireux, toutefois, de marquer les ré-
sultats acquis, le docteur C. T. Wang et
le comte de Martel ont signé la déclaration
suivante :
Au cours de la 220 réunion de la conférence
sino-française relative à la revision des accords
sino-indochinois, la délégation chinoise et la
délégation française ont constaté qu'un accord
satisfaisant était pratiquement intervenu sur
toutes les questions abordées au cours des né-
gociations, a l'exception de la question du tran-
sit dont la solution définitive demeure encore
à l'étude.
Les deux délégations se sont séparées
après avoir échangé ce document.
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire oonnattre au ministre des Colonies
qu'à la date du 26 Juflttt 1929 le taux officiel
de la piastre était de il tr. SO.
UNE PLAINTE EN L'AIR
III
A
Les journaux ont annoncé que,
prenant comme avocat notre imi-
nent ami M. Maurice Ribet, avo-
cat à la Cour d'Apfel, M. Gratien Candace,
défutè de la Guadeloupe, avait déposé une
plainte contre M. Tellier pour fraudes élec-
torales. On sait que, selon la jurisprudence
actuelle, toute plainte de ce genre est, de
droit, suivie quand celui qui la formule
dépose des provisions au Parquet.
Rien ne m'a plus surpris qu'un tel acte
de la part du si sympathique représentant
de la Guadeloupe.
le n'ai pas l occasion de le voir souvent,
mais je me rappelle encore les sentiments
qu'il exprimait l'an dernier, au lendemain
des élections législatives, à l'égard de l'ho-
norable Al. Tellier, Gouverneur de la Gua-
deloupe. Il rendait un éclatant hommage
à la haute impartialité avec laquelle le Gou-
verneur avait présidé aux élections législa-
tives de 1928 et je crois même qu'il a expri-
mé directement ces sentiments à ce liauf
fonctionnaire lui-même.
Pour tous ceux qui connaissent M. Th.
Tellier, qui ont su apprécier, au cours de sa
carrière administrative déjà longue, sa haute
probité, sa loyauté, son impartialité, nul
doute que cette plainte ne peut guère
émaner que d'un Gratien Candace dédoublé,
car tel fut M. Tellier en 1928, tel il Ilit en
1929, au point de vue électoral. Il serait
aussi sot que vain de l'attaquer au sujet de la
répartition des fonds pour la réparaiion de
la Guadeloupe, fonds que ill. Michel Tardit.
Président de section au Conseil d'Etat et
Président de la Commission de répartition,
garde avec un soin jaloux.
Les amis de la Guadeloupe, désireux de
la voir se reconstituer rapidement, souffrent
de voir garder jalousement. depuis bien-
tôt un ail, les 19/20 des 100 millions attri-
bués par décret à la Guadeloupe pour sa re-
construction.
Les appels de M. Henry Iférenger et de
M. Eugène Graeve seront sans doute bientôt
entendus.
On a appelé M. Michel Tardit « Tardit-
Grade », à moins que ce ne soit « Tardit-
Garde », mais tout doit avoir une fin.
Et pour en finir avec la plainte de M.
Candace, il serait aussi désirable de le voir
ne pas persévérer dans ses « erreurs P, que
de voir M. Tardit répartir iiiilemi-tit. selon
les besoins précis de la Colonie, désignes
par le Gouverneur et le Conseil général de
la Guadeloupe, les millions dont il n'est pas
le conservateur in seternum.
Mercef Kueifel.
S
Le 12e Ministère Briand
»♦»
A la suite de la démission de M. Raymond
Poincaré samedi dernier, M. Gaston Doumer-
gue a chargé M. Aristide Briand de constituer
le Cabinet. Moins de quarante-huit heures
après, M. Aristide Briand, qui avait accepté,
revenait apporter sa réponse au Président de la
République. -
Tous les membres du Gouvernement restent
à leur poste, M. Raymond Poincaré. qui était
président du Conseil, mais n'était titulaire d'au-
cun portefeuille, est purement et simplement
remplacé comme chef du Cabinet par M. Aris-
tide Briand.
Solution de vacances, a indiqué M. Briand à
ceux qui l'interrogeaient sur son douzième mi-
ni stère, juste de quoi régler les affaires inter-
nationales en suspens (application du plan
Young et conférence de La Haye), car le mi-
nistère, selon ses intentions, doit élargir ses
bases à la rentrée.
Suffren et le - mandarinier
On a commémoré comme il convenait le
bi-centenaire du bailli de Suffren, lisons-
nous dans la Volonté. Mais, dans tous les
discours qui ont été prononcés, dans tous les
articles documentaires qui ont été écrits,
nous avons cherché en vain un détail pour-
tant - assez sérieux.
- .a- a "C"r
Lorsqu'il revint des Indes, en 1784, but-
fren rapporta dans ses bagages les premiè-
res graines du mandarinier. Au point de vue
économique, cela aurait dû être rappelé.
Dans le midi de la France, la mandarine
est devenue un fruit presque national, au mê-
me titre que l'orange.
Et notre confrère d'ajouter : Par ses ca-
marades, Suffren fut longtemps surnommé
le mandarin.
Peut-être un jour sera-t-il plus connu par
ce détail que par ses exploits guerriers?
En Syrie
La délégation du haut commissariat de la
République française et l'office des Etats du
Levant sous mandat français viennent de trans-
férer leurs bureaux 105, rue du Faubourg-Saint-
Ilonoré, (Téléphone : Elysées 29-16).
Q%lb
Départ retardé
-
A Marseille, au cours de manœuvres
d'appareillage, le vapeur Sidi-Ferruch s'est
fait une avarie assez sérieuse à l'avant.
Interim
181
Par décret en date du 25 juillet 1929 rendu
sur la proposition du ministre des Colonies,
M. Antonin (Louis-François) , administra-
teur en chef des Colonies délégué dans les
fonctions de secrétaire général au Sénégal,
a été chargé par intérim des fonctions de
Lieutenant-Gouverneur de la Guinée fran-
çaise pendant l'absence de M. Poiret, titu-
laire du poste autorisé à rentrer en France
en cong*. -
Le Sultan en France
̃̃ ̃
Le Sultan à Marignac
S. M. Sidi Mohammed, sultan du Maroc,
à été reçu officiellement par la municipalité de
Marignac. En souvenir de son passage dans
la commune où réside chaque année M. Lucien
Saint, Résident général de France au Maroc,
le maire de Marignac a offert au souverain, au
nom de la commune, - un lion sculpté, en marbre
de Saint-Béat. Le sultan, accompagné de son
Mammeri, a déjeuné ensuite chez M. Lucien
Saint, avec lequel il a passé la journée. Les
bruits de maladie du su ltan ont été exagérés.
S. M. Sidi Mohammed a eu une très légère
inflammation de la gorge qui a complètement
disparu.
A Paris
La caravane du sultan quitta Orléans dans
la matinée. Sur la route, les quatre voi-
tures filèrent bon train. Jamais on n' allait
assez rapidement au gré de Sa Majesté, qui,
très bon conducteur, se montre grand amateur
de vitesse.
On pénétra dans Paris par la route d'Orléans
et, à 10 h. 30 précises, le sultan et sa suite
arrivaient, sans autre formalité protocolaire,
dans un grand hôtel de la place de la Concorde
Sidi Mohammed est accompagné de son chef
du protocole. Si Mammeri, et de El Mokri,
grand vizir. Les trois hommes portent très no-
blement leur costume national, tandis que la
domesticité est habillée à 1 européenne. La
maison du sultan en voyage est constituée, outre
les personnalités que nous venons de citer, par
trois domestiques noirs et par les quatre chauf-
feurs dont deux sont Européens et deux Arabes.
Dès son arrivée et ayant eu à peine le temps
de souffler un peu. Sa Majesté reçut la visite
des membres de la Colonie marocaine à Paris.
Aux environs de 19 heures, notre Résident gé-
néral au Maroc, M. Lucien Saint, vint rendre
visite, à son tour, au sultan, avec lequel il
dÎna.
Ainsi, Sidna Moulay Mohammed, le jeune
sultan du Maroc, pour la deuxième fois, re-
prend contact avec l'atmosphère de Paris, qu'il
aime.
Après Nice. Lyon, Vichy, Font-Romeu,
Biarritz, nouvelle collection de souvenirs pitto-
resques s'ajoutant aux visions des châteaux de
la Loire que Sa Majesté visita l' an dernier, les
automobiles sont arrivées à Paris, où Sa Ma-
jesté est descendue à l'Hôtel Crillon. Un peu
lassé du rapide voyage qu'il fit dimanche d Or-
léans à Paris, Sidna Mohammed a, hier. « fait
le lundi ». A.
Oubliant son rang de souverain, il s'est obs-
tinément refusé à toute cérémonie officielle. Pas
de réceptions, pas de visite. Le calme !
Le temps, maussade et pluvieux, étant aussi
peu que possible propice aux longues randon-
nées, le - sultan se contenta de courtes prome-
nades incognito, dans cette capitale qu'il con-
nait déjà admirablement.
Les repas déjeuner, dîner furent pris
à l'hôtel en la seule compagnie de quelques
familiers. La soirée se passa de même dans la
quiète intimité de l'appartement.
Sidna Mohammed amateur de fauves
Le jeune sultan du Maroc est un grand ama-
teur de fauves. Il cherche à en acquérir pour
ses ménageries. Il se plaît à voir ces magni-
fiques animaux dans leurs cages. Qui sait ?
Peut-être va-t-il installer dans ses jardins des
terrains aménages de telle façon, selon les mé-
thodes modernes, qu'ils donnent l'illusion aux
visiteurs de voir les lions en liberté.
On dit que S. M. Moulay Mohammed va
acquérir six bêtes féroces.
Le sultan se documente
Durant son voyage, le sultan n'a pas cessé
un seul instant de s'intéresser à l'industrie de
la France. Son voyage est un voyage de docu-
mentation aussi bien que de plaisance, et lors-
qu'il est passé à Vichy, par exemple, il a
voulu qu'on lui montrât, dans le détail, le fbnc-
tionnement de l'établissement. Usines, filatures
ont vivement intéressé le sultan qui ne souhaite
rien tant que d'apprendre. Il aime surtout à se
faire expliquer tout ce qu'on lui montre. Une
chose 1 a émerveillé : l'état agricole de la
France. Une autre chose l'a fort diverti : le
haras de M. de la Brouche que celui-ci lui a
fait visiter, près de Biarritz.
Ce sentiment de curiosité n'abandonne pas le
sultan à Paris. Il s'est rendu dimanche dans
un cinéma et il a voulu qu'on lui expliquât le
mécanisme d'un film parlant.
A son dernier voyage, le sultan a visité la
Manufacture de Sèvres, le Louvre, la Banque
de France, l'Observatoire, la Bibliothèque Na-
tionale. Cette année, il visitera l'Hôtel de la
Monnaie, Saint-Germain, Chantilly et la Mal.
maison. Il souhaite fort de rencontrer les arti-
sans de l' oeuvre marocaine, le maréchal Lyau-
tey, M. Steeg.
Le sultan compte quitter Paris le 8 août
pour s'embarquer le 10 à Marseille. Le voyage
de Paris à Marseille se fera en automobile, bien
entendu, et cette fois, à vitesse modérée, car
si le sultan aime l'automobile, il aime voir
aussi les paysages qu'il traverse.
<4>»
Les étudiants tunisiens
en France
•» il
La délégation de "Association des Anciens
Elèves du Lycée Carnot, de Tunis, visitera
l'Hôtel de Ville samedi matin et sera reçue par
un membre du bureau.
moto
Dans l'inspection des colonies
«♦*
A été promu dans le corps de l'Inspection
des Colonies, pour compter du iM août 1929,
au grade d'inspecteur de 2" classe, M. Jo-
chaud du Plessix (Jacques), inspecteur de
3* classe des Colonies.
La situation politique
dans le Sud-Maroc
-6-
Des bruits alarmistes ont circulé ces.
derniers jours à Marrakech ; selon les une,
wi vif engagement se serait produit dans le
Dadès, au cours duquel les partisans
Glaoua auraient perdu une soixantaine^
d'hommes, selon d'autres, des troupes et
officiers français seraient prisonniers des
dissidents. 1
D'après des renseignements puisés à la
meilleure source, ces bruits sont inexacts.
La vérité est plus simple. Comme chaque
année A pareille évoque, une recrudescence
d'activité de la dissidence a été constatée
et cela a d'autant moins étonné que l'affai-
re desa Ait Yacoub n'était pap sans avoir
produit un certain effet en montagne.
Si Sald, l'agitateur du Djebel Sarro,
essaie bien de lever une harka, mais jus-
qu'il présent tous ses efforts sont restés
stériles et des dispositions sont prises pour
pare" à toute éventualité.
En réalité, le Todgha continue à être le
théfttre des rivalités qui existèrent de tout,
temps entres les Aït Atta et les Glaoua et
qui ont, ces jours derniers, donné lieu A
quelques accrochages.
Un djich Ait Atta a attaqué au Todgha
une caravane de ravitaillemen4 indigène,
lui tuant quelques hommes et s'empnranb
de ses mulets.
C'est sans doute cet incident qui a pu
donner lieu à des bruits erronés.
La situation politique dans la Tégion
de l'Anti-Athis influencée par la récente-
soumission des Aït-Oum'Ribct évolue rapi-
dement dans un sens favorable,
U?s Djemas des tribus Hilala et Tama-
nart, en bordure de l'annexe de Tiznit,
viennent, en effet, d'offrir leur soumission.
Les tribus placées sous l'influence do
Beni-Bani et de Mdani El Akhasassi ma-
nifestent également des sentiments favora-
bles au Maghzen.
CJC mouvement très important qui nous
amène sur le. moyen Draa, sur un large
front, snn3 opération militaire, montre bicnj
le développement méthodique et fructueux
de la politiquc d'attraction exercée par la
France au Maroc.
l/cs escadrilles annoncées comme étant
arrivées h Assaka ont commencé leurs
bombardement sur les douars insoumis.
La région est calme et les patrouilles de
magihaznis peuvent circuler sans incident.
Ou signale, néanmoins, que certains chefs
dissidents essaient d'intensifier leur propa-
gande mais n'obtiennent que peu de succès
auprès de leurs coreligionnnires, impres-
sionnés par le rapide redressement de la
situation dans les Alt Yacoub.
1
PHILATÉLIE
Algérie
Ainsi que nous l'avons annoncé, une série
commémorative de timbres sera émise par le
Gouvernement général de l'Algérie et
M. le Commissaire général du Centenaire
en assurera la vente par souscription.
Les renseignements concernant cette vente
seront d'ailleurs fournis en temps utile.
Le décret du 15 mars 1929, paru au Jour-
nal Officiel du 17 mars 192g, que nous avons
publié in extenso dans les Annales Colonia-
les du 18 mars 1929 donne le détail de cette
série.
Un arrêté de M. le Gouverneur général de
l'Algérie a, en outre, précisé en date du
29 avril dernier, que ce timbre serait mis en
vente pendant toute la durée de l'exposition
philatélique de l'Afrique du Nord, par voie
de souscription et directement aux guichets
installés dans l'enceinte même de l'exposi-
tion.
Le même arrêté stipule que ce timbre aura
une valeur d'affranchissement pendant un
an à dater du 4 mai 1930, pour l'Algérie,
la France, les colonies françaises et pays de
Protectorat, ainsi que pour l'étranger.
Etant donné les frais très élevés que né-
cessite l'exposition, le comité s'est vu dans
l'obligation de demander aux philatélistes
une surtaxe de 10 francs, ce qui portera
donc à 20 francs le prix de ce timbre, véri-
table complément de la série des 13 timbres
de 0,05 à 5 francs spécialement émise pour
le Centenaire.
Mais cette surtaxe est largement com-
pensée par une heureuse combinaison.
L'achat du timbre donne, en effet, le
droit de participer à une importante distri-
bution de primes qui offrira à 1 collection-
neur sur 50 (le tirage du timbra spécial
étant exactement de 50.000) la chance de
gagner.
Ôr, ces primes s'annoncent comme parti-
culièrement intéressantes si l'on songe qu'el-
les représenteront une valeur de 100.000 fr.
en espèces et pour donner une idée de leur
importance, le comité annonce, d'ores et
déjà, qu'il s'est rendu acquéreur d'un su-
perbe exemplaire de 1 franc vermillon et
qu'il reste acheteur de quatre autres pièces
semblables, les cinq vermillons constituant
les cinq premières primes.
Un autre achat important a été également
effectué, c'est celui d'une pièce rarissime de
60 centimes, taxe, bistre, sur lettre, oblitéré
d'Alger.
Ce timbre sera vendu par souscription
dans des conditions qui seront très exacte-
ment définies dès le début d'octobre au plus
tard et le comité affirme qu'il saura pren-
dre toutes les mesures utiles afin d'éviter
l'accaparement et la spéculation.
A l'Académie des Sciences
morales et politiques
.,.
Palmarès
Parmi les prix qui ont été décernés en
comité secret par l'Académie des Sciences
morales et politiques, au cours d'une récente
séance, nous avons noté : deux récompenses
de 1.500 fr. chacune sur les revenus de la
fondation Audiffred à M. Jean-Charlemagne
Bracq, pour son livre : l'Evolution du Ca.
nada français, et à M. Georges Vattier,
pour son livre : La mentalité canadienne
français».
L'élevage au Sénégal en 1928
»♦»
Les statistiques du bétail du Sénégal, éta-
blies en fin 1928 font apparattre, à côté
d'une sensible diminution du cheptel bovin,
provenant des pertes dues à la peste bovine,
principalement en Casamance, un léger pro.
grès pour les petits ruminants, notamment
les norcs. les ânes et les chameaux.
-. & , Année Année
1928 1927
Bœufs .,.,. 395.972 423*904
Moutons et chevres. 678.421 640.775
Anes ,.; 64.619 62.556
Chevaux 40.700 41.683
Porcs .,.,' 27.398 23.306
Chameaux 8.919 8.377
En ce qui concerne les essais d'améliora.
tion des races ovine et caprine, l'adminis-
tration de la colonie, après avoir abandonné
définitivement les tentatives d'acclimatement
de mérinos et d'angora, a adopté un nou-
veau programme basé exclusivement sur un"
meilleure alimentation des races locales,
déjà acclimatées aux conditions particulières
du milieu. - - - -
L'amélioration du pâturage va être tentée
au début de l'année dans une ferme dont la
création est projetée à N'Guitche, près de
Lynguère, par l'élimination des espèces de
graminées nuisibles ou inutiles et leur subs-
titution par de bonnes espèces fourragères
déjà déterminées et dont la multiplication va
être commencée dès cette année. On espère,
qu'incités par l'exemple et par des primes à
la culture fourragère, les indigènes ne tar-
deront pas à s'intéresser à l'amélioration de
leurs pâturages. ,.
Pour les gallinacés, les essais d'acclimate-
ment de races exotiques ont continué avec
quelque succès : les deux races de poules
(Leghorn blanches et Australorp) qui ont
bien résisté commencent à prospérer; ces vo-
lailles semblent mieux se comporter à l'état
de pureté que les produits de croisements
obtenus avec les poules indigènes, la diphté-
rie notamment, a fait plus de ravages parmi
les métis. Les produits purs ont rapide-
ment gagné la faveur du public et les de-
mandes a œufs à couver excèdent la produc-
tion. --
Abattoirs. Il a été abattu, en 1928, en
vue de la consommation dans les différentes
localités de ta colonie, 17.667 bovins, 21.491
moutons et chèvres et 75 porcs. Les villes
où la consommation est la plus importante
sont : Saint-Louis (5.519 bœufs et 2.653 mou-
tons et chèvres) ; Louga (2.356 boeufs, 4.815
moutons et chèvres) ; Diourbel (2.298 boeufs,
1.652 moutons et chèvres); Tivaouane (1.751
bœufs, 2.368 moutons et chèvres) ; Kaolack
(1.733 bœufs, 1.303 moutons et chèvres);
Thiès (1.414 bœufs, 1.299 moutons et chè-
vres).
Lettre de la Réunion
par G. FRANÇOIS.
––«♦»
Les relations commerciales
entre Madagascar et la Réunion
D'une année à l'autre, le montant des
exportations de Madagascar vers la Réunion
a passé de 31 millions en chiffre rond, à
21 millions. Cette différence d'un tiers en
moins n'est pas négligeable. Le dérègle-
ment dont elle témoigne fait l'objet des pré.
occupations de la haute administration de la
Grande Ile et ne laisse pas indifférentes nos
institutions bancaires.
A quoi tient cette situation ?
A plusieurs causes. D'abord à une moindre
production des riz malgaches, conséquence
de l'entrée en jeu de facteurs multiples :
dégâts causés par les cyclones, diminution
des plantations par suite de la crise de
main-d'œuvre que le pays traverse et qui est
due, pour une grande part, à l'activité des
travaux publics qui emploient au détriment
de l'agriculture un grand nombre de bras.
Il arrive de la sorte, que la production lo-
cale sert d'abord à la satisfaction des be-
soins locaux et ne laisse à l'exportation
qu'une marge réduite. Les - prix de vente
sont dès lors très fortement influencés, à ce
point, que sur les chantiers du chemin de fer
de Manakara le riz indigène coùte plus cher
que le riz importé d'Indochine à la Réunion.
Mais le riz n'est pas la seule denrée que
la Réunion demande à Madagascar.
La première de ces deux colonies, dont la
principale production a toujours été le su-
cre, s'adonne de plus en plus, non peut-être
sans quelque imprudence, à la culture de la
canne. On serait tenté d'y voir un paradoxe
si l'on tenait seulement compte de cette par-
ticularité à première vue invraisemblable
qUJ l'industrie sucrière travaille à perte.
Parmi les dix-huit usines de l'Ile, à peine
pourrait-on en citer deux qui couvrent leurs
frais. Mais, gràce à la loi du contingente-
ment qui pour dix ans a assuré à nos al.
cools fabriqués avec les mélasses, c'est-à.
dire avec - le résidu de la fabrication du su-
cre, un régime exceptionnellement favora-
ble, l'industrie des rhums réalise de gros
bénéfices, Et c'est parce que le sucrier est
en même temps distillateur, qu'il s'enrichit
au lieu de se ruiner. En outre, et en vertu
de la même loi, le planteur de cannes parti-
cipe à cet enrichissement dans une propor-
tion à déterminer chaque année. Donc, en
définitive, voici la Réunion engagée à fond,
dans !a culture de la canne.
Ccmme conséquence, les autres cultures
sinon sont abandonnées, du moins péricli.
tent. Quant aux plantes vivrières qui récla-
ment des soins et, contrairement à la canne
dont la souche peut assurer cinq récoltes,
sont annuelles, elles n'intéressent qu'un trop
petit nombre. D'où une raréfaction des pro-
duits entraînant, de proche en proche et d'ar-
ticle à article, un renchérissement constant
de - la vie.
Vous doutez-vous qu'en prenant comme
point de comparaison l'année 1914 avec l'in-
dice t, il faut ici adopter pour les loyers,
pour les maisons, pour la viande et le pois-
son, l'indice 10; que dans un pays où l'arti-
chaut pousse comme la mauvaise herbe,
l'unité-primeur se paie 3 francs; que le kilo
d'oignons arrive à coûter 4 francs, le kilo
de haricots 7 et 8 francs : quo le maïs cultivé
sur place est à parité avec le riz importé de
Saison ? Tout le reste étant à l'avenant.
La situation est donc nettement déficitaire.
Force est ainsi de la redresser et c'est l'im.
portation qui fait le redressement.
Par sa proximité sous la même latitude et
par ses productions, Madagascar est logique.
1
LE ProMERO : 30 CENTIMES
M MIDI sn|H, M JUILLET IW-».
'ba - JOORMLJOUOTIDIE*
-
Rédaction & Administration i
M, m n HiM-mur
paris a-)
TtliPH. < U9UVIIK 19-Sf
- alcmalim oiffl
Les Annales Coloniales
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ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle t
Un an 6 Mois 3 Met.
Franc* et
Msniei 180 1) 100 » 50 »
ttran,.r, 241 t 125 » 70 »
M s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poete.
,,' 1 E< 11 - A ai ne F.
III
LARELEVE
, r~ IL .A .-..:8
Tandis que l'armée fragile et très restreinte
des travailleurs noirs peine sur l'immense labeur
que réclame le redressement de la destinée pré-
caire de l'A. E. F ., nous devons organiser sans
délai le recrutement d'une main-d'œuvre plus
robuste en Extrême-Orient. Ce remplacement
d'une troupe qui a fourni une rude étape, par
une autre troupe, s'appelle la relève. Ainsi,
sans que le rythme du travail ralentisse sur les
chantiers du Mavumbe (le chemin de fer étant
une question vitale pour cette colonie), les fati-
gués, ceux qui ont accompli un effort au-dessus
de leurs forces, auront le droit de se reposer.
Le rendement des indigènes en A.E.F. est
infime ; le travailleur noir ne peut pas faire
autant qu'on lui demande. Il faut laisser ces
peuples enfants s'acclimater à nos besognes.
Les Chinois sont d'une résistance physique
autrement supérieure. Un travailleur chinois fera
en A.E.F. le même travail que quatre travail-
leurs noirs ; au point de vue rendement de
main-d'oeuvre, il n'y a pas à hésiter. De plus,
il y a maints autres avantages qu'il nous faut
prendre en considération, car nous devons voir
plus loin que le seul avancement des travaux.
Le travailleur chinois s'acclimate facilement,
il restera en A.E.F. Ainsi, les hommes de la
relève deviendront des petits artisans, des bou-
tiquiers, des commerçants, exerçant des trafics
indispensables que nous n'avons malheureuse-
ment pas le moyen d'assurer avec des Français.
Seulement, certaines expériences funestes
doivent guider notre choix dans l' avenir : il est
d'une importance capitale que le recrutement
des travailleurs chinois se fasse dans des pro-
vinces rurales telles le Honan et le Shantung,
parmi des populations saines et robustes et sur-
tout se souciant fort peu des questions d'ordre
politique 1
Transporter de la main d oeuvre annamite en
Afrique serait une très grave erreur, car l'An-
namite, d'un tempérament faible, serait diffi-
cile à employer aux travaux de terrassement
sous l' Equateur. Quelles que soient les consi-
dérations politiques ou sentimentales, on doit,
dans l'intérêt même de l'Indochine, s'abstenir
d'y recruter des travailleurs destinés à l'A,E, ;
des déceptions certaines auraient plus tard leurs
répercussions en Indochine. Il ne faut pas nous
dissimuler que l'emploi de la main-d' œuvre
asiatique (qui s'impose, car il est urgent de sou-
lager les travailleurs noirs) peut devenir une
source de déboires sans fin, - si elle n est pas
faite rationnellement et indépendamment, je le
répète, de toute considération de politique dé-
magogique. Bien comprise, l'introduction de la
tnain-d œuvre chinoise sera un bienfait pour une
colonie dotée de fort belles espérances, mais
qui manque de bras alors que tout est à faire.
Or, la relève répond au double but : d'importer
des éléments de populations robustes et saines
en A. E., et, en laissant reposer les indigènes,
races primitives aveulies par le manaue d'hy-
giène, les épidémies, un régime habituel de
sous.alimentation, de nous permettre de les re-
constituer ethniquement.
Pour pouvoir amener des travailleurs chinois
en A.E.F., il faut leur offrir des conditions
attrayantes :
10 Un salaire rémunérateur qui, d'ailleurs,
comparé au rendement, ne sera pas une charge
supérieure à celle des travailleurs noirs ;
2° Eviter avant tout le contact avec les noirs
que les Chinois méprisent ;
3° La viabilité parfaitement organisée à leur
débarquement, afin qu'ils se sentent tout de
suite chez eux confortablement. Il conviendrait
donc d'installer des campements de trois mille
ouvriers environ, où les travailleurs seraient lo-
gés quatre par chambre, avec réfectoires, dou-
ches, petits jardins pour planter des légumes
et un cinéma ambulant allant de campement
en campement. Pour cette population « villa-
geoise », se développerait rapidement le petit
commerce nécessaire : épiceries, buvettes de
thé ; les petits métiers : cordonniers, tailleurs,
blanchisseuses, etc. Au recrutement, on aurait
soin de prendre, en dehors des agriculteurs,
quelques artisans tels que : ébénistes, charpen-
tiers, etc. Ainsi, chaque campement pourrait se
suffire à lui-même et on trouverait dans le con-
tingent chinois des recrues intéressantes pour
l'exercice de métiers qui, jusqu'à présent, font
totalement défaut sur la côte où l'on est obligé
d'importer tout ce dont le plus modeste ménage
a besoin.
Le contrat de travail pourrait être de trois
ans, voyage de retour payé. Il conviendrait
cependant de donner la faculté aux ouvriers
chinois ayant de bonnes notes de s'établir com-
me agriculteurs dans le pays après deux ans de
service contractuel, et, dans ce cas, de leur
donner une prime de premier établissement,
ainsi qu'une concession de 2 à 3 hectares.
Le cultivateur chinois connaît et aime la
terre, il servirait d'exemple aux indigènes pour
la culture et il contribuerait considérablement à
la mise en valeur des richesses agricoles de
l'A.E.F. On arriverait ainsi rapidement, non
seulement au développement des cultures maraf-
chères indispensables à la santé et au confort
des Européens, mais également à une agricul-
ture rationnelle de produits destinés à l'expor.
tation. La Côtt du Pacifique est là pour dé-
montrer ce que le Chinois peut arracher de la
terre.
Et, de nouveau, nous revenons, puisqu'il
s'agit de la vie des hommes, à une politique de
l'hygiène ! Dans ces colonies aux climats inhos-
pitaliers, le problème de la « santé » se pose
angoissant. Qu'il s'agisse des travailleurs indi-
gènes ou de la main4oeuvre chinoise, soyons
prêts à protéger efficacement la vie humaine
continuellement menacée par de mortelles épi-
démies, dont cette terrible maladie du sommeil
qui tend à reparaître dès qu'on cesse de la
combattre préventivement.
C'est ainsi qu'en organisant la relève des
travailleurs noirs épuisés, en préparant aux tra-
vailleurs asiatiques des campements sains et
agréables, nous aurons fait œuvre d'humanité
tout en servant efficacement la cause de notre
Congo.
Pierre TaittiMffer,
Député de Paris,
Président de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats.
Dépêches de l'Indochine
.8
Elections
Voici le résultat des élections au Conseil
des Intérêts Economiques et Financiers en
Annam.
Sont élus : à Thahon, lti. Dubois;
à Vinh, MM. Leieune et Monier ; à
Hatinh M. Ferez ; à Donghoi Quangtri, M.
Loisy ; à Thuatien, M. Rigaux ; à Tourane,
M. Bernus ; à FaiJo Quangngai, M. tlia-
bert ; à Quinhon, M. Corref ; à Nhatrang
Phanrang, M. Gallois ; à Phantiel, M.
Motte ; à Kontum, M. Geneaud ; à Darlac,
M. nuasi ; à Dalat, M. Desanti.
Travailleurs pour les NouveUea-Hébridea
Le vapeur Gialong a quitté lIaïlJhong à
destination des Nouvelles-Hébrides, avec
700 travailleurs tonkinois engagés pour des
exploitations agricoles. Parmi eux, on note
un certain nombre de travailleurs qui ont
déjà effectué un premier séjour aux Nou-
velles-Hébrides ; ils y sont repartis après
avoir demandé à contracter un nouvel en-
gllgement.
M. de Monpezat est mort
M. de Monpezat est décédé, vendredi dans
la soirée, à Hanoi, à la suite d une syncope
cardiaque. Il était dgé de soixante ans. M.
de Monpezat était malade depuis une quin-
zaine de Jours.
Arrivé il la colonie en 1893, AI. de Mon.
pezat lut pendant vingt-six ans, sauf une
interruption de 1911) à 1924, délégué de l An-
nam au Conseil supérieur des Colonies. Il
était à la tète d'importantes entreprises
agricoles et d'élevage qu'il avait créées en
Annam et au Tonkin.
- ,.-'I .-
Nos confrères du loukin déplorent una-
nimement la disparition de M. de Monpezat.
Ajoutons que sa personnalité, véritablement
encombrante, avait causé beaucoup de
conflits en Indochine. Actif, en même temps
qu'il défendait ses électeurs, il avait réussi
il se créer d'importants intérêts dans des
affaires indochinoises. Ils rappellent un
jour qu'il avait été critiqué par notre re-
gretté collaborateur et ami Lucien Cornet,
sénateur de l'Yonne, dans les colonnes des
Annales Coloniales. Au lieu de -répliquer
pour défendre ses théories, il envoya se8
témoins à Lucien Cornet. Témoin du séna-
teur de l'Yonne, qui avait déjà eu trois
duels victorieux, je n'ai pus voulu qu'une
rencontre qui pouvait être dangereuse
on se rappelle que M. de Monpezut avait
tué, en duel, son adversaire il y a quelque
vingt-cinq ans eût lieu. Je m'efforçai et
réussis, avec mon vieil ami Curnonsky, un
des témoins de Monpezat, a régler l'affaire
pur un honorable procès-verbal qui satisfit
les deux purties.
Je n'ai pas besoin de rappeler ici la cam-
pagne injuste qu'il mena contre M. Alexan-
dre Varenne quand le député du Puy-de-
Dôme fut nommé gouverneur général de
) Indochine.
A rencontre de M. Albert Sarraut, qui
s'était vu en butte aux mêmes attaques
violentes en 1911 quand il arriva en Indo-
chine et qui s'était publiquement réconcilié
avec M. de Monpezat, M. Alexandre Va-
reunc, était, lui, resté sur ses positions.
M. K.
La convention sino - indochinoise
a
Le comte de Martel, ministre de France,
accompagné de M. Garreau et du comte
Ostrorog, s'est rencontré avec C. T. Wang,
Ostrorog, de Hiulo, Changuci et de Vic-
accompagné de Hiulo, ChangtiCi et de Vic.
tor Hun. Au cours de cette réunion, le ini-
nistre des Affaires étrangères du Gouverne-
ment national et le ministre de France ont
procédé à la récapitulation de toute les dif-
férentes questions qui doivent être réglées
par la convention sino-indochinoise, dont
les négociations sont en cours. Les deux
délégations ont constaté que les longues
discussions qui se poursuivent depuis jan-
vier ont porté leurs fruits et que l'accord
se trouve pratiquement réalisé sur la plu-
part des points en litige. Un seul point pour
lequel une solution satisfaisante n'est pas
encore découverte est celui dii régime du
transit. Afin de permettre que les gouver-
nements intéressés puissent procéder à un
nouvel examen du problème 1 il a été dé-
cidé, d'un commun accord, d ajourner mo-
mentanément les pourparlers.
Désireux, toutefois, de marquer les ré-
sultats acquis, le docteur C. T. Wang et
le comte de Martel ont signé la déclaration
suivante :
Au cours de la 220 réunion de la conférence
sino-française relative à la revision des accords
sino-indochinois, la délégation chinoise et la
délégation française ont constaté qu'un accord
satisfaisant était pratiquement intervenu sur
toutes les questions abordées au cours des né-
gociations, a l'exception de la question du tran-
sit dont la solution définitive demeure encore
à l'étude.
Les deux délégations se sont séparées
après avoir échangé ce document.
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire oonnattre au ministre des Colonies
qu'à la date du 26 Juflttt 1929 le taux officiel
de la piastre était de il tr. SO.
UNE PLAINTE EN L'AIR
III
A
Les journaux ont annoncé que,
prenant comme avocat notre imi-
nent ami M. Maurice Ribet, avo-
cat à la Cour d'Apfel, M. Gratien Candace,
défutè de la Guadeloupe, avait déposé une
plainte contre M. Tellier pour fraudes élec-
torales. On sait que, selon la jurisprudence
actuelle, toute plainte de ce genre est, de
droit, suivie quand celui qui la formule
dépose des provisions au Parquet.
Rien ne m'a plus surpris qu'un tel acte
de la part du si sympathique représentant
de la Guadeloupe.
le n'ai pas l occasion de le voir souvent,
mais je me rappelle encore les sentiments
qu'il exprimait l'an dernier, au lendemain
des élections législatives, à l'égard de l'ho-
norable Al. Tellier, Gouverneur de la Gua-
deloupe. Il rendait un éclatant hommage
à la haute impartialité avec laquelle le Gou-
verneur avait présidé aux élections législa-
tives de 1928 et je crois même qu'il a expri-
mé directement ces sentiments à ce liauf
fonctionnaire lui-même.
Pour tous ceux qui connaissent M. Th.
Tellier, qui ont su apprécier, au cours de sa
carrière administrative déjà longue, sa haute
probité, sa loyauté, son impartialité, nul
doute que cette plainte ne peut guère
émaner que d'un Gratien Candace dédoublé,
car tel fut M. Tellier en 1928, tel il Ilit en
1929, au point de vue électoral. Il serait
aussi sot que vain de l'attaquer au sujet de la
répartition des fonds pour la réparaiion de
la Guadeloupe, fonds que ill. Michel Tardit.
Président de section au Conseil d'Etat et
Président de la Commission de répartition,
garde avec un soin jaloux.
Les amis de la Guadeloupe, désireux de
la voir se reconstituer rapidement, souffrent
de voir garder jalousement. depuis bien-
tôt un ail, les 19/20 des 100 millions attri-
bués par décret à la Guadeloupe pour sa re-
construction.
Les appels de M. Henry Iférenger et de
M. Eugène Graeve seront sans doute bientôt
entendus.
On a appelé M. Michel Tardit « Tardit-
Grade », à moins que ce ne soit « Tardit-
Garde », mais tout doit avoir une fin.
Et pour en finir avec la plainte de M.
Candace, il serait aussi désirable de le voir
ne pas persévérer dans ses « erreurs P, que
de voir M. Tardit répartir iiiilemi-tit. selon
les besoins précis de la Colonie, désignes
par le Gouverneur et le Conseil général de
la Guadeloupe, les millions dont il n'est pas
le conservateur in seternum.
Mercef Kueifel.
S
Le 12e Ministère Briand
»♦»
A la suite de la démission de M. Raymond
Poincaré samedi dernier, M. Gaston Doumer-
gue a chargé M. Aristide Briand de constituer
le Cabinet. Moins de quarante-huit heures
après, M. Aristide Briand, qui avait accepté,
revenait apporter sa réponse au Président de la
République. -
Tous les membres du Gouvernement restent
à leur poste, M. Raymond Poincaré. qui était
président du Conseil, mais n'était titulaire d'au-
cun portefeuille, est purement et simplement
remplacé comme chef du Cabinet par M. Aris-
tide Briand.
Solution de vacances, a indiqué M. Briand à
ceux qui l'interrogeaient sur son douzième mi-
ni stère, juste de quoi régler les affaires inter-
nationales en suspens (application du plan
Young et conférence de La Haye), car le mi-
nistère, selon ses intentions, doit élargir ses
bases à la rentrée.
Suffren et le - mandarinier
On a commémoré comme il convenait le
bi-centenaire du bailli de Suffren, lisons-
nous dans la Volonté. Mais, dans tous les
discours qui ont été prononcés, dans tous les
articles documentaires qui ont été écrits,
nous avons cherché en vain un détail pour-
tant - assez sérieux.
- .a- a "C"r
Lorsqu'il revint des Indes, en 1784, but-
fren rapporta dans ses bagages les premiè-
res graines du mandarinier. Au point de vue
économique, cela aurait dû être rappelé.
Dans le midi de la France, la mandarine
est devenue un fruit presque national, au mê-
me titre que l'orange.
Et notre confrère d'ajouter : Par ses ca-
marades, Suffren fut longtemps surnommé
le mandarin.
Peut-être un jour sera-t-il plus connu par
ce détail que par ses exploits guerriers?
En Syrie
La délégation du haut commissariat de la
République française et l'office des Etats du
Levant sous mandat français viennent de trans-
férer leurs bureaux 105, rue du Faubourg-Saint-
Ilonoré, (Téléphone : Elysées 29-16).
Q%lb
Départ retardé
-
A Marseille, au cours de manœuvres
d'appareillage, le vapeur Sidi-Ferruch s'est
fait une avarie assez sérieuse à l'avant.
Interim
181
Par décret en date du 25 juillet 1929 rendu
sur la proposition du ministre des Colonies,
M. Antonin (Louis-François) , administra-
teur en chef des Colonies délégué dans les
fonctions de secrétaire général au Sénégal,
a été chargé par intérim des fonctions de
Lieutenant-Gouverneur de la Guinée fran-
çaise pendant l'absence de M. Poiret, titu-
laire du poste autorisé à rentrer en France
en cong*. -
Le Sultan en France
̃̃ ̃
Le Sultan à Marignac
S. M. Sidi Mohammed, sultan du Maroc,
à été reçu officiellement par la municipalité de
Marignac. En souvenir de son passage dans
la commune où réside chaque année M. Lucien
Saint, Résident général de France au Maroc,
le maire de Marignac a offert au souverain, au
nom de la commune, - un lion sculpté, en marbre
de Saint-Béat. Le sultan, accompagné de son
Mammeri, a déjeuné ensuite chez M. Lucien
Saint, avec lequel il a passé la journée. Les
bruits de maladie du su ltan ont été exagérés.
S. M. Sidi Mohammed a eu une très légère
inflammation de la gorge qui a complètement
disparu.
A Paris
La caravane du sultan quitta Orléans dans
la matinée. Sur la route, les quatre voi-
tures filèrent bon train. Jamais on n' allait
assez rapidement au gré de Sa Majesté, qui,
très bon conducteur, se montre grand amateur
de vitesse.
On pénétra dans Paris par la route d'Orléans
et, à 10 h. 30 précises, le sultan et sa suite
arrivaient, sans autre formalité protocolaire,
dans un grand hôtel de la place de la Concorde
Sidi Mohammed est accompagné de son chef
du protocole. Si Mammeri, et de El Mokri,
grand vizir. Les trois hommes portent très no-
blement leur costume national, tandis que la
domesticité est habillée à 1 européenne. La
maison du sultan en voyage est constituée, outre
les personnalités que nous venons de citer, par
trois domestiques noirs et par les quatre chauf-
feurs dont deux sont Européens et deux Arabes.
Dès son arrivée et ayant eu à peine le temps
de souffler un peu. Sa Majesté reçut la visite
des membres de la Colonie marocaine à Paris.
Aux environs de 19 heures, notre Résident gé-
néral au Maroc, M. Lucien Saint, vint rendre
visite, à son tour, au sultan, avec lequel il
dÎna.
Ainsi, Sidna Moulay Mohammed, le jeune
sultan du Maroc, pour la deuxième fois, re-
prend contact avec l'atmosphère de Paris, qu'il
aime.
Après Nice. Lyon, Vichy, Font-Romeu,
Biarritz, nouvelle collection de souvenirs pitto-
resques s'ajoutant aux visions des châteaux de
la Loire que Sa Majesté visita l' an dernier, les
automobiles sont arrivées à Paris, où Sa Ma-
jesté est descendue à l'Hôtel Crillon. Un peu
lassé du rapide voyage qu'il fit dimanche d Or-
léans à Paris, Sidna Mohammed a, hier. « fait
le lundi ». A.
Oubliant son rang de souverain, il s'est obs-
tinément refusé à toute cérémonie officielle. Pas
de réceptions, pas de visite. Le calme !
Le temps, maussade et pluvieux, étant aussi
peu que possible propice aux longues randon-
nées, le - sultan se contenta de courtes prome-
nades incognito, dans cette capitale qu'il con-
nait déjà admirablement.
Les repas déjeuner, dîner furent pris
à l'hôtel en la seule compagnie de quelques
familiers. La soirée se passa de même dans la
quiète intimité de l'appartement.
Sidna Mohammed amateur de fauves
Le jeune sultan du Maroc est un grand ama-
teur de fauves. Il cherche à en acquérir pour
ses ménageries. Il se plaît à voir ces magni-
fiques animaux dans leurs cages. Qui sait ?
Peut-être va-t-il installer dans ses jardins des
terrains aménages de telle façon, selon les mé-
thodes modernes, qu'ils donnent l'illusion aux
visiteurs de voir les lions en liberté.
On dit que S. M. Moulay Mohammed va
acquérir six bêtes féroces.
Le sultan se documente
Durant son voyage, le sultan n'a pas cessé
un seul instant de s'intéresser à l'industrie de
la France. Son voyage est un voyage de docu-
mentation aussi bien que de plaisance, et lors-
qu'il est passé à Vichy, par exemple, il a
voulu qu'on lui montrât, dans le détail, le fbnc-
tionnement de l'établissement. Usines, filatures
ont vivement intéressé le sultan qui ne souhaite
rien tant que d'apprendre. Il aime surtout à se
faire expliquer tout ce qu'on lui montre. Une
chose 1 a émerveillé : l'état agricole de la
France. Une autre chose l'a fort diverti : le
haras de M. de la Brouche que celui-ci lui a
fait visiter, près de Biarritz.
Ce sentiment de curiosité n'abandonne pas le
sultan à Paris. Il s'est rendu dimanche dans
un cinéma et il a voulu qu'on lui expliquât le
mécanisme d'un film parlant.
A son dernier voyage, le sultan a visité la
Manufacture de Sèvres, le Louvre, la Banque
de France, l'Observatoire, la Bibliothèque Na-
tionale. Cette année, il visitera l'Hôtel de la
Monnaie, Saint-Germain, Chantilly et la Mal.
maison. Il souhaite fort de rencontrer les arti-
sans de l' oeuvre marocaine, le maréchal Lyau-
tey, M. Steeg.
Le sultan compte quitter Paris le 8 août
pour s'embarquer le 10 à Marseille. Le voyage
de Paris à Marseille se fera en automobile, bien
entendu, et cette fois, à vitesse modérée, car
si le sultan aime l'automobile, il aime voir
aussi les paysages qu'il traverse.
<4>»
Les étudiants tunisiens
en France
•» il
La délégation de "Association des Anciens
Elèves du Lycée Carnot, de Tunis, visitera
l'Hôtel de Ville samedi matin et sera reçue par
un membre du bureau.
moto
Dans l'inspection des colonies
«♦*
A été promu dans le corps de l'Inspection
des Colonies, pour compter du iM août 1929,
au grade d'inspecteur de 2" classe, M. Jo-
chaud du Plessix (Jacques), inspecteur de
3* classe des Colonies.
La situation politique
dans le Sud-Maroc
-6-
Des bruits alarmistes ont circulé ces.
derniers jours à Marrakech ; selon les une,
wi vif engagement se serait produit dans le
Dadès, au cours duquel les partisans
Glaoua auraient perdu une soixantaine^
d'hommes, selon d'autres, des troupes et
officiers français seraient prisonniers des
dissidents. 1
D'après des renseignements puisés à la
meilleure source, ces bruits sont inexacts.
La vérité est plus simple. Comme chaque
année A pareille évoque, une recrudescence
d'activité de la dissidence a été constatée
et cela a d'autant moins étonné que l'affai-
re desa Ait Yacoub n'était pap sans avoir
produit un certain effet en montagne.
Si Sald, l'agitateur du Djebel Sarro,
essaie bien de lever une harka, mais jus-
qu'il présent tous ses efforts sont restés
stériles et des dispositions sont prises pour
pare" à toute éventualité.
En réalité, le Todgha continue à être le
théfttre des rivalités qui existèrent de tout,
temps entres les Aït Atta et les Glaoua et
qui ont, ces jours derniers, donné lieu A
quelques accrochages.
Un djich Ait Atta a attaqué au Todgha
une caravane de ravitaillemen4 indigène,
lui tuant quelques hommes et s'empnranb
de ses mulets.
C'est sans doute cet incident qui a pu
donner lieu à des bruits erronés.
La situation politique dans la Tégion
de l'Anti-Athis influencée par la récente-
soumission des Aït-Oum'Ribct évolue rapi-
dement dans un sens favorable,
U?s Djemas des tribus Hilala et Tama-
nart, en bordure de l'annexe de Tiznit,
viennent, en effet, d'offrir leur soumission.
Les tribus placées sous l'influence do
Beni-Bani et de Mdani El Akhasassi ma-
nifestent également des sentiments favora-
bles au Maghzen.
CJC mouvement très important qui nous
amène sur le. moyen Draa, sur un large
front, snn3 opération militaire, montre bicnj
le développement méthodique et fructueux
de la politiquc d'attraction exercée par la
France au Maroc.
l/cs escadrilles annoncées comme étant
arrivées h Assaka ont commencé leurs
bombardement sur les douars insoumis.
La région est calme et les patrouilles de
magihaznis peuvent circuler sans incident.
Ou signale, néanmoins, que certains chefs
dissidents essaient d'intensifier leur propa-
gande mais n'obtiennent que peu de succès
auprès de leurs coreligionnnires, impres-
sionnés par le rapide redressement de la
situation dans les Alt Yacoub.
1
PHILATÉLIE
Algérie
Ainsi que nous l'avons annoncé, une série
commémorative de timbres sera émise par le
Gouvernement général de l'Algérie et
M. le Commissaire général du Centenaire
en assurera la vente par souscription.
Les renseignements concernant cette vente
seront d'ailleurs fournis en temps utile.
Le décret du 15 mars 1929, paru au Jour-
nal Officiel du 17 mars 192g, que nous avons
publié in extenso dans les Annales Colonia-
les du 18 mars 1929 donne le détail de cette
série.
Un arrêté de M. le Gouverneur général de
l'Algérie a, en outre, précisé en date du
29 avril dernier, que ce timbre serait mis en
vente pendant toute la durée de l'exposition
philatélique de l'Afrique du Nord, par voie
de souscription et directement aux guichets
installés dans l'enceinte même de l'exposi-
tion.
Le même arrêté stipule que ce timbre aura
une valeur d'affranchissement pendant un
an à dater du 4 mai 1930, pour l'Algérie,
la France, les colonies françaises et pays de
Protectorat, ainsi que pour l'étranger.
Etant donné les frais très élevés que né-
cessite l'exposition, le comité s'est vu dans
l'obligation de demander aux philatélistes
une surtaxe de 10 francs, ce qui portera
donc à 20 francs le prix de ce timbre, véri-
table complément de la série des 13 timbres
de 0,05 à 5 francs spécialement émise pour
le Centenaire.
Mais cette surtaxe est largement com-
pensée par une heureuse combinaison.
L'achat du timbre donne, en effet, le
droit de participer à une importante distri-
bution de primes qui offrira à 1 collection-
neur sur 50 (le tirage du timbra spécial
étant exactement de 50.000) la chance de
gagner.
Ôr, ces primes s'annoncent comme parti-
culièrement intéressantes si l'on songe qu'el-
les représenteront une valeur de 100.000 fr.
en espèces et pour donner une idée de leur
importance, le comité annonce, d'ores et
déjà, qu'il s'est rendu acquéreur d'un su-
perbe exemplaire de 1 franc vermillon et
qu'il reste acheteur de quatre autres pièces
semblables, les cinq vermillons constituant
les cinq premières primes.
Un autre achat important a été également
effectué, c'est celui d'une pièce rarissime de
60 centimes, taxe, bistre, sur lettre, oblitéré
d'Alger.
Ce timbre sera vendu par souscription
dans des conditions qui seront très exacte-
ment définies dès le début d'octobre au plus
tard et le comité affirme qu'il saura pren-
dre toutes les mesures utiles afin d'éviter
l'accaparement et la spéculation.
A l'Académie des Sciences
morales et politiques
.,.
Palmarès
Parmi les prix qui ont été décernés en
comité secret par l'Académie des Sciences
morales et politiques, au cours d'une récente
séance, nous avons noté : deux récompenses
de 1.500 fr. chacune sur les revenus de la
fondation Audiffred à M. Jean-Charlemagne
Bracq, pour son livre : l'Evolution du Ca.
nada français, et à M. Georges Vattier,
pour son livre : La mentalité canadienne
français».
L'élevage au Sénégal en 1928
»♦»
Les statistiques du bétail du Sénégal, éta-
blies en fin 1928 font apparattre, à côté
d'une sensible diminution du cheptel bovin,
provenant des pertes dues à la peste bovine,
principalement en Casamance, un léger pro.
grès pour les petits ruminants, notamment
les norcs. les ânes et les chameaux.
-. & , Année Année
1928 1927
Bœufs .,.,. 395.972 423*904
Moutons et chevres. 678.421 640.775
Anes ,.; 64.619 62.556
Chevaux 40.700 41.683
Porcs .,.,' 27.398 23.306
Chameaux 8.919 8.377
En ce qui concerne les essais d'améliora.
tion des races ovine et caprine, l'adminis-
tration de la colonie, après avoir abandonné
définitivement les tentatives d'acclimatement
de mérinos et d'angora, a adopté un nou-
veau programme basé exclusivement sur un"
meilleure alimentation des races locales,
déjà acclimatées aux conditions particulières
du milieu. - - - -
L'amélioration du pâturage va être tentée
au début de l'année dans une ferme dont la
création est projetée à N'Guitche, près de
Lynguère, par l'élimination des espèces de
graminées nuisibles ou inutiles et leur subs-
titution par de bonnes espèces fourragères
déjà déterminées et dont la multiplication va
être commencée dès cette année. On espère,
qu'incités par l'exemple et par des primes à
la culture fourragère, les indigènes ne tar-
deront pas à s'intéresser à l'amélioration de
leurs pâturages. ,.
Pour les gallinacés, les essais d'acclimate-
ment de races exotiques ont continué avec
quelque succès : les deux races de poules
(Leghorn blanches et Australorp) qui ont
bien résisté commencent à prospérer; ces vo-
lailles semblent mieux se comporter à l'état
de pureté que les produits de croisements
obtenus avec les poules indigènes, la diphté-
rie notamment, a fait plus de ravages parmi
les métis. Les produits purs ont rapide-
ment gagné la faveur du public et les de-
mandes a œufs à couver excèdent la produc-
tion. --
Abattoirs. Il a été abattu, en 1928, en
vue de la consommation dans les différentes
localités de ta colonie, 17.667 bovins, 21.491
moutons et chèvres et 75 porcs. Les villes
où la consommation est la plus importante
sont : Saint-Louis (5.519 bœufs et 2.653 mou-
tons et chèvres) ; Louga (2.356 boeufs, 4.815
moutons et chèvres) ; Diourbel (2.298 boeufs,
1.652 moutons et chèvres); Tivaouane (1.751
bœufs, 2.368 moutons et chèvres) ; Kaolack
(1.733 bœufs, 1.303 moutons et chèvres);
Thiès (1.414 bœufs, 1.299 moutons et chè-
vres).
Lettre de la Réunion
par G. FRANÇOIS.
––«♦»
Les relations commerciales
entre Madagascar et la Réunion
D'une année à l'autre, le montant des
exportations de Madagascar vers la Réunion
a passé de 31 millions en chiffre rond, à
21 millions. Cette différence d'un tiers en
moins n'est pas négligeable. Le dérègle-
ment dont elle témoigne fait l'objet des pré.
occupations de la haute administration de la
Grande Ile et ne laisse pas indifférentes nos
institutions bancaires.
A quoi tient cette situation ?
A plusieurs causes. D'abord à une moindre
production des riz malgaches, conséquence
de l'entrée en jeu de facteurs multiples :
dégâts causés par les cyclones, diminution
des plantations par suite de la crise de
main-d'œuvre que le pays traverse et qui est
due, pour une grande part, à l'activité des
travaux publics qui emploient au détriment
de l'agriculture un grand nombre de bras.
Il arrive de la sorte, que la production lo-
cale sert d'abord à la satisfaction des be-
soins locaux et ne laisse à l'exportation
qu'une marge réduite. Les - prix de vente
sont dès lors très fortement influencés, à ce
point, que sur les chantiers du chemin de fer
de Manakara le riz indigène coùte plus cher
que le riz importé d'Indochine à la Réunion.
Mais le riz n'est pas la seule denrée que
la Réunion demande à Madagascar.
La première de ces deux colonies, dont la
principale production a toujours été le su-
cre, s'adonne de plus en plus, non peut-être
sans quelque imprudence, à la culture de la
canne. On serait tenté d'y voir un paradoxe
si l'on tenait seulement compte de cette par-
ticularité à première vue invraisemblable
qUJ l'industrie sucrière travaille à perte.
Parmi les dix-huit usines de l'Ile, à peine
pourrait-on en citer deux qui couvrent leurs
frais. Mais, gràce à la loi du contingente-
ment qui pour dix ans a assuré à nos al.
cools fabriqués avec les mélasses, c'est-à.
dire avec - le résidu de la fabrication du su-
cre, un régime exceptionnellement favora-
ble, l'industrie des rhums réalise de gros
bénéfices, Et c'est parce que le sucrier est
en même temps distillateur, qu'il s'enrichit
au lieu de se ruiner. En outre, et en vertu
de la même loi, le planteur de cannes parti-
cipe à cet enrichissement dans une propor-
tion à déterminer chaque année. Donc, en
définitive, voici la Réunion engagée à fond,
dans !a culture de la canne.
Ccmme conséquence, les autres cultures
sinon sont abandonnées, du moins péricli.
tent. Quant aux plantes vivrières qui récla-
ment des soins et, contrairement à la canne
dont la souche peut assurer cinq récoltes,
sont annuelles, elles n'intéressent qu'un trop
petit nombre. D'où une raréfaction des pro-
duits entraînant, de proche en proche et d'ar-
ticle à article, un renchérissement constant
de - la vie.
Vous doutez-vous qu'en prenant comme
point de comparaison l'année 1914 avec l'in-
dice t, il faut ici adopter pour les loyers,
pour les maisons, pour la viande et le pois-
son, l'indice 10; que dans un pays où l'arti-
chaut pousse comme la mauvaise herbe,
l'unité-primeur se paie 3 francs; que le kilo
d'oignons arrive à coûter 4 francs, le kilo
de haricots 7 et 8 francs : quo le maïs cultivé
sur place est à parité avec le riz importé de
Saison ? Tout le reste étant à l'avenant.
La situation est donc nettement déficitaire.
Force est ainsi de la redresser et c'est l'im.
portation qui fait le redressement.
Par sa proximité sous la même latitude et
par ses productions, Madagascar est logique.
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