Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-07-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 juillet 1929 25 juillet 1929
Description : 1929/07/25 (A30,N115). 1929/07/25 (A30,N115).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62805901
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
THUNT1ËMK ANNEE. No 115. Uï NUMEHO : ao CENTIMES JEUDI SOIR, 25 JUILLET !'
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Les Annales Coloniales
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ABONNEMENTS
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on s'abonne sans frais daM
tous les bureaux de poste.
Esclavage et travail forcé
- Il I" IIM 1 0 II 1
'L
La Commission de l'Algérie et des Colo-
nies, fidèle à la tradition « abolitionniste.
des Chambres françaises, a, par un vote
unanime et sans réserve, donné son adhésion
au projet de loi portant ratification de la
« convention sur l'esclavage » élaborée par
la u Commission temporaire de l'esclavage.
de la Société des Nations et approuvée par
l'Assemblée de Genève le 25 septembre
1926.
Aux ternies des articles 2 et 4 de cette
Convention, les Etats signataires s'engagent
à poursuivre, respectivement, dans les ter-
ritoires soumis à leur souveraineté, ou placés
sous leur tutelle, la suppression de 1 escla-
vage « sous toutes ses lormes » et à se prêter
mutuellement assistance pour réaliser ce
grand but humain. -
A l'esclavage, défini par l'article premier
de la Convention comme étant « l'état ou
condition d'un individu sur lequel s'exer-
cent les attributs du droit de propriété ou
certains dentre-eux s, l'article 5 assimile
le « travail forcé » qui crée des a conditions
analogues il l'esclavage ». Toutefois, l'obli-
gation du travail pour des fins publiques
et seulement pour des fins publiques -- est.
reconnu comme idiote.
La Commission de l'Algérie et des Colo-
nies a partagé entièrement à cet égard le
sentiment de t'Assemblée de Genève.
Déjà, à la date du 21 décembre 1927,
elle votait, sur la proposition du signataire
de ces lignes, l'ordre du jour suivant s'ap-
pliquant au travail indigène requis far voie
de contrainte au trofit de la Colonisation :
« La Commission de l'Algérie et des Co.
« lonies, émue de voir figurer à l'ordrc du
« jour officiel du Conseil supérieur des Co-
« lonies (Conseil économique) les conclu-
a sions d'une Commission spéciale, chargée
« de l'examcn du problème de la main-
a d œuvre coloniale, qui tendraient à ins-
« tituer l'obligation du travail, pour des
a lins privées, aux Colonies ;
« Compte sur la fermeté du Ministre pour
a faire écarter par la question préalable
a une suggestion si nettement contraire aux
a principes traditionnels dont se réclame
a notre politique coloniale d'association et
« de nature à compromettre la mise en va-
a. leur des Colonies, en portant atteinte à la
.« confiance des populations indigènes dans
A le libéralisme de la France. 8
Nous considérons que le travail est une
condition du relèvement des races attardées:
«o-titre, ,. il fait partie d'un plan d'éduto-
tion et de morale où, seule, la persuation
doit jouer son rôle.
: Mais il ne saurait être « imposé » à l'in-
digène que pour les besoins de sa propre
, subsistance -- quand son imprévoyance nous
fait un devoir d'intervenir (1) - ou, comme
il a été indiqué ci-dessus, pour des « uns
publiques », dans l'intérêt des populations
elles-mêmes. Il peut, à cet égard, se pré-
senter sous deux formes :
la prestation, strictement réglementée et
tachetahte, véritable impôt en journées de
.travail, pour les besoins d'hygiène, de po-
lice, de viabilité locale (villages et abords
Ides villages) ; ,
la réquisition, s'exerçant à l'égard des
Collectivités indigènes pour l'exécution de
grands travaux publics d'intérêt général, soit
qu'il s'agisse d'ouvrir le pays (routes et
rail), soit qu'il s'agisse d'apporter à des ré-
gions désertiques la « vie de l'eau », soit
qu'il s'agisse encore de l'assainissement de
oertairies contrées, de programmes d'hygiène
publique à mettre en œuvre pour préserver les
populations de certaines grandes ennemies.
Mais la maill-d'œUVTc contrainte doit être
aussi une main-d'œuvre alimentée, protégée
dans sa santé, constamment surveill ée, et
équitablement rémunérée. Ajoutons que les
femmes et les enfants doivent être formelle-
ment exclus des catégories de personnes sus-
ceptibles d'être réquisitionnées.
Il existe, depuis trois ans, à Madagascar,
une forme de la réquisition -- ou de la
a conscription indigène » appliquée aux
travaux publics, contre laquelle s'est élevé
M. Augagneur, Rapporteur, au fond, au
nom de la Commission des Affaires Etran-
gères, du projet de loi de ratification de la
o Convention sur l'esclavage ».
« Considérant, écrit M. Augagneur, qu'un
a décret du 2 juin 1926 a autorisé le Gou-
« vernement de Madagascar à employer sur
« les chantiers des travaux publics la
a deuxième partie du contingent militaire,
« non appelée et restée dans ses foyers ;
« que ce décret est en opposition, par son
..8 application, avec la destination militaire
« de ce contingent.
* « Votre Commission des Affaires Etran-
« gères vous demande d'inviter le Gouver-
.« nement à rapporter le décret du 2 juin
« 1926 instituant à Madagascar, une forme
* de travail forcé. -
La Commission de l'Algérie et des Colo-
nies a constaté que l'organisation qui vient
ainsi d'être si sévèrement condamnée, dési-
gnée à Madagascar sous le nom de « Smo-
tig » (service militaire obligatoire appliqué
aux travaux d'intérêt général), nest, en réa-
lité, qu'une formation locale du génie, en-
cadrée par des militaires de carrière, soumis
e un entraînement physique et professionnel,
'aux règles de la discipline et de la hiérar-
chie militaires, pépinière d'où sortiront des
(1) Nous admettons même que l'indigène
toit fermement incité, par une pression mo-
rale et même coercitive, à pratiquer cettai.
nes cultures si elles doivent lui profiter in-
tégralement non point si elles doivent être
içréées au bénéfice d'organisations auxquelles
n est étranger : l'amélioration de sa con-
dition, doit être ici la seule règle de notre
gction.
ouvriers qualifiés. Les « équipes » qui com-
prennent exclusivement les recrues de la
classe appelée, ont été constituées sur le
type des fameuses « compagnies du génie »
créées par Faidherbe au Sénégal et qui ont
doté toute l'A. O. F. de corps de métiers :
maçons, charpentiers, menuisiers, charrons,
terrassiers, tailleurs de pierre, etc.
Pour dire toute notre pensée, nous vou-
drions que le « Smotig e fut poussé davan-
tage dans la voie de la spécialisation profes-
sionnelle et fût, techniquement, plus étroi-
tement encadré.
Ces apaisements donnés à la Commission !
des Affaires Etrangères, la Commission de
l'Algérie et dej Colonies estime que la coo-
pération des Etats adhérents à la Société
des Nations pour une œuvre commune de ci-
vilisation et d1 humanité constitue mieux
qu'une méthode : sans porter atteinte aux
souverainetés nationales, elle marque, comme
on l'a dit éloquemment, le développement
d'un « arbitrage du progrès humain m.
Cest la raison profonde pour laquelle
nous lui donnons notre plein assentiment.
iiuguafe Brurc* t
Dfiputt de "lie de la Réunion.
Rapporteur de la Commission de
l'Atfiftie, des Colonies et des Protectorats.
A la Commission de r Algérie
des Colonies et des Protectorats
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie aujourd'hui
pour entendre :
Le rapport pour avis de M. Albert Meu-
nier sur le projet de loi ayant pour objet de
modifier le régime douanier des produits ma-
rocains à l'entrée en France et en Algérie ;
Le rapport de M. Ricci sur le projet de loi
ayant pour objet de modifier le régime des
succursales algériennes de la caisse natio-
nale d'épargne ;
Le rapport particulier de M. Goude sur le
projet d emprunts coloniaux.
Le Transsaharien
Nomination d'un membre
de la Commission Consultative
M. Maurice Viollette député, ancien Gou-
verneur général de l'Algérie, est nommé
membre de la Commission consultative du
chemin de fer transsaharien au titre de re-
présentant des intérêts coloniaux de l'Afri-
que occidentale française, en remplacement
de M. Camille Guy, décédé.
La catastrophe de l'Afrique
t t
Nos lecteurs se rappellent que, le 9 janvier
1920, le paquebot l'Afrique, des Chargeurs
Réunis, quittait Bordeaux à destination de
Dakar, et que, dans la nuit du 10 au 11 jan-
vier, ce navire, désemparé, coulait sur le pla-
teau de Rochebonne. Sur les sept cents passa-
gers, cinq cents périrent.
Une information judiciaire fut ouverte, qu'in-
terrompit la loi d'amnistie. Mais un groupe de
familles des victimes demanda réparation du
préjudice qu'elles avaient subi devant le Tri-
bunal de Commerce du Havre, qui les débouta,
puis devant la Cour d'appel de Rouen, qui
leur donna gain de cause. Une nouvelle action
fut alors introduite par un autre groupe de
soixante-trois familles. Le Tribunal de Com-
merce du Havre les débouta auasi. Elles por-
tèrent alors leur demande devant la Cour de
Rouen.
Les débats, qui ont occupé trois audiences,
ont remis en question toutes les circonstances
du naufrage de l'Afrique. La première Cham-
bre civile de la Cour, que présidait M. le pre-
mier président Beau jour-Bourget, vient de déci-
der de faire procéder à une nouvelle expertise
pour établir de façon exacte les causes du nau-
frage. Les experts auront à rechercher s'il existe
des fautes à la charge du capitaine auquel on
reprocha d' avoir engagé son navire en haute
mer avec une avarie et d'avoir demandé du se-
cours trop tard, ou à la charge de la Compa-
gnie des Chargeurs Réunis, à laquelle on fait
grief d'avoir fait partir r A frique sans que le
navire soit en parfait état de navigabilité, selon
cette devise de la Compagnie : Marche ou
crève.
La Cour a commis pour cette expertise le
vice-amiral Le Vavasseur, membre du Conseil
supérieur de la Marine, qui présidera le Co-
mité composé de l'ingénieur mécanicien géné-
ral de première classe Reckel, chef des Ser-
vices techniques des machines au Ministère de
la Marine, et l'ingénieur en chef de 1re classe
du génie maritime Laucou, sous-directeur des
constructions navales au Ministère de la Ma-
rine.
Ainsi que nous l'écrivions dans les Annales
Coloniales du 17 janvier 1920, Y Afrique était
commandé par un remarquable marin, le com-
mandant Le Du. excellent manoeuvrier, à qui
pareil accident n'aurait jamais dû arriver si une
malheureuse voie d'eau n'avait aveuglé ses ma-
chines et rendu, par conséquent, immédiatement
impossible toute manœuvre de direction.
L'Afrique, s'il avait été bien réparé, devait
tenir devant toute mer, si démontée fût-elle.
C'est donc du côté des réparations défectueuses
qu'il faut chercher la cause du sinistre, et la
seulement.
Le regretté commandant Le Du doit donc
d'ores et déjà être mis hors de cause. S'il n'était
pas parti au jour et à l'heure prescrits, il aurait
été débarqué. Il n'a donc fait qu'exécuter les
ordres de la Compagnie des Chargeurs Réunis
lui prescrivant de partir coûte que coûte : Mar-
I che au crève.
Les cent millions de la Guadeloupe
1"
Qui dit sinistre, dit réparation,
qui dit réparation dit soit souscrip-
tion, soit subvention.
C'est ce qui s'est passé pour la Martini-
que autrefois et pour la Guadeloupe l'all-
née dernière.
Les sommes qui furent mises à la disposi-
tion de la Martinique furent mal employées
et à Uépoque les protestations furent nom-
breuses.
Au moment du sinistre de la Guadeloupe
on s'en est souvenu. Un décret attribua Van
dernier 100 millions à notre colonie ravagée.
La loi du collectif dit de décembre votée en
mars ratifia le décret, mais voulant profi-
ter de l'expérience de la Martinique et évi-
ter les mêmes erreurs on est tombé d'un
extrême à l'autre. La Commission nom-
mée par arrêté de M. Léon Perrier
le 22 septembre 1928, dite « commission
de répartition des fonds » et que pré-
side le distingué Conseiller d'Etat M. Mi-
chel Tardit, est paralysée, semble-t-il, par la
peur de mal faire ou le désir de ne rien
faire. Du moins nous espérons qu'il ri y a
pas d'autres raisons à soit inertie.
Et cette fois-ci les protestations encore
se multiplolt, mais ce n'est plus pour dire
qu'on dilapide mais pour constater qu'on
ne distribue rien 1
La Colonie réclame, les représentants
de la Colonie interviennent, la Presse com-
mence à se demander avec inquiétude ce que
sont devenus les 100 millions des sillistris.
Et comme dans ces sortes d'affaires on sus-
pecterait même la femme de César, on laisse
s'accréditer la légende que les millions au-
raient « fondu », se seraient perdus dans le
brouillard en passant l'Atlantique.
On a dit que trente millions avaient été
dilapidés en dépenses somptuaires. notam-
ment en frais de représentation et de voyage
de M. Paul Claudel, notre ambassadeur à
Washington. (Les chiffres sont là, connus
et publiés, 80.000 francs).
Et l'on sait ce que de telles insinuations
peuvent cacher de perfidie.
La vérité est plus simple, moins illqlÚé-
tante mais, néanmoins, peu salis/aisallte.
Sur les 100 millions, cinq mil lions Oti-
raient déjà été dépensés. Quant aux 95 mil-
lions USIOlI/S, eh! bien, pour les raisons que
nous venons d'indiquer, ils seraient entre
les mains de la Commission de réparation.
Nous pensons que M. Tardit a vu jouer
Volpone. En tout cas il a certainement lu
l'Avare. L'or inactif est non seulement inu-
tile mais dangereux.
Le président de la Commission a certai-
nement d'excellentes raisons d'agir comme
il le fait, mais nous voudrions au moins les
connaître, ne serait-ce que pour calmer les
inquiétudes et les impatiences légitimes.
Nous voudrions surtout que les sinistrés
à qui les 100 millions sont destinés puissent
en profiter pour le plus grand bien de notre
Colonie déjà trop appauvrie.
Mictsei Ceitlifoer/er
Député des CAtes-du-Vord.
Membrj d,- la tc~~u~t
de la Marine Marchand*
.1.
M. Lucien Saint en France
Sur le paquebot Marèeluil-Lyautcy, M. Lu-
cien Saint, Résident général au Maroc, ac-
compagné de MM. le général Noguès, chef
du cabinet militaire; Catat, chef du cabinet
civil ; Brun, officier d'ordonnance, est ar-
rivé à Marseille avant-hier, pour se rendre à
Luchon.
A bord, M. Lucien Saint a été salué par
MM. Froment, chef du cabinet du préfet, au
nom de la Chambre de commerce; Lemaré-
chal, Régis, Boyer et Surjous, au nom des
offices du Maroc à Paris et Marseille.
En ce qui concerne la situation politique,
M. Lucien Saint a déclaré :
« Point de projets d'action de force qui se-
raient en contradiction avec les directives
gouvernementales et qui pourraient nous
entraîner aux pires aventures.
« La surprise du 8 juin à Aït-Yacoub a pu
sembler devoir compromettre les résultats
d'une occupation pacifique. Il n'en est rien.
L'incident, très localisé, n'aura aucune ré-
percussion fâcheuse. D'ailleurs, un événe-
ment plus récent a montré le caractère pu-
rement épisodique de l'affaire d'Aït-Yacoub.
C'est la soumission d'Aïd ou Mribet, qui en-
lève aux dissidents du Sud plus de 3.000 fa-
milles.
Il N'ayons donc aucune inquiétude. Notre
situation au Maroc reste ce qu'elle était,
particulièrement bien assise : la France y
poursuit toujours son idéal, quelles que
soient les difficultés de la route.
« Economiquement, continue M. Lucien
Saint, la situation est bonne. Malgré les
chaleurs, la récolte sera des plus honora-
bles. »
Interim
Au Maroc
M. Urbain Blanc, délégué à la Résidence
générale, est arrivé à Rabat venant de
France.
Il assure l'intérim de la Résidence pen-
dant l'absence de M. Lucien Saint.
–-– .1.
UN CABLE CASABLANCA RABAT
i
L'Office chérifien des P. T. T. vient de
décider d'établir un câble téléphonique et
télégraphique souterrain reliant Casablanca
à Rabat.
Ces importants travaux commenceront In-
cessamment. On en prévoit la mise en ser-
vice pour la fin de 1930.
Ce premier tronçon de 100 kilomètres fait
envisager le raccordement ultérieur avec le
grand câble nord-africain d'Oran & Tunis.
M. Manceron à Metz
., A Metz, où il s'est rendu, comme nous
l'avions auoncé, M. Manceron, Résident gé-
néral à Tunis, ancien préfet de la Moselle, a
décoré M. Geay, son successeur, des insignes
de Grand-Officier du Nlchan-Ihlkhar.
-
Le Congrès International
d'Agriculture tropicale
et subtropicale et du café
Le congrès international d'agriculture tro-
picale et subtropicale et du café qui devait
avoir lieu à Séville du 6 au 12 juin, se tien-
dra dans la même ville du 26 septembre au
2 octobre 1929.
A cette occasion, le Secrétariat général de
ce congrès dont le siège est à Madrid, vient
de publier une très jolie brochure illustrée
sur la zone d'agriculture subtropicale espa-
gnole où les congressistes feront un voyage
d'études.
La culture du riz y est très développée ;
soit dans la province de Valence (La Ri-
bera), soit dans quelques terrains irrigués
voisinant les rivières Mimdo et Segura dans
les provinces d'Albacette et de Murcia. Le
reste dans le delta de l'Ebre, province de
Tarragone.
La cacahuette (Arachis Impogea) couvre
8.000 hectares qe la province de Valence
qui en fournit 20.000 tonnes. Pinrent, chan-
vre, coton (culture toute récente et d'ave-
nir), pratiquée sur 14.000 hectares en Anda-
lousie).
La canne à sucre est cantonnée dans les
plaines basses de Grenade, Malaga et AI-
méria.
Santa Cruz de Tencriffe et Las Palmas en
cultivent sur une grande superficie.
Les candidats à ce congrès peuvent se
faire inscrire jusqu'au 20 septembre à l'As-
sociation scientifique internationale d'agri-
culture des Pays Chauds, à Paris, 17, rue
d'Anjou.
Au Conseil du Contentieux administratif
du Sénégal
Elections municipales contestées
Le Conseil du Contentieux administratif du
Sénégal a rejeté au fond la requête des siews
Maurice Guèye, Seck Amadou, M'Baye
Alioune, Cissé Boubakar, Cissé Abdoulaye,
Gnaw Pierre Gana Guèye, Diop Omar, Sam-
ba Babakar, Diagne Momar Macaty, rece-
vable en la forme et ce en considération de ce
que, pour l'ensemble des griefs invoqués par
les demandeurs, aucune des irrégularités par
eux exposées n est démontrée, que les contra-
dictions révélées, aussi bien dans la requête
introductive d'instance que dans les constats y
annexés, ajoutent encore à ta faiblesse de l'ar-
gumentation présentée ; considérant au contraire
que la police des bureaux de vote a été assurée
dans l'ordre et dans le respect de la loi, men-
tion de tous les incidents figurant aux procès-
verbaux. que, de même, les opérations du scru-
tin et du dépouillement se sont déroulées nor-
malement ;
Le Conseil a également rejeté comme mal-
fondées les réclamations des sieurs Guillabert
et autres.
L'Aviation Coloniale
Algérie
On se souvient Un druiuc dans lequel le
capitaine Aniiuny et sa femme trouvèrent
la mort parce que l'iiydruvion dans lequel
ils étaient enfermés se heurta à un obstu-
cle en plein purt d'Alger uu moment de
son départ. Lu semaine dernière, deux
jours de suite, l'hydravion arrivunt à Al-
ger n'a pas pu se diriger vers son point
d'amerrissuge en raison de l'encombre-
ment des navires, Il a dù exécuter une
manœuvre tournante dangereuse pour ses
passagers et aussi pour les faubourgs qu'il
a dit survoler à hauteur très médiocre.
C'est que le bassin d'amerrissage des
hydravions à Alger est situé dans te port
lui-même, ce qui présente de sérieux in-
convénients.
Accident au Maroc
Un avion a fait une chute par suite d'une
panne de moteur dans la région de liou-
Denib.
Les deux occupants, un adjudant et un
sergent, appartenant à la 3° escadrille, sta-
tionnée à Uou-Dcnih, ont été tués.
Marseille-Beyrouth
Lu ligne aérienne Marseille-Beyrouth
fonctionne depuis le d'un voyage aller et retour par semaine,
Sens aller. - Départ de Marignane le
samedi matin ; arrivée à Naples le samedi
après-midi ; arrivée à Corfou le dimanche
dans la matinée ; arrivée à Athènes le di-
manche dans l'après-midi; arrivée à Cas-
telrosso le lundi dans la matinée; arrivée
à Beyrouth le lundi dans l'après-midi.
Sons retour. - Départ de Beyrouth le
mercredi matin; départ de Castelrosso le
mercredi dans la matinée, départ d'Athè-
Iles le jeudi matin; départ de Corfou le
jeudi après-midi; départ de Naples le ven-
dredi matin; arrivée à Marignane le ven-
dredi à midi.
Pour profiter du transport aérien sur
cette ligne, les lettres doivent être mises à
la poste, en France, dans la journée du
vendredi, à des heures variables (se ren-
seigner dans les bureaux de poste) ; les
surtaxes appliquées sont les suivantes :
3 francs par 10 grammes pour lettres a
destination de Castelrosao et de Beyrouth ;
2 fr. 50 par 20 grammes pour les lettres à
destination d'Athènes et de Corfou ; 1 fr. 50
par 20 grammes pour les lettres à destina-
tion de Naples.
Ces surtaxes sont représentées par des
timbres ordinaires. Elles s'ajoutent à la
taxe normale, qui est de 0 fr. 50 ,par 20
grammes pour la Syrie et de 1 fr. 50 pal'
20 grammes pour l'Italie, la Grèce et Cas-
telrosso..
LE CRITICISME
ET LA RENAISSANCE EN ISLAM
Le moyen âge islamique, de même que le
nôtre au contact de la découverte de la ci-
vilisation gréco-romaine, aura pris fin au
contact de la civilisation occidentale qui en
est découlée.
Quoiqu'on en dise, il n'y a pas là hétéro-
généité et l'origine de la civilisation islami-
que est tout simplement la succession de
l'esprit gréco-latin alors que les hordes bar-
bares étouffaient l'Occident et le réduisaient
au régime féodal et médiéval. L'Islam se
dressa alors sous l'impulsion d'une puis-
sante foi et soutint le flambeau de la civilt-
sation
On ne voit l'Islam que sous les contrastes
plus ou moins superficiels qui l'opposent à
l'Occident. Mais on ne s'ariête pas à mille
et une conformités d'esprit et d'origine.
La science arabe qui fut si florissante a
été l'héritière directe des géomètres, des mé-
decim et des philosophes gréco-latins. En
matière d'art même, si facilement opposable
à l'art occidental, comment ne voit-on pas
que le principe architectural de l'art maures-
que, l'arc, est le principe même de l'art ro-
main antique et de l'art roman médiéval, et
de l'art gothique lui-même avec des varia-
tions lancéolées, outrepassées, lobées, etc.,
qui ne différencient pas le principe.
Si donc, aujourd'hui l'Islam manifeste une
rénovation dans le sens moderne et au con-
tact de notre avance, il demeure dans les
principes de sa formation. Et c'est avec un
vrai plaisir de dilettantisme philosophique
que nous suivons le parallélisme des efforts
nouveaux de cette portion de l'humanité
avec la Renaissance française.
Il y a actuellement une floraison d'ouvra-
ges de critique littéraire, historique et même
religieuse sur des points qui jusque-là
n'avaient jamais été admis à être discutés.
Est-ce que cela ne rappelle pas les temps
d'Inquisition, de suprématie canonique, de
censure religieuse avec pilonnage et auto-
da-fé des productions de la libre-pensée, au-
jourd'hui révolus– rendons-en grâce à Dieu.
Cet esprit vient de naître en Islam avec
la critique.
Dans le domaine des belles lettres les
temps héroïques de la Pléïade reçoivent une
seconde édition magnifique.
Le mouvement a débuté en Egypte, cette
vénérable terre de civilisation.
Un savant égyptien de grande culture et
de vaste érudition, comme notre grand Ron-
sard érudit du grec et de l'hébreu, a été le
promoteur de cette Renaissance-ci.
Toute une pléïade d'écrivains avec lui a
combattu tels nos du Belley, Baïf, Belleau,
la routine, le préjugé de la supériorité des
anciens, a proclamé que le secret du succès
et du progrès littéraires est dans l'origina-
lité: et celle-ci a sa condition dans l'entière
liberté de l'écrivain.
Ils ont triomphé des règles mesquines de
la prosodie, et brisèrent, non sans de vives
résistances encore agissantes, les anciens ca-
dres rigoureux de la métrique arabe, intro-
duisirent de nouveaux mètres, diversifièrent
la rime dans le même poème, condamnant
le poème assonancé comme il se retrouve
dans nos Chansons de Roland et autres.
Ils recourent à des images jusqu'alors in-
connues et qui sentent l'influence de la vie
occidentale.
Sous leur impulsion la production litté-
raire islamique traite un fond d'idées subs-
tantielles et solides.
Enfin, innovation d'importance, qui rap-
pelle la naissance de la tragédie en France,
avec le Sophonisbe de Jodelle, le monde is-
lamique s'ouvre au sens de la représentation
dramatique et goûte l'art du dialogue.
Ici même nous avons rendu compte des
représentations dramatiques qui se sont don-
nées dans le monde musulman, notamment
au Maroc et en Tunisie et ces manifestations
sont les plus sûrs garants de la valeur et de
la solidité de l'évolution moderne de
l'Islam.
Roianct ïïïêinsa- KHaïïa.
Un deuil musulman
Etre chérif, c'est descendre en droite li-
gnp de la famille du Prophète.
Un de ces descendants, noble entre les no-
bles par sa naissance et par ses vertus exal-
tées dans toute l'Afrique du Nord, le chérif
Moulay el Yazid Drissi, vient de mourir. Il
était plus que centenaire et vivait à Fez,
complètement retiré dans sa demeure depuis
vingt ans, se consacrant entièrement à des
pratiques pieuses et ignorant tout de l'occu-
pation française.
I
Le botulisme
La mort tragique du docteur André
Pierre-Marie, victime de ses recherches d'un
remède contre le poison appelé botulisme
nous remet en mémoire l'étude de M. Pei-
rier sur le N'SOIt, poisôn en usage chez les
indigènes de l'A.O.F.
La. composition hétéroclite du N'Sou est
très compliquée, mais il en est d'autres tels
que le Strophantus que je signalais à mon
retour de l'Oubangui, qui sont fort dange-
reux.
Il résulte des recherches faites sur le bo-
tulisme et des connaissances acquises à son
sujet que l'action de la toxine botulique
n'était pas ignorée des peuples sauvages fai-
sant usage des armes de jet. On sait aujoUt-
d'hui que les blessures mortelles faites par
des flèches (les sagaies ne sont généralement
pas empoisonnées) n'étaient pas toujours
dues au curare comme on l'avait cru, mais
que parfois le Bacillus Ho'tÛimt.r et son poi-
son en étaient la cause.
Il est bon de savoir que le poison botu-
linique qui se fixe sur les centres nerveux
est neutralisé par la lécithine, la cholesté-
rine et l'antipyrine.
La formidable toxicité de ce poison contre
lequel André-Pierre-Marie cherchait le re-
mède le mettait en grand danger et il faut
admirer le courage de ce savant.
E. B.
TAUX DE LA PIASTRE
»•»
A la date du 23 juilelt, le taux de la piastre à
SnYgon était de 11 35.
BROUSSES
& BROUTILLES
On tourne, on tourne.
Il parait que l'on cherche des jeunes fem-
mes et des jeunes filles « pour tourner des
films en Indochine » aux appointements de
6.000 francs par mois.
L'on a son bureau à Paris, non loin de
l'église de la Madeleine, autour de laquelle
tournent déjà beaucoup de femmes qui ont
mal tourné.
Libre à celles-ci de se laisser séduire par
des promesses d'engagement plus ou moins
alléchantes, encore qu'il soit charitable
d'avertir leur philanthropique corporation
oue toutes choses se paient en piastres
dans notre belle colonie d'Extrême-Orient,
- et que 6.000 francs par mois, là-bas, ce n'est
pas le Pérou.
C'est tout de même un-2 somme, aux yeux
d'une autre corporation, celle de ces vail-
lantes petites travailleuses, cousettes et mo-
distes, tôt couchées et tôt levées, elles, que
l'on voit quatre fois par jour, dans les au-
tobus et le métro, dévorer les magazines de
cinéma, en palpitant à l'idée de devenir
star.
Libre à elles aussi, évidemment, d'aller voir
de quoi il retourne, à l'Officine proche de la
Madeleine. Mais, un conseil : si l'on leur
demande de faire la preuve qu'elles sont
photogéniques plus bas que le cou et plus
haut que le genou, qu'elles aillent au com-
missariat le plus voisin, demander si vrai-
ment il peut être question de paraître sur un
écran dans le rôle de Phryné devant les ju-
ges ; ou encore à l'Agindo, s'informer si par
hasard la priapiculture, en Indochine, man-
querait de bras, de jambes et de petites
mains.
/I» iflon.
Dépêches de l'Indochine
Elections au Cambodge
licsultais des IllcctiVns au Conseil des In-
térêts Economique.) ci Financiers du Cam-
bodge. Sont élus, à ;
Fiattambang : M. Chasseriaud. avec 26
voix.
Kompongthon : M. Colin, avec 18 voix.
Soaireng : Af. Battisti, avec 9 voix.
Kampot : M. Diret: avec .16 voix
Kompongcham : M. Chambris. avec Il
voix.
Pnom-Penh : MM. Baluteig, avec 141
voix ; Champeix, avec 136 voix ; Vandelet,
avec 133 voix.
Décès
Est décédé avant-hier à Vinh-Long le
Doc-Phu-Su Pham-Van-Tuoi, commandeur
do la Légion d'Honneur, membre du Con-
seil du Gouvernement de l'Indochine.
Au Yunnan
La crise yunnanaise est à peu près ter.
minée. lA général Long-Yun, après avoir
réussi à concentrer toutes ses forces à
Yunnanfou, conserve incontestablement le
pouvoir. Les dissidents se sont enfuis dans
la direction de Tali ; ils ne disposent que
de faibles mouens,
Le Consul conf irme que tous les intérêts
.!l'llnçai.'Õ il Yvnnanfou sont indemnes. Le
trafic sur la voie ferrée est normal.
La France, PIndochine
et la Chine
Malgré les divergences de vues précédem-
ment signalées, le conte de Martel, ministre
de France, a eu samedi un entretien avec le
ministre des Affaires étrangères, C. T.
Wang, au cours duquel le projet d'accord
sino-indochinois a été l'objet d'un examen
général. Après avoir fait un exposé de tous
les arguments invoqués pendant les négocia-
tions qui durent depuis six mois et après
avoir montré les dispositions particulière-
ment conciliantes dont le gouvernement fran-
çais a fait preuve, M. do Martel a déclaré
qu'en ce qui concerne le statut chinois en
Indochine et la question du transit il était
arrivé à la limite de ses concessions. Un
nouvel entretien aura lieu vendredi.
Départ ajourné
L'aviso Vitry-le-François, aménagé en ra-
vitailleur d'escadrilles, effectuait à Cher-
bourg une épreuve avant son départ pour
Bizerte et Saigon, fixé au 1er août, quand
survint une avarie aux turbines. Les appa-
reils devront être visités.
Hommage au Tonkinois
Par décret, le nom de « Collège Jules
Ferry » vient d'être donné au collège de
jeunes filles d'Albi. Souhaitons que l'ensei-
gnement de la géographie coloniale y soit
en honneur.
006"
EN SOUVENIR D'UN HÉROS DU TONKIN
l' 1
Le commandant du Francis-Garnierf bâti.
ment qui doit partir prochainement pour les
mers de Chine, vient de recevoir de la mu-
nicipalité de Saint-Etienne, qui vit naître le
conquérant du Tonkin, un don de 2.000 fr.
en faveur de l'équipage.
Une heureuse nouvelle
ce 1
La Commission théâtrale de Saigon s'est
prononcée à l'unanimité en faveur du projet
de saison théâtrale avec troupe unique pour
la Cochinchine et le Tonkin que M. Claude
Bourrin avait élaboré pour la saison 10-29-
ICHO. Le Conseil municipal de Saigon a pris
dans le môme sens sa décision dftinitive.
Nous en félicitons vivement Claude Bour.
rin, qui a fait ses preuves et qui seul pou-
vait obtenir la fusion des subventions des
trois villes de Saïgon, Hanoï et Haïphong.
On attend maintenant la décision du Gou-
verneur de la Cochinchine.
Car, dans le chiffre total de la subvention
dont il a besoin. M. Bourrin, sur des pro-
messes précises, a fait figurer une contribu-
tion de six mille piastres du budget local de
\a Cochinchine.
JOURN&L OUOTIOIE.
Rédaction & Administration t
34, EN Cl HNl-TMIir
PARIS 0*0
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RICHU.IBU IMI
Les Annales Coloniales
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ABONNEMENTS
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Un ta 6 Moit :tM*m -il
Franoe et - -- ,
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on s'abonne sans frais daM
tous les bureaux de poste.
Esclavage et travail forcé
- Il I" IIM 1 0 II 1
'L
La Commission de l'Algérie et des Colo-
nies, fidèle à la tradition « abolitionniste.
des Chambres françaises, a, par un vote
unanime et sans réserve, donné son adhésion
au projet de loi portant ratification de la
« convention sur l'esclavage » élaborée par
la u Commission temporaire de l'esclavage.
de la Société des Nations et approuvée par
l'Assemblée de Genève le 25 septembre
1926.
Aux ternies des articles 2 et 4 de cette
Convention, les Etats signataires s'engagent
à poursuivre, respectivement, dans les ter-
ritoires soumis à leur souveraineté, ou placés
sous leur tutelle, la suppression de 1 escla-
vage « sous toutes ses lormes » et à se prêter
mutuellement assistance pour réaliser ce
grand but humain. -
A l'esclavage, défini par l'article premier
de la Convention comme étant « l'état ou
condition d'un individu sur lequel s'exer-
cent les attributs du droit de propriété ou
certains dentre-eux s, l'article 5 assimile
le « travail forcé » qui crée des a conditions
analogues il l'esclavage ». Toutefois, l'obli-
gation du travail pour des fins publiques
et seulement pour des fins publiques -- est.
reconnu comme idiote.
La Commission de l'Algérie et des Colo-
nies a partagé entièrement à cet égard le
sentiment de t'Assemblée de Genève.
Déjà, à la date du 21 décembre 1927,
elle votait, sur la proposition du signataire
de ces lignes, l'ordre du jour suivant s'ap-
pliquant au travail indigène requis far voie
de contrainte au trofit de la Colonisation :
« La Commission de l'Algérie et des Co.
« lonies, émue de voir figurer à l'ordrc du
« jour officiel du Conseil supérieur des Co-
« lonies (Conseil économique) les conclu-
a sions d'une Commission spéciale, chargée
« de l'examcn du problème de la main-
a d œuvre coloniale, qui tendraient à ins-
« tituer l'obligation du travail, pour des
a lins privées, aux Colonies ;
« Compte sur la fermeté du Ministre pour
a faire écarter par la question préalable
a une suggestion si nettement contraire aux
a principes traditionnels dont se réclame
a notre politique coloniale d'association et
« de nature à compromettre la mise en va-
a. leur des Colonies, en portant atteinte à la
.« confiance des populations indigènes dans
A le libéralisme de la France. 8
Nous considérons que le travail est une
condition du relèvement des races attardées:
«o-titre, ,. il fait partie d'un plan d'éduto-
tion et de morale où, seule, la persuation
doit jouer son rôle.
: Mais il ne saurait être « imposé » à l'in-
digène que pour les besoins de sa propre
, subsistance -- quand son imprévoyance nous
fait un devoir d'intervenir (1) - ou, comme
il a été indiqué ci-dessus, pour des « uns
publiques », dans l'intérêt des populations
elles-mêmes. Il peut, à cet égard, se pré-
senter sous deux formes :
la prestation, strictement réglementée et
tachetahte, véritable impôt en journées de
.travail, pour les besoins d'hygiène, de po-
lice, de viabilité locale (villages et abords
Ides villages) ; ,
la réquisition, s'exerçant à l'égard des
Collectivités indigènes pour l'exécution de
grands travaux publics d'intérêt général, soit
qu'il s'agisse d'ouvrir le pays (routes et
rail), soit qu'il s'agisse d'apporter à des ré-
gions désertiques la « vie de l'eau », soit
qu'il s'agisse encore de l'assainissement de
oertairies contrées, de programmes d'hygiène
publique à mettre en œuvre pour préserver les
populations de certaines grandes ennemies.
Mais la maill-d'œUVTc contrainte doit être
aussi une main-d'œuvre alimentée, protégée
dans sa santé, constamment surveill ée, et
équitablement rémunérée. Ajoutons que les
femmes et les enfants doivent être formelle-
ment exclus des catégories de personnes sus-
ceptibles d'être réquisitionnées.
Il existe, depuis trois ans, à Madagascar,
une forme de la réquisition -- ou de la
a conscription indigène » appliquée aux
travaux publics, contre laquelle s'est élevé
M. Augagneur, Rapporteur, au fond, au
nom de la Commission des Affaires Etran-
gères, du projet de loi de ratification de la
o Convention sur l'esclavage ».
« Considérant, écrit M. Augagneur, qu'un
a décret du 2 juin 1926 a autorisé le Gou-
« vernement de Madagascar à employer sur
« les chantiers des travaux publics la
a deuxième partie du contingent militaire,
« non appelée et restée dans ses foyers ;
« que ce décret est en opposition, par son
..8 application, avec la destination militaire
« de ce contingent.
* « Votre Commission des Affaires Etran-
« gères vous demande d'inviter le Gouver-
.« nement à rapporter le décret du 2 juin
« 1926 instituant à Madagascar, une forme
* de travail forcé. -
La Commission de l'Algérie et des Colo-
nies a constaté que l'organisation qui vient
ainsi d'être si sévèrement condamnée, dési-
gnée à Madagascar sous le nom de « Smo-
tig » (service militaire obligatoire appliqué
aux travaux d'intérêt général), nest, en réa-
lité, qu'une formation locale du génie, en-
cadrée par des militaires de carrière, soumis
e un entraînement physique et professionnel,
'aux règles de la discipline et de la hiérar-
chie militaires, pépinière d'où sortiront des
(1) Nous admettons même que l'indigène
toit fermement incité, par une pression mo-
rale et même coercitive, à pratiquer cettai.
nes cultures si elles doivent lui profiter in-
tégralement non point si elles doivent être
içréées au bénéfice d'organisations auxquelles
n est étranger : l'amélioration de sa con-
dition, doit être ici la seule règle de notre
gction.
ouvriers qualifiés. Les « équipes » qui com-
prennent exclusivement les recrues de la
classe appelée, ont été constituées sur le
type des fameuses « compagnies du génie »
créées par Faidherbe au Sénégal et qui ont
doté toute l'A. O. F. de corps de métiers :
maçons, charpentiers, menuisiers, charrons,
terrassiers, tailleurs de pierre, etc.
Pour dire toute notre pensée, nous vou-
drions que le « Smotig e fut poussé davan-
tage dans la voie de la spécialisation profes-
sionnelle et fût, techniquement, plus étroi-
tement encadré.
Ces apaisements donnés à la Commission !
des Affaires Etrangères, la Commission de
l'Algérie et dej Colonies estime que la coo-
pération des Etats adhérents à la Société
des Nations pour une œuvre commune de ci-
vilisation et d1 humanité constitue mieux
qu'une méthode : sans porter atteinte aux
souverainetés nationales, elle marque, comme
on l'a dit éloquemment, le développement
d'un « arbitrage du progrès humain m.
Cest la raison profonde pour laquelle
nous lui donnons notre plein assentiment.
iiuguafe Brurc* t
Dfiputt de "lie de la Réunion.
Rapporteur de la Commission de
l'Atfiftie, des Colonies et des Protectorats.
A la Commission de r Algérie
des Colonies et des Protectorats
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie aujourd'hui
pour entendre :
Le rapport pour avis de M. Albert Meu-
nier sur le projet de loi ayant pour objet de
modifier le régime douanier des produits ma-
rocains à l'entrée en France et en Algérie ;
Le rapport de M. Ricci sur le projet de loi
ayant pour objet de modifier le régime des
succursales algériennes de la caisse natio-
nale d'épargne ;
Le rapport particulier de M. Goude sur le
projet d emprunts coloniaux.
Le Transsaharien
Nomination d'un membre
de la Commission Consultative
M. Maurice Viollette député, ancien Gou-
verneur général de l'Algérie, est nommé
membre de la Commission consultative du
chemin de fer transsaharien au titre de re-
présentant des intérêts coloniaux de l'Afri-
que occidentale française, en remplacement
de M. Camille Guy, décédé.
La catastrophe de l'Afrique
t t
Nos lecteurs se rappellent que, le 9 janvier
1920, le paquebot l'Afrique, des Chargeurs
Réunis, quittait Bordeaux à destination de
Dakar, et que, dans la nuit du 10 au 11 jan-
vier, ce navire, désemparé, coulait sur le pla-
teau de Rochebonne. Sur les sept cents passa-
gers, cinq cents périrent.
Une information judiciaire fut ouverte, qu'in-
terrompit la loi d'amnistie. Mais un groupe de
familles des victimes demanda réparation du
préjudice qu'elles avaient subi devant le Tri-
bunal de Commerce du Havre, qui les débouta,
puis devant la Cour d'appel de Rouen, qui
leur donna gain de cause. Une nouvelle action
fut alors introduite par un autre groupe de
soixante-trois familles. Le Tribunal de Com-
merce du Havre les débouta auasi. Elles por-
tèrent alors leur demande devant la Cour de
Rouen.
Les débats, qui ont occupé trois audiences,
ont remis en question toutes les circonstances
du naufrage de l'Afrique. La première Cham-
bre civile de la Cour, que présidait M. le pre-
mier président Beau jour-Bourget, vient de déci-
der de faire procéder à une nouvelle expertise
pour établir de façon exacte les causes du nau-
frage. Les experts auront à rechercher s'il existe
des fautes à la charge du capitaine auquel on
reprocha d' avoir engagé son navire en haute
mer avec une avarie et d'avoir demandé du se-
cours trop tard, ou à la charge de la Compa-
gnie des Chargeurs Réunis, à laquelle on fait
grief d'avoir fait partir r A frique sans que le
navire soit en parfait état de navigabilité, selon
cette devise de la Compagnie : Marche ou
crève.
La Cour a commis pour cette expertise le
vice-amiral Le Vavasseur, membre du Conseil
supérieur de la Marine, qui présidera le Co-
mité composé de l'ingénieur mécanicien géné-
ral de première classe Reckel, chef des Ser-
vices techniques des machines au Ministère de
la Marine, et l'ingénieur en chef de 1re classe
du génie maritime Laucou, sous-directeur des
constructions navales au Ministère de la Ma-
rine.
Ainsi que nous l'écrivions dans les Annales
Coloniales du 17 janvier 1920, Y Afrique était
commandé par un remarquable marin, le com-
mandant Le Du. excellent manoeuvrier, à qui
pareil accident n'aurait jamais dû arriver si une
malheureuse voie d'eau n'avait aveuglé ses ma-
chines et rendu, par conséquent, immédiatement
impossible toute manœuvre de direction.
L'Afrique, s'il avait été bien réparé, devait
tenir devant toute mer, si démontée fût-elle.
C'est donc du côté des réparations défectueuses
qu'il faut chercher la cause du sinistre, et la
seulement.
Le regretté commandant Le Du doit donc
d'ores et déjà être mis hors de cause. S'il n'était
pas parti au jour et à l'heure prescrits, il aurait
été débarqué. Il n'a donc fait qu'exécuter les
ordres de la Compagnie des Chargeurs Réunis
lui prescrivant de partir coûte que coûte : Mar-
I che au crève.
Les cent millions de la Guadeloupe
1"
Qui dit sinistre, dit réparation,
qui dit réparation dit soit souscrip-
tion, soit subvention.
C'est ce qui s'est passé pour la Martini-
que autrefois et pour la Guadeloupe l'all-
née dernière.
Les sommes qui furent mises à la disposi-
tion de la Martinique furent mal employées
et à Uépoque les protestations furent nom-
breuses.
Au moment du sinistre de la Guadeloupe
on s'en est souvenu. Un décret attribua Van
dernier 100 millions à notre colonie ravagée.
La loi du collectif dit de décembre votée en
mars ratifia le décret, mais voulant profi-
ter de l'expérience de la Martinique et évi-
ter les mêmes erreurs on est tombé d'un
extrême à l'autre. La Commission nom-
mée par arrêté de M. Léon Perrier
le 22 septembre 1928, dite « commission
de répartition des fonds » et que pré-
side le distingué Conseiller d'Etat M. Mi-
chel Tardit, est paralysée, semble-t-il, par la
peur de mal faire ou le désir de ne rien
faire. Du moins nous espérons qu'il ri y a
pas d'autres raisons à soit inertie.
Et cette fois-ci les protestations encore
se multiplolt, mais ce n'est plus pour dire
qu'on dilapide mais pour constater qu'on
ne distribue rien 1
La Colonie réclame, les représentants
de la Colonie interviennent, la Presse com-
mence à se demander avec inquiétude ce que
sont devenus les 100 millions des sillistris.
Et comme dans ces sortes d'affaires on sus-
pecterait même la femme de César, on laisse
s'accréditer la légende que les millions au-
raient « fondu », se seraient perdus dans le
brouillard en passant l'Atlantique.
On a dit que trente millions avaient été
dilapidés en dépenses somptuaires. notam-
ment en frais de représentation et de voyage
de M. Paul Claudel, notre ambassadeur à
Washington. (Les chiffres sont là, connus
et publiés, 80.000 francs).
Et l'on sait ce que de telles insinuations
peuvent cacher de perfidie.
La vérité est plus simple, moins illqlÚé-
tante mais, néanmoins, peu salis/aisallte.
Sur les 100 millions, cinq mil lions Oti-
raient déjà été dépensés. Quant aux 95 mil-
lions USIOlI/S, eh! bien, pour les raisons que
nous venons d'indiquer, ils seraient entre
les mains de la Commission de réparation.
Nous pensons que M. Tardit a vu jouer
Volpone. En tout cas il a certainement lu
l'Avare. L'or inactif est non seulement inu-
tile mais dangereux.
Le président de la Commission a certai-
nement d'excellentes raisons d'agir comme
il le fait, mais nous voudrions au moins les
connaître, ne serait-ce que pour calmer les
inquiétudes et les impatiences légitimes.
Nous voudrions surtout que les sinistrés
à qui les 100 millions sont destinés puissent
en profiter pour le plus grand bien de notre
Colonie déjà trop appauvrie.
Mictsei Ceitlifoer/er
Député des CAtes-du-Vord.
Membrj d,- la tc~~u~t
de la Marine Marchand*
.1.
M. Lucien Saint en France
Sur le paquebot Marèeluil-Lyautcy, M. Lu-
cien Saint, Résident général au Maroc, ac-
compagné de MM. le général Noguès, chef
du cabinet militaire; Catat, chef du cabinet
civil ; Brun, officier d'ordonnance, est ar-
rivé à Marseille avant-hier, pour se rendre à
Luchon.
A bord, M. Lucien Saint a été salué par
MM. Froment, chef du cabinet du préfet, au
nom de la Chambre de commerce; Lemaré-
chal, Régis, Boyer et Surjous, au nom des
offices du Maroc à Paris et Marseille.
En ce qui concerne la situation politique,
M. Lucien Saint a déclaré :
« Point de projets d'action de force qui se-
raient en contradiction avec les directives
gouvernementales et qui pourraient nous
entraîner aux pires aventures.
« La surprise du 8 juin à Aït-Yacoub a pu
sembler devoir compromettre les résultats
d'une occupation pacifique. Il n'en est rien.
L'incident, très localisé, n'aura aucune ré-
percussion fâcheuse. D'ailleurs, un événe-
ment plus récent a montré le caractère pu-
rement épisodique de l'affaire d'Aït-Yacoub.
C'est la soumission d'Aïd ou Mribet, qui en-
lève aux dissidents du Sud plus de 3.000 fa-
milles.
Il N'ayons donc aucune inquiétude. Notre
situation au Maroc reste ce qu'elle était,
particulièrement bien assise : la France y
poursuit toujours son idéal, quelles que
soient les difficultés de la route.
« Economiquement, continue M. Lucien
Saint, la situation est bonne. Malgré les
chaleurs, la récolte sera des plus honora-
bles. »
Interim
Au Maroc
M. Urbain Blanc, délégué à la Résidence
générale, est arrivé à Rabat venant de
France.
Il assure l'intérim de la Résidence pen-
dant l'absence de M. Lucien Saint.
–-– .1.
UN CABLE CASABLANCA RABAT
i
L'Office chérifien des P. T. T. vient de
décider d'établir un câble téléphonique et
télégraphique souterrain reliant Casablanca
à Rabat.
Ces importants travaux commenceront In-
cessamment. On en prévoit la mise en ser-
vice pour la fin de 1930.
Ce premier tronçon de 100 kilomètres fait
envisager le raccordement ultérieur avec le
grand câble nord-africain d'Oran & Tunis.
M. Manceron à Metz
., A Metz, où il s'est rendu, comme nous
l'avions auoncé, M. Manceron, Résident gé-
néral à Tunis, ancien préfet de la Moselle, a
décoré M. Geay, son successeur, des insignes
de Grand-Officier du Nlchan-Ihlkhar.
-
Le Congrès International
d'Agriculture tropicale
et subtropicale et du café
Le congrès international d'agriculture tro-
picale et subtropicale et du café qui devait
avoir lieu à Séville du 6 au 12 juin, se tien-
dra dans la même ville du 26 septembre au
2 octobre 1929.
A cette occasion, le Secrétariat général de
ce congrès dont le siège est à Madrid, vient
de publier une très jolie brochure illustrée
sur la zone d'agriculture subtropicale espa-
gnole où les congressistes feront un voyage
d'études.
La culture du riz y est très développée ;
soit dans la province de Valence (La Ri-
bera), soit dans quelques terrains irrigués
voisinant les rivières Mimdo et Segura dans
les provinces d'Albacette et de Murcia. Le
reste dans le delta de l'Ebre, province de
Tarragone.
La cacahuette (Arachis Impogea) couvre
8.000 hectares qe la province de Valence
qui en fournit 20.000 tonnes. Pinrent, chan-
vre, coton (culture toute récente et d'ave-
nir), pratiquée sur 14.000 hectares en Anda-
lousie).
La canne à sucre est cantonnée dans les
plaines basses de Grenade, Malaga et AI-
méria.
Santa Cruz de Tencriffe et Las Palmas en
cultivent sur une grande superficie.
Les candidats à ce congrès peuvent se
faire inscrire jusqu'au 20 septembre à l'As-
sociation scientifique internationale d'agri-
culture des Pays Chauds, à Paris, 17, rue
d'Anjou.
Au Conseil du Contentieux administratif
du Sénégal
Elections municipales contestées
Le Conseil du Contentieux administratif du
Sénégal a rejeté au fond la requête des siews
Maurice Guèye, Seck Amadou, M'Baye
Alioune, Cissé Boubakar, Cissé Abdoulaye,
Gnaw Pierre Gana Guèye, Diop Omar, Sam-
ba Babakar, Diagne Momar Macaty, rece-
vable en la forme et ce en considération de ce
que, pour l'ensemble des griefs invoqués par
les demandeurs, aucune des irrégularités par
eux exposées n est démontrée, que les contra-
dictions révélées, aussi bien dans la requête
introductive d'instance que dans les constats y
annexés, ajoutent encore à ta faiblesse de l'ar-
gumentation présentée ; considérant au contraire
que la police des bureaux de vote a été assurée
dans l'ordre et dans le respect de la loi, men-
tion de tous les incidents figurant aux procès-
verbaux. que, de même, les opérations du scru-
tin et du dépouillement se sont déroulées nor-
malement ;
Le Conseil a également rejeté comme mal-
fondées les réclamations des sieurs Guillabert
et autres.
L'Aviation Coloniale
Algérie
On se souvient Un druiuc dans lequel le
capitaine Aniiuny et sa femme trouvèrent
la mort parce que l'iiydruvion dans lequel
ils étaient enfermés se heurta à un obstu-
cle en plein purt d'Alger uu moment de
son départ. Lu semaine dernière, deux
jours de suite, l'hydravion arrivunt à Al-
ger n'a pas pu se diriger vers son point
d'amerrissuge en raison de l'encombre-
ment des navires, Il a dù exécuter une
manœuvre tournante dangereuse pour ses
passagers et aussi pour les faubourgs qu'il
a dit survoler à hauteur très médiocre.
C'est que le bassin d'amerrissage des
hydravions à Alger est situé dans te port
lui-même, ce qui présente de sérieux in-
convénients.
Accident au Maroc
Un avion a fait une chute par suite d'une
panne de moteur dans la région de liou-
Denib.
Les deux occupants, un adjudant et un
sergent, appartenant à la 3° escadrille, sta-
tionnée à Uou-Dcnih, ont été tués.
Marseille-Beyrouth
Lu ligne aérienne Marseille-Beyrouth
fonctionne depuis le d'un voyage aller et retour par semaine,
Sens aller. - Départ de Marignane le
samedi matin ; arrivée à Naples le samedi
après-midi ; arrivée à Corfou le dimanche
dans la matinée ; arrivée à Athènes le di-
manche dans l'après-midi; arrivée à Cas-
telrosso le lundi dans la matinée; arrivée
à Beyrouth le lundi dans l'après-midi.
Sons retour. - Départ de Beyrouth le
mercredi matin; départ de Castelrosso le
mercredi dans la matinée, départ d'Athè-
Iles le jeudi matin; départ de Corfou le
jeudi après-midi; départ de Naples le ven-
dredi matin; arrivée à Marignane le ven-
dredi à midi.
Pour profiter du transport aérien sur
cette ligne, les lettres doivent être mises à
la poste, en France, dans la journée du
vendredi, à des heures variables (se ren-
seigner dans les bureaux de poste) ; les
surtaxes appliquées sont les suivantes :
3 francs par 10 grammes pour lettres a
destination de Castelrosao et de Beyrouth ;
2 fr. 50 par 20 grammes pour les lettres à
destination d'Athènes et de Corfou ; 1 fr. 50
par 20 grammes pour les lettres à destina-
tion de Naples.
Ces surtaxes sont représentées par des
timbres ordinaires. Elles s'ajoutent à la
taxe normale, qui est de 0 fr. 50 ,par 20
grammes pour la Syrie et de 1 fr. 50 pal'
20 grammes pour l'Italie, la Grèce et Cas-
telrosso..
LE CRITICISME
ET LA RENAISSANCE EN ISLAM
Le moyen âge islamique, de même que le
nôtre au contact de la découverte de la ci-
vilisation gréco-romaine, aura pris fin au
contact de la civilisation occidentale qui en
est découlée.
Quoiqu'on en dise, il n'y a pas là hétéro-
généité et l'origine de la civilisation islami-
que est tout simplement la succession de
l'esprit gréco-latin alors que les hordes bar-
bares étouffaient l'Occident et le réduisaient
au régime féodal et médiéval. L'Islam se
dressa alors sous l'impulsion d'une puis-
sante foi et soutint le flambeau de la civilt-
sation
On ne voit l'Islam que sous les contrastes
plus ou moins superficiels qui l'opposent à
l'Occident. Mais on ne s'ariête pas à mille
et une conformités d'esprit et d'origine.
La science arabe qui fut si florissante a
été l'héritière directe des géomètres, des mé-
decim et des philosophes gréco-latins. En
matière d'art même, si facilement opposable
à l'art occidental, comment ne voit-on pas
que le principe architectural de l'art maures-
que, l'arc, est le principe même de l'art ro-
main antique et de l'art roman médiéval, et
de l'art gothique lui-même avec des varia-
tions lancéolées, outrepassées, lobées, etc.,
qui ne différencient pas le principe.
Si donc, aujourd'hui l'Islam manifeste une
rénovation dans le sens moderne et au con-
tact de notre avance, il demeure dans les
principes de sa formation. Et c'est avec un
vrai plaisir de dilettantisme philosophique
que nous suivons le parallélisme des efforts
nouveaux de cette portion de l'humanité
avec la Renaissance française.
Il y a actuellement une floraison d'ouvra-
ges de critique littéraire, historique et même
religieuse sur des points qui jusque-là
n'avaient jamais été admis à être discutés.
Est-ce que cela ne rappelle pas les temps
d'Inquisition, de suprématie canonique, de
censure religieuse avec pilonnage et auto-
da-fé des productions de la libre-pensée, au-
jourd'hui révolus– rendons-en grâce à Dieu.
Cet esprit vient de naître en Islam avec
la critique.
Dans le domaine des belles lettres les
temps héroïques de la Pléïade reçoivent une
seconde édition magnifique.
Le mouvement a débuté en Egypte, cette
vénérable terre de civilisation.
Un savant égyptien de grande culture et
de vaste érudition, comme notre grand Ron-
sard érudit du grec et de l'hébreu, a été le
promoteur de cette Renaissance-ci.
Toute une pléïade d'écrivains avec lui a
combattu tels nos du Belley, Baïf, Belleau,
la routine, le préjugé de la supériorité des
anciens, a proclamé que le secret du succès
et du progrès littéraires est dans l'origina-
lité: et celle-ci a sa condition dans l'entière
liberté de l'écrivain.
Ils ont triomphé des règles mesquines de
la prosodie, et brisèrent, non sans de vives
résistances encore agissantes, les anciens ca-
dres rigoureux de la métrique arabe, intro-
duisirent de nouveaux mètres, diversifièrent
la rime dans le même poème, condamnant
le poème assonancé comme il se retrouve
dans nos Chansons de Roland et autres.
Ils recourent à des images jusqu'alors in-
connues et qui sentent l'influence de la vie
occidentale.
Sous leur impulsion la production litté-
raire islamique traite un fond d'idées subs-
tantielles et solides.
Enfin, innovation d'importance, qui rap-
pelle la naissance de la tragédie en France,
avec le Sophonisbe de Jodelle, le monde is-
lamique s'ouvre au sens de la représentation
dramatique et goûte l'art du dialogue.
Ici même nous avons rendu compte des
représentations dramatiques qui se sont don-
nées dans le monde musulman, notamment
au Maroc et en Tunisie et ces manifestations
sont les plus sûrs garants de la valeur et de
la solidité de l'évolution moderne de
l'Islam.
Roianct ïïïêinsa- KHaïïa.
Un deuil musulman
Etre chérif, c'est descendre en droite li-
gnp de la famille du Prophète.
Un de ces descendants, noble entre les no-
bles par sa naissance et par ses vertus exal-
tées dans toute l'Afrique du Nord, le chérif
Moulay el Yazid Drissi, vient de mourir. Il
était plus que centenaire et vivait à Fez,
complètement retiré dans sa demeure depuis
vingt ans, se consacrant entièrement à des
pratiques pieuses et ignorant tout de l'occu-
pation française.
I
Le botulisme
La mort tragique du docteur André
Pierre-Marie, victime de ses recherches d'un
remède contre le poison appelé botulisme
nous remet en mémoire l'étude de M. Pei-
rier sur le N'SOIt, poisôn en usage chez les
indigènes de l'A.O.F.
La. composition hétéroclite du N'Sou est
très compliquée, mais il en est d'autres tels
que le Strophantus que je signalais à mon
retour de l'Oubangui, qui sont fort dange-
reux.
Il résulte des recherches faites sur le bo-
tulisme et des connaissances acquises à son
sujet que l'action de la toxine botulique
n'était pas ignorée des peuples sauvages fai-
sant usage des armes de jet. On sait aujoUt-
d'hui que les blessures mortelles faites par
des flèches (les sagaies ne sont généralement
pas empoisonnées) n'étaient pas toujours
dues au curare comme on l'avait cru, mais
que parfois le Bacillus Ho'tÛimt.r et son poi-
son en étaient la cause.
Il est bon de savoir que le poison botu-
linique qui se fixe sur les centres nerveux
est neutralisé par la lécithine, la cholesté-
rine et l'antipyrine.
La formidable toxicité de ce poison contre
lequel André-Pierre-Marie cherchait le re-
mède le mettait en grand danger et il faut
admirer le courage de ce savant.
E. B.
TAUX DE LA PIASTRE
»•»
A la date du 23 juilelt, le taux de la piastre à
SnYgon était de 11 35.
BROUSSES
& BROUTILLES
On tourne, on tourne.
Il parait que l'on cherche des jeunes fem-
mes et des jeunes filles « pour tourner des
films en Indochine » aux appointements de
6.000 francs par mois.
L'on a son bureau à Paris, non loin de
l'église de la Madeleine, autour de laquelle
tournent déjà beaucoup de femmes qui ont
mal tourné.
Libre à celles-ci de se laisser séduire par
des promesses d'engagement plus ou moins
alléchantes, encore qu'il soit charitable
d'avertir leur philanthropique corporation
oue toutes choses se paient en piastres
dans notre belle colonie d'Extrême-Orient,
- et que 6.000 francs par mois, là-bas, ce n'est
pas le Pérou.
C'est tout de même un-2 somme, aux yeux
d'une autre corporation, celle de ces vail-
lantes petites travailleuses, cousettes et mo-
distes, tôt couchées et tôt levées, elles, que
l'on voit quatre fois par jour, dans les au-
tobus et le métro, dévorer les magazines de
cinéma, en palpitant à l'idée de devenir
star.
Libre à elles aussi, évidemment, d'aller voir
de quoi il retourne, à l'Officine proche de la
Madeleine. Mais, un conseil : si l'on leur
demande de faire la preuve qu'elles sont
photogéniques plus bas que le cou et plus
haut que le genou, qu'elles aillent au com-
missariat le plus voisin, demander si vrai-
ment il peut être question de paraître sur un
écran dans le rôle de Phryné devant les ju-
ges ; ou encore à l'Agindo, s'informer si par
hasard la priapiculture, en Indochine, man-
querait de bras, de jambes et de petites
mains.
/I» iflon.
Dépêches de l'Indochine
Elections au Cambodge
licsultais des IllcctiVns au Conseil des In-
térêts Economique.) ci Financiers du Cam-
bodge. Sont élus, à ;
Fiattambang : M. Chasseriaud. avec 26
voix.
Kompongthon : M. Colin, avec 18 voix.
Soaireng : Af. Battisti, avec 9 voix.
Kampot : M. Diret: avec .16 voix
Kompongcham : M. Chambris. avec Il
voix.
Pnom-Penh : MM. Baluteig, avec 141
voix ; Champeix, avec 136 voix ; Vandelet,
avec 133 voix.
Décès
Est décédé avant-hier à Vinh-Long le
Doc-Phu-Su Pham-Van-Tuoi, commandeur
do la Légion d'Honneur, membre du Con-
seil du Gouvernement de l'Indochine.
Au Yunnan
La crise yunnanaise est à peu près ter.
minée. lA général Long-Yun, après avoir
réussi à concentrer toutes ses forces à
Yunnanfou, conserve incontestablement le
pouvoir. Les dissidents se sont enfuis dans
la direction de Tali ; ils ne disposent que
de faibles mouens,
Le Consul conf irme que tous les intérêts
.!l'llnçai.'Õ il Yvnnanfou sont indemnes. Le
trafic sur la voie ferrée est normal.
La France, PIndochine
et la Chine
Malgré les divergences de vues précédem-
ment signalées, le conte de Martel, ministre
de France, a eu samedi un entretien avec le
ministre des Affaires étrangères, C. T.
Wang, au cours duquel le projet d'accord
sino-indochinois a été l'objet d'un examen
général. Après avoir fait un exposé de tous
les arguments invoqués pendant les négocia-
tions qui durent depuis six mois et après
avoir montré les dispositions particulière-
ment conciliantes dont le gouvernement fran-
çais a fait preuve, M. do Martel a déclaré
qu'en ce qui concerne le statut chinois en
Indochine et la question du transit il était
arrivé à la limite de ses concessions. Un
nouvel entretien aura lieu vendredi.
Départ ajourné
L'aviso Vitry-le-François, aménagé en ra-
vitailleur d'escadrilles, effectuait à Cher-
bourg une épreuve avant son départ pour
Bizerte et Saigon, fixé au 1er août, quand
survint une avarie aux turbines. Les appa-
reils devront être visités.
Hommage au Tonkinois
Par décret, le nom de « Collège Jules
Ferry » vient d'être donné au collège de
jeunes filles d'Albi. Souhaitons que l'ensei-
gnement de la géographie coloniale y soit
en honneur.
006"
EN SOUVENIR D'UN HÉROS DU TONKIN
l' 1
Le commandant du Francis-Garnierf bâti.
ment qui doit partir prochainement pour les
mers de Chine, vient de recevoir de la mu-
nicipalité de Saint-Etienne, qui vit naître le
conquérant du Tonkin, un don de 2.000 fr.
en faveur de l'équipage.
Une heureuse nouvelle
ce 1
La Commission théâtrale de Saigon s'est
prononcée à l'unanimité en faveur du projet
de saison théâtrale avec troupe unique pour
la Cochinchine et le Tonkin que M. Claude
Bourrin avait élaboré pour la saison 10-29-
ICHO. Le Conseil municipal de Saigon a pris
dans le môme sens sa décision dftinitive.
Nous en félicitons vivement Claude Bour.
rin, qui a fait ses preuves et qui seul pou-
vait obtenir la fusion des subventions des
trois villes de Saïgon, Hanoï et Haïphong.
On attend maintenant la décision du Gou-
verneur de la Cochinchine.
Car, dans le chiffre total de la subvention
dont il a besoin. M. Bourrin, sur des pro-
messes précises, a fait figurer une contribu-
tion de six mille piastres du budget local de
\a Cochinchine.
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