Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-07-22
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 juillet 1929 22 juillet 1929
Description : 1929/07/22 (A30,N113). 1929/07/22 (A30,N113).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280588z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. N* 113. LE NUMERO : 30 CENTIMES LUNDI SOIH, 2:1 JUILLET 1WJ. •
JOURMI QUOTtDtEM
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Les Annales Coloniales
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ABONNEMENTS
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France et - - .-
Colonies, , 180 Il 100 i 50 n
Étranger - 240 » 125 » 70» !
Oa s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
La fécondation du désert
« L'Egypte est un présent du Nil ». Cette
phrase célèbre d'Hérodote, qui a été re-
prise par nombre de géographes montre tou-
te l'importance, daas 1 Afrique du Nord,
du problème de l'organisation des terres.
La nature n'a point doté nos possessions de
l'Afrique méditerranéenne, comme l'Egypte,
d'un grand fleuve bienfaisant et fertilisa-
teur. C'est donc à l'industrie de l'homme
qu'il appartient de suppléer à l'avarice de
la nature. Aujourd'hui, en particulier, au
milieu des difficultés de l'après-guerre, la
France ne doit rien négliger pour tirer tout
le parti possible des richesses latentes qui
existent dans son domaine d'outre-mer.
Dans un livrt; qui vient à son heure, M. Ma-
rio Vivarez (i), ancien officier de l'armée
d'Afrique et conseiller général, étudie les
moyens de réaliser au moyen de l'irrigation
artificielle, la fécondation d'une zone éten-
due du Sahara algérien, la région de 600.000
hectares désignée sous la dénomination gé-
nérale de Zab Cherguy (le Zab de l'Est) et
qui forme une vaste aire sub-cllipsoïdale
dont le grand axe mesure 200 kilomètres de
longueur entre les méridiens de Biskra et
de Byr el Atter et le petit axe, 40 kilomè-
tres, entre les derniers bourrelets de l'Aurès
t:t la lisière septentrionale des chouth cons-
tantinois.
Les vestiges de 1 antiquité découverts
dans cette région, aujourd'hui aride, mon-
trent qu'elle fut jadis fertilisée grâce aux
travaux d'irrigation accomplis par ses pos-
sesseurs, les l'hénidens d'abord, puis les
Romains.
La chute de l'Empire romain, les inva-
sions des Vandales et des Musulmans ame-
nèrent la destruction de ces ouvrages ; la
ruine et l'abandon suivirent.
Et pourtant, au temps de Néron, une
touffe de 560 épis fut envoyée en hommage
) l'Empereur, comme témoignage de la fer-
tilité merveilleuse d'un sol fécondé par l'in-
dustrie de ses colons.
Ce n'est pas que la quantité d'eau amenée
par les pluies dans le courant de l'année
soit insuffisante pour la culture des céréales,
mais les eaux tombées sur les monts se préci-
pitent en torrents, érodant les pentes déjà
dénudées par le vent, inondant la plaine,
puis sont absorbées par les sols perméables
où elles constituent une sorte de nappe
phréatique dans les marnes gypseuses sou-
, terraines.
L'eau est donc à tel point un élément vital
qu'on a pu dire que a c'est l'eau qui vaut
et non le sol ». Aussi la coutume indigène
a-t-elle minutieusement déterminé les droits
des terres cultivées à l'eau dont elles tirent
leur fécondité. Elles sont classées en cinq
catégories et leur valeur résulte de cette
classification :
« 10 Terains « Hay It, irrigués par des
eaux permanentes pour culture des céréales;
2° Terrains « Djenan » ou terres de
jardin à cultures d hiver et d'été, jouissant
de l'eau continue ;
30 Terres « Djelf », irriguées à l'aide
de rigoles aliipentées elles-mêmes par les
eaux des pluies d'orages, de crues, ou sim-
plement par les débordements ;
40 Terres « Bours » ou bas-fonds, dépres-
sions ou plis fécondés par les eaux pluviales
ou souterraines;
50 Terres « Hamada », c'est-à-dire éle-
vées, sèches, pierreuses, non irriguées, terres
de parcours. »
L'organisation actuelle en matière d'hy-
draulique agricole, ne comporte que des bar-
rages et des canaux grossièrement construits
et dont l'utilisation, très défectueuse, cons-
titue un véritable gaspillage. 1
Les populations de la montagne et de la
plaine, incapables de se rendre compte de
l'étroite interdépendance que la nature a
établie entre elles, laissent les eaux s'épar-
piller et se perdre. La loi de 1851 qui éta-
blit la domanialité des cours d'eau d'Algé-
rie, ne s'applique pas aux eaux des crues,
irrégulières et divagantes. En vertu des
dispositions du Code Civil, elles appartien-
nent juridiquement au propriétaire du pre-
mier fonds sur lequel elles arrivent et ce-
lui-ci est libre de les retenir ou de les lais-
ser couler sur le fonds inférieur. Cette rè-
gle est à peine tempérée par le droit mu-
sulman dont une règle, basée sur la pro-
priété d'occupation, interdit au nouveau
venu (l'immigrant), de porter atteinte aux
droits des anciens usagers en installant en
amont d'un cours d'eau un barrage de re-
tenue. Une autre règle réserve aux gens
d'aval l'eau qui leur est nécessaire, dans la
mesure du possible, « l'eau des crues étant
un bienfait de Dieu ». Pratiquement, il
s'est institué - un régime de répartition qui ne
va pas sans soulever des réclamations nom-
breuses et n'accorde aux occupants des val-
lées que des garanties insuffisantes.
La conclusion qui se dégage de cet aperçu,
c'est que la mise en valeur de cette région,
qui, au point de vue administratif dépend
qui, l'Administration préfectorale du dépar-
de
tement de Constantine et de la Direction
des Territoires du Sud, exige la réalisation
d'un programme d'ensemble d'hydraulique
agricole. L'auteur écarte avec raison l'idée
d'une exécution fragmentaire par le petit
colon, dépourvu des ressources nécessaires.
I. 'œuvre doit être envisagée comme une en-
treprise d'utilité publique, sous le contrôle
et avec la participation de l'Etat, mais avec
le caractère industriel et la collaboration du
capital et du travail.
C'est en somme la formule adoptée pour
tes grandes entreprises de ces temps der-
niers.
Elle comporterait la création de dix bar-
rages-réservoirs et la mise en valeur de l'ex-
nsr
(1) l a fécondation du désert, J. Bruigau, Al
ger 1029.
ploitation de la région par zones successives
ce qui permettrait, grâce à une culture mé-
thodique des céréales, un rendement de la
récolte à quarante quintaux par hectare; sur
la base d'évaluations faites en 1918, la mise
en valeur de l'exploitation annuelle d'une
section de 30.000 hectares aurait nécessité
un capital de 58 millions; la superficie ainsi
fertilisée aurait produit pour 70 millions de
francs de blé.
La dépense totale ressortirait à 600 mil-
lions et serait amplement compensée par le
rendement en céréales qui atteindrait une
valeur de 660 millions.
Parmi les difficultés à surmonter se place
au premier plan le recrutement de la main-
d'œuvre. L'indigène est dans cette région,
indolent, oisif par atavisme et peu apte aux
travaux de force. Il faudrait donc faire
appel au concours des asiatiques et des noirs
africains, en particulier aux races souda-
l naises.
Quant à l'objection d'une perturbation
amenée dans le pays par une modification
de sa nature, elle ne résiste pas à l'examen.
Aucun des droits séculaires ne serait lésé et
la condition des indigènes serait au con-
traire, notablement améliorée.
A l'appui de son projet, M. Vivarez cite
l'exemple du projet américain de barrage à
construire dans le Blak Canyon, en vue de
l'irrigation de la région désertique de
l'Arizona, et qui a pour auteur l'ingénieur
Adam Chodzkv, ancien élève de l'Ecole Su-
périeure de Paris. Une proposition soumise
au Congrès prévoit pour sa réalisation l'ou-
verture d'un crédit de 70 millions de dol-
lars.
L'exposé de M. Vivarez nous semble digne
de retenir l'attention. Les évaluations conte-
nues dans son livre datent, rappelons-le, de
1919 et les chiffres sont à augmenter à pro-
portion de l'élévation générale des prix.
Par contre, il est vrai, les produits à atten-
dre de la vente des récoltes seraient égale-
ment accrus.
La difficulté la plus malaisée à vaincre
serait, en l'occurrence comme dans beaucoup
d'entreprises, d'ordre financier. Il faudrait
réunir des capitaux élevés et faire pour
cela appel à l'épargne. Or, l'opinion publi-
que est encore trop indifférente à la mise
en valeur de nos possessions d'outre-mer.
C'est pourquoi nous avons le devoir de met-
tre tout en œuvre pour assurer la plus large
diffusion possible aux ouvrages qui traitent
de l'avenir de nos colonies. Un grand pas
sera fait le jour où « l'homme de la rue »
sera persuadé qu'un élément essentiel de
son bien-être et de sa sécurité réside dans
la France d'outre-mer.
Georges JVouelle,
Député de Saône-et-Loire, vice-président
de la Commission des Colonies,
membre de la Commission des
Mines.
M. Bordes rentre à Alger
0 1
M. Pierre Bordes, Gouverneur général de
l'Algérie, qui a quitté Paris avant-hier soir
pour Port-Vendres, où il s'est embarqué, est
arrivé aujourd'hui à Alger.
Les entretiens de M. Pierre Bordes à Paris
M. Pierre Bordes, Gouverneur général de
l'Algérie, qui vient de regagner Alger, ainsi
que nous le relatons d'autre part, a profité de
son séjour à Paris pour régler avec les minis-
tères compétents diverses affaires intéressant les
services algériens. Il a, en particulier, conféré
avec le ministre de l'Intérieur au sujet des
diverses manifestations qui auront lieu tant dans
la métropole qu'en Algérie au moment où sera
célébrée l' oeuvre française réalisée depuis un
siècle sur la terre africaine.
Au Ministère des Finances, il a établi un
accord avec le directeur du budget chargé du
contrôle du budget de l'Algérie au sujet des
nouvelles échelles de traitement des fonction-
naires algériens et réglé l'importante question
de l'allocation complémentaire aux anciens
fonctionnaires et officiers qui, ayant servi en
Algérie, désiraient, après leur service actif, s'y
fixer définitivement. Lors de la session extraor-
dinaire de novembre, les crédits nécessaires se-
ront demandés aux délégations financières pour
que, dès 1930, les retraités bénéficient de cette
nouvelle allocation dite de « peuplement fran-
çais ».
A L'Hôtel de Ville
»♦«
L'hôpital Iranco-musulman
Avant de se séparer, le Conseil municipal a
adopté, sur le rapport de M. Pierre Godin,
les statuts du futur Hôpital franco-musulman qui
s'élèvera sur le territoire de la commune de
Bobigny, au nord du cimetière de Pantin, sur
un terrain appartenant au département de la
Seiae.
Un prix littéraire
A l'occasion du Centenaire de l'Algérie, le
Conseil municipal ouvre un concours littéraire
et décernera un prix « au meilleur ouvrage
français, prose, - ors ur mixte, susceptible de
faire connaître, comprendre et aimer l'Algérie,
en y exaltant l'oeuvre de la France depuis cent
ans ». Déposer cinq exemplaires avant le 31
décembre 1929, à I Hôtel de Ville, 48 Com-
million. )
La Commission municipale du Centenaire
aurait décidé, en outre, des caravanes scolaires
et des attributions de bourses.
L'allégement des charges
fiscales pour les navires
8,08
A
Ce qui rend particulièrement
délicat le problème de notre ar-
mement et de la construction jie
nos navires marchands, ce qui rend com-
plexes tous les problèmes qui se posent à
propos de notre marine marchande, c'est
qu'il est indispensable de les considérer sous
l'angle de la concurrence internationale.
Sur l'invitation de la Commission extra-
parlementaire de la Marine Marc/lande,
la loi du ier août 1928, a titre de mesures
subsidiaires, tenant compte de cette con-
currence, a accordé aux armateurs des prêts
fondés sur Vhypothèque maritime et des al-
locations d'intérêt en faveur de la COllstruc-
tion des navires en France. Elle a exempté
la construction d'une partie de r impôt sur
le chiffre d'affaires; elle a admis la fran-
chise douanière en faveur des produits
bruts entrant dans la construction des na-
vires.
Ces mesures sont-elles suffisantes1
Il semble quelles n'aient pas encore eu le
temps de produire leur effet utile.
Le rapport du Conseil d'administration
de la Chambre Syndicale des Constructeurs
de Navires et de Machines marines qui
vient de tenir son assemblée, ordinaire, in-
dique que le nombre de 25 navires qui
étaient en construction au ier janvier est à
peine supérieur à celui de l'an dernier.
Seuls, les navires dont la construction en
France est une condition, soit des accords
des sociétés d'armement avec l'Etat, soit
d'une participation aux subventions de l'Of-
fice National des combustibles liquides,
sont commandés à nos chantiers, les autres
sont construits ou remplacés à l'Etranger
et échappent à notre industrie.
Dans quelques jours, heureusement, la
Chambre va voter sans opposition, espérons-
le, le projet de loi qui, apportant certaines
améliorations à la loi de 1928, va donner
satisfaction aux demandes de la Commis-
sion de la Marine Marchande et de son pré-
sident M. Morinaud.
IOLe minimum du taux d'intérêt à la
charge de l'emprunteur est fixé à 3 0/01 au
lieu de 4 0/0 ;
20 L'allocation accordée pour les cons-
tructions de cargos en France a été aug-
mentée. Il a été constaté que l'aide apportée
aux constructeurs français par la loi sur le
crédit maritime, qui était la même pour les
paquebots et les cargos, était insuffisante
pour ces derniers navires : il faut, en effet,
tenir compte de ce que certains chantiers
anglais, qui ont un débit très important,
peuvent abaisser les prix par le travail en
série, et nos chantiers, qui n'ont pas cet
avantage, se trouvent défavorisés;
30 L'allocation a été également augmen-
tée pour le cas d'achat de cargos à l'étran-
ger. L'allocation accordée par la loi était
trop faible et n'a permis aucun achat de
navire. Les compagnies d'armement au
tramping, qui, en général, ne sont pas des
compagnies très importantes, n'ont pas les
moyens de faire construire des navires
neufs et doivent acheter des navires d'oc-
casion, La disposition nouvelle a pour
objet de leur venir en aide.
Uautres dispositions réduisent les droits
de mutation sur les navires, complètent les
articles de la loi de 1928 qui prévoyaient la
suppression des droits de douane, de la
taxe d'importtfion et de l'impôt sur le
chiffre d'affaires dans les opérations
d'achat et de construction de navires
Enfin, un article de la nouvelle loi rend
plus difficiles les réparations des navires
français à l'étranger.
Ainsi les navires français pourront soute-
nir la concurrence étrangère et nos chantiers
menacés auront leur vie assurée. 1
MicHet Ce Isfdoer/er
Député des Côtes-du-Nord,
Membre de la Commission
de la Marine Marchande.
CINÉMA COLONIAL
En A. E. F.
Un film inédit a été pris tout récemment
sur les chantiers du chemin de fer du Congo
à l'Océan.
La présentation de ce film, fait par la so-
ciété de construction des Batignoles, aura
lieu au début de la prochaine séance de la
Section de l'Afrique Equatoriale à l'Union
coloniale, qui se tiendra 17, rue d'Anjou,
jeudi prochain, 25 juillet à 14 h. 30.
« Orient »
Orient nous montre assez exactement
l'Afrique du Nord avec ses sables, ses ha-
rems, ses maisons blanches, et ses tentes du
désert, mais les personnages appartiennent
un peu trop au roman à bon marché.
On s'intéresse toutefois aux aventures des
ifancés (George Charlia et Claire Rommer)
dans cet Orient civilisé.
Le film a de belles vues africaines, des
images de sables dorées de soleil, et quel-
ques notations intelligentes de villes arabes.
Il a malheureusement, parmi des scènes
d'amusante et bonne comédie, des parties de
mélo.
8"
A l'Académie des Sciences
morales et politiques
090
Palmarès
Le prix d'histoire Ledissez de Penanrum
(2.000 francs) a été décerné à M. Fr. Char-
les-Roux, ministre de France à Prague, pour
son ouvrage sur les Echelles de Syrie et de
Palestine au dix-huitième siècle. Une men-
tion honorable est accordée à M. Julien
Franc pour son livre sur la Colonisation de
la Mitidja.
M. Lucien Saint en France
M. Lucien Saint, accompagné de ses chefs
de cabinet civil et militaire, venant en
France ainsi que nous l'avons annoncé, est
monté à bord du courrier de France avant-
hier salué paf toutes les autorités. Les
troupes de Casablanca présentaient les ar-
mes. A 15 h. 40, le paquebot leva l'ancre
pour Marseille où il est attendu demain.
Le voyage du Sultan
f'
Une visite au maréchal Lyautey
Le sultan du Maroc viendra à Nancy le
mardi 6 août prochain, accompagné de sa suite.
Le souverain se rendra au château de Thorey
où il sera l'hôte du maréchal Lyautey, qui y
reçut déjà Moulay Youssef en 1926.
.1. -
Après l'affaire d'Ait-Yakoub
-
Afin d'éclairer le Parlement sur les con-
ditions dans lesquelles se poursuivait au Ma-
roc l'œuvre de la pacification, la commis-
sion de l'armée délégua M. le pasteur protes-
tant Autrand, député conservateur du Cher,
pour visiter le front marocain et examiner
la question militaire qui se posait au Maroc.
Arrivé le 9 juillet, M. Autrand se mit en
devoir de parcouiir le front marocain; pen-
dant dix jours, il visita les points essentiels
de notre armature.
Au retour de ce dur voyage, M. Autrand
a fait la déclaration suivante :
« Je viens, dit-il, de parcourir le front où
J'ai pu voir le Maroc militaire et le Voir
avec une telle intensité que j'ai été empêché
de voir le Maroc économique.
te Dites, d'ailleurs, que je n'en fais nul
grief à ses chefs, car j aime les gens qui
ont la passion de leur métier.
« J'etais très frappé, continua-t-il, par le
développement extraordinaire du Maroc, par
sa richesse, et j'estime qu'il est en très
bonnes mains avec M. Saint qui est un rési-
dent général à la fois avisé et ferme, averti
et résolu et bien secondé par le général No-
guès.
« Je suis aussi dans l'admiration de nos
«oldats et de notre corps d'officiers qui est
rempli de l'esprit de devoir et qui a la vo-
catton marocaine. A cet égard, il serait de
plus en plus désirable qu'on envoie au Ma-
roc des officiers qui aiment la colonisation
et qui ne viennent pas par simple obliga-
tion, y faire un séjour ae deux ans.
« Il faudrait consentir à nos officiers les
avantages matériels indispensables.
« Au point de vue de la sécurité du Maroc,
le Parlement a été un peu ému des affaire^
d'Aït-Yakoub. Le peuple français, après le
cataclysme de 1914, est peu disposé à verser
ici le sang de ses fils. Cependant, il ne faut
pas que les incidents malheureux cachent la
grandeur de l'œuvre de colonisation qui
s'accomplit au Maroc ; il faut la poursuivre
en évitant les aventures, mais en achevant
par une politique habile et par une stratégie
prudente, l'œuvre d'attraction qui sera un
des fleurons de la couronne de France. »
Des Tunisiens visitent la France
» 1
Une caravane d'environ cent quatre-vingts
Tunisiens, appartenant tant au monde des af-
faires qu'aux milieux intellectuels, a, sous 1 égi-
de de l'Association des Anciens Elèves du
Lycée de Tunis, visité Toulouse, et va pour-
suivre son voyage à travers la France. Des
réceptions cordiales ont été ménagées aux visi-
teurs par la municipalité de Toulouse, par
l'Association des Anciens Elèves du Lycée de
Toulouse, et par de nombreuses personnalités.
Ils ont visité les monuments, musées, jardins et
sont partis, avant-hier, pour Luchon, où ils
doivent passer la journée avant de se rendre à
Bordeaux.
Le théâtre parisien"
en Afrique du Nord
M. Karsenty, l'éminent impresario des ga-
las Karsenty dont nous avons tous les ans
ici loué les succès légitimes vient de rentrer
de sa tournée annuelle en Afrique du Nord.
Rien n'est plus louable que son entreprise
de rénover la routine et la nonchalance où
se complaisaient les scènes nord-africaines
au détriment du public colonial sevré des
meilleurs productions de l'esprit dramati-
que.
Avec le parti pris d'avance de ne faire re-
présenter que les dernier succès de la saison
parisienne, et avec le concours d'artistes
consacrés à Paris, M. Karsenty a réalisé de
brillantes soirées de galas qui ont régalé les
nombreux' amateurs de théâtre.
Cette entreprise est certainement une des
plus utiles pour la propagation de la pensée
et du prestige français. Et si l'on a un re-
gret à exprimer c'est celui que la presse ma-
rocaine vient de faire entendre pourquoi
le Maroc est-il privé de ce plaisir?
Souhaitons qu'à la saison prochaine M.
Karsenty aura organisé un programme en
faveur du pays du Protectorat et que la po-
pulation de l'empire chérifien sera initiée
aux charmes de quelque chef-d'œuvre de M.
Lucien Dcscaves comme les Fruits de
V Amour.
Roianei KUmsa-RHata.
Un importante réunion
-0-b. -
Les viticulteurs de France
et d'Algérie à Montpellier
Pour étudier les moyens propres à conci-
lier les intérêts des viticulteurs de la Mé-
tropole et de l'Afrique du Nord, a eu lieu
aujourd'hui à Montpellier une importante
assemblée réunissant les représentants de
toutes les grandes associations viticoles de
France et d'Algérie. La Confédération géné-
rale des viticulteurs est représentée par trois
délégués, l'Algérie par deux et la Champa-
gne, le Cognaçais, la Gironde, la Rourgo-
gne, l'Alsace et le Centre, chacun par un.
Cette réunion devait avoir lieu à Narbon-
ne, mais Montpellier a été finalement choisi,
sur l'insistance de M. Lambry, préfet de
l'Hérault, anciennement préfet d'Oran, qui a
conservé les meilleures relations avec les
viticulteurs d'Algérie.
L'ANTENNE COLONIALE !
La liaison avec l'Indochine
L'importance économique de notre colonie
de l'Indochine crée pour l'administration
des P. T. T. et pour le gouvernement géné-
ral de l'Indochine, l'obligation d'établir avec
la Métropole des communications électriques
rapides.
La construction des postes de T. S. F. de
Saïgon et d'Hanoï a déjà permis au trafic
télégraphique franco-indochinois de s'affran-
chir du passage par le réseau des câbles
étrangers et la situation, à ce point de vue,
peut être considérée comme satisfaisante.
Par contre, rien de bien pratique n'a été
fait jusqu'ici en matière de radiotéléphonie
entre la France et l'Indochine. Sans doute,
ces expériences effectuées en 1928 ont permis
d'établir entre Paris et Saïgon une communi-
cation au cours de laquelle le Gouverneur
général de l'Indochine a pu entendre dis-
tinctement, de son poste d'abonné, installé
dans son cabinet de travail, la voix de di-
vers correspondants qui lui téléphonaient de
Paris. Mais il s'agissait là d'une communica-
tion unilatérale.
Des expériences ultérieures ayant permis
d'affirmer, sans aucun doute possible, que
les liaisons bilatérales satisfaisantes pou-
vaient être établies, l'administration des
P. T. T. a déposé un projet de loi en vue
d'obtenir les crédits nécessaires pour doter
le centre d'émission de l'Etat, en construc-
tion à Pontoise, des appareils les plus per-
fectionnés qui permettront d'assurer une liai-
son radiotéléphonique avec toutes nos colo-
nies. -
Mais, partisan des réalisations immédia-
tes, M. Germain-Martin ne veut pas atten-
dre, pour doter l'Indochine d'une liaison ra-
diotéléphonique avec la Métropole, le délai
ci au moins un an reconnu nécessaire pour
l'obtention des crédits et l'achèvement des
centres d'émission de l'Etat.
C'est pourquoi il vient de décider l'établis-
sement, entre Sainte-Assise et Saïgon, d'une
liaison radiotéléphonique analogue à celle
qu'il a fait établir récemment entre Sainte-
Assise et Huenos-Aires.
Un projet de convention a été conclu avec
la Compagnie (;énérale de T. S. F. L'ou-
verture du nouveau service est prévue pour
le mois de novembre, dès que les installa-
tions nécessaires seront terminées à Saïgon,
et il continuera de fonctionner jusqu'à ce
que le poste d'Etat vienne se substituer à
celui de la Compagnie.
Le tarif applicable à l'unité de conversa-
tion (3 minutes) sera, au début, de 510 fr.
français.
Au Radio-Club de Saïgon
Nous relations, ces jours derniers, la fête
organisée par les membres du Radio-Club de
Saïgon. Voici le menu du banquet :
Consommé Electrolytique
Poisson Grillé Sauce Filament Plaque
Petites Princesses Entretenues
Lapereau des Champs Prise de Terre
Tournedos Nid d'Abeilles
Petits Pois Electrodynamiques
Chapon Rôti Broche de Lampe
Roquefort Haute Fréquence
Glace Philibs Radio
Corbeille Amateurs
Café-Filtre Haute Tension
Liqueurs Excitation
Champagne Muntm Oscillateur
Nous dédions ce menu à M. Germain-
Martin, qui travaille si utilement aux rela.
tions radiophoniques de la France avec l'In-
dochine, afin qu'il sache (s'il ne le savait
déjà) que les sans-filistes de Saïgon sont
gens d'esprit.
Dépêches de rtndcchine
-
Au Yunnan
Le général Long run et le général flou
Ymt Yu sont aux prises dans la région de
Yang S'tin à une journée de marche de
Yunnanfou. Des rumeurs conttadictoire.s
circulent dans la ville sur l'issue du com-
bat. Le général Long Yun a déclaré dans
fin communiqué officiel qu'il avait l'avan-
tage. La défense de la capitale est rcnlor-
cée. Le Consul confirme que la commu-
nauté franco-annamite n'est pas menacée.
La voie ferrée est libre el le trafic normal
est assuré.
(Indopacifi.)
La France, l'Indochine
et la Chine
Les pourparlers sino-annamites ayant mon-
tré que des divergences de vues continuaient
à se manifester, M. Martel partira vraisem-
blablement le 26 juillet en remettant la
continuation de la conférence à l'automne
prochain.
L'opium
A Paris
Le brigadier Martin a arrêté, sur le pont -le
nillnnoourt, le chinois Tchang Sun, 37 ans, de-
meurant 25. boulevard de (la République, à Cha-
tou, travaillant dans une grande usine d'auto-
mobiles de HiHllncourt; cet étranger avait sur
lui un kilo d'opium, qu'il portait dans une fu-
merie de Boulogne.
A Toulon
Le tribunal cOM'cclionndl a condamné à ouinze
jours de prison et mille francs d'amende, la
dame Anaïs Bouquet qui tenait une fumerie,
d'opium fréquentée 'par des oflieiers de mArine.
131.1 e avait déjà été poursuivie et condamnée pour
les mêmes motifs.
La croisière du Duquesne
qe~
Le croiseur Duquesne est arrivé le 16 juil-
let a Port-Saïd. 11 en est reparti le 11) pour
Alexandrie, où il doit séjourner jusqu'au 25
et se rendre ensuite à Bizerte.
Le Duquesne quittera Bizerte le 2 août,
ayant terminé, sa belle croisière de six mois
autour de l'Afrique. Il ralliera alors Brest,
ou son arrivée est prévue pour le 10 açût.
1 TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 19 juillet, îe taux de la piastre à
SAigon était de 11.35.
LA SITUATION AGRICOLE
DE LA COTE-D IVOIRE EN 1928
1. « - -
APERÇU GENERAL
DE L'ANNEE AGRICOLE
Les trois principales cultures industrielles de
la colonie sont celles du cacaoyer, du caféier
et du palmier à huile.
Les exportations de cacao ont atteint, en
1926, 14.515 tonnes ; la production s'est ac-
crue en cinq ans dans la proportion de 360 ;
de nouvelles régions du Centre et de l'Ouest
(cercles de Lahou, des Gouros, de Daloa, de
Sassandra) se sont ouvertes récemment à cette
culture qui, au début, s'était cantonnée dans
l'Indénié. D'autre part, l'effort de colonisa-
tion européenne se porte également sur la cul-
ture du cacaoyer ; en 1928, sur les 24.277
hectares de concessions agricoles accordées,
63 avaient en vue la culture du cacao, en
association, pour la plupart, avec celle du
café.
- - - - -
L état de 1 ensemble des plantations est bon;
l'action des services agricoles de la colonie
s'exerce sur les planteurs indigènes pour leur
apprendre le choix des terrains, les espace-
ments nécessaires, les soins d' entretien, la pré-
paration du cacao ; en fait, la qualité moyenne
du produit est bonne.
La culture du caféier se développe parallè-
lement à celle du cacaoyer ; les demandes de
concessions ayant pour but cette culture, les
demandes de semences et de plants à la station
de Bingerville se font de plus en plus nom-
breuses. Elle intéresse actuellement surtout les
colons européens, mais les indigènes commen-
cent à s'y adonner. Un effort particulièrement
important se poursuit dans le cercle du Baoulé
grâce à la Société de prévoyance qui possède
de vastes pépinières, distribue des plants aux
indigènes et a créé elle-même une plantation
de 100 hectares. Les variétés « Libéria » et
« Gros Indénié », résistantes au scolyte, sont
particulièrement répandues dans la zone fores-
tière, et le type « Kouilou » dans les cercles
de l'Ouest.
L'exploitation du palmier à huile continue à
rester presque entièrement entre les mains des
indigènes, et le centre de Dabou, le plus gros
producteur de la colonie, est le terrain d'essai
de la substitution des procédés d'extraction
mécanique aux moyens primitifs indigènes.
Cette région a. en 1928, pour la première fois,
produit 61 tonnes d'huile de palme, à moins
de 5 d'acidité. Près de 200 pressoirs sont
entre les mains des indigènes, et d' autres sont
commandés. Enfin, la Société de prévoyance
de Dabou a acheté un groupe concasseur monté
sur camion, qui doit fonctionner cette année en
allant de village en village traiter les noix pour
en extraire les amandes.
La situation des cultures viorières indigènes
a été satisfaisante en 1928 ; on constate une
augmentation sensible de la production d'igna-
mes dans les cercles de Baoulé et de Kong,
et de riz dans les cercles de Lahou, Guiglo et
de Kong.
En ce qui concerne la colonisation euro-
péenne, 24.277 hectares de concessions ont été
accordés en 1928. Ces concessions se répar-
tissent ainsi, comme cultures : 15.165 hectares
pour le cacaoyer, le caféier et le colatier ;
7.336 hectares pour le palmier à huile ; 1.188
hectares pour le sisal ; 198 ha. pour les kapo-
kiers ; 195 ha. pour l'hévéa ; 195 ha. pour
les plantes à parfum. Sur le total de 24.277
hectares, 9.237 ha. représentent des exploita-
tions inférieures à 200 ha. accordées en grande
partie à des indigènes.
STATIONS AGRICOLES
La colonie possède trois établissements agri-
coles : la station de Bingerville, l'école de
vulgarisation de Soubré et le potager de Dim-
bokro.
Le programme de la station agricole de
Bingerville comprend : la multiplication des
plantes industrielles, la sélection du cacaoyer
et du caféier, l'étude des plantes de couver-
ture, l'instruction des apprentis moniteurs agri-
coles.
En fin 1928, les pépinières de la station
comprenaient : 10 Pépinières de germination ;
semis pour 200.000 plants de caféiers, pour
20.000 plants de cacaoyers, pour 15.000
plants de colatiers et pour 3.000 plants d'ar-
bres fruitiers ;
2° Pépinières de repiquage : 43.250plants
de palmiers à huile, 39.350 plants de caféiers,
50.000 arbres fruitiers, 20.000 végétaux d'or-
nement, 2.500 colatiers.
Au cours de l'année, les principales ces-
sions de la station ont porté sur : 170.585 ré-
gimes de palme, 72.850 plants de caféiers,
38.450 plants de palmiers à huile, 16.342 ca-
bosses de cacao pour semence, 3.180 plants
de cacaoyers, 6.610 kilos de cacao, 1.910
plants d'arbres fruitiers. Ces chiffres sont en
très notable augmentation sur ceux de 1927,
notamment en ce qui concerne les cessions de
plants de caféiers, de régimes de palme et de
cabosses de cacao vendues pour la semence.
Parmi les études entreprises l'an dernier à
la station, il convient de citer, en ce qui con-
cerne le palmier à huile, les observations sur
la capacité de cueillette d'un homme par jour-
née de travail ; il a été établi que, pour une
palmeraie constituée en majeure partie par des
palmiers à fûts élevés, un homme pouvait ré-
colter journellement 200 à 250 kilos tic ré-
gimes, soit, en tenant compte d un rendement
de 55 %, de 110 à 137 kg. 500 de fruits.
D'autre part, un essai d'extraction d'huile au
pressoir a permis d'obtenir avec des fruits trai-
tés immédiatement après récolte, de l'huile à
0,95 d'acidité.
En outre, de quelques observations sur la
fermentation du cacao, la station a commencé
l'amorce d'une sélection du caféier qui per-
mettrait d'avoir, dans l' avenir, des plants très
productifs donnant un produit homogène, mar-
chand, et satisfaisant aux goûts de la clientèle
Pour cela, des études ont été faites sur di-
JOURMI QUOTtDtEM
Rédaction & Administration t
34, III N MIRkTIMbU
o PARIS 0*0
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Les Annales Coloniales
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Tmu les articles publiés dont notre (oumal ne peuooiU
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Étranger - 240 » 125 » 70» !
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tous les bureaux de poste.
La fécondation du désert
« L'Egypte est un présent du Nil ». Cette
phrase célèbre d'Hérodote, qui a été re-
prise par nombre de géographes montre tou-
te l'importance, daas 1 Afrique du Nord,
du problème de l'organisation des terres.
La nature n'a point doté nos possessions de
l'Afrique méditerranéenne, comme l'Egypte,
d'un grand fleuve bienfaisant et fertilisa-
teur. C'est donc à l'industrie de l'homme
qu'il appartient de suppléer à l'avarice de
la nature. Aujourd'hui, en particulier, au
milieu des difficultés de l'après-guerre, la
France ne doit rien négliger pour tirer tout
le parti possible des richesses latentes qui
existent dans son domaine d'outre-mer.
Dans un livrt; qui vient à son heure, M. Ma-
rio Vivarez (i), ancien officier de l'armée
d'Afrique et conseiller général, étudie les
moyens de réaliser au moyen de l'irrigation
artificielle, la fécondation d'une zone éten-
due du Sahara algérien, la région de 600.000
hectares désignée sous la dénomination gé-
nérale de Zab Cherguy (le Zab de l'Est) et
qui forme une vaste aire sub-cllipsoïdale
dont le grand axe mesure 200 kilomètres de
longueur entre les méridiens de Biskra et
de Byr el Atter et le petit axe, 40 kilomè-
tres, entre les derniers bourrelets de l'Aurès
t:t la lisière septentrionale des chouth cons-
tantinois.
Les vestiges de 1 antiquité découverts
dans cette région, aujourd'hui aride, mon-
trent qu'elle fut jadis fertilisée grâce aux
travaux d'irrigation accomplis par ses pos-
sesseurs, les l'hénidens d'abord, puis les
Romains.
La chute de l'Empire romain, les inva-
sions des Vandales et des Musulmans ame-
nèrent la destruction de ces ouvrages ; la
ruine et l'abandon suivirent.
Et pourtant, au temps de Néron, une
touffe de 560 épis fut envoyée en hommage
) l'Empereur, comme témoignage de la fer-
tilité merveilleuse d'un sol fécondé par l'in-
dustrie de ses colons.
Ce n'est pas que la quantité d'eau amenée
par les pluies dans le courant de l'année
soit insuffisante pour la culture des céréales,
mais les eaux tombées sur les monts se préci-
pitent en torrents, érodant les pentes déjà
dénudées par le vent, inondant la plaine,
puis sont absorbées par les sols perméables
où elles constituent une sorte de nappe
phréatique dans les marnes gypseuses sou-
, terraines.
L'eau est donc à tel point un élément vital
qu'on a pu dire que a c'est l'eau qui vaut
et non le sol ». Aussi la coutume indigène
a-t-elle minutieusement déterminé les droits
des terres cultivées à l'eau dont elles tirent
leur fécondité. Elles sont classées en cinq
catégories et leur valeur résulte de cette
classification :
« 10 Terains « Hay It, irrigués par des
eaux permanentes pour culture des céréales;
2° Terrains « Djenan » ou terres de
jardin à cultures d hiver et d'été, jouissant
de l'eau continue ;
30 Terres « Djelf », irriguées à l'aide
de rigoles aliipentées elles-mêmes par les
eaux des pluies d'orages, de crues, ou sim-
plement par les débordements ;
40 Terres « Bours » ou bas-fonds, dépres-
sions ou plis fécondés par les eaux pluviales
ou souterraines;
50 Terres « Hamada », c'est-à-dire éle-
vées, sèches, pierreuses, non irriguées, terres
de parcours. »
L'organisation actuelle en matière d'hy-
draulique agricole, ne comporte que des bar-
rages et des canaux grossièrement construits
et dont l'utilisation, très défectueuse, cons-
titue un véritable gaspillage. 1
Les populations de la montagne et de la
plaine, incapables de se rendre compte de
l'étroite interdépendance que la nature a
établie entre elles, laissent les eaux s'épar-
piller et se perdre. La loi de 1851 qui éta-
blit la domanialité des cours d'eau d'Algé-
rie, ne s'applique pas aux eaux des crues,
irrégulières et divagantes. En vertu des
dispositions du Code Civil, elles appartien-
nent juridiquement au propriétaire du pre-
mier fonds sur lequel elles arrivent et ce-
lui-ci est libre de les retenir ou de les lais-
ser couler sur le fonds inférieur. Cette rè-
gle est à peine tempérée par le droit mu-
sulman dont une règle, basée sur la pro-
priété d'occupation, interdit au nouveau
venu (l'immigrant), de porter atteinte aux
droits des anciens usagers en installant en
amont d'un cours d'eau un barrage de re-
tenue. Une autre règle réserve aux gens
d'aval l'eau qui leur est nécessaire, dans la
mesure du possible, « l'eau des crues étant
un bienfait de Dieu ». Pratiquement, il
s'est institué - un régime de répartition qui ne
va pas sans soulever des réclamations nom-
breuses et n'accorde aux occupants des val-
lées que des garanties insuffisantes.
La conclusion qui se dégage de cet aperçu,
c'est que la mise en valeur de cette région,
qui, au point de vue administratif dépend
qui, l'Administration préfectorale du dépar-
de
tement de Constantine et de la Direction
des Territoires du Sud, exige la réalisation
d'un programme d'ensemble d'hydraulique
agricole. L'auteur écarte avec raison l'idée
d'une exécution fragmentaire par le petit
colon, dépourvu des ressources nécessaires.
I. 'œuvre doit être envisagée comme une en-
treprise d'utilité publique, sous le contrôle
et avec la participation de l'Etat, mais avec
le caractère industriel et la collaboration du
capital et du travail.
C'est en somme la formule adoptée pour
tes grandes entreprises de ces temps der-
niers.
Elle comporterait la création de dix bar-
rages-réservoirs et la mise en valeur de l'ex-
nsr
(1) l a fécondation du désert, J. Bruigau, Al
ger 1029.
ploitation de la région par zones successives
ce qui permettrait, grâce à une culture mé-
thodique des céréales, un rendement de la
récolte à quarante quintaux par hectare; sur
la base d'évaluations faites en 1918, la mise
en valeur de l'exploitation annuelle d'une
section de 30.000 hectares aurait nécessité
un capital de 58 millions; la superficie ainsi
fertilisée aurait produit pour 70 millions de
francs de blé.
La dépense totale ressortirait à 600 mil-
lions et serait amplement compensée par le
rendement en céréales qui atteindrait une
valeur de 660 millions.
Parmi les difficultés à surmonter se place
au premier plan le recrutement de la main-
d'œuvre. L'indigène est dans cette région,
indolent, oisif par atavisme et peu apte aux
travaux de force. Il faudrait donc faire
appel au concours des asiatiques et des noirs
africains, en particulier aux races souda-
l naises.
Quant à l'objection d'une perturbation
amenée dans le pays par une modification
de sa nature, elle ne résiste pas à l'examen.
Aucun des droits séculaires ne serait lésé et
la condition des indigènes serait au con-
traire, notablement améliorée.
A l'appui de son projet, M. Vivarez cite
l'exemple du projet américain de barrage à
construire dans le Blak Canyon, en vue de
l'irrigation de la région désertique de
l'Arizona, et qui a pour auteur l'ingénieur
Adam Chodzkv, ancien élève de l'Ecole Su-
périeure de Paris. Une proposition soumise
au Congrès prévoit pour sa réalisation l'ou-
verture d'un crédit de 70 millions de dol-
lars.
L'exposé de M. Vivarez nous semble digne
de retenir l'attention. Les évaluations conte-
nues dans son livre datent, rappelons-le, de
1919 et les chiffres sont à augmenter à pro-
portion de l'élévation générale des prix.
Par contre, il est vrai, les produits à atten-
dre de la vente des récoltes seraient égale-
ment accrus.
La difficulté la plus malaisée à vaincre
serait, en l'occurrence comme dans beaucoup
d'entreprises, d'ordre financier. Il faudrait
réunir des capitaux élevés et faire pour
cela appel à l'épargne. Or, l'opinion publi-
que est encore trop indifférente à la mise
en valeur de nos possessions d'outre-mer.
C'est pourquoi nous avons le devoir de met-
tre tout en œuvre pour assurer la plus large
diffusion possible aux ouvrages qui traitent
de l'avenir de nos colonies. Un grand pas
sera fait le jour où « l'homme de la rue »
sera persuadé qu'un élément essentiel de
son bien-être et de sa sécurité réside dans
la France d'outre-mer.
Georges JVouelle,
Député de Saône-et-Loire, vice-président
de la Commission des Colonies,
membre de la Commission des
Mines.
M. Bordes rentre à Alger
0 1
M. Pierre Bordes, Gouverneur général de
l'Algérie, qui a quitté Paris avant-hier soir
pour Port-Vendres, où il s'est embarqué, est
arrivé aujourd'hui à Alger.
Les entretiens de M. Pierre Bordes à Paris
M. Pierre Bordes, Gouverneur général de
l'Algérie, qui vient de regagner Alger, ainsi
que nous le relatons d'autre part, a profité de
son séjour à Paris pour régler avec les minis-
tères compétents diverses affaires intéressant les
services algériens. Il a, en particulier, conféré
avec le ministre de l'Intérieur au sujet des
diverses manifestations qui auront lieu tant dans
la métropole qu'en Algérie au moment où sera
célébrée l' oeuvre française réalisée depuis un
siècle sur la terre africaine.
Au Ministère des Finances, il a établi un
accord avec le directeur du budget chargé du
contrôle du budget de l'Algérie au sujet des
nouvelles échelles de traitement des fonction-
naires algériens et réglé l'importante question
de l'allocation complémentaire aux anciens
fonctionnaires et officiers qui, ayant servi en
Algérie, désiraient, après leur service actif, s'y
fixer définitivement. Lors de la session extraor-
dinaire de novembre, les crédits nécessaires se-
ront demandés aux délégations financières pour
que, dès 1930, les retraités bénéficient de cette
nouvelle allocation dite de « peuplement fran-
çais ».
A L'Hôtel de Ville
»♦«
L'hôpital Iranco-musulman
Avant de se séparer, le Conseil municipal a
adopté, sur le rapport de M. Pierre Godin,
les statuts du futur Hôpital franco-musulman qui
s'élèvera sur le territoire de la commune de
Bobigny, au nord du cimetière de Pantin, sur
un terrain appartenant au département de la
Seiae.
Un prix littéraire
A l'occasion du Centenaire de l'Algérie, le
Conseil municipal ouvre un concours littéraire
et décernera un prix « au meilleur ouvrage
français, prose, - ors ur mixte, susceptible de
faire connaître, comprendre et aimer l'Algérie,
en y exaltant l'oeuvre de la France depuis cent
ans ». Déposer cinq exemplaires avant le 31
décembre 1929, à I Hôtel de Ville, 48 Com-
million. )
La Commission municipale du Centenaire
aurait décidé, en outre, des caravanes scolaires
et des attributions de bourses.
L'allégement des charges
fiscales pour les navires
8,08
A
Ce qui rend particulièrement
délicat le problème de notre ar-
mement et de la construction jie
nos navires marchands, ce qui rend com-
plexes tous les problèmes qui se posent à
propos de notre marine marchande, c'est
qu'il est indispensable de les considérer sous
l'angle de la concurrence internationale.
Sur l'invitation de la Commission extra-
parlementaire de la Marine Marc/lande,
la loi du ier août 1928, a titre de mesures
subsidiaires, tenant compte de cette con-
currence, a accordé aux armateurs des prêts
fondés sur Vhypothèque maritime et des al-
locations d'intérêt en faveur de la COllstruc-
tion des navires en France. Elle a exempté
la construction d'une partie de r impôt sur
le chiffre d'affaires; elle a admis la fran-
chise douanière en faveur des produits
bruts entrant dans la construction des na-
vires.
Ces mesures sont-elles suffisantes1
Il semble quelles n'aient pas encore eu le
temps de produire leur effet utile.
Le rapport du Conseil d'administration
de la Chambre Syndicale des Constructeurs
de Navires et de Machines marines qui
vient de tenir son assemblée, ordinaire, in-
dique que le nombre de 25 navires qui
étaient en construction au ier janvier est à
peine supérieur à celui de l'an dernier.
Seuls, les navires dont la construction en
France est une condition, soit des accords
des sociétés d'armement avec l'Etat, soit
d'une participation aux subventions de l'Of-
fice National des combustibles liquides,
sont commandés à nos chantiers, les autres
sont construits ou remplacés à l'Etranger
et échappent à notre industrie.
Dans quelques jours, heureusement, la
Chambre va voter sans opposition, espérons-
le, le projet de loi qui, apportant certaines
améliorations à la loi de 1928, va donner
satisfaction aux demandes de la Commis-
sion de la Marine Marchande et de son pré-
sident M. Morinaud.
IOLe minimum du taux d'intérêt à la
charge de l'emprunteur est fixé à 3 0/01 au
lieu de 4 0/0 ;
20 L'allocation accordée pour les cons-
tructions de cargos en France a été aug-
mentée. Il a été constaté que l'aide apportée
aux constructeurs français par la loi sur le
crédit maritime, qui était la même pour les
paquebots et les cargos, était insuffisante
pour ces derniers navires : il faut, en effet,
tenir compte de ce que certains chantiers
anglais, qui ont un débit très important,
peuvent abaisser les prix par le travail en
série, et nos chantiers, qui n'ont pas cet
avantage, se trouvent défavorisés;
30 L'allocation a été également augmen-
tée pour le cas d'achat de cargos à l'étran-
ger. L'allocation accordée par la loi était
trop faible et n'a permis aucun achat de
navire. Les compagnies d'armement au
tramping, qui, en général, ne sont pas des
compagnies très importantes, n'ont pas les
moyens de faire construire des navires
neufs et doivent acheter des navires d'oc-
casion, La disposition nouvelle a pour
objet de leur venir en aide.
Uautres dispositions réduisent les droits
de mutation sur les navires, complètent les
articles de la loi de 1928 qui prévoyaient la
suppression des droits de douane, de la
taxe d'importtfion et de l'impôt sur le
chiffre d'affaires dans les opérations
d'achat et de construction de navires
Enfin, un article de la nouvelle loi rend
plus difficiles les réparations des navires
français à l'étranger.
Ainsi les navires français pourront soute-
nir la concurrence étrangère et nos chantiers
menacés auront leur vie assurée. 1
MicHet Ce Isfdoer/er
Député des Côtes-du-Nord,
Membre de la Commission
de la Marine Marchande.
CINÉMA COLONIAL
En A. E. F.
Un film inédit a été pris tout récemment
sur les chantiers du chemin de fer du Congo
à l'Océan.
La présentation de ce film, fait par la so-
ciété de construction des Batignoles, aura
lieu au début de la prochaine séance de la
Section de l'Afrique Equatoriale à l'Union
coloniale, qui se tiendra 17, rue d'Anjou,
jeudi prochain, 25 juillet à 14 h. 30.
« Orient »
Orient nous montre assez exactement
l'Afrique du Nord avec ses sables, ses ha-
rems, ses maisons blanches, et ses tentes du
désert, mais les personnages appartiennent
un peu trop au roman à bon marché.
On s'intéresse toutefois aux aventures des
ifancés (George Charlia et Claire Rommer)
dans cet Orient civilisé.
Le film a de belles vues africaines, des
images de sables dorées de soleil, et quel-
ques notations intelligentes de villes arabes.
Il a malheureusement, parmi des scènes
d'amusante et bonne comédie, des parties de
mélo.
8"
A l'Académie des Sciences
morales et politiques
090
Palmarès
Le prix d'histoire Ledissez de Penanrum
(2.000 francs) a été décerné à M. Fr. Char-
les-Roux, ministre de France à Prague, pour
son ouvrage sur les Echelles de Syrie et de
Palestine au dix-huitième siècle. Une men-
tion honorable est accordée à M. Julien
Franc pour son livre sur la Colonisation de
la Mitidja.
M. Lucien Saint en France
M. Lucien Saint, accompagné de ses chefs
de cabinet civil et militaire, venant en
France ainsi que nous l'avons annoncé, est
monté à bord du courrier de France avant-
hier salué paf toutes les autorités. Les
troupes de Casablanca présentaient les ar-
mes. A 15 h. 40, le paquebot leva l'ancre
pour Marseille où il est attendu demain.
Le voyage du Sultan
f'
Une visite au maréchal Lyautey
Le sultan du Maroc viendra à Nancy le
mardi 6 août prochain, accompagné de sa suite.
Le souverain se rendra au château de Thorey
où il sera l'hôte du maréchal Lyautey, qui y
reçut déjà Moulay Youssef en 1926.
.1. -
Après l'affaire d'Ait-Yakoub
-
Afin d'éclairer le Parlement sur les con-
ditions dans lesquelles se poursuivait au Ma-
roc l'œuvre de la pacification, la commis-
sion de l'armée délégua M. le pasteur protes-
tant Autrand, député conservateur du Cher,
pour visiter le front marocain et examiner
la question militaire qui se posait au Maroc.
Arrivé le 9 juillet, M. Autrand se mit en
devoir de parcouiir le front marocain; pen-
dant dix jours, il visita les points essentiels
de notre armature.
Au retour de ce dur voyage, M. Autrand
a fait la déclaration suivante :
« Je viens, dit-il, de parcourir le front où
J'ai pu voir le Maroc militaire et le Voir
avec une telle intensité que j'ai été empêché
de voir le Maroc économique.
te Dites, d'ailleurs, que je n'en fais nul
grief à ses chefs, car j aime les gens qui
ont la passion de leur métier.
« J'etais très frappé, continua-t-il, par le
développement extraordinaire du Maroc, par
sa richesse, et j'estime qu'il est en très
bonnes mains avec M. Saint qui est un rési-
dent général à la fois avisé et ferme, averti
et résolu et bien secondé par le général No-
guès.
« Je suis aussi dans l'admiration de nos
«oldats et de notre corps d'officiers qui est
rempli de l'esprit de devoir et qui a la vo-
catton marocaine. A cet égard, il serait de
plus en plus désirable qu'on envoie au Ma-
roc des officiers qui aiment la colonisation
et qui ne viennent pas par simple obliga-
tion, y faire un séjour ae deux ans.
« Il faudrait consentir à nos officiers les
avantages matériels indispensables.
« Au point de vue de la sécurité du Maroc,
le Parlement a été un peu ému des affaire^
d'Aït-Yakoub. Le peuple français, après le
cataclysme de 1914, est peu disposé à verser
ici le sang de ses fils. Cependant, il ne faut
pas que les incidents malheureux cachent la
grandeur de l'œuvre de colonisation qui
s'accomplit au Maroc ; il faut la poursuivre
en évitant les aventures, mais en achevant
par une politique habile et par une stratégie
prudente, l'œuvre d'attraction qui sera un
des fleurons de la couronne de France. »
Des Tunisiens visitent la France
» 1
Une caravane d'environ cent quatre-vingts
Tunisiens, appartenant tant au monde des af-
faires qu'aux milieux intellectuels, a, sous 1 égi-
de de l'Association des Anciens Elèves du
Lycée de Tunis, visité Toulouse, et va pour-
suivre son voyage à travers la France. Des
réceptions cordiales ont été ménagées aux visi-
teurs par la municipalité de Toulouse, par
l'Association des Anciens Elèves du Lycée de
Toulouse, et par de nombreuses personnalités.
Ils ont visité les monuments, musées, jardins et
sont partis, avant-hier, pour Luchon, où ils
doivent passer la journée avant de se rendre à
Bordeaux.
Le théâtre parisien"
en Afrique du Nord
M. Karsenty, l'éminent impresario des ga-
las Karsenty dont nous avons tous les ans
ici loué les succès légitimes vient de rentrer
de sa tournée annuelle en Afrique du Nord.
Rien n'est plus louable que son entreprise
de rénover la routine et la nonchalance où
se complaisaient les scènes nord-africaines
au détriment du public colonial sevré des
meilleurs productions de l'esprit dramati-
que.
Avec le parti pris d'avance de ne faire re-
présenter que les dernier succès de la saison
parisienne, et avec le concours d'artistes
consacrés à Paris, M. Karsenty a réalisé de
brillantes soirées de galas qui ont régalé les
nombreux' amateurs de théâtre.
Cette entreprise est certainement une des
plus utiles pour la propagation de la pensée
et du prestige français. Et si l'on a un re-
gret à exprimer c'est celui que la presse ma-
rocaine vient de faire entendre pourquoi
le Maroc est-il privé de ce plaisir?
Souhaitons qu'à la saison prochaine M.
Karsenty aura organisé un programme en
faveur du pays du Protectorat et que la po-
pulation de l'empire chérifien sera initiée
aux charmes de quelque chef-d'œuvre de M.
Lucien Dcscaves comme les Fruits de
V Amour.
Roianei KUmsa-RHata.
Un importante réunion
-0-b. -
Les viticulteurs de France
et d'Algérie à Montpellier
Pour étudier les moyens propres à conci-
lier les intérêts des viticulteurs de la Mé-
tropole et de l'Afrique du Nord, a eu lieu
aujourd'hui à Montpellier une importante
assemblée réunissant les représentants de
toutes les grandes associations viticoles de
France et d'Algérie. La Confédération géné-
rale des viticulteurs est représentée par trois
délégués, l'Algérie par deux et la Champa-
gne, le Cognaçais, la Gironde, la Rourgo-
gne, l'Alsace et le Centre, chacun par un.
Cette réunion devait avoir lieu à Narbon-
ne, mais Montpellier a été finalement choisi,
sur l'insistance de M. Lambry, préfet de
l'Hérault, anciennement préfet d'Oran, qui a
conservé les meilleures relations avec les
viticulteurs d'Algérie.
L'ANTENNE COLONIALE !
La liaison avec l'Indochine
L'importance économique de notre colonie
de l'Indochine crée pour l'administration
des P. T. T. et pour le gouvernement géné-
ral de l'Indochine, l'obligation d'établir avec
la Métropole des communications électriques
rapides.
La construction des postes de T. S. F. de
Saïgon et d'Hanoï a déjà permis au trafic
télégraphique franco-indochinois de s'affran-
chir du passage par le réseau des câbles
étrangers et la situation, à ce point de vue,
peut être considérée comme satisfaisante.
Par contre, rien de bien pratique n'a été
fait jusqu'ici en matière de radiotéléphonie
entre la France et l'Indochine. Sans doute,
ces expériences effectuées en 1928 ont permis
d'établir entre Paris et Saïgon une communi-
cation au cours de laquelle le Gouverneur
général de l'Indochine a pu entendre dis-
tinctement, de son poste d'abonné, installé
dans son cabinet de travail, la voix de di-
vers correspondants qui lui téléphonaient de
Paris. Mais il s'agissait là d'une communica-
tion unilatérale.
Des expériences ultérieures ayant permis
d'affirmer, sans aucun doute possible, que
les liaisons bilatérales satisfaisantes pou-
vaient être établies, l'administration des
P. T. T. a déposé un projet de loi en vue
d'obtenir les crédits nécessaires pour doter
le centre d'émission de l'Etat, en construc-
tion à Pontoise, des appareils les plus per-
fectionnés qui permettront d'assurer une liai-
son radiotéléphonique avec toutes nos colo-
nies. -
Mais, partisan des réalisations immédia-
tes, M. Germain-Martin ne veut pas atten-
dre, pour doter l'Indochine d'une liaison ra-
diotéléphonique avec la Métropole, le délai
ci au moins un an reconnu nécessaire pour
l'obtention des crédits et l'achèvement des
centres d'émission de l'Etat.
C'est pourquoi il vient de décider l'établis-
sement, entre Sainte-Assise et Saïgon, d'une
liaison radiotéléphonique analogue à celle
qu'il a fait établir récemment entre Sainte-
Assise et Huenos-Aires.
Un projet de convention a été conclu avec
la Compagnie (;énérale de T. S. F. L'ou-
verture du nouveau service est prévue pour
le mois de novembre, dès que les installa-
tions nécessaires seront terminées à Saïgon,
et il continuera de fonctionner jusqu'à ce
que le poste d'Etat vienne se substituer à
celui de la Compagnie.
Le tarif applicable à l'unité de conversa-
tion (3 minutes) sera, au début, de 510 fr.
français.
Au Radio-Club de Saïgon
Nous relations, ces jours derniers, la fête
organisée par les membres du Radio-Club de
Saïgon. Voici le menu du banquet :
Consommé Electrolytique
Poisson Grillé Sauce Filament Plaque
Petites Princesses Entretenues
Lapereau des Champs Prise de Terre
Tournedos Nid d'Abeilles
Petits Pois Electrodynamiques
Chapon Rôti Broche de Lampe
Roquefort Haute Fréquence
Glace Philibs Radio
Corbeille Amateurs
Café-Filtre Haute Tension
Liqueurs Excitation
Champagne Muntm Oscillateur
Nous dédions ce menu à M. Germain-
Martin, qui travaille si utilement aux rela.
tions radiophoniques de la France avec l'In-
dochine, afin qu'il sache (s'il ne le savait
déjà) que les sans-filistes de Saïgon sont
gens d'esprit.
Dépêches de rtndcchine
-
Au Yunnan
Le général Long run et le général flou
Ymt Yu sont aux prises dans la région de
Yang S'tin à une journée de marche de
Yunnanfou. Des rumeurs conttadictoire.s
circulent dans la ville sur l'issue du com-
bat. Le général Long Yun a déclaré dans
fin communiqué officiel qu'il avait l'avan-
tage. La défense de la capitale est rcnlor-
cée. Le Consul confirme que la commu-
nauté franco-annamite n'est pas menacée.
La voie ferrée est libre el le trafic normal
est assuré.
(Indopacifi.)
La France, l'Indochine
et la Chine
Les pourparlers sino-annamites ayant mon-
tré que des divergences de vues continuaient
à se manifester, M. Martel partira vraisem-
blablement le 26 juillet en remettant la
continuation de la conférence à l'automne
prochain.
L'opium
A Paris
Le brigadier Martin a arrêté, sur le pont -le
nillnnoourt, le chinois Tchang Sun, 37 ans, de-
meurant 25. boulevard de (la République, à Cha-
tou, travaillant dans une grande usine d'auto-
mobiles de HiHllncourt; cet étranger avait sur
lui un kilo d'opium, qu'il portait dans une fu-
merie de Boulogne.
A Toulon
Le tribunal cOM'cclionndl a condamné à ouinze
jours de prison et mille francs d'amende, la
dame Anaïs Bouquet qui tenait une fumerie,
d'opium fréquentée 'par des oflieiers de mArine.
131.1 e avait déjà été poursuivie et condamnée pour
les mêmes motifs.
La croisière du Duquesne
qe~
Le croiseur Duquesne est arrivé le 16 juil-
let a Port-Saïd. 11 en est reparti le 11) pour
Alexandrie, où il doit séjourner jusqu'au 25
et se rendre ensuite à Bizerte.
Le Duquesne quittera Bizerte le 2 août,
ayant terminé, sa belle croisière de six mois
autour de l'Afrique. Il ralliera alors Brest,
ou son arrivée est prévue pour le 10 açût.
1 TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 19 juillet, îe taux de la piastre à
SAigon était de 11.35.
LA SITUATION AGRICOLE
DE LA COTE-D IVOIRE EN 1928
1. « - -
APERÇU GENERAL
DE L'ANNEE AGRICOLE
Les trois principales cultures industrielles de
la colonie sont celles du cacaoyer, du caféier
et du palmier à huile.
Les exportations de cacao ont atteint, en
1926, 14.515 tonnes ; la production s'est ac-
crue en cinq ans dans la proportion de 360 ;
de nouvelles régions du Centre et de l'Ouest
(cercles de Lahou, des Gouros, de Daloa, de
Sassandra) se sont ouvertes récemment à cette
culture qui, au début, s'était cantonnée dans
l'Indénié. D'autre part, l'effort de colonisa-
tion européenne se porte également sur la cul-
ture du cacaoyer ; en 1928, sur les 24.277
hectares de concessions agricoles accordées,
63 avaient en vue la culture du cacao, en
association, pour la plupart, avec celle du
café.
- - - - -
L état de 1 ensemble des plantations est bon;
l'action des services agricoles de la colonie
s'exerce sur les planteurs indigènes pour leur
apprendre le choix des terrains, les espace-
ments nécessaires, les soins d' entretien, la pré-
paration du cacao ; en fait, la qualité moyenne
du produit est bonne.
La culture du caféier se développe parallè-
lement à celle du cacaoyer ; les demandes de
concessions ayant pour but cette culture, les
demandes de semences et de plants à la station
de Bingerville se font de plus en plus nom-
breuses. Elle intéresse actuellement surtout les
colons européens, mais les indigènes commen-
cent à s'y adonner. Un effort particulièrement
important se poursuit dans le cercle du Baoulé
grâce à la Société de prévoyance qui possède
de vastes pépinières, distribue des plants aux
indigènes et a créé elle-même une plantation
de 100 hectares. Les variétés « Libéria » et
« Gros Indénié », résistantes au scolyte, sont
particulièrement répandues dans la zone fores-
tière, et le type « Kouilou » dans les cercles
de l'Ouest.
L'exploitation du palmier à huile continue à
rester presque entièrement entre les mains des
indigènes, et le centre de Dabou, le plus gros
producteur de la colonie, est le terrain d'essai
de la substitution des procédés d'extraction
mécanique aux moyens primitifs indigènes.
Cette région a. en 1928, pour la première fois,
produit 61 tonnes d'huile de palme, à moins
de 5 d'acidité. Près de 200 pressoirs sont
entre les mains des indigènes, et d' autres sont
commandés. Enfin, la Société de prévoyance
de Dabou a acheté un groupe concasseur monté
sur camion, qui doit fonctionner cette année en
allant de village en village traiter les noix pour
en extraire les amandes.
La situation des cultures viorières indigènes
a été satisfaisante en 1928 ; on constate une
augmentation sensible de la production d'igna-
mes dans les cercles de Baoulé et de Kong,
et de riz dans les cercles de Lahou, Guiglo et
de Kong.
En ce qui concerne la colonisation euro-
péenne, 24.277 hectares de concessions ont été
accordés en 1928. Ces concessions se répar-
tissent ainsi, comme cultures : 15.165 hectares
pour le cacaoyer, le caféier et le colatier ;
7.336 hectares pour le palmier à huile ; 1.188
hectares pour le sisal ; 198 ha. pour les kapo-
kiers ; 195 ha. pour l'hévéa ; 195 ha. pour
les plantes à parfum. Sur le total de 24.277
hectares, 9.237 ha. représentent des exploita-
tions inférieures à 200 ha. accordées en grande
partie à des indigènes.
STATIONS AGRICOLES
La colonie possède trois établissements agri-
coles : la station de Bingerville, l'école de
vulgarisation de Soubré et le potager de Dim-
bokro.
Le programme de la station agricole de
Bingerville comprend : la multiplication des
plantes industrielles, la sélection du cacaoyer
et du caféier, l'étude des plantes de couver-
ture, l'instruction des apprentis moniteurs agri-
coles.
En fin 1928, les pépinières de la station
comprenaient : 10 Pépinières de germination ;
semis pour 200.000 plants de caféiers, pour
20.000 plants de cacaoyers, pour 15.000
plants de colatiers et pour 3.000 plants d'ar-
bres fruitiers ;
2° Pépinières de repiquage : 43.250plants
de palmiers à huile, 39.350 plants de caféiers,
50.000 arbres fruitiers, 20.000 végétaux d'or-
nement, 2.500 colatiers.
Au cours de l'année, les principales ces-
sions de la station ont porté sur : 170.585 ré-
gimes de palme, 72.850 plants de caféiers,
38.450 plants de palmiers à huile, 16.342 ca-
bosses de cacao pour semence, 3.180 plants
de cacaoyers, 6.610 kilos de cacao, 1.910
plants d'arbres fruitiers. Ces chiffres sont en
très notable augmentation sur ceux de 1927,
notamment en ce qui concerne les cessions de
plants de caféiers, de régimes de palme et de
cabosses de cacao vendues pour la semence.
Parmi les études entreprises l'an dernier à
la station, il convient de citer, en ce qui con-
cerne le palmier à huile, les observations sur
la capacité de cueillette d'un homme par jour-
née de travail ; il a été établi que, pour une
palmeraie constituée en majeure partie par des
palmiers à fûts élevés, un homme pouvait ré-
colter journellement 200 à 250 kilos tic ré-
gimes, soit, en tenant compte d un rendement
de 55 %, de 110 à 137 kg. 500 de fruits.
D'autre part, un essai d'extraction d'huile au
pressoir a permis d'obtenir avec des fruits trai-
tés immédiatement après récolte, de l'huile à
0,95 d'acidité.
En outre, de quelques observations sur la
fermentation du cacao, la station a commencé
l'amorce d'une sélection du caféier qui per-
mettrait d'avoir, dans l' avenir, des plants très
productifs donnant un produit homogène, mar-
chand, et satisfaisant aux goûts de la clientèle
Pour cela, des études ont été faites sur di-
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