Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-07-20
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 juillet 1929 20 juillet 1929
Description : 1929/07/20 (A30,N112). 1929/07/20 (A30,N112).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280587j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
TRENTIEME ANNEE. No 112.
LE NUMERO : 80 CENTIMES SA M LDI Soin, ;!(I .J\ II.I.KT I®.
JOURNAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration*
M, IN M HUlt-TMNr
PARIS a-)
TÉLtPH. s LOUVM IMV
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Les Annales Coloniales
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IBONNEMENTS
avec la Revue tnrnsnell* t
Un ne 6 mois 3 M.
France et
Celeniet ISO • 100. 50 »
Étranger 240 » 125 » 70 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
L'assistance médicale
et l'hygiène en Guadeloupe
Au premier rang des travaux de recons-
truction qui s'imposent immédiatement dans
notre Colonie cyclonée de la Guadeloupe,
figurent tous ceux qui concernent l'assis-
tance médicale et l'hygiène de notre colo-
nie.
Le cyclone du 12 septembre 1928 a
très gravement endommagé l'hôpital de
Pointe-à-Pitre et l'hospice de Basse-Terre.
Ces deux bâtiments étaient déjà vétustés :
leur état de délabrement a encore été accru
par le cataclysme de l'an dernier.
Lorsque notre ambassadeur à Washington,
M. Paul Claudel, fut envoyé en mission
extraordinaire à la Guadeloupe, au lende-
main du cyclone, par le Gouvernement de
la République, pour y porter réconfort et
secours aux populations, il visita avec M. le
gouverneur Tellier, M. le député Graeve et
moi-même, l'hôpital de Pointe-à-Pitre et fut
si douloureusement ému par l'extrême mi-
sère de ce qu'il voyait, que cette exclama-
tion lui échappa : « Je n'ai rien vu de plus
a lamentable même dans les lazarets reculés
« de la Chine 1 9 Aussi consigna-t-il dans
son rapport, parmi les premières répara-
tions à ordonner, la réorganisation complète
des hôpitaux et organisations sanitaires de
la Guadeloupe. -
Cette préoccupation fut tout de suite celle
du Conseil Général de la Colonie. Par l'or-
gane de ses rapporteurs du budget local,
MM. Romana, Bouverat et Tirolien, comme
par l'action de son président, M. J. Archi-
mède, cette Assemblée coloniale prit l'ini-
tiative, dès les mois qui suivirent le cy-
clone, de voter sur les droits de sortie, sur
les rhums et tafias un relèvement de 2
qui, approuvé par le Ministre des Colonies
et le Conseil d'Etat, permit de doter de
1.200.000 francs environ le budget sup-
plémentaire des oeuvres médicales et sociales
en Guadeloupe.
Déjà, depuis plusieurs années, sur mon
initiative, le Ministère du Travail, de l'As-
sistance et de l'Hygiène avait consenti à
doter la Guadeloupe, sur les fonds gérés par
la Commission du Pari Mutuel, des subven-
tions qui, entre 1925 et 1929, se sont été
vées à plus de cinq cent mille francs. Cette
année encore, grâce à la haute sympathie
de M. Loucheur, grâce à la bienveillante vi-
gilance de M. le président Paul Strauss,
grâce enfin au dévouement constant de
M. le secrétaire-général André Bénazet, j'ai
pu obtenir qu'une nouvelle subvention de
250.000 francs soit mise à la disposition
de la Colonie pour construire dans les
communes des dispensaires et des ambu-
lances permettant d'assurer les premiers
soins aux malades des villages et des cam-
pagnes avant leur évacuation éventuelle sur
les formations sanitaires de Pointe-à-Pitre
et de Basse-Terre.
Mais ces formations sanitaires elles-mêmes
ont besoin de capitaux beaucoup plus impor-
tants pour être relevées des ruines du cy-
clone et adaptées aux conditions indispen-
sables de la science médicale moderne.
Comme l'a fait savoir dans un récent rap-
port le Chef du Service de Santé de la Co-
lonie, le très distingué docteur Passa, à
M. le Gouverneur de la Guadeloupe, « un
groupe sanitaire complet s'impose à Poin-
« te-à-Pitre, il doit réunir sur les hauteurs
a orientales de la ville tous les services
« médicaux : hôpital avec pavillon de ra-
« diologie annexé aux salles d'opérations,
« maternité avec salles de consultations de
a grossesse et de nourrissons, dispensaire. »
M. le Gouverneur Tellier a conclu dans le
même sens dans le programme de recons-
truction adressé ces jours derniers au Dépar-
tement : « C'est, écrit-il, le premier travail
« à entreprendre sur les fonds donnés par
« la Métropole pour venir en aide à la po-
c pulation sinistrée. Edifié sur une hauteur
« dominant la ville, ce groupement sera le
t témoignage de l'intérêt maternel que porte
« la France à ses enfants de la Guade-
« loupe; il permettra de lutter contre la
« morti-natalitè et la mortalité infantile
a qui font tant de victimes dans la Colo-
t nie. i
D'autre part, pour l'hôpital du Camp-
Jacob, situé dans les hauteurs de Saint-
Claude, et qui est depuis toujours le véri.
table centre sanitaire de La Guadeloupe,
M. le médecin-chef Passa prévoit après
cyclone le programme de reconstruction sui-
vant :
1° Une salle d'opérations moderne, avec
radiologie annexée, la seule salle actuelle
devant être réservée aux opérations septi-
ques;
20 Un groupe électrogène indispensable
pour les opérations d'urgence faites la nuit;
3° Un pavillon d'isolement;
4° Un pavillon pour le logement des in-
firmiers, 1 école d'infirmiers prévue par les
règlements n'ayant jamais été ouverte par
suite du manque de logements;
5° La reconstruction de la buanderie-sé-
choir effondrée le 12 septembre 1928.
Enfin dans les communes et dépendances
He la Guadeloupe, le Chef du Service de
Santé et le Gouverneur signalent au Minis-
tre la nécessité de deux ambulances-hôpi-
taux aux Iles de Saint-Martin et de Saint-
Barthélemy ainsi qu'à celles des Saintes
(Terre de Haut et Terre de Bas), complè-
tement déshéritées au double point de vue
médical et pharmaceutique. -
Le Chef du Service de Santé appelle en-
core l'attention du Gouvernement sur la très
médiocre organisation du personnel. « Une
t sage-femme devrait être attachée à chaque
« ambulance et à chaque dispensaire des-
« servi par un médecin résident. Les
t trente-six sages-femmes exerçant dans 'a
« Colonie n'ont qu'un diplôme local : faute
a de maternités, les cours faits aux élèves
a sages-femmes (deux ans de cours suivis
« d'un examen passé devant le Jury Médi-
« cal de la Colonie) gardent un caractère
« théorique. La pratique manque fâcheuse-
« ment dans les études. La création de Ma-
« ternités doit obvier peu à peu à ces
« errements, »
Si l'on sait qu'il meurt en bas âge plus
de 70 des enfants qui naissent à la
Guadeloupe chaque année, l'on compren-
dra toute la tragique gravité de l'appel jeté
à la Métropole par les pouvoirs publics d'une
Colonie de plus de 220.000 habitants!
Anormale - aussi est la condition du per-
sonnel infirmier de l'Assistance médicale.
« Ce personnel, écrit le docteur Passa, est
« quasi inexistant. Les infirmiers ou inlir-
« mières sont peu au courant d'un métier
« qu'ils n'exercent qu'occasionnellement,
« quelques heures par semaine, leurs occu-
« pations ordinaires étant ailleurs (petits
a boutiquiers, cordonniers, etc.). Il serait
a inutile de multiplier dans la Colonie am-
« bulances et dispensaires, si l'on ne pou-
c vait pas mettre un bon infirmier à la dis-
« position de chaque médecin appelé à ser-
a vir dans ces formations sanitaires. »
Appuyant vigoureusement les observa-
tions du Chef de Service de Santé, M. le
Gouverneur Tellier ajoute qu'à la Désirade
(île de l'archipel guadeloupéen) a la Lépro-
« serie a été détruite ou à peu près. Il faut
« la reconstruire et y créer une section dans
« laquelle seraient placés des lépreux chez
« qui, à la suite d'injections de cholnioa-
« gra, on constate un arrêt de la maladie.
« L'humanité commande de ne pas laisser
« en contact avec les autres malades ces in-
« fortunés et de leur assurer le bénéfice de
41 l'amélioration obtenue. »
Enfin pour Pointe-à-Pitre, centre com-
mercial et maritime de la Colonie, M. le
Gouverneur TelUer demande qu'on réorga-
nise sanitairement cette ville de 30.000 ha-
bitants, « qu'on en fasse une ville habita-
« ble, dotée de toutes les installations mo-
« dernes d'hygiène dans un cadre vraiment
« digne de la France en face des visiteurs
« et des voyageurs du monde entier. »
Ces cris d'alarme sont graves. Ils méri-
tent d'être entendus par un ministre aussi
agissant et aussi humain que M. Maginot.
Le Parlement a voté l'an dernier, à l'appel
des représentants parlementaires de la Gua.
deloupe, une subvention extraordinaire de
Cent Millions, destinée à la réparation et
à la remise en état de la colonie cyclonée.
C'était là un geste généreux, mais qui doit
être suivi d'effet.
M. le député Graeve, dans le discours ner-
veux et incisif qu'il a prononcé ces jours
derniers à la Chambre des Députés, a fait
,remarquer, sans être contredit, que l'excès
d'un contrôle mal compris (et d'ailleurs peu
constitutionnel) avait « bloqué » à peu près
complètement jusqu'ici, c'est-à-dire jusqu'à
dix mois après le cyclone lui-même, la mise
en œuvre de la subvention votée par le Par-
lement français.
Cette situation ne peut s'éterniser. Elle
crie justice et réclame l'action. N'oublions
pas que la France est comptable de la si-
tuation matérielle et morale de ses deux An-
tilles dans cet amphithéâtre des nations qui
s'appelle la Méditerranée Américaine. Ce
dont nous avons besoin en Guadeloupe en
matière sanitaire, ce n'est pas d'obstruction
mais de reconstruction. Nous sommes
convaincus qu'après avoir lu cet article,
M. Maginot fera, sans tarder, le nécessaire
contre l'obstruction et pour la reconstruc-
tion.
Bérenycr,
Sénateur de la Guadeloupe, Ambas-
sadeur de France, Rapporteur des
Commissions des Finance. des
Affaires étrangères et des Colonies.
Communisme colonial
.1.
? Un nouveau grand complot communiste vient
d'être découvert, pour le 1er août prochain,
date prévue d'une manifestation « grandiose ».
L'instruction conduite par M. Peyre, spé-
cialiste communiste du cabinet d'instruction de
la Seine, prévoit la possibilité de l'extension
de son travail aux colonies. Il aurait même
trouvé des pièces au siège de la section Colo-
niale du parti communiste, 120, rue Lafayette.
L'Echo de Paris, bien placé à la Préfecture
de police et au Palais de Justice ajoute :
Cette section, on en a eu récemment la prove
par quelques pièces d'archives tombées entre
les mains de la police, n'avait d'autre but que
de faire dans nos possessions d'outre-mer la
plus abominable des propagandes antifrançai-
ses. Tous les troubles coloniaux de ces der-
niers temps, ces indigènes qu'on essayait de
soulever, contre la mère-patrie, ont été fomen-
tés dans celle officine empoisonnée.
Quels troubles ?
Jamais, Dieu merci, les colonies françaises
n'ont été aussi calmes depuis plusieurs années,
et l'on ne fera croire à personne que les indi-
gènes du Congo dont nous parlait notre ami
Etienne Antonelli, avant-hier, ont à la fin de
l'an dernier, cédé à une campagne com-
muniste quand ils ont entrepris leur petit mou-
vement beaucoup plus sauvage que politique.
NOS ILLUSTRÉS
l' 1
Nos abonnés recevront la semaine pro-
chaine un numéro des Annales Coloniales
Illustrées, consacré à la Tunisie.
Bonne besogne
A
M. Lucien Saint s'embarque au-
jourd'hui, à l'heure à laquelle pa-
raîtront ces lignes, à Casablanca
pour la France.
Il a presque six mois d'administration
marocaine. Un peut faire le point de son
action dans l'empire chérifien.
De quelque coté que Ion regarde, il est
impossible de ne pas se féliciter de l'utile
besogne qu'il a accomplie là-bas. L'expé-
rience tunisienne lui pour lui la bonne école
des affaires musulmanes comme l'expérience
préfectorale fut pour lui la bonne école de
t'administration sage, pondérée et, aussi,
pleine d'initiative et d'activité, comme il en
fit preuve dans l'Aisne, car il est resté le
modèle des grands préfets des régions dé-
vastées et libérées,
M. Lucien Saint a eu avec les populations
françaises et indigènes la plus iteureuse des
prises de contact. Il a su résoudre quelques
problèmes irritants dans L'économique et la
politique à la satisfaction générale, ce qui
est rare. Le discours qu'il a prononcé à la
session du Conseil du Gouvernement du pro-
tectorat marocain et que seules dans la
presse, les Annales Coloniales ont reproduit
in-extenso le lendemain même, donne lu-
mineusement les grandes lignes de son
programme.
j e ne laisserai pas de côté l'œuvre
de pacification. Il a été dit, au Parlement
et dans le public, il a été écrit un peu par-
tout, peut-être ici-même, beaucoup d'inexac-
titudes ou d'erreurs. La. politique s'en est
mêlée; des coloniaux incontestés comme le
sympathique M. Edouard Daladier ont
cherché derrière l'affaire d'Aït Yacoub à
toucher le Gouvernement. Mauvais terrain
d'attaque où le sable mouvant des scrutins
n'a même pas permis en fin de compte à
une opposition tenace de se compter une fois
de plus. Mais ce qui reste des débats c'est
que M. Lucien Saint a agi en plein accord
avec le Gouvernement tout entier et parti-
culièrement avec le ministre des Affaires
étrangères, qu'il n'y a, qu'il ne peut y avoir
deux politiques au Maroc. Tout le monde
estime sans distinction d'opinion que le Ma-
roc doit être un sous l'autorité du sultan, que
les dissidents sont une menace non seulement
pour les colons, mais encore et surtout pour
les paisibles tribus qui ne demandent qu'à
vivre tranquillement et que nous devons pro-
téger sous peine de les laisser piller et as-
sassiner.
Il n'y a pas de Maroc utile et de Maroc
inutile. Il y a un Maroc, comme il y a une
Algérie, une France, une Europe. Je ne vois
pas bien la France avec un îlot insalubre
grand comme quatre ou cinq départements,
entre les mains de bandes à Bonnot à défaut
des Grandes Compagnies de la guerre de
Cent Ans. Je vois, avec regret, l'Eu-
rope, pas encore unifiée avec quelques
foyers d'incendie, heureusement de plus en
plus restreints et soumis à l'action bienveil-
lante et tutélaire du pompier de service, la
Société des Nations.
/C ne comprendrais pas le Maroc ayant
moins besoin d'ordre et de paix que la
France ou l'Europe.
M. Lucien Saint n'est pas, et ne peut pas
être quoi qu'il ait dit lui-même, quoi qu'on
en ait répété après lui, le continuateur
de tel ou tel de ses prédécesseurs. Il a une
personnalité trop marquée, une intelligence
trop vive, une volonté trop forte pour ne pas
être lui-même et agir à Rabat à sa propre
manière.
Marcel ftuedet.
M. Lucien Saint et le Sultan
.t.
A l'occasion du prochain séjour à Paris du
sultan du Maroc, M. Lucien Saint, résident
général de France à Rabat, offrira une garden-
party dans les jardins du Cercle interallié le
31 juillet.
- -
La radio-scolaire
»♦ 1
Sous l'impulsion de M. Lucien Saint, Ré-
sident général au Maroc, la Direction géné-
rale de l'Instruction publique procurera aux
colons le moyen d'instruire leurs enfants à
domicile.
Le colon, cet opiniâtre et pacifique conqué-
rant de la brousse, habite généralement à
20, 30 ou 40 kilomètres de tout centre sco-
laire.
Ses enfants ont besoin de s'instruire et
c'est la T.S.F. qui va le leur permettre sans
se séparer de leurs parents tant qu'ils se-
ront encore jeunes.
Dès que les rudiments de l'instruction -
à lire et à écrire auront été donnés aux
tout petits la radiophonie marocaine diffu-
sera d'abord une classe d'.ne heure et son
onde portera par tout le vieil empire chéri-
fien la voix qui instruit sans cesser d'amu-
ser, Et d'ici un an, grâce aux ondes ultra-
courtes relayées sur 414 mètres une classe
de trois heures pourra être diffusée.
Le Sultan en France
-
Poursuivant son voyage dans le sud-ouest
de la France, le sultan du Maroc, accompa-
gné de son précepteur, Si Manuneri et de M.
Poncet, Commissaire du Gouvernement, est ar-
rivé à Superbagnères, où il a séjourné pendant
une semaine. Le souverain, enthousiasmé par
le panorama pyrénéen qui s'étend autour du
plateau, a manifesté le désir de faire quelques
excursions à pied. En compagnie de sa suite,
Si Mohammed Ben Youssef s'est rendu notam-
ment à la cascade du Lys et au lac d'Oo, où
il a pris part à un pique-nique. Le Sultan a
été ensuite l'hôte de Biarritz poaar trois jours.
Il est retourné hier à Supeituignères, où
S. Exe. El Mobi le rejoindra, venant de
Vichy. Jt
Le Centenaire
de l'Algérie française
.8.
Au Comité de propagande
Le comité national institué pour associer
la France entière à la célébration du Cen-
tenaire de l'Algérie française s'est réuni,
au ministère de l'Intérieur, sous la prési-
dence de M. Albert Lebrun, vice-président
du Sénat.
La commission d'exécution cliaigée de pré-
parer le programme des travaux du comité
et de rechercher les moyens d'exécuter ce
programme, a communiqué au comité les
préoccupations qui avaient orienté son œu-
vre, puis le général Féraud lut le rapport
préparé par la commission d'exécution.
Après un échange de vues, où diverses
questions de détail furent exposées, un or-
dre du jour fut voté à l'unanimité approu-
vant le rapport de la commission d'exécu-
tion, maintenant en fonctions les membres
de cette commission et lui adjoignant les re-
présentants des ministères intéressés.
• •
Par décret du Président de la République
en date du Il juillet 1929, M. Pierre Mor-
tier, homme de lettres, est désigné comme
membre du comité de propagande chargé
d'associer la France entière à la commémo-
ration du Centenaire de l'Algérie.
RUE OUDINOT
»♦ 1
La participation de l'Algérie
à l'Exposition coloniale de 1931
M. Pierre Bordes, gouverneur général de
l'Algérie, a conféré avec M. Maginot, minis-
tre des Colonies, et le maréchal Lyautey, com-
missaire général de l'Exposition coloniale au
sujet de la participation de l'Algérie à la gran-
de manifestation coloniale de 1931.
D' d 1 d" ,
D'un commun accor d , toutes les dispositions
utiles ont été arrêtées pour que l'Algérie
prenne, au milieu des autres exposants, une
place importante et profitable à ses intérêts éco-
nomiques.
M. BORDES AUX ARTS DÉCORATIFS
M. Bordes, gouverneur général de l'Algé-
rie, est allé hier matin visiter, au Musée des
Arts décoratifs, l'exposition du Hoggar, pein-
tures et dessins de M. Paul-Elie Dubois.
.,.
M. Manceron à Paris
M. Manceron, accompagné de sa femme et
de ses filles, est arrivé avant hier soir à Paris,
ayant quitté Marseille à 9 h. 55. Le résident
général en Tunisie se déclare particulièrement
optimiste.
cc A tous points de vue, dit-il, la situation
est bonne en Tunisie. Au point de vue poli-
tique, point d'agitation ; au point de vue
international, c est-à-dire en ce qui concerne
les relations avec les Italiens de la Régence,
on note une détente sensible.
« Vous savez qu'il y a quelques mois des
manifestations quelque peu bruyantes s'étaient
produites. Le calme est revenu, grâce aux ef-
forts du nouveau consul d'Italie.
« L'année s'annonce bonne aussi, économi.
quement parlant. Il a plu, un peu tardivement,
ce qui a gâté légèrement les cultures de cé-
réales. Cependant l'agriculture indigène n' aura
pas à se plaindre. La récolte d'olives sera
extrêmement abondante. Donc aucun point noir
à l' horizon.
« Tout serait parfait si une question sérieuse
ne venait nous préoccuper. A Tunis même, il
s'agit du logement. Là-bas il y a une vraie
crise, pire que cel le qui sévit en France. Les
appartements sont très rares et on paye nor-
malement 3.000 francs par pièce. Il est ques-
tion de faire des habitations à bon marché et
aussi de créer des habitations pour les mili-
taires. Il y a dix ans que je n'étais plus allé
en Tunisie. Depuis un an j'ai étudié ce pays à
nouveau dans son ensemble. Et ce qui m'a tout
d'abord frappé, c'est le développement extra-
ordinaire de la colonisation agricole française.
« Là où jadis il n'y avait que de la brousse,
les colons sont satisfaits des récoltes et ne de-
mandent qu'une chose : avoir plus de terres
à mettre en valeur. Des familles françaises ont
prospéré sous le ciel tunisien et il est probable
que les enfants continueront t'oeuvre des pa-
rents. Ensuite je me suis aperçu que les indi-
gènes vivent maintenant dans une sécurité abso-
lue, s'attachent à la terre et perdent progressi-
vement leurs habitudes nomades.
« L'effort de la France a produit d'heu-
reux résultats. En continuant ainsi, la Tunisie
deviendra de plus en plus prospère. C'est un
avenir magnifique qu'on peut envisager pour
notre beau protectorat. »
Avant son départ pour la France, M. Man-
ceron, au nom du Gouvernement français, avait
remis solennellement aux princes Sidi Et
Mokhtar et Sidi Taiieb, fils du bey, la cravate
de commandeur de la Légion d'honneur.
La cérémonie eut lieu au Palais de la Mar-
sa, en présence du bey, des princes, des minis-
tres et des hauts dignitaires de la cour.
M. Manceron rentrera à Tunis au milieu de
septembre pour assister aux manoeuvres sur la
frontière algérienne.
L'office du vin de Tunis
arje
La Section Vinicolo du Syndicat des Colons
Français en Tunisie, nous informe qu'elle vient
d'installer le bureau de son secrétariat, 17, Ga-
lerie d'Orlcn nf. (Palais-Royal)
La Section Vinicolo est a Taris le représen-
créé p~qr ( 1 (1-
tant de l'Office du Vin do Tunis, créé par dé-
cret bejltcal du 30 juillet 1927. Elle peut pro-
curer aux intéressés tous renseignements sur ia
situation vinicole en Tunisie.
Le chef du secrétariat reçoit à son bureau
tous les mardis de 9 h. A midi et tous les
vendredis de 14 h. fr 17 h., ou sur rendez-vous.
Dépêches de l'Indochine
«♦«
M. Pasquier au Cambodge
Mercredi dernier, le Gouverneur Géné-
ral Pasquier, accompagné du Secrétaire
Général Gruffeuil et du Gouverneur Krau-
theimer s'est rendu à Tra Vinlt uit il a reçu
les notabilités françaises et indigènes ; il
a visité l'hôpital et les installations moder-
nes du centre franco-annamite, les écoles
et les pagodes cambodgiennes, au milieu
d'un grand concours des populations en-
IllOusiflstes, Lf chef des himzcs a assuré le
Gouverneur Général de la loyauté des Cam-
bodgiens de Cochinchine et de leur concours
au développement économique de la Co-
chinchine. Le Gouverneur Général a dé-
claré que sa pius grande bienveillance était
réservée aux Cambodgiens ainsi qu'à tous
les indigènes placés sous la protection de
la France ; il a remercié le bonze du pré-
cieux concours qu'il apporte A l'adminis-
tration française et a annoncé la création
d'un Institut bouddhique destiné d l'ttude
et à la conservation dit bouddhisme.
Le Gouverneur Général s'est ensuite
rendu à Soolrang où il a reçu les fonction-
naires, les colons français et les indigènes
et il a constaté avec satisfaction t'excel-
lente situation politique et économique (te
la province ; il a félicité tous ces bons ou-
vriers de la- paix et de la prospérité et (t
promis d'examiner tout, particulièrement la
question d'adduction d'eau potable, déjà
mise à l'étude,
Condamnation confirmée
La Cour des anpels correctionnels de Sai-
flon a confirmé la condamnation prononcée
le 8 mai dernier par le Tribunal correc-
tionnel contre Nguyen an Ninh accusé
d'avoir organisé une Société secrète dans
tilt but séditieux. En ce qui concerne ses
co-inculpés, il g (t plusieurs atténuations
de peine, prononcées.
Suicide
M. Maurice Morinbot, directeur de la
presse indochinoise, récemment rentré de
congé s'est suiddé,
Aux Indes Néerlandaises
On mande de Weltcvreden A Saigon : A
la plantation Senlool, à l'est de Java, près
de Sourabaija, un employé anglais Simsoa.
(f, été attaqué par un surveillant indigène
pendant la page ; il a été sérieusement
blessé à coups de couteau au côté gauche.
Les témoins indigènes ont dslclarè qu'au
cours d'une violente tlispttte, Simson avait
frappé le surveillant.
Les théâtres
L'imprésario, M. Claude Bourrin s'em-
barquera à Saïgon le 22 courant pour re-
cruter en France ses troupes de comédie
et d'opérette, destinées à jouer dans les
théâtres de Saryon et d'llanol l'hiver pro-
chain.
Au Yunnan
Le combat engagé le 16 aux environs de
Yanglin se développe et semble se rappro-
cher de Yum;an(oll. D'importants mouve-
mcrrts de troupes impossibles A identifier
ont été repérés par les avions de la garni-
son, à 10 Kilomètres environ de la capitale.
Il est difficile d'entrevoir la vérité parmi
toutes les nouvelles contradictoires qui cir-
culent en ville, mais en général, il semble
que le général Long Yun, président du Di-
rectoire ait l'avantage.
Voisinage danger. ux
Une dépêche de Rangoon signale qu'une
violente épidémie de choléra vient d'éclater
en Birmanie. On compte déjà trente morts.
Nous espérons que la contagion ne fran-
chira pas la frontière du Haut-Laos.
4>»
CINÉMA COLONIAL
l' «
De Hollywood à Mombasa
Un cinéaste américain, M. Van Dyke,
parti de Hollywood pour Mombasa, par
New-York, Paris, Gênes et Port-Saïd, a fait
une intéressante relation des raisons et des
difficultés de son voyage:
« Voici quatre mois, dit-il, l'on m'annonça
à Hollywood que j'avais été choisi pour di-
riger une expédition en Afrique et composer
un film inspiré du roman Trader Hom
(Horn le trafiquant). L'entreprise me plut.
Nous irions aux rivages qu'il avait décrits,
nous risquerions d'attraper les mêmes fiè-
vres, d'affronter les mêmes fauves et les mê-
mes tribus d'indigènes que lui. Nous mène-
rions, à notre tour, l'existence du vieillard
qui montait et descendait les fleuves d'Afri-
que en trafiquant.
« Comment régler la question de 1 équipe-
ment ? Emporter plus d une tonne en Afri-
que serait fou, nous avisait-on. Or, nous ne
pouvions réduire notre charge à moins de
quatre-vingt tonnes. Notre générateur de lu-
mière pesait dix tonnes, cinq l'appareil en.
registreur des sons. Restaient l'attirail de la
prise de vues, les lampes à arc, les instru-
ments de laboratoire, les mille et un objets
que requiert un film.
« En vérifiant cette liste, l'importance du
travail m'apparut. Pour la première fois
dans l'histoire du cinéma, j'avais à décou-
viir les commodités d'un studio d'Holly.
wood en un point de l'Afrique Orientale an-
glaise, à transformer la jungle africaine en
studio. Là, j'avais à composer un film, em-
ployant des acteurs américains pour les rôles
principaux, comptant sur l'appétit des fau-
ves, des indigènes et sur un Winchester 405
pour accroître les émotions.
(1 Le 18 mars, nous partîmes d'Hollywood.
Notre troupe comprenait (outre les interpiè-
tes) trois opérateurs, deux électriciens, deux
conseillers techniques, une secrétaire, un
charpentier, un chasseur blanc, un photogra-
phe et ntoi-mfime. Une avant-garde d'hom-
mes d'affaires et de photographes nous pré-
cédait. Les uns préparaient notre entrée à
Mombasa, les autres installeraient à l'inté.
rieur des terres un laboratoire où l'on pour-
rait développer le film et le vérifier. »
L'on voit par ces quelques détails l'im-
portance de l'expédition.
Seuls, les Américains peuvent aborder de
telles entreprises.
Jusqu'au jour où un consortium européen
, mettra fin aux ridicules concurrences que
l'on voit s'essouffler sur un même conti-
t nent.
Pour guérir les noirs
1.'
M, le docteur Brochard, ancien adminis-
trateur en chef des Colonies, après avoir
séjourne quelques mois en Guinée la der-
nière colonie où il était en service pour
y exercer auprès des indigènes, sa profession
médicale a l'intention d'aller en Côte
d'Ivoire pour y traiter, suivant sa méthode,
les noirs atteints d'affections spécifiques ou
pataspecifiques.
&1. le docteur Brochard a obtenu en Gui-
née d'excellents résultats. Ses succès ont été
accueillis avec une vive satisfaction aussi
bien par l'administration locale que par les
représentants des médecines, militaire et ci-
vile. de la colonie où le docteur Brochard
exerça sa bienfaisante profession.
En vacances en Afrique Equatoriale
l' «
M. de Dampierre et deux de ses amis
viennent de débarquer à Douala. Ils ont l'in-
tention de consacrer leurs vacances à la
grande chasse dans le continent africain.
M. de Dampierre et ses compagnons tra-
verseront le Cameroun et reviendront par
l'Ogooué, Leur voyage durera quelques
mois. Ils rentreiont, en effet, en France,
dans le courant d'octobre prochain.
Ce voyage fut décidé brusquement à l'is-
sue d'un dîner cordial, alors que les convi-
ves étaient à Juan-Ies-Pins.
Ajoutons qu'en dehors d'un armement per-
fectionné et complet, les trois Neinrods ont
emporté un appareil cinématographique avec
lequel ils comptent prendre des scènes de
chasse particulièrement suggestives.
-
L'enseignement des indigènes de l'A. E. F'
MM. P. Gramache et A. Dragon, direc-
teurs d'écoles en A. E. F. viennent de pu-
blier à Brazzaville un ouvrage destiné à
l'enseignement indigène dans les écoles de
notre grande colonie africaine.
Cet excellent travail, inspiré d'un esprit
des plus pratiques, rendra des services
éminents à la propagande française en
A. H. F.
EN AUTO A TRAVERS L'AFRIQUE
6.
Un étrange véhicule circulait avant-hier
dans les rues de Paris : une automobile
gréée comme pour une expédition saharienne
et chargée d objets hétéroclites parmi les-
quels on remarquait des animaux exotiques
et notamment un crocodile.
Cette voiture, pilotée par deux automobi-
listes polonais - - le mari polonais et la
femme australienne de naissance vient de
parcourir 98.600 kilomètres à travers l'Afri-
que au cours d'une randonnée qui dura près
de trois ans.
La dernière partie du voyage fut celle qui
conduisit les automobilistes explorateurs,
des Grands Lacs, qu'ils quittèrent au mois
de mars, à Paris, où ils viennent d'arriver.
A la Chambre de Commerce
de Majunga
»♦»
Au cours d'une récente réunion la Cham.
bre de commerce de Majunga a décidé de
délivrer un diplôme aux élèves du cours
de comptabilité qui, de l'avis des profes-
seurs et après classement au concours, l'au-
ront mérité, et d'attribuer à l'élève qui aura
remporté le premier prix à l'examrn un li-
vret de la Caisse d'épargne de 150 francs, et
à l'élève ayant remporté le second prix, un
livret de la Caisse d'épargne de 50 francs.
L'assemblée a ensuite décidé, sur la de-
mande des habitants d'Ambolinoty, de solli-
citer du directeur des P.T.T. la création
d'un bureau de P.T.T. dans cette localité.
-– «elbe-
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
l' 1
Un carnassier de Madagascar
M. Lavadan décrit, dans une note présen-
tée à l'Académie des sciences par M. Mar-
chaI, une nouvelle espèce du genre Euplère
qui n'en renfermait, jusqu'à présent qu'une,
découverte, comme celle-ci, à Madagascar.
Ce sont des animaux qui se rapprochent
beaucoup des genettes.
La fièvre récurrente
M. Roux, lors d'une récente séance, a pré-
senté une note de M. Posse sur la transfor-
mation diastasique de l'acide urique en acide
allantoïquc. M. Mesnil présente un travail
de MM. Ch. Xicollc, Anderson jt Belcour
sur les rapports entre le spirochète marocain
de la fièvre récurrente te porc-épie et les pe-
tits rongeurs.
Le bassin méditerranéen
M. Leconite a offert à l'Académie, de la
part des auteurs, un atlas; du bassin méditer-
ranéen, par M. E. Camus et Mlle A. Camus.
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
L'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres a reçu du Caire un présent du prince
Yousouf Kamal la traduction arabe d'une
géographie de Ptolémée découverte à Cons-
tantinople, et du père Scheil, un texte de
Darius nommant les artistes qui construisi-
rent son palais.
-$a-
AU SENAT
be
PROJET DE LOI
Apurement de comptes au Maroc
\1. !.«Iuis Hill'lllll1., ^arde des Sceaux, mi-
nistre de la Justice a déposé sur le bureau
du SriiaL au nom du imnistre dos Affaires
éli .marres et (lu ministre îles Finances, le
pmjet de loi. adopté par lu Chambre dos
députés, réglementant le mode d'apurr.-
ment des comptes dos comptables des éta-
blissements publies de l'F.lat marocain et.
des budgets municipaux et régionaux, et
portant eréntinn d'une commission locale
marocaine des comptes.
Le projet de loi est. renvoyé à la corn-
mission des Finances.
LE NUMERO : 80 CENTIMES SA M LDI Soin, ;!(I .J\ II.I.KT I®.
JOURNAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration*
M, IN M HUlt-TMNr
PARIS a-)
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Les Annales Coloniales
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France et
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On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
L'assistance médicale
et l'hygiène en Guadeloupe
Au premier rang des travaux de recons-
truction qui s'imposent immédiatement dans
notre Colonie cyclonée de la Guadeloupe,
figurent tous ceux qui concernent l'assis-
tance médicale et l'hygiène de notre colo-
nie.
Le cyclone du 12 septembre 1928 a
très gravement endommagé l'hôpital de
Pointe-à-Pitre et l'hospice de Basse-Terre.
Ces deux bâtiments étaient déjà vétustés :
leur état de délabrement a encore été accru
par le cataclysme de l'an dernier.
Lorsque notre ambassadeur à Washington,
M. Paul Claudel, fut envoyé en mission
extraordinaire à la Guadeloupe, au lende-
main du cyclone, par le Gouvernement de
la République, pour y porter réconfort et
secours aux populations, il visita avec M. le
gouverneur Tellier, M. le député Graeve et
moi-même, l'hôpital de Pointe-à-Pitre et fut
si douloureusement ému par l'extrême mi-
sère de ce qu'il voyait, que cette exclama-
tion lui échappa : « Je n'ai rien vu de plus
a lamentable même dans les lazarets reculés
« de la Chine 1 9 Aussi consigna-t-il dans
son rapport, parmi les premières répara-
tions à ordonner, la réorganisation complète
des hôpitaux et organisations sanitaires de
la Guadeloupe. -
Cette préoccupation fut tout de suite celle
du Conseil Général de la Colonie. Par l'or-
gane de ses rapporteurs du budget local,
MM. Romana, Bouverat et Tirolien, comme
par l'action de son président, M. J. Archi-
mède, cette Assemblée coloniale prit l'ini-
tiative, dès les mois qui suivirent le cy-
clone, de voter sur les droits de sortie, sur
les rhums et tafias un relèvement de 2
qui, approuvé par le Ministre des Colonies
et le Conseil d'Etat, permit de doter de
1.200.000 francs environ le budget sup-
plémentaire des oeuvres médicales et sociales
en Guadeloupe.
Déjà, depuis plusieurs années, sur mon
initiative, le Ministère du Travail, de l'As-
sistance et de l'Hygiène avait consenti à
doter la Guadeloupe, sur les fonds gérés par
la Commission du Pari Mutuel, des subven-
tions qui, entre 1925 et 1929, se sont été
vées à plus de cinq cent mille francs. Cette
année encore, grâce à la haute sympathie
de M. Loucheur, grâce à la bienveillante vi-
gilance de M. le président Paul Strauss,
grâce enfin au dévouement constant de
M. le secrétaire-général André Bénazet, j'ai
pu obtenir qu'une nouvelle subvention de
250.000 francs soit mise à la disposition
de la Colonie pour construire dans les
communes des dispensaires et des ambu-
lances permettant d'assurer les premiers
soins aux malades des villages et des cam-
pagnes avant leur évacuation éventuelle sur
les formations sanitaires de Pointe-à-Pitre
et de Basse-Terre.
Mais ces formations sanitaires elles-mêmes
ont besoin de capitaux beaucoup plus impor-
tants pour être relevées des ruines du cy-
clone et adaptées aux conditions indispen-
sables de la science médicale moderne.
Comme l'a fait savoir dans un récent rap-
port le Chef du Service de Santé de la Co-
lonie, le très distingué docteur Passa, à
M. le Gouverneur de la Guadeloupe, « un
groupe sanitaire complet s'impose à Poin-
« te-à-Pitre, il doit réunir sur les hauteurs
a orientales de la ville tous les services
« médicaux : hôpital avec pavillon de ra-
« diologie annexé aux salles d'opérations,
« maternité avec salles de consultations de
a grossesse et de nourrissons, dispensaire. »
M. le Gouverneur Tellier a conclu dans le
même sens dans le programme de recons-
truction adressé ces jours derniers au Dépar-
tement : « C'est, écrit-il, le premier travail
« à entreprendre sur les fonds donnés par
« la Métropole pour venir en aide à la po-
c pulation sinistrée. Edifié sur une hauteur
« dominant la ville, ce groupement sera le
t témoignage de l'intérêt maternel que porte
« la France à ses enfants de la Guade-
« loupe; il permettra de lutter contre la
« morti-natalitè et la mortalité infantile
a qui font tant de victimes dans la Colo-
t nie. i
D'autre part, pour l'hôpital du Camp-
Jacob, situé dans les hauteurs de Saint-
Claude, et qui est depuis toujours le véri.
table centre sanitaire de La Guadeloupe,
M. le médecin-chef Passa prévoit après
cyclone le programme de reconstruction sui-
vant :
1° Une salle d'opérations moderne, avec
radiologie annexée, la seule salle actuelle
devant être réservée aux opérations septi-
ques;
20 Un groupe électrogène indispensable
pour les opérations d'urgence faites la nuit;
3° Un pavillon d'isolement;
4° Un pavillon pour le logement des in-
firmiers, 1 école d'infirmiers prévue par les
règlements n'ayant jamais été ouverte par
suite du manque de logements;
5° La reconstruction de la buanderie-sé-
choir effondrée le 12 septembre 1928.
Enfin dans les communes et dépendances
He la Guadeloupe, le Chef du Service de
Santé et le Gouverneur signalent au Minis-
tre la nécessité de deux ambulances-hôpi-
taux aux Iles de Saint-Martin et de Saint-
Barthélemy ainsi qu'à celles des Saintes
(Terre de Haut et Terre de Bas), complè-
tement déshéritées au double point de vue
médical et pharmaceutique. -
Le Chef du Service de Santé appelle en-
core l'attention du Gouvernement sur la très
médiocre organisation du personnel. « Une
t sage-femme devrait être attachée à chaque
« ambulance et à chaque dispensaire des-
« servi par un médecin résident. Les
t trente-six sages-femmes exerçant dans 'a
« Colonie n'ont qu'un diplôme local : faute
a de maternités, les cours faits aux élèves
a sages-femmes (deux ans de cours suivis
« d'un examen passé devant le Jury Médi-
« cal de la Colonie) gardent un caractère
« théorique. La pratique manque fâcheuse-
« ment dans les études. La création de Ma-
« ternités doit obvier peu à peu à ces
« errements, »
Si l'on sait qu'il meurt en bas âge plus
de 70 des enfants qui naissent à la
Guadeloupe chaque année, l'on compren-
dra toute la tragique gravité de l'appel jeté
à la Métropole par les pouvoirs publics d'une
Colonie de plus de 220.000 habitants!
Anormale - aussi est la condition du per-
sonnel infirmier de l'Assistance médicale.
« Ce personnel, écrit le docteur Passa, est
« quasi inexistant. Les infirmiers ou inlir-
« mières sont peu au courant d'un métier
« qu'ils n'exercent qu'occasionnellement,
« quelques heures par semaine, leurs occu-
« pations ordinaires étant ailleurs (petits
a boutiquiers, cordonniers, etc.). Il serait
a inutile de multiplier dans la Colonie am-
« bulances et dispensaires, si l'on ne pou-
c vait pas mettre un bon infirmier à la dis-
« position de chaque médecin appelé à ser-
a vir dans ces formations sanitaires. »
Appuyant vigoureusement les observa-
tions du Chef de Service de Santé, M. le
Gouverneur Tellier ajoute qu'à la Désirade
(île de l'archipel guadeloupéen) a la Lépro-
« serie a été détruite ou à peu près. Il faut
« la reconstruire et y créer une section dans
« laquelle seraient placés des lépreux chez
« qui, à la suite d'injections de cholnioa-
« gra, on constate un arrêt de la maladie.
« L'humanité commande de ne pas laisser
« en contact avec les autres malades ces in-
« fortunés et de leur assurer le bénéfice de
41 l'amélioration obtenue. »
Enfin pour Pointe-à-Pitre, centre com-
mercial et maritime de la Colonie, M. le
Gouverneur TelUer demande qu'on réorga-
nise sanitairement cette ville de 30.000 ha-
bitants, « qu'on en fasse une ville habita-
« ble, dotée de toutes les installations mo-
« dernes d'hygiène dans un cadre vraiment
« digne de la France en face des visiteurs
« et des voyageurs du monde entier. »
Ces cris d'alarme sont graves. Ils méri-
tent d'être entendus par un ministre aussi
agissant et aussi humain que M. Maginot.
Le Parlement a voté l'an dernier, à l'appel
des représentants parlementaires de la Gua.
deloupe, une subvention extraordinaire de
Cent Millions, destinée à la réparation et
à la remise en état de la colonie cyclonée.
C'était là un geste généreux, mais qui doit
être suivi d'effet.
M. le député Graeve, dans le discours ner-
veux et incisif qu'il a prononcé ces jours
derniers à la Chambre des Députés, a fait
,remarquer, sans être contredit, que l'excès
d'un contrôle mal compris (et d'ailleurs peu
constitutionnel) avait « bloqué » à peu près
complètement jusqu'ici, c'est-à-dire jusqu'à
dix mois après le cyclone lui-même, la mise
en œuvre de la subvention votée par le Par-
lement français.
Cette situation ne peut s'éterniser. Elle
crie justice et réclame l'action. N'oublions
pas que la France est comptable de la si-
tuation matérielle et morale de ses deux An-
tilles dans cet amphithéâtre des nations qui
s'appelle la Méditerranée Américaine. Ce
dont nous avons besoin en Guadeloupe en
matière sanitaire, ce n'est pas d'obstruction
mais de reconstruction. Nous sommes
convaincus qu'après avoir lu cet article,
M. Maginot fera, sans tarder, le nécessaire
contre l'obstruction et pour la reconstruc-
tion.
Bérenycr,
Sénateur de la Guadeloupe, Ambas-
sadeur de France, Rapporteur des
Commissions des Finance. des
Affaires étrangères et des Colonies.
Communisme colonial
.1.
? Un nouveau grand complot communiste vient
d'être découvert, pour le 1er août prochain,
date prévue d'une manifestation « grandiose ».
L'instruction conduite par M. Peyre, spé-
cialiste communiste du cabinet d'instruction de
la Seine, prévoit la possibilité de l'extension
de son travail aux colonies. Il aurait même
trouvé des pièces au siège de la section Colo-
niale du parti communiste, 120, rue Lafayette.
L'Echo de Paris, bien placé à la Préfecture
de police et au Palais de Justice ajoute :
Cette section, on en a eu récemment la prove
par quelques pièces d'archives tombées entre
les mains de la police, n'avait d'autre but que
de faire dans nos possessions d'outre-mer la
plus abominable des propagandes antifrançai-
ses. Tous les troubles coloniaux de ces der-
niers temps, ces indigènes qu'on essayait de
soulever, contre la mère-patrie, ont été fomen-
tés dans celle officine empoisonnée.
Quels troubles ?
Jamais, Dieu merci, les colonies françaises
n'ont été aussi calmes depuis plusieurs années,
et l'on ne fera croire à personne que les indi-
gènes du Congo dont nous parlait notre ami
Etienne Antonelli, avant-hier, ont à la fin de
l'an dernier, cédé à une campagne com-
muniste quand ils ont entrepris leur petit mou-
vement beaucoup plus sauvage que politique.
NOS ILLUSTRÉS
l' 1
Nos abonnés recevront la semaine pro-
chaine un numéro des Annales Coloniales
Illustrées, consacré à la Tunisie.
Bonne besogne
A
M. Lucien Saint s'embarque au-
jourd'hui, à l'heure à laquelle pa-
raîtront ces lignes, à Casablanca
pour la France.
Il a presque six mois d'administration
marocaine. Un peut faire le point de son
action dans l'empire chérifien.
De quelque coté que Ion regarde, il est
impossible de ne pas se féliciter de l'utile
besogne qu'il a accomplie là-bas. L'expé-
rience tunisienne lui pour lui la bonne école
des affaires musulmanes comme l'expérience
préfectorale fut pour lui la bonne école de
t'administration sage, pondérée et, aussi,
pleine d'initiative et d'activité, comme il en
fit preuve dans l'Aisne, car il est resté le
modèle des grands préfets des régions dé-
vastées et libérées,
M. Lucien Saint a eu avec les populations
françaises et indigènes la plus iteureuse des
prises de contact. Il a su résoudre quelques
problèmes irritants dans L'économique et la
politique à la satisfaction générale, ce qui
est rare. Le discours qu'il a prononcé à la
session du Conseil du Gouvernement du pro-
tectorat marocain et que seules dans la
presse, les Annales Coloniales ont reproduit
in-extenso le lendemain même, donne lu-
mineusement les grandes lignes de son
programme.
j e ne laisserai pas de côté l'œuvre
de pacification. Il a été dit, au Parlement
et dans le public, il a été écrit un peu par-
tout, peut-être ici-même, beaucoup d'inexac-
titudes ou d'erreurs. La. politique s'en est
mêlée; des coloniaux incontestés comme le
sympathique M. Edouard Daladier ont
cherché derrière l'affaire d'Aït Yacoub à
toucher le Gouvernement. Mauvais terrain
d'attaque où le sable mouvant des scrutins
n'a même pas permis en fin de compte à
une opposition tenace de se compter une fois
de plus. Mais ce qui reste des débats c'est
que M. Lucien Saint a agi en plein accord
avec le Gouvernement tout entier et parti-
culièrement avec le ministre des Affaires
étrangères, qu'il n'y a, qu'il ne peut y avoir
deux politiques au Maroc. Tout le monde
estime sans distinction d'opinion que le Ma-
roc doit être un sous l'autorité du sultan, que
les dissidents sont une menace non seulement
pour les colons, mais encore et surtout pour
les paisibles tribus qui ne demandent qu'à
vivre tranquillement et que nous devons pro-
téger sous peine de les laisser piller et as-
sassiner.
Il n'y a pas de Maroc utile et de Maroc
inutile. Il y a un Maroc, comme il y a une
Algérie, une France, une Europe. Je ne vois
pas bien la France avec un îlot insalubre
grand comme quatre ou cinq départements,
entre les mains de bandes à Bonnot à défaut
des Grandes Compagnies de la guerre de
Cent Ans. Je vois, avec regret, l'Eu-
rope, pas encore unifiée avec quelques
foyers d'incendie, heureusement de plus en
plus restreints et soumis à l'action bienveil-
lante et tutélaire du pompier de service, la
Société des Nations.
/C ne comprendrais pas le Maroc ayant
moins besoin d'ordre et de paix que la
France ou l'Europe.
M. Lucien Saint n'est pas, et ne peut pas
être quoi qu'il ait dit lui-même, quoi qu'on
en ait répété après lui, le continuateur
de tel ou tel de ses prédécesseurs. Il a une
personnalité trop marquée, une intelligence
trop vive, une volonté trop forte pour ne pas
être lui-même et agir à Rabat à sa propre
manière.
Marcel ftuedet.
M. Lucien Saint et le Sultan
.t.
A l'occasion du prochain séjour à Paris du
sultan du Maroc, M. Lucien Saint, résident
général de France à Rabat, offrira une garden-
party dans les jardins du Cercle interallié le
31 juillet.
- -
La radio-scolaire
»♦ 1
Sous l'impulsion de M. Lucien Saint, Ré-
sident général au Maroc, la Direction géné-
rale de l'Instruction publique procurera aux
colons le moyen d'instruire leurs enfants à
domicile.
Le colon, cet opiniâtre et pacifique conqué-
rant de la brousse, habite généralement à
20, 30 ou 40 kilomètres de tout centre sco-
laire.
Ses enfants ont besoin de s'instruire et
c'est la T.S.F. qui va le leur permettre sans
se séparer de leurs parents tant qu'ils se-
ront encore jeunes.
Dès que les rudiments de l'instruction -
à lire et à écrire auront été donnés aux
tout petits la radiophonie marocaine diffu-
sera d'abord une classe d'.ne heure et son
onde portera par tout le vieil empire chéri-
fien la voix qui instruit sans cesser d'amu-
ser, Et d'ici un an, grâce aux ondes ultra-
courtes relayées sur 414 mètres une classe
de trois heures pourra être diffusée.
Le Sultan en France
-
Poursuivant son voyage dans le sud-ouest
de la France, le sultan du Maroc, accompa-
gné de son précepteur, Si Manuneri et de M.
Poncet, Commissaire du Gouvernement, est ar-
rivé à Superbagnères, où il a séjourné pendant
une semaine. Le souverain, enthousiasmé par
le panorama pyrénéen qui s'étend autour du
plateau, a manifesté le désir de faire quelques
excursions à pied. En compagnie de sa suite,
Si Mohammed Ben Youssef s'est rendu notam-
ment à la cascade du Lys et au lac d'Oo, où
il a pris part à un pique-nique. Le Sultan a
été ensuite l'hôte de Biarritz poaar trois jours.
Il est retourné hier à Supeituignères, où
S. Exe. El Mobi le rejoindra, venant de
Vichy. Jt
Le Centenaire
de l'Algérie française
.8.
Au Comité de propagande
Le comité national institué pour associer
la France entière à la célébration du Cen-
tenaire de l'Algérie française s'est réuni,
au ministère de l'Intérieur, sous la prési-
dence de M. Albert Lebrun, vice-président
du Sénat.
La commission d'exécution cliaigée de pré-
parer le programme des travaux du comité
et de rechercher les moyens d'exécuter ce
programme, a communiqué au comité les
préoccupations qui avaient orienté son œu-
vre, puis le général Féraud lut le rapport
préparé par la commission d'exécution.
Après un échange de vues, où diverses
questions de détail furent exposées, un or-
dre du jour fut voté à l'unanimité approu-
vant le rapport de la commission d'exécu-
tion, maintenant en fonctions les membres
de cette commission et lui adjoignant les re-
présentants des ministères intéressés.
• •
Par décret du Président de la République
en date du Il juillet 1929, M. Pierre Mor-
tier, homme de lettres, est désigné comme
membre du comité de propagande chargé
d'associer la France entière à la commémo-
ration du Centenaire de l'Algérie.
RUE OUDINOT
»♦ 1
La participation de l'Algérie
à l'Exposition coloniale de 1931
M. Pierre Bordes, gouverneur général de
l'Algérie, a conféré avec M. Maginot, minis-
tre des Colonies, et le maréchal Lyautey, com-
missaire général de l'Exposition coloniale au
sujet de la participation de l'Algérie à la gran-
de manifestation coloniale de 1931.
D' d 1 d" ,
D'un commun accor d , toutes les dispositions
utiles ont été arrêtées pour que l'Algérie
prenne, au milieu des autres exposants, une
place importante et profitable à ses intérêts éco-
nomiques.
M. BORDES AUX ARTS DÉCORATIFS
M. Bordes, gouverneur général de l'Algé-
rie, est allé hier matin visiter, au Musée des
Arts décoratifs, l'exposition du Hoggar, pein-
tures et dessins de M. Paul-Elie Dubois.
.,.
M. Manceron à Paris
M. Manceron, accompagné de sa femme et
de ses filles, est arrivé avant hier soir à Paris,
ayant quitté Marseille à 9 h. 55. Le résident
général en Tunisie se déclare particulièrement
optimiste.
cc A tous points de vue, dit-il, la situation
est bonne en Tunisie. Au point de vue poli-
tique, point d'agitation ; au point de vue
international, c est-à-dire en ce qui concerne
les relations avec les Italiens de la Régence,
on note une détente sensible.
« Vous savez qu'il y a quelques mois des
manifestations quelque peu bruyantes s'étaient
produites. Le calme est revenu, grâce aux ef-
forts du nouveau consul d'Italie.
« L'année s'annonce bonne aussi, économi.
quement parlant. Il a plu, un peu tardivement,
ce qui a gâté légèrement les cultures de cé-
réales. Cependant l'agriculture indigène n' aura
pas à se plaindre. La récolte d'olives sera
extrêmement abondante. Donc aucun point noir
à l' horizon.
« Tout serait parfait si une question sérieuse
ne venait nous préoccuper. A Tunis même, il
s'agit du logement. Là-bas il y a une vraie
crise, pire que cel le qui sévit en France. Les
appartements sont très rares et on paye nor-
malement 3.000 francs par pièce. Il est ques-
tion de faire des habitations à bon marché et
aussi de créer des habitations pour les mili-
taires. Il y a dix ans que je n'étais plus allé
en Tunisie. Depuis un an j'ai étudié ce pays à
nouveau dans son ensemble. Et ce qui m'a tout
d'abord frappé, c'est le développement extra-
ordinaire de la colonisation agricole française.
« Là où jadis il n'y avait que de la brousse,
les colons sont satisfaits des récoltes et ne de-
mandent qu'une chose : avoir plus de terres
à mettre en valeur. Des familles françaises ont
prospéré sous le ciel tunisien et il est probable
que les enfants continueront t'oeuvre des pa-
rents. Ensuite je me suis aperçu que les indi-
gènes vivent maintenant dans une sécurité abso-
lue, s'attachent à la terre et perdent progressi-
vement leurs habitudes nomades.
« L'effort de la France a produit d'heu-
reux résultats. En continuant ainsi, la Tunisie
deviendra de plus en plus prospère. C'est un
avenir magnifique qu'on peut envisager pour
notre beau protectorat. »
Avant son départ pour la France, M. Man-
ceron, au nom du Gouvernement français, avait
remis solennellement aux princes Sidi Et
Mokhtar et Sidi Taiieb, fils du bey, la cravate
de commandeur de la Légion d'honneur.
La cérémonie eut lieu au Palais de la Mar-
sa, en présence du bey, des princes, des minis-
tres et des hauts dignitaires de la cour.
M. Manceron rentrera à Tunis au milieu de
septembre pour assister aux manoeuvres sur la
frontière algérienne.
L'office du vin de Tunis
arje
La Section Vinicolo du Syndicat des Colons
Français en Tunisie, nous informe qu'elle vient
d'installer le bureau de son secrétariat, 17, Ga-
lerie d'Orlcn nf. (Palais-Royal)
La Section Vinicolo est a Taris le représen-
créé p~qr ( 1 (1-
tant de l'Office du Vin do Tunis, créé par dé-
cret bejltcal du 30 juillet 1927. Elle peut pro-
curer aux intéressés tous renseignements sur ia
situation vinicole en Tunisie.
Le chef du secrétariat reçoit à son bureau
tous les mardis de 9 h. A midi et tous les
vendredis de 14 h. fr 17 h., ou sur rendez-vous.
Dépêches de l'Indochine
«♦«
M. Pasquier au Cambodge
Mercredi dernier, le Gouverneur Géné-
ral Pasquier, accompagné du Secrétaire
Général Gruffeuil et du Gouverneur Krau-
theimer s'est rendu à Tra Vinlt uit il a reçu
les notabilités françaises et indigènes ; il
a visité l'hôpital et les installations moder-
nes du centre franco-annamite, les écoles
et les pagodes cambodgiennes, au milieu
d'un grand concours des populations en-
IllOusiflstes, Lf chef des himzcs a assuré le
Gouverneur Général de la loyauté des Cam-
bodgiens de Cochinchine et de leur concours
au développement économique de la Co-
chinchine. Le Gouverneur Général a dé-
claré que sa pius grande bienveillance était
réservée aux Cambodgiens ainsi qu'à tous
les indigènes placés sous la protection de
la France ; il a remercié le bonze du pré-
cieux concours qu'il apporte A l'adminis-
tration française et a annoncé la création
d'un Institut bouddhique destiné d l'ttude
et à la conservation dit bouddhisme.
Le Gouverneur Général s'est ensuite
rendu à Soolrang où il a reçu les fonction-
naires, les colons français et les indigènes
et il a constaté avec satisfaction t'excel-
lente situation politique et économique (te
la province ; il a félicité tous ces bons ou-
vriers de la- paix et de la prospérité et (t
promis d'examiner tout, particulièrement la
question d'adduction d'eau potable, déjà
mise à l'étude,
Condamnation confirmée
La Cour des anpels correctionnels de Sai-
flon a confirmé la condamnation prononcée
le 8 mai dernier par le Tribunal correc-
tionnel contre Nguyen an Ninh accusé
d'avoir organisé une Société secrète dans
tilt but séditieux. En ce qui concerne ses
co-inculpés, il g (t plusieurs atténuations
de peine, prononcées.
Suicide
M. Maurice Morinbot, directeur de la
presse indochinoise, récemment rentré de
congé s'est suiddé,
Aux Indes Néerlandaises
On mande de Weltcvreden A Saigon : A
la plantation Senlool, à l'est de Java, près
de Sourabaija, un employé anglais Simsoa.
(f, été attaqué par un surveillant indigène
pendant la page ; il a été sérieusement
blessé à coups de couteau au côté gauche.
Les témoins indigènes ont dslclarè qu'au
cours d'une violente tlispttte, Simson avait
frappé le surveillant.
Les théâtres
L'imprésario, M. Claude Bourrin s'em-
barquera à Saïgon le 22 courant pour re-
cruter en France ses troupes de comédie
et d'opérette, destinées à jouer dans les
théâtres de Saryon et d'llanol l'hiver pro-
chain.
Au Yunnan
Le combat engagé le 16 aux environs de
Yanglin se développe et semble se rappro-
cher de Yum;an(oll. D'importants mouve-
mcrrts de troupes impossibles A identifier
ont été repérés par les avions de la garni-
son, à 10 Kilomètres environ de la capitale.
Il est difficile d'entrevoir la vérité parmi
toutes les nouvelles contradictoires qui cir-
culent en ville, mais en général, il semble
que le général Long Yun, président du Di-
rectoire ait l'avantage.
Voisinage danger. ux
Une dépêche de Rangoon signale qu'une
violente épidémie de choléra vient d'éclater
en Birmanie. On compte déjà trente morts.
Nous espérons que la contagion ne fran-
chira pas la frontière du Haut-Laos.
4>»
CINÉMA COLONIAL
l' «
De Hollywood à Mombasa
Un cinéaste américain, M. Van Dyke,
parti de Hollywood pour Mombasa, par
New-York, Paris, Gênes et Port-Saïd, a fait
une intéressante relation des raisons et des
difficultés de son voyage:
« Voici quatre mois, dit-il, l'on m'annonça
à Hollywood que j'avais été choisi pour di-
riger une expédition en Afrique et composer
un film inspiré du roman Trader Hom
(Horn le trafiquant). L'entreprise me plut.
Nous irions aux rivages qu'il avait décrits,
nous risquerions d'attraper les mêmes fiè-
vres, d'affronter les mêmes fauves et les mê-
mes tribus d'indigènes que lui. Nous mène-
rions, à notre tour, l'existence du vieillard
qui montait et descendait les fleuves d'Afri-
que en trafiquant.
« Comment régler la question de 1 équipe-
ment ? Emporter plus d une tonne en Afri-
que serait fou, nous avisait-on. Or, nous ne
pouvions réduire notre charge à moins de
quatre-vingt tonnes. Notre générateur de lu-
mière pesait dix tonnes, cinq l'appareil en.
registreur des sons. Restaient l'attirail de la
prise de vues, les lampes à arc, les instru-
ments de laboratoire, les mille et un objets
que requiert un film.
« En vérifiant cette liste, l'importance du
travail m'apparut. Pour la première fois
dans l'histoire du cinéma, j'avais à décou-
viir les commodités d'un studio d'Holly.
wood en un point de l'Afrique Orientale an-
glaise, à transformer la jungle africaine en
studio. Là, j'avais à composer un film, em-
ployant des acteurs américains pour les rôles
principaux, comptant sur l'appétit des fau-
ves, des indigènes et sur un Winchester 405
pour accroître les émotions.
(1 Le 18 mars, nous partîmes d'Hollywood.
Notre troupe comprenait (outre les interpiè-
tes) trois opérateurs, deux électriciens, deux
conseillers techniques, une secrétaire, un
charpentier, un chasseur blanc, un photogra-
phe et ntoi-mfime. Une avant-garde d'hom-
mes d'affaires et de photographes nous pré-
cédait. Les uns préparaient notre entrée à
Mombasa, les autres installeraient à l'inté.
rieur des terres un laboratoire où l'on pour-
rait développer le film et le vérifier. »
L'on voit par ces quelques détails l'im-
portance de l'expédition.
Seuls, les Américains peuvent aborder de
telles entreprises.
Jusqu'au jour où un consortium européen
, mettra fin aux ridicules concurrences que
l'on voit s'essouffler sur un même conti-
t nent.
Pour guérir les noirs
1.'
M, le docteur Brochard, ancien adminis-
trateur en chef des Colonies, après avoir
séjourne quelques mois en Guinée la der-
nière colonie où il était en service pour
y exercer auprès des indigènes, sa profession
médicale a l'intention d'aller en Côte
d'Ivoire pour y traiter, suivant sa méthode,
les noirs atteints d'affections spécifiques ou
pataspecifiques.
&1. le docteur Brochard a obtenu en Gui-
née d'excellents résultats. Ses succès ont été
accueillis avec une vive satisfaction aussi
bien par l'administration locale que par les
représentants des médecines, militaire et ci-
vile. de la colonie où le docteur Brochard
exerça sa bienfaisante profession.
En vacances en Afrique Equatoriale
l' «
M. de Dampierre et deux de ses amis
viennent de débarquer à Douala. Ils ont l'in-
tention de consacrer leurs vacances à la
grande chasse dans le continent africain.
M. de Dampierre et ses compagnons tra-
verseront le Cameroun et reviendront par
l'Ogooué, Leur voyage durera quelques
mois. Ils rentreiont, en effet, en France,
dans le courant d'octobre prochain.
Ce voyage fut décidé brusquement à l'is-
sue d'un dîner cordial, alors que les convi-
ves étaient à Juan-Ies-Pins.
Ajoutons qu'en dehors d'un armement per-
fectionné et complet, les trois Neinrods ont
emporté un appareil cinématographique avec
lequel ils comptent prendre des scènes de
chasse particulièrement suggestives.
-
L'enseignement des indigènes de l'A. E. F'
MM. P. Gramache et A. Dragon, direc-
teurs d'écoles en A. E. F. viennent de pu-
blier à Brazzaville un ouvrage destiné à
l'enseignement indigène dans les écoles de
notre grande colonie africaine.
Cet excellent travail, inspiré d'un esprit
des plus pratiques, rendra des services
éminents à la propagande française en
A. H. F.
EN AUTO A TRAVERS L'AFRIQUE
6.
Un étrange véhicule circulait avant-hier
dans les rues de Paris : une automobile
gréée comme pour une expédition saharienne
et chargée d objets hétéroclites parmi les-
quels on remarquait des animaux exotiques
et notamment un crocodile.
Cette voiture, pilotée par deux automobi-
listes polonais - - le mari polonais et la
femme australienne de naissance vient de
parcourir 98.600 kilomètres à travers l'Afri-
que au cours d'une randonnée qui dura près
de trois ans.
La dernière partie du voyage fut celle qui
conduisit les automobilistes explorateurs,
des Grands Lacs, qu'ils quittèrent au mois
de mars, à Paris, où ils viennent d'arriver.
A la Chambre de Commerce
de Majunga
»♦»
Au cours d'une récente réunion la Cham.
bre de commerce de Majunga a décidé de
délivrer un diplôme aux élèves du cours
de comptabilité qui, de l'avis des profes-
seurs et après classement au concours, l'au-
ront mérité, et d'attribuer à l'élève qui aura
remporté le premier prix à l'examrn un li-
vret de la Caisse d'épargne de 150 francs, et
à l'élève ayant remporté le second prix, un
livret de la Caisse d'épargne de 50 francs.
L'assemblée a ensuite décidé, sur la de-
mande des habitants d'Ambolinoty, de solli-
citer du directeur des P.T.T. la création
d'un bureau de P.T.T. dans cette localité.
-– «elbe-
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
l' 1
Un carnassier de Madagascar
M. Lavadan décrit, dans une note présen-
tée à l'Académie des sciences par M. Mar-
chaI, une nouvelle espèce du genre Euplère
qui n'en renfermait, jusqu'à présent qu'une,
découverte, comme celle-ci, à Madagascar.
Ce sont des animaux qui se rapprochent
beaucoup des genettes.
La fièvre récurrente
M. Roux, lors d'une récente séance, a pré-
senté une note de M. Posse sur la transfor-
mation diastasique de l'acide urique en acide
allantoïquc. M. Mesnil présente un travail
de MM. Ch. Xicollc, Anderson jt Belcour
sur les rapports entre le spirochète marocain
de la fièvre récurrente te porc-épie et les pe-
tits rongeurs.
Le bassin méditerranéen
M. Leconite a offert à l'Académie, de la
part des auteurs, un atlas; du bassin méditer-
ranéen, par M. E. Camus et Mlle A. Camus.
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
L'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres a reçu du Caire un présent du prince
Yousouf Kamal la traduction arabe d'une
géographie de Ptolémée découverte à Cons-
tantinople, et du père Scheil, un texte de
Darius nommant les artistes qui construisi-
rent son palais.
-$a-
AU SENAT
be
PROJET DE LOI
Apurement de comptes au Maroc
\1. !.«Iuis Hill'lllll1., ^arde des Sceaux, mi-
nistre de la Justice a déposé sur le bureau
du SriiaL au nom du imnistre dos Affaires
éli .marres et (lu ministre îles Finances, le
pmjet de loi. adopté par lu Chambre dos
députés, réglementant le mode d'apurr.-
ment des comptes dos comptables des éta-
blissements publies de l'F.lat marocain et.
des budgets municipaux et régionaux, et
portant eréntinn d'une commission locale
marocaine des comptes.
Le projet de loi est. renvoyé à la corn-
mission des Finances.
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